Tumgik
#lame bleue
alicetigerdrawing · 1 year
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Ayano was a sawsharkwoman, captain of the Blue Blade crew. She was a woman of strong character, mischievous and powerful but she was benevolent towards her companions and her husband Arinori, she was known as the first female leader of the Fishman District and to have killed five Celestial Dragons. She died after giving birth to her son, Arlong. She was 25 years old.
Ikki was a neonman with blue eyes, carpenter of the Blue Blade crew. He was a boy endowed with herculean strength and great kindness, he was in love with the sniper Koan. He died in an ambush at 28 years old.
Koan was a mollyman, sniper of the Blue Blade crew. He was a blind boy who spotted his friends and enemies with his excellent sense of smell and was naturally calm. He died in an ambush at 25 years old.
Zuru was a whitetipsharkman, martial artist of the Blue Blade crew. He was a cruel, violent and immature teenager who had fun torturing children younger than him, including Vermillette. His objective was to get rid of Ayano to become the next captain, he prepared his plans by collaborating with the Marines but they didn't wait to kill him at the time of the ambush. He died at 17 years old.
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Jaune: Good morning Claire.
Claire: Good Morning to you as well Jaune. Your friends are rather ran-bum-tious and taxing.
Jaune: it's 'Rambunctious', and you haven't even talked to them.
Claire: I've listened to them. It's rather hard not too, which is surprising given the size of out property.
Ruby: *Waking up* Wha's ... Huh? Who're ... You?
Claire: I am Claire Bleue Arc. It is a pleasure to meet you Miss Rose.
Ruby: A -uh ... Pleasure to .... I'm too tired to do this. Mornin'. If you don't mind me asking, what's your trait?
Claire: I don't have one.
Ruby: ... Huh?
Jaune: Genetics. Humanity is Recessive, Faunusity is Dominant. She got human genes.
Ruby: I thought A human and a faunus only made more faunus?
Claire: Great War Propaganda. It's treated like the truth, and has destroyed more than a few relationships because of it. Which, to be fair, is the point of it. It's doing it's terrible, horrible job in muddling the truth.
This is more just world building lore for the (Sh)Arc AU than anything, because Canon Faunus stuff is lame.
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satinea · 1 year
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Sous les feux que juin verse,
Comme l’éclair, Mireille court, et court, et court !
De soleil en soleil et de vent en vent, elle voit
Une plaine immense : des savanes
Qui n’ont à l'œil ni fin ni terme ;
De loin en loin, et pour toute végétation,
De rares tamaris ... et la mer qui paraît...
Des tamaris, des prêles,
Des salicornes, des arroches, des soudes,
Amères prairies des plages marines,
Où errent les taureaux noirs
Et les chevaux blancs : joyeux,
Ils peuvent là librement suivre
La brise de mer tout imprégnée d’embrun.
La voûte bleue où plane le soleil
S’épanouissait , profonde , brillante,
Couronnant les marais de son vaste contour ;
Dans le lointain clair
Parfois un goéland vole ;
Parfois un grand oiseau projette son ombre,
Ermite aux longues jambes des étangs d’alentour.
C’est un chevalier aux pieds rouges ;
Ou un bihoreau qui regarde, farouche,
Et dresse fièrement sa noble aigrette,
Faite de trois longues plumes blanches...
Déjà cependant la chaleur énerve :
Pour s’alléger, de ses hanches
La jeune fille dégage les bouts de son fichu.
Et la chaleur, de plus en plus vive,
De plus en plus devient ardente ;
Et du soleil qui monte au zénith du ciel pur,
Du grand soleil les rayons et le hâle
Pleuvent à verse comme une giboulée :
Tel un lion, dans la faim qui le tourmente,
Dévore du regard les déserts abyssins!
Sous un hêtre, qu’il ferait bon s’étendre!
Le blond rayonnement du soleil qui scintille
Simule des essaims, des essaims furieux,
Essaims de guêpes, qui volent,
Montent, descendent et tremblotent
Comme des lames qui s’aiguisent.
La pèlerine d’amour que la lassitude brise
Et que la chaleur essouffle,
De sa casaque ronde et pleine
A ôté l’épingle ; et son sein agité
Comme deux ondes jumelles
Dans une limpide fontaine,
Ressemble à ces campanules
Qui, au rivage de la mer, étalent en été leur blancheur.
Mais peu à peu devant sa vue
Le pays perd sa tristesse ;
Et voici peu à peu qu’au loin se meut
Et resplendit un grand lac d’eau :
Les phillyreas, les pourpiers,
Autour de la lande qui se liquéfie,
Grandissent, et se font un mol chapeau d’ombre.
C’était une vue céleste,
Un rêve frais de Terre-Promise !
Le long de l’eau bleue, une ville bientôt
Au loin s’élève, avec ses boulevards,
Sa muraille forte qui la ceint,
Ses fontaines, ses églises, ses toitures,
Ses clochers allongés qui croissent au soleil.
Des bâtiments et des pinelles,
Avec leurs voiles blanches,
Entraient dans la darse ; et le vent, qui était doux,
Faisait jouer sur les pommettes
Les banderoles et les flammes.
Mireille, avec sa main légère,
Essuya de son front les gouttes abondantes ;
Et à pareille vue
Elle pensa, mon Dieu ! crier miracle !
Et de courir, et de courir, croyant que là était
La tombe sainte des Maries.
Mais plus elle court, plus change
L’illusion qui l’éblouit,
Et plus le clair tableau s’éloigne et se fait suivre.
Œuvre vaine, subtile, ailée,
Le Fantastique l’avait filée
Avec un rayon de soleil, teinte avec les couleurs
Des nuages : sa trame faible
Finit par trembler, devient trouble,
Et se dissipe comme un brouillard.
Mireille reste seule et ébahie, à la chaleur...
Et en avant dans les monceaux de sable,
Brûlants, mouvants, odieux !
Et en avant dans la grande sansouire, à la croûte de sel
Que le soleil boursoufle et lustre,
Et qui craque, et éblouit !
Et en avant dans les hautes herbes paludéennes,
Les roseaux, les souchets, asile des cousins !
Avec Vincent dans la pensée,
Cependant, depuis longtemps
Elle côtoyait toujours la plage reculée du Vaccarès;
Déjà, déjà des grandes Saintes
Elle voyait l’église blonde,
Dans la mer lointaine et clapoteuse,
Croître, comme un vaisseau qui cingle vers le rivage.
De l’implacable soleil
Tout à coup la brûlante échappée
Lui lance dans le front ses aiguillons : la voilà,
Infortunée! qui s’affaisse,
Et qui, le long de la mer sereine,
Tombe, frappée à mort, sur le sable.
Ô Crau, ta fleur est tombée!... ô jeunes hommes, pleurez-la !...
📷 Sur le Vaccarès
Un extrait du chant X de Mirèio (Mireille), de Frédéric Mistral. Mireille s'est enfuie de chez elle pour implorer les Saintes-Maries-de-la-Mer d'infléchir la décision de son père qui refuse de la voir mariée au vannier Vincent, ce qui équivaut pour lui à une inacceptable mésalliance. Elle traverse la Camargue écrasée de soleil et est frappée d'insolation sur les rives de l'étang de Vaccarès...
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mauvais--sang · 29 days
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« J'ai désiré un royaume rouge. Il y avait des rois sanglants qui affilaient leurs lames. Des femmes aux yeux noircis pleuraient sur des jonques chargées d'opium. Plusieurs pirates enterraient dans le sable des îles des coffres lourds de lingots. Toutes les prostituées étaient libres. Les voleurs croisaient les routes sous le blême de l'aube. Beaucoup de jeunes filles se gavaient de gourmandise et de luxure. Une troupe d'embaumeuses dorait des cadavres dans la nuit bleue. Les enfants désiraient des amours lointaines et des meurtres ignorés. Des corps nus jonchaient les dalles des étuves chaudes. Toutes choses étaient frottées d'épices ardentes et éclairées de cierges rouges. Mais ce royaume s'est enfoncé sous la terre, et je me suis éveillé au milieu des ténèbres. »
— Marcel Schwob, Le livre de Monelle, 1894
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silentmagi · 6 months
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fée bleue!au: fée bleue (butterfly!peafowl!marinette) x mr. bug vs chat grise (cat!gabriel) "time to crush an annoying bu- stop your lame attempts at flirting with your partner!!! she's not even physically here!"
Chat Grise attempted to impress upon Mr. Bug the futility of flirting with his partner remotely, and regales him with his own courtship. For some reason Mr. Bug felt this was sickeningly familiar.
The Stories Untold
If you want to write one of these, please just link me
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bonheurportatif · 1 year
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C’était bien mars
1er mars J’ai essayé de me placer, l'air de rien, pour des ateliers en Master à la rentrée prochaine. J'ai vu une scène qui m'a amusé en voiture : deux animateurs en gilet fluo regroupaient de très petits enfants devant un point de dépôt de verre. Ils donnaient l'impression qu'ils s'apprêtaient à s'en débarrasser. J'ai préparé une salade de chou-rouge en utilisant une mandoline et une espèce de lame courbe super-tranchante. (J'ai été un peu déçu du rendu de l'affiche commandée en ligne.) J'ai parlé tricot en visio avec la mère de João aux Açores. J'ai acheté la nouvelle biographie de Georges Perec. J'ai vu passer des oies sauvages en formation. (J'ai mangé un Snicker au retour de la supérette.) J'ai repris ma série d'affiches pour régler le problème de transparence visible à l'impression. 2 mars J'ai meublé comme j'ai pu un atelier d'écriture qui commence à tourner un peu à vide. On m'a fait cadeau d'une bière, que je ne boirai sans doute pas. On m'a rappelé le nom d'une ancienne copine de fac. J'ai réservé un logement pour dimanche soir prochain. 3 mars Je me suis réveillé, sans réveil, après une nuit parfaite. J'ai lu une petite heure, dans la maison silencieuse. (J'ai composé, machinalement. mon ancien code de carte bleue.) On m'a rappelé ce très beau mot, "tambourinaire". J'ai vu une de ces buses qui veillent au bord des routes fondre sur un talus pour attraper sa proie. (Je n'ai pas trouvé les bonnes références d'étiquettes pour l'expo Dis-moi ton secret.) J'ai résisté à l'achat de petits écouteurs sans fil. J'ai dicté la plupart de ces notes et j'ai trouvé ça assez satisfaisant. (Je n'ai pas plus accroché au nouvel album de Dominique A qu'au précédent.) J'ai testé la nouvelle passerelle d'accès aux quais de la gare (et rien n'est encore fonctionnel.) 4 mars Je me suis levé tôt, j'ai lancé une machine et plié la précédente. J'ai joué avec Benjamine à compter les voitures rouge à l'aller et au retour de son atelier (près de cent cinquante, quand même). J'ai bouiné/bouquiné tout l'après-midi. J'ai ressorti mes photos de classe pour voir combien de noms et de prénoms pouvaient me revenir.
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5 mars J'ai traversé les marais, dans la lumière rasante du soleil levant. Je suis allé à la piscine à vélo et j'ai nagé un kilomètre cinq cents. J'ai plutôt bien réussi les tartines du déjeuner. J'ai fait cadeau de deux bières que je n'aurais pas bues. J'ai traversé les vignes, dans la lumière rasante du soleil couchant. J'ai fourré dans mon sac un Perec que je n'avais pas, avec l'autorisation écrite de ma logeuse. L'entrée de la chambre au grenier était une porte de hobbit, qui ne dépassait pas mes épaules. (Le resto asiatique était assez médiocre, mais j'y étais avec Cadette.) 6 mars J'ai parcouru la ville où nous avons vécu et j'ai trouvé qu'elle avait vieilli. J'ai travaillé dans une toute petite pièce sous les toits, entre le chauffage et le thé qui infuse. (Je me suis cogné à la grosse poutre traversante à deux ou trois reprises.) J'ai reçu tard un travail urgent et je l'ai expédié en quelques dizaines de minutes avant d'aller manger. (J'ai travaillé assis, et ça ne m'a pas fait de bien.) Le dessert du restaurant de salades était une tarte renversée à l'ananas et c'était drôlement bon. (Les librairies visitées ne m'ont pas emballées.) J'ai trouvé des étiquettes aux bonnes dimensions pour l'expo. La mer avait des reflets violets. J'ai fait le plein sous la pleine lune. Nous avons rivalisé de commentaires élogieux avec mon hôtesse.
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7 mars Réveil sans réveil, et tôt cependant. J'ai avancé dans la lecture inspirante de la bio de Perec. J'ai calé les ateliers à venir. (J'ai à nouveau une petite douleur au niveau des trapèzes.) J'ai fait bureau dans ma voiture. (On a préféré annuler l'atelier du soir.) J'ai évité in extremis les gros bouchons sur la rocade. (J'ai fait un long détour dans la pampa.) (J'ai oublié ma clé USB dans la salle de classe.) On a trouvé une solution pour la récupérer avec l'enseignante. Ma chérie a fait des crêpes. On a bricolé en famille la playlist féminine et impromptue de nos années 90 : The Breeders, Belly, P.J. Harvey, Björk puis, insensiblement, Katerine. J'ai entendu le léger crépitement de la pluie sur le toit. 8 mars J'ai pris la route avec France Culture en grève qui passait Brassens puis aussitôt après, P.J. Harvey. (Il m'a manqué 5 centimes pour m'acheter un deuxième croissant.) J'ai récupéré ma clé USB. J'ai bravé la pluie et la flemme et je suis allé faire du sport. (La flemme m'a vite rattrapé.) 9 mars (Les deux interventions scolaires du matin ont été foireuses.) J'ai mis la main sur le livre québécois que je traquais depuis des mois. (Le type devant moi au resto ponctuait toutes ses phrases de "en mode", de "méga-concept", de "meilleure idée".) J'ai choisi le fondant châtaigne. L'atelier de l'après-midi avec les étudiantes, et la discussion qui s'est poursuivie plus d'une heure après, m'ont requinqué. J'y ai loué la poésie et conchié les poètes. Je me suis couché tôt, et endormi de suite. 10 mars J'ai pris mon temps, tout le matin, et, plus tard, en route, un appel libérateur. J'ai goûté quelques minutes de calme dans l'habitacle protecteur de la voiture à l'arrêt. J'ai regardé l'heure sur la pendule au-dessus du tableau, et la séance était pratiquement finie. Au dernier moment, j'ai tourné à droite pour aller chercher ma fille plutôt qu'à gauche pour aller chercher mon livre. J'ai préparé un riz cantonais maison. 11 mars Je me suis débarrassé (enfin) du vieux short un peu pisseux, élimé et troué qui faisait office (de plus en plus rarement) de pyjama du matin. Je me suis montré raisonnable dans la librairie, différant à un prochain passage l'achat de deux livres, sur les quatre que j'avais en main. J'ai flâné en ville, pour la première fois depuis bien longtemps. (J'ai encore mangé un Snicker en revenant de la supérette.) J'ai dansé avec Benjamine. J'ai fini la biographie de Perec par Burgelin. J'ai lu d'une traite La Rédactrice de Michèle Cohen, l'un des deux livres achetés le matin. (J'ai commencé à taper mon ancien code de carte, avant de me corriger.) J'ai lu Superballe de Philippe Charron dans la soirée. 12 mars J'ai remis la bâche sur les vélos. (Le vent l'a soufflée d'un rien.) J'ai lu Récits d'Ellis Island. J'ai imprimé une carte postale pour Benjamine. (J'ai cherché en vain le titre d'une chanson des années 80.) J'ai lu Sortir au jour, d'Amandine Dhée. J'ai trouvé une course à faire pour occuper la fin de mon dimanche. J'ai vadrouillé dans la pampa, au gré des indications de la voix synthétique de Google Maps. J'ai immortalisé ma première traversée de Blouc. J'ai rapporté notre nouveau tourniquet à cartes postales.
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13 mars J'ai commandé les affiches pour l'expo. Nous avons poussé des soupirs d'aise dans les bras l'un de l'autre. Je me suis laissé bercer par Mady Mesplé. J'ai fait une sieste. (Je suis allé m'acheter un sachet d'oursons à la guimauve.) (Je les ai tous mangés.) (J'ai expédié les affaires courantes.) J'ai remis la bâche sur les vélos. Nous avons longé la plage à marée haute. J'ai fait don de ma très vénérable chapka à Benjamine. Je suis sorti lester de chaises et de tables de jardin la bâche sur les vélos, que le vent s'amusait à gonfler. 14 mars Nous sommes allés marcher sur la plage. Nous avons eu la pluie dans le dos. J'ai trouvé un tout petit oursin. (La pluie nous a fait rebrousser chemin, et s'est arrêtée presque aussitôt.) J'ai rapidement bouclé un article en cours. J'ai fait mes emplettes pour les expos à venir. J'ai couru une demi-heure, et fait un quart d'heure d'autres trucs. L'eau de la douche a été chaude tout de suite. (J'ai demandé à ChatGPT de faire un peu de mon boulot.) J'ai mis en page les travaux des étudiantes pour l'atelier de jeudi. Maps m'a fait découvrir un nouvel itinéraire. J'ai récupéré un deuxième présentoir à cartes postales. J'ai dansé sur The Cure avec Benjamine. J'ai fini la lecture du bouquin de Pierre Bayard. 15 mars J'ai vu une étoile de mer et ramassé un nouvel oursin. J'ai fait mes impressions sur post-it pour la petite expo. J'ai reçu Le Matricule des anges. J'ai trouvé quatre livres pas mal à la petite médiathèque. (Je bricole un nouvel atelier pour lundi prochain, mais sera-ce suffisant ?) Notre expo a été annoncée dans la programmation de la grande médiathèque. J'ai trouvé qui solliciter pour le job d'été de Junior.
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16 mars J'ai vu le ciel bleu du matin finir son croissant de lune. (Impossible de retrouver mon mètre.) J'ai mis à jour mon curriculum. J'ai changé ma formule d'abonnement au Monde. Ma chérie a retrouvé mon mètre. On a éteint tous les chauffages, et laissé le soleil entrer par les baies ouvertes. L'atelier a été très efficace, avec des renforts bienvenus. J'ai échangé les présentoirs par des isoloirs dans le coffre de la voiture. On a répété avec les étudiants pour la lecture publique. Bratislava a fait son entrée dans la géographie familiale. (Je me suis gavé de sandwichs en rentrant tard de l'atelier.) (Le vrai repas a été de trop.) J'ai dansé avec Benjamine sur sa sélection musicale. On a fait du Air Ping-pong. (Le courant a sauté.) 17 mars Le déplacement de 8h a été déplacé à 11h. J'ai cherché la différence entre cheveux bouclés et cheveux frisés. (Mon changement de formule d'abonnement n'a pas été pris en compte.) (La conseillère me propose l'abonnement plus cher, l'air de rien.) J'ai expliqué à Benjamine toute ouïe comment était censée fonctionner notre Ve République. (J'ai glandé sur le net, pour une récolte évidemment nulle.) J'ai mangé avec les filles. J'ai pris une tisane avec Cadette et parlé philo, lettres et méthodo. J'ai fini Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon. J'ai dû m'endormir à peine la tête sur l'oreiller. 18 mars (J'ai commencé un roman d'Éric Neuhoff.) (Un couple de bourgeois blasés s'emmerdait à Venise. Un narrateur qui s'emmerdait lui aussi enfilait des phrases courtes qui se voulaient signifiantes. Des références un peu cuistres faisaient office de ponctuation. Leur vie d'éditeurs parisiens semblait de peu d'intérêt. Ils avalaient page après page des cocktails compliqués qui sentaient le pastiche.) J'ai reçu les belles affiches pour l'expo Beaufort. J'ai lu Le capital, c'est ta vie de Hughes Jallon. (J'ai oublié la buchette de chèvre à la caisse de la supérette.) (J'ai mis trop de béchamel dans les croque-monsieur.) (Benjamine nous a dit que sa prof de musique avait proposé d'apprendre Boys don't cry ou Where is my mind, mais que la majorité des élèves de sa classe avait voté pour La Bamba.) Nous avons applaudi, crié et ri au concert des Pixies avec Benjamine. (Sur Arte.) 19 mars Je me suis inscrit aux ateliers d'écriture en ligne de Laura Vasquez. J'ai pu prolonger de quelques jours encore mes emprunts à la bibliothèque universitaire. (Je m'y suis repris plusieurs fois pour resserrer ma branche de lunettes parce que je ne voyais plus l'encoche de la tête de vis.) On a pris le café sur la terrasse pour la première fois cette année, réchauffés par le soleil. 20 mars J'ai bien mené l'atelier que j'appréhendais. J'ai vu une cigogne perchée sur un pylône battre des ailes en majesté. J'ai joué de mes très hautes relations pour les premiers jobs d'été de Cadette. J'ai réalisé qu'à l'exception des expos à accrocher jeudi, je n'avais, pour la première fois depuis très longtemps, aucun travail en cours à m'occuper l'esprit. (J'ai encore boulotté un sachet d'oursons à la guimauve.) En le voyant sortir de chez lui dans son petit maillot de bain rouge, j'ai découvert que le type qui va se baigner tous les jours, toute l'année, quelle que soit la température, s'appelle Monsieur Caille. J'ai photographié la cabane à huîtres de la sortie du pont. (J'ai récupéré une Cadette mécontente d'elle.) (J'ai ruminé une bonne partie de la soirée ma rancœur contre ce gouvernement de jésuites.)
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21 mars (J'ai reçu un mail en pleine nuit qui me précisait l'horaire de l'atelier de ce matin (que je connaissais).) (J'ai mis longtemps à me rendormir.) J'ai pris des notes pour un prochain texte. (Ça ne m'a pas aidé à trouver le sommeil.) J'ai retrouvé par hasard le lien d'abonnement à L'Ours Blanc. J'ai évité un ralentissement sur la rocade. J'ai animé une classe avec des élèves plutôt mignons (et une prof franchement énervée). J'ai bouclé l'impression des textes pour jeudi. J'ai récupéré (par téléphone) une Cadette contente d'elle. Je suis revenu de la supérette sans avoir acheté aucune saloperie. 22 mars J'ai repris mes courses de printemps. Des oies sauvages en formation dessinaient une coche parfaite au-dessus de ma tête. Des petits vieux parlaient inflation et prix des carottes râpées. J'ai regroupé tous les livres des éditions Verdier éparpillés au gré des étagères dans une même case de la grande bibliothèque. J'ai acheté trois livres et discuté avec la jeune libraire. J'ai fini l'étonnante lecture de Roman géométrique de terroir de Gert Jonke. J'ai reçu une nouvelle proposition de travail qui m'enthousiasme tout particulièrement. Le nouveau coiffeur m'a pris sans rendez-vous. (Je me suis fait labourer le dos par les espèces de rouleaux à pâtisserie du fauteuil massant.) On n'a pas échangé plus de trois phrases. J'ai lu Les deux dormeurs de Samy Langeraert. 23 mars (Je me suis réveillé assez tôt dans la nuit.) J'ai avancé sur mon texte. (Ça ne m'a pas aidé à trouver le sommeil.) J'ai  collé, simplement mais lentement, l'expo de post-its. (J'ai à peine eu le temps de manger un mauvais wrap de distributeur automatique.) L'expo Dis-moi ton secret a été plus simple à installer que ce que je redoutais. (Mes étudiants ont été un peu pénibles.) (On a pété une étagère de la médiathèque en la déplaçant.) On a installé l'expo Beaufort facilement et rapidement. Tous mes achats de petit matériel du matin ont été utiles. J'ai aidé les étudiantes de l'atelier photo qui galéraient dans leur accrochage. (Les verres de jus de raisins m'ont donné encore plus soif.) (Le phare de la bagnole est encore grillé.) (J'ai fini la journée claqué.) 24 mars (Les gars du chantier voisin ont commencé à piquer les murs à 7h35.) Erica Van Horn a publié de nouvelles notes de son journal en ligne après deux mois d'interruption. (Je me suis mis tout seul à la bourre.) (J'ai oublié un bouquin dans la salle de classe.) Ça sentait le jasmin en entrant dans la maison. J'ai fait une sieste. (Mol après-midi.) 25 mars J'ai reçu la première consigne d'écriture des ateliers de Laura Vasquez. J'ai reçu au même moment des nouvelles d'une série de petits bouquins fabriqués il y a quelques années. J'ai répondu à la consigne et envoyé un texte. J'ai écrit un autre texte en prévision de la présentation de mes ateliers de l'an prochain. J'ai torréfié des noisettes. J'ai aidé Junior pour ses demandes de jobs d'été. J'ai préparé quatre burgers maison. J'ai regardé un film slovaque tourné à Bratislava, dans l'espoir d'apercevoir Bratislava. (Toutes les scènes ont été tournées en intérieur et on ne voit jamais la ville.) 26 mars J'ai fini L'école de la forêt de Carla Demierre, dans la maison silencieuse, avec les vagues en bruit de fond. J'ai avancé l'heure de ma montre, de la pendule du four et de la mini-chaîne et de la petite pendule à côté de l'escalier. J'ai lu en un couple d'heures Les Sources de Marie-Hélène Lafon. Je suis allé lester en vitesse la bâche sur les vélos que le vent soulevait davantage à chaque rafale. J'ai lu jusqu'au soir Marcher jusqu'au soir de Lydie Salvaire. 27 mars À en juger par leurs chants, les oiseaux semblaient contents du changement d'heure. (Pour nous, ça a été un peu plus difficile.) J'ai fait une sieste. J'ai eu un premier bon retour de l'expo Dis-moi ton secret. (Je n'ai pas osé dire que je ne venais pas assister à la session d'écoute de podcasts.) J'ai assisté à la session d'écoute de podcasts. Le vernissage s'est bien passé. J'ai discuté avec un gars qui part écrire au Pôle Nord. Mon texte envoyé samedi a été pris dans une revue. 28 mars Oscar, le pôle-nordiste, m'a envoyé son "carnet d'été". J'ai lu d'une traite ce surprenant journal. J'ai senti la terre trembler à 15h34. J'ai fait un selfie et je l'ai envoyé à la revue qui a pris mon texte. (Je n'ai pas vu mon nom sur le déroulé de l'animation de jeudi et, bizarrement, je n'en ai pas été tellement surpris.) J'ai senti la terre trembler à 18h06. 29 mars J'ai discuté de nos petits travaux avec le maçon du voisin. J'ai rallongé ma course de près d'un tiers de sa distance. (Les gars du chantier ont rasé la rose trémière devant la maison.) J'ai honorablement meublé au micro en attendant l'heure exacte du début de la lecture des étudiants. La lecture s'est bien passée. (La directrice de la médiathèque a tiqué sur certains secrets.) Je n'ai pas eu à précipiter mon départ pour prendre le train. J'ai dit au revoir à mes étudiants, nous en avons fini de nos ateliers. Ma chérie et moi avons mangé une part de far sur le port. Nous avons joué et mimé les situations d'un roman de Françoise Bourdin avec Benjamine. J'ai fini Il suffit de traverser la rue d'Éric Faye. 30 mars J'ai laissé les notes claires du piano d'Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou s'envoler dans le salon. J'ai mis des myrtilles fraîches dans mon muesli. J'ai croisé l'ami Louis. (Les trois premières heures de l'atelier m'ont paru au moins deux fois plus longues que les trois dernières.) J'ai fait quelques photos en attendant ma chérie. (J'ai reçu une invitation pour l'inauguration d'un tracteur.) (J'ai trop grignoté avant de passer à table.) J’ai retouché les photos prises.
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31 mars Je me suis aperçu que mon jean craquait à l'entrejambe avant mon intervention au lycée. (Je n'ai pas trouvé de place pour me garer.) L'atelier est passé vite. (Je me suis pris une prune.) (J'ai été coincé dans un bouchon.) Cadette m'avait préparé un gratin de coquillettes. (Je n'ai pas la référence pour régler l'amende.) J’ai trouvé un peu de temps après avoir épluché des patates pour mettre au propres les présentes notes.
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tinynemodekaren · 1 year
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Un coffre technique avec ses questions
Ce mercredi, j'ai commencé à monter le coffre technique. Il reposera sur la flèche et j'en ai calculé l'ossature en fonction de la citerne 100L, de la roue jockey pour pouvoir la faire tourner librement, et en fonction aussi de la présence de montants dans l'ossature bois de la tiny elle-même.
Pour résumer, il faut que la citerne rentre dans le coffre. Il faut pouvoir ouvrir celui-ci facilement, sans que la porte heurte la manivelle de la roue jockey de la remorque. Enfin, je dois prendre en compte le fait que les montants de la façade Nord de l'ossature de la tiny doivent être accessibles a minima pour placer des liteaux sur lesquels je devrai fixer les lames de bardage.
En cours de route, face à la problématique des liteaux de la façade nord que j'avais déjà fixés, j'ai décidé de les dévisser et remis du scotch d'étanchéité sur les trous. Je mettrai les liteaux à l'horizontale et le bardage de la face nord sera vertical, à la différence du reste de la tiny où il est horizontal. Cela me plait beaucoup de faire ce changement.
Bref, j'ai déligné d'autres montants de sections 45x95 en 45x42,5.
J'ai pris les mesures précises pour passer dans tout le cadre donné plus haut et j'ai décidé de renforcer la base avec de la section 45x95 au dos et sur les côtés.
Après avoir fait la peinture du galva hier, j'ai mis de l'epdm sur les zones de contact avec les montants métalliques de la flèche, car je vais devoir remettre de la moustiquaire métallique aussi sous le coffre technique et dois éviter l'électrolyse.
Pour la porte, j'avais récupéré deux portes de service pour le coffre, afin de ne pas perdre trop de temps à fabriquer la porte. Je pense n'en utiliser qu'une au final. Comme ce sont des portes qui ne sont pas en bois massif, j'ai testé sur la porte l'accroche de la lasure bleue que j'ai aussi sur mon bardage - et c'est impeccable.
Un dernier point : je voulais initialement avoir un coffre technique détachable. Mais cela supposait des contraintes techniques que je ne voulais pas aborder et surtout, étant donné que mon système de filtration et ma citerne sont dedans, cela ne rime à rien que le coffre soit détachable. Donc tout étant limpide, je fonce vers la suite pour mon coffre. De belles nouvelles, donc
Mais toujours pas de photos !
Promis, c'est pour bientôt !
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oviri7 · 1 year
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Lu l’Aigle à deux têtes de Jean Cocteau. Atmosphère onirique, fuyante; sentiment étrange d’assister à l’effleurement de deux nuées. Même lorsque le sang vient à couler, la douleur reste à l’état vaporeux. La lame de Stanislas n’est pas entrée dans ma chair, quand j’ai encore sur les mains le sang des enfants de l’Héraclès dément d’Euripide. Je n’ai pas trouvé là le grand fond de la tragédie, cette ombre en l’Homme, d’où l’inéluctable émerge toujours pour enfanter l’irréparable. Mais prétendait-elle en être une? Kléber Haedens, dans son Histoire de la littérature française, dit de la pièce qu’elle est un mélodrame romantique. Il a sûrement raison. Il n’empêche qu’un grand amour est là: « Mon Dieu, acceptez-nous dans le royaume de vos énigmes. Évitez à notre amour le contact du regard des hommes. Mariez-nous dans le ciel. » C’est sublime, c’est éthéré, peut-être trop parfois pour nous convaincre, et peut-être est-ce pour cela que l’on regarde plus que l’on accompagne les amants, et que l’on peine à suivre d’un mouvement clair l’ascension de leur volute amoureuse dans le ciel du destin. L’ensemble reste indéniablement magique. Il y a un ton, un air chez Cocteau, entre le jour et la nuit mais qui n’est pas l’heure bleue, et qui colore toujours de nuances rares les atmosphères qu’il crée. Comme insatisfait des étoiles, il accroche ses lustres au ciel, et charge les anges d’allumer les bougies au feu de sa parole. L’ensemble jette sur son monde une lumière vive et chaude que ses personnages portent comme un voile, sans que l’on puisse dire s’il on assiste à des noces ou à des funérailles.
Ariya S.
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Comme un chien aux abois
WC: 1,3k Prompt day 3: A hair breadth from death
Gauvain courait et la formule consacrée serait qu’il le faisait sans se retourner, mais il en était bien incapable ; il entendait les chiens, les pieds bottés qui le poursuivaient et il jetait de fréquents coups d’œil dans son dos pour estimer à la couille à quelle distance se trouvaient ses ennemis. Cela ne manquait pas de le faire trébucher et alors il perdait de précieuses secondes à battre des bras bêtement pour ne pas tomber. Ses mains s’agrippaient aux troncs, aux branches, aux buissons, par lesquels il s’aidait pour garder l’équilibre et se propulser en avant. Griffées d’innombrables épines, elles piquaient et saignaient. Son cœur lui faisait mal, aussi. Mais les aboiements des chiens ne cessaient de se rapprocher, tout comme les cris humains. Il voulut appeler à l’aide et se rendit compte qu’il ne lui restait plus assez de salive. Et soudainement, tragiquement : le point de côté. Le neveu de feu le roi Arthur s’écrasa sur le sol.
Il eut la présence d’esprit de se redresser et de se traîner sur le sol. Les chiens arrivèrent les premiers. Féroces, toutes canines dehors. Gauvain parvint à se mettre dos contre un chêne rugueux et s’y appuya pour se relever. Comme il avait perdu son épée dans sa fuite, il se saisit d’une branche massive et la fit valdinguer devant lui pour effrayer les bêtes. La branche était recouverte de terre et de morceaux d’écorce pas encore tombés. La tenir lui faisait mal et elle pesait lourdement sur ses poignets. Les hommes arrivèrent enfin et rappelèrent leurs chiens. Gauvain se laissa tomber sur le sol.
« Merci bien, dit-il dans un demi-souffle. Ces molosses… me fichent une peur bleue, je dois vous l’avouer. »
Le chevalier menant la troupe, recouvert d’une tunique éclatante quoique crottée près des bottes, s’avança et dégaina son épée.
« Bon, Gauvain, fit Lancelot. Vous savez pourquoi nous sommes là. »
Gauvain hocha la tête plusieurs fois de suite, de façon très rapprochée.
« Et si… Et si nous parlementions ? Nous sommes des gens raisonnables. »
Le nouveau régent de Logres secoua la tête. Mais presque tendrement.
« Oh, Gauvain… Entre vous et Yvain, vous aviez au moins le souci d’être un vrai chevalier. Pas un de ces imbéciles en armure. C’est dommage que niveau réflexion, ça aille pas très loin, hein ? »
Gauvain parut sur le point de discuter ce dernier point, mais les lames au clair des mercenaires de Lancelot le ravisa.
« Déjà, il a y quelques années, il y avait eu cette histoire des dix-huit chevaliers que vous aviez tués. Les nôtres, du coup. Pour être honnête, je ne vous en ai pas voulu. Par contre, j’ai beaucoup, et j’insiste, beaucoup, espéré que c’était le contraire qui se serait produit. Vous n’aviez (et franchement, n’avez toujours pas) la moitié de la valeur de l’un d’eux. Et aujourd’hui ? Regarde-vous. Votre clan compte quatre péquenots au total, vous ne savez même pas garder ton épée quand vous courez…
- Certes, mais cela est dû à ma ceinture qui s’est traîtreusement cassée ! »
Lancelot s’approcha de Gauvain qui se recroquevilla contre le tronc du chêne. L’homme mit un genou à terre pour être sa hauteur.
« C’est ironique que vous parliez de traîtrise. Quand on sait que lorsque votre père, Loth d’Orcanie, a trahi Arthur, vous n’aviez même pas été capable de choisir votre camp. »
Subitement furieux, il se leva et enfonça la pointe de son épée dans la terre d’un coup si sec que cela fit sursauter Gauvain.
« Et moi, malgré tout ça, je vous ai proposé une place à mes côtés ! J’étais prêt à passer outre votre incompétence congénitale, à vous entraîner ! Mais nan, la campagne, le petit clan indépendantiste, c’était plus drôle comme jeu ! »
D’un mouvement de poignet, il retira son épée et la pointa sur Gauvain qui ferma très fort les yeux.
« Mais mon pauvre, vous n’avez jamais compris rien à rien. Là maintenant, vous ne comprennez même pas à quel point votre simple parentèle vous accuse. »
Lancelot parlait plus vite, plus fiévreusement. Gauvain était au bord des larmes.
« Neveu d’Arthur, cet incapable notoire ! Fils de Loth, le traître invétéré ! Ne voyez-vous pas comme votre mort est une grâce que je vous fais ? Et un cadeau pour le royaume de Logres que d’éteindre une lignée aussi pourrie que la votre ! »
Il leva son épée. Gauvain rouvrit soudain les yeux et les planta, très déterminé, dans ceux de Lancelot.
« Mon oncle n’était pas un incapable puisqu’il m’a sauvé la vie. »
Les mains qui tenaient l’épée tremblèrent.
« Et c’est censé vouloir dire quoi, ça ? » cracha Lancelot.
Gauvain reprenait un peu de cran bien qu’il tremblât comme une feuille en automne.
« Qu’il ne m’a jamais jugé pour les erreurs de mon père. Ou même les miennes. Je me souviens qu’il est souvent venu dans mon cachot quand j’avais dû y rester des semaines, et qu’il m’a posé des questions. Mais pas pour me piéger. Il voulait que j’exprimasse les émotions que je ressentais. J’ai jamais compris pourquoi il prenait du temps pour moi, mais je me sentais plus léger après. Je pense que c’est ça ce qu’on est censé ressentir après confesse. Vous n’avez jamais ressenti ça, messire ? Moi je crois qu’une personne qui sait écouter les autres ne peut pas être un incapable. Et encore moins un mauvais roi. »
Il avait dit cette dernière phrase dans un presque murmure. Ça se savait de partout que la légitimité de Lancelot était remise en question, dans et hors Caamelot. La pointe de l’épée retomba d’un coup sur le sol, trop lourde pour que Lancelot continuât de la tenir. Il eut un bref rire.
« Très bien. Arthur n’était pas un incapable. C’était un faible. »
Il rassura sa prise sur son épée. Dans ses gantelets, sa sueur rendait ses doigts glissants. Il était conscient de tous les regards posés sur lui. Celui de Gauvain, dont il possédait en cet instant la vie et la mort, mais surtout ceux de ses mercenaires, ses fanatiques. Les chiens n’aboyaient plus, bien dressés comme ils étaient, mais que leur maître lâchât leur bride et ils dévoreraient Gauvain.
À nouveau, il leva son épée.
Une conversation lui revint en mémoire. C’était celle qu’il avait eue juste après que Arthur eût déclaré l’emprisonnement de son neveu jusqu’à décision contraire.
« Je comprends votre sentiment, sir, disait Lancelot, mais le pauvre Gauvain, il va se morfondre ! Pourquoi vous ne diriez pas que le duel est dans six mois ? On trouvera bien de quoi occuper Mador quand ça arrivera ! Si les familles n’ont pas oublié d’ici là, comme vous dites.
- Non Lancelot, répondit Arthur, une échéance comme celle-là, je vous parie tout ce que vous voulez que le jour dit, toutes les mères sont dans la cours au premier chant du coq. Je sais que ça ne va pas être la fête pour Gauvain, mais il faut juste qu’il endure.
- Il va vous en vouloir.
- Et je m’en fous. Je lui sauve la vie.
- Les familles aussi vont vous en vouloir. Je ne pense pas qu’elles vont vous déclarer la guerre, mais ça va affecter votre popularité.
- Je m’en fous aussi. Je suis le roi, c’est à ça que je sers. Qu’on s’en prenne à moi au lieu des autres. »
L’épée fusa dans l’air dans un sifflement vif. Gauvain avait baissé la tête, non comme une tentative d’esquiver le coup, mais pour cacher ses larmes. Des larmes de faible. De personnes trop sensibles.
L’épée se ficha dans l’écorce. Gauvain écarquilla les yeux. Quelques mèches de ses cheveux voletaient encore devant sa face. Il sentit le souffle chaud de Lancelot près de son oreille.
« Cours. Et vite. »
Il ne se le fit pas dire deux fois.
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photos-car · 1 year
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La Chevrolet Camaro 1968 : une voiture qui a inspiré des générations
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la Chevrolet Camaro 1968, une muscle car emblématique qui a marqué l'histoire de l'automobile.
La Chevrolet Camaro 1968 est une automobile de type pony car construite par General Motors. Avec la nouvelle Corvette de troisième génération sous les feux des projecteurs chez les concessionnaires Chevy. La Camaro de deuxième année ne subissait que des modifications mineures. Notamment une nouvelle conception de la calandre, des feux arrière divisés et des feux de position latéraux ajoutés aux ailes avant et quarts arrière. Les feux de position avant des modèles non RS ont été modifiés de circulaires à ovales. La console intérieure et les gabarits étaient nouveaux pour 1968. Une poignée de maintien côté passager était disponible avec l'un des deux groupes d'intérieur personnalisés. Les fenêtres d'aération latérales vues sur les modèles de 1967 ont disparu! remplacées par le nouveau système d'admission d'air frais de Chevrolet appelé Astro Ventilation. Chevrolet Camaro 1968 / Galerie Photos
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La Chevrolet Camaro de première année La Camaros de première année était_équipée de ressorts arrière à une lame qui contribuaient à un saut de roue non désiré en accélération brusque. Pour 1968, des ressorts arrière à lames multiples ont_été installés sur des modèles V8 haute performance.  La fixation de l’amortisseur arrière a également_été repensée. L'amortisseur côté passager est passé derrière l'essieu et l'amortisseur du côté conducteur a été monté devant l'essieu. Cette disposition en quinconce a amélioré la maniabilité et aidé à éliminer le saut de roue. Camaro SS 1968 Le SS350 a continué à utiliser le même capot que les années précédentes. Tandis que le SS396 a eu le sien, orné de deux orifices d’admission non fonctionnels. Une nouvelle option de 396 cid de 350 chevaux a_été ajoutée. Les culasses en aluminium sont désormais disponibles avec le big-block L-78. Au début, rien de plus qu’une désignation de code d’option. Le surnom Z-28 restait bloqué et les modèles ainsi équipés portaient des badges Z-28 ou 302. Le silencieux Z-28 était livré avec deux silencieux à faible restriction; un radiateur robuste avec ventilateur à température contrôlée et des roues de 15 x 6 pouces. Le puissant moteur 302 à petit bloc est resté le même. Un collecteur d'admission à piston croisé à deux corps et à deux pistons était disponible. Utilisant des carburateurs doubles de 600 cfm. La légende des courses, Mark Donahue La légende des courses, Mark Donahue, au volant de la Camaro bleue n ° 6, a remporté 10 des 13 courses Trans Am cette année. Remportant facilement la série 1968. Le moteur 302 préparé par Penske / Sunoco aurait produit 482 chevaux. Les règles de la SCCA stipulant que les pièces utilisées sur les voitures de course doivent être accessibles au public. L'équipe de course Penske / Donohue devrait_être reconnue pour son aide dans la livraison de nombreux articles de course très résistants aux comptoirs de pièces des concessionnaires. :arrow: Voir aussi : Ford Capri coupé construit par Ford Motor Company entre 1968 et 1986 Le spoiler arrière de coffre, que l’on a découvert pour la première fois sur les modèles Z-28, était désormais disponible sur toutes les Camaro et les acheteurs pouvaient désormais combiner le boîtier Z-28 avec le boîtier RS. 7 199 exemplaires de Z-28 de deuxième année ont_été vendus. Finissant systématiquement devant les Mustangs sur la piste, la publicité résultante a aidé l'ensemble des ventes de la Camaro. La production totale de Camaro pour la première année s’élève à 220 906, avec 235 417 modèles vendus en 1968. Site officiel Chevrolet Read the full article
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raimeiha · 1 year
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坂本 たつき - Sakamoto Tatsuki
22 ans || 21 mars Mesure 1 mètre 64
Humaine || A- || Kusari Ordre des Démons Impériaux || Armée Démoniaque Impériale du Japon || Colonelle de l'armée principale de Shibuya
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Sakamoto Tatsuki est une colonelle de l'armée démoniaque impériale du Japon. Elle est la cheffe de la famille Sakamoto, une famille prestigieuse sous les ordres des Hiragi, depuis ses 14 ans.
C'est une personne méfiante, qui reste toujours sur ses gardes tant qu'elle n'est pas sûre d'être dans un lieu parfaitement sûr. Elle apprécie la lecture et souhaiterait voyager pour découvrir le monde quand les vampires auront disparu une bonne fois pour toute.
Sur le champ de bataille, elle préfère rester discrète et analyser la situation avant de passer à l'attaque. Elle profite de la distance ainsi que de l'éventail de possibilités que lui offre son arme démoniaque pour surprendre ses adversaires. Elle entretient, d'ailleurs, une surprenante relation de confiance avec son démon.
Bien qu'elle n'en ait pas l'air à première vue, en raison de son apparence soignée et de son calme, elle est une stratège hors pair qui n'hésiterait pas à remettre en question les décisions de ses supérieurs si elle les estime trop dangereuses. Elle est aussi une personne de confiance qui ne trahirait les siens pour rien au monde.
Fille unique des Sakamoto, elle a été éduquée très tôt pour prendre la relève en tant que cheffe de famille. Confrontée plus tôt que prévu à toutes les responsabilités que ce rôle engendre en devenant orpheline avec l'arrivée du virus, elle a continué son éducation seule en se plongeant dans des livres de politique, d'histoire, d'économie, ... qui traînaient dans la bibliothèque de l'armée. Un peu fleur bleue, elle apprécie aussi grandement les romans à l'eau de rose.
Tatsuki voue un grand respect et beaucoup d'admiration à Kureto, bien que derrière cela, se cache une attirance pour ce dernier. Elle arrive néanmoins à faire la part des choses, refusant de mélanger travail et vie privée, pour se concentrer sur l'anéantissement des vampires plutôt que sur ses sentiments.
Deux années seulement après l'arrivée du virus, elle a perdu ses plus proches amis qui formaient son escouade lors d'une mission dont elle-même n'est pas sortie indemne. Blessée gravement et laissée pour morte par le seul vampire noble qu'il restait après un combat acharné, elle s'est juré de l'éliminer de ses propres mains. Elle souhaite également offrir aux générations future une vie plus tranquille en aidant à l'élimination de ces créatures sanguinaires.
Tatsuki possède une longue chevelure noire régulièrement relevée en une queue de cheval, avec une frange coupée au-dessus de ses yeux azurs et quelques mèches encadrant son visage fin. Du haut de son mètre soixante-quatre, elle a de jolies courbes qui se dissimulent bien sous son uniforme. Elle a également une cicatrice laissée par la lame d'une épée entre ses deux omoplates.
Étant donné qu'elle aime garder une apparence soignée, elle a pour habitude d'arranger ses vêtements et ses cheveux quand elle en a l'occasion afin de rester présentable. Elle ne quitte presque jamais son uniforme et garde toujours son arme démonique, Kusari, à portée de main.
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鎖 - Kusari
Kusari est l'arme démoniaque de Tatsuki. Il est de type manifestation et fait partie de la série des démons noirs.
Il y a bien longtemps, il a été scellé dans un katana noir décoré d'une fine bande violette sur le côté non-tranchant de la lame. La tsuka est en cuir tressé noir et rouge.
Le démon scellé dans cette arme a l'apparence d'un jeune homme ayant de courts cheveux argentés et des yeux couleur sang. Comme tous ses compères de l'époque, il a des oreilles pointues qu'il ne peut dissimuler sous sa chevelure. Des chaînes sont enroulées autour de ses bras musclés à découvert.
Il est vêtu de vêtements assez modernes, comme s'il avait laissé tomber son ancien accoutrement : une chemise noire aux manches déchirées et un pantalon de la même couleur. Sa chemise est déboutonnée suffisamment pour rendre son torse musclé visible.
Il semblerait qu'il ait assez mauvais caractère, mais il apprécie grandement son hôte pour diverses raisons.
Une fois appelé par son hôte, Kusari se manifeste sous la forme de chaînes aux extrémités pointues et tranchantes.
L'une de ses attaques phares consiste à relâcher, via ses chaînes, une substance semblable à du sang de démon dans le corps de ses victimes. Cette substance agit comme un poison corrosif et détruit la cible de l'intérieur en lui infligeant une douleur insupportable.
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• Recherche :
- Hiragi Kureto → Son supérieur, mais aussi l’homme qu’elle aime secrètement. Partageant les mêmes desseins et Tatsuki prouvant sans cesse ses valeurs, Kureto pourrait bien lui confier une nouvelle mission périlleuse... à ses côtés. Les rapprochements se feraient naturellement, au fil du temps passé ensemble, des catastrophes évitées en coopérant.
• Je peux accepter des jeux avec Hiragi Shinya si le contexte me plaît, mais je ne souhaite aucune romance entre eux.
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alicetigerdrawing · 1 year
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Vermillette est une fille-crevette, membre de l'équipage de la Lame Bleue à ses 10 ans et est la dernière survivante. Elle déteste être surnommée "Vermisseau" ou "Vermicelle".
Vermillette is a shrimpgirl, member of the Blue Blade crew when she was 10 years old and is the last survivor. She hates being nicknamed "Little Worm" or "Vermicelli".
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sabrelaserstarwars · 1 year
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Les sabres laser Star Wars : une exploration fascinante de l'arme emblématique de la saga
Les sabres laser Star Wars : une exploration fascinante de l'arme emblématique de la saga
Les sabres laser sont l'une des armes les plus emblématiques et fascinantes de l'univers Star Wars. En tant que symboles de la Force et des combats épiques entre les Jedi et les Sith, les sabres laser ont capturé l'imagination des fans depuis la sortie du premier film de la saga en 1977. Cet article explore les différents aspects des sabres laser Star Wars, en mettant l'accent sur leur histoire, leurs caractéristiques et leur rôle dans les films et l'univers étendu.
Histoire des sabres laser
L'histoire des sabres laser remonte à plusieurs millénaires avant les événements de la saga Star Wars. Les Jedi et les Sith, deux ordres opposés de guerriers sensibles à la Force, ont développé ces armes pour canaliser leurs pouvoirs et affronter leurs ennemis. Au fil du temps, les sabres laser sont devenus des symboles de puissance, d'autorité et de sagesse pour les Jedi, tandis que les Sith les ont utilisés pour imposer leur volonté et semer la peur dans la galaxie.
Caractéristiques des sabres laser
Les sabres laser sont des armes élégantes et puissantes, composées d'une poignée métallique et d'une lame d'énergie lumineuse. La lame est générée par un cristal de kyber, un élément rare et précieux capable de focaliser la Force. Les cristaux de kyber sont sensibles à la Force et peuvent être trouvés sur différentes planètes de la galaxie, telles que Ilum et Jedha.
Les sabres laser peuvent être personnalisés en fonction du style et des préférences de leur utilisateur. Les Jedi et les Sith choisissent souvent la couleur de leur lame en fonction de leur affiliation et de leur philosophie. Les sabres laser Jedi ont généralement des lames bleues ou vertes, tandis que les Sith préfèrent les lames rouges. D'autres couleurs, comme le violet, l'orange et le blanc, sont également présentes dans l'univers Star Wars.
Les sabres laser dans les films et l'univers étendu
Les sabres laser ont joué un rôle central dans les films Star Wars, des duels épiques entre Obi-Wan Kenobi et Darth Vader aux affrontements entre Rey et Kylo Ren. Ils sont également présents dans l'univers étendu, qui comprend des romans, des bandes dessinées, des séries télévisées et des jeux vidéo.
Dans les films, les sabres laser sont utilisés par les Jedi et les Sith pour affronter leurs ennemis et protéger leurs alliés. Ils sont également des symboles de pouvoir et d'autorité, comme le montrent les scènes où les Jedi brandissent leurs sabres pour défendre la République galactique ou lorsque les Sith utilisent leurs lames pour instaurer la terreur.
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thomariviere · 1 year
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L’ADAM·SE part2)
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Non pardon, on tue pas, on n’a plus le droit. On détruit. Coûte que coûte. Pour que le centre soit sauf. Que rien ne puisse le désynchroniser. le centre. Qu’il reste clair et visible. Au centre de la vallée. Notre totem impersonnel, dressé pile au centre de la vallée. Au centre de nous. Au centre de tout. Pour nous soutenir et nous rassurer. Nous organiser. Au milieu de la vallée. Pour nous coordonner. Nous permettre de tout comprendre et de tout expliquer. Tout savoir et tout hiérarchiser. Le milieu. Le centre. La modération. Nous. Chaque chose rangée. Sage. Docile. À sa place.
Si quelqu’un doit danser. Si quelqu’un doit VRAIMENT danser, qu’il danse chez lui-elle. En cachette. Portes fermées et rideaux tirés. À la lumière de la bougie. Ou MIEUX dans le noir. Ou sa tête. Ou pas du tout. Pas chez nous en tout cas. Au loin Là-bas. Le Plus Possible. Ailleurs. Dans des lieux que nous ne connaissons pas. Et que nous n’avons aucune envie de connaitre. Loin. Très loin. Le plus loin possible. Loin des yeux. Loin des regards. Loin de nousLoin des autresLoin de tout. LoinLoinLoin Très loin, surtout, de nos cœurs calcifiés.
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Je danse. Oui. C’est ainsi. C’est comme ça. Ça a toujours été le cas. C’est comme ça que je suis venu au monde. Une petite pirouette pour extirper rouge et brun du ventre de maman. Et ce n’est que devant le grand calculateur que je dénouerai les lacets de mes chansons de danse. Les lacets argentés avec lesquels je tresse mes cheveux.
Oui. Je danse.
Mais franchement ce n’est pas un choix. C’est un instinct. Une impulsion. Une force. Une faiblesse. Une étrangeté. Une malformation. Ainsi ont commencé les mouvements de mes bras et les mouvements de mes pieds. Ainsi sont venus les balancements de ma tête. Ainsi les tournoiements de mes pupilles.
Ainsi je suis devenu danse.
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En aucun cas je n'allais vers … .
Je fuyais. Je m'éloignais de… . Je déposais frénétique le maximum de distance entre la vallée et moi. Je semais des cailloux et des trainées de larmes pour être sure de ne pas pouvoir rebrousser chemin. De ne pas savoir revenir sur mes pas. Plus jamais. Pas de retour en arrière. Mon one-way-ticket.
Quand la vallée m’a exclu j’étais déjà parti. Depuis longtemps. J’avais pris la route. La poudre d’escampette. Ma maison était vide, délabrée, mon lit défait, ma gamelle renversée. Quelques cafards sillonnaient les lames de mon plancher.
Depuis longtemps je suis au dehors. Hors de la vallée. L’évitant. La contournant. La frôlant parfois. Avec les yeux exorbités et des palpitations qui m’écrasent le corps comme la poutre massive qu’on met sur les épaules de ceux qui disent le vrai.
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En fait je suis comme eux. Je n’aime pas la différence. Moi aussi elle m’effraie. Moi aussi je redoute l’inconfort qu’elle entraîne. Moi aussi je déteste sentir ce sentiment de fêlure. Comme un bateau. Qui repart déjà sans avoir même eu le temps de s’arrimer dans le port. On se dit oh ça va être chouette d’explorer ce rafiot et là vous réalisez que c’est un bateau pygmée et que vous ne pourrez meme pas franchir la première porte d’embarquement. C’est souvent ça le moment de la découverte de la différence de l’autre. C’est un rendez-vous raté. Une opportunité perdue. Ça laisse triste et désolé. La différence entre moi et ceux de la vallée, c’est pire encore. C’est une incompatibilité. Radicale. Cette différence-là, je sais qu’elle veut me détruire. Qu’elle me détruira. Elle sera la plus forte. Bien évidemment Elle m’a déjà détruit.
J’en ai une peur bleue. Une peur blanche. Une peur d’enfant. Rouge verte jaune rance violète ronce et jaune. Une peur métallique aux pinces épouvantables. Une peur en hurlement. Le hurlement de ceux qui se font dévorer. Déchiquetés par des crocs titaniques et broyés par des molaires amidonnées.
Un temps, il y a longtemps, j’ai été toléré. La vallée aime à se croire magnanime. Et c’est toujours plus facile de poignarder qqn qui a baissé sa garde. Puis j’ai été exclu. Exilé sur les pentes. On m’a toléré sur les pentes. Puis les vents des pentes semblaient porter mon nom ou mon visage et j’ai été condamné pour le désordre que je causais. Maintenant je suis recherché. Mes pieds sont mis à prix. Je sais qu’il vont m’attraper. Ce n’est que question de clignements d’œil. Mon tour va venir. Il vient. Le voilà. Je le sais.
Pour eux je suis ce frisson. Ce frisson désagréable le long de leur échine. Je suis l’auréole incompréhensible dans un coin de leur champ de vision. Je suis une mauvaise odeur, un dérèglement. Comme une anomalie. Qu’ils n’ont pu corriger. Qu’il n’ont pu effacer. Qu’ils n’arrivent pas à mettre de côté. Qu’ils veulent sortir au plus vite de leur regard et leur mémoire. De leurs pensées. De leur système. Le plus vite possible. M’oublier. Oublier le moindre signe de ma présence. M’inexister. Alors la vallée peut retrouver son calme. Le calme symétrique et accéléré qui régit ses journées.
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Moi non plus. Je n’ai pas pu corriger. Jouer le jeu. Marcher. UN. PIED. DEVANT. L’AUTRE. Puis l’inverse. Éternellement. (Enfin éternellement… le temps de mon existence…) (après…)
J’aurais voulu. J’ai souhaité, j’ai essayé. Un pied devant l’autre. Je me suis répété. Entrainé. Des nuits durant. Des mois durant. Des saisons des années des cycles plein comme des œufs. J’ai essayé et n’y parviens. Pas de rondeur, pas de fioriture, ni accent tonique ni dégouliné. Rien. Simple et anonyme. Impersonnel. Faire un avec le tout. Ensemble. We. On. Nous. Les gens. Je n’y arrive pas. Trois pas à peine adroits et je skip et me mets à trottiner.
J’aurais préféré rire avec la cohorte et beugler avec le troupeau. Je me serais senti moins seul. Moins perdu. Je me serais posé moins de questions. Quand on est pas dedans, quand on est au-dehors, on est perdu. Dedans, tout est là. En ordre clair et ordonné. Dehors… C’est le chaos. L’incontrôlable. Le dangereux et le sauvage. Les ours et les loups, les tigres et les béhémots. Les éléphants sont cannibales et les vautours gros comme des maisons.
Je suis en dehors. Depuis longtemps. Toujours (peut-être). J’ai peur et je suis perdu. J’essaie de rentrer. De me conformer. De me conditionner. D’amadouer. D’attendrir. De me faire pardonner. Ces pieds qui se trémoussent. Ce poids qui se dérègle, du lourd au léger, du vaporeux à l’abyssal, mon corps est son étrange pesanteur. Je me faufile, aussi discret que je peux. Maintes et maintes fois je suis revenu me glissant sous les herses et les barbelés. Chaque fois j’ai dû fuir. Fuir et m’enfuir. Démasqué. Dénoncé. Tout abandonner. Retourner sur mes pentes —les pentes sont âpres. Stériles. La vie y est âpre. burinée. Alors je réessaie. Recommencer. Me faufiler être reconnu et détaler.
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Un jour, j’ai fini par admettre. Non, la vallée n’est pas pour moi; elle me rend malade et asthénique, rougeoyant et baveux. Je n’arrive pas je n’arrive plus à contenir mes grands écarts et mes demi-pointes. Je ne veux pas. Je ne veux plus. J’aime mes demi-pointes. Je suis content de danser. Cela me soulage. La danse m’aime. Me caresse. Je danse bien. Je danse mal. Peu importe. Je ne danse que pour moi. Et pour elle. Avec pour seul critique et spectateur le cosmos. Et je me prends à dialoguer avec les buissons les fleurs hirsutes (quand je me mets à danser). Avec les corbeaux, les noisettes, et les fraises indélicates. Je comprends leurs réponses et els gloussent de mes interrogations. J’ai appris des mouvements qui émeuvent les pierres et maîtrise l’entrechat qui fait rigoler le ruisseau. Je suis seul oui; mais seul à l’intérieur de tout.
Dans la vallée, on n’est pas friand du tout. C’est trop. C’est irrationnel. C’est informe. Alors on formalise. On organise. On coiffe et on aplanit. On bataille pour estomper pour effacer pour annihiler Le Tout.
Oui. Rien à faire. Mes pieds dansent. Mon souffle danse. Mes rires sont suspendus à des volutes et les larmes quand elles quittent mes yeux dessinent des vaguelettes. Mes cils font du trapèze et mon sexe bat la mesure. Mon sourire est une volée d’hirondelle et mon regard un diable à ressort. Quand j’écrivais mes mots hésitaient entre farandoles et danse-contact et quand je calculais, mes chiffres hispaniques se croyaient dans une milonga pendant que valsaient triangulairement mes équations.
Et pourtant. Pourtant.
Même si j’aime la danse. J’aurai voulu faire sans.
Même si elle m’est aussi nécessaire que le souffle aux narines, et que l’aiguille à mon réseaux carmin, j’aurais préféré faire sans. Désapprendre. Etre pareil. Plutôt que faire peur. Faire pitié. Dégouter. Oui je dégoûte. Ne plus dégoûter. Je préférerais ne pas dégouter. J’aurais largement préféré amputer ma différence pour appartenir à la vallée à devoir vivre sur les pentes. Les pentes instables. Instables et meubles livrées aux chutes de pierre et au coulée de boue. J’aurais préféré être confortable et conciliant. J’aurais oui versé de temps en temps quelques regrets aseptisés sur mes pieds appesantis. Aaah… faire partie. J’aime bien faire parti. J’aimerais faire partie. Ça n’est jamais arrivé. Je ne sais pas trop ce que c’est. Je crois que j’aimerais ça. Je l’envie aux gens de la vallée. Quand je les vois ensemble, ça a l’air bien. De faire partie. Ils n’ont pas l’air perdus.
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lesombresdeschoses · 1 year
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THE SLAVE
Malte n'est pas, à mon goût, une ville très jolie. Je la trouve grise et terne. Je la visitai cependant par curiosité, me prenant pour Humfrey Bogart dans le faucon maltais. C'était à l'époque où je pouvais encore m'accorder des vacances. Ce n’était pourtant pas Malte qui m'intéressait à ce moment, mais un petit ilot à quelques kilomètres. A son sommet, se dressait une forteresse moyenâgeuse. Chaque jour j'observais cette bâtisse en me promenant sur la plage. Les falaises semblaient naître des profondeurs de la mer. Elles s'élevaient au dessus des eaux comme des lames de couteaux aiguisées. Ce bout de terre paraissait aride, il avait la même couleur que les pierres du château. Il se dégageait une atmosphère sinistre de cette image d’aquarelle.
Je n'étais pas venue à Malte pour me reposer, mais pour y trouver des réponses à certaines questions. Un mystère planait autour de cette étrange château, plantée dans la Méditerranée, en face de L-Imgarr. Je me devais de l'éclaircir. Mon amie Lizbeth s'était rendue sur l'archipel un an auparavant et avait disparu depuis. Le seul indice, une carte postale, m'avait guidée jusqu'ici. Je devais maintenant me rendre sur ce morceau de terre désolé, mais un mauvais pressentiment réfrénait mon ardeur. J'allai pourtant louer un radeau motorisé. Au bout d'un quart d'heure, j'accostai les rivages déserts de la petite île de Lirh ou vivait, disait-on, le Comte Von Kriff. Personne, ne savait à quoi il ressemblait, il ne quittait jamais sa forteresse. Cet homme vivait en absolue autocratie, reclus entre ses murs de calcaire. Le sable de la plage de Lirh, aussi, était de la même couleur beige rosé, que les falaises et les pierres du château. Tel un tableau monochrome peint sur une toile bleue. Je tirai ma barque sur le rivage et jetai un coup d'œil à l'horizon. Au loin, j'apercevais « Malte la grise », comme je me plaisais à la surnommer. Puis en lui tournant le dos, je levai la tête vers la construction moyenâgeuse du Comte Von Kriff. Le monument me parut impressionnant. La façade était fort bien entretenue. Je me demandais comment pouvait-on arriver à un tel résultat en vivant seul et dans l'isolement le plus total ? Je supposai, alors, qu'il devait faire venir des ouvriers, une fois l'an, afin de rendre à cette pierre sa splendeur d'origine. Ou bien que l'orientation favorable de l'île permettait aux vents de se charger parfaitement de ce travail, sans nécessiter l'intervention d'un quelconque facteur humain. Mes théories archéologiques mises à part, je devais trouver le moyen de pénétrer dans le bâtiment en évitant de croiser le maître des lieux. J'entendis soudain une voix dans mon dos :
— Je ne vous attendais pas si tôt.
Je me retournai, désolée d'avoir été découverte si vite.
— Permettez-moi de me présentez. Edward Von Kriff.
Il me prit la main, puis se pencha au dessus, élégant, mystérieux. Il leva ses yeux couleur d'obsidienne, me pénétrant de son regard de braise. Un frisson glacial traversa mon échine. Je me sentis extrêmement mal à l'aise. C'était un homme splendide, de type italien, mince et d'une taille impressionnante. Ses mains étaient fines et osseuses, aux doigts longs comme les pattes d'une mygale. Je reconnais que cette comparaison semblait particulièrement étrange. Cependant j’ai toujours nourri une fascination relativement insolite pour ces bêtes, qui inspirent malgré elles une crainte viscérale aux gens. Je soutenais d'autant plus cette comparaison, que les gestes du Comte étaient lents et légèrement tendus. D'une précision chirurgicale. Il était vêtu d'une de ces longues vestes noires que l'on portait à la fin du XIX° siècle, une chemise blanche immaculée, un pantalon et des bottes cavalières assorties à sa tenue. À sa ceinture pendait un petit fouet de cuir brun. Je me demandai alors s'il était possible de détenir une écurie sur une si petite île ? Je ne me souvenais pas qu'un fouet eut été utile pour une monture. Hormis pour un attelage, qui dans ce cas, nécessiterait au moins une route. Ce personnage, d'une beauté exceptionnelle pourtant, ne m'inspirait absolument aucune confiance. Plutôt une profonde angoisse, proche de la panique. Malgré mon aversion, je dus accepter l'invitation du Comte à dîner au château, puisque j'étais venue percer le mystère de la disparition de Lisbeth.
— Faites-moi visiter votre domaine, lui demandai-je, persuadée d'essuyer un refus.
À mon grand étonnement, il fut ravi de ma requête.
— Savez-vous monter à cheval ? fit-t-il avec enthousiasme.
Il me transperçait de son regard noir et je ne savais que penser de ces superbes yeux brûlants, qui paradoxalement me glaçaient le sang. Bien sûr que je montais ! Adolescente, j'avais même remporté quelques médailles aux concours équestres amateurs. L'île n'était en réalité pas si petite qu'elle paraissait. Comme la Lune, ce monde avait sa face cachée. Nous y accédâmes à pied, par un escalier de pierres taillées longeant le flanc droit de la bâtisse. La pente était très forte, les marches hautes et étroites. Je ne voulus pas montrer à mon hôte que j'étais hors d'haleine. Nous arrivâme enfin au sommet de l’île. J'avais le souffle coupé par l'effort surhumain que je venais d'accomplir, mais récupérai vite mes esprits. La vue d'une éblouissante beauté s'offrant à moi eut raison de ma souffrance passagère. Derrière la forteresse se dessinaient des dunes jusqu'à l'horizon. Quelques herbes de savane y poussaient en touffes éparses, de différentes tailles, d'un vert léger et jauni. Ce paysage insolite, perdu en pleine Méditerranée, me semblait tout droit sorti des Chroniques martiennes de Bradbury. Le Sahel en pleine mer. Il émanait de ces landes mélancoliques une atmosphère sereine, envoûtante. La magie de cet endroit ne présageait en rien l'enfer que j'allais bientôt y vivre. Le soleil ne s'était pas encore couché sur Malte. La Lune dominait déjà les monts de sable de l'île de Lirh. J'entendais les vagues au loin, mais ne distinguais rien d'autre que cette étendue à perte de vue, couleur or rosé. Cette sensation de cerner les limites d'un lieu en usant d'un sens autre que la vision me donnait l'impression d'être sur une autre planète. Le comte me donna les rennes d’un splendide étalon bai. Cet animal racé était extrêmement bien entretenu. Von Kriff me guida dans ce paysage lunaire. Tout au long de la promenade, j’eus l’impression qu’une force mystique prenait peu à peu le contrôle de mon esprit, comme envoûté par le chant d’une sirène. Lorsque nous descendîmes de cheval, le comte me demanda :
— Que pensez-vous de mon île ?
Je ne sus que répondre. Je n’arrivais pas à me souvenir de ce que j’y avais vu. Je me retournai pour m’assurer de la réalité de cet endroit. Les dunes étaient à leur place, majestueuses, mystiques… Je me contentai de lui sourire et me tournai vers le château. De ce côté de l’îlot, sa façade était entièrement recouverte de lierre. Cette verdure me surprenait par son contraste avec l’aridité du paysage. Quelle étrange image, qu’un lierre sur des murs de forteresse moyenâgeuse. J’apercevais l’entrée de la bâtisse, à quelques mètres, mais nous dûmes refaire le tour et repasser par l’escalier de pierres de tailles. Il faillait laisser les chevaux à l'écurie. J’ai horreur de descendre les escaliers surtout quand les marches sont si abruptes. On peut à peine poser un talon ! Je me collai au mur, le nez dans la roche, pour ne pas voir le vide. Etant sujette au vertige, je ne puis malheureusement rien y faire. Je ne sus d’ailleurs pas cacher ce talon d’Achille à celui qui allait devenir l’un de mes adversaires les plus redoutables. Mon hôte descendait les marches avec une légèreté surnaturelle, il s’arrêta pour me tendre la main.
— Je vous remercie, je me débrouillerai sans votre aide, lui répondis-je, profondément concentrée sur ce mur que je frottais de tout mon corps comme si je voulais me fondre avec.
Je ne comprenais pas comment je pouvais autant perdre mes moyens, me sentant aussi ridicule qu’un enfant inexpérimenté qui aurait surestimé ses capacités. Quel bonheur ce fut de pouvoir enfin poser un pied sur le sable. À ce moment il me vint l’image d’un idiot de chat grimpant aux arbres avec une agilité sans égal, mais complètement incapable de redescendre, toutes griffes dehors, désespérément agrippé à sa branche, se demandant ce qui lui avait pris de faire cette chose stupide ! Sur le flan gauche de l’île, une grotte s’ouvrait sur un autre escalier, plus large et plus commode à pratiquer - heureusement, car je commençais vraiment à être lassée des petites surprises du genre ! - Cet escalier nous mena droit à l’entrée du fort. Le pont levis était baissé. Le comte me guida sous le porche. Je me figeai subitement devant la vision étrange qui s’offrait à mes yeux. Une végétation luxuriante, non, une jungle noyait la cour du château dans un kaléidoscope de fleurs immenses, toutes plus étranges et fantastiques les unes que les autres. Un pur fantasme de botaniste ! Sous d’énormes feuilles aux formes improbables j’aperçus un potager. Un drapé de velours d’émeraude dissimulait un parterre de fraisiers sauvages, surplombé d’arbre dont les fruits à la chair dense pesaient sur les branches, tels d’énormes pierres précieuses suspendues à la gorge d’une Nymphe. Fougères, bananiers, rosiers et autres plantes venant des quatre coins du globe terrestre, foisonnaient dans l’harmonie de cet écosystème incroyable. Dans ce sublime chaos végétal, d’imposants buissons, parés de baies multicolores, enveloppaient les autres plantes de leurs menus feuillages luisants, telle une rosée baignée par un soleil naissant. De chaque côté du porche, deux superbes oliviers m’ouvraient le chemin comme une invitation à un bal féerique. Une masse impressionnante de boutons d’or tapissaient le sol, cette marée de nacre jaune finissait sa course au pied des murs, passant le relais à une explosion d’immenses clématites pourpres et bleues grimpant le long des façades de la cour, enveloppant la forteresse jusqu’à sa dernière pierre. Deux petites chèvres se promenaient dans ce jardin fabuleux, entrant et sortant à leur guise. Heureuses princesses dont la seule préoccupation était d’apprécier pleinement la magie de ces lieux. Je crus comprendre pourquoi le comte ne quittait jamais son île, mais ce cadre idyllique n’était pas la raison de son isolement.
Nous entrâmes dans le château. Von Kieff me guida à travers un long couloir de dalles brutes jusqu’à une grande salle de réception. Un frisson me parcourut l'échine. Une atmosphère inquiétante émanait de cet endroit austère. Une grande détresse m’envahit soudain. Je me sentis observée. Une immense table de chêne noire, trônait au milieu de la pièce, entourée par de lourdes chaises en métal forgé. Le vernis du plateau reflétait le plafond, donnant l’impression d’une ouverture sur un autre monde. Le long de chaque mur, des statues de marbre espacées d’un mètre, me dévisageaient d’un air sinistre. Elles me semblaient vivantes, comme des âmes damnées emprisonnées dans une cage de pierre livide. Un fort courant d’air souffla dans la salle. Je protégeai mes yeux de mes mains, quand je les rouvris, un copieux festin ornait la lourde table. Comment a-t-il pu apparaître ? Personne, hormis le comte, n’était présent sur les lieux. Il m’invita à m’asseoir. Ce que je fis. Le repas fut silencieux, les mets étaient délectables, d’une finesse sans égale et le vin, semblable à un nectar de fleurs paradisiaques. Tout était absolument fabuleux, mais derrière cette splendeur se cachait de sinistres desseins, que je ne tarderais pas à découvrir à mes dépens.
Après le repas le comte me fit visiter sa forteresse et me montra la chambre réservée aux « invités d’honneur ». J’acceptai sans hésiter. L’occasion était parfaite. J’avais en tête de mener mes investigations cette nuit, une fois le comte endormi. Je feignis d’être épuisée. Aussitôt, mon hôte me laissa prendre possession de mes appartements. Je passai la chambre au crible, mais n'y trouvai rien de probant. Lorsque la lune fut bien haute dans le ciel, je sortis en espérant trouver des traces du passage de mon amie, dans le château. Les couloirs se ressemblaient tous, dans le noir. Cependant, je remarquai que l’architecture avait changé. Mon imagination devait me jouer des tours, la nuit modifiait sans doute ma perception des lieux. Pourtant cela faisait un moment que j’arpentais ce dédale lugubre de corridors interminables pour n’aboutir nulle part. Je décidai de rebrousser chemin afin de refaire le parcours et retrouver ma chambre. Impossible. Elle avait disparu. Je finis par me demander si je n’allais pas tomber nez à nez avec le Minotaure. Je m’assis contre le mur de ce sinistre labyrinthe pour réfléchir. La structure de l’endroit c’était effectivement transformée, faisant place à un enchevêtrement de galeries sans fin. Comment revenir à mon point de départ ? À moins de dormir ici même et laisser le jour résoudre cet énigme empreinte d’un mystère qui ne me plaisait guère ! Non, mon imagination ne jouait aucun rôle dans cette angoissante mise en scène. Le château était animé d’une magie que je ne pouvais m’expliquer. Je me sentis ridicule de raisonner ainsi, aussi je me mis à la recherche du hall aux statues de marbres. Cependant si je ne pouvais rejoindre mes appartements comment pouvais-je espérer tomber sur cette pièce ? Le plus étrange c’est qu’il n’y avait aucune porte. Soudain, j’aperçus une lueur dans le fond. Je la suivis, persuadée de ne rien découvrir de plus. Après une longue marche dans ce tuyau infini de pierres glaciales, je me cognai contre quelque chose. Je ne voyais plus, les ténèbres m’avaient subitement enveloppée tel un brouillard de goudron. Je touchai une surface froide et lisse, puis poussai ce qui me sembla être un portail métallique. Il finit par céder sous mes efforts pour s’ouvrit sur la salle de réception. Je fus momentanément aveuglée par l’éclat de la Lune.
Tout était à sa place. La table au centre, vide. Les statues de marbre le long des murs. Une étrange phosphorescence verdâtre enveloppait la pièce. Je fis quelques pas. La porte se referma brusquement derrière moi. Je me retournai pour constater qu’un mur avait remplacé ce qui, il n'y a encore qu'un instant, était une entrée. Je posai mes mains sur ces pavés de roche calcaire. Je n’arrivais pas à croire ce qu’il c’était passé. Je fis le tour de la salle. Il n’y avait aucun moyen de sortir. Et ces mannequins qui me dévisageaient ! Je m’approchai de l’un d’eux, intriguée. De son visage, en apparence austère, émanait une profonde détresse, si humaine. Cette pierre renfermait quelque chose. Je vis soudain une larme couler le long de sa joue. Je tendis la main pour la toucher, lorsqu’un vacarme monstrueux m’arrêta net. Les portes étaient réapparues, toutes ouvertes. Je courus vers la sortie la plus proche, mais ma course fut vite stoppée par le comte, qui se dressait devant moi, menaçant. Sourire en coin, il me dit :
— Je manque de personnel.
Sans que j’eus le temps de réagir il m’asséna un coup de poing qui me fit perdre connaissance. Je repris conscience dans une des geôles du château. Mais quelle idée j’ai eue de me mettre dans une telle situation ? Je tentai de me lever mais mon corps ne répondait pas. M’avait-il droguée ou étais-je en train de rêver ? Les questions se bousculaient dans ma tête, je commençais à comprendre ce qu'il se tramait dans cette forteresse maudite. Von Krieff enlevait les gens pour les enfermer comme il venait de le faire avec moi. Mais dans quel but ? Les statues étaient le fil conducteur de cette macabre mise en scène. J’ai bien vu l’une d’elle pleurer ! Serait-ce possible d’emprisonner une âme dans un bloc de pierre ? Cette idée me glaça le sang. Je sentis soudain mon petit doigt tressaillir, mon corps commençait à se réveiller, j’essayai alors de bouger ma main. Rien. Il était hors de question d’abandonner, tout comte qu’il était, je ne serais jamais son esclave ! Je refusais de finir ma vie dans un caillou ! L’absurdité de la situation me mit dans une rage folle. Comment pouvait-on déloger une âme de son corps et l’asservir pour l’éternité ? Je devais savoir ! Cependant, tout le mécanisme me paraissait assez logique. Si on tue la personne, son âme s’évapore, il n’y a plus rien pour la retenir sur terre, le corps doit donc rester en vie comme dans un coma artificiel. Bon sang, mais quelles idioties étais-je en train de penser ?! Je ne crois ni en Dieu, ni en toutes ces fadaises qu’on nous raconte sur l’au-delà ! Je sentis brusquement mon torse brûler, quelque chose était posé dessus. La douleur fut si intense que mon bras la saisit d’un coup et la jeta violemment contre le mur. Je me relevai, puis regardai ma main . J’avais une brûlure au troisième degré sur toute la paume et, sur ma chemise, se dessinait un petit cercle d’étoffe calcinée. Je recherchai l’objet responsable de tout ce cirque. C’était un talisman sur lequel était gravé un sigle étrange. Une sorte de S traversant un cercle, de chaque côté duquel deux pointes ressortaient légèrement. En observant l’objet je me rendais compte que je n’étais plus paralysée. C’était donc ce truc qui m’avait clouée au pavé. Je fourrai l'objet dans ma poche. En me relevant je remarquai un tracé sur le sol à l’endroit même où j’étais allongée. Ce scénario ne présageait rien de bon. Tout ce que j’avais pu imaginer sur les âmes et les statues ne me paraissait plus si absurde, finalement. De la sorcellerie, il ne manquait plus que ça pour corser l’enquête ! Comme si les tueurs en série et les criminels en tous genres ne suffisaient pas, il fallait en plus que je me farcisse un marabout ! Cette réflexion sonnait bizarrement dans ma tête.
— Si on t’entendait penser, ma pauvre fille, on te mettrait la camisole sans te laisser le temps de t’expliquer ! me dis-je dit à voix haute, tant la situation me paraissait invraisemblable.
Je devais me ressaisir, il fallait trouver les autres otages de ce comte diabolique. Pour cela je devais sortir de cette cage. On se serait cru dans l’antre de Norman Bates à quelques nuances près. Un psychopathe magicien qui, au lieu de zigouiller ses victimes, emprisonnait leur âme dans des rondes-bosses ! Je me demandais s’il avait fait la même chose à sa mère ? Je commençais à comprendre comment tout ceci fonctionnait, l’amulette posée sur le torse des victimes devait séparer leur âme du corps au moment où elle devenait incandescente. J’y avais échappé de peu ! Par chance, le cachot n’était pas verrouillé. En sortant, je tombai sur une galerie serti d’une multitude de portes en bois massif. Mais bien sûr, il ne manquait plus qu’une fiole avec l’inscription « buvez-moi » étiquetée dessus ! Je commençais sérieusement à en avoir assez de ce manège infernal ! Des couloirs, encore des couloirs sans fin ! Je regardai par un trou de serrure et y découvris sans trop de surprise, une personne allongée comme je l’étais quelques instants plus tôt. Un talisman posée sur son torse rayonnait de cette même lueur verdâtre dont était enveloppée la salle principale. Tout était clair, le pouvoir de cette breloque était liée aux statues. Dans chacune des cellules gisait un otage et parmi eux, mon amie Lizbeth. Je devais agir. J’essayai d’ouvrir l’une des portes mais elle ne cédait pas. Je réitérai l’opération sur toutes les autres. Rien. Je donnai des coups de pieds et hurlai à pleine gorge afin de réveiller les détenus, mais nul ne semblait réagir. Ce satané talisman contrôlait leur « coma artificiel ». J’étais là, témoin impuissant de cette comédie maccabre ! J’entendis soudain des pas résonner au loin. Dans le fond du corridor se dressait un escalier en colimaçon. C’était le comte, assurément. Je ne différenciais plus les battements de mon cœur du bruit de semelle dure des bottes, qui se faisait plus net, au fur et à mesure qu’il descendait. Il apparu enfin. Sa sombre silhouette avançait vers moi, menaçante. Il mit sa main sur sa ceinture, puis détacha son fouet. Je restai figée, incapable de réfléchir et encore moins d’agir. Il s’approcha me me fixant de ses prunelles abyssal. Brusquement, il enroula son fouet autour de ma gorge et serra, comme un Boa étouffant lentement sa proie. Le sang me montait au crâne, il me regardait m’éteindre, un air de satisfaction extrême brûlait dans ses yeux d’obsidienne. D’un geste de désespoir je saisis l’amulette dans ma poche, puis l’écrasai contre sa poitrine. Von Krief lâcha son fouet, reculant horrifié. Une forte quinte de toux m’assaillit, je n’arrivais pas à reprendre mon souffle, mais je continuai de brandir le talisman sous ses yeux en dégageant le fouet d'un coup de pied. Aussi, je criai, si on peut appeler ça crier :
— Ne comptez pas sur moi pour devenir une de vos poupées de marbre !
Il tenait devait moi, immobile, fixant l’objet infernal. S’il tentait quoi que ce soit, je la lui faisais avaler !
— Vous allez libérer ces gens, immédiatement ! ajoutai-je, la rage au ventre.
— Impossible, le jour s’est levé. Je ne peux plus rien pour eux.
— Parce que vous vous inquiétez de leur sort maintenant ?!
Le comte resta silencieux. Il ne voulait pas me dire davantage.
— Ça les tuerait ?
Il continuait de fixer l’amulette sans desserrer sa mâchoire.
— Répondez ! Ça les tuerait ?
Je me ruai sur lui, il recula et trébucha sur une dalle démise. Je profitai de mon avantage pour lui écraser l’objet sur le torse. Le comte poussa un hurlement déchirant. Cette chose me brûlait les mains, qu’importe, je continuai de le presser contre sa poitrine. Soudain, toutes les portes s’ouvrirent violemment, le sol se mit à trembler, les murs se fissurèrent comme des coquilles d’œufs. Je me redressai précipitamment et commençai à comprendre mon erreur. Le sorcier se releva avec peine. Les dalles s’effondrèrent, juste derrière moi. Von Krief me saisit par le bras pour m’entraîner vers l’escalier. Nous remontâmes et aboutîmes la salle de réception. Toute la forteresse s’écroulait comme un château de cartes. L’îlot était en train de sombrer. Bon sang, tous ces gens ! Le bâtiment n’était plus qu’une ruine branlante, tandis que les abords de l’ile, ainsi que le désert de dunes avaient déjà disparu sous les flots. Un pan de mur s’affaissa sous nos yeux emportant le sol dans l’abîme. Un trou béant, baigné d’une eau noire, s’ouvrait sous nos pieds. Nous étions pris au piège, voués à une funeste fin, orchestrée par le sinistre dessein d’un homme qui voulait être l’égal des dieux ! Une violente secousse fit glisser le comte. J’eus le temps de le saisir par le poignet et tentai de le tirer vers moi, mais la violence du séisme m’empêchait de le remonter.
— Laissez-moi ! me cria-t-il.
Il était hors de question que je le laisse s’en tirer à si bon compte ! La ruine s’enfonçait progressivement, l’eau bouillonnait autour des roches qui disparaissaient une à une sous les flots. Tenant fermement le bras de Von Krief, je remarquai que son visage avait vieilli, que ses cheveux avaient blanchi. Brusquement, le rocher auquel je m’agrippais désespérément céda et nous emporta dans le remous des eaux déchaînées par l’agonie de l’île maudite. C’était la fin de cette macabre épopée.
Je me réveillai sur le pont d’un bateau de pêche. Le corps du comte gisait à côté de moi. Les habitants de Malte avaient vu le cataclysme. En bons marins, ils avaient décidé de porter secours aux éventuels survivants de l’îlot, et ce, malgré la superstition de ces derniers le concernant. Je tentai de retrouver le pouls du sorcier, son cœur battait faiblement. Je restai agenouillée devant ce visage de vieillard. Posant ma main sur sa joue, j’espérai un quelconque signe de vie. Il ouvrit les yeux, puis me fixa. Son regard n’avait pas changé. L’homme avait vieilli de près de cinquante ans. Je relevai doucement sa tête, me penchai sur lui.
— J’avais besoin de ces âmes pour faire vivre mon île.
Ce furent ses dernières paroles. Il rendit son dernier souffle sur un bateau de pêche maltais, dans mes bras. Depuis ce jour, à l’endroit où se dressait la forteresse, flotte un halo de brouillard verdâtre : ce sont les âmes perdues qui errent autour de ce que fut autrefois l’île de Lyrh. Aujourd’hui encore je regrette de n’avoir pu les libérer de l’envoûtement. J’enterrai le comte sur Malte et fit inscrire sur sa tombe :
« ci-gît le comte Edward Von Kriff, maître des âmes damnées ».
J’étais sans aucun doute la seule à comprendre ce que signifiaient ces quelques mots. Le talisman qui m’était destinée fut perdue à jamais dans la mer. Je gardai, cependant en mémoire le symbole gravé dessus. Je devais découvrir tout ce que ceci pouvait signifier. Cet épisode de ma vie allait marquer le début d’une longue carrière dans le « bizarre ».
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tinynemodekaren · 1 year
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Ces derniers jours – un beau bardage bleu, de l’étanchéité et des renforcements d’ossature
Je n'étais pas seule ces derniers jours. Sarah est venue m’aider deux jours et demi bénévolement et est repartie hier.
Dans un premier temps, nous avons dû remettre du scotch étanche sur les trous laissés par les agrafes qu’il a fallu ôter pour faire passer les liteaux et la moustiquaire métallique. Cela avait été du travail au début du chantier, mais des fois, il faut refaire.
J’ai aussi préféré rajouter une bande de frein vapeur à un endroit que j’avais mal recouvert dans ma tiny – je n’avais pas correctement chevauché deux lais de frein-vapeur, et j’ai préféré assurer.
Mais surtout, surtout, surtout :
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à nous deux, nous avons posé les bases de ce bardage d’un beau bleu océan (ce n’est pas le terme académique, seulement ce qu’il m’évoque)
Nous avons commencé à retailler le bas des lames de bardage de la première ligne en bas – pour que l’eau de pluie puisse goutter sans s’attarder dans la ligne d’emboitement de la lame de bardage.
Un coup de scie sur table sur chaque lame pour commencer et cela a déjà pris un certain temps d’adapter l’outil, de tester le profilage. Merci à Maxime avec lequel j’ai fait ces coupes.
Puis nous avons dû trouver la solution pour que la moustiquaire inox qui fait office d’antirongeur et anti-insecte sous le bardage puis s’accrocher au bardage sans revenir en arrière et traverser le pare-pluie par points. La solution qu’avait déjà trouvé Maxime : agrafer la moustiquaire sur la lame de bardage à champ, puis mettre du joint sur les agrafes pour éviter l’electrolyse (elles ne sont pas en inox)
Petite cerise sur le gâteau, je souhaite que mon bardage soit biseauté aux angles. Autant vous dire que la chose n’est pas simple pour que tout se joigne joliment. Alors, pourquoi pas de cornière d’angle de la même couleur que le bac acier par exemple, me direz-vous ?
Tout simplement parce que je crains que cela enferme la maison d’une certaine manière.
En tout cas, quand j’ai fait les tests visuels, cela ne me plaisait pas. Se pose la question avec une cornière d’angle plus douce, en bois, bleue comme le bardage, mais je n’ai pas été convaincue. En revanche, mettre une cornière d’angle temporaire pendant un transport de la tiny, sans aucun doute – et cela aura servi à y réfléchir.
Nous avons dû recalculer plusieurs fois les lames, avec ces biseaux qui complexifient les choses
Mais quand nous avons réussi, quelle satisfaction !
Nous avons placé la première lame sur deux côtés pour mettre le geste en place.
Je vais vérifier ma mise à niveau à mon retour avant de continuer, car j’ai un doute sur le plus grand mur.
Hier, au départ de Sarah, j’en ai profité pour mettre aussi des cales manquantes pour le contre-plaqué du parement intérieur. J’ai mis aussi une accroche dans le pignon principal pour le hamac. J
Deux sections de 45x95 vissées ensemble, dont une avec un angle différent qui s’accroche sur une écharpe en plus du montant principal – et l’autre qui passe derrière l’écharpe. C’est gros, mais c’est solide, et je pourrai alors visser directement dedans sans avoir besoin de mettre un boulon derrière !
La prochaine fois, j'espère vous envoyer une photo avec le hamac !
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