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Billet 7 - Médias numériques et démocratie
Dans cette « plateformisation » sur Internet plusieurs notions deviennent importantes et embarquent dans le principe de la démocratie. En effet, tous les questionnements autour de la gratuité, de la convergence sur Internet, de la culture participative et collaborative, des traces numériques, de l’oligopole du numérique, même depuis 2017, des Fakes News[1] doivent être abordés par la démocratie à mon avis. Ainsi, il y a une connexion entre les médias numériques et la démocratie qui se détermine, à mon opinion, comme le pouvoir au peuple. Dans ce dernier billet, je vais aborder ce que moi je vois dans mes médias sociaux du régime démocratique, de quelle manière elle ressort.
Démocratie et l’Internet
L’avènement d’Internet avec le Web 2.0 comme le mentionne Verville « facilite la participation des usagers du Web, l’interactivité, l’apprentissage collectif et le réseautage social. » [2] D’ailleurs, l’Internet permet donner le pouvoir au peuple[3] et il peut aussi comme le mentionne Cardon nourrir « la source la plus essentielle de l’exercice de la souveraineté populaire […] en libérant l’expression des individus, et le droit de porter, sans contrainte ni censure, leur propos dans une espace public. »[4] En effet, en regardant mes pratiques ou ce qui se divulgue sur mes réseaux sociaux, je vois cet aspect de libération de l’expression et de l’interactivité qu’une publication peut créer. Par exemple, quand la série « 13 reasons why » est sorti sur Netflix, mes médias numériques se sont transformés en débat. Les gens commentaient, mais en argumentant sur les sujets abordés dans cette série. À mon avis, cette émission a permis aux personnes de parler de sujets difficiles comme le suicide et conscientisé la société encore une fois à cet enjeu. J’ai même vu sur Twitter des personnes écrire que cette émission leur avait fait comprendre une réalité ou les avaient aidées. Ainsi, le fait que les personnes ont partagé leurs opinions, qu’ils ont publié des photos de cette émission, qu’ils ont créé un échange conversationnel a permis de relancer le sujet dans nos sociétés.
La participation s’est donc classifiée dans des niveaux, par exemple celui de donner son opinion (commentant), d’échanger (entretenir une conversation sur le sujet) et pour agir aussi (actions de la direction de certaines écoles, action de centre médical, action des internautes mêmes). La participation venait d’autant de spécialistes, par exemple de psychologues que de parents, de personnes qui ont vécus une détresse ou tout simple un visionneur. D’ailleurs, Sharon Casey formatrice et consultante en prévention du suicide de Suicide Action Montreal a dit: “This is going to be really difficult, it's going to increase distress and emotional pain for kids who are already thinking about suicide."[5]. En effet, cette émission à soulever une grande controverse en avril dernier et cela à remit en question les valeurs que nous accordons dans notre démocratie sur au suicide, à l’homosexualité, au viol et autres sujets frappants. D’ailleurs, plusieurs centres sont devenus occupé dont Le Centre de prévention du suicide de Québec (CPSQ) qui a reçu « plusieurs appels de parents qui se demandaient comment agir avec leurs enfants d'âge primaire qui avait eu accès à 13 raisons et qui étaient très secoués. »[6]
Je crois que chaque individu a un pouvoir sur le Web, mais tous à un degré différent et aussi dépendamment de son statut. En effet, si je reprends l’exemple de la série « 13 reasons why », dans mes médias, les personnes qui avaient plus d’influence étaient des personnalités publiques qui faisaient des publications pour dénoncer, dont Selena Gomez qui a fait la direction de la série. Ensuite, il y avait tous spécialistes qui s’exprimait par des entrevues à la télévision ou dans des articles. Je pense du moins sur les plateformes que j’utilise, dont Facebook, Instagram, Twitter et d’autres, les personnes qui détiennent un pouvoir d’influence sont les personnalités publiques, les personnes scientifiques, les politiciens et les célébrités même. Par la suite, une personne comme moi sur mon réseau, je viens juste contribuer par l’intermédiaire des autres personnes, donc de la masse, à rendre le sujet important. Il va y avoir création de communautés sur la série, j’en ai vu sur mon Instagram où il y a des publications de celle-ci.
De plus, je pense qu’il est difficile de maintenir le débat en ligne, car l’Internet c’est rapide et éphémère, c’est-à-dire que nous pouvons parler de sujet d’actualité, comme le #JesuisCharlie ou tous autres hashtags qui dirigent un enjeu d’actualité pendant une certaine période de temps et au bout de deux semaines, nous passons à un autre sujet et nous attendons plus beaucoup parler de l’autre. J’ai remarqué cela surtout avec la tragédie à Paris pour Charlie Hebdo, mes médias numériques étaient pleins de publications, je voyais énormément de débats, de conversations, de soutiens de tout le monde autant les personnalités publiques que mes amis ou mes proches aussi. Même le régime me permettait d’ajouter à ma photo un signe de soutien pour le #JesuisCharlie et maintenant pour tous évènements que cela soit, malheureusement, tragique ou heureux ou pour une cause précise, il peut y avoir des « filters » spécifiques pour l’évènement. Par exemple, pour « Bell cause pour la cause », les plateformes comme Snapchat, Facebook, Instagram, dès que nous mettions le « filter » sur nos publications ceux-ci devaient donner un montant d’argent à la cause. Ces « filters » étaient entre autres le logo Bell cause pour la cause ou « Qu’est-ce que la santé mentale signifie pour vous? ».[7]En effet, les plateformes m’incitaient à agir et me permettaient de montrer mon point de vue sans même commenter. Cela permettait de voir qui soutenait la cause, le parallèle que je peux faire ce sont les pancartes électorales que les gens mettent sur le terrain pour montrer aux autres pour qui ils votent. Ainsi, « la manière dont Internet agit sur l’espace public est beaucoup plus proche des techniques de mobilisation collective […]. »[8] L’Internet a permis de remettre en question plusieurs éléments idéologiques, religieux, éthiques, démocratiques dans le contexte de Charlie Hebdo, par exemple, mais après un bout de temps, les internautes passent à un autre sujet et le cycle reprend. Cependant, même si cette boucle perpétuelle reprend toujours sur un différent enjeu, je crois que l’Internet est une source qui « [Internet] ne peut qu’accélérer les débats, les conversations, qui ont déjà lieu dans le quotidien des individus, dans les espaces familiers de la conversation numérique. »[9] Ainsi, elle permet de relancer à une plus grande échelle des enjeux de sociétés déjà existante en incitant les gens à s’exprimer, car les régimes numériques permettent cette liberté d’expression.
En conclusion, ce mixte entre la démocratie et l’Internet, le « e-reputation »[10] vient favoriser les échanges, les débats, les opinions des gens avec moins de contraintes, car les plateformes sociales numériques favorisent cette participation, cette collaboration (plateformisation). Je ne me sens pas restreinte dans mes actions quand je veux publier quelques choses sur des plateformes que j’utilise pour partager mon point de vue. De plus, je crois que certaines fonctionnalités de plateformes numériques, par exemple les hashtags, viennent favoriser cette visibilité du sujet et permettent d’exposer celui-ci de façon plus efficace et relancer des débats sociétaux. Puis, il y a aussi les discussions moins exposer, mais toujours présentes sur Internet. En effet, on perçoit les deux types, du moins pour moi, je vais voir les deux sur mes réseaux sociaux. Et comme j’ai déjà mentionné dans un autre billet, si je donne mon opinion cela va être dans le « clair-obscur » :
Tout ce qui est sur internet n’est pas public : certains propos y sont très visibles parce qu’ils ont été collectivement appréciés par les internautes tandis que d’autres s’abritent dans des espaces de conversation plus en « clair-obscur » où l’on converse, l’on critique, l’on diffuse de l’information tout en valorisant son identité.[11]
Maintenant, les internautes ont le droit de tout exposer, de dire, mais il y a certains propos, à mon avis, qui ne devraient pas avoir lieu et que les régimes devraient observer, comme des propos misogynes ou racistes, car la démocratie soutient quand même des règles pour la protection des individus. La démocratie se retrouverait sur un continuum entre la liberté d’expression et ses limites.
Bibliographie
BELL Cause pour la cause, « La trousse Belle Cause pour la cause : faites votre part et passez le mot.», 2018. En ligne. https://cause.bell.ca/fr/trousse. Consulté le 10 mars 2018.
CLOUTIER, Patricia, «13 raisons fait jaser... même au primaire », LeSoleil, 2017. En ligne. https://www.lesoleil.com/actualite/education/13-raisons-fait-jaser-meme-au-primaire-f16973d63a7488dc3ef7d830384762b1. Consulté le 10 mars 2018.
Entrevue avec Dominique Cardon sur son livre La démocratie internet : Promesses et Limites, coll. La République des idées, Paris : Éditions du Seuil, 2010. En ligne : https://www.cairn.info/revue-transversalites-2012-3-page-65.htm
OKEKE, Shari, « 'Let your kid watch it,' Quebec teen says of controversial show 13 Reasons Why», CBC NEWS, 2017. En ligne. http://www.cbc.ca/news/canada/montreal/13-reasons-why-quebec-montreal-teen-suicide-1.4089810. Consulté le 10 mars 2018.
VERVILLE, 2012 dans ZAHAR, Hela, « Médias numérique : problèmes et enjeux », Note de cours, « Médias numériques et démocratie », Université du Québec en Outaouais, Hiver 2018
ZAHAR, Hela, « Médias numérique : problèmes et enjeux », Note de cours, « Médias numériques et démocratie », Université du Québec en Outaouais, Hiver 2018
Note de bas de pages
[1] Zahar, Hela, note de cours 2018
[2] Verville, 2012, dans Zahar, Hela, notes de cours, 2018.
[3] Ibid
[4] Cardon, 2012
[5] Okeke, CBCNews, 2017
[6] Cloutier, Le Soleil, 2017
[7] Bell, Cause pour la cause, 2018
[8] Cardon, 2012
[9] Cardon, 2012
[10] Zahar, Hela, note de cours, 2018.
[11] Cardon, 2012.
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