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Ordinateur, réseau et capitalisme
Lâordinateur, et plus gĂ©nĂ©ralement les TIC (Technologies de lâInformation et de la Communication), sont les bases matĂ©rielles de la montĂ©e en puissance et lâhĂ©gĂ©monie du capitalisme, de son Ă©conomie « nĂ©olibĂ©rale », de la mondialisation et de sa perpĂ©tuelle transformation.
Alors quâelles colonisent chaque aspect de la vie, du travail aux relations entre individu.es, en passant par notre intimitĂ©, ces technologies ont un rĂŽle non nĂ©gligeable dans la structuration actuelle du systĂšme Ă©conomique et social.
Les exemples qui montrent en quoi les TIC sont indispensable à la mise en place et au renforcement du désastre actuel sont multiples, en voici deux :
 La mondialisation financiÚre :
La mise en rĂ©seau des places boursiĂšres du monde entier depuis les annĂ©es 70 a permis lâĂ©mergence dâun « marchĂ© planĂ©taire » sur lequel il est possible de dĂ©placer des masses colossales de capitaux dâun simple clic, et cela 24H sur 24. La dĂ©connexion entre le « monde rĂ©el » et « la finance de marché » a les consĂ©quences que lâon connait dĂ©jĂ bien : Programmes dâaustĂ©ritĂ©, prise de pouvoir par les actionnaires, licenciements, destruction de acquis sociaux, ect. Pour rĂ©pondre aux « exigences du marché ».
La mondialisation des chaines de production :
La possibilitĂ© de « mondialiser » une chaine de production, câest-Ă -dire dĂ©placer les diffĂ©rents segments de la production dans les endroits oĂč les couts salariaux sont les plus avantageux (pour les patrons), nâest possible que grĂące Ă la puissance de mise en rĂ©seau que permettent les TIC et Internet. Sans eux, impossible de gĂ©rer en mĂȘme temps un dĂ©partement marketing Ă Londres, une chaine dâassemblage Ă Shenzhen, un dĂ©partement de recherche dans la Silicon Valley, un centre dâappel pour le service aprĂšs-vente en Tunisie, les multiples plateformes logistiques pour acheminer les marchandises⊠Impossible aussi pour les humains composant cette force de travail de se regrouper et de sâorganiser.
Les TIC ont, de fait, un rĂŽle structurant dans lâorganisation mondiale des Ă©changes de capitaux et de la production industrielle. Elles sont une composante matĂ©rielle essentielle Ă lâorganisation actuelle du capitalisme. Elles ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es par et pour les industriels et les institutions publiques. Les critiquer et sây opposer semble essentiel si nous souhaitons Ă©branler la mĂ©ga-machine qui nous Ă©crase et nous en Ă©manciper.
Le rĂŽle de lâordinateur et autres TIC dans le fichage et le poliçage de la population, dans lâamĂ©nagement de nos vies, dans notre perte dâautonomie et de libertĂ©, dans le renforcement global de la capacitĂ© de contrĂŽle de lâĂtat et des industriels, est une question fondamentale pour apprĂ©hender les conditions de notre asservissement au systĂšme actuel. Il semblerait pertinent de se dĂ©tourner de la critique vide de substance qui consiste Ă considĂ©rer les aspects nĂ©fastes des TIC comme des « dĂ©rives », et sâinterroger sur le rĂŽle fondamentalement destructeur et nuisible de celles-ci.
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Sur le rĂŽle essentiel des Technologies dâInformation et de Communication dans la reproduction et le renforcement du capitalisme.
Pour aller plus loin, voir:
Lâordinateur dans la lutte des classes â Matthieu Amiech
La libertĂ© dans le coma â Groupe Marcuse
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