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#rockorama 2018
briankconcerts-blog · 6 years
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YELLE, Rockorama, Toulon (June 2018)
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altriviera · 6 years
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Rockorama 2018*
* Robots in Disguise (UK) / Safia Bahmed Schwartz (FRA) / Dj Oil (FRA) @ Festival Rockorama [soir 1], le 29.06.18
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Retour rapide (= en moins de trois pages) sur une édition anniversaire et gratuite au cours de laquelle les programmateurs se seront fait plaisir, dans un esprit de fête et de partage plutôt que de grande exigence musicale. Assurément, nous aurions eu mauvaise grâce de bouder ledit plaisir, aussi c'est en trio inédit – Cath Arsonist, Ju' et moi – que nous décollions de Nice pour deux heures d'A8 agrémentée de quelques bouchons, avant de parvenir enfin, heureux, auprès du fameux bathyscaphe FNRS3, aux abords d'une rade parfaitement climatisée par le petit vent d'ouest. Tandis que je faisais le point avec Sébastien de Lèvres de Beurre (dont nous avions raté le concert) et ses enfants, Ju' était déçu de n'arriver que pour la fin de Section Azzura, mais leur reggae tempérait lui aussi rapidement les choses. Après un autre point toulonnais en compagnie de Boris, Cath testait le rougail saucisse d'un petit stand tandis que j'hésitais à m'acheter une part de cade. Passionnant. Une balade autour du site jusqu'aux confins de l'énorme tour Royale confirmait trois théorèmes que les Niçois connaissent par cœur : un, les Varois savent nous faire profiter de lieux magnifiques ; deux : leur public est mignon, cool et bien sympathique ; trois : le Var nous dépayse toujours autant malgré sa proximité, et l'air y est vraiment, farouchement, délicieusement différent.
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C'est donc l'esprit bien en vacances que nous nous empressions autour des filles de Robot in Disguise. Ce groupe anglais déjà en partie légendaire était là pour faire danser au son de ses mini-tubes résolument placés sous l'égide de l'amateurisme. Voix de crieuses sur fond de batterie à peu près carrée et de lignes de guitares sans sophistication, et (mais) une sorte de grâce mélodique, un petit mystère de charme et de fraîcheur malgré tout. Le public se trémoussait donc de plus belle, sans s'être (dé)concerté, et le résultat était fort cool - il aurait plu à Claire, mais cette dernière devait une fois encore, j'imagine, être en train de passer le 16e dan d'un art martial quelconque (combinant sabre, bâton, baguettes, nouilles, pieds, poings, shiba-inu et crêpes bretonnes) et n'avait pu venir.
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Le temps d'une bonne pause, on contemplait le site depuis le gazon frais qui jouxtait le bar, puis on était fin-prêts pour découvrir « en live » le groupe Faire. Passons sur les jeux de mots qui nous vinrent à l'esprit dès l'entame de ce concert - « ni fait ni à faire », « allez vous faire », etc – et rangeons le trio dans une case, comme nous avons toujours besoin de faire (pardon) : j'y colle soigneusement l'étiquette « suiveurs de La Femme » - en nettement moins raffiné, les paroles étant en effet d'une nullité qui n'a pas même l'alibi de la drôlerie. On sent une grosse envie de faire des tubes de La Femme et de les jouer comme La Femme sur leur troisième tournée, ce qui n'a aucun sens mais peut toujours s'avérer un bon choix commercial – ça, je ne dis pas le contraire. Le tout emballé dans un « concept » qui veut faire farfelu, celui de la Gaule-wave, et interprété à l'aide (enfin...) de tenues grotesques (encore et toujours les ravages involontaires du Secours Pop' chez les étudiants en art) et de gesticulations fatigantes, ennuyeuses, sans queue ni tête, qui voudraient faire croire à d'authentiques bêtes de scène made in France. Plus Faire-play que Cath et moi, Julien décèle et salue chez ce groupe un tempérament digne des orchestres de foire des années 80, entre salle des fêtes et podiums RMC, entre parties de flipper et groupies permanentées « pour ressembler à Kim Wilde ou Pauline Lafont ». OK ; cela dit, bien qu'éminemment sensibles à ces dégaines et sonorités qui baignèrent notre enfance, il nous est impossible en 2018 de savoir quelle est la part de sincérité en de telles attitudes : les Faire sont-ils des puristes, de gentils énergumènes allaités par le Châteauroux des années Mitterrand, ou bien des VRP sans foi ni loi shootés aux années Macron ? Réfléchissons... Hmm... Il me semble que la réponse est dans la question, comme on dit. Pendant ce temps, Faire a balancé un ou deux bonnes compos énergiques qui nous arrachent un demi-sourire, et a prouvé qu'il possède au moins un bon guitariste. JayBee n'est pas là mais on sait qu'il hait déjà Faire. Julien n'est pas trop déçu. Moi je prends des notes, sachant qu'un tel groupe permet au moins de me faire faire des phrases.
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On attendait donc beaucoup de la dernière artiste (n'oublions pas tout de même DJ Oil, qui mixera pour clore la soirée), cette intrigante Safia Bahmed Schwartz. Avec son nom alambiqué (« quel nom compliqué... Hubert Bonisseur de la Bath, mais ici je suis Lucien Bramard ») et son pedigree d'artiste contemporaine, avec ses clips stylisés mais équivoques, je nourrissais une certaine méfiance - encore accrue par l'attente - au sujet de ce concert. Mais la voici qui apparaissait dans une lumière bleue et un son de trap lourde : je m'en allais donc retrouver Ju' tout au bord de la scène... Si tu as l'habitude de franchir la première page de mes commentaires interminables et de supporter mon petit ton post-hipster, tu auras peut-être remarqué que dans de tels cas (où je vais un peu à reculons voir un groupe en concert), cela se solde souvent par un surprenant « mais soudain, d'entrée, un.e.tel.le balaie tous nos doutes (n'ayant pas le courage de dire « mes doutes») etc etc ». Eh bien c'est exactement ce qui se passe ce soir : la mousmé qui est montée sur scène défend crânement un concept (encore un) plutôt courageux : celui d'une performeuse-conteuse qui va nous susurrer des textes entre deux eaux, sur les fonds sonores qu'envoie la régie, à sa demande. Incidemment, le fait que la jolie Safia arbore une combinaison transparente en lambeaux de plastique, sous laquelle elle ne porte rien d'autre qu'un ensemble de sous-vêtements noirs (dont une culotte échancrée) n'oblitère en rien notre objectivité, non-non, pas question. Les textes sont très bons, les musiques percutantes, électro, un tout petit peu datées parfois (on pense aux productions rap des années 2010-2015, au premier Orties...), le jeu de scène très au point. Il faut une certaine bravoure mêlée d'intelligence pour proposer un tel show de nos jours, isn't it ? Les titres emblématiques défilent, ponctués par un lâcher de biftons dessinés et photocopiés par Safia, ses chorégraphies stylisées et ses sourires reconnaissants. Une belle sudiste, placée tout devant, connaît les paroles par cœur. Certains badauds restent incrédules, hésitent entre admiration et rejet, mais ce spectacle capiteux magnétise une bonne partie de l'assistance. Puissance, talent et douceur de Safia Bahmed Schwartz, choix parfait du Rockorama, fascination d'Alt_Riviera. On en voudrait « toujours plus, toujours plus fort », comme le chante si bien l'artiste. Certains machos venus se rincer l’œil sont ébranlés, contrariés, presque furieux, mais ce n'est pas grave : ils rentreront chez eux, grincheux, comme après une finale perdue, avant de revenir un jour, puis toujours, à ces titres, racontant plus tard à leurs enfants : « J'étais un féministe, à l'époque, et Safia Bahmed Schwartz, moi je l'ai vue en vrai : un grand souvenir »... Je n'ai rien de mieux à ajouter.
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Texte : Arnauld H.
Photos : Julien Griffaud
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