#journal décousu
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ivoirin · 30 days ago
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凛 -rin-
lyricist, composer : Yuki Sakurai release date : 2011-03-16
強さをあげる 大切なひとを守れるように 崩れそうな日でも手を取り合い歩けるように
これからの幸せたちを 抱き締めていて 離さないで居て 幸せたちはあなたと同じで 生きているの 泣くの 笑うの
優しさをあげる 大切なひとと笑えるように 崩れそうな日でも手を取り合い歩けるように
強さをあげる いつでもあなたが ��を歩けるように 愛しいひとがあなたのこと見失わないように
これからの幸せたちを 抱き締めていて 離さないで居て 幸せたちはあなたと同じで 生きているの 泣くの 笑うの
優しさをあげる いつでもあなたが 光となれるように 愛しいひとがあなたのこと見失わないように 悲しみに涙こぼれる日もあなたが拭えるように 愛しいひとがあなたのこと見失わないように
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ivoirin · 4 months ago
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誰でも生まれたり朽ちる時は 一人きりの砂漠を歩��
ほら 風もないのに 足跡 揺れて消されてゆく
だけど 君の細い指紋のなか 世界中の貝殻
僕の声と混ざり 広い空へ浮かぶよ
Quiconque naît ou dépérit marche seul dans le désert
Regarde, pas une brise mais nos empreintes tremblent et s’effacent!
Pourtant dans tes fines empreintes digitales, les coquillages du monde entier
Se mêlent à ma voix et flottent dans les vastes cieux …!
La’cryma Christi / Lhasa from Lhasa (1998)
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alexar60 · 4 years ago
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Fantômes
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Depuis plusieurs jours, Léa parle régulièrement de sa nouvelle amie. J’ai parfaitement compris qu’elle était imaginaire. Aussi, après l’avoir taquinée, elle promit de me la présenter. J’étais dans mon fauteuil pendant que Lilyann, mon épouse lisait à haute voix le journal. Son accent américain résonnait dans la salle lorsqu’elle réalisa que je ne l’écoutais plus. Elle tourna la tête dans ma direction quand notre fille entra toute souriante. Elle bombait fièrement le torse. Elle inspira un grand coup, retint sa respiration deux secondes et annonça la venue de sa copine.
« Voici Macha » dit-elle tout en prenant la main de la jeune fille qui avait le même âge que Léa. Dès lors, je souris et dis simplement : « bonjour Macha ». La gamine ne répondit pas. Elle ressemblait beaucoup à Léa par la forme ovale de son visage. Cependant, quelque-chose d’étrange apparut en sa présence. C’est difficile à expliquer ; elle était… comment dire… translucide, transparente. En fait, on voyait à travers elle. Malgré ce défaut, elle n’avait rien de dangereux bien au contraire. Son regard angélique, presque triste ajouta une envie de la protéger ou de la consoler. Elle ne parla pas, laissant Léa expliquer comment elles s’étaient rencontrées.
C’est en jouant dans le grenier. Macha se cachait derrière une grande malle qui servait de débarras à fripes. Notre fille aimait farfouiller dans les vieux cartons à la recherche de déguisements. Surprises au début, les deux filles s’amusèrent et devinrent amies. Dès lors, Léa passa des après-midis entiers à jouer dans le grenier. Sur le coup, je pensai que Macha était déguisée jusqu’à ce que Léa raconte son histoire. Elle se cachait pour fuir les persécutions des boches. D’ailleurs je remarquai les traces d’une étoile décousue sur son gilet. Je regardai Lilyann qui me dévisagea à son tour surement stupéfaite par les propos de notre enfant.
«Boche est un mot grossier, c’est une insulte!» grondai-je gentiment avant d’ajouter : « Ce sont les nazis qui persécutaient les gens, surtout les juifs. Ton amie est juive? » Je n’osai pas avouer à ma fille qu’elle était en compagnie d’un fantôme. Léa observa Macha de haut en bas puis dit en souriant : «Peut-être. Je l’aime bien, elle m’aime bien et nous nous amusons beaucoup ensemble ». Je tournai la tête vers Lilyann qui ne prononçait toujours rien. Elle se limitait à nous observer, tantôt moi avec ses gros yeux ronds, tantôt Léa et sa copine sans adresser la moindre parole. Mon épouse posa le journal sur le bureau puis elle croisa les jambes après avoir enfoncé son fessier plus confortablement dans le fauteuil.
Par moment, je me demandais pourquoi nous étions toujours ensemble. Nos discussions se limitaient à : « comment vas-tu aujourd’hui ? Qu’as-tu fait de beau ? Tu as vu le soleil brille ou il pleut». Elle lit souvent le journal, me raconte ses rencontres avec des membres de la famille ou des amis et c’est tout. Cela fait longtemps qu’on ne fait plus l’amour. Les seules parties de mon corps qu’elle touche sont mes mains quand elle les effleure, mes lèvres quand elle m’embrasse, mon front, ma joue…mon visage. On fait lit à part. Je me demande si elle a pris un amant. Je ne lui en voudrais pas si elle fréquente un autre homme. Bref, elle nous écoutait parler.
La vie de Macha était émouvante. Elle s’était cachée ici en 1942, pour éviter la rafle du Vel d’Hiv. Son père était un médecin renommé. Mais des policiers français accompagnés d’hommes en noir au brassard à croix gammée arrêtèrent sa famille. Ils sortirent les juifs de force hors du bâtiment sauf Macha qui courut se réfugier dans le grenier. Elle entendit derrière elle des cris, ses parents, un autre homme puis, des coups de feu et elle tomba…touchée en plein cœur. Elle s’est vue voler au-dessus de son petit corps à la poitrine sanguinolente. Elle a vu les siens sangloter et entrer dans un camion les amenant à Drancy. Depuis, son fantôme erre dans ce grenier oublié où elle attend le retour de ses parents.
Lilyann et moi restâmes silencieux à l’écoute des explications de Léa. Je parlai à mon tour, racontant l’histoire de la seconde guerre mondiale. De temps en temps, je m’adressai à Lily comme si je lui faisais un cours. Elle ne bougeait pas ; concentrée sur mon speech, elle écoutait toujours. Soudain, elle se leva tout en disant : « Je dois y aller ». Elle avait un rendez-vous important. Surement son amant. Elle m’embrassa, ouvrit la porte sans dire au revoir à Léa. Un homme habillé de blanc discuta avec elle dans le couloir. Pendant qu’il racontait des bobards, elle me regardait d’un air inquiet. Je vis ses yeux rougir, se remplir de larmes. L’homme referma la porte après m’avoir souri nous laissant tous les trois dans la chambre. Dès lors, je continuai ma leçon d’histoire. Léa m’écouta attentivement même si elle connaissait déjà cette période. C’est un héritage génétique dans la famille, la passion pour l’histoire.
Tout-à-coup la porte s’ouvrit brutalement. Une femme en tunique blanche entra. Malgré son sourire, son bonsoir me surprit avec effroi. Elle posa un plateau contenant un repas sur le bureau. Puis, elle avança ma chaise roulante pour me caler devant le plateau fumant. Elle repartit sans porter la moindre attention aux fillettes. Elles continuaient de me regarder avec un air étrange, à la fois radieux et triste. Léa intervint doucement en murmurant quelques mots qui me touchèrent profondément : « Tu sais, je me souviens de ce jour où tu as perdu tes jambes.»
Je revoyais la scène. Je conduisais et ma fille récitait sa dernière poésie apprise par cœur.  Puis, il y eut ce camion fou. Il était juste devant nous lorsqu’il se coucha au milieu de l’autoroute. La voiture s’est littéralement encastrée contre la citerne. Je n’ai pas vu Léa s’envoler de la banquette arrière et atterrir la tête la première contre le pare-brise. Coincé dans la taule, les jambes broyées, je n’ai pas pu la sauver alors qu’elle était si proche. Je garde à jamais en mémoire les derniers sifflements de sa respiration ainsi que la vision de son joli petit visage et sa belle chevelure souillés par son propre sang. Je l’ai entendu s’endormir pour ne plus jamais se réveiller.
Des larmes tombèrent sur le morceau de viande qui ressemblait à du cuir. Je dis simplement : « Je suis désolé »… Elle chuchota : « J’aurai dû t’écouter et attacher ma ceinture de sécurité. Mais je voulais jouer aux grandes ». Elle s’approcha, essaya de me câliner. Je ne sentis même pas ses bras traverser mon dos. Elle ajouta que Lilyann et moi lui manquaient terriblement et que c’était dommage que sa mère ne puisse la voir. « Parce qu’elle saurait que tu n’es pas fou » souffla-t-elle. Puis, elle proposa de me rendre le sourire en montrant son jeu préféré avec Macha. Alors, j’essuyai mes larmes et sans toucher cette bouffe infâme, je quittai une nouvelle fois cette chambre d’hôpital pour retrouver mon bonheur auprès de ma fille décédée et de son amie imaginaire.
Alex@r60 – août 2020
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extrabeurre · 4 years ago
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A RAINY DAY IN NEW YORK de Woody Allen: Après la pluie, la pluie
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Ayant publié sa fascinante autobiographie, Apropos of Nothing, et lancé un nouveau long métrage, Rifkin's Festival, au Festival international du film de San Sebastián entre-temps, Woody Allen voit enfin son précédent A Rainy Day in New York, tourné en 2017, être distribué en Amérique du Nord cette semaine. (Là où les salles sont ouvertes, bien sûr.)
Les cinéphiles s’entendent pour encenser des chefs-d’œuvre des années 1970 et 1980 tels qu’Annie Hall, Manhattan, The Purple Rose of Cairo et Hannah and Her Sisters (que j’ai tous revisités avec plaisir cette année), mais bien qu’inévitablement inégale, la filmographie du prolifique cinéaste new-yorkais renferme des pépites à toutes les époques, jusqu’aux récents Midnight in Paris, Blue Jasmine ou Wonder Wheel. Et même la plupart de ses films soi-disant mineurs demeurent agréables à regarder. C’est le cas d’A Rainy Day in New York.
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Timothée Chalamet se glisse dans la peau du protagoniste Woody-esque, Gatsby, un collégien névrosé, vaguement intellectuel, qui aime surtout le jazz et les vieux films. Ayant également une passion pour le gambling, il utilise ses gains récents pour financer un week-end romantique à New York avec sa copine Ashleigh (Elle Fanning), une adorablement enthousiaste, mais naïve jeune femme qui doit justement se rendre dans la métropole pour interviewer un réalisateur (Liev Schreiber) pour le journal étudiant de l’université. Or, ce qui devait être une simple entrevue se transforme en une aventure qui occupe toute la journée et la soirée de l’intrépide reporter, qui se retrouve à passer du temps avec un scénariste (Jude Law) et un acteur (Diego Luna). Pendant ce temps, Gatsby erre à travers Manhattan, effectuant divers arrêts, dont plusieurs avec Chan (Selena Gomez), l’agaçante petite sœur d’une de ses anciennes fréquentations, maintenant adulte et plutôt séduisante...
Le récit est assez décousu et le rythme aurait pu être resserré, mais j’ai néanmoins souri du début à la fin, grâce aux nombreux gags et bons mots du scénario, à la qualité de la distribution, aux airs de jazz. Puis il y a les superbes tons dorés de la direction photo du légendaire Vittorio Storaro (trois fois oscarisé, dont pour Apocalypse Now), qui a précédemment collaboré avec Allen sur Café Society et Wonder Wheel. Ici, le travail de Stotaro se distingue notamment par le fait qu’il pleut pendant presque tout le film, et que plusieurs scènes se déroulent dans des voitures, alors que des gouttes ruissellent sur le parebrise, créant de très jolies images.
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Si les fans de Timothée Chalamet, Elle Fanning ou Selena Gomez devraient apprécier les performances de ces derniers, A Rainy Day in New York sera avant tout apprécié par les inconditionnels de Woody Allen. J’en suis.
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  A Rainy Day in New York prend l’affiche dans certaines salles d’Amérique du Nord ce vendredi 9 octobre. La sortie en vidéo sur demande, DVD et Blu-ray est prévue pour le 10 novembre.
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blogfilmcompletstreaming · 4 years ago
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Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Epaulée par sa famille et guidée par l’expérience puis l’amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun.
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Sortie: 2020-11-11 Genre: Drame, Comédie Durée: 123 Minutes Etoiles: Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Arnaud Préchac, Michel Drucker, Elsa Tauveron, Denis Lefrançois, Danielle Fichaud, Roc LaFortune, Antoine Vézina, Sonia Vachon
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editions-nous · 5 years ago
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Kafka, Journaux : première traduction intégrale par Robert Kahn (par Christian Rosset)
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Je me souviens avoir trouvé dans une de ces boîtes tenues par les bouquinistes des quais de Seine un livre au papier jauni et à la couverture partiellement arrachée, aux cahiers parfois décousus et au dos illisible brûlé par la lumière : le Journal intime de Franz Kafka, traduit et introduit par Pierre Klossowski (Grasset, 1945).
Ce Journal intime était suivi par des Notes choisies dans d’autres journaux –quelques brefs cahiers intitulés par le traducteur : Esquisse d’une autobiographie(“Tout homme est particulier et, en vertu de sa particularité, il est appelé à agir, pourvu qu’il prenne goût à sa particularité. À l’école comme à la maison, autant que j’en ai eu l’expérience, on travaillait à effacer la particularité.”), Considérations sur le péché, la souffrance, l’espérance et la vraie voie (“La vraie voie passe sur une corde tendue non dans l’espace, mais à ras du sol. Elle semble plutôt destinée à faire trébucher qu’à être parcourue.”), et Méditations (“C’est là la vieille farce : nous tenons le monde et nous nous plaignons qu’il nous tienne.”).
Deux textes de Klossowski précédaient ces “fragments choisis” des Journaux de Kafka. Dans le premier, l’auteur des Lois de l’hospitalité affirmait que “Le Journal de Kafka est tout d’abord le journal d’un malade qui désire la guérison. Non pas un malade qui se confond peu à peu avec sa maladie comme Nietzsche, à la fois lucide et délirant ; Kafka n’admet pas la tragédie comme solution. Mais il veut la santé pour le plein épanouissement des ressources qu’il devine en lui.”
Puis (un peu plus loin) : “Toute l’œuvre de Kafka respire l’attente du royaume messianique. Pour lui, la guérison, mais aussi la jouissance justifiée de la santé coïncideront avec l’avènement du Royaume et comme le Royaume n’est encore venu pour personne, nul ne saurait surestimer ce qui échappe encore à tous : alors la santé sera sainteté.”
Et enfin (encore un peu plus loin) : “Or tant que sainteté et santé se trouvent séparées, le cafard règne, la folie est possible, l’ennui est maître, la lucidité donne dans le désespoir.” Le second texte de Klossowski s’achevait par ces mots de Kafka : “Notre art, c’est d’être aveuglé par la vérité : la lumière sur le visage grimaçant qui recule, cela seul est vrai et rien d’autre.” Cette traduction d’une édition partielle des Journaux de Kafka a quelques trois cents vingt pages (deux cents soixante, hors introduction). On était alors loin du compte, mais le jour où je l’avais sorti de ce fouillis de papier où il était noyé, je ne le savais pas.
En 1982, le Journal de Kafka a été repris par Le Livre de poche biblio dans la traduction (jusqu’à aujourd’hui la plus fameuse) de Marthe Robert : six cent quatre-vingts pages bien plus denses que celles de l’édition Grasset, soit une augmentation considérable de signes, proposée à prix léger. La première édition de ce Journal (au singulier) non présenté, cette fois, comme étant “intime” avait paru en 1954, toujours chez Grasset. Dans son introduction, Marthe Robert parlait d’“édition définitive”, mise en forme par Max Brod, l’ami sans qui tout aurait été détruit (on connaît la légende, mille fois imprimée : une des œuvres les plus accomplies du XXe siècle, quoique composée de fragments – romans compris –, a failli disparaître dans un grand feu de cheminée), qui en postface de cet ouvrage reconnaissait qu’il avait “pratiqué quelques coupures : des phrases isolées qui paraissaient dépourvues de signification parce que trop fragmentaires”, des répétitions et quelques critiques trop vives ayant trait à des personnes encore vivantes (à l’exception de lui-même ��� disait-il) ayant été éliminées çà et là. Il nous indiquait aussi que “la totalité du Journal se présente sous forme de treize cahiers de format in-quarto”, numérotés pour les cinq premiers par Kafka lui-même (mais le deuxième ne porte pas de numéro).
Depuis 1954, il y a donc entre 65 et 66 ans, cette version de Marthe Robert (qui a conduit aussi sec la tentative pourtant méritoire de Klossowski aux oubliettes) fait office de “bible” pour les aficionados du maître pragois (comme ce fut le cas  assez longtemps pour les traductions d’Alexandre Vialatte, jadis portées aux nues, mais aujourd’hui volontiers jetées aux orties, depuis l’émergence de nouvelles versions françaises, une fois l’œuvre de Kafka tombée dans le domaine public, et ce, dès les toutes premières, signées Georges-Arthur Goldschmidt et Bernard Lortholary – excusez du peu).
“Ce journal vibrant, traversé de bout en bout par la souffrance, par les plaintes et les doutes, par l’humour aussi, n’est pas un document d’époque : on y chercherait en vain les anecdotes, les jugements sur les contemporains, les peintures de mœurs ou de milieux qui donnent du piquant aux mémoires et les relèguent en même temps dans un passé inoffensif. Le Journal de Kafka n’appartient pas à la petite histoire ; il nous restitue moins un passé qu’un présent. Un présent engagé dans une partie qui n’en finit pas et dont l’enjeu est de la plus extrême gravité. Et s’il fallait définir ces treize cahiers dont Kafka s’étonne parfois d’attendre une espèce de salut, on pourrait leur faire légitimement porter le titre de Description d’un combat qu’il a donné à l’une de ses premières nouvelles et qui, en fait, s’applique à toute son œuvre” écrit Marthe Robert dans son introduction, avant de citer Kafka lui-même : “ Dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde”, notant à quel point cette “injonction apparemment paradoxale a été prise au sérieux.” Et elle ajoute que “comme tout poète, il se sent différent du commun des hommes et, de ce fait, contraint d’affirmer ce qu’il appelle sa singularité”, reprenant là ce que Pierre Klossowski avait déjà mis en perspective à travers son propre choix, tirant les Journaux du côté de “l’intime”. “Il affirme catégoriquement ce qui fait de lui un homme à part, irrémédiablement isolé.”
On se souvient de pages de Maurice Blanchot si éclairantes : “Le Journal intime de Kafka est fait non seulement de notes datées qui se rapportent à sa vie, de descriptions de choses qu’il a vues, de gens qu’il a rencontrés, mais d’un grand nombre d’ébauches de récits, dont les unes ont quelques pages, la plupart quelques lignes, toutes inachevées, quoique souvent déjà formées, et, ce qui est le plus frappant, presque aucune ne se rapporte à l’autre, n’est la reprise d’un thème déjà mis en œuvre, pas plus qu’elle n’a de rapport ouvert avec les événements journaliers. Nous sentons bien que ces fragments « s’articulent », comme le dit Marthe Robert, « entre les faits vécus et l’art », entre Kafka qui vit et Kafka qui écrit.” Nombre de notations, d’ébauches de fictions, de réflexions, ont trait au combat contre la fatigue, à l’endormissement, à l’attente du sommeil, au rêve et ce qu’il est possible d’en retenir. Précision de la formulation, toujours vérifiée, démontrant une exigence, non seulement de la pensée, mais aussi de la relation au corps, de la circulation des fluides (25 mai 1912. “Rythme faible, peu de sang.”)
De la traduction de Marthe Robert, Robert Kahndit qu’“elle est élégante, fluide, généralement bien informée du contexte.” Ce dernier est l’auteur de nouvelles traductions de Kafka publiées depuis janvier 2015 par les éditions Nous, à Caen. Journaux en est le troisième volume après À Milena et Derniers cahiers.Lettres à Milena avait été publié en version française par Gallimard en 1956 dans une traduction d’Alexandre Vialatte, relativement fautive comme on ne le sait que trop, mais qui avait donné aux lecteurs de quoi trouver provisoirement pitance, tant ces lettres s’avéraient essentielles, bien au-delà de leur contenu biographique, permettant d’explorer au plus près ce qui agitait Kafka, le temps de cette liaison passionnée, même si faite de “traces de l’amour de loin” (puisqu’ils ne se sont en réalité vus qu’une seule fois).
À Milena, contrairement à la version de 56, apporte des dates précises aux lettres. Ainsi peut-on y lire, à la date du 22 septembre 1920, mercredi, que l’“on doit supporter l’imperfection quand on est seul, et ce à chaque instant, l’imperfection à deux on n’est pas obligé de la supporter. N’a-t-on pas des yeux pour pouvoir se les arracher, et aussi un cœur pour faire de même ? (…) L’amour, c’est que tu es le couteau avec lequel je fouille en moi” (traduction Robert Kahn). Les cent quarante-neuf lettres de l’auteur du Château – celles en retour de leur destinataire ayant disparu – forment un des ensembles les plus sidérants de la littérature épistolaire (et le traducteur de noter que l’absence des lettres de Milena n’en fait pas pour autant un monologue, tant on peut en deviner le contenu). Cette publication de 2015, rétablissant l’exigence d’une “langue sèche, précise, rythmée, évitant soigneusement de « faire du style »” (ce que Kahn reproche à Vialatte – et non à Marthe Robert), a fait date. Corrigeant les erreurs du premier rassembleur de ces lettres (Willy Haas, en 1952), À Milenase laisse dévorer, avec plus de passion que jamais, cette suite de vives missives (comme dirait Butor) sonnant comme une pluie d’éclairs dans une nuit d’attente sans fin : neuf mois de correspondance frénétique s’achevant par (Prague, 2 décembre 1920, jeudi :) “Je ne peux expliquer ni à toi ni à personne comment c’est à l’intérieur de moi. Comment pourrais-je rendre compréhensible ce pourquoi il en est ainsi ; je ne peux même pas le faire comprendre à moi-même. Mais ce n’est pas non plus l’essentiel, l’essentiel est clair : il est impossible de vivre humainement auprès de moi ; tu le vois bien, et tu ne veux pas encore le croire ?” Un peu plus tard, les échanges, cette fois sporadiques, reprendront. Dans l’hiver 1923, Kafka écrit à Milena : “Mais le pire en ce moment – même si moi je ne m’y serais pas attendu – est que je ne peux pas écrire ces lettres, même pas ces lettres si importantes. Le maléfice de l’écriture des lettres commence et détruit toujours plus mes nuits, qui d’ailleurs se détruisent d’elles-mêmes. Je dois arrêter, je ne peux plus écrire. Ah votre insomnie est différente de la mienne. S’il vous plaît ne plus écrire.”
L’épais volume de près de 850 pages qui vient d’être publié par Nous – Kafka, Journaux – s’ouvre, à son tour, par une note du traducteur où Robert Kahn justifie son travail tout en rendant hommage à Marthe Robert. Il y a tout d’abord la nécessité de rétablir ce que Max Brod avait censuré, notamment certains passages alors jugés “obscènes”. Ensuite, le fait que Marthe Robert avait établi en partie sa traduction à partir d’une version en langue anglaise, “plus complète que l’édition originale en allemand”. Et enfin, le désir de rétablir la chronologie, mise à mal par Brod. Quoi qu’il en soit, comme Robert Kahn le note très justement, “les grands livres devraient être retraduits à chaque nouvelle génération”, ne serait-ce que pour s’accorder avec l’avancée des recherches à leur sujet ainsi qu’aux changements de “perspective sur le monde et le langage”. Cette note du traducteur s’achève par une brève (et on ne peut plus claire) déclaration au sujet de cette nouvelle et première traduction intégrale : “Elle tente de rester la plus proche possible du texte original, en préservant les litotes, la syntaxe, et en « laissant résonner dans la langue d’arrivée l’écho de l’original » (pour paraphraser Walter Benjamin)”.
On pourrait s’amuser à comparer une version française à l’autre : “Les spectateurs de figent quand le train passe” (Marthe Robert) / “Les spectateurs se figent quand le train passe devant eux” (Robert Kahn) ; ou bien (trois lignes plus loin) : « Sa gravité me tue. La tête dans le faux col, les cheveux disposés dans un ordre invariable sur le crâne, les muscles tendus à leur place au bas des joues… » (M.R.) / « Son sérieux me tue. La tête enfoncée dans le faux-col, les cheveux lissés en ordre autour du crâne, les muscles des joues serrés en bas à leur place » (R.K.) ; et noter (p. 19, version R.K.) le rétablissement du premier fragment censuré : “Je passai près du bordel comme si c’était la maison d’une bien-aimée.” Puis refermer le livre, avant de le rouvrir au hasard ; en recopier quelques lignes. S’apercevoir que toutes mériteraient d’être citées, même celles qui sembleraient peu signifiantes : les plus banales (on découvrirait alors à quel point cesJournaux ont pu influencer les Carnets de Peter Handke, notamment du fait de cette recherche de simplicité dans la formulation, avec un sens de l’étrangeté de ce qui est le plus commun : “L’homme aux bottes à revers sous la pluie” – cinquième cahier, mars 1912 ; “Le vieux célibataire avec sa barbe taillée autrement” – neuvième cahier, juin 1914).
Il arrive que, d’une traduction à l’autre, on tombe sur des différences de formulation nettement plus remarquables : “Désir ardent du pays ? Ce n’est point sûr. Le pays fait vibrer le désir, l’infini désir” (M.R.) / “La nostalgie du pays ? Ce n’est pas certain. Le pays déclenche la nostalgie, l’infinie” (R.K., p.769). Il serait tentant de succomber au plaisir de recopier le plus possible de fragments de ces Cahiers si riches, oubliant le temps qui passe, accumulant les montages, en rendant ainsi la lecture plus active – mais il va bien falloir s’arrêter, d’autant plus qu’on l’aura compris : même si l’on possède tout ce qui a été (et est parfois encore) trouvable des écrits de Franz Kafka en langue française, cette “première traduction intégrale” des Journaux s’avère plus qu’indispensable, ne serait-ce parce qu’elle incite à la relecture de ce que nous croyons si bien connaître, alors qu’il n’en était rien. Difficile cependant de s’arrêter quand on tombe sur : “Ma vie est l’hésitation avant la naissance.” Ou cette phrase ô combien fameuse : “Étrange, mystérieuse consolation donnée par la littérature, dangereuse peut-être, peut-être libératrice : bond hors du rang des meurtriers, acte-observation” (M.R.) / “Consolation de l’écriture : étrange mystérieuse, peut-être dangereuse, peut-être libératrice : le bond hors de la file meurtrière, acte-observation” (R.K., p.778).
Balade labyrinthique, explorant, par battement, les versions, jusqu’à oublier ce que nous avions si imparfaitement mémorisé, nous trouvant de plus en plus chez nous dans cette dernière – tout en cultivant le regret d’avoir été si paresseux, si dilettante, au lycée, pendant les cours d’allemand…
Christian Rosset
Source : Diacritik
https://diacritik.com/2020/01/21/kafka-journaux-premiere-traduction-integrale-par-robert-kahn/
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lonelygirlphenomenology · 5 years ago
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journal de l’été
4 août
sur ma serviette rose le ciel est mi-matin moyen pâle et je suis toute seule sur la plage.
hier soir à table b. s’est mis à parler de mon père, il disait qu’il avait sans doute vécu plus de choses dans sa jeunesse qu’eux en auront vécu dans toute leur vie. il disait que dans les repas de famille il était toujours très calme et posé et moi je pensais à ses journaux que j’ai retrouvés y a deux ans et ça me mettait dans une position bizarre, dans le secret de quelqu’un dont je me rappelle à peine, mais dont je me sens mille fois plus proche, et en même temps pas du tout. à chaque fois que je suis ici je peux pas m’empêcher de me demander ce que je serais devenue si j’avais grandi ici, si maman était repartie du luxembourg. on a grandi là-bas parce que mon père voulait pas qu’on devienne… quoi? comme j. qui veut faire construire une maison avec son copain à 21 ans dans son village natal, de plein pied avec une chambre en rez-de-chaussée pour quand ils seront vieux et qu’ils pourront plus monter les escaliers pour aller se coucher? mais c’est quoi qui fait la différence? est-ce que j’aurais été dépressive pareil si j’avais grandi ici? est-ce que je serais en train de sortir avec margaux fabre à montpellier? mais j’aime le chemin que j’ai pris, même si j’ai passé beaucoup de temps à vouloir mourir et que j’ai pas de perspective d’avenir, c’est le mien et c’est chez moi. l’autre jour j’ai vu james blake dans une émission sur arte, il disait qu’il avait manqué une grande partie de sa vingtaine parce qu’il était dépressif. james blake a été très important dans ma vie de dépressive à la maison. et puis un jour je l’ai vu en concert dans un festival au portugal entourée de gens heureux et c’était vraiment mieux en tête à tête de déprimés avec lui.
j’ai plus vu f. avant de partir, elle m’a dit qu’elle partait en vacances au canada avec a. et la seule façon de canaliser ma jalousie que j’ai trouvée c’était de me dire qu’au moins je faisais pas partie du problème du tourisme de masse et que Moi si j’allais au canada un jour ce serait pour faire une résidence au banff et accomplir Quelque chose et ça marche un peu mais je suis quand même jalouse. à chaque fois que je suis renvoyée à ma situation de rien, mon statut de sans-vie, le seul truc auquel j’arrive à me raccrocher c’est l’écriture. oui mais moi j’ai l’écriture. même si j’écris pas tant que ça et que je me contente encore de mon journal et de poèmes et de choses décousues, elle prend une place de plus en plus grande, elle me sauve un peu tous les jours, et tôt ou tard je m’y mettrai, je m’attellerai à la dure tâche de la forme, parce que j’en ai envie et besoin.
je me suis fait piquer par une vive dans la mer hier soir. c’était moins excitant que la brûlure d’anémone de l’année dernière. je me sens moins spéciale. elle m’a rien transmis la vive, ça m’a juste fait très mal et ça m’a gâché ma baignade menstruelle du soir. j’aime bien saigner dans la mer. je l’ai dit à manon et elle était jalouse de mon expérience de femme communiant avec la nature sacrée. j’ai vu une photo d’angela s. sur ig, un selfie sur une plage dans une crique en grèce accompagné d’un texte sur son expérience de la plage en tant que personne trans. crapahuter sur les rochers comme une chèvre pour trouver un endroit tranquille, à l’écart des plages cis et de leurs normes, un endroit où être entièrement soi-même. la plage comme endroit trans par excellence parce que la liminalité devient visible, tangible, les élément se touchent et se mélangent. j’adore lire ses réflexions sur la nature et son identité et sur le corps, j’adore sa façon de penser, je serais capable de partir à portland rien que pour discuter avec iel et pour qu’iel m’apprenne plein de choses sur la vie et cette fois j’essaierais de pas tout gâcher avec ma débilité inventée. je suis pas débile. dans la voiture sur france inter une femme disait qu’elle se sentait souvent débile dans la vie de tous les jours mais quand elle avait passé une semaine dans la montagne livrée à elle-même dans la nature elle s’était sentie bête une seule fois et elle disait qu’elle essayait de s’en rappeler maintenant, quand elle commençait à se sentir bête en société. ça m’a fait penser au chapitre 4 du livres des sorcières de mona chollet. elle y parle de sa stupidité, de son esprit lent, de sa tête de linotte et du fait qu’elle a pas le permis ni le sens de l’orientation, et de la forte dimension genrée de sa stupidité. elle dit que l’intelligence n’est pas une qualité absolue et qu’elle dépend souvent du contexte et de ses interlocuteurs. ça m’avait marquée.
5 août
y avait une femme butch sur la plage cet après-midi. elle avait les cheveux ras et un maillot brassière genre calvin klein et quand je suis sortie de l’eau elle était en train de partir avec une femme (sa femme?) et un petit garçon (leur fils?). si ç’avait été un homme y aurait pas eu l’ombre d’un doute mais un couple de femmes avec un enfant c’est toujours trop beau pour être vrai. j’espère qu’elles seront là demain de nouveau. dans la voiture vendredi je me suis laissée glisser dans un fantasme parce que ça faisait longtemps que je l’avais plus fait, la fille dedans ressemblait à roberta colindrez (pour toujours ma numéro un) on se baignait nues dans la nuit et elle m’enroulait dans sa serviette serrée contre elle. ce matin au petit-déjeuner i. disait que maman pourrait tomber sur un beau mec qui loue l’appart d’à côté l’été prochain, ça faisait longtemps que j’avais plus entendu le scénario du beau mec voisin. ça faisait longtemps que j’avais plus entendu l’expression beau mec non plus. je crois que je l’utilisais beaucoup dans mon journal. j’ai relu mon journal de y a quinze ans, mon tout premier, et j’ai été surprise de voir à quel point j’étais normale. je comprends pas pourquoi 2004 a été un tel désastre dans ma tête et a détruit mon corps oui c’est 2004 qui a détruit mon corps mais d’après mon journal tout ça avait vraiment pas l’air si grave. je me suis rappelé qu’elle avait un poster d’aragorn dans sa chambre la dernière fois qu’on était chez elle, peut être en 2004. ou alors c’est sa fille qui avait un poster de legolas et je confonds tout.
personne m’a demandé ce que je faisais de ma vie encore (mais y a une longue liste d’invités devant moi encore) à chaque fois dans ma tête j’ai le mot dépressive sur le bout de la langue, comme une excuse, est-ce que c’est une excuse? sur la plage j’ai demandé à manon si elle pensait que je devrais retourner à l’université, elle a dit non mais fais une formation de quelque chose et en remontant dans le sable vers la maison je regardais mes pieds s’enfoncer dans la dune et je me disais you fucking got this avec la voix de megan rapinoe dans la tête je vais me choisir un métier et m’y tenir et voilà. a. dit qu’il faut pas se mettre des buts à la négative i.e. ne pas rester au luxembourg. il faut un but clair et précis à l’affirmative. ne pas rester au luxembourg pour le subconscient ça équivaut à rester au luxembourg. j’ai envie de découvrir: les états-unis, le théâtre, la permaculture, les écovillages.
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jbgravereaux · 6 years ago
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La romancière cubaine Zoé Valdés, exilée en France depuis 1995, ici en juin 2018. PATRICK GAILLARDIN / HANS LUCAS                                                                                                                                                                                        Zoé Valdés : « Je voulais à tout prix offrir à ma fille la liberté », par Sandrine Blanchard                                                                                                                                                                                                                                  ENTRETIEN                                                                                                                                                                                                                                            Je ne serais pas arrivée là si... « Le Monde » interroge une personnalité en partant d’un moment décisif de son existence. Cette semaine, la romancière évoque son itinéraire entre Cuba et la France.                                                                                                                                                                              Romancière cubaine exilée en France depuis 1995, Zoé Valdés, auteure notamment du Néant quotidien (Actes Sud, 1999) et de La Douleur du dollar (Actes Sud, 1999), vient de publier Désirée Fe.                                                      « Desirée Fe », de Zoé Valdés, éditions Arthaud (traduction d’Aymeric Rollet), 360 pages, 19,90 €.                                                                                                                                                                                                                                Je ne serais pas arrivée là si…                                                                                                                                                                                                                … Si je n’avais pas eu la force de continuer à écrire. C’était en 1993, je vivais à Cuba, j’étais enceinte de ma fille et dans la détresse. J’avais peur pour moi, pour l’avenir de mon enfant, pour l’avenir de mon pays. Je ne voulais pas pour ma fille la vie que j’avais vécue. J’avais parfois tellement faim que je voulais dormir pour oublier. Je faisais des cauchemars dans lesquels je me voyais en train d’empêcher mon bébé de sortir de moi.                                                                                                                                                                                        A La Havane, vous avez grandi parmi des femmes. Quelle éducation avez-vous reçue ?                                                                                                                                                                                                                                                  J’ai été élevée par ma grand-mère, ma mère et ma tante. Ce sont les femmes de ma vie. Après le divorce de mes parents, on ne savait pas où aller avec ma mère. Ma grand-mère nous a sauvées en nous accueillant chez elle, dans une petite chambre du quartier de la vieille Havane.                                                                                                                                                                              C’était trois femmes un peu folles. Ma grand-mère, née en Irlande, avait tout plaqué, son mari chinois, ses enfants pour devenir comédienne. Pour elle, la vie c’était le théâtre. J’étais sa complice. Elle me donnait des textes et répétait avec moi. Ma mère, désespérée d’avoir été abandonnée par mon père, était serveuse et ne lisait qu’un seul livre : Don Quichotte illustré par Gustave Doré. Elle était possédée par ce livre qu’elle emportait partout avec elle. Quant à ma tante, elle ne lisait que des romans à l’eau de rose.                                                                                                                                                                                J’ai reçu une éducation très libre. Ma mère me laissait la clé de la chambre : « Débrouille-toi, nous devons travailler. » Soit, je m’enfermais et je lisais des histoires, soit, pour avoir de l’espace, je sortais dans la rue pour jouer.                                                                                                                                              Puis vous avez été hébergée dans un cinéma…                                                                                                                                                                                  La maison dans laquelle nous vivions était très délabrée. Un jour, les autorités du quartier nous ont dit que nous devions partir. Nous sommes allées dans un foyer où il y avait un étage pour les hommes et un pour les femmes et les enfants.                                                                                                                                                                                                                                                    La nuit, il y avait régulièrement des problèmes et de la violence. Ma grand-mère ne voulait pas que l’on reste là. Comme parfois nous allions aux Actualidades, le cinéma d’en face, elle a parlé avec la vendeuse de tickets pour lui demander si on pouvait s’y réfugier. Elle a accepté. Nous dormions sur les chaises et nous nous lavions dans les toilettes du cinéma où l’on regardait beaucoup de films soviétiques.                                                                                                                                                                                                                                            Vous avez vu aussi plus de soixante fois « Les Demoiselles de Rochefort » !                                                                                                                                        Ce film est passé pendant des semaines. Ces robes de couleur, ces chapeaux, ces filles qui dansaient. C’était tellement différent de ce que l’on vivait. Ce film me faisait énormément rêver. Je voulais être Françoise Dorléac, j’aimais sa voix rauque, son rire. Et puis cette scène avec Gene Kelly autour du piano… c’était magique !                                                                                                                                                                                                                                            Quels étaient vos rêves à cette époque ?                                                                                                                                                                                        J’avais déjà l’idée de devenir écrivaine mais je n’osais pas en parler. A chaque fois qu’il se passait quelque chose, ma grand-mère disait : « Il faut écrire, ne pas oublier. »                                                                                                                                                                                                                                            A 11 ans, j’ai commencé un journal. Elle voulait que je sois artiste, que je continue son histoire. Par contre, ma mère, beaucoup plus pratique, m’incitait à apprendre à cuisiner, pour avoir un travail plus tard. « C’est bien d’écrire mais ça ne donne pas à manger et puis, dans ce pays, écrire est très dangereux », m’expliquait-elle.                                                                                                                                                                                                                                      Ma grand-mère me donnait des livres qu’elle avait précieusement conservés. Baudelaire, Lorca, Ronsard, Rabelais, Jules Verne et Platero y yo de Juan Ramon Jimenez, le plus beau livre de ma vie. Elle voulait que je sois dans un monde où le pouvoir était l’imaginaire et la liberté, que je ne sois pas enfermée dans la réalité.                                                                                                                                                                                                                                        Vous êtes née en 1959, année où Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba. Quand prenez-vous conscience du système politique dans lequel vous vivez ?                                                                                                                                            Dans mon cas, très tôt parce que ma grand-mère a été dès le début anticastriste. Ma mère, elle, était apolitique. Ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était danser.                                                                                                                                                                                                                                        Mon père a été pro-Castro, très impliqué dans la révolution, puis s’est vite opposé et a fait cinq ans de prison avant de partir aux Etats-Unis.                                                                                                                                                      Ma grand-mère me disait : « Tu ne peux rien raconter de ce qu’on dit à la maison. Il faut avoir un double langage, toujours dire à l’école qu’on est révolutionnaire. » Et puis on se cachait pour aller à l’église. Je n’ai connu mon pays que sous la tyrannie.                                                                                                                                                                                                                    Apr��s vos études, vous allez pouvoir partir à Paris, de 1984 à 1988, travailler au sein de la délégation cubaine auprès de l’Unesco.                                                                                                                                                                                Ce n’est pas moi qui avais été nommée mais mon mari, Manuel Pereira. Il avait écrit un article sur un film que Fidel Castro n’avait pas aimé. Il a envoyé Alfredo Guevara – qui avait produit ce film contre l’avis de Castro – et son équipe de l’Institut du cinéma, dont mon mari faisait partie, dans une espèce d’exil « de velours ». On a dû se marier avant qu’il parte, j’avais 18 ans et je l’ai rejoint quelques années plus tard.                                                                                                                                                                                                                Lorsque je suis arrivée en France, j’ai travaillé comme contractuelle au sein de la mission cubaine à l’Unesco. J’étais payée 632 francs par mois, je devais notamment découper tout ce qu’il y avait dans la presse sur Cuba. Cela a été une période très enrichissante car j’ai appris la liberté.                                                                                                                                                                          Je me souviens être entrée un jour dans une librairie avec une amie Vénézuélienne et découvrir, sur la table de vente, Lettre à Fidel Castro de Fernando Arrabal. J’ai dit à mon amie : « Il faut sortir. » Elle me répond :« Mais pourquoi ? On est dans un pays libre. » Je lui explique : « Mais si quelqu’un me voit avec ce livre ? » Elle sourit : « Mais personne ne va te voir ! » J’ai compris que j’étais formatée. Je n’avais pas vécu normalement ma jeunesse.                                                                                                                                                  Là, en France, dans ces années 1980 très libres, je voyais à la télévision « Les Guignols de l’info », les Coco-girls… Je vivais des choses que je n’aurais jamais imaginé pouvoir vivre. Mais, en 1988, j’ai commencé à avoir des problèmes.                                                                                                                                      Que se passe-t-il alors ?                                                                                                                                                                                                                          On m’avait invitée à des journées littéraires et je me suis mise nue pour une photo. L’ambassade de Cuba l’a su.                                                                                                                                                                                              Pourquoi nue ?                                                                                                                                                                                                                                    J’étais avec des poètes cubains qui avaient été invités dans une université du sud de la France. Nous étions tellement émus en découvrant le pont Van Gogh à Arles (Bouches-du-Rhône) que j’ai voulu poser pour une photo comme un Christ nu ! Quelqu’un m’a dénoncée. Et puis, à Paris, je commençais à connaître des gens, à m’échapper tous les soirs. Mon mari a estimé qu’on ne pouvait plus continuer comme cela. Je suis rentrée à Cuba et j’ai divorcé.                                                                                                                                Comment se passe ce retour à Cuba après quatre années à Paris ?                                                                                                                                                    Cela a été très difficile. Je suis retournée vivre avec ma mère qui supportait mal que je sois une femme divorcée. Je voulais changer les choses de l’intérieur avec tout ce que j’avais appris en France. J’ai cherché du travail, dans les cinémas, les bibliothèques, mais à chaque fois on me répondait : « Impossible. »                                                                                                                                                                                                                                                              J’ai participé au mouvement des peintres et écrivains qui se formait à Cuba. On faisait des expos sauvages, de l’art dans la rue. Mais cela a été très vite mal vu et réprimé par la police.                                                                                                                                                                                                                          Et vous écrivez votre révolte dans « Le Néant quotidien », le livre qui va bouleverser votre vie…                                                                                                                                                                                                                            Le Néant quotidien a commencé par un poème écrit pour ma fille, Luna, qui venait de naître. Et s’est transformé en roman. Je l’ai apporté à un éditeur à Cuba qui m’a répondu : « Tu comprends bien que c’est impossible que je publie cela. » J’ai compris qu’on ne pourrait rien changer ici, qu’il fallait partir.                                                                                                                                                J’ai donné mon manuscrit à deux journalistes de France-Soir qui étaient à Cuba et m’avaient demandé des contacts et aussi à un cinéaste français. J’ai décousu et recousu la doublure de sa veste pour glisser le manuscrit dedans. De retour en France, ce cinéaste a contacté un ami journaliste qui a remis mon manuscrit aux éditions Actes Sud.                                                                                                                                                                                                          Ma chance a été que la traductrice de mon livre me dise : « Il faut qu’on te fasse sortir. Peux-tu préparer des conférences pour justifier une invitation ? » J’en avais une consacrée à la poésie de José Marti. Actes Sud m’a aidée pour le billet d’avion et j’ai pu partir.                                                                                                                                                                                                                  C’était le 22 janvier 1995. Quelle image gardez-vous de ce jour d’exil ?                                                                                                                                                La peur que ma fille attrape froid à la sortie de l’avion et la crainte de l’insécurité : je ne savais pas ce que j’allais faire. Je ne pensais pas du tout que je pouvais vivre de mon écriture.                                                                                                                                                                                                                        Certains de mes amis français, socialistes, proches de François Mitterrand, supportaient mal mes critiques sur Cuba. La seule chose que j’avais en tête en sortant de l’aéroport, c’était de trouver du lait pour Luna. Les premiers jours, cela a été mon obsession.                                                                                                                                                                                                        Heureusement un ami m’a trouvé des petits boulots de traduction. Et puis je suis tombée malade, paralysée d’un côté, avec de la fièvre en permanence. Un médecin m’a dit que j’avais la maladie des exilés, le foie gonfle parce que rien ne va à cause de la tristesse, de l’inquiétude, de la mauvaise alimentation.                                                                                                                                          Sur le moment, cet exil est une punition. J’ai beau être libre, il y a des choses que j’ai entendues dans mon enfance, qui me restent dans la tête et notamment cette phrase, qui me faisait rire à l’époque de Castro : « Il faut transformer l’échec en victoire. »                                                                                                                                                                                                                          Quand je suis arrivée en France, elle me revenait à l’esprit et cela me mettait en colère parce que, à la fois, c’était ce que je vivais et les mots d’un tyran. Mais j’avais déjà connu la liberté, lors de mon premier séjour en France, et je voulais à tout prix cela pour ma fille. La liberté et qu’elle puisse choisir. « Choisir » ce verbe majeur, si cher à Gisèle Halimi.                                                                                                                                                                                                      « Le Néant quotidien », sorti le 5 avril 1995, a été très bien reçu en France…                                                                                                                                      Je remercierai toujours Actes Sud de l’avoir publié. Hubert Nyssen m’a beaucoup aidée. La critique dans « Le Monde des livres » signée d’Erik Orsenna a été celle qui a le plus dérangé le pouvoir à Cuba. Parce que c’était un article sérieux mais avec l’humour d’Erik Orsenna et puis avec ce titre « Sortez-moi de là » !                                                                                                                                                                                                                        L’attaché politique de l’ambassade cubaine est venu me voir et ce fut violent. Le lendemain, paraissait un entretien que j’avais donné à Libération. Depuis ce moment-là je suis sur la liste noire et j’y suis toujours.                                                                                                                                                                       Avez-vous douté de pouvoir rester en France ?                                                                                                                                                                                  Oui parce qu’on m’a dit à plusieurs reprises que je n’aurais pas mes papiers. Lors de mon premier rendez-vous à la préfecture de police, on m’a tout de suite recommandé de partir aux Etats-Unis. En 1998, j’ai été membre du jury du Festival de Cannes mais j’étais sans papiers. C’est incroyable !                                                                                                                                                            Les choses se sont débloquées quand j’ai obtenu la nationalité espagnole, pays où j’ai reçu, en 1996, le prix Planeta pour La Douleur du dollar. La dotation de ce prix m’a permis d’avoir un vrai logement en France. Ensuite, grâce aux papiers européens, j’ai eu une carte de séjour, puis la nationalité française.                                                                                                                                          Votre mère va vous rejoindre en France en 1999…                                                                                                                                                                              Cela a été très difficile de faire sortir ma mère. La Douleur du dollar a dérangé Fidel Castro parce qu’il y est un personnage, je me moque de lui, il a le surnom de XXL.                                                                                                                                                                                                                                                   A cette époque, dans un long discours de sept heures trente, il dit que la révolution cubaine a « trois ennemis », Guillermo Cabrera Infante, Reinaldo Arenas et moi. Ma mère commence alors à avoir des problèmes. Je me dis qu’il faut qu’elle sorte de Cuba.                                                                                                                                                                                                                      J’avais une amie qui avait travaillé avec le militaire cubain qui interrogeait ma mère. Il a fallu que je verse à cet homme 350 dollars tous les mois sur un compte au Canada. Mais rien ne changeait pour ma mère. Un jour, lors d’un entretien avec une journaliste de Paris Match, elle me demande des nouvelles de ma mère, je lui parle de cette histoire. Elle me dit : « Il faut raconter ça, c’est la seule solution. » Quelques semaines plus tard ma mère est arrivée en France, exilée politique.                                                                                                                                                                                                                                     Le corps, l’érotisme sont souvent présents dans vos livres. Pourquoi ?                                                                                                                                              C’est un espace de liberté. Sous un régime totalitaire, le corps de la femme devient une arme de résistance, même si elle ne le pense pas. On l’utilise pour comprendre qu’on est vivante. La sexualité prend une importance incroyable, presque démesurée. L’écriture m’a permis de comprendre pourquoi j’avais cette férocité dans mon corps.                                                                                                                                                                                                                Qu’est-ce qui vous manque le plus de Cuba depuis toutes ces années ?                                                                                                                                            La mer, l’odeur de la mer. Mais plus rien parce que Cuba est à l’intérieur de moi. Je n’ai rien perdu. C’est cela aussi la force de l’écriture. Je suis une exilée, pas une immigrée. La douleur de l’exil ce n’est pas la perte de son pays c’est, comme le dit le poème de Constantin Cavafy, de savoir que, à la fin, l’Ithaque que vous avez laissé, vous l’avez perdu pour toujours.                                                                                                                                                                        Zoé Valdés : « Je voulais à tout prix offrir à ma fille la liberté »  zoevaldes.tumblr.com  
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LA MISÈRE HUMAINE
Sizains - Ennéasyllabes
Écrit en collaboration avec Patrick CAZANOVE
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La varangue fraiche et ombragée
Est un appel à se délasser.
Sur une table basse le journal
En couleur livre le bien ou le mal.
Je cherche un article distrayant,
Hélas c'est immonde! ce que j'apprends.
Je quitte mon confort et je m'enfonce
Dans le monde obscur que je dénonce.
Je sais, la misère humaine existe
Et fermer les yeux est égoïste.
Je sais, on violente des personnes;
Avec des coups des cris qui résonnent.
Leurs proies sont des êtres très précieux,
Mais rendus soumis et silencieux.
C’est la chair de leur chair, leurs enfants.
Assassinés ? Ils furent si vivants !
Pages suivantes les colonnes du journal
Narrent d'autres faits divers qui font mal.
Quand cessent les pleurs du petit garçon
Restent les marques rouges du ceinturon.
Il voulait offrir à sa maman
Pour sa fête, le plus beau des présents.
Mais n'ayant pas d'argent il dû faire
Un larcin déshonorant son père.
Dans la vie décousue qui est mienne,
J'ai côtoyé la misère humaine:
La victime du pire est une fillette,
Son innocence fut brisée en miettes.
Tout révéler serait infernal,
Quand on voit le résultat final.
Où qu'elle aille elle est la plus mignonne
Mais elle ne s'aime pas, ça étonne.
De ses yeux s'est enfuie la lumière
Après le crime de son petit père,
Cette bête qui a volé sa vie.
La justice n'a toujours pas sévi.
La société se désintéresse
De la misère montrée dans la presse.
Les éducateurs et les parents
Ne peuvent pas protéger les enfants.
On arrive à souhaiter haut et fort
Se faire justice et donner la mort.
Tuer quelq'un parcequ'il a tué
Serait un crime qui serait jugé...
Triste je ne peux en lire davantage
Je referme Le Quotidien, en nage !
Il faudra du temps et des efforts
Pour retrouver ma zone de confort.
Patrick CAZANOVE & Martial GOUBET
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ivoirin · 4 months ago
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(composed and written by Kazuki / arranged by Yuki/Raphael)
The elves' melancholy
エルフは踊る 愉快な宴 「呪いの定め」 セラフは歌う 愉快な舞踏 「呪いの運命」
空では月まで青ざめて 負けず嫌いなお星様
ゆら ゆら 七色の夢 く�� くら ラララくらくら
エルフは踊る 愉快な宴 「呪いの定め」 セラフは歌う 愉快な舞踏 「呪いの運命」
今では僕まで青ざめて 負けず嫌いな金縛り
ゆら ゆら 七色の夢 くら くら ラララくらくら
ふわ ふわ 異国のベッド ひら ひら そこをどいてよ
The elves dance; a delightful feast "Cursed destiny" The seraphs sings; a merry dance “Cursed fate”
In the sky even the moon appears pallid and the mighty stars are sore losers.
Gently swaying is the seven-colored dream, Spinning, twirling, la la la...
The elves dance; a delightful feast "Cursed destiny" The seraphs sings; a merry dance “Cursed fate”
Now, I too, am pale and the sleep paralysis is sore loser.
Gently swaying is the seven-colored dream, Spinning, twirling, la la la...
Oh, soft, so soft… a foreign bed. Flutter, flutter, get out of the way!
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lesailesdespapillons · 3 years ago
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«La Servante Écarlate» de Margaret Atwood, ou l'horreur d'un monde totalitaire où les femmes sont réduites en esclavage... . Nous lisons le journal de Defred, Servante Écarlate, qui nous raconte son quotidien et nous dépeint de l'intérieur ce pays dystopique qu'est Gilead. Nous découvrons une vie très stricte, une répression violente et un monde où les femmes n'ont plus aucun droit à part celui de soutenir le régime, les hommes et le devoir d'enfanter si elles le peuvent... . L'humanité a subi une chute drastique de la fertilité, Gilead, est un pays ultra totalitaire où tous et toutes ont un rôle bien défini dans le seul but de procréer. . Si le récit sous forme de journal paraît décousu, je me suis identifiée à l'héroïne et j'ai été révoltée par les violences et les répressions dont elle et ses comparses sont victimes. . Margaret Atwood nous emmène avec elle dans un monde où le totalitarisme s'est installé de manière insidieuse... Un grand classique du roman d'anticipation que je regrette d'avoir découvert si tard! . Une série a vue le jour avec Elisabeth Moss dans le rôle titre (magnétique). Si l'adaptation prend quelques libertés avec le livre, elle transcende le malaise et les questions soulevés par le livre... une réussite! . Qu'avez vous ressenti à la lecture de la Servante Écarlate ? . #servanteecarlate #lecture #fandelecture #litterature #litteratureetrangere #litteraturedanticipation #anticipation #chefdoeuvre #margaretatwood #elisabethmoss #serie #adaptation #coupdecoeur #bibliophile #bookaddict #bookclub #bookcommunity #bookgram #booklover #booksbooksbooks #goodreads #readingismagic #booksta #instabook #bookstagram #reading https://www.instagram.com/p/Cb94pHGq6Cf/?utm_medium=tumblr
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hoshiara · 3 years ago
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Un début ?
ça fait des années que j'écris. Diverses choses, diverses histoires. Je commence et j'arrête ne sachant pas quoi dire ou jamais assez longtemps pour continuer à être récurrente. Pourtant depuis toutes ces années une impression m'accompagne sans arrêt, ne quittant jamais ma poitrine !
Je ne sais pas comment l'exprimer. Je ne sais pas comment l'écrire. Je ne sais non plus la dessiner et je ne crois pas même pas savoir la ressentir. Elle reste là malgré toute ma créativité. Alors j'ai arrêté la créativité aussi. C'est un fichue cercle vicieux ...
Et pourtant qu'est-ce que j'aime écrire, allier les mots les uns aux autres. Alors souvent je m'imagine commencer une nouvelle histoire en réfléchissant à quel style je vais prendre pour exprimer mes idées. Je me dis que je vais prendre mes rêves pour écrire. Ils sont toujours très détaillés et souvent plein de rebondissements alors parfois je les notes sur mon téléphone et je n'en fais rien.
Comme à chaque fois que j'écoute de la musique je me mets à avoir envie d'écrire. Ce soir je saute le pas, pour la énième fois. Je ne sais pas ce que je fais en faire, ni pour combien de temps...
Je suis tellement en colère de ne pas trouver la façon de sortir ce poids sur ma poitrine. Je suis en colère de ne pas comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas ! Quel est ce poids ?
Je me sens ridicule de n'arriver à écrire qu'en écoutant de la musique triste et pourtant cela agit comme un interrupteur sur mes émotions, mes mots et maux.
J'alterne les paragraphes comme si c'était un journal intime de façon décousue. J'ai peur de m'arrêter d'écrire et de laisser l'inspiration s'enfuir par la même occasion. Est-ce que vous pensez qu'on peut écrire à l'infini ? Peut-être que si je le fais je vais bien finir par expulser de tout ce que j'ai au fond.
Maintenant que je suis aller loin dans le texte et que personne ne le lit je vais aller à fond dans l'expérience et écrire sur cette boule que je sens sur ma poitrine. Je sens ce poids entre mes seins. Puissant. Parfois j'en ressens sa force, parfois la colère qu'il contient, l'injustice. Souvent elle me donne les larmes aux yeux. La musique fait ressortir la puissance de ce poids que je ne comprends pas. Ca y'est je tourne en rond et me répète. C'est la parfaite allégorie de ce qui se passe dans ma tête. A force d'analyse, il ne se passe plus rien ...
En fait même écrire sur ce poids je n'y arrive pas.
Pour être que je vais me mettre à la fiction.
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Salut ! Bon, voici mon blog... Je ne sais pas trop par où commencer.. En fait, vous voyez ce sentiment quand vous avez besoin de vous exprimer, mais vous n’avez personne à qui parler ? Moi, ça m’arrive tout le temps. Donc je me suis dit, pourquoi pas faire de ce blog une sorte de journal intime ? Bon, évidemment, ce sera un peu décousu, les billets n’auront peut-être aucun rapport les uns avec les autres, mais c’est ma vie. En fait, tout ce dont je veux me souvenir sera aussi ici. Je me dis que, de cette manière, je trouverais peut-être des gens qui sont dans le même cas que moi ?
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unpeuchaquejour · 4 years ago
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Mercredi 12 août 2020.
Interruption du RER. Je le savais mais j'ai oublié. Contrariant : le chauffeur de bus mal aimable porte D'Orléans, la nana qui gueule au téléphone et qui gueule parce que personne ne s'écarte quand elle se lève pour la laisser sortir alors qu'elle ne l'a pas demandé. Repris le RER à Laplace. Deux kilomètres. Vu l'endroit où démarrait le viaduc. Rue de la gare à Cachan. En écrivant, peut-être que c'est une ancienne voie ferrée me dis-je. L'atmosphère était presque solide tellement il faisait chaud. Solide et poisseuse. Puis un mur de pluie a traversé la vallée qu'on voit depuis l'arrêt de Laplace jusqu'au quai. Le train est arrivé juste avant le déferlement. Il soufflait tellement fort que le wagon bougeait. Et la pluie mouillait l'intérieur du train. Grand gars en Doc Martens chaussettes basses et pantalons roulés sur les mollets.
Je lis des passages de Dune et ça me fait envie comme rarement un livre m'a fait envie. Alors que j'ai toujours trouvé que le film mettait mal à l'aise. J'apprends sur le tard que le réalisateur est Lynch.
Ce journal est de plus en plus décousu.
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noisybouquetharmony · 4 years ago
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Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Epaulée par sa famille et guidée par l’expérience puis l’amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun.
Aline 2020
Sortie: 2020-11-11 Genre: Drame, Comédie Durée: 123 Minutes Etoiles: Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Arnaud Préchac, Michel Drucker, Elsa Tauveron, Denis Lefrançois, Danielle Fichaud, Roc LaFortune, Antoine Vézina, Sonia Vachon
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LÉ Définition de LÉ ~ 1 TEXT Largeur dune étoffe entre ses deux lisières p mé de tissu dans toute sa largeur Lé de calicot de dentelle de soie Les lés décousus faisaient cent hiatus et ne tenaient plus que par quelques fils et la force de lhabitude Gautier Fracasse 1863 p 7 Du haut en bas des avantscènes à droite et à gauche tombaient dimmenses lés de toile grise pour
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guyboulianne · 4 years ago
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Avec ses derniers propos tenus à la télévision et dans le journal, Denise Bombardier vient assurément de perdre toute sa crédibilité auprès d'une très large frange de la population québécoise et d'ailleurs. Comme l'écrit Patrick Laroche : « Elle fait pitié, je me demande bien ce qu'ils utilisent pour la faire chanter de cette façon ? Discours décousu, illogique, comportement totalement incongru, ça ne lui ressemble pas ce quelle fait dans cette entrevue ! »
Il est possible que ce ne soit pas de sa faute puisque la dégénérescence du cerveau se caractérise par une détérioration totale ou partielle des tissus et cellules du cerveau. C’est une maladie lente et progressive. La maladie toucherait 20 à 25% des personnes âgées de plus de 80 ans.
Cette maladie se développe à la suite d’une fissure des cellules nerveuses dans les parties antérieures et latérales du cerveau, appelées le lobe temporal et le lobe frontal. La fissure modifie les capacités linguistiques ainsi que le comportement et la personnalité de la personne âgée. Il existe différentes formes de dégénérescence fronto-temporale : a) Atrophie et mort des cellules des parties affectées du cerveau. b) Hypertrophie.
Les symptômes se manifestent tout particulièrement dans le comportement et le langage. Le changement de comportement de la personne âgée est perceptible par :
- Un isolement - Une désinhibition : perte de capacité à contrôler ses comportements ou ses gestes - Un comportement social inapproprié - La personne âgée se distrait facilement ou répète les mêmes gestes de façon continue - La personne âgée ne comprend plus son comportement ni celui de son entourage - Changement de la personnalité ____________________
Voici l'article de Denise Bombardier, en date du 23 mai 2020, publié dans le Journal de Montréal : https://www.journaldemontreal.com/2020/05/23/les-feles-qui-nous-entourent.
La vie est paradoxale. En ces temps de pandémie où les scientifiques sortent de l’ombre pour nous éclairer grâce à leur science, l’irrationalité reprend ses droits. À cause des réseaux sociaux, tous les toqués et perturbés diffusent leurs délires plus ou moins élaborés. Les adeptes du complot, contrairement à ce que pensent plusieurs, ne sont pas tous des ignorants et des incultes. Ce sont parfois des universitaires bardés de diplômes.
Le journaliste Jean-Simon Bui, de Cogeco Nouvelles, a infiltré des groupes de conspirationnistes québécois. Il estime à des dizaines de milliers les gens qui répandent leurs thèses farfelues et dangereuses sur le web. Certains assurent que la Terre est plate, d’autres que des démocrates américains sont des pédophiles satanistes. Plusieurs sont convaincus que la COVID-19 n’existe pas, que le virus est une invention pour nous confiner définitivement afin de détruire l’économie.
Doit-on hausser les épaules, rire un bon coup ou s’alarmer face à ce phénomène qui révèle une réalité alarmante : il existe une mondialisation de la pensée conspirationniste. Certains, et j’en étais, croient qu’il faut l’ignorer, éviter d’y faire référence afin de freiner tous ceux qui, démunis, cherchent désespérément des explications définitives sur la complexité de notre époque. Je crois désormais qu’il faut réagir publiquement.
Lucie Laurier, une comédienne, est très active dans le mouvement anti-vaccin. Le nombre de Québécois qui s’opposent aux vaccins n’est pas négligeable et les pédiatres sont à même de témoigner de la lutte qu’ils doivent mener, parfois en vain, pour convaincre des parents de protéger leurs enfants avec un vaccin. Julie Couillard, l’ancienne amoureuse de l’ex-ministre conservateur Maxime Bernier, elle aussi militante active, répand, quant à elle, avec une efficacité surprenante ses théories fumeuses dans l’opinion.
Nous ne pouvons plus croire que les tenants des théories les plus outrancières qui circulent à travers les médias existants doivent être considérés comme quantité négligeable. Leur influence est grandissante auprès de personnes manipulables. À preuve, un sondage mené par l’École de journalisme de l’Université Carleton, à Ottawa, nous apprend que 46 % des Canadiens adhèrent à la théorie du complot concernant la pandémie actuelle.
Ces Canadiens, dont des Québécois, adhèrent aux affirmations tirées par les cheveux sur le coronavirus. Ils croient à des remèdes miracles qui n’ont aucun effet et estiment que la technologie 5G est conçue pour nous brûler le cerveau. Enfin, de façon péremptoire, ils jurent que le virus est une arme de guerre biologique fabriquée par les Chinois pour parvenir à la domination du monde.
Si presque la moitié des Canadiens se réclament de telles théories, on tremble quand on compare ces chiffres avec ceux des États-Unis de Trump et des pays arriérés encore sous le joug de la pensée magique. ____________________
Denise Bombardier aurait besoin d'être rapidement éclairée, sinon sa santé mentale risque de se détériorer de façon inquiétante.
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