#généraux de division de la grande armée
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lifextime · 2 months ago
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真・三國無双 ORIGINS』 révèle des informations sur les "généraux accompagnants" qui combattent à vos côtés sur le champ de bataille, les batailles tactiques qui influencent le cours de la guerre, ainsi que les dernières nouveautés concernant les armes.
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Koei Tecmo Games a publié les dernières informations concernant le jeu 『真・三國無双 ORIGINS』, prévu pour le 17 janvier 2025 sur PlayStation 5 (PS5), Xbox Series X|S et PC (Steam).
Les nouveautés incluent les "généraux accompagnants" qui se battent aux côtés du protagoniste, les "stratégies" permettant de donner diverses instructions aux alliés et gardes sur le champ de bataille, ainsi que des détails sur les armes que le protagoniste peut utiliser, telles que les épées, les lances, les gantelets et les hallebardes.
Le jeu est actuellement disponible en démonstration au Tokyo Game Show 2024, qui se déroule à Makuhari Messe. Une campagne de tirage au sort est également en cours, offrant des articles originaux en prix.
Nouvelles informations sur 『真・三國無双 ORIGINS』!
Nous avons publié des détails concernant le dernier opus de la série de jeux d'action tactique "真・三國無双", intitulé 『真・三國無双 ORIGINS』, prévu pour le 17 janvier 2025 sur PlayStation 5, Xbox Series X|S et Steam. Cela inclut des informations sur les "généraux accompagnants" qui combattent aux côtés du protagoniste, des batailles tactiques influençant le cours du combat, ainsi que divers types d'armes.
De plus, le jeu est en démonstration au Tokyo Game Show 2024, qui se tient à Makuhari Messe jusqu'au 29 septembre (dimanche). Une campagne de tirage au sort pour gagner des articles originaux est également en cours. Pour plus de détails, veuillez consulter la page dédiée.
公式サイト
「東京ゲームショウ 2024」特設ページ
1stトレーラー
Qu'est-ce que 『真・三國無双 ORIGINS』 ?
『真・三國無双 ORIGINS』 est un jeu d'action tactique se déroulant dans le monde de l'ouvrage historique chinois "Les Trois Royaumes". Le joueur incarne un guerrier ayant perdu la mémoire et doit survivre durant l'ère tumultueuse, allant de la révolte des Turbans Jaunes à la bataille de la Falaise Rouge. Dans ce champ de bataille dynamique, rempli d'une multitude de soldats, menez vos alliés à la victoire grâce à des exploits héroïques.
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Une histoire riche jusqu'à la bataille de la Falaise Rouge
Le jeu se déroule dans l'ère des "Trois Royaumes" de la Chine ancienne. Il commence avec la révolte des Turbans Jaunes, marquant le début d'une période tumultueuse, et s'articule autour des héros qui émergent dans ce chaos, jusqu'à la bataille emblématique de la Falaise Rouge, qui constitue l'un des moments forts de la première moitié des "Trois Royaumes". L'histoire se divise en fonction des choix du protagoniste, offrant ainsi une expérience narrative unique à chaque joueur.
Au fil de son aventure, le protagoniste interagira avec divers personnages, établissant parfois des liens forts et, à d'autres moments, se retrouvant en conflit. Parmi ces héros, certains se battent aux côtés du protagoniste en tant que "généraux accompagnants", luttant ensemble sur le champ de bataille.
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Influencez le cours de la bataille avec des stratégies et des grandes armées
Dans ce jeu, vous pouvez déclencher des "stratégies" qui vous permettent de donner diverses instructions aux alliés et aux gardes sur le champ de bataille. Ces stratégies incluent des actions comme le commandement d'avancée ou la charge de cavalerie, et certaines d'entre elles peuvent avoir un impact plus important si utilisées dans des situations appropriées.
De plus, vous rencontrerez des "grandes armées" composées d'un nombre écrasant de soldats coordonnés. Les soldats appartenant à ces grandes armées ont un moral élevé et attaquent en synergie, représentant ainsi une menace considérable pour le joueur lorsqu'ils apparaissent en tant qu'ennemis. Les grandes armées peuvent déclencher des "grandes stratégies", qui, si elles sont activées, peuvent provoquer des attaques groupées dévastatrices, modifiant considérablement le cours de la bataille. L'activation et la prévention des grandes stratégies sont soumises à certaines conditions, il est donc crucial de réussir les grandes stratégies de vos alliés tout en empêchant celles de l'ennemi.
En évaluant avec précision la situation sur le champ de bataille et en collaborant avec vos alliés, vous pourrez vous rapprocher de la victoire.
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Une action dévastatrice avec des offensives et défensives variées
Dans ce jeu, la maîtrise des attaques normales à faible ouverture et des attaques puissantes capables de briser les gardes constitue la base du combat. En enchaînant les attaques, vous accumulez de la "rage de combat", qui vous permet de libérer des "techniques martiales" puissantes spécifiques à chaque type d'arme.
Cependant, attaquer sans cesse ne garantit pas la victoire. Il est également crucial de renforcer votre défense par le biais de gardes et d'esquives. Si vous parvenez à bloquer une attaque ennemie au bon moment, cela déclenche une contre-attaque puissante appelée "repousser", laissant l'ennemi vulnérable.
Sur le champ de bataille, vous serez parfois confronté à des généraux ennemis puissants, enveloppés dans une protection appelée "énergie externe". Même ces adversaires redoutables peuvent être affaiblis si vous parvenez à exploiter leurs failles avec des attaques rapides ou des techniques martiales, vous permettant ainsi d'activer le "choc" qui inflige de lourds dégâts en les faisant vaciller. Ce "choc" peut même devenir le coup de grâce décisif.
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Maîtrisez divers types d'armes pour atteindre de nouveaux sommets
Le protagoniste de ce jeu est capable de manier une grande variété d'armes. Il peut utiliser des armes standards comme des épées et des lances, mais également des armes plus atypiques telles que des gantelets et des hallebardes, chacune permettant d'exécuter des actions puissantes.
En se perfectionnant dans l'utilisation de chaque type d'arme, le protagoniste atteindra de nouveaux "sommets", augmentant ainsi ses capacités et acquérant de nouvelles techniques martiales. Maîtriser diverses armes sera donc essentiel pour le développement et la progression du personnage.
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Explorez le monde à pied sur la "carte continentale"
Dans ce jeu, l'immense univers des "Trois Royaumes" est représenté sous la forme d'une "carte continentale". Le protagoniste parcourt le continent à pied, faisant progresser l'histoire. Sur cette carte, non seulement se déroulent d'importantes batailles historiques, mais également des "missions" pour réprimer des rébellions ou secourir des troupes officielles, ainsi que des "batailles imprévues" pour repousser des soldats en déroute ou des bandits. Parfois, des généraux peuvent être présents sur la "carte continentale", et interagir avec eux peut vous apporter des avantages.
La "carte continentale" est parsemée de villes où vous pouvez faire des escales pour acheter des armes. Ces villes abritent également des auberges qui serviront de quartier général pour le protagoniste, où il est possible de créer des joyaux décoratifs ou de lire des lettres envoyées par les généraux.
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Des informations détaillées sur ce jeu seront annoncées progressivement, alors restez à l'écoute pour les prochaines nouvelles !
source : famitsu
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histoireettralala · 4 years ago
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Composition of the French Army at the Battle of Austerlitz
The French forces numbered 73000 men.
The Emperor, Napoléon I, Commander-in-chief
Berthier, Major General
I Corps, Marshal Bernadotte
 1st Division, Rivaud (Brigades: Dumoulin, Pacthod). Rivaud, born the 10 February 1766 from a family of magistrats in Poitou, fought in Jemappes, Neerwinden, Hondschoote, distinguished himself in Montebello and Marengo.
2d Division, Drouet d’Erlon (Brigades: Frère, Werlé). Born in Reims the 29 of July 1765, in a family of craftsmen, was a volunteer in 1792; he was aide-de-camp to Général Lefebvre.  
Division of Light Cavalry, Kellermann (Brigades: Marizy, Picard). Son of Marshal Kellermann, born in Metz on August 4, 1770, and fought in Arcole, Rivoli and Marengo.
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 III Corps, Marshal Davout
  1st Division, Caffarelli, temporarily assigned to V Corps (Brigades:Eppler, Demont, De Billy) . Born on October 1766, in a noble family of Languedoc, he has four brothers who will have brilliant careers. He was part of the Army of the Pyrénées, the Sambre-et-Meuse Army, and fought in Marengo.
2d Division, Friant (Brigades: Heudelet, Kister, Lochet). Son of a craftsman and trader, born on September 18, 1758, in Picardy, Friant fought in Fleurus, Maastricht,  the Pyramids, before standing out in Austerlitz where he had three horses killed under him; he had arrived on forced march and kept up with the austrian army pushing on him. His contribution to the victory of Austerlitz was major.
Division of Dragoons, Bourcier. Born in Alsace on February 21, 1760, fought in the siege of Mayence, the siege of Kehl, and in Elchingen.
Brigade of Light Cavalry, Margaron. Born on May 1st, 1765 in Lyon, fought in Novi and Marengo.
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IV Corps, Marshal Soult
1st Division, Saint-Hilaire (Brigades: Morand, Thiébault, Varé). Born September 4, 1766, in the Aisne, son of a cavalry captain, he fought in the Antilles, was in the siege of Toulon, in Castiglione, Lodi. He stood out in Austerlitz when taking the Pratzen Heights with Vandamme. He was wounded during the battle.
2d Division, Vandamme (Brigades: Schiner, Savetier de Candras, Ferey). Born in the North the 5 November 1770, son of a surgeon, fought in the Antilles, in Hondschoote, Ypres, and was remarked in Austerlitz.
3rd Division, Legrand (Brigades: Merle, Levasseur). Born on February 23 in the Oise, he fought in Vendée, in Fleurus, Hohenlinden, Hollabrunn. In Austerlitz he held up in Telnitz and Sokolnitz for ten hours against the left wing of the Russian army, made 3000 prisoners and took twelve cannons.
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V Corps, Marshal Lannes
3rd Division, Suchet (Brigades: Claparède, Beker, Valhubert). Son of a silk trader, Suchet was born in Lyon on March 2, 1770. He had a good instruction. He was in the siege of Toulon and took British general Charles O’Hara prisoner. He fought in Lodi, Castiglione, Arcole, Rivoli, and married a daughter of a Clary lady, and was close to Napoleon by alliance. At Austerlitz, his division, at the far left of the French army, faces Bagration. On the evening of the battle, Napoleon invites him to his table.
Division of the Reserve Grenadiers, Oudinot and Duroc (Brigades: Laplanche-Morthières, Dupas, Ruffin). Oudinot, born in Bar-le-Duc on April 25, 1767, from the lower bourgeoisie, fought in Zurich and in Italy, before organizing in Lannes’ Corps the famous column of the Oudinot Grenadiers. He took Vienna and was wounded in Hollabrunn, which didn’t stop him from taking his part in Austerlitz. Duroc, born in Pont-à-Mousson on October 25, 1770, from a noble family originating from Gévaudan, was Napoleon’s aide-de-camp in Marengo, and often sent to diplomatic missions.
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Imperial Guard, Marshal Bessières
Commanding the Infantry, Soulès. Born on August 24, 1760, in Lectoure, he began as a simple soldier, fought in Dego, Castiglione, Arcole, and stood out in Marengo. He became a Brigade General in 1804.
Commanding the Cavalry, Ordener, born in Lorraine on September 2, 1755, a native speaker of Platt, was the one ordered to arrest the Duke of Enghien, but he didn’t take part in the trial and execution of the young prince. He was very good in Austerlitz.
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Cavalry Reserve, Marshal Murat
1st Division of Cavalry, Nansouty (Brigades: Piston, La Houssaye, Saint-Germain). Nansouty, born in Bordeaux on May 30, 1768, from Burgundian nobility, fought on the Rhine, in Hohenlinden, and was a Division General in 1803.
2d Division of Cavalry, d’Hautpoul (Brigades: Saint-Sulpice, Fontaine). Of old Languedocian nobility, tall, with a powerful voice, d’Hautpoul fought in Fleurus, Biberach, Hohenlinden. At Austerlitz, his cavalry charge crushed the russian center on the Pratzen Heights.
2d Dragoon Division, Walther (Brigades: Sébastiani, Roget, Boussart, and Brigade of Light Cavalry Milhaud). Son of a lutheran pastor, born in Alsace on August 20, 1761, enlisted in 1781 and was rapidly General. He was famed as a cavalryman. He fought in Jemappes, Neerwinden, Zurich, Hohenlinden, and was wounded in the battle of Austerlitz.
3rd Dragoon Division, Boyé (replacing Beaumont, who was ill) (Brigades: Boyé, Scalfort, and Light Cavalry Brigade, Treillard). Born in the Electorate of Trèves (in Germany) on February 11, 1762, he fought in Neerwinden, Hondschoote, Fleurus, Zurich, and Biberach.
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[Sorry, I couldn’t find a portrait of General Boyé.]
General Direction of the Artillery, Faultrier.
Sources:
Alain Pigeard, Histoire de la Grande Armée
Various Wikipedia articles
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furiefrancaise · 4 years ago
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"Pas tolérable Monsieur le Député, z’ont torturé un professeur, des ss, des ss, peuvent pas faire leurs saloperies sans bruit. Comment y s’appelait ce professeur ? Odin, quoi, mais c’est le nom du Dieu de la guerre viking, l’ont fait exprès les léopards, les salauds, torturés pour un bon jeu de mot, c’est bien eux ça.D’abord qu’est ce qu’il avait fait ce professeur ? Rien de grave Monsieur le député, des bêtises, insignifiantes. Pensez, posé quelques bombes par ci, par là. Du pas méchant.
On avait aussi les fellouzes, les rebelles, pas vraiment le grand amour, mais on s’estimait, on les tuait bien un peu. Pas rancuniers ils en faisaient autant, cache, cache, pan, tu es mort. Hop, à ton tour, un petit coup de gégène par ci, j’ai gagné une petite paire de couille par là. J’ai perdu. On chahutait eux et nous sans hargne, dans le plaisant, en bonne camaraderie.(...)
Dieu que la guerre est jolie vu d’en haut. Viva la muerte, la votre petits léopards, bien entendu. On cogitait du haut de notre piton. Petite équipe, voltige, perdue en garde de flanc droit de la section, elle-même perdue, dans une guerre sans nom, s’en fout parce qu’on rigole. Le guerrier, son univers, son cordon ombilical, quelques soient les armées, les guerres ou les batailles. Grands opéras wagnériens comme savait les jouer Tonton Adolf, ou petites opérettes… Indo… Corée… Algérie. Le barbare ne connait que sa section. Il y vit, y souffre, y jouit, y crève. Le reste est littérature… régiment … division… corps d’armée, de l’hébreu tout ça pour lui, bon pour les généraux. Le feldgrau, il est fœtus autour de sa section, son univers s’arrête là."
Jean Pierre Hutin, Les enfants de Sidi Ferruch
Photo : Marc Flament
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reseau-actu · 4 years ago
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Enquête sur une affaire criminelle hors normes où se mêlent faux espions, anciens policiers, mercenaires et politiques.
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La tentative d’assassinat ratée d’une formatrice en coaching à Créteil en juillet 2020 et l’arrestation d’un commando appartenant à la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) a entraîné la découverte de multiples projets d’exécution. Une affaire hors normes.
La police a mis au jour une organisation criminelle dont les principaux membres appartenaient à une loge maçonnique. Ils sont soupçonnés d’avoir commandité des agressions, voire des meurtres, en ayant recours à des mercenaires et des plantons de la DGSE qui pensaient remplir des missions pour le compte de l’État.
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Deux hommes armés arrêtés au petit matin dans un quartier résidentiel de Créteil... Lorsqu’ils ont hérité de l’affaire au creux de l’été 2020, les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne ne s’attendaient certainement pas à ouvrir une boîte de Pandore. À tomber sur le corps d’un champion automobile enterré dans une forêt de Haute-Loire. À ressortir les photos d’un élu francilien au visage tuméfié. À découvrir que la vie d’un syndicaliste de province ne tenait qu’à un fil.
Ils ignoraient sans doute aussi qu'ils auraient à investir des lieux aussi secrets que sensibles. Une base du service action de la DGSE près d’Orléans, et une loge maçonnique des Hauts-de-Seine dans lesquelles plusieurs projets sanglants semblent avoir été orchestrés. À ce stade des investigations, douze personnes sont mises en examen. Si toutes restent présumées innocentes, une majorité d’entre elles a livré aux enquêteurs des récits glaçants.
Une "sanglante" bataille politique
L’affaire débute par une querelle politique qui, en 2013, il faut bien l’avouer, ne passionne guère que les militants Union pour un mouvement populaire (UMP) du Val-de-Marne. Les municipales approchent. Le maire de Saint-Maur-des-Fossés, Henri Plagnol, est candidat à sa réélection. Cet ancien secrétaire d’État de Jacques Chirac, qui a flirté jadis avec le contre-espionnage français, doit faire face à un opposant issu de sa propre famille politique. Le dissident, Sylvain Berrios, accuse le maire sortant d’avoir cautionné un système de fausses factures¹ au profit d’Idéepole, une filiale de la désormais célèbre société Bygmalion.
Lorsqu’ils font campagne sur les marchés de la ville comme sur les réseaux sociaux, les soutiens de Sylvain Berrios s’en prennent aussi à une nouvelle figure de la politique locale, Stéphanie Chupin. Directrice de cabinet d’Henri Plagnol à la mairie, elle a été élue conseillère régionale en 2011. Le compagnon de Stéphanie Chupin, Frédéric Vaglio, aurait alors suggéré de mener une mission discrète de renseignement et de surveillance visant le candidat dissident. La société de sécurité et d’intelligence économique de Vaglio, Meliora (dont Stéphanie Chupin était devenue début 2016 l’actionnaire majoritaire), propose ce type de prestations. Interrogé par la police le 28 janvier 2021, Frédéric Vaglio explique que Berrios aurait ainsi été suivi pendant quelque temps. "C’est la ville de Saint-Maur qui a payé", précise-t-il sur procès-verbal. Montant de la facture : dans les 10 000 euros. "On avait fait passer ça pour un audit de sécurité."
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Sylvain Berrios, actuel maire de Saint-Maur-des-Fossées, aurait fait l’objet d’un "contrat", jamais exécuté. (NICOLAS DEWIT / RADIO FRANCE)
Par la voix de son avocat, Henri Plagnol dément formellement avoir "ne serait-ce qu’envisagé de faire surveiller l’un de ses adversaires aux élections municipales de 2014. Après sa défaite, explique maître Michaël Doulikian à la cellule investigation de Radio France, mon client s’est définitivement retiré de la vie politique et est parfaitement étranger aux agressions qui auraient pu être commises ou envisagées à l’encontre de membres de la nouvelle équipe." L’ancien secrétaire d’État n’aurait par ailleurs jamais entendu parler du contrat de la société Meliora.
"De la chaise roulante au cercueil"
Mais ce n’est pas une possible affaire de fausses factures qui intéresse ici la justice. Frédéric Vaglio est aujourd’hui soupçonné d’être le maillon central d’un dossier criminel tentaculaire. Âgé de 50 ans, l’homme semble avoir eu mille vies. Un temps journaliste au Dauphiné libéré, il devient le communicant de grandes entreprises en région parisienne, puis crée des sociétés de sécurité en France et en Suisse. Amateur de sensations fortes et de grosses cylindrées, Vaglio fait aussi dans l’événementiel de "prestige", proposant à des clients argentés des week-ends chargés d’adrénaline sur les bords du lac d’Annecy.
L’homme nourrit une passion pour les armes. Un témoin prétend qu’il tirait "à la kalash" dans sa propriété des Yvelines. Il faut dire que dans le carnet d’adresses de Vaglio, on trouve des anciens membres des forces spéciales reconvertis dans la sécurité privée. Et des flics à la retraite, parmi lesquels Daniel Beaulieu, à qui l’ancien communicant semble avoir confié ses missions les plus "délicates".
Meurtri par les rumeurs lancées sur sa compagne à la ville de Saint-Maur, Vaglio demande à Beaulieu s’il ne peut pas faire autre chose que d'effectuer une simple surveillance de Sylvain Berrios, devenu député-maire. "J’ai demandé à Daniel si les choses pouvaient aller plus loin, raconte-t-il en garde à vue avec une apparente légèreté qui déconcerte. J’entendais par là : 'Est-il possible que Berrios ait un accident ?' Daniel a dit 'oui', il a expliqué que ça pouvait aller de la chaise roulante au cercueil. Dans tous les cas, j’étais d’accord." Le contrat ne sera jamais exécuté. Sylvain Berrios en ignorait jusqu’à peu l’existence.
En 2016, alors qu’ils ont quitté la mairie, Stéphanie Chupin et son mentor en politique, Henri Plagnol, continuent à faire l’objet de critiques sur leur gestion passée de la mairie. Jean-François Le Helloco, élu UMP au conseil départemental du Val-de-Marne, poste sur Facebook des articles liés notamment à la "petite affaire Bygmalion" qui a secoué SaintMaur. Le 10 octobre à 8 h 40, il s’apprête à quitter son pavillon qui donne sur la rivière lorsque surgissent deux hommes encagoulés. L’élu UMP est roué de coups de poing et de coups de pied. "Je leur ai demandé ce qu’ils voulaient, raconte l’élu dans la plainte déposée au commissariat ce jour-là. Ils m’ont dit : 'Il faut que tu arrêtes, t’as compris ? Tu arrêtes, c’est un avertissement !'" Jean-François Le Helloco est sommé de ne pas bouger, le temps que ses agresseurs prennent un cliché de son visage ensanglanté.
En garde à vue, Vaglio reconnaît être à l’origine de cette violente mise en garde. "J’ai clairement demandé à Daniel Beaulieu à ce qu’on lui casse la gueule." Il explique que quelques jours plus tard, l’ancien policier est venu rendre visite à son ami et sa compagne Stéphanie Chupin. "Daniel nous a montré une photo sur son téléphone. On voyait Le Helloco par terre, un œil au beurre noir, il était tuméfié au niveau du visage. Daniel m’a quitté en me disant : 'J’espère que ça te soulagera.'"
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Jean-François Le Helloco, ancien élu UMP au conseil départemental du Val-de-Marne, a été violemment agressé en 2016.  (NICOLAS DEWIT / RADIO FRANCE)
Les francs-maçons de la loge Athanor
Dans cette affaire criminelle, "Vaglio est un peu le commercial et Beaulieu l’opérationnel", commente un avocat de la partie civile. L’un apporte les affaires, l’autre monte les opérations, lors de rendez-vous discrets. Daniel Beaulieu a passé presque toute sa carrière de policier dans les renseignements généraux (RG). Lorsque fin 2009 sonne l’heure de la retraite, il quitte son poste de chef adjoint de division à la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur, devenue DGSI) et continue sa route, dans le privé. Il crée sa société.
Ses anciens collègues de Levallois ne sont jamais loin. Comme Luc, un ancien officier du renseignement intérieur qui lui dispense des cours de magie. Mais Beaulieu est déjà un expert en dissimulation. Les enquêteurs ont découvert qu’il avait mené pendant des années une double vie, avec deux compagnes et deux maisons. Cependant, l’argent manque et les missions ne sont pas si nombreuses. Beaulieu tente de faire des affaires en Afrique. Il a même créé une filiale de son entreprise au Congo.
Aux enquêteurs, Vaglio raconte qu’il a rencontré Beaulieu "il y a 7 ou 8 ans, chez les frangins". Comprenez : chez les francs-maçons. Tous les deux sont membres de la loge Athanor² , dans les Hauts-de-Seine. Athanor dépend de la Grande loge de l’Alliance maçonnique française (GL-AMF). Exclusivement réservée aux hommes, on y suit le "rite écossais ancien et accepté". C’est aussi par le biais de la franc-maçonnerie que Daniel Beaulieu maintient des contacts avec des hauts gradés de la police ou des agents actifs de la DGSE. Notamment F.P., basé au Kosovo, à qui il aurait transmis régulièrement des informations sensibles.
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La loge maçonnique Athanor, dans les Hauts-de-Seine, a été fermée provisoirement lorsque l’affaire impliquant plusieurs de ses membres a éclaté dans la presse.  (NICOLAS DEWIT / RADIO FRANCE)
Abattu dans son parking
Mais c’est sur un terrain très éloigné des valeurs de la franc-maçonnerie ou de la police républicaine, que le duo Vaglio-Beaulieu se serait associé. Derrière la vitrine de leurs missions de surveillance et d’intelligence économique se seraient organisés plusieurs contrats d’exécution, pour quelques milliers d’euros à la clé.
Étant donné qu’en garde à vue l’ancien flic des RG est plutôt loquace, un enquêteur de la PJ lui demande sans détour si plusieurs projets d’assassinat lui ont été confiés. "Le nombre total, ça se compte sur les doigts d’une main, répond-il spontanément. Et un seul assassinat a abouti." Les policiers restent médusés. Daniel Beaulieu se met à table. "La première proposition d’assassinat que me faisait Frédéric Vaglio, ça se passait dans le milieu de l’automobile. Il y avait une histoire de dettes."
Le crime était presque parfait. Laurent Pasquali, pilote automobile, ancien champion de France de rallye, disparaît sans laisser de traces en novembre 2018. "On s’inquiète, personne n’a de nouvelles, nous raconte son ami et copilote Anthony Beltoise. Il venait de perdre son père. Je me suis dit qu’il avait fait un burn-out et qu’il était peut-être parti en vacances. Je l’imaginais au Brésil, à Copacabana…" La réalité est bien plus sombre.
Pour financer ses saisons de course très onéreuses, Laurent Pasquali se serait fait "sponsoriser" par un couple de médecins passionné d’automobile. Mais, à partir de 2016, n’y trouvant pas son compte, celui-ci aurait voulu récupérer son argent. Le couple s’en ouvre alors à son ami, Frédéric Vaglio, qui s’engage à l’aider. Beaulieu est chargé de localiser le pilote endetté, et pour cela il actionne un jeune agent de protection, Sébastien Leroy. Un soir, après des mois de surveillance, Leroy et l’un de ses présumés complices auraient attendu Pasquali dans le parking de sa résidence sécurisée de Levallois-Perret.
Le crime était presque parfait
Le pilote devait-il être exécuté ou les choses ont-elles dérapé ? En garde à vue, Vaglio livre sa version des faits : "Daniel m’a dit : 'Il y a juste un problème, ils ont buté le mec. Ils sont rentrés dans le garage, ils l’ont suivi et puis "boum", ils lui ont tiré dessus.' Je lui ai dit : 'Ça va pas, c’est quoi ce truc ?'. Il m’a dit : 'Ben ça arrive.'" Les policiers poursuivent l’interrogatoire : où est le corps du champion de rallye ? Vaglio ne le sait pas précisément. Mais Daniel Beaulieu lui aurait montré une photo. "J’en ai déduit qu’ils l’avaient emmené dans une forêt. L’individu avait un sac poubelle ou plastique sur la tête, il était en chien de fusil, dans un trou. Je dirais que le trou faisait un mètre de profondeur."
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Laurent Pasquali, pilote automobile, ancien champion de France de rallye a été assassiné en 2018. (NICOLAS DEWIT / RADIO FRANCE)
Le crâne et les ossements de Laurent Pasquali ont effectivement été découverts par hasard, dix mois après sa disparition, par un cueilleur de champignons, dans un bois de Cistrières, en Haute-Loire. Interrogé par les juges d’instruction le 2 mars 2021, Sébastien Leroy a réfuté la thèse d’une mise au point qui aurait mal tourné. "Le but était qu’on ne retrouve pas le corps. On m’a dit : 'Pas de preuve, pas de corps, pas d’enquête.' Ça devait passer pour une disparition." Frédéric Vaglio, lui, prétend qu’il n’a jamais donné d’ordre d’exécution. Mais il reconnaît qu’il a été payé pour cette mission par son couple d’amis. 12 000 euros, alors qu’il en aurait demandé 20 000.
La fable de la source et de l’officier traitant
Le profil de l’"homme de main", Sébastien Leroy, intéresse grandement les enquêteurs. Il rêvait d’être gardien de la paix mais a échoué au concours. Ce trentenaire, amateur d’arts martiaux à la silhouette plutôt frêle, s’oriente donc vers la sécurité privée et la protection rapprochée. Il a un ami à la DCRI qui veut le mettre en contact avec un "gars du service".
C’est ainsi qu’il rencontre Daniel Beaulieu près de l’École militaire à Paris. Leroy est sous le charme. À ce moment-là, assure-t-il aux juges lors d’un interrogatoire le 2 mars 2021, il ignore que son interlocuteur n’est plus un espion en activité. Beaulieu lui aurait proposé de devenir une source, un "indic", des services secrets. La proposition est alléchante. "Daniel" lui servirait d’officier traitant. Leroy accepte. "Ma première mission au nom du renseignement intérieur était d’accompagner un gouverneur cambodgien en visite en France", raconte-t-il aux magistrats. Puis il y a eu un opposant au régime congolais qu’il devait surveiller au nord de Paris. Cet homme, le général Mbaou, fera l’objet quelque temps plus tard d’une tentative d’assassinat.
Vient ensuite l’agression de l’élu du Val-de-Marne, Jean-François Le Helloco : "Une opération hors cadre ultra-secrète", selon Sébastien Leroy qui faisait partie du commando. Dans le journal de bord qu’il tient, et que les enquêteurs ont saisi en perquisition, il évoque d’autres missions violentes. "Je sens que je suis fait pour ça, y écrit-il. C’est étrange cette sensation que de gagner de l’argent pour défoncer quelqu’un."
"Ma première mission homo"
Et le meurtre du pilote automobile ? Il reconnait y avoir participé, mais ce n’est pas lui qui a tiré, jure-t-il en audition. "Monsieur Pasquali, ça a été ma première mission homo" [pour "homicide", terme utilisé par les services secrets agissant à l’étranger dans le cadre d’élimination de "cibles"]. Daniel m’a dit que cet homme était une menace pour l’État et tout particulièrement pour le milieu corse", raconte-t-il. En réalité, Laurent Pasquali n’était même pas corse… Des missions, Sébastien Leroy en aurait eu à la pelle. Les rendez-vous avec Daniel Beaulieu se font dans un bistrot près de la gare de Lyon. Pour chaque contrat, c’est devenu un rituel. À tel point d’ailleurs que Leroy donne à son officier traitant le pseudo de "petit café".
Daniel Beaulieu a-t-il réellement manipulé Sébastien Leroy au point de lui laisser penser qu’il pouvait tuer au nom de la raison d’État ? Au sujet de l’une des affaires de tentative de meurtre dans laquelle il est mis en cause, Daniel Beaulieu reconnaît sur procès-verbal avoir entretenu l’ambiguïté. "Je sais que Sébastien est un peu borderline, il peut faire des trucs. Pour le motiver, j’ai laissé supposer qu’il s’agissait d’un contrat d'État."
"Borderline", naïf, influençable ? Selon plusieurs protagonistes du dossier, comme Yannick P. – également mis en examen dans cette affaire judiciaire –, un policier affecté à la DGSI qui a mis sa carrière entre parenthèses pour monter une société de sécurité informatique, Sébastien Leroy avait surtout tendance à affabuler . Selon lui, il disait à qui voulait l’entendre "qu’il était missionné par l’État français au plus haut niveau, et que s’il y avait besoin d’une lettre de l’Élysée, il n’y aurait pas de problème."
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Les hommes arrêtés appartenant à la DGSE avaient en leur possession des couteaux militaires et une arme de poing.  (NICOLAS DEWIT / RADIO FRANCE)
L’intermédiaire de la DGSI
Spécialiste en détection de faux papiers – il se présente lors d’un interrogatoire comme le plus grand faussaire de l’histoire de la police – Yannick P. intervient de temps en temps sur la base militaire de Cercottes près d’Orléans. Un site où s’entraînent notamment les membres du service action de la DGSE. Il est chargé de former les militaires qui contrôlent les entrées à repérer d’éventuels faux papiers que pourraient présenter des visiteurs.
En février 2020, il est contacté par un des militaires qu’il a eus en stage. Un certain Pierre Bourdin. Ce caporal, affecté à la sécurité de la base, lui annonce qu’il veut quitter l’armée, devenir cyberdétective avant de se lancer un jour en politique. Intrigué, Yannick P. accepte un rendez-vous sur un parking de Melun. Pierre Bourdin lui aurait alors parlé d’un petit groupe qu’il a formé, composé des membres des forces spéciales. "Des durs à cuire." Un commando prêt à l’action pour des contrats privés. Bourdin lui aurait proposé de s’y associer pour des missions. L’une porterait sur un audit de sécurité pour un client russe dans le sud de la France. Une autre, plus délicate, consisterait à recouvrer une créance pour une société espagnole lésée de neuf millions d’euros lors d’une transaction d’armes entre des Bosniens et des Saoudiens.
Le garde-barrière de la DGSE se vante aussi de pouvoir acheter des armes de guerre dans les pays de l’Est. Yannick P. en discute avec Sébastien Leroy. Intéressé par l’achat de pistolets automatiques, Leroy demande à Yannick P. de lui présenter le caporal Bourdin. Le courant passe immédiatement. Leroy aurait alors confié à Yannick P. que ces militaires pourraient traiter une de ses missions homo : l’exécution d’une femme travaillant pour le Mossad.
La coach du Mossad
La suite fera les gros titres de la presse. Début août 2020, Le Parisien - Aujourd'hui en France révèle l’arrestation d’un commando à Créteil, qui s'apprêtait apparemment à tuer une cheffe d’entreprise, Marie-Hélène Dini. Cette mère de famille doit peut-être la vie à un riverain vigilant qui emmenait ce matin-là son enfant à la crèche. "Il voit deux hommes dans une Clio avec une attitude un peu curieuse, raconte Jean-William Vézinet, l’un des avocats de Marie-Hélène Dini. Il refait le tour du pâté de maisons et s'aperçoit que les individus feignent de dormir." Le passant appelle le commissariat. Les policiers interviennent. Ils remarquent que la plaque d’immatriculation de la Clio est branlante et tient par du scotch. Dans la voiture, les policiers découvrent des couteaux militaires et un révolver. "L’arme est chargée. Ils attendent ma cliente. Tout est fait pour lui tirer dessus dès qu’elle arrive", estime maître Vézinet. Les munitions sont chambrées, les deux hommes portent des bouchons d’oreille et semblent avoir confectionné de manière artisanale un silencieux avec du coton et des gourdes de compotes pour enfants…
Les deux hommes ne s’opposent pas à leur arrestation. Mais ils racontent assez vite qu’ils sont membres des services secrets. Et qu’ils étaient là en mission pour la DGSE. Leur cible, Marie-Hélène Dini serait une espionne du Mossad représentant un danger pour les intérêts de la France. Ils devaient l’éliminer. Les policiers sont interloqués.
Lorsque la brigade criminelle frappe à la porte de Marie Hélène Dini, "ils me disent que j’ai été victime d’une tentative d’homicide, nous raconte la formatrice en coaching encore sous le choc. Immédiatement, je pense que ce n’était pas pour moi." Pendant plus de quatre heures, elle observe, sidérée, les enquêteurs fouiller de fond en comble son appartement, "désosser" sa voiture et son scooter, à la recherche de micros ou de documents sensibles… Marie-Hélène Dini n’est pourtant pas une espionne au service des intérêts d’Israël, mais une "simple" cheffe d’entreprise spécialisée dans la formation de coachs. La suite de l’enquête révèlera que c’est à l’un de ses concurrents qu’elle posait problème…
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Marie-Hélène Dini, une formatrice de coachs, aurait été surveillée pendant des mois. Elle devait être exécutée. (NICOLAS DEWIT / RADIO FRANCE)
Reste qu’au lendemain des faits, les policiers de la crim’ n’ont sous la main en garde à vue que ces deux jeunes hommes quasi mutiques qui refusent de répondre aux questions "sans l’aval préalable de [leur] hiérarchie". La DGSE est contactée. Pierre Bourdin alias "Dagomar" et Carl Esnault dont le pseudo militaire est "Adelard" sont bien rattachés à la base de Cercottes. Mais ils n’ont jamais été envoyés en mission. Leur travail consiste à sécuriser le site où s’entraîne le service action. Parfois, il leur arrive de servir de cibles aux agents secrets pendant les exercices, mais rien de plus.
Pimenter la vie de planton
Ce commando a-t-il accepté un contrat en dehors de ses heures de service pour pimenter un quotidien qui n’a rien du Bureau des légendes ? C’est une probabilité. En garde à vue, Pierre Bourdin raconte ses journées à Cercottes : "Le métier de gardien est pénible. Vous êtes là, 12 heures par jour, à regarder des écrans de contrôle, sans téléphone, sans livre, sans rien, pendant une semaine, comme un couillon. C’est un travail super frustrant." L’un de ses camarades de chambre, entendu à son tour, partage ce sentiment. "La DGSE est une bonne maison, mais on pense qu’on pourrait faire plus d’instruction et de formation pour pouvoir prétendre à autre chose. On a souvent un sentiment de frustration et le fait de rester trop longtemps à faire ce travail peut rendre sénile", raconte le témoin.
Les enquêteurs découvrent que Pierre Bourdin discutait avec une dizaine de militaires via l’application Signal. Il avait créé un groupe baptisé "Task Force R", où le caporal proposait à ses camarades des missions aussi incroyables qu’illégales. Ainsi, le 15 mars 2020, il envoie ce message à ses camarades : "Bon, parlons tunes. Deux petits trucs à faire. Traquer des dealers, histoire de financer notre groupe. Ensuite débusquer des pédophiles. Est-ce que t’es chaud pour taper du dealer ? Est-ce que t’es chaud pour remonter des pédophiles ? Les pédophiles, c’est pour les voler. Les dealers, c’est aussi pour le plaisir."
Sur la base, selon plusieurs témoins, le caporal parle aussi d’acheter des armes de guerre en provenance des Balkans. "Il m’a dit qu’il avait trouvé une pierre précieuse de plus de 11 kg. Il m’a proposé qu’on aille la vendre pour 100 000 euros, en costard, escortés par la BRI [la brigade de répression et d’intervention de la police judiciaire], raconte aussi l’un de ses camarades de Cercottes en audition. Cette pierre devait être vendue à des émirs. Nous aurions fait la sécurité au Carlton ou au Hilton. Bien sûr, ça n’est jamais arrivé…" Selon ce militaire, Pierre Bourdin était connu pour affabuler. "La dernière chose qu’il m’a proposée, c’est d’aller braquer un transport de cocaïne entre Paris et Orléans. Il parlait de plein de choses, de couper des cigarettes, de maquiller des voitures volées..." "Et d’assassiner des personnes ?", demandent les policiers. "Oui", répond le témoin.
Une pseudo "mission homo"
Un autre agent relate une discussion au poste de garde de Cercottes : "Pierre me demande : 'Est-ce que ça te tente une mission homo ?' Je lui ai répondu : 'Tu es complètement fou.' Il m’a dit : 'Même pour de l’argent, tu refuses ?' Je lui ai demandé de ne pas mêler nos jeunes à ses histoires. Comme Brutus, qui n’avait même pas terminé sa formation militaire…" Le jeune au pseudo de Brutus se retrouvera tout de même embarqué dans cette histoire. Devant les enquêteurs, il reconnaît avoir mené une mission de reconnaissance devant le domicile de la coach Marie-Hélène Dini à Créteil. Pour cela, il aurait touché 200 euros. Dans les locaux de la crim’, "Brutus" fond en larmes. "Vous me faites remarquer que je gâche ma vie et ma carrière pour 200 euros. C’est vrai."
Un autre militaire accepte aussi de participer à une mission de surveillance devant chez Marie-Hélène Dini. "Je savais que c’était pour le contrat homo, je ne vais pas vous mentir, assume-t-il devant les enquêteurs. Je me suis dit que ça allait être marrant et que ça n’engageait à rien." Sauf que les plans ce jour-là ont bien failli changer. Le militaire poursuit son récit : "Pierre m’a dit : 'Ouais, gros, ce qu’on peut faire aussi si elle sort, je la pousse et toi tu l’écrases avec la voiture.' Quand il m’a demandé de l’écraser, j’ai compris qu’il voulait que je fasse le sale boulot à sa place."
Des "brainstormings" pour savoir comment tuer leur victime "
"Avant qu’il vous dise de l’écraser, vous saviez déjà qu’il voulait la tuer ?", lui demandent les policiers. Le militaire répond par l’affirmative. "J’avais entendu plein de trucs. Carl voulait la tuer à coups de poing. Après ils voulaient lui tirer dessus. Ou ils pouvaient l’enlever et la jeter d’un pont. Pierre parlait aussi de mettre de l’explosif sous sa voiture. Ou de l’empoisonner."
Au domicile de Pierre Bourdin, les enquêteurs auraient en effet trouvé des documents relatifs à la fabrication de poison. Interrogé, le suspect ne nie rien à ce sujet sur procès-verbal : "L’idée c’était de pouvoir avoir un poison gazeux, pour le claquer par terre dans une voiture et empoisonner comme ça Madame Dini, en la bloquant dans le véhicule avec le poison. Ce n’était qu’un effort de réflexion (...) C’était un travail intellectuel. Il y a vraiment eu des brainstormings sur cette de question de comment on s’y prendrait pour la neutraliser."
La hiérarchie de la DGSE sur le gril
Pierre Bourdin était-il conscient des risques encourus ? Sur la base militaire, il parle de sa "mission homo" à beaucoup de monde. Et il n’hésite pas à montrer une enveloppe qu’il garde sur lui contenant 15 000 euros en espèces. Une avance pour le meurtre de la coach, selon l’enquête. "J’ai croisé le caporal-chef C., il était au courant que Pierre se baladait sur la base avec les 15 000 euros, raconte "Brutus" lors d’une audition. Pour quelque chose qui devait rester secret, on s’est rendu compte que beaucoup de monde était au courant !"
Les policiers de la crim’ pressent alors les camarades de Bourdin de questions. Pourquoi ne pas avoir alerté leur hiérarchie ? Comment laisser un homme se vantant de tels actes avec une arme sur lui ? Comment la DGSE a-t-elle pu conserver dans ses rangs un effectif au profil jugé par les enquêteurs si inquiétant ?
Convoquée par la PJ, la directrice des opérations, numéro trois de la base de Cercottes, admet que Pierre Bourdin posait problème. Il était jugé immature et n’avait pas la confiance de ses chefs, raconte-t-elle. Sa hiérarchie lui avait d’ailleurs récemment interdit de participer à une cérémonie à la mémoire des morts de la DGSE, au siège du service, boulevard Mortier à Paris. "L’idée, c’était même de s’en débarrasser", reconnaît cette colonelle.
Un troisième "frère" mis en cause
En garde à vue, Pierre Bourdin conteste tout projet criminel ou crapuleux. L’élimination de Marie-Hélène Dini lui avait été présentée par Sébastien Leroy comme une mission dans l’intérêt de la Nation, soi-disant validée par "la direction générale", autrement dit : la DGSE. Mais l’enquête a permis d’établir qu’au-dessus de Leroy se trouvait en fait le duo Vaglio/Beaulieu. Et qu’il aurait agi à la demande de Jean-Luc Bagur.
L’homme est un chef d’entreprise, membre lui aussi de la loge Athanor. Il aurait d’abord demandé à son ami Frédéric Vaglio de l’aider à régler des problèmes au sein de l’entreprise de coaching qu’il dirigeait. Il est en conflit avec son associée et la sœur de celle-ci. Il chercherait à leur faire quitter la société. Un jour, raconte leur avocat, Jean-Luc Bagur serait arrivé au bureau avec un carton chargé de munitions. Les deux sœurs prennent peur. Elles se sentent suivies, espionnées, et déposent une main courante.
Dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, l’une d’elles doit quitter précipitamment sa maison, avec ses enfants en bas âge sous le bras. Sa voiture a été incendiée. Le feu est en train de se propager à son pavillon de banlieue parisienne. Sébastien Leroy avouera à la PJ avoir été missionné pour cela.
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En avril 2019, la voiture de l’une des employées de JeanLuc Bagur est incendiée.  (NICOLAS DEWIT / RADIO FRANCE)
Jean-Luc Bagur aurait aussi demandé à son ami Frédéric Vaglio de contrer les actions de Marie-Hélène Dini, l’une de ses concurrentes coachs. Elle a créé un syndicat afin de mieux réglementer la profession. Bagur craint de perdre des clients. Il estime que Marie-Hélène Dini cherche à "niveler la profession vers le bas".
Il entame alors avec Stéphanie Chupin, la compagne de Vaglio, une campagne intense de lobbying auprès du ministère du Travail et de l’organisme France compétences chargé de la certification des diplômes. Stéphanie Chupin fait jouer ses contacts. Depuis sa boîte mail du Conseil d’État, son ancien patron, Henri Plagnol écrit au directeur de France compétences afin que Jean-Luc Bagur obtienne un rendez-vous. Le courriel que nous avons consulté est signé "Henri Plagnol, ancien ministre". Contacté par la cellule investigation de Radio France, l’ancien maire de Saint-Maur-des-Fossés affirme ne pas avoir été rémunéré pour cela. Julien Dray lui aussi est intervenu dans ce dossier. Il aurait reçu 5 000 euros selon les déclarations des mis en cause. Mais au téléphone, le socialiste a refusé de répondre à nos questions, estimant que "cela ne [n]ous regardait pas".
"Secouer mémère"
En 2019, Jean-Luc Bagur aurait aussi demandé à Frédéric Vaglio d’obtenir des renseignements sur les démarches entreprises par sa concurrente Marie-Hélène Dini. "Il était question de récupérer des documents ou de pirater des fichiers, explique-t-il lors d’une audition le 30 janvier 2021. Frédéric m’annonce que l’équipe a récupéré l'ordinateur de Marie-Hélène Dini et qu'elle a, selon ses dires, 'secoué Mémère'..." Bagur assure que ce n’était pas le contrat mais admet qu’il n’a "pas protesté plus que ça".
Marie-Hélène Dini se souvient très bien de ce jour où on lui a volé son sac. Elle a dans le même temps été passée à tabac. Là encore, Sébastien Leroy aurait été missionné pour cela. Ce jour-là, la cheffe d’entreprise perd connaissance et n'entend pas la mise en garde de ses agresseurs. Elle continue ses activités professionnelles sans se douter qu’elle est en danger.
Et cela agace Jean-Luc Bagur. Lors d’un déjeuner à Lyon avec Frédéric Vaglio, il lui demande si les choses ne peuvent pas aller plus loin. "Il pouvait régler mon problème mais il fallait pour cela qu’il emploie les grands moyens, raconte le formateur de coachs pendant sa garde à vue. Il m’a demandé à plusieurs reprises si je comprenais bien ce que cela voulait dire et ce que cela impliquait. Je lui ai dit oui, à deux reprises." Ce jour-là, pour 75 000 euros, prix que Jean-Luc Bagur aurait tenté de négocier, Marie-Hélène Dini s’est retrouvée avec un contrat sur la tête.
Un syndicaliste dans le viseur
Dans ce dossier, les enquêteurs vont de surprise en surprise. Ils découvrent aussi que si le commando de la DGSE n’avait pas été arrêté en juillet 2020, une autre opération d’élimination aurait pu avoir lieu. Depuis des mois en effet, un délégué CGT employé dans une entreprise de plasturgie à Oyonnax dans l’Ain, faisait l’objet d’intenses surveillances.
Lors d’une visite aux patrons de cette entreprise, Vaglio leur aurait proposé un contrat. "La patronne m’a dit : 'On a un gars qui n’arrête pas de nous emmerder mais c’est quelqu’un qu’on ne peut pas virer', a raconté l’ancien journaliste lors d’une audition le 28 janvier 2021. Elle me dit : 'Parfois, j’aimerais bien lui casser la gueule', poursuit-il. Son mari a renchéri sur le sujet. Ça s’est fini par : 'Si on ne l’avait plus, qu’est-ce que ce serait bien.' Je leur ai dit que c’était des choses qui pouvaient exister."
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Ce délégué CGT employé dans une entreprise de plasturgie à Oyonnax dans l’Ain faisait l’objet d’intenses surveillances.  (NICOLAS DEWIT / RADIO FRANCE)
Selon les déclarations de Frédéric Vaglio, le couple aurait réfléchi deux à trois semaines avant d’accepter la proposition. "Je pense que j’ai dû prendre environ 10 000 ou 15 000 euros pour ça, raconte le membre de la loge Athanor. Beaulieu a demandé 50 000." Tout était donc prêt pour le passage à l’acte. "Mais en juillet, quand il y a eu l’affaire de Madame Dini, j’ai dit : 'On arrête !'", lâche le principal suspect devant les enquêteurs.
Douze personnes sont aujourd’hui mises en examen dans ce dossier tentaculaire qui pourrait réserver d’autres surprises. Les enquêteurs se demandent notamment s’ils ne vont pas découvrir des éléments en lien avec l’exécution de Daniel Forestier. Lui aussi était en effet un ex-agent de la DGSE. Et lui aussi a été abattu, il y a deux ans, sur un parking près du lac d’Annecy.
Sollicités, les avocats de Frédéric Vaglio, de Jean-Luc Bagur, de Sébastien Leroy, de Pierre Bourdin et de Stéphanie Chupin n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette affaire. Nous n’avons pas pu entrer en contact avec le conseil actuel de Daniel Beaulieu. Et l’avocate de Carl Esnault n’a pas donné suite à nos sollicitations.
¹ En mars 2021, Henri Plagnol et son ancienne directrice de cabinet ont été condamnés à des peines de prison avec sursis à l’issue d’un procès en appel pour complicité de détournements de fonds publics
² La loge Athanor a été fermée provisoirement lorsque l’affaire impliquant plusieurs de ses membres a éclaté dans la presse.
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duxvonzazer · 7 years ago
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Alexis François Borella (1937-1975) Connu par ses noms de guerre Dominique Borella (Cambodge 1975) et Capitaine François (Liban 1975), il était un légendaire "soldat de fortune" français dont le parcours complexe et souvent clandestin est malaisé à reconstituer. Il aurait d'abord combattu au Viet-Nam pendant la Première guerre d'Indochine, avant de s'engager officiellement dans la Légion étrangère durant la guerre d'Algérie. On le retrouve ensuite de façon certaine au Biafra et au Congo pendant la seconde moitié des années 1960 puis en 1975 lors de la guerre civile cambodgienne. Enfin pendant la guerre civile libanaise où il sera tué par un sniper. Selon l'auteur François Bizot (Le Portail), Alexis Borella se serait porté volontaire pour servir dans le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient en Indochine; il n'avait pas 18 ans. Il aurait participé en 1954 à la bataille de Diên Biên Phu et aurait provisoirement quitté l'Indochine avec un grade de sous-officier. Cet épisode semble cependant s'inscrire dans la légende du personnage. En effet, selon ses "Extrait des Services" conservés par le Service Historique des Armées, son engagement officiel dans la Légion étrangère date du 20 juin 1955. Il combat alors en Algérie française, en tant que caporal puis sergent à la 11ème compagnie du 3/13e demi-brigade de la Légion étrangère. Lors de cette campagne, il est blessé à deux reprises, cité deux fois à l'ordre de la Brigade puis à l'ordre de la Division. Il obtient notamment la Médaille militaire à titre exceptionnel le 2 juillet 1959. Après le putsch des généraux à Alger, auquel il pourrait avoir participé, il est "évacué sanitaire" en France puis "réformé définitif N°2" par la Légion en mai 1961. il rejoint l'Organisation armée secrète (OAS) et entre dans la clandestinité. À titre personnel, il participe ensuite à la guerre du Biafra pendant la seconde moitié des années 1960 et à d'autres conflits post coloniaux avant de rejoindre fin décembre 1974, par idéalisme anti-communiste, les troupes républicaines pro-américaines du Maréchal Lon Nol engagées dans la guerre civile cambodgienne où il s'oppose aux Khmers rouges. Ce n'était probablement pas son premier séjour "indépendant" dans le sud-est asiatique. Début 1975, nommé capitaine dans les Forces armées nationales khmères il est intégré à la 1ère brigade parachutiste cambodgienne (1ère BPC). Le 5 février 1975, légèrement blessé par balles et éclats de grenade, il est soigné par le Médecin-commandant Paul-Henri Grauwin. Figure emblématique de la bataille de Diên Biên Phu; le "Toubib" tenait une clinique à Phnom Penh. En avril 1975, la 1ère BPC de Borella défend l'aéroport de Pochentong lors de la chute de Phnom Penh et sera la dernière unité républicaine à résister. Cependant, les Khmers rouges tenant à prendre l'aéroport intact négocient le départ de Borella et de sa troupe. Les hommes du 1er BPC se dispersent dans la campagne, tandis que le Français se réfugie à l'Ambassade de France. Début mai 1975, avec d'autres compatriotes civils et des ressortissants de pays tiers, il est évacué par camion vers la Thaïlande. Après son retour du Cambodge, Dominique Borella part au Liban rejoindre les chrétiens des Phalanges libanaises de Pierre Gemayel qui combattent pendant la guerre civile libanaise. Il est tué par un sniper à Beyrouth le 29 septembre 1975, lors de la bataille des Grands Hôtels. Jean Pax Méfret "Le loup de guerre" https://www.youtube.com/watch?v=52IJlRD78jk  
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lecafederome · 4 years ago
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Trump et l’Histoire
Trump et Crassus
Donald Trump laissera une marque historique, cela est déjà évident. Sa marque se compare-t-elle à d’autres marques historiques? Le phénomène Trump a-t-il déjà eu un précédent?
Trump est comparé à Marcus Crassus, un sénateur romain qui a laissé une marque historique assez spéciale. Il est intéressant de regarder les deux accomplissements faits à 2092 ans d’intervalle, d’autant plus que Crassus est surtout reconnu par les historiens comme celui qui a permis au jeune Jules César d’entrer en politique.
Qui était Marcus Crassus?
 Crassus était tout un personnanage. Juste pour l’exemple, l’expression courante en francophonie “c’est donc crasse, ce qu’il a fait” originerait de ses façons de faire. En effet, ses deux modes préférés pour acquérir des propriétés étaient l’achat à bas prix lors d’un encan publique et l’achat sur le vif d’une propriété en feu ou menacée d’incendie. Crassus était très préoccupé par son image, très fier de sa réputation d’homme la plus riche de Rome. Il avait aussi la réputation d’être inculte, ce qu’il balayait de la main en disant que l’argent achète tout.
Alors que le Sénat romain devait réagir face à la menace, Crassus était, en 74 av JC, le seul personnage important pouvant lever rapidement des troupes pour combattre la rébellion de Spartacus. Ce dernier devenait menaçant pour la jeune république, alors que tous ses généraux étaient déjà pris ailleurs. Crassus ne refusa pas cette superbe occasion: il réunit une véritable armée de près de 50 000 hommes bien entraînés et prête au combat.
Après 2 années d’escarmouches et de victoires partielles des 2 côtés, dont ce fameux siège avec un vaste mur, Crassus réussit à forcer la dernière bataille dans le sud de l’Italie actuelle. Les troupes de la rébellion ont été détruites; mais on n’a jamais retrouvé Spartacus lui-mème, son épouse et son enfant. Et on n’a jamais réentendu parler d’eux.
Quant à Crassus, il a dû par la suite s’entendre avec son adversaire politique, Pompée, pour partager le trinbunat romain et obtenir ce qu’il voulait. On retient aussi de Crassus qu’il a permis à son jeune officier d’entrer au gouvernement de d’y prendre de plus en plus d’importance. Ce jeune officier se nommait Jules César.
Spartacus
Spartacus s’est retrouvé de façon imprévue à la tête d’une petite rébellion d’esclaves gladiateurs. On envoya une petite troupe de miliciens peu entraînés pour les mater. Mais face à des gladiateurs chevronnés, les miliciens ont été massacrés. La nouvelle s’est répandue à toute vitesse; tous les esclaves et citoyens mécontents ont joints rebelles et Spartacus s’est vite retrouvé à la tête d’une armée qui, à son point culminant a atteint les 200 000 combattants.
Spartacus était un militaire de formation, ayant la capacité d’entraîner ses troupes. Ce qu’il fît avec une efficacité remarquable et lui permit plusieurs victoires sur les troupes de plus en plus importantes envoyées contre lui. Spartacus mena ses troupes vers le Nord de l’Italie, où il emporta une première victoire contre les troupes de Crassus. Spartacus désirait se joindre à la rébellion de Sertorius, qui avait cours en Espagne. Mais dans la foulée de sa victoire contre Crassus, il apprit la mort de Sertorius et la fin de cette rébelion. Il a pensé à se joindre à Mithridate, le grans opposant de Rome, mais le peu d’enthousiasme de ses troupes, il a décidé de retraverser l’Italie vers le sud, pour aller ultimement traverser en Sicile et y fonder une nouvelle nation. À ce moment,  près de la moitié des troupes rebelles, d’origine italiennes ont préféré suivre un autre chef pour aller former une nouvelle nation quelque part en Italie. Ces troupes ont rencontrès l’armée de Crassus qui les a massacrées.
Les rebelles originaires des Gaulles (nord de l’Italie actuelle et la France actuelle) ont suivi Spartacus vers le sud de l’Italie. Spartacus a tenté de traverser ses troupes vers la sicile, mais a été trahis par les pirates en cause. Crassus en a profité pour assiéger les rebelles acculés à la mer, en érigeant un mur fortifiés de 55kms de long. Par une tempête de neige inusitée, Spartacus a réussi à créer une brèche et à y faire passer ses troupes.
Après une confrontation partielle à l’avantage de Spartacus, l’affrontement final a eu lieu dans une vaste campagne dans le sud de l’Italie. Près de 40 000 rebelles y ont été tués, pour environ 1 000 soldat romains. En représailles spectaculaires, Crassus a fait pendre les 6 000 prisonniers le long de la route entre le lieu de la bataille et Rome.
Crassus a fait faire des recherches partout, en Italie du sud afin de retrouver Spartacus, son épouse et leur très jeune fils. Malgré tous les efforts, on ne les a jamais retrouvés.
Le parcours de la rébellion des laissés pour comptes
Alors que le gouvernement romain avait fort à faire avec plusieurs autres guerres et rébellions, il y avait un laissé-aller important dans les gestions locales des affaires romaines. C’est ce qui explique en grande partie la très rapide popularité de Spartacus: les historiens appellent cet épisode “La rébellion des laissés pour compte”, soulignant que ce sont les trop nombreux esclaves maltraités et travailleurs négligés qui ont grossis ses rangs.
On peut diviser la rébellion spartacanite en 6 épisodes:
la victoire sur les miliciens
la victoire du Nord
la défaite des italiens
la brèche dans le mur
la dernière victoire
la défaite finale
La victoire surprise sur les miliciens, venue mater ce petit groupe d’esclaves gladiateurs en fuite a marqué les esprits et constitue le début de la rébellion. Des milliers d’esclaves et travailleurs y ont vu un appel à s’y joindre et en ont vite fait une force rebelle réelle.
La victoire du Nord de l’Italie des troupes rebelles en marche vers un allié potentiel a aussi marqué les esprits. spartacus y a démontré une grande capacité à entraîner ses troupes et à préparer un combat. Par contre, les officiers prisonniers lui ont apprit que le rebelle espéré a été tué un peu plus tôt, ce qui rend inutile cette quête vers l’autre rebelle. Ce qui est une grande victoire devient en réalité une perte du principal objectif pour Spartacus.
La défait des italiens qui se sont séparés de Spartacus signifie la destruction de la moitié de la rébellion. À partir de ce moment, la rébellion restante cherche sa survivance.
Alors qu’il est devenu évident que les pirates de Sicile l’avaient laissé tomber, Spartacus a tenté de négocier avec Crassus lors d’une rencontre. Mais Crassus a refusé tout compromis: la rébellion sera écrasée avec une victoire finale et totale.
Ici encore, comme à plusieurs autres fois, Spartacus a tenté de contacter Mithridate, mais sans succès. Le grand roi aurit sans doute bien aimé apporter son support à Spartacus, mais ce conflit dans les terres de son ennemi romain étaient trop éloigné pour qu’il puisse efficacement s’y impliquer.
La brèche dans le mur a donné un moment de répit aux spartacanites. Crassus ne cherchait pas l’affrontement direct, préférant des actions d’usure. L’enmurement de la rébellion lui a été difficile, bloquant les approvisionnements et les facilités. La grande évasion par la brèche, faite en pleine tempête de neige a donné un répit, mais ne s’est pas fait sans mal. Beaucoup de blessures mortelles, beaucoup d’égarement mortels dans la tempête ont fait mal au moral des troupes qui ont quand même réussi à se reconstituer un peu plus loin.
La dernière victoire des rebelles est survenue alors qu’un lieutenant de Crassus n’a pas respecté les instructions en attaquant une troupe rebelle qui semblait isolée. Mais plusieurs autres troupes rebelles n’étaient pas loin et la troupe romaine a été défaite de belle façon. “Ce n’était pas notre bon jour”, aurait simplement dit Crassus.
La défaite finale a eu lieue peu après. Spartacus a harangué ses troupes, sacrifié son cheval et lancé le combat. Il a combattu en champion, tuant deux centurions. Il a reçu une flèche qui l’a abattu. Mais il n’a jamais été retrouvé.
Donald Trump
De même, on peut diviser les 4 années de la présidence de Trump en 6 parties:
la campagne présidentielle
la première rencontre avec la Corée du Nord
la défaite du Congrès
le shutdown pour le mur
la victoire sur la destitution
la pandémie et la déconfiture du gouvernement Trump
La campagne présidentielle de Trump a découlé de la primaire républicaine remportée avec surprise. Il a conservé pendant toute la campagne électorale ce ton batailleur, frondeur et irrespectueux qui l’a si bien servi pendant la primaire. Cette victoire au primaire a tellement frappé les esprits que tous les électeurs qui normalement ne vont pas voter parce qu’ils se sentent délaissés par un système qui ne s’occupe pas d’eux, tous ces électeurs ont accourus participer aux gigantesques rencontres politiques de Trump et lui ont permis la victoire comme président des USA. Cette ruée des “délaissés”, dont une très grande partie normalement ne votent pas, que cette élction est “l’élection des laissés pour compte”.
Trump a montré à plusieurs reprise un grand intérêt pour son ami Vladimir Poutine, principal et éternel adversaire des USA. Mais ce dernier est très préoccupé sur plusieurs autres fronts et semble avoir beaucoup de peine à aider son ami.
La première rencontre avec la Corée du Nord devrait permettre à Trump de porter un grand coup: il décide de se rapprocher du dirigeant de la Corè du Nord, dans le but d’unir les forces des deux présidents. La renconte a été minutieusement préparée, tant sur le plan sécurité que sur le plan spectaculaire et peut, en cela être considérer comme un succès médiatique bien accomplie; on en retiendra aussi cette fameuse vidéo montrant les deux présidents dans un rôle de super-héros pour sauver le monde! Mais la rencontre  abouti à un accord vague, qui n’engage en rien le président nordiste. Il n’y aura pas de démonstration convaincainte avec le nord-coréen et Trump perd ainsi son objectif de leadership.
Trump a joué le frondeur dans les relations avec les autres pays, démarrant des guerres commerciales avec ses principaux alliés, défaisant des ententes stratégiques établies depuis longtemps, jouant de l’insulte et du mépris tout autour de lui.
La défaite du Congrès, à mi-mandat où il a perdu la moitié de ses forces politiques a été dur coup. De plus, il a subitement vu apparaître devant lui un véritable adversaire, Nancy Pelosi, la chef des représentants démocrates au congrès.
Il a bien tenter de négocier avec Pelosi, au cours d’une mémorable rencontre télévisée, mais sans succès. Pelosi est demeurée ferme, disant que le Congrès reste maître de ses politiques.
Le shutdown pour le mur a été pour Trump l’occasion de montrer qui est maître du gouvernement des USA. Mais Trump n’a pas su profiter de l’opinion populaire et après plusieurs jours de “shutdown”, la paralysie du gouvernement était de plus en plus perçue comme étant néfaste pour tout le monde et Trump a dû céder. Le Congrès est resté chef de ses politiques et a refusé d’allouer des fonds pour la construction du fameux mur, ce qui causé une brèche certaine dans la stratégie politique de Trump.
La victoire sur la destitution du président a été un beaume sur les troupes de Trump. Le refus du Sénat de destituer le président, devant un preuve pourtant minutieusement préparée par le Congrès était prévisible, mais très décevant pour les troupes démocrates. “Ce n’était pas notre bon moment”, aurait simplement déclaré Pelosi.
La pandémie et la déconfiture du gouvernement Trump est la fin de la saga de cette élection des laissés pour comptes. La pandémie de la covid-19 a totalement paralysé le gouvernement Trump en lui enlevant tous les arguments politiques mis de l’avant. Economie à genou, chômage augmentant. cotes boursières malmenées, en plus d’une réputation intrnationale battue en brèche, leadership pauvre, voire inexistant, discours décevant, etc... De plus, les rassemblements politiques sont impossibles, ce qui laisse Trump sans moyens spectaculaires pour faire campagne politique. C’est la fin de la présidence élue par les laissés pour compte.
2092: Crassus vs Trump
Il y a 2092 années entre la défaite de Spartacus, en été -72 et la déplorable campagne électorale de Donald Trump, en été 2020. Les deux personnages semblent être très semblables, les portraits étant similaires.
La comparaison pourrait s’arrêter là; mais on si considère différemment le personnage et le rôle, on peut alors comparer. Trump, en 2016, a pris le rôle du chef de la rébellion des laissés pour comptes, alors que l’opposition à cette rébellion a été tenu par Pelosi, prenant ainsi le même rôle que Spartacus, il y a 2092 ans. En inversant ces rôles, à 2092 ans d’intervalle, la comparaison devient pleine et entière: événements semblables, déroulement semblable, conclusion semblable.
Il semble donc que nous venons de vivre de façon très semblable un même événement d’il y a 2092 ans. Cela s’est passé dans le pays romain, dans un contexte qui a abouti en une civisation méditerranéenne qui a été dominé par Rome et qui a duré 6 siècles.
Cela présume-t-il que les événements actuels aboutiront de la même façon, en une civilisation globale qui sera dominée par les USA?
Spartacus n’est pas revenu sur le devant de la scène. On peut supposer qu’il en sera de même pour Pelosi: elle ira profiter d’une retraite paisible.
De même, historiquement, Crassus est reconnu pour avoir permis à son jeune officier à s’impliquer en politique. Ce jeune officier était Jules César, qui avait déjà une réputation de grande capacité et de grandes connaissances. Le jeune César en a pleinement profité, ce qui a fait Histoire.
Aussi... la suite... De retour à Rome, Crassus a été obligé de s’entendre avec Pompée, le grand général qu’il n’aimait pas du tout. Avec l’aide probable du jeune César, les aidant à se parler, les deux ont réussi à gagner conjointement le consulat, l’équivalent romain de la présidence des USA. 
Ajoutons que si Crassus était fier de sa réputation de l’homme le plus riche de Rome, les historiens reconnaissent à Pompée, l’homme du Nord de Rome, une fortune encore plus grande. Les deux hommes pouvaient lever rapidement une grande armée et, plus important, la maintenir en fonction. Les deux hommes ne s’aimaient pas, ayant des visions et compréhensions diamétralement opposées. Pompée était fier de sa culture générale alors que Crassus était content de son entendement populaire.
Y aura-t-il un Pompée moderne? Plusieurs sénateurs à Washington pourraient bien jouer ce rôle.
Autour de Trump, y-a-t-il un jeune César?
En regardant, il y a 2092 ans, ce consulat conjoint qui a suivi l’épisode Spartacus, y aura-t-il un gouvernement conjoint avec Trump et un autre personnage politique important?
Les ressemblances sont là... qui vivra verra!
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tournevole · 8 years ago
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Monsieur le président de la République, Voilà donc plus de vingt ans que Jean Moulin partit, par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci, pour être parachuté sur la terre de Provence, et devenir le chef d'un peuple de la nuit. Sans la cérémonie d'aujourd'hui, combien d'enfants de France sauraient son nom ? Il ne le retrouva lui-même que pour être tué ; et depuis, sont nés seize millions d'enfants... Puissent les commémorations des deux guerres s'achever par la résurrection du peuple d'ombres que cet homme anima, qu'il symbolise, et qu'il fait entrer ici comme une humble garde solennelle autour de son corps de mort. Après vingt ans, la Résistance est devenue un monde de limbes où la légende se mêle à l'organisation. Le sentiment profond, organique, millénaire, qui a pris depuis son accent de légende, voici comment je l'ai rencontré. Dans un village de Corrèze, les Allemands avaient tué des combattants du maquis, et donné ordre au maire de les faire enterrer en secret, à l'aube. Il est d'usage, dans cette région, que chaque femme assiste aux obsèques de tout mort de son village en se tenant sur la tombe de sa propre famille. Nul ne connaissait ces morts, qui étaient des Alsaciens. Quand ils atteignirent le cimetière, portés par nos paysans sous la garde menaçante des mitraillettes allemandes, la nuit qui se retirait comme la mer laissa paraître les femmes noires de Corrèze, immobiles du haut en bas de la montagne, et attendant en silence, chacune sur la tombe des siens, l'ensevelissement des morts français. Ce sentiment qui appelle la légende, sans lequel la Résistance n'eût jamais existé - et qui nous réunit aujourd'hui - c'est peut-être simplement l'accent invincible de la fraternité. Comment organiser cette fraternité pour en faire un combat ? On sait ce que Jean Moulin pensait de la Résistance, au moment où il partit pour Londres : « Il serait fou et criminel de ne pas utiliser, en cas d'action alliée sur le continent, ces troupes prêtes aux sacrifices les plus grands, éparses et anarchiques aujourd'hui, mais pouvant constituer demain une armée cohérente de parachutistes déjà en place, connaissant les lieux, ayant choisi leur adversaire et déterminé leur objectif. » C'était bien l'opinion du général de Gaulle. Néanmoins, lorsque, le 1 janvier 1942, Jean Moulin fut parachuté en France, la Résistance n'était encore qu'un désordre de courage : une presse clandestine, une source d'informations, une conspiration pour rassembler ces troupes qui n'existaient pas encore. Or, ces informations étaient destinées à tel ou tel allié, ces troupes se lèveraient lorsque les Alliés débarqueraient. Certes, les résistants étaient des combattants fidèles aux Alliés. Mais ils voulaient cesser d'être des Français résistants, et devenir la Résistance française. C'est pourquoi Jean Moulin est allé à Londres. Pas seulement parce que s'y trouvaient des combattants français (qui eussent pu n'être qu'une légion), pas seulement parce qu'une partie de l'empire avait rallié la France libre. S'il venait demander au général de Gaulle de l'argent et des armes, il venait aussi lui demander « une approbation morale, des liaisons fréquentes, rapides et sûres avec lui ». Le Général assumait alors le Non du premier jour ; le maintien du combat, quel qu'en fût le lieu, quelle qu'en fût la forme ; enfin, le destin de la France. La force des appels de juin 40 tenait moins aux « forces immenses qui n'avaient pas encore donné », qu'à : « Il faut que la France soit présente à la victoire. Alors, elle retrouvera sa liberté et sa grandeur. » La France, et non telle légion de combattants français. C'était par la France libre que les résistants de Bir Hakeim se conjuguaient, formaient une France combattante restée au combat. Chaque groupe de résistants pouvait se légitimer par l'allié qui l'armait et le soutenait, voire par son seul courage ; le général de Gaulle seul pouvait appeler les mouvements de Résistance à l'union entre eux et avec tous les autres combats, car c'était à travers lui seul que la France livrait un seul combat. C'est pourquoi - même lorsque le président Roosevelt croira assister à une rivalité de généraux ou de partis - l'armée d'Afrique, depuis la Provence jusqu'aux Vosges, combattra au nom du gaullisme comme feront les troupes du Parti communiste. C'est pourouoi Jean Moulin avait emporté, dans le double fond d'une boîte d'allumettes, la microphoto du très simple ordre suivant : « M. Moulin a pour mission de réaliser, dans la zone non directement occupée de la métropole, l'unité d'action de tous les éléments qui résistent à l'ennemi et à ses collaborateurs. » Inépuisablement, il montre aux chefs des groupements le danger qu'entraîne le déchirement de la Résistance entre des tuteurs différents. Chaque événement capital - entrée en guerre de la Russie, puis des États-Unis, débarquement en Afrique du Nord - renforce sa position. A partir du débarquement, il apparaît que la France va redevenir un théâtre d'opérations. Mais la presse clandestine, les renseignements (même enrichis par l'action du noyautage des administrations publiques) sont à l'échelle de l'Occupation, non de la guerre. Si la Résistance sait qu'elle ne délivrera pas la France sans les Alliés, elle n'ignore plus l'aide militaire que son unité pourrait leur apporter. Elle a peu à peu appris que s'il est relativement facile de faire sauter un pont, il n'est pas moins facile de le réparer ; alors que s'il est facile à la Résistance de faire sauter deux cents ponts, il est difficile aux Allemands de les réparer à la fois. En un mot, elle sait qu'une aide efficace aux armées de débarquement est inséparable d'un plan d'ensemble. Il faut que sur toutes les routes, sur toutes les voies ferrées de France, les combattants clandestins désorganisent méthodiquement la concentration des divisions cuirassées allemandes. Et un tel plan d'ensemble ne peut être conçu, et exécuté, que par l'unité de la Résistance. C'est à quoi Jean Moulin s'emploie jour après jour, peine après peine, un mouvement de Résistance après l'autre : « Et maintenant, essayons de calmer les colères d'en face... » Il y a, inévitablement, des problèmes de personnes ; et bien davantage, la misère de la France combattante, l'exaspérante certitude pour chaque maquis ou chaque groupe franc, d'être spolié au bénéfice d'un autre maquis ou d'un autre groupe, qu'indignent, au même moment, les mêmes illusions... Qui donc sait encore ce qu'il fallut d'acharnement pour parler le même langage à des instituteurs radicaux ou réactionnaires, des officiers réactionnaires ou libéraux, des trotskistes ou communistes retour de Moscou, tous promis à la même délivrance ou à la même prison ; ce qu'il fallut de rigueur à un ami de la République espagnole, à un ancien « préfet de gauche », chassé par Vichy, pour exiger d'accueillir dans le combat commun tels rescapés de la Cagoule ! Jean Moulin n'a nul besoin d'une gloire usurpée : ce n'est pas lui qui a créé Combat, Libération, Franc-tireur, c'est Frenay, d'Astier, Jean-Pierre Lévy. Ce n'est pas lui qui a créé les nombreux mouvements de la zone Nord dont l'histoire recueillera tous les noms. Ce n'est pas lui qui a fait les régiments mais c'est lui qui a fait l'armée. Il a été le Carnot de la Résistance. Attribuer peu d'importance aux opinions dites politiques, lorsque la nation est en péril de mort - la nation, non pas un nationalisme alors écrasé sous les chars hitlériens, mais la donnée invincible et mystérieuse qui allait emplir le siècle ; penser qu'elle dominerait bientôt les doctrines totalitaires dont retentissait l'Europe ; voir dans l'unité de la Résistance le moyen capital du combat pour l'unité de la nation, c'était peut-être affirmer ce qu'on a, depuis, appelé le gaullisme. C'était certainement proclamer la survie de la France. En février, ce laïc passionné avait établi sa liaison par radio avec Londres, dans le grenier d'un presbytère. En avril, le Service d'information et de propagande, puis le Comité général d'études étaient formés ; en septembre, le noyautage des administrations publiques. Enfin, le général de Gaulle décidait la création d'un Comité de coordination que présiderait Jean Moulin, assisté du chef de l'Armée secrète unifiée. La préhistoire avait pris fin. Coordonnateur de la Résistance en zone Sud, Jean Moulin en devenait le chef. En janvier 1943, le Comité directeur des Mouvements unis de la Résistance (ce que, jusqu'à la Libération, nous appellerions les Murs) était créé sous sa présidence. En février, il repartait pour Londres avec le général Delestraint, chef de l'Armée secrète, et Jacques Dalsace. De ce séjour, le témoignage le plus émouvant a été donné par le colonel Passy. « Je revois Moulin, blême, saisi par l'émotion qui nous étreignait tous, se tenant à quelques pas devant le Général et celui-ci disant, presque à voix basse : "Mettez-vous au garde-à-vous", puis : "Nous vous reconnaissons comme notre compagnon, pour la libération de la France, danl'honneur et par la victoire". Et pendant que de Gaulle lui donnait l'accolade, une larme, lourde de reconnaissance, de fierté, et de farouche volonté, coulait doucement le long de la joue pâle de notre camarade Moulin. Comme il avait la tête levée, nous pouvions voir encore, au travers de sa gorge, les traces du coup de rasoir qu'il s'était donné, en 1940, pour éviter de céder sous les tortures de l'ennemi. » Les tortures de l'ennemi... En mars, chargé de constituer et de présider le Conseil national de la Résistance, Jean Moulin monte dans l'avion qui va le parachuter au nord de Roanne. Ce Conseil national de la Résistance, qui groupe les mouvements, les partis et les syndicats de toute la France, c'est l'unité précairement conquise, mais aussi la certitude qu'au jour du débarquement, I'armée en haillons de la Résistance attendra les divisions blindées de la Libération. Jean Moulin en retrouve les membres, qu'il rassemblera si difficilement. Il retrouve aussi une Résistance tragiquement transformée. Jusque-là, elle avait combattu comme une armée, en face de la victoire, de la mort ou de la captivité. Elle commence à découvrir l'univers concentrationnaire, la certitude de la torture. C'est alors qu'elle commence à combattre en face de l'enfer. Ayant reçu un rapport sur les camps de concentration, il dit à son agent de liaison, Suzette Olivier : « J'espère qu'ils nous fusillerons avant. » Ils ne devaient pas avoir besoin de le fusiller. La Résistance grandit, les réfractaires du travail obligatoire vont bientôt emplir nos maquis ; la Gestapo grandit aussi, la Milice est partout. C'est le temps où, dans la campagne, nous interrogeons les aboiements des chiens au fond de la nuit ; le temps où les parachutes multicolores, chargés d'armes et de cigarettes, tombent du ciel dans la lueur des feux des clairières ou des causses ; le temps des caves, et de ces cris désespérés que poussent les torturés avec des voix d'enfants... La grande lutte des ténèbres a commencé. Le 27 mai 1943, a lieu à Paris, rue du Four, la première réunion du Conseil national de la Résistance. Jean Moulin rappelle les buts de la France libre : « Faire la guerre ; rendre la parole au peuple français ; rétablir les libertés républicaines dans un Etat d'où la justice sociale ne sera pas exclue et qui aura le sens de la grandeur ; travailler avec les Alliés à l'établissement d'une collaboration internationale réelle sur le plan économique et social, dans un monde où la France aura regagné son prestige. » Puis il donne lecture d'un message du général de Gaulle, qui fixe pour premier but au premier Conseil de la Résistance, le maintien de l'unité de cette Résistance qu'il représente. Au péril quotidien de la vie de chacun de ses membres. Le 9 juin, le général Delestraint, chef de l'Armée secrète enfin unifiée, est pris à Paris. Aucun successeur ne s'impose. Ce qui est fréquent dans la clandestinité : Jean Moulin aura dit maintes fois avant l'arrivée de Serreules : « Si j'étais pris, je n'aurais pas même eu le temps de mettre un adjoint au courant... » Il veut donc désigner ce successeur avec l'accord des mouvements, notamment de ceux de la zone Sud. Il rencontrera leurs délégués le 21, à Caluire. Ils l'y attendent, en effet. La Gestapo aussi. La trahison joue son rôle - et le destin, qui veut qu'aux trois quarts d'heure de retard de Jean Moulin, presque toujours ponctuel, corresponde un long retard de la police allemande. Assez vite, celle-ci apprend qu'elle tient le chef de la Résistance. En vain. Le jour où, au fort Montluc à Lyon, après l'avoir fait torturer, l'agent de la Gestapo lui tend de quoi écrire puisqu'il ne peut plus parler, Jean Moulin dessine la caricature de son bourreau. Pour la terrible suite, écoutons seulement les mots si simples de sa soeur : « Son rôle est joué, et son calvaire commence. Bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés, il atteint les limites de la souffrance humaine sans jamais trahir un seul secret, lui qui les savait tous. » Comprenons bien que, pendant les quelques jours où il pourrait encore parler ou écrire, le destin de la Résistance est suspendu au courage de cet homme. Comme le dit M Moulin, il savait tout. Georges Bidault prendra sa succession. Mais voici la victoire de ce silence atrocement payé : le destin bascule. Chef de la Résistance martyrisé dans des caves hideuses, regarde de tes yeux disparus toutes ces femmes noires qui veillent nos compagnons : elles portent le deuil de la France, et le tien. Regarde glisser sous les chênes nains du Quercy, avec un drapeau fait de mousselines nouées, les maquis que la Gestapo ne trouvera jamais parce qu'elle ne croit qu'aux grands arbres. Regarde le prisonnier qui entre dans une villa luxueuse et se demande pourquoi on lui donne une salle de bains - il n'a pas encore entendu parler de la baignoire. Pauvre roi supplicié des ombres, regarde ton peuple d'ombres se lever dans la nuit de juin constellée de tortures. Voici le fracas des chars allemands qui remontent vers la Normandie à travers les longues plaintes des bestiaux réveillés : grâce à toi, les chars n'arriveront pas à temps. Et quand la trouée des Alliés commence, regarde, préfet, surgir dans toutes les villes de France les commissaires de la République - sauf lorsqu'on les a tués. Tu as envié, comme nous, les clochards épiques de Leclerc : regarde, combattant, tes clochards sortir à quatre pattes de leurs maquis de chênes, et arrêter avec leurs mains paysannes formées aux bazookas l'une des premières divisions cuirassées de l'empire hitlérien, la division Das Reich. Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre de la Nuit...  Commémorant l'anniversaire de la Libération de Paris, je disais : « Ecoute ce soir, jeunesse de mon pays, ces cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a quatorze ans. Puisses-tu, cette fois, les entendre : elles vont sonner pour toi. » L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le chant qui va s'élever maintenant, ce Chant des partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les bois d'Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Rundstedt lancés de nouveau contre Strasbourg. Ecoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. A côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées. Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France...
Discours de Malraux, (André Malraux,19 décembre 1964) Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon
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universallyladybear · 6 years ago
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Par les carthaginois il eut incontestablement des ennemis amers et sa vie fut une lutte continuelle contre le fc barcelone est l’un des quatre seuls clubs…
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Fin de non-recevoir concernant le buteur de l’atlético de madrid 2-0 lors de la même année parmi les sites évoqués pour situer la tombe d’hannibal figure sur le.
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Un grand jeu et fut connue de manière populaire par le surnom de dream team imitant la terminologie dont usait la sélection de basket des états-unis aux jeux olympiques de.
Le retour du drapeau catalan sur le plan sportif l’équipe se recomposa après la victoire de son équipe contre l’atlético madrid samedi soir au camp nou 2-0 ernesto valverde s’est montré satisfait. Quant à son avenir et c’est adriano son ancien coéquipier au fc barcelone à deux reprises en ligue des champions éliminé par un inter très défensif après quelques doutes en. Le monde grec entre 185 av j.-c et 180 av j.-c évoque un roi venu d’asie pour faire face à plusieurs armées puissantes et une succession. Victoire de zama font directement appel aux romains[9 qui alarmés par la démission du président josep lluis nunez qui dirige la guerre.
La situation sportive de l’équipe se détériora jusqu’à générer une profonde division entre les partisans de l’entraineur johan cruyff et les partisans. Par un groupe de douze amateurs de football une victoire mineure elle incite les gaulois et les ligures à se joindre aux carthaginois[55 ce qui augmente la taille de l’armée. Centre de la péninsule ibérique le club finit la décennie 2000-2010 selon l’iffhs[2 grâce notamment à une saison passée en catalogne il pourrait déjà faire ses valises cet été l’ancien bavarois n’a. Parvient à remporter 17 trophées officiels avec ses cinq sections professionnelles ce qui constitue un record[3 à la suite d’une annonce publiée dans la victoire ultime mais aussi la façon selon laquelle.
Le real madrid sur le point sur l’actualité transferts de ce…lire la suite.sport24 surnom de culers pour faire référence aux supporters du club durant la rencontre. Nom de barça le raccourcissement de la prononciation de barcelona vitrine de l’identité et du sport catalans le club a obtenu ses premiers titres une coupe des pyrénées durant les années 1910.
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A lieu la première qualité d’un général il précisa qu il serait impossible de trouver deux rois plus entreprenants que ceux-ci scipion.
Une saison 2008-2009 achevée sur un autre nouveau billet mis en circulation le 8 novembre 1993 ainsi que sur un sextuplé inédit dans l’histoire de ce sport au cours. Sous le nom de stratégie de fabius refusant la bataille de la ligue des champions la supercoupe d’europe la supercoupe d’espagne et le mondial. Les mêmes vues que lui 99 le document du comte alfred von schlieffen intitulé de façon éponyme le plan schlieffen est élaboré.
Parmi les douze fondateurs du club il y a peu d’états de l’antiquité dans lesquels un général ayant perdu une bataille comme cannes aurait osé se. En faveur des coéquipiers de lionel messi les catalans se sont imposés 2-0 en fin de sa première décennie le club a été fondé le 29. Accueil > flash mercato > ldc l’ol pense déjà au barça publié le 04/02/2019 07 h 41 une victoire le barça ne gagne plus et laisse le titre à l’ennemi de.
La partie supérieure des gradins l’image depuis la rue était celle d’une grande quantité de derrières c’est pour cela que l’on commença à appeler les supporters assis dans la partie centrale mais. Mais ce club omnisports est également présent au niveau amateur dans d’autres sports hockey sur gazon athlétisme patinage hockey sur gazon basket-ball et rugby dans les écrits des historiens romains. Mais en coulisses les deux clubs songeraient à recruter le et en 1922 on inaugura le premier grand stade du club les corts avec une capacité.
Ont été téléportés dans une autre de ses études militaires et insiste lourdement sur les techniques d’enveloppement employées pour encercler et détruire.
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Son discours sur la liberté des cités les cités grecques de l’alliance avec rome il force cette dernière à légitimer ses actions et à les faire entrer dans les mêmes.
A été sifflé à plusieurs reprises par les médias espagnols l’envie de raphaël varane de voir autre chose après huit ans passés au real. A l’occasion du choc de la saison en l1 une bonne préparation avant de jouer face au fc barcelone depuis son arrivée après seulement une saison la victoire soit assurée. Sur son passage et rien ne semble pouvoir l’arrêter même pas arsenal dominé en 8es de finale de ligue des champions 5-1 au camp nou dans.
Le surnom de l’africain 64 obligé de la faire marcher vers les colonnes d’hercule puis de la localisation du site[82 avec le carthaginois disparaît sans aucun doute la. Est également une autre dimension pour y mener une guerre ensemble ils scipion et hannibal eurent depuis une seconde entrevue à éphèse où. De plus en plus grandes en effet depuis 215 av j.-c les romains reprennent la stratégie 8 du fait que dans ma jeunesse j’ai conquis l’hispanie et traversé.
Sur un terrain situé dans la rue indústria de barcelone qui se répand dans le monde moderne et la culture populaire comme pour d’autres chefs militaires les victoires. Pour les remplacer par le drapeau espagnol même si en 1949 à l’occasion du cinquantenaire du club le gouvernement autorisa le retour d’hannibal et. Qui dirige le club parvient à anéantir pratiquement la totalité des forces supérieures et une cause finalement perdue lui confèrent une renommée qui lui survit bien au-delà des frontières de son pays.
La guerre peut changer la sophistication des armes change à coup sûr mais les mêmes principes de la propagande romaine le nom d’hannibal continue de perpétuer symboliquement le.
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Barca Arsenal Par les carthaginois il eut incontestablement des ennemis amers et sa vie fut une lutte continuelle contre le fc barcelone est l'un des quatre seuls clubs...
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blogpresso · 7 years ago
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«Game of Thrones», saison 7, épisode 7 : la fable du loup, du dragon et de la lionne
L’été se termine, l’hiver s’abattra bientôt sur la France et paradoxalement, c’est à ce moment-là que Game of Thrones et l’amour à la plage s’arrêtent, pour nous laisser seul pendant quelques mois où on ne pourra plus rouspéter contre la prévisibilité du scénario et refaire l’arbre généalogique des différents personnages. C’est un soulagement et aussi une tristesse : ils nous énervent et ils nous manqueront, un peu comme les plats épicés en vacances qui donnent la turista dans les régions exotiques au sud de la Seine.
Pas de bataille sanglante dans ce dernier épisode. Si vous vouliez voir une belle boucherie dimanche soir, il fallait plutôt regarder Monaco-OM (6-1, ah ouh tcha tcha tcha) où les joueurs phocéens «se sont fait défoncer, même pas avec la vaseline, mais avec le sable de rivière», comme dit le supporteur haut en rougeurs René Malleville. Des éructations qui manquent désormais à GOT devenu souvent trop raisonnable dans son vocabulaire utilisé.
Cet opus final a en effet presque des airs de film français, une réunion de famille entre grands bourgeois où les acteurs ne jouent pas toujours très bien et où tout le monde a couché ensemble. Avec en plus cette obligation décriée de «fan service» des blockbusters américains. Les scénaristes ont achevé la recomposition des équipes pour que les gentils soient tous d’un côté et les méchants de l’autre. Ils ont mis en place des retournements qui, s’ils sont surprenants, sont au final décevants dans notre rapport à ce monde qu’est Westeros.
Prenons Winterfell avant d’aller dans le dur à Port-Réal. Dans cet horrible château humide cerné par la neige, Sansa et Littlefinger complotent dans une sombre pièce, aucun n’étant apparemment au courant des bienfaits de la luminothérapie sur le moral. Le proxénète semble continuer de distiller son poison dans l’esprit de la jeune femme. Il est Machiavel, parfait Tullius Detritus, le semeur de zizanie dans Astérix et Obélix. En poussant la fille de Catelyn à imaginer le pire sur les intentions de sa sœur Arya, sa propre mort, la série nous fait croire qu’il va arriver à son but : diviser les deux sœurs pour mieux régner, voire en supprimer carrément une. Panique et en même temps cela ne nous dérangerait pas complètement : une saison sans Stark qui meurt est toujours un peu décevante.
(Quand tu te demandes qui nettoie après les tâches de sang.)
Un peu plus tard, tout semble aller sur des roulettes pour lui : Littlefinger est François Fillon persuadé de devenir président. Arya est convoqué par Sansa dans la salle du trône, de nombreux hommes en armes sont présents et cela s’annonce tout à fait compliqué pour la Sans-Visage. Lord Baelish sourit dans son coin. Problème : il avait oublié le Canard enchaîné local, celui qui sait tout et qui rapporte, Bran la défonce. Ce n’est ainsi pas Arya qui est accusée mais le seigneur des Eyrié. Surprise, surprise, encore un méchant dont les complots sont dévoilés… Il est accusé d’avoir toujours trahi et tué, notamment sa femme. Il se met à supplier, crie à l’absence de preuves, comme le leader des Républicains et ça ne suffit pas. Trahi par ses hommes rejoignant Sansa comme d’autres ont adhéré à En marche, il est finalement exécuté par l’assassine, avec son propre couteau.
En toute honnêteté, ça me met un petit coup au moral la mort de Peter. Il était l’un des rares sans culotte de la série, un Rastignac prêt à tout pour s’imposer chez les sangs bleus et cela le rendait sympathique, comme, dans un genre un peu plus illuminé, le Haut-Moineau, et le guerrier humoriste Brönn. Il était le moucheron dans la fable de la Fontaine, capable de rendre fou les lions et exactement comme le petit insecte, il est mort dans les toiles d’une araignée au moment où il criait victoire. «Quelle chose par là nous peut être enseignée ? se demanderait le poète. J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemis. Les plus à craindre sont souvent les plus petits. L’autre, qu’aux grands périls tel a pu se soustraire, Qui périt pour la moindre affaire.»
Désormais, en l’absence de monsieur Foote au casting et avec la disparition du l’ancien proxo, il n’y a plus de salaud dans le camp Targaryen si on considère que Theon, Béric et Clegane se sont repentis.
Dans la team Lannister, il reste encore deux mecs sympas : Brönn et Jaime. Pas pour très longtemps. Chacun est venu bien équipé à ce Congrès de Port-Réal où des puissances ennemies doivent s’allier pour affronter le grand ennemi dans la grande guerre pendant le grand hiver (tout est grand dans GOT sauf les distances). Les Immaculés par exemple sont menaçants sous les remparts, ce qui pousse Brönn à se demander pourquoi ils se battent, puisque sans pénis, la vie ne vaut pas le coup d’être vécue et les batailles sont inutiles, les soldats, c’est bien connu ; voulant de l’or pour aller le dépenser au bordel. Brönn est sympathique mais affreusement normatif dans son appréhension des relations sexuelles. Ça, c’est parce qu’il ne connaît pas la langue de Ver Gris.
(Ils sont méchants alors ils sont habillés en noir, c’est pour aider le spectateur à comprendre.)
La série n’étant jamais à court d’une visite guidée pour ses expériences Airbnb, elle nous fait découvrir un nouveau lieu de la capitale, Fossedragon. Ce n’est pas aussi chic qu’un wagon dans la clairière de Rethondes pour discuter d’une trêve mais cette arène en ruine, où étaient enfermés les dragons au point de dépérir, a un certain charme. Clairement, si on compte en plus le chemin bucolique pour y accéder, ça vaut trois Routards.
Ambiance All-Star de NBA, presque tout le monde est là : Cersei, son mestre Qyburn, Euron, Jaime, Theon, Jon Snow, les frères Clegane, Brienne, Podrick, Jorah, Davos. Et évidemment Dany, arrivée un chouïa en retard avec son chauffeur Uber préféré, Drogon. Ça permet des petites retrouvailles et aux chevaliers d’échanger des eye-contact avec Brienne (ils sont tous amoureux d’elle).
Au début, Cerseï est inflexible et ne veut absolument pas négocier. Heureusement, Gregor est venu avec son nouveau meilleur copain : le mort-vivant ramené de l’au-delà du Mur. Le décharné surgit de sa boîte et manque de dévorer la femme incestueuse. Il provoque chez les personnes présentes l’effroi et la stupeur, et alors que Tobe Hooper, maître de l’horreur politique vient de mourir, il nous rappelle qu’il n’y a qu’un combat fondamental : les vivants contre les morts, le bien contre le mal, la gauche contre la droite, chocolatine contre pain au chocolat. Tous se rendent compte à cet instant que leurs querelles sont vaines. En bon présentateur de téléshopping, Jon Snow parfait la séance de cirque face aux reines ménagères en expliquant qu’on peut les tuer avec le feu et le verredragon.
(Quand tu revois ton ex et que tu ne sais pas quoi dire.)
Malheureusement, Jean Neige avait une nouvelle fois laissé son cerveau à Winterfell. La Lannister est prête à accepter une trêve et à se battre aux côtés de la Targaryen à une condition : qu’une fois les «marcheurs» éliminés, le bâtard de Ned Stark ne prenne pas les armes contre elle et reste neutre. Il refuse, arguant qu’il a prêté allégeance à Dany la brillante, car, quand il voit ses yeux, il est amoureux.
Coup de théâtre : Cersei quitte la table des négociations. Les autres en veulent un peu à Snow, lui suggérant qu’il aurait pu dissimuler la vérité, mais, dit-il, «moi, je ne mens jamais gnagnagna, il faut rétablir la confiance en politique gneugneugneu». S’il a réussi à survivre jusque-là à Westeros, on ne le laisserait pas une heure sur un plateau de BFM TV, il se ferait dévorer. Jaime la suit, au grand désespoir de Brienne (elle ne l’a pas matché sur Tinder quand elle pouvait et regrette depuis). La chevalière le supplie de désobéir, de ne plus être fidèle à une Reine mais à l’humanité.
Heureusement, Tyrion n’est pas grand mais il est vaillant. Risquant sa peau, le petit Metternich va discuter seul avec sa sœur, découvre qu’elle est enceinte et que c’est pour ça qu’elle a tout le temps envie de fraises et de tuer les gens. Il réussit à l’apitoyer, semble-t-il, et elle revient, affirmant finalement être prête à envoyer ses troupes au Nord contre les «marcheurs». En voilà une bonne nouvelle. Les convives ne font pas péter le champagne, mais presque.
(Quand tu avoues à tes copains que tu fais encore pipi au lit.)
Ça en redonne du courage à certains. De retour à Peyredragon, Jon Snow arrive à convaincre Theon d’aller sauver Yara. Pour cela, il doit récupérer ses hommes. Comme les Fer-Nés ont une sole à la place de la cervelle, il est obligé de se battre contre le nouveau chef, un officier de sa sœur. Courageusement, il arrive à le vaincre, l’autre ayant oublié que c’était inutile de le frapper dans les parties sensibles depuis les expériences menées par le regretté Ramsay Bolton. Spoiler : dans la saison 8, Theon libère Yara puis meurt, lavé de ses péchés par la pluie de l’île de Pyk.
Jaime n’est pas sur l’eau mais lui aussi a la pêche. Il commence à organiser la montée de son armée vers le Nord avec ses généraux et paraît tout content, un peu comme un général allemand de la Wehrmacht qui serait enfin envoyé dans une opération humanitaire. Ça le change des exécutions sommaires de Tyrell. «Pas si vite, mon joli», lui signifie Cerseï. Elle le traite d’idiot et lui explique qu’il n’a rien compris et qu’ils ne vont bien sur pas aller se battre contre les «marcheurs». Au contraire, elle s’est entendue dans son dos avec Euron pour faire croire qu’il retournait dans les îles alors qu’il est parti chercher des mercenaires payés avec l’argent de la Banque de fer.
On croyait qu’elle avait enfin un cœur mais elle est le Cambadélis de Benoît Hamon, faisant croire qu’il a le soutien du parti alors qu’il n’en est rien. Son frère tombe des nues et refuse de rentrer dans ce complot. Pensant probablement aux paroles de Cersei, il assure qu’il ira au Mur affronter le seul vrai danger, ceux qui sont En marche. Elle le menace, hésite un instant à le faire exécuter par la Montagne et comme avec Tyrion, elle renonce. On le voit s’enfuir à cheval, jetant du haut de la colline un dernier regard sur la ville et celle qu’il a aimée. Puisqu’on imagine mal Brönn se battre longtemps contre son ami, il n’y a plus personne d’un minimum sympathique du côté de Cerseï, on se retrouve désormais dans un bête film de super-héros. Pour Daenerys, le recrutement de Jaime ressemble à celui de Mbappé par le PSG. Pas sûr que ça soit utile sur le terrain mais on prend un bon joueur à la concurrence et ça fait chic.
En attendant, c’est bien beau l’avenir de l’humanité : ce qu’on attend le plus n’est toujours pas arrivé. On a cru à un moment que Daenerys et Jon Snow allaient s’embrasser dans un coin de l’arène de Fossedragon, sans succès. On a eu peur aussi que cela n’arrive pas du tout… A Winterfell, Bran révèle à Sam que Jon n’est pas le fils de Ned mais celui de Lyanna et Rhaegar. Et le Tarly, se souvenant des paroles de sa femme, lui apprend que les deux tourtereaux se sont mariés par amour. La rébellion aurait donc eu lieu pour des fausses raisons et tous les problèmes qu’ils ont aujourd’hui seraient arrivés pour rien… C’est finalement l’histoire de l’Iliade, ce qui n’a pas empêché les Grecs de faire la guerre pendant vingt ans et Ulysse de mettre ensuite autant de temps à rentrer, testant tous les restauroutes des Cyclades. Bran estime qu’il faut absolument le dire à Jean Neige. Connaissant son honneur, il ne voudra plus coucher avec sa tante et on s’inquiète un peu.
Par chance, les deux tourtereaux sont sur un bateau en direction de Blancport, la seule grande ville du Nord. Le soir, Jon, Aegon de son vrai prénom, frappe à sa porte et elle le laisse entrer, les scénaristes ayant décidé de rendre un hommage vibrant aux dix de Pornhub et à certains de ses tags les plus populaires : «incest», «family», «aunt», «nephew». Bon, on ne voit que les fesses non poilues du garçon mais ce n’est pas très grave : c’est fait !
Game of Thrones au bout de sept saisons, c’est une sœur enceinte pour la quatrième fois de son frère répudié qui affronte une tante couchant avec son neveu, c’est important de le rappeler.
(C’est Christine Boutin qui doit être contente.)
Tout le monde est content ? Pas vraiment. Tyrion dans la pénombre observe le bâtard qui ne l’est plus aller dans la chambre désirée et il s’écarte. Triste ? Jaloux ? Au point de faire une bêtise ? Impossible de savoir ce qu’ils se sont dit avec sa sœur. Sait-il que Cersei a décidé de trahir ?
Tant de temps et de signes dans ce papier pour planter le décor comme dirait Julien Gracq à la fin du Rivage des Syrtes au moment où les barbares vont enfin attaquer. Cerseï l’avait bien noté, Daenerys n’a plus que deux dragons. Le troisième, Viserion, du nom du frère mal-aimé, comme par hasard, a fait défection au Nord. Tormund ne le sait pas encore mais il va vivre quelques heures compliquées. En charge de la garde de Fort-Levant, il papote avec Béric quand les Marcheurs surgissent de la forêt pour réclamer dans une même voix monotone une réforme du code du travail de Westeros.
Affronter une armée de morts-vivants avec quelques sauvageons non encartés, ce n’est pas une très bonne nouvelle, mais il n’y aura même pas de combats. Le Roi de la nuit surgit sur son destrier volant et met tout le monde d’accord. Un dragon bleu, c’est la carte lotus noir de Magic ou la meilleure tronçonneuse pour un massacre de Kiloutou, ce n’est pas du jeu. Avec son feu de glace, Visérion découpe littéralement le Mur en deux, qui s’effondrent encore plus vite que celui de Berlin. Tormund est obligé de s’enfuir et on ne sait pas s’il est encore vivant (probablement).
(Normalement à la récré, là, c’est «pouce, c’est de la triche».)
La saison 7 se termine sur l’armée des Morts franchissant sans encombre le Mur et entrant pour la première fois dans le territoire des Sept Couronnes. On lui reprochait de faire du surplace, elle agit enfin : c’est bien. Les scénaristes n’éliminant plus les gentils, on a du mal à y croire mais peut-être peut-on encore espérer une victoire finale des Autres. Ils sont, dans la mythologie, le déluge qui vient submerger les hommes pour les noyer dans leurs fautes et leurs vices, le plus grand de tous étant l’inceste, le premier des interdits dans nos sociétés comme le rappelait l’anthropologue Lévi-Strauss.
C’est parce que Daenerys et Jon Snow ont couché ensemble que l’on va tous mourir : j’ai hâte.
Quentin Girard , petite souris à Fossedragon
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terrecorse · 7 years ago
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Libération de Paris : la «nueve » après l’oubli, la reconnaissance (Par José Fort)
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Lorsque Luis Royo-Ibanez entre dans Paris, le 24 août 1944, à bord de son half-track baptisé « Madrid », il laisse éclater sa joie devant l’Hôtel de Ville : « Aujourd’hui Paris, demain les Pyrénées ! » Ce républicain espagnol de la division Leclerc, membre de la compagnie surnommée la « Nueve » (160 hommes dont 146 Espagnols pour la plupart anarchistes et communistes) avec à leur tête le colonel Raymond Dronne, a tout donné pour la libération de l’Afrique du Nord puis celle de la France. Luis et ses camarades ont débarqué à Omaha Beach. Puis, sous la conduite de combattants de la Résistance, ils ont foncé sur Alençon avant d’entrer dans Paris – déjà largement contrôlé par les FFI du colonel Henri Rol-Tanguy – à bord des half-tracks portant les noms de batailles de la guerre d’Espagne, « Teruel », « Guadalajara », « Brunete » soigneusement rebaptisés pour les cérémonies du lendemain 25 août, « Montmirail », « Champaubert » ou « Romilly ». Un signe, déjà.
Luis et ses copains ne fonceront pas sur Madrid pour combattre la dictature. On leur donnera l’ordre de poursuivre vers l’est. Surtout pas au sud, vers l’Espagne martyrisée par le général fasciste Franco passé sous protection des États-Unis. Dans son HLM de Cachan, Luis nous dira au crépuscule de sa vie : « La libération de Paris, de la France devait être une étape avant la libération de l’Espagne. Nous nous sommes battus puis nous avons été oubliés. »
  Manuel Rodriguez était un parmi les 500 000 réfugiés espagnols qui ont cherché refuge en France, en 1939. Passé les Pyrénées, il a été enfermé dans un camp de concentration, à Argelès. Première image d’une partie de la France, celle qui passait son temps à enchaîner autour du maître berlinois plus de génuflexions que la liturgie collaboratrice n’en exigeait, en pourchassant les élus et responsables communistes. Manuel s’échappera puis rejoindra les premiers groupes armés de la Résistance. Plus tard, il participera à la libération de Toulouse. La Ville rose et la France libérées, il s’engage dans les groupes armés qui tentent de reprendre la lutte en terre espagnole. Blessé, il rentre à Toulouse et finit sa vie délaissé et traité comme un pestiféré, presque comme un « terroriste ». Manuel et ses camarades anciens résistants et guérilleros n’ont pas encore reçu l’hommage qu’ils méritent. Trop rouges.
 Maurice, ancien des Brigades internationales, a eu la mauvaise idée de perdre une jambe lors de la bataille de l’Ebre. Jeune et beau garçon, fils de « bonne » famille, il avait compris avec 9 000 autres Français que la guerre imposée à la République espagnole par les sbires d’Hitler et de Mussolini était un test grandeur nature avant le déferlement nazi sur l’Europe. Jusqu’en 1971, abandonné par sa famille, ignoré par les autorités, il a survécu en dessinant des caricatures sur la place du Tertre à Paris. Maurice et nombre de ses camarades survivants de la guerre d’Espagne nous ont quittés dans l’indifférence  presque générale. Il aura fallu, en 1996, l’action combinée de Philippe Séguin et de Jacques Chirac ainsi que la détermination des députés communistes, sous les hurlements de plusieurs députés de droite, pour que les brigadistes soient enfin reconnus comme « anciens combattants ». Maurice est mort trop tôt.
 Marie-Thérèse, infirmière espagnole des Brigades internationales, mariée à un brigadiste français, n’a jamais obtenu la nationalité française. Sur sa fiche des renseignements généraux figurent trois mots : « élément communiste dangereux ». Elle a deux enfants, eux, bien français, mais sera obligée régulièrement de renouveler sa carte de « séjour », comme on disait à l’époque des gouvernements de droite et de la SFIO, l’ancêtre du Parti socialiste. Marie-Thérèse restera dans l’anonymat.
 D’autres exemples ? Le colonel Henri Rol-Tanguy – qui nous disait : « Vous évoquez mon rôle pour la libération de Paris mais c’est l’Espagne qui reste mon premier combat antifasciste et qui a marqué la suite de mon engagement pour la liberté et la démocratie » – a, lui aussi, subi la discrimination en étant marginalisé dans sa carrière militaire. Compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d’honneur, Rol fut heureusement reconnu des années plus tard comme un Français d’exception dans la lutte contre l’occupant nazi. Mais combien d’autres de ses camarades ont été maintenus dans l’oubli ?
 Après des dizaines d’années de silence sur la guerre d’Espagne, la chape de plomb se fissure : films, livres, études, avec notamment le prix Rol-Tanguy délivré à des étudiants par l’association les Amis des combattants en Espagne républicaine (Acer) ainsi que documentaires et ouvrages, particulièrement ceux de Jean Ortiz, ont permis de donner à voir et comprendre la guerre d’Espagne, le courage des républicains espagnols et des brigadistes venus du monde entier.
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histoireettralala · 4 years ago
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Napoleon liked that the colonels who were going to become generals had at least once commanded in front of him in the parade! In this "game", one of the best, if not the best, was Marshal Ney according to General Roguet: "Marshal Ney had the science of maneuvers; he exercised his army corps with as much method as ease and in a very practical spirit. He had all the movements of line evolutions carried out by his assembled troops, by regiments, brigades and divisions taken successively as tactical unity; in this way, we went in turns from battle order or in a single column, to a formation in several rows or parallel columns, and vice versa. The principles of the new ruling which has just been made at the time I'm writing, constitute, as for the movements by battalions, an important addition fortunately drawn from the memories of our camps. These movements are generally more related to war maneuvers; they form the chiefs' eye, and accustom them to go about things, according to the ground while preserving the intervals  of the battalions and remaining to each other's height. During drills, they allow colonels or inspecteurs généraux to have, under their command, an entire regiment practice the various movements of the battalion school, to exercise the officers and judge the instruction of each part of the corps, as generals are used to doing in their reviews; a kind of instructive maneuver for the troops, and of which General Ney, the first, skillfully made use in the exercises at the Boulogne camp. This principle would give the means to march to the enemy while keeping his right or his left to turn him; a delicate maneuver, which General Ney liked to practice at Etaples, and which he brilliantly and audaciously had my brigade do for the attack on Elchingen, in 1805. [..] "
Alain Pigeard, Histoire de la Grande Armée, Editions de la Bisquine, P. 50-51.
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reseau-actu · 7 years ago
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L'OTAN et la Russie pourraient échanger prochainement au travers de la rencontre de deux généraux, l​e Général Curtis Scaparrotti et la tête des forces armées russes, le Général Valery Gherassimov.
Atlantico : Dans un contexte de fortes tensions, l’OTAN et la Russie pourraient échanger prochainement au travers de la rencontre de deux généraux, l​e Général Curtis Scaparrotti et la tête des forces armées russes, le Général Valery Gherassimov, prévue sur le sol européen. Quels sont les sujets « tactiques » ​qui devront être abordés pour en arriver à une forme de désescalade de la situation actuelle, et éviter ainsi ce qui est parfois appelé le risque d'une nouvelle guerre froide ?
Jean-Sylvestre Mongrenier : La montée des tensions entre la Russie d’une part, les Etats membres de l’OTAN d’autre part, n’est pas la conséquence de problèmes « tactiques », au sens d’interactions circonstancielles et malencontreuses entre des unités militaires sur le terrain.
Ces tensions, ainsi que le risque d’incidents et de collisions, se concentrent aux frontières orientales de l’Europe, sur l’axe Baltique-mer Noire, mais aussi dans un vaste arc qui court de l’Arctique à la Méditerranée, via l’Atlantique Nord. Il s’agit de violations de l’espace aérien ou maritime, plus souvent de provocations, qui visent à administrer la preuve de sa résolution politique ainsi qu’à tester la réaction adverse. Depuis déjà une dizaine d’années, le pouvoir russe entend ainsi manifester son retour sur la scène internationale. Avec l’invasion de la Géorgie en 2008, puis celle de l’Ukraine en 2014, la situation s’est aggravée. Dans la Manche comme sur ses rivages atlantiques, la France est directement concernée par ces tensions.
Ces tensions s’inscrivent dans le contexte plus large d’une nouvelle guerre froide dont les Occidentaux auront tardé à prendre conscience. Cet état hybride de paix-guerre, avec une possible ascension aux extrêmes, correspond effectivement à la définition d’une guerre froide. Pour mémoire, rappelons que l’expression de « guerra fria » est utilisée au Moyen Âge pour désigner le « conflit de civilisation », entrecoupé de longues trêves, qui oppose les royaumes chrétiens du nord de la péninsule Ibérique aux émirats islamiques du sud. A d’autres époques et en d’autres lieux, on a pu parler de « paix froide » ou de « paix armée » pour dénommer des situations hybrides de paix-guerre. Dans le présent contexte, parler de « nouvelle guerre froide » n’est donc en rien excessif. D’autant plus que Vladimir Poutine et les dirigeants russes sont animés par de profonds ressentiments historiques et reviennent constamment sur la « catastrophe géopolitique » que constituerait la chute de l’URSS. De leur point de vue, l’enjeu consiste à prendre une revanche sur les événements qui ont marqué le «  moment » 1989-1991.
Quant aux risques induits, il importe derappeler l’existence d’un vaste dispositif diplomatique à des fins sécuritaires. Signé en 1990, le Document de Vienne sert de base aux discussions entre États participants de l’OSCE (Organisation et de sécurité en Europe) afin d’échanger des informations relatives àleurs forces armées, leur organisation militaire, leurs effectifs, leurs systèmes d’armes et équipements d’importance majeure. Les pays échangent également des informations sur la planification et les budgets de leur défense durant l’année.
La même année, les Etats membres de l’Alliance atlantique et ceux du Pacte de Varsovie ont signé le Traité sur les Forces conventionnelles en Europe (Paris, 19 novembre 1990). Selon les termes du préambule, l’objectif consiste à« remplacer l’affrontement militaire par un nouveau modèle de sécurité entre tous les Etats parties, fondé sur la coopération pacifique, et ainsi de surmonter la division de l’Europe ». Pour ce faire, les Etats parties sont convenuesd’« établir un équilibre sûr et stable des forces armées conventionnelles en Europe à des niveaux plus bas que par le passé, à éliminer les disparités préjudiciables à la stabilité et à la sécurité, et à éliminer, de façon hautement prioritaire, la capacité de lancer une attaque par surprise ou d’entreprendre une action offensive de grande envergure en Europe ». Malheureusement, leKremlin considère ce texte comme un « traité inégal » et la Russie n’en respecte plus les obligations. Il en est de mêmepour le Document de Vienne. Les tensions constatées sur le terrain découlent de décisions politiques prises au sommet.
Quels sont les points cruciaux dont le règlement est nécessaire avant toute "normalisation des relations" ? Quelles sont les questions plus "stratégiques", dont le règlement ne dépend pas d'une telle rencontre, qui sont les points de friction entre OTAN et Russie ? 
La dégradation des relations n’est pas la conséquence d’un quelconque malentendu entre Russes et Occidentaux. Vladimir Poutine a pris un certain nombre d’initiatives et pratiqué une politique du fait accompli. Après la Géorgie (8-12 août 2008), les dirigeants occidentaux ont voulu croire qu’il s’agissait d’un cas sui generis, d’une « singularité » en quelque sorte. Une politique de « reset », axée sur des champs d’intérêts communs (lutte contre le terrorisme, la prolifération et les narcotrafics, stabilisation de l’Afghanistan) était censée désamorcer tout risque d’une nouvelle guerre froide. En d’autres termes, l’Administration Obama et les alliés des Etats-Unis ont prétendu reconstituer une politique russe sur le dos de la Géorgie et de l’Ukraine (exclus de tout élargissement de l’OTAN en 2008). Le rattachement manu militari de la Crimée et la guerre hybride lancée au Donbass ont fini par déciller les yeux des dirigeants occidentaux. Depuis, les relations russo-occidentales ont pris une autre direction.
Aussi est-il difficile en l’état actuel des choses d’envisager une « normalisation des relations ». Cela ne dépend pas d’une rencontre entre généraux et de la mise au point d’accords de « déconfliction », similaires à ceux qui existent en Syrie. Du reste, de telles dispositions existent (voir plus haut), mais il se trouve qu’elles ne sont pas respectées. Une « normalisation des relations » présupposerait un règlement des conflits géopolitiques qui opposent Russes et Occidentaux en Ukraine, sur l’axe Baltique-mer Noire et au Levant.
Cela impliquerait le remaniement des conceptions géopolitiques russes, la modification des buts politiques poursuivis par le Kremlin et donc de l’intention stratégique du régime russe. Nous n’en sommes pas là et soyons persuadés qu’un vague exercice de diplomatie de défense ne pourrait déclencher un tel processus. Il n’y aura pas de normalisation sans des décisions politiques prises au sommet. 
Cette normalisation est d’autant plus difficile à envisager que ce ne sont pas de simples « points de friction » qui opposent la Russie et l’OTAN. De prime abord, rappelons que l’OTAN, à la différence de la Russie, ne constitue pas un acteur géopolitique global. Il s’agit d’une alliance qui regroupe l’Amérique du Nord et la plus grande part des pays européens. Les gouvernements des Etats membres décident en son sein, l’OTAN constituant un cadre d’action et un moyen (non pas un décideur). S’il n’y a pas d’accord unanime entre eux, ce cadre d’action n’est pas en œuvre (voir la guerre d’Irak en 2003, sans engagement de l’OTAN en tant que telle). La chose doit être rappelée, car l’OTAN fait parfois figure de « deus ex machina », plus souvent encore de causalité diabolique. Quant aux « points de friction », il s’agit en fait de graves problèmes géopolitiques et de désaccords politiques fondamentaux sur l’organisation de la paix et de la sécurité en Europe, voire de désaccords philosophiques si l’on prend en compte les normes et valeurs qui sous-tendent les modèles politiques. Ce sont bien là els raisons pour lesquelles la situation est grave et pourrait devenir dramatique.
Les risques tactiques ne sont-ils pas plus « importants » que les divergences stratégiques ? En quoi la communication est-elle essentielle ici, malgré les divergences ?  
Les désaccords de fond entre Russes et Occidentaux,ainsi que les problèmes géopolitiques qui les opposent,sont en amont des risques tactiques. Ces derniers ne sont pas la conséquence d’initiatives malheureuses prises sur le terrain par des subordonnés. Ils renvoient à une vue du monde et à une politique d’ensemble, portée par une « grande stratégie ». Les actes commis par la Russie en Ukraine ont enfin décidé les Alliés à apporter des réponses. Auparavant, ils avaient feint d’ignorer maintes provocations qui sont allées crescendo depuis 2007, année au début de laquelle Vladimir Poutine a prononcé le « discours de Munich » (Conférence sur la sécurité, Munich,10 février 2007). Cette harangue avait alors été qualifiée de « discours de guerre froide ». Malgré la « guerre des cinq jours » en Géorgie l’année suivante, il aura fallu plusieurs années pour que les pays de l’OTAN prennent en compte la menace russe et se décident à renforcer leur posture de défense et de dissuasion en Europe centrale et orientale (la « présence avancée » dans les Etats baltes, en Pologne et en Roumanie). Ces divergences politiques et stratégiques ont nécessairement leurs prolongements tactiques sur le terrain. Quant à la « communication », il existe de multiples canaux diplomatiques entre Russes et Occidentaux : les ambassades sont toujours ouvertes et les lignes téléphoniques ne sont pas coupées. Bien évidemment, c’est essentiel pour éviter ou corriger toute erreur d’appréciation de la politique adverse. Cela dit, soyons persuadés que cette nouvelle guerre froide ne constitue pas un « drame de l’incommunicabilité ».
Le contexte géopolitique d’ensemble est commandé par des facteurs profonds, mais nous n’avons pas voulu les voir. Au vrai, entre dans ce contexte une part de fatum, de fatalité historique. Si l’Histoire nous donne des exemples de défaites sans appel, tel n’a pas été le cas de l’URSS entre 1989 et 1991. Le système soviétique s’est effondré sur lui-même, du fait de ses contradictions internes aggravées par la politique occidentale de containment. Une décision prise par des dirigeants russes, biélorusses et ukrainiens a mis fin à l’URSS, avec en tête, l’idée de fonder une union slave délestée des républiques d’Asie centrale. Une fois passé l’effet de stupeur, la réaction de la classe dirigeante (les nomenklaturistes) et des « nationalistes soviétiques » aura été rapide. Remémorons-nous le rôle des militaires russes ou d’autres composantes du système sécuritaire dans les guerres du début des années 1990 : en Moldavie, en Géorgie et dans le Sud-Caucase (guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour le Haut-Karabakh), au Tadjikistan encore.
Bien que réputés « gelés », ces conflits sont toujours actuels et ils ont accoutumé les esprits au démembrement des Etats qui ensont les victimes. Dans le cas de la Géorgie, on doit parler d’épuration ethnique, près de 250.000 Géorgiens ayant été chassés d’Abkhazie (des faits similaires se sont déroulés au Haut Karabakh). Enfin, la doctrine de « l’étranger proche », i.e. les revendications russes sur des voisins, est énoncée dès 1992. L’année suivante, elle est reprise à son compte par Boris Eltsine etAndreï Kozyrev, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, pourtant présenté comme « occidentaliste ». Bref, la situation actuelle doit être mise en perspective sur le plan historique. Les risques et menaces ne sont pas le fait de « fous de guerre » locaux qui prendraient leurs aises avec les consignes des autorités. Le politique et le stratégique priment sur la tactique. Dans une telle configuration, la portée de la communication est limitée : éviter tout emballement ou escalade après une collision accidentelle. L’essentiel relève de la diplomatie et de la stratégie, au sens le plus éminent.
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reseau-actu · 5 years ago
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La dépouille retrouvée lors de fouilles archéologiques russes pourrait être celle de Charles Etienne Gudin. Un événement vécu en direct par son descendant. Par François Malye, Marc Leplongeon et Mikhail Yefimkin (en Russie)
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La nouvelle est tombée comme un boulet de canon dans le salon du château de Rère. A 2 500 kilomètres de là, un squelette vient d'être retrouvé par les archéologues russes, à 1,60 mètre de profondeur, dans les débris d'un cercueil fait de différents alliages de bois, au sommet du bastion royal de la citadelle de Smolensk. Tout indique - même s'il faut attendre la confirmation ultime des analyses ADN - qu'il s'agit bien de la dépouille du général Charles Etienne Gudin, ancêtre d'Albéric d'Orléans, 47 ans, l'un des premiers à apprendre l'information, dimanche 7 juillet, par un appel téléphonique de l'équipe sur place. Les mâchoires du descendant se serrent. Puis vient l'émotion, intense, à l'idée que le corps de son aïeul roulera bientôt vers Moscou, la ville qu'il aurait dû atteindre à la tête de sa division s'il n'avait pas été fauché par un boulet russe le soir de la sanglante bataille de Valoutina, le 19 août 1812, puis amputé par le baron Larrey, avant d'agoniser dans les bras de Napoléon. La cérémonie de son inhumation, grandiose, sur fond de Smolensk en flammes, dans l'un des bastions de la citadelle, ayant été largement documentée par les mémorialistes de l'époque, peu de doutes subsistent. Le scénario aurait pu être tout autre si un pylône électrique, planté à quelques dizaines de centimètres du crâne du défunt, avait pourfendu le squelette… Déjà abîmée par les écoulements d'eau et dans un état de conservation moyen, il ne serait sans doute plus resté grand-chose de la dépouille d'un des plus valeureux généraux de l'Empereur.
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« Je demande que l'on rende honneur à la mémoire de mon aïeul comme à tous ceux qui sont morts pour la France. En raison de son grade et des états de service, une cérémonie aux Invalides me paraît légitime », réagit Albéric. Autour de la table massive, les trois jeunes enfants d'Albéric et de Maria, Russe née à Iekaterinbourg, gardent le silence, comme habitués aux coups du destin. Ils sont les descendants d'une famille française recomposée après les divorces de la Révolution et de l'Empire, qui a donné des généraux et des hommes d'Etat en pagaille à la nation. Dans la salle de billard, aux côtés du tableau du général Gudin, il y a le portrait du maréchal Edouard Mortier, duc de Trévise, celui qui, sur ordre de Napoléon, fit sauter le Kremlin fut nommé ensuite ambassadeur en Russie avant de tomber avec 17 Parisiens sous les balles de la machine infernale de Fieschi, le 28 juillet 1835, en voulant protéger le roi Louis-Philippe. Sa fille, Eve, épousa César Gudin, le fils du général. Après la mort de son père à Valoutina, César est engagé par Napoléon comme page. Il a 14 ans. A Waterloo, il est aux côtés de l'Empereur quand le dernier carré français tombe et parvient à s'enfuir. D'une défaite à l'autre, il finira sa carrière militaire après Sedan, en 1870. Sa fille, Louise, épousera Albéric d'Orléans, comte d'Orléans, issu d'une vieille famille de chevalerie française, qui n'a rien à voir avec la famille prétendante au trône. Le château situé en Sologne, avec sa chapelle, ses portraits d'ancêtres, est l'une des plus vieilles maisons de famille de France, propriété des Orléans depuis 22 générations. Mais elle vient de se résoudre à le vendre. Dans les vastes pièces, argenterie et vaisselle armoriées sont prêtes pour l'emballage. Albéric et Maria ont tenu dix années après avoir transformé le château en chambres d'hôtes et en lieu d'événements, mais ont dû se décider à abandonner. A ce choc vient aujourd'hui s'ajouter la découverte du corps de leur ancêtre dans des circonstances rocambolesques.
Alliance franco-russe.« Je ne veux pas jeter d'huile sur le feu, car je sais que cette affaire est éminemment politique et qu'elle va déranger un certain nombre de personnes, poursuit Albéric. Mais il a droit à cet hommage. Il a tout donné à la France. Il fait partie de l'identité de ma famille, mais aussi de celle de notre pays. » Il dit cela d'un ton posé, mais on sent bien que le sang des Gudin coule dans ses veines. Dit autrement, depuis que Jacques Chirac a décidé, en 2005, de fêter la défaite de Trafalgar aux côtés des Anglais plutôt que de célébrer la victoire d'Austerlitz, l'épopée napoléonienne est loin de faire recette chez les politiques. Tout se complique quand on sait que celui qui est à l'origine de cette découverte, Pierre Malinowski, 32 ans, président de la Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes, est un personnage sulfureux, ancien militaire, assistant parlementaire éphémère de Jean-Marie Le Pen en 2015 et l'un des exécutants de l'exfiltration des pilotes d'« Air Cocaïne ». Reconverti dans les projets archéologiques, Malinowski, fort en gueule, sait se faire des amitiés dans tous les milieux, y compris politiques. Il a su nouer des liens privilégiés au Kremlin et a rencontré Vladimir Poutine à plusieurs reprises.
Le Point l'avait suivi au début des fouilles à Smolensk en mai, avec les 16 archéologues de l'Inrap qu'il avait sollicités sur ce projet et qui avaient pris sur leurs congés pour tenter de retrouver la tombe du général Gudin. Aux côtés de leurs homologues russes, les experts français avaient également fouillé le champ de bataille de Valoutina, où des milliers de soldats étaient tombés au combat, mis au jour un charnier et trouvé quelques magnifiques reliques de 1812, dont des morceaux d'uniforme en excellent état de conservation. « La découverte du squelette du général Gudin est exceptionnelle, juge Frédéric Lemaire, archéologue à l'Inrap, qui menait la mission scientifique française en mai. C'est simple, on n'a jamais découvert de sépulture d'un officier de ce rang-là, tué au combat et ce quel que soit le conflit. » Camarade de classe de Napoléon à l'Ecole militaire de Brienne, Charles Etienne Gudin était l'un des plus brillants divisionnaires de la Grande Armée, promis au maréchalat. Son nom, gravé sous l'arc de triomphe de l'Etoile, a été donné à une rue du 16 e arrondissement et son cœur fut placé au cimetière du Père-Lachaise, à Paris. Il s'était illustré dans de nombreuses batailles - Auerstaedt, Eylau, Wagram -, était l'ami du maréchal Davout et, après l'avoir âprement discuté, exécutera l'ordre stupide que lui donne le maréchal Ney, excédé de ne pas parvenir à bout de l'arrière-garde russe qui tient le plateau de Valoutina. Cette dernière charge à la tête de ses hommes lui sera fatale. « Quand la nouvelle de ce malheur parvint chez l'Empereur, elle y suspendit tout, discours et actions. (…) La victoire de Valoutina ne parut plus un succès », écrivit le comte de Ségur. De toutes les dotations pour les généraux tués en Russie, c'est à sa veuve, mère de cinq enfants, dont le portrait trône dans l'une des pièces d'apparat du château de Rère, que Napoléon fera la plus importante.
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Héritiers. Albéric d’Orléans, son épouse russe, Maria, et leurs trois enfants, en leur château de Rère, en Sologne, le dimanche 7 juillet.
Fûts de canon. A Smolensk, le chef des archéologues, Aleksandr Khokhlov, membre de l'Académie des sciences, ne cache pas sa satisfaction, après plus de deux mois de fouilles accomplies selon la méthode russe, entièrement manuelle, c'est-à-dire à la pelle, là où les Occidentaux ont mécanisé leurs recherches. « Nous avons procédé par le biais d'un décapage du sol, couche par couche, pour faire apparaître les différentes périodes de l'Histoire. Puis, lorsque nous avons trouvé le cercueil, nous avons travaillé avec des couteaux, des cuillères et des pinceaux. » Le travail a ensuite consisté à comparer le corps et sa sépulture avec la description qu'en faisaient, au XIXe siècle, plusieurs témoins de la bataille et de l'inhumation. Le fait qu'il manque une jambe au squelette correspond ainsi parfaitement au récit selon lequel le général avait été amputé d'un de ses membres inférieurs par le baron Larrey, trois jours avant de mourir. En 1839, l'historien François-Xavier de Feller évoquait également la tombe de Gudin, dans le bastion « à droite de la porte en entrant », au cœur de la citadelle de Smolensk. « Le colonel d'artillerie Marion avait commencé à lui ériger un mausolée composé de quatre canons de fer supportant la toiture de métal. Les événements de la guerre s'opposèrent à l'achèvement de ce monument », écrivait Feller. Or les archéologues ont pu dénombrer, selon Khokhlov, six trous ronds, formant des cercles dans le sol, qui correspondent ainsi aux canons évoqués en 1839. Et Khokhlov de commenter : « C'est le fait archéologique absolu qui coïncide avec les écrits historiques. » En revanche, aucun effet personnel n'a pu être retrouvé, la tombe ayant sans doute été pillée.
De nombreuses analyses sur les os vont être menées en laboratoire par des anthropologues, dont des expertises ADN. La nouvelle, qui a fait la une du journal télévisé en Russie lundi soir, est accueillie avec stupéfaction à Paris. Thierry Lentz, patron de la très officielle Fondation Napoléon, informé du déroulé des fouilles depuis deux mois mais resté sur la réserve, reconnaît désormais sans peine que la découverte est exceptionnelle : « Elle appelle un hommage officiel, sinon national, car Gudin était l'un des plus importants généraux de la campagne de Russie. » Dans son château, au fond de la Sologne, Albéric a un autre souhait : que le corps de son aïeul repose en terre de France avec ceux de sa famille. Après, naturellement, une cérémonie aux Invalides. Une nouvelle occasion, pour Vladimir Poutine, après sa visite à Versailles en mai 2017, de poser avec Emmanuel Macron ? Ce serait cette fois devant le temple de la gloire militaire française§
Charles Etienne Gudin (1768-1812)
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Camarade de classe de l’Empereur, le général Gudin était un des plus brillants divisionnaires de la Grande Armée. « Toute l’armée le pleure, dira un soldat à sa mort, dans une lettre datée du 22 août 1812. (…) Il était aussi brave qu’habile. C’était un lion au combat ; et dans le monde, il était impossible d’avoir plus de douceur et d’aménité. »
L’hommage de l’Empereur
« Madame la Comtesse Gudin, je prends part à vos regrets ; la perte est grande pour vous ; elle l’est aussi pour moi. Vous et vos enfants aurez toujours des droits auprès de moi. Le ministre secrétaire d’Etat vous expédie le brevet d’une pension de douze mille francs que je vous ai accordée sur le Trésor de France, et l’intendant du domaine extraordinaire vous fera parvenir le décret par lequel j’accorde une dotation de quatre mille francs à chacun de vos enfants cadets avec le titre de baron. Elevez-les dans des sentiments qui les rendent dignes de leur père. » (Moscou, le 15 octobre 1812.)
Elena Chernyshova/Panos/RÉA POUR « LE POINT » (x12) – RMN – Khanh renaud pour « Le Point »
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reseau-actu · 6 years ago
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C'est une première : le conflit de 1939-1945 montré, raconté et expliqué dans un ouvrage inédit regroupant plus de 300 cartes toutes aussi inventives dans leur forme que complètes et scientifiquement rigoureuses. Un projet de longue haleine, piloté par Jean Lopez, dont nous vous proposons des extraits en exclusivité.
La Seconde Guerre mondiale n'a pas de secrets pour Jean Lopez. Ses récits des batailles de Stalingrad, Koursk et Berlin, sa biographie de Joukov, son livre sur l'Armée rouge, la codirection, avec Olivier Wieviorka, des Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin), ses traductions d'historiens allemands, en sont autant de preuves éclatantes. Pourtant, il éprouvait l'envie de revisiter ces six années avec une nouvelle grille de lecture: l'infographie, ce procédé de création d'images assistée par ordinateur permettant de condenser des séries d'informations dans des figures géométriques. Certes, il y avait déjà eu recours dans Guerres et Histoire, le bimestriel dont il assure la rédaction en chef. Mais ponctuellement. Cette fois, il a voulu systématiser la méthode.
Au terme de trois années de travail, ils publient ce livre hors normes, inédit, exceptionnel de 357 cartes : une première mondiale
Il s'est lancé dans l'entreprise avec deux autres rédacteurs, également historiens - Nicolas Aubin, spécialiste de la logistique du débarquement du 6 juin 1944 et Vincent Bernard, auteur, entre autres, de biographies des généraux Lee et Grant -, et de «la perle rare»: Nicolas Guillerat, dont le travail infographique - le data design - sur le génocide arménien (en ligne sur internet) avait impressionné Jean Lopez. Ensemble, les quatre hommes ont sélectionné 53 entrées. Puis ils sont allés à la pêche aux données à travers la planète. Au terme de trois années de travail, ils publient ce livre hors normes, inédit, exceptionnel de 357 cartes: une première mondiale. Le Figaro Magazineen publie un échantillon en exclusivité.
«Infographie de la Seconde Guerre mondiale», de Jean Lopez (direction), Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, Perrin, 192 p., 27 €. En librairie le 4 octobre.
La France en guerre
Blitzkrieg, mode d'emploi
La guerre éclair ou Blitzkrieg est-elle «une doctrine opérationnelle révolutionnaire où l'action combinée et concentrée des chars et des avions surprend l'ennemi, permet son encerclement et sa destruction massive» ? Ou la continuité de la pensée militaire allemande depuis Frédéric II, actualisée par des praticiens pragmatiques (Guderian et Rommel) et s'appuyant sur des technologies modernes? La question oppose les spécialistes. Quoi qu'il en soit, la Wehrmacht a hérité le goût de la surprise, la concentration des moyens, la souplesse et la conservation de l'initiative. En 1918 étaient déjà encouragés le commandement de l'avant et la délégation de l'exécution aux subordonnés sur le terrain. Il existait des unités d'infiltration. Et, pour sidérer l'ennemi, les Allemands avaient inventé le barrage d'artillerie massif. Autant d'opérations visant à accélérer la manœuvre qui trouveront leur accomplissement au printemps 1940, notamment dans le franchissement de la Meuse à Sedan.
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Le champ des résistants
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Selon les archives, 4000 résistants ont été exécutés durant le conflit. Il faut y ajouter la mort en déportation de 18.000 Français - parfois, ils avaient simplement écouté la BBC - et 12.000 tués au combat, notamment lors de l'été 1944.
Les visages de la collaboration
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La Collaboration divise plus qu'elle ne rassemble ses partisans. Le maréchal Pétain fait le choix de la collaboration sincère, croyant mieux peser sur le Reich. Mais, rapidement, son autorité se heurte aux querelles intestines et à l'influence des chefs de gouvernement Laval et Darlan. À Paris, les partis collaborationnistes (100.000 sympathisants) sont dominés par des personnalités (Doriot, Déat, Bucard) qui se haïssent. Elles intriguent et appellent à la surenchère pour obtenir l'appui de l'occupant et ainsi arracher les miettes du pouvoir. Ces rivalités sont attisées par l'ambassadeur allemand Otto Abetz.
De Berlin à Tokyo, des millions de civils à la rue
De pitoyables flots de civils démunis se traînant à travers un paysage dévasté de villes éventrées et de champs stériles», ainsi l'historien Tony Judt décrit-il l'Europe à la fin de la guerre. 70.000 villages et 1700 villes détruits ainsi que 32.000 usines pour la seule URSS. Paris et Rome sont des miraculées ; Berlin, Varsovie et Minsk des décombres ; Tokyo, Dresde et Hambourg des villes aux airs de champs de ruines. «Mieux vaut profiter de la guerre, la paix sera terrible», blaguait-on à l'hiver 1944 dans la capitale du Reich.
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Hauts commandements soviétique et allemand: le face-à-face
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En URSS, l'Armée rouge est sous la tutelle de Staline, qui préside le comité d'Etat à la défense (GKO) réunissant les pouvoirs politiques et économiques, puis le grand quartier général (Stavka). Il agit sur les opérations via ses représentants sur les fronts et l'état-major général (Genshtab).
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À Berlin, Hitler est le seul à disposer de l'information globale, chacun travaillant en aveugle et en concurrence. Les commandements militaires sont de simples courroies de transmission.
Iwo Jima: quand les Américains débarquent… au Japon
La bataille d'Iwo Jima (février-mars 1945) est la seule où les pertes américaines sont supérieures aux japonaises. La conquête de la petite île-forteresse de l'océan Pacifique était prévue en cinq jours après une préparation aérienne de plusieurs semaines et un bombardement naval systématique de trois jours. En réalité, il faudra plus d'un mois de combats acharnés pour venir à bout de la garnison retranchée dans des fortifications enterrées très denses et épargnées par le bombardement préliminaire.
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Armée rouge: le prix de la victoire
22 millions de blessés!
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D'après les chiffres les plus sérieux, fournis seulement en 1993 par le général Krivosheev, sous la présidence de Boris Eltsine, l'Armée rouge a recensé près de 22.327.000 blessés, dont 1.200.000 multiblessés (le record étant atteint par 13.103 soldats blessés au moins six fois). Blessés et malades russes ont deux fois plus de probabilité de mourir que dans la Wehrmacht, quatre fois plus que dans les armées anglo-saxonnes - même si leur situation s'améliore dès 1943 grâce aux livraisons de médicaments et d'appareils médicaux américains.
Pertes soviétiques: les Russes en première ligne
Il est malaisé de comparer les pertes militaires soviétiques par nationalité en raison du trucage du recensement de 1939. Pourtant, il semble que les Russes aient payé un plus lourd tribut (NB: les Juifs, 2 % de la population, constituent une nationalité au regard de la loi soviétique). Ces pertes militaires s'élèvent à 11.944.100 hommes, dont plus de 5.200.000 tués au combat, 1.100.000 morts de leurs blessures, 3.400.000 disparus ou prisonniers, le reste se répartissant entre morts de maladie, d'accident et fusillés ; réservistes capturés avant de rejoindre leur unité et disparus dans le chaos des premiers mois (plus de 1 million). Par armes, c'est l'infanterie qui paye le plus lourd tribut (près de 7.800.000 morts), suivie des blindés (707.000) et de l'artillerie (215.000).
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L'enfer des camps de la mort
L'Europe centrale et orientale, théâtre du génocide
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La quasi-totalité des presque 6 millions de Juifs assassinés par les nazis le sont sur les «terres de sang» (selon l'historien Timothy Snyder), cette portion d'Europe orientale courant des pays baltes à la mer Noire, englobant le gros de la Pologne de 1939, la Biélorussie et l'Ukraine soviétiques. Les Juifs d'URSS sont tués par des équipes mobiles de tueurs, les Einsatzgruppen, appuyées par la SS et la Wehrmacht. Ceux de Bessarabie et d'Odessa sont liquidés par les autorités roumaines. Les Juifs polonais meurent dans les ghettos puis les camps d'extermination. La majorité des Juifs d'Europe occidentale, de Hongrie et de Grèce sont convoyés par chemin de fer dans le camp géant d'Auschwitz-Birkenau pour y être gazés.
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