#le néolibéralisme est un fascisme
Explore tagged Tumblr posts
helshades · 2 years ago
Text
Tumblr media
Stade de France : le gouvernement s'assure d'un minimum de contestation visible. En toute illégalité.
Whistles and red cartons are banned from tomorrow's match at the Stade de France for the football cup.
People will be searched. Drones will be flying over the stadium for the whole match. High fences have been—illegally—planted to prevent the public from reaching the grass, and the Monarch.
Public television has agreed to lower the sound volume should the public attempt to protest the attending President with the only tool they've got left, their voice...
Protests are now forbidden in the stadium's vicinity.
23 notes · View notes
francaistoutsimplement · 6 months ago
Text
Tumblr media
8 juillet :
Le 30 juin dernier, le RN caracolait à 34 % des voix dans une élection qui avait vu une forte mobilisation (par rapport aux scores précédents). Ce que l’on n’avait pas vu c’est que ça voulait dire que 66 % des Français étaient contre le RN et les couches populaires qui le soutiennent. On avait oublié leur passivité devant le massacre policier et judiciaire des gilets jaunes et les 58% de Macron en 2022. Alors, c’est vrai que par certains aspects le RN n’est pas très ragoûtant. Mais prétendre que c’est un parti fasciste des sœurs zombres des années 30, est simplement une blague. Du théâtre comme disait Lionel Jospin. Alors on se pose la question : pourquoi Mélenchon, les écolos, les faux cocos, les traîtres génétiques du PS ont encore une fois sauvé le cul de Macron ? En votant tranquillement sans aucun état d’âme pour Darmanin, Borne et la plupart des gangsters qui entouraient Macron. Sans oublier bien sûr l’élection de la limace Hollande.!
C’est qu’en fait, ils sont comme majorité des Français et s’accommodent très bien du néolibéralisme macronien et de son techno-fascisme corrompu. La dégringolade de leur pays ne leur pose aucun problème sérieux.
Le vote du 7 juillet n’a rien à voir avec un « antifascisme » réel, mais plus simplement avec l’envie de continuer comme ça. Quoi que l’on pense de ses capacités et de ses orientations, la très éventuelle arrivée du RN à proximité du pouvoir aurait constitué une rupture et provoqué une crise politique pouvant déboucher sur un changement de direction. En impliquant les couches populaires et en ralentissant l’effondrement. Pour essayer d’extirper la France du marécage belliciste pestilentiel dans lequel l’Occident sous direction américaine s’enfonce. Mais ça, les couches moyennes et ceux qui les représentent ne veulent rien entendre.
« Faut pas pleurer sur le lait renversé camarade. La lutte des classes ça existe et tu es du mauvais côté de l’Histoire, c’est tout. »
12 notes · View notes
ondessiderales · 7 months ago
Text
Onde sidérale
Tumblr media
1939 : début de la Seconde guerre mondiale 1940 : occupation de la France par l'Allemagne Décembre (1939-1945) : guerre mondiale 1945 : Fin de la Seconde guerre mondiale et défaite du nazisme, fondation de l'ONU et d'un nouvel ordre mondial Janvier (1945-1953) : libération 1953 : mort de Staline, déstalinisation Février (1953-1958) : âge d'or économique (Trente Glorieuses)
1958 : crise de mai 1958, mise en place de la cinquième république par le général De Gaulle
Mars (1959-1965) : la machine se grippe 1962 : accords d'Évian mettant fin à la guerre d'Algérie Avril (1965-1973) : Éveil mondial 1965 : début de l’Éveil 1968 : mouvements sociaux dans le monde, mai 68 Mai (1973-1981) : libéralisme et débuts de crise 1973 : premier choc pétrolier, victoire de VGE et du libéralisme 1979 : second choc pétrolier, victoire de Thatcher au Royaume-Uni
1981 : victoire de François Mitterrand et d'une gauche de rupture
Juin (1981-1989) : été cuisant 1983 : tournant de la rigueur, victoire du néolibéralisme Juillet (1989-1995) : léthargie 1989 : chute du mur de Berlin 1991 : effondrement de l'URSS, chute du communisme Août (1995-2001) : réveil tardif (trop tard) 1995 : terrorisme international, grèves de 1995 1997 : victoire de la gauche plurielle aux législatives 1999 : adoption de l'euro, tempêtes de 1999, éclipse de 1999
2001 : attentats du 11 septembre 2002 : accession de Jean-Marie Le Pen au premier tour de la présidentielle
Septembre (2001-2008) : sortir du déni 2005 : émeutes dans les banlieues, victoire du NON au référendum sur la Constitution européenne pro-libérale Octobre (2008-2015) : goût amer et fractures 2007 : victoire de Nicolas Sarkozy et d'une droite décomplexée sur une promesse de rétablissement de l'ordre, la Constitution européenne pro-libérale est quand même adoptée (traité de Lisbonne) 2007-2008 : crise financière mondiale 2010 : crise de la dette dans la zone Euro, fracture Nord-Sud Novembre (2015-2020) : l'odeur du sang 2015 : attentats terroristes en France, plan d'austérité avalé de force par la Grèce endettée sous la pression des pays du Nord qui mettra le pays à genoux 2016 : loi Travail (loi ultralibérale), passée par un gouvernement socialiste ; Brexit au Royaume-Uni, élection de Trump aux États-Unis 2017 : victoire d'Emmanuel Macron en France, accélération des réformes ultralibérales 2018 : mouvement des gilets jaunes en réaction au séparatisme de la bourgeoisie gouvernante
2020 : pandémie mondiale de Covid-19
Décembre (2020-202X) : l'odeur de l'essence (épuisement et fin de cycle) 2022 : élections présidentielle et législatives, la Macronie obtient une majorité relative et fragile, mais fait passer des réformes impopulaires ou controversées à coups de 49.3 (retraite à 64 ans, loi immigration) ; invasion de l'Ukraine par la Russie 2024 : victoire de l'extrême-droite aux élections européennes, partout en Europe et en France en particulier ; dissolution de l'Assemblée par Emmanuel Macron, puis nouvelles élections législatives, où l'extrême-droite bat tous les records 202X : Apocalypse (révélation, effondrement), émeutes, terrorisme, guerre civile, chute du capitalisme, mise en place du fascisme, troisième guerre mondiale, effondrement climatique Janvier (202X-) : sauver le monde 202X : Singularité et éclosion du miracle (renaissance)
Tumblr media
Hiver (12-01-02) : Nouvel ordre (solstice et post-solstice d'hiver)
Printemps (03-04-05) : Éveil (équinoxe et post-équinoxe)
Été (06-07-08) : Délitement (zénith et post-zénith)
Automne (09-10-11) : Crise (équinoxe et post-équinoxe)
Tumblr media
0 notes
lonesomemao · 11 months ago
Text
POUTINE C'EST LE MONDE PERDU
Avec Lula
Années 2000
Parti des Travailleurs
Du Brésil
Avec le néolibéralisme
Vaut mieux ça
Que déguisés
Les tenants du capitalisme
Avec eux le souvenir du fascisme
Porto Alegre
Essai d'une nouvelle locale démocratie
Par un Vert Amazonie
Amérindien boudé par le poutinien
A ce trotskysme nouveau
Par son aspect Terrien
Moscou ne peut rien
Il faut alors les reptiliennes
Et les cerveaux reptiliens
Avec Lula
Année 2024
Chavez bouffé oublié
Lui petit homme du Paradis
Il se sert de notre Kourou
Entrisme à Moscou
Cigare il est l'homme de Rio
Jésus Statue à part
Rita veut venir me voir
La même langue parlée
Nos folies se délient dans l'Espoir
Samedi 24 février 2024
0 notes
bienvenuechezmoi · 2 years ago
Text
Arrêtez de chier sur nos vieux/vieilles. Les vieux/vieilles ne votent pas à droite et à l'extrême droite ; iels votent la modération. La modération dans le collectif actuel c'est Macron bien qu'iels s'auto sabottent leur retraite. Nos vieux/vieilles iels ont grandi dans la peur des extrêmes, du fascisme de la seconde guerre mondiale au totalitarisme communiste de l'URSS.
La modération aujourd'hui c'est Macron, c'est de droite mais pas d'extrême droite. Nos vieux/vieilles c'est la partie de la population qui a le moins voté pour Lepen comparé à la jeunesse des 18-35 ans. J'avais fait un post il y a longtemps avec les sources. Nos vieux/vieilles ils ont pas voté Lepen mais ils ont pas voté Malenchon non plus. Soyons d'accord, Mélenchon c'est du social démocrate et pas du tout de l'extrême gauche mais encore une fois dans le collectif actuel Mélenchon est vu dans l'extrême gauche.
Les jeunes ont le plus voté Lepen-Melenchon-Macron.
Alors non nos vieux/vieilles ne votent pas l'extrême droite.
Quant aux cinquantenaires, nos boomers favoris. Iels ont voté Lepen en contradictions avec Macron qui leur proposent une retraite toujours plus tard (rdv avril 2023) et un néolibéralisme qu'iels ne cautionnent pas. Mais nos cinquantenaires iels ont grandi avec l'effondrement de la gauche, la désillusion du bloc de l'Est qui les impactent et qui les empêchent de voir Mélenchon comme un candidat sérieux. A cela s'ajoute une propagande de décrédibilisation de la gauche française (pas si de gauche d'ailleurs). Hollande a fait du mal à nos cinquantenaires aussi.
Voilà. Et nous ? Et nous je ne sais pas. Et nous je ne comprends pas ce qui se passe. Moi j'ai voté Merluche bien sur. Moi je vois ceux et celles qui ont voté Macron, je les côtoie régulièrement. Iels sont dans le flot des années 2000 et ne voient pas ce qui approche. Iels ne voient pas les changements et ne veulent pas voir que ça change parce qu'iels sont plutôt bien et profitent du système. Et je croise de temps en temps ceux et celles qui ont voté Lepen et plus. Je les comprend sans les comprendre. En bac+5 je les méprise car iels ont choisi la facilité intellectuelle ; dans les classes populaires j'ai plus d'empathie. Pour eux/elles, dans tous les cas, c'était Lepen ou Mélenchon.
5 notes · View notes
blog59-world · 3 years ago
Text
Marie-lyne Bezille 10 h ·
La France se droitise , la France veut Z , la France en a marre des fainéants , des chômeurs qui se complaisent dans le chômage , la France en a marre de l'immigration . La France en a marre de payer des impôts pour gaver de RSA et d'allocs les fainéants .. Il faut supprimer toutes ces aides sociales !! . Les Français sont en demande de toujours plus de sécurité , de police partout , de caméras , de drones et de plus d'autorité .. La France est catho est blanche merde quoi ! Vive le capitalisme , vive le néolibéralisme puisque c'est ..la liberté ... Voilà la litanie, la grand messe , que les grands médias vous servent H24 et que des gogos répètent comme des perroquets , ânes bâtés .. Le néolibéralisme est l'enfer pour la majorité . C'est la pire invention de l'humanité . Le pire système de toute l'Histoire humaine avec l'esclavage , le nazisme , le fascisme et le patriarcat . C'est la dictature du fric . Il sème ; misère , pauvreté , désespoir , guerre , violence , haine . Le dernier rempart du capitalisme c'est le fascisme dés qu'il sent qu'il risque de perdre la main , le pouvoir . Le néolibéralisme c'est la liberté d'une poignée de mafieux en col blanc de se faire toujours plus de fric sur les vies de la majorité . La liberté de ravager les vies , de ravager jusque le fond de l'âme humaine . Le néolibéralisme, sous couvert de liberté et d'efficacité économique, s'est imposé dans tous les domaines de notre vie. Jusqu'à devenir une véritable idéologie, dont le bilan, après plusieurs décennies de règne sans partage, est négatif , catastrophique . dévastateur sur les plans économique, social et écologique Ce système a été pensé et imposé par des théoriciens, comme Friedrich Hayek ou Milton Friedman, et par des politiques, comme Margaret Thatcher ou Ronald Reagan et Pinochet au Chili . Le libéralisme a muté au cours de la décennie quatre-vingt. Initialement né au siècle des lumières pour libérer l'homme du pouvoir absolu et mettre l'économie à son service, le néolibéralisme a inversé la logique en plaçant les individus et les États au service de l'économie et des marchés. Le néolibéralisme c'est la négation de la dignité humaine , il ravage les vies et détruit toute les sources de vie . Défendre ce système mortifère c'est être vraiment naïf , à moins d'être milliardaire . Il faut d'urgence mettre fin à ce capitalisme de désastre . Le dernier rempart du capitalisme c'est le fascisme , c'est ce qui explique que des milliardaires tel que Bolloré nous foutent dans les pattes un zemour ! La MLP devenant trop politiquement correcte , il fallait mettre un plus raciste , un plus xénophobe encore afin que macron soit sur de repasser en 2022 ! Essayez donc de supprimer toutes les aides sociales et vous avez une guerre civile rapidement tout en ruinant l'économie Française , puisque les pauvres , les classes populaires sont pauvres mais nombreux et , ils dépensent leurs maigres revenus en France , et , paient la TVA sur tout ce qu'ils consomment , cet impôt indirect rapporte presque 2 fois plus que l'impôt direct ! De plus les indemnités chômage ne sont pas des aides sociales , mais une assurance payée avec les cotisations . Si la France était un enfer fiscal , elle ne serait pas championne du monde du nombre de milliardaires et de distribution de dividendes aux gros actionnaires . Toutes vos diatribes sont d'une bêtise sans nom ! Plus de 70% des Français sont très attachés au service public , à la sécurité sociale , la sécurité sociale dont la devise est : " Chacun paie selon ses moyens et reçoit selon ses besoins " donc plutôt à gauche , que vous le vouliez ou non , et même plus de 80% des Français sont pour l'augmentation du SMIC . La liberté ne peut être sans égalité , sans solidarité , sans partage des richesses , richesses qui , je le rappelle sont faites avec le travail de 23 millions de salariés en France . Quant au chômage , il est voulu , provoqué par les grands patrons , puisque cela permet de réduire les droits des travailleurs et de faire baisser les salaires , tout en précarisant toujours plus les
salariés . Les aides sociales représentent à peine 2% du PIB en France , qui est de plus de 2000 milliards . Et enfin dans ce pays , se sont plus de 14 000 personnes qui meurent chaque année des conséquences du chômage , plus de 1200 qui meurent des conséquences du travail et plus de 500 sur leur lieu de travail . Quant au mythe du migrant qui vient en France pour toucher les allocs ?? Quand on sait que ces gens risquent leur vie pour fuir un pays en guerre et , ou , dévasté par la misère , la pauvreté que des pays riches comme la France ont provoqué , pour toucher de maigre allocs en France /!!! c'est quand même assez débile de dire de telles conneries comme les vôtres . Le néolibéralisme est bien une forme de fascisme , l'être humain n'a plus aucun droit , seul le marché , , l"appât du gain , les profits comptent ; et , ce même au prix de vies humaines , hommes , femmes et enfants compris . Le néolibéralisme c'est une société déshumanisée , violente , qui n'a plus aucune valeurs humaines . Vos propos sont d'une crétinerie abyssale , ils sont une honte , une insulte grave envers tous ceux et celles qui sont frappés par le chômage . Les traiter de fainéants en plus de leur retirer leurs moyens de vivre eux et leur famille , leurs enfants , vous leur retirez leur dignité humaine . Vous vous trompez ce ne sont 4 milliardaires qui détiennent 90% des grands médias en France mais 9 . Vous en faites partie ? Non ? Alors c'est juste un syndrome du larbin . Bonne soirée . PS : ( je demande pardon aux perroquet et aux ânes ) .
1 note · View note
helshades · 3 years ago
Text
Zemmour n'est pas un Nazi. Le terme de fasciste conviendrait peut-être mieux, et encore, il est toujours compliqué de faire coller l'Histoire au présent telle quelle. Et Zemmour est loin d'être fou. C'est même ce qui devrait être le plus inquiétant chez lui, c'est un bon démagogue qui sait toujours sur quelle ficelle tirer pour attirer l'attention. Il sait très bien ce qu'il fait et il le fait pour la notoriété et l'argent.
Quant à ce qu'il dit... Il faut être bien jeune et bien naïf pour s'imaginer que tout ce que dit un Zemmour est à jeter à la poubelle. Ses soutiens putatifs l'ont clairement identifié comme le sale type le plus susceptible d'emmerder les bobos, les bien-pensants hypocrites, les amateurs de thèses sociétales fumeuses qui se disputent les subsides de l'État depuis quelques années, les médias qui ont scandaleusement porté Macron au pouvoir et qui s'obstinent à vendre aux pauvres le néolibéralisme qui les tue... Et cætera.
Franck Lepage disait un jour que la force du fascisme est de savoir claironner de fausses évidences avec aplomb, qu'il faudra aux antifascistes défaire avec beaucoup de patience, alors même que le temps électoral est compté. Zemmour est un semeur de zizanie professionnel qui sortira de toute façon gagnant de la course à l'échalote nationale. Il existe, et je pense qu'il le sait, comme repoussoir face à Le Pen et Macron, pour diviser le vote d'extrême-droite, y compris celui des mécontents, et que Macron puisse de nouveau l'emporter par défaut au second tour grâce à tous les castors de bonne volonté qui retourneront « faire barrage ».
À noter qu'en 2017 la Gauche avait soufflé la bulle Hamon pour court-circuiter Mélenchon qui représentait une vraie menace ; le fait qu'aucun effort particulier en la matière ne soit réitéré indique clairement combien L.F.I. s'est grillée auprès du grand public avec le virage « woke » dont les chefs pensaient qu'il saurait attirer les jeunes et les bobos qui avaient boudé Mélenchon la dernière fois. Le moins que l'on puisse dire est que ça n'a pas très bien marché. Il reste donc un boulevard aux libéraux de tous bords, qui pourront apparaître comme le Messie face à l'extrême-droite — laquelle mènera d'ailleurs la même politique que Macron.
genuinely disgusted by what that nazi lunatic zemmour is saying
15 notes · View notes
reseau-actu · 6 years ago
Link
Une part croissante de citoyens s'est détournée des médias et des partis, sans pour autant cesser de s'intéresser à la chose publique. Sur Internet prospère un univers politique parallèle où l'on se forme un avis d'une autre manière. Au programme : bulles individuelles, éclectisme et anticonformisme.
Tumblr media
Dès l'émergence du mouvement des gilets jaunes, la traque a été lancée. D'infatigables investigateurs ont parcouru fébrilement les écrans de ses militants, à la recherche de l'indice infamant, du fameux "dérapage", de la preuve ultime de crypto-fascisme. Très vite ce fut la victoire : Eric Drouet, l'un des contestataires les plus en vue, avait relayé une publication réclamant à Emmanuel Macron de "diminuer le coût de plusieurs milliards consacré à l'immigration chaque année". Pire, le chauffeur routier avait partagé sur les réseaux sociaux le travail de Vincent Lapierre, un journaliste proche du pamphlétaire antisémite Alain Soral.
Quant à Maxime Nicolle, alias "Fly Rider", autre figure de proue des gilets jaunes, l'on a découvert que son compte Facebook grouillait de vidéos complotistes, ainsi que de likes apposés sur les contenus de Marine Le Pen. Conclusion triomphale de nos confrères de L'Obs, reprenant le travail des fins limiers de la Fondation Jean-Jaurès : "Eric Drouet et Maxime Nicolle ne resteront peut-être pas les leaders incontestés des 'gilets jaunes'. Cependant, tant qu'ils le seront, on pourra affirmer que le mouvement est de facto piloté par des sympathisants d'extrême droite."
Lire aussiFacho, putschiste, anarchiste ? On a regardé toutes les vidéos d'Eric Drouet, il n'est rien de tout ça
Cette sentence aussi abrupte que caricaturale fait sourire Fabrice Epelboin, spécialiste du numérique et des réseaux sociaux, enseignant à Sciences Po : "Discréditer un émetteur par association ne se pratique pas tant que ça sur Internet, c'est surtout un sport de journaliste. À force d’exclure de cette façon-là, la sphère médiatique s'est repliée sur elle-même et en est arrivée à ne plus représenter grand-chose." Le mouvement des gilets jaunes, l'importance d'Internet dans son émergence, les tentatives d'infiltration par des extrémistes et les réactions d'une sphère médiatique cherchant frénétiquement dans les réseaux sociaux des traces de compromission idéologique, ont mis en évidence une vérité crue : la manière de se forger une culture politique a été considérablement bousculée par l'arrivée du numérique, et la presse traditionnelle n'a pas pris la mesure de ce changement.
presse et partis remplacés par des algorithmes
Deux dynamiques sont à l'oeuvre. D'une part, l'effondrement des grandes idéologies a enlevé aux partis politiques l'influence qu'ils avaient gagnée sur les sociétés ; la capacité d'encadrement des masses du Parti communiste français, capable de générer une "contre-société" et de transmettre des réflexes idéologiques marxistes à un bon cinquième de la population, n'est ainsi plus qu'un lointain souvenir. L'arrivée du numérique a par ailleurs entraîné l'effondrement de l'empire dont disposait la presse sur la formation des consciences. "Par le passé, en lisant Le Monde, Le Figaro, L’Humanité, on avait une vision qui se voulait exhaustive de l’actualité, souvent corrélée à la vision du monde d’un parti politique, développe Fabrice Epelboin. Aujourd’hui, c’est Facebook ou Google qui font cette agrégation : chacun se retrouve dans sa propre bulle, créée par des algorithmes." Des grandes frontières politiques tracées par les partis politiques et les médias, nous voici arrivés aux micro-paysages individualisés que chacun se constitue au gré des likes et des follows sur les réseaux sociaux.
La sphère médiatique est loin d'être exempte de toute responsabilité dans sa propre perte d'influence. En l'espace d'une quinzaine d'années, particulièrement dans le secteur audiovisuel, le socle d'idées politiques représentées dans les médias a considérablement rétréci : même si la tendance est progressivement en train de s'inverser, un certain nombre de principes pourtant défendus par une large partie de la population ont été diabolisés et chassés des plateaux de télévision et de radio. On peut notamment citer les critiques adressées à l'Union européenne, la défense d'un modèle économique hostile au néolibéralisme ou encore, le rejet de l'immigration et du progressisme sociétal. Ce rabougrissement a été notamment symbolisé à la marge par l'arrêt de l'émission de Frédéric Taddéi, Ce soir ou jamais, qui offrait sur le service public des joutes intellectuelles véritablement contradictoires. En septembre dernier sur France Culture, le présentateur, qui a dû s'exiler sur la chaîne Russia Today, faisait ce constat amer : "Tout le monde sait bien qu'il n'y a plus de débat à la télévision aujourd'hui, c'est de notoriété publique ! Vous rencontrez n'importe qui, il vous dit aujourd'hui qu'il ne regarde plus la télévision car on nous prend pour des crétins, pour des enfants."
Lire aussiLa faillite du système médiatique
Conséquence inévitable de cette réduction du pluralisme au sein des médias, ainsi que de l'abaissement rapide du niveau des débats : une large partie de la population s'est réfugiée sur Internet, et notamment sur le site de vidéos YouTube, pour continuer à parler politique. C'est notamment le cas de Tatiana Ventôse. Après avoir été impliquée dans Nuit Debout, la jeune femme a fondé "Le Fil d'Actu", une chaîne YouTube qui propose chaque semaine un décryptage engagé (plutôt à gauche) d'un sujet d'actualité.
youtube
"On estimait que les médias ne faisaient pas leur boulot, qu'on ne comprenait rien au monde si on regardait les chaînes d'info en continu, retrace la youtubeuse. Au lieu de rester dans notre coin à enrager contre les médias, on a voulu montrer qu'on peut produire un JT en assumant notre subjectivité mais sans essayer de convaincre les gens que notre point de vue est le bon. Soit l'exact inverse des journaux télévisés actuels." Le Fil d'Actu compte plus de 100.000 abonnés et il n'est pas la seule chaîne de vidéos parlant politique à rencontrer le succès. "YouTube sert à se sensibiliser à la politique à une population qui n’a pas eu la formation pour s’y éveiller et compense avec des vidéos, constate Fabrice Epelboin. La plateforme accueille tous les gens qui ont été exclus du mainstream médiatique, qui ne représente plus qu'un quart, tout au plus, de la population française en termes d'opinion au sein de la population." Au point de former une nouvelle majorité d'opinion sur Internet ? C'est l'avis du chercheur : "Le vrai mainstream aujourd'hui, ce qui structure la population, est sur Facebook et YouTube."
Facebook et YouTube, bazar politique
Qu'y trouve-t-on, justement ? Avant tout un immense fouillis, un bric-à-brac foutraque où l'on discute tour à tour sortie de l'UE, référendum d'initiative citoyenne, collapsologie et complot américano-sioniste. En s'initiant à la politique sur Internet, on ne s'affilie pas à une famille idéologique : on touche à toutes sorte d'idées. C'est la conclusion des recherches de Laurence Allard, sociologue des usages numériques et chercheuse à Paris-3 : "On assiste à une individualisation de la culture politique : en s'identifiant à des individus plutôt qu'à des partis, chacun se fait sa propre playlist, un agencement d'idées politiques très hybrides, dont les contrastes et incohérences ne sont pas forcément saisis." L'ouverture d'esprit est plus grande sur Internet, comme l'a constatée l'universitaire en observant le comportement des militants qui "ont pris l'habitude d'aller sur les forums de leurs adversaires politiques, de les lire, de faire appel à des sources variées. C'est la politique en stéréo."
"Chacun se construit un paysage idéologique, parfois barré, parfois contradictoire, mais qui a sa propre cohérence dans la tête des individus"
C'est en cela qu'il paraît vain de chercher à déduire le système de pensée d'un individu en consultant son historique Internet. Sur le Web, les frontières politiques ne sont pas étanches. "Les internautes n'ont pas particulièrement d'idéologie, abonde Fabrice Epelboin. Le débat politique se fait autour d’idées isolées : On peut s’intéresser au RIC et à l’économie locale, au tirage au sort et aux crypto-monnaies… Chacun se construit un paysage idéologique, parfois barré, parfois contradictoire, mais qui a sa propre cohérence dans la tête des individus." Seuls les militants, parfois véhéments mais minoritaires, s'identifient à une chapelle unique. Les autres furètent, parfois pour découvrir ce que pensent leurs opposants les plus extrêmes. "La seule manière de savoir si tu es d'accord avec quelqu'un, c'est de regarder ce qu'il dit, souligne Tatiana Ventôse. Des fois, tu partages un contenu sans aller forcément regarder qui l'a posté à l'origine."
La combinaison de cette absence d'idées préconçues et de rejet d'un mainstream médiatique toujours plus étriqué a abouti à une tendance forte : sur Internet, et sur YouTube en particulier, les chaînes et idées qui marchent le mieux sont généralement celles qui expriment un rejet viscéral du système en place. Qu'elle soit de gauche, de droite ou inclassable, la critique de ce qui est perçu comme la pensée dominante (libéralisme économique, soutien à l'Union européenne, progressisme sociétal) a bonne presse sur le Web… quitte à favoriser les fausses informations ou les idées les plus extrémistes. L'exemple emblématique est celui qui fut longtemps le maître incontesté de l'Internet politique français : Alain Soral. Sa grande force est de proposer, à l'inverse de la plupart des figures politiques émergées grâce à Internet, un système de pensée complet, une vision du monde mêlant marxisme, nationalisme, et antisémitisme virulent. Ce cocktail détonnant s'est considérablement diffusé dans la population française : avant sa fermeture en juin, la chaîne YouTube du polémiste "dissident" comptait 100.000 abonnés, tandis que celle de son site, Egalité & Réconciliation, dispose de 128.000 suiveurs. Nombre de vidéos mises en lignes par E&R dépassent allègrement les 300.000 vues. Quant au site de l'association, en 2016, il était le premier site politique français, avec plus de 8 millions de visiteurs mensuels…
Tumblr media
Les vidéos où Alain Soral livrait ses analyses depuis son canapé rouge étaient visionnées par des centaines de milliers d'internautes.
Moins extrêmes dans les idées qu'ils défendent, d'autres acteurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu en tenant une ligne radicale : à gauche, on peut citer Usul, ancien membre de la Ligue communiste révolutionnaire, dont les longues vidéos de décryptage de figures politiques de premier plan ("Nos chers contemporains") ont forgé la conscience politique de nombreux jeunes.
youtube
"Osons causer", chaîne de vidéos elle aussi solidement ancrée à gauche, a également connu un certain succès (228.000 abonnés sur YouTube, 722.000 likes sur la page Facebook), au point d'inspirer l'arrivée sur YouTube de Jean-Luc Mélenchon. On peut également citer Greg Tabibian et sa chaîne "J'suis pas content". Autre figure phare de l'Internet politique, difficile à classer politiquement : Etienne Chouard, dont beaucoup estiment qu'il a largement contribué à faire gagner le "Non" au référendum sur le Traité constitutionnel européen de 2005, grâce à un post de blog devenu viral. Ce grand défenseur du remplacement des élections par le tirage au sort est récemment revenu sur le devant de la scène : la mise en avant par les gilets jaunes du référendum d'initiative citoyenne, le fameux RIC, lui doit énormément, symbole d'une nouvelle génération de citoyens formée à la politique sur YouTube et les blogs.
Autre succès fulgurant et surprenant : celui de l'Union populaire républicaine (UPR), formation politique souverainiste relativement confidentielle dans le paysage politique national (son chef, François Asselineau, a obtenu 0,92% des suffrages à la dernière élection présidentielle) mais dont les militants inondent le Web : la chaîne YouTube du parti compte plus de 97.000 abonnés, soit plus du quadruple de celle du Rassemblement national, et deux fois plus que la France insoumise. Classé par certains à l'extrême droite, dirigé par un ancien conseiller de ministres RPR mais capable d'attirer de nombreux militants issus de la gauche grâce à sa critique du néolibéralisme, l'UPR illustre à sa manière le brouillage des repères politiques traditionnels sur Internet.
Dans un registre inclassable mais considérablement marqué par la culture politique web, on peut également citer Thinkerview. Habillage dépouillé, longs entretiens, participation en direct de la communauté : cette chaîne YouTube compte près de 270.000 abonnés et a publié plusieurs dizaines d'interviews avec des personnalités très diverses idéologiquement, mais portant généralement un discours en rupture avec le "système". Le ton des questions, sans concession et très porté sur le dévoilement de prétendues machinations des puissants de ce monde, reflète bien ce que les internautes viennent chercher sur le Web : on y parle de politique hors des sentiers battus, quitte à ce que les questions fassent la part belle à une vision complotiste.
youtube
L'extrême droite reine du Web politique
Enfin, à droite de l'échiquier, on trouve une flopée de blogs, sites et chaînes YouTube à succès, n'hésitant pas à faire valser les préventions du politiquement correct pour défendre une vision identitaire de la France et tenir un discours décomplexé sur l'immigration. Sur Internet, l'extrême droite est en force : bien avant tous les autres, ces mouvements se sont saisi des codes du Web pour y diffuser leurs idées par tous les biais possibles. Le forum "18-25 ans" du site jeuxvideo.com, l'un des plus fréquentés de France, en a longtemps été l'illustration en constituant l'une des citadelles d'extrême droite de l'Internet français. "Dès le début des années 2000, les mouvements d’extrême droite, exclus du champ médiatique, ont investi le Web s'y retrouver et échanger, puis pour y diffuser leur discours, retrace Fabrice Epelboin. Aujourd’hui, dans les familles RN, les pratiques militantes en ligne sont transmises de père en fils : ils ont une génération d’avance."
L'un des porte-étendards de cette mouvance est "le Raptor dissident" : début 2016, ce jeune homme alors totalement inconnu perce sur YouTube en consacrant une vidéo à la féministe Marion Séclin, prise violemment à partie. Montage ultra-rapide et dynamique, humour féroce, écriture ravageuse, références en pagaille (notamment à l'imagerie du forum 18-25 de jeuxvideo.com) et piétinement méthodique du politiquement correct : le style du Raptor dissident, "une bonne dose de haine" rebondissant avec outrance sur l'actualité, tranche avec les prises de parole plus traditionnelles des parangons de la droite extrême face caméra. C'est un triomphe : ses vidéos dépassent quasiment toutes le million de vues.
youtube
Dès lors, le youtubeur se fait une spécialité de "raptoriser" les personnes ou groupes détestables aux yeux de toute une frange des internautes : les féministes, les "gauchistes", les "bobos anti-Trump"... En juillet dernier, Valeurs actuelles l'adoube, le qualifiant de "youtubeur le plus influent de la droite 2.0".L'intéressé, qui a depuis rompu avec l'anonymat, confie pourtant à Marianne qu'il "ne [se] considère pas comme un youtubeur politique. J'aborde souvent des sujets de société lorsqu’ils m’intéressent et m’inspirent niveau humour. Je ne rejoins aucun camp politique puisque mon spectre d’idées est trop large pour se voir limité par une case d’un quelconque parti."
Peut-on refuser l'étiquette d'extrême droite lorsque l'on rebaptise la présidente du Rassemblement national "Malika Le Pen, femme de gauche" ? Lorsque l'on s'oppose à l'avortement, que l'on prône un virilisme exacerbé, que l'on dénonce le "cosmopolitisme" ou les "fragiles" ? Interrogé, le Raptor plaide en partie l'ironie et l'outrance volontaire : "Mon humour se base sur l’exagération à l’extrême, en faire des tonnes pour très peu, parfois de manière ironique parfois non, mais toujours au second degré. Certains ne comprennent pas forcément où je veux en venir mais s’il y avait plus d’explications, le propos perdrait de son humour, d’où le fait que je sois assez flou sur mes opinions."
"Dans cette culture du second degré, on peut regarder des vidéos d'Alain Soral sans y adhérer : après tout, ça reste Internet"
C'est aussi ça, la politique sur Internet : elle passe plus efficacement par le biais de l'humour que via de grands discours. Les indignations sont réservées à Twitter, réseau social de journalistes et de militants. Sur YouTube et Facebook, il n'y a pas de frontières morales. Mais le youtubeur star de l'extrême droite se défend de n'exister que par la provocation anti-mainstream : "L’essence du Raptor, c'est de savoir justifier son opinion, qu’elle soit populaire ou non. Je ne me définis évidemment pas purement par opposition à la tendance majoritaire, ceux qui le font sont des gens qui n’ont pas trouvé d’autre manière pour se sentir exister. Je ne vais pas porter un short en hiver et des gants en été ; ça, ça s’appelle être un imbécile."
Moins engagé politiquement que par le passé (il a retiré le "Dissident" de son nom et commercialise des conseils de musculation), le Raptor symbolise une nouvelle manière de faire passer des messages politiques. Ceux-ci changent aussi de visage par l'intermédiaire de groupes Facebook et des fameux "mèmes" : des détournements d'images cultes sur Internet, adaptés à un contexte précis dans un but humoristique. Longtemps l'apanage de l'extrême droite qui les utilise à foison sur les forums de discussion, les mèmes politiques ont été récupérés par la gauche radicale grâce aux groupes Facebook. Totalement abscons pour les non-initiés, leurs noms, à base de "neurchi" ou de "shitpost", parodient les formes politiques usées tout en leur redonnant une seconde jeunesse via l'humour : la vieille politique devient pop et branchée. On citera ainsi les groupes "Memes islamogauchistes", "Startup autonome" ou "Neurchi de Red", qui "rendraient cool n'importe quel sous-courant du trotskisme", applaudit Libération.
Tumblr media
Mème issu de la page "RDZ IV, 3 fois plus fort que Jésus"
Tumblr media
Mème issu de la page "Neurchi de Red"
Tumblr media
Mème issu de la page "Memes islamogauchistes"
Ce que montre cette profusion d'images et de dérision, c'est qu'il est impossible de plaquer les représentations classiques de la politique sur les usages numériques. Quand l'esthétique change, "on n'est plus dans un rapport littéral au politique, puisqu'on s'en défie, on montre qu'on peut faire rire avec de la politique, juge Laurence Allard. Dans cette culture du second degré, on peut regarder des vidéos d'Alain Soral sans y adhérer : après tout, ça reste Internet." De quoi y réfléchir à deux fois avant de qualifier Eric Drouet de militant d'extrême droite.
0 notes
helshades · 3 years ago
Note
Tu t'attends à des miracles ce quinquennat ou est-ce qu'on est tous condamnés à voir la boucle du néolibéral vs FN se réaliser et les castors qui vont encore et toujours faire barrage à l'extrême-droite ?
Un vrai argument en faveur de la réélection de Macron Ier, c'est le fait que tout ce qui va nous tomber sur le coin de la gueule — Bruno Le Maire vient de dire que la retraite à 65 ans allait sans doute nécessiter un 49-3 — ne sera imputable qu'au futur gouvernement macronien et pas à l'extrême-droite (qui n'aurait pas pu faire le quart de ce que Macron s'apprête à faire, d'ailleurs).
D'un autre côté, je me dis comme ça que ça fait quand même depuis 2016 et les manifs contre la loi Travail (El Khomri-Macron, il n'était pas très content de ne pas avoir son nom dessus) qu'on s'acharne à répéter aux gens que le néolibéralisme européiste est une pandémie politique en soi et que le fascisme n'est pas forcément chez le facho prédéterminé. Je me dis que si les gens avaient dû réaliser, ils auraient réalisé avant, non ?
Encore une fois, moi je vis ça depuis 2002. Je n'avais que 16 ans en 2002 et ne voyais pas encore, mais je suis presque sûre que j'aurais voté pour Jacques Chirac pour « faire barrage » avec les autres castors ; pourtant, j'ai été marquée par la remarque de Lionel Jospin qui avait lâché, certes empli d'amertume, que tout ça n'était que du théâtre. Il a eu raison.
L'année dernière, le gouvernement a acheté 90 nouveaux tanks de gendarmerie blindés, pour la modeste facture de 56 millions d'euros, en plein massacre de l'Hôpital. Pour la petite histoire, il s'agit d'un modèle développé après Mai-68 pour usage ultramarin presque exclusif, et qui n'avait pas vraiment été expérimenté sur les populations métropolitaines, mais ça s'inscrit dans un type nouveau de maintien de l'ordre qui criminalise les manifestants en les traitant d'office en insurgés. L'arsenal répressif français nous a quand même valu quelques froncements de sourcils internationaux, mais globalement la Macronnie, journalistes serviles inclus, s'est torchée avec les discrètes remarques.
On a aussi plein de gens qui trouvent que les manifestants cherchent un petit peu les emmerdes, que « la démocratie ne se fait pas dans la rue » ou que si la France ne va pas bien c'est parce que les gens vivent trop vieux et ne travaillent pas assez. Marrant comme ceux qui disent ça sont généralement vieux et on pris leur retraite à 60 ans, ou sont hauts fonctionnaires et touchent une plaque par mois à se la couler douce aux frais du contribuable.
On en revient encore et toujours à l'absence de contre-pouvoirs sous le macronisme. La presse courante idolâtre Macron et elle a fait de son mieux pour étouffer le nombre impressionnant de scandales politiques qui ont remué le quinquennat mais dont un seul aurait suffit à ruiner n'importe quel autre gouvernement. En fait, même parmi des gens qui s'estiment hostiles à Macron subsiste une espèce d'indulgence bizarre, qui explose quand on le compare à Marine Le Pen, pourtant très éloignée des idées de son père. À mon avis, c'est là qu'on voit le vote de classe : les gens qui pensent qu'on s'accommodera assez de la politique de Macron — c'est qu'ils n'ont pas à la subir de plein fouet.
On ne fait pas la révolution le ventre plein. Les Français commencent à avoir les crocs, c'est vrai, mais le génie du macronisme est sans doute d'avoir érigé comme garde-fou ultime de la révolte, plus encore que sa police, une classe entière de citoyens ordinaires qui s'imaginent au-dessus du reste parce qu'ils sont plus à l'abri de la violence inouïe du néolibéralisme.
4 notes · View notes
helshades · 4 years ago
Text
Le souci, le souçaï comme on disait quand toi et moi étions jeunes, au siècle dernier, c'est que les alternatives en ce moment, c'est le fascisme, le libéralisme nationaliste, l'ordolibéralisme, le néolibéralisme, le néolibéralisme qui se colle une étiquette bobo-écolo, et... divers bisounours qui sont douze par parti mais dont le coefficient d'insupportabilité est inversement proportionnel.
En d'autres termes, tant que la Gauche n'aura pas une position claire, républicaine sur les sujets qui touchent la République (!), les gens vont se tourner irrésistiblement vers la Droite si c'est la Droite qui tient un discours à peu près cohérent, certes à peu de frais, sur ces sujets-là.
En fait on l'a très bien vu au plus fort du moment Gilets-jaunes : le Peuple aspire à une vie meilleure et la plupart des gens sont de bonne volonté, mais ils ne comprennent pas pourquoi ceux qui prétendent les représenter leur martèlent combien ils seraient privilégiés, pourquoi on veut faire rentrer de l'immigré à flots quand eux ne trouvent pas de travail, pourquoi on veut loger du sans-papier à tour de bras quand des citoyens dorment dans la rue, etc. Et personne ne leur dit plus rien que pour les insulter et leur réclamer du fric. Ça va mal finir.
Mine de rien j'ai l'impression que les gens en ont enfin ras le bol du pas d'amalgame-bougie-nounours-bon sentiments et c'est peut-être le signe qu'on va enfin arrêter d'être mous avec ces fascistes.
32 notes · View notes
antikorg · 8 years ago
Text
Le néolibéralisme est un fascisme, par Manuela Cadelli
Le néolibéralisme est un fascisme, par Manuela Cadelli
 Source : Le Soir, Manuela Cadelli, 03-03-2016 La carte blanche de Manuela Cadelli, présidente de l’Association syndicale des magistrats en Belgique. Le temps des précautions oratoires est révolu ; il convient de nommer les choses pour permettre la préparation d’une réaction démocrate concertée, notamment au sein des services publics. Le libéralisme était une doctrine déduite de la philosophie…
View On WordPress
3 notes · View notes
utopiedujour · 5 years ago
Text
Pour un État-providence écologique, par Vincent Burnand-Galpin
Ouvert aux commentaires.
Aujourd’hui l’offre politique nous est restreinte. Deux grandes idéologies se proposent à nous : le néolibéralisme et le populisme. Le néolibéralisme est l’offre « business-as-usual » : selon cette mouvance, le capitalisme est compatible avec la transition écologique. Quelques taxes et quelques subventions suffiront pour « internaliser les externalités » et quelques chèques aux plus pauvres suffiront pour assurer « l’acceptabilité sociale » des mesures. Mais nous l’avons vu, cela ne suffit pas pour endiguer le changement climatique en plus du fait que ces mesures ne sont pas en accord avec les aspirations fondamentales des citoyens.
L’autre option est celle proposée par les populismes. Elle mise sur la négation de la menace existentielle ou du moins le déplacement de la menace sur quelques boucs-émissaires, dont les étrangers ou les plus fortunés sont une cible facile. C’est le repli sur soi qui prime et cela permet d’entretenir l’illusion que le populisme répondra aux besoins fondamentaux des citoyens. La sécurité matérielle serait garantie par la sécurité policière. Le besoin de justice serait satisfait par l’expulsion des étrangers. Et le désir de « vie bonne » serait satisfait par un pseudo retour à un passé fantasmé.
Mais ce n’est que manipulation des opinions. Aucun fascisme des années trente n’a apporté une réponse satisfaisante aux aspirations du petit homme. Tous ont prospéré par la peur et la haine qu’ils entretenaient dans la population. Or, aujourd’hui, comme hier, cette haine peut se transformer en colère destructrice, voire fatale, pour l’humanité.
Comment transformer cette colère destructrice du monde en moteur de l’histoire ? Comment faire pour que le petit homme ne soit pas celui qui précipite la chute de l’humanité mais celui qui la sauvera ? La première chose est de garantir les besoins fondamentaux du petit homme et pour cela nous appelons au retour de l’État-providence et à l’élargissement de ses compétences. Cet État-providence serait à la fois une réponse aux besoins fondamentaux du citoyen mais aussi un vecteur de transformation de la société un monde plus écologique.
Pour assurer le besoin de sécurité matérielle, nous proposons la gratuité pour l’indispensable (alimentation, santé, éducation, vêtement, logement, transport et même connectivité). Il s’agit de libérer le corps des soucis matériels les plus élémentaires pour libérer l’esprit. Nous distinguons le nécessaire du superflu et le faisons relever de deux régimes économiques distincts. D’un côté, le régime économique de l’indispensable serait fondé sur la mise en commun des biens, et leur gestion par la collectivité. De l’autre côté, en parallèle, le régime économique du « superflu » resterait fondé sur les mécanismes de prix.
Si la gratuité répond à des exigences sociales, elle peut également répondre à des exigences écologiques : la gratuité peut être un puissant outil de redirection des habitudes de consommation des individus vers des comportements plus écologiques. Ainsi, pour l’alimentation, les « restaurants municipaux » servant de la nourriture gratuite à tous, pourraient choisir des aliments biologiques et locaux ; pour le transport, l’accent serait mis sur les transports en commun les plus efficaces au niveau énergétique (bus hybride, train, vélo, trottinette…) ; pour le logement, les nouveaux logements sociaux seraient construits selon les meilleurs standards énergétiques. Nous y reviendrons
from Blog de Paul Jorion https://ift.tt/2plvSpE via IFTTT
0 notes
leblogdenytche · 8 years ago
Text
http://www.lesoir.be/1137303/article/debats/cartes-blanches/2016-03-01/neoliberalisme-est-un-fascisme Le néolibéralisme est un fascisme
0 notes
anticapitalisme · 8 years ago
Text
Le néolibéralisme est un fascisme, par Manuela Cadelli
 Source : Le Soir, Manuela Cadelli, 03-03-2016 La carte blanche de Manuela Cadelli, présidente de l’Association syndicale des magistrats en [...] Lire la suite
Cet article Le néolibéralisme est un fascisme, par Manuela Cadelli est apparu en premier sur Anti-K.
from Anti-K http://ift.tt/2qG8sWY via IFTTT
0 notes
blog59-world · 3 years ago
Text
Marie-lyne Bezille 4 h ·
On se soulève, on se révolte, on manifeste, on exige la transparence, l'intégrité, la sincérité. Et quand il semble que l'on y soit confronté, on salit ceux ou celles qui les incarnent. C'est inhabituel ( on a tellement l'habitude d'avoir des élus qui nous mentent ) alors c'est forcément faux. Il est vrai que nos gouvernants, notre société même engagent peu à la confiance. Je ne suis pas dans ce cas ! Je crois vraiment qu'il y a encore des politiques qui sont sincères , qui sont vraiment au service de l'intérêt collectif , épris de justice . Non , ils ne sont pas " tous pourris" , parce que si c'est le cas ,,alors nous n'avons plus qu'à faire un suicide collectif ..Quoique en faisant le choix de se tourner vers le fascisme , vers la négation de l'humanité qu'est l'extrême-droite , c'est bien du suicide collectif ! Je crois en la sincérité de JLM , à son humanisme , sa grande probité intellectuelle , comme je crois en tous ceux qui sont à la FI Je crois en tous ces jeunes talents , cette génération JLM qui a rejoint le mouvement FI et qui , chaque jour se dévoue à la cause de l'humain d'abord . Mais , je suis bien consciente que le combat contre l'oligarchie , la mafia en col blanc ne peut se faire sans que tous nous soyons engagés . Même le meilleur programme , ne peut se réaliser sans la volonté de la majorité . Si nous voulons mettre un terme au capitalisme , ce néolibéralisme mortifère qui ravage les vies , détruit notre environnement , empoisonne les terres , les mers , l'air et pervertie même l'âme humaine , il suffit de constater avec effroi comment les médias arrivent à vous faire croire que nous serions menacés non pas par ce capitalisme mortifère , mais par "des hordes de migrants qui , viennent grand-remplacer les "français de souche " . Serions donc devenu un peuple de crétins , de débiles profonds qui se laissent manipuler par des médias devenus la voix des épandeurs de peste brune ? Des médias qui sont des épandeurs de désespoir , qui ne font que des unes très anxiogènes , qui jouent sur les peurs irrationnelles . Il reste quand même des épandeurs d'espoir , mais , ceux-là n'appartiennent pas aux milliardaires , cette mafia en col blanc . Notre pays , comme tant d'autres est entrain de basculer vers ce qui il y a de pire dans l'histoire humaine ! le fascisme , la haine de l'autre pour une partie d'entre-nous , et de de l'autre côté une partie qui se résigne à cette pulsion de mort . Le fascisme est une pulsion de mort , il détruit l'humanité en pourrissant l'âme humaine . Les migrants ne sont plus vus comme des êtres humains , parce que les gouvernements avec l'aide d'une grande partie des médias , les déshumanisent , comme l'ont fait les nazis avec les juifs , les tziganes , les handicapés ....Après les migrants , les demandeurs d'emploi , les pauvres qui sont stigmatisés , désignés comme des coupables de leur sort funeste , dîtes-vous bien que le jour viendra où cela sera votre tour . Le pire poison de notre société de plus en plus liberticide , c'est le poison de la résignation ! Elle annihile tout ce qui fait de nous des êtres humains : la compassion , l'empathie , la solidarité généreuse , la fraternité . Hier , j'ai lu les commentaires sous une vidéo du Parisien qui parlait de cette jeune fille kurde de 24 ans morte dans la Manche , morte parce qu'elle tentait de rejoindre par tous les moyens son jeune mari en Angleterre . Ce que j'ai lu m'a glacée d'effroi . Entre ceux qui se réjouissent ( cela en fait une de moins ) et , ceux qui se croient "envahis" , je crois que le pire ce sont les commentaires de ceux qui écrivent " Je n'arrive plus à avoir de compassion , de tristesse , je ne ressens plus aucune émotion quant à ces drames .." . Les gens donc se résignent à voir de jeunes vies , des jeunes filles , des enfants se noyer dans une mer glacée . Pourquoi ? Parce que les médias , les politiques de cette droite extrême , de l'extrême-droite ont totalement déshumanisés des migrants , qui sont pourtant dans leur grande majorité des réfugiés , comme le furent nos grands-parents ,
arrières-grands parents dans les années 30/40! Combien de Français , d'Espagnoles , d'Italiens , de Polonais , ont fuit leur pays pour sauver leur vie et celles de leurs enfants menacées par les fascistes , les nazis ? Combien d'entre-nous ont des parents qui ont été jetés sur les routes et dans des conditions horribles, sous les bombes , sous les tirs des occupants ? Aurions nous oublié ? Avons nous perdu la mémoire ? Avons-nous conscience que les migrants se sont avant tout des êtres humains ? Est-ce que ceux qui écrivent de telles ignominies ont conscience que les " migrants " , ont eu une vie , un métier ,et que , la très grande majorité aurait bien voulu rester dans son pays, d'élever ses enfants sur la terre de leurs ancêtres ? Pensons-nous que nous serions différents , supérieurs ? Et nous , aurions nous le courage de risquer nos vies pour sauver celles de nos enfants ? Que feriez-vous si vous n'aviez plus les moyens de nourrir vos gosses ? Que feriez-vous si vos enfants risquaient leur vie juste en allant à l'école ? Est-ce que vous ne feriez pas tout pour protéger la vie de vos petits ? Quand je lis que ce ne sont que " des jeunes hommes " les migrants , dîtes-vous bien que se sont surtout les médias , ces médias tels les BFM , Cnews n LCI et autres Figaro et Valeurs actuelles , Parisien .. qui font les photos et reportages ! parce que , ceux qui sont sur place vraiment au contact des migrants comme les associations d'aide aux réfugiés , savent que c'est FAUX ! Il y a énormément de femmes et d'enfants parmi eux . Des femmes et des enfants qui survivent dans des conditions inhumaines , indignes . Certains crétins parlent de ces enfants réfugiés comme de " bombes à retardement " , mais dîtes-vous bien les crétins fachos que ces enfants que vous traitez moins que du bétail vont en effet grandir et qu'ils seront marqués à vie par ce que tout ce que vous leur avez faits subir d'ignominies , de tortures physiques , psychologiques ! C'est votre haine , votre bêtise crasse les crétins de fachos qui risquent de transformer ces enfants , ces jeunes vies en bombes à retardement . Nous sommes bien envahis oui ! mais pas par des réfugiés ! mais par des hordes de barbares bien Français ! pire que des bêtes sauvages ! C'est la haine de l'autre qu'ils épandent tels des nuées de criquets sur des champs de blé ! Que des politiques , des élus fassent leur campagne électorale en allant à la pêche des voix des pires xénophobes , racistes , savent pourtant très bien que de s'attaquer aux plus sans défense , c'est menacer TOUTE la société !Il n'y aura pas de gagnants , nous serons TOUS perdants ! Si nous étions envahis par des extra-terrestres qui ont comme projets de détruire l'humanité , est-ce que enfin nous serions conscients d'être tous des êtres humains ; et peu importe que nous soyons noirs ou blancs ? Nous sommes tous issus de la même branche humaine ! Il y a quelques dizaines de milliers d'années les humains n'étaient qu'à peine plus de 100 000 sur cette planète , au 21éme siècle nous sommes presque 8 milliards! Quand je suis née à la fin des années 50 , nous étions peine 3 milliards . Nous sommes , nous les humains TOUS DES MIGRANTS ! TOUS DES ÊTRES HUMAINS !
0 notes
mrochetclaude · 3 years ago
Text
Aux sources troubles de l’écologisme (1)
Tumblr media
Je commence la publication d'une série d'analyses de l'écologisme qui, avec l'islamisme, est une des forces, sinon la force fédératrice, d'une offensive contre tout ce qu'incarne l'histoire de France, sa culture, son héritage, pour la transformer en un "autre chose". Comprendre son ennemi est la première étape de toute stratégie que nous ont enseignée tous les grands maîtres de la stratégie depuis Sun Tzu. Paru dans  - Suite: 2. Résister au nihilisme écologiste Construire un avenir face au nihilisme des écologistes (3). CR Aux sources troubles de l’écologisme L’écologisme fédère aujourd’hui un front populicide ((a Populicide: expression inventée par Gracchus Babeuf pour condamner l'extermination des Vendéens)) autour d’un programme qui n’a rien à voir avec l’écologie: PMA, GPA, LGBTQI+++, immigration et migrants pour une main d’œuvre peu chère et sans droits sociaux, haine de la police, fascination pour la criminalité…  Il a réussi la convergence des écolos, des islamistes, de la racaille, du féminisme hystérique, des commandos des auto-dénommés « antifas », de la nébuleuse des organisations pro-migrants, du P « S », des restes du P C F, de la FI et de députés LREM. L’emploi désordonné du terme « facho » par les écolos, pour disqualifier quiconque contredit leurs caprices, veut faire croire à un danger de retour du fascisme, vieille stratégie montée par le Président Mitterrand qui a fonctionné à merveille, mais se dégonfle aujourd’hui comme une baudruche. Le mépris manifesté par les élus écolos des grandes villes - par la perversion d’élections qui n’en furent pas - envers les victimes assassinées par les racailles, qui n’ont eu droit à aucune compassion, même hypocrite, atteste de cette fascination pour la violence et le crime. La crise actuelle n’est-elle qu’une crise de gosse de riche mal élevé ou est-elle annonciatrice d’une fascisation d’un monde en crise ? Ces demi-instruits seraient bien en peine de donner une définition du fascisme et de l’extrême droite, sans parler du régime de Vichy dont Edwy Plenel voit la résurrection dans chaque réaction populaire à leur domination, ignorants qu’ils sont que ce régime a été mis en place par la Chambre du Front Populaire et le Parti socialiste dont le groupe parlementaire a voté à 71% les pleins pouvoirs à Pétain. Du fascisme, ce Front populicide a beaucoup de caractéristiques : fanatisme, violence envers tout opposant, exclusion professionnelle et sociale, idéologie totalitaire, soutien de groupes financiers et affairistes de toutes sortes. S’il est tentant de leur renvoyer le qualificatif, il faut éviter de tomber dans un syllogisme à la Desproges « L’ennemi croit que l’ennemi c’est nous alors que l’ennemi c’est lui » et analyser ce qu’il en est. Le fascisme, historiquement, est né du nihilisme, courant qui prit sa source à la fin du XIX° siècle dans le rejet romantique, principalement en Allemagne, de la destruction de la nature et des cadres de vie traditionnels par la civilisation industrielle. Tout a commencé par des groupes de jeunes gens, les Oiseaux migrateurs (WanderVogel), parcourant les campagnes et campant autour du feu de camp pour retrouver l’âme du peuple allemand. Rien de blâmable là-dedans, mais sous l’influence des courants néo-romantiques attachés aux thématiques du "sang et du sol", du retour à la terre des ancêtres nordiques pour retrouver une vie saine, purgée des vicissitudes du monde contemporain qui affaibliraient la "race germanique", le mouvement évolua vers le pangermanisme, l’antisémitisme et le militarisme, pour devenir la source d’inspiration des Hitlerjugend. Le nazisme, précisément, vota la première loi écologiste de l’histoire contemporaine, la loi du 24 novembre 1933 sur la protection des animaux qui fut suivie de nombreuses autres. L’idée sous-jacente ? La nature est bonne, l’homme est mauvais et seule une minorité éclairée a droit de cité, les « sur-hommes ». Ce que soutiennent aujourd’hui les courants de la deep ecology et de l’écofascisme du Finlandais Pentti Linkola: l’homme n’est qu’un élément d’un tout, un élément surabondant qui doit être réduit pour sauvegarder la pureté originelle de la nature. La démocratie ne pourra y parvenir et seule la dictature pourra imposer la sauvegarde de la planète en réduisant la population par un eugénisme strict. Manon Aubry, députée européennes de la France « insoumise », est dans la même veine quand elle déclare fin août, devant les Verts « une limitation des libertés au nom du changement climatique n’est pas liberticide». La continuité avec le nazisme est aussi celle des hommes : August Haußleiter fut un des compagnons de Hitler lors de sa tentative de putsch de 1923 et journaliste sous le III° Reich. Continuant à militer à l’extrême droite après 1945, il reprit la tradition du romantisme allemand qui remettait en cause la civilisation et la modernité industrielle, dans la double continuité des cercles intellectuels de droite de la République de Weimar et du mouvement de protection de la nature. Par ce retour aux sources, Haußleiter fut l’une des forces de la droite qui participèrent à la création du parti vert ouest-allemand, Die Grünen. Cette idée de pureté est au fondement de la loi bioéthique autorisant l’euthanasie prénatale des êtres non désirables sous le prétexte fourre-tout de « détresse psycho-sociale ». Elle se retrouve dans la revendication de Madame Taubira de n’autoriser les transfusions sanguines aux Guyanais qu’avec du sang guyanais, réminiscence de l’Ahnenerbe, l’institut pour la sauvegarde de l’héritage ancestrale, créé par H. Himmler. A quand l’euthanasie des indésirables par une nouvelle Aktion T4 qu’on nous présenterait sans nul doute comme un « progrès de civilisation » ? La filiation entre écologisme et nazisme est claire, mais faut-il pour autant en inférer que les écologistes sont des nazis ? Ce serait faire preuve d’une mauvaise foi digne d‘un Laurent Joffrin déclarant que le vrai titre de la revue Front Populaire est « L’Observateur populaire ». Il manque de sérieux ingrédients pour que nous ayons à faire à un véritable mouvement fasciste : Tout d’abord l’ancrage dans un courant intellectuel puissant. Contrairement à des croyances répandues, le nazisme avait le soutien de courants importants de l‘intelligentsia allemande, les nazis n’étaient pas des crétins incultes, bien au contraire, mais puisaient leurs sources dans des grands noms de la philosophie, de l’histoire et de la science allemande. Ensuite, il manque un leader charismatique. Emmanuel Macron a bien tenté de créer un parti sans autre programme que le mouvement perpétuel vers « le progrès » - ce qui est le principe même d’un parti fasciste - mais il n’a réussi qu’à rameuter un conglomérat d’arrivistes médiocres, déjà en décomposition trois ans après sa création. Anne Hidalgo ? Yannick Jadot ? Ils en rêvent peut-être, mais restons sérieux. Enfin il lui manque un mouvement de masse. Dans l’Allemagne de 1932 et 1933, le militant libertaire Daniel Guérin a parcouru le pays a vélo, rencontrant la jeunesse dans les Auberges de jeunesse. Il y a noté que le national-socialisme avait de vraies causes – l’humiliation nationale, la misère, le chômage, la ruine des classes moyennes par le grand capital, la mort de la paysannerie – et que jeunes marxistes et jeunes nationaux-socialistes partageaient souvent le même idéal en n’y voyant pas la même issue. Le nazisme faisait rêver et entraînait l’adhésion du peuple. L’écologisme ne fait pas rêver. Il est cantonné à une petite bourgeoisie des villes, sans souci de fin de mois et complètement coupée du peuple profond et de la France périphérique qu’elle méprise copieusement, et qui se voient accablé de procès en racisme dès qu’il proteste contre les violences qu’ils subit. L’écologisme n’en est pas moins toxique. Son seul programme est détruire, interdire et punir. Il n’existe que par le vide de la pensée politique, qu’il s’agisse de la gauche comme de la droite lessivées au néolibéralisme, très contentes de trouver un ersatz d’idées dans la répétition de quelques mots valises. Les vrais problèmes d’une économie mondiale déréglée - gestion des déchets, pollution et gaspillage énergétique – méritent mieux que l’alarmisme dont le scientifique Michael Shellenberger, pendant vingt ans militant en vue de la cause écologiste et engagé à gauche pendant trente ans, dénonce aujourd’hui l’emballement idéologique. NOTES: Extraits de son intervention à la réunion des Verts à Turku (Finlande) en juin 1985 : «  nous devrons apprendre de l’histoire des mouvements révolutionnaires – les nationaux-socialistes, les staliniens finlandais, les nombreuses étapes de la révolution russe, les méthodes des Brigades Rouges – et oublier nos égos narcissiques … nous devrons former une organisation très stricte et disciplinée avec une politique clairement définie et astreignante, et de préférence avec des signes extérieurs uniformes. doit apprendre à endurcir son cœur si nécessaire. Nous devrons apprendre à ignorer les intérêts mineurs au profit des intérêts supérieurs. Nous devrons apprendre à être craints et haïs. Le mot “ doux ” doit être effacé du vocabulaire des Verts une fois pour toutes. d’une élite stricte avec une forte figure de leader » L'aktion T4 fut un véritable protocole d'élimination des handicapés physiques et mentaux mis en œuvre dès 1939. On désigna de «gnadentod», soit par «mort infligée par pitié» ou «mort miséricordieuse» . Traduction de Volkisher Beobachter, titre du quotidien du parti nazi. Apocalypse never, Harper Collins 30 juin 2020 Read the full article
0 notes