#l'envers des contes
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Fairytales in BD: L'envers des contes
L'Envers des contes (Bheind the Fairytales) is a BD series for children created by Gihef and Zimra. Taking place in a world that mixes medieval elements, fantasy characters and modern technology in a full fairytale-urban-fantasy, the idea of the series is to explore in a goofy way the "villains" of several famous fairytales that turn out to not be as wicked or sinister as we think.
Currently there are three volumes in the series. "The not so ugly stepsister of Cinderella", about how Javote actually worked behind-the-scenes to ensure Cinderella's happy ending ; "The not-so cruel stepmother of Snow-White" about the Evil Queen's reinsertion into society after a forced "cure of goodness" ; and the "Not-so malevolent godmother of Sleeping Beauty".
#l'envers des contes#fairytale bd#fairytale comic#light fairytale#fairytale parody#reversed fairytales#fairytale villains#fairytales in bd
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L'aventure de madame Muir, Joseph L. Mankiewicz 1947 Une histoire d'amour entre une femme et un fantôme, une vieille maison sur une falaise. Incontournable.
Mon oncle, Jacques Tati 1958 La rencontre poétique de deux mondes, l'ancien et le moderne. Des personnages attachants. Cela pourrait être un poème de Prévert, mais c'est un film de Tati.
L'année dernière à Marienbad, Alain Resnais 1961 Un immense jardin à la française, un colossal escalier, Delphine Seyrig et Giorgio Albertazzi qui ne cessent de rejouer la scène d'un rendez-vous manqué. Un chef-d'oeuvre qui gardera son mystère à jamais.
Judex, Georges Franju, 1963 Digne des romans feuilletons du XIXe siècle, un justicier mystérieux qui s'attaque au banquier malhonnête. Des combinaisons noires, des intrigues, des masques en forme d'oiseau.
Les lèvres rouges, Harry Kümel, 1971 La suite vampirique de Marienbad, Delphine Seyrig en comtesse immortelle buvant le sang des pensionnaires d'un hôtel d'Ostende.
La montagne sacrée, Alejandro Jodorowsky, 1973 Délire hypnotique et fou, conte alchimique dans lequel les maîtres des neufs planètes devront gravir la montagne sacrée pour trouver la réponse savoureuse au grand mystère de l'existence.
Céline et Julie vont en bateau, Jacques Rivette, 1974 Deux sorcières solaires errant dans le Paris des années 70. Une maison mystérieuse, des numéros de magie. Un film à regarder à l'endroit ou à l'envers, éveillé ou endormi.
Complot de famille, Alfred Hitchcock, 1976 Le dernier film d'Hitchcock, une fausse voyante et un chauffeur de taxi à la recherche d'un diamant volé. Un film du dimanche soir.
Stalker, Andreï Tarkovski, 1979 Un voyage à travers des paysages de science fiction délabrés porté par une musique sublime. Une sorte de rêve.
The Fog, John Carpenter, 1980 Une malédiction s'abat sur une ville de Nouvelle-Angleterre. Un brouillard vert fluorescent duquel émerge des fantômes. Une animatrice de radio tente de sauver les habitants depuis un phare isolé. Un film glacial et génial.
Fitzcarraldo, Werner Herzog, 1982 Un homme passionné d'opéra entreprend de faire passer un bateau par dessus une montagne en pleine jungle amazonienne. On ne saurait le décrire autrement.
Et vogue le navire, Federico Fellini, 1983 Un film comme un roman, au début du XXe siècle, des personnages hauts en couleurs embarquent à bord d'un paquebot afin de rendre hommage à une célèbre cantatrice.
Paris, Texas, Wim Wenders 1984 Un homme qu'on croyait mort sort du désert et retrouve peu à peu les vestiges de sa vie passée. Une sorte de mirage porté par une musique sublime.
Phenomena, Dario Argento, 1985 Un film d'horreur comme on n'en fait plus. Un adolescente qui parle aux insectes sur les traces d'un tueur en série. Jennifer Connelly invoquant une nuée de mouches, scène culte.
Les ailes du désir, Wim Wenders 1987 Un très grand film de Wim Wenders. Un ange tombe amoureux d'une acrobate de cirque et décide de devenir mortel. Une promenade dans le Berlin des années 80. Peter Falk se frottant les mains dans la brume matinale. Incontournable.
Prince des ténèbres, John Carpenter, 1987 Le film d'horreur le plus terrifiant. Un groupe de scientifiques découvre que l'Eglise a caché au monde le fait que Dieu n'existe pas. A sa place, une entité ténébreuse qui va bientôt se libérer. Vous ne vous regarderez plus jamais dans un miroir sans penser à ce qui vous attend de l'autre côté...
Drugstore Cowboy, Gus Van Sant, 1989 Une petite bande de camés braque des pharmacies pour se défoncer. Leur chef décide de se ranger mais le passé ne s'oublie pas facilement. Un conte étonnamment léger. Une apparition de William Burroughs dans toute sa majesté.
Meurtre mystérieux à Manhattan, Woody Allen, 1993 Un couple farfelu mène l'enquête sur la mort de leur voisine de palier. Le New York des années 90, des rebondissements, et Anjelica Huston au faîte de sa gloire en auteur de romans policiers.
La cité des enfants perdus, Jean-Pierre Jeunet, 1995 Dans une cité portuaire verdâtre, des enfants disparaissent. Un savant fou tente vainement de voler leurs rêves. Un film génial, complètement glauque et immersif. Des costumes incroyables de Jean-Paul Gaultier. Un monde en soi.
Dead Man, Jim Jarmush, 1995 William Blake tue un homme par erreur et prend la fuite, accompagné de l'indien Nobody, qui le prend pour l'esprit du célèbre poète anglais. Un récit initiatique tout bonnement génial, bercé par les improvisations de Neil Young à la guitare. Le meilleur rôle de Johnny Depp. Une apparition éclair de Robert Mitchum dans son dernier rôle.
The pillow book, Peter Greenaway, 1996 La fille d'un célèbre calligraphe, devenue mannequin, recherche un homme capable de lui écrire un compliment sur toute la peau. Elle finit par devenir elle-même calligraphe et décide d'écrire un livre sur le corps de son amant. Un film sublime.
La légende du pianiste sur l'océan, Giuseppe Tornatore, 1998 Un bébé est retrouvé dans la cale d'un paquebot. Devenu adulte, ainsi qu'un pianiste légendaire, il se mesure aux plus grands musiciens de son temps mais n'a jamais posé le pied à terre. Un conte magistral et bouleversant.
Mulholland Drive, David Lynch, 2001 Un rêve, un cauchemar. Une femme amnésique, aidée par une actrice en herbe, part à la recherche de son identité. Un film porteur d'un mystère insondable. A voir et à revoir à l'infini.
La famille Tenenbaum, Wes Anderson, 2001 Une famille de génies, disloquée par des querelles intestines, tente de se retrouver. Un vrai poème visuel, drôle et touchant. On aimerait vivre dedans.
Kill Bill, Quentin Tarantino, 2003 Un chef d'oeuvre absolu. Le personnage d'Uma Thurman en guerrière vengeresse que rien ne pourra arrêter, figure allégorique mue par une force supérieure. Les cinq points et la paume qui font exploser le coeur.
The Fall, Tarsem Singh, 2006 Un homme alité dans un hôpital raconte une histoire à une petite fille. En échange, elle dérobe pour lui des ampoules de morphine. Et le conte se mêle à la réalité. Visuellement grandiose et éblouissant. Une scène d'ouverture mémorable.
The Fountain, Darren Aronovsky, 2006 Trois histoires entremêlées pour n'en former qu'une seule, celle de la recherche de la vie éternelle. Des scènes se déroulant dans le plan astral, toutes d'or en fusion et d'extase mystique. A couper le souffle.
Melancholia, Lars Von Trier, 2011 Une planète s'approche dangereusement de la terre et s'apprête à l'engloutir. Deux soeurs, deux entités contraires, se dirigent en silence vers la fin du monde. Une expérience totale portée par des symphonies sublimes et des tableaux de Bruegel.
Only Lovers Left Alive, Jim Jarmush, 2013 Un couple de vampires sublimes portent sur le monde un regard désabusé. Sur fond de rock indé lancinant, à travers Détroit ou Tanger, la décadence d'une communauté en train de disparaitre.
Les Garçons Sauvages, Bertrand Mandico, 2017 Un groupe de jeunes garçons commet un crime impardonnable. Ils sont condamnés à accompagner en mer un capitaine étrange et colérique. Un voyage vernien, totalement organique et sensuel. A la croisée de William Burroughs et de l'île au trésor, de Cronenberg et du club des cinq.
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Guillaume Barraband – La fée et l’araignée — L'envers des jours
Guillaume Barraband – La fée et l’araignée — L’envers des jours
Un conte de fée déjanté !Guillaume Barraband – La fée et l’araignée — L’envers des jours
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SAMEDI 7 NOVEMBRE 2020 – (Billet 2 / 4)
Noël approche à grands pas. Comme chaque année, vous allez vous poser 1000 questions au sujet des cadeaux à offrir aux uns et aux autres. Et le confinement ne va pas arranger les choses.
Vous trouverez peut-être ci-dessous une idée pour une personne de votre entourage, qui aime à la fois ET la photo ET Paris. Ou pour vous-mêmes ? Nous, en tout cas, il fera partie de la liste que nous allons envoyer cette année au Père Noël…
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Les deux frères Basile Dell et Jérémie Lippmann publient « PARIS A VOL D’OISEAU », un très beau livre constitué de 160 photos, toutes prises en 2019, avant le premier confinement, qui nous ramènent à des temps plus doux.
Providentiellement perché sur l'aile droite du Génie de la Liberté, au sommet de la colonne de Juillet, le corbeau semble observer l'agitation parisienne du haut de son Olympe, place de la Bastille. Prise par Basile le 22 mai 2019 à 7h50 du matin grâce à l'appareil-photo fixé sur un drone piloté par son demi-frère, Jérémie, cette photo exceptionnelle orne la couverture de leur très beau livre, paru le 1er octobre et disponible en ligne ou dans les librairies proposant un système de « click and collect ».
« Ce corbeau qui va où bon lui chante, symbolise un peu l'ambition de l'ouvrage : offrir un nouveau point de vue, celui d'un oiseau, sur Paris », expliquent-ils. L'oiseau est le fil conducteur de cet album qui s'ouvre sur un conte de l'écrivain David Foenkinos, l'histoire d'un petit volatile qui vient retrouver sa belle à Paris…
« Si d'autres comme Yann Arthus-Bertrand, ont réalisé des vues de Paris depuis un hélicoptère, notre livre est le premier constitué uniquement de photos prises depuis un drone », souligne Jérémie. Sur plus de 6 000 clichés réalisés tout au long de 2019, 160 sont publiés dans « Paris à vol d'oiseau ».
Pour chaque prise de vue, une autorisation de la préfecture de police pour un créneau de quatre heures maximum est requise. Rivés sur le trottoir à leur télécommande et leurs écrans de contrôle, Jérémie le pilote comme Basile le cadreur-photographe, en conviennent volontiers : mener à bien ce projet ne fut pas une sinécure…
Le résultat est saisissant, donnant l'impression par exemple que le Génie de la Bastille est à portée de main ! De la place des Vosges dont on découvre l'envers du décor, à savoir les cours qui n'ont rien à voir avec l'harmonie des belles façades rouges, au toit du centre Pompidou d'où s'échappe une vapeur blanchâtre, en passant par les nefs éclairées par une lumière bleue du Grand Palais, les deux frères montrent la capitale sous un jour méconnu.
Enfin, comment ne pas admirer la photo de Notre-Dame dominée par la flèche de Viollet-le-Duc, prise presque par hasard, le 1er avril 2019 à 18h47, soit deux semaines jour pour jour, heure pour heure, avant l'incendie qui l'a ravagée ? Incroyable ! L'une des dernières assurément de Notre-Dame arborant sa charpente d'origine…
« PARIS A VOL D’OISEAU » (Gallimard, 272 pages, 35 euros)
(Source : « leparisien.fr »)
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last update the 7 January 2019
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#30jourspourécrire
jour 12
"C'est très joli la vie. Mais cela a un inconvénient, c'est qu'il faut la vivre." Antigone, Jean Anouilh
Quand vivre est trop lourd, que je respire des milliers d'épines, que les mots ne passent pas la barrière de mes dents, que mes paumes saignent à force d'avoir serré les poings, j'érige entre la vie et moi, ma cabane de draps. Mon lit, mon refuge, ma barricade, mon exil, mon tombeau. Et je vous quitte. Je pousse les lignes, je réécris l'histoire, en gardant le beau. Je remonte la rivière, celle qui coule à l'envers, j'effraie les tigres en feulant bien plus fort, j'affronte la peur du vide en tissant un filet de tous les petits détails qui font du bien. J'enjolive, j'intensifie, je fouille mes souvenirs, archéologue des petits riens, provoque mes futurs au volant de ma dolorean. Je m'enterre vivante pour ne pas mourir. Je suis l'herbe et les pieds nus, je suis le vent et les cheveux ébouriffés, je suis le lilas et son ombre fraîche en été. Je suis le peu dont je me contente. Je glisse mon genou entre tes jambes et colle mon sexe humide contre ta hanche, et rappelle notre plaisir sous mes doigts. Je dresse la table dans le jardin et j'y invite tous ceux que j'aime, y compris le chapelier fou. J'enroule les boucles des cheveux de mes enfants au bout de mes doigts et je croque leurs orteils. Je nage avec les sirènes, je parle avec mes morts. Je roule à tombeau ouvert vers toi, c'est l'automne et c'est bientôt. Je dompte les fauves, je les appâte avec des smarties et des fraises tagada. J'écoute en boucle John Mayer et Aretha, Janis et Nirvana. J'apaise tes angoisses et je nourris ton désir. J'embrasse mieux que je parle. Je ne cesse jamais d'être amoureuse. Je ne vieillis pas. Je joue à la marelle dans ma cour de récré. Je me ressers un peu de passion avec un soupçon d'utopie, et je savoure. C'est très joli, la vie, tout conte (de fée) fait. Je sors de ma cabane sous les draps, et j'attends tes yeux, tes mains, ta voix et ta queue au fond de moi.
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Digressions sur la loi de 1905…( II ) : mais qu'est-ce que cela cache ?
Les habitués de ce Blog savent depuis longtemps que je ne suis pas un chaud partisan de la loi de 1905 : j'ai vécu tant d'années et j'ai fait tant de séjours de longue durée dans des pays où les gens vivent très heureux sans ce machin tordu, compliqué et inefficace (comme nous le vérifions tous les jours, entre les prières de rues, les interdits “hallal” qui se multiplient, et les imams prêcheurs de haine)… que je sais qu'elle est une mauvaise réponse à un problème mal posé, une espèce de marteau-piqueur spécialisé dans l'écrasement des mouches. Mais puisqu'on l'a… et qu'elle fonctionne couci-couça, grâce à la bonne volonté permanente de ceux qui en subissent les conséquences sans en voir les avantages… un peu de calme !
Le principe-même de la laïcité est exclusivement d'essence chrétienne (on peut même dire : “christique”), et ce concept n'est d'ailleurs concevable dans aucune autre société que celles dont pratiquement 100 % des références philosophiques, historiques et culturelles proviennent du christianisme (même revu et soi-disant corrigé, à la manière “planète des singes” -le magnifique conte philosophique de Pierre Boule : on conserve les mots et les rites, mais on a oublié pourquoi…). Dans tous les univers “autres”, Il n'existe rien qui puisse ne serait-ce que s'en rapprocher un peu. La raison pour laquelle une poignée d'anciens séminaristes qui avaient été “virés” de leurs écoles ont consacré (ici, en un seul mot, sans raison particulière) toute leur énergie à légiférer à l'envers de ce qui était un “allant de soi” reste un mystère… sauf à admettre que l'âme humaine est parfois capable de grandes vilenies ! Les textes bibliques n'auraient-ils pas besoin d'une légère “mise à niveau technique”, dans le genre ‘’un coup de jeune’’ : “Dieu a fait l'Homme à son image (Genèse 1/27)… mais il a laissé passer quelques exceptions” !
De par les origines lorraines-ardennaises de mes ancêtres paternels, je me suis toujours intéressé à la période germanique de l'Alsace-Lorraine (mon père étant né en 1891, mon enfance a été bercée d'histoires vécues de l'influence allemande sur cette partie de la France. Enfant, je pleurais à chaque relecture de “la dernière classe”, d'Alphonse Daudet. Quoi qu'il en soit, lorsqu'il fut question du “retour à la mère Patrie” de cette région, les fanatiques de l'anti-liberté religieuse ont voulu imposer leur carcan empoisonné aux alsaciens-lorrains qui ont clairement refusé. La Victoire était belle… mais il a fallu respecter les populations et non leur infliger un prix à peine moins indigeste que la férule prussienne. Clemenceau, qui, malgré certains faiblesses idéologiques, était un véritable homme d'Etat, n'a pas voulu prendre le risque d'un référendum, et a cédé, fort intelligemment : imaginez les ravages moraux, historiques et philosophiques d’un “non” au rattachement à la France, si les départements qui avaient eu à supporter cette contrainte avaient imaginé un iso-mouvement de “gilets jaunes” avec un siècle d'avance !
Et c'est un fait qu'on aurait du mal à démontrer que les alsaciens-lorrains, qui sont tellement heureux sans cette Loi de 1905, présentent tous des symptômes de sauvagerie, d'immaturité politique, d'inefficacité administrative ou une tendance exagérée au passéisme, à l'intolérance ou à l'inadaptation au monde moderne ! Et d'ailleurs, les “maîtres à penser” de cette mauvaise idée (qui avait forgé pour eux le joli nom de “centimaîtres à penser” ?), ne faisaient que reprendre, sans rien y ajouter que des contraintes, les mots-mêmes du Christ : “il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu” – les seuls qui aient été rapportés par trois des Evangélistes : Marc, XII, 13-17, Matthieu XXII, 21; et Luc, XX, 25). Et Renan, avec 20 ans d'avance sur la loi de 1905, demandait, dès 1885, que la religion “devienne une chose entièrement libre, dont l'Etat ne s'occuperait pas, aussi individuelle que l'Art, la littérature ou le goût…”. C'est bien sûr ce qu'il fallait faire, au lieu du rouleau compresseur qui, comme toutes les “usines à gaz” dont la Gauche a le secret, complique à souhait ce qui n'avait pas lieu de l'être.
(NDLR : le même Renan, (encore un ex-séminariste, mais intelligent, lui !) avait annoncé, avec plus de 100 ans d'avance cette fois, “une baisse de l'esprit national face à un égoïsme individuel toujours croissant”. Et, à l'opposé des élucubrations mitterrandiennes, il avait compris que “la nation est un plébiscite de tous les jours”. Une Nation, écrivait-il, c'est “un passé, plus la volonté d'un avenir”… c'est-à-dire le contraire exact de l'abominable “vivre ensemble ” que psittacisent nos cuistres : ce dernier, imposé, est pourtant impossible (donc condamné d'avance à l'échec), alors qu'il faut, impérativement, “la volonté d'un avenir”, ce qui implique l’existence d'un passé qu'il faut connaître pour l'aimer et transmettre, pour le faire vivre…).
Il est symptomatique que ce que ses thuriféraires décrivent comme “la mère de toute les lois, à ne jamais toucher” a tout de même dû être amendée plus de 50 fois en un siècle (la première de ces modifications ayant dû intervenir 3 mois à peine après son adoption en grande pompe maçonnique). Seulement, voilà… un jour, brutalement aux yeux des myopes qui ne voient jamais rien venir, une religion nouvelle fait une entrée fracassante (et souvent “explosive”!) dans notre débat national : l'Islam… et dans une version particulièrement agressive, conquérante, méprisante et holiste… Panique à bord ! Plutôt se déshonorer que d'aborder de front un vrai problème… Et pourtant, la seule chose qui soit certaine, c'est que… aucune fuite en avant ne résoudra ce casse-tête ! Tout au contraire…
L'islam peut, à la limite, être réduit à la tautologie sans espoir du Tawfid : “Il n'existe pas de dieu, sauf Dieu”, (“Lla illaha ila Allah”). Mais même si on précise que “Dieu est Dieu” et qu'il est grand et même “le plus grand” (Allahou akbar), cela ne mène pas bien loin : écoutez les tueurs, les assassins, les destructeurs de merveilles historiques, perpétrer leurs crimes immondes au nom de ce cri qui est devenu une “mantra” haineuse : “Allahou akbar !”. Il y a longtemps, sur une autre planète (je veux parler de mon enfance au Maroc !), j'entendais chaque jour psalmodier le même cri, mais comme un appel à l'espoir : le chant du muezzin qui, sans prêcher pour autant l'amour universel –ça, c'est une exclusivité des chrétiens, et on n'est pas près de la leur voler !–, appelait à la prière, sans prêcher la haine !
Il faut redire que les textes de l'islam, souvent inquiétants, sont terriblement “impérialistes”… et que l'on cherche en vain, même en Turquie (à part la brève parenthèse kémaliste, à laquelle mes amis savent que je suis si lié, pour des raisons historiques) la moindre trace d'islamo-démocratie ! Le fait de transférer le statut des “mosquées” de la loi de 1901 à celle de 1905 (revue, modifiée, et chamboulée) sans raison autre que la nullité cultuelle de notre Ministre… des Cultes) va-t-il réellement changer les rapports de l'islamisme avec le monde, qu'il hait par définition ? Il faut être bien naïf (ou très con -que Dieu me pardonne !) pour le croire une seule seconde. Les paris sont ouverts, mais un “rapport parlementaire” dévoilé ce jour (après la rédaction de ce Billet) semble donner 100 % raison à ce que nous écrivons ici depuis des années : la lâcheté de l'Etat ouvre un boulevard majuscule à l'entrisme salafiste dans nos administrations… Dormez, braves gens !
H-Cl.
PS. : C'est sur ces considérations porteuses de réflexions possibles que nous devons nous quitter pour l'été, ce qui me rend triste. Mais je vous avais parlé, en leur temps, de tracasseries administratives qui me pourrissent la vie (il s'agit -tenez vous bien !- de la mise à des normes absurdes de fosses septiques qui n'ont jamais connu le plus petite faiblesse en un demi-siècle. Il y en a pour 56 000 €, dans une propriété occupée trois mois par an ! Mais l'Administration française, qui ne vit que de ses ponctions exagérées sur mes et nos revenus, n'admet pas le moindre désaccord devant ses décisions indéfendables… D'ici a 16 septembre (date à reporter sur vos agendas), nous nous retrouverons donc une fois par semaine, sauf “coup de Trafalgar” dont nul n'a envie. Je vous souhaite de très bonnes vacances…
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Histoires sans sorcière à La Maison de la Vache Qui Rit, Lons-le-saunier from Lab'Bel on Vimeo.
Comment les contes pour enfants survivent-ils aujourd’hui ? Font-ils toujours partie de notre imaginaire et de celui des enfants ? Combien d'enfants lisent encore des contes ? Au fond, n'en ont-ils pas peur ? Voilà pourquoi ils se réfugient dans les jeux vidéos, tandis que leur grand-mère est allée à son yoga. Pourtant, les contes poursuivent leur chemin, traduits, remaniés, transformés, ré-appropriés, métamorphosés en Contes à l'Envers (comme ceux de Philippe Dumas et Boris Moissard) ou en anti-contes par des auteurs comme Robert Walser. Comme nous le rappelle Pierre Huyghe avec I DO NOT OWN SNOW WHITE, il ne possède pas Blanche-Neige. Les contes n'appartiennent à personne. Ils relèvent d'une tradition orale qui semble doucement disparaître. Pourtant, l'art contemporain saisit leur capacité à métamorphoser la réalité. Les contes dessinent un cadre, comme le fait l'encadrement de la fenêtre au début du récit des frères Grimm. Dans cette exposition, les œuvres sont autant d'ouvertures sur des histoires à imaginer. Elles se présentent comme des traces à suivre, des portes à pousser, des coussins abandonnés, des voix �� écouter, des personnages à deviner, des histoires à reconstituer. Nous avons le droit de nous réjouir de la mort de la sorcière et de la victoire du bien, mais nous ne connaissons pas Blanche-Neige, uniquement les traces de ses pas dans la neige, ou l'écran noir du film homonyme de João César Monteiro. Nous ne possédons pas les contes, nous les réinventons chaque jour. Silvia Guerra, co-commissaire
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Anatomie d'un ancien cliché
"Tu as tout de moi, sauf ma confiance."
Colette, L'Envers du music-hall,1913
On pourrait dire que ce sont des sortes de fosses communes à souvenirs. Les boîtes de carton sur l’arrière desquelles pâlissent d'outrageantes vignettes délavées -pointures, esquisses de chaussures- débordent d'anciens clichés, mis au rebus. Deux ou trois s’en extraient un jour dès l’ouverture, un peu comme s’ils venaient réclamer justice de leurs années de relégation et, après validation par l’expérience de la vie, achever leur mission. On les survole. Ils nous interpellent.
Je ne sais plus qui en ce soir d’été quelque part dans le Sud-Ouest de la France avait pris cette photo. Autour se sont dissous les sons, les couleurs, les odeurs, ne laissant subsister que la sensation de touffeur de fin de journée caniculaire. Dans ce laps de temps où l’attente n’a d’autre finalité que celle la nuit rien ne se termine, ni des conversations, ni du vin - des ménisques cuits dans le fond des verres-, ni des cigarettes qui se consument au rebord des cendriers.
Nous nous attardions, nous laissions traîner les enfants.
J’étais jeune éducatrice. Spécialisée dit-on, dans le référentiel métier. Pendant quelques jours de l'année nous échappions au château et à l'imprégnation de sa devise. Non écrite, elle jointoyait le tuffeau des murs, le grès des dallages, les lattes de parquet. Dans les ombres du parc les criaillements des paons en répercutaient l’écho.
« Il est interdit de traîner. »
Le château, nous l'appelions le « Château » à cause de ce style néo quelque chose prisé de la bourgeoisie parvenue qui se rêve en aristocratie, de ses prétentieuses tourelles de sucre glace et de sa constellation d'acronymes : IEM, pour institut d'éducation motrice, IMC, pour infirmes moteurs cérébraux. Il contenait derrière sa façade de conte de fées et sa devise des enfants uniquement définis par les multiples combinaisons de leurs manques plus ou moins équitablement répartis. Manque à parler, à parler sans baver ou sans bégayer, manque à regarder droit ou entendre clair, à être présentables, à exister proprement. C'étaient de ces enfants aux corps neufs perclus d'afflictions de vieillards : à demi-pantelants ou agités de mouvements incontrôlables -ballets arachnéens ou brutales saccades-, peaux friables et nécrosées, lèvres bleues. Diagnostiqués, le plus souvent par le préfixe privatif a. Quelquefois survenaient des réfractaires à la rééducation, totalement mutiques avec de ces regards qui traversent les hommes et les choses. Ceux-là, par défaut, étaient relégués au nom d’autistes.
C'étaient aussi des corps d'enfants soumis au martyre de constantes réparations, de réajustements, d'appareillages, d'interventions chirurgicales décidées en de secrets conclaves de sommités dans le bureau-bibliothèque aux boiseries acajou. Réparer des moteurs, travailler des muscles. Les sommités ignorent qu’il faudrait, avant tout, apprendre à rire et à pleurer. Nous l’appelions également le « Château » pour d’obscures raisons, impossibles à formuler. Scandées de disparitions sans retour ni explications, les années. Par la grande horloge du hall d’entrée les journées rythmées d’une organisation frénétique : kinésithérapie, psychothérapie, ergothérapie, orthopédie, orthophonie, entrainement pour les compétitions. De la grande galerie hantée par de jeunes forçats harassés sous le joug continu de la rééducation s’élevait un concert de ferrailles entrechoquées, un peu comparable au bruit au pied des télécabines dans les stations de ski. Parfois, une faible protestation pouvait en émerger, quand les paons se taisaient.
A la fin des journées, dans ce temps d'angoisse multiséculaire de l’entre chien et loup -alliance contre nature des ombres et de la clarté, émergence de formes hybrides -, quand les armures étaient déposées et que les draps tiédissaient il devenait possible de traîner clandestinement au chevet des lits. D’essayer d’adoucir des rituels que chacun d’entre eux adaptait selon ses moyens kinesthésiques : petits coups de têtes contre le bois du lit, cinq doigts enfoncés dans la bouche, cheveux ou draps que l'on bouchonne, ongles rongés au sang et eux, leur dernier effort quotidien était pour retenir une présence, le bercement d'une voix. Certains des plus petits prenaient leur pouce en fermant les yeux, les plus grands gardaient souvent les yeux ouverts. Dans cette demi-obscurité propice aux confidences, il arrivait aussi bien que l’on soit confondu de tendresse que crocheté au plexus si une question convoquait l'avenir. Parole trébuchante, mots inarticulés : Est-ce que j'aurai des bébés quand je serai grande ? Est-ce que tu m'aimeras toujours ? Est-ce que je pourrais marcher à Noël ? Toutes expertises cumulées, Il n'est pas admissible de reconnaître qu'il n'y a pas de mots pour répondre : Non, tu ne vivras probablement pas plus de vingt ans. Non, le bas de ta colonne vertébrale, ton bassin, ton sexe, tes jambes sont morts avant toi. Non, normalement tu ne devrais pas tomber amoureux puisque... En réalité, nous éduquons et rééduquons d'abord pour nous protéger nous-mêmes. Avant de fermer les dortoirs nous échappaient souvent de ces gestes qui n'étaient pas inclus dans le référentiel métier. Identifiés sous le nom générique de "câlins", ils ne seraient pas notés dans le cahier de transmissions, pas évoqués dans une de ces réunions de rééducation de l'éducateur qui consiste à rétablir l'équilibre instable de sa posture professionnelle : traquer la tendresse quand elle fait intrusion là où elle n’a pas lieu d’être.
A l’extinction des feux les hulottes prenaient le relais des paons dans les frondaisons que les vents d’hiver soulevaient tout entières. Les averses fouettaient la verrière de la grande galerie. Ils étouffaient le cliquetis des aiguilles à tricoter de la veilleuse de nuit, solitaire auditrice de la symphonie fantastique de râles, des ronflements, des respirations hachées venue des dortoirs. Puis, (pas furtif, semelles élastiques, décelable au sillage suave de tabac blond à pipe) commençait la ronde du châtelain directeur aux « tempes argentées ». Il vérifiait que rien ne traînait, s'assurait du bon rangement des corps des enfants dans les dortoirs. Sous les combles autour des chambres de garde, il traînait sa propre aspiration au dérangement de corps d'éducatrices. L’institution se déleste toujours de ses trop-pleins dans les mansardes ou dans les caves. Choc d’une pipistrelle contre la vitre de la lucarne, crépitement de longues douches brûlantes pour effacer une sensation de salissure intérieure: avoir compris dans l’entre chien et loup."En un carrefour fit un feu /Lez un cerne (un chêne) entre chien et leu." (XIII ième siècle), Claude Duneton. Ne pas traîner. L’explication de cet acharnement à étanchéifier les journées par d’incessantes réparations de moteurs et à fermer hermétiquement les portes des dortoirs, c’était l’interdiction d’hybrider leurs rêves et les nôtres. S’ils rêvaient par exemple de voler, nous qui marchions, nous rêvions de même.
Ce temps annuel loin du Château, nous fuguions. Nous nous accordions pour laisser aux enfants un libre accès ni convenable ni conforme à leurs besoins et même, à leur plaisir. On feignait de ne pas voir qui portait ses aliments à sa bouche avec les doigts, qui se masturbait derrière un buisson, qui rejoignait le dortoir en rampant, qui léchait le sang d’une petite scarification faite à son poignet. Et il était si difficile pour eux d'articuler des mots que nous apprenions à nous taire pour ne pas les obliger. Dans ces soirées de nonchalance, nous nous délections à ne rien faire, tous ensemble. D’une façon générale la chaleur tombait un peu. Bourdonnement d'une guêpe dans les pelures de fruits sur le bord d'une assiette, odeur de terre assoiffée et de tilleul en fleurs, de temps à autre l'aboiement nocturne, plaintif, d'un chien enchaîné dans un cour de ferme. Ce devait être la même chose ce soir-là où je ne m'étais pas aperçue que quelqu’un prenait des photos. Si rares sont les témoins extérieurs à pouvoir saisir ces moments où l'abandon nous rend tellement étrangers à ce que nous savons de nous-mêmes que nous en oublions les images et les bruits qui les entourent sans qu'ils s'effacent de notre mémoire.
Il existe deux autres clichés autour de celui-ci, qui permettent de décomposer le mouvement. Lui a levé un doigt en l'air à l’adresse du ciel auquel est destiné son message. Il m'a attirée par la nuque de toute la force athlétique de son bras, a accroché ses doigts rigides dans mes cheveux, est parvenu à les en dégager. Sur le dernier cliché, quand il ferme les yeux, le monde s’est effacé. Plus de mouvement nulle part ni à ses lèvres d’où filtre, bleui, un mot d’un seul tenant il me dit : jetaime.
Ceci, rendu possible parce que nous avions traîné.
Le temps est venu de vider les boîtes à chaussures des anciens clichés maltraités et de les détruire quand nous y avons reconnu l’instant d’où s’origine la sorte de grâce vitale qui nous tiendra toujours sur le fil d'une invincible espérance. Dans l’univers woolfien, c’est l’illumination au Phare. Ici, c’est la confiance. " Croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, d'une autre personne, qui fait que l'on est incapable d'imaginer de sa part tromperie, trahison. " J’ai reconnu sur cette image la confiance absolue de ce centaure de seize ans tranché en deux entré dans son âge d'homme avec un coeur définitif d'enfant qui me convie à son initiation amoureuse, hors du langage. Je peux brûler la photo maintenant, y compris si je ne retrouve pas le nom de la personne qui a fixé la scène. J’ai, également, confiance dans le fait que ce ne pouvait être que quelqu'un qui nous aimait l'un et l'autre.
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Mes 10 films préférés de 2021
Je n'ai pas vu tous les films que j'aurais voulu voir, parce que je suis allé voir des films que j'avais moins envie de voir. J'ai vu pile 80 films au cinéma en 2021 :) Je note leur titre sur une feuille à carreaux scrupuleusement quand je rentre chez moi, pour la troisième année consécutive.
Et avant de parler d'une liste de dix film, tout de même mentionnons ceux à qui j'ai attribué les 11, 12, 13, 14 et 15èmes place.
15. Minari de Lee Isaac Chung
Un enfant dans un champ quelque part entre Totoro et Les Moissons du ciel boit du Mountain Dew tandis que ses parents travaillent dans une usine de poussins ; je me rappelle d'un feu.
14. Louloute de Hubert Viel
Une jeune femme est prisonnière de la roue de ses souvenirs doux-amers, ceux d'une enfance passée entre la boue gelée de la campagne et la chaleur des intérieurs de la campagne.
13. Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona
Un triangle amoureux dans la grisaille, la jeunesse dans la cassette.
12. Serre-moi fort de Mathieu Amalric
La jeune fille qui voulait être pianiste ne le sera jamais, ou le sera toujours, car les dialogues continuent avec ceux que l'on perd et la neige n'a pas eu raison d'une femme dans sa voiture.
11. Compartiment n°6 de Juho Kuosmanen
Buveurs de l'eau des cornichons à la recherche de la sensation que fait la laine mouillée contre la pierre gravée, un train et un moment de sa vie qu'on n'oubliera pas même si c'était mal mal parti à chaque escale.
10. Matrix Resurrections de Lana Wachowski
Parfois j'ai besoin de voir Trinity sur un grand écran pour aller mieux, c'est tout c'est pour ça qu'il est là lui.
9. Memoria de Apichatpong Weerasethakul
Pendant tout le film, vous vous dites que vous vous ennuyez, mais quand vous sortez, vous savez que vous avez vu une belle chose. Cachés dans l'image presqu'immobile et le gong lancinant, passé présent et futur se rencontrent parce qu'ils ont des choses à se dire.
8. Le Genou d'Ahed de Nadav Lapid
Sous des colères situées, l'alliance du pessimisme crasse et de la révolte a quelque chose de détonnant, et puis... Vanessa Paradis me fera toujours craquer.
7. Drive my car de Ryusuke Hamaguchi
Si Jacques Rivette avait tourné un film dans un Muji ça aurait clairement ressemblé à ça.
6. Flag Day de Sean Penn
Voici les bras ballants de ceux qui n'ont rien d'autre à offrir que leurs excuses, faute ou fatalité, et se retrouveront seuls sur la bande originale de l'Amérique après avoir présenté trop tard leurs excuses à tous ceux qui les aimaient.
5. Chers camarades ! de Andrey Konchalovsky
Dans une ville d'URSS, des gens se mettent à courir car le jour où l'on a mis les idoles à l'envers il n'est rien resté que des coups de feu hors champ et des femmes qui souffrent pour avoir fait et le bien et le mal.
4. Yellow Cat de Adilkhan Yerzhanov
Qui se serait douté qu'on pouvait changer Le Samouraï en un autre conte, à travers champs déserts et montagnes, tendresse et horreur mollement offertes ?
3. La Fièvre de Petrov de Kirill Serebrennikov
Il y a comprendre et comprendre. Tout ce qui se passe au cours de ce film foisonnant était inattendu mais devient la seul possibilité juste dans une trame où je suis tombée : un seul souvenir pour les relier tous.
2. The Cloud in her room de Zheng Lu Xinyuan
J'ai l'impression qu'ils sont rare les films qui donnent autant envie de vivre que celui-ci en montrant à quel point la vie est triste. Tout parlait à mon âge, je ne me sentais pas seule.
1. Guermantes de Christophe Honoré
C'est en errant la nuit dans un théâtre illustre, vide comme l'illustre et malgré lui, le corps à moitié dans les pièces mortes parce que vieilles d'une part parce que déprogrammées de l'autre, les faisant vivre la nuit comme des jouets ou des pièces de musée ailleurs, que se déploie la banalité extrêmement précise d'une poignée de personnes plongées dans leurs vies propres, leurs relations propres. Mais c'est montrer la vie même, des pans de la vie sans les antécédents, laisser le temps aux conversations dans un bric à brac où chaque volume a sa couleur. Une robe Paco Rabanne, une mayonnaise ?, Guermantes glose sans expliquer tout ce qui est le plus hautement et confusément transmissible dans le bouleversement qu'a subi le quotidien de gens qui me sont totalement inconnus et qui ne m'intéressent pas particulièrement. La femme qui se vernit les ongles des pieds et qui rédige une lettre banale et moche de rupture tellement générique qui renvoie pourtant toujours à des histoires réelles et tellement uniques, le vieux Charlus et son jeune boyfriend de savoir s'ils s'aiment vraiment mais qu'est-ce que ça peut te faire mais ça change tout, l'aigreur des adultes, le jeu échappé dans un hôtel l'hôtel de la place Vendôme parce qu'à Paris tout est célèbre et référencé, le metteur en scène à l'oeuvre, la mort de la grand-mère comme un film, la nuit au théâtre, le père fantôme, la lettre de rupture et la lettre à Reynaldo Hahn, le poids du générique en marbre gris, l'horrible discours sur la force de la détresse, le psy, le médecin, la danse dans le sous-sol, le rire, le carnet à dessin, des angoisses soudaines, des acteurs qui ressemblent à des gens, de la vie et du divertissement, de l'idée qui se déroule et qui se laisse regarder. Et je pense que peut-être le point commun entre mes trois gagnants est cette idée de donner l'illusion qu'on laisse la vie se faire, la vie innerver le cinéma, à la fois spontanée et juste. J'aime particulièrement ne pas voir venir les choses puis me dire qu'il n'aurait pas pu en être autrement, que quelqu'un a travaillé à quelque chose de beau, auquel je n'avais pas pensé, et me l'a donné avec une certaine simplicité.
Et maintenant, 2022.
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Soit-disant on en a toujours besoin chez soi. Mais .... D'un petit pois ? Ou D'une princesse ? Vos suggestions sont les bienvenues. Sinon rdv sur Odoo (lien en bio) Espace "La faire à l'envers"https://les-mondes-de-pcv9.odoo.com/faire-a-l-envers Pour lire ma version de ce petit pois 🤢 #conte #satire #humour #princess #illustrations #écriture #auteur https://www.instagram.com/p/CTZiFc4Imzg/?utm_medium=tumblr
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7. Tu fais des phrases.
« Non, je me dis que tu enjolives. C'est un truc de belle-plume. » Belle-Plume comme tu disais Bas-Bleu. Comme tu disais Oie-Blanche. Comme me l'aurait dit Barbe-Bleue.
J'ai encaissé la phrase et dégluti la phrase. J'ai fermé les yeux sur la phrase et fermé les poings sur la phrase. Tu as des enjambées d'avance, tu te retournes, tu en rajoutes : « Et puis tu vois, tu n'avances pas ! » Les feuillets d'automne nous séparent. « Si tu écris tu dois aller d'un point A à un point B. Avec toi on reste toujours englué au point A. C'est vrai que c'est ce qui te définit. » Je trottine jusqu'à tes talons. Je t'écoute parler d'autre chose. Sais-tu que je n'ai jamais mis la main sur le point-A ? Ni la main, ni les mots. Je lui dégringole autour sans lui tomber dessus. Je fais des poèmes qui tournent à vide.
Je tourne sur moi-même. J'ai dans les cheveux mes nuées d'idées fixes. Elles ne te racontent pas d'histoire ; je n'essaye pas non plus, tu vois. Je n'ai jamais su te faire rêver. Je ne suis ni de celles sur qui tu te retournes, ni celle sur laquelle tu t'arrêtes. Ni non plus de celles que tu lis. Je passe. Tu passes. Je marche à pas de lune dans les bibliothèques, à reculons jusqu'à ta couette. Je mets de la pluie dans mes yeux. J'ai des lourdeurs, j'ai des lenteurs. Je fais des détours et des phrases.
J'ai le cœur qui fendille et j'ai le crâne ouvert, en coquille d’œuf, en coquille vide (comme la fille sous mes beaux habits, en courant d'air, en coquille vide), j'ai le crâne fêlé comme le cœur et moi je suis : juste à côté. De la plaque, de la vie, de la phrase, et après ? Je mets des mots comme des pansements, pour ne pas chuchoter après toi. Pas encore, pas tant que tu ne me lis pas, pas tant que tu ne me redresses pas, pas tant que tu ne me reprends pas. Tu vois j'écris des contes à rebours. Et je te parle à la bougie, là juste là, où tu n'écoutes pas.
Je t'écris. Je fais des étuis de velours. Je te recouds au fil des phrases, j'en fais des caisses, des cartes à jouer, j'en fais des guirlandes de papier. Je t'écris et je t'étourdis. Je mets des étourneaux sur tes i. Je te fais une belle jambe, je t'écris et puis je m'efface. Tu passes. Tu me dépasses. Je me brûle en enlevant mon foulard. J'invente des filles aux noms de fleurs, des rose violette et capucine, pour mettre des fleurs sur tes yeux, juste là où tu n'écoutes pas.
Je t'écris entre mes genoux glacés, d'où je mets chaque mot à sa place. J'aime réécrire et repasser, plier polir et corriger – jusqu'à ce que toute chose soit lisse. Et chaque mot à sa place. Et moi juste à côté. Je t'écris parce que tu as honte de marcher près de moi. Je t'écris parce que tu ne me vois qu'en cachette. Je n'écris que ce que je crois. Et je ne crois que ce que tu vois. ''Ah tu m'en as fait voir…''
Je t'écris sur mes os qui tendent une toile d'araignée du cou jusqu’aux épaules. Parfois je prends des mots dedans. Mais tu n'aimes pas les araignées. Les rêveuses de bonne-aventure. Je t'écris toujours le même texte. Je l'écrirai jusqu'à ce qu'il te plaise.
Je t'écris parce que tu me plais, c'est bête à dire, depuis tout ce temps. Et qu'est-ce que ça peut bien te faire, mes mots mes amours à l'envers. J'aurais beau les donner mes mots et j'aurais beau les aligner et j'aurais beau serrer les rangs et les déposer à tes pieds, chaque matin sous ton paillasson – je n'arrive pas te faire m'aimer avec mes mots. Je n'arrive pas te faire te regarder dans mes mots. Te choisir dans mes mots.
Qu'est-ce que je peux t'offrir de plus que ces phrases, ces textes qui tournent autour de toi ? Depuis peu j'ai compris que Rien. Alors je ne t'offre plus rien. Je ne sais plus combien de fois je t'ai dit de ne pas me toucher ; pourtant c'est toi qui me repousse, et c'est moi qui te prends au mot.
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‼️ JEANFI JANSSENS ‼️ @theatrelecolbert - Toulon 💛 INFORMATIONS IMPORTANTES ✨ SEULE LA REPRESENTATION DE 17H00 POURRA AVOIR LIEU !!! 📣 Vous l’avez peut-être déjà croisé sur un vol long courrier ou découvert lors de passages TV remarqués chez Stéphane Plaza, Arthur, Michel Drucker, ou encore à la radio aux côtés de Laurent Ruquier… Ce steward exubérant, accro à la chirurgie esthétique et victime des crédits conso, nous conte l'envers d'un décor unique et délirant, de son enfance dans le nord de la France aux passagers qu'il sert à bord... Avec son accent ch'ti et son incroyable répartie, Jeanfi Janssens vous dépaysera à coup sûr et vous rappellera de ne jamais oublier d'où l'on vient. 📌 22 SEPTEMBRE à 17h00 ✅ Résa : https://bit.ly/2KgnkGT #theatrelecolbert #jeanfijanssens #tvs #toulonvarsud #regionsud #officedetourismetoulon #varmatin #toulonhebdo #ctoulonmagazine #villedetoulon (à Théâtre Le Colbert) https://www.instagram.com/p/B2ip7LJDdzd/?igshid=1mfn5eomhz9xp
#theatrelecolbert#jeanfijanssens#tvs#toulonvarsud#regionsud#officedetourismetoulon#varmatin#toulonhebdo#ctoulonmagazine#villedetoulon
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Entre les nuits
Je prends tes maux. À demi mots dits. Je berce ton ciel et caresse tes orages. Je danse dans tes flaques de pluie. Je t'éclabousse de rires et d'amour. Comment faire pour faire autrement? Quand je pense, c'est à toi que je pense. Et je nage à contre courant. Suis-je arrivée trop tôt ou trop tard? Dis-moi de quoi tu as peur? Du temps qui passe et qui s'espace? Lève les yeux mon Amour, prends de la hauteur, lis ma plume qui s'émeut de nous. De quoi as-tu besoin que je t'apprenne à t'en passer. Si c'est de moi, laisse juste ta main dans la mienne et ton souffle dans mon cou, la vie fera le reste.
Je prends tes mots. À demi maudits. Je bois l'ivresse à même ta bouche. Je me saoûle de toi. Et si j'échoue, si cela cesse, je tatouerais sur ma peau une rose des vents pour que tu me retrouves avant que je ne me perde. Et je cours, trop vite souvent. Et je nage entre deux Ô. De mon sexe à mon coeur, coule une rivière à l'envers, de l'océan à la source. De tempêtes en acalmies, voyage au creux de moi, repose-toi sur la berge de mes bras, mais ne me dis plus je t'aime, je risquerais d'y croire. Le conte est bon, il était une fois ma déraison. Depuis quand je t'attends?
Je prends tes jours entre les nuits où je survis. Je prends tes jours entre les nuits où je souris. Je prends tes nuits aussi.
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Comme une évidence "Taire ce que l'on sait Par crainte de tout briser Bien que tout soit déjà meurtri Ornières sanglées des non-dits Feindre de ne pas savoir Ce que nos yeux laissent entrevoir De la tristesse à la souffrance N'offrir que l'ombre de l'innocence Flirter avec les mensonges Mais vie est elle autre que songes? De ce passé ne retenir que l'oubli Telle est la vérité des cœurs gris Réciter dans l'iris d'un regard Le conte d'une fée de hasard De ces histoires enchantées Qui se meurent a trop pleurer Grimer la face du silence Le pile de tellement d'absences Se dire qu'il est bien mieux ainsi Et que mes maux soient bannis Prier que nul ne sache un jour L'envers de nos sombres pourtours Religion d'un culte usurpé Omissions en rosaire de péchés Apprivoiser nos propres trahisons L'âme en berne de nos illusions Nos métaphores nous dévoilent Lorsque tombent masque et voile Et pourtant tout ce qui n'est dit Un jour prochain sera écrit Comme une délivrance Comme une évidence Alors comme une évidence ne pas se taire Au risque peut-être de vous déplaire L'amnésie est par bien trop cruelle Fusse t elle jouvence de l'éternel Alors dire ce que l'on sait de l'existence Des sillons de sanglots aux puits de défiance Hurler à en perdre la voix au nom du vrai Celui qui se déploie quand la nuit est envolée Alors ne plus feindre ce que l'on a vécu L'hymen déchiré et l'enfance tirée à vue Les cris et la douleur de n'être que soi Si loin des autres bien trop près du moi Alors réciter les versets que l'on a brûlés Amen, hallelujahs, Ave , que je vous hais Quel est ce Dieu mauvais qui souffle pierres? Quelle créature se pare de calices prières ? Alors cesser de grimer la futilité sur nos visages Plus rien jamais ne nous ramènera sur le rivage Ni la langueur monotone des violons Ni le pourpre d'une robe de rose de l'automne Alors que prier soit de sceau de cire de point de foi Incestueuse mésalliance des larmes d'autrefois S'agripper au clair-obscur de l'écho qui tonne Empli de ces chorales jadis épines de couronnes Alors désappivoiser nos chaînes d'acier Sur la coupole sacrée confesser leurs barbelés Absoudre nos esprits et libérer l'errance Celle de nos pensées à la saveur de l'offense Car tout ce qui n'est dit Un jour prochain sera écrit Comme une délivrance Comme une évidence ." ©Gisèle-Luce de Christian-James
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JEANFI JANSSENS
Du 13 au 17 mars à Bobino à Paris
Mise en scène: Flore Vialet et Régis Truchy
Le parcours hilarant d'un steward qui monte... qui monte ! Reconversion réussie pour jeanfi janssens, ce steward devenu en moins d’un an la coqueluche du public. Vous l’avez peut-être déjà croisé sur un vol long-courrier ou découvert lors de passages TV remarqués chez Stéphane Plaza, Arthur, Michel Drucker, ou encore à la radio aux côtés de Laurent Ruquier… Ce steward exubérant, accro à la chirurgie esthétique et victime des crédits conso, nous conte l'envers d'un décor unique et délirant, de son enfance dans le nord de la France aux passagers qu'il sert à bord...
Avec son accent ch’ti et son incroyable répartie, Jeanfi Décolle vous dépaysera à coup sûr et vous rappellera de ne jamais oublier d'où l'on vient.
Infos et réservations: http://bobino.fr/?fiche=1374
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