#les curieux en extase
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In Les Curieux en extase, [Saartjie] Baartman’s figure is overtly conscripted into this operation of expropriative displacement, positioned as the medium of her own dissimulation. This black mediality is perhaps most obvious from the vantage of the Englishwoman, from whose gesture the piece tellingly acquires its name. Whether the “misfortune” the Englishwoman deigns to look through is taken to be Baartman’s degraded circumstances or degraded constitution is of little consequence (for the Englishwoman, they are no doubt one and the same). Baartman is made the medium for the satirical rendering of the gendered repertoires of white kinship; she becomes a prism through which one can discern the apparatic refraction of a racial-sexual economy not only from which she is barred but for which she is the constitutive interdiction. The scene of Baartman’s dissimulation is unable to escape the volatility inherent in its aesthetic ambitions, for Baartman must be simultaneously figured as the “degraded essence” of touch yet barred from any agential capacity within the phenomenology of touch she mediates in the immediacy of her “openness.” The touch of entanglement she is made to bear must be simultaneously harnessed and contained, spectacularized and disavowed. This unsustainable logic is at work in every instantiation of [Hortense] Spillers’s prominent assertion that “the captive body translates into a potential for pornotroping and embodies sheer physical powerlessness that slides into a more general ‘powerlessness.’” In fact, the analytic of pornotroping directs our attention both to the medium of (intra)exchange for these economies of visuality and touch and to a rupture within the phenomenological operations that are presumed to structure experience of these economies. Pornotroping, as Alexander Weheliye suggests, stages “the simultaneous sexualization and brutalization of the (female) slave, yet—and this marks its complexity—it remains unclear whether the turn or deviation is toward violence or sexuality.” Pornotroping thereby accentuates not only the anteriority of (anti)blackness to “modern sexuality as such,” as Weheliye insightfully contends, but also the inextricability of the violence of dissimulation from the violence of fleshly violation, underscoring a form of touch which cuts across the putatively discrete registers of visuality and tactility, though not in the reciprocal sense too often romanticized in phenomenology. For insofar as we begin from the vantage of Baartman and her dissimulated ‘body,’ there is an obvious disjunction in the phenomenological relays of seeing and touching famously elaborated by Merleau-Ponty, whereby, in Judith Butler’s gloss, “the acts of seeing and being seen, of touching and being touched, recoil upon one another, imply one another, become chiasmically related to one another.” Baartman’s figuration marks the absent center of Merleau-Ponty’s chiasmus, interdicted from reciprocity, boundlessly opened to the immediations of touch precisely so that the touch of entanglement can be mediated for the phenomenological subject.
Rizvana Bradley, Anteaesthetics: Black Aesthesis and the Critique of Form
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SAMEDI 11 SEPTEMBRE 2021 (Billet 4/4)
Le Musée Jacquemart-André invite les amoureux de peinture italienne à découvrir une exposition autour de Sandro Botticelli.
Un monstre sacré de la Renaissance italienne, et l'un des plus grands artistes de Florence, vient poser ses valises à Paris... Le Musée Jacquemart-André invite les curieux à plonger au coeur des oeuvres du génie italien Sandro Botticelli, à travers une exposition du 10 septembre 2021 au 24 janvier 2022. Celle-ci bénéficie de prêts inédits d'institutions comme le Musée du Louvre, la National Gallery de Londres, le Rijksmuseum d’Amsterdam, les Musées et Bibliothèques du Vatican, la Galerie des Offices de Florence ou encore la Gemäldegalerie de Berlin.
Une rétrospective autour de l'artiste et de l'activité de son atelier dans la seconde moitié du XVe siècle proposant aux amateurs d'art une quarantaine d'oeuvres, ainsi que quelques peintures issues de ses contemporains florentins sur lesquels Botticelli a eu une influence toute particulière. Un peintre connu pour deux de ses plus grands chefs d'œuvres : « La Naissance de Vénus » et « Le Printemps », véritable témoin du rayonnement et des changements de la société florentine, sous le règne des Médicis.
(Source : « sortiraparis.com »)
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Que vous dire après avoir vu de tels tableaux ? Très dur aussi ne serait-ce que d’en sélectionner 10 pour illustrer ce Billet (capacité maximale autorisée par Tumblr, l’hébergeur de notre Blog). Quels commentaires vous faire sur ces « Vierges à l’enfant » ? Sur l’expression de leurs visages, sur les êtres et les paysages qui les entourent ? Sur les couleurs utilisées, sur les déesses dénudées ?...
Rien. Devant de telles beautés, il n’y a rien à dire. Juste « s’extasier » (*), dans le sens premier du terme.
Seul bémol dans notre visite, il y avait beaucoup de monde. Nous avons entendu qu’ils allaient établir une jauge très prochainement… et ce sera tant mieux pour les futurs visiteurs.
Comme nous connaissions très bien le Musées Jacquemart-André, nous n’avons vu que l’Exposition mais sachez que si vous y allez, votre ticket permet de visiter tout l’ancien Hôtel Particulier des Jacquemart-André avec les centaines d’œuvres qui y sont exposées (beaucoup de chefs-d’œuvres !) et l’audioguide, si vous le prenez, est « opérant » partout.
MAIS notre conseil : soit vous visitez le Musée si vous ne le connaissiez pas, soit vous allez directement dans les salles où sont exposés les tableaux de Botticelli. Faire les deux en même temps serait une hérésie !
Second conseil : réservez votre billet sur le site de la Fnac. Grâce à elle nous avons pu avoir des places le lendemain du jour de l’inauguration de l’Expo.
(*) Définition de l’ « EXTASE » (selon Le Robert) :
État dans lequel une personne se trouve comme transportée hors de soi et du monde sensible.
Exaltation provoquée par une joie ou une admiration extrême.
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Adresse :
158, boulevard Haussmann 75008 Paris
Ouverture : tous les jours de 10 à 18h.
Nocturnes : les lundis jusqu’à 20h30 en période d’Exposition
Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint-Philippe du Roule)
RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile)
Bus : lignes 22, 28, 43, 52, 54, 80, 83, 84, 93
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Les Quatre Filles March - Chapitre 27
Leçons de littérature
La fortune sourit soudain à Jo, et laissa une pièce porte-bonheur sur son chemin. Ce n'était pas exactement une pièce en or, mais je doute qu'un demi-million lui aurait donné plus de joie que la petite somme qui vint à elle de cette manière.
Toutes les quelques semaines elle s'enfermait dans sa chambre, enfilait son habit de scribouilleuse, et « tombait dans un vortex », comme elle le disait, travaillant à son roman avec tout son cœur et toute son âme, car elle ne connaîtrait pas la paix avant d'avoir terminé. Son « habit de scribouilleuse » se composait d'un grand tablier noir sur lequel elle pouvait essuyer sa plume à sa guise, et d'un bonnet du même tissu, orné d'un gai nœud rouge, dans lequel elle amassait ses cheveux quand elle était prête à passer à l'action. Ce bonnet était un signal aux yeux curieux des membres de sa famille, qui, durant ces périodes, gardaient leurs distances, se contentant de passer la tête de temps à autre pour demander, avec intérêt, « Le génie brûle-t-il, Jo ? » Ils ne s'aventuraient pas toujours à seulement poser cette question, mais observaient la position du bonnet, et agissaient en conséquence. Si cet accessoire expressif était planté bas sur le front, c'était signe qu'un travail acharné était en cours ; dans les moments excitants il était repoussé de travers, l'air canaille, et quand le désespoir s'emparait de l'autrice il était tout bonnement arraché et jeté au sol. Dans ces moments l'intrus se retirait silencieusement ; et personne n'osait s'adresser à Jo tant que le nœud rouge ne s'affichait pas joyeusement sur le front talentueux.
En aucun cas elle ne pensait avoir du génie ; mais quand l'envie d'écrire la prenait, elle s'y abandonnait entièrement, et vivait une vie en extase, inconsciente du manque, des soucis ou du mauvais temps, tandis qu'elle était heureuse et en sécurité dans un monde imaginaire, peuplé d'amis presque aussi réels et aimés qu'aucun de ses amis de chair et de sang. Le sommeil désertait ses yeux, les repas restaient intouchés, jour et nuit étaient bien trop courts pour apprécier pleinement le bonheur qu'elle ne connaissait qu'en ces moments, et qui donnait à ces heures la peine d'être vécues, même si elles n'aboutissaient à rien de plus. L'inspiration divine s'attardait généralement une semaine ou deux, et puis elle émergeait de son « vortex » affamée, fatiguée, de mauvaise humeur ou abattue.
Elle était justement en train de récupérer après l'une de ces attaques quand elle se laissa convaincre d'escorter Miss Crocker à une conférence, et fut récompensée pour sa vertu par une nouvelle idée. C'était un cours populaire - la leçon sur les pyramides - et Jo s'interrogeait sur le choix de ce sujet, pour ce public, mais se rassura en pensant que sûrement, quelque fléau social serait corrigé, ou quelque grand désir assouvi en présentant les gloires des pharaons à une audience dont les pensées étaient occupées par le prix du charbon et de la farine, et dont les vies étaient consacrées à résoudre des énigmes autrement plus difficiles que celle du sphinx.
Elles étaient en avance ; et tandis que Miss Crocker tournait le talon de son bas, Jo se distrayait en observant les visages des personnes qui occupaient les sièges à côté d'elles. Sur leur gauche étaient deux matrones aux fronts imposants, et aux bonnets assortis, discutant des Droits des Femmes tout en crochetant. Plus loin étaient assis un couple d'amoureux qui se tenaient par la main avec insouciance, une vieille fille lugubre qui mangeait des pastilles de menthe, et un vieux gentleman faisant une sieste préparatoire sous un foulard jaune. Sur sa droite, le seul voisin était un garçon à l'air absorbé lisant un journal.
C'était une revue illustrée, et Jo examinait l'œuvre la plus proche, se demandant vaguement quel infortuné agglomérat de circonstances nécessitait l'illustration mélodramatique d'un Indien en tenue de guerrier, tombant dans un précipice avec un loup qui lui sautait à la gorge, tandis que deux jeunes hommes enragés, avec des pieds anormalement petits et de gros yeux, se poignardaient l'un l'autre au premier plan, et qu'une femme échevelée s'enfuyait au loin dans le décor, la bouche grande ouverte. Au moment de tourner une page, le garçon s'aperçut qu'elle regardait, et avec une bonne humeur enfantine il lui offrit la moitié du journal, en disant carrément, « Vous voulez lire ? C'est une histoire du tonnerre. »
Jo accepta avec un sourire, car elle n'avait jamais cessé d'avoir un faible pour les gamins, et se trouva bientôt entraînée dans le dédale habituel d'amour, de mystère et de meurtres, car l'histoire appartenait à cette littérature légère dans laquelle les passions s'en donnent à cœur joie, et quand l'inventivité fait défaut à l'auteur, une grande catastrophe débarrasse la scène de la moitié des dramatic personæ, laissant l'autre moitié exulter sur leur trépas.
« Extra, pas vrai ? » demanda le garçon, quand elle parcourut des yeux le dernier paragraphe de sa portion.
« J'imagine que toi et moi pourrions faire aussi bien si nous essayions, répondit Jo, amusée par son admiration pour ce torchon.
— Je serais un gars plutôt veinard si je pouvais. Il paraît qu'elle gagne pas mal sa vie avec ces histoires », et il pointa le nom de Mrs. S.L.A.N.G. Northbury, sous le titre de la nouvelle.
« Tu la connais ? demanda Jo avec un intérêt soudain.
— Non, mais je lis toutes ses histoires, et je connais un type qui travaille dans le bureau où est imprimé ce journal.
— Tu as dit qu'elle gagne bien sa vie en écrivant des histoires comme celle-ci ? » et Jo regarda avec plus de respect le groupe en détresse et les points d'exclamation dont la page était très largement saupoudrée.
« Je pense bien ! Elle sait juste ce que les gens aiment, et elle est bien payée pour l'écrire. »
Ici la conférence commença, mais Jo n'en entendit que très peu, car pendant que le professeur Sands pérorait sur Belzoni, Khéops, les scarabées et les hiéroglyphes, elle notait en douce l'adresse du journal, et prenait hardiment la résolution de tenter de gagner le prix de cent dollars offert dans ses colonnes pour une histoire à sensation. Au moment où la conférence prit fin, et où l'audience se réveilla, elle s'était bâti une splendide fortune (ce n'était pas la première à être fondée sur du papier) et était déjà profondément engagée dans la concoction de son histoire, incapable de décider si le duel devait avoir lieu avant la fugue des amoureux ou après le meurtre.
Elle ne dit rien de son plan à la maison, mais se mit au travail le jour suivant, au désarroi de sa mère, qui avait toujours l'air un peu anxieuse quand « le génie s'embrasait ». Jo n'avait jamais essayé ce style auparavant, se contentant de romances très légères pour Le Grand Aigle. Son expérience du théâtre et ses lectures variées lui étaient maintenant utiles, car ils lui donnèrent quelques idées d'effets dramatiques, et fournirent scénario, style et costumes. Son histoire était aussi pleine de désespoir et d'affliction que le lui permettait sa familiarité limitée avec ces émotions pesantes, et, ayant situé l'action à Lisbonne, elle termina sur un tremblement de terre, qui faisait un dénouement frappant et approprié. Le manuscrit fut expédié en secret, accompagné d'une note disant modestement que si l'histoire ne recevait pas le prix, que l'autrice n'osait guère espérer, elle serait très heureuse de recevoir toute somme pour laquelle on l'estimerait.
Six semaines sont un long moment à attendre, et plus long encore quand il s'agit de garder un secret ; mais Jo tint bon, et commençait juste à abandonner tout espoir de revoir son manuscrit un jour, quand une lettre arriva qui faillit lui couper le souffle ; car, en l'ouvrant, un chèque de cent dollars tomba sur ses genoux. Pendant une minute elle le fixa comme si c'était un serpent, puis elle lut la lettre, et commença à pleurer. Si le gentleman amical qui avait écrit cette gentille note avait pu deviner quel bonheur extrême il donnait à un camarade de lettres, je pense qu'il aurait consacré ses heures de loisirs, s'il en avait, à cet amusement ; car Jo apprécia la lettre plus encore que l'argent, parce qu'elle était encourageante ; et après des années d'efforts il était si agréable de découvrir qu'elle avait appris à faire quelque chose, même si ce n'était qu'écrire une histoire à sensation.
On avait rarement vu jeune femme plus fière qu'elle, quand, ayant repris ses esprits, elle électrifia la famille en annonçant, la lettre dans une main et le chèque dans l'autre, qu'elle avait gagné le prix ! Bien sûr tout le monde se réjouit grandement, et quand l'histoire parut tout le monde la lut et la loua ; même si après que son père lui eut dit que le style était bon, la romance fraîche et sincère, et la tragédie assez prenante, il secoua la tête et dit, à sa manière détachée des choses de ce monde,
« Tu peux faire mieux que cela, Jo. Vise au plus haut, et ne te soucie jamais de l'argent.
— Je pense que l'argent est la meilleure part. Qu'est-ce que tu vas faire avec une telle fortune ? » demanda Amy, qui regardait le bout de papier magique d'un œil plein de révérence.
« Envoyer Beth et Mère au bord de la mer pour un mois ou deux, répondit promptement Jo.
— Oh, quelle joie ! Non, je ne peux pas, Seigneur, ce serait si égoïste », s'écria Beth, qui avait joint ses mains fines et pris une grande inspiration, comme impatiente de goûter aux fraîches brises marines, avant de se reprendre et de repousser le chèque que sa sœur agitait devant elle.
« Ah, mais tu iras, j'y suis décidée ; c'est la raison pour laquelle j'ai essayé, et réussi. Je n'arrive jamais à rien quand je ne pense qu'à moi-même, aussi cela m'aidera de travailler pour toi, ne vois-tu pas. De plus, Marmee a besoin de changer d'air, et elle ne voudra pas te quitter, alors il faut que tu y ailles. Est-ce que ce ne sera pas amusant de te voir revenir à la maison ronde et rose à nouveau ? Hourra pour le Dr. Jo, qui guérit toujours ses patients ! »
Au bord de la mer elles s'en furent, après de longues discussions ; et même si Beth ne revint pas aussi ronde et rose qu'on aurait pu le désirer, elle se trouvait bien mieux, tandis que Mrs. March déclara qu'elle se sentait dix ans plus jeune ; aussi Jo fut satisfaite de l'investissement de l"argent de son prix, et se mit au travail, l'esprit joyeux, déterminée à gagner plus de ces chèques merveilleux. Elle en gagna effectivement plusieurs cette année-là, et commença à se sentir posséder un pouvoir dans la maisonnée ; car par la magie de sa plume, ses « sornettes » se changeaient en confort pour eux tous. La Fille du Duc paya la facture du boucher, Une Main Fantôme offrit un tapis neuf, et La Malédiction des Coventry se trouva être une bénédiction pour les March en matière d'épicerie et de vêtements.
La fortune est certainement une chose très désirable, mais la pauvreté a ses bons côtés, et l'un des avantages les plus agréables de l'adversité est la sincère satisfaction qui vient d'un consciencieux labeur de l'esprit ou de la main ; et à l'inspiration de la nécessité, nous devons la moitié des bénédictions utiles, belles et sages de ce monde. Jo profitait de cette satisfaction, et cessa d'envier les filles plus riches, grandement réconfortée par le fait de savoir qu'elle pouvait subvenir à ses propres envies, et n'avait nullement besoin de demander un penny à qui que ce soit.
Ses histoires ne se firent pas beaucoup remarquer, mais elles avaient trouvé une niche, et, encouragée par ce fait, elle résolut de tenter un pari osé, pour la gloire et la fortune. Ayant copié son roman pour la quatrième fois, l'ayant lu à tous ses amis intimes, et soumis avec crainte et tremblements à trois éditeurs, elle parvint enfin à le vendre, à la condition de le réduire d'un tiers, et d'en retirer tous les passages qu'elle admirait particulièrement.
« Maintenant je dois le remiser dans mon fourneau de fer-blanc pour y moisir, payer moi-même pour l'impression, ou le retailler pour convenir aux acheteurs, et en obtenir ce que je peux. La renommée est une très bonne chose à avoir, mais l'argent est plus commode ; aussi j'aimerais avoir l'avis de l'assemblée sur ce sujet important, dit Jo, en rassemblant un conseil de famille.
— Ne gâche pas ton livre, ma fille, il recèle plus que tu ne le penses, et l'idée en est bien travaillée. Laisse-le attendre et mûrir », fut l'avis de son père ; et il agissait ainsi qu'il prêchait, ayant patiemment attendu trente ans pour voir mûrir le fruit de son propre travail, et ne se hâtant nullement pour le récolter, alors même qu'il était tendre et sucré.
« Il me semble, à moi, que Jo bénéficiera plus de l'expérience que de l'attente, dit Mrs. March. La critique est la meilleure des épreuves pour ce genre d'ouvrage, car elle lui en montrera à la fois les mérites insoupçonnés et les défauts, et cela l'aidera à faire mieux la prochaine fois. Nous sommes trop impliqués ; mais les louanges et les critiques d'étrangers se prouveront utiles, même si elle n'y gagne que peu d'argent.
— Oui, dit Jo en fronçant les sourcils, c'est exactement ça ; j'ai planché dessus si longtemps, je ne sais vraiment pas si c'est bon, mauvais, ou indifférent. Ce sera une grande aide d'avoir des personnes impartiales pour y poser un regard froid, et me dire ce qu'elles en pensent.
— Je n'en retirerais pas un mot ; tu vas le gâcher si tu le fais, car l'intérêt de l'histoire est plus dans les esprits que dans les actions des personnages, et tout ne sera que confusion si tu n'expliques pas au fur et à mesure, dit Meg, qui croyait fermement que ce livre était le roman le plus remarquable jamais écrit.
— Mais Mr. Allen dit, "Retirez les explications, faites le tout bref et dramatique, et laissez les personnages raconter l'histoire", interrompit Jo en se tournant vers la note de l'éditeur.
— Fais comme il te dit ; il sait ce qui se vendra, pas nous. Fais un bon livre populaire, et tires-en autant d'argent que tu le peux. Plus tard, quand tu te seras fait un nom, tu pourras te permettre de digresser, et d'avoir des personnages philosophiques et métaphysiques dans tes romans, dit Amy, qui avait un point de vue purement pratique du sujet.
— Eh bien, dit Jo en riant, si mes personnages sont "philosophiques et métaphysiques", ce n'est pas ma faute, car je ne sais rien de ces choses-là, si ce n'est ce que j'entends Père en dire, parfois. Si j'ai mélangé quelques unes de ses sages pensées avec ma romance, tant mieux pour moi. Et toi, Beth, qu'est-ce que tu en dis ?
— J'aimerais tellement le voir imprimé bientôt », fut tout ce que Beth dit, en souriant ; mais il y avait une emphase inconsciente sur le dernier mot, et un air songeur dans ses yeux qui n'avaient jamais perdu la candeur de l'enfance, qui refroidirent un instant le cœur de Jo avec une peur prémonitoire, et la décidèrent à se risquer « bientôt » dans cette voie.
Aussi, avec une fermeté spartiate, la jeune autrice étendit son premier-né sur la table, et le découpa aussi impitoyablement qu'un ogre. Dans l'espoir de plaire à tous, elle prit l'avis de tout le monde ; et comme le vieil homme et son âne dans la fable, ne satisfit personne.
Son père aimait la veine métaphysique qu'elle y avait inconsciemment apportée, aussi cela fut autorisé à rester, même si elle avait ses propres doutes à ce sujet. Sa mère pensait qu'il y avait juste un peu trop de descriptions ; elles disparurent donc, et avec elles de nombreuses mailles de l 'histoire. Meg admirait la tragédie ; aussi Jo en rajouta une couche pour lui convenir, tandis qu'Amy s'opposait aux moments amusants, et, avec les meilleures intentions du monde, Jo étouffa les scènes spirituelles qui allégeaient un peu le côté sombre de l'histoire. Puis, pour achever de ruiner le tout, elle le réduisit d'un tiers, et, confiante, elle envoya la pauvre petite romance, comme un oiseau déplumé, tenter sa chance dans le vaste monde.
Eh bien, l'histoire fut imprimée, et elle en reçut trois-cents dollars ; ainsi que nombre de louanges et de critiques, en bien plus grande quantité qu'elle ne s'y était attendue, si bien qu'elle se trouva plongée dans une telle confusion qu'il lui fallut un certain temps pour se remettre.
« Tu as dit, Mère, que la critique m'aiderait ; mais comment est-ce possible, quand elle est si contradictoire que je ne sais pas si j'ai écrit un livre prometteur, ou brisé chacun des dix commandements », s'écria la pauvre Jo, en parcourant une pile de critiques, qui un instant la remplissaient de joie et de fierté, et le suivant de colère et de désespoir. « Cet homme dit, "Un livre exquis, plein de vérité, de beauté, et de sincérité ; tout y est doux, pur, sain", continua l'autrice perplexe. Le suivant, "La théorie de ce livre est mauvaise - plein d'idées morbides, d'idées spiritualistes, et de personnages artificiels." Bon, comme je n'avais aucune théorie d'aucune sorte, que je ne crois pas au spiritualisme, et que j'ai calqué mes personnages sur le vivant, je ne vois pas comment ce critique peut avoir raison. Un autre dit, "C'est un des meilleurs romans américains parus depuis des années" (je ne suis pas assez bête pour le croire) ; et le suivant décrète que "bien qu'il soit original, et écrit avec une grande force de sentiment, c'est un livre dangereux." Ce n'est pas vrai ! Certains s'en moquent, d'autres le louent de trop, et presque tous insistent sur le fait que j'avais une profonde théorie à démontrer, quand je l'ai écrit seulement pour le plaisir et l'argent. J'aimerais l'avoir imprimé en intégralité, ou pas du tout, parce que je déteste être si horriblement mal-jugée. »
Sa famille et ses amis lui offrirent généreusement réconfort et recommandations ; pourtant ce fut un temps difficile pour Jo, si sensible et vive, qui n'avait eu que de bonnes intentions, et avait apparemment si mal agi. Mais cela lui fit du bien, car ceux dont l'opinion avait une réelle valeur, lui prodiguèrent les critiques qui sont la meilleure éducation d'un auteur ; et quand les premières douleurs se furent estompées, elle put rire de son pauvre petit livre, sans cesser de croire en lui, et se sentit plus sage et plus forte de toutes les rebuffades qu'elle avait reçues.
« Ne pas être un génie, comme Keats, ne me tuera pas, dit-elle fermement, et c'est bien moi qui rit la dernière, après tout ; car les moments que j'avais tirés tout droit de la vraie vie, sont dénoncés comme impossibles et absurdes, et les scènes que j'ai inventées de toute pièces, sont déclarées "charmantes de naturel, tendres, et vraies". Aussi je vais me réconforter avec ça ; et, quand je serai prête, je me remettrai au travail et en écrirai un autre. »
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Salade de radis
2020. le Mardi 9 Juin
Il manque un nom à cette année.
aYOYE. C’EST VRAI. J’avais créé un blog, moi. Il y a combien de temps de cela ?
Je regarde la dernière saison de Queer Eye, et je me demande ce que je vais faire de ma vie. C’est en faisant du vélo—pour la première fois depuis mes dix ans établis à Longueuil-Beach—que j’ai eu cette idée… Avec un nom dans la tête, totalement surréaliste, je veux dire : spontan��… Tête de radis… Cerveau de radis… Salade de radis… Bon, c’était pas si spontané que ça. Mais tout d’un coup que je pédalais en fin d’après-midi le long du boulevard Jean-Paul-Vincent, ça m’est tombé dessus, au travers du calme des dernières semaines. Salvatrices. Qui m’ont rappelé qui je suis. Dans toute ma petitesse de semences radiennes. Radiales. Je le sais tu moé. Exactement. Je le sais pas, puis je suis bin correct avec ça.
Je m’éveille à trente-deux ans comme un écrivain handicapé. Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ?
Ça fait une semaine que je suis en pause. Dans un sprint phénoménalement invisible, je termine mon manuscrit, qui peine à voir le jour. Ça fait dix ans que je dis au monde que j’écris. Il y en a souvent qui sont enthousiastes. Pour une raison que je ne m’explique pas, ça me met mal à l’aise. Les gens sont plus enthousiastes à l’idée que moi. Parce que la réalité, c’est qu’il y a bien des gens avec du gros talent, du gros talent visible, sur scène, ça se couvre de lauriers, ça se goûte dans la voix des gens, dans l’angle aigü et lumineux de leur yeux, ça transforme leur posture… mais moi, je n’écris pas dans le grand «viens !». J’écris parce que c’est comme ça que je suis. Puis je suis pas sûr de comment traduire ça. On dirait que les dernières semaines, aussi inspiré ou découragé que je pouvais l’être… je perdais foi dans les mots. Qu’est-ce que je peux bien ajouter à ce monde.
Salade de radis. Parce qu’une salade, c’est plein d’affaires mélangées. Puis pour l’instant, la seule audace qui se vale, c’est de dire ceci : c’est tout ce que j’ai à offrir au monde. Une salade d’affaires. Puis j’espère que c’est assez. Une salade de mots. À la bonne franquette. Salade de saucisses. Salades de soleils… Wow… Salades d’intuitions. Fraîches, conserves, cuites, rôties. Végétaliennes, internationales, continentales… Salade de radis. Puis ça fait dix ans que j’enfile les surnoms, parce qu’aucun ne semble décrire la largesse de cette salade infinie qui m’habite. Le nom qu’on me donne, c’est un tremplin.
Ça fait deux mois que je regarde ma sœur aller avec mes trois nièces, éveillées, enflammées, actives et engagées. Dans leurs cahots quotidiens, leurs refus et leurs accaparements. Souvent, je me sens comme un imposteur. Pogné entre des gens qui semblent travailler pour vrai. Même si, je dois dire, depuis que j’ai retrouvé le métier d’écrire—peu de choses m’apparaissent plus difficiles que de défendre l’invisible. Les promesses. Les rêves. Parce qu’ultimement, on est le seul à les défendre. Défendre une vision. Défendre une salade, défendre des radis.
J’ai retrouvé un jeu de stratégie sur l’ordinateur, sur lequel j’ai passé probablement des centaines d’heures. Ça faisait un temps fou que je n’avais pas joué. Et les retrouvailles ont été intenses. Ça fait grosso modo une semaine que je ne m’en passe plus. J’ai délaissé mes frustrations et mes inquiétudes grandissantes pour replonger dans Age of Empire II (Age of Kings). Extases d’évolution ! Concentration à pauser à tout bout de champ pour pousser la productivité à fond ! Devenir un tyran consommé. Ça m’a fait un bien fou de tourner mon cerveau à off. Pendant cette semaine, j’ai acheté Sangoku, mon nouvel allié fidèle, ma monture vélocipoïde, et j’ai commencé à explorer mon propre terrain «réel» d’Age of Empire. À identifier les ressources autour de moi. À me laisser perdre dans les culs-de-sacs des pistes cyclables du Longueuil-Beach 21e siècle, dodécennial, intra-corona-crisal, estio-déconfinementalo-progressif. J’ai fait la vaisselle en dévorant toujours plus de Plus on est de fous, plus on lit, tombant en amour avec des univers infinis qui s’offrent à moi. Et ça… me sidère. Que je ressente un sentiment analogue à celui de l’énamourement. Ça me bouche le trou du radis complètement que je me sois empêché d’être curieux, et de l’assumer, pendant tant d’années. Cette dernière semaine, j’ai aussi ramassé les déchets sur le terrain, pour faire mon éducation environnementale locale. Sincèrement, vous essayerez. Vous ne verrez plus le monde de la même manière. Peut-être que ça me force à défricher le terrain de ma propre bullshit, d’excuses en mégots que je jette chaque jour sur ma pelouse. En me disant « C’est rien que des mégots. Ça va se décomposer. Quelqu’un d’autre va le ramasser.» Des fois, j’ai l’impression que ça fait dix ans que je jette des mégots littéraires partout, en me disant que quelqu’un d’autre va les ramasser. En traitant ma prose comme des ordures. Bref. Ça, et puis tondre le gazon. Sincèrement, j’aime ça sortir ! J’haïs juste me faire regarder depuis le balcon par les propriétaires qui me payent pour tondre égal, mais égal, puis me faire dire quoi faire, j’haïs ça. Comprenez-moi bien, je ferme ma gueule, je suis payé pour faire ça, c’est moi qui ai décidé d’endosser la charge de travail. Mais on dirait que je suis plus capable d’aimer ça me faire dire quoi faire. C’est tout ce que je dis. Si je décide de m’engager à réaliser la vision de quelqu’un, j’y mets tout mon cœur, toute mon âme, mon corps défendant le soleil de laisser trop pousser le gazon. Enfin… Il faut cueillir le radis quand il est rouge. Ou je le sais tu.
Je pédale dans une piste de terre défrichée, en attendant qu’ils y mettent une nouvelle voie asphaltée rien que pour les vélos. «Boing boing boing aaaaaaaah !» C’est bien moi qui produis ces sons. Participer au monde. Je fais des bruits. J’ai un cerveau plus volatile qu’humain, j’ai l’impression. Bref, je pit-pit, un peu comme on lancerait des radis joyeusement le bord de la route. Et puis, à force de pédaler pour fuir ma cellule où je viens de passer deux mois assumés à hiberner en retard, il y a un espace qui s’ouvre…
J’écris pas pour les autres. Je pense même pas qu’ils vont aimer ça, et à la vérité, j’ai même pas envie qu’ils aiment ça. Je le fais pour moi. Parce que j’aime ça. Si je devais attendre de composer mes radis pour que quelqu’un en veuille, j’attendrais longtemps. Je l’ai sorti à quelques personnes récemment; je leur ai dit que ce premier roman, c’est le projet de ma vie. C’est vrai. Alors que la plupart du monde autour de moi me semble s’enraciner, moi je suis un radis en fleurs, petit bulbon prêt à être emporté ailleurs, à la première occasion. Mes mots aident à me connecter au monde. Et c’est tout. Cette vie, soufferte parfois, très souvent on pourrait le dire, comme une appatrie constante.
Puis avec tout ça, je regardais Queer Eye, puis je trouvais ça donc beau. De continuer à désapprendre tout ce que j’ai appris. Mon ami est allé à la marche Black Lives Matter, puis il m’avait invité, mais ça me tentait pas parce que je comprends pas comment les gens font pour manifester puis respecter le deux mètres de distanciation physique, puis tout d’un coup, je me suis dit que j’étais juste un gros bs de bourgeois (oui, tout à fait cohérent) qui n’osait pas penser à des manières de se battre pour l’égalité… À la place, je préférais Age of Empire II, mon chèque de Canarda, puis de continuer à rester assez dans mon nid…
Et pourtant, je couve. Comme je l’ai toujours fait. Je pense que je suis une poule à radis. Voilà. Je couve des radis. Il leur pousse des ailes. La saison venue, la salade de radis s’emplume, et s’envole vers d’autres paysages. J’ai senti mon cœur dans cette salade, lui pousser des ailes de samarres, des auvents filiformes, et emmagasiner le vent. Prêt à décoller. À trente-deux ans, je ressens à nouveau cette «prêtance», prêt à germer, prêt à migrer. Prêt à irradiser la planète entière seulement en enfourchant Sangoku et en me laissant balancer des mots rouges et ronds le long des rues de Longueuil-Beach en feuilles.
La jupe de Jonathan et ses collets ronds me rebutaient au début, déstabilisé par son questionnement féroce des genres établis. Après cinq saisons, j’admire sa question. Parce que je suis un amoureux des questions, celles qui nous forcent à pédaler. Écrire est une question. On y revient toujours. «Qu’est-ce que j’ai à offrir ?» Après une semaine à refuser un monde que je sens naître, à le craindre, parce qu’il me révèle dangereusement, j’ai compris que j’étais enceint de cette question qui me perturbe depuis mon secondaire 4. «Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Comment vais-je briller ?» Et la réponse, tout simplement, je l’entends dans Queer Eye, dans la nouvelle campagne de reconnaissance de moi et Sangoku, de mon amour craintif pour le monde, alors que j’en ai soif ! que j’en ai faim ! Et que seule une bonne salade de radis peut en donner un aperçu.
Et j’ai compris que si c’est la dernière chose que je dois accomplir de ma vie, je dois écrire ce roman jusqu’à la fin, jusqu’à son édition. Je ne saurais même pas l’expliquer. Parce que c’est ce que j’ai à offrir. Et que s’il y a bien une chose que cette pause oh combien bienvenue m’a fait… fructifier ? C’est que je suis tanné d’attendre. Tanné de ramasser des mégots. Tassé de prétendre que je suis ok, que je suis pas inquiet, et que je suis quelqu’un d’autre. J’ai les mots, pour commencer, et j’en ai même trop pour un roman. Si les garçons et les jeux me laissent pour le moment sur ma faim, il ne faut pas trop m’en faire. Le festin commence. C’est certain d’attirer une couple de bestiaux.
Je sais que c’est touffu, c’t’affaire-là que je viens d’écrire. On se calme. Je commence. Je l’ai écrit pour moi. Comme tout le monde devrait commencer par écrire son nom. Pour lui ou elle. Avec une jupe et un col rond. Avec des radis et des vélos qui s’appellent Sangoku. Et avec des idées saugrenues plein la tête. Et définitivement ma garde-robe à refaire. (Will, viens m’aider !) Je signe, rouge comme d’ordinaire. Et j’évite de trop corriger. Il faut sortir. Et prendre les routes d’assaut. Les routes qui ramènent à soi.
Radis
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Dans une réaction rapide avec Xfinity, Alexa Bliss est en extase. Son équipe avec Nikki Cross se poursuivra à Raw. Il est curieux de savoir où les Kabuki Warriors finiront dans la course au titre.
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[Article pour Point Q] Masturbation clitoridienne, est-ce que je m'en branle?
Que ce soit pour vous ou pour faire plaisir à votre partenaire, voici quelques précieuses informations qui rendront votre clitoris béat. Ici nous parlerons extase de l’abricot, onanisme de l’Atelier de Vénus. Merci Point Q !
La masturbation clitoridienne : back to basics
Ce n'est pas parce que la masturbation est un classique de notre sexualité que nous la maîtrisons complètement. Pourtant, c’est souvent le premier pas vers une bonne connaissance de son corps et donc vers une sexualité épanouie. Voici donc quelques basiques qui vous aideront à mieux appréhender et apprécier cette pratique !
Commençons par un point anatomie. Le clitoris qu'est-ce que c'est? Où se trouve-t-il et à quoi ressemble-t-il?
Comme une image vaut mille mots, voici un petit schéma du clitoris :
Selon Wikipédia (et nous savons tous que Wikipédia se trompe rarement ;) ) Le clitoris est une partie du vagin et de la vulve. Bien que sa partie visible (située au sommet des petites lèvres) soit seulement de 7 millimètres de diamètre environ, il se prolonge en profondeur. Et oui, le clitoris, par ses racines, entoure aussi le vagin et l’urètre féminin !
Et surtout cet organe participe en particulier à l’orgasme. C’est un fait, une grande majorité des personnes passent par la case clitoris pour prendre leur pied !
Terminée l’idée que la clé d’un orgasme satisfaisant se fait seulement par la pénétration ! A la poubelle Freud et sa théorie que le plaisir clitoridien est la réflexion d’un stade immature de la sexualité féminine. Il est bien sympa ce bon Sigmund, mais en 1905, il développe l’idée que la femme est frustrée de ne pas avoir de pénis et que le clitoris serait un sexe masculin tronqué. Il faut donc, selon Freud, attendre la pénétration masculine pour accéder à l’orgasme de femme adulte et faire le deuil de l’orgasme clitoridien qu’il pense infantile.
Alors moi je dis non Sigmund, je dis non !
Se connaître soit, le début d'une sexualité heureuse
Beaucoup font une distinction entre le plaisir solitaire et l'acte sexuel avec son ou sa partenaire. Pourtant il est possible de ressentir autant de jouissance seul⋅e qu’accompagné⋅e. Pour cela deux choses peuvent aider : se connaître et ne pas avoir honte de s’accorder un peu de bon temps. Et finalement ce sont des principes de vie, des tips que nous aimerions appliquer en toute situation.
Exemple : “ Je n’aime pas Charles-Henry de la compta, je préfère prendre ma pause café loin de lui”. Sorry Charles-Henry, nous ne sommes pas venu⋅e⋅s ici pour souffrir !
Non la masturbation du coquelicot, de la bonbonnière, ne devrait pas être taboue parce que l’orgasme clitoridien n’est pas plus difficile à atteindre qu’un autre ! Si ces clichés ont la vie dure, je vous invite à jeter un oeil sur le rapport Hite, datant de 1976 comptant 3000 femmes interrogées. Ou de lire l'étude de l'IFOP : "Les Françaises et la masturbation dans le couple : la fin d’un tabou ?" publiée en 2017.
Il est intéressant de lire que 46% des femmes s’étant déjà masturbées arrivent plus facilement à prendre leur pied lorsqu’elles sont seules. Et que pour ce faire, 36% ont déjà utilisé un sex-toy.
Une chose est sûre, si vous souhaitez passez du bon temps avec vous-même, Il y a plusieurs manières de se faire plaisir. Je me suis livrée à une petite enquête, rien que pour vous. Pour cela j’ai réuni beaucoup d’ami⋅e⋅s et beaucoup de vin (c’est un travail, ne m’en parlez pas).
Voici mon rapport : beaucoup se masturbent allongé.e.s sur le dos, mais vous pouvez tout à fait et être plus créatif⋅ve⋅s en jouant avec l’eau sous la douche, en vous frottant à un objet doux, en utilisant des sex-toys, bref vous avez carte blanche !
L’important est d’essayer, surtout d’être curieux⋅se⋅s et vous trouverez ce qui fonctionne pour vous. Que vous soyez seul⋅e⋅s ou à deux. Que ce soit ambiance romantique ou Cirque du Soleil !
Extrait d’une oeuvre de Drømsjel
Faut-il avoir peur de se faire mal?
C'est une question récurrente lorsque nous parlons de masturbation, notamment clitoridienne. Une idée répandue est que tout ce qui touche au soit-disant "féminin" est délicat, voir fragile. Avez-vous peur de vous faire mal, d'y aller trop fort?
Bien sûr il est toujours indiqué, lors de n'importe quel rapport, de "s'échauffer" avant. On ne soulève pas de la fonte sans avoir fait quelques étirements.
Le clitoris est comme le gland, sensible mais costaud ! N’hésitez pas à jouer avec la pression. Parfois nous avons besoin d’être un peu intense pour jouir, c’est excitant. Promesse de Point Q, votre clitoris ne tombera pas.
Néanmoins, il est aussi important de prendre soin de son clitoris après un rapport sexuel ou après une masturbation. Surtout n’agressez pas votre vulve avec des produits trop chimiques et laissez faire la nature.
Vous pouvez parfois avoir des micros fissures dues à quelques coups d’ongles, un rasage un peu trop rapide du maillot ou juste quelques gestes brusques. Pas de panique, cela peut arriver à tout le monde ! Il suffit d’appliquer une crème gynécologique antiseptique et de faire quelques bains de siège. Pour aider si votre sexe est un peu douloureux lors d’un rapport, allez-y doucement et n’oubliez pas d’utiliser un lubrifiant naturel.
Je vous conseille celui-ci, il a été testé et approuvé par les plus grand⋅e⋅s. Le fait qu’il soit à base d’eau et d'aloe vera vous protègera tout en préservant votre ph naturel. Et surprise ! Il peut aussi faire office d’huile de massage. Que demande le peuple? Un bon lubrifiant et de la brioche.
Bien sûr si la douleur persiste au bout d’un jour ou deux, n’hésitez pas à consulter un⋅e spécialiste. Nous aimons nous amuser, il est donc nécessaire d’entretenir le matériel !
Et c’est important de rappeler que la masturbation fréquente n’est ni dangereuse et encore moins honteuse. Point Q vous le dit et le répète (pour celleux au fond qui n’ont pas écouté) : la masturbation, c'est un moment de vous-même à vous même qui est bon pour le corps et l'esprit N’hésitez plus et écoutez-vous !
Seul(e) ou à plusieurs?
La masturbation, qu'elle soit clitoridienne ou pénienne, est souvent vue comme une pratique solitaire. Mais il serait dommage de s’en priver lors de vos moments de partage. Surtout si, comme nous en avons parlé plus haut, vous avez besoin de titiller cette zone pour hurler de plaisir (ou chuchoter d’extase) !
Lorsqu’ielles sont seul⋅e⋅s, certaines personnes aiment se masturber pendant la pénétration, que ce soit lors d’une pénétration pénienne, avec des doigts ou avec un sex-toy. Encore une fois, sky's the limit, il faut être imaginatif !
Le Huffington Post a récemment demandé à des femmes de partager leurs techniques pour atteindre le nirvana. Voici un des témoignages :
"Ma manière dʼatteindre lʼorgasme a souvent changé dans ma vie. Autrefois, cela ne passait que par le clitoris. Puis mon point G est devenu central, avec la pression et le va-et-vient de doigts plongés au plus profond de moi pendant quʼun vibromasseur sʼoccupe de mon clito. Aujourdʼhui, avec le col de lʼutérus comme première zone érogène, jʼai besoin de coups de reins profonds et répétés — toujours avec mes incontournables vibrations. En ce moment, cʼest comme ça que jʼarrive à toucher les étoiles! Mais quel que soit le mode de stimulation vaginale choisi, mon clitoris doit être de la partie. Jʼai toujours eu la chance de vivre des orgasmes multiples, et grâce à mes conseils, de nombreuses femmes ont aussi appris à découvrir ce bonheur."
Celeste Hirschman, coach spécialisée dans la vie intime et sexuelle à San Francisco
Comme le dit le proverbe “plus on est de fous plus on rit” ! Mais certain⋅e⋅s peuvent être bloqué⋅e⋅s ou intimidé⋅e⋅s lors de rapports sexuels à plusieurs. Ce n’est pas toujours évident de prendre autant de plaisir lorsqu’une autre personne s’occupe de votre Triangle des Bermudes. Je vous le dis, le mot d’ordre est la communication, qu’elle soit verbale ou corporelle. Se toucher vous aide aussi à mieux expliquer à votre partenaire ce qui vous excite. Et vice-versa !
En effet, Nathalie Giraud-Desforges, sexothérapeute, nous explique l’excitation que peuvent ressentir vos partenaires pendant que vous les masturbez : "Vous confier son sexe l’amène à perdre le contrôle et à changer ses habitudes avec à la clé, de nouvelles sensations"
Bref, avec ou sans sex-toy, seul⋅e ou à plusieurs, que ce soit la masturbation old school ou 2.0, il y a tellement de possibilités pour se faire plaisir ! Tout est question de goûts et de couleurs. Vous pouvez vous donner du plaisir en utilisant vos mains, vos doigts et tout le reste. Ou profiter du savoir faire de votre ou vos partenaires !
Photo de Ed Freeman
Et les sex-toys justement?
Au menu du jour : se faire plaisir sans pénétration ! Voici ce que nous vous proposons : il existe de nombreux sex-toys pour la stimulation externe. De la célèbre Wand aux mini vibromasseurs (à glisser dans son sac, on ne sait jamais ce que la journée nous réserve), en passant par les stimulateurs externes sans contact. Ces derniers ont la côte depuis un peu plus d’un an, ils permettent de profiter de l'extase sans la friction des vibrations.
Vous pouvez tout à fait alterner entre différents sex-toys lors d’un rapport. Que vous soyez novice ou pas, il y aura toujours de quoi vous surprendre. Comme nous sommes entre nous et que vous m’êtes sympathiques, je vous livre un petit secret : la Q.Box vaginale n°2 est parfaite pour vous accompagner dans la découverte de la masturbation clitoridienne !
Et enfin, le moment pure love de cette semaine ❤️
Nous profitons de cet article pour vous présenter nos copines, Delphine et Léa, de Merci Beaucul ! Si vous ne les suivez pas sur Instagram, il est temps de corriger ça ! Elles abordent en ce moment la question de l’orgasme clitoridien. Les grands esprits se rencontrent, que voulez-vous.
Et si quelques choses vous turlupinent, que vous voulez échanger à propos de la masturbation clitoridienne ou autre, n’hésitez pas à me contacter par mail à [email protected]
Je suis votre nouvelle blogueuse, l’oreille attentive et la voix qui vous manque.
A très vite !
Jeannette Spectaculaire
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Nombre de page : 224 pages Éditeur : Editions Harlequin Date de sortie : 7 novembre 2018 Collection : &H Poche Langue : Français ISBN-10 : 2280419068 ISBN-13 : 978-2280419062 Prix éditeur : 9,99€ Disponible sur liseuse : Non De quoi ça parle
LE livre incontournable pour tous les licornes addicts… et ceux qui vont le devenir !
Envie d’une pincée de magie dans votre vie ? d’un arc-en-ciel de bonheur ? de paillettes d’amour ? Ne cherchez plus, les licornes sont là pour vous ! Grâce à ce livre, devenez incollables sur ces extraordinaires créatures. Depuis quand les licornes existent-elles ? Quelle est l’origine du mythe ? Quelle place occupent-elles dans la littérature, les arts, les sciences et la culture populaire ? Comment se fabriquer un sublime serre-tête licorne ? Quels sont les ingrédients du fameux rainbow cake ? Comment utiliser le pouvoir bienfaisant des licornes sur votre santé ? Autant de secrets que nous vous livrons sur plus de 200 pages illustrées qui raviront aussi bien les experts que les novices.
Soyez toujours vous-même… sauf si vous pouvez être une licorne. Dans ce cas, soyez toujours une licorne !
Mon Avis
Licorne (n.f) : Animal fabuleux ayant un corps de cheval, une tête de bouc, une longue corne au milieu du front et souvent des pieds fourchus.
Qui n’a jamais rêvé d’une licorne ? Cet animal fantastique qui apparaît toujours grâce à notre imagination ou bien qui orne nos plaids et autres petits objets du quotidien.
Eh bien grâce à Licorne Power vous allez enfin savoir tout ce qu’il y a à découvrir sur ce magnifique animal. Et quelle découverte ! J’ai littéralement dévoré les pages et je suis restée en extase devant tous les jolis dessins et toutes les couleurs qui composent ce chouette livre ! Vous allez aussi tout savoir sur les licornes, leurs origines, les légendes avec des phrases courtes, j’ai adoré car c’est en fait une mine de savoir ! On apprend sans s’en rendre compte et en plus c‘est trop joli et très certainement magique !
En plus de tout connaitre sur les licornes, vous allez pouvoir tester des recettes culinaires licornesques, des sorts magiques pour votre quotidien et il y a même des tutos pour faire des loisirs créatifs. Le tout en couleur et bien sûr autour du même sujet qui nous fascine encore et toujours : les licornes !
Licorne Power est donc à posséder si vous êtes fans de licorne ou juste curieux d’en savoir plus sur elle ! C’est vraiment un beau livre et vous pouvez le placer sous le sapin sans problème !
[Chronique de livre - Mady] Mon avis sur Licorne Power de Caitlin Doyle chez @HarperCollinsFR : Un livre magique à posséder absolument ! Nombre de page : 224 pages Éditeur : Editions Harlequin Date de sortie : 7 novembre 2018…
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Patrimoine spirituel breton : Marie-Julie Jahenny (1850-1941)
Article publié sur ce site en juillet 2011
« Pas de fraude à la Fraudais » dit en 1937 le cardinal Pacelli. Ayant entendu parler de la stigmatisée bretonne, le futur pape Pie XII, nonce en Allemagne, vint rencontrer la paysanne Marie-Julie Jahenny.
Cette pauvre femme illettrée vivait au hameau de la Fraudais au siècle dernier, à 2 kilomètres de Blain, ville située entre Nozay et St Nazaire.
Le 6 janvier 1873, pendant la grand'messe, Marie-Julie se sentit extrêmement fatiguée. Le 15 février le médecin la déclare perdue, elle reçoit l'Extrême-onction, comme on disait à l'époque. Le 22 février alors qu'on attend son dernier soupir, elle émerge et déclare « Ne pleurez pas, je ne mourrai pas, j'ai vu la Sainte-Vierge qui m'a annoncé ma guérison pour le 2 mai à trois heures du soir ».
Marie-Julie Jahenny (1850-1941)
Guérie, mais gratifiée de stigmates, Marie-Julie vivra jusqu'en 1941 en communion avec Jésus dans le mystère de la Passion.
En 1874, la Vierge lui annonce une faveur insigne, devenir l'épouse mystique de Jésus. Elle portera alors un anneau-stigmate à l'annulaire. Comme d'autres mystiques, elle se contentera de la Communion comme nourriture ; cette inédie, jeûne total de plusieurs années attirera l'attention de beaucoup de personnes dont l'évêque de Nantes. L'Eglise restera comme d'habitude discrète sur les événements de la Fraudais, mais nombreux furent les visiteurs ecclésiastiques.
Ses extases, visions et prophéties, guérisons attirèrent les curieux, mais force est de reconnaître son dévouement pour la conversion des pécheurs et le salut de la France.
Le Sacré Cœur lui déclara « Marguerite-Marie a eu pour mission de révéler au monde les tendresses ineffables de mon Cœur, tu as celle de les donner ».
Prière de Marie-Julie :
Donne-moi de persévérer dans la Foi et de prier sans me lasser, jusqu'à ce que ma dureté ait fondu et que je puisse pleurer sur ce que j'ai fait à Dieu et à mes semblables.
Je Te rends grâce, ô Dieu mon Seigneur, d'appeler ce qui n'existe pas encore en moi, à savoir le repentir, afin qu'il survienne. Qu'il renouvelle toute ma vie, qu'il engendre une vie divine et d'amour pour Toi.
Donne-moi de Te louer, ici et maintenant, par la vie rachetée et heureuse d'un pêcheur pardonné, et de me tenir prêt à entrer dans la gloire, avec Toi, dans la salle des Noces de l'Agneau, lorsque Tu reviendras.
Amen !
via Communauté des paroisses du Littoral Ouest https://ift.tt/2vDTPrq
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Écrire est-il un verbe intransitif ou transitif ?
Initialement publié sur tcrouzet.com
Je suis nul en grammaire, je n’ai jamais réussi à m’y intéresser, peut-être parce que Steven Pinker, je crois bien que c’est lui, a montré que toutes les grammaires ne pouvaient qu’être incomplètes (ce qui serait métaphoriquement dans la logique du théorème de Gödel et nous autoriserez, nous autres écrivains, à toutes les libertés).
Suite à mon billet Pourquoi écrire en ligne ?, Arnaud Maïsetti a commenté sur Twitter :
« le verbe écrire est intransitif », écrivait Blanchot (et pour autant, l’enjeu de l’adresse central, décisive… recomposé par le web ?)
J’ai presque eu un moment de panique à la lecture de ce message. Transitif/intransifif sont des concepts flous pour moi, je ne suis même pas sûr qu’ils soient très signifiants. J’ai ouvert un dico. Écrire y est présenté tantôt comme un verbe transitif direct, « J’écris un billet de blog », tantôt comme un verbe transitif indirect, « J’écris à quelqu’un ». Pas de trace de la variante proposée par Blanchot.
Je cherche d’ailleurs où Blanchot aurait pu déclarer ça. Je commence par tomber sur un texte d’Isabelle Pariente-Butterlin où elle fait ainsi référence à Blanchot et écrit :
Car si écrire est un verbe intransitif, s’il n’a pas d’objet, que nous écrivions sur un support matériel ou un support immatériel [je ne vois pas ce qu’a d’immatériel mon clavier ou mon écran tactile] ne change rien au geste qui est le nôtre quand nous écrivons.
Je ne peux pas être d’accord avec cette induction. S’il était possible d’écrire pour écrire, de juste écrire, les outils influenceraient encore ce que nous écririons (longue démonstration dans La mécanique du texte). Le geste change sans cesse que nous le voulions ou non, surtout quand nous changeons d’outil. Il n’existe pas d’écriture dématérialisée. Écrire, c’est matérialiser en mots des pensées, des émotions, des impressions. En aucun cas, une écriture intransitive ne confondrait les supports d’écriture.
Je continue mes recherches et découvre que c’est Barthes qui se serait demandé en 1966 si « écrire était un verbe intransitif ? », tout ça en accord avec la littérature de son époque, avec l’« écrire pour écrire » célébré par le Nouveau Roman. En tant qu’auteur de cette époque, Blanchot n’était pas en reste, un extrémiste d’une tendance pour moi mortifère, comme si la littérature avait tourné le dos au monde, comme pour le fuir, comme pour refuser l’Histoire.
Mais même les nouveaux romanciers, même Blanchot, n’étaient pas des auteurs intransitifs puisqu’ils publiaient, donc écrivaient à des lecteurs, pour des lecteurs. Si une littérature réellement intransitive a existé, nous en ignorons tout, à moins qu’elle n’ait été découverte a posteriori dans des cartons oubliés.
Une chose au moins est sûre : une littérature en ligne intransitive est inconcevable, puisqu’au minimum elle a des robots comme lecteurs. Ou il faut imaginer des textes verrouillés, présents en ligne, mais inaccessibles, ce qui serait peut-être une belle technique marketing pour attirer les curieux.
L’écriture en ligne est donc mécaniquement transitive, nécessairement adressée : écrire en ligne, c’est en même temps publier. Le lecteur est toujours là, au moins potentiellement.
J’ai l’habitude de dire que j’écris pour mieux voir le monde, donc d’abord pour moi. Je suis mon premier lecteur. Mais savoir que je vais publier me force à prendre en compte les lecteurs, à ordonner ma pensée, à dépasser l’esquisse, et donc je n’écris jamais que pour moi maintenant qu’il est possible de tout publier. Cette prise en compte provoque une attente de commentaires, qui peut-être engendreront de nouveaux textes, toujours dans ce but de mieux voir, et alors naît la possibilité que si je vois mieux d’autres verront mieux, éprouveront mieux, jouiront mieux, penseront mieux, ce qui donne à mon écriture la possibilité de provoquer une extasis (voir à ce sujet l’introduction de ma géolecture). Voilà pourquoi j’écris : dans le but d’une double extase. Je suis donc un écrivain catégoriquement transitif, c’est-à-dire toujours en dialogue, et, de fait, je n’écris ni d’abord pour moi ni d’abord pour les lecteurs, j’écris pour nous.
Arnaud Maïsetti ajoute :
Il y a cette phrase du metteur en scène Vassiliev qui dit à ses acteurs : ne pas jouer pour, mais joue devant.
C’est exactement ça. J’écris devant le public, auquel je me joins. La possibilité du en ligne a transformé l’écriture en spectacle. Dans la discussion sur Twitter, Fabrice Marcoux parle d’un décentrement. Je me sais en train d’écrire, toujours en partie à la place du lecteur.
Pour autant, je ne suis pas sûr que cette question de l’adresse soit fondamentalement différente quand on publie en ligne ou sur papier. Un chroniqueur qui publie tous les jours dans un journal doit éprouver la même sensation, et les feuilletonistes du XIXe devaient aussi l’éprouver.
En fait, la question de l’adresse ne change qu’en regard de la possibilité d’une fréquence de publication bien plus grande, et surtout d’un déclenchement qui ne dépend plus que de la volonté de l’auteur, donc de sa disponibilité, et qui implique aussi la disponibilité concomitante des lecteurs.
La nécessaire transivité de l’écriture en ligne est une chance. Elle nous force à dialoguer, à imaginer, à raconter des histoires. Elle nous pousse à tourner le dos à la pseudo littérature intransitive de la seconde moitié du XXe siècle, cette littérature qui s’est souvent trop regardé le nombril, et que j’ai beaucoup aimer jusqu’à trop longtemps essayer de la copier, et qu’en ligne trop de gens continuent à mimer, refusant le dialogue, refusant le lecteur, refusant leur temps, ne publiant en ligne que parce que c’est possible, mais se fermant à ce que cela implique de radicalement neuf.
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Nos bateaux traversant le lac Léman et nos cygnes curieux, en extase devant le panneau d'affichage pour la prestigieuse marque de montres suisse - Our boats crossing Leman lake and our curious swans ecstatic, in front of the billboard for the prestigious Swiss watch brand @ulyssenardinofficial (à Geneva, Switzerland)
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