Tumgik
#formesdevie
abridurif · 3 years
Quote
« On peut concevoir une « époque » où les arts spécialisés et fait exprès, seraient abolis et remplacés par l’art des activités ordinaires. Et en somme par l’art de vivre. Ce serait là vraiment la Civilisation, et peut-être tout s’oriente (difficilement, comme il faut) vers lui. Nos arts spéciaux seraient des étapes. » En écrivant ces lignes, Paul Valéry ne pensait certainement pas à l’art moderne, mais il exprime ce désir d’un art total qui parcourt l’histoire des avant-gardes du vingtième siècle. Pour l’avant-garde, cette émergence d’une esthétique unitaire est inséparable de la notion de la « fin de l’art », c’est-à-dire de sa disparition en tant qu’activité spécialisée.
Nicolas Bourriaud, Formes de vie, Éditions Denoël, 2003
6 notes · View notes
myanmarpichan · 6 years
Text
Lectures 2019. 3 - David G. Haskell, Un an dans la vie d’une forêt [The Forest Unseen : A Year’s Watch in Nature]
Tumblr media
La récurrence de l’expression formes de vie, usée ces jours par les théoriciens de la littérature qui se mêlent de sociologie, prend ici tous son sens puisque chaque court chapitre donne à lire dans toutes ses dimensions - biologiques, mythologiques, historiques, esthétiques - une mais souvent plusieurs formes de vie en une, tout le propos d’Haskell étant de dire qu’il n’y en a pas une à côté d’une autre dans la forêt, mais qu’une forme de vie est nécessairement composite, les bactéries au sein des lichens et les champignons au creux des racines, pour cette relation qu’on appelle mycorhizienne. Beau mot scientifique comme il y en a beaucoup parsemés dans le livre, beaucoup mais jamais trop, on sent qu’encore une fois ce biologiste a suivi la formation universitaire états-unienne où l’on apprend à écrire en même temps qu’à mesurer, où l’on arrive peu à peu à bien doser les mots, la part du scientifique, de l’informatif et celle du méditatif, du poétique, où l’on sait parler de soi au sein d’une forêt sans faire trop de bruit. Cela donne un texte mycorhizien, pour dire autre chose qu’hybride, où le savoir universitaire immense, la force de synthèse de dizaines d’années en laboratoire et devant des élèves rencontre la patiente observation, l’immobilité forcée par toutes saisons, la méditation biologique de cette année dans la forêt primaire. 
0 notes
paolalda · 9 years
Photo
Tumblr media
Dinosauri urbani, nuove forme di vita. #urban #dinosaur #citylife #formesdevie
0 notes
abridurif · 4 years
Quote
Pour ne pas produire, appartenir à un groupe constitue une solution. Un collectif, en tant que forme, permet à ses membres de garder le silence. Présence minimale au monde des formes, le groupe est la construction moderne par excellence, privilégiant l’élaboration d’une attitude à la préméditation d’une œuvre s’intercalant entre l’artiste et les compromissions du milieu artistique ou littéraire. Ses ennemis ? La vanité de l’auteur ; et son valet, le beau style. Édifice artistique, le groupe représente l’une des plus efficaces tentatives de désœuvrement de l’art : si « la poésie doit être faite par tous, et non par un », selon le mot d’ordre de Lautréamont, le groupe apparaît comme une forme adéquate, instance fondatrice de pratiques, de rituels, de méthodes. L’écriture automatique se met au service de chacun, dépersonnalise l’écriture et la peinture en s’attaquant à l’idée même de propriété artistique. La modernité rêve tout haut d’une pratique de l’écriture ou de l’art en forme de « communauté désœuvrée », et le surréalisme représente pour ses membres une esthétique de l’existence autant qu’un espace de création. Car les procédés inventés par les surréalistes visent à produire un certain type de subjectivité, au-delà de tout souci littéraire – du moins en théorie. L’automatisme, les sommeils, les jeux, du cadavre exquis aux collages en passant par le frottage ou la décalcomanie, les promenades à la recherche d’intersignes qui font basculer le rêve dans le réel, sont des techniques visant à une autoproduction de l’individu, une poétique de l’existence : ce sont des « techniques de soi », pour reprendre un terme de Foucault, qui ont pour fonction de transposer sur le plan de la vie quotidienne le fonctionnement du cerveau pendant le rêve, de créer de la disponibilité, du merveilleux : la dérive urbaine, inventée par les surréalistes et radicalisée par les situationnistes, se révèle comme la pratique de groupe par excellence.
Nicolas Bourriaud, Formes de vie, Éditions Denoël, 1999
15 notes · View notes