#divertissement dans les rues de paris
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Name: Etienne Palomer Age: 28 Gender: Nonbinary Pronouns: He/They Species: Human Place of Origin: Paris, France
An acrobatic prodigy from a very young age, Etienne originally performed in his family circus alongside his parents and older younger brother. Eventually, however, they grew bored of the routine, intending to strike out as a solo entertainer. They began working on the streets of Paris, performing juggling feats and acrobatic acts to entertain passers-by. They befriended fellow street entertainers Juliette Clement and Beau Coran, the three occasionally staging experimental joint performances.
#etienne palomer#divertissement dans les rues de paris#human#paranaturaverse#original character#digital art
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Louxor attire les touristes du monde entier qui apprécient la civilisation des pharaons.
Les temples de Karnak et Temples de Louxor dans le centre de la ville de Louxor sont témoins d'un état de demande de touristes distingués de groupes venant du monde entier. Ils sont témoins de l'hiver chaud tous les jours pendant la période matinale, alors que les visites touristiques se poursuivent et qu'il y a une forte demande de divers pays d'Europe, d'Asie et des deux continents.
Les touristes apprécient leur présence à Louxor sur la côte d'une promenade joyeuse à partir de destinations d'excursion et d'excursions le matin et le soir pour profiter de voyages touristiques de premier plan à travers le monde, et quand cela attire tout le monde de se promener le matin dans l'ancien Paris à l'est et à l'ouest de Louxor et de se promener la nuit dans les rues de la ville avec des diligences, la Corniche et d'autres choses moins joyeuses.
Les endroits les plus importants visités par les touristes à Louxor sont le spectacle Son et lumière du temple de Karnak le matin, qui est la plus grande maison de l'histoire de l'humanité. Seul Gharib Al-Tayeb, directeur des Temples de Karnak, dit: “C'était celui qui a été construit sur la Corniche du Nil dans la ville de Louxor, et il s'appelait temples à Karnak. Néanmoins, il contient onze temples plutôt qu'un seul. Il est également dit que les temples d'Amon-Ra-Segem-Naht sont célèbres dans la civilisation égyptienne antique, car ils ont été construits pour être un lieu de culte pour la sainte trinité de Thèbes, et cette trinité se compose des dieux “Amon” et “Mut” et leur fils, le dieu “Khun Su."Les touristes l'ont également visité. Après Karnak, le temple de Louxor sur la Corniche du Nil, qui a été construit sous le règne du roi Amenhotep III, adorait le dieu Amon-Ra, sur la base de sa confirmation du dieu Amon en “1390-2353 av."Et vous pouvez faire un voyage spécial à Louxor, comme un voyage de 2 jours à Louxor et un voyage à Abou Simbel depuis Marsa Alam.
Il est important de noter que la saison touristique hivernale à Louxor apporte une joie et un plaisir immenses aux visiteurs du monde entier lorsqu'ils explorent les temples de Karnak et le temple de Louxor. Le célèbre expert en tourisme Muhammad Othman Ibn Louxor, connu pour son expertise dans la promotion du tourisme culturel à Louxor et à Assouan, met en évidence la diversité des destinations touristiques à Louxor. Les sites archéologiques de la ville ne sont pas la seule attraction; ils sont complétés par des forfaits de voyage en Égypte qui répondent aux divers intérêts des touristes du monde entier. Ces forfaits comprennent croisières sur le Nil en Égypte à bord de bateaux et d'hôtels flottants et fixes, offrant une gamme d'options de divertissement. De plus, Louxor propose des temples et des tombes pharaoniques à l'est et à l'ouest, des excursions en diligence, des aventures palpitantes balade en montgolfière à Louxor et divers autres moyens de divertissement et de joie, garantissant une expérience mémorable aux invités estimés de Louxor. De plus, Excursions d'une journée au Caire depuis l'aéroport permettent aux visiteurs d'explorer la capitale animée de l'Égypte, avec sa riche histoire et ses trésors culturels, ajoutant à l'attrait général des offres touristiques égyptiennes.
Au-delà de Louxor, l'Égypte présente de nombreuses options de visites qui mettent en valeur la beauté et la richesse culturelle du pays. Le Caire, la capitale animée, propose des excursions d'une demi-journée au Caire, permettant aux visiteurs d'explorer sa riche histoire et ses trésors culturels dans un laps de temps condensé. Ces visites donnent un aperçu de monuments emblématiques tels que le excursion d'une journée aux Pyramides du Caire, le Sphinx et le Visite du Musée égyptien. Pour ceux qui ont un budget limité, Le Caire - Visites guidées bon marché offrent des expériences abordables mais enrichissantes, permettant aux touristes de découvrir les points forts de la ville sans se ruiner. Ces visites comprennent souvent des visites de sites historiques, des marchés locaux et un avant-goût de la cuisine égyptienne traditionnelle.
Mis à part le Caire, l'Égypte offre de nombreuses options de visites qui mettent en valeur la beauté et la richesse culturelle du pays. Excursion d'une journée en Égypte et Voyages en Égypte proposent des itinéraires complets, permettant aux visiteurs de s'immerger dans des sites historiques, des villes animées et des paysages naturels époustouflants. Qu'il s'agisse d'explorer la charmante station balnéaire de Excursions d'une journée à Port Ghalib et Excursions d'une journée à Marsa Alam avec son port de plaisance, ses plages et son front de mer animé, ou de découvrir la ville construite à cet effet de Excursions d'une journée à El Gouna avec ses lagunes pittoresques, ses superbes plages et gamme d'activités comme les sports nautiques, le golf et la vie nocturne animée, l'Égypte offre une multitude d'opportunités pour créer des expériences inoubliables pour les touristes.
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Profitez de votre visite de ville avec Navette Magique à Paris
Il est indéniable que Paris est la « Ville Lumière », connue pour son charme inégalé, sa riche histoire et ses monuments emblématiques qui ont conquis le cœur des voyageurs pendant des siècles. Bien que la ville elle-même soit un chef-d'œuvre fascinant, il existe une manière unique et enchanteresse de découvrir sa magie : la Navette Magique. Cet excellent service de transport offre un voyage captivant qui allie commodité et touche de fantaisie. La Navette Magique n'est pas votre mode de transport habituel.
Navette Magique – Quelque chose au-delà du transfert ordinaire
Cela va au-delà des transferts ordinaires d’un endroit à un autre ; il offre une expérience immersive et enchanteresse dès l’instant où vous montez à bord. Imaginez entrer dans un royaume où les contes et légendes parisiens prennent vie à travers des éléments de narration, de décoration intérieure et de divertissement soigneusement sélectionnés. L’une des caractéristiques remarquables du Magic Shuttle est sa conception thématique. Chaque navette est méticuleusement décorée pour évoquer une époque ou un thème spécifique de l'histoire parisienne.
Obtenez tous les détails sur la ville pendant votre temps de voyage
Qu'il s'agisse de l'opulente période baroque ou de l'ambiance bohème de la Belle Époque, chaque détail est conçu pour transporter les passagers dans une époque et un lieu différents. Les intérieurs sont ornés de détails complexes, d'un mobilier d'époque et d'un éclairage d'ambiance, garantissant que le voyage lui-même fasse partie de votre aventure parisienne. Mais l'enchantement ne s'arrête pas à l'esthétique.
Un guide et un chauffeur professionnel – Tout pour rendre votre temps de trajet pratique
Navette Magique est composée d'une équipe d'hôtes compétents et charismatiques qui servent de guides et de conteurs. Ils régalent les passagers d'anecdotes captivantes, de souvenirs historiques et de légendes locales qui ajoutent de la profondeur à l'expérience. En parcourant les rues de Paris, vous vous retrouverez plongé dans les récits d'artistes, d'écrivains et de visionnaires qui ont façonné l'identité de la ville. Navette Magique propose plusieurs itinéraires, chacun avec son récit et sa destination uniques.
Mode de transport sans tracas
Que vous vous dirigiez vers des monuments emblématiques comme la Tour Eiffel, le Louvre ou Montmartre, ou que vous exploriez des joyaux cachés hors des sentiers battus, les itinéraires de la navette sont soigneusement sélectionnés pour garantir une aventure diversifiée et enchanteresse. Outre sa conception thématique et sa narration, le Magic Shuttle offre également des avantages pratiques. Il offre un mode de transport sans tracas, s'adressant aussi bien aux voyageurs seuls qu'aux groupes. Le service de navette fonctionne selon un horaire pratique, ce qui facilite son intégration dans votre itinéraire. De plus, les itinéraires de la navette sont stratégiquement conçus pour couvrir les principaux points d'intérêt, vous aidant ainsi à optimiser votre exploration de la ville.
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Je fais mon pain moi-même. Je fais ma lessive moi-même. Je fais mon kombucha moi-même. Je fais mes baumes moi-même. Prochaine étape : je fauche mes fougères et j'essaie de faire mon pétrole moi-même.
Moi-même, moi-même, moi-même. C'est aussi l'autonomie de l'amour.
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Certain.es collègues, à la pause, racontent des anecdotes. Et en fait, c'est pas du divertissement, c'est de l'avertissement. Elles te racontent la fois où quelqu'un lui a dit ça, et ça avec elle ça passe pas, et il a regretté ce qu'il lui a dit, etc.
C'est la même frustration que les contes pour enfants style Perrault. Tu penses que c'est juste une histoire, mais c'est des mises en garde. Juste une façon indirecte et préventive de te faire engueuler.
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En arrivant à Paris, j'étais identifié.e comme la personne qui a vécu à Berlin. A Tanger, j'étais Français.e. Et ici, je suis cellui qui a vécu six ans à Tanger. Mais un jour, ça fera encore plus de temps que j'aurai vécu ici.
Un jour, j'aurai vécu ici plus qu'ailleurs. Un jour, ça fera la moitié de ma vie. Et mes identités multiples s'écrasent sous le poids du temps. Successivement, elles disparaissent dans des strates toujours plus profondes.
J'oublie dans mes récit les premières attaches, tant il faudrait creuser.
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Je ne la verrai plus et pourtant je l'envie
Je la verrai partout, dans les rues de Paris
Et je serai jaloux du reste de sa vie
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Extrait de la couverture du 18 mars 1946 PARIS - Ça appartient aussi aux Parisiens. L'image était accompagnée de la légende suivante : "Montmartre, sous le dôme blanc craie du Sacré-Cœur, était la bohème de l'époque de Trilby et plus tard un lieu de divertissements de mauvais goût. Aujourd'hui, c'est redevenu ce qu'il était dans les siècles passés : un village dans Il y a trop peu de taxis maintenant pour emmener les voyageurs sur les pentes escarpées de Montmartre et trop peu de lieux de divertissement pour persuader les gens de monter les longs escaliers et les rues pavées ennuyeuses. Le peintre de rue trouve maintenant peu d'étrangers pour acheter ses tableaux de la petite rue sinueuse." (Ed Clark-The LIFE Picture Collection/Getty Images) .
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Spiritisme
30 jours pour écrire/ Jour 24/24.08.2021
Thème : ombre.
9 septembre 1853, Nantes.
Nous vivons dans une ère incroyable. Le développement de l’industrie est à son paroxysme, et il fait bon vivre lorsque l’on est un ingénieur. J’ai fini mon école, il y à déjà deux ans, et j’ai plaisir à vivre dans la ville de Nantes. C’est une belle ville, et j’apprécie bien plus côtoyé la bonne société dont je suis issue ici, qu’à Paris.
Une pratique néanmoins me surprend, probablement, car je suis un homme de science et de rationalisme ; la mode de la table tournante. Mondains et Mondaines se retrouvent désormais dans des salons pour “appeler les esprits”.
Après la soirée chez madame Macé de la Rochemacé, je doute très sincèrement de la véracité de tel phénomène. Nous étions assis autour de cette étrange table, dont le pied sculpté aurait pu abriter un mécanisme. Alors que la Médium faisait ces incantations, les lumières de la pièce se sont éteintes. Je pense que les servants de Madame sont dans le subterfuge. Il n’y à rien de surnaturelle à éteindre des lumières. Par un jeu de soufflets reliés entre eux par exemple, ou encore en coupant l’arrivée de gaz de la pièce. Puis la table s’est mise à trembler sous nos mains. Encore une fois, l’obscurité rend plus propice la réaction à un mécanisme caché dans le pied de la table. Pour le spectacle, la Médium nous a annoncé qu’un esprit puissant était parmi nous, et qu’elle devait alors lutté pour le repoussé. Force de cris on était poussés, par de nombreux membres de l’assistance et des objets se sont cassés dans la pièce. Mais je crois fermement que ce sont les domestiques qui se sont chargés de faire tomber ces objets.
Tout cela fut néanmoins fort divertissant, et il semblerait que nombre de jeunes femmes soit excitées par ces séances, ce qui profite largement aux jeunes hommes comme moi. Qui sait, par l’action d’un esprit je finirai peut être marié à une de ces mignonnes. Je rigole alors que je rentre dans mon immeuble. La logeuse à oubli d’alimenter les lampes de l’escalier. Qu’importe, je connais bien les marches et la nuit est claire ; la verrière au sommet m’apporte suffisamment de lumière. Je tourne ma clé dans la serrure, pousse la porte de chez moi, et me dirige vers la lampe murale. À l’aide de mon briquet, je tente d’allumé la lumière de mon logement. Allons bon, voilà qu’elle fait des siennes. Qu’importe, j’ai encore un bon stock de bougie sur mon bureau. Je me dirige prudemment vers ce dernier, quand une forme attire mon regard ; on aurait dit l’ombre d’un homme, portant un chapeau haut de forme. Pris d’un instant de panique, je relativise très vite ; cette ombre doit être la déformation de vêtement accroché sur mon valet. Je fouille dans un tiroir et j’en extrais enfin une bougie. J’allume cette dernière et la place dans un bougeoir. Je me dirige vers ma chambre, mais l’ombre à disparu. J’ai dû rêver, les événements de cette soirée, ajouté à la consommation de cette Absinthe, ont dû me chambouler plus que je ne l’aurai cru. Je commençais à me déshabiller, et m’allonger sur mon lit : quand je remarquais à nouveau cette ombre, mais dans la cuisine cette fois-ci. Un frisson m’envahi. Rien ne pouvait expliquer cette forme à cet endroit. Je commençais à m’inquiétais. Je repris le bougeoir et me dirigeait vers la cuisine, mais elle avait à nouveau disparu. Le trouble qui m’envahissait grandissait. J’entendis la porte de mon logement s’ouvrir ; sans réfléchir, je courrais à la suite de ce mystérieux inconnu qui avait eu le toupet de m’effrayer dans ma demeure ; je dévalais quatre à quatre les escaliers quatre à quatre, manquant de me rompre le cou, les bretelles de mon pantalon gênant ma course. Alors que j’arrivais dans la rue, quelque chose me saisit ; il n’y avait plus aucune ombre. Les lampadaires étaient allumés, la nuit était noire, mais aucune ombre n’apparaissent. Je lève ma main devant moi, et aucune ombre n’apparut sur le sol. L’effroi grandissait. C’était impossible. Je regardais autour de moi, quand je revis cette ombre s’approchait de moi. Mais il n’y avait personne.
10 septembre 1953, Nantes.
Monsieur Belhfond a était trouvé mort à son logement. C’est la concierge du 23 rue des Chambelles qui l’a retrouvé dans sa chambre. Elle s’était étonné de ne pas le voir descendre ce matin-là. Aucune marque indiquant un assassinat. Aucun objet volé. Aucun ennemi ou dette connu. L’appartement était fermé de l’intérieur. Possible intoxication due au gaz. Aucun autre mort à déplorer dans le bâtiment. Classé sans suite.
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le Bas; explications.
incipit; emplacement et architecture. ∙ Le bas se trouve entre la 97th rue et East Lincoln Avenue, au Nord. Plus vaste que ne l'est le Haut, les quartiers résidentiels, allant de Southeast Yonkers et North Side jusqu'à Woodlawn et Wakefield se mélangent avec une vie plus agitée, à mesure que l'on s'éloigne de la limite Nord. Moins délimité que l'autre côté de la Ligne, il n'y a pas de réel quartier des affaires ou frontière avec une zone plus portée sur l'amusement. De Harlem à Williamsbridge, en passant par le Bronx, tout le monde semble y trouver son compte, peu importe ce qui est recherché. Sur ABSS, le Bas est reconnaissable de par son architecture brutaliste et, apportée jusque là-bas dans les années 50, pour reconstruire les dégâts occasionnés par l'attaque de Washington DC. i. société et organisation politique. ∙ Plus étendu que son alter ego de l'autre côté de la Ligne, le Bas offre la capacité de pouvoir s'y faire tout.e petit.e si tel en est le désir. Le manque de structure politique et hiérarchique, connu de tou.te.s les habitant.e.s du Bas, laissent les tensions et les rivalités poindre différemment. La bienséance et l'éclat solennel n'ont pas leur place entre les rues à l'aspect brut et bétonné, et les conflits se retrouvent, dès lors, bien moins dissimulés. La richesse, le luxe, et l’opulence n'ont jamais fait partie de l'existence du Bas : dans une misère commune, les différents clans s'accordent au moins sur ce point. ∙ Le Bas est régi par la loi du plus fort. Dans les différentes rues, derrière les portes closes ou directement sur les pavés abîmés, il n'est jamais rares de voir deux – ou plus – individus se provoquer en duel, partant d'une querelle plus ou moins importante, dépendant de l'impulsivité de chacun. Là où, au Haut, tout est codifié, le Bas semble bien plus anarchique. Les règles ne sont pas définies par des lois, mais par les possessions des différents Clans qui y vivent. À chacun son domaine d'excellente : que l'on ne tente pas de marcher sur les plate-bandes d'une autre, ou les conflits entre les Clans risqueraient d'exploser. Au Bas, la notion d'honneur fluctue selon les gens, condamnant les individus qui se placent – volontairement ou non – en dehors de cette notion ou y échappent à se retrouver mis au ban de la société du Bas. ∙ Depuis les années 80, le Bas souffre des sentiments d'insécurité et de peurs qui ne cessent de grandir, mettant à mal l'équilibre précaire que ses habitant.e.s avaient réussi à trouver. Les fréquentes coupures de courant, l'après-coup de la guerre et le coût humain ont plongé le Bas dans un abîme de peur et de violence. ii. les relations personnelles. ∙ Au centre de toutes les relations, qu'elles soient familiales, amicales, romantiques, ou autres, se trouvent à la fois l'honneur et la notion d'engagement, expliquant ainsi pourquoi les mercenaires sont aussi mal perçus (ils commettent une trahison envers leur propre Clan, dès lors qu'ils vendent leurs services à un autre). Les liens qui unissent les habitant.e.s du Bas sont tout autant très forts, que parfois toxiques : si l'honneur d'un proche, lié par le sang ou non, se trouve bafoué, les réactions peuvent être d'une impulsivité et d'une violence étonnantes (cf. : les provocations en duels, qui font partie intégrante de la vie de ce côté de la Ligne). ∙ Encore aujourd'hui, le Bas est régi par une hiérarchie patriarcale, mettant à mal les ambitions des femmes qui y vivent. Le mercenariat, au fil des années, est donc devenu pour elles un moyen d'émancipation leur permettant de couper les ponts avec le joug d'une autorité paternelle, ou tout simplement masculine. ∙ Au Bas, les unions sont décidées par les parents, visant à y trouver un intérêt (économique, politique, ou quelconque), mettant ainsi une pression familiale très forte sur les épaules des enfants. Les sentiments n'ont que peu – pour ne pas dire, pas – leur place dans les décisions prises lors des fiançailles. Au sujet de l'identité de genre et de la sexualité, un manque de tolérance, contrastant avec le Haut se fait encore fortement sentir dans les rangs de ce côté de la Ligne. ∙ Les familles vassales ont la possibilité, pour renforcer les liens avec la famille régnante, d'offrir en « cadeau », un fils ou une fille dans le but de protéger un enfant de la famille régnante ; ces derniers devenant donc des hommes-liges ou femmes-liges. Iels sont alors amenés à vivre aux côtés de l'enfant désigné.e par la famille régnante. C'est une pratique courante, notamment pour les dettes de sang : il n'est également pas rare qu'un homme-lige ou une femme-lige soit choisi.e parmi ces derniers pour rester aux côtés de l'enfant désigné.e. iii. technologie, loisirs, culture. ∙ La technologie et la médecine sont semblables aux nôtres, mais les habitant.e.s du Bas y ont pourtant un accès plus restreint que dans le Haut. Si la plupart d'entre eux possèdent un téléphone portable et un compte sur les réseaux sociaux, l'accès à la technologie de dernière génération y est moins évident par manque de moyens. La médecine, quant à elle, se plaçant comme un privilège au Haut, est également très loin de la portée de la plupart des gens du Bas, alors amené à pratiquer des formes plus expérimentales et non-conventionnelles de cette dernière. ∙ Les astres n'ont pas grand-chose à apprendre aux habitant.e.s du Bas, qui n'y voient que l'interprétation pompeuse d'un ciel que tout le monde a au-dessus de la tête. Les mariages ne dépendent pas tant des étoiles, que des intérêts que l'on peut en tirer. ∙ Grâce aux Seong, le Bas jouit, malgré la misère, de divertissements, de jeux d'argents, et autres loisirs plus équivoques, dans des lieux plus ou moins connus de chacun.e. Des paris, des spectacles plus ou moins tout public, des casinos d'un standing étonnant pour l'endroit, ou encore des combats illégaux – le sont-ils vraiment s'ils ne se font pas découvrir, cela dit ? –, ils mettent à disposition du Bas des solutions d'évasion temporaires et permettent ainsi de tromper, le temps d'une soirée, le ressenti général qui s'abat souvent – pour ne pas dire constamment – sur la société dans laquelle ils prennent place. Comme de l'autre côté de la Ligne, le Bas admire, adule les gladiateurs et leurs combats, retrouvant alors dans le spectacle qu'ils leur offrent une catharsis nécessaire et bienvenue et, parfois, la vision d'un de leurs proches : nombreux gladiateurs ont utilisé les combats pour pouvoir se glisser de l'autre côté de la Ligne, vers le Haut. iv. Les mercenaires. ∙ Contrairement au Haut, le Bas ne possède pas de forces armées définies, et encore moins officielles. Le service militaire n'y est pas obligatoire et, de toute évidence, il ne possède pas les infrastructures nécessaires à accueillir les jeunes gens comme le fait son homologue. À la place, les différents Clans du Bas font appel à des mercenaires, quand bien même le mercenariat n'est pas reconnu par la loi. Le principe est simple : au plus offrant revient la fidélité temporaire du soldat, le temps d'une mission ou d'un contrat à durée déterminée. Le.a mercenaire est alors recruté.e parmi les membres d'un autre Clan. ∙ Parce que mercenaire fait partie des jobs qui payent le mieux au Bas, il nécessite un entraînement spécial, malgré le manque d'infrastructures pour le pratiquer. Les formations sont chères, non pas en matière de bien matériel, mais de don de soi : l'apprenti mercenaire, peu importe son genre, s'engage à se donner, littéralement, pour pouvoir assurer l'entraînement. Il s'articule en deux phases : l'enseignement théorique, la stratégie, les modes opératoires, la traumatologie balistique, la topographie, entre autres, et la mise en situation réelle, pour les différents combats, les techniques de protection rapprochée, les secours opérationnels, la récupération de données, et une pratique intensive de la magie, offensive et défensive. ∙ Les mercenaires sont souvent craints et, auprès de la plupart des gens, même au Bas, ont mauvaise réputation. L’appât du gain comme principale vision de ces soldats non reconnu.e.s aux yeux de la loi, iels sont vu.e.s comme des opportunistes, quand pourtant quelque chose de plus fort que ça peut être à l'origine de leurs actes.
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Marie de Médicis : une italienne à la cour de France
Pour ce tout premier article de l’escadron guidant, j’ai fait le choix de vous emmener à la rencontre d’une femme ambitieuse et amoureuse des arts, mais aux fâcheuses tendances dépensières. Parfois manipulatrice, parfois manipulable, Marie de Médicis fait partie des plus grandes reines de France. De son enfance à Florence à son mariage avec Henri IV, mais aussi sa régence et ses relations conflictuelles avec son fils le futur Louis XIII ; les épisodes de la vie de cette femme ont réussi à créer un personnage difficile à cerner, qui mérite pourtant que l’on s’y attarde…
Marie de Médicis est née le 26 avril 1575 à Florence, en Italie. Fille du grand-duc de Toscane Ferdinand Ier de Médicis, et de l’archiduchesse Jeanne d’Autriche, qui disparaitra deux ans plus tard, elle passe ses jeunes années au palais Pitti dans un cadre féérique dont elle s’inspirera bien plus tard pour créer le palais et les jardins du Luxembourg à Paris. Elle grandit entourée de sa gouvernante, de ses sœurs et de son frère. Marie de Médicis bénéficie d’une bonne éducation, s’intéressant notamment aux sciences, aux arts (notamment le dessin, le chant, et la pratique du luth et de la guitare) et développe rapidement une passion pour les bijoux et pierres précieuses.
Le 19 octobre 1587, son père Ferdinand Ier et sa belle-mère décèderont coup sur coup (peut être d’un empoisonnement, car les complots sont nombreux à la cour de Florence) faisant basculer la vie de Marie de Médicis. Elle devient une des héritières les plus riches d’Europe et est donc très convoitée. Elle n’hésite d’ailleurs pas à refuser plusieurs prétendants, préférant attendre une meilleure opportunité... Il faudra attendre l’année 1600 pour qu’elle épouse le roi de France Henri IV, alors âgé de 47 ans.
Le mariage n’a rien d’une histoire d’amour, les Médicis sont avant tout les banquiers créanciers du roi de France, ils sont richissimes et la dot de la jeune femme s’élève à 600 000 écus d’or, soit environ 150 millions d’euros. Une aubaine pour le roi qui en plus de remplir ses coffres, trouve Marie de Médicis à son goût grâce à un portrait qui lui est présenté.
Le mariage a lieu en deux temps, il est tout d’abord célébré à Florence le 5 octobre en l’absence d’Henri IV qui envoie son favori Roger de Bellegarde pour sceller le mariage par procuration (hyper romantique). Puis Marie de Médicis se rend en France, accompagnée de sa suite de 2 000 personnes, pour une nouvelle cérémonie. Elle débarque le 3 novembre à Marseille où elle constate, non sans colère, que son royal époux n’a même pas daigné venir l’accueillir. Elle arrive à Lyon le 3 décembre et rencontrera Henri IV pour la première fois six jours plus tard, pour leur nuit de noces.
Il ne faudra pas attendre longtemps avant la première grossesse de la nouvelle reine de France. En effet, un an après leur mariage, Marie met au monde le dauphin Louis, qui deviendra le futur roi Louis XIII. Henri IV et le royaume de France ont enfin un héritier à la couronne.
Suivront cinq autres enfants les huit années suivantes, quand le roi ne néglige pas Marie pour quelques autres maîtresses (le vert galant dans toute sa splendeur). Car les relations du couple sont loin d’être idylliques : Henri est un coureur de jupons invétéré et Marie de Médicis, très jalouse, ne supporte pas les infidélités de celui-ci. La plus grande concurrente de Marie est une dénommée Henriette d’Entragues, qui rêve de prendre la place de la reine de France (elle surnomme par ailleurs Marie “La grosse banquière”, pour la sympathie on repassera...). Henri IV s’affiche sans aucun scrupule avec sa maîtresse. En 1599, le roi était allé jusqu’à promettre de l’épouser si elle lui donnait un enfant mâle dans l’année. Ils auront d’ailleurs deux enfants ensemble en 1601 et 1603.
En 1603, Henri IV passe près de la mort à cause d’une infection. S’inquiétant des conséquences de sa possible disparition, il prend la décision de former Marie à la vie politique du royaume, notamment pour préserver la paix religieuse dans le pays obtenue grâce à l’édit de Nantes en 1598. Marie de Médicis assiste donc au Conseil, où elle ne tient qu’un statut d’observatrice qui va rapidement l’ennuyer. Elle passe cependant beaucoup de temps à organiser les différents spectacles et divertissements de la cour et va peu à peu se faire une place dans le monde politique.
Ce qui nous amène en l’année 1610, Henri IV doit partir pour une expédition militaire contre les Hasbourg et il décide très logiquement de confier cette régence d’absence à son épouse, mais il faut pour cela procéder (enfin !) au couronnement de la reine. Le 13 mai 1610, la veille du départ d’Henri IV, Marie de Médicis est donc couronnée en l’Abbatiale de Saint-Denis. Cet évènement signe véritablement son intronisation au pouvoir.
(ci-dessous : le cardinal de Joyeuse couronne Marie de Médicis en 1610, par Pierre-Paul Rubens)
Le lendemain, le roi Henri IV est assassiné dans son carrosse, rue de la Ferronnerie à Paris, par François Ravaillac, un fanatique catholique. De nombreux complots existent aujourd’hui sur l’assassinat d’Henri IV. En effet durant son règne le roi a échappé plusieurs fois à des tentatives d’assassinat (nous y reviendrons dans un prochain article, promis !)
Mais restons concentrés sur notre chère Marie qui est également une suspecte potentielle. Eh bien oui ! Rappelez-vous ! Les relations du couple ne sont pas glorieuses entre les infidélités de l’un et la jalousie de l’autre. De plus Henri IV a refusé pendant longtemps le couronnement de Marie, et lorsqu’elle obtient enfin ce qu’elle désire, Henri IV est assassiné le lendemain ! Curieux… Mais rassurez-vous, cette hypothèse sera rapidement écartée et Marie de Médicis ne sera pas poursuivie.
Le 15 mai 1610, Marie de Médicis prend officiellement la régence, investie par son fils Louis XIII, alors âgé de huit ans et demi. Son véritable destin politique va pouvoir débuter.
Et... Ne soyons pas trop gourmands ! Alors je vous donne rendez-vous demain pour la deuxième partie de cet article consacré à Marie de Médicis. Je compte sur vous, n’hésitez pas à partager vos avis !
Bonne journée les amis,
L’escadron guidant
Bio : https://www.universalis.fr/encyclopedie/marie-de-medicis/ https://www.lhistoire.fr/le-roi-est-mort-vive-la-r%C3%A9gente https://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2012-3-page-533.htm https://histoire-image.org/fr/etudes/couronnement-marie-medicis
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Jungle Cruise Film Streaming HD VF Regarder Online
Jungle Cruise Regarder Film - https://jungle-cruise-vf.blogspot.com/
La courageuse exploratrice de la faune Lily Houghton entreprend de se rendre dans la haute Amazonie pour trouver l'arbre légendaire qui, selon la tradition des tribus indiennes d'Amérique du Sud, possède des propriétés curatives magiques. Lily sera accompagnée de son frère sophistiqué McGregor et de l'imprudent capitaine de bateau de croisière Frank. Dans les étendues sauvages de la jungle, les voyageurs seront piégés non seulement par les représentants mortels de la flore et de la faune amazoniennes, mais aussi par des pièges mis en place par les membres d'une expédition rivale, voire des rencontres avec le surnaturel.
Les films Disney ne sont pas réels. Eh bien, évidemment, mais avec d'autres films, vous essayez généralement de faire vivre une véritable expérience au public. En d'autres termes, là où d'autres films essaient généralement d'être la version cinématographique de quelque chose de réel, il est juste de dire que les films Disney visent à être la version parc d'attractions de cette expérience. Et étant donné que la croisière dans la jungle est vaguement basée sur un voyage Disney, vous pouvez probablement deviner où elle va. Les choses commencent étonnamment bien, d'abord en 1916 à Londres, où le Dr Lily Houghton (Emily Blunt) fouille dans les arrière-salles d'un club scout encombré tandis que son frère MacGregor (Jack Whithall) est distrait en les distrayant avec une tentative ratée de boire J'ai emprunté un artefact. ils viennent de vendre secrètement au prince allemand Joachim (Jesse Plemons). Et oui, la Première Guerre mondiale se déroule actuellement, faisant de ces explorateurs des traîtres eux aussi ? Et personne au Royaume-Uni n'a reconnu le fils du Kaiser marchant dans les rues de Londres ? Ces questions sont vite oubliées grâce à des séquences hilarantes où Lily attrape la mystérieuse pointe de flèche, puis se baisse et se précipite dans la collection pour s'échapper. Siguiente parada, el Amazonas, donde Frank “Skipper” Wolff (Dwayne Johnson) está sacando su barco de mala calidad como parte de los cruceros por la jungla, lo que también parece un poco ahistórico pero cuenta muchos chistes realmente malos, así que a quién soucis. Les Houghton veulent remonter en amont pour trouver un arbre mythique dont les fleurs peuvent guérir n'importe quelle maladie, Wolff veut être payé pour pouvoir rembourser ses nombreuses dettes, il y a une série de séquences de poursuite alors que tout le monde court comme un fou, Joachim apparaît dans un sous-marin , et L'ensemble du premier acte se termine par une orgie de destruction exagérée qui aurait été le point culminant d'un film plus petit mais peut-être meilleur. Le réalisateur Jaume Collet-Serra (The Commuter, The Shallows) s'est fait un nom avec des films qui empilent incident sur incident pour un effet passionnant: le travail des personnages, pas tellement. Au fur et à mesure que l'action progresse en amont, le film est de plus en plus divisé entre des pièces toujours captivantes et des tentatives peu impressionnantes de persuader le public qu'il existe une sorte d'étincelle romantique entre Lily et Frank (MacGregor devient le crétin qui finit par devenir bon). Les blagues telles qu'elles sont écrites ne sont pas mauvaises et ce sont tous deux des personnages sympathiques à part entière, mais ensemble? La moitié du temps, ils sont à peine convaincants en tant que collègues. C'est un problème, car les blagues séduisantes et les arguments percutants sont la valeur commerciale des films (plus anciens, meilleurs) dont il s'agit d'une version Disney. L'absence de risque sur cette croisière fluviale soi-disant mortelle pose également problème : les scènes d'ouverture parviennent à équilibrer les méchants du dessin animé (quel accent exactement doit avoir le croisiériste rival de Paul Giamatti ?) avec des poursuites tout aussi caricaturales, mais quand les choses sont censées devenir sérieuses plus tard, cela se trouve souvent sans véritable moyen d'augmenter les enjeux. Un quatuor de conquérants surnaturels (avec Edgar Ramirez dans le rôle de leur chef) maudits pour vivre éternellement tant qu'ils ne quittent jamais la rivière devraient remplir ce rôle, mais des séquences de combat sombres et un ou deux rebondissements atténuent grandement leur menace, bien qu'au moins ils sont mémorablement effrayants à regarder. Jungle Cruise est toujours divertissant et ses défauts ne sont pas entièrement la faute de l'approche de Disney - Johnson peut faire beaucoup de choses, mais jouer un humain aux prises avec des sentiments romantiques n'en fait pas partie. Mais ce genre d'aventure légère a désespérément besoin de quelque chose d'humain crédible sous tous les monstres et pièges mortels. C'est une leçon sur les limites de la distance que le spectacle peut vous emmener sans vrais paris; le résultat est un film que l'on retrouve trop souvent dans le ruisseau sans pagaie.
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Name: Beau Coran Age: 23 Birthdate: 22/05/1957 Gender: Male Pronouns: He/Him Species: Human Place of Origin: Tarascon, France
Born in Tarascon to a widowed father, Beau grew up with a love of performing arts. Moving to Paris in his early twenties he started practicing mime artistry, which came naturally to him due to his semi-verbalism. He soon met Juliette Clement, who worked a few streets over from him, who taught him the art of drawing in customers.
Name: Juliette Clement Age: 25 Birthdate: 08/08/1955 Gender: Female Pronouns: She/Her Species: Human Place of Origin: Paris, France
Eldest of three sisters, Juliette originally worked in a factory. Her true passion was entertainment, however, so she resigned and took up a job as a freelance clown, working for both private parties and as a street entertainer. Although her wages are less consistent she is considerably happier in her new job, making friends with many of the other local street performers.
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“La vie conne et fine de Gustave F.” [épisode 53]
[Lire les épisodes 1, 2, 3, 4, 4 bis, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52] Le jour 53, Jérôme partirait pour Guernesey. Jérôme, qui n’avait pas peu le goût de la contradiction, avait passé plus de dix ans confiné avant que ce fût la règle et, le confinement proclamé, s’était décidé à remettre un pied dehors. Chaque jour depuis la mi-mars, il était allé en forêt et, ces derniers temps, après une récente découverte littéraire, il avait commencé à parler aux arbres, à leur déclamer des po��mes anglophones tantôt dans l’original, tantôt traduits par un Japonais répondant au nom occidentalisé de Pierre Vinclair (en fait Winukararu Piri-Ryû). Ceci par exemple : « Il n’y avait pas d’idée // Ce côté-ci de Moscou. Il y avait des anti-idées / Et des contre-idées. » L’auteur de ces vers fort bizarres mais qui lui plaisaient beaucoup, Wallace Stevens, était avec Emily Dickinson et Allen Ginsberg l’un des rares pas de côté américains de Jérôme, cantonné (sinon confiné) en principe dans le dix-neuvième siècle britiche. En ce 6 mai 2020, peu avant midi, au retour de sa balade matinale, il passa chez sa mère qu’il trouva sur le seuil de sa maison. Elle bavardait avec une voisine, la rue les séparant hygiéniquement, voisine qui, apercevant Jérôme, s’écria : « Mais quelle mine vous avez, mon petit Jérôme ! Le grand air a l’air de vous faire un bien ! » Il régnait une certaine allégresse dans la conversation et le village semblait s’animer. La mère de Jérôme voyait avec d’autant plus de plaisir le déconfinement arriver qu’elle pouvait reprendre ses visites à la maison de retraite (visites certes plexiglacées) et savait désormais avec certitude que le virus n’avait pas touché cet Ehpad rural où le personnel n’était recruté que dans la région, peu densément peuplée. Le ministère avait édicté que « la demande de visite émane du résident, et que dans le cas où le résident ne peut pas l’exprimer formellement en première intention, son avis est sollicité quant à l’éventualité d’une visite ». Mais à quoi cela rimait-il ? L’établissement avait officieusement averti quelques visiteurs réguliers : la plupart des résidents n’ayant pas toute leur tête, on n’allait pas les fatiguer par de sots et vains questionnaires ni solliciter leur avis. Content de voir sa mère revigorée, Jérôme saisit l’occasion pour lui faire part de ses propres tourments. Une lettre trouvée sous son paillasson lui valait des nuits d’insomnie. D’une voix tremblante, il en lut la première phrase à sa mère, qui aussitôt embraya sur la suite. Pas de quoi s’inquiéter : cette missive venait d’une personne bien connue dans le village, une originale qui se sentait pousser des ailes dès qu’il était question d’anges et qui, ayant saisi au vol les mots d’« ange gardien », s’était lancée dans un fatras apocalyptico-extatique avant de l’imprimer et de le glisser dans toutes les boîtes aux lettres et sous tous les paillassons du village. Sur quoi la voisine se mêla de la conversation et, soudain toute droite et solennelle, rappela à Jérôme le Discours du 16 mars : « Évitez l’esprit de panique, de croire dans les fausses rumeurs. Les demi-experts ou les faux sachants. La parole est claire, l’information est transparente et nous continuerons de la donner. » Jérôme se dit que le verbe présidentiel défiait les méthodes de l’exégèse des textes sacrés ; aux quatre niveaux de lecture – littérale, allégorique, tropologique et anagogique – il fallait en ajouter un cinquième, qui était finalement le plus facile à maîtriser ; il suffisait de comprendre l’exact contraire. C’était peut-être ça, les contre-idées et les anti-idées de Wallace Stevens ? Jérôme garda pour lui ses réflexions et rentra bouquiner. Sa passion pour Tennyson, Emily Brontë et Blake l’avait conduit à ressortir un roman qu’il avait lu quelques années plus tôt. Il était de la toute dernière prise nobélisée, Olga Tokarczuk, et il y était question d’un traducteur, Dyzio, qui verse tout Blake en polonais, avec l’aide de la narratrice, laquelle vit aux confins de la Pologne et de la République tchèque : « Dyzio me raconta avoir trouvé dans une petite librairie de Nachód, en Tchéquie, une édition intéressante de Blake ; depuis, nous nous imaginions que ces gens agréables, qui vivaient de l’autre côté de la frontière et parlaient une langue douce, enfantine, allumaient un feu dans leur cheminée quand ils rentraient du travail et passaient leurs soirées à lire Blake. Et Blake lui-même, s’il était toujours en vie, aurait peut-être déclaré en voyant tout cela qu’il existe des endroits dans l’univers qui n’ont pas connu le déclin, où le monde ne marche pas sur la tête et où c’est encore l’Éden. Dans un tel lieu, l’être humain ne se laisse pas guider par les règles de la raison, stupides et figées, mais par son cœur et son intuition. Les gens ne parlent pas pour ne rien dire, n’étalent pas leur prétendu savoir, mais créent des choses extraordinaires, issues de leur imagination. L’État n’enferme pas les citoyens dans leurs obligations quotidiennes, ne les met pas aux fers, mais les aide à accomplir leurs rêves et à aller au bout de leur espoir. L’homme n’est plus une simple courroie dans la roue du système, un figurant, c’est un être libre. Voilà ce qui me passait par la tête, et je dois avouer que mon alitement en devenait presque agréable. Parfois, je me dis qu’il n’y a pas plus sain qu’un malade. » Pas plus sain qu'un malade, et pas plus saint qu'un soignant, selon le nouveau catéchisme bien anesthésiant matraqué par le Pouvoir et ses relais aux heures de grande écoute.
* Dans l’après-midi, Jérôme, un peu par habitude, descendit au courrier. Or quoique la poste du village ne fonctionnât plus, il reçut ou crut recevoir cette lettre qui n’était d’ailleurs pas timbrée : Mon cher vieux caillou, Quand tu écris que le peuple a « besoin de Victor Hugo », ça me parle : je suis en train de lire Notre-Dame de Paris qui est un roman vraiment bizarrement fichu, avec une temporalité absurdement distendue, des scènes de description qui n’assument plus du tout la fiction et une intrigue ridiculement cousue de fils blancs avec des rebondissements d’une invraisemblance pathétique. J’imagine que tu l’as déjà lu (ce n’était pas mon cas). Ça me semble absolument évident qu’un tel roman serait impubliable s’il n’était de Hugo (à moins d’avoir déjà un nom : Balzac pourrait le publier, disons (mais ce n’est même pas sûr : son éditeur l’en empêcherait (Balzac fait quand même des choses très sages, d’un point de vue formel))) ; évidemment qu’un tel roman ne répond à aucune exigence critique raisonnable. Oui mais alors, tu vas me dire : si Victor Hugo a un nom, c’est bien parce qu’il a écrit des livres comme Notre-Dame de Paris, Les Misérables, etc. ! Bien sûr, mais ce n’est pas en tant qu’artisan excellant (avec un -a) qu’il a acquis son nom : c’est plutôt pour la puissance de création phénoménale qu’on devine à travers ses livres, qui est derrière eux et les tient — mais eux, les livres, ne tiennent pas debout tout seuls, ni un à un. Victor Hugo est le nom d’une force qui s’incarne dans des livres, et non celui d’un « auteur » qui fait de la « littérature ». Littérairement, tu sais comme moi que c’est assez mauvais (comme poète, Baudelaire, Nerval et même Vigny le ridiculisent ; comme romancier, il est largement distancé par Flaubert, Balzac, Stendhal et même Dumas) ; philosophiquement, c’est grossier ; et pourtant « ça tient », parce que les vers, la prose et les idées viennent de la même source d’énergie, qui rétroagit sur chaque livre pour lui donner la force de toutes les autres. Et le tout tient comme tout. Jadis, on appelait cela des « génies » et quoique j’aie toujours eu le plus grand mépris pour cette notion qui n’explique rien, en lisant Hugo, on se dit qu’il y a bien quelque chose de cet ordre — à ceci près qu’il faut tenir en même temps que le génie n’est pas un artisan excellant. Il est brouillon, bâcle, s’emporte et ça ne ressemble à rien ; il brûle son texte par tous les bouts, si bien qu’il est, d’un point de vue « littéraire », mauvais voire très mauvais. Mais il s’en moque, il n’est pas là pour faire plaisir à la Faculté, aux critiques, aux éditeurs. Baudelaire et Rimbaud (sans parler des petites merdes parnassiennes) sont des techniciens merveilleux, mais d’un point de vue politique ils sont absents (même Rimbaud avec sa Commune prétexte : il ne parle en fait pas aux Parisiens) car l’énergie qui les anime est entièrement portée sur la perfection de la fabrication. Ils croient au texte, et que la littérature a une valeur « en soi ». Ils claquent évidemment la porte quand ils se rendent compte de leur bévue. Victor Hugo est la figure d’un face-à-face avec le peuple. Ses œuvres sont écrites en patois formel. Aujourd’hui le peuple est requis par un tas de dispositifs de divertissement qui ne le rendent pas susceptible d’accéder à un Victor Hugo possible. De là deux possibilités : ou bien Victor Hugo n’a pas spécifiquement besoin de la langue (c’est une énergie qui se décharge en prenant le premier médium venu, qu’il pousse au maximum) ; ou bien il se joue quelque chose de spécifique avec le texte ; si c’est le cas le prochain Victor Hugo reste à construire. Pour ma part, je pencherais pour dire que quelque chose de spécifique se joue dans le texte : car c’est de la pensée nue (le mot, c’est de la pensée), mais en forme. Nue et en forme en même temps, tu ne peux faire mieux. Si Victor Hugo doit de nouveau venir nous voir, ce sera donc dans la langue. Les gens y reviendront quand l’heure sera venue. Il n’est pas encore là. Pour l’instant nous devons nous contenter de lire l’ancien, et c’est seulement divertissant. La lettre ne lui était visiblement pas adressée. Jérôme observa à droite puis à gauche, et la glissa dans la boîte aux lettres du voisin. Il rumina un moment, et ses pensées revenaient toujours à Hugo. Sa poésie et quelques tirades de ses pièces avaient ponctué sa jeunesse. Il avait même été un temps où Gustave et lui se lisaient avec une diction emphatique, minaudante ou ricanante, des actes entiers de Cromwell ou du Roi s’amuse. Et déjà la mère de Jérôme était hugolienne en diable : « Vous êtes mon lion, superbe et généreux ! », s’exclamait-elle dès qu’elle croisait une Peugeot (fort heureusement, le garage le plus proche était une concession Renault). Si l’auteur de la lettre disait que Hugo « n’est pas encore là », Jérôme avait l’impression qu’il avait toujours été là ; davantage l’homme, en effet, que la langue seule. Cette impression aussi tenait à la mère de Jérôme. Dans son enfance et son adolescence, il l’avait vue une fois l’an rassembler ses copines et, durant les après-midis et soirées, venait immanquablement le moment des récitations ; chacune disait un poème appris des décennies plus tôt ; Hugo ne manquait jamais à l’appel, « Oceano nox » grondait, « Demain dès l’aube » faisait verser des larmes, et « Booz endormi » figurait chaque année en bonne place. Jérôme était resté longtemps sans comprendre pourquoi, au milieu de « Booz endormi », les femmes se mettaient à rire en se lançant des œillades égrillardes et en se trémoussant ; comme toutes connaissaient le poème par cœur, à chaque occurrence du nom de « Ruth », elles hurlaient à l’unisson « une moabite ! » en accentuant la deuxième partie du mot. * Jérôme redoutait le déconfinement. Il lui faudrait sans doute renoncer à sortir s’il voulait rester fidèle à son esprit de contradiction et pratiquer les contre-idées. Alors il s’évaderait dans la lecture. La lettre sibylline annonçant l’avènement de Hugo ne lui laissait pas de repos. Jérôme avait hérité de la bibliothèque de son oncle ; il n’avait pas eu l’énergie de tout déballer pour l’installer le long de ses murs, mais il n’avait pas non plus eu le cœur de s’en débarrasser. Et il savait que plusieurs cartons contenaient les trente-six volumes de l’édition des œuvres de Hugo par Jean Massin. Cette édition, chronologique, datait de 1968 et son oncle l’avait achetée à sa parution. Jérôme se dit qu’il allait relire tout Victor Hugo, dans l’ordre. Qu’il allait vivre par procuration, revivre et vieillir avec Hugo. Il mènerait des batailles, il retrouverait sa jeunesse et, tel Booz, aurait de nouveau des matins triomphants, il signerait des pétitions contre la peine de mort, il vitupérerait Napoléon le Petit et ses nombreux successeurs macronistes, il connaîtrait l’exil et vivrait sur une île, il lutterait contre l’affreuse pieuvre acabéenne pour se retrouver nu sous le soleil, exténué mais vivant, enfin. Et puis, sa lecture achevée, Jérôme serait devenu Victor Hugo. Sans rien écrire, ce qui correspondait mieux à son tempérament moins expansif. (À suivre).
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Journal de confinement
Suite à la pandémie du COVID-19, nous sommes tous confinés chez nous pendant 14 jours. Le samedi 14 mars à minuit, tous les bars et commerce ont fermé, le lundi 16 mars à 20h le président Emmanuel Macron à annoncé que nous devions rester confinés. J’ai décidé de rester à Paris. Samedi 14 mars - J’ai retrouvé Nina qui n’était pas très en forme pour aller dans un bar à bière dans le 18ème. L’endroit était super, j’avais l’impression d’être à Rennes. À minuit il est question que les bars ferment tous. Nina s’en va au bout d’un moment puis Aldona et Claire me rejoignent. Nous restons jusqu’à la fermeture de ce bar un petit peu anarchiste qui décide de ne pas suivre la réglementation et ferme à 2h. Nous rentrons dormir chez moi, Nina est dans mon lit. Claire et Aldona dans la chambre de mes colocs.
Dimanche 15 mars - On se reveille la tête un petit peu en vrac. Nous restons papoter et trainer un petit peu. Au bout d’un moment tout le monde part et je me retrouve seule dans l’appartement, je fais du ménage, je reçois un message de mon patron me disant de ne pas venir au travail le lundi. Mes colocs me disent qu’ils vont rentrer se confiner à Paris - ils sont au Rheu. Finalement arrivés à la gare ils me disent qu’ils ne rentrent pas et je propose à Aldona et Nina de venir chez moi s’il y a un confinement total. Je passe une journée tranquille puis je vais me coucher. Lundi 16 mars - Je me lève tôt pour être au courant de comment travailler. Pas de réponse, il me faut un ordinateur, alors je discute avec mes collègues pour voir comment nous pouvons nous organiser. Mon patron est dans l’avion pour rentrer de New-York. Nous aurons des nouvelles l’après-midi. Nous savons que nous allons être confiné, il y a plein de rumeurs - 45 jours, 1 mois, l’armée va être déployée. Nina arrive chez moi vers midi avec toutes ses affaires. On discute et on rigole. Je culpabilise un petit peu de ne pas travailler. Mon patron nous dit de venir le lendemain matin à 9h30 pour une réunion de crise, je culpabilise moins puisque personne n’a pu travailler. J’ai rendez-vous chez le médecin pour une petite mycose, donc je prend mon vélo. Dans la rue les gens portent des masques et des ponchos de pluie. Il y a la queue sur plusieurs mètres devant les magasins d’alimentation. La médecin me dit que je ne devrais pas trop trainer dans ce genre d’endroits, elle porte elle aussi un masque et des gants. Me prescrit des médicaments en prévision. À mon retour, nous allons faire des courses avec Nina. Il n’y a plus grand chose dans les rayons. Il y a la queue devant les boulangeries, les gens sont tous à 1m les uns des autres. Les vendeurs de cigarette ont mis des plastiques de protection tout autour des présentoirs, portent des masques et des gants. Nous achetons nos légumes dans un restaurant bio, les restaurateurs proposent soit à emporter soit vendent leurs denrées. Nous faisons de bonnes affaires et blindons nos stocks. De retour à la maison, nous regardons le discours d’Emmanuel Macron annonçant que nous devons rester confinés 15 jours, ça nous va ce n’est pas si long que ce que disaient les rumeurs. Nina fait un risotto et un houmous aux betteraves délicieux, on regarde Ferris Bueller's Day Off sur le vidéo-projecteur puis nous allons nous coucher. Mardi 17 mars - Je mets des affichettes dans mon immeuble pour proposer mon aide pour faire des courses ou sortir les animaux de personnes âgées, seules ou isolées. Puis je vais au travail pour y être à 9h30. Arrivé au travail mes collègues portent des masques. Ça me fais rire, je ne saisis pas vraiment la gravité de la situation. Mon patron ne vient pas alors on se dispache le matériel entre nous. Je préviens mes clients, salue mes collègues puis je rentre chez moi. Très contente d’arpenter les pistes cyclables désertes. J’installe mon bureau provisoire dans ma chambre puis travaille un petit peu. Nous allons à la coopérative faire quelques courses, nous faisons la queue devant en respectant 1m entre chaque personne, les gens portent des masques ou des foulards. Nous entrons dans la coop, il n’y a déjà plus grand chose. Nous prenons des pommes de terre et de l’alcool. Dans la rue - Goutte d’or, Barbès - beaucoup de policiers, des gens qui se baladent librement mais qui se font arrêter. Les métros circulent, les trains aussi, peu de voiture, peu de vélos. On voit des papis sur des bancs qui discutent, des enfants qui jouent ; loin de la police. Nous nous faisons barrer la route, ils nous demandent notre attestation - si nous voulons sortir nous devons remplir une attestation indiquant la date, notre adresse et la raison de notre sortie. De retour à la maison, nous prenons un verre de vin dans la cour de l’immeuble, puis 2, puis 3… On mange une raclette puis on fini par danser et faire la fête dans le salon. Les voisins rigolent. Mercredi 18 mars - Réveil matinal pour travailler, toujours pas de nouvelles de mon patron. Je suis autonome et je sais ce que j’ai à faire donc j’avance. Mais pas très vite quand même, mon collègue Éric m’envoie des articles de presse, je suis plus intéressée par me documenter sur “combien de kilomètres ai-je le droit de faire à vélo par jour” ou lire “le virus aurait été crée dans un laboratoire chinois puis volontairement dispersé” que d’avancer sur les tactiles de Burrell. Autre divertissement également, les messages que l’on s’envoie avec ses proches. Je n’ai jamais reçu autant de nouvelles, envoyé autant de textos. Il y a des gens qui sont seuls, et nous avons besoin de nous sentir entouré en ces temps anxiogènes. Aldona arrive l’après-midi en taxi avec ses affaires, malgré l’interdit. Nous discutons puis établissons un jeu, on rigole bien. L’après-midi je ne travaille pas, je cuisine comme une folle puis fait un gros ménage de l’appartement.
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🎬 Episode 1 : Die Hard - Piège de cristal 💥
POP-CORN #1
Barbara - janv 2020
La pop culture est par essence le divertissement facile, qui est appréciée par le plus grand nombre. Elle est parfois abordée avec dédain, presque avec mépris. Mais ce n'est pas parce qu'une oeuvre est facilement accessible qu'elle perd de sa valeur.
👉 Je vous présente donc POP-CORN, la newsletter qui redonne ses lettres de noblesse à la culture populaire. Parce qu’il n’y a pas que Télérama dans la vie, y’a la bière et le pop-corn aussi.
Et ça, ça fait plaisir.
🍿Aujourd'hui nous parlerons des films d'action et plus précisément du premier Die Hard. Je m'en tiendrai à la trilogie originale qui comporte :
➡️ Piège de cristal (Die Hard), sorti en 1988.
➡️ 58 min pour vivre en 1990 (Die Hard 2 : Die Harder)
➡️ Une journée en Enfer (Die Hard with a Vengeance) en 1995.
💡 POURQUOI ÇA FONCTIONNE ?
En 1988, le monde découvre John McLane (incarné par l'acteur Bruce Willis). Lieutenant de police new-yorkais aux méthodes atypiques, il est beau, intelligent, fort et plein d'humour. Bref McLane c'est vous, mais en beaucoup mieux.
C'est une des plus grandes forces de la pop culture des années 80. Nos héros sont comme nous. Ils ont juste un léger twist : plus d'audace, de charisme et une vie bien plus compliquée.
Nous sommes le soda, ils sont la dose de whisky 🥃.
En 88, les films de super-héros ne sont pas encore à la mode.
On peut compter sur les doigts d’une main le nombre de blockbusters à ce sujet entre 1980 et 1990, quand l’année 2017 à elle seule en compte plus de 10.
Parce qu’à cette époque, la priorité est au héros ordinaire et non aux supers pouvoirs.
Si vous n’avez pas vu le film et que vous souhaitez un résumé plus que complet, je vous renvoie vers cet article.
👎 Vous pouvez d’ailleurs lire dans la section Accueil “ Piège de cristal reçoit à sa sortie un accueil mitigé de la presse française. [...] Positif, Télérama, Les Échos et L'Événement du jeudi retiennent d'abord son côté « primaire » sinon « bête », en l'affublant tous d'un timide 2/5.”
Télérama.
🗣 Malgré l’avis de la presse française à sa sortie, il est indéniable que Piège de cristal est une réussite. La réalisation est bonne, les scènes d'action sont efficaces et Bruce Willis incarne à la perfection son personnage. Cerise sur le gâteau, preuve incontestable d’un grand succès commercial : le "Yippee Ki Yay, motherfucker". LA réplique culte du plus célèbre flic de New-York rentre dans le langage courant.
30 ans après, elle reste indémodable.
Ou pas. Il faudrait que je vérifie auprès de mon neveu.
Bien qu’à la réalisation se trouve le maître du genre : John McTiernan, qui venait juste de terminer Predator, Die Hard n’était pas pressenti pour être un succès.
💡 LE CASTING.
Le casting par exemple était un pari risqué. Il n’y avait aucun acteur connu du public, ou du moins bankable pour un film d’action.
Le plus célèbre est bien Bruce Willis, mais à l’époque il n’apparaissait que dans des séries comme Clair de Lune ou dans la comédie romantique Boires et Déboires. Autant vous dire que Die Hard est pour lui l’opportunité de toute une vie.
💪 Le scénario a bien été proposé au grands noms du film d’action, comme Mel Gibson, déjà maître de la comédie policière grâce à l’Arme Fatale. Mais lui, comme les autres, refuse. La faute au script qu’ils ne trouvent pas très engageant.
🎭 Alan Rickman quant à lui, faisait partie de la troupe de la Royal Shakespeare Company. Nous sommes bien loin de Hollywood. Lorsqu’il est casté pour le rôle de Hans Gruber il a déjà plus de 40 ans. Il envisage d’abord de refuser, n’étant pas emballé par l’idée de jouer dans un film d’action. Il décide finalement d’accepter la proposition uniquement s’il peut apporter sa touche au personnage.
Avec la permission du producteur Joel Silver, le personnage de Gruber est totalement réinventé. Rickman ne veut pas être l’archétype du méchant des années 80, il veut porter un costume. Hans est atypique, il est méticuleux, soigné et tout en retenue. Hans devient un des meilleurs méchants de blockbusters 🦹♂️.
Pourtant il en faut plus pour entrer au Panthéon des blockbusters.
✒️ C’est là que le scénariste Steven E. de Souza entre en jeu. Il faut de l’humour pour que la sauce prenne alors De Souza nous délivre un héros avec de l’autodérision, des situations rocambolesques, que ce soit pour McLane ou pour Gruber. Le personnage de Bruce Willis devient un mélange réussi de Rambo et Peter Sellers dans les films de la Panthère Rose. Musclé, figure d’autorité mais maladroit et poissard.
Parce qu’il est imparfait, John McLane s'adresse à l'Amérique toute entière.
💡 LA MINUTE "CRIMINALITÉ À NEW-YORK.
🇺🇸 Enfin Die Hard s’inscrit dans une politique et une économie particulière. En 88, New-York a le taux de criminalité le plus haut des Etats-Unis et ce depuis les années 70. La politique de la Big Apple, jusqu'au milieu des années 80, fut de réduire la police de proximité pour concentrer son budget sur la lutte contre le grand banditisme.
Comme les résultats sont désastreux, en 1985, la ville changea son fusil d'épaule et s'attaqua aux petits poissons comme aux grands. Le mot d'ordre : plus de police de quartier, plus de sécurité dans les rues !
Die Hard est un excellent film d'action. John McLane n'est pas juste un personnage de fiction, il est le flic que l'on attend, dont on a besoin.
C'est aussi le film d'une époque qui répond à un problème systémique : la criminalité aux USA.
Pensez-y la prochaine fois que vous bouderez un film d’action. Je le répète pour les inattentifs : Y’a pas que Télérama dans la vie, y’a la bière et le pop-corn aussi 🍿 !
Barbara
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Khân el Khalili, La Caire - Égypte
Le Caire moderne
Le Caire moderne inclut les deux îles de Roda et de Gezira, et au sud-est, Mounira.
Le secteur autour de jardin de l'Ezbekiyya était autrefois un vaste lac qui fut asséché en 1837. Le secteur a été construit selon un plan strict, fait sous les instructions du Khédive, qui aimait les divertissements ; il y avait à l'origine un cirque, un théâtre et un opéra dans les jardins méridionaux, où subsiste de nos jours un théâtre de marionnettes. La poste centrale, place Ataba, comporte un musée postal au 1er étage. À l'est de la place Ataba, la rue Muski mène dans le Khân al-Khalili.
Au nord de la place Ataba s'ouvre la rue Clot Bey (rue Khulud), du nom d'un médecin français, Antoine Clot, qui fut l'un des fondateurs de la médecine moderne en Égypte. Plus au nord, on distingue le minaret de la mosquée Al-Fath. Cette rue passe sous des voûtes en pierre avant d'arriver à la place Ramsès devant la gare, construite en 1856, transformée selon le modèle arabe en 1892 et restaurée pour la première fois en 1955. C'est l'un des quartiers du Caire moderne qui furent urbanisés le plus tôt après la seconde moitié du XIXe siècle. Le secteur est connu sous le nom « Bab el-Hadid » (porte ferroviaire) avec une statue colossale de Ramsès II, laquelle a été déplacée vers le Grand Musée égyptien à Gizeh. Dans le musée national égyptien des chemins de fer, à l'extrémité est de la gare, on trouve quelques vieilles locomotives en excellent état de conservation. Vers 1870 le khédive Ismaël fait construire ce qui est appelé aujourd'hui le Centre-ville du Caire à l'imitation du Paris haussmannien.
L'île de Gezira, demeurée inhabitée jusqu'au milieu du XIXe siècle, s'urbanise et Mohammed Ali y construit un palais ; son quartier sud s'appelle maintenant Zamalek. Plus tard, le khédive Ismaïl y construit un grand palais au centre de l'île avec un immense jardin, et une jetée pour en faciliter l'accès. À cette époque, les jardins étaient riches d'une flore exotique et d'une collection d'animaux africains. Durant l'époque pharaonique, Rhoda faisait partie de l'ancienne Héliopolis. À l'époque romaine, ce fut une forteresse qui resta inchangée jusqu'au VIIe siècle. Après la conquête islamique, les arabes y ajoutèrent des tours et des arsenaux.
Le dernier sultan ayyoubide transfère le siège du gouvernement sur l'île et construit une nouvelle forteresse avec palais et casernes aux environs de 1240, mais les Mamelouks ramènent par la suite le gouvernement à la citadelle. À l'extrême sud de l'île se trouve le palais Manasterli, construit à côté d'un nilomètre, édifié au VIIIe siècle pour mesurer la crue annuelle du Nil. En remontant vers le nord, on traverse les jardins Manyal qui couvraient la majeure partie de l'île et qui sont désormais un quartier résidentiel. Plusieurs des bâtiments datent d'entre 1925 et 1935, l'époque Art déco.
Au nord de l'île, se trouve le palais Al-Manyal, musée renfermant une collection d'objets ayant appartenu au prince Mohammed Ali Tawfig, l'oncle du dernier roi d'Égypte, Farouk.
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- beaucoup de cinéma pour pas grand chose : c’est ce qui devra être écrit sur la tombe de l’Humanité.
- je lui demande ce qu’il a fait en mon absence : il me dit : rien j’ai rêvé.
- Un soir, elle sort de l’école en pleurant, veut rien nous dire, boude des pieds à la tête. S’est fâchée avec une copine, traîne les lacets défaits.
- je ne sais plus (me) donner. Je laisse, immobile, les doigts m’effleurer, me caresser, me presser comme une chatte. Le désir n’éclate plus, reste interne, brûlant, comme un secret.
- déjà fatiguée des simagrées parisiennes des ptits fours des discours, et toi tu fais quoi t’as accompli quoi comment ça tu fais rien t’es bien mystérieuse ça te dit une soirée chez bidule : remplir du vide, répandre du vent mais c’est qu’faut bien sociabiliser comme ils disent, humain besoin humain même si humain sait plus être humain : je veux sentir terre, hautes herbes, connaître terre, son humus, sa fertilité, ses couches. Quelle bonne blague : se vouloir à l’état sauvage et courir après le divertissement des grandes villes
Paris mange mon temps Paris mange mon temps comment s’extraire du mouvement
- à la laverie, une vieille femme plie minutieusement son drap sur la table, la couvrant comme un cercueil. Je la regarde hypnotisée, comme assistant à une cérémonie funéraire mystique. Elle me jette de tant à autres des regards fixes qui sont comme des sorts qu’elle m’envoie sans un bruit. En sortant, il fait nuit. La Seine coule en larmes brillantes et silencieuses le long des caniveaux. Je suis, comme mon linge, lessivée, propre, pliée : je flotte tranquille comme au sortir du cinéma, de la piscine ou la bibliothèque. A cause d’une mauvaise manœuvre, tous mes habits ont rétréci, ma plus belle culotte blanche virée au gris mais qu’importe je suis lavée apaisée inspirée j’ai vu pendant deux heures toute ma tête tourner.
- grand froid, mains rouges. Aujourd’hui je suis jolie, même à plat sans talons pas coiffée, je touche la terre j’embrasse le bleu du ciel. Je me vois vieillir et en même temps rester enfant. J’ai toujours une toute petite tête une toute petite taille mais un visage bouffi cerné de temps. je comprends pas ma gueule. les traits, comme mon humeur, se déforment trop facilement : je suis comme un bonhomme bizarre dont on ose pas trop s’approcher ; magnétique de loin de près gênant : dont on sait pas s’il fait rire ou pleurer (car c’est la même chose). je repense à cet été où j’étais belle en allant mal, belle en me sentant laide, belle en me détruisant, c’était à la fois terrible et bon et terrible que ce soit bon. J’entrais dans chaque toilette dévastée et rencontrais dans le miroir un visage encore vivant, encore construit. moi j’aurais voulu que tout le monde voit ma ruine, que mon visage se casse la gueule, expose toute ma pourriture intérieure, mon vide, tout l’effondrement de mon cœur flingué. j’étais belle sans toi, belle pour rien, ça ne servait à rien.
- quand j’arrive chez moi je laisse mon nez couler cinq minutes avant de le moucher pour me sentir fuir.
- je lui fais écouter about somebody de Molly pour qu’elle sache qu’elle est géniale sans lui.
- nous étions tous les deux obsédés. Par le sexe évidemment ! la vie donc ! la mort donc ! moi, hantée par toute son impossible réalisation, toi, par son entière et totale réalisation : c’est la même chose, par deux bouts différents : nous étions tous les deux assoiffés d’absolu.
- neige toit éboulement nuit silence. dans le métro visages endormis par le froid.
- jme débrouille jm’en sors jbidouille des trucs pour me faire croire que chui pas seule je donne l’impression de parler aux gens par ennui alors que jamais jmennuie mais c’est ce que tout le monde fait pourtant fuir son vide fuir sa mort qui peut prétendre se suffir et parfois quelqu’un sort du tas parfois c’est l’Himalaya parfois y’a comme une étincelle tout le monde sourit sans réfléchir parfois c’est l’osmose ok dis-moi qu’tu fais pareil dis-moi qu’c’est trois fois rien sans moi
- hier, en sortant d’une galerie, la nuit tombe : la pierre devant moi au fond de la rue est rouge orangée. Ca ondule ça coupe ça s’agite ça fait tout comme un feu. Vois pas d’où vient la source. Je marche en direction du mur qui me semble de plus en plus irréel. Me demande en quel honneur a-t-on bien pu claquer autant de fric en éclairages pour une façade quelconque. Rire jaune à l’angle de la rue : une pub pour un jean.
- je veux plus plaire non assez d’être chassée, d’être un désir d’être ce truc à côté, à côté d’moi qui n’est pas moi mais un truc qu’on veut parce qu’on l’a pas et encore plus assez d’aimer parfois être ce truc d’aimer me confondre avec ce truc dans ce truc à mi truc du truc sans même savoir où est la frontière entre moi et ce truc je veux la paix du truc disparaître du truc m’en foutre de disparaître du truc ou d’être ce truc c’est encore cette histoire de vie et de mort, quelle plaie.
- reçu Céline dans du papier rouge et jaune
-il n’y a pas de séparation qui tienne entre l’artiste et l’oeuvre ! tout l’artiste est dans l’oeuvre, toute l’oeuvre est dans l’artiste. Il n’y a d’ailleurs pas plus d’oeuvre que d’artiste, pas moins d’oeuvre que d’artiste. Il n’y a ni artiste ni oeuvre : seulement des élans.
- je ne suis comme tous les autres qu’un sale tas, un sale tas de savoir un gros sale tas d’idées toujours plus enflé incapable de se désapprendre pour parler.
POUR CELA, EN TOUTE CONNAISSANCE DE MON INSIGNIFICANCE, JE M’OCTROIE LE DROIT DE DIRE : pouet.
- suis allée au musée. foule infernale, on nous fouille à l’entrée. Heureusement rien payé. Ca pose devant les nymphes, s’extasie que la fille en rose pâle soit accordée aux peintures. Les chinois prennent en photo tous les tableaux. D’autres miment un premier regard avant de prendre un cliché (pas mieux). Les gens se donnent des airs inspirés, feignent une démarche ralentie. plein les pattes, oust ! en avant, mous ! rien à voir ici, ni par là. Quoi de neuf à l’horizon, bof pas même de jolis garçons. expo dada : occident déjà dégénéré, en manque de rites. pitié seulement. Masques dada pathétiques après masques africains mystiques. une vieille dame en fourrure et chapeau noir ausculte de près courriers et photos des dadaïstes. je voulais voir du Soutine, DU SOU.TINE !
- à trois ou quatre ans, je me casse un ongle en tombant : l’ongle du gros pouce tout nu. terrifiant tout ce vide, restait juste la racine, à peine de quoi me rassurer que ça repousserait. on m’a mis un gros pansement pour me faire oublier le vide d’en-dessous on m’a mis un gros pansement au lieu de me faire voir le vide.
- Paris m’éparpille : je lis cinq livres en même temps. pas mon genre : j’aime me plonger toute entière dans un seul livre à la fois, le laisser m’habiter des semaines, des mois entiers. le sentir s’installer, se creuser un chemin en moi. faire pénétrer sa musique, sa poussée puis passer à autre chose : le laisser.
- le paternalisme latent du militantisme me casse les burnes : éduquez-vous qu’ils disent ! non : moi je souhaite régresser ! ne PLUS RIEN savoir ! faudrait savoir, faut déconstruire ou non
- jeudi, plus d’eau chaude : je traverse la ville pour prendre ma douche chez quelqu’un jamais vu : fantasme ultime. Rencontre corps âme esprit à travers objets meubles miettes : leur disposition leur abondance leur absence. M’étais pas vu nue dans une vraie glace depuis un mois : pas mal, pas tant ramolli que ça. m’exhiber là où je remettrai jamais les pieds : montrer cul poils cambrure à la fenêtre s’en aller. tout bien rangé. me demande si c’est elle ou si c’est pour moi. un ptit mot et au-revoir.
- dans le train qui m’emmène en bretagne, je tombe amoureuse d’une très jeune soeur assise à ma droite. Elle se lève et descend à Rennes, comme un ange. Très grande, gestes lents, peau noire éclatante, bouche humble, chevilles fines d’une grace rare.
- Fatiguée par tout le tourbillon parisien et les événements de la veille - ivresse et colère ne font pas bon ménage -, j’avais redouté le voyage long, à l’étroit, face à des visages que la curiosité pousse à épier mais qu’il convient d’éviter. Il n’en est rien : je suis prise d’un calme étonnant qui grandit avec la nuit. Voyage au bout de la nuit. Le train s’endort peu à peu, je me sens pour une fois faire partie de l’harmonie, du tout flottant qui communie. Les villes bretonnes s’échelonnent comme les cailloux du petit poucet. Lamballe, Saint-Brieuc, Morlaix. Dehors, noir. Bientôt deux heures que nous traversons la bretagne, comme si la terre, magique, s’était agrandie. L’impression de m’enfoncer jusqu’au bout du monde, de me trouver dans un autre pays. Les chevelures bretonnes d’un brun unique presque noir, me fascinent. Il y a un jeune homme, deux jours plus tard, dans le bus qui nous mène au port : sa nuque et ces mêmes cheveux foncés. Je suis juste derrière. Je devine des yeux verts. J’aimerais passer ma main dedans. Mon sexe reçoit par secousses successives les vibrations de la roue.
-mardi…pourquoi que jprends tout en photo pourquoi que jveux tout capturer tout montrer tout garder collecter tout étaler tout tracer pourquoi qu’ils prennent tout en photo les touristes qui rentrent dans l’église où je fais semblant de dormir et prier tout semblant sous mon châle ma capuche tout semblant pourquoi qu’ils montent sur une chaise pour photographier Marie en me montrant leurs culs pourquoi qu’ils prennent tout en détail sans regarder pourquoi qu’il faut d’autres yeux que ceux de la figure pourquoi qu’on veut tout posséder tout matérialiser pour exister hein
pas un mot sur : tous ces mots tous ces mots tous ces mots photos mots photos tous ces mots TOUTES CES AVENTURES CES IMPRESSIONS tous ces mots qui sont rien qu’pour me (te) faire croire que je vis TOUS CES MOTS.
- suis retournée voir les falaises, marcher avec et contre le vent. La dernière fois, c’était avant le début de notre fin. Entre les deux : noir. Depuis peu, je vais mieux. Je pense à ces longs mois derniers, sans fin, à ce cadavre que j’ai été, ce fantôme debout, partout, dans tous les pays, toutes les villes et je vais mieux. C’est derrière. J’ai peine à y croire. Et donc je suis à nouveau là, sur ce même sentier où tout ne s’était pas encore effondré. Mais plus rien ne peut s’effondrer quand tout s’est effondré ! pratique. Je respire. Je marche. Cette fois, je ne suis pas seule. Je parle en marchant. Je m’essouffle plus vite mais quelqu’un voit ce que je vois, quelqu’un est heureux avec moi. L’herbe est scintillante, la roche et tout le paysage superbement teintés de la lumière du matin. J’aimerais m’asseoir ici et dessiner mais le temps presse, il n’y a qu’un seul bus pour rentrer. C’est un des rares endroits - si ce n’est le seul - qui m’ait fait pleurer instantanément, par sa beauté. Un des rares endroits dont j’ai autant parlé aux gens : c’est merveilleux, tu verrais, j’ai pas les mots, je te jure, je suis amoureuse, non mais putain, tu te rends pas compte, pupilles folles, gestes avec les bras, entrain, enthousiasme, exaltation. La dernière fois, l’été touchait à sa fin (comme nous), cette fois nous sommes à l’aube du printemps (comme moi). J’aime cette idée, j’aime les idées de signes, stupides, poussées à l’extrême, que je vois partout. Le paysage diffère très peu, il y a seulement moins de monde. Saison basse. Nous sommes même presque seules au monde. Nous crions, chantons. J’hurle allez tous vous faire enculer. Ma sœur, moqueuse, fait sans cesse allusion à Paris où je serai bientôt à nouveau. Je pense au métro. Je vois les falaises s’étendre à perte de vue. Je pense aux fourmis dans le métro, aux boîtes à chaussures risibles dans lesquelles tous nous vivons. Je vois tout cet espace devant moi et je ris. Je souris, béate. Le vent me fouette, n’en fait qu’à sa tête, se fiche de moi. J’aime ça. Je me ferais volontiers engloutir, malmener par cette terre. Soudain, léger enfoncement avant la plage, à l’abri du vent : silence : chant des oiseaux seulement. J’allume mon dictaphone. Il y à faire et à dire. Même le rien. Surtout le rien. Je suis ces derniers temps, comme je ne l’ai jamais été auparavant et comme si j’allais d’un instant à l’autre mourir, constamment parcourue par cette urgence à dire et à faire. Épuisant mais revigorant.
- dessiner, peindre, écrire : tout cela est la même chose, tout cela n’est qu’amour ou recherche d’amour.
-rentrée hier par le train de quatorze heures vingt. Place assise non garantie. Soleil sur le quai, sur le front, dans les yeux. Au revoir plein de plaisanteries. M’assieds dans le couloir. Un homme d’à peu près mon âge a cassé une bouteille de rouge dans son sac. Il rouspète, téléphone brièvement, fait des allers retours nerveux, puis sort, dépité, toute sa vie, morceau par morceau, en l’essuyant avec précaution au papier toilette rose et rugueux du train : un livre de Barthes, un autre de Borges, un appareil photo pas mal, une brosse à dents, un clavier, un carnet de notes à présent gorgé de vin. Une fois l’atmosphère détendu et la situation tournée en dérision, je lui demande si c’était pas un mémoire au moins, ses notes. Il me dit qu’non ah ça non c’est fait avec un sourire qui dit long.
18h : retour dans la jungle, dans le mouvement, dans le grouillement sans fin des corps tendus. Les parisiens sont des gens importants constamment pressés, attendus quelque part, qui n’hésitent pas à vous gratifier d’un froncement de sourcils ou d’un soupir exaspéré si vous avez le malheur de vous arrêter plus d’une demi seconde en travers de leur chemin (celui de tout le monde donc).
- je colle des visages aux murs. des visages beaux, sans lien avec moi. Je pense à toi dont l’appartement ressemblait toujours à l’esprit, qui peuplais tout l’espace de tes murs, puis qui étouffas. Tu étais souvent pris par un besoin rassurant de ranger, classer, ordonner pour mettre de l’ordre dans ta tête ; c’est pourquoi le désordre désespéré dans lequel tu te débattais durant nos derniers mois me fit tant de peine. Me reviens aussi, de beaucoup plus loin, le souvenir de nos mille et un dessins éparpillés avec amour par ma mère sur le mur jaune de la cuisine.
- Créer pour ne jamais se sentir seul.
- peut-être : puisque l’Humanité est toute entière médiocre, vile et méprisable, cruelle, injuste et sale ; PETITE, VAINE : occupons-nous, au lieu de geindre, à être GRANDS, VIVANTS. Allons au bout de notre péché d’orgeuil : prétendons l’impossible, dansons jusqu’à plus forme, buvons sans limite, exigeons le meilleur (qui est nul), malmenons, crions, moquons cette bassesse grandement.
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Le Moulin - Danseuses au Moulin (Photo colorisée de la collection Jean-Bernard Demoussy) http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/textes_divers/french_cancan/french_cancan_moulin_rouge.htm Le véritable Moulin Rouge Les images du cancan que nous renvoient aujourd'hui le cinémascope et l'actuel Bal du Moulin ont peu de rapport avec ce qui se passait au Moulin Rouge de l'avant siècle dernier. Des danseuses, certes, il y en avait, et des cris, et de la musique mais l'endroit était enfumé, toujours bondé. On y allait pour s'encanailler, pour y boire jusqu'à se saouler, pour voir, crier, hurler. Au balcon, se passait à peu près tout ce qu'on peut imaginer. Le plancher de danse où évoluaient les spectateurs et les danseuses était crasseux. Après quelques grands écarts, les pantalons des Goulue, des Grille d'Égout des Nini-pattes-en-l'Air n'avaient plus, comme c'était le cas à l'Élysée-Montmartre, cette blancheur immaculée sur laquelle on insistait tant. Après quelques années de notoriété, les choses redevinrent plus calmes : la clientèle payante se mit à exiger un peu plus de tenue, un peu plus de propreté, un peu moins de chahut. En 1900, le quadrille était toujours là mais il n'avait plus de rapport avec celui de La Goulue qui, elle, n'était plus là, déjà, depuis cinq ans. - Sobre, le Moulin Rouge était devenu une attraction touristique d'autant plus que la chose avait fait école : on dansait le quadrille ailleurs : au Divan Japonais, aux Ambassadeurs, au Jardin de Paris, au Tabarin... En 1914, le Moulin Rouge fermait ses portes pour la "dernière" fois (après avoir fait la même chose en 1902, 1904, 1907, 1910 et 1912... En 1915, ce qui restait de ses immeubles passait au feu pour renaître en 1921 dans la forme que nous connaissons aujourd'hui, avec sa scène et son décor dit "somptueux". (Hé quoi ? Vous iriez, vous, dans un établissement au décor "ordinaire" ?) Petite histoire Charles Zidler et Joseph Oller, en 1889, sont des personnages bien connus dans le monde du divertissement : à eux deux, ils ont déjà à leur crédit l'Hippodrome de la rue de l'Alma, divers Grands Prix, les Fantaisies Oller, des montagnes russes, le Nouveau-Cirque et autres établissements. (Joseph Oller, soit dit en passant, est l'inventeur, avec le duc de Morny, du pari mutuel (1) - en 1867.) Les deux, Zidler et Oller (Joseph), se connaissent. - Lequel a attiré l'attention de l'autre, on ne le saura jamais, mais au printemps de cette année-là, ils regardent avec un certain intérêt un bout de terrain où se trouvent les gravats d'un établissement qui a connu ses heures de gloire quelques années plus tôt : La Reine Blanche, une sorte de bal sordide, crapuleux même, depuis fort longtemps abandonné et depuis peu démoli. - Quelqu'un a récemment eut l'idée d'y faire paître des vaches. - Zidler et Oller se mettent d'accord : pourquoi ne pas y construire une salle de spectacle, un bal de luxe, un théâtre même ? - Le quartier, à la limite de la butte Montmartre, est idéal. Ils ont un ami en commun, le peintre et lithograveur Adolphe Léon Willette qui a, à peine, 32 ans,. Il n'est pas encore très connu mais il promet car il a des idées pas comme les autres. - Ils lui confient le peuplage de ce terrain. Willette est enchanté et, pour démontrer qu'il sait comment faire les choses, il décide d'y implanter, en vrac, tout ce qui pourrait attirer une population qui sort de l'exposition universelle : une vieille chaumière normande, un palais espagnol, l'éléphant de la Bastille (récupéré, justement, de l'exposition) et, tant qu'à y être, un grand moulin hollandais, rouge avec de grandes ailes, visible à des centaines de mètres. - Ne manquait plus qu'une attraction musicale pour attirer la clientèle. Zidler y songea quelque peu puis, ayant entendu parler du succès des quadrilles à l'Élysée-Montmartre, il alla, à la stupéfaction de son propriétaire, y engager tout le beau monde qui s'y trouvait avec la ferme intention de mettre la bonne société en contact avec les danses, les chansons, et la musique de la canaille de l'époque. L'idée n'était pas nouvelle : divers cabarets offraient déjà, à ce moment-la, à une clientèle huppée, un certain dépaysement grâce à de faux truands ou de fausses prostituées (sauf qu'il y avait souvent, dans le lot, de vrais truands et de vraies prostituées qui, pour suppléer à leurs revenus réguliers consentaient à être des figurants d'un soir) et qui faisaient semblant de faire la fête à leur façon ; vraies fausses-batailles comprises. Zidler, lui, comprit qu'il fallait, pour la sécurité et l'amusement de tous, séparer les interprètes de la clientèle. Lorsque les portes de son établissement s'ouvrirent, le 5 octobre 1889, son avenir était assuré. Et c'est ainsi que débutèrent, pour la postérité, les - pour la plupart, courtes - carrières de : Grille d'Égout (ainsi nommée à cause de ses dents de devant fortement espacées), Camélia dite Trompe-la-Mort, la Glu, Cri-Cri, Vol-au-Vent, Lili-Jambes-en-l'air(qu'il ne faut pas confondre avec Nini-Pattes-en-l'air), la Môme Fromage, la Vénus de Bastringue, Rayon d'or (une grande rousse en forme de flamme), Demi-Siphon (Jeanne Faes qui se tuera en faisant le grand écart), Muguet la Limonière, Églantine, Jane Avril(La Mélinite), Sauterelle (une grande, mince, sèche, avec des pas savants, une "intellectuelle"), Cléôpatre, Cascadienne, Cha-U-Kao la clownesse, Pâquerette, Torpille, Galipette, Gavrochinette et... la scandaleuse Goulue. © 2001 - 2016 - Paul Dubé & Jacques Marchioro - Textes, illustrations, audio et vidéo - Copyrights : leurs éditeurs et ayants droit respectifs (lorsque non du domaine public)
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