#mais là j'ai compris qu'il fallait juste être patiente
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Bon, la nouvelle "surprise" que mon corps a trouvé c'est de me faire trembler comme une feuille au moindre courant d'air froid. Heureusement que mon bureau est au soleil.
#parfois j'ai juste envie de crier#mais là j'ai compris qu'il fallait juste être patiente#si je veux dormir plus je dors plus#je fais ce que je peux
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Partie 7 - Rencontre
« A l'époque où j'ai rencontré ta mère, je venais tout juste de devenir le scribe du village.... » Le père de Léo parcourait autrefois le Nord à la recherche d'informations sur les dieux Abarians, écrivant de lourds ouvrages sur leur mémoire. Il faut savoir que dans la croyance Abarianne, il était répandu de croire en la réincarnation. Les âmes des dieux renaissaient en certaines personnes destinées à faire de grandes choses. Selon la légende, on pouvait distinguer une réincarnation de dieu par sa peau grise et ses yeux dorés. L'homme recherchait ces personnes pour les interroger. Il les questionnait sur leurs souvenirs antérieurs et consignait tout ça dans ses ouvrages. Peu de personnes s'intéressait réellement à son travail, mais Léo avait toujours vu son père comme un modèle.
C'est donc naturellement qu'il décida de reprendre le flambeau à la mort de son père, devenant ainsi le nouveau Scribe de leur village. Mais, par où commencer ?
« Un jour, un marchand m'évoqua une rumeur... » Il se disait que dans un village plus au Sud se trouvait une femme à la peau d'ébène. Une femme d'une intense beauté et d'une sagesse infinie. Léo sauta sur l'occasion. Cette femme était peut-être l'une des réincarnations que cherchait son père autrefois ! C'est sans attendre qu'il prit la route pour PindeBraise. A cet instant il ne se doutait pas que ce serait l'aventure de sa vie. Après une très longue route, il parvint à destination. Mais ce ne fut pas simple de la rencontrer. La femme en question était vénérée des habitants. Un simple voyageur, un homme, abarian de surcroît, ne pouvait l'approcher. Et la curiosité de Léo ne cessait de croître.
« Comme dans toute histoire d'amour, ce fut le coup de foudre. Au premier regard, je suis tombé désespérément amoureux d"elle... » A force de surveiller le village, cherchant un moyen de rencontrer cette femme mystérieuse, Léo découvrit qu'elle s'absentait la nuit dans les bois à la barbe de tous. Elle se posait sur un rocher et regardait le ciel pensivement. Parfois elle chantonnait, parfois elle dansait, parfois elle fermait les yeux et sommeillait à la lumière de la lune. Léo la regardait de loin, gravant dans sa mémoire le visage de cette femme. Le lendemain à la lumière du jour, il la dessinait dans son carnet. Mais il ne pouvait pas indéfiniment se cacher, il savait qu'un jour où l'autre elle le surprendrait. Il l'espérait de tout son cœur, car il n'osait pas l'approcher. Et finalement, ce jour arriva. En voyant cet inconnu dans les bois, elle prit peur et rentra chez elle en courant. Les nuit qui suivirent, Léo ne la vit plus. Puis elle revint. Cette fois il prit son courage à deux mains et se présenta avant qu'elle ne disparaisse de nouveau.
Leur première rencontre fut rapidement suivie d'une deuxième, puis d'une troisième... et une routine s'installa entre Léo et Esther.
Presque toutes les nuits, elle continuait de s'absenter en douce... mais pour retrouver Léo dans les bois.
Esther, qui n'avait jamais quitté son village et qui n'avait le droit de ne voir personne en dehors de sa famille, buvait les paroles du jeune homme.
Il lui parlait de son propre village, des travaux de son père, de ses amis, de sa culture, ses croyances, etc...
Il avait rapidement compris qu'Esther n'était pas une réincarnation. Elle n'avait ni la peau grise, ni les yeux dorés. Elle ne connaissait rien des choses du monde.
Mais quand il la voyait, ses yeux sombres brillant de curiosité et son sourire innocent, il n'avait aucun doute : il avait trouvé un bien plus grand trésor.
Au fil des semaines, des mois, l'amour s'installa entre eux.
Léo s'était installé dans un village voisin. Pour réduire les risques d'être surpris et séparés par la famille d'Esther, ils décidèrent de s'envoyer des lettres.
Il lui avait appris les bases de l'écriture Abarianne.
Ainsi, quand Esther ne pouvait pas le rejoindre ou que la situation était compliquée au village, elle glissait une petite lettre à l'intention de Léo dans un tronc d'arbre pour le prévenir.
« Plus on s'aimait, plus on parlait d'avenir... »
Les années passèrent et leur amour ne se ternit pas. Au contraire, il se renforçait chaque jour.
Il y avait des moments où ils ne se voyaient pas pendant des semaines ou des mois, Léo voyageant et écrivant des livres. Mais chaque retrouvaille était plus heureuse que la précédente.
Ils parlaient de vivre ensemble. De se marier. D'avoir des enfants.
Ils voulaient fonder une famille ensemble, se créer un avenir commun.
Mais la famille d'Esther était un frein.
Elle ne voulait pas s'enfuir car elle les aimait énormément. Mais ces derniers lui refusaient toujours tout contact avec autrui.
Ils ne se doutaient pas de ses escapades nocturnes, puisqu'elle vivait dans une petite maison isolée du village.
Mais, car elle était née avec la peau sombre, on disait d'elle qu'elle était bénie par la nature. Que sa peau était de la couleur des arbres et que tant qu'elle resterait pure, le village serait sous leur protection.
Ils la gardaient en cage comme un animal rare et cher.
Elle ne supportait pas toute cette vénération qu'avaient les siens pour son corps. Elle voulait être une femme normale, simplement.
Parfois, elle leur évoquait l'idée de se marier un jour. Mais ils la balayaient immédiatement, brisant son cœur une nouvelle fois.
Alors, elle demandait à Léo d'attendre. D'attendre qu'elle finisse par enfin les convaincre.
Et ce dernier était prêt à patienter toute sa vie s'il le fallait.
« Mais un jour, mon cœur se brisa. En mon absence, le village de ta mère avait été dévasté... »
Toutes ces années, Léo ne se tourna pas les pouces. Esther avait finalement accepté de fuir avec lui ! « Peu importe ce qu'en pensent les miens, ma famille c'est toi ! » lui disait-elle.
Alors il enchainait les petits boulots, laissant ses livres de côté.
Il voulait économiser assez d'argent pour son mariage avec Esther. Pour offrir une vie décente à sa future femme.
Il voulait qu'elle ne vive jamais la misère. Que leurs futurs enfants mangent à leur faim. Il ne souhaitait pas la précipiter dans l'inconnu. Alors il travaillait dur, l'idée de ce foyer aimant le galvanisait.
Mais quand Léo, à la fin du plus long hiver de sa vie, rentra pour enfin annoncer la bonne nouvelle à celle qu'il aimait, il ne la trouva pas.
PindeBraise était à moitié détruit. Les familles pleuraient les disparus.
Pour la première fois, il se faufila sans peine au milieu du village. Personne ne fit attention à ce bout d'homme.
C'est en écoutant les pleurs qu'il comprit :
Esther n'était plus là.
Avec d'autres femmes, elle avait été capturée par des esclavagistes. Personne ne savait où elle avait été emmenée.
« Ta mère aurait pu être partout ! Le pays est grand et les esclaves nombreux. Mais ça ne m'a découragé... »
Esther avait été capturée par des esclavagistes. Ces derniers avaient eu vent de la particularité de Esther, les rumeurs sur sa beauté atypique ayant fait le tour de la région.
Ils avaient sans aucun doute trouvé un acheteur prêt à débourser une folle somme pour elle.
Léo pleurait de désespoir. Celle qu’il aimait avait toujours détesté comment son physique avait influencé sa vie.
Et alors qu'elle pensait pouvoir s'échapper de cette fausse vie, on lui ravissait sa liberté pour la même raison. Son physique, encore !
Léo ne se découragea pas. Il parcourut le pays à sa recherche.
Il interrogeait les marchands, les voyageurs, les servants des familles aisées, leur demandant s'ils n'avaient pas entendu parler d'une femme à la peau sombre.
Et au bout de deux ans, il la trouva.
« C'est en discutant avec des villageois, que l'on me fit part d'une rumeur intéressante. » Dans le domaine du baron local, une esclave à la peau sombre avait été vue plusieurs fois. Sa présence alimentait les ragots populaires dans les villages alentour, car elle ne travaillait ni parmi les autres esclaves, ni parmi les servants du domaine. Beaucoup se demandaient ce qu'elle faisait là. Ils l'apercevaient parfois au détour d'un couloir. Mais elle disparaissait aussitôt qu'elle croisait quelqu'un. Était-ce Esther ? Léo qui n'avait que cette piste décida d'en avoir le cœur net. Il se faufila dans le domaine, se faisant embaucher dans les cuisines. Chaque jour, il profitait de ce travail pour arpenter la zone à la recherche de sa bien aimée. Il espérait lui aussi capter ce fantôme qui était au centre de toutes les discussions.
Et ce qui devait arriver arriva. Léo retrouva Esther au détour d'un couloir.
Mais elle n'était plus la même.
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On peut tant apprendre en une année. Et c'est ce qui me stupéfait encore aujourd'hui, lorsque je repense au nombre de choses auxquelles je n'avais jamais rien compris. Peut-être qu'après tout, c'est ça, mûrir. Trouver des réponses à des questions qu'on ne se posait même pas. J'ai commencé par comprendre que haïr quelqu'un, même lorsqu'il le méritait, ne rendrait jamais heureux. Que, mieux à cela, il existait l'ignorance, ou plus encore, l'amour. Que c'était sur celui-ci, et uniquement celui-ci, qu'il fallait se concentrer. Il n'y a que lui qui a ce pouvoir majestueux, celui de nous rendre heureux quand bien même il n'est pas à côté de nous. Car le vrai amour, peu importe où se trouve-t-il, on l'emporte toujours avec nous. Toujours. Même quand on a l'impression qu'il nous oublie, ou qu'il est parti. Cette année, j'ai aussi pu faire le tour des choses qui me pourrissaient l'existence. Et j'en suis venue à cette triste conclusion : ce qui me gâchait la vie, c'était moi. Votre seul ennemi, c'est vous-même. La seule personne que vous haïssez, c'est vous. Si vous vous en voulez de ne pas être ce à quoi vous vous attendiez, alors changez. Si vous vous sentez coupable d'aimer quelqu'un qui ne le mérite pas, acceptez le. Acceptez que vous n'aurez pas toujours le contrôle sur tout ce que vous entreprenez, et que, même si parfois tout paraît être si injuste, la vie vous sera à nouveau favorable, à force de patiente et de courage. Soyez juste avec les autres, mais aussi juste avec vous-même. Se faire du mal n'arrangera rien. Essayez d'apercevoir la petite flamme qui a pu vivre en vous au loin, et atteignez-la. Trouvez un sens à votre existence, avant de vous mettre à la subir. Cherchez, il y aura toujours quelque chose qui saura faire naître en vous quelque chose de plus grand, plus profond. Un petit quelque chose qui n'a rien d'affectif ou de matériel mais qui vous accompagnera toujours, lorsque vous n'aurez plus personne ou plus rien. Et rappelez-vous bien que votre temps est compté. Steeve Jobs, un jour, a dit : "Votre temps est limité. Ne le gâche pas en menant une existence qui n'est pas la tienne". Elle est là, la vérité. Elle est dans ce que votre instinct vous dicte de faire, elle est dans toutes les personnes vers lesquelles votre coeur vous mène.
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De l'Art de tailler les costumes ou comment la Chloroquine a bouché l'entrée du port
A force de voir passer sur des murs amis, dans Facebook,, des liens allant toujours dans le même sens, celui de la démolition de la Méthode Raoult, avec des arguments son arrogance, son manque de rigueur scientifique, ou pire : des accusations de détournements d'argent public 1 2, mon encre n'a fait qu'un tour et j'ai pondu ce long texte. Comme le titre l'indique, je dis juste en substance que cette haine anti-Raoult est exagérée et que l'affaire de l'Hydroxychloroquine l'est tout autant. Je fais la critique d'un discours. L’aspect « efficacité moléculaire » de l’affaire m’est étranger. Si à un moment donné je parle de dosages c’est pour mettre en lumière des questions de bon sens, et non pour énoncer des vérités médicales.
Je m'attarde sur 2 points précis.
1) La méthode Raoult vs la méthode scientifique. Il va falloir que ceux qui se croient du côté des scientifiques sérieux réalisent que eux aussi peuvent s'appuyer sur des arguments d'autorité.
2) La méthode soi-disant journalistique. Sur la prétendue agressivité de Prof Raoult face à certains « journalistes ». Dans laquelle j'analyse à mon tour l'interview malhonnête, c'est le mot, de David Pujadas et l'analyse de Clément Viktorovitch, tout aussi biaisée.
1) La méthode Raoult vs la méthode scientifique
A la limite, je m'en fiche de Raoult. Je veux dire de sa personnalité. De son égo. De sa soi-disant arrogance. Du vernis apparent. Je me moque de ce qu'il dit sur BFM. Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'il fait. Dans ces ITW, j’entends juste quelqu’un qui se défend, et plutôt bien et j’entends en face de lui des gens qui n’ont pas bossé et ne nous apprennent rien d’important. Je l'ai dit ailleurs, certaines personnes peuvent se permettre d'être arrogantes. Envers qui l'est Raoult ? Ses patients ? Ses étudiants ? Non. Envers des journalistes de BFM et LCI. J'y reviendrai dans le 2eme point.
Quand je vais voir mon médecin, je n'ai pas forcément envie de le serrer dans mes bras. Je vais le voir pour qu'il me soigne. C'est ce qu'a fait Raoult, je crois, Le rapport avec un médecin est basé sur la confiance, donc la croyance, et certains vont un peu vite en y voyant un sentiment religieux. Ses admirateurs prendraient les affirmations de Raoult pour parole d’évangile. Mais où est le dogme ? Où est la contrainte ? Où est la menace de l’enfer ? Où est le couteau sous la gorge ?
Beaucoup de gens se focalisent sur Raoult. Mais ils oublient qu'il n'y a pas que Raoult qui a donné le cocktail Hydroxychloroquine + Azithromycine. Des centaines de médecins l'ont fait. (Avant que l'interdiction de prescrire la Chloroquine ne leur soit imposée.) Et ils l’ont fait selon des pratiques acceptables (test massifs, enfin, surtout chez Raoult !) et dans des doses qui semblent raisonnables : 600 mg par jour ; électrocardiogramme pour écarter les personnes à risques ; au début de la maladie ; et sur un court terme. Des idiots, ces médecins ? De dangereux apprentis sorciers, qui ont mis leur patients en péril ? (Rappelons que l'essai Recovery a donné 2,4g soit 4 fois la dose de Raoult ! https://bit.ly/3fg0Nb3)
Tous les médecins qui ont observé une baisse de la charge virale chez leurs patients : hallucination collective ? Comme l'inquiétant Laurent Alexandre à 22"14, https://youtu.be/1ceFfP64UVY peut-on aller jusqu'à dire que les malades dans la file qu'on voyait devant l'IHU de Marseille était tous jeunes, donc tous en bonne santé ? Logique dans ce cas que leur charge virale aient baissée toute seule. (Rappellons juste que les gens ont été testés massivement, donc que les personnes en réelle bonne santé ont, en toute logique, été écartées.) Admettons une baisse naturelle de la charge virale. A la bonne heure ! La Chloro et l'Azithro ne sont donc que des placebos ! Pas dangereux du tout, puisque les patients sont ressortis sur leurs deux jambes. Alors pourquoi s'énerver comme ça ? Laurent Alexandre s’obstine et défend l’article du Lancet qui aurait raison selon lui de dire : Attention, danger. Pour moi cette obstination c’est faire du bouche-à-bouche à un cadavre. https://youtu.be/hBpkklvXbp8
Comment les opposants à la méthode Raoult expliquent-ils les baisse de la charge virale ? Une baisse naturelle ? Peut-être ! Moi, je veux bien : chaque hiver, quand j'attrape un truc, je ne prends que du doliprane et de la vitamine C. Et j'en sors en à peut près 8-10 jours. (Mais d'abord ai-je attrapé la grippe ? Un gros rhume ?) C’est rarement un truc qui me cloue au lit. Or, ceux qui racontent leur expérience de cette grippe-là parlent d'un truc très puissant qui vous met K.O., comme si on vous avait roué de coups. Bien différent d'une grippe ordinaire. Alors, exagération de leur part ? Peut-être aussi ! Ça commence à faire beaucoup de « peut-être.» Avec tous ces « peut-être », on met Raoult en « bouteille », on le noie dans sa Chloroquine, et on jette le tout dans la rade de Marseille. Ce qui, bien sûr, va boucher le port !
Qui étaient ces médecins qui se sont réunis pour dire : « laissez-nous faire notre travail, laissez-nous prescrire » : https://bit.ly/37lgATc ? Des membres de la secte Raoult ? Ces médecins ont eu l’impression que le cocktail de Raoult donnait des résultats. A la base, l’idée vient de Chine, mais le prof marseillais remplace la Chloroquine par l’Hydroxychloroquine et ajoute un antibio. Intuition de médecins qui connaissent les traitements. Expérience des dosages. Confiance dans ce qu'ils font. Argument d'autorité ? Et comment. Si je me mets à peindre une toile à base de noir et que Soulages passe derrière moi et me dit : euh là, tu devrais peut-être faire comme ça... (Oui, dans ma tête Soulages me tutoie !) ...j’ai un peu envie de l’écouter. Face à un médecin qui semble avoir de la « bouteille », soit on lui fait confiance, soit on sort de son cabinet. Or, quand on évoque la relation humaine patient-médecins, certains vous répondent éprouvette et big datas. Deux visions de la vie qui s’opposent.
Selon Raoult et d'autres, donc, il fallait soigner. Je n'ai rien contre les études en général, mais quoiqu’on en dise, l'idée de l'urgence à soigner me semble peser plus lourd dans la balance. Il me semble extravaguant que, voyant affluer des malades, aux médecins qui proposent : « On va soigner. On a un truc pas mal, là... » ... on leur réponde : « Non. Vous ne donnez rien, on attend les résultats de l'étude ! - Et pourquoi elle ne vient pas ? - Ben, on sait pas. Mais, il faut être sérieux, la science c'est long... - Et la vie des gens ? Un peu plus court, non ? »
Arguments des opposants : dans un cas de santé public aussi grave, il fallait attendre les résultats d'une étude poussée. Les études en général sont-elles vraiment fiables ? Quand on voit que l'étude du Dr Perronne, saluée par Raoult est ensuite rétractée. Celle du Lancet, Rétractée. Sans parler du New England Journal et de Recovery. Quelle étude va satisfaire tout le monde ? Et si on prévilégiait l'observation directe ? Une étude, admettons, mais la question se pose : que fallait-il faire des malades ? Réponse de Raoult dans cette vidéo à 1'34 : https://youtu.be/HrJBppuSEmk
« Le temps qu'il faut pour traiter une telle maladie est très court. Si on commence à faire des études qui se terminent quand il n'y a plus de maladie, on ne peut pas lutter contre la maladie. »
Jusqu'à ces derniers mois, une grande partie du public (moi y compris) n'avaient jamais entendu parler de cette fameuse « étude randomisée en double aveugle vs placebo », dont le nom sonne comme un Mantra. J'ai toujours envie de rajouter : « Pour une totale vérité scientifique vers un nouvel âge réminiscent », comme auraient dit les Inconnus. Aujourd'hui, les anti-Raoult n'ont que cette étude à la bouche pour détruire son protocole.
Le grief ? Il n'aurait pas fait ce qu'il fallait. Selon les règles de l'Art. Mais de quel Art parle-t-on ? Du sien ? Du leur ? La médecine est un art au carrefour de plusieurs sciences, comme disait l'autre. Un art. Donc une part d'intuition, une part d'audace, sont nécessaires dans cette aventure.
On reproche à Raoult de ne pas avoir mené à bien ses deux études préliminaires. Je vais vite : Pas de groupe contrôle (pour être sûr qu'il n'y pas de malades qui guérissent spontanément) et pas de Randomisation (afin que toutes les variables pouvant influer sur la maladie soient les mêmes. (Remarque : chez le Youtubeur critique La Tronche en Biais, on nous parle de la nécessité d'un groupe avec personnes ayant des problèmes de co-morbidité. Or, la méthode Raoult exclue dès le départ ces personnes du traitement. Bon. Passons.) Autre reproche fait à Raoult : manipulation des données (outcome switching, en bon français) autrement dit : certaines données ne nous conviennent pas, on les écarte. Etc. Etc. Comme si les études randomisées ne comportaient aucun biais, aucune manipulation possible, ce serait le seul moyen scientifique d’obtenir la vérité. Pas si sûr. Voir plus bas.
Donc Raoult aurait dû pratiquer cette étude en double aveugle vs placébo (dans laquelle ni le médecin, ni le patient ne savent à qui on donne un placébo) ? Mais il était impossible qu'il la réalise. Pour la simple raison, qu'il croyait (et son équipe aussi) que son cocktail donnait des résultats. Aurait-il pu prendre le risque de donner un placebo ? (D'ailleurs, cette histoire de placebo pose des problèmes éthiques qu'on a expédiés un peu vite, voire dont on a quasiment pas parlé. Voir ici page 14, à partir de Au départ d’un essai clinique...) Voir aussi ici. Tu es médecin. Tu vois que chez 700 patients la charge virale baisser. (C'était le 31 mars) Tu as, hélas, un mort. Tu ne dis pas qu'il y a peut-être dans ce traitement quelque chose de possiblement reproductible ?
J'avoue que cette histoire d'études foirées, j'ai beau la retourner dans tous les sens, au final je m'en fous un peu ! L' Hydroxychloroquine et l'Azithromycine avaient subi des essais avant d'être mises sur le marché, non ? Je me répète, mais à priori, les médecins savent faire des dosages. J'imagine qu'en cas de danger de mort imminente, les gens rivés à l'exigence méthodologique, et à qui on proposera un nouveau traitement, vont systématiquement demander une étude en double aveugle randomisée ? D’ailleurs, sur la faiblesse des études en double aveugle, voir à 42"00 le pertinent Idriss Aberkane : https://youtu.be/1ceFfP64UVY
Sur la comparaison entre études randomisées ou observationelles, voir cet article de la Revue des Maladies Respiratoires : https://www.em-consulte.com/rmr/article/157091 Il nous rappelle que les études randomisées sont récentes et posent des problèmes éthiques. Selon Raoult (ITW Elkrief) à 17′28 : 97% des études (en maladies infectieuses) sont observationelles. Des comparaisons entre les méthodes montreraient que les études randomisées ont plus de biais. Ici on nous dit que les études observationnelles peuvent aussi souffrir de biais statistiques, mais que les études randomisées sont surtout très couteuses et difficiles à conduire à grande échelle. Ici : « La portée des études observationelles est souvent plus grande aux yeux des praticiens de terrain que celle d’études menées dans des conditions encadrées avec des patients sélectionnés et très motivés. » Et lire absolument cet article de Claude Rochet qui oppose approche théorique et expérience empirique et sur la même page : le long passage de J-D. Michel contre l’Evidence-Based Medicine. On est au coeur du problème !
Autre question : Pourquoi n'a-t-on pas été fichu, en trois mois et plus, de produire une étude sérieuse ? C'est à dire de reproduire l'expérience et de dire pourquoi elle marchait, ou pas. Ou bien en quoi elle était dangereuse ?
Pourquoi un médecin comme le Dr Patrick Lardenois, Président de la CARMF, une caisse de retraite pour médecins, qui monte un dossier avec des épidémiologistes (afin de créer une étude prospective (certes observationnelle) sur certains des médecins qu'il a « sous la main »), qui écrit à quatre reprises au ministère de la Santé, à la DGS et au ministre en personne, afin d'obtenir l'autorisation, n'obtient-il AUCUNE réponse ? https://youtu.be/IVDfejjuinQ . https://youtu.be/WVfH-8T1WAc Si j’étais taquin, je dirai que la Chloroquine a été un bel os à ronger, qui pendant que tous s’empoignaient à son sujet, nous détournait des autres sujets qui fâchent, comme par exemple la gestion calamiteuse de la crise sanitaire.
Le Dr Violaine Guérin à 1'00 : « Nous voulions faire une étude prospective mais la DGS l'a bloquée. »
youtube
Oui, avec la « méthode Raoult » on est face à une contre-méthode. On verra au final si elle était efficace ou pas. Moi qui suis méfiant de nature je pense qu'on ira vers un statut quo. On nous sortira une énième étude qui dira « p'têt ben que oui, p'têt ben que non, et puis quand même Raoult n'a pas été très sérieux. » Chacun restera sur ses positions. Et on passera à autre chose.
Pour conclure : face à ce discours Anti-Raoult, je fais le constat que quoi qu'il ai fait ou dit, ses adversaires ne lui laissent aucune chance. Je terminerai par cet argument du zététicien La Tronche en biais https://youtu.be/rP2PWgnGn24 argument qui m'avait convaincu à la première écoute, avant que je ne me dise très vite : mais quel portrait à charge ! Voilà son argument final : S'il s'avère que la méthode Raoult est bonne, ses études « pourries » dit-il, ont empêché des médecins de donner le traitement, parce que son manque de rigueur scientifique ne les a pas convaincus. Oui mais s'il « s'avère que la méthode Raoult est bonne » alors on peut tout aussi bien reprocher à ces médecins d'avoir manqué d'audace, de courage ou d'intuition. D'avoir cédé à la peur. Et en ne donnant pas le traitement d'avoir ainsi mis leurs patients en danger.
Comme on reproche à certains d'écouter les Mandarins autoproclamés (genre Raoult) ces médecins auront cédé aux sirènes scientifiques, qui sont aussi dans leur genre des génies autoproclamés. Elles aussi assènent des arguments d’autorité. (La tronche en biais dans sa vidéo s’appuie sur le texte d’un interne en médecine, Maxime Ouafik qu’il répète d’ailleurs mot à mot.)
Saura-t-on vraiment quelle méthode a causé le plus de morts ou sauvé le plus de vies ?
« Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction. » écrivait Jean Rostand.
2) La méthode des journalistes
Cela part de l'ITW de Raoult par Pujadas. https://youtu.be/_9ckws0ngeQ Puis de l'analyse qu'en a faite Clément Viktorovitch : https://youtu.be/eubSvaIHUa4
Elles sont révélatrices de la façon dont certains journalistes essayent d'enfermer le prof dans un schéma préétabli. De tracer de lui un portrait psychologique qui s'avère fantasmatique. Portrait qui donnera des pièces pour instruire à charge le procès dudit professeur. Dans ces deux cas précis, les protagonistes tentent d'en faire une caricature grossière : c'est un gourou, un prophète, un marchand de rêve, et accessoirement au final, mais ça va de paire : un populiste. (Je ne commente pas ici l'ITW de Ruth El Krief, https://youtu.be/8lH0O-PeCG0 mais c'est du même tonneau. Juste en passant, c'est mal, mais le : « TAISEZ-VOUS » de Raoult envers la petite journaliste Margaux de Frouville, (!), experte santé (!) m'a bien fait rire ! On se croirait dans Docteur House.)
Voyons d'abord l'interview de David Pujadas :
youtube
Suite à cet échange, et ce n'est pas la première fois, on a reproché à Raoult son arrogance extrême. (Raphaël Enthoven, qui invective plus qu’il n’analyse, parle d'humiliation. Rien que ça !)
Sa stature de grand professeur et de grand savant, titres qu'on lui dénie par ailleurs, ne devrait pas autoriser Raoult à parler comme ça, à prendre son interlocuteur de haut, à l'écraser sous son savoir. Il aurait été suffisant, condescendant, méprisant. Mais envers qui et face à quels arguments ?
Et d'abord, pourquoi veut-on absolument que cet homme soit parfait ? Il n'aurait pas le droit à la réplique cinglante, à la colère, à l'ironie, voire au mépris ? Il devrait tout accepter ? Répondre à des propos inexacts ou tendancieux par le sourire en coin du sage ? Mais en l'état, vers qui se porte cette arrogance ? Non pas vers un des ses élèves, qu'il évoque à un moment en se moquant de Pujadas. (Qui n'a jamais eu un prof qui l'a remis ironiquement à sa place ?) On traite comme ça un élève quand il n'a pas bossé. Et Pujadas n'a pas bossé. Il ne s'adresse pas non plus à un de ses patients, dont je doute qu'il le prenne de haut en lui disant : « C'est moi le savant, Vous n'y connaissez rien. Ce traitement va vous sauver ! »
Non, Raoult se rend compte qu'avec Pujadas il a en face de lui un exemplaire de cette caste « journalistique » qui désinforme au lieu d'informer. Le grand frère d'Appoline de Malaise, en somme. (Oui, je sais, c'est : Malherbe, mais ça lui va tellement bien !) Il y a toujours chez ces personnages une histoire pré-écrite. La majorité de leurs questions sont orientées, piégées, biaisées, en fonction de l'histoire qu'ils ont décidé de raconter. (Ici on a, au centre de leur récit, le personnage du Gourou ; le Prophète, le scientifique trop sûr de lui et qui a dérapé.) Raoult le sent et refuse de se laisser prendre dans leurs rets. Il se défend, certes avec virulence, ou disons que les anticorps qu'il fabrique pour repousser les intrusions ennemies sont de nature à les laisser sur le carreau. Donc, le fait de rendre les coups le ferait sortir de son rôle de scientifique ? La bienveillance a des limites, je trouve. Je crois qu'avec certaines personnes on peut se permettre de ne pas prendre de gants (même chirurgicaux), mais plutôt des gants de boxe.
La seule critique que je ferai à Raoult, sur ce sujet, c'est d'accepter ce genre d'interviews, ou plutôt ce genre d'intervieweur.
Moi, ça ne me gêne pas qu'un scientifique réponde à un « journaliste » qui veut le piéger en lui faisant dire qu'il est sorti de son rôle — parce qu'il n'a pas annoncé la date exacte de la fin du Covid — le fasse en le remettant à sa place. D'ailleurs, il est intéressant d’entendre ce que Raoult dit exactement dans cette vidéo du 21 avril :
youtube
Pujadas : « Le 21 avril, vous dites : Dans un mois, il n'y aura plus de cas du tout (de Covid) dans les pays tempérés. Mais il y a encore des milliers de cas un peu partout. » (Sous-entendu : Vous vous êtes bien planté, hein ?) Il veut fait dire au scientifique qu'il a joué les prophètes. Ah... le Prophète, le costume préparé par Pujadas pour permettre ensuite à un Viktorovitch de lui en tailler un autre. Le journaliste va tout faire pour que Raoult l'endosse. (Au final, c'est Pujadas qui a été rhabillé pour l'hiver.)
Mais Raoult évite le piège, il ne répond pas sur la généralité ou les pays tempérés, mais il revient sur Marseille, car c'était le sujet initial et IMPORTANT de sa vidéo du 21. « Que se passe-t-il à Marseille ? »
« Pour nous, l'épidémie est en train de disparaître. » disait-il alors. (Pour nous = à Marseille.)
« On est sur une pente descendante. » (A Marseille, toujours) « Il est possible que l'épidémie (partout ailleurs) disparaisse au printemps. C'est une hypothèse parmi d'autres. »
Notez bien : Il est possible que ; et C'est une hypothèse ! (0"55) On est quand même loin de Nostradamus, non ?
Je pense que face à Pujadas, Raoult ne se rappelle pas qu'il a été prudent au moment de sa digression. C'est pour ça qu'il a l'air un peu perdu et qu'il se raccroche à Marseille. Sinon il lui aurait répondu : « ce que vous appelez prédiction, j'ai appelé ça hypothèse. » Là, je pourrais accabler Pujadas : les « Il est possible que, etc. » il les a entendu... Mais passons.
Voyons maintenant l'analyse que fait le... (comment l'appeler ? Journaliste ? Décodeur ? Politologue ? Spécialiste en rhétorique ?) Clément Viktorovitch...
Mettons de côté son ironie condescendante. (J’en abuse moi aussi.). Que fait-il dans son analyse ? Il jongle avec les concepts : « Cherry Pickin » ; « Discours ad-Populum. » Ok. Mais tout ça pour en arriver où ? Au populisme. Bravo ! Je m'étonne qu'on n'ait pas eu droit au couplet sur le réchauffement climatique, pour invalider Tout Raoult. Le ranger direct dans le camp des faux scientifiques. Ça sera pour la prochaine chronique, sans doute.
Comment qualifier la trouvaille de Viktorovitch qui le rend si content de lui ? « Argument Ad Populistum » ? Allons-y pour les concepts, je sors le mien : Viktorovitch aussi, comme beaucoup d’autres, fait du Story Telling. La petite histoire toute prête. Raoult en appelle aux sondages, il se range du côté du peuple.. donc c’est un populiste. Le décodeur oublie de dire que juste après sa saillie sur l'élite parisienne, Raoult précise qu'il s'inscrit lui-même dans une élite, pas la même, mais une élite quand même. Viktorovitch l'accuse de mélanger politique et science, mais voilà que le décodeur, (sans n), classe Raoult dans un autre camp, le camp du MAL, (POPULISTE !) « Un discours politique très clairement identifié », dit-il.), voilà que le politologue devient idéologue. C'est mal. Mais on fait avec, pas vrai ?
Parenthèse. Selon Viktorovitch, Pujadas utiliserait des « données ». (Comme si c'était Pujadas le scientifique !) Mais la vraie donnée importante de la vidéo du 21 : « Pour nous, l'épidémie est en train de disparaître » n'intéresse pas du tout Pujadas. Que ce soit vrai ou pas, il s'en fiche. Ce qui l'intéresse c'est que Raoult se soit pris pour Raël. Pujadas veut juste le faire rentrer dans sa case « Gourou prophétique. » Prouver qu'il a dérapé. (voir + bas les méthodes d'Appoline de Malaise, championne de la conduite à risque.) Parenthèse fermée.
De quoi Viktorovitch accuse-t-il encore Raoult ? De « Cherry Picking » ? De ne parler que de Marseille. D'abord, c'est le sujet initial de la vidéo du 21. (Qu'à l'évidence Viktorovitch n'a pas vue, ou pas revue. « Ses nombreuses prédictions » selon Viktorovitch ne sont : 1) pas si nombreuses. 2) Pas des prédictions. (Voir plus haut.) Pour un analyste de ce niveau, quelle erreur, quel dérapage !) Il l'accuse de passer sous silence tous les cas qui le contredisent. Mais où est la contradiction ? D'un côté, un mois après la soi-disant « prédiction » de Raoult il reste encore des cas de Covid ici ou là, et de l'autre, à Marseille on observe un net déclin. En quoi ce second fait contredit-il le premier ? Le déclin observé à Marseille découle peut-être du choix de Raoult d’avoir testé et traité ? Je ne m'aventurerai pas sur ce terrain glissant, c'est juste une hypothèse... La question de Pujadas n'aurait-elle pas dû porter là-dessus ? Non, au contraire il s'ingénié à vouloir prouver que Raoult a tout juste le niveau d'un astrologue. Et Viktorovitch en rajoute une couche : Raoult a quitté la route de la Science pour gagner l'ornière infâme du Po-pu-lis-me. Je crois qu'il vaut mieux s'arrêter là.
Analyse contre analyse, en voici une de la méthode Viktorovitch en général. Imparfaite, peut-être, mais très intéressante :
youtube
Bonus en conclusion. Une « simple youtubeuse » a parfaitement analysé l'interview de Raoult par Appoline de Malaise. (L'analyse fonctionne aussi pour Pujadas, et El Krief, mêmes éléments de langage.) Les « bidouillages rhétoriques » dont on a accusé Raoult ne sont pas du côté de celui qu'on croit.
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@umtitties @tatatitiross @theblackwook (je l’ai payé donc tout le monde en profite, lisez bien et admirez le !)
Dimanche soir, à Geoffroy-Guichard, Houssem Aouar a vécu un drôle de bizutage pour son premier derby à Saint-Étienne (5-0). À l'échauffement, son capitaine Nabil Fekir a intentionnellement envoyé un ballon proche du Kop Sud du Chaudron afin qu'il le récupère en prenant la température de ce match si particulier pour lui, le «Gone». Une scène conclue par un grand éclat de rire des deux coéquipiers qui n'a pas perturbé, sur le terrain, l'expression du jeune milieu (19 ans). Pour lui, tout s'est accéléré avec l'OL ces dernières semaines. Au point d'être appelé, pour la première fois, avec l'équipe de France Espoirs qui affronte la Bulgarie, en qualifications pour l'Euro 2019, ce soir au Mans (19h00). Lundi, juste après avoir pris ses marques au sein du bâtiment dévolu aux Bleuets à Clairefontaine, Aouar a accepté de revenir sur son éclosion.
Son portrait : Aouar, c'était tout vu
«Comment vivez-vous la période que vous traversez ? Plutôt bien. C'est une grande fierté de jouer avec mon club formateur. Quand j'étais petit, j'en rêvais. Maintenant, il va falloir travailler encore beaucoup pour pouvoir atteindre les objectifs très élevés de l'équipe mais également mes objectifs individuels. Êtes-vous conscient de la manière dont votre carrière s'est accélérée ? Je suis un peu trop dans le truc et j'ai du mal à m'en rendre compte. Même si cela ne m'empêche pas de savourer lorsque je rentre sur une pelouse et que je vois tous les supporters autour de moi. Je me dis que je suis rentré dans une nouvelle dimension. Mais je n'arrive pas vraiment à réaliser. Où s'est situé, pour vous, le déclic ? À l'entraînement. J'ai redoublé d'efforts. Je savais que pour jouer en professionnel, pour espérer prendre la place d'un de mes coéquipiers, il fallait être deux fois, voire trois fois meilleur. C'est ça qui a fait la différence. Après avoir peu joué la saison dernière (cinq matches toutes compétitions confondues) et vous êtes retrouvé en tribunes lors des deux premières journées, avez-vous douté ? Non. J'étais un peu déçu mais le coach, le staff et mes proches me répétaient leur confiance. Le coach est venu me parler plusieurs fois pour me dire que j'allais avoir ma chance. Il me disait que je devais surtout travailler et il me donnait des conseils sur les aspects à bosser. Je n'ai donc pas lâché. Je n'ai jamais pensé à partir. Pour moi, c'était l'Olympique Lyonnais. Des clubs se sont approchés pour des prêts mais avec le coach et mon entourage, on a pris la décision de rester ici pour percer dans mon club formateur. Réussir à Lyon, chez moi, c'est un rêve de gosse ! Déjà, pour commencer, être titulaire et faire une grande saison avec l'OL, c'est un objectif qui me tient à cœur. Au club, on évoque beaucoup votre remise en question pour expliquer votre éclosion. Avoir su y procéder vous a-t-il fait passer un cap ? Dans les moments difficiles, c'est là qu'il faut être fort. Je ne dirai pas que j'ai fait preuve d'un manque d'investissement avant cela, loin de là. J'avais surtout besoin de savoir ce qu'il fallait faire pour y arriver. Je devais prêter attention à des détails que je ne connaissais pas encore. Je savais que si je mettais en application tout ce qu'engage le haut niveau, ça allait le faire. Après avoir été surclassé durant toute votre formation, votre patience a été sollicitée alors que vous aviez signé votre premier contrat dès juillet 2016. Quand on s'entraîne avec le groupe professionnel et qu'on les voit se préparer pour les matches, puis jouer, ça donne envie d'y être. Et lorsqu'on n'y est pas, c'est vrai que ça peut être difficile. J'ai su ronger mon frein, patienter et travailler pour pouvoir être en leur compagnie. C'est important de patienter quand on est jeune. D'autant que cela forge le caractère pour la suite car on sait que dans le football tout n'est pas toujours tout beau, tout rose ! Du coup, vous n'avez jamais regretté de ne pas avoir répondu aux sirènes de Liverpool avant de signer pro à Lyon ? Depuis tout petit, je voulais jouer pour l'OL. Même s'il y avait des approches, mon rêve de gosse primait sur tout le reste. Je suis né à Lyon, j'ai fait mes gammes à Lyon, j'ai vu mes aînés réussir avant moi. Vraiment, je joue pour mon club de cœur donc je suis dans mon rêve.
«J'ai toujours joué dans l'axe. Donc, milieu relayeur, c'est le poste que j'affectionne le plus»
Rester au sein du cocon familial, cela était-il aussi important pour vous ? C'est même très, très important. Je vis encore avec ma maman. Ça me tient à cœur et c'est même une fierté pour moi. Elle a tout fait pour moi et je me sens tellement bien chez moi. C'est mon équilibre ! Jouer des grands matches, avoir des caméras braquées sur moi et rentrer ensuite chez ma mère, c'est important pour pouvoir garder les pieds sur terre. J'accorde beaucoup d'importance à la famille et à la ville de Lyon donc je suis très heureux d'avoir pris cette bonne décision. Maintenant que votre maman a compris que vous ne seriez pas médecin, comme elle l'espérait, quel rôle joue-t-elle dans votre carrière ? Elle l'a compris depuis un bon moment (rires) ! Dès qu'elle a vu que je voulais faire du football mon métier, elle a tout fait pour que je réussisse. Même si elle rêvait que je sois médecin, elle a toujours été derrière moi. Elle m'a poussé jusqu'au bout dans les bons mais surtout dans les mauvais moments. Je suis heureux de jouer à ce niveau et je lui en suis reconnaissant à vie ! Il y a une forme de ''hype'' qui se crée autour de vous. Comment le vivez-vous ? Comme je l'ai dit, je suis en plein dedans et je n'arrive pas à m'en rendre compte. Mais je le vois, quand même, un peu. Après, il faut que je reste concentré sur le football. Quand tu es jeune, le danger, c'est de se perdre. Après, même si cette agitation me fait parfois bizarre, le club et ma famille font les choses plutôt bien. Bruno Genesio vous a utilisé au poste d'ailier gauche et à celui de relayeur, où vous sentez-vous le plus à l'aise ? J'ai toujours joué dans l'axe. Donc, milieu relayeur, c'est le poste que j'affectionne le plus. Mais ailier gauche, j'aime bien aussi. Ça me permet de travailler et de développer d'autres palettes. Je m'adapte à tout. Peu importe où je joue, je suis conscient de ma chance et je prends tout ce qu'il y a à prendre ! »
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Bonjour,
j'ai 25 ans et je suis "sexuellement active" depuis l'âge de mes 15 ans. Depuis cet âge j'ai vu 4 gynécologues différentes, cela représente grosso modo le nombre de rendez-vous que j'ai eu. En dehors de la première gynécologue consultée que j'ai vu peut-être 3/4 fois, je n'ai pas vraiment eu de suivi par un.e. seul.e. gynécologue en raison de mes mauvaises expériences avec eux ou de problèmes de disponibilité. Dès le lycée je me suis rendue chez une première gynécologue en raison de quelques pertes de sang que pouvaient générer des efforts physiques (en sport etc.). Dès la première consultation je me suis retrouvée, sans avoir été prévenue, à subir un touché rectal... Sa technique, assez classique dans le monde médical, fût de me parler pour me distraire et de pratiquer l'examen sans m'en avertir. Je me souviens encore de la violence que j'ai ressenti par cette pratique. J'ai eu le sentiment de vivre une trahison. Cette gynécologue s'est avérée également très borderline quant aux règles d'hygiène. Par exemple je me souviens très qu'elle a nettoyé ses lunettes et touchés différents objets de son cabinet tout en portant les gants qu'elle allait utiliser pour pratiquer les examens. Elle m'a fait passer une échographie abdominale dans son cabinet une fois et m'a demandé de boire 1L d'eau et de ne pas uriner 1h ou 30 min avant. J'étais jeune, c'était mon premier examen de ce type et je n'ai pas bu assez d'eau ou je suis retournée une dernière fois aux toilettes trop tard avant l'examen. Quand je suis arrivée au cabinet et qu'elle a voulu pratiqué l'échographie elle m'a engueulé, mais vraiment engueulé, parce qu'il n'y avait pas assez d'eau dans ma vessie, qui était quand même sur le point d'exploser, pour voir correctement. Du coup elle m'a prescrit une échographique abdominale mais pratiquée en centre radiologique.
Lors de cette échographie abdominale en centre radiologique, le praticien qui m'a pratiqué l'examen a demandé à ma mère de rester lors de l'examen parce que de nombreuses jeunes filles avaient portées plaintes pour agression sexuelle ou viol. Je me souviens qu'il avait expliqué que ces accusations étaient pour la plupart mensongères (ahem, cf tous les témoignages actuels sur les violences subies...). C'était pour protéger les praticiens, et non les patientes. Ils demandaient à ce qu'un adulte soit présent pour des examens sur mineurs. Je me suis donc retrouvée vers 14-15 ans à me faire ausculter devant ma mère, il n'y avait aucune organisation spatiale qui permettait de préserver mon intimité. Je pense qu'installer un paravent ne leur aurait pas coûté trop cher mais comme l'objectif était de le "protéger" lui, et non les patientes mineures, ton intimité et ta dignité tu peux les oublier. Quelques fois je me dis que j'ai eu de la chance que ce soit ma mère qui m'ait accompagné et non mon père...
Vers 16 ans, j'ai pris un rendez-vous avec une deuxième gynécologue pas trop mal et à qui j'ai demandé une pilule parce que j'avais des douleurs très violentes lors de mes règles, que j'ai toujours d'ailleurs, et un petit copain depuis presque deux ans. J'ai eu une première pilule qui m'a été changé pour la Diane. J'ai eu des effets secondaires horribles: prise de poids, dépression, sautes d'humeur, migraines, etc... Très peu de temps après je me suis séparée de mon copain et j'ai décidé d'arrêter la pilule parce que je n'en pouvais plus et que je ne voyais plus l'utilité de la prendre avec ma récente rupture. Depuis ce moment je n'utilise que le préservatif. En deuxième année de fac, je me suis dit que ce serait pas mal que je retourne voir cette gynécologue que j'avais trouvé plutôt à l'écoute et compréhensive pour faire mon premier frottis. Sauf que je suis tombée sur une remplaçante avec qui ça s'est très mal passée. Elle m'a posé les questions de routine, je lui ai donc dit que j'étais avec quelqu'un depuis presque un an, que j'avais déjà pris la pilule mais que j'avais assez vite arrêté parce que mes effets secondaires étaient violents, que j'avais consulté des médecins et gynécologues pour mes douleurs de ventre mais que personne n'avait réussi à en trouver la raison et à me prescrire quelque chose d'efficace. Elle a trouvé judicieux de m'engueuler en me disant qu'à mon âge c'était scandaleux que je n'ai aucun moyen de contraception et que si elle avait été ma mère, ça ferait bien longtemps qu'elle m'aurait forcé à prendre un moyen de contraception (sous-entendu hormonal, parce que la capote c'est bien connu ça ne compte pas, c'est pour les inconstants). J'avais mes règles à ce moment et je ne savais pas qu'on ne pouvait pas pratiquer un frottis en même temps. Elle n'a même pas essayé de me l'expliquer, elle m'a juste méprisé pour mon absence de connaissance à ce sujet et m'a prescrit un implant hormonal qui m'empêcherait d'avoir mes règles parce que quand même, fallait arrêter de déconner maintenant et grandir un peu. Je rappelle qu'a aucun moment je n'étais venue pour qu'elle me prescrive un contraceptif hormonal, j'étais simplement venue pour un frottis...
Jusqu'à l'année dernière, je n'étais pas retournée voir de gynécologue. Ne trouvant pas d'alternatives sur le long terme à mes douleurs, et supportant de moins en moins les médicaments anti-douleurs, j'ai décidé de me tourner vers une spécialiste de l'endométriose. Ayant regardée ses interventions à ce sujet dans différents médias et m'étant renseignés de mon côté, j'avais lu que c'était une maladie difficilement diagnostiquée parce que peu connue, que les douleurs étaient souvent niées parce qu'on part du principe que la personne surjoue et exagère toujours sur son état, ce qui m'est bien évidemment arrivée, jusqu'à ce que je prenne conscience il y a un an que non, avoir mal, ce n'est pas normal. J'y suis allée en me disant que cette femme avait fait d'une maladie déconsidérée son cheval de bataille et que du coup elle serait compréhensive et à l'écoute. QUE NENNI! Elle m'a proposé de prendre la pilule le temps de faire un diagnostique et je lui ai dit que je ne voulais pas de moyen de contraception hormonal, que je m'en sortais très bien sans et que j'étais plutôt branchée médecine douce et alternative. Ce à quoi elle a jugé bon de me dire que "Quand même, vous vous réveillez vachement tard pour vous faire soigner et vous auriez pu chercher des solutions depuis le temps". L'endométriose n'est pas une maladie facilement diagnostiquée parce que nous ne prenons pas au sérieux les douleurs des femmes, ce qui leur donnent l'impression d'être illégitimes lorsqu'elles parlent de leurs douleurs... Personne n'a jamais trouvé d'explications à mes douleurs, parce que les médecins ne sont pas formés pour les prendre en considération. Je pensais pouvoir sortir la tête de l'eau et ne plus être une loque 2 semaines par mois. Et c'est marrant parce qu'en allant la voir elle, la spécialiste, je n'ai pas eu du tout l'impression d'être considérée comme légitime. Je n'ai pas sorti la tête de l'eau. En plus, l'examen vaginal qu'elle m'a pratiqué fût extrêmement inconfortable: elle n'avait pas compris que j'avais mes règles et que j'avais ma cup, du coup elle a du me la retirer pendant l'examen (1er moment gênant), ensuite elle a essayé de voir si j'avais un kyste mais comme j'étais tendue pas notre conversation et mes antécédents, elle avait du mal à pratiquer l'examen, donc elle m'a sèchement réprimandé parce que je ne me laissais pas faire et finalement elle a abandonné en me disant que je ne facilitais pas l'examen (elle me l'a répété plusieurs fois). Du coup elle m'a prescrit une écho pelvienne. A la fin de l'examen, je souhaite remettre ma cup, le problème c'est qu'il n'y a pas de paravent. Je me retrouve donc accroupie au milieu de la pièce pour la remettre...
J'ai décidé de ne pas retourner voir cette gynécologue, bien qu'elle soit spécialiste de la maladie. Je ne supporte plus d'être déconsidérée et engueulée comme une enfant pour des choix que je fais en tant qu'adulte et qui ne regardent que moi. Je suis tout de même allée faire l'échographie pelvienne, qui fut également une aventure.
La gynécologue m'avait annoncé que je devrais faire un lavement pour ce type d'examen. Pour être sûre des étapes à suivre j'appelle le centre de radiologie où je devais faire cette échographie. La secrétaire médicale m'explique que pour ce type d'examen je ne devais pas faire de lavement mais que je devais avoir la vessie pleine. Pour confirmer ses propres elle m'envoie une feuille officielle pour le protocole à suivre. Le jour J je bois donc 1L-1,5L d'eau et arrête d'aller aux toilettes à 11h, mon rendez-vous étant à 14h. J'arrive au centre, m'installe dans la salle d'attente et j'attends. J'attends longtemps... 1h30 de retard, je finis par aller voir les secrétaires pour leur expliquer la situation. Je leur demande si le retard est encore très importante car ma vessie et sur le point d'exploser. Et là, la secrétaire me regarde tout étonnée: je n'avais pas à avoir la vessie pleine pour ce type d'examen mais j'aurais pu faire un lavement.. J'ai donc tenu 3h30 la vessie pleine pour rien. Je me dépêche d'aller aux toilettes avant de tomber dans les pommes et de me faire dessus. Une fois que c'est à mon tour de passer, c'est un jeune stagiaire (genre 17-18 ans) qui me prend en charge pour me préparer à l'examen. Il me fait rentrer dans un couloir de cabines, qui donne dans la salle d'attente. Je retire le bas et garde ma tunique, je sors de la cabine pour poser une question au jeune homme et je me retrouve nez à nez, cul nu, avec un monsieur dans la salle d'attente qui a le réflexe de refermer très vite la porte... Le Docteur qui devait m'examinait a été extrêmement respectueuse. Elle a remonté les bretelles du jeune homme, m'a demandé de l'excuser pour les problèmes de désinformations sur le protocole que j'aurais du suivre en amont de l'examen et a fait ce que tout médecin devrait faire: elle m'a expliqué ce qu'elle allait faire, ce qu'elle faisait et ce qui apparaissait sur l'écran. Elle a été professionnelle et a fait preuve d'un minimum d'humanité.
Voilà ce que j'ai subi depuis mes 15 ans. Je ne suis pas la plus à plaindre, il suffit de lire les témoignages pour constater l'étendu des dégâts et le mépris avec lequel nous sommes traitées. La priorité est le confort du corps médical ce qui n'induit pas l'efficacité. De manière général, je ne suis pas pudique. J'ai eu différents problèmes de santé qui m'ont appris à ne pas être gênée par une auscultation, chez moi on parle de nos problèmes de santé sans honte. Nous sommes ouverts, il y a très peu de tabou. Pourtant, je n'arrive plus à tolérer les auscultations gynécologiques. Depuis mes 15 ans, je n'ai aucun suivi et je n'ai fait aucun examen de routine. Ce n'est parce que je suis quelqu'un d'irresponsable, je me renseigne énormément et essaye de trouver des solutions à mes problèmes. C'est parce que j'ai décidé de me protéger et de ne pas subir de violences sous prétexte que ma santé nécessite des examens que j'ai du mal à aller voir des gynécologues. J'ai énormément de mal à me projeter dans un futur avec des enfants. Ces violences ne sont peut-être pas la seule raison qui ont fait que je ne veux pas avoir d'enfants et que l'idée même d'être enceinte me provoque des angoisses terribles. Mais elles ont participé, je pense, à cette décision, plus je lis des témoignages, moins j'ai envie de m'engager dans cette voie. Il est évident que le corps médical est en sous-effectif. Cependant, cette situation ne peut justifier des violences disproportionnées. Les patient.e.s n'ont pas à subir de la violence symbolique ou physique.
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[Toshira] After the fight
Petit One Shot se déroulant juste après l'arc de Tora, pendant les jours suivant la bataille contre son père et Jun. Après avoir laissé ses gênes prendre le dessus et lui faire perdre le contrôle de ses actes, elle avait finit par terminer hospitalisé, son corps trop faible ne l'ayant pas supporté. Hijikata lui de son côté, était bien décidé à faire son travail comme il le fallait, en bon policier qu'il était.
Hijikata avait toujours détesté les hôpitaux. L'ambiance morose et le calme constant qui y régnaient, leurs chaleur presque étouffante et l'odeur typique de désinfectant et de médicaments qui lui agressait les narines le mettait plus que mal à l'aise. Il n'en avait que de mauvais souvenirs et avait toujours fait en sorte de les éviter le plus possible.
Pourtant aujourd'hui, il était venu ici de son plein grès. L'incident qui s'était déroulé il y a quelques jours avait secoué le centre ville : plusieurs Yato s'était battus entre eux en pleine journée, ce qui avait finit par détruire un bon nombre de bâtiments et semer la panique auprès des habitants. Les auteurs avait finit par s'en aller avant l'arrivée du Shinsengumi, à l’exception d'une personne qui avait dû être transporté d'urgence à l’hôpital après avoir été retrouvé inconsciente et en piteuse état à l'issue de cette bagarre. C'était pour cette raison qu'il était en ce moment même entrain de parcourir ces longs couloirs résonnants. Il devait l'interroger sur ce qu'il s'était passé, et appliquer des sanctions si nécessaire.
Bien que Kondo-san lui ai affirmé que quelqu'un d'autre pouvait s'en charger, il avait insisté pour le faire lui-même, prétextant devoir de toute manière passer non loin de l’hôpital aujourd'hui. Un mensonge évident, étant donné que son emploie du temps indiquait clairement qu'il devait patrouiller à l'exact opposé à cette heure là. Son supérieur le savait sans doute mais n'avait pas rechigné et l'avait même encouragé à y aller, lui disant qu'elle « serait certainement contente de le voir ». Comme si il était là pour ça. Il venait uniquement faire son travail, rien de plus. Enfin, c'est ce qu'il continuait de se répéter à lui même encore et encore pour s'en convaincre.
La scène à laquelle il avait assisté quelques jours plus tôt pendant son jour de congé lui avait tout simplement glacé le sang. Tora, la gentille gérante de la supérette du quartier, habituellement serviable, douce et remplie de joie de vivre était devenue son exact opposé en l'espace de quelques secondes. Comme possédé, elle s'était jetée sur un des assaillants, un sourire carnassier bien différent de celui doux et accueillant qu'elle portait habituellement sur le visage, et l'avait tabassé avec une force surhumaine qu'il ne lui connaissait pas. Après avoir vu Seira en danger à cause de l'un d'eux, la rage avait pris le contrôle de son corps et il était clair qu'elle n'était pas consciente de ce qu'elle faisait, son regard complètement vide et l'envie de tuer qu'elle dégageait en étant la preuve. Hijikata savait qu'elle n'était pas elle même à ce moment là. L'expression terrorisé qu'elle afficha lorsqu'elle eut repris conscience et jeté un coup d’œil à ses mains ensanglantées ne pouvait quitter ses pensées. Elle avait l'air d'une enfant qui venait de se faire prendre entrain de faire une bêtise, sauf que cette fois-ci, la bêtise en question n'était rien d'autre que les bâtiments en ruines aux alentours et l'homme à moitié mort qu'elle tenait par les cheveux.
Hijikata s'était senti impuissant à ce moment là, incapable de faire quoi que ce soit hormis regarder la scène les yeux écarquillés.
Arrivé à l'étage désiré, il aperçut Seira au loin qui venait de sortir de la chambre au bout du couloir, appartenant sans aucun doute à celle qu'il venait lui aussi visiter. Même à plusieurs mètres d'elle, il pouvait voir à quel point elle semblait épuisé des récents événements, et sa théorie se confirma quand il la vit s'étirer et bailler à s'en décrocher la mâchoire, en prenant quand même le soin de vaguement mettre sa main devant sa bouche. C'est seulement quand elle remarqua sa présence qu'elle repris contenance en affichant une mine radieuse, comme pour cacher son évidente fatigue, mais ses yeux cernés la trahissais immédiatement. Elle trottina silencieusement vers lui pour ne pas gêner les autres patients de l’hôpital, les mains enfouies dans les poches de son kimono.
« Tu as l'air encore plus morte que d'habitude. » lança le policier, directement après qu'elle ai atteint sa hauteur.
« Contente de te voir aussi, Toshi. »
Il ne tiqua pas à l'entente de ce surnom. Depuis qu'elle avait entendu Kondo-san l'appeler ainsi il y a un moment de ça maintenant, elle avait pris la mauvaise habitude de faire pareil, malgré les nombreuses fois ou il lui avait crié d'arrêter. Il ne prenait même plus la peine de le faire maintenant et préférait l'ignorer, sachant très bien qu'elle n'arrêterait de toute manière pas.
« Rentre chez toi, tu vas commencer à faire peur aux gens.
- Mais non t'inquiète pas ça va, j'ai juste l'impression de commencer à entendre les couleurs. » exagéra t-elle.
Le regard d'Hijikata s'arrêta brièvement sur le bandage enroulé autour du front de la jeune femme. Le remarquant, elle poursuivit :
« Oh ça ? Rien de grave, à part avoir gracieusement mangé le sol, je n'ai pas eu grand-chose. Bref, je suis contente que tu sois venue, j'attendais que Gin-chan arrive pour ne pas laisser Tora toute seule mais maintenant que tu es là je vais pouvoir aller me prendre un café à la machine du rez de chaussé. »
Sans lui laisser le temps de répondre, elle commença sa marche après lui avoir fait un bref signe en guise d’au revoir, mais s'arrêta net, comme si elle venait de se souvenir de quelque chose. Tout en posant sa main sur son épaule, elle le regarda droit dans les yeux avant de poursuivre :
« Au fait Toshi, je ne sais pas si tu es là pour lui rendre visite ou pour faire ton travail mais dans tout les cas fais attention, elle est bien assez mal en point comme ça, pas besoin de lui faire subir un interrogatoire qui la fera encore plus culpabiliser. » l'avertit elle. Elle ne semblait pas le menacer mais sa voix était étrangement sérieuse, contrairement à son ton sarcastique habituel.
« J'ai pas besoin qu'on m'apprenne à faire mon travail, surtout par toi. »
Seira se contenta d'afficher un sourire en coin en haussant les épaules et continua son chemin pour de bon cette fois, disparaissant au détour d'un couloir.
Après avoir frappé de plusieurs petit coup la porte, Hijikata prit une grande inspiration avant de poser sa main légèrement tremblante sur la poignée. Pourquoi se sentait-il si angoissé ? Il ne venait faire que son travail après tout, comme tout bon policier, il était de son devoir de venir questionner une de celle qui avait semé le K.O en ville, rien de plus. Alors pourquoi cette sensation de malaise ne voulait le quitter, comme s'il avait peur de voir ce qui se trouvait derrière cette foutue porte ?
Prenant son courage à deux main, il pénétra dans la pièce. La jeune Yato était bien là, assise sur son lit, le regard perdu dans le paysage que lui offrait la fenêtre de sa chambre. Hijikata ne manqua pas de voir les bandages enroulés autours de son coup, son front, son bras et ses deux chevilles, lui faisant se demander si elle pouvait au moins ne serait-ce que marcher. Il remarqua également que ses cheveux était inhabituellement lâché, détail totalement insignifiant qu'il se surprit d'ailleurs à avoir vu et encore plus à avoir pensé que ça lui allait bien, le moment n'étant pas du tout propice à ce genre de pensées. Quoi qu'il en soit, Seira n'avait pas menti sur son état et il ressentit un pincement au cœur en la voyant si amoché, elle qui avait toujours détesté la violence.
Bien qu'il n'ai pas été spécialement discret en arrivant, Tora ne semblait pas l'avoir entendu entrer dans sa chambre. Pour preuve, elle ne s'était même pas retourné pour lui faire face et avait toujours les yeux rivés sur la fenêtre, apparemment perdu en plein monologue intérieur. Il toussota légèrement pour lui signaler sa présence, ce qui fit sursauter la jeune femme qui daigna enfin se tourner vers lui. Seulement, au lieu de l’accueillir avec son stupide sourire habituel, seul une expression de tristesse se forma sur son visage.
« H-hijikata…-san. » Murmura t-elle.
Il entendit sa voix faiblir en prononçant cette dernière syllabe. Sans rien ajouter de plus, ses yeux s'embuèrent de larmes et elle éclata en sanglot, ce qui fit rater un battement au cœur d'Hijikata. Il ne s'attendait pas à cette réaction de sa part et la voir aussi triste le rendait étrangement mal. Embarrassé, il passa une main dans sa chevelure noire et vint s’asseoir sans un mot à côté d'elle sur son lit, essayant tant bien que mal de trouver les mots justes pour aborder le sujet sans la blesser d'avantage.
« On m'a raconté ce qu'il s'est passé… » Il n'eut le temps de finir sa phrase qu'elle le coupa.
« Pardon, je suis qu'un monstre, un monstre. Tout est de ma faute, j'ai toujours essayé de rejeter cette partie de moi mais j'ai échoué, je ne vaux pas mieux qu'eux. Je suis désolé Hijikata-san, je suis désolé…Si je n'étais jamais venue sur Terre il ne m'aurait jamais retrouvé et personne n'aurait été bless-
- De quoi est ce que tu parles ? Kondo-san m'a prévenu ce matin que tu t'étais retrouvé au milieu de l'incident d'il y a quelques jours alors je suis venu voir comment tu allais. Apparemment, des Yato serait passé dans les environs pour une histoire de vengeance ou quelque chose du genre. C'est une bonne chose que tu ai été là pour les retenir, aucun innocent n'a été blessé grâce à toi. »
Il avait très bien compris que ce n'était pas par hasard qu'elle avait été prise dans le combat et il était clair qu'elle avait dû faire quelque chose pour que deux Harusame s'en prenne à elle, surtout que la situation laissait clairement paraître que les trois Yato se connaissait parfaitement. Cependant, il préféra se taire. Ça ne lui ressemblait pas de ne pas être franc et encore plus de mentir, il le savait très bien mais il jugea qu'il n'était pas nécessaire de remuer le couteau dans la plaie en lui disant qu'il avait assisté à toute la scène et qu'il se doutait que quelque chose ne collait pas, ça ne ferai que la blesser d'avantage et il ne supporterai pas d'aggraver la situation. Hijikata détestait voir une femme pleurer, et Tora n'était pas une exception à la règle.
Une expression interrogatrice se forma sur son visage avant de pousser un soupir de soulagement, comme apaisé par sa réponse. Sans ajouter un mot, elle se contenta de doucement poser sa tête sur l'épaule du policier qui se tendis instantanément, essayant tant bien que mal d’empêcher ses joues de rougir alors que la Yato laissait couler les larmes qu'elle retenait depuis visiblement bien trop longtemps. Il n'avait aucune idée de ce qu'il se passait dans la tête de la jeune femme à ce moment là, de pourquoi elle se mettait dans un état pareil et de pourquoi l'incident l'affectait autant mais il n'ajouta rien, préférant lui offrir le peu de réconfort que pouvait lui offrir sa présence.
***
Combien de temps étaient ils restés ainsi ? Peut être un bon quart d'heure, voir même plus ? Il n'en savait rien. A force de pleurer, Tora avait finalement fini par s'endormir sur son épaule après s'être enfin calmé. Il semblerait qu'elle avait finis par sortir toute les larmes qu'elle le pouvait, se qui laissait penser qu'elle en avait gros sur le cœur depuis un long moment. Posant délicatement sa tête sur l'oreiller de son lit en prenant soin de ne pas la réveiller, Hijikata s'en alla vers la porte, décidé à partir. Seulement, alors qu'il s’apprêtait à sortir, il entendit son nom, appelé par une voix basse à moitié endormie :
« Hijikata-san… » Ses yeux étaient toujours fermé et sa voix presque inaudible.
« Mmh ? Qu'est ce qu'il y a encore ?
Merci. »
Un faible sourire apparu brièvement sur son visage, et, à sa vu, le policier détourna le regard, embarrassé. On dirait bien qu'il allait devoir trouver une bonne excuse pour n'avoir rien pu tirer de ce pseudo interrogatoire.
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A la colocation qu’il me tardait de rencontrer avant que ça ne se produise.
Extraits choisis pour une ode à ceux dont les discussions sous la pergola finissent tardivement, à cette famille que nous sommes, hors des conventions. Parfois, je me dis que, ces dernières années, ils ont manqué à ma vie et mon cerveau se reprend : sans ces dernières années, les aurais-je autant apprécié, se serait-on forgé des liens aussi forts en quelques mois seulement, nos vies se seraient-elles même croiser ?
“Cinq minutes plus tard, ça va mieux.Après un long silence , il lui demande, presque en chuchotant, si elle veut qu'il la conduise à l'hôpital. - Pourquoi donc? - Pour vous faire ausculter. - Mais j'ai simplement mal à la tête - Oui, mais... à cause du gaz. - Oui... - C'est pas bon, ça. - Eh non. - Il peut y avoir des effets secondaires. - Ah? - Des vomissements, je crois bien. - Ah bon. Je ne savais pas. Un autre long silence. Elle garde les yeux fermés. Il en profite pour regarder autour de lui. La pièce est petite, sombre et incroyablement encombrée. Ce qui lui fait aussitôt penser que chez lui, c'est exactement le contraire. Ca résonne presque, tant la maison est vide. Cette pensée le déprime, il retourne à l'étude de la toile cirée. Finalement, il demande. - Je ne m'occupe pas des affaires des autres en général, madame Marceline, vous le savez. Mais... ce ne serait pas à cause d'avoir trop de soucis en ce moment que vous avez... que vous avez...? - Que j'ai quoi? - Le gaz? - Quoi donc, le gaz? - Eh bien, mais... Difficile pour Ferdinand. Sujet intime. Pas sa tasse de thé. Il sent qu'il doit dire quelque chose, pourtant. Alors il commence par tourner autour du pot, à parler pour ne rien dire, tente de se faire comprendre à demi-mot. (Il aime beaucoup l'expression "lire entre les lignes", aussi.) Il est tellement convaincu que les mots trahissent la pensée qu'il préfèrerait fonctionner à l'instinct et lui laisser faire le boulot. Tout en admettant, avec lucidité, qu'il lui a souvent joué des sales tours, ce con-là! Une chose en entraînant l'autre, sans le vouloir, il a peur de provoquer un trop-plein d'émotion, un épanchement de larmes ou un dévoilement de secret. Ca ne lui plait pas du tout. Si seulement chacun essayait de se débrouiller de son côté, la vie serait plus simple! Avec sa femme, il avait la parade pour éviter le piège des discussions trop intimes : dès qu'il la sentait glisser dans cette direction, il évoquait le passé. Juste un mot, comme si de rien n'était. Et hop, il ne lui restait plus qu'à écouter d'une oreille distraite. Elle aimait tellement ça, causer, sa pauvre femme. De tout, de rien, de banalités. Une vraie pipelette. Mais ce qu'elle aimait par-dessus tout, c'était parler du passé. De sa jeunesse. De comment c'était mieux avant. Combien c'était plus beau. Surtout avant qu'ils se connaissent! Elle finissait toujours par énumérer rageusement tout ce qu'elle aurait pu vivre, ailleurs, en Amérique, en Australie ou au Canada, peut-être. Ben oui, pourquoi pas, ça aurait pu! Si seulement il ne l'avait pas invitée à danser, ne lui avait pas murmuré des mots doux, ne l'avait pas tenue aussi serré, pendant ce foutu bal du 14 juillet. Quel regret. Il ne lui en voulait pas. Lui aussi avait rêvé. A des trucs chouettes, aussi. Mais il avait compris très vite que les rêves et l'amour, ce ne serait pas pour ce coup-ci. Il n'était peut-être pas fait pour. Ou bien ce serait pour une autre fois. Ou dans une autre vie, tiens, comme les chats! Bon. Retout au présent. Il est chez sa voisine. Elle a un problème, mais n'a pas l'air de vouloir en parler, malgré les questions qu'il pose discrètement. Il ne sait pas grand-chose d'elle. Juste qu'elle s'appelle Marceline. Elle vend du miel, des fruits et des légumes au marché. Elle est un peu étrangère. Russe ou hongroise, peut-être? Un pays de l'Est, en tout cas. Ça ne fait pas longtemps qu'elle est installée ici. Quelques années, pourtant. Six ou sept? Ah ben oui, quand même... Il regarde encore autour de lui. Remarque cette fois qu'il n'y a ni chauffe-eau au-dessus de l'évier, ni réfrigérateur, ni machine à laver, ni téléviseur. Aucun confort moderne. Comme quand il était petit. Juste la radio pour se tenir au courant des nouvelles, et l'eau froide à l'évier pour se laver. L'hiver, il se rappelle, il cherchait toujours le moyen d'y échapper. Et aussi à la corvée de linge, raide et gelé au sortir du lavoir, qu'il fallait aider à essorer, avec le bout des doigts tout crevassé. Qu'est-ce qu'on se faisait chier, la vache, en ce temps-là! Il se dit que dans le fond, cette pauvre Mme Marceline, elle en a peut-être eu marre de cette vie-là. De cette âpreté et de tous ces emmerdements. Elle a dû perdre courage. Et puis, d'être loin de son pays, loin de sa famille, aussi? Ça serait très possible que ce soit ça la raison de ... Il sent qu'il ne va pas pouvoir y couper. Qu'il va devoir prendre sur lui, se forcer à parler. D'autres choses que des riens, de la pluie ou du beau temps. Ou même de son chien. Qu'est-ce qu'il est malin, dites! Vous en avez de la chance, d'en avoir un comme ça. Le dernier que j'ai eu, il était idiot, mais très affectueux. Celui-ci... C'est une chienne? Vous êtes sûre? Je n'avais pas fait attention. Il inspire. Et se lance. Tout de go, il dit qu'il comprend. Qu'il lui est arrivé aussi une fois ou deux d'en avoir envie. En fait, trois. Allez, pour être complètement honnête, quatre. Oui, mais... il a pris le temps de réfléchir avant, lui. Et il a trouvé de très bonnes raisons de ne pas le faire. Comme, par exemple... A froid, là tout de suite, il ne pense à rien. Ah si, bien sûr, qu'il est bête : ses petits-enfants! Les petits-enfants, c'est merveilleux. C'est passionnant. Et si différents de ses propres enfants. Si, si, vraiment. Plus mignons, plus vifs, et beaucoup plus intelligents. Ça tient peut-être à l'époque, les temps ont changé. A moins que ce ne soit nous qui en vieillissant devenions plus patients. Possible... Vous n'en avez pas? Aucun petit du tout? Mince. C'est dommage. Mais il y a d'autres choses auxquelles ont peut se raccrocher. Attendez, je réfléchis. Elle lève les yeux, regarde le plafond. Il se gratte la tête. Se presse de trouver. - Vous savez, c'est important aussi de se rappeler, de temps à autre, qu'il y a plus malheureux que soi. Ça remet bien les pieds sur terre. Ou les pendules à l'heure, si vous préférez. On en a besoin, quelquefois, vous ne croyez pas? Elle a l'air d'être ailleurs. Il cherche un truc marrant. - Vu que personne n'est jamais revenu pour dire si c'était mieux là-bas, ça ne vaut peut-être pas la peine de prendre les devants, hein, madame Marceline? Il est urgent d'attendre, quoi. Il ricane. Attend sa réaction. Rien ne vient. Il s’inquiète pour de bon. Se penche vers elle. Vous comprenez quand je vous parle? Il y a peut-être certains mots que vous ne... Elle tend la main vers le tuyau de la gazinière et dit avec un petit tremblement dans la voix que ça y est, elle cherchait depuis tout à l'heure, mais voilà. Tout ça, la faute à son vieux chat. Il a disparu depuis quelques jours. Peut-être est-il mort? Pourvu que ce ne soit pas ça. Ça serait un tel déchirement... En attendant, c'est devenu l'anarchie, ici. Elles font ce qu'elles veulent, les souris. N'arrêtent pas de danser. Tout la nuit et toute la journée. Dans les placards, sous le lit, dans le garde-manger. Elles grignotent, grignotent sans arrêt. Elle a l'impression de devenir folle! Si ça continue, elles vont finir par monter sur la table et manger dans son assiette, elles sont tellement effrontées, ces petites bêtes-là. Ferdinand a décroché. Il ne l'écoute plus qu'à peine. Elle divague complètement, la pauvre femme. Ça doit être à cause du gaz. Son histoire de chat mort et de souris qui dansent, ça n'a ni queue ni tête. Il la regarde parler, baisse les yeux sur ses mains. Belles et abîmées. Il pense que c'est le travail de la terre qui fait ça, elle devrait se soigner, mettre de la crème, ça leur ferait du bien.
Lettre de rappel.
En fin de journée, Ludo s'est inquiété. Il se demandait comment il allait faire pour vérifier si son rendez-vous du lendemain matin, dimanche, avec Guy, tenait toujours. Il n'avait que huit ans, mais il avait déjà essuyé quelques grosses déceptions dans sa vie. Il se méfiait, sachant par expérience que les adultes étaient capables de tout. De changer d'avis sans prévenir, de revenir sur leurs paroles sans donner de raisons, d'arnaquer, d'empapaouter, d'entourlouper les petits, pas forcément méchamment, c'est vrai, mais comme si c'était une chose normale. En tout impunité et sans remords. Avec le tonton, il voulait prendre ses précautions, le cuisiner finement, lui poser des questions discrètes. Est-ce que ça existait, les réveils, quand t'étais petit, tonton? Ou : Est-ce que vous aviez juste des coqs qui criaient cocorico pour vous réveiller le matin, à la ferme? Mais Guy lui a chuchoté à l'oreille : T'inquiète pas, mon grand, je viendrai te chercher à l'aube. Et quand je dis quelque chose, je le fais, un point c'est tout. [...] De retour à la ferme, Ludo est monté réveiller P'tit Lu. Ils se sont préparé quelques tartines et deux grands bols de chocolat, ensuite ils sont allés voir Hortense. Ils lui ont proposé de rejouer aux cartes. Elle a choisi la crapette. Ils ont gagné deux parties chacun, ça l'a beaucoup énervée. Alors, après ça, ils ont fait semblant de ne pas remarquer quand elle s'est mise à tricher. Elle a retrouvé le sourire et Simone leur a donné des bonbons. Plus tard, ils sont allés aux champignons avec Ferdinand. Ils ont dû enfiler des gilets fluo par-dessus leurs manteaux, au cas où ils croiseraient des chasseurs. C'est obligatoire, il y en a beaucoup en cette saison, ça peut être dangereux. Ils ont parlé et chanté très fort pendant toute la promenade dans les bois, pour éviter d'être pris pour des faisans ou des sangliers. Malgré le bruit qu'ils faisaient, ils ont quand même vu passer un chevreuil et deux lapins. Mais, ils n'ont trouvé aucun champignon. Ferdinand a râlé, quelqu'un avait dû découvrir son coin à cèpes et y être passé avant eux. Ils sont rentrés bredouilles. L'après-midi, comme il pleuvait beaucoup, ils ont regardé un film. En général, Ferdinand emprunte les DVD à la médiathèque ou à des copains, mais celui-là, il l'a acheté, il le trouve très beau. Le titre, c'est Océans, et bien sûr, il y a des baleines et des dauphins dedans. Pendant qu'il le regardait, d'un coup, P'tit Lu s'est rappelé avoir refait le même rêve cette nuit que la dernière fois. Celui où il nage avec Gaby et les gros poissons. Il les a reconnus dans le fil, c'était eux, là! Ludo s'est énervé et l'a traité de nul. Parce que, vraiment, tout le monde savait que les dauphins, c'était pas des gros poissons, mais des mammifères, comme les humains! Ferdinand a temporisé, il n'en était pas aussi sûr que lui... Après ça, ils sont allés voir Marceline dans sa chambre. Ils ont ouvert la housse du violoncelle, ont frotté l'archet sur les cordes, mais n'ont réussi à produire que des grincements. Ils lui ont demandé d'en jouer, se sont assis sur le lit pour écouter. Dès les premières notes, ils sont restés bouche bée. C'était doux aux oreilles, ça faisait vibrer la peau du ventre, ça chatouillait les orteils. Le morceau terminé, ils en ont réclamé un autre. Marceline a dit qu'elle était fatiguée. Ses doigts étaient trop raides. Pour pouvoir jouer, il aurait fallu qu'elle fasse des exercices tous les jours, là, ça faisait trop longtemps qu'elle avait arrêté. P'tit Lu a demandé pourquoi, mais elle n'a pas eu le temps de répondre. Pile à ce moment-là, Cornélius a cogné contre la vitre. Les enfants se sont précipités, lui ont ouvert, lui ont fait la fête. Et il hoché la tête pour montrer qu'il était content.”
- Et puis Paulette, Barbara Constantine
*Le flou sur la clarté de ma réalité actuelle. Réutilisées pour la préservation de l’anonymat et de l’identité. Sauf pour Flamenco. Mais, je doute qu’il ne m’en tienne rigueur.
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L'Olympique de Marseille a 90 minutes (minimum) pour renverser la vapeur…
Payet redonne de la vie au Vélodrome — PASCAL PAVANI / AFP
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OM-LEIPZIG Ligue Europa Quarts de finale retour 5-2 (Mitroglou 6', Sarr 9', Thauvin 37e, Payet 60e, Sakai 93e – Bruma 2' et Augustin 56e)
Plaisir.
VIDEO. OM-Leipzig: Passement de jambes et Quaresmade… Le but d’anthologie de Payet pour le 4-2 https://t.co/yl6Fo3OPOe via @20minutesSport pic.twitter.com/zVlPdNT0oT
— 20 Minutes Sport (@20minutesSport) April 12, 2018
Il reste encore des gros clients même si la finale semble de plus en plus proche. Attention à l'Atlético Madrid, notamment. On verra qui se dressera sur la route des Phocéens.
Honnêtement je sais pas quoi dire. C'est le genre de match qui vous donne envie d'écrire, écrire, encore et encore, de se lancer dans des envolées lyriques mais je m'en abstiendrai. On se contentera de dire que l'OM a été grand ce soir à l'image de Payet, que Marseille a mérité sa qualification et que la France du football l'en remercie. C'était génial.
94e: C'EST FINIIIIIIIIII! MARSEILLE EST QUALIFIE EN DEMIES!!! OUI, OUI, OUI LES AMIS! Ils l'ont fait!!
93e: SAKAAAAAAAIIIIII LE 5e DANS LE BUT VIIIIIIIDE!!!! OUIIIIII SAKAIIIII! OUI LA DEMIEEEEEEEE!!!!!!!!!!!!!! LE GARDIEN ETAIT MONTE SUR CORNER, LE CONTRE EST MORTIFERE!
92e: L'ARRET DE PELE!! LE SAUVEUUUUUR! Un peu plus et ça passait entre les jambes… C'était chauuuud.
90e: QUATRE MINUTES DE TEMPS ADDITIONNEL C'EST UN SCANDALE
88e: La fin est prooooche! La fin est proche. Sifflez-moi cette fin de match s'il vous plait.
85e: C'est tendu là… C'est tendu. Leipzig appuie pour marquer le but du 4-3. Marseille panique un peu mais tient pour le moment.
81e: Oh merde Rami qui trébuche sur Gustavo et se fait mal… J'espère que c'est rien parce que sinon ça craint. Payet, cramé, est remplacé.
jeanlucalphand
We have payet.. dimitri payet… i don't think you understand…
>> A West Ham ils doivent pleurer de voir ça
78e: Sakai c'est Ronaldinho depuis deux minutes. Tout est possible dans cette fin de rencontre.
75e: Qu'il va être dur, ce dernier quart d'heure. On va souffrir. On va s'en bouffer les doigts, je vous le dis.
73e: Quel moment incroyable quand même
Rudi Garcia qui donne des consignes au ramasseur de balles
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— beIN Ligue 1 Confo (@beINLigue1Confo) April 12, 2018
72e: Sifflez la fin du match svp. Trop de stress.
69e: Valère Germain part à l'échauffement. Des images qu'on n'a pas forcément envie de voir.
66e: Mais oui Rudi Garcia qui donne des consignes au ramasseur de balle. MDR. C'est magique.
64e: Non mais sérieux c'est quoi ce but de martien, Dim…
63e: Payet je t'aime. Voilà, fallait que ce soit dit.
59e: MAIS C'EST QUOI CE MATCH! MAIS C'EST QUOI CE PAYET! IL EST DIVIN! IL EST MONSTRUEUX! IL EST ENORME! IL LEUR A TOUT FAIT! ET LA LUCARNE DE L'EXTERIEUR! DESCHAMPS PRENDS-LE EN RUSSIE. MAMAN, MAMAN, MAMAN QUEL MAAAAAAAAATCH!!!
56e: NOOOOOOOOOOOOOOOON! BUT DE LEIPZIG! Augustin crucifie Pelé ça fait 3-2… L'OM doit en mettre un autre pour passer. Virtuellement éliminé :'(
55e: Ouaaaaaaah le festival 5 étoiles Zizou, Maradona, Messi, Ronaldo de Dimitri Payet…
53e: Attention danger, entrée de Forsberg qui reprend le brassard de capitaine.
52e: Kostas Mitroglou rate encore… Mais a été signalé hors-jeu de toute façon. No regrets.
50e: Mitroglou prend un jaune. Reprends-toi, Kostas
47e: Noooooon Mitroglou comment tu nous rates ça?? Faut canarder dans la surface mon gars!
46e: C'EST PARTIIIIIIIIIII POUR LA SECONDE PERIODE! On rappelle qu'il n'y aura pas de prolongations.
Pour patienter avant la reprise je vous propose un excellent article sur les problèmes de type ORL de Werner.
On a tenté de tirer au clair cette histoire d’acouphènes de Timo Werner, avec un acousticien et un ORL (et c’est limite flippant pour nos oreilles) >> https://t.co/JLcQnp7Dnv via @20Minutes #OMRBL #TeamOM #acouphènes #Vélodrome #Besiktas pic.twitter.com/E7MUtMNgBm
— Jean Saint-Marc (@JeanSaintMarc) April 12, 2018
jeanlucalphand
Oui oui oui payet est grand ce soir
>> Destination Russie pour Dim'
45e: C'est la mi-temps!!!!!! Quel mi-temps de malade, quelle première période de légende. L'OM est pour l'instant en demies.
43e: Ca donne envie de se prendre une petite bière en livant tout ça.
39e: Ohhhhh Mitroglouuuu si tu me mets ce but acrobatique mama miaaaaa! Ca file juste au-dessus…
37e: THAUUUVVVIIIIIIIN FAIS-MOI DES ENFAAAAAAANTS!!!!!! 3-1! FLOTOOOOOV, LA DOUCEUR DU PIED DROIT A LA RECEPTION D'UN COUP-FRANC DE PAYEEEET! AARRRRRRGHHHH C'EST BEAUUUUU!!!
31e: Rappel, l'OM est pour le moment éliminé…
28e: Rami remplace Bouna Sarr. Coup dur pour l'OM.
SirPeterJohn
Ces phases finales de coupe d'Europe sont quand même assez folles. L'OM a du cœur ça on ne peut pas leur enlever.
>> Je sais pas ce qui se passe, mais cette semaine de foot est l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de vivre.
26e: Bouna Sarr se plaint de l'épaule, j'ai pas trop compris il s'est fait mal. Rami à l'échauffement.
24e: Mais naaaaan Bouna… Le geste de trop, il s'enflamme sur son côté droit alors que Kostas était dans la surface. Fallait balancer un centre.
21e: Heureusement que j'ai un bon cardio sinon ce live serait mal assuré. Le marathon c'est de la daube à côté de ce match.
19e: Ce match, c'est une folie. C'est n'importe quoi. On vit déjà un moment de football unique.
17e: OOOOOH LA FOOOOOUUUUDREEEE!!!! OHHHH L'ETINCELLLLE!!! OH NOOOOON???? Il l'annule… Pourquoi il annule ce but de légende??? Payet avait refait le coup de l'Euro 2016. Quelle frappe dans la lulu… Toujours 2-1
16e: Ca se calme enfin, ça fait des passes latérales. J'arrivais plus à suivre moi.
14e : Toute la rédaction de 20 Minutes est agglutinée devant la télé, je vois rien, c’est le bazar.
13e: Ouuuh la frayeur… Pelé sort un peu taridvement dans les pieds de Bruma mais s'impose devant le Portugais.
11e: Alerte bagarre… Non finalement ça va. Ca s'échauffe. Ce match est parti beaucoup trop fort. Zéro tactique, ça attaque dans tous les sens. On dirait Costa-Rica-Uruguay pendnat la CdM 2014.
9e: BOUNAAAA !!! BOUNAAAAAAA!!! BOUNAAAAAA!!! Quel maaaaatch de malaaaade 2-1!!!!!!! Quel contre, quelle double-parade du gardien du RBL, mais il ne survit pas au boulet de canon de Sarr!! Van der Sarr!!!
8e: Cette semaine de foot c'est ouuuuf
6e: KOSTAAAAAAS MITROGLOUUUUU! Egalisation de l'OM! Il est tout dégueu ce but mais on prend, on s'en fout, ça fait 1-1! Allleeeeezzz!
5e: Corner pour l'OM. Allez, trois buts c'est pas grand-chose…
3e: C'est le Portugais Bruma qui a ouvert le score à l'entrée de la surface d'une frappe bien sentie. Incroyable passivité de la défense marseillaise.
1e: LE CAUCHEMAAAAAAAR ET LE BUT DE LEIPZIG! Incroyable… Il n'y aura pas de prolongations. L'OM doit en planter trois.
1e: C'EST PARTIIIIIIIIIIII!!!!
21h03: Les deux équipes font leur apparition sur la pelouse!
20h57: Putain le mec a même le temps de faire des Paint en tribune presse pendant que les autres se gavent de petits fours.
Dimitri #Payet a fait du rab à l’échauffement #OMRBL #TeamOM #jeanmichelphotgraphe pic.twitter.com/5yMrChFRsy
— Jean Saint-Marc (@JeanSaintMarc) April 12, 2018
20h55: J'attends vos pronos. Moi je mise sur un nul 2-2 (désolé les gars) alors que mon collègue à Marseille voit une victoire aux penaltys après un but de Luiz Gustavo sauveur à la 82e. C'est très précis, je sais. Cet homme est un visionnaire.
20h47: Commentaire de notre envoyé sur place. « Adil Rami est sur le banc, ce qui est une #mégasurprise puisqu'il était censé revenir pour lille ».
20h45: Chers Minutos, il est l'heure du live. Nous sommes à 20 minutes du coup d'envoi et l'ambiance est palpable au sein de la rédaction (en vrai y'a zéro bruit on se croirait à un Gijon-Valladolid). Bref. La compo de l'OM.
Notre XI de départ
#OMRBL pic.twitter.com/L7cTSJKEDd
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) April 12, 2018
D'accord? Pas d'accord? #Carrément20Minutes
La France du foot derrière l’@OM_Officiel ce soir !#OMRBL
— Karim Bennani (@KarimBennani_) April 12, 2018
On ne peut même pas parler de remontada. Il s'agit d'un but, d'un petit but de rien du tout. L'Olympique de Marseille aura un handicap d'un pion à remonter quand l'arbitre sifflera le début du quart de finale retour de Ligue Europa contre Leipzig. En plus, le match se joue au Vélodrome. Et puis Thauvin devrait être là. Bref, les Marseillais peuvent croire au dernier carré même si on commence à connaître les Allemands de Leipzig. A noter que ce sera la quatrième rencontre de l'année du RBL face à un club français (les deux autres fois, c'était en Ligue des champions contre Monaco). On peut parler d'habitude à ce stade-là.
>> Rendez-vous à 20h45 pour le départ réel du live
20minutes Sport
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s02e02 - De l’ambre sur la plage
En Lettonie, il est simple d'être reconnu pour ce que l'on fait, nous sommes si peu nombreux, triompher en littérature, ce n'est pas comme à Paris !
Un jeune romancier – auteur d'un best-seller – s'excusait ainsi de son succès. Il est vrai que la Lettonie ne compte qu'un peu plus de deux millions d'habitants. Mais peut-on mesurer la qualité de la production littéraire d'un pays à l'aune de sa démographie ? En ce qui concerne le livre de Jānis Joņevs, Jelgava 94, il faudra patienter pour porter un jugement : sa traduction française sera publiée en avril prochain aux éditions Gaïa. En attendant, pour parcourir cet autre pays balte, nous devons remonterle temps et nous saisir d'un recueil de nouvelles, "Cette peau couleur d'ambre".
Pour nous guider, il n'y aura que des femmes, celles que la littérature lettone a baptisées les “femmes furieuses” dans les années 80 mais aussi des écrivaines plus jeunes, qui ont écrit après l'indépendance du pays, dans les années 90 et au début des années 2000. Des écrivaines donc et, des héroïnes, car la quasi totalité des personnages du recueil sont féminins. Enfants, mères ou amoureuses, coincées dans un rêve ou dans un appartement soviétique, elles expriment leur désenchantement face à ce que la vie leur réserve. Mais avant de nous engager plus fermement sur les routes lettones, il nous faut comprendre quelle est justement la place de la femme dans cette société.
Au début, j'ai été la gagnante
La traductrice de l'une de ces nouvelles me confiait que les combats féministes n'ont pas tellement leur place ici. Les femmes accèdent à des postes à responsabilité dans le monde économique et même politique sans que cela ne passe pour un exploit ou une incongruité. S'il ne fallait citer qu'un seul exemple, évoquons Vaira Vīķe-Freiberga. Présidente de la Lettonie jusqu'en 2007, elle a mené son pays à l'adhésion à l'Union européenne. Dans la société traditionnelle lettone, les femmes avaient la responsabilité du patrimoine immatériel : elles devaient transmettre les chants et autres contes et légendes. Dans cette région d'Europe, christianisée tardivement, au 13ème siècle, les figures féminines bénéficiaient d'une place de choix dans le panthéon de la Dievturība, la religion païenne. Laima est par exemple la déesse qui décide du destin de l'homme et il y a aussi de nombreuses “mères”, des vents, de la forêt ou des flots...
Loin d'être protectrices, les personnages maternels de nos nouvelles font tout le temps défaut, elles aiment à disparaître, n’hésitent pas à abandonner leur progéniture. C'est ainsi que nous nous retrouvons sur les pas de la jeune Simona, héroïne de Trois jours de liberté. On peut imaginer le décor de cette histoire à Pļavnieki, un quartier-banlieue, à une dizaine de kilomètres du centre ville de Riga.
Le quartier de Pļavnieki
Depuis que la Lettonie a retrouvé son indépendance, en 1991, Riga a rasé certains bâtiments de l'ère soviétique et reconstruit ceux des siècles précédents détruits par ce même régime.
La Maison des Têtes noires à Riga, rasée par les Soviétiques et reconstruites à l'identique en 1999
Cependant, il semblerait que tous les quartiers de la capitale n'aient pas eu le même traitement de faveur. Et, à Pļavnieki, nous imaginons sans peine Simona traîner anonymement entre les barres d'immeubles, le béton alourdissant un peu plus sa tristesse de petite fille.
Oui, je peux enfin vivre sans plus avoir à tenir compte de personne, mais en retour personne ne tient plus compte de moi. Au début de cette vie libre, j'ai été la gagnante (…) Et puis j'ai aussi été la perdante.
Le quartier de Pļavnieki
Les armes, c'est le roman
Avec ce texte, Eva Rubene, femme furieuse de la littérature des années 80, fait scandale. Tout va à l'encontre de la production officielle de l'époque : elle renonce à la poétisation de la langue pour décrire froidement et sans fioritures une réalité sociale aride. Avec le groupe des “femmes furieuses”, les stéréotypes idéologiques et de la mièvrerie seuls autorisés par la censure soviétique n'ont plus cours. Tout cela se passe dans les années 80, au moment de la Perestroïka, Moscou tâche de se montrer plus tolérant, y compris envers la production artistique. Jusque là, la critique du régime et les idées de liberté prenaient des chemins moins directs. La poésie notamment, un genre très populaire en Lettonie, contournait la censure grâce aux métaphores et autres effets rhétoriques. En schématisant un peu, les hommes se planquaient en poésie, quand des femmes ont décidé de sortir les armes à la main. Et les armes, c'est le roman. Mais, puisque tout propos se doit d'être nuancé, évoquons les « Contes fous » de Regīna Ezera. Dans les années 60, elle contourne la censure soviétique en écrivant des fables. La hyène compte parmi ces nouvelles zoologiques, un texte qui nous plonge dans l'esprit d'une femme transformée en hyène. Dans la jungle, elle retrouve son mari sous les traits d'un lion, qu'elle méprise et qu'elle craint à la fois. Elle admire sa force grandiose jusqu'à ce que celui-ci ne s'effondre. Reste alors pour elle, un sentiment de crainte mélangé au pressentiment d'une vie nouvelle. Le plus fort et le plus faible, quel est-il ? La question est la même dans la nature, dans la vie sociale et en relations internationales.
Campagne et mer en Courlande
Parmi les écrivaines furieuses de notre guide-recueil, Gundega Repše nous amène Dans la maison d'un autre, suivant les errances psychologiques d'une jeune femme. Olivia est perdue en Courlande, à l’époque où cette région du pays était un Duché indépendant, à moins que ça ne soit à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle évoque l'histoire de son pays et le Musée ethnographique de Riga. Gagnons donc à notre tour, sur les rives du lac de Jugla, ce parc muséographique en plein air.
Musée ethnographique de Riga
C'est un plongeon dans la campagne lettone des siècles derniers : maisons en bois, églises orthodoxes ou luthériennes et autres moulins à vent viennent rappeler la vie champêtre d'antan. La campagne, très présente dans ce recueil de nouvelles, s'oppose souvent à une ville brutale, elle fonctionne comme la possibilité d'un ailleurs plus doux. Car, après la tempête, les Lettons ne retrouvent pas seulement le beau temps, il leur arrive aussi de trouver de l'ambre sur les plages.
Justement, partons sur ces plages de Courlande avec la nouvelle d'Andra Neiburga, El Niño. On y trouve plus d'estivants que dans les pages de notre livre : vieilles d'ici et touristes russes, jeunes familles et bandes de mecs, tous ne se baignent pas mais on s'incline avec le soleil pour bronzer le mieux possible.
Côte de Courlande - Plage de Liepāja
La plage, elle, n'en finit pas pas de s'enfoncer dans la mer.
Il apparaissait clairement qu'on pouvait marcher sur la surface d'une telle eau sans s'enfoncer.
C'est vrai qu'il faut marcher, et marcher encore dans la Baltique, pour un jour perdre pied. Notre héros lui est resté allongé sur la plage, le vent persistant le recouvre de sable. Il ressent l'immensité du monde, et il imagine quelle recherche scientifique pourrait percer le mystère d'un homme, « et voir quel était réellement le sens de tout cela ». C'est vrai qu'il nous vient d'étranges idées quand on essaye de penser à rien, allongé au bord de la mer.
Anormalement anormalement anormalement bleue, juste anormalement bleue avec un brillant comme de l'étain su le dos des vagues minuscules.
Côte de Courlande - Plage de Liepāja
La haine
Après les femmes furieuses, une nouvelle génération de jeunes écrivaines a débarqué dans les années 90 : les prolifiques auteurs Nora Ikstena et Inga Ābele, ou la poétesse Rūta Mežavilka. Dans chacune de leur nouvelle du recueil, il est question d'une relation mère-fille. Dans le texte Patientia de Rūta Mežavilka, grand-mère, mère et petite-fille parlent à tour de rôle, mettant à vif un impossible dialogue et pire, un ressentiment car avoir des enfants, c'est renoncer à une liberté. Et ici, cette lignée de femmes semble condamnées à s'engager dans le même carcan que la génération précédente : ne pas aimer ou ne pas être aimée, se marier, avoir des enfants. Dans la nouvelle d' Inga Ābele, Les industries, comme d'habitude, le mot est lâché : la haine. La haine face à une mère qui envahit puis qui disparaît, mais qui prend toujours trop de place. Dépressives, alourdies du poids des obligations familiales et sociales, ces femmes manquent singulièrement de liberté.
La poétesse et l'enseignante
Et ce sont encore les femmes qui se lèvent contre une société lettone de plus en plus fermée, par elles que le scandale arrive. D'abord une poétesse, Agnese Krivade, publie en 2007 Oh, une réinterprétation du passage des Béatitudes de l'évangile selon Matthieu : un appel à la tolérance envers les plus faibles et les moins reconnus de la communauté. En septembre 2014, une enseignante de Riga étudie ce texte avec ses élèves. À cause d'un mot, l'équivalent d'un "putain" français, l'enseignante reçoit un blâme et l'affaire prend immédiatement une tournure politique, un classique dans une société qui sent bon le retour à l'ordre moral. En juin dernier, le Parlement a adopté un amendement instaurant l'enseignement de la moralité à l'école, en cela très influencé par la législation russe. Pour mieux exprimer son indignation contre cette censure, et pour mieux déborder les frontières, une auteure et un traducteur français ont décidé de lancer une traduction coopérative du poème sur Facebook : une version japonaise, française, croate et d'autres encore ont vu le jour, à la faveur de ce scandale.
Les écrivaines lettones essayent de traduire dans leurs écrits la désespérance des femmes sur qui reposent tant de choses. Gundega Repše expliquait que “Le processus de création littéraire est le souvenir du monde, il est la traduction de l'inconnu”. Quant à notre jeune auteur, Jānis Joņevs, il pense décrire simplement la réalité dans une écriture éloignée de toutes considérations psychologisantes. En l'occurrence, sa réalité est celle de la jeunesse de la ville de Jelgava, et son engouement inattendu pour le heavy metal dans les années 90, dans les premières années de la nouvelle indépendance du pays. Ainsi va la littérature, d'une génération à une autre, chacun son inconnu, chacun sa réalité.
Cette peau couleur d'ambre, recueil de nouvelles lettones contemporaines – Textes choisis par Inta Geile, Nicolas Auzanneau et Gundega Laiviņa, Presses universitaires de Caen, 2004
Metal, Jānis Joņevs, Gaïa Editions, 2016
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Photo
• Univers de RP : Hybrides
• Âge : 24 ans
• Sexe : Féminin
• Métier : Aucun
• Orientation Sexuelle :Bisexuelle
• Groupe : Hybrides Docile
• Type d'hybride : Antilope Albinos
Caractère
Le narrateur est inconnu de tous, il est juste là pour décrire le personnage, il n'a aucune importance, il justifie juste l'utilisation d'un « je » externe.
Je crois pouvoir affirmer avec certitude qu'il existe des êtres bien plus complexes que d'autres, certains sont des casses-êtes vivants, je n'irai pas jusqu'à dire humains bien évidemment. Evaëlle a longtemps appartenu à cette catégorie. J'avais adoré l'observer, vivre, dormir, chanter, pleurer, pour comprendre ses moindres fonctionnement, ses tics et ses manies et surtout ses failles je dois l'avouer, pour ne plus jamais être face à une impasse avec elle. Une douce torture cette duchesse de la psychologie.
C'était à première vue une demoiselle très simple pourtant, si l'on s'arrête à la couverture de l'œuvre du moins. Une hybride mystérieuse, et après tout c'était on ne peut plus normal. Qui pouvait bien avoir envie de connaître l'existence d'un monstre ? Personne, nous sommes d'accord. Puisque, et ce de manière générale, les humains ne s'attardent que très peu sur le passif de leurs hybrides, elle en avait tout à fait conscience. C'était pour cela qu'elle ne parlait jamais d'elle, même pas avec ces congénères, qui, durant leurs longues insomnies cherchaient à en savoir plus sur leurs amis insomniaques ou bien même à trouver le réconfort d'une oreille salvatrice pour leurs plaintes futiles. J'avais l'impression que c'était aussi une preuve de sa maturité certaine, puisqu'elle se savait destiner à n'être que pour le présent immédiat, à ne pas à avoir d'états d'âmes, de rejets, être pure et lisse, pour s'adapter à toutes les situations, à tous les milieux, à n'importe quel individu sur l'île. Je ne dirai pas qu'elle était une personne opportuniste, juste vive d'esprit, à se faire caméléon pour pouvoir constamment sauver sa pauvre peau. Je crois même que c'était l'un de ses seuls but dans la vie, survivre, puisque l'antilope avait depuis longtemps abandonné l'idée de pouvoir vivre simplement. Elle n'avait d'intérêt pour les choses matérielles, elle n'aimait pas l'argent, les biens, les choses qui ne servent qu'à l'utile, c'était une jeune femme désintéressée qui n'attendait généralement rien de personne.
Après une première étude plus vaste, j'ai compris une toute autre version de cette patiente forcée. Je voulais l'apprivoiser dans ses pires moments, là où personne n'est censé aller. Dans l'Eden des passions en tant que douleurs. Loin des apparences, c'était une écorchée vive qui souffrait en permanence. Là où son visage ne traduisait aucune expression, il ne fallait pas lire l'absence d'âme, mais l'absence de toute volonté, elle était résignée à sa condition, comme délaissée par la soif de liberté. Son âme portait plus de stigmates que son corps, ce qui n'était pas rare à son échèle non plus. J'avais fini par comprendre cela grâce à sa manie des endroits sombres des lieux frais où personne ne pense pouvoir la trouver, des endroits où l'on oublie son propre corps, pour ne faire qu'un avec une éternité factice et douloureuse. Lorsqu'on lui demandait d'où lui venait cette obsession, elle se contentait d'un large sourire, qui déformait ses lippes plus que d'habitude. Avec le temps j'ai compris qu'elle aimait fuir le monde, la réalité, les hommes. On aurait pu lire dans son attitude, une envie d'être dévorée par la mort, de voir son être détaché de ses pores, de n'être plus qu'une conscience parmi tans d'autre, elle se détestait, au point de n'être parfois plus que l'ombre d'elle-même coincée dans les tourments de sa propre âme. Je crois avoir une fascination pour cet état passager et néfaste, tant pour elle que pour son entourage.
Son quotidien me passionnait beaucoup moins, puisqu'elle s'adonnait à une humanité vomitive. C'était une sale bohème dans sa tête, qui aurait aimé vivre au jour le jour si elle avait pu être libre, c'était une créatrice dans l'âme à ses heures perdues. Son côté artiste la rendait bordelique et assez insupportable par moment je dirais, bien qu'elle possédait peu de chose elle aimait les étaler, pour combler un vide affectif qui sait. J'avais souvent eu l'opportunité d'entendre entre ses lèvres le mot « Procrastination » et il est vrai que ce mot la décrivait plutôt bien dans son quotidien, elle aimait remettre sa petite vie à plus tard, et prendre du bon temps, bien qu'elle savait que cela ne serait sûrement pas possible lorsqu'elle s'en irait rejoindre un nouveau bourreau. Du moins elle espérait en trouver un, un jour, qui supporterait ses petites manies maladives, demâchouiller des crayons, de couiner en dormant, et surtout d'être une addict compulsive à la nicotine. Certes, ce n'était pas non plus de sa faute, un animal est éduqué comme on l'éduque, il faudrait reprocher cela à un maître antérieur, qui lui avait donné l'habitude néfaste de s'encrasser les poumons à tout va.
Pour finir, s'il était un état assez rare chez elle, c'était bien celui de l'amour, et l'avoir vu une fois dans cette état m'a amplement suffit je pense. Evaëlle était, sans mentir, la pire brèle en amour qu'il m'était donné de connaître. Ce n'était pas une jalouse, pas non plus une nymphomane, à vrai dire j'aurai même adoré qu'elle puis correspondre à l'un de ces critères là, tout aurait été bien plus simple. C'était une rêveuse qui se parlait bien trop souvent à elle-même sur ces petits problèmes métaphysiques. Pour compenser je suppose, elle était câline ce qui semblait des plus étranges, mais à quoi bon chercher à comprendre les réactions d'un être qui aime. Mais jusqu'ici vous devez penser que je suis un être monstrueux pour dire que c'était une brèle. Et bien lorsque vous connaîtrez sansmaladresse légendaire vous reviendrez sûrement avec un avis bien différent. L'antilope est une incapable, elle ne réussit que très rarement quelque chose du premier coup et si vous n'avez pas la patience de le faire pour elle, vous pourrez au moins rire de la voir échouer si souvent...
Physique
Toujours le même narrateur, je suis une feignasse en tant que créa.
Oui, il allait sans dire que les visites médicales n'étaient pas forcément obligatoires ici, ce qui ne m'aidait pas spécialement à créer avec exactitude le profil d'Evaëlle. J'allais devoir me débrouiller moi-même, et ce ne serait sûrement pas une partie de plaisir, ni pour elle, puisque, me mettant quelques secondes à sa place, je n'aimerai point me faire épier de la sorte, ni pour moi, car je ne m'adonnais jamais à ce voyeurisme physique, j'étais un maître dans l'analyse psychologique mais pas encore pour tout ce qui touchait à l'anatomie. Il allait falloir que j'apprenne sur l'antilope qui serait encore plus un cobaye qu'à l'accoutumée.
Debout contre un mur autrefois blanc, la demoiselle s'exposait comme un pantin de bois, que j'avais à articuler par moi-même pour lui offrir la vie. Les quelques traits sur le murs me donnèrent des indications minimes, elle ne correspondait à aucune des marques rosâtres, elle les dépassait toutes sans peine. Ainsi je pouvais supposer qu'elle mesurait largement plus d'1 mètre 75 et ce sans me tromper. Cela n'allait pas aider à sa future vente, j'en était certain. Qui, à part un homme de plus d'un mètre 85 voudrait d'une telle perche ? L'aspect de domination était complètement chamboulé vis-à-vis d'une hybride pareille. Au niveau de son poids, elle ne paraissait étrangement pas aussi sèche que ses congénères, au contraire, elle semblait plutôt bien se porter, du moins pour une hybride soyons d'accord. Au bas de son ventre se dessinait cette tout petite rondeur caractéristique des ventres d'enfant. Sa taille était pourtant creusée par son ossature et sa poitrine menue n'était pas des plus attrayante, oui, Evaëlle avait le corps d'une gamine et le taille d'un homme. Ce qui semblait choquer au premier abord, c'était ce déséquilibre au niveau de ses jambes, fines et immenses, telles des échasses.
Je m'approchais d'elle pour observer son visage, visiblement elle détestait cela, et j'étais mal à l'aise pour cette pauvre chose sur le coup. Il était assez difficile de distinguer son visage de loin comme de près, au milieu de cet amas vaporeux de cheveux grisâtre. Sa chevelure était ondulée au possible, surtout sur l'arrière de son visage, les plus longues mèches chatouillés la naissance de ses fesses, je n'osais imaginer la longueur véritable de ces derniers une fois lisses. Les mèches qui cachent le haut de son visage sont plus lisses, retenus par une double pince avec un petit nœud abîmé par le temps. Pourquoi dénigrer un si joli minois avec tans de cheveux ? C'est un désastre à mon sens. Mes doigts glissèrent sur les deux cornes grises de l'antilope, ce seul rempare visible entre l'humanité et la monstruosité.. Elles étaient pourtant si douces, légèrement torsadées mais agréable au toucher. C'était du moins la seule chose qu'elle m'offrait à voir. Une de mes mains glissa dans ses cheveux, pour dévoiler l'une de ses oreilles blanches, animale évidemment. Celle-ci remue quelque peu sous l'agression. Pourquoi les laisse-t-elle constamment dissimulées ? Je n'ose toucher le bas de son dos, mais je sais qu'une queue fine s'y cache, sous son épais vêtement. Elle était plutôt courte, s'arrêtant à la moitié de ses fesses, blanche et légèrement touffue sur son extrémité. Pour la voir il fallait souvent attendre qu'elle se laisse toucher, ce qui était devenu si rare... Ses grands yeux vairons observent mes moindres faits et gestes, elle a envie de partir loin d'ici et je le sais très bien. J'aimais son regard, dangereux, inquiétant, cet œil rouge dont je n'aurai su expliquer l'existence, son compère tirant plus vers l'ocre que le brun. Fascinant... Ses lippes sont pincées, l'antilope n'en peut plus, elle est au bord de l'explosion. Je recule d'un pas pour observer sa peau pâle moucheté par la honte. Elle tombe aussitôt au sol, les jambes contre sa poitrine quasi absente, elle tremble de toute part, me déteste-t-elle ? Je le pense.. Son immense collier de perle bleuté bruisse dans sa chute et je soupire en retournant m'asseoir comme un élève sage, qui observait son modèle. Elle agrippe son collier de ses doigts fins et griffonnés, la demoiselle est pourrie de tics comportementaux. La petite se met à renifler...Pleure mon enfant tu pisseras moins.
A présent je ne vois plus rien d'elle, que les plis bordélique de son haut bleu clair, la dentelle légèrement humide par les larmes de la faible demoiselle. Je ne peux plus reculer à présent, je sais que j'en ai bien trop fait pour ne pas continuer mon analyse. D'ici je distingue à peine la couleur de sa jupe courte et vaporeuse, mon regard noyé dans les volants blanchâtre de cette dernière. Plus long, des pieds écorchés par une marche trop souvent sans chaussures, elle à l'air d'une mendiante si on ne regarde que cela. Je tourne, j'observe l'arrière des cuisses, complètement écorché, des cicatrices, plus ou moins récentes, des bleus, des hématomes, je sais qu'elle n'en a pas qu'ici de toute façon. Les hybrides sont parfois malmenés, il faut être réaliste. La masse informe tombe contre le sol, Evaëlle fait la morte, sa corne à claqué contre le sol, lui arrachant un couinement sourd, seul bruit la raccrochant encore à son animalité. Sa voix n'était pas présente aujourd'hui encore, mais je la sais plutôt douce et agréable en générale, elle ne place jam ais un mot au dessus de l'autre, du moins lorsqu'elle s'exprime.
Histoire
Et maintenant on passe à la première personne, je sais je vous ai tous perdu mais je vous aimes quand mêmes mes amours !
Ce que j'aime dans l'aspect éphémère de la vie, c'est qu'elle est trop courte pour que je puisse m'en plaindre. Je suppose que tous le monde devrait partir de ce principe pour ne pas passer son temps à regretter que le monde soit malheureusement monde.
Oui, bien sûr, je suis née, comme toi d'ailleurs, comme tous le monde, du moins je l'imagine, puisque personne n'en a été réellement témoin, à part eux. Dans le souvenir de ceux que j'ai longtemps appelés « Papa » et « Maman » c'était quelque part en novembre, elle avait décidé d'un 17 parce qu'elle avait toujours aimé ce chiffre, mais ma naissance de bâtarde n'avait jamais été recensée. Mais dans le fond, c'est même pas ce qui vous intéresses, vous vous en foutez du jour de ma naissance, comme de mon dernier repas, mais je ne vous en veut pas, à vous, immondices emplis de curiosité néfaste. Et si j'avais envie de continuer ? Qui m'en empêcherai ?
Je sais qu'ils m'ont abandonnés, je parle bien de mes géniteurs, de ceux qui n'avait pas assumés la naissance d'un monstre, de ceux qui ont sûrement hurlés à la vue de minimes excroissances sur mon front. Comment ? Pourquoi ? Je n'en sais rien, et je n'ai pas envie de savoir. Je me suis toujours rassurée en me disant qu'à leur place, j'aurai fait pareil, j'aurai refusé d'allaiter un animal, de bercer un monstre... Elle n'avait pas échappé à la grossesse, elle souhaitait au moins fuir la maternité. Quant à mon géniteur, je supposais qu'il n'avait rien assumer. Et puis la suite n'avait pas été si horrible. Un merci pour eux ? Jamais, je ne suis pas de cette espèce là non plus. C'est là que mes parents m'ont recueillis, parce que j'étais comme eux, parce qu'on laisse sûrement pas crever une âme qui n'a pas encore de savoir. J'exagère, mes parents m'ont éduqués comme leur propre fille, bien qu'elle était la plus douce des louves et lui le plus vil serpent. Je suppose que la différence rapproche.
Une enfance assez commune, avec un apprentissage communs aux autres enfants que j'avais pu fréquenter au quotidien. On m'avait appris à détester les Humains, pas pour le principe de les haïr et heureusement, mais simplement parce qu'ils n'étaient pas comme nous, parce qu'ils connaissaient des valeurs néfastes comme l'égoïsme, la cruauté. A présent j'ai conscience que les hybrides sont aussi nocifs pour eux-mêmes que l'ensemble de l'humanité.
La fuite, la dissimulation, le vol, rien n'avait été laissé au hasard dans mon éducation, je connaissais à peu près toutes les façons de ne plus exister pour personne et je dois avouer que c'est quelque chose qui m'a souvent sauvé la vie. Je n'étais douée que pour ça de toute façon. Jamais on ne m'avait caché qui j'étais, d'où je venais. Je suppose que c'était cela, la source de mes nombreux échec, j'avais failli à la première tâche de ma vie, suffire et plaire aux personnes qui m'avait souhaités, échoué à être humaine. Je m'en suis souvent voulu, jusqu'à ce que cela devienne une force. Je voulais tout comprendre, tout savoir, tout aimer de ce que la vie m'avait offert. J'avais envie que le monde m'aime pour la gamine que j'étais, qu'on me câline en baisant mes cornes d'un amour futile et naïf, qu'on oublie que j'avais pas les yeux de la même couleur, qu'on me regarde comme une enfant qui tombe, pas comme une biquette qui se casse la gueule au milieu d'une cours en bitume amoché. Je crois que c'est tout ce que j'ai à dire sur mon enfance, ce n'était pas passionnant de toute façon.
Disons que la pire période de ma vie c'était ensuite, et comme j'ai que 21 ans, je me dis que seulement 10 ans de souffrance et de servitude c'est pas si énorme. Relativisme quand tu nous tiens. Mes parents ne m'avaient pas abandonné, enfin pas volontairement.. A force d'avoir une vie de fugitif il fallait bien que cela arrive. C'était un soir un peu comme les autres, en train de tout faire pour ne rien faire. Les humains rôdaient trop proche de ce que j'appelais naïvement notre chez nous, et dans ces cas là, j'étais bien lâche, je n'avais que la force de fuir, de me rouler dans un coin et de prier les saints pour n'être vu de personne. C'est visiblement ce qu'il s'est passé et c'est comme ça que je me suis retrouvée bien seule, des heures durant. Et vous vous en doutez, les heures sont devenus des jours, puis des jours se sont métamorphosés en semaines, plus j'étais seule et plus j'étais tentée par l'amour de l'humanité.
Quand on est plus jeune, on se fait des montagnes de l'amour de n'importe qui, on te donne une gifle et tu la prends comme une caresse, quand t'as plus rien, t'es plus rien. Quand t'as plus autrui non plus. Mais j'ignorais ce que l'humain avait à m'apporter, on m'avait tellement appris à les bannir que j'étais totalement incapable de juger s'ils étaient bons ou non.
C'est comme ça que je me suis retrouvée avec des camés de toute façon. Ils vivaient à peu près comme moi, dans la rue, de toute de rien, leur abris était aussi miteux que le mien, j'avais la sensation d'avoir trouvé des humains qui cherchaient à me comprendre, ce qu'on peut être naïf. Au début tout allait bien, on aimait bien la câliner, la petite antilope au cheveux gris et au regard de paumé, on dormait avec pour pas qu'elle ai froid – surtout parce qu'elle tenait chaud au final.. Puis petit à petit, elle bien grandit la mignonne Evaëlle, elle a eu ses premières règles, c'était une femme maintenant, fallait calmer ses chaleurs d'animal, la remplir pour la calmer. Sauf que j'étais pas en chaleur, sauf que j'avais pas envie de ça, sauf que l'humain est un connard.
J'ai très égoïstement envie de vous raconter un souvenir, parce que je suis aussi humaine que vous de ce côté là. C'était une nuit des plus fraîches de l'hiver – j'avais facilement froid de toute façon, je souffrais d'un mal du pays dont j'avais reçu les gênes – je venais de fêter mes 16 années, du moins quelques semaines avant, c'était une tradition, on était tous autour d'un feu de bric et de broc, le soir on racontait la merde de la journée, bien qu'on l'ai vécu tous ensemble. Le soir venu on dormait tous ensemble, j'ai oublier de préciser qu'on était 5, et comme vous l'imaginez j'étais la seule fille, c'est plus pratique pour la niquer discrètement.. Soit, ce soir là j'avais dormi blottit contre le plus tendre de tous, celui qui avait tenté de finir mon éducation, à coup de cigarette et de vol à l'étalage. Bref. J'étais donc contre lui, et c'était agréable, dans les bras d'un homme, qui n'avait pas d'arrières pensées, et j'aimais ça, putain que j'aimais ça. Son souffle alcoolisé dans mon cou, il finit par cracher comme le venin d'un serpent « Maintenant... Tu es grande Eva. » je n'aurai jamais imaginé qu'il puisse essayer aussi. Et j'ai fermé ma grande gueule, parce que je n'avais pas eu le choix, c'était violent, c'était sale, c'était un traitement pour une hybride. La vérité c'est que tout ce dont je me souviens c'est m'être endormie en sueur, je ne savais pas si j'avais aimé, je ne sentais que la puanteur d'être salie.
Voilà, c'était l'anecdote merdique qui a meublé l'histoire de ma vie, parce qu'elle est comme celle de tous les hybrides, je n'ai rien était à partir d'un certain âge. J'ai fuit de cet enfer, j'ai vécu de maisons en maisons, là où des humains sont doux, j'ai appris à aimer, là où ils m'ont battu, j'ai simplement appris à subir. Je voulais simplement éviter la cage, parce qu'elle était devenu ma hantise. Lorsque je l'ai découverte, pour la première fois, j'ai eu l'impression de finir dans un zoo.. D'ailleurs, je vous parles depuis ma cage. Je passe ma vie à observer le monde depuis cette dernière, j'écoute les heures qui passent, les voix qui défilent, les gémissements qui me donnent la gerbe. Puis j'oublie la notion de vie, je me fais conscience de l'espace qu'on m'a offert. Bienvenu dans mon univers, je me présente je suis Evaëlle. Je ne suis qu'une hybride antilope, avec sa maigre condition, ses cicatrices sur le corps, brûlures de l'existence et de l'âme. Mais cela me convient, tant que je suis en dehors de ces horribles barreaux. Je raconte sèchement ma vie parce que je ne vis pas pour le passé, n'allait pas penser que je suis minable, mais j'espère toujours avoir un futur meilleur.
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