#les sacrifices à faire pour devenir riche
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puissantmaraboutvihou · 1 year ago
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(via TALISMAN DU COFFRE-FORT INDIEN MINE DE FORTUNE)
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christophe76460 · 2 months ago
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Bonjour à tous
*Méditation du 26 Octobre 2024*
*[Marie] mit au monde son fils premier-né… et le coucha dans une crèche (une mangeoire), parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.*
Luc 2. 7
*Pas de place dans l’auberge*
Représentons-nous ce lieu d’accueil des voyageurs. Dans cette auberge de village, certains sont occupés à manger et à boire en discutant de leurs affaires ; d’autres échangent des banalités avant de s’endormir. Il en est de même dans le monde d’aujourd’hui : hommes et femmes vont et viennent, occupés et préoccupés, mais sans se soucier de savoir si Dieu a quelque chose à leur dire. Il n’y a pas de place pour recevoir Jésus, le Fils de Dieu, venu s’approcher des hommes.
Qu’en est-il de chacun de nous dans nos pensées ? Avons-nous des désirs, des projets ? Avons-nous soif de profiter de tout dans la vie ? Quoi de plus légitime ? Nous avons peut-être aussi des ambitions : devenir riches, influents, considérés par nos semblables. Bref, notre cœur est déjà bien rempli… Y aura-t-il de la place pour Jésus, l’envoyé de Dieu ?
Jésus veut intervenir aujourd’hui dans notre vie. Il nous interpelle, par ce feuillet peut-être, pour nous proposer bien plus que tout ce dont nous pourrions rêver. Des perspectives de paix pour le quotidien et pour notre avenir éternel. Allons-nous le repousser ?
Acceptons de reconnaître que nous avons besoin de lui, que nous l’avons rejeté ou ignoré trop longtemps. Si, reconnaissant son sacrifice comme la preuve suprême de son amour, nous lui demandions “d’entrer chez nous” et d’y faire briller sa lumière ? Demandons-lui avec foi de venir en nous éclairer toute zone d’ombre. Alors Jésus Christ remplira notre cœur et notre vie.
Laissons-le entrer !
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darkpalmor · 4 months ago
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4 SEPTEMBRE 2024
Programme de rentrée et de petits morceaux.
1°) Improvisation sur thème imposé (5 minutes, 5 lignes) : Un mot riche de sens pour l’inspiration. Le verbe « secouer ».
Quand on secouera les cocotiers, il faudra surveiller ce qui en tombe : un coquin, une coquine, un coco, ça va encore. Si c’est un singe, attention : ça mord et ça griffe. Si c’est un ancêtre mal accroché, il faudra lui creuser un lit de repos éternel dans le sable de la plage.
2°) Démarreur (10 minutes) : 6 mots pour une histoire de haine. « Il la haïssait, cette vieille vache. » On partira de cette phrase (début du roman Dissimulation de preuves, de Donna Leon, 2004) pour raconter une histoire pleine de méchanceté, qui se finira de façon brusque.
Il la haïssait, cette vieille vache. Depuis le temps qu’elle donnait plus de coups de pieds que de bidons de lait, qu’elle traînait le long des chemins en semant exprès ses bouses sur les zones encore propres de la route départementale, il avait envie de s’en débarrasser. Mais voilà, elle lui faisait un veau par an, et quel veau ! Un mâle chaque fois, un qui attire les primes, un de ceux que les bouchers s’arrachent, un que les voisins envient et réclament pour en faire un géniteur de leurs génisses de merde… Alors il lui criait dessus sans cesse, lui refilait un coup de trique sur les jarrets pour la faire avancer, la menaçait de l’équarrisseur… Le jour où il eut son petit AVC et qu’il se trouva allongé sur la litière alors qu’il s’apprêtait à lui adapter les trayons de la machine, elle se coucha bien tranquillement sur lui, de tout son poids, ses cinq cents kilos se relevèrent un quart d’heure plus tard, et elle attendit la suite des événements.
Il la haïssait, cette vieille vache de professeur de musique. Des gammes, toujours les mêmes notes, tiens tes doigts comme ceci, reprends à la mesure 17, tu n’y arriveras jamais, à la semaine prochaine… Etc. Le violon, ça lui sortait par les trous de nez. Il en faisait des cauchemars, il voyait des archets partout. Et ses parents qui lui demandaient s’il avait fait des progrès ! Et son petit frère qui avait la chance de faire poney au lieu de musique ! Il allait devenir fou, il voulait tuer quelqu’un. Aussi, quand elle lui annonça fin juin que ses parents avaient fait le sacrifice de lui payer une année supplémentaire il fut incapable de se retenir, et lui brisa sur la tête une belle imitation de Stradivarius, qui avait tout de même coûté plus de deux mille euros, et il repartit, calme et soulagé. Juste après, il avait piscine. Et la monitrice était vraiment canon.
3°) États d’âme dans le placard (10-15 minutes) : L’aspirateur s’ennuie. On fera parler cet objet domestique, et il nous dira sa vie quotidienne, ses joies, ses peines…
Mes compagnons de travail m’ennuient. Le balai brosse se la joue prétentieuse, la tête au-dessus de tout le monde, bien appuyé sur son manche dans le petit seau en plastique, il nous méprise tous même quand on le ramène avec les cheveux trempés. Le balai à franges, lui, n’a aucune conversation. Toujours la tête dans le seau, il lâche des borborygmes incompréhensibles, et il pue. Quant aux trois serpillières, c’est rien que des loques effrangées, étalées en vrac sur le vieux porte-torchons qu’on a mis au rebut. Moi, je rumine. Il ne faut pas croire que, même débranché, je ne pense pas. Je rumine tout ce que le mari de madame me fait subir : et que je te cogne contre les plinthes ! Et que je te coupe le souffle sur le tapis persan ! Et que je te déroule le câble d’alimentation comme pour démarrer une tronçonneuse ! On me bourre de saloperies inimaginables et innommables. Cet abruti, la dernière fois, m’a fait aspirer une crotte de chat échappée de la litière. Je me suis senti tout visqueux et j’ai failli vomir. J’attends patiemment le court-circuit final qui me délivrera, je rêve que cet imbécile, un jour de bringue, me plonge dans la cuvette des WC. Alors là, les amis, je vous le jure, je lui promets une électrocution parfaite. Il va sentir passer les watts et les volts ! Pour moi, ce sera juste un petit flash, rapide, sans souffrance. Libre ! Enfin libre !
4°) Défragmentation (15 minutes) : Étoffer des bribes. Voici cinq extraits de petits poèmes d’un même auteur, Noël Bernard. Il s’agira de les replacer, dans l’ordre qu’on voudra, et de les étoffer en une dizaine de lignes, en construisant un discours adressé à une personne qui sera peu à peu identifiable. « … vague après vague il se brise au pied des murailles … » « … cette braise dans ton cœur enflamme une … » « … Lève les bras vers le ciel, fais pleuvoir l’eau qui … » « … détourne tes yeux de l’enfant qui … » « … livre son mystère à qui sait l’ouvrir … »
Cette braise dans ton cœur enflamme une passion qui emportera tout sur son passage, un torrent d’amour du bien et de la justice qui te donnera tout pouvoir sur le monde qui t’entoure. Comme un océan, vague après vague il se brise au pied des murailles de cet univers de violence, mais il finira par les abattre. Allez ! Lève les bras vers le ciel, fais pleuvoir l’eau qui alimentera ce flot salvateur ! Ne fais plus confiance à celui qui détourne tes yeux de l’enfant qui pleure, regarde en face les douleurs, prends pitié des souffrances, et agis ! Ouvre ton cœur, et tu verras, mon ami, toi qui jusqu’ici ne te préoccupais de rien, que l’humanité livre son mystère à qui sait l’ouvrir, et la Fraternité s’étendra sur la Terre, enfin.
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omagazineparis · 7 months ago
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Candidate à la présidence de la République
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Je me lance dans le fantasme social de devenir Présidente de la République. Votez pour moi ! En préparation à cet évènement politique et social qui saura vous obnubiler malgré tous les soucis courants, en ajoutant de nouveaux frissons aux angoissants mois précédents, je me lance dans mon histoire un peu rêvée de ma conquête présidentielle. Alors, pour ouvrir mon programme électoral qui sera exposé avec la régularité d’un métronome, je fais ici ma déclaration de candidate à la présidence de la République. Faites-en ce que vous voulez : commentez, donnez des idées, envoyez vos encouragements, moquez-vous de moi. Je n’attends que ça. Le discours électoral de la candidate à la présidence Merci d’avoir accepté mon invitation dans ce lieu prestigieux pour la France, et si riche de signification pour moi. Merci d’être là pour cette rencontre au Musée du Louvre. Le Louvre qui nous accueille est le lieu parfait pour vous parler de ma candidature présidentielle pour 2022. Oui ! Oui, chères citoyennes, chers citoyens, chers exclus, chers sans-avenir, chers sacrifiés, chers gilets jaunes, chers restes… Oui, je me présente aux élections présidentielles de 2022, et je vous ai conviés à cette rencontre pour que vous, mes amis, vous en soyez les premiers témoins. Je me présente et je vous l’annonce. En 2022, je serai présente avec la ferme intention d’être Présidente. C’est une sorte d’honorable sacrifice que je fais. Car il faut que ça change, parce que le monde va de mal en pis, parce que l’on veut nous faire croire que ça a toujours été ainsi. Alors je me lève pour nous et je serai votre Présidente. Résumé du programme Mon programme tient en quelques points stratégiques et en un seul principe : le respect de l’humanité et de la France. C’est-à-dire pour moi : - Amélioration concrète de notre cadre de vie en mettant la Science au service de la qualité de notre quotidien, et en diminuant réellement toute forme de pollution. - Mise en place des moyens d’épanouissement de chacun, pour que la culture brille de toute sa lumière dans tous les coins du monde. Pas d’inquiétude. Il y a du concret derrière ces grandes phrases qui se liront encore sur mes affiches que j’aurai moi-même collées sur les piliers du périphérique. Et puis vous trouverez mon programme électoral dans mes prochains articles (à publication régulière de métronome). Et puis mince ! Certes ! Vous le trouverez sans doute très incomplet par endroits, il l’est, j’en suis convaincue. Et puis il est naïf aussi. Mais je compte bien le concrétiser avec vous quand il sera l’heure d’agir. Candidate à la présidence, j’offre ma vie En 2022, à 32 ans je serai Présidente de la République. N’en doutez pas. Même si je sais bien qu’avec toute la révolution contenue dans mes idées, je cours le risque de me faire assassiner dès la première année… Mourir à 33 ans, comme le Christ, comme Bruce Lee. C’est vrai, j’ai conscience de ce risque. Mais à la lecture de Platon, « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités ou que ceux que l'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment philosophes... il n'y aura de cesse aux maux des cités. », qui depuis 2 500 ans apporte un savoir éternel à qui sait lire, j’éprouve la nécessité de réformer ce monde. Chères citoyennes, chers citoyens, en 2022, votons Bénédicte. �� lire aussi : Fiction présidentielle : le constat qui mène à des idées pareilles Par Bénédicte, enfin candidate à quelque chose Read the full article
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traitor-for-hire · 1 year ago
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Les Quatre Filles March, Chapitre 43
Surprises
Jo était seule au crépuscule, allongée sur le vieux sofa, en train de contempler le feu, perdue dans ses pensées. C’était là son passe-temps favori à cette heure. Personne ne la dérangeait, et elle avait l’habitude de reposer sur le petit coussin rouge de Beth pour planifier des histoires, rêver, ou penser tendrement à la sœur qui ne semblait jamais bien loin. Elle avait l’air fatiguée, grave, et plutôt triste, car le lendemain était le jour de son anniversaire et elle se disait que les années passaient bien vite, qu’elle se faisait vieille, et qu’elle avait accompli bien peu. Elle avait presque vingt-cinq ans, et rien dont elle puisse se targuer — Jo avait tort à ce sujet ; car elle n’était pas sans avoir rien achevé et elle s’en rendrait compte peu à peu, avec reconnaissance.
« Une vieille fille — voilà ce que je vais devenir. Une célibataire dévouée à la littérature, avec un porte-plume comme époux, toute une famille d’histoires comme enfants, et dans vingt ans, peut-être, une bribe de renommée. Mais alors, je serai trop vieille pour en profiter — trop solitaire pour la partager et trop indépendante pour en avoir besoin. Enfin, je n’ai nul besoin d’être une sainte aigrie ou une pécheresse égoïste ; et, si j’ose dire, les vieilles filles vivent très bien leurs vies une fois qu’elles s’y sont habituées ; mais… » et Jo soupira, comme si cette perspective n’avait rien d’alléchant.
Elle l’est rarement, au début, et trente ans semble être la fin du monde quand on a vingt-cinq ans. Mais ce n’est pas aussi terrible que ça en a l’air, et l’on peut vivre heureux pour peu que l’on ait une vie intérieure riche. À vingt-cinq ans, les jeunes femmes commencent à parler de rester célibataires, tout en se promettant de ne jamais en arriver là. À trente ans elles n’en parlent plus, mais acceptent calmement le fait, et si elles sont raisonnables, se consolent en se rappelant qu’elles ont encore devant elles vingt années heureuses et utiles au cours desquelles elles pourront apprendre à vieillir avec grâce. Ne vous moquez pas des vieilles filles, mes jeunes amies, car souvent de tendres et tragiques romances sont remisées dans les cœurs qui battent si calmement sous les robes austères, et bien des sacrifices silencieux de jeunesse, de santé, d’ambition et même d’amour, embellissent leurs visages fanés à la vue de Dieu. Même ces sœurs tristes et aigries devraient être traitées avec gentillesse, ne serait-ce que parce qu’elles ont manqué le plus doux d’une vie. Et en les regardant avec compassion plutôt qu’avec dédain, les fraîches jeunes filles devraient se rappeler qu’elles aussi risquent de manquer la floraison. Que les joues roses ne durent pas une éternité, que les fils d’argent viendront se mêler au brun de leur chevelure et que, petit à petit, la gentillesse et le respect deviendront aussi agréables que le sont présentement l’amour et l’admiration.
Gentlemen, et par là je veux dire les garçons, soyez courtois envers les vieilles filles, aussi pauvres et ternes et guindées soient-elles, car l’unique galanterie qui en vaille la peine est celle qui est toujours prête à respecter l’ancien, protéger le faible, et servir la femme, sans prêter attention au rang, à l’âge, à la couleur. Rappelez-vous seulement les gentilles tantes qui ont non seulement sermonné et houspillé, mais également soigné et cajolé, trop souvent sans remerciements ; les ennuis dont elles vous ont tirés, les conseils qu’elles vous ont donnés d’après leurs expériences, les points que les doigts patients ont cousus pour vous, les pas que les vieux pieds ont consenti à faire, et remerciez ces chères vieilles dames avec les petites attentions que les femmes aiment à recevoir tout au long de leur vie. Les jeunes filles aux yeux clairs sont promptes à remarquer ce genre de choses, et ne vous en apprécieront que davantage. Et si la mort, qui est presque la seule puissance capable de séparer une mère et son fils, devait vous priver de la vôtre, vous serez certain de trouver un accueil affectueux et des attentions maternelles chez une Tante Priscilla, qui a conservé le recoin le plus chaleureux de son vieux cœur solitaire pour « le meilleur neveu au monde ».
Jo devait s’être endormie (comme le lecteur, je gage, durant ce petit sermon), car soudain, le fantôme de Laurie semblait se tenir devant elle. Un fantôme tangible, plus vrai que nature penché au-dessus d’elle, avec ce même air qu’il avait l’habitude d’arborer quand il était très ému et ne voulait pas le montrer. Mais, comme Jenny dans la ballade,
« Elle ne pouvait pas croire que c’était lui »,
et se contenta de le fixer dans un silence effaré, jusqu’à ce qu’il se penche et l’embrasse. Alors elle le reconnut, et se dressa d’un bond en s’écriant gaiement,
« Oh mon Teddy ! Oh mon Teddy !
— Chère Jo, tu es donc contente de me voir ?
— Contente ! Mon cher garçon, les mots ne peuvent exprimer ma joie. Où est Amy ?
— Ta mère est allée la chercher chez Meg. Nous nous y sommes arrêtés en chemin, et il n’y a pas eu moyen d’arracher ma femme à leur étreinte.
— Ta quoi ? » s’écria Jo — car Laurie avait prononcé ces deux mots avec une fierté et une satisfaction inconscientes qui l’avaient trahi.
« Oh, diantre ! ça m’a échappé », et il avait l’air si coupable que Jo lui tomba dessus en un éclair.
« Tu t’es marié ?
— Oui, mais je ne le referai plus jamais », et il tomba à genoux, les mains jointes, et sur le visage un mélange de malice, de gaieté et de triomphe.
« Vraiment marié ?
— Tout à fait marié, s’il te plaît.
— Miséricorde ; dans quel pétrin iras-tu te fourrer la prochaine fois ? » et Jo retomba assise avec un hoquet.
« Voilà des félicitations bien caractéristiques, mais pas exactement flatteuses », répliqua Laurie, toujours dans une attitude de pénitent, mais rayonnant de satisfaction.
« À quoi t’attends-tu, quand tu me coupes le souffle en te faufilant comme un voleur et que tu me fais ce genre de révélation ? Lève-toi, idiot, et raconte-moi tout.
— Je ne dirai pas un mot, à moins que tu me laisses reprendre mon ancienne place, et promettes de ne pas te barricader. »
Jo rit comme elle n’avait pas ri depuis bien des jours, et tapota le sofa en guise d’invitation en disant chaleureusement, « Le vieux coussin est dans le grenier, et nous n’en avons pas besoin. Alors viens te confesser, Teddy.
— Comme c’est bon de t’entendre dire “Teddy” ! Tu es la seule à m’appeler ainsi », et Laurie s’assit avec un air ravi.
« Comment t’appelle Amy ?
— Milord.
— C’est bien d’elle. Eh bien, c’est que tu en as l’air ! », et le regard de Jo trahissait clairement qu’elle trouvait son garçon plus beau que jamais.
Le coussin n’était plus là, mais il y avait tout de même une barricade — naturelle celle-ci, dressée par le temps, l’absence et les fluctuations des sentiments. Tous deux en étaient conscients, et pendant une minute ce fut comme si cette barrière invisible se dressait entre eux. Mais elle disparut aussitôt, car Laurie, avec une vaine tentative de dignité, demanda :
« Est-ce que je n’ai pas l’air d’un homme marié et d’un chef de famille ?
— Pas le moins du monde, et tu n’en auras jamais l’air. Tu es devenu plus grand et plus beau, mais tu es toujours le même vaurien.
— Allons, Jo, tu devrais vraiment me traiter avec plus de respect », commença Laurie, qui s’amusait énormément.
« Comment le pourrais-je, quand la seule idée que tu sois marié et rangé est si irrésistiblement drôle que je ne peux garder mon sérieux ! » répondit Jo, avec un sourire jusqu’aux oreilles, si contagieux qu’ils rirent à nouveau de concert, avant de se lancer dans une bonne discussion, à la bonne vieille mode.
« Ce n’est pas la peine que tu sortes dans le froid pour aller chercher Amy, elles sont toutes en route en ce moment même. Je ne pouvais pas attendre. Je voulais être celui qui t’annoncerait la grande surprise, et avoir la “première lichette”, comme nous disions quand nous nous battions pour la crème.
— C’est tout toi, et tu as gâché ton histoire en commençant par la fin. Maintenant, recommence proprement, et raconte-moi comment c’est arrivé. Je meurs d’envie de savoir.
— Eh bien, je l’ai fait pour faire plaisir à Amy », commença Laurie, avec une lumière dans l’œil qui fit s’exclamer Jo :
« Mensonge numéro un. Amy l’a fait pour te faire plaisir. Continuez, et dites la vérité, monsieur, si vous le pouvez.
— Voilà qu’elle se prend pour Marmee. Est-ce que ce n’est pas un régal de l’entendre ? » demanda Laurie au feu, qui étincela comme s’il approuvait. « C’est la même chose, tu sais, nous ne faisons qu’un, elle et moi. Nous avions prévu de rentrer avec les Carrol, il y a un mois, mais ils ont soudain changé d’avis et décidé de passer un autre hiver à Paris. Mais Grandpa voulait rentrer. Il était venu pour me faire plaisir, et je ne pouvais pas le laisser repartir seul. Je ne pouvais pas non plus laisser Amy, et Mrs. Carrol a ces idées anglaises de chaperons et autres sottises, et ne voulait pas laisser Amy venir avec nous. Alors j’ai juste balayé les difficultés en disant, “Marions-nous, et nous pourrons faire comme il nous plaît”.
— Bien entendu. Tu arranges toujours les choses comme il te convient.
— Pas toujours », et quelque chose dans la voix de Laurie incita Jo à poursuivre promptement :
« Comment avez-vous réussi à persuader Tante Carrol ?
— Ça a été difficile, mais à nous deux, nous l’avons convaincue, car nous avions quantité d’arguments pour nous. Il n’y avait pas le temps d’écrire et de demander la permission, mais vous étiez tous d’accord, et il ne s’agissait que de “saisir l’occasion par les chevilles”, comme le dit ma femme.
— Est-ce que nous ne sommes pas fier de ces deux mots, et est-ce que nous n’aimons pas les répéter ? » l’interrompit Jo en s’adressant au feu à son tour, et en observant avec délice la lueur de gaité qui brillait dans les yeux qui avaient été si tragiquement sombres la dernière fois qu’elle les avait vus.
— Peut-être un soupçon, c’est une petite femme si captivante que je ne peux m’empêcher d’être fier d’elle. Enfin, Oncle et Tante étaient là pour assurer la bienséance. Nous étions si absorbés l’un par l’autre que nous étions devenus complètement inutiles l’un à part l’autre, et ce charmant arrangement faciliterait tout, aussi nous l’avons fait.
— Quand, où, comment ? » demanda Jo, dans un accès de curiosité et d’intérêt tout féminins, car elle était incapable de se l’imaginer.
« Il y a six semaines, au consulat américain à Paris. Un mariage très discret bien sûr, car même dans notre bonheur nous n’avions pas oublié la chère petite Beth. »
Jo glissa la main dans celle de Laurie à ces mots, et Laurie caressa gentiment le petit oreiller rouge qu’il se rappelait très bien.
« Pourquoi ne pas nous l’avoir fait savoir, après ? » demanda Jo plus doucement, après un moment de silence.
« Nous voulions vous faire la surprise. Nous pensions rentrer directement à la maison, mais le cher vieux monsieur, sitôt que nous fûmes mariés, décida qu’il ne pouvait pas être prêt avant au moins un mois, et il nous a envoyés passer notre lune de miel où nous le souhaitions. Amy avait un jour appelé Valrose une vraie destination de lune de miel, aussi est-ce là que nous sommes allés, heureux comme on ne l’est qu’une fois dans sa vie. Ma foi, c’était vraiment l’amour au milieu des roses ! »
Laurie sembla oublier Jo un instant, et elle en fut heureuse, car le fait qu’il lui ait raconté ces choses si librement et naturellement lui assurait qu’il avait certainement pardonné et oublié. Elle voulut retirer sa main, mais comme s’il avait deviné la pensée à l’origine de cette impulsion, Laurie la retint, et dit, avec une gravité masculine qu’elle ne lui avait encore jamais vue :
« Jo, chérie, je veux dire une chose, et ensuite nous mettrons ça de côté pour toujours. Comme je te l’ai dit dans ma lettre quand j’ai écrit qu’Amy avait été si bonne avec moi, je ne cesserai jamais de t’aimer, mais l’amour a changé de forme, et j’ai appris à voir que c’est mieux ainsi. Amy et toi avez échangé vos places dans mon cœur, c’est tout. Je pense qu’il devait en être ainsi, et que ça serait arrivé naturellement si j’avais attendu, comme tu le voulais, mais je n’ai jamais su être patient, et je m’en suis tiré avec un cœur brisé. J’étais un garçon alors, entêté et violent, et il a fallu une dure leçon pour me montrer mon erreur. Car c’en était une, Jo, comme tu l’as dit, et je m’en suis rendu compte, après m’être ridiculisé. Ma parole, j’avais l’esprit si embrouillé, à une période, que je ne savais pas qui j’aimais le plus, de toi ou d’Amy, et que j’ai essayé de vous aimer autant l’une que l’autre. Mais je ne le pouvais pas, et quand je l’ai vue en Suisse, tout a semblé s’éclaircir d’un coup. Vous avez toutes les deux trouvé vos places, et j’ai été sûr d’en avoir fini avec l’ancien amour avant de me consacrer au nouveau , de pouvoir honnêtement partager mon cœur entre la sœur Jo et la femme Amy, et les aimer tendrement. Veux-tu bien me croire, et revenir au bon vieux temps où nous avons fait connaissance ?
— Je te crois, de tout mon cœur, mais Teddy, nous ne pourrons jamais redevenir garçon et fille. Le bon vieux temps ne peut revenir, et nous ne devons pas l’espérer. Nous sommes un homme et une femme, maintenant, avec des tâches sérieuses qui nous attendent, car l’heure de jouer est passée, et nous devons renoncer à faire les fous. Je suis sûre que tu en es conscient. Je vois le changement chez toi, et tu le trouveras chez moi. Mon garçon me manquera, mais j’aimerai l’homme tout autant, et je l’admirerai davantage, parce qu’il devient ce que j’espérais pour lui. Nous ne pouvons plus être de petits camarades de jeu, mais nous serons frère et sœur, pour nous aimer et nous entraider tout au long de nos vies, n’est-ce pas, Laurie ? »
Il ne dit pas un mot, mais prit la main qu’elle lui offrait, et y reposa son visage quelques instants, sentant que de la tombe d’une passion juvénile s’était levée une amitié belle et forte, pour leur bien à tous les deux. Puis Jo dit gaiement, car elle ne voulait pas d’un accueil triste,
« Je n’arrive pas à croire que vous autres enfants êtes mariés et allez tenir votre maison. Il me semble que hier encore je boutonnais le tablier d’Amy, et te tirais les cheveux quand tu te montrais taquin. Miséricorde, comme le temps file !
— Vu que l’un des enfants est plus âgé que toi, tu n’as pas besoin de parler comme une grand-mère. Je me flatte d’être un “gentleman de naissance”, comme Peggotty le dit de David, et quand tu verras Amy, tu la trouveras une enfant plutôt précoce », dit Laurie, amusé par ses airs maternels.
« Tu as peut-être quelques années de plus, mais je suis émotionnellement bien plus âgée, Teddy. Les femmes le sont toujours, et cette dernière année a été si difficile que j’ai l’impression d’avoir quarante ans.
— Pauvre Jo ! Nous t’avons laissée l’endurer toute seule, tandis que nous nous amusions. Tu es plus âgée. Voici une ride, et une autre. Tes yeux ont l’air triste quand tu ne souris pas, et quand j’ai touché le coussin, à l’instant, j’y ai trouvé une larme. Tu as eu beaucoup à supporter, et tu as dû le faire seule. Quel animal égoïste j’ai été ! » dit Laurie en se tirant les cheveux, l’air plein de remords.
Mais Jo se contenta de retourner le coussin dénonciateur, et répondit, sur un ton qu’elle essaya de rendre plus gai, « Non, j’avais Père et Mère pour m’aider, et les chers bébés pour me réconforter, et la pensée qu’Amy et toi étiez en sûreté et heureux pour rendre mes ennuis plus faciles à supporter. Je me sens seule, parfois, mais j’ose dire que c’est bon pour moi, et —
— Tu ne le seras plus jamais » l’interrompit Laurie en passant un bras autour d’elle, comme pour la protéger de tous les maux. « Amy et moi n’arriverons à rien sans toi, tu dois venir et montrer aux “enfants” comment tenir une maison, et tout partager avec nous, comme nous avions l’habitude de le faire, et nous laisser te gâter, et être tous merveilleusement heureux ensemble.
— Si je ne devais pas m’interposer, ce serait très plaisant. Je commence déjà à me sentir plus jeune, car tous mes soucis ont l’air de s’être envolés quand tu es arrivé. Tu as toujours été d’un grand réconfort, Teddy », et Jo posa la tête sur son épaule, tout comme elle l’avait fait des années plus tôt, quand Beth était malade et que Laurie lui avait dit de se tenir à lui.
Il baissa les yeux vers elle, se demandant si elle se rappelait cette fois, mais Jo souriait pour elle-même, comme si ses ennuis s’étaient véritablement évanouis à sa venue.
« Tu es toujours la même Jo, qui pleure un instant, et rit le suivant. Tu as l’air bien malicieuse maintenant. Qu’y a-t-il, Grand-mère ?
— Je me demandais comment Amy et toi vous entendiez.
— Comme des anges !
— Oui, bien sûr, mais qui dirige ?
— Je n’ai pas peur de te dire que c’est elle en ce moment, ou du moins je le lui laisse penser — cela lui fait plaisir, tu sais. Petit à petit nous prendrons chacun notre tour, car le mariage, dit-on, diminue vos droits de moitié et double vos devoirs.
— Vous allez continuer comme vous avez commencé, et Amy te dirigera toute ta vie.
— Eh bien, elle le fait de manière si imperceptible que je ne pense pas que cela me dérangera beaucoup. Elle est le genre de femme qui sait comment diriger. En fait, j’aime assez ça, elle vous embobine aussi gentiment et joliment qu’un écheveau de soie, et vous donne l’impression qu’elle vous a fait une faveur tout du long.
— Penser que je vivrais pour te voir en époux soumis, et que cela te plairait ! » s’écria Jo en levant les mains au ciel.
Il était bon de voir Laurie carrer les épaules, et sourire avec un dédain masculin à cette insinuation, en répondant avec son air « hautain » : « Amy est trop bien élevée pour cela, et je ne suis pas le genre d’homme à me soumettre. Ma femme et moi avons trop de respect envers nous-mêmes et envers l’autre pour tyranniser ou disputer. »
Cela plut à Jo, et elle trouvait cette nouvelle dignité tout à fait seyante, mais le garçon semblait très vite devenir un homme, et son plaisir était mêlé de regrets.
« J’en suis certaine. Amy et toi ne vous êtes jamais disputés comme nous en avions l’habitude. Elle est le soleil et moi le vent, comme dans la fable, et le soleil est ce qui a le mieux réussi à l’homme, rappelle-toi.
— Elle peut tout aussi bien tempêter que briller, rit Laurie. Quel sermon j’ai reçu à Nice ! Je t’assure que c’était bien pire que n’importe quelle de tes réprimandes — un véritable brûlot. Je te raconterai tout cela un de ces jours — elle ne le fera jamais, parce qu’après m’avoir dit qu’elle me méprisait et avait honte de moi, elle a donné son cœur à l’objet de son mépris et a épousé le bon à rien.
— Quelle bassesse ! Eh bien, si jamais elle te martyrise, viens à moi, et je te défendrai.
— J’ai l’air d’en avoir besoin, n’est-ce pas ? » dit Laurie en se levant avec une attitude grave, qui vira à la béatitude lorsque que la voix d’Amy se fit entendre :
« Où est-elle ? Où est ma chère vieille Jo ? »
Toute la famille fit son entrée et tout le monde s’étreignit et s’embrassa, et après plusieurs vaines tentatives, on fit s’asseoir les trois voyageurs pour les contempler et les admirer. Mr. Laurence, mieux portant que jamais, avait tout autant bénéficié que les autres de son escapade à l’étranger, car son côté bourru avait presque disparu, et sa courtoisie à l’ancienne ravivée le rendait plus aimable que jamais. C’était un vrai bonheur de le voir rayonner devant « mes enfants », comme il appelait le jeune couple, une plus grande joie encore de voir Amy lui offrir l’affection filiale qui avait complètement conquis son vieux cœur, et mieux que tout, de voir Laurie évoluer autour d’eux, comme s’il n’allait jamais se fatiguer du charmant tableau qu’ils formaient.
À la seconde où elle avait posé les yeux sur Amy, Meg avait été consciente que sa propre robe n’avait rien de parisien, que la jeune Mrs. Moffat serait complètement éclipsée par la jeune Mrs. Laurence et que « Milady » était une femme tout à la fois élégante et gracieuse. Jo pensait, en regardant le couple, « Comme ils vont bien ensemble ! J’avais raison, et Laurie a trouvé la fille belle et accomplie qui ornera bien mieux sa maison que Jo la maladroite, et sera pour lui une fierté plutôt qu’un tourment. » Mrs. March et son mari souriaient et hochaient la tête, l’air heureux, car ils voyaient que leur plus jeune fille avait réussi, non seulement sur le plan matériel, mais surtout sur le plan de l’amour, de la confiance et du bonheur.
Car le visage d’Amy était empreint de la douce lumière qui révèle un cœur paisible, sa voix évoquait une tendresse nouvelle, et la contenance froide et guindée était devenu une dignité tranquille, à la fois féminine et victorieuse. Aucune affectation ne l’entachait, et la douceur cordiale de ses manières était plus charmante que la beauté nouvelle ou l’ancienne grâce, car elle la marquait du sceau indiscutable de la véritable dame qu’elle avait espéré devenir.
« L’amour a fait beaucoup pour notre petite fille », dit doucement sa mère.
« Elle a eu un bon exemple devant elle toute sa vie, ma chérie », chuchota Mr. March en retour, avec un regard aimant pour le visage ridé aux cheveux grisonnants à côté de lui.
Daisy était incapable de détacher les yeux de sa « joulie Tatie », et s’attacha comme un chien de manchon à la merveilleuse châtelaine et ses si jolies breloques. Demi prit le temps de réfléchir à cette nouvelle relation avant de se compromettre en acceptant un pot-de-vin, sous la forme tentatrice d’une famille d’ours en bois de Berne. Une attaque par le flanc le conduisit toutefois à se rendre sans condition, car Laurie savait par où le prendre.
« Jeune homme, le jour où j’ai eu l’honneur de faire ta connaissance, tu m’as frappé au visage. J’exige réparation », et sur ce le très grand oncle se mit à chahuter et ébouriffer le tout petit neveu d’une façon qui endommagea sa dignité de philosophe tout autant qu’elle ravit son âme de jeune garçon.
« Dieu la bénisse, elle est en soie de la tête aux pieds ; n’est-ce pas plaisant de la voir ‘ssise ici, fraîche comme une rose, et d’entendre tout le monde appeler la petite Amy “M’ame Laurence” » marmonnait la vieille Hannah, qui ne pouvait résister à jeter de fréquents coups d’œil à travers la porte tandis qu’elle mettait la table d’une manière des plus hasardeuses.
Miséricorde, comme ils parlaient ! D’abord l’un, puis l’autre, puis tous éclatèrent en même temps — essayant de raconter l’histoire de ces trois ans en une demi-heure. Heureusement on servit bientôt le thé, pour prendre une pause et rafraîchir tout ce petit monde — car ils auraient fini par perdre la voix en continuant de la sorte. Quelle joyeuse procession ils formèrent pour se rendre dans la petite salle à manger ! Mr. March escortait fièrement « Mrs. Laurence » ; tout aussi fière, Mrs. March s’appuyait sur le bras de son « fils ». Le vieux gentleman emmena Jo en chuchotant, « Vous devrez être ma petite fille maintenant », avec un regard vers la place vide au coin du feu, qui poussa Jo à lui répondre, les lèvres tremblantes, « J’essaierai de la remplacer, Sir. »
Les jumeaux caracolaient derrière, certains que Noël était arrivé avant l’heure, — car tout le monde était si pris par les nouveaux venus qu’ils étaient libres de faire comme bon leur semblait, et vous pouvez être certains qu’ils se saisirent de l’opportunité. Comme ils se gorgèrent de thé et de pain d’épices ! Ils reçurent chacun un petit pain encore chaud, et, cerise sur le gâteau, purent faire disparaître de fascinantes petites tartes dans leurs petites poches, où elles finirent, les traîtresses, en tas de miettes collantes — leur enseignant la fragilité de la nature humaine et de la pâtisserie ! La conscience alourdie par la séquestration des tartes, et craignant que les yeux vifs de Dodo ne percent à jour la fine couche de batiste et de laine qui dissimulait leur butin, les petits pécheurs vinrent se coller à « Dranpa », qui n’avait pas ses lunettes. Amy, passée de mains en mains comme les rafaîchissements, retourna au parloir au bras du Père Laurence ; les autres paires se firent comme à l’aller, et cet arrangement laissa Jo sans compagnon. Cela ne la dérangea pas sur l’instant, car elle s’attarda pour répondre à la question pressante d’Hannah,
« Est-ce que Miss Amy va prendre son coup (coupé) et se servir de toute cette jolie vaisselle en argent qu’ils ont là-bas ?
— Je ne serais pas surprise qu’elle roule dans une voiture à six chevaux, mange dans des assiettes en or, et porte des diamants et de la dentelle tous les jours. Teddy pense que rien n’est trop beau pour elle », répondit Jo avec une infinie satisfaction.
— Et c’est bien vrai ! Vous voudrez du hachis ou des croquettes de poisson pour déjeuner demain ? demanda Hannah.
— Peu importe. »
Et Jo ferma la porte, trouvant les questions de nourriture malvenues en cet instant. Elle resta un moment à regarder les autres se rendre à l’étage, et quand les petites jambes de Demi gravirent la dernière marche, un sentiment soudain de solitude l’assaillit avec tant de force qu’elle regarda la pièce autour d’elle de ses yeux embrumés, comme pour trouver quelque chose à quoi s’appuyer puisque même Teddy l’avait abandonnée.  Si elle avait su quel cadeau d’anniversaire venait à elle, plus proche de seconde en seconde, elle n’aurait pas pensé, « Je lâcherai une petite larme quand j’irai au lit. Ce n’est pas le moment de me montrer lugubre. » Puis elle se passa une main sur les yeux — car, fidèle à son habitude garçonne, elle ne savait jamais où se trouvait son mouchoir — et elle avait tout juste réussi à afficher un sourire quand on frappa à la porte d’entrée.
Elle alla ouvrir avec une hâte hospitalière, et sursauta comme si un autre fantôme était venu la surprendre, car devant elle se tenait un grand monsieur barbu, rayonnant dans l’obscurité comme un soleil de minuit.
« Oh, Mr. Bhaer, je suis si contente de vous voir ! » s’écria Jo, en lui saisissant les mains comme si elle craignait que la nuit ne l’avale avant qu’elle puisse le faire entrer.
« Et moi de fous voir, miss Marsch — mais non, fous avez des infités — » et le Professeur s’interrompit comme le son des voix et le bruit des pas de danse leur parvenaient.
« Non, du tout, seulement la famille. Ma sœur et mes amis viennent juste de rentrer, et nous sommes tous très heureux. Entrez, joignez-vous à nous. »
Bien que très sociable, je pense que Mr. Bhaer serait parti pour revenir un autre jour, mais comment le pouvait-il, quand Jo avait fermé la porte derrière lui, et l’avait délesté de son chapeau ? Peut-être que son visage avait quelque chose à y voir, car elle avait oublié de cacher sa joie de le voir, et l’affichait avec une franchise qui se prouva être irrésistible pour l’homme solitaire, dont l’accueil surpassait ses espoirs les plus fous.
« Si je ne dois pas être Monsieur de Trop*, je serai très heureux de les foir tous. Fous avez été malade, mon amie ? »
Il avait posé la question assez brusquement, car, tandis que Jo accrochait son manteau, la lumière était tombée sur son visage, et il y avait vu du changement.
« Pas malade, mais fatiguée et soucieuse. Nous avons eu des ennuis depuis que je vous ai vu la dernière fois.
— Ah, oui, je sais. Mon cœur a eu mal pour fous quand je l’ai appris », et il lui serra à nouveau les mains, avec un visage si compatissant que Jo eut l’impression qu’aucun réconfort n’égalerait jamais ce regard plein de gentillesse, et le contact de ces grandes mains chaudes.
« Père, Mère, voici mon ami, le Professeur Bhaer », dit-elle, avec un air et un ton empreints d’une telle fierté et d’un tel plaisir irrépressibles qu’elle aurait tout aussi bien pu faire sonner une trompette et ouvrir la porte avec une révérence.
Si l’étranger doutait d’être le bienvenu, il fut tranquillisé en un instant par l’accueil chaleureux qu’on lui fit. Tout le monde le reçut avec bienveillance, d’abord pour faire plaisir à Jo, mais très vite ils l’apprécièrent pour lui-même. Ils ne pouvaient s’en empêcher, car il était porteur du talisman qui ouvre tous les cœurs, et ces gens simples l’aimèrent aussitôt, plus enclins encore à l’aimer parce qu’il était pauvre. Car la pauvreté enrichit ceux qui sont au-dessus d’elle, et est un passeport assuré auprès des âmes vraiment hospitalières. Mr. Bhaer prit place en regardant autour de lui avec l’air d’un voyageur qui frappe à une porte étrangère, et se trouve chez lui une fois qu’elle s’est ouverte. Les enfants vinrent à lui comme des abeilles attirées par le miel, et installés sur chacun de ses genoux, se mirent en œuvre de le captiver en fouillant ses poches, en lui tirant la barbe, et en examinant sa montre avec l’audace de la jeunesse. Les femmes se télégraphièrent mutuellement leur approbation, et Mr. March, sentant qu’il avait trouvé un semblable, fit montre de trésors de conversation pour son invité, tandis que John écoutait et appréciait la discussion sans dire un mot, et que Mr. Laurence trouvait impossible d’aller se coucher.
Si Jo n’avait pas été occupée, le comportement de Laurie l’aurait amusée ; car une pointe, non pas de jalousie, mais d’une sorte de suspicion, le fit au début garder ses distances, et observer le nouveau venu avec une circonspection amicale. Mais cela ne dura pas. Il se prit d’intérêt malgré lui, et avant de s’en rendre compte, fut attiré dans le cercle. Car Mr. Bhaer s’exprimait bien, dans cette atmosphère cordiale, et se faisait justice. Il ne parla que peu à Laurie, mais il le regardait souvent, et une ombre passait sur son visage, comme s’il regrettait sa propre jeunesse, en regardant ce jeune homme dans la fleur de l’âge. Puis ses yeux se tournaient vers Jo, si mélancoliques qu’elle aurait sûrement répondu à sa question muette si elle s’en était aperçue. Mais Jo devait se soucier de ses propres yeux, et pressentant qu’elle ne pouvait leur faire confiance, elle les gardait prudemment sur la petite chaussette qu’elle tricotait, en tante célibataire modèle.
Un regard furtif de temps à autre la rafraichissait comme une lampée d’eau fraîche après une marche éprouvante, car ces coups d’œil en coin lui révélaient plusieurs détails de bon augure. Le visage de Mr. Bhaer avait perdu son expression absente, et animé avec son intérêt pour le moment présent, était véritablement jeune et séduisant, pensa-t-elle, oubliant de le comparer à Laurie comme elle le faisait d’habitude avec les inconnus, à leur grand détriment. Puis il avait l’air très inspiré, même si les coutumes funéraires des anciens, vers lesquelles la discussion s’était égarée, pouvaient ne pas être considérées un sujet bien passionnant. Jo rayonna quand Teddy se fit « moucher » au cours d’un débat, et se dit, tout en regardant le visage absorbé de son père, « Comme il aimerait pouvoir parler tous les jours à quelqu’un comme mon Professeur ! » Enfin, Mr. Bhaer portait un nouveau costume noir, qui lui donnait plus que jamais l’allure d’un gentleman. Son épaisse chevelure avait été taillée et soigneusement peignée, mais ne resta pas coiffée bien longtemps, car dans ses moments d’exaltation, il l’ébouriffait de cette drôle de façon qu’il avait, et Jo préférait le voir hérissé plutôt que lissé, parce qu’elle pensait que cela donnait à son beau front quelque chose de Jove. Pauvre Jo, comme elle glorifiait cet homme ordinaire, tout en tricotant, silencieuse mais ne laissant rien lui échapper, pas même le fait que Mr. Bhaer avait des boutons de manchettes dorés à ses poignets immaculés.
« Ce cher vieil ami ! Il n’aurait pas davantage soigné sa mise s’il avait voulu courtiser une dame », pensa Jo, et une pensée soudaine née de ces mots la fit rougir si visiblement qu’elle dut laisser tomber sa pelote et lui courir après pour cacher son visage.
La manœuvre n’eut pas le succès espéré, cependant, car alors qu’il était sur le point de mettre le feu à un brasier funéraire, le Professeur abaissa sa torche, et plongea après la petite balle bleue. Bien sûr, ils se cognèrent violemment la tête et se redressèrent tout étourdis, rougissant et riant, sans la pelote, avant de reprendre leurs sièges en souhaitant ne pas les avoir quittés.
Personne ne vit passer la soirée, car Hannah avait habilement fait disparaître les bébés quelques heures plus tôt, leurs têtes dodelinantes comme des coquelicots, et Mr. Laurence était rentré se reposer. Les autres restèrent assis autour du feu à discuter sans se soucier de l’heure, jusqu’à ce que Meg, dont l’esprit maternel était saisi de la conviction que Daisy était tombée du lit et que Demi avait mis le feu à sa chemise de nuit en étudiant le mécanisme des allumettes, fasse mine de s’en aller.
« Nous devons chanter, comme au bon vieux temps, car nous sommes tous à nouveau rassemblés », dit Jo, se disant que donner de la voix serait un exutoire sûr et plaisant pour les émotions débordantes de son âme.
Ils n’étaient pas tous présents. Mais personne ne trouva ces mots indélicats ou inexacts, car Beth semblait être encore parmi eux, une présence paisible, invisible, mais plus aimée que jamais, puisque la mort ne pouvait briser les liens familiaux que l’amour rendait indissolubles. Le petit fauteuil était toujours dans son coin. Le panier bien ordonné, avec l’ouvrage qu’elle avait abandonné quand l’aiguille s’était faite « si lourde », était toujours sur la même étagère. L’instrument bien-aimé, rarement utilisé à présent, n’avait pas été déplacé ; et le visage de Beth au-dessus de lui, sereine et souriante comme dans l’ancien temps, veillait sur eux et semblait dire : « Soyez heureux. Je suis là. »
« Joue quelque chose, Amy. Montre-leur combien tu as progressé », dit Laurie, avec une fierté excusable pour sa prometteuse élève.
Mais Amy souffla, les yeux pleins de larmes, en faisant pivoter le tabouret fané, « Pas ce soir, mon chéri. Je ne peux pas me mettre en avant ce soir. »
Mais elle fit montre de mieux que de virtuosité ou de talent, car elle chanta les chansons de Beth avec une tendre musicalité que les meilleurs professeurs n’auraient pu enseigner, et toucha les cœurs de ses auditeurs avec un pouvoir plus doux que n’aurait pu lui donner tout autre inspiration. La pièce était très silencieuse, quand la voix claire s’interrompit soudain au dernier vers de l’hymne favori de Beth. Il était difficile de dire, « La Terre ne connaît pas de chagrin que le Ciel ne puisse guérir »,
et Amy prit appui sur son époux qui se tenait derrière elle, avec le sentiment que son retour à la maison n’était pas tout à fait parfait sans le baiser de Beth.
« Maintenant, nous devons finir avec la chanson de Mignon, car Mr. Bhaer la chante », dit Jo, avant que le silence ne soit trop pénible. Et Mr. Bhaer s’éclaircit la gorge avec un « Hem ! » de contentement, et s’avança dans le coin où se tenait Jo, en disant,
« Vous chanterez avec moi ? Nous nous accordons parfaitement bien. »
C’était là une plaisante fiction, car Jo n’avait pas plus de sens musical qu’une sauterelle. Mais elle aurait accepté même s’il lui avait proposé de chanter un opéra, et gazouilla avec abandon, sans considération pour le tempo ou la tonalité. Peu importait, au fond, car Mr. Bhaer chantait comme un véritable Allemand, bien et avec cœur, et Jo se contenta bientôt de bourdonner en fond, pour mieux écouter la voix profonde qui semblait chanter pour elle seule.
« Connais-tu le pays où fleurit le cédrat »,
avait été le vers préféré du Professeur, car « das Land » était l’Allemagne pour lui, mais aujourd’hui il semblait s’attarder, avec une chaleur et une mélodie particulière, sur les mots :
« Là-bas, oh, là-bas, pourrais-je,
Avec toi, ma bien-aimée, y aller ! »
et une auditrice fut si emballée par la tendre invitation qu’elle se languissait  de lui dire qu’elle connaissait le pays en question, et partirait avec joie, quand il le voudrait.
La chanson fut considérée un grand succès, et le chanteur se retira couvert de lauriers. Mais quelques minutes plus tard, il oublia complètement ses bonnes manières, et fixa Amy qui mettait son bonnet, car elle lui avait simplement été présentée comme « ma sœur », et personne ne l’avait appelée par son nouveau nom depuis qu’il était arrivé. Il s’oublia encore davantage quand Laurie dit, de la manière la plus gracieuse, au moment de partir,
« Ma femme et moi sommes très heureux de vous avoir rencontré, Sir. S’il vous plaît, rappelez-vous que vous serez toujours bienvenu de l’autre côté du chemin. »
Et le Professeur le remercia si chaleureusement, soudain illuminé de satisfaction, que Laurie trouva que c’était le vieux bonhomme le plus délicieusement démonstratif qu’il avait jamais rencontré.
« Je dois partir aussi, mais je reviendrai avec plaisir, si vous me le permettez, chère madame, car je dois rester en ville quelques jours pour affaire. »
Il parlait à Mrs. March, mais il regardait Jo, et la voix de la mère donna un accord aussi cordial que les yeux de la fille, car Mrs. March n’était pas aussi aveugle quant aux intérêts de ses enfants que Mrs. Moffat le supposait.
« Je pense que c’est un homme sage », remarqua Mr. March avec une satisfaction sereine, devant la cheminée, une fois le dernier invité parti.
« Je sais que c’est un homme bon », ajouta Mrs. March avec une approbation décidée, en remontant la pendule.
« Je pensais bien que vous l’aimeriez », fut tout ce que dit Jo avant de filer se coucher.
Elle se demandait quelle affaire avait amené Mr. Bhaer en ville, et finit par décider qu’il était censé recevoir quelque grande récompense, quelque part, mais avait été trop modeste pour le mentionner. Si elle avait vu son visage quand, à l’abri dans sa propre chambre, il regarda le portrait d’une jeune dame sévère, avec une abondante chevelure, qui semblait sombrement contempler le futur, cela aurait pu éclairer sa lanterne ; en particulier quand il éteignit les lampes, et embrassa le portrait dans le noir.
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yes-bernie-stuff · 2 years ago
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Des Enfants Sages ? février 23, 2023
Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ. Éphésiens 2.4-5
– La réincarnation existe-t-elle ? me demande une jeune femme.
– La Bible affirme que non, selon ce verset : Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement 1.
– Vous parlez de jugement ? J’ai intérêt à être sage alors ! s’exclame-t-elle.
– Vous savez, que vous soyez plus ou moins sage ne change rien au fait que vous avez péché et que vous pécherez encore. Et Dieu, le juste Juge, se doit de condamner les pécheurs, tous coupables à ses yeux.
Quels comportements moraux ou œuvres louables pourrions-nous présenter à Dieu pour échapper au jugement ? Aucun, comme l’affirme la Bible : Un Éthiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches ? De même, pourriez-vous faire le bien, vous qui êtes accoutumés à faire le mal ?2 Seul Jésus ouvre la porte du ciel à ceux qui se repentent et croient en son sacrifice. Ainsi, ils passent de la mort à la vie. Telle la sève qui donne vigueur à l’arbre, la vie divine coule alors dans le cœur de l’enfant de Dieu qui est rendu capable de lui plaire.
Alors, n’essayons pas, par de vains efforts, de devenir un peu plus sages. Tournons-nous plutôt vers Jésus-Christ qui a le pouvoir de nous transformer à son image.
Françoise Lanthier
1 Hébreux 9.27 2 Jérémie 13.23
__________________ Lecture proposée : Lettre aux Éphésiens, chapitre 2, versets 1 Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés,
2 dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion.
3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres...
4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés,
5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés);
6 il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ,
7 afin de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus Christ.
8 Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.
9 Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.
10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions.
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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marabout-retour-affectif · 2 years ago
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Le secret de la grande richesse du roi DJAFA, la valise magique, le vrai portefeuille magique ou le bedou magique
Le secret de la grande richesse du roi DJAFA, la valise magique, le vrai portefeuille magique ou le bedou magique
Le vrai portefeuille magique-le bedou magique-la valise magique d’argent-la calebasse magique d’argent-le vrai secret de la richesse du roi DJAFA. Depuis des années de l’antiquité, la richesse du roi DJAFA étonne le monde et plusieurs personne se posent la question de savoir d’où est-ce que ce grand Roi des temps anciens tire vraiment sa richesse. Et pourtant la source de la grande richesse du…
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grandmediumamourrichesse · 3 years ago
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puissant rituel avec bougies pour devenir et réaliser ses vœux
puissant rituel avec bougies pour devenir et réaliser ses vœux
Whatsapp: https://wa.me/message/ISCY5 La BAGUE DOKOUN est préparée avec des POUVOIRS MYSTIQUES PUISSANTS. Elle est préparée pour les Hommes qui veulent changer leur vie. Les rois du passé qui portaient cette BAGUE MAGIQUE DOKOUN étaient Braves, prospère, Heureux, Sains, protégés de toutes sortes de dangers, magique, maladies et vivaient une vie très luxueuse. Les gens les obéissaient, personne…
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maraboutowo · 3 years ago
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Porte-monnaie magique d'argent: comment ça fonctionne
Porte-monnaie magique d’argent: comment ça fonctionne
Porte-monnaie magique d’argent: comment ça fonctionne Porte-monnaie magique d’argent qui produit des billets Voulez-vous devenir riche d’un jour à l’autre et finir avec la pauvreté? Sachez que vous êtes au bon endroit chez le grand vénérable marabout OWO très puissant dans la magie qui pourra changer votre vie du jour au lendemain sans risque et conséquences négatives grâce au porte-monnaie…
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christophe76460 · 5 months ago
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Lorsque Jésus a guéri les malades, ce n'était pas seulement la puissance de tension pure qu'il exerçait, mais la puissance de son amour vainqueur. Il a guéri les malades par ses meurtrissures - c'était la merveille secrète de son onction. Il a guéri un bras desséché, bien que cela ait incité les hommes à comploter contre sa vie. Il risquait tout et irait jusqu'à tous les efforts, même la croix, pour le bien de la souffrance. La douleur et le ministère de guérison sont étrangement liés. Quand certains d'entre nous sont disposés à connaître «la communion de ses souffrances», et ressentent la même onction d'amour, comme Jésus, et la même pitié déchirante qui s'oublie, et qui fera tout sacrifice pour les affligés, comme Jésus l'a fait et est devenu tellement identifié avec la victime que nous partagerions la souffrance pour soulager la douleur des autres, comme Jésus l'a fait, et sommes 'touchés par le sentiment de leur infirmité', 'affligé dans toute leur affliction', comme Jésus l'était alors, peut-être que moins de personnes rentreraient chez elles sans être guéries. Je ne connais pas de blasphème pire que de guérir les malades au nom de Jésus afin de devenir riche, ou de se faire un nom, ou pour la satisfaction du pouvoir qui exerce. Dieu te bénisse.
#ReinhardBonnke #HePreachedJesus #LivingALifeOfFire
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alexar60 · 5 years ago
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Le raid
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Rien que leur nom faisait peur ! Une petite trentaine d’hommes du nord s’étaient installés dans l’estuaire de la Loire, pillant les villages de pêcheurs ou les abbayes isolées afin de faire fortune. Leur chef Hasting n’avait pas digéré la défaite à Messac contre les Francs du comte Renault de Nantes. Ce dernier n’eut pas le temps de fêter sa victoire puisqu’il fut tué juste après par les bretons en guerre contre les francs. Dès lors, Hasting apprit que Nantes était affaibli défensivement. Il organisa donc un raid autour de la cité.
Pendant ce temps, je faisais partie des insouciants nantais, vivant du négoce que le fleuve offrait. Ce jour 24 juin 843, les habitants profitaient des fêtes et des marchés qui célébraient la Saint Jean. Partout, la ville était en joie, criant, dansant et chantant. Des saltimbanques accompagnés de montreurs d’ours animaient les festivités, ravissant aussi bien les plus jeunes que les anciens. Partout on s’amusait. Pourtant, derrière mon étalage d’épices bien placé sur la place devant la cathédrale, je remarquai la nombreuse présence de pauvres hères marchant la mine inquiète et essayant d’oublier qu’ils s’étaient réfugiés derrière les fortifications car leur village connut une visite de ces fameux barbares. Ils espéraient retrouver leurs maisons intactes. J’entendis quelques-uns parler de cette angoisse mais je les rassurais car les murs sont trop hauts pour être attaqués.
Nous étions trop confiants. Et peut-être aidés par une trahison, ces hommes du nord arrivèrent par millier en bateau, remontant la Loire. Ils avaient d’abord pour but de s’en prendre aux petits villages entre Nantes et Angers, se contentant de passer sous les murs, seulement, l’absence de gardes derrière les remparts intrigua Hasting et sa troupe renforcée par d’autres normands en quête de gloire et de fortune. De plus, nous n’entendîmes rien à cause des bruits, des chants et de la musique résonnant aux quatre coins de la ville. Quelques pillards grimpèrent un mur non surveillé. Puis ils descendirent lentement en faisant attention de ne pas se faire repérer et ouvrirent la porte, laissant déferler la horde de monstres assoiffée  de vin d’or et de sang.
La panique débuta très tôt. Les premières victimes n’eurent pas le temps de fuir, égorgés, massacrés sans aucune chance d’en échapper. Les autres coururent dans tous les sens, se bousculant ; les plus faibles trébuchèrent, piétinés par les plus forts dont la majeure partie voulut rejoindre la cathédrale. Je vis arriver ces malheureux qui chahutèrent malgré eux mes tonneaux de safran et de moutarde. Le vert de la cardamome s’associa au brun de la cannelle pour se mélanger au jaune du gingembre. Ce n’était plus qu’une fumée de poussière qui colorait les nantais sur leur passage devenu un chemin de croix. Mes gardes du corps, trois mercenaires bretons, des braves gars furent impuissant face à ce déferlement de panique. Au loin, j’aperçus des têtes voler, des membres coupés projetés en l’air. L’horreur approchait à grande vitesse. Je n’hésitai pas à accompagner la foule en détresse.
Je fus un des derniers à entrer dans le bâtiment. Quelques gens d’arme réfugiés fermèrent les grandes portes, juste derrière moi. Ils poussèrent, tranchèrent les mains de ceux qui empêchaient de fermer correctement. Puis, ils barricadèrent la porte avec les bancs et le peu de mobilier à disposition. Pendant que je reprenais mon souffle, tout en laissant couler l’adrénaline en même temps que la peur, j’entendais l’évêque Gohard parler fortement pour appeler les paroissiens à prier pour leur salut et celui de dieu. Le brouhaha régnait entre le prêtre qui chantait clamait son amour de dieu en latin et les cris de ceux qui étaient massacrés sur le perron de la cathédrale.
Soudain, les bruits extérieurs s’éloignèrent et revinrent très rapidement. Je m’enfonçai parmi la foule cherchant à fuir cette porte qui nous séparait de la mort vivante. Je cherchai une cachette sûre quand un vacarme interrompit brusquement la prière. Ils étaient en train de défoncer la porte. Nous entendîmes des cris, des mots païens prononcés : « Odin » « Thor ». Nous ne savions pas qu’ils appelaient leurs dieux à la rescousse. Ils attaquaient la porte à coups de hache. Déjà, nous commençâmes à entrevoir la lumière à travers les entailles ainsi que le fer des armes qui s’enfonçaient dans le bois devenu tendre à force d’être frappé. La porte ne céda pas de suite, une partie tomba suffisamment pour voir qu’ils avaient improvisé un bélier. Les vikings l’utilisèrent trois fois avant que les battants ne s’écartent. Les cris, les pleurs se firent de plus en plus forts. Des femmes montraient leur bébé pour réclamer la pitié des assaillants. Seulement, les plus belles reçurent d’autres assauts plus physique symbolisant que la ville était bien prise tandis que les plus laides eurent droit au fil de l’épée tout comme les bambins qui n’avaient aucune valeur aux yeux des pillards. Je m’enfonçai dans la cathédrale bousculé par les gens qui cherchaient eux aussi à fuir la mort. Quelqu’un m’attrapa me faisant tomber en même temps. En recevant un coup de lance dans le dos, atteignant le cœur, le bourgeois me sauva la vie en me recouvrant. Puis un second et une femme dont il manquait un morceau de tête recouvrirent mon corps de leur chair et leur sang. Ainsi je pus faire le mort.
La sauvagerie était un mot insuffisant pour définir la scène dont je fus témoin. Tous sans exception furent massacrés. Cependant, l’évêque Gohard restait calme parlant aussi bien en roman qu’en latin. Il avait aussi des notions de norrois mais cela ne servit à rien. En effet, un des barbares l’empoigna par le col et enfonça une lame dans le ventre à plusieurs reprises. Puis, alors que le prêtre se tordait de douleur, il l’empoigna par les cheveux et l’égorgea jusqu’à le décapiter. Tandis que la tête restait dans les mains du vikings, le corps continuait à remuer, semblant même se lever avant de s’écrouler et devenir immobile. Son sang se déversait hors de son cou ouvert tel le vin de messe qui coulait hors de sa bouteille. Le cadavre encore chaud servit de lit pour une fille forcée par un barbare. Je fermai les yeux, cherchant à oublier les hurlements qui continuaient,  priant dans la tête de ne pas être repéré. Je sentais un liquide rouge et chaud coller à mes vêtements. L’odeur du sang et de la mort commençait à imprégner l’atmosphère.
Après une heure, le calme arriva. Toutefois, je ne bougeai toujours pas car des pillards cherchaient encore quelques richesses en dépouillant des cadavres. Par moments, j’entendis une voix demandant grâce ; c’était un homme ou une femme qui eut la même idée que moi. Puis, j’entendais soit un choc sourd comme un objet tranchant entrant dans un morceau de viande soit la personne était relevée et sortait rejoindre ce que j’imagine un groupe de futurs esclaves. J’attendis la nuit pour rejoindre la maison, espérant ne pas être capturé ou pire. La mise à sac de la ville dura plusieurs jours. Les rues jonchées de cadavres ressemblait au cimetière pendant les périodes de maladie. Je marchai lentement, m’écroulant au son de bruits de pas ou de voix criardes. Parfois, des normands entraient dans une maison pour en ressortir les mains pleines d’un piètre butin. Les plus chanceux gagnèrent quelques esclaves en découvrant des personnes cachées sous une trappe ou derrière un meuble.
Je pus enfin entrer dans ma maison déjà visitée. L’atelier fut vandalisé, de nombreuse caisses d’épice avaient disparu, à la place, deux employés gisaient au milieu de l’entrepôt. Le plus jeune, la tunique relevée, sembla même avoir été violé. A l’étage, les meubles étaient en pièce, éparpillés sur le sol. Les bijoux de feu mon épouse avaient disparu. Dans un sens, je fus heureux qu’elle mourût l’année dernière. Au moins, elle n’a pas subi toute cette violence. Je restai reclus dans le grenier, attendant la fin des pillages. Puis, le silence m’impressionna au point de sortir constater qu’il n’y avait plus personne. Je marchai dans Nantes, méconnaissable. Certains arbres servirent à pendre des corps, principalement des hommes. J’appris plus tard que c’était en sacrifice à leur dieu Odin le pendu. Aussi bien à terre que sur les arbres, les corps avaient pris une couleur verdâtre. Les chairs commençaient à pourrir. J’entendais littéralement les mouches voler.
Quelques jours plus tard, une armée de bretons entra dans la ville quasi déserte. Ils nettoyèrent les rues, ensevelirent les corps. Tout comme la poignée de survivants que nous étions, je les aidais. Le nouveau comte envoya une délégation auprès des vikings afin de négocier le rachat des prisonniers. Ils revinrent accompagnés de près de plusieurs centaines d’habitants, surtout des riches ou des gens nécessaires à la reconstruction de la cité. Petit-à-petit, Nantes reprit forme, redevenant presque la ville qu’elle était. Mais dix ans plus tard, ils revinrent. A ce moment, je vivais à Angers quand ils incendièrent Nantes. Mais personne en Europe n’oublia que pour la première fois, des vikings sont entrés dans une grande ville ajoutant un palier supplémentaire dans l’échelle de leur réputation et de la peur qu’ils propageaient.
Alex@r60 – février 2020
Tableau d’Edouard Jolin, l’assassinat de Saint Gohard par les normands, 1852,
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omagazineparis · 7 months ago
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Candidate à la présidence de la République
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Je me lance dans le fantasme social de devenir Présidente de la République. Votez pour moi ! En préparation à cet évènement politique et social qui saura vous obnubiler malgré tous les soucis courants, en ajoutant de nouveaux frissons aux angoissants mois précédents, je me lance dans mon histoire un peu rêvée de ma conquête présidentielle. Alors, pour ouvrir mon programme électoral qui sera exposé avec la régularité d’un métronome, je fais ici ma déclaration de candidate à la présidence de la République. Faites-en ce que vous voulez : commentez, donnez des idées, envoyez vos encouragements, moquez-vous de moi. Je n’attends que ça. Le discours électoral de la candidate à la présidence Merci d’avoir accepté mon invitation dans ce lieu prestigieux pour la France, et si riche de signification pour moi. Merci d’être là pour cette rencontre au Musée du Louvre. Le Louvre qui nous accueille est le lieu parfait pour vous parler de ma candidature présidentielle pour 2022. Oui ! Oui, chères citoyennes, chers citoyens, chers exclus, chers sans-avenir, chers sacrifiés, chers gilets jaunes, chers restes… Oui, je me présente aux élections présidentielles de 2022, et je vous ai conviés à cette rencontre pour que vous, mes amis, vous en soyez les premiers témoins. Je me présente et je vous l’annonce. En 2022, je serai présente avec la ferme intention d’être Présidente. C’est une sorte d’honorable sacrifice que je fais. Car il faut que ça change, parce que le monde va de mal en pis, parce que l’on veut nous faire croire que ça a toujours été ainsi. Alors je me lève pour nous et je serai votre Présidente. Résumé du programme Mon programme tient en quelques points stratégiques et en un seul principe : le respect de l’humanité et de la France. C’est-à-dire pour moi : - Amélioration concrète de notre cadre de vie en mettant la Science au service de la qualité de notre quotidien, et en diminuant réellement toute forme de pollution. - Mise en place des moyens d’épanouissement de chacun, pour que la culture brille de toute sa lumière dans tous les coins du monde. Pas d’inquiétude. Il y a du concret derrière ces grandes phrases qui se liront encore sur mes affiches que j’aurai moi-même collées sur les piliers du périphérique. Et puis vous trouverez mon programme électoral dans mes prochains articles (à publication régulière de métronome). Et puis mince ! Certes ! Vous le trouverez sans doute très incomplet par endroits, il l’est, j’en suis convaincue. Et puis il est naïf aussi. Mais je compte bien le concrétiser avec vous quand il sera l’heure d’agir. Candidate à la présidence, j’offre ma vie En 2022, à 32 ans je serai Présidente de la République. N’en doutez pas. Même si je sais bien qu’avec toute la révolution contenue dans mes idées, je cours le risque de me faire assassiner dès la première année… Mourir à 33 ans, comme le Christ, comme Bruce Lee. C’est vrai, j’ai conscience de ce risque. Mais à la lecture de Platon, « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités ou que ceux que l'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment philosophes... il n'y aura de cesse aux maux des cités. », qui depuis 2 500 ans apporte un savoir éternel à qui sait lire, j’éprouve la nécessité de réformer ce monde. Chères citoyennes, chers citoyens, en 2022, votons Bénédicte. À lire aussi : Fiction présidentielle : le constat qui mène à des idées pareilles Par Bénédicte, enfin candidate à quelque chose Read the full article
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lily-yvonne · 5 years ago
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MERCREDI DE NUIT
Plans extérieurs - la nuit
Fondu noir et enchaîné sur Jésus, debout, et ses apôtres assis au jardin du Gethsémani. Jésus parle : — Je vous ai dit : « Soyez attentifs, veillez et priez pour ne pas vous trouver appesantis par le sommeil ». Mais je vois que vos yeux fatigués cherchent à se fermer et que vos corps, même sans que vous le vouliez, cherchent une position de repos. Vous avez raison mes pauvres amis ! Votre Rabbi vous a beaucoup demandé en ces jours, et vous êtes tellement las. Mais d’ici quelques heures, désormais quelques heures, vous serez contents de ne pas avoir perdu, pas même un seul moment de mon voisinage. Vous serez contents de ne rien avoir refusé à votre Yeshouah. Du reste, c’est la dernière fois que je vous parle de ces choses qui font pleurer. Demain je vous parlerai d’Amour et je ferai un miracle rempli d’Amour. Préparez-vous par une grande purification à le recevoir. Oh ! Comme il m’est plus agréable de vous parler d’Amour plutôt que de châtiment. Comme il m’est doux de dire : « Je vous aime. Venez. Pendant toute ma vie, j’ai rêvé à cette heure ». Mais c’est de l’Amour aussi de parler de mort. De mourir pour ceux qui vous aiment est la suprême preuve d’Amour. Oui, c’est de l’Amour, car préparer ses chers amis au malheur, c’est une prévoyance affectueuse qui les veut préparés et non effrayés à cette heure. C’est de l’Amour, parce que confier un secret est une preuve d’estime que l’on a pour ceux à qui l’on se confie. Je sais que vous avez assailli Iohanân de questions pour savoir ce que je lui disais quand je restais avec lui seul. Et, vous n’avez pas cru qu’il n’y avait pas eu de paroles. Mais il en est ainsi. Il m’a suffi d’avoir près de Moi quelqu’un…
Judas demande avec une hauteur indignée : — Pourquoi alors lui et pas un autre ? 
Pierre aussi et avec lui Thomas et Philippe disent : — Oui, pourquoi à lui et pas aux autres ?
Jésus répond à Judas : Aurais-tu voulu que ce soit toi ? Peux-tu y prétendre ?... (Judas baisse la tête) Et vous autres, qu’est-ce que ça peut vous faire que je choisisse Iohanân en cet instant. Au lieu de jalouser Iohanân, soyez plutôt attentif à mes Paroles, parce que, à partir de demain soir, il en sera autrement. Ce sera l’heure où Moi, le rejeton de la souche de David, je dirai en gémissant l’antique soupir de David : « Mon Elohaï, tourne-toi vers Moi. Pourquoi m’as-tu abandonné ? De Toi m’ont éloigné les cris des crimes que j’ai pris sur Moi au nom de tous…Je suis un ver, non plus un homme, l’opprobre des hommes, le rebut de la plèbe ». Et écoutez Iesha’yahou : « J’ai abandonné mon corps à ceux qui me frappaient, mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe, je n’ai pas éloigné ma Face de ceux qui m’outrageaient et me couvraient de crachats. » Ecoutez de nouveau David : « Un grand nombre de bouvillon m’ont entouré, de nombreux taureaux m’ont assailli. Sur Moi ils ont ouvert la bouche pour me mettre en pièces comme des lions qui dévorent et rugissent. Je me suis répandu comme l’eau. » Et Iesha’yahou complète : « J’ai teint moi-même mes vêtements » Oh ! Mes vêtements, c’est de moi-même que je les teins, non pas par ma fureur, mais par ma douleur et mon Amour pour vous. Comme les deux pierres plates du pressoir, ils me pressent et expriment mon Sang. Je ne suis pas différent de la grappe que l’on presse qui, avec sa beauté, entre dans le pressoir et une fois pressée devient une bouillie sans suc et sans beauté. Et de mon cœur, je dis avec David : « Il devient comme de la cire et se fond dans ma poitrine ». Oh ! Cœur parfait du Fils de l’homme, maintenant que deviens-tu ? Il ressemble à celui qu’une longue vie de noceur a épuisé et a fait perdre sa vigueur. Toute ma vigueur se dessèche. Ma langue reste attachée à mon palais par l’effet de la fièvre et de l’agonie. Et la mort s’avance dans sa cendre asphyxiante et aveuglante. Et encore, il n’y a pas de pitié ! « Une bande, une meute de chiens m’assiègent et me mordent. Sur les blessures tombent les morsures, sur les morsures les bastonnades. Il n’y a rien de mon corps qui soit dans la douleur. Les os craquent, déboîtés par un tiraillement infâme. Je ne sais où appuyer mon corps. La redoutable couronne est un cercle de feu qui pénètre dans ma tête. Je suis suspendu par mes mains et mes pieds transpercés. Dressés en l’air je présente mon corps au monde, et tous peuvent compter mes os… »
Jean dit en sanglotant : — Tais-toi ! Tais-toi ! 
Ses cousins supplient : — Ne parle plus ! Tu nous fais agoniser !
André ne parle pas, il a mit sa tête entre ses genoux et il pleure silencieusement. Simon est livide. Pierre et Jacques de Zébédée semblent à la torture. Philippe, Thomas, Barthélemy paraissent trois statues de pierre qui expriment l’angoisse. Judas Iscariote est un masque macabre, démoniaque. Il semble un damné qui finalement comprend ce qu’il a fait. La bouche ouverte pour pousser un cri qui hurle en son moi et qui n’arrive pas à sortir de sa gorge qui se serre, les yeux dilatés, effrayés d’un fou, les joues terreuses sous le voile brun de sa barbe rasée, les cheveux en désordre parce que de temps à autre il y passe sa main, il éprouve une sueur froide, il semble tout près de s’évanouir. 
Matthieu en levant son regard atterré pour chercher une aide dans son tourment, le voit et s’exclame : — Iehouda ! Tu te sens mal ?... Rabbi, Iehouda souffre !
Jésus répond : — Moi aussi. Mais je souffre en paix. Devenez esprits pour pouvoir supporter cette heure. Quelqu’un qui est chair ne peut la supporter sans devenir fou… David parle encore en voyant les tortures de son Christos : « Ils ne sont pas encore contents et ils me regardent et se moquent et ils se partagent mes vêtements tirant au sort ma tunique. Je suis le Malfaiteur. C’est leur droit. » Oh ! Terre, regarde ton Christos ! Sache le reconnaître, bien qu’ainsi détruit. Ecoute, rappelle toi les paroles d’Iesha’yahou et comprend le pourquoi, le grand pourquoi, il est ainsi devenu, et l’homme a pu tuer, réduire à cet état, le Verbe du Père : « Il n’a ni beauté ni éclat. Nous l’avons vu. Son aspect était sans beauté et nous ne l’avons pas aimé. Méprisé comme le dernier des hommes, Lui l’Homme des douleurs habitué à la souffrance, tenait caché son visage. Il était méprisé et nous n’en tenions aucun compte » C’était sa beauté de Rédempteur, ce masque de torturé Mais toi, sotte Terre, tu préférais son visage serein ! « Vraiment, il a pris sur Lui nos maux, il a porté nos douleurs. Et nous l’avons regardé comme un lépreux, comme maudit par Elohîm et méprisé. Lui au contraire, a été blessé par nos fautes. C’est sur Lui qu’est tombé le châtiment qui nous était réservé, le châtiment qui nous redonne la Paix avec Yahweh. C’est par ses hématomes que nous avons été guéris. Nous étions comme des brebis errantes. Nous avions tous perdu le droit chemin et l’Adôn a mis sur Lui les iniquités de tous ».Que celui, que ceux qui pensent avoir été utiles à eux-mêmes et à Israël perdent leurs illusions. Et de même ceux qui pensent avoir été plus fort qu’Elohaï. Et de même ceux qui pensent n’avoir pas à expier ce péché parce que je me suis laissé tuer volontairement. Moi j’accomplis ma tâche sacrée, la parfaite obéissance au Père, mais cela n’exclut pas leur obéissance à Satân et leur infâme action. Oui, ton Rédempteur a été sacrifié parce qu’il l’a voulu, ô Terre. « Il n’a pas ouvert sa bouche pour prier moindrement qu’on l’épargne, il n’a pas dit une parole de malédiction pour ses assassins. Comme une brebis, il s’est laissé mener à l’abattoir pour qu’on le tue, comme un agneau muet il s’est laissé conduire devant celui qui le tond. Après sa capture et sa condamnation, il a été élevé. Il n’aura pas de descendance. Comme une plante il a été coupé de la terre des vivants. Elohîm l’a frappé à cause des péchés de son peuple. Est-ce que personne de sa génération de sa Terre ne le pleurera ? N’aura-t-il pas de fils celui que l’on a retranché de la Terre »... Oh ! C’est Moi qui te réponds, ô Prophète de ton Christos. Si mon peuple n’a pas de pleurs pour Celui qu’on a tué innocent, les Anges du peuple céleste le pleureront. Si sa virilité n’aura pas humainement de fils parce que sa Nature ne pouvait trouver une union avec une chair mortelle, il aura bien des fils et nombreux, suivant une génération qui n’est pas celle de la chair et du sang animal, mais une génération qui aura la vie de son Amour et de son Sang divin, une génération spirituelle qui rendra éternelle sa descendance. Et je t’explique encore, ô monde qui ne comprends pas le Prophète, quels sont les impies envoyés pour l’ensevelir et le riche pour sa mort. Regarde, ô monde, si un seul de ceux qui l’ont tué a eu la paix et une longue vie ! Lui, le Vivant aura vite fait de quitter la mort… Accusé sans être coupable, Elohîm en tire vengeance, car il n’y a jamais eu de tromperie dans sa bouche ni d’iniquité en son cœur. Consumé par des souffrances, une fois qu’il aura été consumé, que sa vie aura été coupé par le sacrifice d’expiation, sa gloire commencera auprès de ceux qui viendront dans l’avenir. Tous les désirs et les volontés sacrées d’Él-Elyôn1 à son égard se réaliseront. A cause des angoisses de son âme, il verra la gloire du vrai peuple d’Eloah et en sera heureux. Sa céleste doctrine, qu’il scellera de son Sang, sera la justification d’un grand nombre dont parmi les meilleurs, et il prendra sur Lui l’iniquité des pécheurs. Et il aura pour cela une grande multitude, ô Terre, ce Roi méconnu dont ce sont moqués les perfides et que les meilleurs n’auront pas compris. Avec les siens il partagera les dépouilles des vaincus. Il partagera les dépouilles des forts, unique juge des trois règnes et du Royaume… Il a tout mérité parce qu’il a tout donné. Tout Lui sera livré parce qu’il a livré sa vie à la mort et qu’il a été compté parmi les malfaiteurs, Lui qui était sans péché. Sans d’autre péché qu’un parfait Amour et une infinie Bonté : deux fautes que le monde ne pardonne pas, un Amour et une Bonté qui le poussèrent à prendre sur Lui les péchés d’un grand nombre, du monde entier, et à prier pour les pécheurs. Pour tous les pécheurs. Même pour ceux par qui il fut mis à mort. J’ai fini, je n’ai pas autre chose à dire. Tout est dit de ce que je voulais vous révéler des prophéties messianiques. De ma naissance à ma mort, je vous les ai toutes mises en lumière pour que vous les connaissiez et n’ayez pas de doutes. Et n’ayez pas d’excuses à votre péché… Maintenant, prions ensemble. C’est le dernier soir où nous pouvons prier ainsi, tous unis comme les grains de raisin à la grappe qui les porte. Venez. Prions : « Notre Père qui est dans les cieux, que soit sanctifié ton Nom. Que vienne ton Règne. Que soit faite ta Volonté sur la Terre comme elle est faite dans le Ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. Remets-nous nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs. Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal. Ainsi soit-il… Que soit sanctifier ton Nom. Père, je l’ai sanctifié, Pitié pour ton Germe. « Que vienne ton Règne » c’est pour le fonder que je meurs. Pitié pour Moi. « Que soit faite ta Volonté » Secours ma faiblesse, Toi qui as créé la chair de l’homme et en as revêtu ton Verbe pour qu’ici-bas je t’obéisse comme toujours je t’ai obéi dans le Ciel. Pitié pour ton Bèn, pour le Fils de l’homme. « Donne-nous le pain… Un pain pour l’âme, un pain qui n’est pas de cette Terre. Ce n’est pas pour Moi que je te le demande. Je n’ai plus besoins que de ton spirituel réconfort. Mais c’est pour eux que Moi, Mendiant je te prends la main. D’ici peu elle va être transpercée et attachée et ne pourra plus faire un geste d’Amour. Mais maintenant, elle le peut encore, Père, accorde Moi de leur donner le Pain qui chaque jour fortifie la faiblesse des pauvres fils d’Adâma. Ils sont faibles, ô Père, ils sont inférieurs, parce qu’ils n’ont pas le Pain qui est force, le Pain angélique qui spiritualise l’homme et l’amène à devenir divinisé en Nous. « Remets-nous nos dettes… »
Jésus, qui a parlé debout et a prié les bras ouverts, s’agenouille maintenant. Il lève ses bras et son visage vers le Ciel. C’est un visage qu’a blanchi la force de sa supplication et que blanchit le baiser de la lune, un visage sillonné de pleurs muets : — Pardonne à ton Bèn, ô Père, s’il t’a manqué en quelque chose. Devant ta Perfection, je puis encore paraître imparfait. Moi, ton Christos, que la chair alourdit. Devant les hommes…non. Mon intelligence consciente me donne l’assurance que j’ai tout fait pour eux. Mais Toi, pardonne à ton Yeshouah… Moi aussi, je pardonne. Je pardonne pour que Tu me pardonnes. Combien je dois pardonner ? Combien ?...Et pourtant je pardonne. A ceux qui sont présents, aux disciples absents, à ceux qui ont le cœur sourd, aux ennemis, aux moqueurs, aux traîtres, aux assassins, aux déicides… Voilà, j’ai pardonné à toute l’humanité. Pour ce qui me concerne, ô Père, considère comme annulée tout dette de l’homme à l’Homme. C’est pour donner à tous ton Royaume que je meurs et je ne veux pas que soit compté pour la condamnation le péché envers l’Amour incarné… Non ? Tu dis non ?... C’est ma douleur. Ce « non » verse dans mon cœur ma première gorgée de la coupe atroce. Mais, Père à qui j’ai toujours obéi, je te dis : Qu’il soit fait comme Tu veux. Ne nous induits pas en tentation. Oh ! Si tu veux. Tu peux éloigner de nous ce démon ! C’est lui la tentation qui excite la chair, l’esprit, le cœur. C’est lui le séducteur. Eloigne-le, Père ! Envoi ton Archange en notre faveur ! Pour mettre en fuite celui qui, de la naissance à la mort, nous menace !... Oh ! Père Sacré, aie pitié de tes fils. Libère-nous, libère-nous du mal. Tu le peux. Nous ici pleurons… Il est si beau le Ciel, et nous craignons de le perdre. Tu dis : « Mon sacré ne peut le perdre ». Mais je veux qu’en Moi tu voies l’Homme, le premier-né des hommes. Je suis leur Frère. Je prie pour eux et avec eux. Père, pitié ! Oh ! Pitié !...
Jésus se penche jusqu’à terre, puis il se lève : — Allons. Saluons-nous ce soir. Demain soir nous n’en aurons plus la possibilité. Nous serons trop troublés et il n’y a pas d’Amour là où est le trouble. Donnons-nous le baiser de la Paix. Demain… chacun s’appartiendra à lui-même…Ce soir nous pouvons encore être chacun pour tous et tous pour chacun.
Et, il les embrasse un par un, en commençant par Pierre, puis Matthieu, Simon, Thomas, Philippe, Barthélemy, l’Iscariote, les deux cousins, Jacques de Zébédée, André et enfin Jean auquel il reste appuyé pendant qu’ils sortent du Gethsémani. Fondu noir.
EXTRAIT DE L’OUVRAGE  “SCÉNARIO - L’ULTIME ALLIANCE” : http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/scenario-l_ultime-alliance.pdf
http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/ https://www.youtube.com/watch?v=1qI8FeNbFsM&t=621s https://www.change.org/p/emmanuel-macron-dieu-ne-veut-pas-de-fl%C3%A8che-sur-notre-dame-098097a0-f72c-4021-9b66-cc9c78ecb8a8?lang=fr-FR
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yes-bernie-stuff · 2 years ago
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Vendredi 23 décembre 2022
[Marie] mit au monde son fils premier-né… et le coucha dans une crèche (une mangeoire), parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.
Luc 2. 7
Pas de place dans l’auberge
Représentons-nous ce lieu d’accueil des voyageurs. Dans cette auberge de village, certains sont occupés à manger et à boire en discutant de leurs affaires ; d’autres échangent des banalités avant de s’endormir. Il en est de même dans le monde d’aujourd’hui : hommes et femmes vont et viennent, occupés et préoccupés, mais sans se soucier de savoir si Dieu a quelque chose à leur dire. Il n’y a pas de place pour recevoir Jésus, le Fils de Dieu, venu s’approcher des hommes.
Qu’en est-il de chacun de nous dans nos pensées ? Avons-nous des désirs, des projets ? Avons-nous soif de profiter de tout dans la vie ? Quoi de plus légitime ? Nous avons peut-être aussi des ambitions : devenir riches, influents, considérés par nos semblables. Bref, notre cœur est déjà bien rempli… Y aura-t-il de la place pour Jésus, l’envoyé de Dieu ?
Jésus veut intervenir aujourd’hui dans notre vie. Il nous interpelle, par ce feuillet peut-être, pour nous proposer bien plus que tout ce dont nous pourrions rêver. Des perspectives de paix pour le quotidien et pour notre avenir éternel. Allons-nous le repousser ?
Acceptons de reconnaître que nous avons besoin de lui, que nous l’avons rejeté ou ignoré trop longtemps. Si, reconnaissant son sacrifice comme la preuve suprême de son amour, nous lui demandions “d’entrer chez nous” et d’y faire briller sa lumière ? Demandons-lui avec foi de venir en nous éclairer toute zone d’ombre. Alors Jésus Christ remplira notre cœur et notre vie.
Laissons-le entrer !
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holeapolis · 2 years ago
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Personnages [1]
Les Barquois
Civilisation jadis prospère qui a fondé Holeapolis là où vivaient les Burdes. Ils sont aujourd'hui en déclin et subsistent en nouant des partenariats commerciaux avec les autres peuples.
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Hözen a grandi à l'abri des affrontements, dans les quartiers huppés d'Holeapolis. Héritier d'une riche famille barquoise, il est destiné à prendre les rênes de l'entreprise familiale. En pleine rébellion contre ses parents et gorgé de l'orgueil de sa jeunesse, il est trop occupé à mener sa propre révolution intérieure pour voir venir la guerre qui s'abat sur la ville...
Les Burdes
Peuple longtemps opprimé qui n'a cessé de fuir à travers le continent. Ils revendiquent Holeapolis, terre de leurs origines où leurs ancêtres ont fondé le premier Temple Formiste.Les formistes croient que toute vie émane des événements physiques. Il est donc nécessaire de cultiver les corps et la terre pour s'élever selon eux.
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Ekäa est une jeune fille pleine de vie, serviable et extrêmement curieuse. Portée par ses rêves d'aventure, elle se laisse souvent entraîner par des inconnus et entraîne elle-même son frère Remhy dans toutes sortes de péripéties.
Elle possède un talent bien particulier dont elle doit absolument garder le secret...
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Remhy est le frère cadet d'Ekäa. Il partage la curiosité de sa sœur, de manière toute fois plus posée. On le surprend presque toujours plongé dans un livre, au grand damne de son père qui voudrait le voir devenir un homme fort.
Sa meilleure amie est Neij, qu'il assiste parfois dans ses drôles d'inventions.
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Yvael est le fils du principal meneur de la Révolution Burde. Depuis son plus jeune âge, son père le prépare à devenir soldat. Yvael respecte scrupuleusement la loi et entend la faire respecter, ce qui lui vaut de plus en plus souvent de se disputer avec Ekäa, son amie d'enfance.
Les Vicelins
Ils descendent d'une faction burde et sont à l'origine du Culte du Sang. Partant du principe formiste que le corps se développe en intégrant d'autres formes physiques, leurs rites incluent des sacrifices humains et le cannibalisme.
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Antrage a été désignée pour être la prochaine prêtresse du Culte du Sang. Pour accéder à ce titre, il lui faut attester de l'inflexibilité de sa foi à travers une série d'épreuves plus douloureuses les unes que les autres...
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Edemuld est le rival d'Antrage. Neveu de l'actuel prêtre du Culte, il ne supporte pas l'idée que la fonction ne lui revienne pas de droit et entend faire tout ce qui est en son pouvoir pour évincer Antrage.
Les Entrecs
Peuple de nomade qui au fil du temps s'est mêlé aux Burdes. Leur prophète, Entrë, a mis à jour la révélation sur le destin formiste : tout corps est fatalement lié à un devenir auquel il ne peut échapper et qu'il ne peut dépasser, sous peine d'être damné.
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Neij passe le plus clair de son temps à inventer d'étranges machines et à jouer avec des charges éléctriques. Sa famille et sa tribu entreque condamnent ses pratiques au nom du formisme. Ekäa et Remhy sont ses amis d'enfance. Ils lui prêtent parfois main forte dans ses expériences.
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Otaen est la sœur aînée de Neij. Elle désapprouve le comportement de Neij et la réprimande toujours sévèrement, de peur que sa cadette ne soit bannie de la tribu. Deux ans auparavant, Otaen a été enlevée et torturée par les Normiens. Depuis son évasion, elle garde les séquelles de lourdes mutilations et consacre sa vie à se venger de ses ravisseurs. Son talent d'archère lui a permis de gagner le respect de ses alliés.
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