#la poupée sanglante
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Gaston Leroux - La Poupée Sanglante - Le Livre de Poche - 1976
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jaimelire-france · 2 months ago
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La Poupée sanglante est un roman mêlant mystère, amour et science-fiction, de l'écrivain français Gaston Leroux.
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brunomindcast · 1 year ago
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nebuleuse-mirobolante · 2 years ago
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Dans le Rose ,je suis la métamorphose d'une Rose qui ose être pute et sainte à la fois.
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Le Rose est la Couleur de ma chair qui crie le viol,l'amour et le sexe. 
Le Rose jouie  la douceur ,la rage du sang maquillée par le blanc de la neige aussi pure que l'éternité. 
Il est mon cri de pétasse d'enfant fragile ,de femme forte ,de larme frigide .
Il est ma puissance,celle de faire une Couleur de souffrance ,une danse immaculée cherchant les étoiles par des gestes chaotiques mais si beaux.
Le Rose est une Couleur étrange qui n'a pas de sens pour ce monde carré .
Dans mes rêves,je m'appele Anna .
Je suis une pouffiasse libre,sexe si poilue .
Je crache la vérité et dénonce les violeurs en machant mon chew gum trop fort.
J'emmerde les codes et me masturbe le soir en regardant blanche neige.
J'ai des poils pleins les  jambes ,ce tutu Rose de pétasse si  prude et si délurée. 
.
Je crache ,je rote ,habillée de ces fleufleurs Rose car je ne rentre dans aucune case ,moi.
Je jure ,j'emmerde ce pays  ,son drapeau ,ces machos,cette famille ,travaille ,patrie et patrons,réacs en dansant comme une barge dans des cabarets cosmique aussi brûlants que de l'ammoniaque. .
Mon Sang écarlate se mélange à la pureté de ma condition de femme, que je me prenne des bites dans le cul chaque jours ou que je soit chaste comme une nonne ,je reste la Vie et la Splendeur Immaculée. 
Je fait du bricolage tout en faisant des stiptease pour des jolies nana anarchiste ou sinon je danse dans les rues en chantant à tue tête dans un pyjama puéril.
Je suis un peut grosse, un peut bonne ,sexy mais pas trop car je ne veux pas non plus faire bander un patron capitaliste en tailleur et en talons aiguilles .
Je baise les banques et je suis ringarde ,désuette et décalée tout en niquant la police, la psychiatrie et la patrie avec un doigt d'honneur réfléchie.
Je mouille plusieurs fois par jours. 
Je m'habille comme une barbie et je suis réellement intelligente car je sais innover,penser ,analyser,créer  et réfléchir.
Dans mes rêves,  Anna paie des mecs un peut misogyne  pour lui sucer le clito mais ils ne font que ça et se barre après être dégagés violemment.
Anna peut être une sainte aussi,une masculine  ,une prude effarouchée mais elle reste celle qui gueule fort dans les bars et envoie chier ceux qui la regarde trop.
Rose c'est Anna.
Un Rose piquant et enfantin mais jamais niais .
Un Rose qui préfère être mal baisée que de sucer la queue d'un gros relou bien averti.
Un Rose de l'enfance  si doux et paradoxalement si punk ,gouine et chaste .
Rose ,cri des chattes
Pink Punk 
Rose qui se réapproprie tout les codes et qui abolie les modèles, les cases ,les idéologies encastrés  et les barbelés. 
Anna Rose Pink Punk est une castratrice assumée,  une aviatrice pleine de cicatrices qu'elle transforme en tatouages de l'âme  .
C'est une  hystérique revendiquée  dont la fierté est d'être intelligente ,lumineuse et drôle et dont la force est d'avoir surmonter l'enfer le plus abominable en gardant le sourire.
Le Rose est la Couleur des martyrs mystiques et donc des Femmes qui se réapproprient cette Couleur comme symbole de courage et de puissance.
Le Rose ,il y en a peut de les rues car le monde est d'un gris sanglant alors mettre du Rose dans celui ci c'est créer une simple  bulle d'humanité pour les clodos,les détraqués ,les perdus ,les oubliées de cette société.
Le Rose ,Couleur de princesse !
Pourquoi les connasses poilues  ,les garçons,les clochards divins qui puent et les incompris ne pourraient t-ils pas être  quelques secondes une partie de ce monde de féerie et de paillettes folles ?
Un monde de fleur ,d'amour inconditionnel, de chattes libérées de tout codes
Un monde d'un Dieu pur et féministe dont la mère est une Femme qui aime à la fois  lire et se toucher.
Un monde de roses qui sentent bon ,que les marginaux puant méritent tant
Un monde de poupée, de dessin animé ,d'extase ,de vérité criarde  sans fausse pudeur calmée ensuite par la beauté de l'aurore aux formes fushia .
Ce monde n'existe pas mais Anna et toutes les Rose punk de ce monde peuvent le créer, pas besoin de s'appeler ainsi .
Il suffit juste de regarder la pureté de son cœur Rouge et celle de la Neige
 Blanche,qu'il soit le Rose  de ces pétasses libre et si intelligentes ou celui de ces enfants naïf et affranchies.
Rose pour toutes les petites filles et tout les petits garçons
Rose pour réchauffer et attendrir les glaçons.
La Souffrance peut s'éteindre dans ce lit de roses Rose ,d'aurore spectaculaire, de bonbons et de fantaisies.
Le Rouge est Vie ,le Blanc est paradis. 
Le Rose lui est une putain de poésie
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Nébuleuse 
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wvrisk · 3 years ago
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ashley et enzo
je me suis réveillée aujourd’hui avec la mémoire déjà prise par l’illusion de mes rêves
à l’intérieur de ces chimères, deux fantômes valsaient autour de moi
deux silhouettes biologiquement différentes ; deux âmes semblables à ma détresse
dyades lyriques demeurant à l’intérieur d’un pavillon osseux
bêcheurs amants s’oscillant entre des volets mis-clos
à chaque battement de cils
j’y revois une bouche euphorique dévorant le néant sonore
un regard châtain aussi froid que les banquises fertiles
ces visages sont désormais réduits en morceaux de mots indécelables aux yeux du monde
ces lignes sont une nouvelle peau tissant ses vergers dans la charogne qui me tient prisonnière
érotiques intraveineuses sillonnant les couloirs d’une boîte crânienne faite de poussières
par lesquelles maints crachats d’étoiles brodent leur gloire sur des courbes délicieusement impénétrables
semblables à l’enthousiasme d’une poitrine qui se lève d’un bond telle une invitation à l’extase
comme le mutisme criard d’une pomme d’adam qui ne demande qu’à être croquée
incognitos rivages jumeaux damnés en cadavres exquis
leurs nuances incolores parcourant le sang et l’encre qui coulent dans mon anatomie
égéries de ma précieuse chienne de solitude
si belle
si beau
j’aime fréquenter les sensualités oniriques en estimant qu’il ne me reste que cela
je crois que d’une certaine façon, ces fantasmes sont des univers parallèles
des histoires possiblement véritables qui se baladent dans les contrées illisibles de l’esprit et du cosmos
des visions désinvoltes qui interagissent entre elles, parfois responsables d’une somnolence pitoyable
il est vrai que je dors peu
en contrepartie, ces évocations m’enveloppent d’une aura bienfaitrice que la réalité peine à m’apporter
bourbier pernicieux entraînant la barque un peu plus loin de l’olympe
près de la côte sensorielle s’accommodent les mythes terrestres
victime d’un ultime souffle, le revif s’écrase près de mes verts oculaires
l’opéra achève, hélas, son règne par une dernière révérence
si beau
si belle
j’ai eu le temps de prendre conscience des parties qui me composent, qui constituent ce que je représente
moi, femme, être qui appréhende les frontières m’éloignant, me rapprochant et me connectant aux astres
nous sommes liés et à la fois étrangers les uns envers les autres
je voudrais aimer, pleurer, haïr, puis encore aimer
je voudrais aussi me rayer de la surface de cette planète
déchirer la poupée de chiffon que je suis
me briser et entendre chacun de mes membres craquer sous le poids de mon insolence
goûter au baiser de la mort pour mieux savourer celui de la vie
disparaître, devenir quelqu’un, quelque chose d’autre
devenir la verdure éclatante qui peuple les prés
me fondre dans la valse turquoise des élans maritimes
ou encore être fouettée par le courroux du vent comme un bourgeon qui attend l’éclosion
là où la nature est écrite dans les arbres, dans les nuages
bercée par le jour et la nuit, je pourrais être une fleur espérant l’orage qui me sublimera enfin
un lys immaculé, un jasmin sanglant
une plante de miséricorde infiniment liée à mère nature
un canif me jetant à l’abandon
pour me rappeler que je suis tout et à la fois rien
bonne nuit aux hallucinations que le noir m’autorise encore à toucher
bonjour à l’oreiller qui bourdonne
j’attendrais le temps des saisons qui me permettra de danser sous la pluie, et peut-être éclore un jour
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iamueno · 3 years ago
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ashley et enzo
je me suis réveillée aujourd’hui avec la mémoire déjà prise par l’illusion de mes rêves
à l’intérieur de ces chimères, deux fantômes valsaient autour de moi
deux silhouettes biologiquement différentes ; deux âmes semblables à ma détresse
un rictus enjoué qui dévore le néant sonore
un regard brun aussi froid que les banquises fertiles
ces visages sont désormais réduits en morceaux de mots indécelables aux yeux du monde
ces lignes sont une nouvelle peau tissant ses vergers dans la charogne qui me tient prisonnière
l’enthousiasme d’une poitrine qui se lève d’un bond comme une invitation à l’extase
le silence criard d’une pomme d’adam qui ne demande qu’à être croquée
des rivages jumeaux transformés en cadavres exquis, leurs nuances incolores parcourant le sang et l’encre qui coulent dans mes veines
si belle
si beau
j’aime rêver en estimant qu’il ne me reste que cela
je crois que d’une certaine façon, ces fantasmes sont des univers parallèles, des histoires possiblement véritables qui se baladent dans les contrées illisibles de l’esprit et du cosmos
des visions désinvoltes qui interagissent entre elles, parfois responsables d’une somnolence pitoyable
il est vrai que je dors peu
en contrepartie, ces souvenirs m’enveloppent d’une aura bienfaitrice que la réalité peine à m’apporter
j’ai eu le temps de prendre conscience des parties qui me composent, qui constituent ce que je représente
moi, femme, être qui appréhende les frontières m’éloignant, me rapprochant et me connectant aux astres
nous sommes liés et à la fois étrangers les uns envers les autres
je voudrais aimer, pleurer, haïr, puis encore aimer
je voudrais aussi me rayer de la surface de cette planète, déchirer la poupée de chiffon que je suis, me briser et entendre chacun de mes membres craquer sous le poids de mon insolence
disparaître, devenir quelqu’un, quelque chose d’autre
devenir la verdure éclatante qui peuple les prés, me fondre dans la valse turquoise des élans maritimes, ou encore être fouettée par le courroux du vent comme un bourgeon qui attend l’éclosion
là où la nature est écrite dans les arbres, dans les nuages, bercé par le jour et la nuit, je pourrais être une fleur espérant l’orage qui me sublimera enfin
un lys immaculé, un jasmin sanglant, une plante de miséricorde infiniment liée à la terre-mère
bonne nuit aux hallucinations que le noir m’autorise encore à toucher
bonjour à l’oreiller qui bourdonne
j’attendrais le temps des saisons qui me permettra de danser sous la pluie, et peut-être éclore un jour
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themoonchild-sl · 4 years ago
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Vóreia. La blancheur immaculée de ses terres, ses montagnes escarpées, la brise givrante torturant la cime des épineux, sa nature sauvage que l'hiver immobilise de son manteau cotonneux. Vóreia. Une contrée inhospitalière balayaient par les vents. Une contrée que les ouvrages serties de feuillets d'or et de pierres décrivent presque aussi rudes et sauvages que les âmes peuplant ces étendues gelées.
Dans la tranquillité du froid polaire, un cri jaillit subitement aux premiers rayons du soleil hivernal. Clair comme de l'eau de roche, les notes cristallines se répercutent contre les pans de bois patinés. Sigyn. Teint de porcelaine, chevelure de jais. Là, au creux d'une fourrure épaisse et soyeuse, son minois s'anime, le rose s'épanouissant peu à peu sur sa peau fragile. Sigyn, c'est un peu l'astre de la maisonnée. Le cadeau inespéré. Le présent insoupçonné. Pulsant sous ses veines, l'organe vital est une réponse presque divine au passé, à ces années aux relents âcres de cendres et de sang. À ces années où l'espoir d'un héritage de chair et d'os se termine dans la douleur et les larmes. Des années durant où les offrandes à Frigg ne semblent répondre qu'au chagrin d'une maternité avortée.
Sigyn, c'est un peu l'astre de la maisonnée. L'étincelle qui rallume le brasier. Sur sa précieuse apparition converge déjà une palette de sentiments lumineux dont elle ne saisit pas encore toute l'intensité.
Leif, le patriarche, perpétue la tradition de toute une lignée en usant du marteau pour magnifier le métal en fusion. Ardent amoureux de la forge familiale lorsqu'il ne croise pas l'épée. Sous des dehors un peu abrupt, c'est un être d'une grande rigueur de comportement, soucieux des traditions et du bien-être de son prochain. L'homme taciturne se déride parfois au détour d'un croisement d'yeux céruléens. Freyda. Sa femme. Une délicieuse créature à la chevelure d'or pâle. Freyda, l'enflammée. Freyda, la flamboyante, qui derrière son ovale séraphique vêtit les atours d'une redoutable guerrière au bouclier. Si sa beauté est saisissante, c'est par sa bravoure et sa ténacité qu'elle gagne le respect de sa communauté. Les paroles venimeuses et les jugements hâtifs s'évanouissent devant la hargne de cette créature prête à briser son épée sur la jugulaire d'un antagoniste du sexe opposé. Leif chérit l'audacieuse presque autant qu'il ne l'admire. Elle est ainsi, Freyda. Tempétueuse. Un ouragan permanent que rien ne semble abattre. Un être solaire consumant tout sur son passage.
L'audacieuse n'en est pas moins une femme brisée. Elle porte les cicatrices d'une guerrière qui malgré les honneurs et les éloges d'une skjaldmö chevauchant la land, l'épée au poing, ne saurait se sentir pleinement satisfaite de sa condition. Le désir de maternité demeurant un mirage, un doux songe culbutant sur la douloureuse réalité. Ni Frigg, ni Idhunn ne semblent répondre aux invocations. Litanie redondante que les fausses couches successives ne rendent que plus déchirantes encore. Ses grands yeux clairs baignant alors dans une mer acide et aqueuse. La puissance de son chagrin nourrit plus que de mesure sa hargne lorsque sa main fend l'air dans un grincement métallique.
Sigyn, c'est un signe. Un signe providentiel alors que sa foi est de plus en plus vacillante. Sigyn, c'est un peu comme si elle brisait la malédiction, la toute puissante fatalité.  
Été. Le treizième jour d'Heyannir. L'air s'adoucit, les cieux s'habillent de ce bleu limpide parsemé de nuances rosées. Les étendues salines, habituellement prisonnières de la glace, accablent les falaises rocailleuses, les vagues puissantes s'écrasant dans une masse grisâtre sur les brisants. La mer qui s'agite, prémisse d'escapades vers l'est. La mer qui s'agite, l'appétit des nordiens s'aiguisent. Les premiers bateaux quittent les côtes de Vóreia, la proue à tête de dragon narguant fièrement les flots. Sur l'un d'eux, Leif et Freyda. Dans un silence glaçant, l'ovale empreint d'une froide détermination, ils voguent vers l'inconnu. Celui des richesses cliquetantes et des terres fécondes.
Leif et Freyda, unis dans la fureur de l'instant, l'adrénaline à son paroxysme.
Et, Sigyn. Petite Sigyn qui du haut de ses cinq ans ne saisit pas encore le danger. Dans la tranquillité du foyer, l'écho des rires d'enfants. Des épées en bois qui s'entrechoquent dans un ballet désaccordé. Une innocence qui n'est pas encore entaché. Petite Sigyn qui du haut de ses cinq ans délaisse déjà les poupées de chiffon pour les épées factices de ses cousins. Dans le sillage de maman, la voie sacrée semble déjà toute dessinée. Petite Sigyn qui du haut de ses cinq ans ne saisit pas encore ce qui se joue dans les ténèbres. Les divines ombres où se joue un bien cruel dessein.
La lance file droit sur sa cible, sifflant au milieu du chaos. Un chaos d'épées et de boucliers colorés. Un chaos où se mêle les relents métalliques d'hémoglobine et de cuir tanné. Un énième tableau où se mêle les hurlements de bêtes des uns, le râle des autres au bord du trépas et au centre, une fourmilière humaine maculée de sang et de boue.  Freyda, c'est une silhouette en action, le bouclier au poing et la lame ensanglantée.   L'enflammée marchant sur des charbons ardents.  L'ardente jouant avec le feu.  Une âme fougueuse qui s'effondre subitement, l'écho d'une plainte déchirante répondant au bruit sourd du métal rencontrant son épiderme.
Leif l'avait pressentit. Le flot de sang jaillit, les sillons vermillons s'élançant sur l'épiderme laiteux. Leif s'époumonait, fondant sur la masse humaine dans un rugissement terrible. Le flot de sang jaillit. Et, les lèvres en bouton de rose s'ouvrirent dans un gémissement plaintif. Leif s’agitait, ses mains baignant dans une rivière rougeoyante. Les corbeaux, l'éborgné, la couronne ensanglantée, l'or pâle d'une chevelure qui s'agite dans les ténèbres. Leif l'avait pressentit. Les orbes azurées accueillent les dernières larmes, parcourant la peau cireuse dans quelques volutes rosâtres. L'onde de glace enveloppant peu à peu ses extrémités. Freyda le sait. Elle le sent. Hel l'attends.
Nous nous retrouverons.
Dans le chaos, l'ombre d'un sourire comme pour narguer une derrière fois le monde. La flamme s'était éteinte. La fougueuse n'était plus qu'un être de glace. Le feu ne brûlait plus. Et, dans l’œil vif de Leif, la lueur ne dansait plus. Son rire cristallin, envolé. Les notes fruités de son parfum, envolé. Les ondulations miellés de sa chevelure, envolé.  La voix rauque contant la grandeur des dieux, envolé. Envolé dans les flammes du cortège funéraire. Envolé dans l'étreinte brûlante du feu. La beauté s'envole dans un nuage de cendres. L'innocence, elle n'a que la saveur âcre des souvenirs consumés.   Petite Sigyn qui du haut de ses cinq ans vient de vivre le premier drame de sa vie. Envolé, son innocence. Envolé, ses rires d'enfants et ses rêves enchantés. Maman n'est plus, petite Sigyn ne chante plus.
Puis, les jours passent, les mois filent. Le chagrin se tarit mais le souvenir demeure dans son esprit. Les jours passent, les mois filent. Et, petite Sigyn devint grande. Teint de porcelaine, chevelure de jais. Le papillon sort de son cocon. Elle est belle, vous savez. Mais, c'est une beauté froide. Aussi glaçante que sa mère n'était brûlante. Aussi lunaire que sa mère n'était solaire. Sigyn, c'est une beauté troublante. Un peu dérangeante. Avec le regard qui transperce comme une dague. Sigyn, c'est une créature étrange. Un peu déstabilisante. Tantôt froide et distante, tantôt douce et bienveillante. Un être multi-facettes qui trouble et déconcerte. Sigyn est loin d'être vénéneuse, ni même franchement odieuse. Derrière les pans de glace qu'elle érige, c'est une créature fragile, un peu brisée. Une poupée de porcelaine avec des fêlures pas tout à fait cicatrisées.   Une poupée de porcelaine un peu fêlée que Leif peine parfois à apprivoiser. À mesure qu'elle prend de l'âge, il lui semble même qu'elle s'éloigne toujours un peu plus de lui. À mesure qu'elle prend de l'âge, le forgeron voit bien qu'elle s'affirme.
Cling. Les épées métalliques remplacent bientôt les jouets en bois. Les arts de la maisonnée, Sigyn ne peut s'y soustraire mais elle ne s'en contente guère. Cling. Dans l’œil vif de Leif, l'ombre de sa guerrière revit. Cling. Dans l'esprit de sa fille, le souvenir de la glorieuse âme se réanime. Cling. La fierté de l'un nourrit la ténacité de l'autre.
Leif le sait. En bon protecteur de sa meute, il le sent. Les glorieux desseins se profilent à l'horizon. Un sage ne ment jamais, après tout. Leif ne peut retenir sa chair et son sang si sa destinée se profile bouclier au poing.
L'inquiétude ne quitte jamais vraiment son esprit lorsque les premiers raids vers les riches territoires de Dekasileia s'organisent et que sa frêle héritière s'engage dans le sillage d'Erik, le Jarl du village. Les pillages incessants, les richesses cliquetantes, les combats sanglants. Sur les flots, les hommes du nord s'imposent.
Impitoyables.
Sigyn n'est plus la nymphe guerroyant, rire fendant ses lèvres roses, contre ses cousins. Elle n'est plus la gamine qui fantasme le bouclier de maman. Sigyn, elle est cette guerrière en devenir. L'actrice de sa vie, la capitaine de son destin.
Lorsque les murmures incandescents de ceux qui s'agitent dans l'ombre des héritiers de la couronne se mêlent au désir de s'accaparer les terres fécondes de Dekasileia, promesse d'inscrire l'héritage des vikings en lettres d'or dans l'histoire de ces contrées, l'intérêt de la brune s'éveille. Dans ce curieux jeu des alliances, la prudence est pourtant de mise. Dans ce curieux jeu des alliances, les rapprochements des uns se mêlent aux jeux de dupes des autres. Là, les premiers signes d'une tempête qui ne dit pas son nom.  
Peu loquace, l'oeil alerte, Sigyn est de ces gens du Nord qui demeurent dans l'ombre. Les questions l'assaillent, parfois. Tard dans la nuit, l'astre lunaire devenant l'unique témoin de ses batailles intérieures.   Que gagne t'-elle réellement ? Que gagne t'-elle à placer sa confiance en une noble dont elle ne sait pas grand chose ? Que gagne t'-elle à mettre sa vie entre les mains d'étrangers qui ne voient que la barbare venue s'accaparer la terre de leurs ancêtres dans le sang et les larmes ?
Sigyn hésite. Elle n'est pas très docile, vous savez. Sigyn hésite. Elle n'est pourtant pas opportuniste. Sigyn est de ces gens du Nord qui demeurent dans l'ombre. Lointaine et insaisissable. Ses atours de celle que rien ne semble atteindre embrassant ses traits délicats. Poupée glacée qui ne saurait être submergée.
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triste-guillotine · 5 years ago
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Edith Scob (1937-2019)
“Les yeux sans visage”, “Judex”, “La poupée sanglante”, “L’été meurtrier”, “Le pacte des loups”...
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Slow Burn, BatB fic, StanFou, chap 7
Il y a quinze ans...
La charrette arriva devant la maison vide, devant plusieurs villageois. Clothilde marmonnait dans sa barbe « Des parpaillots… Qui n’iront même pas à l’office avec nous… Je ne les saluerai pas. »
Les Laurent n’étaient pas loin. Stanley s’accrochait aux jupes de sa mère. C’était la maison de Gervais. Et ces gens l’avaient prise. Il ne le leur pardonnerait jamais.
Le père Robert sourit aux nouveaux arrivants et donna la main à la dame pour l’aider à descendre.
- Bonjour et bienvenue à Villeneuve, mes amis.
Le couple parut fort étonné d’un tel accueil de la part du curé, mais sourirent et répondirent à son salut.
- Bonjour mon père, et merci. Nous sommes les Durand. Je suis Thérèse, et voilà mon mari Michel. Et voilà nos enfants : Samuel et Renée. Venez dire bonjour, les enfants !
Stanley vit alors un petit garçon et une petite fille descendre de la charrette, aidés par leur père. Le petit garçon avait une dent en moins, et de beaux yeux noirs. La petite fille était plus jeune, ses cheveux bouclés étaient séparés en deux couettes retenues par des rubans blancs, et elle avait une jolie poupée dans les bras. Le père Robert les salua chaleureusement. Madame Laurent fit un signe de tête à son mari et ils s’approchèrent.
- Bonjour ! Je suis Eliabel Laurent, la modiste. Voilà Guillaume, mon mari.
- Bonjour ! Je suis le drapier. Nos boutiques sont juste là, fit le père de Stanley en désignant les deux façades à vitrine, de l’autre côté de la place.
- Et voilà nos deux fils, Richard et Stanley, et nos trois filles. Élise, Éloïse et Eliana.
Dick s’approcha, en attrapant le collet de Stanley pour le forcer à s’approcher. Il souffla à l’oreille de son cadet « dis bonjour ! », et l’enfant obtempéra de mauvais gré. Les triplées firent une petite révérence avec un sourire irrésistible.
Mais il se sentit rougir quand le petit garçon lui sourit largement en lui rendant son salut. Les quatre fillettes se mirent à jouer ensemble sans plus de cérémonie, courant et riant sur la place.
- J’ai apporté une tarte aux blettes ! Annonça la modiste en tendant à la femme un plat enveloppé dans un torchon. Pour que vous n’ayez pas à vous soucier du repas de ce soir.
- Et nous prêterons nos bras pour vous aider à remonter vos meubles ! Annonça Guillaume.
Le couple rosit de plaisir.
- Oh, nous ne pouvons accepter…
- Bien sûr que si ! Nous savons ce que c’est de s’installer dans une nouvelle maison. Et à plusieurs mains, ça ira plus vite. Vous voulez que je garde les enfants pendant ce temps ?
- Et je ne suis pas seul, Dick n’a pas les mains dans les poches, il a de la ressource ! Lança Guillaume, approuvé par son aîné.
- J’aiderai aussi, renchérit le prêtre en retroussant ses manches.
- Mais… Mon père, nous ne sommes pas…
- Catholiques ? Qu’importe ! Tous les nouveaux arrivants sont les bienvenus ! Allons ! Faites-nous plaisir en acceptant notre aide !
Le couple se regarda, puis accepta en souriant. Plusieurs badauds se mirent à imiter les Laurent, et commencèrent à décharger la charrette. Si même le prêtre n’était pas gêné par la différence de religion des nouveaux venus, on ne pouvait se faire plus royaliste que le roi… Eliabel rentra avec Thérèse et les fillettes, qui envahirent aussitôt la chambre des filles et jouèrent à la poupée. Samuel et Stanley se retrouvèrent à peu près seuls.
- Tu as l’air triste, constata Samuel.
Stanley hocha la tête.
- C’était la maison de mon ami. Il est parti pour une autre ville.
- Ah…
Instant de silence. Samuel regarda Stanley.
- On joue ?
- J’ai des épées à la maison.
- Des vraies ?
- Non, en bois. Mais je sais me battre !
- Montre-moi ! S’écria le garçon.
La glace était rompue. Stanley apporta deux épées en bois, et les deux enfants jouèrent avec entrain. L’aide plus ou moins spontanée de quelques solides gaillards permit aux Durand d’être meublés en moins de trois heures. Les dames s’occupèrent de nettoyer et d’accommoder tentures, rideaux, ranger les vêtements dans les armoires, etc.
Le soir venu, les Durand remercièrent chaleureusement les villageois venus les aider et les Laurent rentrèrent au logis.
Guillaume ébouriffa les cheveux de Dick.
- Tu n’as pas les deux pieds dans le même sabot, mon garçon ! Tu es fort comme un bœuf !
- Merci papa.
- Et toi, Stanley ? Tu les trouves comment, les nouveaux voisins ?
- Oh, ils sont bien, fit l’enfant d’un ton qui se voulait détaché.
- « Bien », seulement ? Toi et Samuel, vous avez joué toute la journée !
- Il est gentil, concéda Stanley d’un air boudeur.
Guillaume et Eliabel se regardèrent. Leur cadet allait peut-être surmonter son chagrin plus vite que prévu, en fin de compte.
OoO
Sept ans plus tard…
Stanley sortit en maugréant de sa maison.
La semaine avait mal commencé. Les nouvelles de la guerre étaient mauvaises. On parlait de batailles sanglantes, et les Laurent, comme les Déroulède, comme quasi-toutes les familles de Villeneuve, tremblaient pour l’être cher qui servait sous les drapeaux. Dick était parti depuis quatre ans déjà, laissant Magdeleine et leurs enfants aux bons soins de ses parents, et Stanley ressentait avec une acuité affreuse l’absence de son grand frère. D’ordinaire, il écrivait avec abondance, une lettre arrivant au courrier au moins deux fois le mois pour ses parents, sa femme et parfois son cadet, mais ces derniers temps, ses courriers s’étaient raréfiés, raccourcis. De temps à autre, une tache de boue souillait le papier et l’adolescent craignait toujours que ce soit du sang séché. Partagé entre l’admiration pour le courage de Dick et la peur affreuse d’une mauvaise nouvelle, Stanley se faisait un souci terrible, partagé par sa famille.
Eliana, Élise et Éloïse cherchaient à distraire leur inquiétude en se plongeant à corps perdu dans les falbalas et la toilette, ou en harcelant leur frère sous couvert de le seconder dans son rôle d’homme de la maison, lorsque leur père s’absentait pour ses affaires.
Dernièrement, les triplées s’étaient mis en tête de lui trouver une fiancée. Et Stanley haïssait qu’on se mêle ainsi de ses affaires. Elles l’avaient accablé de recommandations, vantant les qualités de l’une, la beauté de l’autre, sans lui laisser en placer une. Il avait finir par sortir en trombe de la maison après leur avoir crié de le laisser tranquille. Marcher lui ferait du bien. Ses pas le conduisirent à la ferme des Durand. Samuel était en train de nettoyer le poulailler, il lui fit de grands gestes.
- Eh, Stan !
Les deux garçons bavardèrent longuement pendant que le jeune homme achevait sa tâche. Samuel alla se laver un peu avant de s’affaler sur le tas de foin où Stanley s’était assis.
- Elles sont bizarres, tes sœurs. Pourquoi te demander de choisir une femme maintenant ?
- Elles veulent que je me marie, je ne sais pas pourquoi. Déjà, c’est trop tôt ! Je n’ai que quinze ans ! Et puis… Ça ne m’intéresse pas, moi, d’avoir une femme.
- Moi, dit Samuel d’un ton qui trahissait un long passé de réflexion sur la question, je trouve dommage qu’on ne puisse épouser qu’une personne à la fois. Je ne pense pas que j’arriverais à n’en aimer qu’une seule. Et pourquoi se limiter aux filles, d’ailleurs ? Il y a des garçons que j’aurais bien épousés, aussi !
Stanley rougit violemment à cette réflexion.
- Heu… Mais, heu… Ton église et la mienne…. Ne trouvent pas ça bien…
- Oui. Et c’est dommage. Franchement, quel mal il y aurait à épouser un homme ? Deux fois plus de bras pour faire les gros travaux. Et puis, il y a des garçons qui sont aussi beaux que des filles, et je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas les courtiser aussi. Toi, par exemple, tu es très beau, fit Samuel en mâchouillant un brin de paille, l’air de rien.
Il sourit en voyant le trouble croissant de Stanley. Il s’approcha de lui, avec un air à faire des confidences.
- Tu sais quoi ?
- Quoi ?
- J’ai embrassé un garçon la semaine dernière. Un du village d’à côté.
Stanley était de plus en plus troublé. Le cœur battant, il avait du mal à suivre son propre fil de pensée face à l’immensité du champ des possibles que venait d’ouvrir Samuel devant ses yeux.
- Oh ? Et, heu.. C’était… C’était comment ?
Samuel se rengorgea.
- Oh, c’était bien. Différent d’avec les filles. Il avait un peu de barbe qui piquait, et il serrait plus fort dans ses bras.
- Je vois, murmura Stanley, l’air absent.
- Tu as déjà embrassé des filles ?
- Heu, oui, une ou deux.
- Et des garçons ?
Stanley jura que le village entier l’avait entendu déglutir. Samuel, étendu à côté de lui dans la paille, le regardait avec des yeux à demi-clos, un petit sourire entendu sur les traits.
- Ça te dirait d’essayer ?
Stanley ne savait même pas comment dire oui. Il se contenta de hocher la tête, pris de vertige.
Samuel se redressa, s’approcha de Stanley, qui était assis, raide comme un piquet. Il le prit par les épaules, ôta un brin de paille de ses cheveux, et posa les lèvres sur les siennes.
Stanley crut défaillir. Si les baisers qu’il avait échangés du bout des lèvres avec quelques filles ne lui avaient laissé qu’un souvenir médiocre, celui-là le transporta quasiment dans un autre monde. Ses bras se levèrent automatiquement pour s’enrouler autour du cou et du dos de Samuel, et il inclina la tête sur le côté pour que leurs nez ne se cognent pas. Samuel approfondit le baiser et fut surpris du son qu’émit Stanley, mi-gémissement mi-cri de surprise, avant de s’accrocher à lui comme si sa vie en dépendait. Surpris et très, très excité. Leurs langues vinrent à la rencontre l’une de l’autre et se mêlèrent, sans grâce, mais avec passion.
La main de Stanley s’accrocha dans les cheveux de Samuel et pressait leurs deux têtes l’une contre l’autre, tandis qu’il lui dévorait la bouche avec une frénésie désespérée. Il poussa un autre cri de surprise quand Samuel lui attrapa une fesse tout en insinuant un genou entre ses cuisses. Il avait une érection monumentale qui menaçait déjà de tacher son pantalon. Stanley sentait que se profilait à l’horizon l’orgasme le plus violent de sa courte vie. Encore quelques secondes et...
- Samuel ? Où es-tu ? Cria une voix lointaine.
C’était son père qui l’appelait.
L’enthousiasme des deux garçons fut douché en un temps record. Ils se séparèrent aussitôt et s’époussetèrent pour retirer les brins de paille accusateurs.
- Je suis dans la grange, papa ! Je déplace le foin !
- Mais c’est trop lourd pour toi !
- Ne t’inquiète pas, j’y vais à mon rythme !
- Tu es sûr de ne pas avoir besoin d’aide ?
- Certain papa. Je nourrirai les chevaux tout à l’heure.
- Bon garçon. Ta mère me fait dire que le dîner est prêt dans une heure !
- Oui papa !
Stanley se redressa comme un automate, se dirigea vers l’auge que Samuel venait de remplir pour les chevaux, et y plongea sa tête entière. Samuel le regarda faire un peu stupidement avant de s’inquiéter du temps qu’il passa sans respirer. Le jeune homme finit par sortir la tête de l’eau, ruisselant, mais calmé. Il s’essora les cheveux et s’essuya la figure avec la manche de sa veste.
- Pourquoi tu as fait ça ? Demanda Samuel, éberlué.
- Parce que je préfère encore me balader les cheveux mouillés qu’avec un chapiteau dans le pantalon, répliqua Stanley.
Le jeune fermier eut un regard amusé.
- Je ne pensais pas te faire un effet pareil.
- Moi non plus, en fait.
Silence.
- Tu voudrais qu’on recommence, plus tard ?
- Tu es libre quand ? Demanda Stanley, l’air avide.
- Je pense que je pourrais arranger le coup samedi prochain, à la tombée de la nuit. Tu pourrais me rejoindre ici ?
Stanley hocha la tête.
- J’y serai.
OoO
Il en fut ainsi pendant quelques mois. Stanley faisait régulièrement le mur pour aller retrouver Samuel, et ils volaient quelques heures en étreintes maladroites, baisers affamés et cris étouffés. Stanley sentait qu’il commençait à s’attacher, et que c’était un gros, gros risque. Cette petite histoire prit fin un beau jour, quand Samuel décida d’ajouter la fille du savetier à son tableau de chasse. Stanley n’était pas aussi enclin à partager son amoureux et son amour-propre souffrait de voir que visiblement, ses charmes ne suffisaient pas à retenir le cœur du jeune homme. Il finit, un soir, par s’expliquer auprès de Samuel, qui prit relativement bien la chose. Ils se serrèrent dans leurs bras, jurèrent de rester amis et rentrèrent chacun de leur côté. Stanley pleura en cachette pendant quelques semaines, puis finit par reprendre le cours ordinaire de sa vie.
Les trois années suivantes se passèrent, entre inquiétude pour Dick, qui parvenait de temps à autre à obtenir quelques jours de court répit au village, apprentissage chez le tailleur du village voisin et tentatives infructueuses de trouver un nouvel amoureux. Soit les candidats manquaient, soit il ne savait pas les voir. Stanley n’avait guère à se mettre sous la dent que des souvenirs qui commençaient déjà à décolorer et la triste perspective d’une échappatoire par un mariage classique, une fois adulte, qui le rendrait, il le savait déjà, infiniment malheureux. Tout pesé, mieux valait la solitude que partager son lit avec une pauvre fille qu’il ne parviendrait pas à rendre heureuse, elle non plus ! Le travail lui donnait au moins l’occasion de se focaliser sur autre chose. Au cours des rares permissions de Dick, il s’était exercé à prendre ses mesures et pour s’entraîner, avait quasiment refait la garde-robe de son aîné pendant son temps libre. Son maître le félicitait souvent pour sa rigueur et sa méticulosité, et l’assurait qu’il serait un excellent ouvrier sous très peu de temps. Cette perspective rassurait Stanley, qui se disait qu’au moins, il réussirait professionnellement, ce qui était toujours ça de pris.
Il pensait que sa vie sentimentale, en revanche, se profilait comme un océan de triste solitude et de vide existentiel, jusqu’au jour où la fin de la Guerre de Sept Ans sonna le retour des hommes du front. Dick et Tom le forgeron rentrèrent les premiers et furent acclamés –Tom était un excellent ami de la famille Laurent-, mais le lendemain, un triomphe fut réservé à Gaston, le capitaine.
Cependant, ce jour-là, Stanley aurait été bien incapable de dire si ce Gaston était un homme, une armoire ou un cheval… Il n’avait d’yeux que pour le Plus Bel Homme du Monde qui chevauchait à ses côtés. Ses sœurs se pâmèrent d’extase devant le capitaine, Stanley regrettait de ne pouvoir en faire autant devant le lieutenant.
Dans les premiers jours, les premières heures de leur retour, il grappilla avec voracité le moindre renseignement sur le nouveau venu ; son nom, sa famille, où il demeurait, ce qu’il avait fait… Il s’étonna de reconnaître l’adolescent replet qui n’avait pas plus que ça capté son attention, plusieurs années auparavant. La perfection absolue qu’était cet homme à ses yeux l’empêchait d’aller lui adresser la parole. Lui, Stanley, simple apprenti tailleur, ne pouvait décemment déranger Mr Le Folliet pour le prétexte futile d’entendre le son de sa voix !
Il fallut un heureux coup du sort et la première sortie de ses sœurs à la taverne pour l’approcher de plus près. Stanley avait été assigné comme chaperon, et eut fort à faire lors de cette soirée. Dick avait, charitable, pris le relais pour quelques minutes. Du reste, elles étaient faciles à retrouver, elles étaient toujours au même endroit : suspendues aux lèvres du capitaine. Stanley allait mettre à disposition ce temps de répit pour s’offrir une bière. Mais lorsqu’il se retourna pour surveiller ses sœurs, il sursauta en voyant devant lui Mr Le Folliet. Qui lui souriait.
- Bonsoir ! Oh, tu dois être le frère de Dick Laurent ! Dit-il en lui tendant la main.
Stanley, au bord de l’apoplexie, arriva à grimacer un sourire et serrer la main devant lui. Ce n’était pas une voix. Aux oreilles de Stanley, c’était des chœurs angéliques, doux comme une caresse.
Ce sourire avec les dents du bonheur, c’était une vision du paradis.
- Bonsoir… Oui, je suis le frère de Dick. Je suis…
- Stanley, c’est bien ça ?
Stanley luttait pour ne pas couiner de façon hystérique. Il connaissait son nom !!
- Oui, c’est exact.
- Ton frère ne tarissait pas d’éloges sur toi. Il nous a souvent parlé de toi. Tu étais jeune, encore, quand nous sommes partis. Tu es tailleur, il paraît ?
- A… Apprenti encore, précisa Stanley, avant de le regretter. Mr Le Folliet allait le prendre pour un gamin !
- Je suis sûr que tu feras un excellent tailleur ! Moi, je suis Étienne Le Folliet, mais tout le monde m’appelle LeFou.
- Le… LeFou ?
- Oh, c’est un surnom que j’ai gagné à l’armée ! Tu as des projets pour l’avenir ?
- Ah, heu.. Hé bien… Eh bien je pense que dès que je serai devenu tailleur, je resterai auprès de mes parents pour travailler avec eux. J’aime travailler en famille.
- C’est admirable ! Je pense que j’en aurais fait autant s’il m’en restait une.
Stanley sentit un élan de compassion le traverser. C’était vrai qu’il avait perdu ses parents jeune, par la faute d’une épidémie de fièvre, et que son aïeule avait trépassé pendant son adolescence.
- Mais trêve de mélancolie, c’est la fête ce soir ! Dit LeFou en lui adressant un sourire éblouissant.
Stanley lui sourit aussi, par mimétisme, et l’espace d’un instant, se crut réduit dans l’univers à l’ombre des deux délicats points de perfection que formaient les fossettes sur les joues de LeFou.
- LeFou ! Tonna une voix de l’autre côté de la taverne.
LeFou se retourna et appela :
- J’arrive, Gaston !
Puis retournant à Stanley :
- Eh bien, à bientôt Stanley.
Il repartit, deux bières aux mains, laissant Stanley sur un petit nuage.
Ce soir-là, Stanley étouffa ses gloussements dans son oreiller, euphorique. Cela ne dura pas. Car Stanley eut rapidement conscience du redoutable concurrent dans les affections de LeFou, en la personne de Gaston lui-même. Déjà, on s’étonnait de la relation étrange entre les deux hommes. Ni l’un ni l’autre n’était marié, et ils menaient encore une vie de régiment : levés aux aurores, patrouillant aux alentours du village régulièrement, Gaston et LeFou s’étaient imposés comme une sorte de milice privée au sein du village. L’hiver qui suivit leur retour fut très rigoureux et le pain vint à manquer. Gaston s’employa alors à chasser voracement dans les bois et rapporta régulièrement des proies dont la chair et la peau furent mis à contribution pour nourrir et réchauffer les habitants. Des bandits, poussés par la misère, avaient tenté un raid pour voler les provisions du village, mais le Duo, comme on commençait à les appeler, établit un plan d’action et chassa les importuns, leur apportant une aura supplémentaire. Ils persistèrent dans leurs efforts en escortant les expéditions pour aller couper du bois de chauffage dans la forêt. Cet hiver-là, ils avaient sauvé les plus vulnérables, dont la fille bien-aimée du patron de la taverne. Celui-ci fit peindre le portrait du héros sur ses murs, asseyant la réputation de Gaston dans tout Villeneuve.
Encore peu sûr de ses charmes et de ses capacités, mal servi par sa timidité naturelle, Stanley se vit contraint de se couler dans le modèle du soupirant de loin, n’osant adresser la parole qu’épisodiquement à l’objet de son affection, sans se rendre totalement compte que ce dernier faisait exactement la même chose pour la vedette de la ville.
Il en fut ainsi pendant les cinq années qui suivirent. Stanley gardait soigneusement le secret de son inclination envers LeFou, et rapidement il prit l’entière mesure du poids que celui-ci représentait. Il n’avait personne à qui en parler, que ce soit pour s’attrister des périodes où il ne parvenait pas à capter son attention, ou pour s’extasier d’un échange de bons mots ou d’un geste. Il n’osait pas partager cela avec Samuel, avec qui ses relations, quoique cordiales, s’étaient allongées d’une salutaire indifférence pour faire passer l’épreuve de son mariage. Dick ? Il n’osait ! Stanley ne savait pas les opinions de son frère en particulier et de sa famille en général sur les gens de sa, disons, condition, et l’amour qu’il portait à son frère, ajouté à sa crainte, l’empêchaient de s’épancher auprès de lui. Plutôt s’arracher un membre que de perdre l’affection de Dick ou de quiconque de sa famille.
Assez vite, l’amabilité naturelle de LeFou et les nombreux gestes de gentillesse qu’il avait envers les habitués de la taverne, dont Stanley faisait partie avec Tom et Dick, lui firent gagner dans le cœur du jeune homme des marques d’une attirance de plus en plus forte. Le coup de foudre n’avait pas changé d’intensité, et tout ce que pouvait faire ou dire LeFou était merveilleux au regard énamouré de Stanley. Quelle torture cela pouvait être de ne pas pouvoir le dévorer des yeux quand il dansait, de feindre l’inattention quand il chantait, de se forcer à compter les fois où il osait l’aborder, et pour ne parler que de futilités ! Combien de fois il avait eu envie de lui avouer cet amour qui le rongeait de plus en plus, pour renoncer, forcément.
Stanley se prenait à imaginer des scénarios de moins en moins sages où il imaginait LeFou lui faire découvrir l’amour physique, et lorsqu’il assouvissait comme il pouvait ses pulsions les plus urgentes, il se sentait écrasé de solitude, en songeant que l’objet de sa tendresse n’était même pas au courant de ce qu’il ressentait.
Stanley lui-même ne savait quelle avait été la goutte d’eau qui avait rendu cette situation insupportable, après plusieurs années passées à contenir ses sentiments aux yeux de tout le monde, famille, amis et LeFou inclus. Était-ce cette énième fois où il avait vu Gaston entourer les épaules de LeFou d’un bras possessif ? Était-ce ce soir où il avait vu une voyageuse lorgner sur LeFou d’un air gourmand et se dire qu’il n’aurait aucune chance face à cette rivale ? Était-ce à cause de cette discussion avec ses parents où ils parlaient de lui acheter ou lui louer une petite maison, une fois qu’il serait marié ? Il ne pouvait le savoir. Mais ce soir-là où la boisson lui avait enfin fait avouer ses sentiments à LeFou, Stanley avait simplement renoncé à vivre plus longtemps ce calvaire.
OoO
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patricidekid · 2 years ago
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Jane Doe
Sur la table de la morgue se trouve un corps.
Pâle violacé, ces lèvres bleutées et sa peau de poupée recouverte d'echymose de diverses couleurs partant de la palettes vertes à mauves en s'égarant dans le bleu océan.
Ces cheveux bruns retombent sur ces épaules, si sale, couvert de sueur, d'eau, trouvé allongé dans une forêt c'est là que notre idole fut laissé à son sort naturel. Il n'y à pas d'indices, seulement son corps si pur se dit l'homme qui l'autopsie si jeune, si tragique.
Son cou si mince se distinguant avec aisance grâce à ces belles clavicules est d'un pâle entouré d'une couronne violette dans lequelle on peu distinguer des traces de doigts, de morsures.
Il faut être un monstre pour se permettre d'atteindre un ange se dit l'homme, les officiers, les journalistes, les civils horrifié par la découverte de la belle inconnue et pourtant aucun n'ose avouer cette passion malsaine quand à l'inconnu, son identité, sa beauté, la réalité de sa mort. Tel un roman gothique nourissant les passions de familles bien rangées qui n'ose à peine s'avouer leur propre péché.
Son soutient-gorge étaient trop grand, d'un blanc salie par le liquide noiratre sanglant, la terre. Sa poitrine si frèle, garçonne on aurait pus la prendre pour un petit garçon se disent-il une main sur le corps de l'inconnu de la morgue. Ces dents sont pointu tel un vampire s'en est autant mignon que passionnant peut-être somme-nous dans un énième roman romantique ou l'être tragique éternel s'est éteint ? Quel est son âge ? Son visage semble si endormie, comme dénuée de blessure, un éternel repos pour une figure presque religieuse.
Ces mains sont violacées de traces de cordes, ces phalanges presque arraché, la souffrance fut grande et ces os pourrait presque sortir entre l'amas de sang séché et de peau déchiré, la demoiselle ne pus que se battre contre ces liens et le mur qui les retenais quand le pire arriva.
Comme dénue d'existence, bafoué du droit à la reconnaissance, une inconnnue dans un système, une curiosité, une rumeur, un fantasme.
Morte d'asphyixie dans un silence, un corps jeté comme un déchet dans une forêt à la vue de tous, seulement habillé d'un soutient-gorge et d'un jupe qui n'a plus rien de blanc, son corps habillé d'hématomes, d'abus, de tragédie.
Son visage fait perdre la tête au hommes n'aurait-il pas tous souhaiter posséder le fantôme de la victime ? Elle est si belle, le croque-mort se dirait presque qu'il pourrait l'embrasser ressentir son corps froid une fois au moins, c'est impossible de penser correctement alors qu'elle  aurait pus-être sa fille, nièce, voisine ?
Sans réponse, alors la paranoïa s'empare de la ville comme si un sentiment frénétique les possédait et si la jeune inconnue était l'une d'entre eux ou pire si son bourreau était leur père ? frère ? oncle ? voisin ?
Petite communeauté divisé, la peur de vouloir posséder l'autre et la peur de subir les abus de l'autre voilà ces peurs.
Elle à 16 ans, peut-être est elle une fugueuse ? une fille volé à la vie depuis bien trop longtemps c'est sûr. Malgré l'amour de son image, de son idole, de sa pureté virginale elle ne restera qu'un fantasme à jamais.
Oubliée comme tant d'autres, peut-être avait-t-elle de la famille ? Un amour ? Une carrière brillante devant ces yeux? Etait-ce un père ? Un beau-père ? Un Voisin ? Un amoureux éconduit ? Un amant ? Un inconnu opportuniste ? Un professeur ? Une figure religieuse ? Un amis ? Tant d'idée fantasmé sur la mort de la belle inconnue de la forêt son enterrement aura bientôt lieu et au delà des rêves et des craintes, de cet officier qui fantasme secrètement sur le fait de pouvoir la sauver dans ces rêves, de l'autre qui s'imagine la faire sienne, de l'adolescent malsain s'imaginant lui faire subir un calvaire.
Le fantôme restera oublié, sans nom, idole de pureté volé de sa vie. Son agresseur aura droit à un nom une reconnaissance, de l'amour, une vie longue, une mort paisible dans une injustice et bientôt l'agitation qu'elle causa de par sa beauté et sa tragédie dans cette ville silencieuse sera bientôt oublié pour un autre  drame, une autre histoire pour émouvoir les corps et sentiments des humains ennuyé de leur banalité.
Et sur sa tombe trônera le nom de Jane doe, perdue dans des fichiers, des papiers, à jamais.
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thephantomessoftheopera · 3 years ago
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I am also wondering how much of those might be actual „Dracula“ references, or a case of both works referencing common vampire motifs. Apparently, „Dracula“ was only translated to French in the 1920s. But that does not necessarily mean Leroux couldn‘t have read it. He certainly included actual vampire characters in his writings, for example in his 1923 novel „La poupée sanglante“. We need to keep in mind though that long before Stoker‘s „Dracula“ came along, vampires had already experienced a huge surge in popularity in France. Nodier‘s dramatization of Polidori‘s „The Vampire“ introduced the figure of the byronesque, blood-sucking aristocrat - and with it, gothic romanticism - to French literature.
And with all the parallels, it is also important to remember how differently Leroux and Stoker treat similar themes. There may be parallels between Dracula and Erik, but they are fundamentally different characters and serve different purposes within their respective narratives.
More (possible) references to Dracula in the Phantom of the Opera
May 7
Jonathan Harker reports that, yet again, Dracula does not eat with him:
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Christine Daaé too, must eat alone. 
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It should be noted that Christine realizes immediately that she is Erik’s prisoner while, as of May 7, Jonathan still thinks he is on a perfectly respectable work trip. 
Erik himself suggests that he goes through periods of time in which he does not eat (living on music alone). In this passage he is peak drama, referencing both his coffin-bed and his ability to live without food or sleep for “years at a time”:
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Jonathan reports that there are no mirrors anywhere - what an inconvenience! 
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Christine also notices the lack of mirrors at Erik’s house on the lake. She does not yet know that Erik actually has an entire room full of mirrors, but she will. One day.
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I do not know if these details from Phantom of the Opera are actually references to Dracula. I don’t even know if Gaston Leroux read Bram Stoker’s Dracula or when it was first translated into French. But there are so many small details that Erik shares with Dracula that it seems to be intentional. 
Erik is not a vampire. But he likes to play up his macabre appearance when he’s in a mood. He doesn’t need to sleep in a coffin or to refrain from food the way Count Dracula does; we all assume he has no mirrors in his home because he doesn’t want to look at himself, not because he would have no reflection. Erik does these things for affect. He wants to disturb people - even Christine. And Leroux wants him to disturb us, the reader. 
As Dracula was published in 1897, past the time when the events of the Phantom of the Opera should have occurred, in the mid-1880′s, it might not make sense for Erik to be self-aware of the Dracula references himself. As a character, Erik seems to intentionally reference Edgar Allan Poe’s 1842 story with his Red Death costume but we can’t make the same assumption that Erik has read Dracula, as the dates don’t line up. Although, Leroux’s 1909 novel has lots of other anachronisms, so maybe I’m overthinking this and Erik really is meant to be a fan of Dracula. Leroux certainly seems to be one. 
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brunomindcast · 1 year ago
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nebuleuse-mirobolante · 2 years ago
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Elle est magique ,meurt et renait infiniment.
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La Grenouille s'accouche en fouillant les yeux des galaxies.
Je suis morte des millions de fois
Je suis née des millions de fois.
La Grenouille chantait la vie et la Lionne l'accompagnait dans le Rose des Nébuleuses aux rugissements d'étoiles. 
Mon parfum était pure.
Mon être tout entier est si pure malgré le Viol et il est encore plus  pure car il ose détruire le mâle et se reconstruire dans les abysses.
Il est si puissant même quand je meurt car le cri de mes lignes et de mes mots ressuscitent le mal en Art fou et Liberé.
Tel l'esclave arrachant ses chaînes avec ses dents ,je renait.
Il saigne et le sang s'aspire dans les nuages blanc le faisant renaître,enfin.
Tout deviens si Rose car il faut résister et récupérer ce soleil que l'orage nous à voler.
Il faut mettre des mots et des Couleurs sur la folie ,des cri et des points levés sur le mal du mâle viril qui nous égorge à coup de viol et de coups.
Aujourd'hui renaissons toutes en coeur
Aujourd'hui Dieu est punk et les étoiles sont des chiennes révoltées qui urinent dans la rue , vulve sanglante déployée dans la pureté de leur âme.
L'Hôpital psychiatrique est la prison des cri cosmique et du vertige de la vérité, cachant cette Femme qui hurle trop et le délire qui derrière sa laideur fait naître l'Art mystique des désaxés.
Une cigarette à la main ,j'écris la souffrance d'un ciel combattant  pour que le capitalisme ne l'achète pas.
J'écris les clodos errants , une bière dans leur  main ,leur air puant mais leur bonté vierge comme la Lune et sa morphine d'Amour.
J'écris l'autre ,le different car prendre dans les bras le puant ,le toxicomane, le migrant, la transgenre ,le fou,la folle,la marginale c'est abolir les chaînes et hurler l'humanité caché dans le regard des étoiles et de cette folie pourtant bannie.
Demain le ciel ne sera plus un ciel.
Il sera l'Éternité.
Demain le fou et la folle ne seront plus fous ou folles mais Humaines et Humains. 
Mes fesses sont triangulaires car je suis le cri de cette folie  ,une lumière future  et géniale.
Mes yeux sont le tribunal de l'éternité.
Je chante ,je suis spéciale, je fait trembler la vie ,la mort en étant rien et à jamais rien. 
La fourmi n'est rien et le ciel se prosternera pourtant  un jour devant elle.
Un jour la souffrance sera abolie ,après la torture et la révolution des big bang spirituel de la Terre et de l'Éternité .
Un jour les chants seront communistes  ,surréalistes, psychédéliques ,anarchistes, mystiques ,rassemblant les dualités et l'incohérence dans le grandiose du génie fou mais  universel .
En vérité peut importe le courant de pensée ou de politique ,il faut aller à contre-courant quitte à risquer sa vie pour le droit à l'Humanisme éternelle .
Jésus est un punk.
L'Église catholique est une secte qui abbat son esprit le plus puissant.
Traitez moi de folle ,de mystique.
Je suis une visionnaire 
Van Gogh ,la fourmi et le plus incompris des gueux sont des visionnaires.
Aujourd'hui tout est Rose mais si sanglant et si pure à la fois,pas comme dans un conte de fée si niais  mais plutôt comme un conte de fêlée se levant pour réclamer leur droit  et revendiquer la révolution de leur Couleur .
Aujourd'hui nous sommes fières et revendiquons que nous sommes fières de respirer même brutalement.
Aujourd'hui je suis fière d'être née même si la naissance et les millions de naissances  que j'ai subit m'ont accouché après les tortures viscérales et les tripes qui s'égorgent encore en moi.
Aujourd'hui je veux vivre plus que tout et atteindre Uranus mais pas la Lune comme tant le veulent .
Aujourd'hui nous abolissons les chemins tout tracés.
Aujourd'hui je veux mourir encore infiniment  car je suis ainsi et c'est en moi mais bien moins violemment et renaître à chaque fois encore plus puissamment qu'une poussière de ciel dans le chaos.
La révolution sera Rose des Femmes qui détruiront la Barbie et se réappropriront la puissance dans  la douceur forte d'un coucher de soleil et d'une poupée punk  et libre.
Dans le Jaune de la Folie ,la voix des incompris va éclore et  de son dor�� ,il abolira et provoquera  la mort de l'oppression.
Si les Femmes sont la nuit et les Hommes le jour ,la Nuit dois enfin hurler  jusqu'a démolir le mur du son qui se décomposera pour devenir Art ,Folie Rose,Jaune et  Révolution !
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Nébuleuse
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Nébuleuse
Bonjour ,
Suite à la découverte d'une nouvelle Huile Essentielle ( la plante s'appelle : Kunzea ) et ma prise d'hallucinogène j'ai subit une transformation intérieure puissante et intense .
J'avais vu ce Rose si intensément dans une vision puissante en début d'après-midi midi.
Ça me travaillais de l'intérieur et me bouffais puis j'en ai écris un texte en étant très mal et perturbée suite à tout ça, un soir d'après.
Je ne sais pas si le vendredi 20 mai symbolise quelque chose spirituellement ou historiquement mais quelque chose à véritablement changer en moi depuis cette Huile Essentielle de Kunzea que j'ai pourtant détester et depuis l'hallucinogène, la vision salvatrice du Rose l'après-midi et la ma merveilleuse histoire avec la Grenouille le soir même. 
J'ai enfin pour la première fois commencer véritablement débloquer le Rose en commençant au début doucement et à la fois très fort avec une robe de soirée très pailletée mais d'un Rose que je ne portais jamais ,que je trouve super et qui m'a permise de ne pas risquer d'aller trop vite .
C'est un Vieux Rose /Rose pastel mais avec un maquillage Rose pétant .
Je me suis pour la première fois sentie bien et même puissante en en reportant même si différemment.
En plus je suis sortie et j'arrivais parfaitement à gérer le regard des autres même si au début c'était étrange et troublant même.
C'etait une petite sortie au GEM ( mon association) mais j'ai croiser pleins de monde et suis revenue chez moi en souriant tellement que mon père croyait que j'avais bu .
J'étais sobre et je suis enfin clean grâce à la Grenouille, à cette Huile Essentielle, au déblocage du mal-être du Rose et son retours cette fois officielle dans ma vie. 
L'animatrice du GEM ( une des animatrices) et moi on à parler de cette souffrance que je tente et suis entrain de débloquer ( c'est pas un puissant  déclic mais presque  voir pratiquement , un travail long encore peut-être, mais c'est ce bouleversement qui le déclenche et va le rendre beaucoup moins violent ).
Je vais sûrement rechuter dans quelques mois comme d'habitude mais j'ai compris la médecine de la Grenouille qui passe sa vie à mourir et à renaître.
J'ai fait un rap improvisée au GEM sur le Rose, le feminisme ,la puissance pour la première fois car avant je leur cachais beaucoup ce talent et les autres se sont direct tue et avaient l'air impressionnée
Je me suis sentie si puissante .
Nébuleuse
Aujourd'hui je came mon âme.
Mon enfer est une pluie Rose où l'acide est de Couleur overdose .
Il est plus que beau le Rose mais il me viole et il me haïe dans ce Bleu si infernal et si masculin .
Dans le Rose l'enfer et le paradis s'égorgent dans mon âme et  pourtant rien n'est plus beau que la larme du rose bonbon sur la macadame sans passion .
Je suis née à l'âge de 20 ans ,c'est l'âge où on m'a voler mon corps et je le cherche encore .
Je suis née dans le Rose de Dieu ,Couleur d'une Femme pure ,fragile,pudique du corps et de l'âme  mais immaculée subissant le viol et les coups des mâles ,subissant le mal abyssale et sale des milles et un drames.
 
Comme une odeur de naïveté enfantine et perdue ,je suis née à 20ans dans le cri d'un viol ,accouchée dans la torture .
Un goût d'enfance édulcorée prenait la tournure d'une mort aux rats aigre et sordide.
.
Aujourd'hui je came mon âme à coup de larmes ,dans une mer de cachets amers.
J'essaie d'oublier le viol 
Je me drogue 
J'essaie d'oublier le Rose que j'aime tant.
Je me drogue. 
Le Rose reviens ,comme une chanson que vous trouvez des plus belles à vos yeux mais qui vous rappele votre enfant  mort bien trop tôt.
Il est tel un matin que vous trouvez splendide ,plus beau qu'une aspirine d'étoile ,plus beau que la musique  à déguster et le silence enivrant mais en s'enveloppant de lui il vous étrangle, vous étouffe. 
J'ai mentie au monde pour cacher cette plaie ,par pudeur, parfois par honte  mais ce soir tout dois être révélé .
Le Rose fût ma première et dernière Couleur préférée enfant ,adolescente et même adulte ,tel une petite fille éternelle.
Le Jaune était si puissant mais avant il ne l'était  pas autant que la nuance des bonbons et leur pleurs aux sucres de peur.
Maintenant et depuis si longtemps la vérité est dans sa destinée, au  fond de moi-même.
Le Rose est comme un grand-père mort dans l'au-delà.
Il se ressent,s'aime tellement  mais il est inaccessible et quand vous contacter la mort en étant remplie d'extase et d'espoir pour lui parler ,c'est le diable en personne  qui vous reçois .
Aujourd'hui, mes larmes sont Rose comme une rosée du matin éventrée.
La Lumière Rose est une torture si belle ,criant le viol et la paix .
Dans ce Rose si somptueux je cherche Dieu et l'innocence ,la danse , la nouvelle puissance d'une femme pure mais ressuscitée dans le courage de marcher la tête haute ,de dire non brutalement  ,de s'aimer avec douceur et ardente .
Candice était Rose mais au fond Candice à toujours été Alexia. 
Retrouver véritablement le Rose en moi-même sera la plus beau,noble et douloureux des combats.
Je cherche le silence des églises, des etoiles et en toutes dualités réunies l'anarchie d'une poupée punk et féministe  dont l'étoile qui brille est Rose. 
Je ne trouve que le viol et son cri ,mon corps brisé  ,le regard des hommes me rappelant que je ne suis qu'une ridicule respiration qui dois s'excuser d'être .
Ringarde,tel  un gros bonbon désuet, fragile ,ridicule ,grotesque, prude ,coincée ,je m'y sent prisonnière et victime naïve  d'un passée atroce.
Je tente de faire la paix avec ce soleil  qu'est le Rose et de trouvée Dieu de manière absolue, extrême et immortelle  mais je ne trouve que le gâteau d'anniversaire poignardée qu'est le viol de cette enfant dans son corps d'adulte .
Rose ,Couleur ambigüe dans mon âme
Si il y avais un synonyme de l'ambiguïté ce serait le Rose qui est en moi le Viol laid.
Pour trouver véritablement Dieu en moi et à jamais rien ne sera plus véritable que le Jaune salvateur et le Cri Rose aujourd'hui si violent mais si tendre au fond de lui.
Couleur des poupées pop et révoltées,des douceurs profondes affectueuses ,des fleurs sucrée et magiques du pastels clair au plus éclatant.
Couleur du cœur ,de l'amour pour l'opprimée et contre l'oppresseur subissant toutes sortes de  discriminations absurdes.
Avec le Jaune elle est la Couleur du sourire adressé à un clochard ou une femme perdue dont le visage s'illumine devant un soupçon d'humanité si vraie.
Couleur tellement patriarcale mais au fond  si pure et si spirituelle quand elle n'est pas salie par celui ci.
Couleur qui s'assume comme on assume un voile de religieuse et de piété sur les cheveux, une poitrine ronde  dénudée publiquement,une homosexualité ,un crâne de femme  entièrement rasée,un voyage sans billet retours en Inde ou en Amazonie ou la prostitution décidée de soi-même.
Une fierté controversée voir humiliante  mais courageuse ,légitime et puissante, un enfer ,une affirmation ,une soumission uniquement  divine,une tête haute ,une rébellion ,un regard droit et non baissé.
Couleur si symbolique ,si folle ,si fragile et si puissante 
Couleur du mâle qui est en moi avec sa piqûre de moustique mortuaire  et démoniaque qu'est son sexe visqueux ,tel un ver de terre dégustant un cadavre ,celui du Rose cette fois .
Aujourd'hui je cesserais de camer mon âme dans cette morgue lente et à venir qu'est la drogue quand j'aurais retrouver le Rose sur mes vêtements et dans mon Art.
Ce sera le Nivrana comme un soleil torturé de l'intérieur et enterré vivant en lui-même qui se lève un matin en dansant soudainement et en éclairant le ciel ,oubliant combien les trous noirs l'ont démolie. 
Un jour la Pluie  Rose ne sera plus l'enfer et je renaitrais entièrement ,possédée par l'esprit de l'Amour,de la Colère sublimée par le hip hop , de la Paix et de la Tolérance .
Mon Avenir est Jaune et Rose dans le  Christ ,le Feminisme et l'Art.
Au fond elles sont depuis bien longtemps mes 2 Couleurs favorites en moi-même.
Le Rose sera la paix en mon âme qui est actuellement torture de la came, de l'addiction  ,de la larme et des lames de pions .
Le Jaune est ma lumière éternelle depuis toujours et mon cacheton extatique et spirituel contre le suicide .
Aucune de ces deux Couleurs ne se dépassent en moi .
Elles sont à égalité pure mais ce fût auparavant un secret pour l'une des deux.
Le Rose crie et j'en ai le vertige. 
Je les aime autant sauf que l'une est une torture ensevelie ,un profonde  secret  et l'autre est depuis toujours et à jamais  l'extase absolue .
J'espère que de la torture naître la plus belle Nébuleuse Jaune et Rose teintée puissamment  de Orange aux reflets Verdoyant et Violet -Mauve.
Le Chaos Rose donnera naissance à une Nébuleuse dont le Jaune sera cette fois encore plus vraie.
Il est déjà si puissant mais le jour où ma peau dure reflètera enfin cette âme Rose appaisée ,la vérité du Jaune en moi crèvera la mur du son et tout sera  nirvana sortie de l'horreur.
Le Jaune en moi est aujourd'hui plus que splendide mais il est encore tellement  naissant. 
 .Grâce au Rose il sera accomplie ,triomphant et maître de mon corps et des éternités artistiques .
Du Jaune naît le Rose mais du Rose naît le Jaune.
Je ne suis alors qu'une humble  poussière Couleur Paille,Safran et Soleil   mais un jour je deviendrais une des particules Jaune  les plus folles et merveilleuses dans cette guerre abolie.
Il ressuscitera et mon corps sera exorcisé. 
Les galaxies de mon être ne seront plus ecartelées et tiraillées dans le feu qui les brûlent vives .
Sos .
Détresse 
Blessures et Allégresse 
Dans le Jaune et le Rose aussi puissant l'un que l'autre , la drogue et la torture ne seront plus des murs à abattres  mais des montagne que j'aurait gravie si je n'en meurt pas .
Tout renaitra et l'homme qui m'a voler ou voudra me voler encore baissera son âme devant moi ,ma grandeur ,ma lois puis à jamais devant la Femme et sa Foi, il se taira.
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Nébuleuse 
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dmthbeginsforumrpg · 3 years ago
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Bâton-Rouge, de nos jours. Une ville criminelle. Une ville moderne. Une ville centrale. Une ville pleine de superstitions et de magie. Après Katrina, la population de Bâton Rouge a doublé. Et parmi tous les nouveaux venus, nombre sont des créatures. Ici, en Louisiane plus qu'ailleurs, la magie est partout autour de vous, sans même que vous ne vous en rendiez compte. Cet homme élégant qui ne sort que la nuit et vous fixe de son regard troublant n'est-il pas effrayant ? Ne sentez-vous pas ce frisson glacé vous pénétrer jusqu'à la moelle alors que vous longez ce marécage abandonné ? N'avez-vous pas remarqué à quel point la boutique de magie en ville reste ouverte assez tard alors qu'une pancarte indique qu'elle est fermée ? Beaucoup de gens du coin y croient sans y croire, achètent une poupée vaudou pour se venger de leur patron, se targuent de connaître une maison où vivent des vampires, pensent savoir qu'il y a des crocodiles-garous dans le bayou, mais au fond, ce sont des légendes, des histoires qu'on se raconte pour se faire peur. Parce que c'est cool, aussi. Parce que c'est l'esprit même de la Louisiane. Les nuits chaudes de Bâton-Rouge regorgent d'excentriques, de freaks en tout genre, de monstres magnifiques. De sorciers au sang chaud, de vampires au regard de velours, de médiums dotés d'un don de seconde vue, de métamorphes aux poils longs, d'étranges hérésies qui seraient le fruit de possession, et les nuits de pleines lunes sont pires encore. On raconte que, quand la Lune est pleine, les loups se rassemblent en meute, hurlant à la nuit, protégeant leurs petits, que les sorcières font leurs sabbats en leur Coven, que l'Essaim rassemble les vampires autour d'orgies sanglantes, que des gitans dotés de seconde vue vivent auprès d'une Horde de garous tous plus fascinants les uns que les autres. On raconte même, qu'au Vaudou club, tous les hérésies et les nécromanciens sont les bienvenus ! On en raconte des choses, mais qui sait si tout cela est bien vrai ? Ce ne sont pas les intéressés qui vous diront le contraire ! Toutes les créatures surnaturelles gardent l'humanité dans l'ignorance. Le Grand Secret, la Mascarade inscrite dans les traditions du Conclave, les litanies préservées par le Roi Garou, les ordres du Magistère, et surtout les lois que le Consortium fait appliquer avec rigueur. Tous sont les gardiens du secret ; celui qui permet aux humains de dormir la nuit, et aux créatures surnaturelles d'exister sans subir l'oppression. Mais à l'heure d'internet où les rumeurs les plus folles agitent la toile, à l'heure des complotistes en tout genre, et où chacun peut partager tout et n'importe quoi en un clignement de paupière, le Secret peut-il encore perdurer ? Ce qui inquiète le Consortium, c'est l'agitation derrière le voile, c'est l'autre monde qui semble manifester une étrange activité. Quelque chose s'est réveillé, quelque chose de très ancien et d'endormi que tout le monde croyait mort. N’avez-vous pas l’impression qu’ici plus qu’ailleurs, vos prières aux anciens dieux sont entendues ? Que la magie rend ivre ? Que des choses de plus en plus bizarres se produisent ici, au point qu’il devient très difficile d’ignorer ces choses incroyables qui se produisent ?
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tiredlittleoldme · 3 years ago
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La voiture
Basé sur ce prompt de @visualwritingprompts2
Un éclair d’adrénaline brûle dans ses veines alors qu’il aperçoit au loin la voiture. C’est trop facile, trop évident. Elle est là, blanche, trop propre, même, au milieu des bois. L’appréhension, le danger, tout picote le bas de sa nuque. Observés. Ils sont observés.
-Regarde!, souffle son compagnon, sa voix pleine d’enthousiasme.
Il lui agrippe le poignet, le repoussant dans les buissons avec lui, lui envoyant un regard d’avertissement. L’autre se tait enfin, rentrant légèrement la tête dans les épaules. Ils attendent comme ça un moment, épiant les alentours, écoutant chaque son autour d’eux. Au bout d’une minute, tout paraît silencieux. C’est trop beau pour être vrai. La vie n’est pas si facile que ça. Pourtant... Et si... Et si c’était si facile? Et si, pour une fois, l’univers était de son côté? L’espoir est une saloperie dont il ne parvient pas à se débarrasser quoi qu’il fasse. Il grimace.
Il fait un signe à son compagnon, désignant le sol et l’autre hoche la tête en signe de compréhension.
Alors, il s’avance, lentement, un oeil au sol pour éviter les branches et un autre aux alentours, regardant les arbres et les buissons. Pourtant, il ne les voit pas venir.
Ils sont sur lui avant qu’il ait eu le temps de faire quoi que ce soit, avant même qu’il ait pu lever le bras pour se défendre. Sa dernière pensée avant que le premier coup ne le frappe est que bien sûr, c’était trop beau pour être vrai.
Le coup de poing l’étourdit, il chancelle. Il a juste le temps de lever son bras pour se protéger. Un poignard surgit et s’abat sur lui. Le sang coule de son bras, jaillissant et c’est soudain, aigu. Il se débat autant qu’il peut, lançant son autre bras contre un de ses assaillants. Il a un bref instant de joie quand il réalise qu’il l’a atteint avec le coude, mais le poignard s’approche encore de lui et sa poitrine est là, juste là...
Le poignard ne l’atteint jamais. La main épaisse de son compagnon a agrippé le poignet de son attaquant et le renverse en arrière comme une poupée de chiffons. La surprise a atteint le deuxième, celui qui n’a pas atterri au sol et le temps qu’il réagisse, son compagnon lui a enfoncé son poing dans la figure. Il y a le bruit d’un craquement d’os et l’autre tombe, poussant un hurlement, ses deux mains sur son nez sanglant.
Celui au poignard est déjà sur ses pieds, mais il s’élance entre son compagnon et le poignard et éloignant d’une main la main au poignard, il envoie la paume de sa main vers le haut, frappant directement dans le nez de l’autre, qui tombe encore à terre.
-Bravo !, le félicite son compagnon, un large sourire aux lèvres.
Il lui sourit aussi, mais un instant seulement, sentant l’adrénaline descendre tout à coup et la douleur monter dans son bras. Il gémit, sa main tremble et son compagnon est immédiatement à ses côtés. Leurs trois assaillants ont regardé ce géant en face d’eux et, il n’en doute pas, c’est ça qui les fait rester au sol, des yeux effarés sur eux. Puis, un d’eux tente sa chance, se relevant à moitié, courant dans la direction opposée de celle où sont ses deux autres amis. Les autres profitent de la distraction provoquée pour se mettre aussi à courir, chacun dans des directions opposés. Son compagnon, son ami, fait un pas vers eux.
-Tu as besoin que je t’en rattrape un?
D’habitude, il dirait oui. Son compagnon ferait rouler ses muscles sous le nez de leurs assaillants et ils auraient toutes les informations dont ils auraient besoin, où sont les autres Marcheurs, est-ce qu’ils sont proches, combien ils ont de temps d’avance. Mais le sang coule, coule de sa blessure, sa tête lui semble légère et sa vision s’est rétréci.
-Non., répond t-il, une main sur l’avant-bras du meilleur ami qu’il ait jamais eu. Regardons si la voiture marche.
-Tu es blessé, on devrait commencer par ça.
S’il se sentait légèrement mieux, si ses oreilles ne commençaient pas à bourdonner, il lui aurait dit non, il l’aurait engueulé en lui disant qu’il ne fallait pas perdre de temps, que les Marcheurs qu’ils avaient repoussé allaient sans doute ramener d’autres de leur clan, qu’il fallait partir tout de suite, loin. À la place, il ne répond rien, sa langue lourde dans sa bouche. Il sent vaguement son ami le soutenir, entend comme dans du coton une portière s’ouvrir et se sent placé sur la banquette arrière. Tout devient un peu inexistant une seconde, alors qu’il ferme les yeux. Quand il les rouvre, c’est à cause de la douleur.
Son compagnon est en train de poser un tissu sur son bras, tirant et nouant solidement pour que ça tienne en place. Il retient son souffle, les yeux écarquillés, serrant les dents à se les briser, tâchant de faire le moins de bruit possible. Quand son ami finit enfin, il pousse un nouveau gémissement, des larmes coulant de ses yeux.
-Je sais, je sais., répète son compagnon, dans une litanie de mots qui cesse presque d’avoir du sens. Viens. La voiture ne marche pas.
Il sent un courant d’air frais passer sur sa joue brûlante et il inspire, prenant appui sur son ami, qui se penche pour l’agripper par la taille.
-Merci.
-Allez, viens...
-Rien à faire pour la voiture?
-Plus une carcasse qu’autre chose., souffle son compagnon.
Il grogne tout en se relevant, le bras de son ami l’aidant. Ça aurait été pratique, une voiture qui fonctionne. Ne serait-ce que pour l’utiliser en abri en cas de pluie. Et puis, pour une fois, ils auraient pu dormir quelque part de confortable. Il soupire, soutenant son bras tout en s’éloignant. Pas la peine d’espérer quelque chose. Plus la peine. Pourtant, malgré lui, il se tourne une dernière fois pour jeter un oeil à la voiture.
Un soupir lui échappe encore. Ça aurait été bien...
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auxbellesillustrationsfr · 5 years ago
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Des classiques de la littérature policière à télécharger gratuitement
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Sir Arthur Conan Doyle, dans son jardin, 1925.
© Ullstein Bild/Roger-Viollet
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