#la vertu du mensonge
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ekman · 5 months ago
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Le mensonge a cessĂ© d’ĂȘtre un vice moral et intellectuel pour devenir un systĂšme de gouvernement. C’est un progrĂšs considĂ©rable pour les mondialistes, car il a pour premiĂšre vertu de faire disparaĂźtre toute notion d’éthique dans les sociĂ©tĂ©s dites “avancĂ©es”. Comment le mensonge gĂ©nĂ©ralisĂ© – statistique, mĂ©diatique, Ă©tatique – est-il parvenu Ă  effacer non une quelconque vĂ©ritĂ©, notion fumeuse et trĂšs discutable, mais plus radicalement, Ă  escamoter la rĂ©alitĂ© toute entiĂšre ?
PremiĂšre mise au point, indispensable : qu’est-ce que la rĂ©alitĂ© aujourd’hui ? Est-elle seulement dĂ©finissable ? Fait vĂ©rifiĂ© : la rĂ©alitĂ© n’est plus le produit de l’observation individuelle, mais celui du discours collectif. D’oĂč l’importance du contrĂŽle permanent et mĂ©ticuleux des mĂ©dias classiques, Ă  l’exclusion (trĂšs provisoire) des canaux prĂ©sents sur Internet. Le discours collectif donc, est souvent rĂ©sumĂ© par l’appellation anglicisante de “narratif”. Les narratifs qui se succĂšdent, s’enchainent et parfois se chevauchent, ont pour fonction d’installer un climat dans l’opinion publique – euphorisant, anxyogĂšne, consensuel, solidaire, etc. Les problĂšmes sont crĂ©Ă©s, les rĂ©actions contrĂŽlĂ©es, les rĂ©flexions orientĂ©es, les solutions suggĂ©rĂ©es. Cela fait partie de l’ingĂ©nierie du “soft power”, concept  directement sorti de l’esprit des publicitaires amĂ©ricains... et c’est ainsi que la rĂ©alitĂ© devient une vĂ©ritĂ©, celle de “On” qui prospĂšre ainsi sous mille visages. C’est le consensus majoritaire : Monsieur Moyen et Madame Tout-le-Monde, qui ont du bon sens, adorent tout ce qui est trĂšs Ă©quilibrĂ©, donc central, et ne supportent pas les Ă -coups suggĂ©rĂ©s par les opinions radicales, trop rĂ©actives. L’affect collectif balance du paradis sucrĂ© des bons sentiments Ă  l’entĂȘtant pizzicato des situations stressantes. Des Jeux Olympiques Ă  la variole du singe, si vous me suivez.
La force du discours collectif ne tient pas au fait qu’il soit collectif, c’est Ă  dire reçu et relayĂ© par la masse, mais plus par sa capacitĂ© de diffusion et de rĂ©pĂ©tition. Ici aussi, on est dans la pure technique publicitaire. On comprend mieux la prise en charge, par l’État, de la santĂ© financiĂšre des organes de Presse qui, dĂšs lors, lui sont durablement redevables. Je dis bien “l’État” et non le “gouvernement”, ce qui souligne que le premier est l’expression directe du systĂšme qui dĂ©sormais le contrĂŽle, alors que le second n’a qu’un rĂŽle illustratif, cosmĂ©tique.
Que reste-t-il alors de l’observation individuelle ? Eh bien elle ne puise sa valeur que dans celle des individus eux-mĂȘmes. Celui qui ne veut pas voir ne verra pas, ni n’entendra, ni ne rĂ©flĂ©chira. Celui qui constate que ce qu’il voit n’est pas ce qu’on lui raconte – pour peu qu’il ait un peu d’instruction et de courage – se sentira tenu de dire et de contredire, surtout. TrĂšs vite il deviendra l’emmerdeur, le facho, le complotiste, le parano... autant d’insultes qui deviendront des mĂ©dailles. Celui qui s’isole dans sa bulle afin d’échapper au bruit ambiant, celui qui a renoncĂ© au succĂšs d’apparence, Ă  l’audience, aux soutiens et aux relais, celui-lĂ  souffrira de la solitude et de l’incomprĂ©hension. Mais si un seul concitoyen peut, au final, ĂȘtre convaincu d’ouvrir les yeux, alors la journĂ©e se soldera par une victoire de plus puisque le discours collectif comptera une paire d’oreilles en moins.
J.-M. M.
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christian-dubuis-santini · 6 months ago
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TirĂ©s des Écrits, ces morceaux choisis de "La science et la vĂ©ritĂ©" permettent de saisir les fondements de l’éthique de la psychanalyse, la vraie (qui ne se confond pas avec les prises de position de ceux qui instrumentalisent le nom de Lacan, s’en faisant les reprĂ©sentants de commerce et les employĂ©s de bureau auprĂšs d’autres lieutenants du discours dominant)...
‱L'inconscient
L’inconscient est un concept forgĂ© sur la trace de ce qui opĂšre pour constituer le sujet.
L’inconscient n’est pas une espĂšce dĂ©finissant dans la rĂ©alitĂ© psychique le cercle de ce qui n’a pas l’attribut (ou la vertu) de la conscience. 830
Pour la science, le cogito marque au contraire la rupture avec toute assurance conditionnĂ©e dans l’intuition. 831
Si j’ai dit que l’inconscient est le discours de l’Autre avec un grand A, c’est pour indiquer l’au-delĂ  oĂč se noue la reconnaissance du dĂ©sir au dĂ©sir de reconnaissance.
Autrement dit cet autre est l’Autre qu’invoque mĂȘme mon mensonge pour garant de la vĂ©ritĂ© dans laquelle il subsiste.
À quoi s’observe que c’est avec l’apparition du langage qu’émerge la dimension de la vĂ©ritĂ©. 524
Le sujet, le sujet cartĂ©sien, est le prĂ©supposĂ© de l’inconscient, nous l’avons dĂ©montrĂ© en son lieu.
L’Autre est la dimension exigĂ©e de ce que la parole s’affirme en vĂ©ritĂ©.
L’inconscient est entre eux leur coupure en acte. (La rĂ©troaction du signifiant en son efficace.) 839
‱La VĂ©ritĂ©
Quoi qu’il en soit, notre double rĂ©fĂ©rence au sujet absolu de Hegel et au sujet aboli de la science donne l’éclairage nĂ©cessaire Ă  formuler Ă  sa vraie mesure le dramatisme de Freud : rentrĂ©e de la vĂ©ritĂ© dans le champ de la science, du mĂȘme pas oĂč elle s’impose dans le champ de sa praxis : refoulĂ©e, elle y fait retour. p799
Dire que le sujet sur quoi nous opĂ©rons en psychanalyse ne peut ĂȘtre que le sujet de la science peut passer pour paradoxe [..] De notre position de sujet, nous sommes toujours responsables [..] L’erreur de bonne foi est de toute la plus impardonnable.
La position du psychanalyste ne laisse pas d’échappatoire puisqu’elle exclut la tendresse de la belle Ăąme. 858-859
Oui ou non, ce que vous faites, a-t-il le sens d’affirmer que la vĂ©ritĂ© de la souffrance nĂ©vrotique, c’est d’avoir la vĂ©ritĂ© comme cause? 870
Seule la psychanalyse est en mesure d’imposer Ă  la pensĂ©e cette primautĂ© en dĂ©montrant que le signifiant se passe de toute cogitation, fĂ»t-ce des moins rĂ©flexives, pour effectuer des regroupements non douteux dans les significations qui asservissent le sujet, bien plus : pour se manifester en lui par cette intrusion aliĂ©nante dont la notion de symptĂŽme en analyse prend un sens Ă©mergent : le sens du signifiant qui connote la relation du sujet au signifiant.
Aussi bien dirions-nous que la découverte de Freud est cette vérité que la vérité ne perd jamais ses droits. 467
‱Le refoulement originaire
Le sujet donc, on ne lui parle pas. Ça parle de lui, et c’est lĂ  qu’il s’apprĂ©hende, et ce d’autant plus forcĂ©ment qu’avant que du seul fait que ça s’adresse Ă  lui, il disparaisse comme sujet sous le signifiant qu’il devient [identification], il n’était absolument rien. 835
On comprendra dĂšs lors que notre usage de la phĂ©nomĂ©nologie de Hegel ne comportait aucune allĂ©geance au systĂšme, mais prĂȘchait d’exemple Ă  contrer les Ă©vidences de l’identification. 837
PrĂȘter ma voix Ă  supporter ces mots intolĂ©rables "Moi, la vĂ©ritĂ©, je parle..." passe l’allĂ©gorie. Cela veut dire tout simplement tout ce qu’il y a Ă  dire de la vĂ©ritĂ©, de la seule, Ă  savoir qu’il n’y a pas de mĂ©talangage (affirmation faite pour situer tout le logico-positivisme), que nul langage ne saurait dire le vrai sur le vrai, puisque la vĂ©ritĂ© se fonde de ce qu’elle parle, et qu’elle n’a pas d’autre moyen pour ce faire.
C’est mĂȘme pourquoi l’inconscient qui le dit, le vrai sur le vrai, est structurĂ© comme un langage, et pourquoi, moi, quand j’enseigne cela, je dis le vrai sur Freud qui a su laisser, sous le nom d’inconscient, la vĂ©ritĂ© parler.
Ce manque du vrai sur le vrai, qui nĂ©cessite toutes les chutes que constitue le mĂ©talangage en ce qu’il a de faux-semblant, et de logique, c’est lĂ  proprement la place de l’UverdrĂ€ngung, du refoulement originaire attirant Ă  lui tous les autres. 867-868
Le manque dont il s’agit est bien ce que nous avons dĂ©jĂ  formulĂ© : qu’il n’y ait pas d’Autre de l’Autre. 818
Ce signifiant sera donc le signifiant pour quoi tous les autres signifiants représentent le sujet. 819
Le dĂ©sir est ce qui se manifeste dans l’intervalle que creuse la demande en deçà d’elle-mĂȘme, pour autant que le sujet en articulant la chaĂźne signifiante, amĂšne au jour le manque Ă  ĂȘtre avec l’appel d’en recevoir le complĂ©ment de l’Autre, si l’Autre, lieu de la parole, est aussi le lieu de ce manque.
Ce qui est ainsi donnĂ© Ă  l’Autre de combler et qui est proprement ce qu’il n’a pas, puisque Ă  lui aussi l’ĂȘtre manque, est ce qui s’appelle l’amour, mais c’est aussi la haine et l’ignorance. 627
Si le dĂ©sir est la mĂ©tonymie du manque Ă  ĂȘtre, le Moi est la mĂ©tonymie du dĂ©sir. 640
C’est cette image qui se fixe, moi idĂ©al, du point oĂč le sujet s’arrĂȘte comme idĂ©al du moi. Le moi est dĂšs lors fonction de maĂźtrise, jeu de prestance, rivalitĂ© constituĂ©e. 809
Dans la folie, quelle qu’en soit la nature, il nous faut reconnaĂźtre, d’une part, la libertĂ© nĂ©gative d’une parole qui a renoncĂ© Ă  se faire reconnaĂźtre, soit ce que nous appelons obstacle au transfert, et, d’autre part, la formation singuliĂšre d’un dĂ©lire qui, - fabulatoire, fantastique ou cosmologique -, interprĂ©tatif, revendicateur ou idĂ©aliste -, objective le sujet dans un discours sans dialectique. 280
‱La religion
Dans la religion, la mise en jeu prĂ©cĂ©dente, celle de la vĂ©ritĂ© comme cause, par le sujet, le sujet religieux s’entend, est prise dans une opĂ©ration complĂštement diffĂ©rente.
L’analyse Ă  partir du sujet de la science conduit nĂ©cessairement Ă  y faire apparaĂźtre les mĂ©canismes que nous connaissons de la nĂ©vrose obsessionnelle. Freud les a aperçus dans une fulgurance qui leur donne une portĂ©e dĂ©passant toute critique traditionnelle. PrĂ©tendre y calibrer la religion, ne saurait ĂȘtre inadĂ©quat.
Si l’on peut partir de remarques comme celle-ci : que la fonction qu’y joue la rĂ©vĂ©lation se traduit comme une dĂ©nĂ©gation de la vĂ©ritĂ© comme cause, Ă  savoir qu’elle dĂ©nie ce qui fonde le sujet Ă  s’y tenir pour partie prenante, - alors il y a peu de chance de donner Ă  ce qu’on appelle l’histoire des religions des limites quelconques, c’est-Ă -dire quelque rigueur.
Disons que le religieux laisse Ă  Dieu la charge de la cause, mais qu’il coupe lĂ  son propre accĂšs Ă  la vĂ©ritĂ©. Aussi est-il amenĂ© Ă  remettre Ă  Dieu la cause de son dĂ©sir, ce qui est proprement l’objet du sacrifice. Sa demande est soumise au dĂ©sir supposĂ© d’un Dieu qu’il faut dĂšs lors sĂ©duire. Le jeu de l’amour entre par lĂ .
Le religieux installe ainsi la vĂ©ritĂ© en un statut de culpabilitĂ©. Il en rĂ©sulte une mĂ©fiance Ă  l’endroit du savoir, d’autant plus sensible dans les PĂšres de l’Eglise, qu’ils se dĂ©montrent plus dominants en matiĂšre de raison.
La vĂ©ritĂ© y est renvoyĂ©e Ă  des fins qu’on appelle eschatologiques, c’est-Ă -dire qu’elle n’apparaĂźt que comme cause finale, au sens oĂč elle est reportĂ©e Ă  un jugement de fin du monde.
D’oĂč le relent d’obscurantisme qui s’en reporte sur tout usage scientifique de la finalitĂ©.
J’ai marquĂ© au passage combien nous avons Ă  apprendre sur la structure de la relation du sujet Ă  la vĂ©ritĂ© comme cause dans la littĂ©rature des PĂšres, voire dans les premiĂšres dĂ©cisions conciliaires. Le rationalisme qui organise la pensĂ©e thĂ©ologique n’est nullement, comme la platitude se l’imagine, affaire de fantaisie.
S’il y a fantasme, c’est au sens le plus rigoureux d’institution d’un rĂ©el qui couvre la vĂ©ritĂ©. 872-873
‱La science
Pour ce qui est de la science [..] je l’aborderai par la remarque Ă©trange que la fĂ©conditĂ© prodigieuse de notre science est Ă  interroger dans sa relation Ă  cet aspect dont la science se soutiendrait : que la vĂ©ritĂ© comme cause, elle n’en voudrait-rien-savoir.
On reconnaĂźt lĂ  la formule que je donne de la Verwerfung ou forclusion, - laquelle viendrait ici s’adjoindre en une sĂ©rie fermĂ©e Ă  la VerdrĂ€ngung, refoulement, Ă  la Verneinung, dĂ©nĂ©gation, dont vous avez reconnu au passage la fonction dans la magie et la religion. 874
Certes me faudra-t-il indiquer que l’incidence de la vĂ©ritĂ© comme cause dans la science est Ă  reconnaĂźtre sous l’aspect de la cause formelle. 875
Ai-je besoin de dire que dans la science, Ă  l’opposĂ© de la magie et de la religion, le savoir se communique?
Mais il faut insister que ce n’est pas seulement parce que c’est l’usage, mais que la forme logique donnĂ©e Ă  ce savoir inclut le mode de communication comme suturant le sujet qu’il implique. 876
‱Les sciences de l'homme
Une physique est concevable qui rende compte de tout au monde, y compris de sa part animĂ©e. Un sujet ne s’y impose que de ce qu’il y ait dans ce monde des signifiants qui ne veulent rien dire et qui sont ïżœïżœ dĂ©chiffrer. 840
Il n’y a pas de science de l’homme, ce qu’il nous faut entendre au mĂȘme ton qu’il n’y a pas de petites Ă©conomies. Il n’y a pas de science de l’homme, parce que l’homme de la science n’existe pas, mais seulement son sujet.
On sait ma rĂ©pugnance de toujours pour l’appellation de sciences humaines, qui me semble ĂȘtre l’appel mĂȘme de la servitude. 859
La dénégation inhérente à la psychologie en cet endroit serait, à suivre Hegel, plutÎt à porter au compte de la Loi du coeur et du délire de présomption [..]
La psychologie est vĂ©hicule d’idĂ©aux : la psychĂ© n’y reprĂ©sente plus que le parrainage qui la fait qualifier d’acadĂ©mique. L’idĂ©al est serf de la sociĂ©tĂ©.
Un certain progrĂšs de la nĂŽtre illustre la chose, quand la psychologie ne fournit pas seulement aux voies, mais dĂ©fĂšre aux voeux de l’étude de marchĂ©. 832
La psychanalyse alors y subvient à fournir une astrologie plus décente que celle à quoi notre société continue de sacrifier en sourdine. 833
‱La pulsion
La pulsion, telle qu’elle est construite par Freud, Ă  partir de l’expĂ©rience de l’inconscient, interdit Ă  la pensĂ©e psychologisante ce recours Ă  l’instinct oĂč elle masque son ignorance par la supposition d’une morale dans la nature.
La pulsion, on ne le rappellera jamais assez à l’obstination du psychologue qui, dans son ensemble et per se, est au service de l’exploitation technocratique, la pulsion freudienne n’a rien à faire avec l’instinct (aucune des expressions de Freud ne permet la confusion).
La Libido n’est pas l’instinct sexuel. Sa rĂ©duction, Ă  la limite, au dĂ©sir mĂąle, indiquĂ©e par Freud, suffirait Ă  nous en avertir. 851
Qu’on nous laisse rire si l’on impute Ă  ces propos de dĂ©tourner le sens de l’oeuvre de Freud des assises biologiques qu’il lui eĂ»t souhaitĂ©es vers les rĂ©fĂ©rences culturelles dont elle est parcourue. 321
Mais Freud nous rĂ©vĂšle que c’est grĂące au Nom-du-PĂšre que l’homme ne reste pas attachĂ© au service sexuel de la mĂšre, que l’agression contre le PĂšre est au principe de la Loi et que la Loi est au service du dĂ©sir qu’elle institue par l’interdiction de l’inceste.
Car l’inconscient montre que le dĂ©sir est accrochĂ© Ă  l’interdit, que la crise de l’Oedipe est dĂ©terminante pour la maturation sexuelle elle-mĂȘme.
Le psychologue a aussitĂŽt dĂ©tournĂ© cette dĂ©couverte Ă  contre-sens pour en tirer une morale de la gratification maternelle, une psychothĂ©rapie qui infantilise l’adulte, sans que l’enfant en soit mieux reconnu. 852
‱L'analyste
On ne saurait ici que remarquer qu’à ce libertin prĂšs qu’était le grand comique du siĂšcle du gĂ©nie, on n’y a pas, non plus qu’au siĂšcle des lumiĂšres, attentĂ© au privilĂšge du mĂ©decin, non moins religieux pourtant que d’autres.
L’analyste peut-il s’abriter de cette antique investiture, quand laĂŻcisĂ©e, elle va Ă  la socialisation qui ne pourra Ă©viter ni l’eugĂ©nisme, ni la sĂ©grĂ©gation politique de l’anomalie? 854
Car, nous l’avons dit sans entrer dans le ressort du transfert, c’est le dĂ©sir de l’analyste qui au dernier terme opĂšre dans la psychanalyse. 854
Les psychanalystes font partie du concept de l’inconscient, puisqu’ils en constituent l’adresse. 834
Qu’y renonce donc plutĂŽt celui qui ne peut rejoindre Ă  son horizon la subjectivitĂ© de son Ă©poque. Car comment pourrait-il faire de son ĂȘtre l’axe de tant de vies, celui qui ne saurait rien de la dialectique qui l’engage avec ces vies dans un mouvement symbolique.321
Méthode de vérité et de démystification des camouflages subjectifs, la psychanalyse manifesterait-elle une ambition démesurée à appliquer ses principes à sa propre corporation. 241
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claudehenrion · 7 months ago
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L'Histoire telle qu'en elle-mĂȘme
S'il existe un mot qui a été maltraité, ''baladé'', insulté et dénaturé à travers les ùges, c'est bien celui de ''Histoire'', et ce n'est pas un citoyen français vivant sous Macron qui va vous dire le contraire. Dans les ''éditoriaux'' que je prépare à votre intention avant de vous en infliger un jour ou l'autre la lecture, le thÚme revient souvent, dans toute sa dramatique aridité : l'Histoire est devenue ''un grand n'importe quoi'' que chacun réinvente au gré de la mauvaise idée qu'il cherche à imposer... et notre Président est ''top'' à ce petit jeu pourtant reconnu mortifÚre...
Comme on a parfois l'impression qu'il n'y a pas que dans notre pauvre France, macronisĂ©e Ă  n'en plus ĂȘtre elle-mĂȘme, que cela se passe, je me suis rĂ©cemment demandĂ© s'il n'existerait pas un rĂ©seau de forces mauvaises (j'aurais Ă©crit ''de virus'', si les mensonges sur le covid --et leur persistance contre toutes les preuves qui s'accumulent-- n'avaient rendu l'usage de ce mot trop marquĂ©, politiquement), qui agissent ''en douce'' dans les structures humaines et les empĂȘchent de voir ce qui devrait crever les yeux. A ma plus grande honte, je dois avouer qu'il a fallu que je tangente le grand Ăąge de 90 printemps pour me rendre compte que ce n'Ă©tait pas uniquement ''parce que''... mais qu'il existe bel et bien une volontĂ© occulte derriĂšre tous ces dĂ©rapages.
J'étais comme tétanisé par l'histoire romaine qui, telle qu'elle nous a été transmise par nos bons maßtres, semblait vierge de toute intention et libre de toute influence extérieure. Or, la chute de Rome éveillant des rapprochements indéniables avec ce que nous vivons aujourd'hui (c'est-à-dire  depuis une soixantaine d'années, selon que l'on prend 1962 ou 1968 comme ''année zéro'' du début de notre chute), je me disais ''c'est comme ça, la chute d'une civilisation''. Ce blog qui n'avait aucune autre prétention que de dialoguer avec quelques milliers de gens plutÎt ''plus'' que ''moins'', m'a donné des idées d'approfondissement et a orienté mes lectures vers des sources et des points de vue que je n'avais jamais eus auparavant.
Par exemple, la cĂ©lĂšbre annĂ©e 1789, qui est indĂ©niablement une date-clĂ© de notre ''roman national-- tome II'', a entraĂźnĂ© une rĂ©Ă©criture, majeure et restĂ©e pĂ©renne, de notre ''roman national –tome I'', la RĂ©publique parĂ©e de toutes les vertus triomphant de l'immonde ''Ancien rĂ©gime'', qui n'Ă©tait que la somme de tout ce qui peut ĂȘtre nĂ©gatif sur terre : l'influence Ă©norme des encyclopĂ©distes et des ''LumiĂšres'' (tu parles !), reposant sur une trame qui pouvait alors, compte tenu de l'Ă©tat des connaissances du temps, sembler rationnelle, Ă©conomique, sociale et, on pourrait dire, ''logique''... a coĂŻncide avec un accident historique exceptionnel : aprĂšs tant de dizaines de ''jacqueries'', de rĂ©voltes, de dissidences, pourquoi celle-lĂ  a-t-elle eu un tel succĂšs, jamais connu avant et jamais rĂ©Ă©ditĂ© depuis ?
Car il faut rappeler que la simple ''prise de la Bastille'' (qui n'était rien en soi, ni un arsenal, ni une réserve d'or, ni un symbole sérieux (ce qu'elle est devenue par la suite, mais trÚs longtemps aprÚs, grùce à la propagande des républicains et à l'imagination débridée des romantiques) fit couler des torrents de sang à travers toute l'Europe, durant prÚs d'un quart de siÚcle, au nom d'une soi-disant ''libération des peuples opprimés'' (Question : préféraient-ils vraiment la mort à une liberté relative ? Le débat n'est pas tranché... s'il l'est un jour !). En fait, ces deux ''révolutions'' ont eu peu ou rien à voir l'une avec l'autre, ce qui explique la suite des événements : la folie robespierriste, les massacres, la ''veuve noire'' du Docteur Guillotin pour les uns... et l'enthousiasme napoléonien avec la grandeur retrouvée, pour les autres... Moralité : il ne faut jamais oublier les grandes vérités éternelles. Metternich disait : ''Un gouvernement quasi-légitime peut disparaßtre en quelques jours, presque sans résistance''. N'est-ce pas, cher Louis XVI ? Ne tremblez-vous pas, M Macron ?
Parmi les animateurs secrets des forces qui traĂźnent l'attelage du temps qui passe, il y a certainement le fait qu'un pouvoir naĂźt en gĂ©nĂ©ral de besoins des citoyens (peur, nourriture, insĂ©curitĂ©, envahissement –nous vivons tout ça, en permanence !), et qu'un pouvoir fort naĂźt de la taille exagĂ©rĂ©e qu'ont pris ces problĂšmes. Les mauvais gĂ©nĂ©raux de Nicolas II ont exaspĂ©rĂ© le peuple, dĂ©goĂ»tĂ© de voir mourir ses fils... . La ''crise'' nĂ©e de l'accumulation des horreurs communistes a entraĂźnĂ© la terreur stalinienne... La sĂ©vĂ©ritĂ© du traitĂ© de Versailles a amenĂ© Hitler au pouvoir... La corruption des ''Seigneurs de la guerre'' a fait triompher Mao de Tchang-KaĂŻ-Check... la liste est interminable : chaque forme de pouvoir contient Ă  la fois une justification de ce qu'il est, mais aussi sa propre fin, en lui, car il finit toujours (je n'en connais pas la raison) par gĂ©nĂ©rer ce contre quoi il a Ă©tĂ© mandatĂ©. Et cela aussi, nous le vivons en permanence, hĂ©las !
Les progrĂšs finissant par devenir autant d'Ă©checs et le monde Ă©tant, lui, devenu... ce que nous voyons, hĂ©las encore, il fait de moins en moins de doute que de toutes les rĂ©voltes en cours (et Dieu sait s'il y en a, ces temps derniers !), la plus frĂ©quente et la plus violente est le gouffre qui a Ă©tĂ© creusĂ© sciemment entre les gouvernĂ©s et les gouvernants, par ces derniers. Pour parler des problĂšmes-du-jour, si le cas de la France est caricatural, l'AlgĂ©rie, les USA, l'Iran, IsraĂ«l, l'anti-duo russo-ukrainien, etc... sont Ă  peine moins ridicules que nous et notre soi-disant ''Union europĂ©enne'', dont certains se gargarisent encore, alors qu'elle a Ă©garĂ© ou dĂ©truit tout ce qui pouvait ressembler Ă  un avantage pour les europĂ©ens, au profit d'idĂ©ologies qui ne nous laissent aucune chance : en vingt ans, c'est l'Ă©quivalent d'un ''membre'' (= un pays entier, et de bonne taille, en plus) qu'ils ont laissĂ© entrer, sans la moindre surveillance, sans la moindre justification, sans la moindre intelligence, sans le moindre espoir de participation Ă  notre ex-''Ɠuvre commune'' ! Mais tout le monde se tait, et eux, ils persistent !
Ce monstre bruxellois, dĂ©formĂ© par un pouvoir aristo-copino-technocratique largement usurpĂ© et hors de toute ''raison sensĂ©e'', symbolisĂ© par la dangereuse Ursule von der Leyen, n'est que la juxtaposition d'intĂ©rĂȘts opposĂ©s, dĂ©fendus becs et ongles par des gens qui, au mieux, ne s'aiment pas et, au pire, ne voient leur propre salut que dans la chute de l'autre (c'est le cas du pseudo ''couple franco-allemand'', qui a divorcĂ© avant mĂȘme d'avoir dit ''oui''... ce qu'est incapable de rĂ©aliser notre PrĂ©sident actuel qui persiste Ă  confondre la rĂ©alitĂ© avec ses idĂ©es, toutes largement pĂ©rimĂ©es et dĂ©montrĂ©es fausses par le temps qui passe !). Hegel, aprĂšs HĂ©rodote, voyait un sens Ă  l'Histoire... Moi (qui ne suis rien, mais tant pis : j'ose le dire !), j'y vois un non-sens, invisible mais pervers... qui est en train de devenir mortel. TrĂšs rapidement.
H-Cl.
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alexlacquemanne · 8 months ago
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Avril MMXXIV
Films
La Course à l'échalote (1975) de Claude Zidi avec Pierre Richard, Jane Birkin, Michel Aumont, Marc Doelsnitz, Amadeus August, Henri Déus, Luis Rego et Catherine Allégret
La SeptiĂšme Cible (1984) de Claude Pinoteau avec Lino Ventura, Lea Massari, Jean Poiret, Elizabeth Bourgine, BĂ©atrice Agenin, Robert Hoffmann, Jean-Pierre Bacri, Roger Planchon et Francis Lemaire
Pierrot le Fou (1965) de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Graziella Galvani, Dirk Sanders, Jimmy Karoubi, Roger Dutoit, Hans Meyer, Samuel Fuller et Raymond Devos
Downton Abbey II : Une nouvelle Ăšre (Downton Abbey: A New Era) (2022) de Simon Curtis avec Hugh Bonneville, Maggie Smith, Elizabeth McGovern, Michelle Dockery, Nathalie Baye, Allen Leech et Tuppence Middleton
Orgueil et Préjugés (Pride & Prejudice) (2005) de Joe Wright avec Keira Knightley, Matthew Macfadyen, Simon Woods, Kelly Reilly, Rosamund Pike, Carey Mulligan, Talulah Riley, Donald Sutherland et Brenda Blethyn
Les Pleins Pouvoirs (Absolute Power) (1997) de et avec Clint Eastwood et Gene Hackman, Ed Harris, Laura Linney, Scott Glenn, Dennis Haysbert, Judy Davis et Penny Johnson Jerald
PrĂȘt-Ă -porter (1994) de Robert Altman avec Marcello Mastroianni, Sophia Loren, Jean-Pierre Cassel, Kim Basinger, Chiara Mastroianni, Stephen Rea, Anouk AimĂ©e, Forest Whitaker, Julia Roberts et Tim Robbins
Un jour (One Day) (2011) de Lone Scherfig avec Anne Hathaway, Jim Sturgess, Tom Mison, Rafe Spall, Jodie Whittaker, Romola Garai, Joséphine de La Baume et Patricia Clarkson
Adaline (The Age of Adaline) (2015) de Lee Toland Krieger avec Blake Lively, Michiel Huisman, Kathy Baker, Harrison Ford, Anthony Ingruber, Ellen Burstyn, Amanda Crew et Richard Harmon
SĂ©ries
Coffre Ă  Catch
#161 : La DX à la ECW ?? - #162 : Summerslam 2009 en approche! - #163 : William Regal nous régale ! - #164 : Les chevaliers des 1000 likes ! - #165 : Qui se cache derriÚre le masque du Hurricane ??
Castle Saison 5
Pour le meilleur et pour le pire - Une soirĂ©e qui tue - Le Vice et la Vertu - Un choix cornĂ©lien - Faux-Semblants - La Cible - La Chasse - Morts de peur - Un passĂ© insoupçonnĂ© - La Vie des autres - À la recherche de l'homme-singe - Protection rapprochĂ©e - Toute une histoire
Maguy Saison 3
Mal de maire - Chambre accouchĂ©e - Jument comme tu respires - TĂ©lĂ©phone qui croyait prendre - Impair et deux belle-mĂšres - L'Ă©minence grippe - Sauve qui pneu ! - Voir un petit coup - Message californien - Le coffre effort - Kilt ou double - Rumeur au cerveau - DĂ©cibel et tais-toi - Le magicien d'hypnose - CosmĂ©tiques en toc - Des plaies et des noces - Pub, pub, pub
 hourrah ! - Un chiffon, fon, fon
 - La layette, nous voilĂ  - Gare au gourou ! - Noces Ă  ronger - Talisman comme un arracheur de dents - La rosiĂšre arrosĂ©e - La strip-teaseuse de bonne aventure - La clĂ© des mensonges - Surprise patrie - Le sponsor en est jetĂ© - Ovni soit qui mal y pense - Adam et chĂšvre - JerĂŽme sweet JerĂŽme - Isabelle et la bĂȘte - Tel Pierre, tel fils - Apocalypse mĂŽmes - Les dons de la mĂšre - La ruĂ©e vers l'art - La SICAV se rebiffe - Mort aux rafles - Bretteville au trĂ©sor - De briques et de brocs - OlĂ© concentrĂ© - DĂ©gĂąts des os - L'Ă©moi d’aoĂ»t
La croisiĂšre s'amuse Saison 4, 5
Chapeau bas - La Voisine - Le Professeur - Jalousie - Bon Voyage - Une belle amitié - Qui perd gagne - Les SirÚnes - Personnalité, vous avez dit personnalité ? - Les Jardins - L'habit ne fait pas la fille - Ne jouez pas avec les inconnus - Quelle classe - Nous étions deux - Incroyable Isaac - La Fille à papa - La Toque - Vicky s'amuse - Les trois font la paire : premiÚre partie - Isaac radioactif - Zeke et Zelda
Meurtres au paradis Saison 13
Carton plein - Un plat qui se mange froid - Court-circuit - Question d'avenir - La liste de souhaits
L'autre cÎté du ring Saison 3
Le procĂšs des stĂ©roĂŻdes - Brutal : le FMW d'Onita - ExtrĂȘme et obscĂšne : l'XPW de Rob Black
Inspecteur Barnaby Saison 23
Qui sĂšme le vent - Effet domino
Biographies WWE Saison 2
Wrestlemania I
Alfred Hitchcock présente Saison 6,7
Le voleur plein de bonnes intentions - Instinct de survie
Kaamelott Livre V
Le Dernier Jour - Le Royaume Sans TĂȘte - JizĂŽ
Commissaire Moulin Saison 1
Ricochets - La surprise du chef - La Peur des autres
Top Gear France Saison 9
Ceux qui font du rallye - Ceux qui sauvent la planĂšte - Ceux qui deviennent gangsters - Ceux qui ont fait n'importe quoi
Les Brigades du Tigre Saison 3
Bonnot et Compagnie - L'Homme à la casquette - Don de Scotland Yard - Le Cas Valentin - Le Crime du Sultan - L'Ère de la calomnie
Messieurs les jurés
L'Affaire Varney
Spectacles
Mademoiselle (1982) de Jacques Deval avec Jean Meyer, Rosy Varte, Jacqueline Jehanneuf, Anne Rondeleux, Bruno Constantin, Maurice Risch, Nicole Chollet, Dominique Blanche, Florence Fors, Jacques Maury et Bertrand Gohaud
The Morricone Duel (2020) du Danish National Symphony Orchestra
Live by Request: Earth Wind & Fire (1999)
Une femme trop honnĂȘte (1978) de Georges Vitaly avec Judith Magre, Bernard Lavalette, Francis Lax, DaniĂšle Deray, Madeleine BarbulĂ©e, Jacques Verlier, Maurice Teynac et Christiane Muller
Daho Pleyel Paris (2008)
Livres
La commode aux tiroirs de couleurs d'Olivia Ruiz
DĂ©tective Conan, tome 21 de GĂŽshĂŽ Aoyama
Le privé d'Hollywood de François RiviÚre, José-Louis Bocquet et Philippe Berthet
Kaamelott, tome 4 : Perceval Et le Dragon d'Airain d'Alexandre Astier, Steven Dupré et Benoßt Bekaert
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aurevoirmonty · 10 months ago
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L’empire occidental du mensonge.
Nos oligarques censurent toute parole dissidente parce qu’ils savent bien au fond d’eux-mĂȘmes que la raison n’est plus leur apanage : qu’au sens propre ils ont perdu la raison Ă  force de mensonges et d’idĂ©ologie. Alors il ne leur reste que la rĂ©pression, la censure et l’invective pour tenter de s’imposer. C’est pourquoi l’Occident devient de plus en plus, aux yeux du monde entier, l’empire du mensonge. L’empire du deux poids deux mesures permanent et des pseudo-valeurs, ajustables en fonction des intĂ©rĂȘts nord-amĂ©ricains. Aristote dĂ©finissait l’oligarchie comme une aristocratie qui avait perdu le sens de la vertu et du bien commun : une belle dĂ©finition de la macronie ? Malheureusement pour l’oligarchie, la vĂ©ritĂ© finit toujours par triompher.
Michel Geoffroy
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lutrinae9 · 11 months ago
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Mercredi des cendres
“ Tu es poussiùre, et tu retourneras à la poussiùre.”
GenĂšse 3:19
Nous mes frĂšres, Ă  qui le combattant invaincu a dĂ©diĂ© l’auguste pratique du CarĂȘme, repoussons nos dĂ©sirs charnels et matons notre corps par les jeĂ»nes, pour nourrir de vertus nos Ăąmes. Que jeĂ»ne en nous le funeste amour des plaisirs , que jeĂ»ne toute injustice , que jeĂ»ne l’odieux esprit de rivalitĂ© , renonçons aux festins, mais renonçons plus encore Ă  nos vices. Soyons tempĂ©rants, abstenons-nous de vin, pour Ă©viter de cĂ©der Ă  l’ivresse des plaisirs. Que sert en effet d’observer le jeĂ»ne quarante jours durant, et de ne pas respecter la loi du jeĂ»ne ? Que nous sert de dĂ©serter les banquets , et de passer tout le jour Ă  des procĂšs ? Que sert-il de ne pas manger le pain qui vous appartient , si vous dĂ©robez la nourriture des pauvres ? Le jeĂ»ne du chrĂ©tien qui s’impose des privations doit ĂȘtre une nourriture spirituelle. Le jeĂ»ne du chrĂ©tien doit alimenter la paix et non pas les querelles. A quoi bon ne pas manger de viande , si de ta bouche sortent des injures pires que tous les aliments? A quoi bon sanctifier ton estomac par le jeĂ»ne si les mensonges souillent ta bouche ?
Tu n’auras vraiment le droit de frĂ©quenter l’Eglise,ĂŽ mon frĂšre, que si l’usure rapace n’a pas Ă©garĂ© et emmĂȘlĂ© tes pas dans ses mortels filets, tu n’auras le droit de prier ton Seigneur que si tes priĂšres ne rencontrent pas l’envie dans ton coeur , tu n’auras le droit de te frapper la poitrine que si tu en as chassĂ© toutes les volontĂ©s mauvaises.
Tu ne donneras un denier au pauvre en toute justice que s’il ne vient pas d’un autre pauvre.
C’est lĂ , mes trĂšs chers frĂšres, la faim vraiment religieuse, c’est lĂ  la nourriture des Ăąmes fidĂšles Dieu, de celles oĂč la chastetĂ© sanctifie le jeĂ»ne , oĂč la charitĂ© le rend joyeux , oĂč la patience l’embellit , oĂč la bontĂ© le rĂ©chauffe, oĂč l’humilitĂ© lui donne tout son prix . Autant que nous le pouvons, imitons le CarĂȘme du Christ par la pratique de ces vertus, afin d’attirer toujours sur nous, par ces deux jeĂ»nes jumeaux du corps et de l’esprit, la grĂące divine.
Amen
Saint Maxime de TURIN
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thetulipchildren · 1 month ago
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Quant Ă 
La solitude est une force..Qui est vendu pour de la fatigue..Pour endetter la faculté..
...
Ce que tu ne sais pas de ta parole c' la vertu
Ce que tu ne connais pas de ton Ă©coute c' la sagesse
Donc indigent et innocent
.
.
Aleph la symétrie sacré de ses Ru-mi-na-tion
Sagesse d'aleph honnorer ses défaites
Beth la demeure de sa parole
Sagesse de beth honnorer ce que l'on ne possĂšde
guimel c'est le combat des vertus
Sagesse de guimel l'impulsion de ses sommets
Daleth la pauvreté de mes émotions
Sagesse de daleth je restaure la sincérité de mes sensation
Hé incarne la sagesse. Par les degré et mesure des vertus,de l'Ouest et l'Est.le questionnement
vav la séparation des temps. Le discernement.
Zayin, l'étude qui forment les degrés et les mesures
De la source donc un Ă©quilibre
H'Ăšte qui signifie le vivant
TĂšte l'arrĂȘt de la pensĂ©e en son exclamation
Yod l'ouest et l'est les vertus
Kaf la droite de ses empathie
Lamed la germe de ses Ă©tudes
MĂȘm l'impulsion de sa source,donc la vie
À restaurer et sauvegarder
Noun la dissimulation
Samekh le secret de l'arrondi du monde
Ayin incarne la sagesse d'ouvrir la voie le raisonnement
Pé la transmission de ma joie intérieure
Tsadé incarne l'honorable de ces volonté
Kof les souhaits d'Ă©tablir son empreinte saine
RĂšch l'arbre de sagesse la shekinah
Le sens caché
Shine les gardiens. Face son mensonge. Sortie de la langue
Tav la structure du monde. Son immatérialité
Donc la source
.
Source et Selon Ă  toute chose
.
Shad&Le lion
.
dans le sens Ă©nergie d'Ăąme children tulip Secret
Aleph bénir c defaite
Beth bénir sa demeure
Guimel bénir c préservation
Daleth bénir c pauvreté
Hé bénir c questionnement
Vav bénir c répartition
Zayin bénir c perception
H'Úte bénir le vivant,ton ùme
TÚte bénir c exclamation
Yod10 bénir c vertus
Kaf bénir c empathie
Lamed bénir sa germe
MĂȘm bĂ©nir c impulsion
Noun bénir sa dissimulation
Samekh bénir les arrondis du monde
Ayin bénir le raisonnement
Pé bénir c réflexion
Tsadé bénir c justesse
Kof bénir ses métaphores
RÚch20 bénir son sens caché
Shine bénir c degré
Tav bénir c mesure sa source...
.
Talisman de protection
Ceux qui ne me tue pas
Mais Ă  essayer
Ce retrouve limé de ça germe
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yes-bernie-stuff · 4 months ago
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L'excellence
◀ 17 SEPTEMBRE ▶ La Bonne Semence
Tout ce qui est vrai, ... honorable, ... juste, ... pur, ... aimable, de bonne rĂ©putation, - s’il y a quelque vertu digne d’éloge - que cela occupe vos pensĂ©es... faites-le, et le Dieu de paix sera avec vous. Philippiens 4 : 8, 9
L’homme noble se propose des choses nobles, et il se maintiendra par des choses nobles. Esaïe 32 : 8
Le goĂ»t de l’excellence
En 1985, 1986, les artisans et les artistes qui ont rĂ©parĂ© la statue de la LibertĂ© Ă  New York ont Ă©tĂ© impressionnĂ©s par sa qualitĂ©. Le cĂ©lĂšbre sculpteur français Bartholdi qui l’avait construite n’avait rien laissĂ© au hasard. Par exemple, il avait apportĂ© beaucoup de soins aux dĂ©tails de la couronne, Ă  ses dentelures pointues et Ă  la tĂȘte, alors que personne n’aperçoit le sommet de cette tĂȘte situĂ©e Ă  quelque 48 mĂštres de hauteur. Amis chrĂ©tiens, il y a un domaine oĂč nous devons rechercher l’excellence. C’est le domaine moral, et cela, que l’on nous observe ou non. En effet, Dieu nous voit toujours et c’est pour lui que nous vivons. Nous sommes ses tĂ©moins, nous devons reflĂ©ter sa perfection morale, celle de JĂ©sus Christ ! Mais parfois, nous risquons d’ĂȘtre dĂ©couragĂ©s dans ce combat moral pour le bien. Nous pensons peut-ĂȘtre : A quoi bon vivre diffĂ©remment alors que les pressions sont de plus en plus fortes pour se conformer au grand nombre ? Pourquoi lutter pour se garder pur du mal et du mensonge alors que tant s’y laissent aller ? Pourquoi prendre une position courageuse si cela conduit Ă  l’incomprĂ©hension... ? Alors, pensons Ă  d’autres chrĂ©tiens qui ont une vie combien plus difficile, confrontĂ©s Ă  l’injustice ou Ă  la persĂ©cution. Regardez surtout Ă  JĂ©sus « qui a endurĂ© une telle contradiction de la part des pĂ©cheurs contre lui-mĂȘme, afin que vous ne soyez pas abattus ni dĂ©couragĂ©s dans vos Ăąmes » (HĂ©breux 12 : 3). Il est notre seul modĂšle, celui qui nous guide et nous fortifie dans le chemin de la foi. - Lire plus ici :
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tche-rien · 6 months ago
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La radicalité ne se marchande pas, ne se prostitue pas !
DiRIGer

C’est qu’il y a une rĂ©elle menace de PAIX et sommes-nous prĂȘts pour cela ?
Loin des sentiers de la prostitution langagiÚre débridée en ces temps obscurs
 Quel beau mot que celui de ROI ! Un mot précieux, un mot prÚs-des-cieux.
L’étymologie d’origine indo-europĂ©enne du mot ROI, ne laisse pourtant aucun doute. Encore faut-il ne pas le confondre avec le mot tyran !
À la racine REG. En latin REX, le vĂ©dique RAJ ainsi que les termes gaulois RIG et RIX. On retrouve ces racines dans mahĂąRÂJah en Inde, “grand roi”, ou chez le gaulois VercingĂ©toRIX, “le grand roi des guerriers”.
Le sens de la racine REG- : “ celui qui trace la ligne, qui incarne en mĂȘme temps ce qui est droit”. Signification qui se retrouve Ă©galement dans le mot latin REX, “celui qui dirige”.
Le verbe diriger provient aussi de la mĂȘme racine indo-europĂ©enne et latine REG-. DI-RIG-ERE signifie “tracer des lignes dans diffĂ©rents directions, mener par diffĂ©rentes voies”. Il y a Ă©galement l’idĂ©e de mouvement en ligne droite, verticale, ou horizontale et extensive.
De cette mĂȘme racine indo-europĂ©enne REG- : En ancien irlandais recht, “droit, loi”, en anglais right, “droit”, en allemand recht qui possĂšde le mĂȘme sens, ainsi que les mots français rectitude, rĂ©gulier, rĂšgle. De DI-RIG-ERE sont notamment issus les mots direction, direct.
Voilà un ensemble de significations convergentes qui traduit incontestablement le rîle du roi. Droiture, rectitude. Le roi incarne le bon exemple, indique la bonne voie. La congruence est son maütre-mot, ce qu’il dit, ce qu’il fait, son attitude, son comportement, toute sa vie est exemplaire !
Le 7 juin 1654, lors du sacre de Louix XIV Ă  la remise du sceptre et de la main de justice, voilĂ  en terme prĂ©cis ce qui fut dit Ă  celui qui s’apprĂȘter Ă  devenir ROI : “ Recevez ce sceptre qui est la marque de la puissance royale, appelĂ© sceptre de droiture et rĂšgle de la vertu, pour bien conduire, et vous-mĂȘmes, et la sainte Église, et le peuple chrĂ©tien qui vous est confiĂ©, pour le dĂ©fendre des mĂ©chants par leur autoritĂ© royale, pour corriger les pervers, protĂ©ger les bons et les aider Ă  marcher dans les sentiers de la justice, afin que par le secours de celui dont le rĂšgne et la gloire s’étendent dans les siĂšcles, vous passiez d’un royaume temporel Ă  un royaume spirituel”. Quoi de plus Ă©loquent et vĂ©ritable abrĂ©gĂ© de la mission royale.
C’est ainsi que les fautes commises par un souverain sont funestes et terriblement lourdes de consĂ©quences pour l’ensemble de la communautĂ©, puisque si celui qui sert de guide et de modĂšle dĂ©vie, alors l’ensemble de la communautĂ© se fourvoie, se perd, et Ă  terme disparaĂźt. En effet se perdre dans ses errances est une chose. Y perdre les autres ?
D’ailleurs, bien des textes traditionnels mettent souvent en garde les souverains contre les Ă©garements dus notamment Ă  l’orgueil, puis au mensonge. Que le roi se dĂ©tourne du Ciel et il sombre, lui et le peuple, dans les plus sombres tourments.
Mais il existe dans d’autres langues indo-europĂ©ennes, des termes diffĂ©rents pour dĂ©signer le souverain. Certains servent Ă©galement Ă  dĂ©signer les dieux. Le mycĂ©nien wanak, wanaka, wanax, puis ANAX. Ces termes furent rapidement remplacĂ©s par le terme grec basileus, dĂ©signant aussi le roi et l’empereur mais qui demeure seulement dans la sphĂšre humaine. Est-ce Ă  dire que le mot BASILIQUE, ne contient mĂȘme pas l’idĂ©e de Dieu ? Dieu, THÉOS en grec signifie d’abord l’odeur du thym ! Bien impalpable donc.
L’étymologie de ce terme ANAX est tout simplement fabuleuse et celle ou celui qui se rĂ©clame de prĂšs ou de loin de l’ANARCHIE devrait Ă©couter chanter et danser chacune de ses cellules.
Ça vient du sanscrit kshatra signifiant “ĂȘtre maĂźtre, disposer de”. Pas dans le sens maĂźtre des autres et/ou disposer des autres Ă  sa guise, mais bien celui qui a ACCOMPLI et rĂ©alisĂ© le chemin de la connaissance et peut donc ENSEIGNER Ă  des disciples Ă  devenir MaĂźtre Ă  leur tour, Ă  s’ÉLEVER, chaque-un dans sa HAUTE-DEMEURE
Ce maĂźtre-lĂ  est LE garant d’un ordre, d’une LIGNÉE, sans pouvoir, sans la coercition et la violence qui en sont les mamelles.
C’est le terme sanscrit kshatra qui a donnĂ© en Inde le kshatriya, le guerrier, tout comme le mot Shah en persan moderne qui vient du persan ancien khshayathiya. La lignĂ©e des moines guerriers shaolin en est totalement l’hĂ©ritage, tout comme les chefferies amĂ©rindiennes.
LIGNÉE ? Ce mot provient de la racine gen, “naĂźtre”. Il est Ă  l’origine du grec genos, du latin gens, “la lignĂ©e”, et donc Ă  la racine de nombreux mots en français : de genĂšse Ă  gĂ©nĂ©tique, gĂ©nĂ©alogie, mais aussi de gĂ©nie et surtout et avant tout peut-ĂȘtre de GÉNÉREUX.
C’est Ă©galement la racine GEN, par l’intermĂ©diaire du proto-germanique kuningaz qui a donnĂ© le mot ROI, KÖNING en Allemand et KING en anglais.
A l’origine, c’est donc bien TOUT le Vivant qui est de LIGNÉE ROYALE !
Que chaque-un s’occupe donc simplement d’ĂȘtre Roi de lui-mĂȘme, seulement de lui-mĂȘme, et on pourra enfin se ROYAUMER les uns les autres

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claudrakoto · 7 months ago
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Vérité, transparence, franchise : des valeurs absolues ?
La vĂ©ritĂ©, la transparence et la franchise sont souvent Ă©rigĂ©es en vertus cardinales. Et pour cause : elles sont essentielles pour bĂątir la confiance, prendre des dĂ©cisions Ă©clairĂ©es et vivre des relations saines. Que ce soit en amitiĂ©, en politique ou en affaires, l'honnĂȘtetĂ© et l'intĂ©gritĂ© sont des boussoles prĂ©cieuses.
Pourtant, je me demande : faut-il ĂȘtre transparent et sincĂšre en TOUTES circonstances ? Ne peut-il pas y avoir des situations oĂč ces principes entrent en conflit avec d'autres considĂ©rations Ă©thiques ?
Parfois, rĂ©vĂ©ler certaines vĂ©ritĂ©s sans filtre peut causer plus de torts que de bienfaits. Trahir un secret, critiquer sans tact, divulguer des infos privĂ©es... Autant de cas oĂč la franchise aveugle peut blesser inutilement. Quitte Ă  mentir pour protĂ©ger des innocents d'un danger, comme ces hĂ©ros qui cachaient des Juifs pendant la guerre.
Évidemment, je ne prĂŽne pas le mensonge Ă  tout-va ! Mais plutĂŽt un usage raisonnĂ© du discernement et de la bienveillance. Savoir exprimer une vĂ©ritĂ© dĂ©licate avec tact et respect. Choisir le bon moment, avoir de l'empathie, se concentrer sur les faits... Tout un art de la franchise diplomate !
Être transparent ne signifie pas non plus Ă©taler sa vie privĂ©e sur la place publique. On a le droit de prĂ©server son jardin secret, du moment qu'il n'y a pas de grand Ă©cart avec l'image qu'on donne de soi.
En bref, cultivons la vĂ©ritĂ© et l'authenticitĂ© comme horizons inspirants, mais sans absolutisme contre-productif. La sagesse est de sentir quand une transparence totale est judicieuse ou non. Un idĂ©al exigeant mais ĂŽ combien gratifiant, quand il est mis en Ɠuvre avec humanitĂ© !
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ekman · 8 months ago
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Je parlais il n’y a pas longtemps, ici mĂȘme, de ce mensonge qui nous coĂ»te tant. Imaginons que l’Occident soit nĂ© Ă  AthĂšnes et qu’il se termine maintenant Ă  Washington. À quel moment de notre longue histoire la vertu fut-elle suffisamment enseignĂ©e et pratiquĂ©e pour que le mensonge reculĂąt ? Dans quels replis du temps l’homme occidental se rĂ©alisa-t-il, exempt de culpabilitĂ© ou Ă©mancipĂ© d’une morale absurde pour ne regarder que la rĂ©alitĂ© de sa condition et accepter toutes ses vĂ©ritĂ©s ? Nous faut-il imaginer que l’homme fut libre tant qu’il se considĂ©rait comme l’auteur, l’acteur et le spectateur de sa pensĂ©e ? Que dĂšs qu’il accepta l’idĂ©e qu’une entitĂ© morale supĂ©rieure, Ă©vanescente, omnipotente et insaisissable pĂ»t lui ĂȘtre supĂ©rieure et juger ses actes, il cessa simplement d’ĂȘtre libre, autant que maĂźtre de son destin ? C’est la collision entre l’état hĂ©llĂ©no-romain de l’identitĂ© profonde – fondĂ© sur les principes de survie et d’élĂ©vation – et l’état judĂ©o-messianique, bĂąti sur la croyance et l’espĂ©rance.
Je crois que nous trainons chaque jour les nombreux boulets apparus dans cet antagonisme qui a façonnĂ© l’homme europĂ©en moderne et sa victime sacrificielle, le post-moderne. La meilleure preuve de ce tragique conflit est son produit, Ă  savoir le chrĂ©tien, riche des fruits d’un heureux syncrĂ©tisme entre deux mondes, incapable au demeurant d’en assumer l’intelligence et la finesse autant que la force et le potentiel conquĂ©rant. Comprenez que l’homme occidental, Ă  qui les Dieux donnĂšrent tous les atouts pour conduire les conquĂȘtes – et qui les rĂ©alisa, n’en assuma plus aucune dĂšs lors qu’il ne reconnut qu’un seul Dieu, moral, autoritaire, dĂ©finitif... Ă©galitaire.
Il y eut partout des exceptions Ă  cette analyse, qui furent autant de tentatives flamboyantes et vaines. Une image me traverse l’esprit, dont je fais un exemple : “Aguirre, ou la colĂšre de Dieu”. Film remarquable, tournĂ© en 1972 par Werner Herzog. Tout y est : l’absurde violence d’un ordre moral sans queue ni tĂȘte dĂšs lors qu’il est confrontĂ© Ă  la violence fondamentale de la nature, de l’anthropologie et de la biologie. La valse pathĂ©tique des ambitions humaines, la grossiĂšretĂ© des appĂ©tits sexuels, la prĂ©valence du sadisme sur la plus Ă©lĂ©mentaire vertu... L’homme, au fur et Ă  mesure qu’il perd le contact avec la sphĂšre morale formelle des sentiments appris, retrouve sans dĂ©lai tous les appĂ©tits du mammifĂšre confrontĂ© aux exigences incontournables de sa survie. 
Aguirre remonte sa riviùre au fur et à mesure qu’il descend le fleuve. 
Sommes-nous trĂšs diffĂ©rents de lui, qui tentons de revenir aux racines de notre ĂȘtre pour en exciper d’hypothĂ©tiques vertus ? Tant parmi nous portent sur leurs pauvres Ă©paules le poids de pĂȘchĂ©s qu’ils reconnaissent tant bien que mal, Ă©videntes contradictions de leurs intentions premiĂšres. (...)
J.-M. M.
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christian-dubuis-santini · 1 year ago
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TirĂ©s des Écrits, ces morceaux choisis de "La science et la vĂ©ritĂ©" permettent de saisir les fondements de l’éthique de la psychanalyse, la vraie (qui ne se confond pas avec les prises de position de ceux qui instrumentalisent le nom de Lacan, s’en faisant les reprĂ©sentants de commerce et les employĂ©s de bureau auprĂšs d’autres lieutenants du discours dominant)...
‱L'inconscient
L’inconscient est un concept forgĂ© sur la trace de ce qui opĂšre pour constituer le sujet.
L’inconscient n’est pas une espĂšce dĂ©finissant dans la rĂ©alitĂ© psychique le cercle de ce qui n’a pas l’attribut (ou la vertu) de la conscience. 830
Pour la science, le cogito marque au contraire la rupture avec toute assurance conditionnĂ©e dans l’intuition. 831
Si j’ai dit que l’inconscient est le discours de l’Autre avec un grand A, c’est pour indiquer l’au-delĂ  oĂč se noue la reconnaissance du dĂ©sir au dĂ©sir de reconnaissance.
Autrement dit cet autre est l’Autre qu’invoque mĂȘme mon mensonge pour garant de la vĂ©ritĂ© dans laquelle il subsiste.
À quoi s’observe que c’est avec l’apparition du langage qu’émerge la dimension de la vĂ©ritĂ©. 524
Le sujet, le sujet cartĂ©sien, est le prĂ©supposĂ© de l’inconscient, nous l’avons dĂ©montrĂ© en son lieu.
L’Autre est la dimension exigĂ©e de ce que la parole s’affirme en vĂ©ritĂ©.
L’inconscient est entre eux leur coupure en acte. (La rĂ©troaction du signifiant en son efficace.) 839
‱La VĂ©ritĂ©
Quoi qu’il en soit, notre double rĂ©fĂ©rence au sujet absolu de Hegel et au sujet aboli de la science donne l’éclairage nĂ©cessaire Ă  formuler Ă  sa vraie mesure le dramatisme de Freud : rentrĂ©e de la vĂ©ritĂ© dans le champ de la science, du mĂȘme pas oĂč elle s’impose dans le champ de sa praxis : refoulĂ©e, elle y fait retour. p799
Dire que le sujet sur quoi nous opĂ©rons en psychanalyse ne peut ĂȘtre que le sujet de la science peut passer pour paradoxe [..] De notre position de sujet, nous sommes toujours responsables [..] L’erreur de bonne foi est de toute la plus impardonnable.
La position du psychanalyste ne laisse pas d’échappatoire puisqu’elle exclut la tendresse de la belle Ăąme. 858-859
Oui ou non, ce que vous faites, a-t-il le sens d’affirmer que la vĂ©ritĂ© de la souffrance nĂ©vrotique, c’est d’avoir la vĂ©ritĂ© comme cause? 870
Seule la psychanalyse est en mesure d’imposer Ă  la pensĂ©e cette primautĂ© en dĂ©montrant que le signifiant se passe de toute cogitation, fĂ»t-ce des moins rĂ©flexives, pour effectuer des regroupements non douteux dans les significations qui asservissent le sujet, bien plus : pour se manifester en lui par cette intrusion aliĂ©nante dont la notion de symptĂŽme en analyse prend un sens Ă©mergent : le sens du signifiant qui connote la relation du sujet au signifiant.
Aussi bien dirions-nous que la découverte de Freud est cette vérité que la vérité ne perd jamais ses droits. 467
‱Le refoulement originaire
Le sujet donc, on ne lui parle pas. Ça parle de lui, et c’est lĂ  qu’il s’apprĂ©hende, et ce d’autant plus forcĂ©ment qu’avant que du seul fait que ça s’adresse Ă  lui, il disparaisse comme sujet sous le signifiant qu’il devient [identification], il n’était absolument rien. 835
On comprendra dĂšs lors que notre usage de la phĂ©nomĂ©nologie de Hegel ne comportait aucune allĂ©geance au systĂšme, mais prĂȘchait d’exemple Ă  contrer les Ă©vidences de l’identification. 837
PrĂȘter ma voix Ă  supporter ces mots intolĂ©rables "Moi, la vĂ©ritĂ©, je parle..." passe l’allĂ©gorie. Cela veut dire tout simplement tout ce qu’il y a Ă  dire de la vĂ©ritĂ©, de la seule, Ă  savoir qu’il n’y a pas de mĂ©talangage (affirmation faite pour situer tout le logico-positivisme), que nul langage ne saurait dire le vrai sur le vrai, puisque la vĂ©ritĂ© se fonde de ce qu’elle parle, et qu’elle n’a pas d’autre moyen pour ce faire.
C’est mĂȘme pourquoi l’inconscient qui le dit, le vrai sur le vrai, est structurĂ© comme un langage, et pourquoi, moi, quand j’enseigne cela, je dis le vrai sur Freud qui a su laisser, sous le nom d’inconscient, la vĂ©ritĂ© parler.
Ce manque du vrai sur le vrai, qui nĂ©cessite toutes les chutes que constitue le mĂ©talangage en ce qu’il a de faux-semblant, et de logique, c’est lĂ  proprement la place de l’UverdrĂ€ngung, du refoulement originaire attirant Ă  lui tous les autres. 867-868
Le manque dont il s’agit est bien ce que nous avons dĂ©jĂ  formulĂ© : qu’il n’y ait pas d’Autre de l’Autre. 818
Ce signifiant sera donc le signifiant pour quoi tous les autres signifiants représentent le sujet. 819
Le dĂ©sir est ce qui se manifeste dans l’intervalle que creuse la demande en deçà d’elle-mĂȘme, pour autant que le sujet en articulant la chaĂźne signifiante, amĂšne au jour le manque Ă  ĂȘtre avec l’appel d’en recevoir le complĂ©ment de l’Autre, si l’Autre, lieu de la parole, est aussi le lieu de ce manque.
Ce qui est ainsi donnĂ© Ă  l’Autre de combler et qui est proprement ce qu’il n’a pas, puisque Ă  lui aussi l’ĂȘtre manque, est ce qui s’appelle l’amour, mais c’est aussi la haine et l’ignorance. 627
Si le dĂ©sir est la mĂ©tonymie du manque Ă  ĂȘtre, le Moi est la mĂ©tonymie du dĂ©sir. 640
C’est cette image qui se fixe, moi idĂ©al, du point oĂč le sujet s’arrĂȘte comme idĂ©al du moi. Le moi est dĂšs lors fonction de maĂźtrise, jeu de prestance, rivalitĂ© constituĂ©e. 809
Dans la folie, quelle qu’en soit la nature, il nous faut reconnaĂźtre, d’une part, la libertĂ© nĂ©gative d’une parole qui a renoncĂ© Ă  se faire reconnaĂźtre, soit ce que nous appelons obstacle au transfert, et, d’autre part, la formation singuliĂšre d’un dĂ©lire qui, - fabulatoire, fantastique ou cosmologique -, interprĂ©tatif, revendicateur ou idĂ©aliste -, objective le sujet dans un discours sans dialectique. 280
‱La religion
Dans la religion, la mise en jeu prĂ©cĂ©dente, celle de la vĂ©ritĂ© comme cause, par le sujet, le sujet religieux s’entend, est prise dans une opĂ©ration complĂštement diffĂ©rente.
L’analyse Ă  partir du sujet de la science conduit nĂ©cessairement Ă  y faire apparaĂźtre les mĂ©canismes que nous connaissons de la nĂ©vrose obsessionnelle. Freud les a aperçus dans une fulgurance qui leur donne une portĂ©e dĂ©passant toute critique traditionnelle. PrĂ©tendre y calibrer la religion, ne saurait ĂȘtre inadĂ©quat.
Si l’on peut partir de remarques comme celle-ci : que la fonction qu’y joue la rĂ©vĂ©lation se traduit comme une dĂ©nĂ©gation de la vĂ©ritĂ© comme cause, Ă  savoir qu’elle dĂ©nie ce qui fonde le sujet Ă  s’y tenir pour partie prenante, - alors il y a peu de chance de donner Ă  ce qu’on appelle l’histoire des religions des limites quelconques, c’est-Ă -dire quelque rigueur.
Disons que le religieux laisse Ă  Dieu la charge de la cause, mais qu’il coupe lĂ  son propre accĂšs Ă  la vĂ©ritĂ©. Aussi est-il amenĂ© Ă  remettre Ă  Dieu la cause de son dĂ©sir, ce qui est proprement l’objet du sacrifice. Sa demande est soumise au dĂ©sir supposĂ© d’un Dieu qu’il faut dĂšs lors sĂ©duire. Le jeu de l’amour entre par lĂ .
Le religieux installe ainsi la vĂ©ritĂ© en un statut de culpabilitĂ©. Il en rĂ©sulte une mĂ©fiance Ă  l’endroit du savoir, d’autant plus sensible dans les PĂšres de l’Eglise, qu’ils se dĂ©montrent plus dominants en matiĂšre de raison.
La vĂ©ritĂ© y est renvoyĂ©e Ă  des fins qu’on appelle eschatologiques, c’est-Ă -dire qu’elle n’apparaĂźt que comme cause finale, au sens oĂč elle est reportĂ©e Ă  un jugement de fin du monde.
D’oĂč le relent d’obscurantisme qui s’en reporte sur tout usage scientifique de la finalitĂ©.
J’ai marquĂ© au passage combien nous avons Ă  apprendre sur la structure de la relation du sujet Ă  la vĂ©ritĂ© comme cause dans la littĂ©rature des PĂšres, voire dans les premiĂšres dĂ©cisions conciliaires. Le rationalisme qui organise la pensĂ©e thĂ©ologique n’est nullement, comme la platitude se l’imagine, affaire de fantaisie.
S’il y a fantasme, c’est au sens le plus rigoureux d’institution d’un rĂ©el qui couvre la vĂ©ritĂ©. 872-873
‱La science
Pour ce qui est de la science [..] je l’aborderai par la remarque Ă©trange que la fĂ©conditĂ© prodigieuse de notre science est Ă  interroger dans sa relation Ă  cet aspect dont la science se soutiendrait : que la vĂ©ritĂ© comme cause, elle n’en voudrait-rien-savoir.
On reconnaĂźt lĂ  la formule que je donne de la Verwerfung ou forclusion, - laquelle viendrait ici s’adjoindre en une sĂ©rie fermĂ©e Ă  la VerdrĂ€ngung, refoulement, Ă  la Verneinung, dĂ©nĂ©gation, dont vous avez reconnu au passage la fonction dans la magie et la religion. 874
Certes me faudra-t-il indiquer que l’incidence de la vĂ©ritĂ© comme cause dans la science est Ă  reconnaĂźtre sous l’aspect de la cause formelle. 875
Ai-je besoin de dire que dans la science, Ă  l’opposĂ© de la magie et de la religion, le savoir se communique?
Mais il faut insister que ce n’est pas seulement parce que c’est l’usage, mais que la forme logique donnĂ©e Ă  ce savoir inclut le mode de communication comme suturant le sujet qu’il implique. 876
‱Les sciences de l'homme
Une physique est concevable qui rende compte de tout au monde, y compris de sa part animĂ©e. Un sujet ne s’y impose que de ce qu’il y ait dans ce monde des signifiants qui ne veulent rien dire et qui sont Ă  dĂ©chiffrer. 840
Il n’y a pas de science de l’homme, ce qu’il nous faut entendre au mĂȘme ton qu’il n’y a pas de petites Ă©conomies. Il n’y a pas de science de l’homme, parce que l’homme de la science n’existe pas, mais seulement son sujet.
On sait ma rĂ©pugnance de toujours pour l’appellation de sciences humaines, qui me semble ĂȘtre l’appel mĂȘme de la servitude. 859
La dénégation inhérente à la psychologie en cet endroit serait, à suivre Hegel, plutÎt à porter au compte de la Loi du coeur et du délire de présomption [..]
La psychologie est vĂ©hicule d’idĂ©aux : la psychĂ© n’y reprĂ©sente plus que le parrainage qui la fait qualifier d’acadĂ©mique. L’idĂ©al est serf de la sociĂ©tĂ©.
Un certain progrĂšs de la nĂŽtre illustre la chose, quand la psychologie ne fournit pas seulement aux voies, mais dĂ©fĂšre aux voeux de l’étude de marchĂ©. 832
La psychanalyse alors y subvient à fournir une astrologie plus décente que celle à quoi notre société continue de sacrifier en sourdine. 833
‱La pulsion
La pulsion, telle qu’elle est construite par Freud, Ă  partir de l’expĂ©rience de l’inconscient, interdit Ă  la pensĂ©e psychologisante ce recours Ă  l’instinct oĂč elle masque son ignorance par la supposition d’une morale dans la nature.
La pulsion, on ne le rappellera jamais assez à l’obstination du psychologue qui, dans son ensemble et per se, est au service de l’exploitation technocratique, la pulsion freudienne n’a rien à faire avec l’instinct (aucune des expressions de Freud ne permet la confusion).
La Libido n’est pas l’instinct sexuel. Sa rĂ©duction, Ă  la limite, au dĂ©sir mĂąle, indiquĂ©e par Freud, suffirait Ă  nous en avertir. 851
Qu’on nous laisse rire si l’on impute Ă  ces propos de dĂ©tourner le sens de l’oeuvre de Freud des assises biologiques qu’il lui eĂ»t souhaitĂ©es vers les rĂ©fĂ©rences culturelles dont elle est parcourue. 321
Mais Freud nous rĂ©vĂšle que c’est grĂące au Nom-du-PĂšre que l’homme ne reste pas attachĂ© au service sexuel de la mĂšre, que l’agression contre le PĂšre est au principe de la Loi et que la Loi est au service du dĂ©sir qu’elle institue par l’interdiction de l’inceste.
Car l’inconscient montre que le dĂ©sir est accrochĂ© Ă  l’interdit, que la crise de l’Oedipe est dĂ©terminante pour la maturation sexuelle elle-mĂȘme.
Le psychologue a aussitĂŽt dĂ©tournĂ© cette dĂ©couverte Ă  contre-sens pour en tirer une morale de la gratification maternelle, une psychothĂ©rapie qui infantilise l’adulte, sans que l’enfant en soit mieux reconnu. 852
‱L'analyste
On ne saurait ici que remarquer qu’à ce libertin prĂšs qu’était le grand comique du siĂšcle du gĂ©nie, on n’y a pas, non plus qu’au siĂšcle des lumiĂšres, attentĂ© au privilĂšge du mĂ©decin, non moins religieux pourtant que d’autres.
L’analyste peut-il s’abriter de cette antique investiture, quand laĂŻcisĂ©e, elle va Ă  la socialisation qui ne pourra Ă©viter ni l’eugĂ©nisme, ni la sĂ©grĂ©gation politique de l’anomalie? 854
Car, nous l’avons dit sans entrer dans le ressort du transfert, c’est le dĂ©sir de l’analyste qui au dernier terme opĂšre dans la psychanalyse. 854
Les psychanalystes font partie du concept de l’inconscient, puisqu’ils en constituent l’adresse. 834
Qu’y renonce donc plutĂŽt celui qui ne peut rejoindre Ă  son horizon la subjectivitĂ© de son Ă©poque. Car comment pourrait-il faire de son ĂȘtre l’axe de tant de vies, celui qui ne saurait rien de la dialectique qui l’engage avec ces vies dans un mouvement symbolique.321
Méthode de vérité et de démystification des camouflages subjectifs, la psychanalyse manifesterait-elle une ambition démesurée à appliquer ses principes à sa propre corporation. 241
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claudehenrion · 2 years ago
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GK Chesterton, ou l'intelligence faite Homme (Ă  l'image de Dieu ?)
  C'est en 1908 que Gilbert Keith Chesterton Ă©crivit, dans “Orthodoxie”, cette analyse formidable et cruelle :  “Le monde moderne est rempli d’anciennes vertus chrĂ©tiennes devenues folles” . En dix petits mots tout simples, tout est dit, le passĂ© proche, encore menaçant comme des cendres mal Ă©teintes, notre prĂ©sent ravageur et si anxiogĂšne, et notre futur proche, qui s'annonce sinistre et dĂ©voreur hĂ©las, d'aprĂšs ce que nous pouvons apercevoir de ses contours. Le futur plus Ă©loignĂ©, s'il doit y en avoir un –ce qui, ‘les choses Ă©tant ce qu'elles sont et le monde ce que nous voyons’’, comme Henri Tisot le faisait dire Ă  De Gaulle, semble de plus en plus compromis– On verra, le temps venu. Mais l'affaire a l'air mal engagĂ©e 
Les courageux lecteurs habituels de ce Blog Ă©tant au courant de mon admiration pour Chesterton –je veux dire : pour l'homme qu'il fut autant que pour les idĂ©es qui furent les siennes et dont la transmission nous aide tellement Ă  survivre Ă  toutes les horreurs que les nains qui nous mĂšnent (Ă  l'abattoir)– j'avais donc prĂ©vu de rĂ©diger Ă  leur intention un â€œĂ©dito” consacrĂ© Ă  ce gĂ©ant de la pensĂ©e, pour que ceux qui ne le connaissent pas bien ou pas assez puissent tout de mĂȘme se frayer un chemin dans le dĂ©dale de mes Ă©vocations
 Mais au moment oĂč je me suis installĂ© devant mon clavier pour me “mettre au boulot”, j'ai Ă©tĂ© , au pied de la lettre, submergĂ© par tout ce que j'avais Ă  raconter. Une idĂ©e m'est alors venue, comme par miracle : “Qui mieux que Chesterton est Ă  mĂȘme de parler
 de Chesterton ?”. Voici donc un florilĂšge (commentĂ©, si ou quand nĂ©cessaire, en italiques) de ses pensĂ©es les plus applicables Ă  notre pauvre monde actuel, coincĂ©, sans espoir apparent et en tout cas sans espĂ©rance, entre un modernisme destructeur et leur soi-disant progressisme ravageur
 Je ne vois pas de maniĂšre plus efficace de comprendre pour quelles mauvaises raisons nous ‘’plongeons’’ si profondĂ©ment
 et si vite !
Par exemple, la phrase-rĂ©fĂ©rence que nous avons citĂ©e ci-dessus, se comprend mieux dans son contexte : “Le monde moderne, explique Chesterton, n’est pas mĂ©chant, Il est en fait plein de vertus, mais elles sont dĂ©sordonnĂ©es et dĂ©crĂ©pites. Quand un certain ordre religieux est Ă©branlĂ© (comme le fut le christianisme Ă  la RĂ©forme), ce ne sont pas seulement les vices que l’ont met en libertĂ©, car, une fois lĂąchĂ©s, ils errent Ă  l’aventure et ravagent le monde, maisles vertus, elles aussi, brisent leur chaĂźnes,  et les ruines qu’elles causent sont plus terribles. Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrĂ©tiennes devenues folles. Folles parce que, isolĂ©es l’une de l’autre, elles se mettent Ă  vagabonder toutes seules
.”.
Il continue : “C’est ainsi que nous voyons des savants Ă©pris de vĂ©ritĂ©, mais dont la vĂ©ritĂ© est impitoyable, et des humanitaires Ă©perdus de pitiĂ© mais dont la pitiĂ© est souvent un mensonge. Or plus que de cet antagonisme de la vĂ©ritĂ© et de la pitiĂ©, c’est celui de la dĂ©formation de l’humilitĂ©â€.(NDLR : Il est proprement incroyable qu'il ait pu dĂ©crire, avec presque 120 ans d'avance, le “crise” dite du covid dont nous sortons Ă  peine, blessĂ©s en profondeur pour –peut-ĂȘtre– 5 ou 10 ans
ou davantage encore, pour les plus “atteints” par l'une ou l'autre des mesures anti-humaines qui ont Ă©tĂ© imposĂ©es sans la moindre prĂ©caution, sans rĂ©flexion, et sans sagesse
). “Ce dont nous souffrons aujourd’hui, écrit ailleurs Chesterton,   c’est d’un dĂ©placement vicieux de l’humilitĂ©. La modestie est entrĂ©e en contact intime avec la conviction, ce qui n’aurait jamais du se produire
. (notre monde et la France, bourrĂ©s de fausses certitudes, illustrent ce propos Ă  la perfection !)
Or un homme peut douter de lui-mĂȘme, mais non de la vĂ©ritĂ©, et c’est exactement le contraire qui s’est produit. Aujourd’hui, ce qu’un homme affirme, c’est exactement ce qu’il ne doit pas affirmer, c’est-Ă -dire lui-mĂȘme ! Ce dont il doute est prĂ©cisĂ©ment ce dont il ne doit pas douter : la Raison Divine. (
) (NDLR : La derniĂšre explication va surprendre bien de hommes d'aujourd'hui. C'est qu'ils se sont laissĂ©s convaincre que la vĂ©ritĂ© divine serait, malgrĂ© sa stabilitĂ©, plus douteuse que les entassements de soi-disant ’'vĂ©ritĂ©s–sic” qui nous sont assĂ©nĂ©es
 et ne reposent sur rien –en tout cas sur rien qui ne soit moins douteux et moins incertain que l'Autre !).
“La nouvelle humilitĂ© fait que l’homme doute de son but, ce qui l’arrĂȘte tout Ă  fait. (
). Le pĂ©ril, c’est que l’intelligence humaine est libre de se dĂ©truire elle-mĂȘme. Un petit nombre de penseurs peut, jusqu’à un certain point, faire obstacle Ă  la pensĂ©e dans l’avenir en enseignant Ă  la gĂ©nĂ©ration suivante qu’il n’y a rien de valide dans aucune pensĂ©e humaine
 et c'est largement le mal terrible dont la civilisation (je veux dire : toute civilisation ! La nĂŽtre, pour commencer
 que rien, derriĂšre n'est prĂ©vu pour la remplacer
), et l'humanitĂ© tout entiĂšre, par contre-coup, est en train de mourir –sans mĂȘme que Poutine ait Ă  se sentir poussĂ© Ă  balancer quelques mĂ©ga-tonnes ici ou là
”. (NDLR : A chacune de mes lectures, je reste impressionnĂ© par la prĂ©cision concise et prĂ©cise des mots
 et des situations dĂ©crites : pour un peu
 si on disait : “Chesterton est dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© et il va sortir, devant nous
” la prĂ©cision de ses prĂ©visions ne serait pas plus Ă©tonnante !)
“Il est vain de parler, dans un tel cadre, d'un Ă©ventuel antagonisme entre la raison et la foi, car si l'on va au fond des choses, la raison est elle mĂȘme, et en elle-mĂȘme, un sujet-en-soi : c'est un acte de foi que de prĂ©tendre que nos pensĂ©es ont une relation quelconque avec une rĂ©alitĂ© quelle qu’elle soit. Un authentique sceptique doit, tĂŽt ou tard, se poser la question :” Pourquoi y aurait-il quelque chose d’exact, mĂȘme l’observation et la dĂ©duction ? Pourquoi la bonne logique ne serait elle pas aussi trompeuse que la mauvaise ? Si je suis logique avec moi-mĂȘme, je me dois de conclure que l’une et l’autre ne sont, en derniĂšre analyse que des mouvements dans le cerveau d’un singe halluciné !  Le monde moderne, perdu-Ă©perdu dans ses hallucinations, a largement rĂ©pondu “'Oui” Ă  la premiĂšre question et “Non” Ă  la seconde
 une fois de plus Ă  l'opposĂ© complet de ce que sa raison (justement) lui recommanderait, bien servie et bien suivie’’. (NDLR : “plus actuel
 tu meurs ! ”). LĂ  oĂč le vieux sceptique, dans son vrai scepticisme, disait : “Je n’ai pas le droit de penser par moi-mĂȘme. Je n’ai pas le droit de penser du tout’, le jeune sceptique proclame : ’'J’ai le droit de penser par moi-mĂȘme, et ce que je pense est la vĂ©ritĂ©â€, ce qui annule toute pensĂ©e et toute vĂ©rité’’. (Ce gĂ©nie avait “inventĂ©â€ Macron, ses supporters et ses thurifĂ©raires longtemps avant qu’ils ne sĂ©vissent ! Quel gĂ©nie !)
(NDLR : C'est d'ailleurs le drame que nous vivons (et dont on se demande de plus en plus souvent si l'humanitĂ© sortira vivante de ce faux dilemme) avec toutes, absolument toutes, les effroyables idĂ©es auxquelles souscrivent de plus en plus de nos contemporains, du “mon corps m'appartient” des fausses fĂ©ministes au “j'ai envie de vivre 1000 ans’’ des soi-disant ’'transhumanistes
 Ce fatras, c'est refuser d'admettre qu'Il existe une PensĂ©e (appelons lĂ  ’'supĂ©rieure” ou â€œĂ©ternelle” ) qui explique en quoi il est vain, sur le long terme, de s'y opposer. Les lecteurs habituels de ce Blog savent que je l'appelle, dans mon jargon pas meilleur qu'un autre, “la justice immanente”
 qu'ils croisent souvent dans ces lignes. L’'anti-pensĂ©e’’  Ă  la mode est un mal suprĂȘme qui n’apparaĂźt qu’en fin d’époques dĂ©cadentes
).
“Car nous pouvons entendre le scepticisme en train de briser le vieil anneau des autoritĂ©s et voir au mĂȘme moment la raison chanceler sur son trĂŽne. Si la religion s’en va, la raison s’en va en mĂȘme temps, car elles sont toutes les deux des mĂ©thodes de preuves
 qui ne peuvent elles-mĂȘmes ĂȘtre prouvĂ©es. Et en dĂ©truisant l’idĂ©e de l’autoritĂ© divine, nous avons presque entiĂšrement dĂ©truit l’idĂ©e de cette autoritĂ© humaine par laquelle nous pouvons rĂ©soudre un problĂšme de mathĂ©matiques. Nous avons essayĂ© d’enlever sa mitre (c’est-Ă -dire la religion) Ă  l’homme pontife, et la tĂȘte (c’est-Ă -dire la raison) est partie, et la mitre’ avec elle’.
Certains vont sans doute trouver que les idĂ©es ’'datent” ou sont Ă©mises dans un format pĂ©rimĂ©. Question : la vĂ©ritĂ© serait-elle “à envergure variable’' ? Il me semble au contraire que ce qu'il faut conserver de ce genre de confrontation entre des idĂ©es (il ne s'agit pas, ici, d’une ‘’idĂ©ologie”, fluctuante par essence) et ce que nous dĂ©signons par “la rĂ©alitĂ©â€ –qui n'est qu'une perception instantanĂ©e et trĂšs personnelle d'un “hic et nunc”– c'est que les premiĂšres seulement surnageront
 et devraient donc, seules, ĂȘtre prises en compte. Grand merci, Monsieur Chesterton

H-Cl.
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coeuurnoir · 11 months ago
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Il y a une loi de dĂ©shumanisation progressive en vertu de quoi dĂ©sormais, Ă  l’ordre du jour de la bourgeoisie, il n’y a, il ne peut y avoir maintenant que la violence, la corruption et la barbarie.
J’allais oublier la haine, le mensonge, la suffisance.
Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme (1955)
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youtube-shoutout · 1 year ago
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Un Voyage Spatial FĂ©erique au Donjon de Niort
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Si vous cherchez une idĂ©e de sortie originale et magique pour les fĂȘtes de fin d’annĂ©e, ne manquez pas la projection d’un petit film de NoĂ«l au Donjon de Niort. Du 2 dĂ©cembre 2023 au 7 janvier 2024, vous pourrez dĂ©couvrir l’histoire incroyable de Jean-Claude, un facteur qui rĂ©alise son rĂȘve de voyager sur la Lune.
Ce film, intitulĂ© “Projection d’un petit film de NoĂ«l au Donjon Ă  Niort DĂ©cembre 2023”, est une crĂ©ation originale de la sociĂ©tĂ© Spectaculaires-Allumeurs d’images, spĂ©cialisĂ©e dans les spectacles visuels et sonores. Il utilise le Donjon, monument emblĂ©matique de la ville, comme Ă©cran gĂ©ant pour vous faire vivre une aventure spatiale pleine de surprises.
Le film raconte les pĂ©ripĂ©ties de Jean-Claude, un facteur de 63 ans qui habite Ă  Sansais, dans le hameau du Paradis, avec sa femme Simone. PassionnĂ© par l’espace, il dĂ©cide de construire son propre vaisseau spatial dans son garage, avec l’aide de son ami GĂ©rard, un ancien ingĂ©nieur de la NASA. Un beau jour, il se lance dans son voyage vers la Lune, en laissant sa femme au courant de ses aventures par tïżœïżœlĂ©phone.
Sur la Lune, Jean-Claude dĂ©couvre un monde fantastique, peuplĂ© de personnages hauts en couleur, inspirĂ©s par la culture et le patrimoine du Pays niortais. Il rencontre des poĂštes, des musiciens, des horticulteurs, des maraĂźchers, des fromagers, des boulangers, des pĂȘcheurs, des Ă©crivains, des peintres, des sculpteurs, des danseurs, des acrobates, des magiciens, des lutins, des fĂ©es, des anges, des animaux extraordinaires
 Il se fait de nombreux amis et participe Ă  des activitĂ©s ludiques et enrichissantes.
Mais son sĂ©jour sur la Lune n’est pas sans danger. Il doit faire face Ă  des menaces, comme des mĂ©tĂ©orites, des aliens, des robots, des pirates, des sorciĂšres, des loups-garous, des vampires, des zombies, des monstres, des dragons, des ogres, des gĂ©ants, des trolls, des gobelins, des orcs, des cyclopes, des minotaures, des sirĂšnes, des mĂ©duses, des requins, des pieuvres, des crocodiles, des serpents, des araignĂ©es, des scorpions, des moustiques, des fourmis, des rats, des cafards, des chauves-souris, des corbeaux, des vautours, des Ă©pouvantails, des fantĂŽmes, des squelettes, des momies, des zombies, des dĂ©mons, des diables, des sorciers, des malĂ©fices, des piĂšges, des Ă©nigmes, des casse-tĂȘte, des labyrinthes, des illusions, des mirages, des cauchemars, des hallucinations, des phobies, des angoisses, des doutes, des regrets, des remords, des erreurs, des fautes, des pĂ©chĂ©s, des tentations, des vices, des dĂ©fauts, des faiblesses, des complexes, des frustrations, des envies, des jalousies, des rancunes, des rancoeurs, des reproches, des disputes, des conflits, des rivalitĂ©s, des trahisons, des mensonges, des manipulations, des tromperies, des infidĂ©litĂ©s, des sĂ©parations, des ruptures, des divorces, des deuils, des pertes, des abandons, des rejets, des humiliations, des moqueries, des insultes, des injures, des outrages, des offenses, des agressions, des violences, des blessures, des souffrances, des douleurs, des maladies, des handicaps, des accidents, des catastrophes, des crises, des guerres, des morts

Heureusement, Jean-Claude peut compter sur son courage, son intelligence, son humour, son imagination, sa crĂ©ativitĂ©, son inventivitĂ©, son originalitĂ©, son audace, son initiative, son ambition, son enthousiasme, son optimisme, son dynamisme, son Ă©nergie, son charisme, son charme, son Ă©lĂ©gance, son raffinement, son goĂ»t, son style, son talent, son gĂ©nie, son savoir, son savoir-faire, son savoir-ĂȘtre, son savoir-vivre, son expĂ©rience, sa sagesse, sa maturitĂ©, sa responsabilitĂ©, sa fiabilitĂ©, sa loyautĂ©, sa fidĂ©litĂ©, sa sincĂ©ritĂ©, sa franchise, sa transparence, sa honnĂȘtetĂ©, sa probitĂ©, sa vertu, sa morale, sa conscience, sa justice, sa bienveillance, sa gĂ©nĂ©rositĂ©, sa solidaritĂ©, sa compassion, sa sympathie, sa gentillesse, sa douceur, sa tendresse, sa sensibilitĂ©, sa sensualitĂ©, sa sĂ©duction, sa passion, son amour, sa joie, son bonheur, sa libertĂ©, sa paix, son harmonie, sa sĂ©rĂ©nitĂ©, sa plĂ©nitude, sa fĂ©licitĂ©, sa grĂące, sa beautĂ©, sa lumiĂšre, sa splendeur, sa gloire, sa grandeur, sa majestĂ©, sa royautĂ©, sa divinité 
Mais le temps passe vite, et Jean-Claude doit bientĂŽt rentrer sur Terre. Il fait ses adieux Ă  ses amis lunaires, qui lui offrent des cadeaux souvenirs. Il reprend son vaisseau spatial, et retrouve sa femme Simone, qui l’attend avec impatience. Ils se prennent dans les bras, et s’embrassent tendrement. Ils se racontent leurs aventures respectives, et se rendent compte qu’ils se sont beaucoup manquĂ©s. Ils dĂ©cident alors de repartir ensemble sur la Lune,
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cultiverunjardin · 1 year ago
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Extraits:
Mais pour ceux qui, dans la situation prĂ©sente, en ont fait un point d’abjuration, « terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dĂ©pourvue de sens. Et de causes. Violence pure, venue de nulle part, qui n’appelle rigoureusement aucune autre action que l’extirpation, Ă©ventuellement dans la forme relevĂ©e de la croisade : le choc des civilisations, l’axe du Bien, Ă  laquelle il n’y a aucune question Ă  poser. [...]
La passion de ne pas comprendre Surtout donc : ne pas comprendre. Ce qui demande un effort d’ailleurs, car l’évidence est massive et, avoir les yeux ouverts suffit – pour comprendre. Un peuple entier est martyrisĂ© par une occupation, ça fait bientĂŽt 80 ans que ça dure. On les enferme, on les parque Ă  les rendre fous, on les affame, on les tue, et il n’est plus une voix officielle pour en dire un mot. 200 morts depuis dix mois : pas un mot – entendre : qui se comparerait, mĂȘme de loin, aux mots donnĂ©s aux IsraĂ©liens. Des tĂ©moignages vidĂ©os Ă  profusion des crimes israĂ©liens encore frais : pas un mot. Des marches palestiniennes pacifiques Ă  la frontiĂšre, 2018, 200 morts : pas un mot. Des snipers font des cartons sur les rotules, 42 en une aprĂšs-midi, pas mal : mais pas un mot – si : « l’armĂ©e la plus morale du monde ». D’anciens militaires de l’armĂ©e la plus morale du monde expriment le dĂ©goĂ»t, l’inhumanitĂ© de ce qu’on leur a fait faire aux Palestiniens : pas un mot. À chacune des abominations du Hamas ce week-end, on en opposerait tant et plus commises par les militaires ou les colons – Ă  peine quelques rides Ă  la surface de l’eau. Les tragĂ©dies israĂ©liennes sont incarnĂ©es en tĂ©moignages poignants, les tragĂ©dies palestiniennes sont agglomĂ©rĂ©es en statistiques.
Et le bloc bourgeois français est plus israĂ©lien que les IsraĂ©liens : il refuse qu’on dise « apartheid » alors que des officiels israĂ©liens le disent, il refuse de dire « Etat raciste » alors qu’une partie de la gauche israĂ©lienne le dit, et qu’elle dit mĂȘme parfois bien davantage, il refuse de dire la responsabilitĂ© Ă©crasante du gouvernement israĂ©lien alors qu’Haaretz le dit, il refuse de dire la politique continĂ»ment mortifĂšre des gouvernements israĂ©liens alors qu’une kyrielle d’officiers supĂ©rieurs israĂ©liens le disent, il refuse de dire « crimes de guerre » pour le Hamas alors que l’ONU et le droit international le disent. Gideon Levy : « IsraĂ«l ne peut pas emprisonner deux millions de Palestiniens sans en payer le prix cruel ». Daniel Levy, ancien diplomate israĂ©lien Ă  une journaliste de la BBC qui lui dit que les IsraĂ©liens sur le point d’annihiler Gaza « se dĂ©fendent » : « Vous pouvez vraiment dire une chose pareille sans ciller ? Ce genre de mensonges ? » Le bloc bourgeois : « IsraĂ«l ne fait que se dĂ©fendre ». Il dit « Terreur » quand les Russes coupent toute ressource Ă  l’Ukraine, il ne dit rien quand IsraĂ«l coupe toute ressource Ă  Gaza. Le bloc bourgeois vit un flash d’identification que rien ne peut dĂ©sarmer.
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