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Recrutement Secteur Agroalimentaire
Recrutement Secteur Agroalimentaire (Directeur Export, Responsable Achats généraux, Responsable logistique, Brand Manager)
Recrutement Secteur Agroalimentaire (Directeur Export, Responsable Achats généraux, Responsable logistique, Brand Manager)
Nous recrutons pour notre client un grand groupe dans le secteur agroalimentaire les profils suivant :
Directeur Export ( vous possédez un portefeuille et vous avez une expérience probante au moins 10 ans dans un poste similaire)
Responsable Achats généraux (5 à 7 ans…
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STAGIAIRES RH ( REMUNERE ) URGENT
Le recruteur : SKILLZ est une firme de recrutement offrant une gamme étendue de services visant à aider les entreprises à se doter des ressources humaines nécessaires pour atteindre leurs objectifs d’affaires. Notre équipe complémentaire et multidisciplinaire nous permet de servir une clientèle provenant de secteurs d’activités variés et à exécuter des mandats dans différents domaines professionnels. Passionnées par les enjeux et les challenges du monde de l’entreprise, les consultants de SKILLZ mettent leurs expertises, leurs atouts et leurs pragmatismes aux services de leurs clients. Soucieux de vos besoins, notre cabinet est prêt pour vous trouver les bons candidats en respectant l’aspect le plus important (le timing & la qualité). Notre site web est conçu pour mettre votre entreprise et vos offres d’emploi en valeur et aussi vous garantir une visibilité sur tout les réseaux sociaux de la toile. enfin conçu pour les candidats, leur permettant de trouver l’entreprise qui leur correspond réellement en fonction de leurs aspirations professionnelles. Notre jobboard offre une grande visibilité sur le marché de l’emploi grâce à notre excellent positionnement et notre stratégie de référencement sur le web, nos techniques de publication d’offres web 3.0. SKILLZ est aussi la référence du recrutement d’étudiants et de jeunes talents au Maroc. Basés à Casablanca, nous accompagnons nos clients partout au Maroc et à l’international.
Poste à occuper : Ayant un diplome universitaire, Licence ou Master en RH, Fraichement diplomé
Profil recherché : Nous recrutons pour une multinationale sur la ville de Casablanca, deux stagiaires ayant un diplome en RH, pour renforcer le département et réaliser des taches administrative dans le cadre de leurs études
Secteur(s) d’activité :
Aéronautique / Aérospatial / Tourisme / Hôtellerie / Restauration
Métier(s) :
RH / Recrutement / Formation
Niveau d’expériences requis :
Fraichement diplômé
Niveau d’études exigé :
BAC+3 / BAC+4 / BAC+5 et plus
Langue(s) exigée(s) :
Arabe / Français / Anglais
L’offre a été publiée il y a 2 heures avant sur le site.
Salaire:
de 4000 dh à 6000 dh
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Ceci semble n'avoir rien à voir avec cela, mais lorsqu'on creuse un dossier (ici, les amalgames dentaires et la lutte contre les caries), on trouve toujours le même genre de perles. — Entre pirates, corsaires et autres gaillards de la flibuste (écrit en janvier 2013).
Trois décennies après sa création, l'Académie internationale de médecine orale et de toxicologie compte près de sept cents membres actifs en Amérique du Nord, suivie par les chapitres affiliés de quatorze autres pays. Parmi ceux-ci, le professeur suédois Ulf Bengtsson, premier ingénieur de recherche à l'université de Linköping, correspondent européen, a été actif dans le projet d'élimination progressive du mercure au sein de l'UE. En octobre 2011, il rédige un rapport (1) sur les conflits d'intérêts qu'il a pu mettre en lumière entre les parties prenantes « pro-amalgames », présentes au sein des débats, face aux délégués des ministères nationaux pour l'environnement, lors des sessions du comité de négociation intergouvernemental (CNI) sur le mercure mis en place par le PNUE. Pour les esprits curieux, il déclare en début de rapport que celui-ci n'a pas de lien avec son travail au sein de l'université – tout comme le Dr Mutter, dans sa réponse au rapport du SCENIHR (2), déclare n'avoir aucun conflit d'intérêts. Pour sa recherche, qui consiste à trouver les liens entre les organisations professionnelles dentaires et les industriels dentaires, le Pr Bengtsson n'aura eu besoin d'aucune investigation en profondeur. Une simple recherche à partir de sources ouvertes au public, via Internet, aura suffit. Il part, dans un premier temps, des organisations dentaires pour se diriger vers les acteurs de l'industrie, puis, dans un second temps, en sens inverse, part des industriels pour revenir aux organisations ; deux angles d'approche dont le second sert de vérification du premier.
Les deux grandes organisations non-gouvernementales intervenant au sein du monde dentaire international sont, d'une part, la Fédération dentaire internationale (3) (FDI) qui est de loin la première en nombre avec plus d'un million de dentistes à travers le monde ; et, d'autre part, l'Association internationale pour la recherche dentaire (4) (AIRD) qui dénombre douze mille membres. Il s'agit de deux organisations non-gouvernementales (ONG) en relations officielles avec l'OMS et à ce titre, selon les principes mêmes édictés par l'Organisation mondiale de la santé, elles doivent être exemptes de préoccupations qui soient de nature commerciale ou de but lucratif. Or, le document du Pr Bengtsson met en lumière qu'un certains nombre de partenaires et de membres de ces deux organisations sont en fait des firmes multinationales ou des employés de ces firmes. Vu que l'OMS est active à travers le monde et donc au sein des pays en voie de développement, elle promeut la santé bucco-dentaire au sein même de marchés tout autant en voie de développement potentiel pour les industriels de la santé. De fait, il est vital pour l'industrie dentaire d'être au courant le plus tôt possible des projets de l'OMS afin de pouvoir sauter sur toutes les occasions de prise de parts de marché. C'est ainsi que l'on peut retrouver le chef du Programme de santé bucco-dentaire de l'OMS comme représentant de cette même OMS au sein de la FDI (5) (6). C'est ainsi que l'on peut retrouver le directeur exécutif de l'International Dental Manufacturers au poste de consultant, toujours au sein de la FDI.
Le document du Pr Bengtsson montre aussi – citant plus d'une douzaine de sponsors parmi lesquels on trouve des fabricants, des distributeurs, des organismes industriels, tous actifs dans l'exploitation des amalgames dentaires – que la FDI se propose d'être le porte-parole de tous ces bienfaiteurs, de les aider à élaborer leurs « politiques », de prendre part et de publier des « compléments d’études à comité de lecture ». C'est à cette fin qu'en 2009, au cours du congrès dentaire mondial de Singapour, elle a créé le groupe de travail sur l'amalgame dentaire (7) (DATT) dont l'objectif apparaît comme une volonté farouche de contrer l'interdiction de l'emploi des amalgames. Ce groupe a été remarqué lors des deux premières sessions du comité de négociations intergouvernementales (CNI1 et CNI2) du programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Et en 2010, un certain nombre de directeurs des leaders mondiaux de l'industrie dentaire se sont réunis autour du président de la FDI et de son directeur exécutif pour débattre entre-eux des négociations en cours, lors des ces mêmes sessions. La FDI n'y va pas par quatre chemins en présentant le but des sessions du CNI – élaboration d'un instrument juridique contraignant sur l'emploi du mercure au sein des Nations Unies – comme une interdiction d'exercer une activité commerciale (« Seeks a ban on commercial activity »), ni plus ni moins. Il est à relever aussi que la FDI, éprouvant des difficultés économiques, est largement dépendante de ses partenaires commerciaux que son trésorier ne manque pas de remercier avec ferveur dans son rapport annuel 2008-2009 : « Nous sommes très reconnaissants à tous nos partenaires commerciaux pour le soutien continu qu’ils nous apportent à leur façon. Sans eux, nous ne serions pas en mesure de mettre en place les nombreux programmes en lien avec notre mission. » Ben oui, de fait : « Dans l’urgence, le Comité des finances a coupé environ 300.000 € dans les dépenses prévues au budget 2009 et le Directeur exécutif a réduit autant que possible les coûts de fonctionnement (8). »
On est donc en droit de se demander qui parle lors des sessions du CNI du PNUE : Est-ce l'industrie dentaire ou la FDI ? Car au final, on s'aperçoit que la FDI et ses partenaires commerciaux forment un bloc, unis dans un combat pro-amalgames, qui plus est, parlant au nom de toute la profession dentaire.
Au moment de rédiger ces lignes, moment aussi de la cinquième session du CNI à Genève, les deux rubriques « Working with Corporates » (travail avec les entreprises) et « Working with NGO's » (travail avec les ONG) du site Web de la FDI, affichent toutes deux « Soon available » (Bientôt disponible). De ce côté, il m'est impossible de confronter le document du Pr Bengtsson avec la réalité. Par contre le site réservé au programme de l'Initiative mondiale contre les caries, Global Caries Initiative (9) (GCI), lancé en 2009 par la FDI en collaboration avec l'Association internationale pour la recherche dentaire (10) (AIRD) et la Fédération internationale des enseignants en dentisterie et associés (11) (IFDEA), est plus explicite sur le partenariat de la fédération avec l'industrie. Au bas de sa page, nous y retrouvons les sponsors fondateurs cités par le Pr Bengtsson : P&G, Unilever, Colgate, GlaxoSmithKline, Wrigley, actifs dans la fabrication internationale de produits de santé bucco-dentaire. Ce projet a pour but, non pas la suppression des amalgames dans le traitement des maladies carieuses, mais la réduction de leur emploi en stimulant une réduction des caries à travers le monde par le biais d'une information de prévention. L'ambition de cette initiative est d'éradiquer les caries d'ici 2020. Le Pr. Bengtsson déclare que cela relève de la naïveté et « davantage de la politique et des relations publiques que de la réalité. » On sait en effet que les Etats-Unis dépensent des millions – voire des milliards – de dollars pour la prévention, cela sans résultat. Par ailleurs, si ce but était atteint, certains partenaires engagés dans le sponsoring de la FDI y perdraient des plumes. En effet, parmi eux, on retrouve des leaders du marché des sucreries, tenues – comme d'aucun le sait des glucides en général – pour principales responsables des caries. Cela ne s'invente pas ! Pour le vérifier, le Pr Bengtsson relève – en octobre 2011 – que Mars Inc, W.M. Wrigley Jr. Company et The Sugar Bureau sont membres de l'Organisme européen de recherche contre les caries (ORCA), et que jusqu'en 2010, Coca-Cola (®) était aussi membre de l'ORCA. Et l'ORCA est l'un des participants à la campagne GCI, mise en œuvre par la FDI (12). Sur son site Internet, sous un paragraphe intitulé « Évaluation et communication des résultats de la recherche et prévention de leurs abus » (« Evaluation and communication of research findings and prevention of their abuse »), on peut lire : « La participation à l'Initiative mondiale contre les caries de la FDI continue. » (« Participation in the FDI World Dental Federation’s Global Caries Initiative (GCI) continues ») (13). Par ailleurs, si Mars Inc. n'est plus cité parmi les partenaires de l'ORCA, le Pf. Bengtsson nous apprend que cette compagnies est propriétaire de Wrigley, qui en est son distributeur (14) (15), que le président de la FDI, ainsi que le président de sa section « santé publique » ont tous deux contribué à former les professionnels du confiseur à l'art du plaidoyer (16), que le nouveau bâtiment de l'Association internationale pour la recherche dentaire (AIRD), qui a déménagé en 1995 à Alexandria, en Virginie (États-Unis), a été financé en partie par des membres de l'industrie dentaire, mais que M&M'S (®) Mars faisait aussi partie des mécènes, et qu'enfin Coca-Cola (®) a fait un don de un million de dollars à l'American Academy of Pediatric Dentistery (17). Comble du comble, par clin d’œil synchronistique, à l'instant même où je termine ces lignes, je reçois un courriel pour fêter la saint Valentin, signé M&M'S (®) !
‣ International Academy of Oral Medicine & Toxicology (IAOMT), https://fr.iaomt.org/ — (1) Ulf Bengtsson, The CoI-Report, 2011-10-15, http://www.non-au-mercure-dentaire.org/_fichiers/ulf_bentsson_rapport_sur_les_conflits_dintrts.pdf (cons. octobre 2012) (2) Dr Joachim Mutter, Les amalgames dentaires sont-ils sans danger pour l’être humain ? op. cit. (3) World Dental Federation (WDF), www.fdiworldental.org (cons. jan. 2013) (4) International Association for Dental Research (IADR), www.iadr.com (cons. jan. 2013) (5) www.fdiworldental.org:8080/content/committees/ (oct. 2011, non trouvé en jan. 2013, non plus qu'au sein de l'OMS, http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs318/fr/index.html) (6) Cela est en mettre en regard du « Petersen paper » cité plus avant. (7) Dental Amalgam Task Team (DATT) (8) Je n'ai pu retrouver le rapport 2008-2009 de la FDI, comme bon nombre de documents cité par le Pr. Bengtsson, le site Internet de la FDI étant en cours de restructuration, des mentions « soon available » (bientôt disponible) apparaissent, de-ci, de-là. Au moment où je consulte ce site, même les rapports annuels de 2009 et 2010, pourtant mentionnés dans la navigation, présentent des pages vierges de contenu. http://www.fdiworldental.org/about-fdi/annual-report/2010.aspx (cons. jan. 2013). Une recherche plus approfondie sur un site Web d'archivage du Web m'a permis de découvrir ce rapport à l'adresse : http://web.archive.org/web/20121205144317/http://www.fdiworldental.org/c/document_library/get_file?uuid=28b63ff1-983d-42f1-ba35-b729a4e77ae8&groupId=10157 (cons. jan. 2013). (9) http://www.globalcariesinitiative.org (10) The International Association for Dental Research (IADR), Web : www.iadr.com (cons. jan. 2013). (11) International Federation of Dental Educators and Associations (IFDEA), Web :www.ifdea.org (cons. jan. 2013). (12) En ce mois de janvier 2013, je trouve toujours W.M. Wrigley Jr. Company et The Sugar Bureau mentionnés comme partenaires sur le site Web de l'ORCA, www.orca-caries-research.org/membership/corporate.html. Si Mars Inc et Coca-Cola ne sont plus présents, je les retrouve bien tous deux dans les archives du Web au lien mentionné par le Pr. Bengtsson, web.archive.org/web/20100813114220/www.orca-caries-research.org/membership/corporate.html, daté du 13 août 2010 (cons. jan. 2013). (13) http://www.orca-caries-research.org/communication/communication.html (14) www.mars.com/global/brands/wrigley.aspx (15) www.mars.com/global/about-mars/mars-pia/business-overview/wrigley.aspx (16) « MARS AMBASSADORS VOLUNTEER AT THE FDI TO DEVELOP ADVOCACY MATERIALS FOR NDAS », lien retrouvé dans les archives du Web : http://web.archive.org/web/20111202002808/http://www.fdiworldental.org/html/WDC/5-2010/english/story5.htm (cons. jan. 2013) (17) foundationcenter.org/pnd/news/story.jhtml?id=27200024 (cons. jan. 2013) — https://fr.iaomt.org/
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Trouvé sur le net en France :
Le vendredi 29 novembre 2019, c’est le Black Friday.Événement majeur d’un capitalisme féroce, cette ode aux prix cassés et aux achats compulsifs a des conséquences environnementales, sociales et fiscales dramatiques.Ensemble, nous pouvons faire entendre une toute autre musique ce jour là...#StopAmazon #VendrediNoirpourAmazon #GreenFridayL’APPEL : CONTRE AMAZON ET SON MONDE☛ Cliquez ici pour signer l’appel✍︎ Voir la liste des premiers signataires☛ Je fais un don pour soutenir la campagne contre AmazonLa plateforme de paiement en ligne est hébergée par Attac France qui coordonne cette mobilisation.Appel pour transformer le Black Friday 2019 en un « Vendredi Noir pour Amazon ».La satisfaction du client, c’est l’obsession affichée de Jeff Bezos patron d’Amazon, le géant du e-commerce aux 180 millions de références. Sa stratégie : le "day one", soit maximiser les cadences de préparation des colis pour livrer en moins d’un jour, moins d’une heure et peut être moins d’une demi-heure grâce à des drones de livraison. Son ambition : créer un écosystème complet avec des maisons connectées, des e-books, de la musique, des séries, des films... pour générer toujours plus de commandes de ses produits à bas prix. Mais, derrière le héros du néolibéralisme 2.0, se cache une vision du monde que nous devons combattre.Malgré les récentes promesses de Jeff Bezos sur les énergies renouvelables ou la compensation de ses émissions, le monde d’Amazon reste un désastre écologique. La multinationale a vendu plus de 11 milliards de produits l’année dernière. Ses prix bas, ses promotions quotidiennes poussent à la surconsommation et contribuent à la hausse des émissions de CO2 en démultipliant l’extraction des ressources, les transports par bateaux, avions ou camions. Amazon Web Services (AWS) est également numéro un mondial du cloud et ses data centers, ont généré autant de gaz à effet de serre que le Portugal en 2018. AWS fournit ses services à Palantir, une société sulfureuse qui aide Donald Trump à identifier et arrêter des migrants traversant illégalement la frontière.Un monde sans emplois. On estime que pour un emploi créé par la firme de Jeff Bezos, deux emplois sont détruits dans le secteur commercial. Les salariés d’Amazon, dont de nombreux intérimaires, enchaînent des tâches cadencées par les algorithmes de leurs scanners. Dans ses nouveaux entrepôts, ils deviennent des auxiliaires de 100 000 robots de préparation des commandes. Et, bientôt, les livreurs, déjà nombreux à être ubérisés, pourront être remplacés par des drones.Un monde sans fiscalité, ni démocratie. Échapper à l’impôt et aux contraintes légales est une véritable obsession pour le libertarien Jeff Bezos. En bonne multinationale, Amazon déclare artificiellement ses profits dans des paradis fiscaux comme le Luxembourg en Europe ou le Delaware aux Etats-Unis. En France, Amazon a annoncé unilatéralement qu’elle répercuterait la modique taxe GAFA sur ses fournisseurs. A Seattle, son siège, Amazon a fait annuler une taxe sur les multinationales en faveur des sans abris pourtant votée à l’unanimité par le conseil municipal.Douze ans après l’ouverture de son premier entrepôt français à Saran (Loiret), Amazon a inauguré, en présence du secrétaire d’État au numérique Cédric O, un entrepôt géant équipé de 4 000 robots à Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne. De nouveaux sites doivent voir le jour à Fournès dans le Gard et près de Metz en Moselle. Nous ne nous mobilisons pas contre les 7 500 salariés d’Amazon qui cible des bassins d’emploi sinistrés pour s’implanter à moindre frais. Mais les emplois promis par Amazon conduisent à l’aveuglement des élus et des membres du gouvernement qui préfèrent couper le ruban plutôt que de s’interroger sur la disparition de milliers de commerces de proximité pourvoyeurs d’emplois et de lien social partout en France.Ce monde va une nouvelle fois s’incarner le vendredi 29 novembre prochain avec le Black Friday. Préparée à coups de publicités massives et de promotions extrêmes, cette journée incite les consommateurs à se ruer sur des millions de produits dont ils n’ont pas forcément besoin. Le Black Friday est un des vecteurs de la stratégie de prix cassés et de vente à perte qui a permis à Amazon de devenir le premier distributeur de textile et d’électronique en France. Cette vision du monde est en totale contradiction avec la profonde aspiration à une vie décente sur une planète vivable, exprimée notamment par les gilets jaunes ou les marcheurs pour le climat.Il est urgent de stopper la construction des nouvelles infrastructures d’Amazon et des autres entreprises du e-commerce et de nous mobiliser pour le développement d’une économie locale créatrice d’emploi, génératrice de lien social tout en étant compatible avec les impératifs climatiques. Pour porter cette exigence et ne plus laisser Amazon balayer d’un revers de main les droits sociaux et environnementaux, nous appelons à transformer le Black Friday 2019 en un « Vendredi noir pour Amazon ». Le 29 novembre, nous mènerons des actions citoyennes partout en France pour perturber l’activité d’Amazon et promouvoir des alternatives afin de libérer toujours plus de monde de son emprise néfaste.
Found on the net in France: Friday, November 29, 2019 is Black Friday. A major event of a fierce capitalism, this ode to broken prices and compulsive shopping has dramatic environmental, social and fiscal consequences. Together, we can play a different music. that day ... # StopAmazon #FridayBlack forAmazon # GreenFridayTHE APPEAL: AGAINST AMAZON AND ITS WORLD☛ Click here to sign the call✍︎ See the list of the first signatories☛ I donate to support the campaign against AmazonThe payment platform in line is hosted by Attac France who coordinates this mobilization.Call to turn Black Friday 2019 into a "Black Friday for Amazon" .Customer satisfaction is the obsession displayed Jeff Bezos boss of Amazon, the giant of e-commerce to 180 million references. Its strategy: the "day one", that is to maximize the rates of preparation of the parcels to deliver in less than one day, less than one hour and can be less than half an hour thanks to drones of delivery. Its ambition: to create a complete ecosystem with connected homes, e-books, music, series, movies ... to generate more and more orders for its products at low prices. But, behind the hero of neoliberalism 2.0, lies a vision of the world that we must fight.Despite the recent promises of Jeff Bezos on renewable energy or the compensation of its emissions, the world of Amazon remains an ecological disaster. The multinational sold more than 11 billion products last year. Its low prices, its daily promotions push the over-consumption and contribute to the increase of the CO2 emissions by multiplying the extraction of the resources, the transports by boats, planes or trucks. Amazon Web Services (AWS) is also the world's leading cloud and data center, generating as much greenhouse gas emissions as Portugal in 2018. AWS provides its services to Palantir, a sulfur company that helps Donald Trump identify and stop migrants crossing the border illegally.A world without jobs. It is estimated that for a job created by the firm of Jeff Bezos, two jobs are destroyed in the commercial sector. Amazon employees, including many temporary workers, chained tasks clocked by the algorithms of their scanners. In its new warehouses, they become auxiliaries for 100,000 order picking robots. And, soon, the deliverymen, already numerous to be uberized, will be able to be replaced by drones. A world without taxation, nor democracy. Escaping the tax and legal constraints is an obsession for the libertarian Jeff Bezos. As a good multinational, Amazon artificially declares its profits in tax havens like Luxembourg in Europe or Delaware in the United States. In France, Amazon unilaterally announced that it would pass the modest GAFA tax on its suppliers. In Seattle, its headquarters, Amazon has canceled a tax on multinationals for homeless yet unanimously voted by the city council.Douze years after the opening of its first French warehouse in Saran (Loiret), Amazon has inaugurated, in the presence of Secretary of State Cédric O, a giant warehouse equipped with 4,000 robots in Brétigny-sur-Orge in Essonne. New sites will be created in Fournès in Gard and near Metz in Moselle. We are not mobilizing against Amazon's 7,500 employees, who are targeting affected employment areas to set up at a lower cost. But the jobs promised by Amazon lead to the blindness of elected officials and members of the government who prefer to cut the ribbon rather than question the disappearance of thousands of local businesses providing employment and social ties throughout France. This world will once again incarnate Friday, November 29 with Black Friday. Prepared by massive advertising and extreme promotions, this day encourages consumers to rush into millions of products they do not necessarily need. Black Friday is one of the vectors of the strategy of broken prices and sales at a loss that has allowed Amazon to become the leading distributor of textiles and electronics in France. This vision of the world is in total contradiction with the deep yearning for a decent life on a livable planet, expressed in particular by the yellow vests or the walkers for the climate. It is urgent to stop the construction of the new infrastructures of Amazon and the others e-commerce companies and mobilize us for the development of a local economy that creates jobs, generates a social bond while being compatible with climate imperatives. To bring this requirement and no longer let Amazon sweep away social and environmental rights, we call for transforming Black Friday 2019 into
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Faut-il interdire Airbnb à Paris ?
“Bienvenue à la maison”. Trois millions de logements, 192 pays, 150 millions d’utilisateurs, Airbnb fait aujourd’hui des acteurs majeurs de la tech. Depuis son lancement en 2008, cette multinationale prône des valeurs de partage, mise sur le sentiment de communauté, dit privilégier l’��change. Basée sur une économie dite “collaborative”, l’entreprise serait rapidement devenue une “économie de prédation” selon Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement et de l’hébergement d’urgence. Dans son livre Airbnb, la ville ubérisée, il alerte sur l’impact du géant californien sur le marché immobilier et sur l’identité des villes.
D’abord pensée comme une plateforme permettant de mettre à disposition un lit dans une chambre d’ami pour les voyageurs afin que ceux-ci puissent vivre “comme un local”, celle-ci compte parmi ses annonces aujourd’hui bien plus de logements entiers uniquement destinés à la location à court terme. Beaucoup d’investisseurs y ont vu une réelle opportunité pour entreprendre un business lucratif. Le chef de file du Parti communiste français (PCF) aux prochaines élections européennes de 2019 se bat depuis des années pour mettre en place plus de régulations et de contrôles.
Un business juteux
Selon la loi Alur datant de 2014, seul les résidences principales dans la limite de 120 nuits par an peuvent être louées. “Tous ceux qui dépassent les 120 jours sont dans l’illégalité et privent les Parisiens et ceux qui aspirent à s’installer dans la capitale de milliers de logements. Ce sont autant d’appartements qui n’accueillent plus d’étudiants, de jeune couples ou de familles mais bien des visiteurs de passages pour des courts séjours”, assure Ian Brossat.
20 000 logements à Paris seraient ainsi concernés. Cela entrainerait des conséquences néfastes sur le marché immobilier et sur l’accès au logement dans la capitale. “De centaines de milliers de mètres carrés sont ainsi détournés de leur utilité première, alors même que la pénurie fait rage et que les fichiers de demandeurs de logements sociaux ne cessent d’accroitre”, insiste l’adjoint à la mairie de Paris. Un phénomène qui s’explique notamment par la forte rentabilité de ces logements, ceux-ci peuvent rapporter deux, trois à quatre fois plus que s’ils étaient loués de manière classique.
L’utilisation exclusive de logements pour des locations touristiques entraîne des difficultés pour les couches modestes et moyennes de se loger dans la ville. Tous les investissements font augmenter les prix du marché. Beaucoup d’habitants partent alors du centre de Paris, ne pouvant pas assumer cette hausse. Ian Brossat s’appuie sur l’exemple Barcelone où l’un des quartiers les plus fréquentés a perdu plus de la moitié de sa population en une dizaine d’année “à cause du phénomène de pied-a-terrisation et de l’invasion Airbnb”.
Identité en danger
Le féroce succès d’Airbnb dans la métropole touche également le tissu commercial. Un touriste ne va pas consommer de la même façon qu’un habitant. Le vacancier va généralement privilégier les supermarchés que les épiceries de quartier par exemple. Les boutiques traditionnelles sont petit à petit remplacées par celles de luxe. Les petits commerces encaissent durement le coup et voient leurs boutiques disparaitre. “Le nombre de commerces qui s’adressent aux touristes augmente tandis que ceux qui s’adressent aux Parisiens se font moins nombreux. Et pour ceux qui résistent vaille que vaille, la décrue des habitants ne facilite pas la tâche.” Ian Brossat précise quand même que d’autres facteurs sont aussi responsables de ces mutations, comme le commerce en ligne et les changements d’habitudes de consommation sur la longue durée.
Dans son ouvrage, l’auteur de 38 ans s’insurge contre ces immeubles entiers dédiés à la location Airbnb qui défigurent la ville. Il cite l’exemple de Montmartre dans le XVIIIe, selon lui ce quartier parisien typique est devenu “un Disneyland pour visiteurs étrangers”. Serveurs habillés à l’ancienne, de fausses vieilles devantures, mélodies d’Edith Piaf jouées à l’accordéon, autant de clichés forcés pour plaire aux touristes. Bien sûr, ce “processus d’artificialisation par le tourisme” n’est pas uniquement dû à Airbnb. Cependant, pour Ian Brossat, ce phénomène montre “comme un miroir grossissant”, le futur des villes si rien n'est fait pour réguler la location meublée de courte durée. Il dénonce également l’uniformisation des logements mis en ligne pour plaire au plus grand nombre et s’inquiète de la perte d’identité spécifique à chaque lieu.
Ubérisation de l’espace urbain
Reprenant le modèle des chauffeurs d’Uber, plateforme qui fonctionne avec des auto-entrepreneurs qui sont payés à la course, sans droits ni protections sociales, l’homme politique met en garde contre “le développement d’une économie grise à la limite de la légalité” concernant Airbnb. En effet, la firme américaine entraine la création de nombreux petits jobs extrêmement précaires, comme les concierges chargés de remettre les clés, le personnel de ménage, les photographes pour les annonces... Les loueurs vont souvent s’adresser à des auto-entrepreneurs pour s’affranchir des cotisations sociales ou faire appel à du personnel non-déclaré signale l’auteur.
A côté de cela, Airbnb va également donner naissance à des “professionnels malgré eux”. Ce sont des étudiants qui louent leur chez-eux afin de régler leur loyer et payer leurs études ou encore des chômeurs de longues durées qui tirent leurs revenus de la location. Pour eux, chaque règlementation sur la location peut potentiellement mettre en péril leur source de revenus. “L’existence de cette économie grise finit donc parfois par faire des précaires eux-mêmes les avocats de la déréglementation et de la déresponsabilisation des plateformes” constate Ian Brossat.
En plus de modifier les âmes des villes, de précariser les emplois et de restreindre l’accès au logement, Ian Brossat rappelle que “l’évitement fiscal est au cœur du business model” d’Airbnb. A son échelle, l’élu parisien essaie de mettre en place le plus de régulations possibles, comme doubler les amendes, renforcer les contrôles, mettre en place un système d’enregistrement. Un long combat contre ce géant et ses lobbys puissants. Si l’adjoint de la mairie de Paris monte au front contre Airbnb, il ne charge pas les personnes qui louent quelques semaines leur appartement. Il appelle néanmoins à un sursaut citoyen et demande à ce que chacun revendique son droit à la ville.
Ian Brossat, Airbnb, la ville ubérisée, la Ville Brûle, paru le 6 septembre 2018.
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Le libre-échangisme est-il en train de couler ?
Retrait des USA du TPP, résistance wallonne au CETA, TAFTA englué de toute part, « hard » Brexit, potentielle guerre commerciale sino-américaine... Depuis quelques mois, le libre-échangisme, véritable dogme pour les dirigeants politiques de tout bord depuis la fin des 30 Glorieuses semble ne plus être un horizon indépassable. Malgré les promesses de doper des taux de croissance atones et de créer ainsi des emplois, l’opposition aux nouveaux et aux anciens traités de libre-échange est désormais majoritaire ou en passe de le devenir dans tout l’Occident. Même en Allemagne, troisième exportateur mondial, 75% des sondés rejetaient le TAFTA/TTIP en Juin 2016 selon le Monde Diplomatique. Pourquoi ?
Les accords de libre-échange ne concernent plus les droits de douane
A l’origine promu par des théoriciens économiques classiques tels que David Ricardo et Adam Smith, qui considéraient que l’ouverture au commerce extérieur était la raison de la réussite de certaines nations plutôt que d’autres, le libre-échange s’est d’abord développé de manière forcée au sein des empire coloniaux, avant de s’effondrer lors de la Première Guerre Mondiale. Les échanges internationaux ne reprennent réellement qu’après 1945, dans le cadre défini par les accords de Bretton Woods et les droits de douane, sous l’action du GATT, diminuent progressivement. Le véritable changement intervient avec la révolution néolibérale des années 1980 : pour relancer à tout prix une croissance perçue comme le remède à tous les maux, les gouvernements occidentaux, puis du monde entier, n’ont de cesse de rabaisser leurs droits de douane et de lever les mesures protectionnistes héritées des années 1930.
Associée à la libéralisation à outrance des marchés financiers, qui profitent en outre de l’informatisation, au développement des firmes multinationales, à l’ouverture au business de pays de plus en plus nombreux (la Chine, l’ancien bloc communiste et les pays sous-développés sous les ordres du FMI et de la Banque Mondiale) et à la concurrence monétaire par la dévaluation, la baisse des tarifs douaniers impulse un mouvement de délocalisation sans précédent. Les pertes d’emplois industriels et désormais tertiaires dues à ces délocalisations ne sont d’ailleurs pas étrangères au sentiment d’abandon et de paupérisation de la majorité des populations occidentales et à leur colère populiste actuelle…
Mais aujourd’hui, après des décennies de baisse, les droits de douane ont quasiment disparus de la surface de la planète. Dès lors, comment aller toujours plus loin dans le libre-échangisme, culte toujours aussi prégnant sur l’esprit des dirigeants politiques biberonnés au libéralisme ? En s’attaquant aux fameuses « barrières non tarifaires », c’est-à-dire à tout sauf les droits de douane : les normes de tout acabit, les quotas ou encore les formalités administratives. Comprendre TAFTA, CETA, TPP ou TISA sans comprendre le principe de barrières non tarifaires est impossible, puisqu’il s’agit de tout l’enjeu de ces divers accords. La question des normes, en particulier, est primordiale.
Le dumping à tous les niveaux
Après les droits de douane, les cibles des accords de libre-échange bilatéraux ou multilatéraux qui ont succédé à l’action de l’OMC, embourbée depuis le cycle de Doha, s’attaquent donc aux différentes normes, garanties de qualité et lois définissant les conditions de fabrication des biens et services. Tous types de normes sont attaquées, en s’alignant quasi-systématiquement sur les plus basses des différents pays concernés par l’accord : c’est le mécanisme du moins-disant, également dénommé dumping en anglais.
Les normes alimentaires sont parmi les plus ciblées, notamment en raison du traitement d’exception souvent accordé aux productions agricoles, généreusement subventionnées pour développer les exportations et assurer la sécurité alimentaire. Les AOP et AOC (Appellation d’Origine Protégée / Contrôlée), directement visées par le CETA et le TAFTA en sont un bon exemple, tandis que les attaques américaines sur le riz japonais via le TPP prouvent que les européens ne sont pas les seuls attaqués. On note également les tentatives d’introduction sur le marché européen d’animaux élevés selon les standards sanitaires nord-américains, beaucoup plus laxistes, même si les allégories les plus caricaturales de ces pratiques de production (bœuf aux hormones, poulet au chlore et OGM) ne sont pas concernées.
Mais le secteur agro-alimentaire, particulièrement surveillé par les activistes suite aux innombrables scandales, n’est pas le seul concerné par la dérégulation sauvage. Les questions de protection des droits d’auteur et de redevance sur les brevets, chères aux multinationales, sont omniprésentes et lourdes de conséquences : explosion des prix des médicaments et disparition des alternatives génériques prévue par le TPP, démontage des rares avancées régulatoires sur l’industrie de la finance obtenues depuis la crise ou encore lutte contre le piratage ou partage informatique organisée pour servir les intérêts de producteurs de contenus de masse…
Un déni de démocratie sans précédent
Depuis les manifestations altermondialistes de Seattle contre un sommet de l’OMC en 1999, le peuple dérange. Les grandes négociations commerciales internationales attirent depuis ce jour leurs cortèges de contestataires et donc souvent l’usage de la répression, qui fait toujours mauvaise presse vis-à-vis de l’opinion publique. Comment éviter d’être sous le feu des projecteurs suite aux répressions de telles manifestations pacifiques tout en continuant à brader des garanties qualitatives environnementales, fiscales, salariales, alimentaires, sanitaires ou encore sociales aux intérêts des multinationales et de l’oligarchie mondiale représentées par leurs lobbyistes ? En menant des négociations au secret. Les protocoles mis en place sont draconiens : sécurité maximale contre les intrus, négociations à huis, interdiction des appareils électroniques, sans oublier les désormais célèbres clauses de non-confidentialité.
Reste un dernier problème : les Parlements. Même infestés de lobbyistes et gangrenés par l’idéologie néolibérale, ils demeurent l’expression de la souveraineté de la nation par le principe de la représentation. En d’autres termes, il faut que ces accords soient ratifiés par les Parlements nationaux pour rentrer en vigueur, et dans des régimes aux structures constitutionnelles complexes comme la Belgique, cela peut poser quelques complications, tel que le cas de la Wallonie l’a montré.
Non content de transgresser l’idéal démocratique, dont les sociétés occidentales seraient soi-disant des modèles, par des tractations au secret et d’attaquer sévèrement en justice tout lanceur d’alerte compromettant, les négociateurs s’attaquent donc dorénavant aux pouvoirs des parlements. Pour ce faire, la méthode consiste souvent à dévoiler au dernier moment le projet d’accord en le présentant comme « à prendre ou à laisser ». A grand renfort de discours d’experts présentant les schémas de traités comme les meilleurs obtenus et en agitant la menace de la compétition internationale, les parlementaires sont mis face à des textes dont ils ont à peine le temps de connaître les tenants et les aboutissants.
Par exemple, pour les négociations du Partenariat Trans-Pacifique (TPP), Obama s’est vu conféré par le Congrès américain en Juin 2015 le pouvoir d’utiliser la procédure dite de « fast-track » qui permet de négocier en secret l’ensemble du traité, interdit les amendements potentiels du Congrès ou de bloquer les négociations et offre simplement la possibilité aux représentants du peuple américain de rejeter le traité final.
Dans le cas de l’Union Européenne, un niveau d’antidémocratisme encore supérieur est en train d’être mis en place : la Commission Européenne, dont nul n’ignore qu’elle n’est pas élue par les peuples européens et qu’elle dispose déjà de prérogatives extrêmement nombreuses et lourdes de conséquences, a, par la voix de Jean-Claude Juncker, souhaité être en mesure de signer le traité CETA avec le Canada sans l’accord des parlements, arguant qu’il relevait de ses prérogatives seules. Jamais en retard d’une nouvelle invention technocratique, l’UE a imaginé l’entrée en vigueur du même traité avant même le vote des parlements nationaux dans un cadre dit « provisoire », sur le modèle de la mise en place d’autres accords avec la Corée du Sud et le Pérou.
Se pose enfin la question des tribunaux d’arbitrage privés supranationaux : au départ conçus pour trancher les litiges entre différentes multinationales soumis à des droit nationaux différents, ils sont devenus le cheval de Troie démocratique le plus dangereux de l’ère contemporaine. En effet, la possibilité offerte aux multinationales d’assigner les Etats en justice lorsqu’elles estiment que leurs intérêts ont été spoliés est trop vague, et le verdict des juges peut donc être influencé par les armées de lobbyistes et d’avocats employées par les grands groupes mondiaux. Sans oublier de mentionner les parcours professionnels douteux de certains juges, tels que le très prisé Francisco Orrego Vicuña.
Les cas d’assignation en justice d’Etats en plein exercice de leur souveraineté par des firmes transnationales au nom du caractère défavorable de nouvelles réglementations à de prétendus investissements prévus sont nombreux : Vattenfal contre l’Allemagne après sa décision de sortir du nucléaire d’ici à 2022, Lone Pine contre le Québec suite au moratoire sur le gaz de schiste, Philip Morris contre l’Australie et l’Uruguay subséquemment à des mesures anti-tabac… De tels tribunaux exercent par ailleurs un pouvoir indirect et invisible d’oppression sur les Etats, qui seront d’autant moins enclins à adopter des mesures fortes de protection de leur population face aux multinationales que celles-ci pourront leur extorquer des milliards dans des courts conçues pour leur être favorables.
La fin de la mondialisation?
La remise en question de l’idéologie libre-échangiste a bel et bien débutée. Si les critiques de Donald Trump sur les emplois perdus aux USA suite à l’ALENA et le retrait du TPP annoncé en grande pompe dans les premiers jours de sa présidence peuvent sembler aller dans le bon sens, l’homme de l’année 2016 selon le TIME Magazine demeure ambigu sur bien des points. Sa critique des accords de libre-échange se concentre sur le contenu des traités, qu’il juge très mal négociés et défavorables aux intérêts américains, mais ne tient nullement compte des aspects environnementaux, sanitaires ou démocratiques en jeu. Le nouveau président américain s’est d’ailleurs empressé d’annoncer l’ouverture de négociations avec le Royaume-Uni pour un nouvel accord lors de sa rencontre avec Theresa May à la fin Janvier en restant flou sur les modalités mais en affirmant, argument sans nul doute à toute épreuve, qu’il serait « great ».[1] De même, le Royaume-Uni qui s’apprête à quitter l’UE redouble d’inventivité pour trouver de nouveaux « partenaires » commerciaux. Aux dernières nouvelles, la Nouvelle-Zélande serait intéressée.
Il s’agit ici de ne pas être dupe : les accords commerciaux proposés depuis les 3 dernières décennies ont été conçus pour bénéficier aux multinationales et à elles seules. Ils n’ont nullement accru la mobilité des individus, ont mis en place une compétition profondément faussée et vicieuse entre pays développés condamnés à la désindustrialisation et pays pauvres condamnés à l’exploitation au nom du « développement » et ont fait baisser le prix de nombreux produits en diminuant la qualité et en dégradant les conditions de fabrication.
Le concept de mondialisation n’est pas à jeter dans la même poubelle que les accords actuels qui prétendent en représenter l’unique forme possible. D’autres possibilités de mondialisation, respectueuses des travailleurs, de l’environnement, des cultures locales et ayant un réel impact positif à l’échelle globale existent. Mais l’altermondialisme ne pourra advenir sans un sursaut démocratique et la reprise en main des citoyens de leur destin collectif. Les manifestations et oppositions de toutes sortes contre le CETA ou le TAFTA/TTIP, ainsi que l’effort associatif pour dévoiler, décortiquer et dénoncer le contenu précis de ces monstres juridiques donnent à penser, et, peut-être, à espérer.
WB
Petit bonus :
https://www.youtube.com/watch?v=zHK1HqW-FQ0
#tafta#ceta#free trade#globalization#mondialisation#union européenne#european union#brexit#tpp#libre échange#trump
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La description détaillée du projet FoodforMada:
Ce projet vise l’aménagement et la mise en exploitation de 150 ha de terre fertile pour la production de riz, céréales et légumineuses biologiques dans la commune rurale d’Ikalamavony, district du même nom, région Haute Matsiatra, province de Fianarantsoa - Madagascar (voir carte indiquant le lieu d'implantation du projet)
Il est né à la fois d'un vécu et d'une conviction. D'un vécu parce que, comme beaucoup de Malgaches, j'ai moi-même mangé du riz blanc matin, midi et soir pendant mes vingt premières années passées à Madagascar. Je voudrais maintenant que cela change et que la future génération puisse avoir le choix de ce qu’elle veut manger.(voir photo 1 sur les choix offerts aux consommateurs Malgaches) Vécu ensuite parce qu'aujourd’hui encore, mes oncles et tantes paysans cultivent leur riz avec un sol très dégradé et dont il faut toujours plus d'engrais chimiques tous les ans pour un rendement pas toujours au rendez-vous (voir photo 2 sur les rizières envahies par les sédiments). Vécu enfin parce qu'on ne passe pas un mois dans cette partie centre ouest de Madagascar sans voir le feu de brousse ravageant faunes et flores et qui ne laisse sur son passage que désolation et sédimentation des rizières (voir photo 3 sur les paysages de désolation).
Le projet est aussi le fruit d’une conviction. D’abord que sans investissement massif dans le secteur agricole, Madagascar connaîtra dans un avenir proche l’émeute de la faim qui a déjà frappé certains pays en voie de développement ces dernières années (voir photo 4 sur le quotidien de milliers de Malgaches). Conviction que sans l’adoption et la promotion à grande échelle d’une nouvelle pratique de production – durable, plus respectueuse de la ressource et de l’environnement - le million d’habitants déjà victimes de la sécheresse sévère et de la baisse drastique de rendement dans le sud du pays en 2015 doubleront d’ici cinq à dix ans (voir photo 5 sur la famine dans le sud de Madagascar en 2015). Conviction enfin que sans prise en mains par les Malgaches eux-mêmes du sort de leur pays, Madagascar restera encore pour longtemps, l’un des pays les plus pauvres du monde. Voilà pourquoi je souhaite rentrer à Madagascar avec un projet financé pour passer de la conviction à l’action.
En accord avec ces convictions, le projet sera mené en se basant sur les trois dimensions du développement durable. Sur le plan économique, il permettra de créer cinq emplois permanents et une quarantaine d’emplois saisonniers aux habitants du village. Sur le volet social, un puits est d’ores et déjà installé depuis cette année pour éviter que les villageois ne continuent de boire l’eau de la rivière. D’autres puits seront installés au fur et à mesure du développement du projet. Par ailleurs, une démarche est actuellement menée auprès de l’administration malgache pour avoir un(e) enseignant(e) de façon pérenne. Enfin, concernant l’aspect environnemental, deux innovations locales majeures seront mises en œuvre. L’éthique et les principes de la permaculture d’une part, et l’agroforesterie d’autre part afin d’assurer une production durable (voir schéma 1 sur les trois piliers du développement durable) .
La permaculture est un système conceptuel inspiré du fonctionnement de la nature. Elle cherche à concevoir des installations humaines harmonieuses, durables, résilientes, économes en travail et en énergie, à l'instar des écosystèmes naturels. La permaculture repose sur trois principes éthiques : prendre soin de la terre, prendre soin des hommes, partager équitablement les ressources (voir photo 6 sur l’illustration de la permaculture).
L’agroforesterie, quant à elle, désigne les pratiques, associant arbres, cultures et/ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. Elle permet d’améliorer de plus du tiers la production des parcelles en optimisant les ressources du milieu (lumière, eau, occupation permanente du sol). Elle permet aussi de diversifier la production des parcelles (productions agricoles, bois d’œuvre, bois énergie, fruits, fourrage, litière, paillage�� ), de restaurer la fertilité du sol (les arbres restituent de la matière organique via les feuilles qui tombent au sol et la décomposition des racines : 40 % de la biomasse d’un arbre retourne au sol chaque année), de garantir la qualité et quantité de l’eau, d’améliorer les niveaux de biodiversité et de reconstituer une trame écologique et enfin de stocker du carbone pour lutter contre le changement climatique (voir photo 7 sur l'exemple de l’agroforesterie).
Pour mettre en œuvre ces principes, il est nécessaire de préparer le terrain de manière adéquate. Cela demande : - De mettre le terrain en parcelles irrigables de 25 m². Celles-ci doivent être horizontales afin que le niveau d'eau soit partout le même (voir photo 8 sur le terrain dans sa forme actuelle). - D’entourer les parcelles de diguettes afin de retenir l'eau dont le niveau monte au moins jusqu’à inonder l’ensemble de la parcelle. Les diguettes servent aussi à circuler entre les parcelles et peuvent aussi être élargies pour recevoir des arbres fruitiers de l’agroforesterie (voir photo 9 sur les diguettes montées à la main). - De couvrir le sol de matières végétales afin, entre autres, de protéger le sol contre l’érosion, d’en maintenir l’humidité pour limiter l’apport en eau, de protéger la vie que le sol abrite permettant de favoriser le travail de la nature (voir photo 10 sur l'exemple de riziculture selon les principes de la permaculture).
Une fois l’aménagement terminé, on entre dans l’exploitation proprement dite. Il s’agit de semer les grains de riz, de veiller à la gestion de l’eau et à l’entretien de la culture.
À quoi va servir le financement ?
Le financement va servir à la réalisation du projet, c’est-à-dire, à l’aménagement du terrain et à la production de riz, céréales et légumineuses biologiques selon les principes de la permaculture et de l’agroforesterie. Le coût global du projet s'élève à 90 000€ pour les 150 ha mais il démarrera dès l'atteinte de 10 000€ de financement. C'est ce premier palier de 10 000€ qui fait l'objet de la campagne de financement participatif sur ULULE du 23 Janvier au 13 Mars prochain. La production de riz, céréales et légumineuses sera menée en même temps. Des arbres fruitiers et non fruitiers seront plantés au bord de chaque parcelle en raison de cinquante arbres par hectare. Nous débuterons par la plantation de manguiers, d’orangers, de papayers, de tamariniers, de goyaviers, de corossoliers réticulés connus sous le nom de cœur de bœuf et d’autres fruits tropicaux locaux. Le but est non seulement de restaurer l’équilibre écologique du milieu, de diversifier le revenu, mais aussi d’enrichir l’offre locale en fruits. Pour les arbres à bois (construction et chauffe), nous aurons des bois de roses, des palissandres, des eucalyptus, des grevilleas, des acacias, des cyprès, des jacarandas mais aussi quelques plantes médicinales telles les ravintsara, …. Voici la répartition prévisionnelle des dépenses.
À propos du porteur de projet
https://www.facebook.com/foodformada https://twitter.com/foodformada https://www.instagram.com/FoodforMada/ https://www.tumblr.com/blog/foodformada
Sensible au rapport nord/sud et à la question des inégalités, j'ai motivé mon projet de retour par quelques principales raisons. Il y a d’abord le constat du niveau actuel de développement à Madagascar (niveau de vie de la population, IDH, PIB par habitant, etc.). Ce constat est dressé unanimement par les différents rapports des grandes organisations internationales (Banque mondiale, FMI, FAO, PNUD, etc.). La lecture de ces rapports montre en premier lieu la nécessité, pour les pays en développement, d’investir dans l’agriculture. Cette nécessité est vraiment réelle pour Madagascar car elle est aujourd’hui très loin de l’autonomie agricole. Un agriculteur intermédiaire de plus contribuerait indéniablement à l’atteinte de l’indépendance alimentaire du pays et son apport permettrait de réduire, à moyen et long terme, le budget des ménages consacré à l’alimentation. Je voudrais donc être cet agriculteur de plus.
En plus de cette volonté de contribuer au développement réel du pays, le choix du secteur agricole est également motivé par la menace, sans cesse grandissante, d’accaparement de terres agricoles par les firmes multinationales (voir scandale Deawoo en 2008). La deuxième raison est ainsi de défendre et promouvoir la défense des petits exploitants agricoles face à l’appétit insatiable des grosses entreprises étrangères.
La dernière raison, sans être exhaustif, vient de ma conviction que sans le retour d’expérience de ceux qui sont partis, le développement d’un pays se fera à vitesse lente. Je souhaite contribuer à l’amélioration et au partage de connaissances dans le milieu rural à Madagascar en amenant par exemple de nouveaux services et en contribuant à former des agents de vulgarisation, aidant les chefs de famille à obtenir un titre de propriété, etc. Je souhaite également amener de l’innovation produit, technologique et organisationnelle en vue de l’amélioration de la productivité agricole. Sur le plan intellectuel et scientifique, j’interviendrai en tant qu’enseignant-chercheur en économie auprès de l’université de Fianarantsoa.
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Chargé de l’administration des ressources humaines
ciété nationale, filiale d'un grand groupe marocain recrute un/e chargé de l’administration des ressources humaines
Société nationale, filiale d’un grand groupe marocain et partenaire d’une firme multinationale, opérant dans l’agroalimentaire recrute un/e chargé de l’administration des ressources humaines (H/F), de formation Bac+5 en gestion des ressources humaines avec une expérience de deux ans ou plus dans l’administration RH.
Vous serez en charge de : – Gérer et mettre à jour les dossiers administratifs du…
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Faut-il interdire Airbnb à Paris ?
“Bienvenue à la maison”. Trois millions de logements, 192 pays, 150 millions d’utilisateurs, Airbnb fait aujourd’hui des acteurs majeurs de la tech. Depuis son lancement en 2008, cette multinationale prône des valeurs de partage, mise sur le sentiment de communauté, dit privilégier l’échange. Basée sur une économie dite “collaborative”, l’entreprise serait rapidement devenue une “économie de prédation” selon Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement et de l’hébergement d’urgence. Dans son livre Airbnb, la ville ubérisée, il alerte sur l’impact du géant californien sur le marché immobilier et sur l’identité des villes.
D’abord pensée comme une plateforme permettant de mettre à disposition un lit dans une chambre d’ami pour les voyageurs afin que ceux-ci puissent vivre “comme un local”, celle-ci compte parmi ses annonces aujourd’hui bien plus de logements entiers uniquement destinés à la location à court terme. Beaucoup d’investisseurs y ont vu une réelle opportunité pour entreprendre un business lucratif. Le chef de file du Parti communiste français (PCF) aux prochaines élections européennes de 2019 se bat depuis des années pour mettre en place plus de régulations et de contrôles.
Un business juteux
Selon la loi Alur datant de 2014, seul les résidences principales dans la limite de 120 nuits par an peuvent être louées. “Tous ceux qui dépassent les 120 jours sont dans l’illégalité et privent les Parisiens et ceux qui aspirent à s’installer dans la capitale de milliers de logements. Ce sont autant d’appartements qui n’accueillent plus d’étudiants, de jeune couples ou de familles mais bien des visiteurs de passages pour des courts séjours”, assure Ian Brossat.
20 000 logements à Paris seraient ainsi concernés. Cela entrainerait des conséquences néfastes sur le marché immobilier et sur l’accès au logement dans la capitale. “De centaines de milliers de mètres carrés sont ainsi détournés de leur utilité première, alors même que la pénurie fait rage et que les fichiers de demandeurs de logements sociaux ne cessent d’accroitre”, insiste l’adjoint à la mairie de Paris. Un phénomène qui s’explique notamment par la forte rentabilité de ces logements, ceux-ci peuvent rapporter deux, trois à quatre fois plus que s’ils ��taient loués de manière classique.
L’utilisation exclusive de logements pour des locations touristiques entraîne des difficultés pour les couches modestes et moyennes de se loger dans la ville. Tous les investissements font augmenter les prix du marché. Beaucoup d’habitants partent alors du centre de Paris, ne pouvant pas assumer cette hausse. Ian Brossat s’appuie sur l’exemple Barcelone où l’un des quartiers les plus fréquentés a perdu plus de la moitié de sa population en une dizaine d’année “à cause du phénomène de pied-a-terrisation et de l’invasion Airbnb”.
Identité en danger
Le féroce succès d’Airbnb dans la métropole touche également le tissu commercial. Un touriste ne va pas consommer de la même façon qu’un habitant. Le vacancier va généralement privilégier les supermarchés que les épiceries de quartier par exemple. Les boutiques traditionnelles sont petit à petit remplacées par celles de luxe. Les petits commerces encaissent durement le coup et voient leurs boutiques disparaitre. “Le nombre de commerces qui s’adressent aux touristes augmente tandis que ceux qui s’adressent aux Parisiens se font moins nombreux. Et pour ceux qui résistent vaille que vaille, la décrue des habitants ne facilite pas la tâche.” Ian Brossat précise quand même que d’autres facteurs sont aussi responsables de ces mutations, comme le commerce en ligne et les changements d’habitudes de consommation sur la longue durée.
Dans son ouvrage, l’auteur de 38 ans s’insurge contre ces immeubles entiers dédiés à la location Airbnb qui défigurent la ville. Il cite l’exemple de Montmartre dans le XVIIIe, selon lui ce quartier parisien typique est devenu “un Disneyland pour visiteurs étrangers”. Serveurs habillés à l’ancienne, de fausses vieilles devantures, mélodies d’Edith Piaf jouées à l’accordéon, autant de clichés forcés pour plaire aux touristes. Bien sûr, ce “processus d’artificialisation par le tourisme” n’est pas uniquement dû à Airbnb. Cependant, pour Ian Brossat, ce phénomène montre “comme un miroir grossissant”, le futur des villes si rien n'est fait pour réguler la location meublée de courte durée. Il dénonce également l’uniformisation des logements mis en ligne pour plaire au plus grand nombre et s’inquiète de la perte d’identité spécifique à chaque lieu.
Ubérisation de l’espace urbain
Reprenant le modèle des chauffeurs d’Uber, plateforme qui fonctionne avec des auto-entrepreneurs qui sont payés à la course, sans droits ni protections sociales, l’homme politique met en garde contre “le développement d’une économie grise à la limite de la légalité” concernant Airbnb. En effet, la firme américaine entraine la création de nombreux petits jobs extrêmement précaires, comme les concierges chargés de remettre les clés, le personnel de ménage, les photographes pour les annonces... Les loueurs vont souvent s’adresser à des auto-entrepreneurs pour s’affranchir des cotisations sociales ou faire appel à du personnel non-déclaré signale l’auteur.
A côté de cela, Airbnb va également donner naissance à des “professionnels malgré eux”. Ce sont des étudiants qui louent leur chez-eux afin de régler leur loyer et payer leurs études ou encore des chômeurs de longues durées qui tirent leurs revenus de la location. Pour eux, chaque règlementation sur la location peut potentiellement mettre en péril leur source de revenus. “L’existence de cette économie grise finit donc parfois par faire des précaires eux-mêmes les avocats de la déréglementation et de la déresponsabilisation des plateformes” constate Ian Brossat.
En plus de modifier les âmes des villes, de précariser les emplois et de restreindre l’accès au logement, Ian Brossat rappelle que “l’évitement fiscal est au cœur du business model” d’Airbnb. A son échelle, l’élu parisien essaie de mettre en place le plus de régulations possibles, comme doubler les amendes, renforcer les contrôles, mettre en place un système d’enregistrement. Un long combat contre ce géant et ses lobbys puissants. Si l’adjoint de la mairie de Paris monte au front contre Airbnb, il ne charge pas les personnes qui louent quelques semaines leur appartement. Il appelle néanmoins à un sursaut citoyen et demande à ce que chacun revendique son droit à la ville.
Ian Brossat, Airbnb, la ville ubérisée, la Ville Brûle, paru le 6 septembre 2018.
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