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Alain Delon Mélodie en sous-sol (Any Number Can Win) Dir: Henri Verneuil
#<3#mélodie en sous-sol#henri verneuil#alain delon#forever love#mon homme préféré#my pic#my edit#i miss you#mon amour mon amour#any number can win#zekial marko
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Alain Delon dans "Mélodie en sous-sol" de Henri Verneuil en 1963( vía gettyimages_
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Le ciné-club du samedi : Mélodie en Sous sol d'Henri Verneuil 1963
Ce film culte, réalisé par Henri Verneuil, met en scène un duo mythique du cinéma français : Jean Gabin et Alain Delon. Il est considéré comme un classique du genre et a marqué toute une génération de cinéphiles. Il met en scène une rencontre explosive entre Jean Gabin, figure emblématique du cinéma français, et Alain Delon, jeune loup ambitieux. Cette confrontation entre deux générations…
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" Camp Fire "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Javier Escuella
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Après des festivités enflammées, le camp se repose et laisse place à une atmosphère plus calme. Aux yeux d'une certaine demoiselle, c'est le moment idéal pour se rapprocher du garçon dont elle est éprise. Ainsi, elle espère pouvoir passer un peu plus de temps avec lui et peut-être enfin se déclarer.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑,𝟗𝟏𝟑.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
Les filles commencent à s'endormir. Elles tombent comme des mouches depuis que Tilly s'est retirée auprès de sa couchette. La célébration du retour de Sean les a grandement épuisées, après avoir autant bu, chanté, dansé, c'est compréhensible et elles ne sont d'ailleurs pas les seules. Abigail et le petit Jack se sont retirés de l'autre côté du camp ⸺du côté de la charrette de monsieur Pearson⸺. Il me semble que même le révérend, Molly et Dutch s'en sont allés. Plus grand monde ne rôde dans les parages à la recherche d'un partenaire de chant. Ils sont tous au lit.
Je crois que c'est mon jour de chance.
J'entends les voix de Pearson, Tonton et Arthur raisonner de là où je me trouve. Ils se trouvent autour du feu de camp, ils sont bien les seuls à tenir encore debout, même Sean s'est tut. De la musique flotte dans l'air, elle provient de la guitare de Javier.
J'esquisse un sourire rêveur à cette pensée, rapprochant mes mains de ma poitrine j'accoure auprès de la charrette de Pearson ⸺j'ai fait le tour de ma couchette partagée avec les filles jusqu'à l'entrée du camp, le feu qui sert à réchauffer nos repas et le lieu de travail de notre cuisinier⸺ je suis à la recherche d'une bière. Je sais qu'il y a des caisses un peu partout toutefois avec l'obscurité qui gagne l'endroit j'ai des difficultés à me repérer. Il m'est aussi contraignant d'éviter certains obstacles, notamment les tables et barils. Il me semble qu'il reste des bouteilles auprès de la tente de Dutch, si ni Karen ni Tonton n'ont pas tout vidé, il devrait en rester quelques-unes. Je fais donc le tour du camp à leur recherche.
L'humidité qui parfume les brindilles d'herbe me taquine les chevilles, elle laisse perler des gouttes d'eau le long de mon épiderme jusqu'à tâcher mes souliers. C'est assez inconfortable. Je suis chatouillée de toutes parts. J'accélère donc le pas. Passant devant les derniers hommes réveillés, je ne tarde pas à attirer leur attention.
Tonton se stoppe dans son monologue, il est le premier à me remarquer. Il crie mon prénom et me fait signe d'approcher.
« Approche, ne reste pas dans ton coin, ma petite, viens nous rejoindre ! »
Je me pince les lèvres et acquiesce. Mes mains se saisissent d'une bière tiède tandis que mon corps pivote.
« J'arrive, je viens. »
Arthur est assis sur le tronc d'arbre qui sert de banc, il est dos à moi. Quant à monsieur Pearson il se tient sur une caisse boisée à droite de Arthur et moi-même. Ils sont auprès du feu, profitant de sa luminosité et chaleur. Quant à Tonton et Javier ils nous font face, sous la tente. Tonton a pris place sur une chaise un peu plus vers monsieur Pearson, quant à Javier il fait face à Arthur, à même le sol. Sa guitare tient sur ses cuisses, de celle-ci s'échappe une agréable mélodie. Quant à ce que ces messieurs chantaient plus tôt, je ne préfère pas y repenser.
J'apporte ma bière à mes lèvres, histoire de me donner du courage j'en prends une gorgée et m'avance.
« Comment ça va ce soir ? » parle Arthur. « Pas trop dur ? »
Ma réponse se fait négative. Je parle tout en me rapprochant du feu.
« Outre le retour de Sean c'était plutôt calme aujourd'hui. La routine.. »
« C'est bien. Madame Grimshaw ne vous ménage pas, j'imagine ? »
« Ah, comme si c'était possible. » plaisanté-je. « Le jour où elle arrête de crier les poules auront des dents, tien. »
Ma remarque arrache un rire aux quatre hommes, j'en profite pour m'asseoir par terre. À côté de Javier.
« C'est bien que Sean soit de retour. Sa bonne humeur commençait à me manquer. »
« C'est vrai que sans lui c'était assez tendu. Il faut croire que ses conneries nous changent les idées. » renchérit Arthur.
« Il va nous en faire voir de toutes les couleurs, ça c'est moi qui vous le dit ! » s'exclame Tonton.
Javier ne joue plus très fort. À présent, une mélodie d'ambiance se balade dans l'air, de part sa légèreté elle a transformé l'atmosphère autrefois festive par quelque chose de plus calme. Elle rythme notre discussion sans pour autant nous désorienter. Je pense être la seule à avoir fait cette découverte, ou alors les hommes s'en fichent. Après tout la musique n'est qu'un moyen pour eux de chanter leurs musiques salaces à tout bout de champ.
Curieuse, je lui jette un coup d'œil.
Je suis assise sur sa gauche, les jambes recroquevillées sur le côté.
De mes deux mains, je tiens fermement ma bouteille, si elle n'avait pas été là j'aurais fini par me triturer mes doigts ou toucher mes cheveux toutes les cinq secondes. Plutôt, ici je joue avec l'extrémité ⸺là où se place la bouche⸺ et tente vigoureusement de m'occuper l'esprit.
J'ai des papillons dans le ventre.
Je crois que Arthur l'a remarqué.
Il me zieute accompagné d'un fin sourire aux lèvres, à l'instar d'une figure fraternelle il m'observe. Sans oublier de consommer sa propre bière. Ça fait longtemps qu'il m'a percée à jour, je ne parle pas de ce soir mais plutôt de ces derniers mois. Je suis consciente que je ne suis pas douée pour la discrétion, mon premier but n'est pas de passer inaperçue. À vrai dire c'est le dernier de mes soucis. Arthur me lance un clin d'œil auquel je réponds par un gloussement.
Sans attendre, Tonton nous interrompt.
« Qu'est-ce que vous avez tous les deux ? Vous faites des cachotteries, maintenant ? »
« Et de quoi je me mêle ? » s'emporte Arthur. « Va donc te rendre utile pour une fois et⸺ »
« Je suis utile ! C'est juste ma lombalgie qui m'handicape, si j'étais encore jeune tu peux être sûre qu'on serait sorti de ce pétrin depuis longtemps. »
« Mais bien sûr.. Tant que ça t'aide à dormir.. »
Je pouffe à nouveau.
Ma tête se tourne, je zieute Javier. Ses doigts s'attellent à poursuivre le fil de sa mélodie, quant à ses yeux.. Ils sont plongés dans les miens.
Je souris.
Il sourit.
Je rapproche mes jambes de ma poitrine, ma bière est rapidement laissée à l'abandon devant le feu; elle ne m'intéresse plus vraiment. Déposant ma joue contre mes genoux, je dévoue mon entière attention à Javier. Je.. Je ne⸺
Mon cœur est coincé dans ma gorge.
Mon estomac se fait lourd.
Qu'il est joli.. Je ne peux que m'agripper à mes mollets, les sourcils froncés.
« Comment⸺ Comment tu te portes ce soir ? »
Il touche quelques cordes. D'une lenteur enivrante, Javier les titille sans que, ne serait-ce qu'une fois, son regard ne se détourne du mien. Il ne m'observe pas avec malice. Il me regarde juste. Ça suffit amplement à me mettre dans tous mes états, j'attends qu'il réponde à ma question, en même temps, je combats l'envie de crier et gigoter.
Javier penche la tête.
« On a connu pire. »
« Tu n'es pas trop fatigué ? »
« Tu t'en fais pour moi ? Attention, je pourrais croire que tu as le béguin. » me taquine-t-il.
Mes yeux roulent au ciel.
« Ne te surestime pas, non plus.. C'est juste que Bill m'a parlé de cette histoire de bagarre au bar et puis tu n'es pas revenu au camp alors⸺ Je, je me demandais juste si ça allait... J'ai posé la même question à Arthur. Ne.. ne t'emballe pas. »
« Je m'emballe pas. »
Son rictus me crie le contraire.
Javier continue de jouer de ses doigts avec nonchalance, il fait mine que cette conversation ne lui fait aucun effet, il fait mine de ne rien remarquer pendant que ses doigts s'affairent à nous offrir un moment des plus agréable. Il a une telle aisance avec la musique, c'en est déroutant. Je déglutis à cela. Mes orteils se recroquevillent à l'intérieur de mes souliers. Mes pupilles le contemplent, je bois goulument la vue qu'il m'offre d'ici; son si joli visage, et sa tenue élégante. Il est parfaitement incrusté dans son environnement malgré l'aura luxueuse qui se dégage de lui.
Je suis dans l'incapacité de détourner le regard. Dès le moment où nos yeux se sont croisés j'ai été prise au piège.
Je ne peux pas le nier : c'est ce que je cherchais en m'asseyant auprès de lui. Être prise au piège sous lui, dévorée par ses pupilles aussi dévastatrices que le néant et charmée par le sourire taquin qui prend souvent place sur ses jolies lèvres froncées : c'est exactement ce que je désire. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. C'est la raison pour laquelle je ne le fuis pas, je pars sans cesse à sa recherche dans l'espoir qu'il m'accueille pour ensuite me perde.
Il m'en faut peu pour être comblée.
Lui, seulement lui.
Javier.
« Tu repars demain ? »
Il arque un sourcil.
« Curieuse ? »
« Non— oui. Je me posais la question... »
« Je pensais faire un tour à Valentine, la dernière fois je n'ai pas pu m'y attarder trop longtemps. Qui sait, peut-être que je trouverais un bon coup. »
« Tu as déjà fait beaucoup. Tu pourrais te reposer ? »
« Ça aussi tu l'as dit à Arthur ? »
Je suis gênée. Son commentaire me force à détourner le regard.
« Non.. c'était... C'était juste histoire de faire la conversation puis— je— »
« Je te taquine. » me coupe-t-il. « J'y ai pensé, mais je tiens pas en place ces derniers temps. J'ai envie de me rendre utile. Je vais voir où ça me mène. »
« Tu vas encore t'absenter alors.. »
« Peut-être. »
J'inspire profondément, ma joue reste collée à mes genoux. J'ai les poumons lourds, tout mon corps se retrouve endoloris alors que je me situe aussi proche de lui. Nos épaules sont à deux doigts de se toucher. J'en rêve.
Mon regard ne se détache pas du sien.
Je suis hypnotisée.
« Tu es sortie du camp depuis qu'on est arrivés ? »
« Arthur nous a accompagnées à Valentine il y a quelques jours. C'était amusant. J'ai beaucoup à faire ici sinon. »
« Tu aimerais y retourner ? »
« Où ça, Valentine ? Oh, oui ! » j'affirme, soudain enthousiaste. « Mais il me faudrait une bonne raison pour convaincre quelqu'un de m'y emmener. J'avais pensé à Arthur mais il fait beaucoup en ce moment. Il y a Bill aussi, mais il est trop bête, il va encore causer des problèmes. »
Javier dépose sa guitare entre Tonton et lui.
« Je suis même pas une option ? Ça me blesse. »
« Tu viens rarement au camp ces derniers jours. Je ne vais pas t'embêter avec ça... »
« M'embêter ? Oh, ma belle, c'est mal me connaître. »
Mon cœur s'emballe.
Je respire fort.
« Ce serait un honneur de pouvoir t'y emmener faire un tour. »
Sa bouche se fend en un sourire.
« Si ça t'intéresse, bien sûr. »
Quelle question, il est évident que je le suis. Ça doit se lire sur mon visage. J'implose.
« Tu as— tu as quelque chose à faire là-bas ? » je m'interroge.
« Pas grand chose. Mais je peux toujours trouver de quoi nous faire un peu d'argent, on fera d'une pierre deux coups. »
Javier extirpe une cigarette de sa poche, il l'enflamme avec son briquet et l'apporte ensuite à ses lèvres. Tout en expirant, il me zieute.
« Tu veux ? »
Une question me brûle la langue.
Lorsque Arthur m'a emmenée à Valentine, ça a été en compagnie de Tonton, Tilly, Mary-Beth et Karen. Au départ, il avait des courses à faire. Son escale là-bas n'avait rien en rapport avec nous.
Je sais que si je dois y aller avec Javier, et que nous revenons les mains vides Dutch s'emportera ⸺il est assez tendu depuis Blackwater⸺, il est impératif que tous les membres du gang se montrent utiles. Mais... Si je dois aller à Valentine avec lui, j'espère secrètement que ça ne sera pas pour travailler.. Si nous nous retrouvons tous les deux dans un tel endroit, j'ose espérer que nous ferons bien plus que défier la loi et nous montrer sournois. J'espère que personne ne se rajoutera. Pas de Sean, ni de Bill, aucune fille pour m'embarrasser, juste moi et lui. Nous deux..
Est-ce que c'est trop demander ?
« Tu as des plans alors ? »
Javier me dévisage.
« T'es bien curieuse ce soir, dis-moi. Tu tiens si peu en place ? »
« Je me disais— on... On pourrait— »
« On ? »
J'arque un sourcil.
« Quelqu'un d'autre vient ? »
Javier secoue la tête. Il esquisse un fin rictus taquin et prend une taffe de sa cigarette; il l'expire tout en me répondant.
« Je pense pas. Les filles en ont eu assez après votre dernière escale et le reste de la bande est occupée de son côté. Ce sera que toi et moi. »
Sans surprise, l'idée me ravit. Je suis plus qu'emballée à la pensée que nous allons nous retrouver seuls.
Plus de madame Grimshaw pour nous couper, plus de Micah pour faire des remarques stupides ⸺même si ça fait déjà quelques semaines qu'il a disparu⸺, plus de Tonton pour gâcher l'ambiance. Tant de fois, nous aurions pu avoir l'occasion de nous rapprocher, de devenir plus, mais à chaque fois le manque d'intimité au sein du camp nous a gênés. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est une chance unique. Elle est faite d'or : je refuse de la laisser passer. Le moment est idéal surtout après tout ce que nous venons de vivre, depuis Blackwater, les montagnes enneigées, je ne vois pas de meilleure occasion pour me confesser. Cette fois-ci, pas de Dutch pour nous interrompre, pas de Arthur pour rendre notre interaction gênante.
Je bats des cils un bref instant. Quant à Javier il attrape le cul de sa cigarette et le rapproche de ses lèvres. Il prend une profonde inspiration, l'expire : tout cela sans jamais me quitter du regard. Il m'observe d'un sérieux déconcertant.
Soudain, nous sommes interrompu.
« Eh, les deux fourbes, qu'est-ce que vous complotez ? »
C'est à nous que Tonton s'adresse.
« Ah, laisse les vieux fou, c'est pas tes oignons ! » peste Arthur.
« Tout ce qui se passe autour du feu est mes oignons, c'est mon sanctuaire. Alors, qu'est-ce que vous planifiez ? »
Tonton nous regarde, il balance ses yeux entre Javier et moi.
Il est tellement enthousiaste qu'il sourit grandement, ça ne fait que m'embarrasser davantage. Je détourne le regard malgré moi. Je regarde par dessus l'épaule d'Arthur, là où la tente de Dutch et Molly se trouve, ainsi je n'ai pas à faire face à leur expression curieuse.
Mes joues se creusent, je me mords l'intérieur de la bouche.
« En quoi ça te concerne, le vieux ? » réplique Javier. « Tu contribues à rien et tu voudrais qu'on te raconte nos vies ? La bonne blague. »
« Qu'est-ce que c'est sensé dire ? » s'indigne Tonton.
« Ça veut dire ce que ça veut dire, tien. »
« Non mais je rêve, décidément plus personne n'a de respect pour les malades.. »
« Malade ? La seule maladie que t'as c'est la fainéantise. » rétorque Arthur avec mesquinerie, il n'hésite d'ailleurs pas à ricaner.
« Et ma lombalgie alors, hein ? »
« C'est des conneries ! Tu trompes personne, vieux tas. »
Tonton marmonne dans sa barbe, ça m'arrache un sourire. Je les regarde à nouveau ⸺monsieur Pearson a disparu, il ne reste que nous quatre⸺, Arthur s'en va m'offrir un clin d'œil. Malgré ses quelques maladresses, il fait de son mieux pour m'aider. Je le remercierai plus tard, c'est certain. Les attaques qu'il lance à Tonton me mettent à l'aise, je ne me sens plus mise au pied du mur, toutefois, j'avoue ne plus avoir la force de me tourner vers Javier. Maintenant que notre bulle a été ⸺encore⸺ percée, j'ai comme l'impression que nous ne pourrons plus discuter, alors je me contente d'observer Arthur des étoiles dans les yeux.
Mes doigts triturent nerveusement le tissu de ma robe, je me sens nerveuse.
« Peu importe. » grommelle Tonton. « J'en ai assez entendu, je vais me coucher. »
« Tant mieux, une bonne nuit de sommeil te rendra plus aimable. » plaisante Arthur. « Va donc. »
J'en profite pour me lever.
Javier réagit immédiatement.
« Toi aussi ? » me questionne-t-il.
Tonton ne dort pas loin, il s'installe sur la seconde tente qui se trouve juste à côté du feu de camp. Elle n'est qu'à un petit mètre de nous, c'est là que le révérend s'est assoupi. Je le vois s'installer sur sa couchette et nous tourner le dos, pendant ce temps je dépose mes mains sur mon ventre, j'offre un sourire à Javier.
« Il faut bien que je sois en forme pour demain. Bonne nuit. »
« Oh— euh, ouais. »
Il se gratte la nuque.
« Bonne nuit. »
« Arthur, tu m'accompagnes ? » je demande.
Le concerné secoue la tête.
« Tu m'excuseras, je reste encore un peu avec Javier, on a des trucs à se dire. »
« D'accord, bonne nuit alors. »
« Bonne nuit, repose toi bien. » répond-t-il affectueusement.
Je ne peux pas m'empêcher de zieuter Javier. Il ne m'a toujours pas quittée du regard. Cependant, dès le moment il où je le remarque, je tourne aussitôt la tête, mes joues s'embrasent et mon estomac se recroqueville sur lui-même. Ah, j'ai chaud. J'ai mal à la poitrine. Mes mains se pressent sur mon bas-ventre tandis que j'entends Arthur pouffer. Nous sommes loin d'être discrets, je le savais déjà, mais le fait que nous soyons aussi évidents, même devant Arthur est plus humiliant que prévu.
Mes paumes se font moites.
« Je— Je vais y aller. »
Alors que je m'en vais, je reste sur un petit nuage. Je passe sur le côté de la tente de Dutch, dépasse la roulotte de Arthur, pour rejoindre ma couchette. Elle est aux côtés de celles des filles ⸺comme prévu, elles sont toutes endormies⸺. J'entends les voix de Javier et Arthur résonner, ils ne cessent de parler, accompagnés par le crépitement du feu.
Il fait frais, hormis les quelques lampes à huile éparpillées dans le camp, nous sommes plongés dans un noir complet. Je parle d'un noir si obscur que je n'en vois pas la fin. L'herbe à mes pieds n'est pas visible, je marche en faisant confiance à mon instinct, je ne sais pas ce qui traine par terre, j'avance juste. Tilly, Mary-Beth, Sadie, Karen, elles sont toutes les trois endormies. Il me tarde de les rejoindre. Nous sommes levées depuis très tôt ce matin; il nous a fallu recoudre des vêtements pour ensuite les nettoyer, aider à préparer les repas; se coucher tard n'aide pas. Demain, nous répéterons les mêmes actions, nous passerons la journée à coudre, laver, faire la vaisselle, pour nous coucher tout aussi tardivement. Rien que d'y penser me fait soupirer.
La vie de fugitif peut être frustrante.
Une fois suffisamment approchée de ma couche, je m'assieds dessus. Je remets ma chevelure en état puis passe mes mains sur mes bras, je les frotte vigoureusement.
Un sourire se pose sur mes lèvres.
J'apporte mes mains à ma poitrine, rêveuse, oui je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je suis encore toute chamboulée.
Mon interaction avec Javier me revient à l'esprit et j'ai comme l'impression de tomber dans un ravin : c'est violent, je ne peux m'accrocher nul part, ma logique m'abandonne. Je perd pied. Et alors que son image me revient à l'esprit, je ne peux me retenir de glousser.
L'intensité avec laquelle il m'a contemplée, sa voix; ses paroles mielleuses, j'en ai des frissons.
Mes doigts s'agrippent à ma chemise. Je me pince les lèvres et pose mes yeux sur la roulotte d'Arthur ⸺elle a été installé juste devant la notre, nous bloquant ainsi la vue sur le feu de camp⸺ j'ai beau l'examiner dans ses moindres détails, je ne parviens pas à me sortir Javier de la tête. Je repasse notre interaction dans mon esprit, le moindre geste, coup d'œil, ce qui me force à de nouveau glousser. Je secoue la tête et tape des pieds.
Je me retiens de crier, pas seulement de beugler, mais aussi d'exprimer à tout le camp que je l'aime. Je désire l'avoir pour moi toute seule, je n'ai même pas envie d'attendre qu'il m'emmène à Valentine. Je veux être avec lui, là maintenant tout de suite. J'en ai la poitrine serrée.
Dans un tel état, je ne me sens pas de dormir. Je ne fais que revivre notre conversation, j'interprète les moindres gestes qu'il a pu faire en ma présence. Je n'ai pas envie de l'oublier, ne serait-ce qu'une minute. J'ai envie de conserver le sentiment qu'il fait naître au sein de mon cœur. J'ai envie... J'ai envie de penser si fort à lui que son image en finisse gravée dans mon esprit. J'en viens à m'imaginer ce qui pourrait bien se passer si nous nous retrouvons seul à Valentine. Allons-nous nous comporter tels de jeunes mariés ? Nous tenir la main afin de ne pas nous séparer ? Va-t-il enfin me charmer proprement, alors ira-t-il me faire l'amour dans un hôtel, au coin de la rue ? Me dévoilera-t-il ses sentiments avant ou après m'avoir volé mon premier baiser ?
Je ne peux pas y échapper, ces questions me hantent. Toutes ces possibilités...
J'en ai la chair de poule.
Brusquement, j'apporte mes mains à mon visage. Je frotte vigoureusement mes joues.
Je ne devrais pas me laisser aller à de telles pensées, elles sont salaces, déplacées, Javier est un homme bon, je suis folle pour penser ainsi de lui. Nous imaginer dans de telles positions...
Des bruits de pas m'interrompent, je lève la tête.
Arthur pose son avant-bras contre sa roulette, il m'observe d'un œil taquin. Je sursaute. Son chapeau a disparu, il ne le porte plus.
« Eh, tu pourras penser à lui demain il va pas disparaître, pour l'instant repose-toi. Tu vas te rendre malade. »
J'étouffe un rire.
« Très bien Arthur. »
Il hoche la tête.
« Merci et bonne nuit. » murmuré-je.
« De même. »
Il se décale de sa roulotte et s'en va se coucher. Je l'entends faire, je vois aussi son ombre sur le sol, elle s'agrandit, se mouve avec aise jusqu'à ce qu'elle disparaisse lorsque Arthur s'allonge. Simultanément, je vide mes poumons.
Ses paroles me restent en tête. Je secoue enfin la tête. Doucement, mes mains descendent se poser sur mes cuisses, je contemple un bref instant le ciel étoilé qui nous surplombe puis les bois qui nous servent de cachette.
Il n'y a plus un bruit dans le camp, désormais. Je crois que tout le monde est parti se coucher. Plus de musique, de rires, de discussions enflammées. Il n'y a que ce sentiment de solitude qui m'emporte, pour autant, il n'est pas dérangeant. Il me fait du bien. Je me laisse donc tomber sur ma couchette et me tourne du côté de Karen. Je bats des cils, l'observe endormie de mon côté. Puis, sans attendre, je ferme mes yeux. J'obéis au conseil de Arthur et m'endort sans perdre de temps. Je me recroqueville sur moi-même.
J'ai encore le cœur qui bat à toute allure, l'esprit embrumé. L'image de Javier ainsi que le son de sa voix me restent en mémoire, je suis incapable de les fuir. Pour autant, ça ne me déplaît pas. Si je m'endors, c'est en pensant à lui que je le fais. Il me tarde de passer une nouvelle journée à ses côtés et qui sait, peut-être plus dans les jours à venir.
#javier escuella#red dead redemption 2#red dead redemption two#rdr2#javier escuella x you#javier escuella x reader#rdr
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Alain Delon et Carla Marlier dans “Mélodie en Sous-sol ” d'Henri Verneuil (1963) - adapté du roman “The Big Grab” de John Trinian (1960), août 2024.
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REQUIEM POUR UN FAUVE
Quand les Français pleurent Johnny, Bébel et, désormais, Alain Delon, ils pleurent une France révolue. Je me compte parmi ces Français puisque Delon a été l’icône de ces Trente Glorieuses illusoires qui accouchèrent d’un cauchemar dans lequel nous évoluons en attendant une catastrophe qui est déjà là. Delon a imprimé notre imaginaire et s’est identifié à la France jusqu’à mourir avec elle…
Chacun a son Delon. Moi, c’est celui des années 50 et 60, Plein Soleil, Mélodie en sous-sol, les Fauves, La Piscine et, plus tard, le chef d’œuvre Mort d’un pourri. Jamais aimé le cinéma de Melville et ses parodies sinistres de films US.
Avant de se prendre au sérieux et de se concevoir comme un « monument », il fut ce jeune loup décharné et magnifique auquel nous rêvions de ressembler. Il était une sorte James Dean français, rebelle sans cause toujours, personnage de Drieu la Rochelle sans le savoir, même si le Feu Follet échut à son ami Maurice Ronnet.
Laissons aux charognards le soin prochain de dépecer sa mémoire. Moi, pour compter deux amis de mon entourage qui eurent à le bien connaitre, je me suis forgé une idée lointaine du personnage, à la fois grand seigneur et salaud impardonnable. Jamais de demi-mesure…
Mon Delon, celui qui nous est commun sans doute, c’est cet homme solitaire, le misanthrope qui préférait les animaux aux êtres humains, l’ami indéfectible de Jean Marie Le Pen et le rebelle qui posait fièrement aux côtés de Léon Degrelle. Ce n’est pas tout mais ce n’est déjà pas mal…
Christian Rol
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Any Number Can Win (Mélodie en sous-sol) (The Big Snatch) (1963) Henri Verneuil
June 10th 2023
#any number can win#melodie en sous-sol#the big snatch#1963#henri verneuil#jean gabin#alain delon#maurice biraud#carla marlier#viviane romance#jose luis de vilallonga#anyone can win#big grab
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Mélodies en Sous-Sols - POSITION PARALLÈLE
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19 juin
de retour dans mon lit. il m’a répondu cet après-midi dans le train, il m’a dit de lui dire quand je revenais comme ça on pourra remettre ça, et malgré sa non démonstration de preuves, ç’a rouvert une petite fenêtre d’espoir dans ma tête. j’arrive pas à concevoir l’idée qu’il soit pas tombé sous mon charme. ce soir en allant promener le chien avec maman je lui ai tout raconté, ce qui a un peu remis les choses en perspective parce que bon, ça arrive, sauf que là ça fait la deuxième fois que ça m’arrive en cinq mois. je lui ai raconté qu’il m’avait chanté ma chanson sur rebeka warrior et elle m’a dit que ça lui plaisait peut être pas que j’aime les filles aussi, comme si on était en 1950. il m’a littéralement chanté rebeka rebeka, pas en entier, juste le début, mais il se rappelait des paroles et de la mélodie et il se rappelait qu’on voyait pas mes mains dans la vidéo. et il est sensé ne pas avoir de crush sur moi??
ce matin pendant que je me plaignais de r. au téléphone assise sur le rebord de la baignoire devant la machine à laver, un type de la coloc du dessus est rentré dans la salle de bain et puis il m’a vue et il est ressorti aussi sec en s’excusant et tout d’un coup je me suis sentie terriblement normale, assise sur le rebord de cette baignoire un peu cradasse, en train de faire ma machine avec la fenêtre grande ouverte tout en téléphonant à ma soeur pour me plaindre des garçons. il me manquait plus qu’une cigarette à la main pour que ça fasse comme un film des années 90 avec parker posey ou winona ryder. je l’ai recroisé plus tard alors qu’il sortait de sa chambre et j’ai commencé à m’imaginer qu’il avait tout entendu depuis le début: mes conversations au téléphone avec m., mes monologues pour me calmer, mes chansons inventées pour me rassurer, mes insultes contre mon téléphone, mes soupirs, toutes les fois où j’ai jeté mon téléphone sur le lit, mes respirations profondes à la fenêtre sensées me calmer, le bruit de mon stylo sur le papier de mon journal qui gratte qui gratte qui gratte. sans oublier l’intégralité de la saison 1 de the ultimatum queer edition.
20 juin
je lui ai écrit cet après-midi à 17h18 assise sur le bord de mon lit, je lui ai dit que j’avais crushé sur lui et puis je passe à la photo du sac poubelle rose surmonté du sac à crottes vert menthe pour dédramatiser/faire diversion, je sais pas trop. je me répétais en boucle une chanson inventée qui disait what’s the worst that could happen, the worst already happened, pour garder les pieds au sol. the worst being la journée de dimanche quand mes bras et mes jambes pesaient une tonne et que je me suis retrouvée à lire des listes de signes indiquant qu’un premier date s’est bien passé (je les avais tous cochés sauf le rapprochement physique). ça peut pas être pire que dimanche. même s’il me répond qu’il m’aime pas. je risque de passer une grosse nuit de merde dans le flixbus pour berlin mais tant pis j’avais pas le choix, j’étais obligée de lui dire.
23 juin
on est vendredi et la brique dans mon ventre qui me plombe le corps et le tire vers le bas est toujours là. il m’a toujours pas répondu mais il a liké ma story ce matin et j’ai demandé à n. what does it MEAN parce que j’imagine toujours qu’elle a réponse à tout mais elle a juste dit i don’t know but it’s so mean!! elle me dit de lui écrire hey i don’t do subtext, mais elle a une façon tellement différente de communiquer avec les garçons que moi, et puis j’ai l’impression que ce que j’avais avec r. était une petite bulle spéciale, beaucoup plus spéciale que ses flirts à elle, comme à l’époque où je pensais que ce que j’avais avec a. était beaucoup plus spécial que ce que f. avait avec sa copine. tout doit toujours être spécial avec moi, je suis spéciale et mes relations doivent être spéciales comme moi. et par spéciale, je veux dire mieux évidemment. plus vrai, plus intense, plus profond, plus intéressant, plus important. si j’étais pas scorpion ascendant lion il faudrait l’inventer. c’est moi qui ai inventé la constellation du scorpion et mes pieds flottent loin, très loin au dessus de la terre, ils gravitent sur antares, ma vraie maison, là où la réalité est fabriquée très, très loin de la surface.
dans la nuit de mercredi à jeudi mes pieds touchaient les pieds d’un mec qui sortait de prison au milieu du couloir du flixbus, alors que j’essayais de dormir recroquevillée sur mes deux sièges, la tête sur mon sweat en guise de coussin, après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps contre la vitre. avant de partir il m’a lancé un long coup d’oeil sur le parking et j’étais tellement désespérée que j’étais pas complètement contre une petite romance avec lui, en théorie, pas en pratique, il faut pas exagérer non plus. quand on a passé la frontière j’ai été aveuglée par des énormes flash sur le côté de la route et la police est montée dans le bus d’une manière un peu violente pour vérifier les papiers, ils ont fait sortir mon partenaire de romance hypothétique parce qu’il trouvait pas le papier qui lui donnait l’autorisation de voyager ou je sais pas quoi et ça a duré des heures et je commençais un peu à m’inquiéter.
en attendant je suis encore allongée sur le lit de quelqu’un d’autre à me morfondre sur r. au lieu de sortir, mais hier j’étais dehors et quand on est rentrées dans une librairie qui passait rihanna ça m’a fait penser à sa soeur et j’ai failli m’écrouler de chagrin sur le parquet en repensant au moment où on avait parlé d’elle et que je me sentais déjà pratiquement comme un membre de sa famille, adoubée par sa soeur et tout. j’ai tout le temps envie de prendre des trucs en photo pour les lui envoyer mais je peux pas, je dois garder un semblant de dignité dans cette affaire. j’ai très envie de me remettre à faire des diptyques aussi depuis qu’il m’a dit que mes photos étaient très jolies. quand il m’a présentée à son amie neptune à la soirée il a dit je te présente lara, elle est poétesse, et puis plus tard il m’a demandé si ça m’avait pas dérangée qu’il me présente comme poète et j’ai dit non pas du tout, je vais même t’engager comme agent. la deuxième fois il m’a présentée comme son amie. lara, une amie, et puis quand son amie flutiste m’a demandé si elle pouvait me lire quelque part j’ai dit qu’il fallait venir à mes lectures et il a ajouté qu’on pouvait lire des trucs sur ig aussi, déjà en train de faire son travail d’agent. hier pendant que j’attendais n. qui nous prenait des trucs orientaux au halloumi assise à une table en bois sur le trottoir de kreuzberg je ruminais ma mélancolie en pensant à la pâtisserie orientale où j’ai dit que j’avais envie de manger des gâteaux qui ressemblaient à un anus et puis il m’a payé mon burek et il avait l’air tellement fier de savoir que ça s’appelait un burek et j’ai dit tu m’enverras la facture en rigolant parce que bon ça faisait le deuxième truc qu’il me payait un truc quand même.
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Alain Delon Mélodie en sous-sol (Any Number Can Win) Dir: Henri Verneuil
#<3#mélodie en sous sol#henri verneuil#alain delon#forever love#mon homme préféré#zekial marko#any number can win#my pic#my edit
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L’horloge du printemps
Ce troisième dimanche de mars était pluvieux. Hortense déambulait dans les rues depuis presque une heure. Elle aimait marcher sous la pluie, munie de ses bottes et de son ciré mauve. Elle possédait plus d’une centaine de parapluies, qu’elle utilisait selon les saisons dans l'année.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme trébucha soudain sur le trottoir. Elle n’avait pas remarqué l’objet qui traînait au sol. Il s’agissait d’une horloge. Celle-ci ne semblait pas de première jeunesse, mais était impeccablement conservée. Son bois était léger et sculpté de fleurs délicates. Hortense jeta un œil autour d’elle et décida de récupérer ce petit trésor abandonné. De retour chez elle, elle lui trouva une place privilégiée dans le salon. L’horloge eut d’abord le comportement que l’on attendait d’elle : parcourir en tic-tac les secondes, les minutes et les heures. Mais cette attitude exemplaire fut de courte durée.
Au milieu de la nuit, une mélodie tira brutalement Hortense de son sommeil. Elle se précipita dans le salon et vit l’horloge trembler. Les aiguilles tournaient dans une danse folle. Hortense avait beau la manipuler dans tous les sens, elle ne parvenait pas à la faire taire. Quelque chose remua soudain à l’intérieur. Toc toc toc. Hortense toqua sur le cadran et tendit l’oreille. Il n’y eut aucune réponse, mais cela fit cesser la mélodie. Soulagée, la jeune femme reposa délicatement l’horloge et s’empressa de retrouver son lit.
Le soleil venait à peine de se lever lorsque la musique résonna à nouveau dans le salon. Les cheveux en bataille, Hortense quitta sa chambre en trombe pour décrocher une nouvelle fois l’horloge.
— Dehors ! S'exclama-t-elle en sortant de chez elle.
Son sommeil était bien trop précieux pour être perturbé par ce vieil objet. La jeune femme traversa son jardin en grelottant. Dans la précipitation, elle était sortie pieds nus. Elle déposa l’horloge dans son vieux cabanon, là où elle ne l’entendrait plus. Elle verrouilla la porte et fit demi-tour vers sa maison. C’est alors qu’elle fit face à un homme, planté au milieu de son jardin. Il portait un long manteau qui couvrait son corps et le haut de son visage. Il était si grand que son ombre occultait toute la lumière. Depuis combien de temps était-il là ? Et comment était-il arrivé ? Hortense n’avait rien entendu et son jardin était inaccessible depuis la rue.
— Qui… Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle du bout des lèvres.
— Cet objet m’appartient, répondit-il d’une voix froide.
Hortense parvenait mal à distinguer le visage de l’homme, caché sous un épais tissu.
— J’ai besoin de cet objet, insista-t-il.
Sans se retourner, Hortense fit marche arrière et rouvrit la porte du cabanon. Elle attrapa l’horloge et la déposa par terre. Elle ne voulait pas s’approcher de cet inconnu qui l’effrayait. Celui-ci s’avança lentement pour la ramasser. Sa démarche spectrale lui donnait l’air de flotter.
— “Ostara”, murmura-t-il en saisissant l’objet.
Après un court silence, l’homme se mit à fredonner la mélodie de l’horloge. Aussitôt, le cadran s’ouvrit, délivrant un magnifique oiseau. Hortense fut stupéfaite en observant ses ailes. Sur chacune d’elles étaient dessinés un croissant de lune et un soleil.
L’homme tenait ce qu’il était venu chercher. Il salua gracieusement la jeune femme. Avant de partir, il tendit une main vers elle.
— Pour vous remercier, murmura-t-il.
D’un geste de la main, il appela l’oiseau à survoler le jardin tout entier. La végétation endormie depuis l’hiver se ranima en retrouvant ses couleurs vives. Les fleurs se multipliaient et les arbres s’étiraient.
L’homme et l’oiseau disparurent en un battement de cils. Hortense ne sut jamais pourquoi elle avait trouvé cette mystérieuse horloge, abandonnée dans la rue. Mais ce dont elle était sûre, c'est qu’elle avait eu le privilège de rencontrer le Printemps, en personne.
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Alain Delon interview Melodie en sous sol 07 04 1963
In this interview from April 7, 1963, Alain Delon shares his thoughts on his role in Mélodie en sous-sol (Any Number Can Win), where he starred alongside Jean Gabin. Delon discusses the filming process, the nuances of his character, and his experience working with the legendary French actor. The interview reveals his perspective on crime dramas and his approach to acting, highlighting an early stage in Delon's journey to becoming an icon of French cinema.
#AlainDelon #FrenchCinema
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Alain Delon
watched:
La prima notte di quiete
1972
to watch:
Plein soleil 1960
Rocco e i suoi fratelli 1960
L'eclisse 1962
Il gattopardo 1963
Mélodie en sous-sol 1963
La Tulipe noire 1964
Les félins 1964
L'insoumis 1964
Once a Thief 1965
Les aventuriers 1967
Le samouraï 1967
Diaboliquement vôtre 1967
Histoires extraordinaires 1968
The Girl on a Motorcycle 1968
Adieu l'ami 1968
La piscine 1969
Jeff 1969
Borsalino 1970
Madly 1970
La veuve Couderc 1971
Il était une fois un flic… 1972
The Assassination of Trotsky 1972
Un flic 1972
Traitement de choc 1973
Scorpio 1973
Les granges brûlées 1973
Tony Arzenta (Big Guns) 1973
La race des 'seigneurs' 1974
Les seins de glace 1974
Borsalino and Co. 1974
Flic Story 1975
Zorro 1975
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“Mélodie en Sous-sol ” d'Henri Verneuil (1963) - adapté du roman “The Big Grab” de John Trinian (1960), août 2024.
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