#regarde ce nouvel acteur. Je le trouve très beau. Pas toi ?
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Madame regarde son feuilleton à la télé. Elle dit à son mari : - Chéri, regarde ce nouvel acteur. Je le trouve très beau. Pas toi ? - Oui, effectivement, il est beau. C'est même le genre de physique que j'aurais aimé avoir! - Et moi, pour tout te dire, c'est le genre de physique que j'aurais aimé épouser! - Sauf que si j'avais eu ce physique, je n'aurais pas épousé un boudin!
#Madame regarde son feuilleton à la télé. Elle dit à son mari :#- Chéri#regarde ce nouvel acteur. Je le trouve très beau. Pas toi ?#- Oui#effectivement#- Et moi#pour tout te dire#c'est le genre de physique que j'aurais aimé épouser!#- Sauf que si j'avais eu ce physique#je n'aurais pas épousé un boudin!
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Pourquoi regarde-t-on une série? Le cas Supernatural
A l’occasion de la quinzième et dernière saison de Supernatural, qui a débuté mercredi dernier aux Etats-Unis, j’ai décidé d’inaugurer ce blog. Commençons donc par une fin, et une question qui me taraude depuis des années : pourquoi regarde-t-on (ou plutôt, pourquoi regardé-je) une série ?
Supernatural me paraissait une candidate toute trouvée pour réfléchir sur la question, pour une simple raison : il y a deux avis majeurs concernant cette série. D’un côté, ceux qui pensent que le scénario est parti en sucette il y a des années et que la série n’est plus qu’une caricature de ce qu’elle était dans ses premiers jours. De l’autre, ceux qui suivent toujours la série avec passion car pour eux, Supernatural repose avant tout sur des personnages formidables. Et le fait est que les deux avis se tiennent. Un peu d’histoire, et on philosophe après. Supernatural est une série fantastique qui a débuté sur la CW, chaîne bien connue pour ses séries axées sur un public ado/jeune adulte, avec si possible de beaux jeunes acteurs et des formules bien standardisées. Parmi les séries phares de la CW, on compte, The 100, Riverdale, The Vampire Diaries et ses dérivés, et avant cela Gilmore Girls, Smallville, Les Frères Scott ou encore Gossip Girl. Vous voyez le genre. Supernatural a donc débuté en 2006 avec de beaux jeunes acteurs (Jensen Ackles et Jared Padalecki, crush de mon adolescence) et un scenario assez standardisé : les frères Winchester, chasseurs de démons de père en fils, se mettent en quête de leur père disparu alors qu’il traquait le démon qui a tué leur mère des années auparavant. On ajoute à ça des ficelles assez classiques : le père absent et autoritaire, le frère qui a quitté la vie tracée pour lui mais qui y revient par la force du destin, l’autre qui compense un vide affectif en draguant tout specimen féminin, des personnages secondaires hauts en couleurs. Tout est réuni pour le succès, et il est bien au rendez-vous. Les saisons voient se tisser un arc narratif global, ce qui est toujours appréciable. Les deux frères sont alors (SPOILER ALERT) impliqués dans l’Apocalypse. Mais grâce à l’ange Castiel (qui vient s’ajouter au duo en tant que personnage principal), à leur force de caractère, et à leur amour fraternel, les frères Winchester arrivent à stopper l’Apocalypse et enfermer Lucifer en Enfer, Sam se sacrifiant au passage, laissant Dean revenir vers un amour de jeunesse et savourer enfin la vie dont la chasse l’a privé jusqu’ici. Rideau. Rideau ?
Nope. La série était censée s’arrêter là, d’après les plans du créateur Eric Kripke. Mais face au succès, il est décidé d’étirer un peu l’histoire. Sam revient donc des Enfers, et un nouveau Big Bad apparait. Et puis un autre. Et puis un autre. Et c’est là que ça dérape. Chaque saison, il faut un nouvel enjeu, donc on augmente les enchères. Les frères doivent donc gérer, entre autres, l’ouverture du Purgatoire, la chute des anges sur Terre, les Ténèbres en personne, et le retour de Lucifer mais version améliorée. Et alors qu’on pensait avoir touché le fond en allant chercher des méchants dans un univers parallèle, le Big Bad de la dernière saison est le summum du Big Bad “vous reprendrez bien un peu de drama avec votre drama” (que je ne spoilerai pas ici vu les différentes de diffusion US/France). Au milieu de tout ça, on a eu droit à des résurrections, le Paradis qui se révèle être une administration française, les chasseurs de démons anglais, et le fils de Lucifer. Les frères Winchester sont morts plus de fois que je n’ai de doigts, ont été au Paradis, en Enfer et au Purgatoire, et en sont toujours sortis avec une blague. Bref : c’est un beau bordel. Ca fait plusieurs saisons que Supernatural semble avoir abandonné l’idée d’un scenario cohérent, préférant enchainer les rebondissements over the top et devenant, effectivement, une caricature de la série des premières saisons. Les héros créent leur prochain ennemi à force de décisions douteuses, les Deus Ex Machina pleuvent, la série se permet même de devenir meta en propulsant les personnages dans leur propre fiction et fait un épisode crossover avec Scooby-Doo. Yep.
Pourtant, la série a encore des audiences raisonnables : 3.81 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis pour la première saison, 2.07 millions pour la quatorzième, et la saison 12 a par exemple quasiment aussi bien performé que la 5. Les panels SPN aux conventions sont pleins, les acteurs déclenchent des passions, les gens se font faire des tatouages, les fanfictions sont légions. Mais pourquoi, alors que le scénario est bon à lever les yeux au ciel la moitié du temps ? Une réponse assez simple : les personnages.
Il se trouve que Supernatural a des personnages très bien écrits. La série a ses défauts sur ce point, notamment un casting très masculin pas très tendre avec ses personnages féminins. Certains personnages secondaires ont tendance à être un peu caricaturaux (on parle de toi Bobby). Même Sam et Dean parfois sont clichés, si on y pense. Dean n’exprime pas ses sentiments, fronce souvent les sourcils, et drague à longueur de temps ; mais il a le sentiment de porter le monde sur ses épaules, et se sacrifie pour tout le monde à la moindre occasion parce qu’il est comme ça. Sam de son côté, est celui qui est parti de la vie tracée par son père, ne s’est jamais senti à sa place dans ce monde, est torturé de base, et voir le bon en tout le monde jusqu’à la naïveté.
Mais au-delà de ces aspects clichés, Sam, Dean, et ceux qui les accompagnent sont profondément attachants. On a envie de les voir gagner. Supernatural a lâché le scenario parce qu’elle se concentre sur ses personnages, sur leur évolution, et préfère finalement l’humain au surnaturel. Sam et Dean sont, comme le dit la chanson A Real Hero de College & Electric Youth : « A real human being, and a real hero ». Ca fait quinze ans qu’on les voit affronter la mort et l’horreur, sauver des gens et leur redonner espoir, resserrer les liens entre eux, agrandir leur famille, vaincre l’adversité coûte que coûte, et se battre inlassablement dans l’ombre. Dean a enfin accepté qu’il n’était pas responsable de tout. Sam a pris sa place de co-leader au lieu d’être le vilain petit canard. Castiel préférer les humains à sa propre race. Les téléspectateurs les ont vu craquer, se relever, encore et toujours. Ces personnages, et les personnages secondaires qui les accompagnent, sont humains (même ceux qui sont des anges, ou des démons, ou des créatures diverses et variées). Même les « méchants » ont de la nuance, Lucifer ou Crowley en première ligne. Les personnages de Supernatural sont, au fond, comme ceux qui les regardent, ils ont juste des circonstances exceptionnelles. Et donc, chaque fois qu’un nouveau méchant arrive, aussi stupide soit le scénario, on se met devant la saison suivante, parce qu’on veut retrouver ces mecs qui font presque partie de la famille. On veut qu’ils trouvent la paix, qu’ils puissent devenir les gens normaux qu’ils n’ont jamais pu être, on veut les voir un jour sans démon à tuer ou évènement apocalyptique à éviter.
Ce qui nous amène à ma question initiale : pourquoi regarde-t-on une série ? Est-ce parce qu’on veut suivre une histoire bien ficelée, qui nous mène d’un point A à un point B avec quelques détours (format oblige) et se tient, telle un roman ? Ou est-ce parce qu’on veut laisser des gens, aussi fictionnels soient-ils, dans nos vies, et vivre un bout de leur aventure avec eux, comme on accompagnerait des amis pendant un bout du chemin ? Je suppose que cela dépend de ce qu’on cherche, comme toujours. C’est peut-être juste un peu des deux. Supernatural n’est définitivement pas la meilleure série de tous les temps. Mais elle reste passionnante pour beaucoup de gens, qui y trouvent ce qu’ils y cherchent. Peut-être est-ce juste ça qui importe.
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V
02:37
Mélodie enfonce son doigt dans le bouton de l’interphone. Un léger buzz bourdonne en continu, écho à la sonnerie qui doit retentir plus haut, dans l’un des appartements de la résidence.
On est devant un immeuble, dans un quartier tranquille. Une porte transparente nous sépare du hall d’entrée. La jeune femme maintient son doigt enfoncé. Elle est bien décidée à réveiller la personne à l’autre bout du fil. Je lève les yeux pour admirer le bâtiment, légèrement inquiet. Elle a marché rapidement, semblant savoir où se diriger. Je l’ai suivi sans trop poser de questions, un peu fatigué par nos péripéties précédentes. J’espère juste qu’elle va pas me plonger dans un nouvel ouragan.
- C’est chez qui ?
Elle se tourne vers moi pour me répondre. Mais avant qu’elle ait pu le faire, on entend un déclic. La voix étouffée d’un homme s’échappe de l’appareil.
- Vous savez quelle heure il est ?
L’inconnu a l’air fatigué. Et un peu agacé. C’est pas très étonnant. Mélodie se penche vers la sonnette.
- C’est moi.
L’homme semble immédiatement savoir à qui il a à faire. Il lâche un soupir d’une lassitude inégalée.
- Monte.
Un nouveau déclic. La porte d’entrée se déverrouille. Mélodie me sourit d’un air satisfait, avant de pénétrer à l’intérieur de la résidence. Je lance un dernier regard inquiet vers les fenêtres de l’immeuble, soudain parcouru d’un mauvais pressentiment. Puis je lui emboite le pas.
***
On monte des escaliers, arrivant au troisième étage, dans un couloir silencieux au sol recouvert d’une moquette brune. Des deux côtés, des portes en bois se succèdent. Mélodie marche à pas rapides, sans prendre le temps de m’attendre. Je suis obligé d’accélérer le pas pour pas la perdre.
Elle se dirige jusqu’au numéro 36. Elle a l’air de savoir ce qu’elle fait, car elle actionne la poignée, ne se souciant même pas d’annoncer son arrivée. Mais la porte s’ouvre pas. C’est fermé à clé.
Elle frappe en continu sur le battant en bois, impatiente, insensible au bruit qui résonne dans l’ambiance nocturne des habitations. La voix fatiguée de l’homme se fait entendre de l’autre côté. Il est agacé.
- J’arrive !
On entend le son d’une clé qui tourne dans sa serrure, puis la porte s’ouvre. Un homme un peu plus vieux que nous se trouve dans l’encadrement. Il est de taille moyenne, ne portant qu’un t-shirt et un caleçon. Ses cheveux châtains sont repoussés en arrière, tombant sur sa nuque. Il a une gueule d’ange, une allure de beau-gosse. On dirait un acteur américain.
Mélodie ne lui accorde même pas un regard. Elle lui passe à côté, et pénètre à l’intérieur de l’appartement comme si elle était chez elle.
- Salut, fait-elle simplement d’une voix morne.
Elle s’avance dans le petit salon, et va s’écraser de tout son long sur un canapé, l’air épuisé. Le beau-gosse l'observe faire, le regard sombre. Mais il se retient d'énoncer toute remarque.
J’hésite à la suivre. Je me sens absolument pas à mon aise dans ce nouveau décor inconnu. Au moment où il s’apprête à refermer la porte, l’homme remarque ma présence pour la première fois. Il me dévisage froidement, un peu surpris. Je me sens intimidé.
- Euh, bonsoir. Je... Je suis avec elle...
Je désigne Mélodie d’un geste furtif. Le beau-gosse soupire. Il n’a franchement pas l’air enchanté. Mais il s’écarte, me faisant signe de rentrer. Je m’exécute, un peu gêné.
La porte est refermée derrière moi. J’avance timidement à l’intérieur de l’appartement, observant les lieux. C’est pas très grand, mais assez cosy. La pièce principale est constituée d’un coin salon, avec un grand canapé et des fauteuils installés autour d’une table basse. Un large écran de télé est accroché au mur. Sur la gauche, la pièce se change en un petit coin cuisine. A droite, un couloir sombre semble mener vers d’autres pièces. Sûrement une chambre et une salle de bain.
Le beau-gosse s’avance en direction de Mélodie. Son ton est ferme, mais il arrive à garder son calme malgré tout.
- Tu sais quelle heure il est, Mélodie ?
La jeune femme ne lève même pas la tête du canapé. Sa voix est étouffée par les coussins dans lesquels elle a plongé son visage.
- L’heure de m’acheter une montre ?
- Y en a qui bosse. Et qui ont besoin du week-end pour se reposer.
Elle se redresse avec des gestes lourds, se tournant vers lui. Elle lui présente son visage en effectuant une moue exagérément triste, sûrement pour l’attendrir. Elle parle d’une petite voix.
- J’ai besoin d’un remontant.
L’homme soupire, insensible à ses charmes.
- Y a toujours quelque chose.
La porte sur ma droite s’ouvre soudainement. Une femme du même âge que le beau-gosse en sort, se massant les paupières. C’est une métisse aux formes pulpeuses. Elle porte un pyjama, et a l’air d’à peine se réveiller, l’esprit encore embué par le sommeil.
- Arthur, c’est qui ?
Elle remarque ma présence, et se stoppe net. Le beau-gosse se tourne vers elle.
- Rien. T’occupes. C’est Mélodie. Va te recoucher.
- Il est trois heures du mat’ !
- C’est pour ça. Va dormir. Je te rejoins après.
La métisse a l’air en colère. Elle me dévisage, comme si j’étais une tâche sur sa robe de mariée. Jamais j’ai eu l’impression d’inspirer autant de dégoût chez une personne. J’ai soudain l’envie urgente de me faire tout petit.
- C’est qui, lui ?!
Le beau-gosse commence à perdre patience.
- Caro, je gère. Retourne au pieu.
- Elle croit qu’elle peut venir, comme ça, avec n’importe qui, au milieu de la nuit ?! Et toi, tu lui ouvres, en plus ?!
- C’est chez moi. J’ouvre à qui je veux.
- C’est chez nous !
Il lui répond d’un ton passif-agressif.
- Techniquement, ma puce, pour que ce soit chez nous, faudrait que tu payes un loyer.
Le visage de la femme se décompose. On dirait que l’autre vient de lui foutre un coup de poing dans l’estomac. Elle ouvre de grands yeux choqués. Mais elle dit rien. Elle fait demi-tour, et pénètre à nouveau dans la pièce d’où elle était sorti, claquant violemment la porte derrière elle.
Le beau-gosse a pas l’air d’en avoir grand chose à faire. Il tape dans ses mains, l’air enjoué.
- Bon ! Un petit remontant !
Il se penche vers un meuble, ouvre un placard, et se met à fouiller dedans. Mélodie se tourne vers lui, toujours confortablement installée sur le canapé.
- T’es toujours avec cette pouffe ?
Sa voix est pleine de dédain. Le beau-gosse lève un doigt dans sa direction, sans même se retourner.
- On dit pas de mal de mes copines, Mélodie. C’est la règle numéro un sous mon toit.
Il semble trouver ce qu’il cherche. Il se retourne, tenant en main une grosse boite en fer estampillée du nom d’une marque de bonbons au chocolat. Il referme le placard, et s’assoit en tailleur face à la table-basse. Il pose la boite dessus, et l’ouvre. Il en sort un petit sachet rempli d’une poudre blanche. J’ai pas besoin d’en avoir souvent croisé dans ma vie pour comprendre ce que c’est. De la cocaïne.
Je reste immobile, dans un coin de la pièce, observant la scène. Je me sens pas à mon aise, ayant l’impression de déranger l’intimité de gens que je connais pas, et qui m’ont rien fait. L’impression de me retrouver mêlé à des histoires sordides pour lesquelles j’ai absolument rien à voir. C’est pas la première fois de la soirée que je me demande si c’était une bonne idée d’avoir suivi Mélodie jusqu’ici.
Le beau-gosse s’occupe de défaire le petit sachet. En même temps, il lève les yeux vers moi, me fixant d’un air sérieux.
- Tu t’appelles comment ?
J’essaie de reprendre contenance, d’adopter une posture plus assurée que je me sens vraiment.
- Euh, Charlie...
- Assieds-toi, Charlie.
Son ton est calme et quelque peu rassurant, mais y a quelque chose d’autoritaire dans son timbre. De toute façon, il est trop tard pour faire demi-tour. Autant profiter de ce moment de répit. Je m’installe face à lui, sur le sol, de l’autre côté de la table-basse.
Le beau-gosse finit de défaire son sachet. Il déverse un peu de la poudre sur le couvercle de la boite en fer. Au même moment, la métisse sort une nouvelle fois de sa pièce. Elle s’est habillée en vitesse, et porte un sac-à-dos sur les épaules. Elle s’avance d’un pas rapide vers la porte d’entrée.
- Je vais dormir chez Sarah.
Son ton est glacial. Pourtant, le beau-gosse ne daigne même pas lever les yeux vers elle. Il lui répond d’un ton enjoué.
- OK. Passe-lui le bonjour.
La métisse quitte l’appartement en coup de vent, exprimant tout son mécontentement en faisant trembler les murs lorsqu’elle referme la porte derrière elle. Pas une seule fois, l'autre n’a levé les yeux dans sa direction. Il reste concentré sur son travail.
Il attrape une carte en plastique, et commence à former plusieurs lignes avec la poudre. Des rails de coke. Je l’observe faire, intrigué. J’ai pénétré dans un nouveau monde. Un monde dont je ne serais que spectateur. Un nouveau monde pour lequel je suis pas sûr d’avoir beaucoup d’affinités. Que je suis pas sûr de totalement comprendre. Après quelque secondes, je me décide à prononcer quelques mots, ne serait-ce que par politesse.
- Et... Et vous ? Vous vous appelez comment ?
Le beau-gosse lève les yeux dans ma direction. Il me fixe pendant un court instant, avec un regard perçant qui semble capable de lire à travers moi. Un court instant qui dure une éternité.
- Arthur, il répond finalement, d’un ton tranquille. Et je préfèrerais que tu me tutoies. Tu me fais prendre dix ans d’un coup, là.
Je suis toujours intimidé. Mais je tente de m’adapter.
- T’es... T’es un ami de Mélodie ?
Arthur lâche un petit rire amusé, comme si je venais de sortir une bonne blague.
- Mélodie fait pas dans les amis. Je suis son grand frère.
Son grand frère ? Les choses semblent s’éclairer un peu. C’est peut-être pas si grave que je pensais. Je me détends légèrement. Mais je sais pas trop quoi rajouter.
- OK.
- Et toi, Charlie ? T’es un ami de Mélodie ?
Il appuie de façon étrange sur le mot. Y a l’air d’avoir un sous-entendu dans sa question. Je suis pas sûr de bien comprendre.
- Je viens juste de la rencontrer.
- Je vois.
Il a les yeux toujours concentrés sur son opération. Mais y a quelque chose dans sa voix qui laisse penser qu’il a capté plus de choses dans mes mots que j’ai l’impression d’avoir révélé. Y a un truc qui m’échappe.
- Il voulait se jeter d’un pont.
Mélodie contribue à la conversation d’un ton nonchalant, comme si elle évoquait simplement le temps qu’il faisait dehors. Arthur lâche une exclamation amusée. Ca le fait rire.
- C’est vrai ?! Eh ben, c’est que vous êtes faits pour vous entendre, mes loulous !
Je le dévisage d’un air étonné. Accusateur, même. Tout comme sa sœur, il a l’air de tout prendre avec tellement de légèreté. C’est déstabilisant. Il capte mon regard d’incompréhension. Il décide de s’expliquer, toujours sur le ton de la conversation.
- Mélodie en est pas à sa première tentative. Elle a déjà fait deux-trois séjours en HP.
Je me tourne vers elle, surpris. Elle évite mon regard, affichant son habituelle mine indifférente. Me trouver ici, maintenant, rencontrer son frère... J’ai l’impression de pénétrer son univers. D’apprendre à vraiment la connaitre. Alors, elle aurait probablement sauté du pont, un peu plus tôt dans la soirée ? C’est bien ce que je pensais. Elle bluffait pas. Elle sait ce que c’est que de souffrir. A l’intérieur. De sentir ce poids peser sur ton âme jusqu’à la limite du supportable. Je peux pas m’empêcher de soudainement ressentir un énorme élan d’empathie envers elle. J’ai envie de me lever, et de la prendre dans mes bras. De lui dire que je comprends. Que tout va bien se passer. Y a quelque chose chez cette fille. Quelque chose de différent. De dangereux aussi, sûrement. Mais par delà le danger, y a une vérité. C’est peut-être pas un hasard si nos chemins se sont croisés, ce soir. Peut-être qu’on est faits pour découvrir cette vérité ensemble. Pour s’entraider.
Elle fait pas attention à moi, toujours avachie sur le canapé. Elle approuve d’un ton neutre.
- Ouais. Mais cette fois, c’est pour de bon. A six heures, on se jette tous les deux d’un pont.
- Eh ben, vous me raconterez comment ça s’est passé.
Arthur a pas l’air de la prendre au sérieux. Il parle avec insouciance, beaucoup plus absorbé par la drogue qu’il est en train de préparer que par nos histoires suicidaires. Peut-être a-t-il déjà trop l’habitude, maintenant. C’est sa sœur, après tout. Il doit la connaitre mieux que moi. Après tout ce qu’elle m’a fait vivre en à peine trois heures, j’ose même pas imaginer toutes les choses qu’ils ont dû traverser ensemble.
Le beau-gosse termine son affaire. Il repose la carte en plastique à côté de lui, et attrape un bout de papier qu’il déchire, avant de l’enrouler en forme de paille. Il se l’insère à l’intérieur de la narine, se penche en avant, et se met à sniffer un des rails de coke.
- Ah !
Il relève la tête en arrière, et lâche un soupir satisfait, sentant déjà les effets de la drogue faire leur effet. Tout le reste semble avoir été oublié. Je le dévisage. Si y a bien une chose qu’est sûre dans tout ça, c’est que je suis incapable de comprendre leur façon de penser, à tous les deux.
Arthur renifle, et s’essuie machinalement le nez. Il remarque mon regard confus. Il me sourit d’un air rassurant.
- Mélodie et moi, on n’a pas une histoire familiale facile, il m’explique, comme si ça justifiait la raison de tous leurs comportements. Mais t’es sûrement pas venu là pour nous entendre radoter nos souvenirs de jeunesse.
Mélodie se redresse d’un coup, impatiente.
- Non, on n’est pas venus là pour ça ! Fais tourner !
Arthur lui tend le couvercle. Elle se créé à son tour une paille avec un bout de papier, et sniffe l’un des rails. Elle relève ensuite la tête, et renifle, savourant sa montée. Elle me fait passer le couvercle. Je la regarde d’un air confus, un peu gêné.
- Euh, non merci.
Elle s’énerve, agacée, comme si elle prenait mon refus de manière personnelle.
- Décoince-toi un peu, Charlie ! C’est la première et dernière fois de ta vie !
Arthur s’adosse confortablement contre un des fauteuils. Il me fixe en souriant, les yeux vitreux.
- Elle a raison, mec. Faut profiter. Dans trois heures, tu seras plus de ce monde. C’est pas ce qu’elle a dit ?
Je fixe le couvercle, hésitant. Et puis d’un coup, je soupire. J’approuve d’un signe de tête. Je lâche prise. Pourquoi pas. Si je dois mourir, autant kiffer un peu avant. Savourer une nouvelle expérience de plus sur cette Terre, avant de la quitter. Ca peut pas me faire tant que mal que ça. Pas plus de mal que je ressens déjà, en tout cas.
J’attrape le couvercle, et imite les deux autres en me formant ma propre paille. Je l’insère dans mon nez, et me met à sniffer le dernier rail de coke. Ca me pique immédiatement l’intérieur de la narine. C’est pas très agréable. Je me redresse. Je renifle. Les effets se font aussitôt ressentir. Ma tête me parait plus légère. Une tendre chaleur s’empare de mon corps. Je me sens flotter. Les couleurs autour de moi apparaissent plus douces. Tout comme la matière qui rentre en contact avec ma peau. Sans réfléchir, comme si j’étais plus aux commandes, je me penche lentement en arrière. Je me couche sur le sol. Je ferme les yeux. Je me sens bien. J’ai soudain une envie irrépressible de rire. Je m’esclaffe, hilare, sans pouvoir m’arrêter. Je sais même pas pourquoi.
***
Arthur a allumé sa chaine hi-fi. Un son hip hop old school agrémente l’ambiance de l’appartement. Pas trop fort, juste de quoi mettre un fond sonore. Il est couché sur son canapé, fumant un joint tout en discutant avec Mélodie, installée sur un fauteuil face à lui. Ils ont l’air de se sentir bien, comme sur un nuage. Moi, j’arrive pas à tenir en place.
Je me déplace dans toute la pièce, incapable de me calmer. Mon cœur bat si fort que j’entends ses percussions résonner contre ma cage thoracique. J’ai chaud, je transpire. Les effets de la drogue me rendent mal-à-l’aise. Mes pensées tourbillonnent dans mon esprit, comme tentant de m’emporter loin de la réalité. Tout tourne beaucoup trop vite. Mes idées perdent leur sens, allant et venant au fur et à mesure que je les oublie. Je me sens mal. Faut que je fasse quelque chose. Je sais pas quoi. Quelque chose qui puisse tout remettre à l’endroit.
Arthur se tourne vers moi. Il m’observe d’un air amusé.
- Charlie, assis-toi.
Ca le fait rire. Je vois pas pourquoi. Il comprend pas. Il comprend pas le problème. Personne comprend. Y a que moi qui arrive à voir les choses comme elles sont vraiment.
Je m’arrête, essoufflé, excité, contemplant la pièce autour de moi. Je crois que je commence à percevoir ce qui coince. Je m’exclame, inquiet. Je viens de mettre sur le doigt sur un truc beaucoup trop grave.
- Y a trop de chaises ici ! Vous trouvez pas qu’y a trop de chaises ?! Y a trop de surfaces pour s’asseoir ! Et pas assez de gens !
C’est ça ! C’est ça que les autres voient pas ! Ils sont cons, ou quoi ?
Arthur éclate de rire. Je me passe les mains sur le visage, épuisé. J’arrive plus à rester concentré sur une seule pensée en même temps. Mais y a quelque chose que je dois comprendre. Je le sais. Quelque chose qui m’échappe, mais qui est pourtant sous mes yeux, en évidence, depuis le début.
Je tente de me calmer, de suivre ma réflexion jusqu’à sa source. Y a un message que je dois décrypter au fond de mon cerveau délirant. C’est important !
- C’est... C’est ce signe...
Je relève les yeux, ayant l’impression de rependre mes esprits, de toucher le nerf du problème. Oui, c’est ça !
- Il.... Il est partout ! Dans la forme des meubles ! Je le vois partout ! Le tatouage ! Ca veut dire quelque chose ! Je suis sûr que ça veut dire quelque chose ! Faut que je comprenne ce que ça veut dire !
Je ressens un élan de fatigue. La lumière me fait mal aux yeux. Je me frotte les paupières. Des tâches noires apparaissent à ma vue. Elles forment... ce signe. Oui, ce signe. Il est omniprésent. Comme s’il appartenait au code source de l’Univers. Il suffit juste de connecter les points. Pourquoi personne d’autre que moi ne le voit ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
Je suis sorti de ma méditation par Arthur, qui m’attrape par le bras.
- Là. Assis-toi.
Il me tire, m’obligeant à m’asseoir à côté de lui, sur le canapé. Je me laisse faire, les yeux perdus dans le vide. Je me sens vraiment trop épuisé. Je tente de terminer le cheminement de ma pensée. Mais trop tard, ça m’a échappé. Encore une fois.
Arthur me tend son joint.
- Tiens. Tire, ça va te détendre.
Je m'exécute, sans réfléchir, pas vraiment concentré sur ce que je fais. Je tire une latte du bout des lèvres. Ca me brûle la gorge. Je recrache aussitôt la fumée, toussant, manquant de m’étouffer. Arthur et Mélodie rigolent, amusés.
Le grand frère se positionne à nouveau confortablement au fond de son canapé. Il savoure son joint, me fixant avec intérêt. Et aussi une certaine tendresse. J’ai l’impression qu’il m’aime bien. Je suis peut-être un des rares “amis” de Mélodie qu’il apprécie vraiment. Il me scanne de ses yeux inquisiteurs. Tout comme sa sœur, il a ce genre de regard perçant qui semble pouvoir lire dans les pensées.
- Parle-moi un peu de toi, Charlie.
Je me sens pâle et transpirant, toujours sous l’effet des drogues. Je m’essuie le front, tentant de reprendre contenance, de revenir au moment présent.
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
- Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
Je hausse les épaules.
- Rien.
- Personne fait rien.
Je me tourne vers lui, le fixant d’un regard sombre, comme le mettant au défi de me contredire.
- Moi, je fais rien.
Arthur sourit, amusé. Je crois qu’il a du respect pour les gens qui ont du répondant. Il continue de me fixer, pendant plusieurs secondes. On dirait qu’il remue quelque chose à l’intérieur de son crâne. Et il va pas tarder à le sortir. Justement...
- Pourquoi tu veux sauter d’un pont ?
Son ton est tranquille, quoique curieux. Il est direct, comme sa sœur. Sa question me surprend. Je détourne le regard. J’ai pas envie d’en parler. Comment il pourrait comprendre ? Personne n’a jamais compris. Personne ne comprend jamais. Les gens cherchent toujours à éviter le sujet, ou à le minimiser. Pourtant, on vit tous au-dessus du vide. On vit tous en chute. Mais personne n’ose baisser les yeux. Personne n’ose regarder en bas. Personne à part moi.
- Parce qu’il est enfermé dans une boite en verre, ou je sais pas quoi.
Je me tourne vers Mélodie, surpris par sa remarque. Elle soutient mon regard, l’air sérieux. Elle se souvient. Je m’y attendais pas. J’avais dit ça sans vraiment réfléchir, pour essayer de lui expliquer ce que je ressentais sur le moment, après avoir manqué de sauter. Ca l’avait fait rire. Je croyais qu’elle me prenait pas au sérieux. Mais là voilà à me fixer avec intensité, comme si elle était désireuse de connaitre ma réponse. De connaitre la véritable signification de mes mots. Sous ses airs désinvoltes, elle m’a écouté. Elle a été attentive à ma souffrance. Je suis étonné. Et même touché, dans un sens. Se pourrait-il que sous sa carapace se cache en réalité une fille beaucoup plus sensible qu’elle aimerait le faire croire ?
Arthur est perdu. Il se tourne vers sa sœur sans comprendre.
- Hein ?
Elle l’ignore, continuant de me fixer.
- C’est pas ce que tu disais, tout à l’heure ?
Je baisse le regard. J’ai pas envie d’en parler. Pas envie de m’exposer, comme ça. Pas maintenant. J’ai l’impression de rouvrir de vieilles plaies qu'il faudrait surtout pas retoucher. Et puis, même si j’avais envie de leur expliquer, comment je pourrais ? C’est pas le genre de truc pour lequel on peut faire un schéma. Cette misère que je ressens au fond de moi, elle est bien trop personnelle. Trop unique. Trop profonde. Trop complexe. Trop... existentielle. Elle échappe aux flots simplistes du quotidien. Voilà pourquoi je peux rien dire, jamais. Parce qu’y a rien à dire, en vrai. On est tous prisonniers de notre propre subjectivité. La vie continue pour tout le monde. On est tous isolés. Et personne pourra jamais vraiment comprendre personne. C’est notre lot. Notre malédiction de mammifères intelligents. La malédiction de la conscience.
Les deux autres continuent de me fixer, en silence. Ils attendent une réponse. Je sais pas quoi leur dire. Je sais pas comment réagir. Et puis, d’un coup, je lâche un soupir. Je suis fatigué. Fatigué d’être constamment sur la défensive, comme ça. De rejeter le monde autour de moi, parce que je sais qu’au fond il peut pas m’aider. J’ai envie de le laisser rentrer, pour une fois. J’ai envie de partager.
Je réfléchis. Les mots sortent de ma bouche avec lenteur, comme si je prenais connaissance d’eux en même temps de les prononcer.
- Plus rien... Plus rien n’a de sens. C’est comme si l’endroit était devenu l’envers. Et est-ce que c’est moi qui vais plus bien ? Ou est-ce que c’est tout le reste autour de moi ? Je sais plus qui je suis. Je sais plus où je vais. Le monde continue de tourner, mais il me file entre les doigts. J’ai l’impression de me noyer dans un torrent. Je lève les yeux vers la rive, et... je vois la forme des gens qui disparait dans la brume. Je sais plus quoi dire. Je sais plus quoi faire. Je me suis jamais senti aussi perdu.
J'hésite. Et puis, la dernière phrase sort toute seule, comme dans un murmure.
- Je me suis jamais senti aussi seul.
Y a un blanc. Je crois que les deux autres s’étaient pas attendus à ça. Trop d’informations. Trop de sincérité et de vulnérabilité, d’un coup. Comme si j’avais lâché les vannes, et qu’ils avaient peur de couler avec moi. Je peux pas leur en vouloir. C’est comme ça. On n’est pas censé parler de ces choses-là à voix haute. Je détourne les yeux, un peu honteux. J’en arrive à regretter d’avoir dit quoi que ce soit.
En tournant la tête, je remarque le regard de Mélodie. Elle me dévisage avec attention, un peu troublée. Y a de la compassion dans ses yeux. On dirait que mes mots lui ont parlé. Que mon discours l’a touchée. J’en suis aussi étonné qu’elle. C’est comme si y avait quelque chose qui résonnait en nous deux. Une souffrance cachée, une sensibilité, qui se réveillait et s’appelait en la présence de l’autre. Et qu’on s’en rendait compte que petit à petit.
Arthur tire calmement sur son joint, installé dans les coussins du canapé. Il me fixe avec gravité. Puis, d’un coup, il brise le silence. Son ton n’est pas accusateur. Y a même une certaine douceur dans sa voix.
- Charlie, mon pote, faut que tu redescendes. Ce que tu cherches, ça existe pas.
La phrase semble ramener Mélodie à la réalité. Elle se rend compte de l’insistance de son regard envers moi, et détourne aussitôt les yeux, légèrement gênée. Elle reprend une allure normale, faisant semblant de s’intéresser à autre chose dans la pièce. Je me tourne vers son frère. Il a rien remarqué.
Il se redresse pour mieux me faire face, parlant d’une voix calme. Il cherche ses mots en même temps de les prononcer.
- La vie... La vie, c’est juste ça. Y a rien de plus. Faut que tu l’acceptes. Ou alors, faut que tu te jettes d’un pont. Et attention, je dis pas ça pour t’encourager. Mais on a tous un choix à faire. Et tu peux pas passer le restant de tes jours à poursuivre quelque chose qu’est pas là.
Je tourne la tête, pas convaincu.
- Je sais pas...
Il reprend sa place dans les coussins, comme si le problème était réglé.
- Moi, je sais. Fais-moi confiance. Je suis la sagesse incarnée. C’est pareil pour tout le monde. On s’invente des histoires pour se sentir moins seuls. On se marie, on se dit qu’on a des amis. Mais au fond, on est tous seuls. Tout le monde ressent ce même vide au fond de lui. Et moi, perso, je connais qu’un seul moyen de le combler.
Je relève la tête avec espoir, intéressé, désireux de connaitre sa solution, ce secret qui pourrait me sauver. Arthur se redresse une nouvelle fois, satisfait d’avoir capté mon attention. Il attrape un sachet de coke, qu’il me présente avec fierté.
- La drogue, mon pote ! C’est pour ça que Dieu l’a inventée ! Qu’on s’anesthésie l’esprit assez longtemps pour pas se rappeler qu’on va tous crever ! Tiens !
Ca lui fait penser à quelque chose. Il repose le sachet, et fouille à l’intérieur de sa boite à chocolats. Il en sort un petit flacon marron rempli d’un liquide transparent. Il me le montre en souriant de toutes ses dents, euphorique.
- Si tu veux vraiment crever, j’ai ce qu’il te faut ! Du LSD, mon frère ! Quelques gouttes de ce truc, et tu pars pour un trip au-delà de la réalité ! C’est encore mieux que baiser ! Avec ça, tu vas tutoyer les anges ! C’est ça qu’il te faut, Charlie ! C’est l’expérience que t’attends ! Ca va te faire reprendre du poil de la bête !
C’est tout ? Je lui lance un regard déçu. Je lui livre la douleur de mon âme, et voilà tout ce qu’il trouve à me répondre ? Je sais pas à quoi je m’étais attendu. Je sais pas pourquoi je m’accroche encore à l’idée que quelqu’un puisse avoir des réponses pour moi. Personne n’a de réponses. Sinon, ça se saurait. Tout le monde est perdu. Mais personne n’ose aller jusqu’au bout du chemin de la vérité.
Mélodie doit remarquer ma mine abattue. Elle vient à ma rescousse en donnant un petit coup de pied dans la cuisse de son frère. Elle s’empresse de changer de sujet.
- En parlant de drogue... Tu t’es endormi sur le joint, ou quoi ?
Arthur cligne plusieurs fois des yeux. On dirait qu’il vient de se souvenir où il se trouve. L’enthousiasme sur son visage disparait, et un voile de fatigue s’y installe à la place. Les effets de la coke commencent à s’estomper.
Il tire une longue taffe sur son joint, avant de le tendre à Mélodie. Elle l’attrape. Il se lève, et tape dans ses mains.
- Bon, les enfants ! Sur ce, je vais me recoucher !
Il range vite fait le bordel sur la table-basse, avant de se diriger en direction de sa chambre. Il a l’air d’avoir perdu son esprit enjoué.
- Vous pouvez dormir sur le canapé. Et je veux pas être désobligeant... mais si vous pouviez être partis quand je serai levé, ça serait vraiment cool.
Je capte du coin de l’œil Mélodie qui tourne la tête dans l’autre direction. On dirait que la remarque de son frère l’a heurtée. Mais il n’y fait pas attention.
- Bonne nuit !
Il disparait derrière la porte qui mène au couloir, et très vite, le silence retombe sur l’appartement. Mélodie tire sur le joint, le regard perdu dans le vide. Un mélange de tristesse et de colère semble bouillonner au fond de ses yeux. Je l’ai jamais vu comme ça. C’est comme si toutes ses émotions étaient en ébullitions, irradiant hors de sa peau, prêtes à exploser. Elle qui se donne d’habitude tant de mal à avoir l’air indifférente.
Elle semble réfléchir à un nouveau plan diabolique. J’ose pas la déranger. Je comprends pas ce qui se passe, ce qui lui arrive. Je ressens de l’empathie pour elle, j’ai envie de l’aider. Mais j’ai aussi peur de sa réaction. Elle est imprévisible.
D’un coup, elle se lève d’un bond. On dirait qu’elle a trouvé l’idée qu’elle cherchait. Elle écrase la fin du joint dans un cendrier, puis se penche sur la boite en métal de son frère. Elle attrape les divers sachets de coke et autres pochons de cannabis, et commence à les entasser à l’intérieur de son sac-à-main. Je l’observe, confus.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Elle lève les yeux vers moi. Son regard est dur et glacial. Elle parle avec un soupçon de mépris.
- Quoi ? Tu veux rester dormir sur le canapé ? On a des trucs à faire.
Elle continue d’empocher la marchandise. J’ai peur de la froisser. Mais il faut que je comprenne. Je reste prudent.
- Et... on a besoin de toute cette drogue pour ça ?
Elle finit de vider la boite, puis se détourne, comme si elle voulait éviter mon regard. Elle me répond avec tristesse.
- Y a des trucs qui se refusent pas, Charlie.
Elle ajuste la bretelle de son sac, puis marche à pas rapides vers la porte d’entrée. Elle fait de son mieux pour me cacher son visage. J’ai l’impression qu’elle est sur le point de pleurer. Ca m’inquiète.
Je me lève, et me lance à sa poursuite. Je suis complétement perdu. J’arrive plus à suivre ses réactions. J’essaie de rester diplomate. Mais j’aimerais bien avoir des réponses.
- Il nous a accueilli en plein milieu de la nuit. Et toi, tu veux le dévaliser ?
Elle se stoppe net, et se retourne vers moi, la mine furieuse.
- C’est toi qui vas me faire la morale ?! T’as pas volé de la thune, plus tôt dans la soirée ?!
Elle a pas tort. Mais y a quand même quelque chose qui me gêne dans cette histoire. Un petit détail, que j’arrive pas à ignorer.
- C’est... C’est ton frère...
Elle se rapproche de moi, le visage déformé par la colère. Ses yeux sont embués de larmes.
- Et alors ?! T’as entendu ce qu’il a dit ?! La vie, c’est chacun pour soi ! De toute façon, il croit même pas qu’on va vraiment se suicider ! Il l’a jamais cru ! Mais s’il savait que j’allais mourir, il voudrait m’offrir un cadeau d’adieu ! Eh ben, voilà ! Je l’ai choisi à sa place, mon cadeau !
Elle se détourne dans un torrent d’émotions. Tristesse, colère, désespoir. C’est une véritable bombe prête à exploser. Je suis dépassé. J’arrive plus à la suivre. Moi qui avais pourtant l’impression d’avoir commencé à mieux la connaitre depuis qu’on était arrivé ici. C’est comme si en l’espace d’un seul instant, quelque chose avait cassé, et elle était devenue une nouvelle Mélodie.
Elle ouvre la porte, et quitte l’appartement en trombe. Je reste immobile, déstabilisé. Je trouve rien à dire. Alors, après quelques secondes, je m’engage après elle. Je la suis. Je sais pas où.
J’ignore notre destination. J’ignore où cette soirée va finir par nous conduire. Mais une chose est sûre : j’ai de moins en moins la certitude de vouloir aller au bout de notre promesse. De vouloir sauter du pont. Quant à elle... il semblerait qu’elle soit plus décidée que jamais.
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MERCREDI 25 SEPTEMBRE 2019 (Billet 2/2)
Nous avons réservé nos places à la première séance cet après-midi pour « DOWNTON ABBEY ». On vous dira jeudi ou vendredi ce que nous en avons pensé.
Mais JM, tout seul, est allé plusieurs fois au cinéma. Comme ses avis sont mitigés, aucun des films qu’il a vus ne mérite vraiment un Billet.
Tout d’abord « AD ASTRA ». Une belle mise en scène, un beau Brad Pitt… mais beaucoup d’invraisemblances ahurissantes et des longueurs stratosphériques. Dans ce genre très particulier, la Science-Fiction, les metteurs en scène actuels sont TRES LOIN de reproduire ne serait-ce que le talent qu’il y a dans la bande-annonce de « 2001 L’ODYSSEE DE L’ESPACE » ! ♥♥,7 sur 5.
« LE CHARDONNERET ». Si vous avez lu le bouquin (superbe !) de Donna Tartt, vous aimerez peut-être retrouver les personnages auxquels vous vous étiez attachés. Cela a été le cas pour JM. Mais les autres, vous aurez toutes les chances de n’y rien comprendre du tout. ♥♥,9 sur 5.
« MUSIC OF MY LIFE ». Seul mérite de ce film, plutôt pour ados anglo-saxons et un public d’Indiens émigrés en Angleterre (cet aspect est assez amusant) : avoir fait découvrir à JM les chansons et l’univers de Bruce Springsteen. Depuis il aime beaucoup ce chanteur. Il était temps, non ? ♥♥ sur 5.
« TROIS JOURS UNE VIE ». L’histoire est prenante, tous les comédiens sont bons (à part peut-être Sandrine Bonnaire qui, lorsqu’elle fronce les sourcils, donnent l’impression que la pièce est plongée brusquement dans le noir. Si, si…) mais la mise en scène est trop plan-plan.. Pour résumer, c’est plus un téléfilm honnête qu’une véritable « œuvre cinématographique ». A cause d’un manque d’audace et d’une narration trop linéaire, on vit le film comme on lirait un article paru dans « France Dimanche ». Il est tiré d’un roman de Pierre Lemaitre, qui a également collaboré au scénario. La mise en scène d’Albert Dupontel pour « Au revoir là-haut » (même auteur) était autrement plus réussie. ♥♥,7 sur 5.
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Corinne (R.) nous a envoyé un petit compte-rendu d’un film qu’elle est allée voir : « DEUX MOI ». C’est très gentil de sa part, on l’en remercie.
« Bonsoir
« Deux moi » est un film intéressant et original. Deux célibataires habitant deux immeubles côte à côte passent leur temps à se croiser sans le savoir. Ils ont chacun les mêmes problèmes à résoudre, chacun avec son psy. A un moment donné on pense que le chat va être le trait d'union à moins que ce ne soit la chanson de Dalida, mais non ce sera la danse...
Les acteurs sont excellents, on aimerait parfois que le film avance plus vite mais il faut laisser le temps à chaque « moi » de se découvrir. Je mettrais ♥♥♥,8 sur 5.
Bonne soirée
Bisous. »
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Et pour finir, Noëlle (A.), elle, a vu « TU MERITES UN AMOUR ».
« La première scène du film m'a fait un peu douter de sa qualité. Plans rapprochés, manque de crédibilité sur les manifestations du chagrin, semblant d'improvisation dans les dialogues... Et puis très vite, on se laisse embarquer et charmer par Hafsia Herzi. Elle filme son héroïne toujours à la limite du consentement, empêtrée dans son spleen, sa déception et son désir de rencontrer un nouvel amour. Les dialogues, dans certaines scènes donnent l'impression d'être improvisés mais sonnent juste. La volubilité d'un copain homosexuel donne une touche comique.
On voit que c'est un film à petit budget avec quelques maladresses mais Hafsia Herzi a beaucoup de talent autant en tant qu'actrice que réalisatrice. Nous avons passé un agréable moment.
Le titre du film reprend un poème de Frida Khalo :
Tu mérites un amour décoiffant, qui te pousse à te lever rapidement le matin, et qui éloigne tous ces démons qui ne te laissent pas dormir.
Tu mérites un amour qui te fasse sentir en sécurité, capable de décrocher la lune lors qu’il marche à tes côtés, qui pense que tes bras sont parfaits pour sa peau.
Tu mérites un amour qui veuille danser avec toi, qui trouve le paradis chaque fois qu’il regarde dans tes yeux, qui ne s’ennuie jamais de lire tes expressions.
Tu mérites un amour qui t’écoute quand tu chantes, qui te soutient lorsque tu es ridicule, qui respecte ta liberté, qui t’accompagne dans ton vol, qui n’a pas peur de tomber.
Tu mérites un amour qui balaierait les mensonges et t’apporterait le rêve, le café et la poésie.
Peut-être allons-nous voir aujourd'hui le dernier film de Woody Allen !
Bonne journée.
Bises. »
On remercie aussi notre amie Noëlle pour nous avoir donné son avis sur ce film (pas de note attribuée mais une conclusion : « Nous avons passé un agréable moment… ») et pour le poème de Frida Khalo.
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Chapitre 6 : Et tu, Brute?
« Sinon, on aurait aussi pu en parler à un professeur, on se fera sans doute tuer pour le mur, mais mon père pourra rembourser les dégâts. dit Swan»
Dans la chambre, les deux colocataires enfilaient leurs uniformes, prêts à se coltiner une journée entière de douleur. Surtout Ame, qui devait tenir compagnie au molosse enchanté qu’il avait violemment balancé dans l’eau la dernière fois. Et Swan se permettait encore de se plaindre! Ce n’était pas lui qui allait devoir se justifier et le retenir de le cogner pendant vingt-quatre heures.
« Ce que tu peux être froussard! s’exclama le demi-ondin, C’est toujours ton père, ton père, ton père... Tu n’as qu’à invoquer papa chéri avec ton minable carnet de dessin pour qu’il vienne une énième fois à ta rescousse.»
Soudain, Swan se retourna brusquement et plaqua l’ondin contre le mur à moitié explosé. Il le dominait par sa taille, et n’eût aucun mal pour le soulever par le col. Les pieds de ce dernier remuaient dans le vide. Ame tenta de se dégager, en vain. Il commençait à s’étouffer.
« N’insulte plus jamais mon père! aboya Swan»
Le demi-ondin fit apparaître derrière son agresseur un cercle d’eau qui s’enroula autour de son cou. Forcé de le lâcher, le jeune homme bascula en arrière. Ame retomba sur ses genoux et reprit son souffle, les joues rouges. Il se releva quelques instants plus tard, le regard perdu. Il se contenta de jeter un oeil à Swan, toujours étalé sur le sol, et de prendre son sac d’école.
« Crétin. Ça fera trois verres de brooke. »
Il le laissa sur ces mots, accompagné de Boule de poils. Pendant un moment, il crût distinguer une once d’inquiétude dans ses yeux, avant de se dire que c’était impossible. Comme à son habitude, il prit la direction de la forêt comme un raccourci pour l’établissement. La tête plein de doutes et d’injures, il marchait à grand pas. Un sifflement le fit sursauter. En se retournant, il découvrit l’antipode qu’il avait croisé l’autre jour.
« Salut, Pas-de-nom. dit-il en esquissant un sourire»
La créature fronça les sourcils, avant de rejoindre Ame.
« Tu as l’air préoccupé. répondit l’antipode - C’est quoi, une session déballage de sentiments? se moqua le demi-ondin, avant de s’emporter, Tu es spécialisée dans le mal être des élèves? Ou tu as juste la dalle? Dans ce cas, tu vas te régaler; mon imbécile de colocataire est un fils de chimère à plumes des Enfers et m’a agressé alors que je voulais l’aider! Tu sais, il m’a déjà planté, moi, au moment où j’avais le plus besoin de sa misérable compagnie, et moi, moi, moi, moi...»
Il reprit son souffle, alors que le discours du jeune homme avait laissé l’antipode bouche bée.
« MOI, je l’ai jamais laissé tomber, même après tout ce que ce petit ***, misérable ******, petite **** qui mérite de se faire ********* par toutes les ******* de plus de deux-cent ans, et tu sais quoi? Qu’il aille se faire mettre des farfadets dans son **** du *** et j’espère qu’on lui mettra aussi des orties dans son petit **** déformé par- - Non mais, en fait, j’ai compris, ça va aller. dit l’antipode d’une petite voix »
Ame tenta de reprendre son calme.
« Désolé. Je voulais pas te faire peur.»
Il prit une grande inspiration. L’antipode le regardait avec des grands yeux, visiblement toujours sous le choc. Le demi-ondin se passa une main dans les cheveux, les joues rouges.
« C’est juste que mon colocataire est un crétin et je me donne encore de la peine de lui sauver la peau. se justifia-t-il »
Son interlocutrice hocha la tête, comme si elle comprenait. Ce qui serait plutôt étonnant sachant que l’antipode passait sans doute son temps à gambader dans cette grande forêt et qu’elle avait peu d’occasion de communiquer avec d’autres êtres vivants doués d’intelligence. Enfin, sauf si on considérait les élèves de Gullivar comme des «êtres doués d’intelligence».
« C’est à ça que les amis servent, non? répondit l’antipode»
Ame serra les dents, le regard noir. De mauvais souvenirs commençaient à ré-apparaître dans son esprit.
« Les amis, ça ne se laisse pas tomber. répliqua-t-il froidement»
Le demi-ondin accéléra le pas, de sorte que l’antipode le laisse seul. Cette dernière le regarda s’éloigner, encore plus perdue qu’elle ne l’était déjà. Il arriva enfin dans la cour de l’établissement, près du même pont d’où il avait poussé la brute d’hier soir dans le cours d’eau... Ça s’annonçait mal pour lui. La cour grouillait d’élèves, notamment de premières années qui semblaient se multiplier chaque an. Le brouhaha qui s’y élevait n’était pas des plus apaisants, surtout pour l’esprit embrouillé d’Ame. Il essaya de se frayer un chemin à travers la foule pour atteindre le bâtiment, et ainsi échapper aux premières années et surtout à la chaleur régnante qui allait faire exploser sa consommation de bouteilles d’eau. Alors qu’il était sur le point d’en sortir une de son sac, il se heurta à un géant. En reconnaissant son visage, il se pétrifia.
« Toi.... Tu étais avec ce... ce fils de chien hier... grogna-t-il»
Il était beaucoup plus grand que dans ses souvenirs... Ame déglutit. Il partageait un certain air de ressemblance avec Swan... Ses cheveux bouclés, blonds contrastaient avec son iris violet et ses yeux étrangement étirés, typiques des descendants. Ces derniers, comme l’indiquaient leur nom, descendaient des Muses. Toutes sœurs, ces déesses avaient amené l’art au monde, ce qui pourrait expliquer pourquoi la magie des descendants était affiliée à l’art. C’était le cas de Swan, qui pouvait invoquer tout ce qu’il représentait dans son carnet de dessins... Ça devait être le pied, de pouvoir se dire qu’il avait du sang de dieu dans les veines. Autant dire qu’il était impossible de trouver un descendant tout seul à Gullivar, au contraire ils étaient toujours ceux qui attiraient le plus d’attention. Presque aussi pire que ces foutus humains!
«Moi? s’exclama Ame, peu rassuré, Oh tu dois me confondre avec quelqu’un d’autre... - Tu ne connais pas Swan Elemis? répondit-il, en se rapprochant dangereusement du demi-ondin, Il faut que je le trouve. Il faut que je le tue.»
Un frisson de terreur parcourut le dos du demi-ondin. Les yeux de son interlocuteur scrutaient le fond de son âme, et d’un instant à l’autre, il allait l’écrabouiller comme une vulgaire mouche. Il était dur d’imaginer cette brute comme le représentant d’une quelconque honorable discipline artistique... Un rictus crispé tenta de se dessiner sur le visage d’Ame.
«Oh! s’exclama-t-il, Bien sûr, je le connais, et je t’aiderai à le retrouver et à le..Euh... lui faire payer.»
Une lueur meurtrière illumina le regard violet du descendant. Comment pouvait-on rater un philtre d’amour à ce point ? A l’avenir, Swan et son amie devraient éviter la spécialisation en alchimie, histoire d’éviter d’autres catastrophes magiques de ce genre.
« Vraiment? dit la brute, Super! Dis-moi où il est!»
Sur ce point, il n’avait aucune stratégie. De toute façon, ses plans ne marchaient jamais... Celui-là, bien évidemment, n’allait pas non plus marcher. A vrai dire, Swan aurait pu l’aider. C’était lui la tête, pas lui! Heureusement pour lui, la potion semblait avoir abruti le descendant.
« Euh, oui, mais d’abord on a besoin de se préparer, tu vois, parce qu’il est très costaud en fait. affirma le demi-ondin, Ça te dit d’aller nourrir le géant poulpe de l’école? Il paraît que ça donne des énergies positives. Non, en fait, il ne paraît pas, c’est sûr et certain à trois-mille pourcent- - Hein? l’interrompit le descendant, furieux, Mais moi je veux écraser Swan!»
Le groupe de premières années qui se trouvait près d’eux s’éloigna aussitôt d’eux, le demi-ondin pût apercevoir de nombreux regards effrayés. La situation se compliquait... Ame rit nerveusement. Il était bon acteur mais il n’avait pas de script sous la main...
«Hé ben... dit Ame - Hé ben? répéta le descendant - Hé ben, hé ben, figure-toi que je suis en train de cuisiner... commença le demi-ondin - De cuisiner? répéta le descendant - De cuisiner un moelleux au chocolat qui te rendra invincible face aux attaques de Swan... Ça a beau être un première année... Il connaît... plein de sorts. improvisa le demi-ondin»
Des gouttes de sueur perlaient le long de son front alors que la brute le dévisageait, le regard hébété. Il n’y avait rien en lui. Juste un vide intersidéral qui menaçait de se changer en colère terrible d’une seconde à l’autre. Terrifiant.
« Tu veux le tabasser, non? insista le demi-ondin - OUI! s’écria le descendant - Bah, grâce à ce moelleux au chocolat délicieusement magique, tu le détruiras en un claquement de doigt! Tu as juste besoin de me suivre. Ça semble logique, non?»
Absolument pas. Par le slip d’une nymphe alcoolique à la promiscuité élevée, il ne s’était même pas donné la peine de livrer une excuse un minimum plausible.
«Ah, oui, évidemment. C’est logique. répondit le descendant - Bon, alors, on va en cours et cette nuit on tabasse Swan, d’accord? dit Ame - Euh... Mais j’ai envie de tabasser Swan maintenant moi. répondit le descendant, attristé par la nouvelle»
Ame se frappa la main sur le front. C’était perdu d’avance. Peut-être qu’une excursion au fin fond des Enfers par la porte de téléportation condamnée de la bibliothèque ou encore l’opportunité de parler de ses problèmes familiaux à la bouillie mouvante qui servait de pédopsychiatre à Gullivar pourraient l’occuper.
A ce rythme son sac ne serait plus remplie avec des bouteilles d’eau mais avec une bonne dizaine de litres de brooke... Il espérait simplement que son colocataire s’en sortait mieux avec le léger problème esthétique de la chambre qui avait été -il l’admettait- causé par lui-même.
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