#médium autour de moi
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clairvoyanceetheree · 5 months ago
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Découvrez le Medium Autour de Moi
Rencontrez Votre Guide Spirituel 🌟 Bienvenue dans le monde fascinant de la voyance et de l’ésotérisme, où les mystères de l’au-delà se dévoilent à ceux qui osent regarder au-delà du voile. Avez-vous déjà ressenti le besoin de vous connecter à quelque chose de plus grand que vous-même ? Êtes-vous curieux de savoir ce que l’avenir vous réserve ou de recevoir des messages de vos proches disparus ?…
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petit-atelier-de-poesie · 1 year ago
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NOTE DE LECTURE : Le bal des folles. Victoria Mas. 2019
J'appréhendais un peu de commencer ce roman qui trainait dans ma pile à lire depuis des mois, car je connaissais globalement la teneur de l'histoire et la folie, ça fait peur.  Or j'ai débuté avec aisance le récit de Victoria Mas, auquel j'ai accroché facilement malgré les éléments de surnaturel qui en font l'intrigue : Eugénie, l'héroïne, est médium et communique avec des esprits, sans qu'à aucun moment ne soit envisagé le délire. Le parti pris de l'autrice est bien d'effacer la frontière de la vie et de la mort, de la folie et de la norme pour évoquer uniquement des femmes qui souffrent, et pour lesquelles la folie est le seul moyen de défense contre des traumas et/ou une société maltraitante.  C'est donc une fiction qui prend le ton d'un engagement féministe pour dénoncer les violences du patriarcat : les proxénètes, les abuseurs, les menteurs, les voyeurs, les médecins, les pères, et les hommes en général de ce XIX siècle parisien.  Dans ce premier roman, Victoria Mas réussit à la fois à décrire l'ambiance sociale et les découvertes médicales de cette époque tout en tenant le fil de sa narration autour des personnages d'Eugénie, l'internée et de Geneviève, l'intendante du célèbre neurologue Charcot, qui étudie les maladies nerveuses et autres hystéries.  L'histoire d'Eugénie et de Geneviève, de Louise, de Thérèse et toutes les autres femmes internées à la Salpétrière est extrêmement touchante, humaine et sensible, passant d'un instant à l'autre du côté des parias, le plus souvent et malheureusement pour entrer à l'hôpital d'ailleurs... sans plus d'espoir d'en sortir. Ainsi Le bal des folles a reçu un très bel accueil lorsqu'il est sorti, lui, ce qui montre bien que le message de fond est bien passé. Tant mieux ! 
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swedesinstockholm · 9 months ago
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7 février
ras le cul ras le cul ras le cul je viens de regarder un documentaire sur pomme et un documentaire sur november ultra et j'en ai marre de rien faire de ma vie. aujourd'hui c'était l'anniversaire de r. oui encore il est là oui j'aurais tant aimé oublier que c'était son anniversaire mais mon cerveau me l'a rappelé toute la journée alors évidemment j'ai passé l'après-midi à m'entrainer à chanter you still believe in me des beach boys au piano en remplaçant toutes les paroles par joyeux anniversaire parce que c'est ma spécialité de faire des cadeaux d'anniversaire adorables aux gens qui m'aiment pas cf. mon zine pour a. avec des dessins aux crayons de couleur de son chien qui fait un road trip à travers les états-unis. l'année d'après je lui ai fait une playlist, et l'année dernière elle m'a même pas répondu, alors cette année je me suis rabattue sur r. je me suis enregistrée mille fois et j'ai fini par lui envoyer la moins nulle, en voice memo pas en vidéo parce que je me sentais moche. il a répondu merciii et c'est tout. ça m'apprendra à écouter mon gros coeur de merde. enfin non ça m'appendra pas puisqu'année après année je recommence. en ouvrant fb j'ai vu que c'était l'anniversaire de ludvig aujourd'hui aussi. évidemment qu'ils sont nés le même jour. je suis sûre qu'il aurait eu un petit mot sympa pour ma chanson lui.
8 février
j'ai rêvé qu'on me disait que je devrais faire du cinéma parce que ce que j'avais à dire et ma sensibilité se prêtaient bien à l'image, à ce médium-là, un truc comme ça. j'essaie de faire une vidéo pour le festival videoex mais je sais pas ce que j'ai à dire. en revenant de delhaize sous la pluie je me disais que j'aimerais bien travailler sur quelque chose qui me sorte de moi-même. ça me ferait du bien.
quand m. est arrivée elle m'a demandé ça boume ça gaze? et j'ai dit non et toi? et elle m'a répondu un petit ça va. elle m'a pas demandé pourquoi ça allait pas mais rien que de dire non ça m'a fait du bien. de le poser devant moi. on a passé l'après-midi à discuter dans la cuisine en se faisant écouter des nouveaux morceaux et je sais pas comment je survivrais sans voir m. de temps à autre. elle m'a ramené une pierre transparente de sel cristallisé qu'elle a trouvée dans le désert en espagne, elle date de quand y avait la mer dans le désert, ça me fascine. j'arrêtais pas de la tripoter dans tous les sens. elle a un endroit qui est tout lisse comme du verre et sur la tranche on voit plein de petites strates comme des grands escaliers en cristal. je l'ai laissée en bas sur l'évier mais j'ai envie de l'avoir près de moi pour dormir. le jour où j'aurai une table de nuit c'est le premier truc que je mettrai dessus.
cécile et gauthier sont arrivés un peu plus tard, ils ont ramené des gobelets en plastique que jeanne avait fait faire pour les trente ans de thibaud avec son nom, 30 ans et autour du 30 plein de petits objets qui le caractérisent: des baskets de sport, un chat, des billets de banque, une bouteille de vin, un ballon de foot, des cartes de poker, et plein d'autres trucs nuls. elle lui avait organisé un weekend surprise dans une grande maison à la campagne avec tous leurs amis. j'ai un peu de mal à concevoir qu'y a des gens pour qui les anniversaires sont synonyme de joie et de fête et de surprises et de bons souvenirs. bon mes trente ans étaient loin d'être mon anniversaire le plus pourri, mais quand je compare avec les gens qui ont des vraies vies avec des amis et des copains et des copines qui leur font des surprises, je me dis que je suis pas au même niveau. et la seule raison pour laquelle j'étais pas déprimée pour mes trente ans c'était que j'étais amoureuse de a. et qu'elle m'avait dit qu'elle m'enverrait un cadeau. qu'elle n'a jamais envoyé, ou il est jamais arrivé, le mystère demeure, j'ai jamais osé lui demander.
quand je suis arrivée à la maison trempée jusqu'aux os en revenant de delhaize j'avais deux messages de r. qui me disait qu'il avait enfin écouté ma chanson et que c'était trop mimi avec beaucoup de i. comment font les gens pour avoir des vies si occupées? et pourquoi moi je suis si peu occupée que j'ai le temps de passer une après-midi entière à répéter you still believe in me au piano pour un garçon que j'ai vu deux fois dans ma vie? bon je l'ai pas apprise pour lui, j'étais déjà en train de la jouer, mais quand même. je savais pas si y avait quelqu'un dans la maison d'à côté et je m'imaginais la voisine à bout de nerfs à force de m'entendre chanter joyeux anniversaire qui se disait j'espère qu'il va l'apprécier sa putain de chanson des beach boys. désolée madame mais il l'a même pas écoutée le jour-même, non mais vous y croyez?
10 février
j'ai enfin bu un jus d'ananas ce soir dans le cadre d'une piña colada sans alcool parce que j'en ai marre d'avoir la tête qui tourne. je suis contente qu'ils soient tous là pour me distraire. ce matin je me suis levée d'une humeur exécrable et j'ai cherché un morceau d'arnold schönberg avec le mot flowers dans le titre parce que dans mon rêve c'était marqué sur mon ordonnance: flowers d'arnold schönberg, mais apparemment ce morceau n'existe pas. peut être que c'était juste des fleurs de bach. j'ai du me mettre devant un épisode de newport beach avec une grosse tranche de brioche tartinée de chocolat pour faire remonter mon moral (ç'a marché) et puis on est partis au resto dans la forêt où j'étais pas retournée depuis que j'étais petite et j'ai mangé une grosse escalope viennoise avec des frites (bof) et une glace vanille-fraise en dessert pour faire les choses jusqu'au bout. j'arrête pas de manger des beignets de carnaval aussi, j'arrête pas de dire que je vais prendre mon corps en main mais je le fais pas.
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christophe76460 · 2 months ago
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Ne LIMITE pas Dieu !
Beaucoup ne croient pas que Jésus est Dieu, car il serait "impossible" qu’un Dieu se fasse homme.
Beaucoup de chrétiens ne sont pas vraiment persuadés que la prière peut guérir un cancer.
Pourtant, 30 % des Français font confiance à l'astrologie.
Il y a plus de médiums que de médecins.
Le monde va mal. Non pas parce que Dieu ne fait rien, mais parce que les hommes ne suivent pas le bon chemin.
Jésus avait averti : Matthieu 7:14
"Mais étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent."
Croire ne suffit pas. Beaucoup vont passer à côté de leur vie car ils attendent un "signe".
Ils attendent quelque chose qui prouve leur foi.
Si tu attends cela, tu passes complètement à côté de Dieu.
Car Dieu se trouve dans la foi !
La foi qui avance même quand tout est sombre autour,
La foi qui avance même quand la famille ou les amis se moquent et s’éloignent,
La foi qui se satisfait de ce que Dieu donne et ne court pas après les convoitises du monde.
C’est facile de se dire chrétien, mais attention, se dire chrétien ne veut pas dire être chrétien.
Jésus nous avertit une seconde fois : Matthieu 7:21
"Ceux qui me disent : ‘Seigneur, Seigneur!’ n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux."
Tu limites Dieu par tes doutes.
Tu limites Dieu par ton style de vie.
Tu limites Dieu parce que tu regardes tes faiblesses au lieu de regarder Sa toute-puissance.
Il t’aime.
Il a un projet pour toi.
Mais si tu ne fais rien, si tu as peur d’explorer l’inconnu, il ne se passera rien…
Dieu a besoin de croyants solides,
D’hommes et de femmes qui lui consacrent leur vie.
Si tu veux marcher vers ta destinée, c’est aujourd’hui que tu dois faire un choix.
Pas demain.
Mais aujourd’hui.
Prions ensemble : Seigneur, utilise-moi !
Aide-moi à penser et à agir comme Jésus !
Que ta volonté soit faite, et non la mienne.
Que tes projets incroyables réussissent.
Je veux vivre ta gloire chaque jour de ma vie, jusqu'à la fin.
Chaque jour, je ne veux en manquer aucun.
AMEN
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omagazineparis · 9 months ago
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Neveo l'appli pour créer et envoyer un journal photo à ses proches
Les réseaux sociaux et moyens de communications sont grands, il est désormais facile de communiquer avec ses proches. Cependant, pour les anciennes générations, les nouveaux réseaux de communication ne sont pas familiers. Neveo est une application révolutionnaire qui permet aux nouvelles générations de créer un journal en ligne. Il est ensuite imprimé et envoyé chez vos parents ou grands-parents. Ainsi, chaque génération utilise l'outil qui lui convient et renforce les liens intergénérationnels autour d'un journal. Neveo : son histoire et son concept L'idée de Neveo est venue il y a quelques années. Au cours d'un voyage, Vincent avait envie de pouvoir partager son expérience avec ses proches. Il se rendit compte du peu de moyen possible pour pouvoir donner des nouvelles à sa famille et particulièrement à son grand-père. De retour de voyage, il décide de créer un outil qui permet de partager son quotidien avec ses proches peu importe la distance. Avec l'aide de Simon et Jérôme, l' application Neveo est née permettant ainsi la création d'un journal familial mensuel pour les proches, les parents ou les grands-parents partout dans le monde. Neveo est l'application pour créer un journal photo de qualité !L'utilisation est simple: créer un journal, ajouter des photographies (jusqu'à cinquante par mois), puis légender vos images si besoin. Neveo s'occupe de la mise en page et de la livraison gratuite dans le monde entier. En plus, vous pouvez ajouter des membres de votre entourage afin de contribuer à la création du journal ! Le dernier jour du mois, le journal est clôturé puis envoyé en impression. Quelques jours plus tard, vos grands-parents, parents ou proches reçoivent directement votre journal dans leurs boîtes aux lettres. Neveo : des valeurs et des engagements Le concept même de l'application Neveo prône des valeurs familiales et bienveillantes. Leur objectif est de renforcer les liens intergénérationnels entre les personnes âgées et leurs familles. En effet, depuis 2018, pour la première fois de l'Histoire les plus de 65 ans sont majoritaires par rapport aux enfants de moins de 5 ans.Face à cette population vieillissante, il est important de se soucier de la qualité de vie des personnes âgées et de permettre grâce à des outils tels que Neveo de continuer à entretenir des liens sociaux via les médiums correspondant à chaque génération (le numérique pour les plus jeunes et le papier pour les plus âgées).Malgré la quantité de réseaux sociaux existants, les anciennes générations ne savent pas forcément les utiliser. L'exclusion numérique est aujourd'hui un facteur aggravant dans l'isolement relationnel. Neveo permet donc de lutter contre l'isolement social, et d'entretenir les liens familiaux et intergénérationnels. De plus, Neveo s'engage écologiquement à réduire un maximum son empreinte écologique en travaillant avec des imprimeurs locaux par exemple. Afin de minimiser l'impact sur l'environnement, l'encre et le papier utilisés sont 100% éco-responsable. Et pour chaque nouvelle adresse ajoutée, Neveo plante un arbre avec l'association Graine de vie. Découvrez aussi : Vacances : pensez au livre photo personnalisé ! L'avis de la rédaction La rédaction est complètement fan de ce concept, et des valeurs prônées par Neveo. Cette appli est notre crush du moment ! Neveo allie photographies, textes et liens familiaux. C'est une façon simple et originale de donner des nouvelles à ses proches. On vous invite à prendre l'abonnement à 9,99 euros / mois et faire partie de la Neveo Family. En cette période particulière, nous nous rendons compte de l'importance des liens familiaux et de l'impact sur les relations humaines.C'est pourquoi avec Neveo, nous avons mis en place un code promotionnel spécial : "OMAGAZINE" vous permettant d'avoir un journal offert pendant deux mois. Cette offre de soutien vous permettra de donner des nouvelles aux personnes les plus âgées et/ou isolées de votre entourage. C'est le moment de prendre le temps pour vous et vos proches pour créer un beau journal photo et en faire profiter votre famille. Et maintenant, à vous de partager vos meilleurs souvenirs !#restezchezvous #soutien #familyfirst #neveo #journalphoto Read the full article
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laperditudedeschoses · 1 year ago
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Père Castor, raconte-nous une histoire
Il y a dix jours, c’était la tempête. C’est toujours impressionnant une tempête. On en retrouve dans la mythologie, dans les textes religieux, sur des toiles de toutes époques, au théâtre. Dans l’actualité elle rime aussi avec submersion, dégâts matériels et « vitesse de vent jamais enregistrée à la pointe du Raz depuis 1987 ». La tempête, c’est la nature qui rappelle à l’être humain qu’il n’est rien du tout, que l’univers est plus fort que lui. Je suis sûre que les médiums et les énergéticiens ont deux fois plus de clients après les grandes tempêtes.
Mais pour moi la tempête a une saveur encore plus particulière depuis un certain mois d’août en Charente. J’y suis allée passer des vacances chez ma mère et j’ai invité Betty pour une semaine. Vous commencez à le savoir, quand Betty est dans les parages, des choses singulières nous attendent au coin de la rue. Et ça n’a pas tardé puisque dès le soir de notre arrivée, autour des pommes de terre bouillies et des langoustines, ma mère nous raconte une anecdote sur son ami Père Castor.
Père Castor est un homme qu’elle nous décrit comme très sauvage mais brillant, jamais à court d’inventions, un genre de Léonard de Vinci après l’heure qui a conçu toutes sortes de machines dont il se sert pour sa petite exploitation locale. Il est arrivé dans le village il y a une vingtaine d’années mais de sa vie d’avant on ne sait rien. « On pense qu’il a dû se passer quelque chose… », nous dit ma mère avec un ton intriguant.
« C’est-à-dire ? Tu penses qu’il a commis un meurtre ? Il est recherché par la police ? ». J’ai déjà entendu parler de Père Castor, mais jamais sous cet aspect et j’aimerais être rassurée sur le fait qu’il ne viendra pas égorger ma mère en pleine nuit, sur un coup de folie.
« Oh non, quand même pas mais bon … », répond la future victime un peu trop mollement à mon goût.
« Mais tu ne lui as jamais posé de question sur son passé ? ».
« Ah non, je ne veux pas le déranger ! Il est très réservé. Et tellement gentil. »  S’il est gentil en effet, mieux vaut ne pas l’embêter en lui posant des questions…
Une fois ce décor posé ma mère nous raconte que Père Castor est venu chez elle réparer sa chaudière la semaine passée et que quelques jours plus tard il l’a appelée pour savoir si elle fonctionnait bien et pour s’enquérir d’autre chose : « Caroline est-ce que tu te sens plus en forme ces derniers jours ? », à quoi ma mère a répondu « Je ne sais pas trop, c’est vrai qu’avant-hier je me suis endormie à 23h au lieu de 22h ».
« Et là il m’apprend que c’est grâce à lui que je suis plus en forme. Il a des énergies ou quelque chose comme ça, il a un don et apparemment les gens qui passent du temps avec lui sont comme revigorés après. » Ma mère nous livre l’info en ces termes, avec un air assez convaincu, alors qu’elle n’est au départ absolument pas branchée ésotérisme. C’est même la première fois de ma vie que je l’entends parler d’un tel sujet.
Tout à coup j’occulte complètement de mon esprit le fait que Père Castor a peut-être assassiné un de ses voisins à coup de pioche il y a vingt ans parce que je suis beaucoup trop intriguée par cette histoire et serais même intéressé personnellement par une petite séance de réénergétisation, pour bien démarrer mon été. Je vois dans son regard que Betty pense comme moi et après quelques questions pour essayer de mieux comprendre comment ça se passe, nous disons à ma mère avec entrain « On aimerait bien le rencontrer ce Père Castor ! ».
Ma mère nous organise un café avec lui deux jours plus tard. Nous brûlons d’impatience de le rencontrer et en parlons sans cesse, allongées sur nos serviettes de plage. Quelle belle perspective pour les vacances après une année pas dingo à trop travailler, mal dormir et pas faire assez de sport. On va être toutes fraîches !
Le jour j ma mère nous apprend qu’elle aura 5 minutes de retard et nous suggère de retrouver directement Père Castor à la terrasse de son café favori. « Vous ne pouvez pas le rater, il porte un chapeau de cow-boy ». Nous avons un peu d’avance et voyons à la terrasse du café d’à côté un homme avec une barbe, un chapeau et un sac à dos posé à côté de lui.
« Tu penses que c’est lui ? C’est bizarre, il n’est pas au bon café ». « Non, je ne pense pas, il n’a pas une tête de quelqu’un qui a de bonnes énergies », me répond Betty. Je fais confiance à l’experte et en effet, quelques minutes plus tard arrive un homme avec un chapeau de cow boy, un bon teint et un âge difficile à déterminer, qui s’assied à la bonne terrasse.
Nous allons nous présenter à lui « Bonjour, je suis la fille de Caroline ». Il est un peu gêné, comme nous, mais ma mère arrive rapidement et elle introduit la « séance » : « Ma fille et son amie sont très intéressées de savoir quel est le don que tu as pour donner de l’énergie ».
Et là, Père Castor démarre son histoire : « C’est très simple, avec vos modes de vie, vous êtes complètement coupées de l’énergie universelle et vous vous videz petit à petit sans pouvoir vous remplir. Votre antenne parabolique ne capte plus les messages du cosmos ». Ah ouais, « antenne parabolique » …
Il poursuit : « Aujourd’hui les gens sont déconnectés et ne reçoivent que des énergies négatives, ils s’épuisent, développent des maladies ». Très vite, j’ai le sentiment qu’on part sur un zinzin, mais pourtant ce qu’il dit sur les modes de vie déconnectés de la nature qui nous épuisent me parle et à regarder sa peau lisse, son air détendu et en pleine forme, comparé à nos deux faces défraîchies alors même que nous pourrions être ses filles, je me dis qu’il a quelque chose que nous n’avons pas.
Il poursuit sur une thématique qui me parle encore plus, les « vases communicants » et l’importance de s’entourer de gens qui nous apporte de l’énergie et qui ne nous en pompe pas. Allez dire ça à mon ex, un vrai moustique ! Il emprunte le ton un peu docte de celui qui a compris des choses avant nous quand il nous fait son exposé et à un moment il croit nous coincer : « Depuis quelques mois vous devez vous sentir encore plus fatiguées, non ? Depuis que vous avez eu la p’tite piquouze ? ».
Je vois très bien où il veut en venir, mais pas de bol, Betty n’est pas vaccinée contre le COVID – parce qu’évidemment c’est de ça dont il parle. Je ne me gêne pas pour le lui dire, ce à quoi il répond, en regardant Betty « Alors vous ça va », puis se tournant vers moi « Mais vous, vous faites de la télépathie ? Vous avez dû remarquer que ça fonctionne moins depuis que vous êtes vaccinée ».
Euh, attends là. Non je ne fais pas de télépathie, mais Père Castor a l’air de penser que si. Est-ce que j’ai une tête à faire de la télépathie ? Est-ce qu’il m’a vu un don de télépathe ? Je devrais peut-être essayer un jour.
Nous poursuivons l’échange et je regarde ma mère qui l’écoute attentivement et lui sourit. Je suis certaine qu’elle n’adhère à rien de ce qu’il dit mais, et c’est ce que j’apprécie particulièrement chez elle, elle ne lui dira jamais parce que c’est son ami et elle ne veut pas lui faire de peine.
Nous finissons par lui demander comment faire pour se recharger en énergie et maintenir un bon niveau, même quand l’environnement affectif ou professionnel vient nous en pomper. Il nous conseille de bien nous nourrir, en s’inspirant des juifs et des musulmans, pas de porc, pas d’alcool, de poissons avec écailles (ou sans écailles j’ai oublié) qui n’ont pas la même énergie que nous et puis, si on veut qu’il nous en transmette, lui envoyer une photo de nous avec nos prénoms. C’est entendu !
L’entrevue se termine ainsi. Au moment du débrief, Betty me dit qu’elle a bien fait de quitter son ex, qui lui était vacciné, parce qu’avec leur incompatibilité énergétique (disons-le, avec son énergie toute vilaine pleine d’ARN messager) cela aurait été problématique pour la descendance. Tiens, voilà une difficulté supplémentaire pour les couples mixtes provax/antivax à laquelle je n’avais pas pensé.
Plus tard sur la plage, nous prenons un selfie pour l’envoyer à Père Castor. Sur le premier, par réflexe, nous faisons un bisou. Pas possible. Sur le deuxième, un duck face. Catastrophe. Quelle tête faut-il faire sur une photo à envoyer à un monsieur qui va travailler sur notre énergie ? Finalement nous faisons un sourire gentil. Betty lui envoie, accompagné du message suivant : « Bonjour Père Castor, encore merci pour cet échange très enrichissant. Comme discuté, voici notre photo. Merci beaucoup. Betty ».
Une heure après, il nous répond : « Voilà, tenez moi bien informé 😊 😊 😊 😊 😊 😊 😊. A bientôt ». 7 smileys, c’est pour les 7 chakras ? Ou il écrit juste comme un boomer ?
Le soir nous dînons chez des amis d’enfance à qui nous racontons cette aventure et qui s’empressent de réagir, avec leur rire gras « Ah bah d’accord, on s’imagine bien ce qu’il va faire avec votre photo … hahaha ». Nous ne savons pas trop quoi penser mais profitons du dîner pour s’enquiller une demi-bouteille de rouge, en ne respectant absolument pas les consignes de Père Castor. Quand nous rentrons chez nous vers 1h du matin, la pluie a commencé à tomber et le vent à souffler.
Le lendemain matin, l’énergie ne se fait pas encore sentir, court-circuitée qu’elle est par la gueule de bois. Nous aimerions aller prendre l’air pour récupérer, mais il pleut sans discontinuer. Il est des lieux qui sont de véritables paradis quand le soleil les irradie et le ciel bleu intensifie leur beauté, mais qui n’ont plus AUCUN intérêt quand la grisaille et la pluie s’installent. Et c’est exactement le cas du village de ma mère. Avec ce temps, pourtant la première semaine du mois d’août, il n’y a rien à faire à part attendre. De bonne composition, nous en profitons pour lire puis faire une balade en voiture avec ma mère. Le soir, la tempête s’est installée. Nous ne pouvons pas sortir de la maison, nous ne pouvons pas retrouver mes amis, nous ne pouvons pas aller boire des verres. Tant pis, couchons-nous tôt pour récupérer.
La nuit qui suit, le vent souffle, les branches des arbres frottent le toit de la maison, des rafales de pluie tombent. Résultat, nous dormons mal et en se réveillant le matin, toujours pas d’énergie. La tempête continue et je vois Betty qui me regarde d’un air désespéré qui veut dire « J’avais tellement besoin de vacances, de farniente, de baignades … ». L’après-midi, une éclaircie apparaît alors nous en profitons pour nous balader, bien qu’il y ait encore un peu de vent. Au bout de 30 minutes de marche, tout bascule, une douche de pluie s’abat sur nous. Betty part dans un fou rire nerveux et en pleure presque. Nos k-way ne servent plus à rien, nos leggings sont trempés. Et toujours pas d’énergie. Le soir venu, nous n’avons pas le courage de sortir, alors on apprend à jouer au Yams puis on finit par se faire des tipunch et danser à deux sur Aya Nakamura. L’ambiance est de plus en plus étrange.
Le lendemain, il fait carrément froid. Nous faisons l’effort d’aller boire un grog en plein après-midi mais cette fois-ci ça suffit, il va falloir écrire à Père Castor pour lui demander ce qui se passe. Bien sûr qu’il n’est pas responsable du mauvais temps, mais nous on a l’impression d’être toutes molles, que notre état est pire qu’avant de le rencontrer. Et puis ça se fait de lui donner des nouvelles.
Betty lui écrit : « Bonjour Père Castor, j’espère que vous allez bien. Un petit mot pour vous informer qu’avec Anouk on se sent détendues après votre session (elle ne veut pas le froisser parce qu’il est gentil). La tempête nous a quand même bien fatiguées. A bientôt. Anouk et Betty. »
Très impliqué, Père Castor répond immédiatement : « Bonjour Betty et Anouk, nous sommes dans le portail astrologique du lion, je pense plutôt que ce sont ces énergies très puissantes qui vous ont fatiguées. Cela ira mieux dans quelques jours. Tenez-moi au courant. Bonne soirée à vous ».
Voilà une explication à laquelle on ne s’attendait pas, mais que nous sommes prêtes à croire, tant nous sommes désespérées. Le soir-même nous sommes rejointes par Léa, qui vient elle aussi passer quelques jours chez ma mère et à qui nous racontons nos aventures. Elle nous apporte son énergie extérieure et nous passons une très bonne soirée. Le lendemain la tempête a laissé place à un grand soleil, nous permettant enfin de commencer les vacances, dont la suite se déroule beaucoup plus sereinement.
Je n’ai pas osé en parler à Betty sur le coup, mais pendant ces quelques jours de tempête, j’ai ressenti un énorme pic de libido qui ne m’a pas quitté de tout l’été. Une envie d’en découdre d’une intensité que je n’avais jamais connue. Je me suis sérieusement demandée si c’était l’influence de Père Castor et quand j’ai fini par en parler avec elle à la rentrée en septembre, Betty m’a annoncé qu’elle avait ressenti la même chose !
Pendant l’été j’ai pu mettre à profit cette « énergie » au clair de la lune, avec mon ami Pierrot, mais ça c’est pour une autre histoire.
En attendant je rêve à un monde où juifs, mulsulmans, pro, antivax, tout le monde se tienne par la main pour reconnecter son antenne parabolique avec le cosmos.
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clarajblogdsaa · 1 year ago
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Rencontre en série un vendredi après-midi
À l’abri du soleil étouffant, devant le bâtiment de la fondation Fiminco, une ancienne chaufferie réhabilitée au nord de Romainville, nous lisons tour à tour le dossier de presse du salon Multiples Arts Days autour des « nouvelles pratiques artistiques éditoriale », notre lecture rythmée par le bruissement des cartons et des roues de diable venant de l’installation des derniers exposants.
Cette huitième édition se démarque à travers la direction artistique expérimentée par les commissaires d’exposition Sylvie Boulanger et Nicolas Vargelis. Ils envisagent le prolongement des multiples d’artiste et des éditions contemporaines, à travers l’ouverture de salon aux objets à réaction poétique. Un minuscule astérisque indique la paternité de ce terme à Le Corbusier et sa collection d’objets inspirants dont les formes se retrouvent dans son travail architectural. Au vu de cette lecture dans l’herbe, MAD semble vouloir nous emmener dans une appréhension plus sensible du travail des artistes. Une intimité dans leur créativité part ces éditions, croquis, images qui deviendront aussi bien une pièce de collection qu’un outil pour continuer d’inspirer son futur propriétaire, du moins, ce que je retire de ce dossier…
Néanmoins, ma compréhension du multiple d’artiste fut à première vue plutôt erronée en entrant dans ce lieu. En lisant un peu trop vite le nom du salon en anglais, la première impression de celui-ci était de l’entendre comme une multiplicité d’art, comme des œuvres d’arts et éditions développées à travers une multiplicité des supports et médiums afin de créer une production évolutive. Ce premier jugement n’était pas complètement faux quant à la diversité et richesse explorées par les acteurs du MAD, mais bien plus m’attendais à l’intérieur.
Après avoir récupéré une carte du lieu à l’accueil, ma visite commence tranquillement dans le labyrinthe de béton qui constitue le rez-de-chaussé. C’est dans cette ambiance un peu froide que j’aborde les premières pièces. De grands livres à la couverture glacée supplantent les tables presque autant que les regards circonspects des exposants face à notre petit groupe tout en sac à dos et bloc note d’écolier… J’ai du mal à m’intéresser à ce qui est présenté et je commence à me renfermer, sans accueil pas d’écoute possible.
Pourtant, je finis par être interpellée par quelques détails qui me tirent de ma mauvaise foi. Le fakir-docteur de l’ESADHaR qui soigne par l’édition me détend par procuration et la grande salle exposants les objets fous d’Olivier Leroi me fait comprendre que l’art contemporain en question dans ce salon est bien surprenant que ce que je pensais. Après m’être extasié sur un vinyle qui a viré platiste, ce sont les étagères tartines kitschs de Vincent Olinet qui me forcent enfin hors de mon mutisme. Je continue mon petit tour cette fois-ci avec bien plus de curiosité, notamment pour tout les objets surprenant, certainement inspirant, complètement poétique qui accapare toute mon attention.
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Stand de l'école des Arts Décoratifs au MAD 2023
Cela fait maintenant deux heures que je me balade et le temps file. Je file en direction de l’étage, la plus grande pièce de l’événement et qu’elle ne fut pas ma joie d’entrer dans un hangar des plus chaleureux, entouré d’immenses fenêtre et de la lumière de fin de journée. Là encore, je ne sais plus où donner de la tête, tous les stands regorges d’éditions colorées comme la collection arc-en-ciel des éditions B2, explorant les différentes nuances de l’architecture ; d’objets aux matériaux inédits comme les fleurs préservatifs reliant les facettes diurne et nocturne du jardin du carrousel du Louvre de l’artiste Sayo Sanoo. Je tends l’oreille et toutes ces œuvres s’ouvrent à moi entre les discussions des curieux, les explications des artistes et les guides amateur qui synthétise une merveille à leur ami... Je me sens beaucoup mieux et à chaque table de nouvelles questions se bousculent dans ma tête. Heureusement, les artistes et éditeurs sont plus qu’heureux d’y répondre. Sebastian Bergne m’explique avec joie les mécanismes de ses dés pas tout à fait comme les autres comme celui prédisant des pas de danse ou bien sa paire de vinyle carré, bijoux caché inécoutable. Les objets ainsi détournés prennent une nouvelle route pour se raconter à nous.
Alors que j’arrivais vers la dernière moitié de la salle principale, la fatigue se fait sentir. Les pieds qui tirent et les bras qui tombent et mes yeux balayant les stands vides par le début de l’apéritif. Soudain, un éclat orange m’interpelle, ODYSSÉE, titre de l’édition, côtoie un petit sachet de thé, une carte et des dessins de graines. Je m’approche donc, tentant de comprendre le lien entre ces éléments et la fameuse épopée d’Homère. Cette petite édition en pliage carré fait partie des éditions les murmurations créé par l’éditrice, graphiste, relieuse et artiste Camille Boisaubert.
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Stand des éditons les murmurations au MAD 2023.
Je m’empresse de lui demander plus d’informations et j’apprends que cette édition est, en effet et pour ma plus grande joie, un travail en lien avec l’odyssée de Homère. L’artiste, Laurent Derobert à essayé de retrouver les lieux supposés de cette épopée en y récoltant les graines typiques afin de donner l’opportunité à tout à chacun de planter ce jardin si singulier. Passionné d’étymologie, son travail part du fait que lire vient du grec legein qui signifie d’abord récolter des fleurs et fruits puis cueillir des images et paroles ! Cette image du jardin comme livre à planter m’a beaucoup plu et résonne très bien je trouve, avec les motivations du salon cette année, avec un objet à la fois édition, œuvre et projet en devenir.
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Odyssée de Laurent Derobert, format fermé, 10,5 x 10,5 cm, format ouvert, 10,5 x 59,4 cm, 250 exemplaires.
Avec le soutien de Mondes nouveaux, programme du ministère de la Culture et de la Villa Carmignac.
Editions les murmurations, 2022.
Curieuse, je poursuis en la questionnant sur son activité professionnel et petit à petit, nous discutons plus en détails. Elle me parle de son parcours à Bruxelles dans la section livre et reliure de Lacambre ainsi que son processus de travail du choix des artistes à la fabrication qu’elle réalise elle-même afin de créer un dialogue des plus riche entre l’objet livre et son contenu. Je lui explique aussi ma venue dans ce salon et nous parlons alors sur le livre d’artiste et son origine, ce qui m’éclaire beaucoup mieux sur les intentions du salon. Enfin, je finis par mieux comprendre les enjeux du multiple d’artiste comme œuvre en série pour de l’art accessible à plus grand nombre.
Mais le temps passe et l’effervescence du jour commence à s’estomper, pourtant il reste tant encore à voir…J’ai à peine le temps d’effleurer des yeux les couteaux livres d’Agnès Ross pour mieux trancher le réel et se saisir d’un instant que mon téléphone portable s’éteint. Plus de batterie, il va falloir rentrer se reposer mais ce qui sur c’est que le MAD m’a beaucoup surprise et inspirée. Chaque recoin regorgeait de petite merveille bien que j’y ai appris que la partie la plus intéressante de ces objets se cache dans la parole de ceux qui les partagent et les créent !
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photo du stand Franciscopolis au MAD 2023.
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lesombresdeschoses · 2 years ago
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L'AFFAIRE
Law aimerait s'allumer une cigarette, mais c'est interdit dans le taxi. Elle tend la lettre rouge à son associée :
— Lis là. À voix haute.
— « Méfiez vous des sombres nuits de nouvelle Lune. Sous chacune de vos fenêtres je rôde, affamé. Depuis toujours j'ai semé la terreur dans vos cœurs, persécutant votre espèce, source de mon éternité. Ô proie facile et savoureuse, viens à moi que, de ta douce gorge, je déguste le sang ! BlackHole. »
Le cab s'arrête devant une grande bâtisse délabrée. Les deux jeunes femmes sortent du véhicule, puis s'avancent vers l'entrée. Ren tend la feuille couleur de sang à sa collègue, qui la récupère et la plie pour la mettre dans la poche arrière de son pantalon. Les appareils photo, tels des stroboscopes, animent la scène de crime de leurs flashes éblouissants. L'inspecteur MacKenzie, se tient au milieu de ses collègues, prenant des notes. Il tourne la tête, son regard croise celui de Law. Un cadavre, allongé au milieu de l'usine désaffectée, retient l’attention des deux jeunes femmes. L'inspecteur s'adresse à Mortensen :
— Pardon, mais comment faites-vous ? Vous êtes médium ou quoi ? On vient tout juste de trouver le corps !
Law sort la lettre de sa poche, puis la lui remet à son collègue d’infortune :
— Vous oubliez qu'il aime m'écrire.
Elle se penche sur la dépouille et se fige brusquement. Son visage affiche une expression d'horreur indéfinissable. C'est son propre cadavre que l’enquêtrice voit sous ses yeux. Elle les ferme, secouant la tête, comme si elle voulait sortir d'un cauchemar. Puis les rouvre pour s'apercevoir que c'est une tout autre personne qui gît à ses pieds. Law semble agitée, quelque chose la perturbe. Regardant autour d'elle, Mortensen se sent prise de panique, sa respiration s'intensifie, les battements de son cœur résonnent dans sa boite crânienne. Soudain elle ne voit plus. Désorienté, elle tente de se relever. Une violente douleur l'assaille. Elle s'effondre au sol, les yeux grand ouverts. Puis la lumière revient, aveuglante. Comme si on lui on enlevait un bandeau. Anxieux, l'inspecteur se penche sur elle et lui relève la tête. Law peut lire la profonde inquiétude dans sont regard. Il se tourne vers un officier pour lui crier :
— Apportez-moi de l'eau !
Le policier lui tend une petite bouteille en plastique. L’enquêtrice en boit une gorgée, puis se relève lentement, aidée de ses amis.
— C'est ici...
— Pardon ? Interroge le Détective en Chef.
— C'est ici... ICI ! Elle regarde Mac avec insistance. C'est ici qu'il m'a amenée... qu'il...
Tyler réalise enfin.
— Pardon, je n'avais pas compris, toutes mes excuses… murmure-t-il.
D'une voix forte et directive il s'adresse à tout le staff :
— Ratissez le moindre millimètre carré, le moindre indice suspect doit être répertorié, même ce qui parait idiot, vous me passez cet endroit au crible ! C’est bien compris ?!
Les policiers s’exécutent aussitôt :
— Oui patron !
Mac se tourne vers Law.
— Vous allez mieux ?
Prise de vertige, elle n’entend plus rien. L'inspecteur l'allonge aussitôt sur le sol en la gardant dans ses bras. Ren, affolée, s'écrie :
— Elle fait une crise de tachycardie, faut l'amener à l'hôpital !
L'inspecteur prend son portable pour appeler les urgences, Law lui arrache le téléphone des mains :
— Inutile de s'alarmer pour si peu. Ren, c’est juste mes souvenirs de merde qui remonte, arrête de t’inquiéter.
Le regard dans le vide, son visage s'assombrit, Law entend des chuchotements. Regardant autour d’elle, l’enquêtrice constate que ces voix semblent provenir de son esprit.
Il serait peut-être temps de consulter.
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double-croche1 · 2 years ago
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[INTERVIEW] ANNAHSTASIA
Trois morceaux auront suffi pour faire d’Annahstasia une évidence. Alors qu’elle dévoile aujourd’hui son superbe EP ‘Revival’, l’artiste américaine d’origine nigériane nous a parlé de son parcours, de ce nouveau projet et de ses multiples pratiques artistiques. Comment désires-tu te présenter ? Annahstasia : Je suis Annahstasia Eunuke, une artiste de Los Angeles avec un héritage nigérian. Je dis ‘artiste’ et non ‘musicienne’ parce que je travaille avec plusieurs médiums, dont fait partie la musique. Et tous ces médiums se croisent. Comment es-tu entrée dans le monde de la musique ? Annahstasia : Quand j’ai eu 14 ans, mon père a mis toutes ses dernières économies pour m’envoyer en Europe faire une tournée avec mon oncle et vivre dans le tour bus avec un groupe. C’était la première fois que je voyais qu’on pouvait vivre en tant que musicien. Mes parents sont artistes et designers. Je savais donc qu’être artiste était une option mais je ne connaissais pas de musiciens qui faisaient cela à plein temps et qui en vivaient. Être sur la route, écrire des chansons dans le bus, je découvrais cela. Mon oncle m’a donné un iPod comme cadeau pour mon anniversaire avec toute sa librairie de musique. C’était beaucoup d’albums de soul, du blues, du rock, la Motown, du disco et de la folk. Une éducation complète était dans cet iPod. Cela a élargi mes horizons en musique et c’est comme cela que j’ai découvert Bill Withers et Nina Simone qui ont été les deux artistes qui m’ont inspirée à me mettre à la guitare et au piano et à écrire mes propres chansons. J’apprenais leurs chansons et j’écrivais mes propres paroles dessus. La première fois que j’ai chanté a été dû au fait qu’on se moquait de moi à l’école. J’étais la seule enfant noire à mon niveau au collège. Les enfants me faisaient plein de blagues racistes. Une d’entre elles consistait à me prendre à part et à me demander de chanter, parce qu’ils suivaient le stéréotype que toute personne noire sait chanter et fait partie d’un ensemble de gospel. On me disait : « Chante une chanson ! Chante une chanson ! » Et de façon assez paradoxale, je me suis demandé si je savais chanter. J’ai appris une chanson et je l’ai jouée à un concert en Italie pendant la tournée et personne ne m’a huée. (Rires) Je me suis donc dit que je savais peut-être chanter ! Je suis tombée amoureuse des concerts devant des gens plus que de la musique elle-même. L’amour de la musique est venu plus tard.  En 2019, tu as sorti un premier album qui s’appelle ‘Sacred Bull’. Comment se sont déroulés l’enregistrement et l’écriture ? Annahstasia : L’enregistrement a été vraiment fait de façon DIY. Je travaillais avec un producteur à l’époque qui s’appelait  Jay Cooper que j’avais rencontré… via Uber Pool ! (Rires) Il est tombé dans la même voiture qu’un autre producteur avec qui je travaillais. Il est venu au studio. Il était d’Australie et il est arrivé comme cela. On a fait deux projets ensemble et ‘Sacred Bull’ a été le second. On n’a jamais sorti le premier. On a été en studio pendant une année complète, à travailler 12 heures par jour, à faire des chansons. C’est pour cela que l’EP est si long ! A l’époque, je venais seulement de sortir d’un contrat très fermé avec un label. J’ai eu l’autorisation d’enfin sortir de la musique après les sept années qui me liaient au contrat. C’était comme une première expérience pour moi, j’ai beaucoup appris autour des collaborations, à propos de ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. Cela m’a aussi montré à quel point il est difficile d’être une artiste indépendante. Après avoir sorti ce projet, j’ai eu la chance d’accompagner Lenny Kravitz pour ses premières parties et de faire toute la tournée avec lui équipée de toute une instrumentation live. [Dans ce contexte, elle a joué à l’AccorHotels Arena à Paris le 5 juin 2019.] Quand je suis revenue à Los Angeles, les managers ne répondaient pas toujours à mes appels, les labels ne m’offraient pas de contrat, je n’avais pas d’argent. J’avais tout dépensé dans la tournée et les gens n’arrêtaient pas de me demander ce que j’avais pour la suite. C’était si décourageant. Je ne pouvais pas comprendre ce que les gens me demandaient parce que j’avais tout donné pour ce projet. J’avais besoin de temps pour me reposer et la pandémie est arrivée au bon moment, si on peut dire. J’ai compris que je voulais prendre plus de temps et être plus durable dans ma pratique de la musique.
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Comment as-tu trouvé l’inspiration pour cette nouvelle direction qu’on peut entendre dans cet EP ‘Revival’ ? Annahstasia : Travailler avec des producteurs sur ‘Sacred Bull’ m’a fait ressentir que seulement une partie de ma voix était entendue. Une bonne partie était interprétée par quelqu’un d’autre. Même si j’étais proche de mon producteur à l’époque, il y avait une bonne part de moi qui n’était pas là dans les morceaux. C’est aussi pourquoi j’ai retiré ‘Sacred Bull’ d’internet parce que je sentais que ce n’était pas une représentation authentique de ce que j’étais. La pandémie m’a permis d’avoir l’espace pour être seule. Je me suis remise à la guitare, avec ma voix. Je voulais être dans une position où je devais aller sur scène et jouer mes propres chansons avec seulement une guitare. C’était le problème que j’avais avec ‘Sacred Bull’, il y avait tellement de production que ma seule option était de jouer avec un groupe ou avec des instrumentations préenregistrées. Je ne pouvais pas me permettre financièrement d’avoir un groupe, donc j’aurais eu pour seule option de faire quasiment du karaoké ! Ce n’est pas trop mon délire. Je n’étais pas fan de cette limitation et une partie du fait d’aller dans cette nouvelle direction était de revenir à mes racines, où j’ai découvert la guitare que j’ai apprise via des musiciens folk. C’était de la musique que j’avais toujours voulu faire mais l’industrie m’avait perpétuellement répondu que ce n’était pas assez commercial et que personne ne voulait entendre cela de la part d’une femme noire. La pandémie m’a fait me dire : « A quoi bon faire quelque chose qui ne me rend pas heureuse ? » J’ai voulu prioriser mon opinion devant celle des autres. C’est comme cela que ce nouvel EP ‘Revival’ est né et c’est pour cette raison qu’il s’appelle comme ça. C’était une renaissance personnelle. Je suis revenue à la musique avec une nouvelle manière de conception, pour moi et non pour les autres. C’est le premier projet où j’ai fait la production exécutive, toutes les chansons ont été écrites par moi, j’ai dirigé toutes les instrumentations. Je l’ai fait sans intention d’être encouragée. A la base, je voulais juste le mettre sur Soundcloud et passer à autre chose, mais mon manager m’a dit : « A vrai dire, c’est vraiment super bien. Attends un peu ! » Quelle a été la première chanson que tu as écrite dans cette nouvelle direction ? Annahstasia : Midas, et c’est aussi la première chanson que j’ai sortie pour ce projet. J’étais chez moi et des nombreuses attaques arrivaient contre des personnes transsexuelles à Los Angeles. Des personnes étaient attaquées dans la rue, il semblait que cela arrivait toutes les semaines. C’était tellement obscène. Je n’attendais pas cela d’une ville comme Los Angeles. Je regardais cela de chez moi à la télévision. Une transsexuelle expliquait ce qui s’était passé pour elle. Plus tard dans la journée, je me suis mise à ma guitare et j’ai trouvé ces premières paroles : « If I had a dollar for each time / You stepped on my back / Just to reach the other side / I’d be richer than Midas ». Je faisais référence à la façon dont les personnes sont rabaissées et marginalisées seulement parce qu’elles sont une menace au statu quo car elles ont le pouvoir de faire bouger les choses. Si on pouvait transformer ce pouvoir en quelque chose de réel qui pouvait changer le monde, avec une vraie richesse, des buts, à quoi ressemblerait le monde ? Tout ce qu’ils touchent se transformerait en beauté. C’est déjà ce qui se passe. Les communautés indigènes, dont la communauté noire, peuvent être si opprimées, elles continuent à créer des choses merveilleuses. Cette chanson parle de cela.
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Quelle est l’histoire derrière le morceau Power, ton deuxième single ? Annahstasia : Midas a inspiré mon projet et les chansons qui sont arrivées ensuite. A partir de là, j’ai également puisé dans des chansons que j’avais écrites auparavant. Power est la plus vieille du disque. Je l’ai écrite quand j’avais 19 ans. J’étais à l’université. Elle a eu de multiples itérations : elle a été une chanson Motown, puis folk, puis punk ! Elle a fini dans cette version épurée que j’aime beaucoup. Power parle du fait de reconnaître le fait d’être dans un corps qui est traité différemment par le monde. Qu’importe le respect de toi-même, la force, le talent ou la versatilité que tu as, quand tu es jeune et naïf.ve, les gens peuvent te manipuler et prendre de ton pouvoir. Cette chanson Power parle de ma vulnérabilité à propos de cela. Parfois j’essaie d’être une bonne personne, soucieuse des autres, mais les gens prennent avantage de cela. Cela venait d’une jeune fille qui se demandait pourquoi les choses étaient comme ça. Il fallait apprendre à devenir plus dur et plus sage, et que si tu n’es pas vigilant, on va continuer à te pomper ton pouvoir. Le message en général parle du fait que le pouvoir tombe dans nos mains de diverses façons à travers le capitalisme, les sacrifices de tous les jours, le fait qu’on doive parfois déménager sans le vouloir. Cet aspect de la vie hors de ton contrôle, cela affecte ton bonheur et qui tu es. On peut alors essayer d’y faire face et renaître encore et encore avec la résilience qui fait partie de nous. Cette résilience qu’on trouve en nous est une puissance en soi. Dans cette chanson Power, tu cites Venus [déesse de l'amour, de la séduction, de la beauté féminine] et dans Midas, tu cites le roi Midas [qui fit à Dionysos le vœu de la faculté de transformer tout ce qu’il touche en or]. Ce sont deux personnages de la mythologie gréco-romaine. Annahstasia : Je prends souvent des symboles de la mythologie greco-romaine, catholique et de l’astrologie. J’ai aussi utilisé le symbolisme du taureau sur ‘Sacred Bull’. Mon signe astrologique est le taureau et je me suis intéressée à ce à quoi cet animal faisait référence dans l’histoire. Pour Venus, j’aimais cette allégorie entre la déesse de l’amour et la planète violente et non hospitalière. Cette dichotomie est belle. Elle est présente dans la féminité, cette luxuriance d’amour, de vigueur pour la vie, qui est également très féroce, sombre et terrifiante, qui peut consumer et être consumée. J’aime explorer cette relation dans ma musique, car en tant que femme, je me sens sur le point d’autocannibalisation à travers mon obsession de la beauté de la vie et du fait de tomber amoureuse ou passionnée même des aspects sombres de la vie. Je suis parfois à la recherche de cela. Une envie féminine est d’aimer complètement. Il y a une dualité ici dans laquelle on peut se sentir à l’aise. Le troisième morceau que tu as sorti est Untamed. Comment a t-il été conçu ? Annahstasia : J’ai écrit ce morceau pendant les sessions d’enregistrement de ‘Revival’. On a travaillé cette chanson en studio. Elle est née d’un moment où j’étais à la plage. Les Etats-Unis ont une culture très prude à propos de la nudité. J’étais topless, ce qui est interdit ici. Je prenais le soleil. Je pensais que j’étais seule et j’ai vu un homme en train de m’observer de façon insistante. Je me suis immédiatement sentie en danger, mal à l’aise. Cette chanson est venue rapidement, parce que j’étais tellement en colère que ma quiétude ait été dérangée par un homme qui a une idée de mon corps en tant qu’objet sexuel. Pourquoi cela ? Les paroles de cette chanson parlent du fait de vouloir avoir la liberté d’un garçon de pouvoir se balader à moitié nu.e et que personne ne te juge pour cette liberté. Cette liberté s’étend bien sûr à d’autres aspects de la vie. En tant que femme, on te juge souvent pour le fait de vivre librement, au moins dans la culture américaine.
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L’EP comprend trois autres morceaux : While You Were Sleeping, Millionaire et Evergreen. D’où viennent ces chansons ? While You Were Sleeping : Annahstasia : C’est une autre vieille chanson que j’ai retravaillée pour l’EP. J’ai dû l’écrire en 2018 ou 2019. Elle est à propos de grandir en tant qu’adulte et de ne plus être capable de tolérer le fait d’être jugé pour ce que tu es. L’histoire parle d’une relation amoureuse dont je n’avais pas honte mais ma famille a réagi négativement quand elle l’a su. Je me suis dit : « Si c’était avec un homme, il n’y aurait pas eu de problème. Vous ne m’auriez pas attaquée comme vous l’avez fait. Vous auriez même été heureux pour moi. » Cette relation aurait pu durer si j’avais eu le soutien que je méritais de ma communauté et de ma famille. La chanson parle de l’amour que j’avais et qu’à ce moment là, on ne pense plus à ce que disent les gens ou la honte qu’on peut ressentir. A l’inverse, on se sent libre, sereins dans les yeux de l’être aimé.e. Cet espace devient teinté et raccourci par le fait qu’on ne t’autorise pas à être amoureux de cette personne. C’est une perspective très juvénile, c’était ma première expérience. L’acte politique est de comprendre sa sexualité. L’idée n’était pas de dire : « Voici qui je suis, acceptez-le. » Mais plutôt : « J’aimerais que vous changiez. » Cela rend les choses plus faciles pour moi. J’essaie d’accepter les choses telles qu’elles sont. Cela fait partie de l’histoire de renaissance présente dans l’EP. Millionaire : Annahstasia : Il s’agit d’une nouvelle chanson écrite à cette période. Elle parle de la capitalisation de la mort des noirs dans le monde, combien d’argent est fait sur le dos des artistes noirs après leur mort et comment leurs vies ne sont pas respectées et valorisées de leur vivant. Dans les paroles de la chanson, c’est un peu surréel, je parle du quartier de Laurel Canyon à Los Angeles parce que je fais référence à une certaine époque dans l’histoire de l’industrie à Los Angeles où les artistes noirs étaient représentés comme des prophètes. Ils vivaient dans des mauvaises conditions pendant leur vie et sont morts de souci de santé évitables, comme Nina Simone (1933-2003), Michael Jackson (1958-2009) ou Ray Charles (1930-2004) et plus récemment 2Pac (1971-1996), The Notorious B.I.G. (1972-1997) et d’autres rappeurs qui sont morts ces dernières années et dont les labels se sont faits des millions après leur mort. C’est assez impertinent comme chanson, mais cela a pour but de donner de la légèreté. Je joue avec la dichotomie en imaginant que bien sûr, en tant qu’artiste, j’ai envie de gagner de l’argent et d’avoir du succès, mais pour arriver à cela, après ma mort, une vingtaine d’hommes blancs se feront des millions sur mon dos. C’est difficile de ne pas voir cela comme de l’esclavage moderne et que les gens profitent de ta culture et des combats. Il y une parole dans la chanson qui dit : « I can make it if I try / I can make it if I die. » Je ne serai peut-être jamais dans une position où je verrai mon succès. Je travaillerai peut-être toute ma vie et je mourrai relativement tôt à travailler tellement et les gens me célèbreront quand je serai partie. Mais à quoi cela me sert si je ne reçois pas des fleurs quand j’étais encore là ? Les contrats avec les labels peuvent ainsi être de l’esclavage de cette façon. Evergreen : Annahstasia : Enfin, j’ai écrit Evergreen en 2017. Il y a eu plusieurs versions. C’est inspiré d’une interprétation d’un amour qui est devenu aigre. Cela commence comme : « Tu es ma paix, ma tranquillité, ma maison » Et comment cela s’est transformé en obsession et désir de possession qui fait que tu t’accroches à cette paix mais l’autre personne n’est pas aussi engagée ou se désintéresse. Dans ton esprit, tu vois encore en l’autre cette vision parfaite qui rendait ta vie belle. Même si cela n’existe plus, tu t’accroches encore à cette pensée. C’est pour cela que cela s’appelle Evergreen [dont la traduction française pourrait être « à feuilles persistantes »]. Cela fait référence au fait qu’on pense que les gens ne vont pas changer mais ce n’est pas la réalité. Cela est aussi présent dans la transition entre le début doux et la fin plus explosive. Comment as-tu construit le déroulé de l’EP ? Annahstasia : Dans l’histoire de l’EP, j’ai envie d’emmener l’auditeur dans mon étendue en commençant par des chansons simples comme Midas avec seulement de la guitare, des cordes et un peu de basse, comparé à la fin avec une instrumentation complète. En tant qu’artiste, je n’ai pas envie d’être catégorisée. Je ne veux pas que cela soit seulement considéré comme étant un projet folk. J’ai envie de mettre dans cet EP des éléments montrant que je peux avoir un côté plus agressif. Dans mon prochain album, je me pencherai plus sur les aspects rock de mes influences. Comment s’est passé l’enregistrement ? Plusieurs collaborateurs apparaissent sur l’EP dont des violons et de la harpe. Annahstasia : C’était super. On l’a fait de façon old school. On est allé au studio et on a enregistré l’EP complet en 6 jours. J’avais un groupe avec moi : Matthew Jamal au violoncelle et pour les arrangements à cordes, Lutalo Jones à la guitare et aux batteries, Itai Shapiro à la basse et aux claviers, David Phelps au piano et Nailah Hunter à la harpe. J’ai appris à chacun la chanson du jour. On a quasiment fait une chanson par jour. On la jouait puis on essayait de l’améliorer. On a enregistré en live. Il n’y a pas eu de post-production sur cet album, rien n’a été ajouté après coup. Les parties de cordes ont été empilées. C’est ma façon préférée de travailler, en groupe dans la même pièce afin de ressentir l’énergie humaine. C’est complètement différent par rapport au fait d’utiliser des synthés ou des samples. Cela a été très gratifiant. Ça a ravivé mon amour de la musique.
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  La pochette de Power est une peinture. C’est toi qui l’as peinte ? Annahstasia : Non, c’est une peinture d’un artiste japonais. Il m’a envoyé un message me disant qu’il avait peint ce portrait de moi. Je reçois des portraits de moi assez fréquemment parce que je suis top model et que je suis en ligne depuis pas mal de temps. C’est la première fois que je pouvais m’y reconnaître même si j’aime à quel point ce portrait est abstrait et chaotique. C’était une interprétation de moi-même très rafraîchissante. Je trouvais que cela allait bien avec le message de Power en capturant mon essence. Je lui ai demandé s’il était d’accord pour que je l’utilise et il a été heureux de cette proposition. C’était donc un heureux accident ! Quels sont les choix derrière la pochette de l’EP ‘Revival’ ? Annahstasia : Je voulais quelque chose de très classique. Une réminiscence des vieilles pochettes de la Motown. C’était l’inspiration pour la lumière et pour le design graphique. La séance photo a duré 12 heures ! J’ai saigné à un moment. J’étais agenouillée et des débris de ma tenue sont tombés et entrés dans ma peau. C’était très dramatique et artistique sur le coup ! (Rires) Le but était de ne pas faire juste une belle image de magazine. A l’époque, j’avais du mal à séparer mon image de mannequin et celle d’artiste. Je voulais me montrer différemment. La photographe m’a donné le moyen de m’exprimer. J’aime l’idée de prière et de vénération dans l’image qu’on a gardée. Dans la version physique, il y a une autre photo avec un fond plus bleuté. Cela représente mon monde interne, par rapport au monde plus apaisant de la pochette principale. Ma mère a fait tout le design graphique. Tu as sorti trois belles et simples vidéos. Les deux premières pour Midas et Power sont presque constituées d’un unique plan. Ce que tu nous as dit du shooting pour la pochette pourrait faire écho à ce qu’on peut voir dans le clip de Power. Tu ne bouges pratiquement pas de tout le clip ! Annahstasia : Effectivement ! C’était très intense. Cela a duré six heures. Je devais même faire pipi dans une tasse. (Rires) Je ne pouvais pas bouger avec tout ce qui m’attachait. Pour ne rien simplifier, le réalisateur a fait une intoxication alimentaire. J’étais extenuée avec toute la préparation. Le rendu est beau mais le processus a été très DIY. Ce n’est quasiment que moi et ma famille en train de m’aider et des amis qui venaient quand ils pouvaient. Le clip de Untamed se déroule dans des beaux paysages. Annahstasia : Pour ce clip, on était quatre. Le tournage a duré deux jours avec de la conduite jusqu’à cet endroit et ensuite une randonnée. Pour le plan d’ouverture avec moi en haut d’une dune de sable, on a dû faire deux heures de marche avec nos affaires et la caméra qui était très lourde. Ça a été la même chose pour la plage. Je suis heureuse d’avoir rencontré des artistes capables d’aller au bout de leurs forces pour leur art comme je peux le faire.  (Rires) Tu vas faire une tournée européenne en mai [du 10 mai au 1er juin] mais il ne semble pas y avoir de date française... Annahstasia : Oui et j’en suis bien malheureuse ! C’est ma première tournée depuis 2019. J’étais passée par Nantes, Lyon, Paris et Toulouse et j’avais été très bien accueillie. Je suis sûre que je reviendrai un jour jouer en France. Comment vont être ces concerts ? Annahstasia : Je vais être seule avec une guitare. Je vais peut-être ajouter des personnes si j’en connais dans les villes où je vais jouer. Je peux laisser de la place à un.e guitariste qui pourrait improviser. Il y a beaucoup de place pour de la musicalité mais je suis très l’aise à être seule sur scène et je prends du plaisir à cela. Tu vas jouer uniquement tes chansons ? Annahstasia : Je ne sais pas encore. Je ne fais pas de reprises d’habitude mais je pourrais. Je vais peut-être faire des reprises de classiques de la folk, comme 900 Miles [de Terry Callier paru en 1964] ou I Am a Man of Constant Sorrow [de Dick Burnett publié en 1913]. C’est ce genre de chansons qui a inspiré mon projet. Tu as mentionné que tu écris déjà pour un prochain projet. Tu peux nous en dire plus ? Annahstasia : C’est en cours. Je travaille sur un album qui s’appelle ‘Tether’. C’est dans la continuité de ‘Revival’ mais plus centré sur les guitares. Cela ressemble plus à Leonard Cohen ou Joni Mitchell où je développe la narration. Pour l’instant, l’album est entre cela et un album de pur rock ! Les chansons sont écrites, donc maintenant on peut les produire comme on veut. Je suis en train de décider justement la façon de les produire et la direction qu’elles prendront.
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Ton site internet est très simple. On peut juste y mettre son adresse email pour recevoir les newsletters. Quel genres de newsletters envoies-tu ? Cela est peut-être lié à tes autres pratiques artistiques. Annahstasia : Le site est fait de façon à ce qu’il faille me donner les informations pour pouvoir accéder au site. Cela te fait entrer dans le site. Ce ne sont pas tant des newsletters mais plutôt comme un bureau de travail. Il y a des bouts d’écriture qui ont influencé les paroles des chansons, des photos et des images qui ont servi d’inspirations, des dessins que j’ai faits à cette époque et qui donnent du sens à mes émotions. C’est très personnel et vulnérable. On peut faire bouger les différents éléments et les réarranger. J’envoie ce genre de choses à chaque fois que je sors une chanson : il y en a eu pour Midas, Power et Untamed. La raison pour laquelle je collecte les adresses des gens est que j’aimerais envoyer aux gens des lettres physiques dans le futur : les inviter aux concerts, leur montrer le vinyle, leur envoyer des cartes postales afin de revenir au monde physique. J’ai envie de me reconnecter aux gens en leur donnant quelque chose qu’ils peuvent mettre sur leur réfrigérateur ou chérir. Est-ce que tu as vu des bons films récemment ? Annahstasia : J’ai beaucoup aimé ‘Julie (en 12 chapitres)’ (2021) de Joachim Trier [notre interview par ici]. Je l’ai trouvé très charmant. C’est rassurant de voir un film où la protagoniste n’a pas nécessairement de but mais elle finit tout de même par s’en sortir. J’ai beaucoup aimé la scène où ils explorent les limites de l’infidélité. Les personnages parlent bien de l’intimité. J’ai aussi beaucoup aimé ‘Drive My Car’ (2021) de Ryūsuke Hamaguchi comme méditation autour de l’amour. Le désir est très bien représenté dans ce film et cela va bien avec l’allégorie du jeu d’acteurs et de la façon qu’on a d’écrire une histoire pour nos propres vies. Cela peut nous servir de protection. En tant qu’artiste, je me suis vraiment identifié à cela. J’ai aussi vu ‘Babylon’ (2023) de Damien Chazelle il y a quelques jours et c’était inutilement long ! Cela aurait mérité des coupes, on dirait que c’était le director’s cut que personne ne voulait. (Rires) Par contre, je pense que c’est le premier film que j’ai vu sur Hollywood qui faisait ressentir ce qui peut se passer à Hollywood : si inconfortable, si fatiguant, si anti-romantique et si dramatique. (Rires) Je viens de Los Angeles donc j’aime les interprétations et les commentaires qui sont faits sur cette ville. Un de mes films préférés pour cette raison est ‘Mulholland Drive’ (2001) de David Lynch. Il est fascinant. Je l’ai vu un million de fois et je n’en ai jamais été lassée. ‘Babylon’ est si éreintant ! Il est presque aussi éreintant que ‘Climax’ (2018) de Gaspar Noé. J’ai failli vomir en le voyant ! (Rires) Je ne les regarderai pas à nouveau mais j’ai aimé cet effet. Dans le même genre éreintant, il y a aussi ‘Uncut Gems’ (2019) des frères Safdie. Je vais d’habitude voir des films pour m’échapper donc je dois être dans un mood très spécifique pour ce genre de films stressants. Est-ce que tu aurais des groupes à nous recommander ? Annahstasia : Lutalo Jones est un auteur compositeur incroyable. Il a travaillé avec moi sur ‘Revival’. Il travaille sur un projet solo qui me rappelle Nick Drake. June McDoom est une autre chanteuse folk incroyable. Lau Noah est une guitariste classique mais elle chante dessus en espagnol. Ses paroles sont si joliment écrites et magiques. C’est une virtuose. Il y a aussi Elliott Skinner. Il vient du Texas mais il habite à New York. C’est une merveille de le voir. Il a travaillé sur un album pendant les huit dernières années. Quand ce disque va sortir, ça va être un chef-d’œuvre. Pourrais-tu nous expliquer ce que tu fais en dehors de la musique ?Annahstasia : Je fais plein de choses ! De la photographie depuis que j’ai 11 ans, donc depuis seize ans. La photographie est également une façon différente de voir les choses. Comme évoqué, je travaille sur un projet en ce moment qui s’appelle ‘Tether’, comme mon prochain album, qui sera une série de portraits. C’est un projet au long cours pour lequel je me suis donné trois ans. Je fais de la céramique depuis 8 ans. Je fais surtout une série de récipients dont aucun n’est identique à un autre. Cela me permet aussi de faire de la peinture sur poterie. J’ai également étudié la fabrication du papier. J’ai fait deux cursus en parallèle : une université de sciences politiques et une école d’art où j’ai appris la fabrication du papier. Je fais aussi des impressions chez moi. Je les utilise pour mes céramiques qui influencent mes photos. Tout est lié dans ma pratique artistique. La fabrication de papier ressemble à de la peinture : je peins avec plusieurs pâtes à papier qui sèchent et deviennent une seule et même chose. J’espère faire un jour une exposition. Le monde de la musique est le seul art que je fais qui est si regardant sur l’âge et plus particulièrement la jeunesse. C’est comme s’il fallait être jeune pour être accepté.e en tant qu’artiste musicien.ne. J’ai donc décidé de mettre pour l’instant la plus grande partie de mon énergie là-dedans. Je pourrai approfondir mes céramiques quand j’aurai 50 ans et personne ne m’en empêchera. (Rires) On pense même généralement que cela donne de la valeur pour ce genre d’artisanat. La vérité est que tout prend du temps. Crédits photo de couverture : Paley Fairman L’EP ‘Revival’ d’Annahstasia est maintenant disponible et hautement recommandé ! A&B
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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nanananerd · 3 years ago
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Spiritisme
30 jours pour écrire/ Jour 24/24.08.2021
Thème : ombre.
9 septembre 1853, Nantes.
Nous vivons dans une ère incroyable. Le développement de l’industrie est à son paroxysme, et il fait bon vivre lorsque l’on est un ingénieur. J’ai fini mon école, il y à déjà deux ans, et j’ai plaisir à vivre dans la ville de Nantes. C’est une belle ville, et j’apprécie bien plus côtoyé la bonne société dont je suis issue ici, qu’à Paris.
Une pratique néanmoins me surprend, probablement, car je suis un homme de science et de rationalisme ; la mode de la table tournante. Mondains et Mondaines se retrouvent désormais dans des salons pour “appeler les esprits”.
Après la soirée chez madame Macé de la Rochemacé, je doute très sincèrement de la véracité de tel phénomène. Nous étions assis autour de cette étrange table, dont le pied sculpté aurait pu abriter un mécanisme. Alors que la Médium faisait ces incantations, les lumières de la pièce se sont éteintes. Je pense que les servants de Madame sont dans le subterfuge. Il n’y à rien de surnaturelle à éteindre des lumières. Par un jeu de soufflets reliés entre eux par exemple, ou encore en coupant l’arrivée de gaz de la pièce. Puis la table s’est mise à trembler sous nos mains. Encore une fois, l’obscurité rend plus propice la réaction à un mécanisme caché dans le pied de la table. Pour le spectacle, la Médium nous a annoncé qu’un esprit puissant était parmi nous, et qu’elle devait alors lutté pour le repoussé. Force de cris on était poussés, par de nombreux membres de l’assistance et des objets se sont cassés dans la pièce. Mais je crois fermement que ce sont les domestiques qui se sont chargés de faire tomber ces objets.
Tout cela fut néanmoins fort divertissant, et il semblerait que nombre de jeunes femmes soit excitées par ces séances, ce qui profite largement aux jeunes hommes comme moi. Qui sait, par l’action d’un esprit je finirai peut être marié à une de ces mignonnes. Je rigole alors que je rentre dans mon immeuble. La logeuse à oubli d’alimenter les lampes de l’escalier. Qu’importe, je connais bien les marches et la nuit est claire ; la verrière au sommet m’apporte suffisamment de lumière. Je tourne ma clé dans la serrure, pousse la porte de chez moi, et me dirige vers la lampe murale. À l’aide de mon briquet, je tente d’allumé la lumière de mon logement. Allons bon, voilà qu’elle fait des siennes. Qu’importe, j’ai encore un bon stock de bougie sur mon bureau. Je me dirige prudemment vers ce dernier, quand une forme attire mon regard ; on aurait dit l’ombre d’un homme, portant un chapeau haut de forme. Pris d’un instant de panique, je relativise très vite ; cette ombre doit être la déformation de vêtement accroché sur mon valet. Je fouille dans un tiroir et j’en extrais enfin une bougie. J’allume cette dernière et la place dans un bougeoir. Je me dirige vers ma chambre, mais l’ombre à disparu. J’ai dû rêver, les événements de cette soirée, ajouté à la consommation de cette Absinthe, ont dû me chambouler plus que je ne l’aurai cru. Je commençais à me déshabiller, et m’allonger sur mon lit : quand je remarquais à nouveau cette ombre, mais dans la cuisine cette fois-ci. Un frisson m’envahi. Rien ne pouvait expliquer cette forme à cet endroit. Je commençais à m’inquiétais. Je repris le bougeoir et me dirigeait vers la cuisine, mais elle avait à nouveau disparu. Le trouble qui m’envahissait grandissait. J’entendis la porte de mon logement s’ouvrir ; sans réfléchir, je courrais à la suite de ce mystérieux inconnu qui avait eu le toupet de m’effrayer dans ma demeure ; je dévalais quatre à quatre les escaliers quatre à quatre, manquant de me rompre le cou, les bretelles de mon pantalon gênant ma course. Alors que j’arrivais dans la rue, quelque chose me saisit ; il n’y avait plus aucune ombre. Les lampadaires étaient allumés, la nuit était noire, mais aucune ombre n’apparaissent. Je lève ma main devant moi, et aucune ombre n’apparut sur le sol. L’effroi grandissait. C’était impossible. Je regardais autour de moi, quand je revis cette ombre s’approchait de moi. Mais il n’y avait personne.
10 septembre 1953, Nantes.
Monsieur Belhfond a était trouvé mort à son logement. C’est la concierge du 23 rue des Chambelles qui l’a retrouvé dans sa chambre. Elle s’était étonné de ne pas le voir descendre ce matin-là. Aucune marque indiquant un assassinat. Aucun objet volé. Aucun ennemi ou dette connu. L’appartement était fermé de l’intérieur. Possible intoxication due au gaz. Aucun autre mort à déplorer dans le bâtiment. Classé sans suite.
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laurentmanec · 4 years ago
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Aménager la salle
Activité hautement psychocorporelle que celle qui consiste à ranger une salle de pratique dont on a hérité, mais qu’on a dû investir telle quelle, faute de temps.
Vider les placards jusqu’au dernier jeu, tirer les meubles qui par chance ne sont pas fixés aux cloisons et, dans ce fatras généralisé, s’atteler à la reconfiguration de l’espace. Maîtres-mots : accueillance et amovibilité.
Pour l’œil extérieur, le nouveau décor n’est peut-être pas si différent de celui d’origine, mais pour l’occupant des lieux, un progrès dans l’appropriation de son espace de travail s’est fait jour.
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La redistribution du mobilier et du matériel ne répond pas seulement à une volonté de rationalisation de l’espace (d’ergonomie). Elle tient surtout, pour le psychomotricien, à une recherche de la puissance malléable de son médium (sa salle) : c’est en étant présent dans mon corps aux expériences sensorielles, motrices et ludiques qui sont à vivre ici, que je rebâtis une architectonie fonctionnelle pour les soins psychomoteurs.
Merleau-Ponty :
Mon appartement n’est pas pour moi une série d’images fortement associées, il ne demeure autour de moi comme domaine familier que si j’en ai encore ʺdans les mainsʺ ou ʺdans les jambesʺ les distances et les directions principales et si de mon corps partent vers lui une multitude de fils intentionnels.
Démultiplier les fils intentionnels qui relient son corps à sa salle de pratique : voilà la tâche du psychomotricien qui emménage.
Image : “Not so familiar” par Hana Leah Bittner (source: Drawing Architecture)
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omagazineparis · 9 months ago
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Neveo l'appli pour créer et envoyer un journal photo à ses proches
Les réseaux sociaux et moyens de communications sont grands, il est désormais facile de communiquer avec ses proches. Cependant, pour les anciennes générations, les nouveaux réseaux de communication ne sont pas familiers. Neveo est une application révolutionnaire qui permet aux nouvelles générations de créer un journal en ligne. Il est ensuite imprimé et envoyé chez vos parents ou grands-parents. Ainsi, chaque génération utilise l'outil qui lui convient et renforce les liens intergénérationnels autour d'un journal. Neveo : son histoire et son concept L'idée de Neveo est venue il y a quelques années. Au cours d'un voyage, Vincent avait envie de pouvoir partager son expérience avec ses proches. Il se rendit compte du peu de moyen possible pour pouvoir donner des nouvelles à sa famille et particulièrement à son grand-père. De retour de voyage, il décide de créer un outil qui permet de partager son quotidien avec ses proches peu importe la distance. Avec l'aide de Simon et Jérôme, l' application Neveo est née permettant ainsi la création d'un journal familial mensuel pour les proches, les parents ou les grands-parents partout dans le monde. Neveo est l'application pour créer un journal photo de qualité !L'utilisation est simple: créer un journal, ajouter des photographies (jusqu'à cinquante par mois), puis légender vos images si besoin. Neveo s'occupe de la mise en page et de la livraison gratuite dans le monde entier. En plus, vous pouvez ajouter des membres de votre entourage afin de contribuer à la création du journal ! Le dernier jour du mois, le journal est clôturé puis envoyé en impression. Quelques jours plus tard, vos grands-parents, parents ou proches reçoivent directement votre journal dans leurs boîtes aux lettres. Neveo : des valeurs et des engagements Le concept même de l'application Neveo prône des valeurs familiales et bienveillantes. Leur objectif est de renforcer les liens intergénérationnels entre les personnes âgées et leurs familles. En effet, depuis 2018, pour la première fois de l'Histoire les plus de 65 ans sont majoritaires par rapport aux enfants de moins de 5 ans.Face à cette population vieillissante, il est important de se soucier de la qualité de vie des personnes âgées et de permettre grâce à des outils tels que Neveo de continuer à entretenir des liens sociaux via les médiums correspondant à chaque génération (le numérique pour les plus jeunes et le papier pour les plus âgées).Malgré la quantité de réseaux sociaux existants, les anciennes générations ne savent pas forcément les utiliser. L'exclusion numérique est aujourd'hui un facteur aggravant dans l'isolement relationnel. Neveo permet donc de lutter contre l'isolement social, et d'entretenir les liens familiaux et intergénérationnels. De plus, Neveo s'engage écologiquement à réduire un maximum son empreinte écologique en travaillant avec des imprimeurs locaux par exemple. Afin de minimiser l'impact sur l'environnement, l'encre et le papier utilisés sont 100% éco-responsable. Et pour chaque nouvelle adresse ajoutée, Neveo plante un arbre avec l'association Graine de vie. Découvrez aussi : Vacances : pensez au livre photo personnalisé ! L'avis de la rédaction La rédaction est complètement fan de ce concept, et des valeurs prônées par Neveo. Cette appli est notre crush du moment ! Neveo allie photographies, textes et liens familiaux. C'est une façon simple et originale de donner des nouvelles à ses proches. On vous invite à prendre l'abonnement à 9,99 euros / mois et faire partie de la Neveo Family. En cette période particulière, nous nous rendons compte de l'importance des liens familiaux et de l'impact sur les relations humaines.C'est pourquoi avec Neveo, nous avons mis en place un code promotionnel spécial : "OMAGAZINE" vous permettant d'avoir un journal offert pendant deux mois. Cette offre de soutien vous permettra de donner des nouvelles aux personnes les plus âgées et/ou isolées de votre entourage. C'est le moment de prendre le temps pour vous et vos proches pour créer un beau journal photo et en faire profiter votre famille. Et maintenant, à vous de partager vos meilleurs souvenirs !#restezchezvous #soutien #familyfirst #neveo #journalphoto Read the full article
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emydurocher · 5 years ago
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Auto-réflexion sur le travail réalisé durant le DEC et intention de création initiale
Une des récurrences dans mon travail à travers les sessions est l’approche critique des enjeux sociétaux actuels, utilisée surtout comme thématique principale dans presque tous mes projets. Que ce soit par les réseaux sociaux que je consulte assez régulièrement, par l’actualité des journaux mondiaux et locaux que je lis quelquefois hebdomadairement, par l’étude du monde qui m’entoure que j’observe régulièrement ainsi que par mes propres expériences vécues ; l’actualité et le vécu influent mes idées qui, par la suite, donne forme à mes projets, à mes œuvres. Cela peut même aller jusqu’à réaliser des créations qui viennent poser un questionnement au public sur les enjeux modernes et sur notre position face à eux. De plus, j’aime me servir de mon vécu dans mes projets puisque cela apporte une dimension plus sentimentale et propre à qui je suis réellement. Cela permet également de m’inscrire dans mon œuvre, de laisser une trace de ma perception face à la critique formuler au travers du projet et ainsi, montrer l’importance de ma vision des choses sur comment le monde est devenu de nos jours. Durant ma formation, j’ai acquis plusieurs notions qui m’ont fortement aidée à réaliser mes projets. Principalement, c’est en sculpture et en histoire de l’art que j’ai le plus appris. En effet, pour ce qui est des cours de sculpture, presque tout ce dont j’ai appris que ce soit de la technique pour faire du plâtre jusqu’à la formation de l’atelier de bois. Cependant, ce que j’ai le plus apprécié et qui m’a servi davantage est les différentes techniques de moulage puisque ce sont celles-ci qui m’ont permis de réaliser les plus gros projets de mon parcours artistique depuis le tout début de ma formation. De plus, je considère que le cours de sculpture est l’un des cours les plus importants puisque celui-ci m’a permis d’être organisée face au temps que j’avais pour la réalisation des projets ainsi que par le choix de la matière que je voulais exploiter pour prévoir les coûts que cela m’engendrerait par projet. Pour ce qui est du cours d’histoire de l’art, je crois que c’est l’une des meilleures acquisitions que j’ai pu avoir durant mon parcours. En effet, grâce à ce cours sur les courants artistiques depuis l’antiquité, mon champ de connaissances artistiques s’est étendu et cela m’a souvent permis d’avoir de bonnes références lorsque je cherchais de l’inspiration sur un sujet. Ainsi, par la découverte d’artistes reconnus ou de courants artistiques, j’ai eu davantage de facilité à établir mes idées de projets.
Dans le cours de démarche et production, j’aimerais réaliser un projet partageant mes réflexions personnelles établies sur ma perception de l’artiste. En effet, j’aimerais comparer l’artiste et son processus créatif au processus féminin que l’on appelle la maternité. Je veux parler de ce sujet puisqu’en évoquant la maternité, j’aime qu’une certaine forme de féminisme s’applique à l’œuvre potentielle tout en mettant de l’avant une situation qui m’est propre, soit celle d’être un « artiste ». Ainsi, mes réflexions apporteront plusieurs éléments qui m’inscriront dans mon épreuve terminale (ma « touche »). D’ailleurs, j’aimerais que mon médium soit la sculpture mélangée, peut-être, avec un autre médium comme du montage vidéo ou bien seulement un montage sonore qui serait joué en boucle pour accompagner la sculpture. Par contre, je ne sais pas quelles matières utilisées pour composer mon projet et quelle forme elle prendrait, cela sera probablement l’étape qui me prendra le plus de temps dans mon processus de création, mais j’aimerais qu’elles invoquent une certaine fragilité ainsi qu’une certaine beauté pour accentuer le sujet. De plus, j’aimerais que ma dernière œuvre réalisée durant mes années d’étude collégiales sorte de mes habitudes, donc, j’aimerais me lancer comme défi de réussir à sortir de cliché. Également, j’aimerais que ma sculpture s’éclaire peut-être de l’intérieur pour faire une certaine ombre à l’intérieur du projet.
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Sophie Mouton-Perrat et Frédéric Guibrunet : J’aime la façon dont leur sculpture décrite comme « lampes » éclaire autant la sculpture que la pièce qu’elle partage.
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Gigi poirier : J’aime cette artiste puisque même si elle montre la maternité d’un point de vue assez cliché, elle arrive à montrer une ambiance heureuse autour de ses petites ou grandes sculptures.
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Émy Durocher (moi) : J’adore le dernier projet de sculpture que j’ai fait puisque la fragilité y est présenter d’une façon assez physique, mais aussi mentale par la force du sujet que j’avais utilisé.
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loveyourlocalgirlgang · 5 years ago
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INTERVIEW #QUEEROFCOLORS - KELSI PHUNG  Réalisateur·ice et Illustrateur·ice non-binaire
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Kelsi Phung est un·e réalisateur·ice et illustrateur·ice non-binaire d’origine vietnamienne. Iel sort diplômé·e en 2018 du département cinéma d’animation des Gobelins, à Paris. Son travail s’axe aujourd’hui autour de la reconnaissance des luttes queer et décoloniales qu’iel cherche à mettre en lumière à travers ses projets créatifs et militants.
Peux-tu nous raconter ton parcours et tes activités artistiques ?
Je suis réalisateur-ice de films d'animation et illustrateur-ice. En 2018, j'ai réalisé avec Fabien Corre le court-métrage "Les lèvres gercées" qui raconte l'impact du manque de communication intrafamilial pour une jeune personne trans. Nous travaillons aujourd'hui sur l'écriture d'une série animée autour des portraits croisés de personnes transgenres et non-binaires.
Tu es artiste non-binaire, quel pronom souhaites-tu que nous utilisions et en quoi est-ce important pour toi de le visibiliser  ?
J'utilise le pronom "iel". Le pronom ne fait pas le genre, mais j'espère et j'aspire à le voir utilisé de plus en plus dans les médias afin de reconnaître et de visibiliser les personnes non-binaires qui l'utilisent.
Quatrième portrait de la série dédiée aux Queer of Colors sur le site de Support Your Local Girl Gang…. Kelsi a répondu a notre interview !
Quand es-tu "tombé.e" dans la réalisations de films et l'illustration ?
A la base, j'étais plutôt attiré-e par la bande-dessinée, je passais mon temps à la bibliothèque pour dévorer tous les rayons qui en contenaient. Je pense que je suis arrivé-e à l'animation grâce à l'impact que les films en prise de vue réelle ont eu sur moi à une époque où il m'était difficile de m'accepter en tant que personne queer. 
Je suis tombé-e alors amoureux-e de la puissance de la transmission que peuvent créer les films, et mon amour pour le dessin m'a fait vouloir mêler ces deux médiums.
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Crédits : Kelsi Phung, Matthieu Garcia
Y a-t-il des artistes qui ont compté.e.s dans ta carrière ?
Je pense que le cinéma de Xavier Dolan a eu énormément d'impact dans ma vie. Je n'apprécie plus autant son cinéma qu'avant, mais je me rappelle avoir ouvert la discussion sur mon orientation sexuelle avec ma mère grâce à son premier film, "J'ai tué ma mère", qui l'a fait pleurer tant elle nous reconnaissait à travers les personnages. 
C'était un moment plus que marquant pour moi, à partir duquel je me suis dit que je voulais pouvoir recréer ce lien, permettre de communiquer grâce aux films quand on n'en a pas forcément les mots. 
Les retours que nous avons reçu autour de "Les lèvres gercées" m'ont profondément touché-e en ce sens : Certaines personnes m'ont raconté avoir fait leur coming-out grâce à notre film et réussi à briser une forme de silence qui les rongeait au sein de leur famille ou de leur entourage proche. C'est un cadeau unique d'avoir réussi à transmettre cette force à mon tour et je ne veux plus jamais m'arrêter de le faire.
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Crédits : Kelsi Phung, Matthieu Garcia
Tu as récemment crée le hashtag #LaChargeDeMaCreativite pour dénoncer le racisme, la queerphobie, le gaslighting lors de tes études, peux tu nous en dire sur ce qui t'as poussé à (re)prendre la parole ?
J'ai mis du temps avant de pouvoir en parler publiquement. J'ai été rongé-e par la dépression à ma sortie de l'école, je n'appréhendais pas bien à quel point les dynamiques oppressives dans ma classe avaient pu m'impacter au point où je n'arrivais plus à dessiner, à penser par moi-même. Quand on enchaîne les deadlines, on peut être à bout mais on essaie de minimiser tout ce qui se passe autour, et qui s'ajoute sans cesse. Mais quand tout s'arrête, on se retrouve face à soi-même, et tout nous revient à la gueule, on ne peut plus ignorer nos traumatismes.
J'ai mis du temps à sortir la tête de l'eau, mais j'ai rencontré des personnes queer et racisées merveilleuses à la fin de mes études et par la suite, qui m'ont fait me sentir moins seul-e. Je pense que la solidarité liée au récit de nos expériences respectives m'a donné-e le courage de m'assumer de plus en plus et de m'engager à mon tour sur les réseaux sociaux pour utiliser ma colère et la transformer en outil de lutte et de sensibilisation. 
On m'a donné l'opportunité de participer à des podcasts comme "Extimité" par Douce Dibondo et Anthony Vincent, que je ne remercierais jamais assez pour m'avoir permis de poser des mots, de vive voix, sur la construction de mon identité en tant que personne non-binaire d'origine vietnamienne.
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Crédits : Kelsi Phung, Matthieu Garcia
Quand j'ai appris qu'une des personnes de ma classe était de passage dans ma ville, j'ai été paralysé-e par tous les souvenirs traumatiques qui se sont alors mis à tourner dans ma tête en boucle. Je ne voulais plus me cacher, j'avais appris à m'accepter, à commencer à mettre en place des projets dans lesquels je me retrouvais et à m'entourer de personnes respectueuses de mes combats, de mon identité, auprès desquelles je n'avais plus à me justifier. Alors j'ai voulu poser des mots sur ces années passées dans mon école, dans cette classe où les LGBTIphobies, le racisme ont été gravement banalisés, où au nom de l'humour ou de l'ironie, iels étaient prêt-e-s à sacrifier l'intégrité des minorités.
J'ai souhaité que la création du hashtag #LaChargeDeMaCreativite serve à relayer l'expérience d'autres personnes minorisées dans les écoles et entreprises liées à l'audiovisuel, pour qu'on parle de la charge raciale, de la charge que les personnes queer, handicapées, neuroatypiques ont à endurer dans des espaces à majorité cis, hétérosexuelle, blanche. Malheureusement, la pression de la hiérarchie dans les écoles fait que la plupart des témoignages que j'ai reçus n'ont pas été rendus publiques. Beaucoup m'ont écrit par message privé pour me raconter leur expérience, par peur des retombées. C'est aussi pour ça qu'on ne doit pas attendre que ce soit les élèves minorisé-e-s qui expriment leur détresse, et que des dispositions doivent être impérativement prises de la part des responsables des écoles et des entreprises. 
Suite à mon témoignage et à un appel que nous avons eu, l'école des Gobelins promet la mise en place de conférences obligatoires autour des discriminations, un suivi psychologique des élèves, une sensibilisation concrète des étudiant-e-s en début de cursus et le rétablissement des toilettes mixtes à chaque étage. Tout cela reste à suivre, mais ce sont ce genre de remises en question associées à des mesures concrètes que nous devons voir fleurir, pour que la santé mentale des personnes minorisées soit une priorité, à l'école et dans le milieu professionnel.
On parle souvent de lgbtqi+phobies et queerphobies dans le milieu artisqtique, en quoi est-il important pour toi, à travers notamment le choix de tes sujets, d'ajouter une visibilité queer à tes travaux ?
Je trouve qu'une vie à créer des œuvres artistiques engagées, c'est trop peu, surtout dans le domaine de l'animation où cela peut prendre des années pour qu'un projet sorte sur nos écrans. Alors j'ai l'urgence de représenter des personnages auxquels j'aurais adoré pouvoir m'identifier plus jeune, des personnages queer, trans, non-binaires, racisé-e-s, qu'on ne résume pas à des fantasmes misérabilistes ou de l'essentialisme. 
Je veux pouvoir faire briller mes adelphes, montrer à quel point notre solidarité peut être salvatrice, à quel point nous pouvons rayonner lorsque nous sommes nous-mêmes.
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La mise en lumière des artistes queers a bien évolué en quelques années. Comment perçois-tu cette nouvelle vague, qui secoue un peu les choses ?
Quand je vois toute la haine que se reçoit Bilal Hassani rien que pour le fait de passer à la télévision française, je me dis qu'il reste encore énormément à faire pour démocratiser la simple idée qu'un homme cisgenre racisé peut ne pas se conformer aux stéréotypes de genre. 
Quand je vois le procès que l'on peut porter à Nick Conrad pour "racisme anti-blancs", je me dis qu'il y a énormément à faire. Mais oui, le coming-out non-binaire récent de célébrités outre-atlantique comme Sam Smith, Indya Moore, Janelle Monae me donne beaucoup d'espoir. 
Nous avons besoin de cette visibilité, nous avons besoin de faire bouger les codes que nous impose depuis trop longtemps l'hégémonie cis hétérosexuelle blanche.
Tes artistes préféré.e.s du moment ?
Alok Vaid-Menon, qui a joué un énorme rôle dans l'acceptation de ma non-binarité et le pont qu'iel fait entre le genre et les luttes décoloniales, Travis Alabanza, Amandine Gay !
Avec quel.le artiste aimerais-tu collaborer?
Toutes les personnes que j'ai citées plus haut !
Une punchline / citation ?
"I want you to know, before you step outside, that there are other's stepping too.That people have stepped before us, with us, and will step after us.That the pavements can feel so lonely, but I know that I have stepped there too.That we have existed before, and exist in the present, and will exist in the future.We come from a line of warriors. We did not choose to fight. But we know how to survive." Travis Alabanza.
Que penses-tu de Support your Local Girl Gang  ?
Merci à toute l'équipe de m'avoir permis de donner suite à mon témoignage, et merci pour la visibilité que vous apportez aux artistes minorisé-e-s à travers votre travail précieux !
Les lèvres gercées - Animation Short Réalisateur / Director : Fabien CORRE, Kelsi PHUNG 
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Kelsi Phung FACEBOOK | INSTAGRAM | WEBSITE
Emeraldia Ayakashi - Support Your Local Girl Gang 
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whileiamdying · 5 years ago
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L'insoutenable Marina Abramovic
Par Geneviève Breerette Publié le 04 juillet 2005 à 12h41 Mis à jour le 04 juillet 2005 à 12h41
Une femme incroyablement forte" , a dit d'elle Ulay, son compagnon de route, d'oeuvre et de vie pendant douze ans. On veut bien le croire à chaque performance que réalise Marina Abramovic, artiste incontournable de l'art corporel, fidèle encore et toujours à ses premiers engagements, plus que jamais spartiate et dérangeante.
Ainsi de la dernière de ces performances réalisée en juin à la Foire de Bâle. L'artiste est restée plusieurs heures allongée sur une couche à trois mètres du sol, nue, couverte par un squelette, dans la lumière forte d'un écran qui faisait croire d'abord à une projection vidéo.
Présence insoutenable. Pour l'implication physique de l'artiste. Immobile, le bras et la tête finissaient par glisser, le nez par couler et les yeux ouverts sous les projecteurs par rougir. Présence, pour l'image produite dont la portée universelle s'imposait d'emblée : la mort, notre lot commun, en une image d'un absolu classicisme. De celles qui depuis toujours hantent les histoires de l'art funéraire, religieux, profane.
Ce n'était pas la première fois que l'artiste tournait autour du thème de la mort en employant des squelettes, ou des crânes. Mais aujourd'hui la signification du travail n'est plus exactement la même. La rencontre d'un corps jeune et de la mort ne produit évidemment pas le même sens. Ce qui était figure de la mélancolie ou de la vanité est devenu, avec le temps, figure de la destinée, sans circonvolutions. Sans possible récupération érotique.
L'oeuvre d'Abramovic suit le cours de sa vie. Elle commence dans l'effervescence post-soixante-huitarde et les développements européens du body art, sur son versant féminin, sinon féministe, qui est pas mal fréquenté : elle est de la génération de Rebecca Horn, Valie Export, Gina Pane et bien d'autres.
Elle est née en 1946 à Belgrade, de parents partisans yougoslaves, y a fait des études d'art avant de commencer à utiliser son corps comme "médium à travers lequel exprimer des choses symb oliques" , pour reprendre ses propres termes. Des choses relevant de questions politiques, sociales, artistiques. Pour exemple de son engagement, on peut avoir en mémoire cette pièce de dérision de l'art avec un grand A : une vidéo de 1975 intitulée Art must be beautiful/Artist must be beautiful, où Abramovic se démêle les cheveux avec un peigne de fer.
Puis de 1976 à 1988 il y a eu le tandem Ulay/Abramovic ancré à Amsterdam, la ville d'Ulay. Ensemble ils ont développé cet art de la performance qu'il ne fallait pas prendre au sens anglo-saxon de spectacle vivant, mais comme épreuve d'endurance se déroulant sans que les protagonistes en connaissent l'issue, pouvant aller jusqu'à les mettre en danger de mort. Dans une performance de quatre minutes filmée en 1980, ils sont debout, l'un en face de l'autre, Abramovic tenant le bois d'un arc, Ulay la corde tendue et la flèche empoisonnée.
Nus, habillés, ils sont restés des heures debout ou assis, immobiles, se fixant du regard, chacun à un bout d'une table, hurlant face à face, ou encore se giflant ou se tournant le dos, les cheveux de l'un attachés aux cheveux de l'autre (pendant dix-sept heures !). Pour la caméra, ou pour le public des grandes rencontres d'art contemporain. Et le spectateur-voyeur qu'ils avaient inscrit à leur programme complexe d'échanges et de transformation d'énergie, de rester à la porte de cette relation secrète entre les deux artistes, amants dans la vie, noués dans leur oeuvre, s'aimant passionnément. Ils l'ont dit.
Depuis 1988, après l'ultime action cosignée Ulay/Abramovic : la défaite du couple lors de leur rencontre sur la Grande Muraille après des mois de marche chacun d'un côté, Abramovic a continué à creuser son art de la performance, sans faiblir, seule de sa génération à alimenter un mode d'expression qui a pu et peut paraître dépassé.
Une vidéo la montre immobile, divine ou royale, le cou et la tête entourés de serpents, en héroïne de péplum ou de cirque, mais travaillant sans filet : elle risquait l'étranglement à la moindre faiblesse. On a pu la voir encore se couper du souffle de la vie en se couvrant de quartz dont le poids l'empêchait de respirer. Elle a aussi, plus simplement, épousé les gestes de la ménagère, pour éplucher et manger un oignon en se plaignant de la vie. Ou lessiver consciencieusement un crâne. Ou encore, dans l'odeur pestilentielle d'un charnier, gratter un os de boucherie. Cette dernière performance qui était réalisée à la Biennale de Venise de 1997 et a valu à l'artiste d'être retenue au palmarès avait pour titre "Balkan Baroque". Marina Abramovic nous balançait en pleine figure non plus la mort individuelle mais collective. Elle n'était plus, cette fois, face à elle-même mais face à l'histoire de son pays natal.
Aujourd'hui, l'artiste continue d'explorer ses propres limites physiques et psychiques, persiste dans l'engagement d'elle-même jusqu'au suprême détachement, se nourrissant de pensées et de disciplines orientales. Après avoir arpenté des territoires désertiques, et voulu plus de minimalisme et d'équilibre entre le corps et l'esprit, elle a fait de l'art corporel le support d'une quête spirituelle.
Abramovic enseigne l'art de la performance à des étudiants qu'elle met, par exemple, à l'épreuve de l'eau glacée, comme exercice de purification. Elle forme et réfléchit au moyen de transmettre son oeuvre comme un répertoire, ou une partition. C'est dans ce sens qu'elle cautionne Biography Remix, la mise en scène de son oeuvre par un regard extérieur ­ celui de Michael Laub ­ qui sera créée à Avignon.
The Biography Remix , du 11 au 14, salle Benoît-XII. Installations vidéo, du 9 au 27, chapelle Saint-Charles. Conférence de Marina Abramovic, le 15, université d'Avignon. Brutal Edu cation , le 16, Ecole d'art.
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