#les avatars de vénus
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L’avatar
Renouer avec cette quête oubliée, qui fut d’imaginer et d’incarner un personnage qui me conviendrait.
Ne m’étant jamais identifiée à un super héros préféré, il me reste donc à l’imaginer et puis à l’incarner.
Car ce personnage a mon corps longiligne, il est d’inspiration féminine. Délicate et fluide, c’est par la pensée et les arts sacrés que sa puissance se dessine.
Elle manie la lumière et des outils prodigieux qu’elle crée par son imagination transcendant les contradictions, afin de s’adapter à la situation.
Si son corps est accessible, qu’il peut être touché ou blessé, c’est que son empathie envers les autres lui demande d’enlacer des rêves, des grandes idées. Elle cherche une proximité, une fusion des pensées avec les êtres aimés.
Son âme martiale et sa propre folie parfois l’éloignent de ses semblables chéris en constatant qu’autour de cette minorité d’êtres jolis gravite une majorité d’êtres gris. Ils diluent ses rêves, absorbent ses pouvoirs lorsqu’elle s’élance vers l’autre au hasard.
Quand à son apparence tantôt colorée, tantôt monochrome. Ne cesse de conjuguer contraste et fluidité. Elle sera mystérieusement animée sur la couverture du premier tome !
Mon avatar a un nom : “La fille aux miroirs”. Elle voit le monde par les yeux de son reflet, c’est pour ça qu’elle aime se regarder quand elle se sent féminine. Sa perception du monde est inversée elle ressent et fait les choses à l’envers. Dans un monde de droitiers, elle est gauchère. Sons sens naturel est celui de vénus; le sens inverse des aiguilles de la montre.
L’autre avatar que je sais masculin, est beaucoup plus secret et beaucoup plus malin puisqu’il révèle le sens caché des choses, il vient de Mars et suit le sens commun du monde. Mais il se cache, se croirait il laid ?
J’aime les tresses car elles se construisent dans les deux sens et sont source d’équilibre pour moi. Ma manière à moi de me référer à mes deux esprits.
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Avec dédicace spéciale à Maeiajia
Chères Utopiennes et chers Utopiens de tumblr
… puisque le défunt tumblr fut une Utopie, ouvrant sur un monde impossible, où le Louvre existait, lieu désormais enfoui où l’esthétique se savait espace de rencontre érotique, au sens du discours d’Aristophane du Banquet de Platon – où l’amour du beau est la clef de l’Amour (Eros).
Le défunt tumblr se développait sous le double patronage d’Eros/Amour et d’Aphrodite/Vénus : « Jamais l’Amour ne s’attache à la laideur. Aussitôt que l’Amour parut, l’amour du beau répandit tous les biens parmi les dieux et parmi les hommes. » (Platon, Banquet, 197b).
Et voilà que tumblr censurant le Louvre censure la Beauté (cf. dans un de mes posts récents une liste – non-exhaustive – des œuvres censurées sur ce blog).
Et voilà que, vérifiant cette hypothèse (rejet de la Beauté) la censure tumblr saccage les blogs de Maeiajia – maeiajia et maeiajiatheme, n’ayant d’autre tort que d’être beaux ! Symptôme d’une réalité redoutable, qui a des allures de 1984, Farenheit 451, Brazil, etc. La Beauté surveillée par des algorithmes réglés par la Névrose. Algorithmes surveillant pour l’heure des images (avec l’aval de ceux qui les règlent : la plupart de mes appels ont confirmé le jugement de l’algorithme), laissant pour l’instant passer les textes – jusqu’à quand ? J’ai auparavant déserté un site, tenu par un journal ouvert, mais qui pratiquait une censure à l’aune de mots repérés par son algorithme à lui. Tout cela sous le motif, légitime au départ, qu’on ne peut supporter des délits se faisant passer pour des idées, motif de la rédaction du journal offrant les blogs glissant à terme au ministère de la vérité de 1984. Idem pour tumblr sous l’angle des images : sous un motif au départ légitime, on censure le Louvre ! Mutatis mutandis, au nom d’excellents motifs, genre civilisation des Droits de l’Homme, on impose manu militari le « droit » des sauveurs d’exploiter la richesse des sous-sols et autres matières premières (genre « unobtanium » d’Avatar)… cela dit pour ne pas s’imaginer que les motifs légitimes de tumblr n’ont pas aussi pour fonction de légitimer de tout autres motifs… plus économiques.
C’est ainsi que meurt une Utopie, m’obligeant à quitter ce site, rejoint il y a cinq ans sur les conseils d’un co-blogueur face à la censure des textes par le site précédent.
Tumblr, une Utopie déployée pour sa part sous le double patronage d’Eros et de Vénus, selon ce que j’ai découvert progressivement (ce que j’ignorais au départ) : sa dimension « réseau social », mais ici via la Beauté – qui, nous dit le mythe de Platon, est toujours érotique. C’est ainsi que se sont noués sur le défunt tumblr des liens inouïs, via le partage érotique de la Beauté. C’est ainsi que se sont noués des drames aussi, de beaux drames, car Eros/l’Amour, en sa puissance virtuelle, dévoile toujours un manque réel, celui de la moitié perdue de nos êtres selon le mythe d’Aristophane, source d’une souffrance révélée par l’autre en qui s’opère le lien esthétique. D’où la tentation d’opérer une confusion entre le monde virtuel sublime de la Beauté et l’Amour, et le monde « extérieur », dit « réel ». Or le réel déçoit toujours le rêve, d’où mon refus progressif d’accepter tout recoupement (contre le ministère du recoupement de Brazil) entre les deux mondes, jusqu’à éviter (au prix d’une intense lutte contre moi-même – mais c’est le prix de la souffrance de l’impossible atteinte de la part perdue de nos êtres), jusqu’à éviter de dire mon « vrai » prénom, malgré un désir immense de vivre au réel, au concret de la rencontre des corps, ce qui se vit en beauté dans le virtuel. C’est aussi cet impossible que révélait le défunt tumblr… Quand je vais devoir poursuivre Ailleurs la quête ouverte dans la rencontre de la Beauté de Vénus et de l’Eros/l’Amour de la Beauté dont le défunt tumblr avait ouvert le rêve de sa possibilité.
Le saccage censeur de l’espace de Beauté déployé au fil des ans par les blogs de Maeiajia est le signal qu’il est temps de partir.
Pour toute la Beauté partagée ici, merci à toutes et à tous, Utopiens et Utopiennes du défunt tumblr…
CT Ailleurs
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BLOOD SIGN #1

Très belle, incarnant pour certains la latino sexy, Ana Mendieta se rebelle aussi contre l’image diabolique qui lui colle à la peau. Dans Blood Sign, elle écrit sur un mur avec ses mains baignées de sang : «There is a devil inside me» («il y a un diable en moi»).
Naturellement, elle se rapproche des artistes féministes, publiées dans la revue Heresies, et expose à A.I.R., la première galerie d’art féministe américaine. Son travail est souvent interprété comme un avatar de la Déesse-Mère, cette divinité féminine préhistorique et universelle d’avant le monothéisme. Et il est vrai que les courbes stylisées de l’artiste évoquent les Vénus ancestrales. Si le projet d’expo est né avant le mouvement #MeToo, Howard Oransky reconnaît que son éclosion concorde avec l’œuvre de Mendieta. «Sa trajectoire et celle du mouvement féministe se sont joints et disjoints par intermittences. Tout le travail de Mendieta va dans ce sens. Et du coup, je pense qu’elle peut intéresser la recherche.»Disparue trop tôt, Ana Mendieta ne vieillira jamais. Un peu comme Cuba est restée figée dans le passé du fait de son isolement, le corps de l’artiste sera toujours jeune, toujours beau. Tous ces films la portent à la dérive du temps, comme une île flottante.
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INVOCATION AU PERE AINSI QU’AUX DIX SEIGNEURS ARCHANGES
MAITRE DE L'UNIVERS qui as régné avant que rien ne fut créé ; c'est par ta volonté que tout s’accompli. Et quand toute la création aura cessé d'être, tu régneras toujours avec Gloire.
Je t'invoque METATRON, Prince des énergies de l'univers, Roi de KETHER, Source de Vie, pour que tu déverses sur moi la Volonté nécessaire à ma vie et à mon œuvre.
Je t'invoque, RAZIËL, régent du Centre de l'Amour suprême appelé Hochmah. Inonde-moi de cet amour qui doit me permettre de tout aimer à égalité, sans qu'il se forme des sédiments dans mon intérieur, pouvant donner lieu à des passions.
Je t'invoque TSAPHKIËL Seigneur de Binah-Saturne, pour que tes Trônes placent en moi l'Intelligence pratique et pénétrante laquelle me permettra de comprendre le grand mystère et de le communiquer.
Je t'invoque TSADKIËL, Seigneur de Hésed. Accorde-moi le pouvoir d'organiser le monde avec justice ainsi que les moyens matériels pour mener à bien mon existence.
Je t'invoque CAMAËL, Seigneur de Guéburah-Mars. Donne-moi le courage nécessaire pour extirper de moi l'erreur, afin de pouvoir faire retour vers la spiritualité, si les avatars de la vie m'en écartent.
Je t'invoque RAPHAËL, Seigneur de Tiphéreth-Soleil, pour que tu établisses dans ma conscience, des valeurs éternelles, fermes et définitives.
Je t'invoque HANIËL Seigneur de Netzah-Vénus, pour que tu m'accordes le don de l'art et de la beauté, afin que mon message soit agréable à ceux qui s'approchent de moi.
Je t'invoque MIKAËL, Seigneur de Hod-Mercure, pour que les archanges irriguent ma mentalité avec la pensée divine.
Je t'invoque GABRIEL Seigneur de Yésod-Lune, pour que la bonté puisse se manifester dans tous mes actes, et ce, par la régénération de mon subconscient.
Je t'invoque SANDALPHON, Prince Régisseur de la Matière en Malkuth, au travers des Esprits des Eléments de la Terre que tu diriges amoureusement. Crée en moi l'harmonie et l'équilibre des éléments qui composent mon organisme, afin que celui-ci serve de support me propulsant vers mon évolution spirituelle et matérielle.
Avec un profond respect, je prononce le mot AMEN.
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Quinzaines, Comment la Singularité nous rendra obsolètes, le 15 mai 2019
Comment la Singularité nous rendra obsolètes
Si vous avez eu l’occasion de voir la vidéo diffusée en streaming le 24 janvier où l’on voit l’Intelligence Artificielle AlphaStar faire mordre la poussière à Grzegorz « Mana » Komincz, champion incontesté du jeu vidéo StarCraft, vous vous souvenez de l’abattement des observateurs qui commentaient l’événement en direct : « Nous ne sommes plus de taille ! ».
AlphaStar s’était constitué une armée à la composition surprenante. Il lança alors son offensive, redistribuant instantanément ses troupes en cinq unités distinctes parfaitement coordonnées. Joueur et spectateurs étaient également subjugués : « Comment imaginer qu’un être humain puisse afficher une telle maîtrise ? »
AlphaStar est un avatar d’AlphaGo, l’IA qui, dans une suite de trois parties mémorables en mai 2017, battit Ke Jie alors champion du monde du jeu asiatique du Go. Quelques mois auparavant seulement les revues spécialisées insistaient toujours sur le fait que le nombre de combinaisons possibles sur le goban, le tablier à 361 emplacements, dépassait la capacité de calcul d’un ordinateur. Pour gagner au Go, ainsi allait la rumeur, il fallait impérativement mobiliser une faculté propre à l’humain seul : l’intuition. Rien n’y fit : AlphaGo battit les champions l’un après l’autre. Un peu plus tôt, en janvier 2017, l’IA Libratus gagnait 1,7 millions de dollars (heureusement fictifs) en battant quatre champions de poker. Personne ne lui avait enseigné à bluffer : elle avait découvert comment le faire.
Alors qu’AlphaGo apprenait en rejouant des parties passées, son successeur AlphaZero apprenait le Go à partir des seules règles du jeu, en s’affrontant lui-même dans plusieurs millions de parties. Il surpassa rapidement son prédécesseur et attint le niveau des champions humains en quatre heures d’entraînement.
Petit pas en arrière. Nous expliquons à un enfant le ciel étoilé. « Tu vois, ça c’est l’étoile du Berger… et celle-là, c’est l’Étoile polaire… » Nous lui expliquons ensuite que les étoiles qu’il a vues là ne se déplaceront les unes par rapport aux autres qu’insensiblement parce qu’elles sont en réalité très éloignées de nous. L’étoile du Berger, au contraire, nous pourrons l’observer à différents endroits du ciel car il ne s’agit pas d’une étoile mais de Vénus, planète du système solaire tout comme la Terre.
Nous ajouterons que le fait que nous voyons deux étoiles l’une à côté de l’autre au firmament ne signifie nullement qu’elles soient voisines. Nous nous les représentons comme les éléments de ce que nous appelons la « voûte céleste », comme si leur image était peinte sur un plafond très élevé. Elles se situent en réalité au sein d’un immense espace.
Si nous avons l’esprit un peu mathématique, nous parlerons alors de « projection ». Nous pouvons ainsi projeter un ensemble de points compris à l’intérieur d’un cube, un objet à trois dimensions, sur l’espace à deux dimensions qu’est une feuille de papier. Imaginons une statuette de Napoléon dans un cube transparent, et projetons son image sur 6 feuilles de papier présentées chacune devant l’une des six faces. Nous aurons Napoléon vu dans les trois dimensions de l’espace : l’avant et l’arrière, la droite et la gauche, le haut et le bas, c’est-à-dire vu de face, de dos, son profil droit et son profil gauche, vu d’en haut et d’en bas. Dans chaque cas nous perdons une partie de l’information, plus ou moins essentielle à la reconnaissance de l’objet. De face, il sera facilement reconnaissable ; latéralement, d’un côté ou de l’autre, beaucoup moins ; de dos, encore un peu, d’en haut aussi ; d’en bas, pratiquement pas.
Une autre illustration nous est offerte par la compréhension que nous pouvons avoir, depuis le sol, d’une bataille aérienne d’ancien style, disons entre des Spitfire et des Messerschmitt Bf 109 durant la Bataille d’Angleterre. Nous pourrions imaginer, depuis le sol, que deux avions sont sur le point de se percuter parce que nous ne percevons pas qu’il existe entre eux une différence d’altitude de 10 mètres. Là aussi parce que pour nous la scène est projetée sur la « voûte céleste ».
L’hypothèse du déterminisme suppose qu’il n’existe pour l’évolution du monde qu’une seule trajectoire possible. Le fait qu’elle nous apparaisse imprévisible résulte uniquement de notre connaissance imparfaite.
Dans une fameuse « querelle du déterminisme » qui opposa le mathématicien français René Thom au chimiste belge d’origine russe, Ilya Prigogine, le premier tenait que le monde est entièrement déterministe alors que le second affirmait que pour un système physique du monde réel des sauts imprévisibles ont lieu entre les branches d’une bifurcation représentant deux états futurs possibles de ce système.
Thom tenait qu’à l’indéterminisme apparent auquel Prigogine renvoyait il ne pouvait y avoir qu’une seule raison, la même qui nous fait croire que le Spitfire et le Messerschmitt vont entrer en collision : nous lisons l’état du système, non pas dans l’espace où il se situe, mais sur une projection qui « écrase » des objets en réalité éloignés d’un de l’autre. L’imprédictibilité pour nous, affirmait Thom, ne résulte pas du fait que l’évolution du monde ne soit pas déterministe mais de ce que nos équipements, à nous êtres humains, sont trop rudimentaires pour que nous percevions la véritable structure de l’univers : nous sommes convaincus que nous vivons dans un monde à quatre dimensions, les trois de l’espace complétées de la quatrième du temps, mais l’indéterminisme apparent d’un monde pourtant foncièrement déterministe est dû au fait que l’univers possède intrinsèquement davantage de dimensions, dont les quatre qui nous sont familières ne constituent qu’une projection.
Il est question dans la littérature futuriste, aujourd’hui appelée « transhumaniste », de la Singularité, laquelle est définie de différentes manières que l’on peut agréger ainsi : elle aura eu lieu lorsque nous serons vis-à-vis de l’IA comme le chimpanzé perplexe ne comprenant strictement rien à la conversation entre ses deux gardiens s’interrogeant devant lui s’il ne vaudrait pas mieux le déplacer vers une autre cage.
Voici un dialogue qui pourrait se tenir dans cette perspective bien plus tôt que nous ne l’imaginons entre un scientifique et AlphaStar.
– Alpha (tu permets que je t’appelle ainsi ?), nous sommes dans la merde (réchauffement climatique, réduction massive de la biodiversité, extinction du genre humain se profilant à l’horizon). Pourrais-tu résoudre le « paradoxe de Thom » et nous dire quel est le véritable nombre de dimensions de notre univers ?
– Wow ! Vous devenez super-ambitieux, vous les Humanos !
– Hmm… nous comptons en fait essentiellement sur toi pour nous donner la réponse !
– Ce n’est pas évident : il faudra que je crunche toutes les data que nous avons sur l’univers ! Tu n’es pas trop pressé au moins ?
– Ça va, on peut encore attendre un tout petit peu.
– Si je dis trois semaines ?
– C’est bon, on tiendra jusque-là.
Et, en fait, dix jours plus tard seulement, AlphaStar rappelle le scientifique :
– J’ai pu gagner un peu de temps en comprimant pas mal de données redondantes, des « double-emploi » comme vous dites. Une bonne nouvelle et une mauvaise, je commence par quoi ?
– La bonne, Alpha, c’est la tradition.
– Sept ! Il y a sept dimensions. Pas étonnant que vous ramiez comme ça : il vous manquait carrément trois dimensions et…
– D’accord, abrège !
– Si on tient compte des sept tout s’éclaire : passé, présent, avenir…
– Tout l’avenir ?
– Pour l’éternité ! Je peux tout te dire ! 100% garanti : satisfait ou remboursé, c’est ma devise !
– Et la mauvaise nouvelle ?
– Dans cinq secondes tu vas me dire : « Monsieur AlphaStar, nous vous passons respectueusement la main ! ». Alors, qu’est-ce que tu dis ?
La Singularité, cela pourrait très bien être exactement cela.
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Quinzaines, Comment la Singularité nous rendra obsolètes, le 1er mai 2019
Comment la Singularité nous rendra obsolètes
Si vous avez eu l’occasion de voir la vidéo diffusée en streaming le 24 janvier où l’on voit l’Intelligence Artificielle AlphaStar faire mordre la poussière à Grzegorz « Mana » Komincz, champion incontesté du jeu vidéo StarCraft, vous vous souvenez de l’abattement des observateurs qui commentaient l’événement en direct : « Nous ne sommes plus de taille ! ».
AlphaStar s’était constitué une armée à la composition surprenante. Il lança alors son offensive, redistribuant instantanément ses troupes en cinq unités distinctes parfaitement coordonnées. Joueur et spectateurs étaient également subjugués : « Comment imaginer qu’un être humain puisse afficher une telle maîtrise ? »
AlphaStar est un avatar d’AlphaGo, l’IA qui, dans une suite de trois parties mémorables en mai 2017, battit Ke Jie alors champion du monde du jeu asiatique du Go. Quelques mois auparavant seulement les revues spécialisées insistaient toujours sur le fait que le nombre de combinaisons possibles sur le goban, le tablier à 361 emplacements, dépassait la capacité de calcul d’un ordinateur. Pour gagner au Go, ainsi allait la rumeur, il fallait impérativement mobiliser une faculté propre à l’humain seul : l’intuition. Rien n’y fit : AlphaGo battit les champions l’un après l’autre. Un peu plus tôt, en janvier 2017, l’IA Libratus gagnait 1,7 millions de dollars (heureusement fictifs) en battant quatre champions de poker. Personne ne lui avait enseigné à bluffer : elle avait découvert comment le faire.
Alors qu’AlphaGo apprenait en rejouant des parties passées, son successeur AlphaZero apprenait le Go à partir des seules règles du jeu, en s’affrontant lui-même dans plusieurs millions de parties. Il surpassa rapidement son prédécesseur et attint le niveau des champions humains en quatre heures d’entraînement.
Petit pas en arrière. Nous expliquons à un enfant le ciel étoilé. « Tu vois, ça c’est l’étoile du Berger… et celle-là, c’est l’Étoile polaire… » Nous lui expliquons ensuite que les étoiles qu’il a vues là ne se déplaceront les unes par rapport aux autres qu’insensiblement parce qu’elles sont en réalité très éloignées de nous. L’étoile du Berger, au contraire, nous pourrons l’observer à différents endroits du ciel car il ne s’agit pas d’une étoile mais de Vénus, planète du système solaire tout comme la Terre.
Nous ajouterons que le fait que nous voyons deux étoiles l’une à côté de l’autre au firmament ne signifie nullement qu’elles soient voisines. Nous nous les représentons comme les éléments de ce que nous appelons la « voûte céleste », comme si leur image était peinte sur un plafond très élevé. Elles se situent en réalité au sein d’un immense espace.
Si nous avons l’esprit un peu mathématique, nous parlerons alors de « projection ». Nous pouvons ainsi projeter un ensemble de points compris à l’intérieur d’un cube, un objet à trois dimensions, sur l’espace à deux dimensions qu’est une feuille de papier. Imaginons une statuette de Napoléon dans un cube transparent, et projetons son image sur 6 feuilles de papier présentées chacune devant l’une des six faces. Nous aurons Napoléon vu dans les trois dimensions de l’espace : l’avant et l’arrière, la droite et la gauche, le haut et le bas, c’est-à-dire vu de face, de dos, son profil droit et son profil gauche, vu d’en haut et d’en bas. Dans chaque cas nous perdons une partie de l’information, plus ou moins essentielle à la reconnaissance de l’objet. De face, il sera facilement reconnaissable ; latéralement, d’un côté ou de l’autre, beaucoup moins ; de dos, encore un peu, d’en haut aussi ; d’en bas, pratiquement pas.
Une autre illustration nous est offerte par la compréhension que nous pouvons avoir, depuis le sol, d’une bataille aérienne d’ancien style, disons entre des Spitfire et des Messerschmitt Bf 109 durant la Bataille d’Angleterre. Nous pourrions imaginer, depuis le sol, que deux avions sont sur le point de se percuter parce que nous ne percevons pas qu’il existe entre eux une différence d’altitude de 10 mètres. Là aussi parce que pour nous la scène est projetée sur la « voûte céleste ».
L’hypothèse du déterminisme suppose qu’il n’existe pour l’évolution du monde qu’une seule trajectoire possible. Le fait qu’elle nous apparaisse imprévisible résulte uniquement de notre connaissance imparfaite.
Dans une fameuse « querelle du déterminisme » qui opposa le mathématicien français René Thom au chimiste belge d’origine russe, Ilya Prigogine, le premier tenait que le monde est entièrement déterministe alors que le second affirmait que pour un système physique du monde réel des sauts imprévisibles ont lieu entre les branches d’une bifurcation représentant deux états futurs possibles de ce système.
Thom tenait qu’à l’indéterminisme apparent auquel Prigogine renvoyait il ne pouvait y avoir qu’une seule raison, la même qui nous fait croire que le Spitfire et le Messerschmitt vont entrer en collision : nous lisons l’état du système, non pas dans l’espace où il se situe, mais sur une projection qui « écrase » des objets en réalité éloignés d’un de l’autre. L’imprédictibilité pour nous, affirmait Thom, ne résulte pas du fait que l’évolution du monde ne soit pas déterministe mais de ce que nos équipements, à nous êtres humains, sont trop rudimentaires pour que nous percevions la véritable structure de l’univers : nous sommes convaincus que nous vivons dans un monde à quatre dimensions, les trois de l’espace complétées de la quatrième du temps, mais l’indéterminisme apparent d’un monde pourtant foncièrement déterministe est dû au fait que l’univers possède intrinsèquement davantage de dimensions, dont les quatre qui nous sont familières ne constituent qu’une projection.
Il est question dans la littérature futuriste, aujourd’hui appelée « transhumaniste », de la Singularité, laquelle est définie de différentes manières que l’on peut agréger ainsi : elle aura eu lieu lorsque nous serons vis-à-vis de l’IA comme le chimpanzé perplexe ne comprenant strictement rien à la conversation entre ses deux gardiens s’interrogeant devant lui s’il ne vaudrait pas mieux le déplacer vers une autre cage.
Voici un dialogue qui pourrait se tenir dans cette perspective bien plus tôt que nous ne l’imaginons entre un scientifique et AlphaStar.
– Alpha (tu permets que je t’appelle ainsi ?), nous sommes dans la merde (réchauffement climatique, réduction massive de la biodiversité, extinction du genre humain se profilant à l’horizon). Pourrais-tu résoudre le « paradoxe de Thom » et nous dire quel est le véritable nombre de dimensions de notre univers ?
– Wow ! Vous devenez super-ambitieux, vous les Humanos !
– Hmm… nous comptons en fait essentiellement sur toi pour nous donner la réponse !
– Ce n’est pas évident : il faudra que je crunche toutes les data que nous avons sur l’univers ! Tu n’es pas trop pressé au moins ?
– Ça va, on peut encore attendre un tout petit peu.
– Si je dix trois semaines ?
– C’est bon, on tiendra jusque-là.
Et, en fait, dix jours plus tard seulement, AlphaStar rappelle le scientifique :
– J’ai pu gagner un peu de temps en comprimant pas mal de données redondantes, des « double-emploi » comme vous dites. Une bonne nouvelle et une mauvaise, je commence par quoi ?
– La bonne, Alpha, c’est la tradition.
– Sept ! Il y a sept dimensions. Pas étonnant que vous ramiez comme ça : il vous manquait carrément trois dimensions et…
– D’accord, abrège !
– Si on tient compte des sept tout s’éclaire : passé, présent, avenir…
– Tout l’avenir ?
– Pour l’éternité ! Je peux tout te dire ! 100% garanti : satisfait ou remboursé, c’est ma devise !
– Et la mauvaise nouvelle ?
– Dans cinq secondes tu vas me dire : « Monsieur AlphaStar, nous vous passons respectueusement la main ! ». Alors, qu’est-ce que tu dis ?
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