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altriviera · 7 years ago
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EITSession #9 au 4 avenue Malausséna, chez des Humains bien Urbains*
* Itoladisco (FRA) / Africa Twin (FRA) / NkDm (FRA) @ 4 av. Malaussena - lieu éphémère (Nice), le 01/03/18
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Merci, de nouveau, à Hervé Tillier, Henry-Pierre Marsal et toute l’équipe du groupe Créquy pour leur accueil et leur disponibilité…
C’est au débotté qu’EITS, charmé par le lieu autant que par l’accueil, avait profité de l’exposition Humains Urbains pour vous ficeler en trois jours cette session électro-rock à succès. Aux quelques-un(e)s qui crurent entendre parler d’une friche sauvage en plein cœur de Nice, et furent peut-être un brin déçus, redisons-le : cette installation au 4 avenue Malausséna était bien sûr l’œuvre d’un mécène, le Groupe Créquy, entrepreneur immobilier lyonnais spécialisé dans la rénovation et la re-dynamisation d’immeubles anciens ou de quartiers en désuétude… C’est donc en connaissance de cause et avec enthousiasme que nous nous faufilions dans une opération de communication telle que les affectionne son PDG, l’aventureux et turbulent Hervé Tillier.
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A vrai dire, après une solide conversation avec ce dernier (qui se fiait à ma tête de ravi de la crèche), l’affaire était conclue : nous ne laisserions pas s’achever ces dix jours d’expo sans proposer un événement Easter In The Sun Rain & Snow… Même si l’on aurait pu se contenter de « chiller » dans le superbe Black Swan Bar (« ruin bar » éphémère de nos Lyonnais), avec la fami’, affalé dans les fauteuils en cuir, étendant paresseusement les jambes, rêvassant, dans les vapeurs d’un Génépi-tonic, aux lourds flocons qui saupoudraient Nice la Belle. Sauf que si tu crois que nous sommes de cette farine-là, eh bien… « tu sais rien, Jean Neige ».
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Voilà, tout est dit ? Presque, car avant de vous laisser parcourir les images de cette soirée réjouissante, quelques remarques histoire de n’oublier rien ni personne : d’abord, une expo à la fois de qualité et grand-public, pensée comme telle par l’omniprésent H-P / ensuite, une esthétique de la démolition particulièrement calculée, avec cette perspective lointaine traversant plusieurs appartements anciens, ces cloisons savamment abattues ou préservées, créant un effet pour le moins théâtral, et ces tapisseries d’avant Tino Rossi qui suscitaient bien des convoitises / 3. un bar en forme de clou du spectacle - accessible par un vieux placard - avec son atmosphère « über cosy », son sanglier et son éland du Cap naturalisés, et surtout une équipe « premium » Bastien-Hugo-Vincent-Romain + un fin barman exfiltré de L’Orangerie à Lyon, Emeric, + Lydie, une demoiselle charmante à casquette de l’Armée Rouge / 4. des lives qui ont apparemment plu (Africa Twin de mieux en mieux, malgré les imperceptibles soucis de batterie que déplorait Hugo), même si le plancher oscillait pas mal au milieu de la salle de concert. Cependant la structure haussmanienne semblait « calculée pour » / enfin, un public mignon qui a accepté toutes les contraintes imposées par cet immeuble en chantier - et désolé, vraiment, pour les retardataires (parmi lesquels des amis chers), on a voulu faire plaisir au plus grand nombre possible… sans pour autant accorder le moindre « passe-droit » (ni gauche, du reste).
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Qui ai-je oublié ? La compta’, d’abord : coucou et merci les filles ! / la sécu’ (alias… l’équipe du bar), défense solide que même les francs-tireurs Bambo (alias Incident Diplomatico) ou Grég n’ont pu déstabiliser… Défense de zone dans la tradition de l’Olympique Lyonnais, et sur laquelle je pus me reposer / puis les artistes : Vlad, Geoffrey & Hugo, Manu et Jérémy (qui ont fait rêver la team Créquy), JB Itoladisco, incarnation d’EITS / et enfin le public, qui a déjoué toutes les prévisions de fréquentation par la grâce du bouche-à-oreille, ce réseau social inégalé… En vertu de quoi EITS a presque malgré soi embrasé les confins sud de la Libé (juste au-dessus de la voie rapide) par une humide nuit d’hiver !  
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      Texte : Arnauld H.
Photos : Julien Griffaud
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altriviera · 7 years ago
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EITSession 8*
* Koncertmate / Ashtray Service / LpLpo  @ La Zonmé, le 09-12-17 [Easter in the Sun Session]
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Allez, pour cette dernière séance EITS de 2017, sortez de chez vous (ou ne rentrez pas après cette belle après-midi ventée) et direction la Zonmé, allez - peu importent les excès de la veille au CCM ou à l’Ooh-Poo-Pa-Doo -, viens donc passer une soirée de qualité auprès du label Super Issue qui te propose son stand de Noël. Précaution oratoire habituelle : Alt_Riviera, EITS et Super Issue étant les tentacules d’un même poulpe aux ramifications aussi « réseauistes » que mafieuses (pour reprendre le vocabulaire de Gilou), et donc nissartes en diable, je contiendrai mon lyrisme à une stricte objectivité, c’est un engagement que je prends en sortant de l’apéritif en compagnie de Bambo au Pacific, le comptoir désormais incontournable de la Libé.
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Koncertmate : le Toulonnais installe une ambiance pas désagréable en ce soir hivernal, avec ce son aux confluents de (attention, courte énumération de références qui vont te gêner ou pas mais, comme je disais récemment, tant pis, tu n’auras qu’à vérifier) Brian Jonestown Massacre, du drone, de Gastr del Sol, des chants mongols et j’arrête là. Avec Emma on écoute ça du haut de nos tabourets, accoudés au bar, en évoquant nos rhumes et grippes récents autour d’un délicieux dal agrémenté de sauce pimentée.
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Ashtray Service : pour la sortie sur notre label de leur K7 en édition limitée, ils sont là avec un très bon son de trio rock sur une base de blues-rock (genre qui m’indiffère de plus en plus hormis quand il est joué par des trublions du genre Ty Segall ou John Dwyer, et encore), avec des éléments grungy et poppy qui n’échappent pas aux experts Arsonists, mes « frrérr’ ». Alternant les morceaux à deux guitares ou basse-guitare, nos sympathiques musiciens offrent une prestation très pro et des compositions à l’avenant. À noter leurs physiques d’enseignants-chercheurs subtilement rock’n’roll (les grosses boots), qui parlent également en leur faveur. Derrière eux, et non des moindres, le brillant batteur LpLpo, dont le jeu de haute tenue ajoute encore de la plus-value à un répertoire déjà mis en valeur par le reste, et notamment ces voix qui sonnent « enregistrement dans un studio en bois à New-York avec l’ingé’ son des Killers » - précision technique de JB Finchie : c’est en fait un delay très court appelé « slapback ».
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 Et si tout cela t’a rendu bon pour le Service, passage au stand Super Issue afin acquérir leur K7 Rock’n’Fuck’&Fuck’n’Roll, élégamment remisée (ça contrebalance la subtilité du titre) dans une petite boîte en carton noir(e) qui évoque à la fois le coffret de pirate et le mini-cercueil (ce qui revient au fond au même). Najia aime bien, mais ce qui l’intrigue c’est cette histoire de concert donné par un poulpe d’ici une demi-heure. Najia est friande de poulpe, à dire vrai. À ses côtés, Didier Baldu parle dans un filet de voix, il semble qu’il ait connu des jours meilleurs, mais l’homme est valeureux - il a tout de même échoué au Pompéi en compagnie de Toulonnais la nuit dernière, et ça, les connaisseurs du Vieux-Nice apprécieront. La mention du label Slovenly, dont j’ai vu le patron mixer à la Mécanique Ondulatoire le week-end dernier, le ranime un peu et ses yeux brillent un instant tandis qu’il souffle le nom des faramineux Subsonics…
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LpLpo : son costume de poulpe est de plus en plus « raffiné » (si l’on peut dire), et Najia a l’air de bien s’amuser même si elle est déçue de ne pas avoir pu en dénombrer les tentacules. Le monstre fait un petit discours affectueux et spirituel avec sa voix de robot d’outre-monde, l’intro sur les percussions est presque hésitante mais c’est une feinte : le tube Oh Bobby déferle et, soudain, me fait penser à Air + John Maus dans le même temps : admiration soudaine, alors que ça fait bien 8 ou 10 fois que je vois LpLpo en concert ! Jay Bee semble partager mon point de vue : l’excellente musique du céphalopode se suffit à elle-même, car dès lors que l’on se hasarde à regarder sur scène ça se complique : au mieux l’on est distrait par les gesticulations et le costume (les tentacules actionnent-ils oui ou non des touches de synthé ?) et l’on rigole bien, au pire l’on est carrément rebuté. Pour ma part, si j’apprécie deux minutes les effets vidéo sur la tête blafarde de la bestiole (notamment ces motifs géométriques/morphologiques sur un morceau orientalisant), je reste exaspéré par ces simagrées et surtout par cette bouche qui évoque davantage un crétin des Alpes que le bec d’un habitant des abysses. Mais bon, c’est fait exprès, évidemment, on sent qu’il y a des années de travail sur ce dispositif, donc on dit oui à tout pour avoir la paix. Et l’on remercie naturellement une fois de plus la Zonmé ainsi que son public pour leur fidélité !   
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Texte : Arnauld H.
Photos : Julien Griffaud
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altriviera · 7 years ago
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LuneApache à la Zonmé*
 * EITSession # Somehow (FRA) / LuneApache (FRA) / Hell Botcho (FRA) @ La Zonmé (Nice), le 11-11-17
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Au sortir d’une semaine agitée et fraîche - un gin tonique versé sur l’été indien - trêve de point météo : pour la deuxième EITSession de cet automne, prêtons allégeance au label Toolong Records et, tous, fonçons à la Zonmé. Tous ? Non. Certains n’ont pas pu venir malgré les relances voire les textos de menaces que notre présidente jupitérienne avait ordonnés. Arthur m’informe qu’il fait ce qu’il peut pour venir tandis que Mélanie M. ne peut pas. De son côté Marine préfère le tout nouveau magasin de coquillages de la rue Garnier (il est vrai aussi que la Zonmé ne peut rivaliser avec ses 5 balles de PAF, son dal offert pour toute boisson achet��e… et pas d’huîtres, pfff, quelle petitesse)… tandis que Chris et Lætitia doivent être morts - momifiés devant Netflix avec en main des crackers intacts - depuis le temps qu’on ne les a pas vus et que chez eux tourne en boucle le pilote de la cinquième saison du prequel du crossover inédit d’Urgences et Game of Thrones  (« On a 43 blessés par diverses armes blanches de provenance dothraki et empoisonnées !  - OK, Carter, Ross, Hathaway, on gère, on commence par faire NFS, alchimie et iono ! … Attention : le dragon convulse, on le monte au bloc de la tour ouest ! »)
Cela dit, passé le calme un peu lugubre de la rue des Combattants en AFN, et la porte de tôle, c’est animé, chaleureux, Pascal et son équipe ont le sourire, il y a bientôt foule, une famille au complet nous honorant même de sa présence. Dans la salle, affublé d’une perruque de carnaval sous sa casquette US chérie, Alex Hell Botcho règne en maître de la « sélecta », avec un cocktail détoxifiant d’indie-pop. Indiète-pop ou rock indé-tox ? Les deux. Autour, les copains arrivent, parmi lesquels un maximum de copines, ce qui est mieux. Fabienne - que je présente toujours comme ma compatriote boulonnaise - découvre le savoir-faire EITS et ses têtes (de mules) pensantes. Je retrouve quant à moi un dal bien pimenté, dans la pure tradition pascalienne, ça s’annonce donc bien, le menu qui suit confirme.
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Somehow : première partie folk dépouillée - mais riche - avec le Parisien Erwan Pépiot en solo. On est content de rencontrer en vrai le coup de coeur estival de notre rubrique Auto_Tune (http://altriviera.fr/post/162936600785/somehow-hidden-memories) et on apprécie tout autant ses compos en acoustique. La voix est forte, claire, parfois smithienne, ne manque que celle d’Aurélie (et de son violoncelle)… Elle est venue mais reste pour quelques temps encore dans l’ombre ! Pour achever de vous convaincre, on signalera la présence de Maud-Vit-la-Nuit, de retour dans la Zonmé pour valider Somehow. On n’aura pas le temps hélas de faire une vraie interview de Somehow à la fin - tous regagnent le Var cette nuit - mais l’on peut vous inviter à siroter ce disque de grande valeur (belle idée de cadeau de Noël, au passage).
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LuneApache : projet tout récent - et signé sur le label La Souterraine - de notre chouchou varois Anton, ex-Boreal Wood (le tout premier groupe programmé par nous : silence recueilli), c’est aussi un super-groupe amalgamant une kyrielle de talents parmi lesquels on reconnaît notre JB Finchie, le Shiva de l’électro-pop niçoise… Anton peut donc bel et bien se sentir épanoui et heureux, car avec un tel quatuor à ses côtés on ne voit pas trop ce qui pourrait le tracasser. Vérifions ça avec le concert qui suit : Nébuleuse / L’Optimiste / Les Persiennes / Funambule / Prenons la Route / Le Monologue de Jane / Légendes Païennes / Demain ne sait jamais. Le « tube » Nébuleuse annonce la couleur (rougeoyante) : instrumentaux psyché, donc un peu planants, un peu mur du son, lyrisme à la Daho, on saisit vite les ambitions de LuneApache. La suite est à la hauteur desdites ambitions, avec une hybridation réussie entre la « nouvelle pop en Français » (qui a commencé à déferler il y a à peu près quatre ans) et l’Amérique des Brian Jonestown Massacre ou des Dandy Warhols - c’est audible surtout sur les refrains et conclusions.
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Le frontman occupe le terrain avec son aisance naturelle, son groupe exécutant le reste à merveille, avec moult claviers, percussions, guitares - il y a du matériel rétro de très bon goût.Il y a aussi - ça n’aura échappé à personne - un superbe jeu & son de basse signé Séb « El Botcho ». Celui-ci possède en effet une de ces petites guitares « beatlesiennes » à forme de mandoline, plus un gros ampli « qui crache » et surtout ces lignes éloquentes qui sont une des cartes maîtresses de LuneApache. Pas aussi salaces que celles de Tame Impala, pas aussi sérieuses que celles d’El Botcho, mais juste parfaites. Je suis d’autant mieux placé (sinon concentré) pour analyser la chose que me voici confortablement assis par terre, tout devant, calé entre deux Anaïs : l’une, avec son look « sous l’Occup’ », béret-lunettes-manteau gris-robe aguicheuse-boucles blond-platine (on se demande ce qu’elle peut bien faire aux Collabos et à la Wehrmacht), et l’autre, brune tout simplement aussi chic que magnétique. Cette dernière s’avoue un peu perplexe devant ce qu’elle perçoit comme une sorte de jam sous influence. Elle attendrait un peu plus de mordant. Comme pour lui répondre, Anton dévoile deux dernières chansons beaucoup plus blues-rock - avec ce carré d’as de fréquences basses - et tous de dodeliner en cadence. Applaudissements nourris, satisfaction générale, et Hell Botcho de conclure par un DJ-set qui fera notamment chanter en chœur Cath et Damien, retrouvant un peu de leur jeunesse bercée par Vampire Weekend. Le temps de faire le point avec si possible tout le monde - Anaïs des 40s déchaînée cherche son Charles -, on conviendra qu’une fois de plus la Zonmé est l’épicentre de la musique niçoise et enrichit encore son album d’un petit joyau de soirée…
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Texte : Arnauld H.
Photos : Julien Griffaud
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altriviera · 9 years ago
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CCM entre bois & charbon
Midget ! (FRA) @ CCM x EITS, le 11-06-16 / Arlt (FRA) @ Concert au 5, le 12-06-16
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C’est un samedi soir où Concert Chez Moi s’est posé tel un petit goéland mélomane vers Nice-Nord, et où l’on commence avec un peu de culture premium : « bois et charbon », pour les surréalistes, c’est une sorte de code, d’anti-slogan tiré des Champs Magnétiques de Breton et Soupault (1919) : dans une page célèbre (instruis-toi avec nous), les deux auteurs envisagent ainsi d’abandonner la poésie pour le petit commerce de combustibles... Dont nous n’aurons nul besoin en cette chaude soirée de juin - en effet, Bois & Charbon, cette formule hivernale, constitue aussi le titre du deuxième album du duo Midget ! . Autre fausse piste à éviter : Midget ! (= nabot, mini, minuscule, etc.) n’est pas un « tribute » synth-pop-grungy-médiéval en l’honneur de Tyrion Lannister, mais en réalité le projet – que je qualifierai de « chanson française poétique » - d’un couple bruxello-parisien qui a la classe : la chanteuse Claire Vailler et Mocke, guitariste des groupes Holden et Arlt. Remarque incidente : il est curieux de constater que « la fine fleur du hooliganisme européen » (selon les termes d’un expert consulté par Direct Nice, lecture de référence s’il en est) et la fine fleur de la chanson française convergent au même moment vers Nice, pas vrai ? Autre remarque : au vu de cette première moitié de 2016, ne serait-on pas en train de vivre une année de légende, sur le plan concerts, à Nice (-Nord) ? Hein ?
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Bienvenue donc chez Emma, Jean-Baptiste et le chat Moog. Dernier CCM de la saison – ça sonne un peu comme « dernier match avant la trêve estivale » – et, oui, enfin non, David, c’est vrai que je ne me suis pas foulé : deux barquettes de fraises, « même pas préparées en salade » (tes sourcils rehaussés par l’incrédulité)... Mea culpa et marche de la honte en vue, mais je rêvais sincèrement et égoïstement de bonnes fraises nature... Faudra-t-il à l’avenir déposer un label « cuisiné par l’adhérent CCM » lors d’une assemblée générale? En tout cas je me rattraperai (prenez note) dès le concert de rentrée, avec – si Dieu me prête vie jusque là – une TERRINE MAISON – oui - genre bœuf en gelée ou pâté de campagne, j’en fais le serment sur mon ordinateur qui tourne au ralenti. Notez, notez ! Pendant ce temps, laissez-moi me rattraper avec la tartine qui suit... Des gens charmants et détendus investissent donc le séjour-cuisine, et l’on embraye avec Mocke sur une jolie conversation littéraire, qui va de Proust, Nabokov, Gombrowicz, jusque Pläth et Ted Hughes  ; notre guitariste est un connaisseur passionné dont je note les conseils, et il déplore avec moi le relatif désamour dont souffre l’héritage surréaliste (que les poètes ultérieurs et les artistes post-Duchamp, style Ecole de Nice, ont réduit à une version pour enfants, mais ça c’est juste mon avis). Mocke est aussi un amateur de vin, tiens, encore un bon point... Mais voici qu’il sent que c’est le moment d’y aller. Et toi, tu fais quoi ? On passe au concert ou tu continues de babiller ?
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Première remarque tandis que le duo prend ses repères sur la midget-scène : Claire Vailler, qui s’est saisie d’une guitare folk, est... très belle, d’une beauté purement française, avec cette vivacité d’expression charmante qu’aucun appareil numérique ne saurait parvenir à pixelliser – elle ressemble à ces héroïnes des fresques romanesques sur les années 40, arborant le bleu marine d’une robe à pois (comme celle qu’elle porte ce soir) et qui enfourchent leur bicyclette pour aller porter des messages à de jeunes résistants enamourés, sous le nez pas fin et les yeux de merlans frits de la Wehrmacht. Face à elle, tâchant de faire bonne figure (pardon, camarade Mocke), ce dernier complète son look déjà très cool par une superbe guitare Jaguar ou Jazzmaster. Avec un rack d’effets en prime, mais bon... On n’a d’yeux que pour Claire.
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Parlons musique ! Avec la set-list d’abord : Chemin Sans Chemin / A Ciel Ouvert / Rhapsodie / Gorge s’enflamme / Les Mailles / Low Water / Fragments / Selda / Corazon / Nouveau Sourire / Les Remparts / Les Soupirs Encore / rappel : Cet Air. Maintenant que ça c’est vu, comment décrire cette musique, ces classiques que constituent déjà Chemin Sans Chemin, Les Remparts, ou Selda ? Chant et mélodies de haute volée, entre abandon et sophistication, stances énigmatiques en dépit de leur aspect « ligne claire », riche phrasé fluide de guitare électrique, dont la voix fait ici office de véritable contrechant, et pour ce qui est des références, eh bien disons les avant-gardes du 20e siècle, qu’il s’agisse de poésie ou de musique - tant en classique qu’en jazz. La voix de Claire chemine et musarde ainsi dans les bois lactés de la poésie contemporaine française (ou anglo-saxonne). La guitare de Mocke, qui s’écarte des routes habituelles de la six-cordes, parcourt de son côté une vaste palette de nuances, omniprésente dans un dialogue constant, et passionne (Stéf en est proprement sidéré), au point que les yeux se détournent de la chanteuse pour filer vers le manche de la Fender. Résultat : on s’abandonne sans difficulté à un récital pourtant exigeant, hors du temps, souvent « inouï », à faire passer les plus fins orfèvres de la chanson française pour des petits princes du r’n’b le plus racoleur ! Et Marine qui n’est pas là pour écouter ça, retranchée qu’elle est dans ses révisions en vue d’un master quelconque ! Avec JB et Julien on échange quelques textos admiratifs (pardon les Midget !) Le chat Moog, de son côté, ne sait que faire de sa carcasse de peluche enrobée d’une masse de duvet blanc : perturbé dans ses habitudes de félin, peut-être même contrarié, visiblement fracasse (sorti dans le Vieux hier ? au Pompéi peut-être ?), il hésite constamment entre deux chemins à prendre pour trouver un recoin douillet (qui n’existe plus), passe et repasse sur scène, reniflant le pédalier de Mocke pour se donner une contenance, vedette involontaire et temporaire du récital. Qu’ajouter ? Rien qui puisse remplacer l’écoute du bandcamp signalé plus haut, avec, sur la même page, une superbe analyse rédigée par Sing Sing, l’ami et leader d’Arlt, autre groupe très haut-de-gamme présent aussi à Nice ce week-end. Tiens, voilà qui va me fournir une parenthèse finale - je caresse ainsi l’espoir d’atteindre les trois pages...
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Parenthèse finale : la famille Arlt/Midget ! est en effet réunie à Nice ce dimanche soir à l’occasion d’un Concert au 5 (autre asso estimable de concerts d’appart’) pour un programme assez dément : outre Arlt et ses « tubes » renversants et poétiques (La Rouille, Sans Mes Bras que je chante en même temps qu’Eloïse Decazes, ému par son regard, comme si je me trouvais à deux pas d’Alunageorge à Glastonbury), Eloïse, justement, avec sa beauté Art-Nouveau, sa passion étonnante pour Fat White Family, sa longue jupe grise feutrée, ses socquettes, ses bottines rétro et sa fiasque malicieuse (qui doit contenir une chartreuse distillée en 1907, ou une malvoisie beaucoup plus ancienne), les verres de rouge qui disparaissent, Arlt et Mocke (encore lui, le bougre) avec ses arrangements torrentiels, nettement calypso, Arlt et l’écriture supérieurement simple et métaphorique de Sing Sing... Outre Arlt, donc, on trouve, en ouverture, la sensation, le groupe outsider ultime, le Belphégor voire même le Keyser Söze de la scène niçoise, qui joue à peu près à toutes les morts d’évêque et ne publie aucun morceau (Wu Lyf en comparaison c’était Sardou) : ce mythe, ladies & gents, c’est La Doublure, qui, avec sa fantaisie suprêmement ludique et élégante, ses monceaux de titres & fragments regorgeant de trouvailles en tous genres, fait jeu égal avec la tribu parisienne. JB et moi sommes hébétés : « Euh c’est le meilleur groupe de Nice, oui ? non ?  ben... oui ! » Les trois de La Doublure ne semble pas forcément conscients de la déferlante d’inspiration qu’ils déclenchent. Modestie désarmante, sourire gêné devant les applaudissements, mais candeur et joie pures de jouer ensemble pour les amis : La Doublure, c’est l’anti-Radiohead niçois de la chanson poétique en Français – enfin... Radiohead en plus sympa et moins riche ; il FAUT les forcer à jouer plus souvent, tout le monde doit entendre ça, et je n’ai rien d’autre à ajouter...
Texte : Arnauld H.
Photos : Julien Griffaud
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altriviera · 9 years ago
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EITSession n°2*
* La Secte du Futur (FRA) / Qúetzal Snåkes (FRA) @ Le Volume (Nice), le 18-11-15
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Comme ça faisait longtemps qu’Alt_Riviera n’avait pas rendu compte d’un concert Alt_R/EITS, eh bien je bondis derechef sur mon clavier, tel Michel Berger sur son piano, et je vous parle d’un local de la rue Defly bien dépeuplé en ce mercredi 18 au soir où tout Nice tremblote dans ses pénates, sirotant avec un frisson de réconfort sa paranoïa sécuritaire quand les Parisiens ont repris depuis belle lurette le chemin des rues et des boulevards. Ici, au Volume (que l’on remercie pour la énième fois), un contingent de Sibériennes est parvenu à se pointer dès l’ouverture, mais bon, ça se comprend : chez elles il fait moins cinquante, alors en comparaison quel danger y aurait-il à sortir à Nice ? À ce propos, rassurez-vous : nous vous avertirons à l’avance le jour où nos concerts seront assez rassembleurs pour intéresser la branche rock-indé de nos confrères de Daesh...
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En attendant, pour les absents mais surtout pour les fidèles, quelques instantanés de cette soirée rock-garage haut-de-gamme : d’abord avec La Secte du Futur (nom idoine qui a déclenché l’effroi de certaines dames me regardant coller des affiches en centre-ville le matin-même). Setlist : Tunnel / Rise & Fall Of Ottoman Empire (sacré titre !) / Reset All Memories / 100 Songs Of Love / Long Live The Cult (décidément !) / First Men On The Moon / Chaos Des Esprits (pas mal) / Come ‘N’ Love The Guru (aussi) / Jawhar. Sur scène, c’est sobre, dense, froid et sec, un peu comme l’air automnal-hivernal qui déborde des montagnes jusque sur la Baie des Anges. Un petit côté Killers (ces accords déliés et lyriques), ou encore Television-Téléphone-Strokes, un chant fraîchement réverbéré. Slim noir chaussures marron pour le chanteur, casquette pour le bassiste, rouflaquettes pour le batteur, plus une guitare style Firebird : le quatuor maîtrise sa panoplie indie... Mais surtout, déroule un récital digne d’un grand festival d’été, avec des moments atmosphériques ou psychotiques sacrément dosés. Le public se dandine, et il a bien raison !
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Les copains de la Secte, Qúetzal Snåkes (encore un nom bien mystique), préparent ensuite leur plan de feu, harangués par des types éméchés que l’on remercie cependant de leur soutien financier. Pendant ce temps, setlist : Hey Hey Dope Pain / Töulon/Var / Exctasy The Place To Be / 6-9-6 / C.O.S.M.I.C. / Brutal Beach / Satan Cruz / W.E.T. / Satan Slaves / Bibop A Lulou. Il faut dire ici que les deux groupes ont coutume de tourner ensemble, au point – comme JB le leur a fait remarquer à l’apéro – que chaque groupe pourrait à l’occasion jouer les chansons de l’autre ! En attendant ce jour du Futur, Q.S. défend vaillamment un son à la Brian Jonestown Massacre, mais en plus lourd – rarement ça a joué aussi fort au Volume – avec une disposition scénique réjouissante et galvanisante : tous en ligne devant le batteur, quatre guitares passablement remontées qui ondulent dès le premier morceau derrière leurs propriétaires en plein décollage rock ‘n’ roll. Classe ! On adore successivement le jeu et l’attitude de ces cinq baladins échevelés par les ions positifs et le gros feedback. Énergie, méchant son grunge, et encore une fois une prestation digne de la Route du Rock, mais pour un public de happy-few et dans notre petite salle préférée (merci encore le Volume) : tout compte fait je vais transmettre notre dossier de presse à qui de non-droit !  
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Texte : Arnauld H.
Photos : Julien Griffaud          
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altriviera · 9 years ago
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Shannon Wright*
* The Landscape Tape (FRA) / Shannon Wright (USA) @ le Volume (Nice), le 07-09-15
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- Dis donc, Arnauld H. : toi ça ne te fait rien d’écrire le compte-rendu d’un concert que tu co-organisais avec Alt_R ? – Non. Enfin si : ça me fait plaisir... – Et tu ne crains pas, j’veux dire l’idée ne t’a pas effleuré, là, de tomber dans l’autocomplaisance ? - Non plus : apparemment je suis déjà à fond dans l’autosatisfaction, alors tu sais, effleuré... –Tu ne deviendrais pas carrément antipathique toi, des fois ? – ... Allez, quoi, j’rigole, fais pas cette tête ! Le principal mérite de cette soirée de rentrée revient aux musiciens, nous le savons... Je suis en fait bien plus joyeux que satisfait. Or Jésus-Christ a dit : « Tout ce qui est honorable, juste, vrai et beau, et joyeux, etc., si personne ne le chante pour toi, eh bien vas-y ma caille, chante-le ! » Donc j’y vais. Donc merci encore au Volume d’avoir accueilli cette EITSession n°1, et...
Pas convaincu(e) ? Réfléchis pendant que je fais passer la set-list de The Landscape Tape : There Is A Devil Waiting / The Anvil Song / I Never Met My Friend / An Amazing Coming Down / Tricks For Freak / Now / As Usual / Tantamount To A Second / Jewels Spread / Black Mice Think Twice / Swim-Sink-Swing.
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Quand Jean-Chris monte sur scène pour un premier morceau solo, ça fait déjà une bonne heure qu’on sent un frémissement délicieux dans le Volume : en ce lundi 7 septembre, il semble que le public n’en ait rien à carrer de la routine retrouvée, du lundi soir, du « j’ai du taf j’me lève tôt j’suis crevé en plus je débronze déjà »... D’aucuns demandent dès avant 20h s’il y a de la prévente pour ce soir, et, depuis le trottoir jusqu’aux lampes des amplis Marshall, ça sent le samedi soir qui pas une fois ne déçoit. Sylvain essaie de me décontracter : « Dans une heure le Volume est blindé, c’est certain ». OK. On déguste donc une mousse et le live d’un super-trio inédit : en effet, outre le franchement doué JC, on redécouvre avec grand plaisir, et un petit ricanement de jubilation, les trognes sympathiques et les enviables pedigrees rock-garage de Didier Baldu’ et de Cyrille. Le premier au clavier et à la guitare fuzz – qu’il manie impassiblement en mâchonnant un truc – et le second à la basse, visiblement très déterminé. Les gens s’empressent et se dandinent autour des Landscape Tape : il faut admettre que JC écrit de sacrés tubes (The Anvil Song chanson de la rentrée ?) et que la formation en trio confère une belle ampleur US à sa musique.
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Quand un peu plus tard en coulisses je parlerai de son « quasi rock FM, mais dans le bon sens, ou plutôt un son college-rock », Cyrille rectifiera en disant « Moi je l’ai trouvé bien sale notre son », et il n’aura pas tort non plus. La décontraction post-Beck des LT sait manifestement aussi bien bricoler des bécanes qu’en faire vrombir les gros cubes sur les routes californiennes. Avec un peu plus de classe que Johnny sur sa Harley. Tour d’horizon : JC, concentré, divulgue ses trouvailles (une nouveauté reggae-grunge orientalisante attire mon attention), plaçant sa voix au poil, Cyrille attaque sa basse tel un gaillard, et Didier tournicote tranquillement sur lui-même, vêtu de noir et de fuzz... Gros, gros respect.
Pendant ce temps, en coulisses, Shannon Wright, recroquevillée dans un canapé tout contre son batteur Sacha Tilotta, semble souffrir : ce stress sempiternel, fidèle compagnon qu’elle connaît bien et essaie de cacher derrière ses cheveux lui dégringolant sur le visage... Si elle savait en plus qu’EITS lui fournit ce soir spécialement un énorme cab’ pour amplifier sa guitare, et une batterie rutilante... Cette anxiété qui la dévore de l’intérieur et l’encercle va la pousser à signer l’un des meilleurs concerts de 2015 au Volume – et on peut ajouter : en PACA. Set-list : Plea / Fractured / Commoners Saint / Quilt Of Demand / You’ll Be The Death / Throw A Blanket Over The Sun / Idle Hands / You Baffle Me / If Only We Could / Portray / rappels : Bleed / Ways To Make You See / Avalanche. “Intense” : c’est le mot qui reviendra souvent après le concert. On peut y ajouter « sombre », « émotion », « tristesse, mélancolie », « puissance ». Attente et dévotion rarement vues au Volume : bien avant le concert on est tous debout, pressés les uns contre les autres, les premiers rangs serrés « contre » la petite scène, difficile de traverser la salle... 
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Dès l’arrivée sur scène, une évidence : ces deux musiciens, quoique paisibles, sont possédés... Probablement par l’Ancien Blues. Shannon semble habitée par l’esprit d’un dieu-serpent rock, parcourue par des impulsions d’électricité sèche et des décharges d’inspiration. En prime, une sacrée allure de prêtresse rock’n’roll en slim noir. Souvent penchée derrière sa chevelure serpentine – et Orianne me demande si l’on peut parler ici de shoegaze, mais la question n’est pas tranchée – elle sidère par son chant, par son jeu de guitare violent. Et sexy. Sexy car violent. Musique sombre, qui prend à la gorge et serre le cœur. Pas évident d’ailleurs de savoir ce qu’elle joue au juste - en tout cas pas toutes les cordes (voir interview, elle nous l’expliquera !) - mais une chose est certaine : « ça crache », comme diraient, avec un rictus admiratif, les Dousseur de Vivre.
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Elle et Sacha font parfois plus de bruit, le temps d’un morceau-haïku, qu’un groupe de stoner-grunge pas content. Ce batteur n’est pas un petit plaisantin : l’Italien, qui accompagne Shannon sur ses tournées européennes, s’est spécialisé dans le jeu qui tue : ample et dense, précis et puissant, lourd et fin à la fois : Julien apprécie.
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Que dire encore, en tentant de rester bref ? Que Shannon excelle (survole ?) dans tous les registres folk & rock, que sa voix (« sa voix ! sa voix ! » dira JB) est hors-catégorie ?  Qu’objectivement ce concert fracasse tout ? Que les trois titres au piano Wurlitzer, en rappel, pfff... (on reste, nous, sans voix) ? Qu’on est abasourdi en sortant ? Que les fans sont radieux ? Que les clients se ruent au stand de merch’ ? Il y aurait tant à dire encore, mais refermons ce compte-rendu en répétant ce que nous ruminons depuis bientôt trois ans : des concerts de cette envergure, en verrons-nous encore rue Defly ? Mais foin d’inquiétude pour l’instant : réjouissons-nous !  
Texte : Arnauld H.
Photos : Julien Griffaud                
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