#drabble épistolaire
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myinsanitysoul · 4 years ago
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Adieu mon aimé, mon bel Abhorré.
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Adieu mon aimé, mon bel abhorré. Aspirant à plus, elle coulait la lame le long de son bras, appréciant la douleur aigu qui se dégageait de sa peau sanguinolente. Retirant l'ustensile métallisé de sa chair, elle soupirait de soulagement. Ses joues étaient rougies par l'effort. Étant profondément blessée, elle préférait subir une autre douleur pour oublier celle qu'il lui avait construit. 
Elle était trop fière, beaucoup trop fière pour pleurer en public. Elle avait donc attendu d'être seule dans sa chambre pour exploser en sanglots, pour que personne ne l'a voit vulnérable. Elle s'était aussi munis de plusieurs outils qui seraient susceptibles de la tailler. 
C'était la dernière erreur de sa part. Il ne saurait plus la revoir que dans l'au delà.
*** A quel point peux-tu être égoïste ? Je t'ai offert ma confiance et mon affection. Tu me rends désormais ta reconnaissance en m'enfermant. Me séquestre ici, dans ta piaule. 
Tu me dis me détester mais pourtant, tu t'obstine à me garder prisonnière enchaînée. 
A quel point veux-tu me briser ? Tu passe ton temps à me frapper, me torturer physiquement et moralement. 
Pourtant, pourquoi mon cœur bat-il la chamade lorsque tes yeux verts croisent mon regard ? Pourquoi lorsque ton sourire sadique est tourné vers moi, je me sens vivante ? 
Je te déteste de toute mon âme, mais pourtant je ne peux que t'aimais en retour aussi. Chaque soir, tu me prends et me mords comme bon te semble.Me laissant inerte au sol, tremblant de douleur avec les larmes dévalant mes joues exsangues. 
Pourquoi ne vois-tu qu'en moi de la nourriture et banquet de sang de premier prix. Pourquoi ne t'en prends-tu pas aux autres ? Pourquoi me rabaisses-tu sur mon physique ? Sur ma poitrine et ma taille ridicule ? Je fais de mon mieux pour être dans ton estime. 
Pour que tu me considère comme une femme et non pour jouet. Mais tu préfère jouer avec moi. Me prendre puis me laisser brisée sur le sol carrelet de ta chambre, seule, vulnérable et nue aux yeux de tous.Tu leurs montre à tous, je suis ta possession mais je ne serais rien à ton égard si jamais mon sang ne t'intéressait guère. 
D'ailleurs, je ne suis pas grand-chose. Je ne suis rien. 
Je suis reine, mais pourtant je vois que tu porte plus d'importance aux courtisanes du château et celles extérieures. Que ferais-tu, si je mourais ? Si je disparaissais comme si ma naissance n'avait jamais eu lieu ? Serais-tu triste ? J'en doute énormément. 
Mais pourtant, je ne peux m'empêcher de te désirer et te haïr aussi bien. Il paraît que tuer pour un être comme nous est un gage d'amour. Me tuerais-tu, toi ? Pour me montrer que tu m'aimes ? Pour m'éviter toute cette violence et ce sadisme quotidien ?Je n'ai jamais su, jamais, au grand pourquoi tu me méprisais tant. Alors que je donnais tout de moi pour te satisfaire. Mais tu n'as pas daigné un regard fier sur moi. 
Seulement lorsqu'on te complimentais de m'avoir pour épouse. Oh mon roi, pourquoi tant de méprise ? De haine envers mon égard ? Qu'ai-je pu bien faire pour vous offenser à ce point ? A quel moment ai-je pu pécher pour ne pas avoir votre miséricorde ? Avant de laisser mon dernier souffle m'éclairer vers les abysses flamboyantes des enfers. 
Je vous écrivais cette lettre, mon amour, mon bel abhorré. Si ce n'est que la passion qui étincelait entre nous, alors je préfère mourir. En gage de fidélité pure et sincère. Je viens te quitter de la manière la plus tragique qu'il soit. 
A jamais, je serais à toi.
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