#mélodie en sous-sol
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Alain Delon Mélodie en sous-sol (Any Number Can Win) Dir: Henri Verneuil
#<3#mélodie en sous-sol#henri verneuil#alain delon#forever love#mon homme préféré#my pic#my edit#i miss you#mon amour mon amour#any number can win#zekial marko
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Alain Delon dans "Mélodie en sous-sol" de Henri Verneuil en 1963( vía gettyimages_
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Le ciné-club du samedi : Mélodie en Sous sol d'Henri Verneuil 1963
Ce film culte, réalisé par Henri Verneuil, met en scène un duo mythique du cinéma français : Jean Gabin et Alain Delon. Il est considéré comme un classique du genre et a marqué toute une génération de cinéphiles. Il met en scène une rencontre explosive entre Jean Gabin, figure emblématique du cinéma français, et Alain Delon, jeune loup ambitieux. Cette confrontation entre deux générations…
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Le dernier arrêt|Ni-ki
✦ Fandom : Enhypen ✦ Personnages : Ni-ki et narratrice ✦ Genres : Horreur, surnaturel, thriller psychologique ✦ Nombre de mots : 2k ✦ TW : Angoisse, isolement, réalité altérée, perte d’un être cher ✦ Résumé : Une jeune femme prend le métro comme à son habitude lorsque soudain, un arrêt brutal plonge le wagon dans le noir. Lorsqu’elle retrouve la lumière, tous les passagers ont disparu. En sortant, elle découvre une ville étrange, floue et irréelle. Elle y retrouve Ni-ki, un ami proche, mais quelque chose en lui semble différent, mélancolique. ✦ Note de l'autrice : L'idée de cette histoire m'est venue un jour où le métro que je prends habituellement a eu un arrêt d'urgence, plongeant les passagers dans l'obscurité totale pendant quelques instants. Ce moment suspendu, à la fois angoissant et fascinant, m'a rappelé une légende urbaine japonaise autour d’une station de métro fantôme : Kisaragi Station.
Le métro gronde sous terre, ses vibrations secouant doucement les passagers qui s’accrochent aux barres métalliques. J’ai mes écouteurs sur les oreilles, la musique couvrant le son mécanique du train. C’est mon quotidien, une routine invariable, où chaque station est un point fixe, une habitude rassurante. Les lumières artificielles défilent à travers les fenêtres, projetant leur lueur blafarde sur les visages fatigués. Une autre journée qui commence, sans surprise, sans éclat. Mais soudain, tout bascule. Un choc brutal me projette presque en avant. Le métro s’arrête, si brusquement que les passagers autour de moi émettent des exclamations de surprise, certains tombent, s’accrochent aux sièges. Puis, sans prévenir, les lumières se mettent à clignoter furieusement avant de s’éteindre complètement. Le noir m’enveloppe. J’entends des cris, des murmures paniqués. Une voix étouffée quelque part appelle quelqu’un, mais le son est comme aspiré par l’obscurité. Le silence tombe, lourd, oppressant, et mon cœur s’accélère, battant la chamade dans ce néant.
Quand les lumières se rallument, tout est différent. Autour de moi, il n’y a plus personne. Le wagon est vide. Je me redresse lentement, mes mains tremblantes agrippées à la barre devant moi. Les sièges désertés, les fenêtres plongées dans un noir d’encre... Je me sens soudain très petite dans cet espace immense et déshumanisé. Je fais quelques pas, mes chaussures crissant légèrement sur le sol.
— Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Mais aucune réponse ne vient, juste le bourdonnement léger des lampes au-dessus de ma tête. Je me dirige vers les portes, poussée par une curiosité irrésistible et une peur que je ne peux pas ignorer. Celle-ci s’ouvre automatiquement devant moi et je me retrouve dans une station qui m’est inconnue.
L’autre côté est un monde que je ne connais pas. Ou du moins, pas tout à fait. La ville est là, mais elle semble floue, comme une peinture à moitié effacée. Les rues sont vides, les bâtiments s’élèvent, grandioses et menaçants, leurs contours ondulant légèrement, comme dans un rêve. Le ciel est d’un gris étrange, un mélange d’aube et de crépuscule, sans soleil, sans lune. Une lumière diffuse éclaire tout, sans jamais vraiment chasser les ombres. Les murs des bâtiments sont ornés de motifs étranges, et l’écho de mes pas résonne comme une mélodie oubliée. L’atmosphère est chargée d’une énergie singulière, une sensation à la fois familière et terrifiante. Je scrute l’horizon, espérant voir un signe, quelque chose qui m’expliquerait où je suis. Je devrais avoir peur. Tout dans ce moment me crie de faire demi-tour, d’attendre que la réalité se réinstalle. Mais il y a quelque chose d’irrésistible dans cette lumière, une curiosité qui me pousse à avancer. Je marche, le cœur battant, cherchant un signe, quelque chose de familier. Et puis, je le vois. Assis sur un banc, au bout d’une ruelle étroite. Il semble tellement réel, et pourtant, il y a quelque chose d’étrange en lui. Ses yeux, d’habitude pétillants de vie, sont maintenant sombres, presque insondables.
— Ni-ki ! j’appelle, en courant vers lui.
Il tourne la tête, et son regard se pose sur moi, mais je ne vois pas la chaleur et l’amitié que j’ai toujours connues. Il y a une distance, une sorte de mélancolie dans son expression. Je m’arrête devant lui, haletante, et il me regarde de ses grands yeux sombres, une expression douce, mais indéchiffrable sur le visage.
— Qu’est-ce qu’il se passe ici ? Est-ce que je suis en train de rêver ? je demande, tentant
de reprendre mon souffle.
Il hausse les épaules, un léger sourire aux lèvres. Il s’avance, et je sens mon cœur se serrer. Il a toujours été celui qui m’apportait du réconfort, celui qui me faisait rire. Mais maintenant, il semble comme un étranger, perdu dans une réalité qui m’échappe.
— Viens, suis-moi.
Sa main se tend dans ma direction et j’hésite, quelques secondes, avant de lier nos doigts entre eux.
Nous marchons ensemble, et le monde autour de nous change au gré de nos pas. Des scènes de notre vie se dessinent, flottant comme des souvenirs projetés. Je vois la forêt où nous avons marché, un jour d’été, le soleil perçant à travers les branches, sa main tendue vers moi pour m’aider à franchir un ruisseau. Je revois cette soirée dans mon appartement, des pizzas sur la table, nos rires résonnant contre les murs alors que nous nous moquions des personnages d’une série stupide. Des simples moments de bonheur.
—Tu te souviens de ça ? je demande, pointant du doigt l’image de nous deux, assis sur le
canapé, riant aux éclats.
Il acquiesce, ses yeux rivés sur le souvenir, une amertume que je ne comprends pas dans son regard.
— Oui, murmure-t-il, c’était une excellente soirée.
Sa voix est douce, mais il y a quelque chose de triste, une profondeur qui me fait frissonner. Les souvenirs continuent de se matérialiser autour de nous, flous mais si vivants, et je suis happée par cette sensation étrange, cette nostalgie qui m’envahit de plus en plus. Pourquoi tout me donne l’impression que chaque seconde peut être la dernière ? Je lève les yeux vers lui, le cherchant du regard comme pour trouver un sens à tout ça, mais il l’évite soigneusement. Une certaine peur commence à naître dans mon esprit, comme si je sentais au fond de moi qu’il y a quelque chose que je devrais comprendre, une vérité enfouie derrière ce calme irréel.
— Pourquoi est-ce que tout semble si…
Je cherche le mot, mais il m’échappe.
— Pourquoi suis-je ici, Ni-ki ?
Il détourne les yeux, et le décor change à nouveau. Nous sommes sur un toit, le vent soufflant et emportant avec lui les feuilles mortes qui virevoltent autour de nous. Je me souviens de ce jour – nous avions passé l’après-midi sur ce toit, à parler de nos rêves, de nos secrets, à regarder la ville s’étendre à nos pieds. Mais ici, dans ce monde étrange, tout semble amplifié. Les couleurs sont plus vives, les émotions plus intenses, presque douloureuses.
— Parfois, dit-il, sa voix portée par le vent, il y a des choses qu’il faut accepter, même si
on ne les comprend pas tout de suite.
Je fronce les sourcils, cherchant à saisir ce qu’il essaie de me dire. Il me regarde alors, ses yeux brillants d’une tristesse indéchiffrable, et il tend la main.
— Viens.
Je la saisis, et une chaleur douce m’envahit. Nous dansons, là, au milieu de ce toit fantomatique, sans musique, juste le bruissement des feuilles dans les arbres et le battement irrégulier de mon cœur. Ses bras m’entourent, et je ferme les yeux, laissant la chaleur de sa présence m’envelopper, un instant hors du temps. Ses doigts finissent par se resserrer un peu autour des miens, sa main froide pressant contre la mienne. C’est si étrange, ce contraste. Lui qui, habituellement, est toujours plein d’énergie, là, il semble s’effacer, comme une ombre. Il relève la tête, son visage prenant une expression douce mais empreinte de ce trouble insaisissable.
— Je suis content que tu sois là.
Ses paroles me troublent profondément. Il y a quelque chose dans sa voix, une forme de résignation qui me fait comprendre qu’il y a plus que ce qu’il laisse paraître. Nous reprenons notre route, et je remarque que nos souvenirs s’estompent peu à peu, remplacés par des fragments de paysages incertains, de ruelles silencieuses et de lieux inconnus. À chaque pas, l’atmosphère semble se faire plus lourde, plus oppressante, comme si le temps lui-même ralentissait. Il me regarde cette fois avec une intensité qui me fige, avant de murmurer, presque trop bas pour que je l’entende :
— Il est temps.
Mes doigts se serrent instinctivement autour de sa main, refusant de lâcher prise, refusant de croire qu’il puisse y avoir quelque chose d’inéluctable ici. Puis, je le sens se détacher, doucement, comme un rêve qui s’évanouit au réveil. J’ouvre les yeux en sursaut dans le métro, la lumière crue des néons m'aveuglant un instant. Le brouhaha du train, les grincements des rails, tout semble étrangement familier. Je prends une grande inspiration et réalise que ma main est posée sur celle de Ni-ki, assis à côté de moi, un sourire tranquille sur le visage. Je me tourne pour l’observer alors qu’il me semble perdu dans ses pensées, sa tête se balançant au rythme de la musique qu’il écoute. Sa présence devrait me rassurer, mais pourtant, un sentiment, pesant, continue de courir dans mon esprit. Je sais que ce n’était qu’un rêve, mais il reste en moi comme une brume tenace, une sensation qui refuse de disparaître. Ses doigts, sous ma main, sont tièdes, bien réels cette fois, mais je n’arrive pas à chasser la trace de cette froideur qui s’était imprimée dans ma mémoire. Il pivote enfin la tête dans ma direction, son casque dorénavant autour de son cou, et m’adresse un sourire amusé.
— Ça va ? me demande-t-il sans doute à cause de mon regard insistant, on dirait que t’as
vu un fantôme.
— Oui… enfin, non. Ce n’est rien. J’ai juste fait un rêve étrange. je termine en secouant la tête, tentant de rire pour dissiper le malaise qui commence à s’installer.
Ni-ki se penche vers moi, et je peux lire l’amusement dans ses iris foncés.
— Du genre ? T’as rêvé de moi, c’est ça ?
Sa voix prend une intonation malicieuse, et je vois son sourire s’étirer.
— Allez, avoue. Tu te languis de moi jusque dans tes rêves maintenant ?
Je sens mes joues s’échauffer et je secoue vivement la tête pour le faire cesser.
— Ce… n’est pas ce que tu crois, je balbutie, tentant de minimiser. C’était différent.
Il écarquille légèrement les yeux, feignant une expression d’incrédulité exagérée.
— Oh, différent comment ? Genre, romantique ? Tragique ?
Son visage s’approche du mien, l’air faussement sérieux.
— Ou bien, était-ce un rêve où tu me déclares ton amour éternel avant de t’enfuir dans le
coucher de soleil ?
Je me mordille la lèvre, cherchant quoi répondre, mes mains moites de gêne.
— Rien de tout ça, d’accord ? C’était…
Je cherche à détourner la conversation, mais il éclate de rire, ravi de ma réaction, et me pince gentiment l’épaule.
— Relax, dit-il en riant, ses doigts toujours entremêlés aux miens. Je te taquine.
Un sourire naît malgré moi, même si je détourne un peu les yeux pour échapper à son regard perçant. Sa main serre la mienne avec chaleur, et je sens mon cœur se calmer, même si quelque chose continue de me hanter.
La voix du conducteur annonce notre prochaine station, puis soudain, un flash de lumière intense envahit le wagon. Un bruit assourdissant secoue le métro, un grondement puissant qui résonne dans mes os. Le train tremble, et tout se passe en une fraction de seconde. J’entends des cris, je sens le sol se dérober sous mes pieds, et tout autour de moi se transforme en un chaos terrifiant. Le souffle d’une explosion ébranle la rame, le monde autour de nous devenant un tourbillon de poussière et de débris, et je perds pied, me sentant aspirée par un vide abyssal. Dans le tumulte, je m’accroche désespérément à la main de Ni-ki, le seul repère, le seul ancrage que j’ai dans ce monde qui s’effondre autour de moi. Je tente de murmurer son nom, mais ma voix se brise dans le bruit assourdissant. Alors que le train s’immobilise enfin, le silence s’installe progressivement, lourd et oppressant. Autour de nous, des débris jonchent le sol, et la lumière faiblit. Dans ce calme étrange, je ressens la chaleur de sa main… ou plutôt, je sens cette chaleur s’éteindre. Je tourne lentement la tête vers lui, mon cœur s’arrêtant presque en voyant son visage, calme, paisible. Il me regarde sans me regarder, ses yeux empreints de cette même mélancolie qui m’avait troublée plus tôt. Et là, je comprends. Ma gorge se serre alors que je ressens l’absence de chaleur à travers son épiderme, cette sensation glaciale qui remonte le long de mon bras.
— Ni-ki… je murmure, une larme roulant sur ma joue.
Mais il ne répond pas. Ses yeux restant fixés sur moi, empreints d'une tendresse infinie, comme un dernier adieu silencieux.
❥ Les histoires ne s’achèvent jamais vraiment, elles restent suspendues entre les pages et les cœurs qui les lisent… Merci d’avoir voyagé avec moi ღ © schizophrenic-writer 2025.
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" Camp Fire "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Javier Escuella
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Après des festivités enflammées, le camp se repose et laisse place à une atmosphère plus calme. Aux yeux d'une certaine demoiselle, c'est le moment idéal pour se rapprocher du garçon dont elle est éprise. Ainsi, elle espère pouvoir passer un peu plus de temps avec lui et peut-être enfin se déclarer.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑,𝟗𝟏𝟑.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Les filles commencent à s'endormir. Elles tombent comme des mouches depuis que Tilly s'est retirée auprès de sa couchette. La célébration du retour de Sean les a grandement épuisées, après avoir autant bu, chanté, dansé, c'est compréhensible et elles ne sont d'ailleurs pas les seules. Abigail et le petit Jack se sont retirés de l'autre côté du camp ⸺du côté de la charrette de monsieur Pearson⸺. Il me semble que même le révérend, Molly et Dutch s'en sont allés. Plus grand monde ne rôde dans les parages à la recherche d'un partenaire de chant. Ils sont tous au lit.
Je crois que c'est mon jour de chance.
J'entends les voix de Pearson, Tonton et Arthur raisonner de là où je me trouve. Ils se trouvent autour du feu de camp, ils sont bien les seuls à tenir encore debout, même Sean s'est tut. De la musique flotte dans l'air, elle provient de la guitare de Javier.
J'esquisse un sourire rêveur à cette pensée, rapprochant mes mains de ma poitrine j'accoure auprès de la charrette de Pearson ⸺j'ai fait le tour de ma couchette partagée avec les filles jusqu'à l'entrée du camp, le feu qui sert à réchauffer nos repas et le lieu de travail de notre cuisinier⸺ je suis à la recherche d'une bière. Je sais qu'il y a des caisses un peu partout toutefois avec l'obscurité qui gagne l'endroit j'ai des difficultés à me repérer. Il m'est aussi contraignant d'éviter certains obstacles, notamment les tables et barils. Il me semble qu'il reste des bouteilles auprès de la tente de Dutch, si ni Karen ni Tonton n'ont pas tout vidé, il devrait en rester quelques-unes. Je fais donc le tour du camp à leur recherche.
L'humidité qui parfume les brindilles d'herbe me taquine les chevilles, elle laisse perler des gouttes d'eau le long de mon épiderme jusqu'à tâcher mes souliers. C'est assez inconfortable. Je suis chatouillée de toutes parts. J'accélère donc le pas. Passant devant les derniers hommes réveillés, je ne tarde pas à attirer leur attention.
Tonton se stoppe dans son monologue, il est le premier à me remarquer. Il crie mon prénom et me fait signe d'approcher.
« Approche, ne reste pas dans ton coin, ma petite, viens nous rejoindre ! »
Je me pince les lèvres et acquiesce. Mes mains se saisissent d'une bière tiède tandis que mon corps pivote.
« J'arrive, je viens. »
Arthur est assis sur le tronc d'arbre qui sert de banc, il est dos à moi. Quant à monsieur Pearson il se tient sur une caisse boisée à droite de Arthur et moi-même. Ils sont auprès du feu, profitant de sa luminosité et chaleur. Quant à Tonton et Javier ils nous font face, sous la tente. Tonton a pris place sur une chaise un peu plus vers monsieur Pearson, quant à Javier il fait face à Arthur, à même le sol. Sa guitare tient sur ses cuisses, de celle-ci s'échappe une agréable mélodie. Quant à ce que ces messieurs chantaient plus tôt, je ne préfère pas y repenser.
J'apporte ma bière à mes lèvres, histoire de me donner du courage j'en prends une gorgée et m'avance.
« Comment ça va ce soir ? » parle Arthur. « Pas trop dur ? »
Ma réponse se fait négative. Je parle tout en me rapprochant du feu.
« Outre le retour de Sean c'était plutôt calme aujourd'hui. La routine.. »
« C'est bien. Madame Grimshaw ne vous ménage pas, j'imagine ? »
« Ah, comme si c'était possible. » plaisanté-je. « Le jour où elle arrête de crier les poules auront des dents, tien. »
Ma remarque arrache un rire aux quatre hommes, j'en profite pour m'asseoir par terre. À côté de Javier.
« C'est bien que Sean soit de retour. Sa bonne humeur commençait à me manquer. »
« C'est vrai que sans lui c'était assez tendu. Il faut croire que ses conneries nous changent les idées. » renchérit Arthur.
« Il va nous en faire voir de toutes les couleurs, ça c'est moi qui vous le dit ! » s'exclame Tonton.
Javier ne joue plus très fort. À présent, une mélodie d'ambiance se balade dans l'air, de part sa légèreté elle a transformé l'atmosphère autrefois festive par quelque chose de plus calme. Elle rythme notre discussion sans pour autant nous désorienter. Je pense être la seule à avoir fait cette découverte, ou alors les hommes s'en fichent. Après tout la musique n'est qu'un moyen pour eux de chanter leurs musiques salaces à tout bout de champ.
Curieuse, je lui jette un coup d'œil.
Je suis assise sur sa gauche, les jambes recroquevillées sur le côté.
De mes deux mains, je tiens fermement ma bouteille, si elle n'avait pas été là j'aurais fini par me triturer mes doigts ou toucher mes cheveux toutes les cinq secondes. Plutôt, ici je joue avec l'extrémité ⸺là où se place la bouche⸺ et tente vigoureusement de m'occuper l'esprit.
J'ai des papillons dans le ventre.
Je crois que Arthur l'a remarqué.
Il me zieute accompagné d'un fin sourire aux lèvres, à l'instar d'une figure fraternelle il m'observe. Sans oublier de consommer sa propre bière. Ça fait longtemps qu'il m'a percée à jour, je ne parle pas de ce soir mais plutôt de ces derniers mois. Je suis consciente que je ne suis pas douée pour la discrétion, mon premier but n'est pas de passer inaperçue. À vrai dire c'est le dernier de mes soucis. Arthur me lance un clin d'œil auquel je réponds par un gloussement.
Sans attendre, Tonton nous interrompt.
« Qu'est-ce que vous avez tous les deux ? Vous faites des cachotteries, maintenant ? »
« Et de quoi je me mêle ? » s'emporte Arthur. « Va donc te rendre utile pour une fois et⸺ »
« Je suis utile ! C'est juste ma lombalgie qui m'handicape, si j'étais encore jeune tu peux être sûre qu'on serait sorti de ce pétrin depuis longtemps. »
« Mais bien sûr.. Tant que ça t'aide à dormir.. »
Je pouffe à nouveau.
Ma tête se tourne, je zieute Javier. Ses doigts s'attellent à poursuivre le fil de sa mélodie, quant à ses yeux.. Ils sont plongés dans les miens.
Je souris.
Il sourit.
Je rapproche mes jambes de ma poitrine, ma bière est rapidement laissée à l'abandon devant le feu; elle ne m'intéresse plus vraiment. Déposant ma joue contre mes genoux, je dévoue mon entière attention à Javier. Je.. Je ne⸺
Mon cœur est coincé dans ma gorge.
Mon estomac se fait lourd.
Qu'il est joli.. Je ne peux que m'agripper à mes mollets, les sourcils froncés.
« Comment⸺ Comment tu te portes ce soir ? »
Il touche quelques cordes. D'une lenteur enivrante, Javier les titille sans que, ne serait-ce qu'une fois, son regard ne se détourne du mien. Il ne m'observe pas avec malice. Il me regarde juste. Ça suffit amplement à me mettre dans tous mes états, j'attends qu'il réponde à ma question, en même temps, je combats l'envie de crier et gigoter.
Javier penche la tête.
« On a connu pire. »
« Tu n'es pas trop fatigué ? »
« Tu t'en fais pour moi ? Attention, je pourrais croire que tu as le béguin. » me taquine-t-il.
Mes yeux roulent au ciel.
« Ne te surestime pas, non plus.. C'est juste que Bill m'a parlé de cette histoire de bagarre au bar et puis tu n'es pas revenu au camp alors⸺ Je, je me demandais juste si ça allait... J'ai posé la même question à Arthur. Ne.. ne t'emballe pas. »
« Je m'emballe pas. »
Son rictus me crie le contraire.
Javier continue de jouer de ses doigts avec nonchalance, il fait mine que cette conversation ne lui fait aucun effet, il fait mine de ne rien remarquer pendant que ses doigts s'affairent à nous offrir un moment des plus agréable. Il a une telle aisance avec la musique, c'en est déroutant. Je déglutis à cela. Mes orteils se recroquevillent à l'intérieur de mes souliers. Mes pupilles le contemplent, je bois goulument la vue qu'il m'offre d'ici; son si joli visage, et sa tenue élégante. Il est parfaitement incrusté dans son environnement malgré l'aura luxueuse qui se dégage de lui.
Je suis dans l'incapacité de détourner le regard. Dès le moment où nos yeux se sont croisés j'ai été prise au piège.
Je ne peux pas le nier : c'est ce que je cherchais en m'asseyant auprès de lui. Être prise au piège sous lui, dévorée par ses pupilles aussi dévastatrices que le néant et charmée par le sourire taquin qui prend souvent place sur ses jolies lèvres froncées : c'est exactement ce que je désire. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. C'est la raison pour laquelle je ne le fuis pas, je pars sans cesse à sa recherche dans l'espoir qu'il m'accueille pour ensuite me perde.
Il m'en faut peu pour être comblée.
Lui, seulement lui.
Javier.
« Tu repars demain ? »
Il arque un sourcil.
« Curieuse ? »
« Non— oui. Je me posais la question... »
« Je pensais faire un tour à Valentine, la dernière fois je n'ai pas pu m'y attarder trop longtemps. Qui sait, peut-être que je trouverais un bon coup. »
« Tu as déjà fait beaucoup. Tu pourrais te reposer ? »
« Ça aussi tu l'as dit à Arthur ? »
Je suis gênée. Son commentaire me force à détourner le regard.
« Non.. c'était... C'était juste histoire de faire la conversation puis— je— »
« Je te taquine. » me coupe-t-il. « J'y ai pensé, mais je tiens pas en place ces derniers temps. J'ai envie de me rendre utile. Je vais voir où ça me mène. »
« Tu vas encore t'absenter alors.. »
« Peut-être. »
J'inspire profondément, ma joue reste collée à mes genoux. J'ai les poumons lourds, tout mon corps se retrouve endoloris alors que je me situe aussi proche de lui. Nos épaules sont à deux doigts de se toucher. J'en rêve.
Mon regard ne se détache pas du sien.
Je suis hypnotisée.
« Tu es sortie du camp depuis qu'on est arrivés ? »
« Arthur nous a accompagnées à Valentine il y a quelques jours. C'était amusant. J'ai beaucoup à faire ici sinon. »
« Tu aimerais y retourner ? »
« Où ça, Valentine ? Oh, oui ! » j'affirme, soudain enthousiaste. « Mais il me faudrait une bonne raison pour convaincre quelqu'un de m'y emmener. J'avais pensé à Arthur mais il fait beaucoup en ce moment. Il y a Bill aussi, mais il est trop bête, il va encore causer des problèmes. »
Javier dépose sa guitare entre Tonton et lui.
« Je suis même pas une option ? Ça me blesse. »
« Tu viens rarement au camp ces derniers jours. Je ne vais pas t'embêter avec ça... »
« M'embêter ? Oh, ma belle, c'est mal me connaître. »
Mon cœur s'emballe.
Je respire fort.
« Ce serait un honneur de pouvoir t'y emmener faire un tour. »
Sa bouche se fend en un sourire.
« Si ça t'intéresse, bien sûr. »
Quelle question, il est évident que je le suis. Ça doit se lire sur mon visage. J'implose.
« Tu as— tu as quelque chose à faire là-bas ? » je m'interroge.
« Pas grand chose. Mais je peux toujours trouver de quoi nous faire un peu d'argent, on fera d'une pierre deux coups. »
Javier extirpe une cigarette de sa poche, il l'enflamme avec son briquet et l'apporte ensuite à ses lèvres. Tout en expirant, il me zieute.
« Tu veux ? »
Une question me brûle la langue.
Lorsque Arthur m'a emmenée à Valentine, ça a été en compagnie de Tonton, Tilly, Mary-Beth et Karen. Au départ, il avait des courses à faire. Son escale là-bas n'avait rien en rapport avec nous.
Je sais que si je dois y aller avec Javier, et que nous revenons les mains vides Dutch s'emportera ⸺il est assez tendu depuis Blackwater⸺, il est impératif que tous les membres du gang se montrent utiles. Mais... Si je dois aller à Valentine avec lui, j'espère secrètement que ça ne sera pas pour travailler.. Si nous nous retrouvons tous les deux dans un tel endroit, j'ose espérer que nous ferons bien plus que défier la loi et nous montrer sournois. J'espère que personne ne se rajoutera. Pas de Sean, ni de Bill, aucune fille pour m'embarrasser, juste moi et lui. Nous deux..
Est-ce que c'est trop demander ?
« Tu as des plans alors ? »
Javier me dévisage.
« T'es bien curieuse ce soir, dis-moi. Tu tiens si peu en place ? »
« Je me disais— on... On pourrait— »
« On ? »
J'arque un sourcil.
« Quelqu'un d'autre vient ? »
Javier secoue la tête. Il esquisse un fin rictus taquin et prend une taffe de sa cigarette; il l'expire tout en me répondant.
« Je pense pas. Les filles en ont eu assez après votre dernière escale et le reste de la bande est occupée de son côté. Ce sera que toi et moi. »
Sans surprise, l'idée me ravit. Je suis plus qu'emballée à la pensée que nous allons nous retrouver seuls.
Plus de madame Grimshaw pour nous couper, plus de Micah pour faire des remarques stupides ⸺même si ça fait déjà quelques semaines qu'il a disparu⸺, plus de Tonton pour gâcher l'ambiance. Tant de fois, nous aurions pu avoir l'occasion de nous rapprocher, de devenir plus, mais à chaque fois le manque d'intimité au sein du camp nous a gênés. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est une chance unique. Elle est faite d'or : je refuse de la laisser passer. Le moment est idéal surtout après tout ce que nous venons de vivre, depuis Blackwater, les montagnes enneigées, je ne vois pas de meilleure occasion pour me confesser. Cette fois-ci, pas de Dutch pour nous interrompre, pas de Arthur pour rendre notre interaction gênante.
Je bats des cils un bref instant. Quant à Javier il attrape le cul de sa cigarette et le rapproche de ses lèvres. Il prend une profonde inspiration, l'expire : tout cela sans jamais me quitter du regard. Il m'observe d'un sérieux déconcertant.
Soudain, nous sommes interrompu.
« Eh, les deux fourbes, qu'est-ce que vous complotez ? »
C'est à nous que Tonton s'adresse.
« Ah, laisse les vieux fou, c'est pas tes oignons ! » peste Arthur.
« Tout ce qui se passe autour du feu est mes oignons, c'est mon sanctuaire. Alors, qu'est-ce que vous planifiez ? »
Tonton nous regarde, il balance ses yeux entre Javier et moi.
Il est tellement enthousiaste qu'il sourit grandement, ça ne fait que m'embarrasser davantage. Je détourne le regard malgré moi. Je regarde par dessus l'épaule d'Arthur, là où la tente de Dutch et Molly se trouve, ainsi je n'ai pas à faire face à leur expression curieuse.
Mes joues se creusent, je me mords l'intérieur de la bouche.
« En quoi ça te concerne, le vieux ? » réplique Javier. « Tu contribues à rien et tu voudrais qu'on te raconte nos vies ? La bonne blague. »
« Qu'est-ce que c'est sensé dire ? » s'indigne Tonton.
« Ça veut dire ce que ça veut dire, tien. »
« Non mais je rêve, décidément plus personne n'a de respect pour les malades.. »
« Malade ? La seule maladie que t'as c'est la fainéantise. » rétorque Arthur avec mesquinerie, il n'hésite d'ailleurs pas à ricaner.
« Et ma lombalgie alors, hein ? »
« C'est des conneries ! Tu trompes personne, vieux tas. »
Tonton marmonne dans sa barbe, ça m'arrache un sourire. Je les regarde à nouveau ⸺monsieur Pearson a disparu, il ne reste que nous quatre⸺, Arthur s'en va m'offrir un clin d'œil. Malgré ses quelques maladresses, il fait de son mieux pour m'aider. Je le remercierai plus tard, c'est certain. Les attaques qu'il lance à Tonton me mettent à l'aise, je ne me sens plus mise au pied du mur, toutefois, j'avoue ne plus avoir la force de me tourner vers Javier. Maintenant que notre bulle a été ⸺encore⸺ percée, j'ai comme l'impression que nous ne pourrons plus discuter, alors je me contente d'observer Arthur des étoiles dans les yeux.
Mes doigts triturent nerveusement le tissu de ma robe, je me sens nerveuse.
« Peu importe. » grommelle Tonton. « J'en ai assez entendu, je vais me coucher. »
« Tant mieux, une bonne nuit de sommeil te rendra plus aimable. » plaisante Arthur. « Va donc. »
J'en profite pour me lever.
Javier réagit immédiatement.
« Toi aussi ? » me questionne-t-il.
Tonton ne dort pas loin, il s'installe sur la seconde tente qui se trouve juste à côté du feu de camp. Elle n'est qu'à un petit mètre de nous, c'est là que le révérend s'est assoupi. Je le vois s'installer sur sa couchette et nous tourner le dos, pendant ce temps je dépose mes mains sur mon ventre, j'offre un sourire à Javier.
« Il faut bien que je sois en forme pour demain. Bonne nuit. »
« Oh— euh, ouais. »
Il se gratte la nuque.
« Bonne nuit. »
« Arthur, tu m'accompagnes ? » je demande.
Le concerné secoue la tête.
« Tu m'excuseras, je reste encore un peu avec Javier, on a des trucs à se dire. »
« D'accord, bonne nuit alors. »
« Bonne nuit, repose toi bien. » répond-t-il affectueusement.
Je ne peux pas m'empêcher de zieuter Javier. Il ne m'a toujours pas quittée du regard. Cependant, dès le moment il où je le remarque, je tourne aussitôt la tête, mes joues s'embrasent et mon estomac se recroqueville sur lui-même. Ah, j'ai chaud. J'ai mal à la poitrine. Mes mains se pressent sur mon bas-ventre tandis que j'entends Arthur pouffer. Nous sommes loin d'être discrets, je le savais déjà, mais le fait que nous soyons aussi évidents, même devant Arthur est plus humiliant que prévu.
Mes paumes se font moites.
« Je— Je vais y aller. »
Alors que je m'en vais, je reste sur un petit nuage. Je passe sur le côté de la tente de Dutch, dépasse la roulotte de Arthur, pour rejoindre ma couchette. Elle est aux côtés de celles des filles ⸺comme prévu, elles sont toutes endormies⸺. J'entends les voix de Javier et Arthur résonner, ils ne cessent de parler, accompagnés par le crépitement du feu.
Il fait frais, hormis les quelques lampes à huile éparpillées dans le camp, nous sommes plongés dans un noir complet. Je parle d'un noir si obscur que je n'en vois pas la fin. L'herbe à mes pieds n'est pas visible, je marche en faisant confiance à mon instinct, je ne sais pas ce qui traine par terre, j'avance juste. Tilly, Mary-Beth, Sadie, Karen, elles sont toutes les trois endormies. Il me tarde de les rejoindre. Nous sommes levées depuis très tôt ce matin; il nous a fallu recoudre des vêtements pour ensuite les nettoyer, aider à préparer les repas; se coucher tard n'aide pas. Demain, nous répéterons les mêmes actions, nous passerons la journée à coudre, laver, faire la vaisselle, pour nous coucher tout aussi tardivement. Rien que d'y penser me fait soupirer.
La vie de fugitif peut être frustrante.
Une fois suffisamment approchée de ma couche, je m'assieds dessus. Je remets ma chevelure en état puis passe mes mains sur mes bras, je les frotte vigoureusement.
Un sourire se pose sur mes lèvres.
J'apporte mes mains à ma poitrine, rêveuse, oui je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je suis encore toute chamboulée.
Mon interaction avec Javier me revient à l'esprit et j'ai comme l'impression de tomber dans un ravin : c'est violent, je ne peux m'accrocher nul part, ma logique m'abandonne. Je perd pied. Et alors que son image me revient à l'esprit, je ne peux me retenir de glousser.
L'intensité avec laquelle il m'a contemplée, sa voix; ses paroles mielleuses, j'en ai des frissons.
Mes doigts s'agrippent à ma chemise. Je me pince les lèvres et pose mes yeux sur la roulotte d'Arthur ⸺elle a été installé juste devant la notre, nous bloquant ainsi la vue sur le feu de camp⸺ j'ai beau l'examiner dans ses moindres détails, je ne parviens pas à me sortir Javier de la tête. Je repasse notre interaction dans mon esprit, le moindre geste, coup d'œil, ce qui me force à de nouveau glousser. Je secoue la tête et tape des pieds.
Je me retiens de crier, pas seulement de beugler, mais aussi d'exprimer à tout le camp que je l'aime. Je désire l'avoir pour moi toute seule, je n'ai même pas envie d'attendre qu'il m'emmène à Valentine. Je veux être avec lui, là maintenant tout de suite. J'en ai la poitrine serrée.
Dans un tel état, je ne me sens pas de dormir. Je ne fais que revivre notre conversation, j'interprète les moindres gestes qu'il a pu faire en ma présence. Je n'ai pas envie de l'oublier, ne serait-ce qu'une minute. J'ai envie de conserver le sentiment qu'il fait naître au sein de mon cœur. J'ai envie... J'ai envie de penser si fort à lui que son image en finisse gravée dans mon esprit. J'en viens à m'imaginer ce qui pourrait bien se passer si nous nous retrouvons seul à Valentine. Allons-nous nous comporter tels de jeunes mariés ? Nous tenir la main afin de ne pas nous séparer ? Va-t-il enfin me charmer proprement, alors ira-t-il me faire l'amour dans un hôtel, au coin de la rue ? Me dévoilera-t-il ses sentiments avant ou après m'avoir volé mon premier baiser ?
Je ne peux pas y échapper, ces questions me hantent. Toutes ces possibilités...
J'en ai la chair de poule.
Brusquement, j'apporte mes mains à mon visage. Je frotte vigoureusement mes joues.
Je ne devrais pas me laisser aller à de telles pensées, elles sont salaces, déplacées, Javier est un homme bon, je suis folle pour penser ainsi de lui. Nous imaginer dans de telles positions...
Des bruits de pas m'interrompent, je lève la tête.
Arthur pose son avant-bras contre sa roulette, il m'observe d'un œil taquin. Je sursaute. Son chapeau a disparu, il ne le porte plus.
« Eh, tu pourras penser à lui demain il va pas disparaître, pour l'instant repose-toi. Tu vas te rendre malade. »
J'étouffe un rire.
« Très bien Arthur. »
Il hoche la tête.
« Merci et bonne nuit. » murmuré-je.
« De même. »
Il se décale de sa roulotte et s'en va se coucher. Je l'entends faire, je vois aussi son ombre sur le sol, elle s'agrandit, se mouve avec aise jusqu'à ce qu'elle disparaisse lorsque Arthur s'allonge. Simultanément, je vide mes poumons.
Ses paroles me restent en tête. Je secoue enfin la tête. Doucement, mes mains descendent se poser sur mes cuisses, je contemple un bref instant le ciel étoilé qui nous surplombe puis les bois qui nous servent de cachette.
Il n'y a plus un bruit dans le camp, désormais. Je crois que tout le monde est parti se coucher. Plus de musique, de rires, de discussions enflammées. Il n'y a que ce sentiment de solitude qui m'emporte, pour autant, il n'est pas dérangeant. Il me fait du bien. Je me laisse donc tomber sur ma couchette et me tourne du côté de Karen. Je bats des cils, l'observe endormie de mon côté. Puis, sans attendre, je ferme mes yeux. J'obéis au conseil de Arthur et m'endort sans perdre de temps. Je me recroqueville sur moi-même.
J'ai encore le cœur qui bat à toute allure, l'esprit embrumé. L'image de Javier ainsi que le son de sa voix me restent en mémoire, je suis incapable de les fuir. Pour autant, ça ne me déplaît pas. Si je m'endors, c'est en pensant à lui que je le fais. Il me tarde de passer une nouvelle journée à ses côtés et qui sait, peut-être plus dans les jours à venir.
#javier escuella#red dead redemption 2#red dead redemption two#rdr2#javier escuella x you#javier escuella x reader#rdr
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Alain Delon et Carla Marlier dans “Mélodie en Sous-sol ” d'Henri Verneuil (1963) - adapté du roman “The Big Grab” de John Trinian (1960), août 2024.
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﹒ ◠ 𝔏𝔢 𝑹𝒆𝒒𝒖𝒊𝒆𝒎 𝒅𝒆𝒔 𝑵𝒐𝒕𝒆𝒔 𝑬́𝒕𝒆𝒊𝒏𝒕𝒆𝒔 ⊹ ﹒
Le silence pesait comme une malédiction ancienne.
D’habitude, Poudlard vibrait de vie, même dans la nuit la plus obscure. Les couloirs chuchotaient sous le pas pressé des élèves, les torches vacillaient sous les courants d’air invisibles, les portraits soupiraient et maugréaient, prisonniers de leurs cadres peints. Mais ce soir-là, tout s’était figé. La pluie battait contre les hautes fenêtres du château, dessinant des rivières translucides sur le verre, et l’orage, en colère, déchirait le ciel de ses serres de lumière. Assise sur le rebord d’une fenêtre, Lilith Rosalind Burton Wheeler serrait son manteau autour d’elle. L’absence de bruit l’oppressait. Pas un murmure, pas un froissement d’étoffe, pas un soupir de vie. D’ordinaire, même dans le calme, elle pouvait sentir la présence des autres, leurs âmes entremêlées à l’architecture même du château. Mais cette nuit-là, il n’y avait rien. Un néant oppressant, comme si les murs eux-mêmes s’étaient vidés de leur essence.
Puis elle la vit.
Une ombre fugace, flottant entre les colonnes de pierre, glissant sur le sol sans l’effleurer. Elle ne fit aucun bruit, mais Lilith perçut sa présence avant même que son regard ne croise la pâleur translucide de son visage.
Myrtle.
Elle dérivait, spectrale, sa robe trempée d’une eau invisible, ses cheveux plaqués sur son front par une éternelle humidité. Ses grands yeux éteints croisèrent ceux de Lilith, et dans ce regard, il y avait une tristesse trop lourde, trop vieille, une mélodie de solitude suspendue entre les âges.
« 𝑇𝑢 𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒, 𝑡𝑜𝑖 𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖... »
Sa voix n’était qu’un murmure, une plainte glacée qui se dissolvait dans l’air.
Lilith ne répondit pas immédiatement. Il n’y avait rien à répondre à une âme qui hurlait son isolement depuis des décennies. Mais elle baissa lentement les yeux sur son sac de velours noir, là où reposait son précieux clavecin miniature. Ses doigts caressèrent la surface lisse du bois, hésitants.
Elle se leva.
Ses pas résonnèrent dans les couloirs déserts, seuls bruits vivants dans cet univers pétrifié. Chaque pierre semblait l’observer, chaque ombre frémir
sur son passage. Myrtle la suivit en silence, flottant juste derrière elle, un écho de l’au-delà accroché à ses pas.
Les grandes portes de la Grande Salle grinçèrent lorsqu’elle les poussa. L’immensité de la pièce s’ouvrit devant elle, vide, abandonnée aux ténèbres. Seules les hautes fenêtres, frappées par la pluie, laissaient entrer une lueur lunaire mourante.
Au centre, le piano à queue noir, immense et solennel, l’attendait. Lilith avança, ses pas absorbés par la pierre. Elle tendit les mains et effleura le bois froid de l’instrument. Un frisson remonta le long de son échine.
Puis, elle s’assit.
Elle inspira profondément, ferma les yeux un instant. L’obscurité autour d’elle sembla se refermer, l’enserrer comme un linceul.
Alors, elle joua. Les premières notes naquirent du silence, fragiles, vacillantes comme des flammes sous le vent. Un frémissement parcourut l’air, presque imperceptible. Puis la musique s’éleva, gagnant en force, et avec elle, la magie. Les notes ne restèrent pas sagement prisonnières du piano. Elles s’envolèrent. Littéralement. De petits éclats de lumière bleutée jaillirent des touches d’ivoire, se détachant de la mélodie pour flotter dans l’air. Elles tournaient, légères comme des lucioles, laissant derrière elles une traînée argentée. Chaque note se transformait en une lueur vivante, une essence sonore arrachée au monde matériel. Dans les couloirs, les portraits se réveillèrent.
Les sorciers figés depuis des siècles dans la peinture ouvrirent des yeux surpris. D’abord hésitants, ils se levèrent, s’étirèrent, et peu à peu, ils commencèrent à danser. Lord Percival, vêtu de son pourpoint du XVIIe siècle, s’inclina devant Dame Etheldreda, qui lui accorda une révérence gracieuse. Un cavalier en armure fit tournoyer une dame en robe de velours. Plus loin, un groupe d’élèves de Poudlard, datant d’une autre époque, éclata de rire en se joignant à la danse.
Les escaliers mouvants se figèrent, comme figés par l’enchantement. Les ombres qui se tapissaient dans les coins s’effacèrent sous la lumière des notes flottantes. Le château lui-même semblait écouter.
Et Myrtle, suspendue dans l’air, les yeux écarquillés, observait ce miracle.
Lilith continua de jouer, son regard brillant d’une étrange lueur. La musique n’était plus seulement un son, elle était une matière, une force, un enchantement tissé d’harmonies et de souvenirs.
Poudlard se réveillait.
Et pour la première fois depuis des décennies, Myrtle ne pleurait pas.
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REQUIEM POUR UN FAUVE
Quand les Français pleurent Johnny, Bébel et, désormais, Alain Delon, ils pleurent une France révolue. Je me compte parmi ces Français puisque Delon a été l’icône de ces Trente Glorieuses illusoires qui accouchèrent d’un cauchemar dans lequel nous évoluons en attendant une catastrophe qui est déjà là. Delon a imprimé notre imaginaire et s’est identifié à la France jusqu’à mourir avec elle…
Chacun a son Delon. Moi, c’est celui des années 50 et 60, Plein Soleil, Mélodie en sous-sol, les Fauves, La Piscine et, plus tard, le chef d’œuvre Mort d’un pourri. Jamais aimé le cinéma de Melville et ses parodies sinistres de films US.
Avant de se prendre au sérieux et de se concevoir comme un « monument », il fut ce jeune loup décharné et magnifique auquel nous rêvions de ressembler. Il était une sorte James Dean français, rebelle sans cause toujours, personnage de Drieu la Rochelle sans le savoir, même si le Feu Follet échut à son ami Maurice Ronnet.
Laissons aux charognards le soin prochain de dépecer sa mémoire. Moi, pour compter deux amis de mon entourage qui eurent à le bien connaitre, je me suis forgé une idée lointaine du personnage, à la fois grand seigneur et salaud impardonnable. Jamais de demi-mesure…
Mon Delon, celui qui nous est commun sans doute, c’est cet homme solitaire, le misanthrope qui préférait les animaux aux êtres humains, l’ami indéfectible de Jean Marie Le Pen et le rebelle qui posait fièrement aux côtés de Léon Degrelle. Ce n’est pas tout mais ce n’est déjà pas mal…
Christian Rol
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Any Number Can Win (Mélodie en sous-sol) (The Big Snatch) (1963) Henri Verneuil
June 10th 2023
#any number can win#melodie en sous-sol#the big snatch#1963#henri verneuil#jean gabin#alain delon#maurice biraud#carla marlier#viviane romance#jose luis de vilallonga#anyone can win#big grab
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Alain Delon Mélodie en sous-sol (Any Number Can Win) Dir: Henri Verneuil
#<3#mélodie en sous sol#henri verneuil#alain delon#forever love#mon homme préféré#zekial marko#any number can win#my pic#my edit
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Mélodies en Sous-Sols - POSITION PARALLÈLE
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19 juin
de retour dans mon lit. il m’a répondu cet après-midi dans le train, il m’a dit de lui dire quand je revenais comme ça on pourra remettre ça, et malgré sa non démonstration de preuves, ç’a rouvert une petite fenêtre d’espoir dans ma tête. j’arrive pas à concevoir l’idée qu’il soit pas tombé sous mon charme. ce soir en allant promener le chien avec maman je lui ai tout raconté, ce qui a un peu remis les choses en perspective parce que bon, ça arrive, sauf que là ça fait la deuxième fois que ça m’arrive en cinq mois. je lui ai raconté qu’il m’avait chanté ma chanson sur rebeka warrior et elle m’a dit que ça lui plaisait peut être pas que j’aime les filles aussi, comme si on était en 1950. il m’a littéralement chanté rebeka rebeka, pas en entier, juste le début, mais il se rappelait des paroles et de la mélodie et il se rappelait qu’on voyait pas mes mains dans la vidéo. et il est sensé ne pas avoir de crush sur moi??
ce matin pendant que je me plaignais de r. au téléphone assise sur le rebord de la baignoire devant la machine à laver, un type de la coloc du dessus est rentré dans la salle de bain et puis il m’a vue et il est ressorti aussi sec en s’excusant et tout d’un coup je me suis sentie terriblement normale, assise sur le rebord de cette baignoire un peu cradasse, en train de faire ma machine avec la fenêtre grande ouverte tout en téléphonant à ma soeur pour me plaindre des garçons. il me manquait plus qu’une cigarette à la main pour que ça fasse comme un film des années 90 avec parker posey ou winona ryder. je l’ai recroisé plus tard alors qu’il sortait de sa chambre et j’ai commencé à m’imaginer qu’il avait tout entendu depuis le début: mes conversations au téléphone avec m., mes monologues pour me calmer, mes chansons inventées pour me rassurer, mes insultes contre mon téléphone, mes soupirs, toutes les fois où j’ai jeté mon téléphone sur le lit, mes respirations profondes à la fenêtre sensées me calmer, le bruit de mon stylo sur le papier de mon journal qui gratte qui gratte qui gratte. sans oublier l’intégralité de la saison 1 de the ultimatum queer edition.
20 juin
je lui ai écrit cet après-midi à 17h18 assise sur le bord de mon lit, je lui ai dit que j’avais crushé sur lui et puis je passe à la photo du sac poubelle rose surmonté du sac à crottes vert menthe pour dédramatiser/faire diversion, je sais pas trop. je me répétais en boucle une chanson inventée qui disait what’s the worst that could happen, the worst already happened, pour garder les pieds au sol. the worst being la journée de dimanche quand mes bras et mes jambes pesaient une tonne et que je me suis retrouvée à lire des listes de signes indiquant qu’un premier date s’est bien passé (je les avais tous cochés sauf le rapprochement physique). ça peut pas être pire que dimanche. même s’il me répond qu’il m’aime pas. je risque de passer une grosse nuit de merde dans le flixbus pour berlin mais tant pis j’avais pas le choix, j’étais obligée de lui dire.
23 juin
on est vendredi et la brique dans mon ventre qui me plombe le corps et le tire vers le bas est toujours là. il m’a toujours pas répondu mais il a liké ma story ce matin et j’ai demandé à n. what does it MEAN parce que j’imagine toujours qu’elle a réponse à tout mais elle a juste dit i don’t know but it’s so mean!! elle me dit de lui écrire hey i don’t do subtext, mais elle a une façon tellement différente de communiquer avec les garçons que moi, et puis j’ai l’impression que ce que j’avais avec r. était une petite bulle spéciale, beaucoup plus spéciale que ses flirts à elle, comme à l’époque où je pensais que ce que j’avais avec a. était beaucoup plus spécial que ce que f. avait avec sa copine. tout doit toujours être spécial avec moi, je suis spéciale et mes relations doivent être spéciales comme moi. et par spéciale, je veux dire mieux évidemment. plus vrai, plus intense, plus profond, plus intéressant, plus important. si j’étais pas scorpion ascendant lion il faudrait l’inventer. c’est moi qui ai inventé la constellation du scorpion et mes pieds flottent loin, très loin au dessus de la terre, ils gravitent sur antares, ma vraie maison, là où la réalité est fabriquée très, très loin de la surface.
dans la nuit de mercredi à jeudi mes pieds touchaient les pieds d’un mec qui sortait de prison au milieu du couloir du flixbus, alors que j’essayais de dormir recroquevillée sur mes deux sièges, la tête sur mon sweat en guise de coussin, après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps contre la vitre. avant de partir il m’a lancé un long coup d’oeil sur le parking et j’étais tellement désespérée que j’étais pas complètement contre une petite romance avec lui, en théorie, pas en pratique, il faut pas exagérer non plus. quand on a passé la frontière j’ai été aveuglée par des énormes flash sur le côté de la route et la police est montée dans le bus d’une manière un peu violente pour vérifier les papiers, ils ont fait sortir mon partenaire de romance hypothétique parce qu’il trouvait pas le papier qui lui donnait l’autorisation de voyager ou je sais pas quoi et ça a duré des heures et je commençais un peu à m’inquiéter.
en attendant je suis encore allongée sur le lit de quelqu’un d’autre à me morfondre sur r. au lieu de sortir, mais hier j’étais dehors et quand on est rentrées dans une librairie qui passait rihanna ça m’a fait penser à sa soeur et j’ai failli m’écrouler de chagrin sur le parquet en repensant au moment où on avait parlé d’elle et que je me sentais déjà pratiquement comme un membre de sa famille, adoubée par sa soeur et tout. j’ai tout le temps envie de prendre des trucs en photo pour les lui envoyer mais je peux pas, je dois garder un semblant de dignité dans cette affaire. j’ai très envie de me remettre à faire des diptyques aussi depuis qu’il m’a dit que mes photos étaient très jolies. quand il m’a présentée à son amie neptune à la soirée il a dit je te présente lara, elle est poétesse, et puis plus tard il m’a demandé si ça m’avait pas dérangée qu’il me présente comme poète et j’ai dit non pas du tout, je vais même t’engager comme agent. la deuxième fois il m’a présentée comme son amie. lara, une amie, et puis quand son amie flutiste m’a demandé si elle pouvait me lire quelque part j’ai dit qu’il fallait venir à mes lectures et il a ajouté qu’on pouvait lire des trucs sur ig aussi, déjà en train de faire son travail d’agent. hier pendant que j’attendais n. qui nous prenait des trucs orientaux au halloumi assise à une table en bois sur le trottoir de kreuzberg je ruminais ma mélancolie en pensant à la pâtisserie orientale où j’ai dit que j’avais envie de manger des gâteaux qui ressemblaient à un anus et puis il m’a payé mon burek et il avait l’air tellement fier de savoir que ça s’appelait un burek et j’ai dit tu m’enverras la facture en rigolant parce que bon ça faisait le deuxième truc qu’il me payait un truc quand même.
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L’horloge du printemps
Ce troisième dimanche de mars était pluvieux. Hortense déambulait dans les rues depuis presque une heure. Elle aimait marcher sous la pluie, munie de ses bottes et de son ciré mauve. Elle possédait plus d’une centaine de parapluies, qu’elle utilisait selon les saisons dans l'année.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme trébucha soudain sur le trottoir. Elle n’avait pas remarqué l’objet qui traînait au sol. Il s’agissait d’une horloge. Celle-ci ne semblait pas de première jeunesse, mais était impeccablement conservée. Son bois était léger et sculpté de fleurs délicates. Hortense jeta un œil autour d’elle et décida de récupérer ce petit trésor abandonné. De retour chez elle, elle lui trouva une place privilégiée dans le salon. L’horloge eut d’abord le comportement que l’on attendait d’elle : parcourir en tic-tac les secondes, les minutes et les heures. Mais cette attitude exemplaire fut de courte durée.
Au milieu de la nuit, une mélodie tira brutalement Hortense de son sommeil. Elle se précipita dans le salon et vit l’horloge trembler. Les aiguilles tournaient dans une danse folle. Hortense avait beau la manipuler dans tous les sens, elle ne parvenait pas à la faire taire. Quelque chose remua soudain à l’intérieur. Toc toc toc. Hortense toqua sur le cadran et tendit l’oreille. Il n’y eut aucune réponse, mais cela fit cesser la mélodie. Soulagée, la jeune femme reposa délicatement l’horloge et s’empressa de retrouver son lit.
Le soleil venait à peine de se lever lorsque la musique résonna à nouveau dans le salon. Les cheveux en bataille, Hortense quitta sa chambre en trombe pour décrocher une nouvelle fois l’horloge.
— Dehors ! S'exclama-t-elle en sortant de chez elle.
Son sommeil était bien trop précieux pour être perturbé par ce vieil objet. La jeune femme traversa son jardin en grelottant. Dans la précipitation, elle était sortie pieds nus. Elle déposa l’horloge dans son vieux cabanon, là où elle ne l’entendrait plus. Elle verrouilla la porte et fit demi-tour vers sa maison. C’est alors qu’elle fit face à un homme, planté au milieu de son jardin. Il portait un long manteau qui couvrait son corps et le haut de son visage. Il était si grand que son ombre occultait toute la lumière. Depuis combien de temps était-il là ? Et comment était-il arrivé ? Hortense n’avait rien entendu et son jardin était inaccessible depuis la rue.
— Qui… Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle du bout des lèvres.
— Cet objet m’appartient, répondit-il d’une voix froide.
Hortense parvenait mal à distinguer le visage de l’homme, caché sous un épais tissu.
— J’ai besoin de cet objet, insista-t-il.
Sans se retourner, Hortense fit marche arrière et rouvrit la porte du cabanon. Elle attrapa l’horloge et la déposa par terre. Elle ne voulait pas s’approcher de cet inconnu qui l’effrayait. Celui-ci s’avança lentement pour la ramasser. Sa démarche spectrale lui donnait l’air de flotter.
— “Ostara”, murmura-t-il en saisissant l’objet.
Après un court silence, l’homme se mit à fredonner la mélodie de l’horloge. Aussitôt, le cadran s’ouvrit, délivrant un magnifique oiseau. Hortense fut stupéfaite en observant ses ailes. Sur chacune d’elles étaient dessinés un croissant de lune et un soleil.
L’homme tenait ce qu’il était venu chercher. Il salua gracieusement la jeune femme. Avant de partir, il tendit une main vers elle.
— Pour vous remercier, murmura-t-il.
D’un geste de la main, il appela l’oiseau à survoler le jardin tout entier. La végétation endormie depuis l’hiver se ranima en retrouvant ses couleurs vives. Les fleurs se multipliaient et les arbres s’étiraient.
L’homme et l’oiseau disparurent en un battement de cils. Hortense ne sut jamais pourquoi elle avait trouvé cette mystérieuse horloge, abandonnée dans la rue. Mais ce dont elle était sûre, c'est qu’elle avait eu le privilège de rencontrer le Printemps, en personne.
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Le saxophone pend comme un murmure,
et l’air est lourd de sueur et de vin.
Les notes du piano trébuchent vers le haut,
grimpant à travers la brume des corps,
dans la spirale de la fumée
et les rires qui montent comme de la vapeur.
Je trouve mon souffle,
bas et stable,
puis je le verse dans le cuivre.
La première note courbe comme la Seine,
lente et tranchante,
se frayant un chemin dans la pièce
où les ombres se penchent plus près.
Les murs vibrent de sons,
d’échos humides de quelque chose de vivant.
Les visages nagent dans une lumière ambrée—
yeux mi-clos, bouches ouvertes comme des questions,
mains tapant un verre ou une cuisse
au rythme invisible mais palpable.
La ville bourdonne au-dessus,
son battement de cœur lointain, étouffé par la pierre.
Mais ici,
où le plafond est bas et sourit largement,
nous parlons en jazz.
Chaque accord brisé, chaque riff douloureux,
une confession qui déborde.
Un homme hoche la tête dans un coin,
ses yeux lourds comme s’il mémorisait
la façon dont les notes frémissent.
Une femme rit trop fort,
le son s’accrochant à ma mélodie
comme du sirop sur les doigts.
Je joue jusqu’à ce que la salle se penche en avant,
jusqu’à ce que le rythme enlace leurs côtes
et leur rende leur souffle.
La ville peut attendre.
Là-haut, les rues sont chaos,
mais ici,
nous sommes ivres de sons,
de Paris à l’envers.
Quand la dernière note s’échappe,
je la laisse derrière,
pour vibrer dans les fissures de ce sous-sol,
dans les os de quiconque a écouté.
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Je suis ce coffre orné de pierres précieuses dont personne ne détient la clé,les émeraudes et les rubis étincelants aveuglent les profanes.
Les pilleurs s'épuisent à vouloir forcer ma serrure, je reste hermétique a leurs vains efforts et leurs dépouilles jonchent le sol de mon mystère.
Bien à l'abri dans son écrin mon âme repose, bercée de poétique mélancolie, inatteignable, inaccessible...
jusqu'au jour où vint l'oiseau bleu, j'entendis alors son chant pur au travers des parois de ma prison dorée , chaque soir et toute la nuit l'oiseau bleu venait se poser près de moi et chantait pour mon âme qui s'y était réfugiée...
Méfiante mais séduite par sa mélodie, j'attendais et espérais chaque soir l'oiseau bleu, ce dernier, chaque nuit, s'approchait de plus en plus près...
jusqu'à une nuit de pleine lune où ses ailes vinrent effleurer délicatement le cadenas de ma cassette...
Le métal froid tressaillit alors sous le souffle de ce battement d'ailes, il se déverouilla soudain...
l'oiseau bleu avec une grâce et une patience infinie avait réussi à libérer mon âme ,elle s'envolait avec lui vers les étoiles,libre et sereine.
L' oiseau bleu était la clé...
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"Pandore" - John William Waterhouse. 1896
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“Mélodie en Sous-sol ” d'Henri Verneuil (1963) - adapté du roman “The Big Grab” de John Trinian (1960), août 2024.
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