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Pages from mini zines about Jewish folklore (the series includes zines on golems, dybbuk, malachim and sheydim) by illustrator / zinester, Ezra Rose. Buy them here and pay what you like.
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En roulant ma boule, Raoul Barré, introduction de Michel Viau, 22,8 x 15 cm, 40 pages, Mém9ire, coll. « Chronographe », 2015.
Avant dâouvrir la Librairie Z Ă MontrĂ©al, le critique quĂ©bĂ©cois Jean-Dominic Leduc a crĂ©Ă© les Ă©ditions MĂ©m9ire, consacrĂ©es Ă lâhistoire de la BD QuĂ©bĂ©coise. Avant cela il avait mĂȘme eu dâautres vies, de comĂ©dien notamment. AprĂšs la publication de plusieurs ouvrages historiques et numĂ©ros dâune revue (Sentinelle), il a lancĂ© la collection «âChronographeâ», dirigĂ©e par Michel Viau, auteur du premier volume dâune importante histoire de la BD quĂ©bĂ©coise et un des plus grands spĂ©cialistes du sujet.
Cette collection avait pour but de proposer des classiques de la bande dessinĂ©e quĂ©bĂ©coises en version numĂ©rique de haute qualitĂ©, accompagnĂ©s dâune petite prĂ©sentation historique. Au moins deux titres de cette collection furent toutefois imprimĂ©s en un petit nombre dâexemplaires Les dossiers de lâineffable M. Brillant de Jack Der (1952) et donc En roulant ma boule, rĂ©Ă©dition soignĂ©e dâun recueil de gags de 1901, alternant les rĂ©cits en sĂ©quences (toujours via des illustrations pleines pages) et des cartoons en une image. Le titre, apprend-on, vient dâune chanson cĂ©lĂšbre du folklore, datant du XVe siĂšcle.
Le trĂšs beau dessin de Raoul BarrĂ© a Ă©videmment pris un coup sur les questions le fond - on y voit notamment un bourgeois se grimer en «âsauvageâ» et un juif Ă la caricature qui fait dĂ©sormais frĂ©mir, mĂȘme si ici il le gag nâest pas proprement nĂ©gatif (rien Ă voir avec une caricature antisĂ©mite des annĂ©es 30) - mais lâintĂ©ressante introduction de Michel Viau rappelle bien quâil sâagit ici dâune rĂ©Ă©dition historique pour ceux qui sâintĂ©ressent Ă lâhistoire de la bande dessinĂ©e du pays, et non un ouvrage comme un autre. Le thĂšme central des gags est le dĂ©filĂ© dĂ©guisĂ© de la Saint-Jean, et moque gentiment les notables. Le livre est un des rares de lâauteur, qui ira sâinstaller Ă New York en 1903 dâabord comme dessinateur de presse, puis comme animateur pionnier. Il crĂ©era un studio en 1914, crĂ©era plusieurs dessins animĂ©s, participera Ă la version animĂ©e du comics Mutt and Jeff puis, Ă la fin de sa carriĂšre, travaillera avec Pat Sullivan sur FĂ©lix le Chat.
Plus que pour le livre en tant que tel, En roulant ma boule vaut pour ce quâelle prĂ©sente (notons dâailleurs que la rĂ©Ă©dition comprend la prĂ©face originale de Louis FrĂ©chette), dans une perspective historique portĂ©e par un Ă©diteur et un directeur de collection fascinĂ©s par lâhistoire de la BD et voulant faire connaĂźtre celle de leur pays. Si le fascicule est publiĂ© par un Ă©diteur et a tous les attributs de la publication professionnelle (maquette soignĂ©e, ISBN, dĂ©pĂŽts lĂ©gauxâŠ), il rejoint cependant lâesprit des premiers fanzines de bande dessinĂ©e, tels Giff Wiff ou PhĂ©nix, crĂ©Ă© par des passionnĂ©s agissant en bĂ©nĂ©voles amateurs dans les deux sens du terme. Son petit tirage, cherchant Ă rendre disponible un matĂ©riel prĂ©cieux et oubliĂ©, qui a un Ă©cho limitĂ©, mais apprĂ©ciĂ© par un fandom, les range aussi assurĂ©ment de ce cĂŽtĂ©. Les Ă©diteurs ne renient dâailleurs pas cette idĂ©e puisque la publication papier de cet album numĂ©rique a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e pour une occasion prĂ©cise : le festival Expozine de MontrĂ©al en novembre 2015. Un rappel actif des liens entre fanzinat et patrimoine, dâautant plus utile que malheureusement le site qui permettait dâacheter les PDF semble dĂ©sormais indisponible quand le rare zine papier, lui, est encore lĂ . (MR)
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Indiana Jones, Shakira, âFight Clubââ: comment les nĂ©onazis se sont immiscĂ©s dans la pop culture
Dans une enquĂȘte trĂšs documentĂ©e sur la plus extrĂȘme droite (Les nazis ont-ils survĂ©cuâ?, Seuil), l'historien Nicolas Lebourg retrace la trajectoire des mythes et des symboles autour du nazisme colportĂ©s par ses partisans et continuateurs. Au passage, il fait remarquer que certains d'entre eux, constitutifs de la âcontre-cultureâ des croisĂ©s de la race blanche, s'immiscent aujourd'hui dans la pop culture. De l'Institut HĂ©ritage ancestral ("Ahnenerbe Institut") dont le FĂŒhrer serait le grand maĂźtre dans Indiana Jones, au âSoleil noirâ (signe adorĂ© par les nĂ©onazis et popularisĂ© par un ex-Waffen-SS devenu romancier, Wilhelm Landig) qui s'est accidentellement retrouvĂ© sur la boutique en ligne de Shakira, en passant par le film Fight Club, que l'extrĂȘme droite s'est appropriĂ©â: les Internationales noires se prĂ©sentent au moins autant comme des entreprises culturelles, que politiques.
Dans votre livre sur les internationales fascistes depuis 1945, on se rend compte que les militants radicaux consacrent une bonne part de leur Ă©nergie Ă produire des biens culturels â romans, comics, fanzines, labels. Pourquoi la culture est-elle si importante pour ces militants politiquesâ?
Nicolas Lebourg - Dâabord car ils sont fascistes et que le fascisme est fondamentalement une affaire culturelleâ: il sâagit de faire naĂźtre un homme nouveau, on invente un nouveau calendrier, on forge un Empire. Ensuite, car ils sont groupusculaires, et que face Ă lâimpuissance mĂ©diatique, dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1950, nombreux sont ceux qui dĂ©cident dâinvestir dans ce que lâon nomme aujourdâhui le âcombat culturelâ. Enfin, parce que ce sont des marginaux et que les marges se polarisent, sâattirent, sâhybrident entre elles. Ainsi lâancien Waffen-SS autrichien Wilhelm Landig, investi dans les Internationales nĂ©onazies, projette-t-il dans ses romans de science-fiction les trips Ă©sotĂ©riques quâil a intĂ©grĂ©s Ă son aryanisme [c'est lui qui a lancĂ© le âSoleil noirâ, symbole d'un Ăge oĂč serait instaurĂ© un QuatriĂšme Reich, et repris de maniĂšre fortuite par Live Nation, qui a produit la tournĂ©e de Shakira en 2018, ndlr].
Really, @shakira? A Black Sun?https://t.co/nsnOzKtScd pic.twitter.com/OmvocbO7a1
â AutAd (@AutiAd) June 19, 2018
Pratiquement au mĂȘme moment oĂč lâorganisation Hydra apparaĂźt dans lâunivers Marvel (en 1965) pour reprĂ©senter lââInternationale noireâ, un militant nĂ©onazi amĂ©ricain, George Lincoln Rockwell, crĂ©Ă© des comics de propagande. Est-ce une maniĂšre de sâadapter Ă la sociĂ©tĂ© du spectacleâ?
Rockwell est un dessinateur de comics ratĂ©, et il est assassinĂ© par un de ses camarades lui-mĂȘme dessinateur de comics oĂč un super-aryen Ă©pure racialement lâAmĂ©rique. Rockwell a fondĂ© son Internationale noire en 1962, et il veut un nĂ©onazisme mobilisateur, parlant Ă la nouvelle jeunesse avec des codes qui ne soient pas justes ceux des annĂ©es 30 europĂ©ennes. Et puis, si depuis 1963 Hitler est vivant dans les bĂ©dĂ©s Marvel, Hydra apparaĂźt en 1965, un mois avant quâun sĂ©nateur new-yorkais [Jacob Javits, ndlr] nâexplique au SĂ©nat le danger pour la dĂ©mocratie que reprĂ©senterait lâInternationale noire, composĂ©e de jeunes et vieux fanatiques... La radicalitĂ© et la pop culture ne vont cesser dâĂ©changer, de discuter entre elles. Les militants sâadaptent Ă la sociĂ©tĂ© du spectacle mais en Ă©manent aussi. Dâailleurs, le terme de âcontre-cultureâ apparaĂźt aux Etats-Unis en 1966 du cĂŽtĂ© des opposants de gauche Ă la guerre du Vietnam, mais il correspond parfaitement au phĂ©nomĂšne culturel vĂ©cu aussi de ce cĂŽtĂ©-ci de la politique.
Un autre idĂ©ologue dâextrĂȘme droite amĂ©ricain, William Pierce, est lâauteur dâun best-seller en 1978, baptisĂ© The Turner Diaries (Les Carnets de Turner, en français). Quels effets sur le rĂ©el a eus ce livreâ?
Cet ouvrage a eu un impact dans sa façon de mobiliser ses lecteurs pour la guerre raciale. Il a influencĂ© lâauteur de lâattentat dâOklahoma City, qui fit 168 morts en 1995, ainsi que Breivik, auteur des massacres de 2011 en NorvĂšge. Lâouvrage a aussi menĂ© Ă la crĂ©ation du groupe terroriste The Order en 1983. Câest David Lane, un de ses membres, qui a inventĂ© les ïżœïżœïżœ14 motsâ (en françaisâ: âNous devons assurer lâexistence de notre race et un futur pour les enfants blancsâ) qui sont devenus une rĂ©fĂ©rence mondiale â dâailleurs les terroristes qui ont frappĂ© cet automne dans une synagogue aux Ătats-Unis et cet hiver dans des mosquĂ©es en Nouvelle-ZĂ©lande y ont chacun fait allusion.
En France, vous Ă©voquez notamment les livres mi-romanesques mi-historiques de Jean Mabire ou Marc Augier (alias Saint Loup) qui rĂ©habilitent les Waffen-SS. Quelle a Ă©tĂ© lâinfluence de ces livres sur les jeunes militantsâ?
Forte, parce que dans les annĂ©es 60-70 cela se vend extrĂȘmement bien. Saint-Loup [collaborationniste, ex-Waffen SS, ndlr] joue du prestige de lâancien SS et se donne le rĂŽle du guerrier Ă©crivain. En fait, sâil a survĂ©cu Ă la guerre câest surtout quâil sâest tenu plus prĂšs des biens juifs spoliĂ©s en France que du front de lâEst. Saint-Loup invente quâil y aurait eu une sociĂ©tĂ© secrĂšte aryenne depuis des siĂšcles, et que le III Reich ne fut quâun moment de cet ordre noir secret. Câest mobilisateur, ça vous dĂ©connecte des crimes nazis en vous offrant des siĂšcles dâhistoire, ça vous donne de lâespoir car cela dit que les sectes groupusculaires changent le monde. Et puis Saint-Loup fait dans ses livres des mĂ©langes entre le nazisme tel quâil Ă©tait, avec sa hiĂ©rarchie raciale entre Aryens et Slaves, et tel quâil devient, avec un nĂ©onazisme qui croit dans lâunitĂ© de la race blanche. On retrouve aussi ces glissements chez Mabireâ: les idĂ©aux nĂ©onazis sont prĂȘtĂ©s aux personnages nazis de ses romans. Et ils sont de virils chevaliers dâune cause perdue, pas des agents dâun gĂ©nocide. En fait, on remonte le tempsâ: les militants croient que le nazisme serait Ă lâimage quâils ont de leur nĂ©onazisme. Câest pourquoi le nĂ©onazisme ressemble souvent plus Ă sa reprĂ©sentation pop culturelle quâaux rĂȘves dâHitler.
Vous expliquez que ces militants radicaux cherchent Ă connecter les marges entre elles. Est-ce la raison pour laquelle il y a des rencontres entre certaines scĂšnes musicales et le milieu skinheadâ? Vous citez mĂȘme une Internationale skinhead, les Hammerskins, qui ont empruntĂ© leur nom et leur symbole au film The Wall des Pink Floyd. Pourquoi doncâ?
Les Hammerskins sont nĂ©s Ă Dallas en 1986 et ont essaimĂ© dans les pays de lâEst dans les annĂ©es 1990, pour implanter une contre-culture suprĂ©maciste dans les milieux souffrant de la dĂ©sindustrialisation. Dans ces milieux, se dĂ©clarer nazis, câest se dire blancs racistes et violents avant tout - cette provocation allant ici avec une revendication du discours nazi du personnage de The Wall, mais avec une symbolique qui joue avec la pop culture plus quâavec le nazisme historique. Ceci dit, ces hybridations entre marges sont aussi marginalisantes Ă un certain niveau. Lorsquâen 1996 de jeunes nĂ©onazis proches des Hammerskins profanent une tombe Ă Toulon pour enfoncer un crucifix Ă lâenvers dans le thorax de la dĂ©funte et lui dĂ©foncer le visage, ou que, quelques semaines aprĂšs, un de leurs amis assassine un curĂ© de 33 coups de couteau, on est dans des faits qui sont politiquement construits, mais dont lâeffet est antipolitique tant ces personnes se sĂ©parent elles-mĂȘmes de la sociĂ©tĂ©.
Pourquoi lâextrĂȘme droite a-t-elle fait de Fight Club lâun de ses films cultesâ?
On est vraiment dans la mise en abyme. Le roman et son adaptation filmique sont des chefs-dâĆuvre qui au fond parlent amplement des dĂ©buts du fascisme, quand il porte encore une dimension subversive, et quand les artistes futuristes y participent. Fight Club allie cela Ă une critique de la sociĂ©tĂ© matĂ©rialiste de lâAmĂ©rique ayant gagnĂ© la guerre froide. Ces dimensions de haine du monde moderne, de rejet de lâaliĂ©nation matĂ©rialiste, dâapologie par les personnages de leur microsociĂ©tĂ© organique, sont un usage extrĂȘmement subtil de lâhistoire du fascisme. A lâextrĂȘme droite radicale, cela a fait que beaucoup ont considĂ©rĂ© que câĂ©tait un film pour euxâ: mĂȘme sâils ne connaissent pas forcĂ©ment tous lâhistoire du premier fascisme, ils ont ressenti cette Ă©nergie Ă juste titre.
Vous considĂ©rez le film Iron Sky comme lâaboutissement dâun processus dâintĂ©gration des reprĂ©sentations des nationalistes-europĂ©ens Ă la pop culture, mais vous soulignez que la rĂ©fĂ©rence politique au nazisme est inefficiente. Lâaffaire politique est donc classĂ©eâ?
Iron sky nâest pas quâune satire dĂ©lirante. Le scĂ©nario montre que ses auteurs connaissent trĂšs bien toute la production Ă©sotĂ©rique, conspirationniste et pop culture Ă propos du nazisme. Et, chose formidable, le film en parlant dâun QuatriĂšme Reich planĂ©taire et amĂ©ricano-centrĂ©, est une production australo-germano-finlandaiseâ: on est complĂštement dans la question de la globalisation, dĂ©jĂ totalement posĂ©e dans la façon dont les Internationales noires, en rĂȘvant dâune unitĂ© mondiale de la race blanche, Ă©taient sorties des problĂ©matiques nationalistes. En revanche, ce que fut le nazisme, le fantasme dâun parti milice accouchant dâun homme nouveau, maĂźtre dâun empire pluri-continental, en finissant une guerre raciale multimillĂ©naire, oui, câest une affaire close.
Ce qui est devant nous, câest lâombre de ses redĂ©ploiements. Pendant des dĂ©cennies lâidĂ©e quâun projet mondialiste organisait la destruction de la race blanche par la sociĂ©tĂ© multiethnique Ă©tait rĂ©pĂ©tĂ©e dans les Internationales noires. Sans, comme elles, dire que câest lâĆuvre dâun complot juif, câest une idĂ©e qui se dit aujourdâhui sur les ondes et dans les salons de la bourgeoisie, en invoquant le vocable de la RĂ©sistance, et non les Ă©lĂ©ments du nazisme. Alors lâhistoire ne se rĂ©pĂšte pas, nous ne vivons pas le âretour des annĂ©es 30â, mais ça ne veut pas dire quâil nây a pas Ă portĂ©e de main des massacres au nom de la race.
Propos recueillis par Mathieu Dejean
Les nazis ont-ils survĂ©cuâ? EnquĂȘte sur les internationales fascistes et les croisĂ©s de la race blanche, de Nicolas Lebourg, Seuil, 320 p., 20âŹ
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24/10/2018
Eh bien, le gars qui me semblait louche sâest excusĂ© auprĂšs de moi. Il se disait quâil pouvait se permettre de blaguer sur les caricatures juives parce quâil avait un ami juif qui lui autorisait ça. Il a dĂ» se faire une mentalitĂ©Â âOn ne peut pas rire de tout avec tout le mondeâ, mĂȘme si jâaurais prĂ©fĂ©rĂ©Â âOn ne peut pas rire de toutâ tout court. Câest quand mĂȘme bien quâil sâexcuse, contrairement Ă lâautre. Je commence les vacances demain, mais je vais quand mĂȘme avoir une semaine chargĂ©e. Il y a la prĂ©paration pour le NaNoWriMo, mon engagement pour des Ă©vĂ©nements queer, et un projet de webzine, sans compter la chaĂźne Youtube oĂč je participe... ainsi quâun projet de podcast que je voudrais rendre possible. Je suis conscient que câest trop de travail, avec celui que je fais pour mon Ă©cole. Et je viens de me rappeler que jâai plus de 10 jours de retard sur lâInktober. Et je vais rejoindre une association de mon Ă©cole oĂč je vais participer Ă des fanzines. Je suis incorrigible.Â
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Dans « Ushoahia », rédigé et illustré par le romancier à la fin des années 1980, l'auteur d'« Orléans » s'attaquait aux Noirs en plus des juifs.
« Ă la tĂ©lĂ©vision, on l'a entendu s'excuser particuliĂšrement, selon son expression, auprĂšs de la communautĂ© juive, mais, sur les Noirs, rien. Le milliard et demi d'individus Ă la peau noire ne compte pas pour Yann Moix », remarque maĂźtre Emmanuel Pierrat, l'avocat du frĂšre et du pĂšre de l'Ă©crivain. « Il ne s'agit pas de concurrence mĂ©morielle. Mais cela pose question sur la sincĂ©ritĂ© de son repentir », poursuit-il.
« C'est mon professeur de philosophie d'origine antillaise qui me le rappelait un jour : Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille, on parle de vous », se souvient l'avocat. On pense Ă cette citation de l'Ă©crivain martiniquais Frantz Fanon (1925-1961), tirĂ©e de Peau noire et masques blancs (Le Seuil,1952), contre l'intĂ©riorisation mentale du complexe d'infĂ©rioritĂ© des non-blancs lorsqu'on referme les 32 pages de diatribes nĂ©grophobes et antisĂ©mites du « spĂ©cial Ăthiopie » d'Ushoahia, le fanzine nĂ©gationniste rĂ©digĂ© et illustrĂ© par Yann Moix. L'existence de ces textes rĂ©vĂ©lĂ©e par L'Express a pu montrer l'antisĂ©mitisme virulent de l'Ă©crivain de Jubilations vers le ciel. On peut ajouter au dĂ©bit du romancier son racisme anti-Noir. Sa virulence nĂ©grophobe s'additionne dans ce numĂ©ro aux saillies antisĂ©mites et nĂ©gationnistes.
Lire aussi Bernard-Henri Lévy - Ce que je sais de Yann Moix
Stéréotypes éculés
Au mitan des annĂ©es 1980, la famine sĂ©vit en Ăthiopie. Ă la fin de la dĂ©cennie, Yann Moix se souvient de la mobilisation internationale et prend prĂ©texte de l'unanimisme pour, croit-il, jeter un pavĂ© dans la mare (de sang) et singer CĂ©line sur le ton de Bagatelle pour un massacre. Des concerts pour rĂ©colter des fondsâ ? « Du Rock'N' Torah », comme l'a rĂ©vĂ©lĂ© L'Expressdimanche 1er septembre. « Des photos de petits nĂšgres rachitiques au petit bide rebondiâ ? Ce ne sont que les nĂ©gatifs des photos truquĂ©es par les juifs sur les prĂ©tendus camps de la mort. »
Il relaie des stéréotypes aussi éculés que le racisme. Ainsi la une de son journal : un Africain famélique et libidineux, couteau et fourchette dans les mains, au sexe proéminent en érection, se pourlÚche les babines, couverture du magazine Lui représentant des femmes nues à ses cÎtés. C'est Gringoire ronéotypé.
Les textes sont à l'avenant : « Je suis noir, mais je me soigne... » ouvre la rubrique « Humeurs noires ». Laquelle commence par comparer un chien à un homme noir et « rappelle » également les origines « simiesques » de l'homme de couleur. L'auteur décomplexé sous son anonymat, comme sur les réseaux sociaux d'aujourd'hui, écrit le pire : « Je suis un Noir, je suis le dissemblable de l'homme, le boulet qu'il traßne à ses pieds comme l'héritage de son passé simiesque. »
Indécence
Né en 1968, il a rédigé ses pamphlets à la fin des années 1980 : un texte sur l'exécution à mort du dictateur roumain Nicolae Ceausescu donne une indication trÚs précise. On est à l'aube des années 1990. « Yann Moix a affirmé qu'il pensait envoyer ses textes et dessins à Hara-Kiri, explique Emmanuel Pierrat. L'hebdomadaire ne paraßssait plus qu'épisodiquement en 1988 et 1989. Penser que le journal de Choron et Cavanna aurait publié des récits aussi racistes, c'est indécent... »
Si Yann Moix a prĂ©sentĂ© ses excuses et a tentĂ© de se justifier sur ses « erreurs de jeunesse », il n'a pris la parole que pour « rassurer » ce qu'il appelle la « communautĂ© juive » et ses reprĂ©sentants. Les Noirsâ ? Ni lui ni les commentateurs â encore moins chez Ruquier qu'ailleurs â ne lui ont demandĂ© de comptes. Un racisme Ă bas bruit.
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Le passé négationniste et antisémite de Yann Moix: «Chacun sait que les camps n'ont jamais existé».
Le passĂ© nĂ©gationniste et antisĂ©mite de Yann Moix: «Chacun sait que les camps nâont jamais existé».
Alors que Yann Moix connaĂźt une rentrĂ©e mouvementĂ©e, LâExpress rĂ©vĂšle des dessins de jeunesse raillant les Juifs et les camps de concentration. Un long manuscrit antisĂ©mite, signĂ© de sa main, a ensuite Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©, rapporte RT France.
LâExpress publie des extraits dâun fanzine, baptisĂ© Ushoahia, auquel Yann Moix a admis avoir contribuĂ© en 1989 et 1990 alors quâil Ă©tait Ă©tudiant Ă lâĂ©cole Sup deâŠ
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One of four mini zines on Jewish folklore made by illustrator / zinester, Ezra Rose. Buy them here. This one is called 'DYBBUK: The Possessing Spirit In Jewish Folklore'. Video stolen from pink peacock (ŚŚ ŚšŚÖžŚŚąŚŚŚą Ś€ÖŒŚÖ·Ś°Śą) on Twitter - a queer yiddish anarchist cafĂ© & infoshop in Glasgow, Scotland. Give them a follow.
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Issue #3 of âFlaming Jewboyâ by Rena Yehuda Newman is a zine about queer Jewish sexuality and "the honest confessions of a Jewfag..."
Read about it, or buy it here.
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Issue #2 of âFlaming Jewboyâ by Rena Yehuda Newman. Read it online at QZAP (Queer Zine Archive Project).
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âDoykeitâ is a zine series by Jewish zinester Solomon JB Brager about queer Jewish identity "in relation to anti-Zionist and Palestinian solidarity politics".
Read an interview with the zinester here.
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