Tumgik
#tout en subissant leurs jurons.
lolochaponnay · 2 months
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Dans une file d'attente devant un magasin, un homme dépasse 5-6 personnes, tout en subissant leurs jurons. Lorsque l'homme veut dépasser une vieille dame, celle-ci s'impose et le gifle. Comme tout le monde a admiré le geste de la vieille dame, tous le reproduisent. Alors l'homme crie: -D'accord, mais si vous ne me laissez pas passer, je n'ouvre pas le magasin.
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Souvent confondus avec les Vendéens, les Chouans hantent l’œuvre des plus grands romanciers, de Balzac à La Varende. Mais leur histoire dépasse, en grandeur, les meilleures œuvres d’imagination. C’est ce que démontre, avec un beau talent, Anne Bernet.
Une historienne nous est née Voilà la bonne nouvelle apportée aux lecteurs des Grandes Heures de la Chouannerie. Des lecteurs dont certains, jusqu’alors appréciaient - et j’en suis - la finesse des analyses littéraires d’Anne Bernet Sans se douter que le démon de l’Histoire allait, pour notre plus grand bonheur, la saisir. Car c’est bien d’Histoire qu’il s’agit, et de la meilleure : celle qui sait faire revivre avec force les émotions, les enthousiasmes, les passions, les drames d’hommes engagés à la vie à la mort dans un grand combat, tout en peignant avec une claire érudition la toile de fond sur laquelle se déroulent ces tragiques destins.
Terrible paysage : pendant quinze ans, de 1789 à 1804, la France est plongée dans la fureur, les larmes - et le sang, le sang partout, le sang toujours ! Tandis qu’à Paris vont s’échelonner les scènes les plus atroces de notre histoire, les provinces subissent, par contrecoup, les soubresauts de la folie parisienne.
Les terres de l’Ouest vont payer un très lourd tribut. La Vendée bien sûr. Mais aussi l’Anjou, le Maine, la Normandie, la Bretagne. Terres d’élection de la chouannerie, née comme une réaction de survie face à la folie meurtrière des sectateurs de la sainte Egalité, nouvelle religion au culte sanglant desservie par des prêtres fous. A vrai dire, l’Ouest a connu, dans les premiers temps de 1789, la tentation des idées à la mode. Des insensés ont joué avec le feu : certains nobles, amusés par les nouveautés dont se gargarisaient des bavards, ont contribué à saper l’édifice sous les ruines duquel ils devaient se retrouver ensevelis… Et, surtout, il y a ce sacré tempérament breton qu’Anne Bernet croque à merveille en quelques mots : “les vingt-cinq mille gentilshommes bretons étaient souvent plus gueux que leurs manants et plus à l’aise en sabots qu’en escarpins. Leur orgueil était donc chatouilleux, leur épée prompte à sortir du fourreau et ils regardaient volontiers les initiatives du pouvoir central comme des affronts faits à l’antiquité de leur sang bleu.” Il était donc tentant, en 1789, d’affirmer l’identité bretonne face à Versailles. Mais, très vite, l’aristocratie bretonne a compris que la terrible mécanique enclenchée par les émeutes parisiennes conduisait tout droit au précipice.
Armand de la Rouërie a été de ceux qui n’entendaient pas subir. Ayant gardé de sa participation aux guerres des Amériques le sens de la guérilla, il entreprit d’organiser à travers toute la Bretagne de vastes réseaux destinés à se mobiliser pour défendre la Croix et les Lis. Car la menace se précisait, au fil de 1790, 1791, 1792… D’abord la constitution civile du clergé, peu appréciée dans les provinces de l’Ouest ; puis les humiliations successives infligées au Roi et à sa famille ; puis les exigences de plus en plus insupportables de ce pouvoir fou qui siégeait à Paris… Quand on apprit l’assassinat du Roi, stupeur et consternation semblèrent assommer l'Ouest, le plonger dans une léthargie comateuse. Il en sortit, rouge de colère, en mars 1793.
Lorsque la République avait fait appel à des volontaires pour meubler les rangs de ses armées, elle n’avait pas eu beaucoup de succès… En décidant la levée en masse, par conscription obligatoire, la Convention mit le feu aux poudres. Rennes, Vannes, Pontivy, La Roche-Bernard : de jeunes citadins trouvent quelques pétoires, les paysans ont des faux emmanchées à rebours, ou tout simplement le bon vieux couteau à tout faire, qui vous saigne proprement un goret. Ou un gabelou, comme le savait bien Jean Cottereau, grand faux-saunier devant l’éternel et connaissant comme sa poche, grâce à cet art, les confins de Bretagne et du Maine. Et qui avait hérité d’un aïeul le surnom de Chouan (le hululement du chat-huant étant le cri de ralliement, le signal convenu des bandes faisant le trafic, les nuits sans lune, du sel de contrebande).
Au printemps 1793, les foyers d’insurrection se multiplièrent. La République était défiée, ridiculisée : le chevalier de Boishardy s’emparait de la berline de poste chargée d’assignats destinés à Paris. L’argent républicain finançait la Contre-Révolution ! A Saint-Pol de Léon, les Bleus entendaient monter des rangs de leurs adversaires de rauques chants issus de la longue mémoire celtique : “Si c’est querelle et bataille qu’ils cherchent, avant qu’il soit jour ils seront satisfaits ! Avant le jour, ils auront querelle et bataille ! Nous le jurons par la mer et la foudre ! Nous le jurons par la lune et les astres ! Nous le jurons par le ciel et la terre !”
L’habileté diplomatique du général républicain Canclaux désamorça la révolte dans le nord du Finistère. Mais, au printemps 1793, toute la Mayenne vibrait au bruit des coups de main de Jean Chouan et de ses compagnons. Grand rêve : que les gens du Maine puissent tendre la main aux Bretons et aux Vendéens, et les jours de la République honnie seraient comptés…
On pouvait y croire : les hommes du prince de Talmont et de Jean Chouan n’ont-ils pas infligé une sévère frottée aux Bleus de Westermann, en octobre 1793, à la Croix-Bataille ? Là se sont déployées les qualités manœuvrières de ces chouans dont les longs cheveux se confondaient au poil de chèvre de leur veste, marquée du sacré-cœur et sur laquelle brinquebalait le rosaire aux grains de plomb. Anne Bernet décrit superbement la tactique de ces partisans : “Les Mainiaux avançaient dans les ténèbres comme des chats : vieille habitude des expéditions nocturnes aux buts pas toujours avouables. Aucun caillou ne roulait sous leurs pas. Ils marchaient à l’oreille, se guidant sur les commandements braillés par les Bleus, trop sûr de surprendre les royaux endormis. Pas de chance, citoyens, à cette heure-ci, les chouettes ne dorment pas.” Familiarité avec le terrain, frappe forte et rapide, embuscades à répétition… Lorsque les Chouans peuvent mettre en pratique ces principes, ils sont intouchables. Mais, sortis de leurs bois, exposés à une campagne plus classique, ils souffraient durement. L’épuisante longue marche que fut la virée de Galerne, pendant sept semaines du terrible automne 1793, marqua l’échec d’une coalition où Bretons, Angevins, Vendéens étaient censés unir leurs forces, en une grande armée catholique et royale. L’héroïsme de beaucoup ne suffit pas à donner de véritable homogénéité à une troupe aussi farouche que disparate, souffrant des tiraillements et dissensions de l’état-major. Après la terrible épreuve - la fin atroce de l’armée catholique et royale, massacrée dans les marais de Savenay - Jean Chouan et ses hommes replongèrent dans la clandestinité des sous-bois, où étaient creusées de véritables tanières, abris souterrains surmontés de trappes recouvertes de mousse. Là était leur domaine.
La fin de Jean Chouan fut, comme celle de beaucoup des siens, héroïque. Cerné par les Bleus, il s’exposa sciemment à leurs balles pour détourner leur attention et permettre, ainsi, à sa belle-sœur enceinte de se sauver. Il rendit l’âme en pensant à ses deux jeunes sœurs, Perrine et Renée, guillotinées à l’âge de dix-huit et quinze ans, mortes en criant : “Vive le Roi ! Vive mon frère Jean Chouan !” Jean Chouan fut placé par ses hommes en un refuge secret, creusé dans cette terre pour laquelle il s’était bien et longtemps battu. “Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre…” Mais la mort de Jean Chouan ne fut pas celle de la chouannerie. Il laissait un exemple, un modèle. Ils furent suivis. Tandis que sur la guillotine installée à Laval se succédaient, jour après jour, nobles et gueux, hommes et femmes, jeunes et vieux, religieux et laïcs, les campagnes de la Mayenne, au printemps 1794, bruissaient aux cris de mille chouettes. Kléber était conscient de l’enracinement de la révolte car il était plutôt moins obtus que la moyenne des généraux républicains : “Ces bandes, disséminées sur un grand espace, mendient ou travaillent le jour, la nuit se livrent au brigandage. Elles forment pour ainsi dire, toute la population du territoire. Les hommes qui semblent travailler le jour au labourage se réunissent la nuit aux brigands.”
“Si c’est querelle et bataille qu’ils cherchent, avant qu’il soit jour ils seront satisfaits !”
Les bandes chouannes se groupent autour de chefs improvisés. Certains sont peu expérimentés et du coup l’affaire finit assez mal et assez vite. Mais d’autres sont des solides. Tel ce Jean-Louis Tréton, dit Jambe d’argent à cause d’une terrible claudication, héritée d’une enfance particulièrement misérable. Entouré de gaillards aux noms sonores (“Va-de-bon-cœur”, “Brise-bleus”)… Jambe d’argent entreprend de fédérer les groupes de chouans qui s’agitent aux quatre coins de la Mayenne. Rude tâche. Il y parvient de son mieux et crée mille soucis aux Bleus jusqu’en février 1795.
Dans le Morbihan, Georges Cadoudal s’activait. Il fut de ceux qui ne crurent pas aux folles promesses d’une paix “menteuse” - paix envisagée, souhaitée par deux chefs de bonne volonté, le général républicain Humbert et le chef chouan Jérôme de Boishardy. Certes, elle était belle, l’espérance d’une paix enfin revenue, pour panser les blessures et fermer les cruelles cicatrices de la guerre civile. Mais à quel prix ! Reconnaître la République honnie et s’incliner devant elle ? Renoncer à la fidélité jurée aux Lis ? Mieux valait mille fois la mort ! Cette mort, le trop crédule Boihardy la trouva, au coin d’un champ, le 17 juin 1795. Lui qu’on avait nommé le Sorcier, tant il avait de tours et de ruses de guerre dans son sac, ne trouva ce jour-là d’autre issue que de bien mourir.
Cependant le débarquement d’une armée blanche à Quiberon avait fait lever les plus folles espérances. Las ! Hoche, profitant des hésitations des chefs blancs, sut les enfermer dans la presqu’île “comme des rats dans une ratière”. Et puis il vida la ratière et extermina les rats jusqu’au dernier… Des garçons de seize ans aux vieillards octogénaires, tous y passèrent. Jambe d’argent eut, lui, la bonne fortune de mourir les armes à la main, en combattant une fois de plus un parti de Bleus, le 27 octobre 1795. Le boiteux courait plus vite que tout le monde, ce jour-là, pour aller sus à l’ennemi. En tête, tout seul loin devant ses hommes. Belle cible…
Avec de tels exemples, la chouannerie ne pouvait pas mourir. Au point d’enflammer à son tour la sage Normandie, fin 1795. Derrière Louis de Frotté, qui avait pris pour nom de guerre Blondel. Ce Blondel a la qualité des vrais chouans et applique leurs recettes : “ Se battre tous les jours ; se dérober plus souvent encore ; surprendre pour ne pas être surpris et renoncer à la gloire, du moins à celle que peignent les manuels d’Histoire”.
Mais la fatigue finit par gagner les terres chouannes : au printemps 1796, l’Anjou, le Bas-Maine, la Bretagne, la Normandie acceptèrent de cesser le combat. Pour la plus grande gloire du “pacificateur”, Lazare Hoche…
Pourtant des insoumis, des indomptables restaient tapis au creux des bois. Les événements leur donnèrent raison : malgré les apaisantes promesses de la République, celle-ci s’évertua à pourchasser et à éliminer, en 1797 et 1798, tout ce qui pouvait ressembler à un chouan. Le 12 juillet 1799, le Loi des Otages autorisait à emprisonner les parents, grands-parents, frères et sœurs des chouans à la place des rebelles en fuite. Et à tirer dans le tas, en cas de “tentative d’évasion” (éternel et commode prétexte des policiers assassins)…
Contre le Directoire agonisant, une nouvelle levée de chouannerie se produisit à l’automne 1799. Cette fois-ci, les Lis allaient revenir ! C’était compter sans un certain général Bonaparte. Celui-ci, en apportant l’apaisement religieux, désarmait moralement bien des combattants de la Croix et des Lis. Jusqu’au bout, cependant, un dernier chouan résista, lutta, courut au-devant de la mort. Il s’appelait Georges Cadoudal. Il reste un symbole pour ceux qui savent que vivre dans la fidélité implique de mourir, quand il le faut, pour la fidélité.
Anne Bernet, Les grandes heures de la chouannerie, Perrin.
Pierre Vial, Le Choc du Mois – N°63 – Avril 1993.
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Le problème, c’est peut-être bien d’être une femme
Ils ont acheté mon silence.
Ce n’est pas grave, je garderai secrète toutes les identités – ça ne m’empêchera pas de témoigner.
 Je suis une femme. J’ai 33 ans. Un enfant, et un deuxième en route : c’est là que le bât blesse. Je suis dans son bureau, je lui annonce la nouvelle. Ah oui. Il est surpris. Et pas content. Mais il se garde bien de le dire. Il le montre, c’est bien suffisant (il voudrait bien le cacher, son mécontentement, mais quand même, il ne peut pas, c’est trop dur). Il n’est pas content, alors il me félicite tout en répétant que ça ne pouvait pas plus mal tomber. Puis il ajoute – inconsciemment ou pas ? – chez nous on dit, mieux vaut apprendre la naissance d’un enfant que sa mort. Bing. Mes félicitations.
Dès ce moment-là j’ai su que j’allais payer.
Neuf mois plus tard, après un arrêt maladie, un congé maternité, et quelques jours de congés payés, me revoilà au bureau. Tiens, ça a changé. Tiens, quelqu’un s’est installé à ma place. Tiens, je n’ai plus aucun dossier. Tiens, je n’ai plus de travail. On se croirait dans Boucle d’Or.
 Je resterai comme ça plusieurs jours sans rien faire. Je savais déjà qu’étant salarié on était presque toujours payé pour perdre son temps, mais là, c’est un peu gros.
J’appelle l’Inspection du Travail. Je fais un courrier, en recommandé (il faut toujours écrire à son patron en recommandé avec accusé de réception, sinon ça ne vaut rien). Je me fais arrêter par mon médecin (ne rien faire et savoir qu’on laisse son enfant pour ça, ça porte sur les nerfs). Je reviens au travail. J’appelle l’Inspecteur du Travail, directement cette fois. Je lui dis qu’est-ce que je peux faire, je suis toute seule. Vous n’êtes pas toute seule, il me répond, y a moi.
Et l’Inspecteur se prend littéralement de passion pour mon cas. Une maman qui revient de congé maternité et qu’on veut virer, ça la fout mal. Et ça l’agace, l’Inspecteur. Ça l’agace même beaucoup. Il fait un premier contrôle, une réunion qui dure presque deux heures, et dont la direction sort visiblement un peu secouée, voire très en colère.
 On me propose un nouveau poste. Qu’on me présente non comme tel, mais comme une « modification de mes conditions de travail ». Attention, là, il faut suivre : les mots sont (très) importants. Un nouveau poste, j’ai le droit de le refuser. Après tout, je n’ai pas signé pour ça. Mais si le patron veut modifier mes conditions de travail, tant que ça ne modifie pas mon contrat de travail, il a le droit. Donc voilà, j’étais en contact direct avec tout un tas de gens, souvent sur le terrain (dommage, hein, je ne peux pas donner de détails), et on me propose de m’occuper d’un site internet. Et on me dit qu’il s’agit d’une évolution de mon poste. Pour mon bien, évidemment. Et ma carrière. Et mon bonheur. Amen.
Je demande des précisions, par recommandé. Qui me sont refusées : il ne faudrait pas qu’on puisse comprendre qu’il s’agit vraiment d’un autre poste. On me somme d’obtempérer et de prendre ce f… poste (Il n’y a pas eu de juron mais le cœur y était. Et le verbe « obtempérer » a bien été utilisé. Quand il s’en est rendu compte, le patron, il est revenu sur ses mots mais trop tard, il l’avait dit.) Je refuse. On m’envoie un recommandé, en forme d’ultimatum. Je refuse toujours, dans une longue lettre très argumentée, envoyée en recommandé. On m’envoie un nouveau recommandé. C’est le jeu des recommandés. Ça énerve beaucoup la direction, ça. On ne va pas communiquer plus que par recommandés, qu’ils me disent. Si, je réponds. Eux, ils voudraient bien que je me contente du téléphone, ou d’échanges verbaux en face à face, sans témoin bien sûr. Mais je ne suis pas folle. Le nouveau recommandé est un peu différent : c’est ma convocation à mon entretien préalable de licenciement. Pour le 20 décembre. Juste avant les fêtes. Ils sont sympas, hein ?
 Donc j’y vais. Je suis toujours en arrêt maladie pour dépression, ça fait deux semaines que je n’ai pas mis les pieds au boulot. Dans les couloirs mes collègues me regardent comme si j’étais condamnée à mort. Je me fais assister par un délégué du personnel, comme j’en ai le droit. En arrivant dans la salle de réunion, à l’étage, loin de tout regard et de toute possibilité d’intrusion, j’ai la surprise de découvrir que le patron est, lui, tout seul. Son bras droit, le directeur des ressources humaines (qui est aussi directeur financier, hé, les gens c’est de l’argent), est absent. J’imagine que le patron lui a interdit de venir, vu son attitude lors de notre dernière entrevue, pendant laquelle il était devenu si rouge de colère que je m’étais dit qu’il allait m’en retourner une – pas bon ça : on n’a pas (encore) le droit de frapper ses employés.
 Je m’assois. Je suis un peu tendue. Pourtant j’ai préparé mes arrières comme il faut. Tout est dans la dernière lettre recommandée que je leur ai envoyée. Justement, le parton l’a devant lui. Lui aussi, il a préparé. Ça deviendrait presqu’amusant. J’ai l’impression qu’il est encore plus tendu que moi.
L’entretien se passe, et plus on discute, dans cette espèce de conversation à sens unique (chacun son sens, et aucun recoupement n’est possible), plus il devient évident que les dés sont jetés. Il est très embêté. Il va être obligé de me virer, ce qui était certes son objectif premier, mais en faisant ça il prend le risque d’un procès qu’il est maintenant sûr de perdre.
Le patron, il pensait que je ne me défendrais pas. Il connaissait ma situation familiale, deux enfants en bas âge, mon conjoint au chômage, et se disait que j’accepterais n’importe quoi pour ne pas perdre mon job. Son plan étant de m’imposer un nouveau poste, puis de me licencier pour incompétence professionnelle. Petit malin. Mais c’était mal me connaître.
A la fin de l’entretien, comme on avait atteint le bout de l’impasse dans laquelle nous étions (lui m’expliquant avec force arguments fallacieux et moult sophismes, avec toujours une pointe de menace dans la voix aussi, combien la proposition qu’ils me faisaient était une chance pour moi et pour ma carrière, moi m’arc-boutant sur cette histoire de changement de poste, et mon désir simple de retrouver mon ancien poste – j’ai même sorti les violons à un moment, au bord des larmes, en lui disant je veux bien changer de travail, mais pas n’importe comment), le patron s’est levé pour signifier que c’était terminé. Il était blanc comme un linge.
De mon côté, après avoir rallumé mon téléphone portable, j’ai filé aux Urgences rejoindre mon compagnon et mon fils, âgé de 5 mois. Mais c’est une autre histoire.
 Aujourd’hui, je regrette de ne pas les avoir assignés devant le Tribunal des Prud’hommes. Pas tellement pour moi, mais pour toutes les femmes qui subissent les attaques d’un système sexiste, qui leur demande d’être de bonnes épouses, de bonnes mères, de bonnes salariées, et de fermer leur gueule.
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