#fatigue militante
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ejcmedia · 1 month ago
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"Mon entourage n’imaginait pas l'effort et la charge mentale que demandait le militantisme"
À moins de 30 ans, des jeunes activistes sont déjà fatigués de lutter pour un monde plus égalitaire. Certains ont souffert d’un épuisement psychologique comme Lila Achour. Elle témoigne de ses deux “burn out militants”. À seulement 21 ans. Six mois après son dernier burn out militant, Lila Achour prend soin de sa santé mentale. DP 34 %. C’est le pourcentage de salariés qui seraient en burn out…
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lanuitlennuie · 2 years ago
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J. me raconte sa job aux métallos. L'arrivée récente dans le métier des métaux purs (90 ans précise-t'elle) qui s'usent plus vite mais, prévisibles, se mesurent sans reste, c'est tout sauf flou. Je reste songeuse à l'idée de cette découpe libérale sans alliage, sans alliance qu'on a imposée aussi à la matière. «Jeff Koons» leur sous-traite la fabrication de gros soleils à 2 millions de dollars qui transiteront vers L.A. puis Mexico. La commande prescrit tel laiton, précisément celui-ci oui pour son fini doré bien qu'il ne réagisse pas bien au type de travail qu'implique la forme projetée par l'artiste mais le fini doré de ce laiton-là je le veux qu'il l'emporte. Les corps des métallos se trouvent à chaudronner une matière en résistance, au final ils trouveront un truc, quelque chose pour l'emporter, la fatigue avec. J. quitte mon bureau lampe frontale au casque, je referme la porte et reprends ma lecture. Eve Kosofsky-Sedgwick raconte une manifestation, la fois où elle s'y est évanouie. Elle raconte l'espace criblé de cette performance, les abysses de sens à franchir, les jeunes polices paddés pour la violence, les caméras de tv reléguant l'action militante à l'arrière-fond de leur drame, profondeur de champs bien codée (des corps qui crient) écran vert de jeunes premiers bien coiffés suspendus à leur micro, finalement les corps-pancarte des militant.e.s et celleux qu'ils sont venus défendre dans un feuilleté improbable : ici une grande blanche bizarrement chauve (Eve sort de 6 mois de chimio), habillée de noir, évanouie au sol, un tee-shirt Silence=Death, là pour performer «la honte et la contrebande», la honte de l'invisibilité imposée aux corps queers et noirs, la contrebande de ne pas supporter leur absence imposée, d'en être, avec, de les faire advenir.
Je me trouve prise entre deux pôles, entre le désir du théâtre «le plus élémentaire, le plus enfantin, le plus doux» qui soit et l'impératif de reconnaitre et lire l'espace tel qu'il est, «criblé», dans le détail de ses fractures.
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ezechiel5172 · 2 years ago
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slaydirty · 3 years ago
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agnes, tes memes sont du cyberharcelement, fais un choix :
- je desactive mon compte apres t'avoir traité d'extremiste antiblanc.he
- je desactive mon compte apres que tu m'aies called out sur des textes grv racistes récents pour lesquels je ne m'excuserais jamais
pcq vreumant ras le bol!!!!! fatigue militante!!!!!
ptdrrrrrrr t’es chiant 😭😭😭
je profite de cette mise en situation très réaliste pour rappeler que cyberbully les people without color fragiles et leurs alliés jusqu’à désactivation du compte, c’est rendre service à la communauté 💅💅
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boscaesperanza · 4 years ago
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Fatigue militante, un ménage nécessaire.
Après plusieurs mois à militer sur un tas de sujet ici, à reblog des sujets qui me tenaient et me tiennent toujours à coeur, je suis fatiguée.
Quand j'ai commencé à militer ici, c'était pour plusieurs choses. D'abord vous parler de sujets vécu (le handicap, les troubles émotionnels, la psychophobie, la phobie scolaire, le harcèlement, la lgbtphobie et même mes TCA) de manière bienveillante non dans le but de vous faire la morale mais pour vous montrer que vous n'êtes pas seul.e.s. Aussi pour moi-même me déconstruire, parce qu'on a beau faire partie de plusieurs minorités on ne peut pas avoir conscience de toutes les oppressions c'est impossible, vraiment.
Ici j'ai appris énormément de choses, j'ai discuté avec énormément de gens bienveillants et je me suis déconstruit.e en partie. Je continue d'ailleurs à le faire et continuerai certainement jusqu'à la fin de ma vie.
Mais j'ai aussi vu le pire, des militants qui ne supportent pas qu'on ne soient pas 100% d'accord avec elleux (même à 97% c'est pas assez), des militants qui aboient littéralement une ado tout ça parce qu'elle a dit trouver Misha Collins canon. (Quand bien même le mec est problématique, quand bien même le mec a l'âge d'être son père, osez dire que vous n'avez jamais eu de crush adolescent sur certains personnages télé) Des militants qui déforment des propos, des militants qui insultent les membres de leur propre communauté sous prétexte qu'ils sont matrixés. Des militants qui fouillent des comptes perso, des militants qui insultent en anonyme (peu importe que ce soit les concernés ou ceux qui ne le sont pas, ils se disent militants tout de même) des militants qui disent "tu connais rien au fétichisme" alors que si je le connais en partie - les handicapé.e.s sont aussi un fétiche, oui désolé.e de vous l'apprendre-
Parce que ce militantisme là, ce n'est pas le mien, et ce n'est pas celui de beaucoup qui n'ose pas parler. Je mets fin à ma participation militante sur Tumblr, je militerai toujours mais plus ici, plus comme ça. De fait ce Tumblr ne sera plus qu'une galerie pour mes créations. Cela va sûrement en décevoir plus d'un.e mais il en va de ma santé mentale.
Tous les reblog vont disparaitre petit à petit, toutes mes prises de parole sur le handicap également.
Je suis désolé.e
J'espère que vous pourrez me pardonner.
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ladyniniane · 4 years ago
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« Quelqu’un se souviendra plus tard de nous » Sappho
Voilà le fameux texte dont j’ai parlé hier @haweke, @vintageshitslover, @sinniel ! Ce n’est pas grand chose, mais je aussi heureuse que surprise d’avoir eu envie d’écrire pour moi. Anyway, ce texte parle plus ou moins de mon rapport à l’histoire des femmes avec des figures qui m’intéressent/ m’interpellent. Je n’écris d’habitude pas au présent ni à la première personne mais ça m’est venu comme ça. Le but n’est pas de toutes les présenter comme héroïques (on ne sait jamais).
Correspondances :
1. Femme préhistorique/2.Guerrière scythe (VIe siècle av. J.C.)/3.Divine adoratrice d’Amon (Egypte Ancienne, VIIIe siècle av. J. C.)/ 4. Murasaki Shikibu écrivant le Dit du Genji (Japon, Xème siècle)/ 5. Croisée (Moyen-Âge)/ 6. Forgeronne (XVème siècle)/ 7. Soldate russe (Première guerre mondiale)/ 8. Paysanne Corse (très inspirée par mon arrière grand-mère)/9. Militante féministe universaliste (de nos jours)
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1.
Dans le cocon de ma grotte, auréolée par ma torche, je convoque les esprits des bêtes. Je capture le roulement de leurs muscles, le tonnerre de leur cavalcade. Ocre, brun...le tambour de mon cœur, l’ivresse de la chasse. Et, prise par une impulsion, ma main de femme. Là-bas, dans les profondeurs, la pierre se souviendra de moi. Et ceux qui viendront après sauront qui j’étais.
2.
Je déverse les plus riches parfums, chante pour Amon. Le sistre exulte. Je suis la divine adoratrice, l’épouse du dieu, et ma gloire rayonne sur les bords du Nil. Ces terres sont miennes, je suis souveraine dans ma demeure. Le cartouche enserre mon nom, chacune de mes paroles ébranle la terre. Je danse, j’exulte, car je sais qu’après moi viendra une fille brillante comme Sothis. Et la gloire de notre dynastie sera éternelle.
3.
Mon cheval et moi sommes un même être, monstresse, centauresse. Le courroux des miens a embrasé la plaine. Le sang fume sur mon épée, mes bras sont gourds, je me perds dans cette grotesque mêlée. J’entends trop tard siffler la hache, la lame s’abat, mon crâne cède. Ils m’enterreront avec mes armes, jambes écartées pour que je puisse chevaucher dans l’au-delà. Mon miroir et mes bijoux m’accompagneront. Peut-être me retrouvera-t-on un jour.
4.
L’encore goute de mon pinceau comme les larmes d’une noble dame. Mon poignet implore une trêve. Mais mes personnages ordonnent que je poursuive leur histoire. Je comprends, peut-être, ce qu’éprouvent les prêtresses dans leur transe frénétique. Il y a en moi un Dit qui demande à naître et je n’aurais pas de répit avant le caractère final. Sa majesté attend la suite de mon histoire. Cette notoriété m’effraie quelque peu, n’ai-je pas engendré un monstre qui me dépasse ? Qui aurait cru que mes mots déclencheraient une telle passion ?
5.
Je goûte le fer de mon sang et le sel de ma sueur. Le soleil meurtrit mes rétines, ma cuirasse est devenue une prison. Mais aujourd’hui je suis en vie, ni la marche, ni le désert, ni les embuscades des infidèles n’ont su me détruire. La cité céleste attend que je la délivre, ses délices hantent mes nuits. Dans ce pays hostile, je construirai mon paradis à la force de mes bras. Les bons moines me méprisent, ils pensent que je souille cette vertueuse expédition. Mais je sais que ma cause est juste et que je mérite que l’on se souvienne de moi.
6.
J’essaie mon front d’un geste vif avant de me remettre au travail. Mes bras vigoureux abaissent le marteau et très vite mes coups emplissent l’atelier comme un le battement d’un coeur. Je ne vois pas le métal incandescent, mais bien le produit fini. Une fatigue bienfaisante me rejoint à la fin de la journée. Elle me dit que j’ai tout donné, que j’ai été assidue à l’ouvrage. Là est ma fierté. Je ne suis pas une noble dame, je n’aurais pas participé à de grandes décisions, je ne suis qu’une ligne sur un registre. Mais qu’importe, j’aurais forgé de bons outils. 
7.
En apparence, rien ne me distingue des hommes. J’ai la stature solide d’une paysanne, l’uniforme, le visage noirci et les yeux hantés de ceux qui hantent la tranchée. Pourtant, seule une autre femme pourrait comprendre les défis que j’ai eu à relever, ma lutte acharnée pour être acceptée. Mais j’ai prouvé ma valeur, vu ma dévotion récompensée. Des journalistes viendront peut-être, ils me verront comme une curiosité, mais au moins parleront-ils de moi. Et peut-être aurais-je planté une graine de changement.
8.
Ma voûte plantaire connaît intimement chaque pierre du chemin. Ma besogne se répète chaque jour : d’abord la marche, ensuite le travail au champ. Qu’importent les circonstances, que le sang coule ou pas, je marche, sentinelle patiente. C’est le lot de mes mères et le mien, des ces sacrifices silencieux qui ont façonné l’île. Je ne sais ni lire ni écrire, je n’ai pour moi que la force de mes bras. Mais c’est suffisant. Ma maison est le fruit de ma réussite et mes enfants y goûteront aussi. 
9.
Je suis une femme qui lutte pour la justice, la dignité, voir l’humanité de toute ses soeurs reconnue. Parfois, le découragement me guette. Peut-être ne verrais-je pas les changements que je réclame. Mais j’ouvrirai la voie à celles qui viendront après.
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dahliamichno · 4 years ago
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Défi écriture 1/7: Childfree
Je décide de faire une semaine d’écriture. Chaque jour, je dois ��crire au moins une page sur des sujets différents. Premier jour, aujourd’hui je vais vous parler de mon non-désir de faire des enfants.
Le choix de faire ou non des enfants est très récent. Avant la contraception, il n’y avait pas de choix. On ne discutait pas de vouloir ou pas des enfants, on avait des enfants un point c’est tout. Aujourd’hui différents mouvements de « childfree » (litt « sans enfant ») se distinguent, les no kids qui ne veulent pas d’enfants pour diverses raisons, les childfrees pro-choix (issu du mouvement féministe pro-choix) qui n’ont rien contre le fait que les autres aient des enfants tant que ça ne les concerne pas, les GINKS (litt « Green Inclination No Kids ») qui renoncent à la parentalité pour des raisons écologiques et les dénatalistes et anti-natalistes, et notamment le VHEMT (Voluntary Human Extinction Movement) fondé en 1991 par Les U. Knight, prônent une diminution ou une extinction volontaire de l'humain par la non-procréation, essentiellement pour des raisons écologiques.[1] Je me situe dans la branche des childfrees pro-choix. Faites des enfants si vous voulez, mais pas avec moi. Je pense que je réfléchis à me faire ligaturer (ou du moins juste au concept de la stérilisation) depuis que j’ai 12-13 ans, un jour où une amie a dit « moi je ne veux pas d’enfants » dans la cour. C’était la première fois que je voyais ce point de vue. Pas d’enfants ? Oui pourquoi pas. Je vais d’ailleurs vous avouer que, même si ce choix prend de plus en plus de place dans ma tête, mes réflexions, mes centres d’intérêts, ce que j’imagine pour mon futur etc, il n’est pas toujours constant. Autour de ma période de règles je vais avoir comme un pic d’hormones qui me fait penser que si j’avais un enfant tout de suite, ou dans le futur, je saurai gérer. Et puis ça redescend et je reviens à ma réalité. Je n’en veux pas, je ne m’en sens pas capable physiquement et surtout émotionnellement. Mais faisons un tour ensemble des raisons pour lesquelles je fais ce choix.
1. (TW : misandrie) Je n’arrive pas à imaginer avoir un enfant avec un homme. Je ne conçois pas l’idée de parentalité. Quand je pense ou parle de ce sujet-là le seul mot que je vais employer est le mot « maternité ». Les hommes ne savent pas prendre leur place de deuxième parent. Bien sûr que j’ai rencontré et que je connais des supers papas, mais j’ai l’impression que c’est comme tirer le bon ticket à la loterie, et le reste ne savent pas y faire. Je le vois dans ma famille, ou dans la famille de mes ami.e.s les plus proches. Ce sont les mères, les tantes, les grands-mères qui sont là pour gérer la famille que ce soient les enfants, les courses, la cuisine, la maison, les rendez-vous chez le médecin, la vie sociale, jusqu’à parfois gérer aussi leur conjoint (leur rendez-vous chez le médecin, leur vie sociale etc). Elles le font d’ailleurs, aujourd’hui, au détriment de leur carrière, la carrière du père passera toujours avant celle de la mère, ne serait-ce juste à cause du congé paternité qui n’est toujours pas à la hauteur de ce qu’il devrait être.[2] Un constat assez alarmant de la part de la journaliste Clémentine Sarlat[3], qui est maman et féministe, et qui a l’impression de s’être « faite avoir » dans son espoir d’une parité dans son couple. Sa carrière est passée après celle de son conjoint, et malgré ses positions féministes, sa déconstruction du patriarcat, ses réflexions sur la famille, et les discussions sur l’égalité des tâches dans son couple, elle s’est rendu compte qu’elle est la femme à la maison qui s’occupe plus des enfants que son conjoint. Elle n’est pas un cas isolé, Illana Weizman[4], sociologue, essayiste, journaliste et militante féministe avait fait le même constat pour elle il y a quelques mois, et après leur témoignage des centaines de femmes se sont livrées à elles pour faire le même constat. Cependant, même s’ils souhaitent être inclus, les produits pour bébés, le corps médical, et de manière générale tout ce qui touche de près à l’arrivée du bébé, est dirigé vers la mère. Et je ne parle pas ici de la grossesse, je parle des livres, manuels, instructions sur les packagings d’objets relatifs aux bébés, de la vie qui peut être partagée en deux entre les deux parents qui omettent toujours le père et qui s’adressent constamment à la mère.
L’égalité n’est pas là, car la société ne veut pas, car les choses avancent lentement, je ne veux pas avoir à mettre ma carrière entre parenthèse pour que celle de mon conjoint puisse s’envoler, je ne veux pas avoir un enfant seule.
2. Les violence obstétricales et gynécologiques lors de l’accouchement et après. Elles existent, elles n’arrivent pas tout le temps, mais j’ai lu trop de témoignages pour en avoir vraiment peur maintenant.
3. Le post-partum. No way. Je ne veux pas. Encore une fois basée sur des témoignages et photos, car la parole se libère de plus en plus par rapport à cette période très intense dans la vie d’une mère, et ça ne m’attire pas plus que ça. Franchement je suis bien et je pense que je vais assez bien vivre sans ça dans ma vie. Merci, merci, toutes les femmes qui partagent leur expérience sur le post-partum. Vous me confortez chaque jour dans mon choix. Merci sincèrement de m’avoir aidé à me débarrasser de l’image d’une maternité sexy, sans encombre et parfaite. [5]
4. J’ai besoin de solitude. J’ai beaucoup de mal à être constamment avec des gens. J’ai besoin d’être seule, besoin de me retrouver, besoin de vivre pour moi. Et ce n’est pas (que) de l’égoïsme, c’est réellement un besoin psychologique. Je me sens mal quand je n’ai pas assez d’espace. Un enfant me ferait exploser. La fatigue (que je gère extrêmement mal) qui découle de la maternité me rendrait facilement en colère et désagréable. Je ne veux pas avoir un enfant et ne pas le supporter (ce qui équivaudrait à le regretter, à regretter ma vie d’avant), et j’ai très peur de moi dans ces moments-là. Je ne veux pas arriver à un moment où je pourrais lui faire du mal, par des mots ou par n’importe quel geste. Je suis bien consciente qu’aucun parent n’est parfait, que parfois les parents se mettent aussi en colère, qu’ils ne gèrent pas mieux leur fatigue que moi, mais j’ai trop peur. Je sais comment je suis quand on me prive de mon espace, soit je suis irritable et mauvaise, soit je m’enferme pour ne plus avoir à supporter la présence d’autres personnes. Sachant ça, je sais que je ne supporterai pas être mère.
5. Je n’en ressens pas le besoin. Je ne vois pas d’intérêt à faire un enfant. À quoi bon ? Je vais perdre de l’argent, du temps, de l’énergie même à des moments où je n’ai envie de donner aucun des trois à qui que ce soit.
Comparé à l’ensemble des childfrees dont j’ai pu lire le témoignage, l’impact écologique ne me touche pas plus que ça dans ce choix-là. Il impacte ma vie, je fais de mon mieux à ce niveau-là, mais il n’impacte pas mon choix de ne pas avoir d’enfants.
Merci de m’avoir lu. J’espère que je vais tenir le rythme et écrire encore demain. N’hésitez-pas à me faire vos retours et à me proposer des sujets sur lesquels je pourrais écrire. Surtout, portez-vous bien <3
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Sans_enfant_par_choix#Branches
[2] J’ai même l’impression que c’est nous, dans nos luttes féministes, qui revendiquons ce droit au lieu que ce soit une lutte des hommes pour leur droit à avoir une vraie place dans le foyer. Comme si, en fait, ils ne voulaient pas vraiment ce droit, qu’en fait, c’est nous qui le demandons.
[3] Instagram @lamatrescence, et son podcast du même nom à écouter sur Spotify « La Matrescence »
[4] Instagram @illanaweizman, et son essai « Ceci est notre post-partum » disponible ici
[5] À lire à ce sujet l’essai d’Illana Weizman « Ceci est notre post partum » disponible ici
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poesiecritique · 4 years ago
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une planète porno autour de laquelle ne gravite pas le satellite de l’amande
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Les hommes salmonelles sur la planète porno avec son titre commence mal, est-ce que ça sera encore une histoire de gars, des gars et du porno ?, est-ce que vraiment j’ai besoin, envie de ça ?, besoin de ces phallus dressés de la couverture ?- il y a bien une chatte, discrète, à la base d’une bite, et puis une petite autre, la quatrième dit heureusement quelque chose de plus ambigu, plus végétal - mais garde et quatrième, dans ses découpes et couleurs tendres, d’Icinori, très belle cependant.
Les hommes salmonelles sur la planète porno a peut-être son pendant lesbien dans Le satellite de l’amande, de Françoise d’Eaubonne. Ça fait bien trop longtemps que j’ai lu le second pour proposer une lecture comparative sérieuse. Dire cependant que ces deux livres datent de la même époque : Le satellite de l’amande a été publié en 1975 par les éditions des femmes et  Les hommes salmonelles sur la planète porno (sous le titre Poruno wakusei no sarumonera ningen) a été publié en 1977 dans la revue All Yomimono - autant dire au temps où la science-fiction était foisonnante et vectrice de réflexions sociales.
Si je commence à plutôt bien connaître Françoise d’Eaubonne, sa vie son œuvre, explorées  en discontinu depuis presque dix ans maintenant, Yasutaka Tsutsui m’est inconnu. Sa page wikipédia est laudative, j’en retiens qu’”il est fortement influencé par Darwin et les Marx Brothers.” C’est une double entrée efficace pour interpréter Les hommes salmonelles sur la planète porno : l’humour grinçant, gagesque, pantalonnadesque et caricaturiste  imprègne le décor, c’est-à-dire l’écosystème que l’auteur invente et cet écosystème est analysé par des outils trempés dans une certaine compréhension du darwinisisme et du structuralisme, c’est comme une pâte qu’il manipule en sachant déjà le résultat qu’il veut obtenir, soit détricoter l’idée d’un évolutionnisme, au profit d’une lenteur, d’un érotisme, d’une nature abondante et généreuse, où l’épanouissement et l’accomplissement du désir sexuel n’est néanmoins pas corrélée à une surpopulation - sans même qu’il n’y ait de prédateurs.
Accompagnant les trois protagonistes principaux, tous masculins, nous découvrons en même temps qu’eux les mécanismes d’auto-régulation et de rétro-contrôle par lesquels l’écosystème de la planète Porno conserve son équilibre. Leur déplacement, de leur base au village des Nunudes est quant à lui motivé par une femme - une femme enceinte qu’il faut faire avorter (jamais ne lui ai donné voix*) car mise enceinte par une plante, l’engrosse-veuve, qui active chez celles ayant déjà eu une relation sexuelle (pas d’hymen déchiré notifié ici - mais le vocabulaire reste le même : les femmes qui ne sont plus vierges** - peut-être une question de traduction ?) l’engrosse-veuve qui active la parthogenèse ?, ou dont les spores créent une fusion du matériel génétique de la femme qui la cueille et du plus proche être vivant ?
Depuis l’engrosse-veuve, il y a tout un décor : le soleil-néné, le mont-qui-geint, toute une faune : le rouge-gland (un rouge gorge en forme de bite), les méduses-culs-en-l’air (qui ressemblent à des vagins flottant) les tatami-popotames et des crocro-pile-à-l’heure, des sanguinolentes (des algues qui ressemblent à tout ce qui n’est pas liquides de nos règles) et des algues farfouilleuses (qui rentrent dans tous les orifices et font jouir fort), des lapins-aux-oreilles-en-grappe et des vaches-accordéons, des myosotristes, des iratellations (des végéteaux qui donnent envie de se frotter contre qqch ou qqn-e, généralement sur les arbres les plus proches) et des touche-pipettes (qui s’enroulent autour des corps et des sexes pour obtenir les protéines des corps jouissants), des cigales stridulantes (qui poussent des cris de femmes en train de jouir) et des tarentueles-nourrices, des souvenirs-oubliés,....
Dans cet univers où l’écosexualité semble être la norme, où tout semble pouvoir mener au plaisir, être mené par le plaisir, le plaisir reste cependant majoritairement résumé au coït - à la pénétration, à la jouissance masculine, quand celle-ci est confondu avec l’éjaculation - même si les gars, dans Les hommes salmonelles sur la planète porno se font déjà enculer, même si c’est encore entre viol et le plaisir violent, ça existe, ça devient un possible. L’échappatoire la plus significative me semble être, avec joie truculente et grincement de dents, la remise en question de la performance à laquelle se contraindre pour correspondre à une normalité de sa sexualité (”combien de fois baisez vous par jour ? par semaine ? par mois ? oh! c’est beaucoup ! oh ! c’est trop !”) : ici être asexuel devient possible, avec résorption hypotrophique des organes masculins (ou féminins), un devenir asexuel asexué - pas encore agenre : celui qui vit cette expérience conserve son caractère belliqueux ici associé au masculin, au scientifique.
Mais la sexualité des femmes humaine est quasiment inexistantes. C’est peut-être ici l’écueil : comment un homme, dans les années 70, sans toute la déconstruction qui miette par miette commence à apparaître chez les hommes contemporains, peut-il parler d’érotisme sans mettre les pieds dans le plat des oppressions systémiques & invisibilisées ? La seule femme vraiment incarnée, celle enceinte, est supposée, alors même que presque toutes les relations interespèces reposent sur le plaisir, ne pas pouvoir vouloir se masturber avec un rouge-gland - trop dégradant - et est donc supposée préférée se faire violer par le héros.
Dans Le satellite de l’amande, ce sont des exploratrices, seulement des femmes, des elles, à la Wittig, Guerillères, qui explorent ce satellite. Satellite, déport, débord, pas au centre. L’amande, la planète, le sexe de la femme est au centre, et tout autour gravite son corps, le corps d’une femme, que les exploratrices iront explorant. Et c’est bien le corps qui est exploré, arpenté, caressé, pas le sexe qui est farfouillé, la terre creusée comme il est dit dans les livres religieux que le corps de la femme est comme la terre fertile qui accueille et se soumet à qui ensème, point. Le corps ici, le satellite déborde parfois, vit, pour sûr, mais est lisse comme la peau, autant d’aspérité et de poils qui deviennent arbres. Pas la truculence rigolarde d’une jungle  tsutsuienne, mais pas non plus cette sexualité masculine, éjaculant et pénétrant (données comme caractéristiques assignées et non naturelles) à tout crin, fatiguant. Ce qui intéresse d’Eaubonne, c’est une autre sexualité que celle qui dure encore aujourd’hui - ces rapports sont loin d’être évacués au sein des couples encore sous le poids écrasant du chapiteau tombé du fronton et des colonnes du temps ruiné de l’hétérosexualité.  
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Les autochtones, les Nunudes, quelque soit leur sexe, leur genre ont une sexualité qui aurait été qualifiable, dans les années 70, de libre, libérée - avec cette scène où le quetard humains, stigmatisé par ses congénères, devient le héros, capable, chez les Nunudes, d’accepter sans apriori les avances des toutes les femmes Nunudes qui viennent à lui. Cependant, je ne peux pas, ici, m’empêcher de penser à la perception anthropologique de la sexualité des “peuples primitifs”, cette fascination, qu’elle soit celle de Malinowski ou de Mead, construite par opposition à leurs propres sociétés d’origine (respectivement anglaise rigoriste et américaine puritaine). A la sexualité que les colons projetaient sur les corps qu’ils racisaient, à cette sexualité qui est toujours projetée sur ces corps à coup de panthère et de geisha. Si Tusutsui est japonais, je ne sais pas dans quelle mesure il échappe à ce regard-là, qu’il s’agisse de mécanismes complexes d’intériorisation de la racialisation, ou de la désidentification relative ici à la différence de genre. Car, si je ne peux pas m’empêcher de penser à la perception anthropologique, il m’est impossible de mettre en sourdine les paroles des femmes ayant participé à des mouvements révolutionnaires, et qui ont été assignées à coucher avec les hommes pour prouver leur engagement, leur rejet de la pensée petite-bourgeoise - des militantes française l’ont décrit, Lorde explique un phénomène similaire lors des combats pour les droits civils dans Sister Outsider. Comment ces questions là traversent la pensée, l’écriture érotisée de Tsutsui ?, comment son réseau d’influence prend pied ou non dans d’autres géographies ? Rappeler, peut-être, en guise d’amorce de réponse, que les Marx Brothers et Darwin ne sont pas japonais. Et qu’une équipe scientifique à précéder nos protagonistes en Nunudie. Que la télépathie permet aux Nunudes de savoir à quel point leur sexualité n’est pas acceptée par les humain-es. Et que si elle l’est, par une militante, elle l’est à des fins politiques, c’est-à-dire que la pure sexualité des Nunudes deviendrait instrumentalisée. Qu’est-ce que cette pure sexualité ? Une sexualité qui ne répond pas à des instances de pouvoir ? ; une sexualité dont les corps ne sont plus les produits d’une biopolitique ? Je parle ici avec les mots de Foucault, Butler, Preciado : le village Nunude est-il une pornotopie réussie ? Qui sont les Nunudes ? 
C’est peut-être là que réside le tour de force de Tsutsui, la raison pour laquelle j’ai envie d’écrire cette poésie critique. Elle fait, d’une certaine manière, écho à une pensée esquissée par  Scholastique Mukasonga dans Notre-Dame-du-Nil  : est-ce que les grands singes n’auraient-ils pas dédaignés l’évolution voyant la méchanceté croître dans le cœur des humain-es ? Tsutsi, lui, brode, depuis le darwinisme - lequel, il faut le rappeler, n’est pas, dans sa première version, une théorie de l’évolution (cad d’une supériorité) mais d’une adaptabilité au milieu. Ainsi, s’il y a adaptabilité, l’homme n’est plus situé au sommet, il peut être tout aussi bien le produit d’une dégénérescence ; tout comme son environnement - c’est l’équilibre de l’écosystème qui compte. Dès lors, comment fonctionne l’équilibre de la planète Porno ? Quelle est son histoire ? Et celle-ci va remettre en perspective la notre, celle humaine, de façon sémillante. 
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a-room-of-my-own · 5 years ago
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Ça me fatigue d'entendre ENCORE des radfem ici dire qu'on ne peut pas être féministe si on est en couple hétéro et/ou maman. Bordel le féminisme c'est pas une secte, non?! Ces postures puritaines ça me tape sur le système. Et en plus, c'est tellement sexiste de nous dicter ainsi notre conduite. Et de se permettre de distribuer des badges de "bonne militante". Pfff. Faut pas s'étonner si bcp de femmes détestent le féminisme, si c'est comme ça qu'elles sont reçues!
Heureusement que c'est qu'une minorité de foldingues! D'ailleurs ça existe déjà les communautés exclusivement féminines séparées du monde et des hommes, et qui vivent de l'agriculture, de l'élevage ou de l'artisanat et ça s'appelle
DES COUVENTS.
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les-monumentales · 5 years ago
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Flora Tristan
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1803-1844 Théoricienne politique, activiste, enquêtrice sociale France
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Certes, la phrase n’est pas d’elle, mais ses fondements se trouvent dans l’Union ouvrière de Flora Tristan. Figure méconnue du socialisme, cette féministe théorise en 1843 l’union universelle contre l’asservissement des femmes et des prolétaires.
Née de l’union d’un riche aristocrate péruvien et d’une française peu fortunée, Flora Tristan passe de l’opulence à la misère à la mort de son père. La jeune femme, ouvrière de dix-sept ans,  est contrainte au mariage avec le graveur André Chazal : « ma mère m'obligea d'épouser un homme que je ne pouvais ni aimer ni même estimer. À cette union je dois tous mes maux », estime-t-elle.
De fait, ce mariage avec un mari violent est un désastre. Flora Tristan parvient à s’enfuir, enceinte de son troisième enfant. Elle tente d’échapper à son époux en adoptant un temps une identité d’emprunt. Après dix ans de bataille judiciaire, son mari lui tire dessus en 1838. Elle survit, mais une des balles lui transperce le poumon et la rend poitrinaire. La justice accepte la séparation de corps, son bourreau voit sa peine de bagne commuée du fait de « circonstances atténuantes ».
Entre-temps, Flora Tristan voyage et tente de parfaire sa formation intellectuelle et politique. De Paris, elle part en Angleterre puis au Pérou, où elle tente d’obtenir un peu de l’héritage paternel. Bien que rejetée par cette famille lointaine, elle reçoit une somme qui lui permet d’accéder à l’indépendance financière. Elle a en outre l’occasion durant le voyage d’observer les conditions de vie des ouvriers et les conséquences de la colonisation.
Dans l’important Pérégrinations d’une paria, elle livre ses observations sur la société post coloniale péruvienne. L’ouvrage est un succès littéraire. Il se veut émancipateur, son propre destin de femme malmenée par la société patriarcale y transparaît. Elle y dénonce les violences conjugales et défend le rétablissement du divorce en faisant un parallèle entre différents types d’oppression :
« La servitude est abolie, dira-t-on, dans l’Europe civilisée, on n’y tient plus, il est vrai, marché d’esclaves sur la place publique. Mais dans les pays les plus avancés, il n’en est pas un ou les classes les plus nombreuses n’aient à souffrir l’oppression légale : les paysans en Russie, les juifs à Rome, les matelots en Angleterre, les femmes partout. »
De retour à Paris, elle publie aussi Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères, qui défend la création d’espaces d’accueil pour les femmes seules.
Flora Tristan fréquente les milieux socialistes et littéraires, publie dans de nombreuses revues, interpelle les militants, défend ardemment les causes qui lui tiennent à coeur et poursuit son activité d’enquêtrice sociale. Elle s’engage particulièrement dans la lutte pour les droits des prolétaires et la justice sociale. Influencée par le fouriérisme, elle se réclame du socialisme utopique révolutionnaire.
Flora Tristan s’adresse directement aux ouvriers, par le biais de brochures qu’elle s’efforce elle-même de diffuser, telle l’Union ouvrière qui appelle le peuple des usines à s’organiser pour faire basculer le rapport de force. Dans sa réflexion sur l’exploitation des travailleurs, elle rappelle néanmoins que les ouvriers, aussi dominés soient-ils, disposent sur les femmes d’un indéniable pouvoir d’asservissement dont il leur faut prendre conscience :
« L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est le prolétaire du prolétaire même ».
Tristan s’oppose farouchement à ceux qui s’approprient ses idées. Elle se lance en 1844 dans un tour de France pour atteindre et politiser directement les ouvriers et ouvrières et pour dresser un tableau de leur condition. Elle se démène pour trouver des soutiens à cette entreprise. La police, fort méfiante, la suit dans ses pérégrinations. Le journal qu’elle tient est un important témoignage de la vie de celles et ceux qu’elle rencontre. La fatigue de l’itinérance et ses difficultés respiratoires ont cependant raison d’elle et du réseau de solidarité qu’elle avait commencé à tisser. Flora Tristan meurt de la fièvre typhoïde à Bordeaux, à 41 ans.
L’idée d’union contre l’asservissement et les nombreux militants et militantes dont elle a permis la formation font de Flora Tristan une militante incontournable du XIXe dont l’action et la pensée annoncent et orientent la révolution de 1848. Sa réflexion a un écho international. Un temps gommée, l’influence de la théoricienne et activiste n’est véritablement redécouverte qu’au XXe siècle.
Photo : Domaine public - patrimoines-martinique.org
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simonelagrand · 5 years ago
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Warning : ce texte fait intervenir plusieurs langues. Je ne traduirai pas. San konbin. Deal with it.
Fucking violence en France coloniale – épisode 2 – Chants, drapeaux et lacrymo
Hier soir j’ai dodiné mon fils en lui chantant l’hymne des Insurgés de Mada :
« Tjwé mwen, zansèt pa ka mò »
Un bèlè d’une lucidité hardcore. Un champ à clamer pour récolter des fruits mûrs non pollués.
Attention, nos ancêtres nous regardent. Mon objectif chaque matin est de les rendre fiers. Oui. Rien que ça !
Les ancêtres nous surveillent, ils veillent sur nous. Ils sont là
Ils nous ont légué ce qu’ils ont pu. Pleins d’atavismes, de peurs, de craintes, de traumatismes, de blessures, de blès. Ça c’est d’un côté. De l’autre, ils nous ont laissé un héritage de luttes, d’insurrections, de grèves, de combats ouvriers, de dité péyi, de débouya pa péché, de créativité illimitée, de ou wè’y ou pa wè’y en mawonaj sublime.
Alòs, ki sa nou ka fè épi sa ?
On ne peut pas toujours tourner la tête de l’autre côté, en buvant du champagne dans un Suv. Primo on risque un torticolis. Segundo, c’est plus à la mode le champagne, t’as pas reçu le mémo ? : la nouvelle trend sé dlo koko !
Yo pa di’w dlo kaka (t’as dit Tcha ?! Mais oui je t’ai entenduE lol)
Quel est le but de cette pseudo punchline qui veut faire style ? Te rappeler que la malpropreté qui règne dans ce péyÎle doit CESSER.
Au nom des ancêtres. Ceux qui sont partiEs et ceux qui ne sont pas encore néEs.
Au nom des femmes et hommes partiEs, empoisonnéEs. MortEs de cancers et autres maladies du siècle.
Au nom des femmes qui souffrent (littéralement) d’endométriose. Une matrice dépotcholé est une matrice en colère aussi. Elle est en danger, elle est un danger. Watch out !
Au nom de la prostate de Tontons Frantz, André, Aimé, Marcel…
Au nom de celles et ceux qui ne savent pas ce qu’ils font.
Au nom de nos enfants qui savent déjà qu’ils doivent opérer une mutation vitman présé de leurs cellules, leurs neurones, leurs andidan tout neufs, pour ne pas faire que survivre dans ce temps d’effrondrement
Au nom de nos sourires qui voudraient bien retrouver leur place dans nos vies. Car contrairement à ce que les mauvais penseurs pensent, l’ambition de la lutte c’est de vivre mieux. L’objectif c’est le bonheur.
« Tjwé mwen, zansèt pa ka mò »
Allons-nous laisser des gens mal intentionnés marcher sur nos morts ? Sans rien dire, sans agir ? PétrifiéEs dans des postures ataviques qu’il est temps de faire péter.
À quand un ti brulis mental pour repartir sur des bases saines ?
À quand un monument à nos ancêtres combattifs (no offense pour les anciens combattants hein, mais ces guerres-là n’étaient pas mes combats)?
Une amie m’a dit ceci ce matin :
« Je prends conscience des schémas négatifs ingérés depuis l’enfance (penser au pire étant présenté comme méthode ancestrale de survie). C’est toute une île schizophrène qui fonctionne ainsi entre les jouisseurs et les autres ruminant à souhait le négatif. Les deux étant parfois incarnés dans la même personne. »
Il y a tant de blessures qui sont de l’ordre de la maladie, du soin mental, de la fatigue morale.
Pourtant, ce qui est phénoménal chez nous, c’est qu’on a en nous une flamboyance exceptionnelle qui relève presque de l’immortalité. Et comme dit la berceuse de mon fils : Tues-moi si tu veux, un ancêtre ne meurt pas.
Adossée à mes ancêtres, je regarde ce qui se passe. J’essaie de comprendre, de faire mes choix, de soutenir, de relater. Je suis témoin de cette nouvelle époque de soulèvement qui s’ouvre à nous. Mes chroniques ne sont que des confettis de pensée réveillée, mais c’est déjà ça. Je fais mon travail. Et pour mes ancêtres je fais attention de ne pas m’endormir trop longtemps au lambi de la bonne conscience. Pour mes ancêtres je cherche des alternatives à un consumérisme maladif. Pour mes ancêtres j’écris les poèmes des écoles de demain. Pour mes ancêtres je redresse mes peurs pou yo pa chayé mwen. Pour mes ancêtres j’arrose mon jardin avec de l’eau de pluie et j’arrache les mauvaises herbes raziant mes actes fondateurs.
Voilà ma manifestation. Elle ne se fera pas bouffer par le chlordécone. Aucun béké ne la mangera pour la chier au ministère de la pwofitasyon.
Ce n’est pas parce qu’ils ont de l’argent, ou qu’ils ont soit disant réussi que je souhaite qu’ils cessent. C’est parce qu’ils ont volé mes ancêtres, qu’ils les ont tuéEs ; et qu’on les a dédommagés pour ça. Qu’on leur a permis de rester sur les lieux de leurs crimes pour que leurs descendants poursuivent la tradition à leur manière.
Ils diront : c’est pas moi, c’est untel. Qui a demandé une dérogation. Qui plantait de la banane. Etc etc.
Ou lé man pléré ba’w ?
Allez vous saouler ailleurs avec vos petites larmes de ventres pleins.
Vous avez le pouvoir, nous avons des chants, des couleurs, des colonnes vertébrales cérébrales et célébrant leurs ancêtres coûte que coûte.
Chaque génération de militantEs a eu son chant. En 2009 les cœurs étaient blindés. En 2020, les ancêtres ne meurent pas. Je dirais même mieux : ils ne sont pas morts.
Assise aux pieds des immortels j’écris et j’écoute leur Histoire. Leur drapeau a trois couleurs et flotte dans mes cheveux. Wouj Vè Nwè
Wouj Vè Nwè ! crie la louve qui n’a pas peur du berger et qui ne mange pas les moutons. Tu croyais que le loup c’était toi ? Awa
É pwan gad man mòdé’w
Véyé zafè’w
Lajan sé pa sa kè’y sové’w
Awouuuuuuuuu
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rauffenstein · 6 years ago
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Bastion Social - Entzheim. Alsace, 24 Février 2018
Le feu crépite, les rires et les chants résonnent dans la maison aux allures de camp retranché.
La police est partout dans le village. Les contrôles sont systématiques. Le dispositif est surdimensionné : casques, boucliers, chiens, check point à tous les carrefours depuis une semaine. Tout a été fait pour empêcher que des visiteurs extérieurs se rendent compte par eux même du travail fourni ou qu'ils soient informés de la démarche des militants du Bastion Social lors de la journée «portes ouvertes» . (Pour en savoir plus reportez vous aux articles précédemment publiés)
Le contraste est d'ailleurs étonnant avec l'ambiance bon enfant et la convivialité qui règne à l'intérieur de la propriété laissée depuis longtemps à l'abandon.
Entre les annonces de dissolution annoncée par Macron sur ordre du crif et le zèle lâche d'un maire pressé de se débarrasser de la «bête immonde», la pression est maximum.
La fatigue se lit sur les visages des camarades souvent très jeunes, venus en nombre partager quelques jours, quelques instants ou soutenir chacun à la mesure de ses moyens cette tentative d'allier sauvegarde du patrimoine régional Alsacien et création d' hébergement pour des français à la rue . Certains ont fait des centaine de kilomètres pour l'occasion (honneur aux filles, aux compagnes, aux militantes qui roulent toute la nuit pour conduire les autres à bon port). On est loin de l'image de petits bourgeois ou de consuméristes avides qui pullulent dans la jeunesse d'aujourd'hui. Sur ce plan là, ils ont déjà gagné. Ils sont différents, radicalement différents. Pas uniquement parce qu'ils allient têtes bien pleines et têtes bien faites ( tous ont une culture et une maturité idéologique impressionnante ) mais parce que la sélection naturelle imposée par le système fait que seuls les meilleurs parviennent jusqu'ici. On est loin aussi de la caricature des petits soldats suivant leur chef. Ils n'ont pas vraiment le culte du leader charismatique. Il y a bien un responsable, qui motive, organise et porte beaucoup même s'il reste discret sur ses états d'âme. Quand on observe on a pas besoin de mots pour comprendre.
Il faut un sacré courage pour lutter à quelques dizaines contre une machine incluant la presse, les antifas, les politiques, les forces de l'ordre, la justice et au dessus...
Niveau emmerdes ils ont pris entrée, plat et dessert.
Contrairement aux gauchistes qui se rêvent des lendemains qui chantent, ceux qui sont là sont réalistes. Ils savent. Ce n'est qu'une question de temps. Et malgré tout, ils restent. Ils ont tout sacrifié alors que la vie commence à peine : les études, le boulot, l'argent, l'essence, leur temps, leurs amours. Ils sont le dernier carré.
Personne pour en témoigner à par moi. Je leur dois bien ça.
Demain ils seront dissouts par la république, par la gueuse et ses macros. La «liberté» aura vaincu la «haine» diront les médias. Vous me croirez ou pas mais c'est le contraire qui se passe. Vous verrez bien assez tôt.
Quoiqu'il en soit ils ont fait naitre une flamme, fragile, idéaliste.
Comme le disait l'un d'eux hier soir, il y a des petites choses qui remplissent de bonheur : un feu qui brûle, un drapeau qui flotte.
C'est ce que j'ai vu ce matin en partant : au dessus du brasero, le drapeau qui flottait et puis... le soleil est apparu.
Courage - Honneur - Fidélité.
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merzbow-derek · 6 years ago
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POST-SCRIPTUM 991
AGITATION FRITE 3
Agitation Frite 1 et 2, Témoignages de l’underground français sont donc réédités par Lenka lente. Un troisième volume sort ces jours-ci, fait d’interviews pour moitié, mais aussi de textes cette fois, dont un TOP 606 commenté des meilleures productions en la matière. On en trouvera ici des extraits, régulièrement. Par exemple, JACQUES DEBOUT (SOIXANTE ÉTAGES, IDIOME 1238, BOB’S LEGS, REVUE & CORRIGÉE, HELLO HAPPY TAXPAYERS).
THE STOOGES, « L.A. Blues »
Je ne crois avoir écouté les Stooges pour la première fois qu’il y a cinq ou six ans. À l’époque de cette sortie, je n’écoutais que du free jazz, le rock me fatiguant. Après leur avoir résisté si longtemps, je crois n’aimer finalement que les dix minutes de « We Will Fall », « maniaquement » déchirées par les frottements étirés de l’alto de John Cale. Les Stooges restaient une référence incontournable dans Soixante Étages, aussi bien pour Dominique Répécaud, Olivier Paquotte ou Yves Botz. Ce qui m’a toujours gêné dans les Stooges ? Iggy Pop ! Ce sérieux qu’il verse à la louche sur les accessoires et les trucs du Grand Guignol Rock... Bon sang ! Il y a chez lui un truc qu’il partage avec les présentateurs de télévision : cette morgue premier degré des vendeurs de lessive pénétrés de leur mission. Il n’y a pas ça chez les Japonais Boredoms, Omoide Hatoba, UFO Or Die, qui tous se vautrent également dans le Grand Guignol, mais qui eux ont un avantage, celui de se contrefoutre du rock, credo existentiel – hélas – de l’Iguane yankee « babyboomée ». Je préfère le MC5 de Kick Out The Jams, ou bien l’ironie (toute warholienne) du Velvet Underground (celui des premiers albums, bien sûr).
SUICIDE, « Franky Teardrop »
Même maintenant, bien des années après, l’ayant pourtant écouté, volume maximum, des dizaines de fois, ce morceau me fout encore la chaire de poule ! Je ne lui connais qu’un rival : « My Cock’s On Fire » de Whitehouse, et ce, en dépit du ridicule achevé de son titre. Suicide ? Grand. Très Grand. Toujours maintenant. Suicide ? Cérémoniel !
SONIC YOUTH, « Death Valley ’69 »
En compagnie de Lydia Lunch, belle traversée de cette Vallée de la Mort qui coûta la vie à Sharon Tate et donna ce grand cru « sonic-youthien »… Je me souviens parfaitement des arrivages de disques en direct des USA chez Punk Records, rue des Maréchaux à Nancy, où, à quatre pattes dans les colis de carton brun (était-ce l’année 1982 ou 1983 ?), je dénichai leur premier mini-LP sur Neutral (le label de Glenn Branca, modestement célèbre pour sa renversante Lesson N°1 et ses aventures avec The Static). Dans le groupe, le seul nom qui m’était connu était celui de Richard Edson, et, après écoute, la chose ne m’avait que moyennement emballé. Quelques mois plus tard paraissait l’excellent Kill Yr. Idols, avec sa pochette cartonnée noir et blanc... Depuis, j’achète régulièrement tous leurs disques. Chez eux, certains aspects pop m’agacent, comme « Saucer-Like » sur l’album Washing Machine, quand ils se prennent pour la réincarnation des Beatles (merci, on a déjà donné !), ou tout Daydream Nation, foutaise niaiseuse. Mais quand se taisent leurs vocaux « nia-nia-nia », on voit bien qu’ils sont uniques, qu’ils ont inventé ce truc et que tous les fraîchement vaccinés grungy ne sont que de patauds suiveurs. Pas très loin après « Franky Teardrop » et « My Cock’s On Fire », il y a « Express Way To Yr. Skull ». Sonic Youth est une des rares choses arrivant encore à me bercer d’illusions sur la soi-disant rock culture. Et puis, il y a les expériences solos de Lee Ranaldo...
LOST AARAAF, « Untitled »
C’est le morceau ouvrant le disque, avec cet effet théâtral des trois coups donnés par la batterie, la basse et le piano, et puis hop, la voix, traitée « cheap disto-larsen »... Ils n’étaient pas bien nombreux à faire ça à l’époque... Au sax, façon free seventies relooké collectif à l’économie militante, O.K., il y avait pléthore ; mais de cette façon-là, naïve somme toute, avec cette force spontanée pré-punk, non, on peut pas dire ; chez ESP-Disk’ d’accord, mais ça avait disparu, ESP n’était déjà plus qu’un souvenir qui n’allait pas tarder à hanter les collectionneurs... Je trouve ça finalement excellent que l’on découvre, tout d’un coup, d’un bloc, par palettes entières, les travaux de ce phénomène qu’est Keiji Haino, qui fait dans le hors piste radical depuis plus de vingt ans au Japon. Ça évite d’avoir à suivre quelqu’un pas à pas, de l’accompagner, de le voir se transformer, évoluer. Là tout arrive d’un coup, l’électricité, l’ambient « post-pré-raphaélite », les performances casse-cou, le cabaret psyché pour réveillons psychos, les impros crayonnées du bout du médiator, la danse, les cordes, la vielle, le hautbois, les duos, les trios, les fins de noces et banquets, les grimaces, les claques, etc. Du coup, on peut s'y balader, revenir, oublier, redécouvrir, comparer : c’est l’inverse de la démarche du fan qui a tout suivi, péniblement, en attendant, transi, entre chaque épisode. De ce côté-ci de l’écorce terrestre, Keiji Haino était totalement inconnu il y a deux ans, et en quelques mois à peine, sa discographie fait un rayon complet. Et puis bon, il ne peut être étiqueter, il appartient à peine à la famille des furieux japonais que l’on découvre ici depuis peu aussi. Il joue dans une division à part, un peu à la manière d’Hans Reichel, de Ghédalia Tazartès, de Moondog ou d’Harry Partch qui n’entretiennent d’ailleurs entre eux aucune ressemblance. Keiji Haino et Arto Lindsay sont les seuls..., ..., ...
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cl4ire0bscurephotography · 7 years ago
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J'ai l'immense honneur d'avoir été interviewée par Revue Ataye avec l'artiste et activiste Po B. K. Lomami à la sortie de notre performance Black Médecine: a consultation (Montréal, juin 2018). Vous l'entendrez au son de ma voix, après deux heures de performance, la fatigue se faisait sentir.  La géniale Anna Tjé partage de nombreuses références bibliographiques que je vous encourage vraiment à consulter ou à vous procurer. Bonne écoute et bonnes lectures! 
(Futurs Talk Podcast)
Découvrez #FutursTalk le nouveau podcast de la Revue Ataye !
Futurs Talk est né d'un projet de recherche que j'ai entamé il y a 2 ans : 'Conversations pour le futur'. L'objectif de ces conversations ? Donner la parole à des femmes afrodescendantes et racisées, des fraiseuses, des militantes, des artistes, des guérisseuses, des chercheuses, afin de découvrir quel rapport elles entretiennent avec la notion de résilience et la manière dont elles imaginent le futur de nos sociétés.
Pour ce 1er épisode, les artistes et militantes Po /Po B. K. Lomami et Claire/CL4IRE0BSCURE / La Toile d'Alma, à présent installées à Montréal, répondent à mes questions, parlent de leur intervention-performance 'Black Médecine : a consultation' et réclament le droit à soi-même !
Futurs Talk est disponible sur soundcoud et la transcription de l'épisode est disponible sur le site d'Atayé >> http://revue-ataye.com/…/futurs-talk-podcast-ep-1-avec-po-b…
Merci à toutes les personnes qui nous ont aidé à rendre le lancement de ce podcast et épisode possible ! Po & Claire, Valérie, Marine, Danielle, Diariatou, Célia, Celestial, Gabiame Mirielle ❤️
'Black Médecine : a consultation' by Po B. K. Lomami & Claire Obscure 
© Val Bah
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journalduneprof · 7 years ago
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Plus que quatre semaines
24/11/17
Après l’enthousiasme de la rentrée, les deux semaines qui viennent de s’écouler ont donné le ton d’une période effectivement compliquée (on m’avait prévenue).
Winter has come
Tous les témoignages de mes copains dans leurs différents collèges concordent : les élèves sont de plus en plus difficiles à contrôler, manquant parfois fortement de respect envers les professeurs, ou tout simplement étant agités – voire violents - avec leurs camarades. Les contrôles de fin de trimestre, la fatigue qui les gagne, l’hiver qui rend nos vies à tous un peu moins palpitantes : tout cela ne facilite pas la tâche des profs, qui en prennent pour leur grade pendant les heures de cours, en plus de faire un certain nombre d’heures sup au collège - ô joie des conseils de classe et autres conseils de discipline. J’ai récemment eu quelques problèmes avec deux de mes élèves, qui se comportaient de manière irrespectueuse envers moi : les deux loustics ont été sévèrement sanctionnés, et la principale a conclu l’épisode par un (à moitié) rassurant « bienvenue dans le monde des profs ! ». S’il est désagréable de ne pas se sentir toujours pleinement respectée, on m’a assez dit de ne pas le prendre personnellement pour que je ne m’en formalise pas. Ce qui est plus désagréable en revanche, c’est de se dire que deux élèves, si jeunes, sont déjà en train de déraper et de prendre le chemin d’une potentielle exclusion, alors que profs et parents se mobilisent pour qu’ils conservent une scolarité normale. Mais ça aussi, apparemment, ça fait partie du métier.
Tout ne va pas si mal
Je reste heureusement contente de venir au collège, et de tester de nouvelles choses avec mes élèves. Le projet sur les femmes en 5ème avance bien : avec ma collègue d’histoire, nous leur avons demandé, par binôme, de choisir un portrait de femme célèbre (artiste, intellectuelle, militante, sportive, scientifique) ou une œuvre réalisée par une femme ; et de réaliser des panneaux présentant en quelques mots cette femme, pourquoi elle est connue, pour quelle cause elle s’est engagée, et en quoi cela les touche. C’était intéressant de les voir réagir face aux différentes images proposées : « viens on prend celle-là ! / nan, t’as vu comment elle est habillée ? » (photo de Marylin Monroe) ; « ah, c’est horrible, c’est quoi ce truc ?! » (autoportrait de Frida Kahlo) ; « c’est quoi ces grosses, vas-y c’est marrant on prend ça ! » (sculptures de Niki de St Phalle) ; « waouh trop stylé, y a écrit Black and Proud ! » (pochette d’album de Nina Simone).  Pour le reste, ils avancent assez doucement dans le recherche, un petit stage en conseil ne leur ferait pas de mal pour une maîtrise de Word et de Google plus efficace. Mais ils y mettent de la bonne volonté, et ça, c’est l’essentiel (à prononcer avec un air concerné et la main sur le cœur). La prochaine séance sera consacrée à la finalisation des panneaux, et à l’entraînement de leur présentation à l’oral – l’objectif étant de les exposer devant la principale et l’équipe de direction, oui oui. Moi, en tout cas, tant que je vois mes 5èmes au travail, ça me va.
En dehors de projets annexes comme celui-ci, je poursuis mon travail sur « héros et héroïnes » avec les 5èmes et sur les contes avec les 6èmes. Ces deux thèmes plaisant plutôt aux élèves, ils sont assez enclins à participer, et pour ma part je suis amenée à raconter beaucoup d’histoires (explications sur les héros mythologiques, lecture de contes) : je me fais donc un peu rattraper par le temps et je peine à progresser dans l’étude de la langue (il serait pourtant temps de se mettre à l’imparfait…). De manière générale, le temps est l’ennemi n°1 du prof, et mieux vaut parfois sacrifier telle activité (même si on a passé un dimanche aprem à la préparer) et faire une nouvelle leçon de grammaire… le choix n’est pas toujours facile à faire.
J’ai également découvert cette semaine la joie des sorties scolaires. On y tisse un tout autre lien avec les élèves : rien que le trajet en bus permet des conversations anodines et détendues, moins centrées sur la classe. J’avais prévu cette sortie pour visiter une exposition sur la science dans les contes, mais on en a profité pour passer la journée à la cité des sciences et faire plein d’autres activités : film au Planétarium sur la Lune, atelier sur la biodiversité, jeux sur la lumière… Les élèves étaient ravis, et moi aussi – la prof de lettres que je suis avait bien besoin d’une petite piqûre de rappel en sciences. En plus de passer une bonne journée, cela enchantait les élèves de savoir que tous les autres trimaient au collège : le malheur des uns fait le bonheur des autres… J’ai retrouvé cette classe en cours le lendemain de la sortie, et ils étaient calmes et souriants. Je n’imagine pas cet état de grâce durer éternellement, mais c’est toujours ça de pris !
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Atelier lecture de contes - qu’elles sont mignonnes...
Ré-apprendre à apprendre
Dans la série « sortons du collège pour respirer », je me suis rendue à plusieurs formations ces deux dernières semaines. Je m’étais faite dispenser de mes précédentes formations : l’une était adressée aux contractuels toutes matières confondues, et l’inspectrice d’un de mes camarades de TFF lui avait dit que cela risquait d’être redondant avec l’université d’été, l’autre était sur la progression en langue, et j’avais reçu la convocation trop tard pour pouvoir prévenir mes élèves. Derrière ces prétextes plus ou moins valables, il y avait aussi le sentiment que si je ne faisais pas cours deux jours de suite, on n’allait vraiment pas pouvoir avancer – déjà que quand je suis là on n’avance pas forcément à un rythme effréné… Mais c’est un raisonnement très court-termiste : en allant en formation, certes on rate quelques heures de cours, mais on apprend, on respire, on s’inspire, et on ne s’enferme pas dans un rythme monotone (et pas forcément toujours plaisant ces dernières semaines, comme on l’a vu plus haut). Bref, tous ces atermoiements m’ont finalement menée dans la charmante bourgade de Sucy-en-Brie, où j’ai suivi une formation très intéressante intitulée « Favoriser l’oral dans les apprentissages ». Cela répondait parfaitement à ma récente prise de conscience que l’oral doit être travaillé de manière aussi structurée que le reste. Les formatrices, tout comme les autres collègues présentes (24 femmes pour un homme, le féminin l’emporte), m’ont donné beaucoup d’idées d’activités à mettre en place pour faire progresser les élèves à l’oral, relier l’oral à l’écrit, etc. Cela m’a amusée aussi de voir d’autres profs que mes collègues de REP, qui sont en majorité jeunes et motivés. Ici les profils et les âges étaient variés, et si l’attachement à la matière et aux élèves était indiscutable, j’ai pu constater que se plaindre, chez les profs, c’est un sport national. Peut-être que cela tient à la solitude du métier, souvent évoquée mais pas du tout ressentie pour ma part car j’ai la chance d’appartenir à une équipe pédagogique soudée. En définitive, deux journées instructives et agréables. S’en est suivie une formation destinée aux contractuels de lettres. C’était, là aussi, intéressant de voir le profil des autres contractuels, mais j’ai moins accroché avec le contenu qui n’était pas vraiment thématisé: cela constituait plutôt en en un pèle mêle de conseils certes pertinents, mais un peu désordonnés. Je pense aussi être parfois moins réceptive aux recommandations en tout genre que lorsque je n’étais pas encore en prof. Désormais, quand on me dit quelque chose, j’ai envie que ça puisse m’être utile sinon tout de suite, du moins dans un futur proche: et j’ai parfois le sentiment (à tort ou à raison, probablement à tort) que j’apprendrais plus en pratiquant face à mes élèves qu’en étant assise sur une chaise.
Sur ce, bonne semaine à tous, M-1 avant Noël, j’imagine que je ne suis pas la seule à faire le compte à rebours!
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loveyourlocalgirlgang · 6 years ago
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INTERVIEW : Loubna, Le Putain de Podcast
"LE PUTAIN DE PODCAST" DONNENT LA PAROLE AUX TRAVAILLEUSES DU SEXE.
Putain de Podcast, une émission bimensuelle sur le travail du sexe et tout particulièrement sur la prostitution. Ce projet est né du constat que les féministes alliées des TDS avaient souvent du mal a défendre, et donc a comprendre les luttes qui entourent la prostitution. 
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Vous trouverez dans ce podcast des émissions très différentes les unes des autres, des épisodes très politiques, d'autres plus intimes sous forme de témoignage. C'est aussi la richesse de nos vécus, parfois de nos souffrances, qui rends nos histoires intéressantes a écouter et qui vous aidera a mieux nous comprendre.
Qui sont les TDS ? Comment devient on prostituée ? Pourquoi ce job plutôt qu'un autre ? Comment peut on défendre la prostitution quand on souffre d'être prostituée ? Ce sont autant de question auxquelles vous trouverez réponse dans ce podcast
Avec un premier épisode consacré à Lila, ancienne travailleuse du sexe,  et un deuxième épisode consacré à Rose, maman solo, qui vit de l'AAH (allocation adulte handicapé) et complète ses revenus en étant travailleuse du sexe. 
"Le Putain de Podcast" réussit sa mission : sensibiliser un large public aux luttes et aux réalités des personnes concernées.
Nous avons rencontré  Loubna, ex-prostituée et militante qui s’occuper des émissions et de la gestion de Putain de Podcast, son interview est à lire ici :
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Loubna.B J'ai la trentaine et je suis une ex-prostituée et militante qui travaille actuellement sur un podcast apellé « le putain de podcast » qui propose un temps de parole d'une heure aux travailleuses du sexe deux fois par mois.
Peux-tu nous raconter ton parcours et tes activités ?
Comme beaucoup de TDS j'ai enchainé les petits jobs avant d'abandonner et de devenir pute. Ça a été à la fois une décision coup de tête et une énorme gifle pour moi, je me suis dit que j'avais touché le fond et que maintenant je ne pouvais plus que remonter. J'ai pris contact très rapidement avec d'autres TDS sur les réseaux sociaux pour ne pas être isolée et ça a été le début d'une longue thérapie qui se poursuit encore aujourd'hui dans laquelle j'essaie de réfléchir sur mon rapport au travail et pourquoi je n'arrive pas a supporter le salariat. A l'heure actuelle la prostitution est le seul job que j'ai réussi a tenir aussi longtemps (3 ans contre 6 mois grand max dans le salariat).
Aujourd'hui je suis en parcours pour faire reconnaître un handicap (je suis psychothique sous traitement) et j'espère obtenir l'AAH parce que j'ai arrété la prostitution suite a un raz le bol il y a quelques mois. On dit souvent que la prostitution est le résultat de la précarité, la migration, la pauvreté, la toxicomanie, les violences sexuelles ou le handicap mais on oublie souvent que tout ces facteurs sont totalement excluant du monde du travail. C'est comme ça qu'on deviens pute et c'est pour ça que je suis opposée a la pénalisation et l’abolitionnisme en général, on veux réinsérer des personnes qui n'entrent pas dans les petites cases du salariat dans un monde du travail qui d'ailleurs devient de plus en plus violent et ou le chomage continue de grimper. c'est absurde.
Alors évidement ça ne veux pas dire que toutes les putes doivent rester putes et qu'il ne faut rien faire, néanmoins on peut tout a fait imaginer une société qui n'appuie pas sur la tête de celles qui sont déja sous l'eau et qui permettrais a celles qui le souhaitent d'accéder a des formations ou d'autres emplois tout en décriminalisant l'activité pour permettre a celles qui sont encore putes ou qui souhaitent le rester d'accéder aux mêmes droits que le reste des travailleurs.
Quandas-tu commencé la réalisation ? Tu te souviens de tes premiers podcasts ?
Ça fait longtemps que j'ai envie de réaliser des podcasts sur ce sujet. Je pense que je n'avais pas l'énergie nécéssaire a ce type de travail quand j'étais encore TDS. C'est un gros boulot. Je me souviens forcément de mes premiers podcasts vu que je viens de commencer, haha ! Je suis en plein apprentissage de la réalisation, mon travail est loin de sonner professionnel comme le travail d'autres podcasteur.ices mais je fais ce que je peux avec mon petit budget et je me renseigne au max pour améliorer la qualité de mon travail. .
Quels sont les sujets qui te plaisent actuellement et sur lesquels tu travailles dans tes podcasts ?
Les sujets sons assez vastes, le but du podcast c'est de sortir de la vision binaire entre la pute heureuse et la pute repentie, je veux montrer qu'il y a d'autres moyens de défendre de TDS que par les arguments pro sexe ou pro choix. A partir de là il y a un large panel de sujets a aborder, la pauvreté, le handicap, la toxicomanie, les violences sexuelles, etc... Tout ce qui favorise une femme a franchir le pas pour devenir pute et qui ne lui enlève en rien son libre arbitre et son droit de s'opposer aux politiques actuelles. Je suis moi même devenue pute dans une période de grande précarité.
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Photo DDM, M. Viala
Avec quel-le-s T.D.S. ( Travaileur.es. du Sexe)  aimerais-tu collaborer ?
Pour l'instant je travaille principalement avec mes connaissances mais le podcast est ouvert aux témoignages. En fait je m’intéresse principalement aux TDS qui le sont devenu par précarité parce que leurs voix sont inexistantes dans le champ féministe actuel chez les féministes pro-choix. Il y a une peur tellement forte de la récupération de nos témoignages par le camp abolitionniste que les TDS dont le choix a été contraint restent silencieuses ou se cachent derrière des discours émancipateurs.
Que penses-tu de la place des TDS dans le féminisme français et trouves-tu qu’iels sont bien représenté.e.s ?
Non les TDS ne sont pas très bien représentées. Les allié.e.s aux luttes TDS sont très mal politisés sur la question et ont souvent des arguments de défense superficiels qui passent par des discours libéraux. C'est aussi pour ça que j'ai lancé le podcasts, pour montrer qu'on peut défendre les TDS autrement.
On parle souvent des discriminations que subissent les TDS.Te sens tu investie d’un rôle par rapport à ça ?
Non je ne me sens investie d'aucun rôle, j'essaie de faire de mon mieux pour informer les TDS et leurs alliés que les putes ont le droit de se réapproprier leurs histoires y compris quand elles comportent de la souffrance. Après si le podcast peut faire changer d'avis certaines personnes c'est tant mieux.
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Manifestation pour plus de droits pour les travailleuses du sexe à Paris. - © THOMAS SAMSON - AFP
Peux-tu nous raconter ce qui est pour toi un-e allié-e des TDS ?
Une personne qui prends le temps de se politiser, de lire des ressources (livres, articles de blogs, documentaires), qui n'hésite pas a discuter avec plusieurs TDS parce que les concernées ne sont pas toujours d'accord et qui ne passe pas son temps a attendre la première altercation pour se défouler sur les survivantes ou leurs allié.e.s. Le rôle d'un.e allié.e aux TDS pour moi c'est de se politiser pour faire de la pédagogie, pas d'être le plus woke et de participer a des harcèlements ponctuels.
Quels sont les prochains podcasts ?
Le prochain épisode est beaucoup plus intime et moins politique que le premier. On y aborder des questions liées au handicap, a la toxicomanie et a l'isolement des travailleuses du sexe. J'ai beaucoup aimé ce témoignage j'espère qu'il plaira au public, il est sorti le 29 Avril est on peut l’écouter sur le souncloud .
Y a t’il des podcasts, blogueur-euses que tu recommanderais ?
Pour les podcasts que je recommande il y a ceux de ma copine Anouk qui m'a bien aidé a démarrer et que je remercie. J'écoute aussi La Poudre, Les couilles sur la table, Mortel, et globalement le travail de Nouvelles écoutes et de Binge audio me plait beaucoup.
La visibilité des TDS a bien évolué en quelques années. Comment perçois-tu ce mouvement qui secoue un peu les choses ?
Je le percois comme en construction, encore trop fragile et pas forcément toujours très politisé comme il me plairait de le voir. C'est un peu le soucis avec les TDS il y a tellement de précarité que les millitants TDS n'ont pas le temps de creuser le sujet et sont les premiers a clamer partout qu'ils adorent leur job et leurs clients. Donc ce n'est pas vraiment étonnant que les allié.e.s suivent... Néanmoins il y a des initiatives anglosaxones vraiment cools et je conseille aux billingues le site "tits and sass" qui est super interessant.
En quoi est-ce important d’appuyer visibilité et de promouvoir la “culture” TDS ?
Je ne sais pas si on peux dire qu'il y a une culture TDS ou en tout cas je ne la connais pas. Par contre il est important de visibiliser les TDS parce que leurs voix ne sont pas suffisamment entendues, on entends plutôt les allié.e.s ou les chercheurs et quand les TDS sont interviewées a la radio par exemple on coupe la partie politique et on ne garde que le témoignage. C'est assez fatiguant a la longue et c'est pour ça que je voulais offrir une heure d'antenne aux TDS et pas juste faire des podcasts de 30min.
Ou en est-on des droits des TDS en France ?
C'est pas terrible... la pénalisation a beaucoup fragilisé les populations de TDS. Mais pour en parler je préfère partager le travail de médecin du monde sur le sujet.  Il y a aussi l'article du strass (Syndicat du Travail Sexxuel) qui en parle et qui est plutôt cool, sinon l'interview risque d'être beaucoup trop longue et de toute manière je répèterais ce qui a déja été dit par d'autres.
Peux-tu nous citer quelques artistes TDS qui t’inspirent ?
A part Virigine Despentes j'en connais pas vraiment. Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire le travail de Nelly Arcan et de Grisélidis par exemple.
Que penses-tu de Support your local girl gang ?
Je trouve que c'est une super initiative de partager le travail des meufs qui essaient de créer du contenu sur internet et merci beaucoup de m'avoir invité !
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