#deux petits pas sur le sable mouillé
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karmhantra · 2 years ago
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Il faut ajouter de la vie aux jours lorsqu'on ne peut plus ajouter de jours à la vie.
Jean Bernard
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sofya-fanfics · 1 year ago
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Des vacances ensemble
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Fandom : Fairy Tail
Relationship : Natsu x Lucy
Joyeux Nalu Day !
Voici ma participation pour le Year of the OTP 2023 pour le prompt : vacances ensemble.
J’espère que ça vous plaira.
Résumé : Lucy vit Natsu ouvrir sa canette et détacher la languette. Il posa la boisson sur le sable et lui prit la main gauche. Lucy écarquilla les yeux, surprise par ce geste. Elle se demandait ce qu’il était entrain de faire. Il passa la languette à son annulaire, telle une bague.
Disclaimer : Fairy Tail appartient à Hiro Mashima.
@yearoftheotpevent​
AO3 / FF.NET
Lucy ferma les yeux et sourit. Elle enfonça ses doigts de pieds dans le sable, profitant de cette agréable sensation. Cela faisait longtemps qu’elle n’était pas partie en vacances. Même si, pensa-t-elle, ce n’étaient pas vraiment des vacances.
L’équipe Natsu était partie en mission. Sur le chemin du retour à Magnolia, les membres de l’équipe avaient décidé de s’arrêter dans une petite ville au bord de mer. Ils voulaient y passer la journée et la nuit et repartiraient le lendemain.
En arrivant dans la ville, chacun était parti de son côté. Erza faisait du shopping. Gray achetait un cadeau pour Juvia. Wendy, Carla et Happy exploraient la ville. Natsu était resté sur la plage avec Lucy. Elle était heureuse de pouvoir passer cette journée seule avec lui.
Après s’être baignés, Natsu était parti chercher des boissons, tandis que Lucy l’attendait assise sur le sable en dessous d’un parasol. Elle pouvait sentir une légère brise sur son visage. Soudain, ce n’était plus la brise qu’elle sentait, mais un morceau de glace sur sa joue. Elle sursauta et ouvrit brusquement les yeux.
« Natsu ! S’exclama-t-elle. »
Natsu éloigna la canette de sa joue et sourit jusqu’aux oreilles. Lucy essuya sa joue froide et mouillée, tandis que le chasseur de dragon s’assit à côté d’elle et lui tendit la canette. Lucy accepta sans hésiter. Elle l’ouvrit et but une gorgée. Cette boisson fraîche était tout ce qui lui manquait pour rendre cette journée parfaite. Elle vit Natsu ouvrir sa canette et détacher la languette. Il posa la boisson sur le sable et lui prit la main gauche. Lucy écarquilla les yeux, surprise par ce geste. Elle se demandait ce qu’il était entrain de faire. Il passa la languette à son annulaire, telle une bague.
« Qu’est-ce que tu fais ? Demanda-t-elle.
-Je voulais voir quel effet ça faisait. »
Natsu continuait de sourire et Lucy rougit. Elle avait l’impression qu’il venait de la demander en mariage. La languette de la cannette lui allait parfaitement, comme une vrai bague.
« Un jour je t’en offrirai une vraie. »
Natsu prit sa canette et but une gorgée, comme si de rien n’était. Lucy se demandait s’il s’était rendu compte de ce qu’il disait ou s’il avait parlé sans réfléchir. Connaissant Natsu, c’était sans doute les deux. Lucy regarda son annulaire et sourit. Elle porta sa main à son cœur et ferma les yeux. Cette languette n’était peut-être pas une bague, mais pour Lucy, il représentait bien plus.
Fin
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la-bucolie · 3 years ago
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Jour 12 : Miel-abricot
Baptiste fait des mélanges comme personne. Il trempe ses chips dans son jus de pomme et son steak dans la sauce salade, juste pour voir. À croire qu’il n’a pas de goût. À table on le regarde tous avec dégoût. Il est arrivé après tout le monde à la colonie, accompagné par sa mère, une dame grande à l’œil fou. Quand il sourit, Baptiste dévoile sa dent manquante comme un enfant de neuf ans, pourtant il a l’air d’en avoir 15. Il nous fait peur, à nous les garçons, avec ses larges épaules, ses muscles différents des nôtres, plus définitifs. Et les filles, il les intrigue. Heureusement qu’il a l’air dingue. Très vite on s’est mis d’accord pour qu’il ne fasse pas partie du groupe. Il est trop chelou, trop grand mais trop con, puis bizarre avec ses mélanges.
Sortie à la plage. On a tous pris nos affaires, moi mon sac de sport tout neuf et mes baskets. Ces baskets, d’ailleurs, Baptiste a les mêmes. C’est Thomas qui m’a fait la réflexion, ça m’a énervé. J’ai réfléchi à un plan, quelque chose à faire. Élise me regarde d’un air réprobateur verser le contenu d’un pot de miel dans les Reebok rouges taille 42.
-C’est méchant de faire ça. T’as trouvé ça où ?
-Pas tes affaires.
En me levant je juge nécessaire de lui mettre un coup de pression, le genre de trucs qu’on se fait parfois entre potes en EPS avant que le prof s’énerve. Je la bloque contre le mur, elle devient rouge, elle a les seins qui poussent, je serre son bras super fort d’une main et lui écrase la tête de l’autre, elle a les cheveux qui sentent bon l’abricot.
-Dégage.
Baptiste ne vient pas à la plage avec nous. Je l’imagine avec les pieds qui collent, je le dis aux copains qui explosent de rire. Les anims ouvrent la marche, le soleil me tape sur le crâne, je pense à la mer et vaguement aux filles que je verrai en maillot. On s’installe sur une parcelle de sable, nos serviettes sont en boule et déjà dégueulassées par le sable mouillé. Je cours dans l’eau parmi les premiers, c’est gelé, plein d’algues, l’eau est grise mais c’est bon de se sentir fort comme ça – stylé. On s’envoie de l’eau à la gueule, je cherche Élise des yeux dans la trouver, j’ai du sel sur les lèvres et super soif, putain. On finit tous assis dans le sable, recroquevillés comme des enfants, yeux dans le vide. Elle peut bien aller se faire foutre, Élise, avec sa touffe de cheveux et ses micro seins. Manon elle en a des gros, et elle donne pas de leçons au moins. Je pense à Baptiste et rêve à l’après-midi de merde qu’il a dû passer avec ses chaussures engluées. Dans ma tête, comme un fantasme, Baptiste avec sa dent en moins bouffant tout seul des frites au miel - cheh - dans le réfectoire, Baptiste à quatre pattes dans les couloirs en train d’aider l’homme de ménage, Baptiste en train de jouer au solitaire.
Dans le car, c’est la grosse fête. Les boloss sont tous devant et discutent de trucs débiles avec les anims. Nous on est au-dessus de ça, on écoute de la musique sur l’enceinte d’une des filles, Manon arrête pas de nous frapper pour rigoler, Thomas et moi, et je la lâche pas des yeux, je m’imagine déjà avec elle à la boum de samedi, et pas grave si on doit se la partager, je suis sûr que j’emballe mieux que Thomas.
Quand on rentre, je me sens bizarre d’un coup. Personne ne rejoint les chambres tant qu’on s’est pas douchés, alors je me lave en deux-deux, je crois que ma bite a un peu grossi, enfin j’espère, je me sèche et je rentre au dortoir. Là, sur mon lit, celui du bas, Baptiste, en jogging et haut de pyjama – odeur de miel insupportable. Un jeu de petits chevaux renversé, une bouteille d’Oasis, puis Elise, en robe d’été orange. Ils ont les yeux brillants, la fenêtre est fermée, et je sens dans mon ventre une envie de le tuer.
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babes-les · 4 years ago
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Best I ever had
Je prends l’autobus pour monter à Montréal habituellement. Je choisie toujours un siège dans les trois premières rangées, à droite, collée sur la fenêtre. Je mets mes écouteurs, glisse ma tuque par dessus mes oreilles et j’active la playlist ‘’Décapotable’’ que j’ai soigneusement crée après une couple de bières de balcon aux framboises. C’est souvent celle-là que je mets quand je fais de la route, ça donne le goût de rouler jusqu’au bout du monde dans une vieille Ford Thunderbird, le soleil brûlant avec The pina colada song qu’on crie à tue-tête. 
Dans ma liste des vingt choses qui me rende le plus heureuse, y’a : être côté passager en voiture, les fenêtres baissées, pieds nus sur le hood même si c’est dangereux avec du gros emo. Y’a juste les vieux messieurs chauves pis les Cécile, Colette, de ce monde qui s’impatiente au volant à cause du trafic pis qui te dévisage à une intersection. Avoir un orgasme qui ne finit plus, s’étirer et sentir son corps se détendre d’un trait, dormir coller avec un pitou dans des draps frais lavés, se réveiller sans cadran, se baigner dans une canicule, recevoir un colis, trouver le titre d’une chanson qu’on cherchait depuis longtemps. Toute ça, c’est synonyme de bonheur. Pense à quand t’es dans le taxi avec tes chums de filles à 11:30 le soir, pompettes pis que Femme like U de K-maro start. Calisses-toi de tout ce qui se passe autour pis concentre-toi sur ce qui compte quand tu chantes fort, des vieux hits en civic ou dans le mini van de Mr.taxi-coop. Pense au vent qui te rafraîchit le visage, le ciel immense avec des nuages irréels comme dans le générique des Simpsons. Pense à ta première ride de coffre, ton premier road trip dans le maine, ton premier french sur la banquette arrière. Pense-y, c’est sur qui avait une chanson qui jouait. Pense à toutes les fois où t’as pleurée, dormie ou vomis dans l’auto. À combien de fois t’as frappée dans le toit du char en passant sur une jaune-qui-vire-rouge pour cinq minutes de sex. Pense au sentiment de bonheur illimité que tu ressens quand tu croises ton regard dans le rétroviseur, shades on et que ta chanson préféré star à la radio. Quand tu ramènes tes potes défoncés en vie chez eux. Aux frissons qui se dressent sur tes bras quand tu passes sur un pont, en plein déluge. Quand tout ce que tu vois, c’est des feux de circulations brillants, du brouillard et une main qui se pose sur ta cuisse pour te rassurer alors que tu ne t’es jamais sentie aussi vivante qu’à ce moment précis-là. 
                                                              -
Jeudi je suis montée à Montréal. J’en pouvais plus d’attendre, j’avais envie de voir le soleil se coucher sur ta peau, se réveiller sur tes cheveux couettés même si le rideau cache presque toute la lumière. J’avais envie qu’on jase dans les lazyboys comme deux retraités. Qu’on se raconte des secrets, qu’on ris, qu’on se fixe dans les yeux, qu’on pleure. J’ai pris le train pour la première fois de ma vie. Je me suis assise du côté de la fenêtre, le front collé contre la vitre. Je prends toujours un transport qui est offert l’après-midi. Comme ça, durant le voyage, j’ai la chance de voir le soleil qui brille de toutes ses forces derrière le ciel rempli de nuages couleur barbe-à-papa. Je me souviens de la toute première fois que j’ai fais le trajet, j’avais le coeur qui voulait me sortir de la poitrine. Le bus était arrivé sur l’Île vers 21h, un soir d’automne. J’avais choisie I miss you de Blink 182 comme chanson pour créer un moment magique. Les néons du pont Jacques Cartier éclairait toute la ville, reflétait sur les buildings vitrés et créait des petits motifs sur la rivière. J’ai presque été émue. En train, y’a pas grand paysage à voir mise à part des galeries de maison, des ruisseaux et beaucoup de verdure. 
Je suis descendue à la gare de train, y devait faire trente-deux, aucune air clim là-bas ça l’air. J’suis allée me rafraîchir vite-vite aux toilettes pis je t’ai écrit : J’ai take a cab j’arrive dans 2, ou quelque chose qui ressemble à ça. J’écoutais du Drake pour me mettre un peu dans le mood pis me donner du courage. T’es venu m’ouvrir la porte avec tes yeux endormis, ton linge tout frippé. T’avais l’air de rien mais y’a suffit d’un seul regard pour que les feux d’artifices me pogne en dedans. Tu me fais penser à New york la nuit.
Si on avait pu, j’aurais fais le plein de gaz pis je nous aurait payer l’exil, le bonheur à petit prix. On se serait arrêtés en région pour un sac de bretzel pis deux grandes slush. Le genre de dépanneur où y’a quatorze sortes de saveurs, même le traitement de choc qu’on abuserait à rendre toute ça inbuvable. On aurait sirotés nos slushs trop sucrées en criant du Céline dans les rues désertes, surtout la sixième chanson de 1 fille & 4 types. Je t’aurais dit de prendre la prochaine sortie, la bouche gelée, la langue bleue, le coeur qui palpite, les lèvres qui, étrangement, brûlent d’envie de te lècher partout. On se serait frenchés, tout collants, sur la banquette arrière avec la brise de dehors, du gazon mouillé et du doux parfum du lilas. On aurait roulés toute la nuit, on se serait arrêtés dans le trou de cul du monde pour boire des bières qui goûtent la marde mais qui saoule. Tu m’aurais montré comment utiliser un gros fusil dans le bois où c’est safe, on puerait le spray anti moustique mais j’aurais quand même le goût de me rapprocher la tête sous ton aisselle pour que tu me serres fort.
Des fois, je rêve à toi, mes souvenirs se mélange avec des affaires qui arriveront peut-être jamais. Mais là c’est bien réel, je suis là avec toute la tension accumulée en moi depuis deux mois et demi pis tout c’que j’ai envie de faire c’est de te regarder pis de t’dire à quel point j’me suis ennuyé. How gay. T’as dis deux-trois niaiseries qui m’ont turn-on après avoir glissé mes cheveux derrière mon oreille gauche. On a baisés presque toute habillés, trop pressés. Mon linge me brûlait sur le corps mais pas autant que l’empreinte de tes doigts posée un peu partout sur ma peau sur laquelle tu t’enfonçais comme dans un bac de sable mouvant. On a ramassés les canettes vides qui traînaient sur ta table de chevet pour en mettre de nouvelles. On a écoutés Ponyo, j’étais aussi sleepy qu’elle quand elle mange son morceau de jambon. On a fait un peu de karaoké, je t’ai regardé jouer à skate3. On a fait un quiz sur la bouffe jusqu’à temps qu’on commence à s’endormir. On s’est rappelés des affaires des trois dernières années, ça m’as donné le goût de te frencher, raide. T’as dis que j’étais mignonne, t’as pas aidé mon cas. T’as glissé ta main entre mes cuisses avec ton autre main sur ta tablette comme si de rien était. Je somnolais mais je t’ai laissé faire. J’ai bougée un peu sous tes carresses, je t’ai dis de me déchirer les sous-vêtements. T’as fais attention, tu m’as embrassé partout. T’as go down. T’as synchronisé ta langue parfaitement avec l’agitation de tes deux doigts. Je suivais tes mouvements avec ma main dans tes cheveux. Je t’ai ramené vers moi. T’as été doux comme jamais. J’aurai été game de te dire que je t’aimais, pour de vrai, tout le long. On a pariés sur le nouvel album de Bones pis quelle tune allait être la meilleure, on a gagnés les deux. J’ai pleurée, t’as essuyé le dessous de mes yeux, t’as mis de la crème dans les coins, sous mon nez irrité. T’as mis Best i ever had de Drake, chercher le boutte où y parle de sweatpants, de cheveux couettés pis de makeup qui a coulé suivie d’un ; that’s when you’re the prettiest. T’as souries, j’ai encore pleurée deux secondes pis j’tai demandée si tu voulais qu’on se chicane. On s’est fait livrés pour 60$ de poulet frit, on s’est regardés aussi souriants et excités que deux enfants au Burger king. J’serais prête à t’en faire livrer à tous les jours si t’étais pour avoir la même expression sur le visage qu’un gars qui vient de gagner au 6-49.
Vivre la nuit à l’inverse des gens normaux avec toi, c’est tout ce que je veux. Ca m’as pris deux jours pour m’en rendre compte, une fin de semaine, à dormir le trois quart du temps. Tes grands bras qui me frappent sans en avoir conscience, tes jambes par dessus les miennes. Spooner chacun notre tour sans que ce soit fif. Te regarder sourire durant ton sommeil, me réveiller plus heureuse que jamais avec trois heures de sommeil dans le corps. J’imagine même pas tout c’que j’pourrais réaliser sur le long terme. Le bonheur à petits prix dans le fond, c’est un ticket de train à 35$, plus ou moins 3h de route, une puce pour l’entrée de l’immeuble où tu vies et de longs fous rires dans ton lit.
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projet-europa-prequels · 5 years ago
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Préquels : Spécial Noël : Partie 1
Pour ce moment de circonstances d’avant Noël, voilà une petite série de préquels se déroulant durant le Noël précédent (en première donc) de chaque personnage. Ici, première partie avec Eric, Selim, Elisa, Alexia, Alinne et Milo.
(si vous avez un doute sur quoi que ce soit, n’hésitez surtout pas à aller regarder dans les pages Personnages & Relations qui sont là pour ça). (bon Tumblr est ronchon actuellement, donc pas de musique avec, mais vous avez moult playlists de chant de Noël dispo de circonstances). TW : rapport au corps / Alzheimer / rupture / mention d’intersexophobie médicale
Eric hésitait. Face aux rayonnages de foulards, son regard passait de l’un à l’autre. Taupe, gris, lilas ? Motifs, pas motifs ? Est ce que c’était une bonne idée de cadeau ? Est ce que c’était une bonne idée seulement de lui en offrir un, de cadeau ? Il soupira. Alinne et lui s’étaient séparés avant les vacances, mais il savait très bien que ça n’allait pas durer. Déjà, il passait son temps à penser à elle. Ensuite, elle lui avait envoyé des sms très ambiguës. Et enfin.... Il ne comptait même plus leurs “ruptures”. Leur relation était tellement compliquée. Ou peut être assez simple à comprendre au final : ils ne se supportaient jamais bien longtemps en couple, mais n’arrivait pas à se passer l’un de l’autre au final. Est ce qu’il finirait par s’en lasser ? Dur à dire. Pour l’instant, pas du tout. Est ce qu’un jour il tomberait amoureux de quelqu’un d’autre ? Peut être, ça ne lui semblait pas impossible. Mais il n’arrivait pas à se voir sans Alinne dans sa vie, cependant. Et pas en tant qu’amie. Est ce qu’on peut aimer plusieurs personnes comme ça ? Ça avait beau ne jamais lui être arrivé, ça ne lui semblait pas improbable comme situation. On peut bien tomber amoureux plusieurs fois dans sa vie, alors pourquoi pas en même temps ? C’est surtout le hasard qui décide ça, après tout. Il chassa ces questionnements, qui ne réglaient pas du tout son histoire de cadeau. C’était un peut être un peu cliché. Et puis Alinne avait pas mal d’écharpes. Et ça faisait déjà 20 minutes qu’il était planté comme un con devant le même rayon de Leclerc à regarder devant lui. Après un dernier tour des yeux, il conclut ne pas être convaincu, et fit demi tour sans rien prendre. Il aurait bien du temps avant la rentrée pour trouver un meilleur cadeau. 
Selim n’arrivait pas à s’empêcher de se souvenir de l’an dernier. Oui, c’était con, et évidement que ça n’avancerait à rien. La lumière froide de l’hiver éclairait sa chambre et il n’arrivait pas à sortir du cul de son lit. C’était bientôt les fêtes, il faudrait bien qu’il descende un peu pour venir aider. Il repensait à son Noël improvisé avec Myriam, un an avant. Ils étaient allé bouffer des moules frites près de l’océan et s’étaient offert des cadeaux. C’était rien, tellement rien, mais même ce genre de conneries ne se reproduirait plus. Au milieu de la forêt de plantes qu’il avait accumulé, se trouvait le pot pourrissant du cadeau de son ex petite amie. Une plante carnivore, morte par indigestion de mouches. Elle était clairement décrépie, mais Selim ne pouvait pas se résoudre à la jeter. C’était comme totalement admettre que c’était fini. Il le savait, mais il avait encore besoin de temps. 
“Elle a l’air de te rendre heureuse… Et puis c’est vrai qu’elle est drôle”
Elisa eut une petite victoire intérieure. Son père avait prononcé ces mots sourire aux lèvres, c’était bon signe. Ses deux parents avait d’ailleurs eut l’air d’approuver sa petite amie. Elle était même “charmante” selon sa mère. Claire revint, passant ses mains encore mouillées sur son jean, s’excusant du temps qu’elle avait mis pour trouver les toilettes. Evidemment qu’elle n’allait pas pouvoir passer Noël avec elle, mais cette rencontre avec ses parents avait quelque chose de festif. Sa petite amie avait accepté presque à contrecœur au début, admettant que ça l’angoissait beaucoup. Elle était encore un stressée, mais le repas les avait tous plutôt détendus. Passant ses doigts entre ceux de Claire, elle fit un regard qui se voulait le plus encourageant possible. Le plus dur était fait après tout. 
“Ils ne m’ont pas trouvée trop coincée ?”
Claire était assise sur son lit, un air ennuyé sur le visage. Elisa lui sourit. Elle était vraiment adorable. La jeune femme repris ses mains, plantant ses yeux dans les siens.
“T’inquiètes, tu as été parfaite, ils t’ont trouvée super.”
Elle était vraiment heureuse que ça se passe comme ça, d’ailleurs. Ses parents avaient été un peu dubitatif, puis ils avaient posé bien trop de questions pour que ce ne soit pas gênant. Elisa avait fini par les envoyer gentiment chier. Mais maintenant, c’était réglé. Ce Noël serait vraiment parfait, pensa-t-elle en enlaçant la rouquine. 
Le soir tombait doucement, et le vent sifflait contre son corps. Les rafales glacées faisait voler le derrière de son caban, alors qu’elle descendait la route qui longeait l’océan. Alexia fit ralentir son scooter, tournant un peu la tête pour admirer la plage, les derniers visiteurs tardifs rentrant en frissonnant, le restaurant de moules frites allumé et les vagues s’écraser contre le sable. Elle aurait aimé qu’il soit là. Parler avec lui, lui montrer les oiseaux marins. Il ne la reconnaissait même plus. La dernière fois, il l’avait prise pour l’infirmière. Elle ne voulait plus revivre ça. Elle ne voulait plus revenir le voir à l'Ehpad. C’était peut être égoïste, mais elle ne supportait pas ça. Ce n’était plus son grand père. Son grand père était déjà mort. 
Elle arrêta le scooter le long de la structure en bois, et descendit sur la plage pour s’approcher de l’eau. C’était les mêmes vagues, le même océan. Rien ne changeait jamais ici. C’était tellement rassurant. Elle sentit son portable vibrer. Ça devait être ses parents, mais elle ne voulait pas répondre. Ils devaient être en train de rentrer. Est ce que papi avait reconnu sa mère ? Est ce qu’il avait reconnu son propre enfant ? Alexia ne voulait même pas savoir la réponse. Elle ne voulait garder comme souvenirs que ces après midis qui sentait le sel marin, où il lui apprenait mille choses, lui racontait des blagues dont elle ne comprenait pas la moitié quand elle avait 8 ans et où il faisait des crêpes au sucre. Elle sortit tout de même son portable. Sms de son frère, lui demandant de rentrer. C’est vrai que ce n’était pas plus simple pour lui. Et lui avait eut le cran d’y aller. Pourquoi elle était si lâche ? Pourquoi elle passait son temps à fuir ? Comme ici, deux semaines auparavant, avec Milo. Le trop plein d’émotion la submergea, et elle se mit à sangloter sans pouvoir contrôler quoi que ce soit. Comme assommée, elle s’assit sur le sol, tentant de se calmer en se concentrant sur le bruit régulier du ressac. L’océan était le même, les vagues aussi. Et dans sa vie, ce serait toujours comme ça. Reniflant dans son foulard noir et blanc, elle repris lentement une respiration calme. Demain c’était les fêtes, elle n’avait pas le droit de faire la gueule comme ça et de chouiner. Elle ferma les yeux un instant, comme absorbée par le vent froid et l’eau. Comme si plus rien n’existait que cette plage, la brise marine et les remous de l’Atlantique. Un instant, elle était coupée de tout. Et ça faisait du bien, au moins un peu. 
Des gouttes la sortirent de son état de tranquillité. Alexia se leva, et fit demi tour, non sans un dernier regard à l’océan avant de reprendre son scooter. Tout cela serait encore là demain, et ça, c’était tellement rassurant. 
“Mamaaaan, mamaaaan !”
Alinne eut un sursaut et manqua de se couper un bout de doigt avec les ciseaux. Bordel, Lili pouvait pas éviter de brailler dans toute la maison à 9h du matin ? C’était peut être l’adolescence, mais quand même. Avant même qu’Alinne puisse avoir le temps de reprendre son découpage hasardeux de papier cadeau kitsch, sa petite sœur déboula dans sa chambre sans toquer. 
“Alinne, tu devinera jamais ce qui m’arrive !”
Qu’est ce qui pouvait se passer encore ? Alinne était patiente, mais moins dès le matin face à une telle surexcitation. 
“Tu aurais pu toquer, quand même, j’emballe les cadeaux…, avait prononcé cette dernière avec sourire faussement désabusé. 
- Alinne, je viens d’avoir mes règles !”
Le cœur d’Alinne fit un bond. C’est vrai, c’était l’âge pour ça. Elle eut un instant de vertige, ne sachant pas si sa sœur avait été mise au courant ou pas. Alinne avait attendu ses règles durant des années, et elles n’étaient jamais venues. Elle ne serait pas la grande sœur qui lui donnerait des conseils pour ses premiers tampons. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle devait lui dire à cet instant. 
“Ah, c’est super ça, tu deviens grande.”
Réponse générique, mais qu’elle espérait se voulait efficace. Elle était sincèrement contente pour sa petite sœur, qui avait l’air si fière de ce qui lui arrivait, mais ne savait pas exactement ce qu’elle pouvait éprouver. C’était vraiment troublant ce décalage. 
“Et toi, elles sont venues aussi tôt ou pas ?”
Bordel de merde, pourquoi sa sœur devait lui poser la question ? Elle ne devait pas être au courant. Elle maudit sa mère intérieurement, car elle n’avait clairement pas envie d’expliquer tout ça pour le moment, mais autant être honnête. 
“Eh bien… moi elles ne sont pas venues. C’est une histoire de chromosomes, c’est un peu compliqué. Mais du coup, vaut mieux que tu parle de ça avec maman, elle te conseillera mieux.
- Ah d’accord. Mais tu les aura jamais, du coup ?”
Alinne fit non de la tête. Ça avait été dur à accepter, quand elle l’avait su. Ne pas avoir ses règles en temps que femme avait été un casse tête dans sa petite tête d’ado et face à une société si normée. Surtout que son premier gynécologue n’avait pas été vraiment aidant et rassurant.
“En vrai il paraît que ça fait mal, je pense que tu manque rien.”
Alinne rit un peu nerveusement. C’était mignon. Au final c’était Lili qui la rassurait presque. Elle passa sa main dans les cheveux blonds de sa petite sœur en souriant. Sur un ton pseudo agacé mais plus tendre qu’autre chose, elle lui souffla :   
“Aller, files demander ce genre de trucs à maman, et laisse moi emballer mes cadeaux.”
Milo était devant l’océan. Au même putain d’endroit que deux semaines plus tôt. Au pire moment de sa vie. Pourquoi Alexia l’avait quitté ? Il avait pourtant tout tenté de faire bien. Il lui avait donné tout son amour. Et ça n’avait pas suffit ? Qu’est ce qu’il aurait dû faire ? Qu’est ce qu’il avait raté ? Il shoota avec violence dans un caillou. Ce soir c’était Noël mais il s’en fichait. Plus rien n’avait de sens maintenant. Devant lui, la mer grise se mêlait au ciel. Il avait envie de chialer. Même les cris de ces imbéciles de mouettes lui donnaient l’impression qu’elles se foutait de sa gueule. Il se sentait si seul, maintenant. Tellement vulnérable. Il détestait ça. Il n’était pas comme ça. Les mains dans les poches à cause du froid mordant, il marcha silencieusement le long de l’eau. Ils allaient souvent là, avec elle. Tout était si bien quand elle était là. Sa manière de parler, de sourire. Elle changeait tout. Si seulement elle regrettait. C’est vrai, au fond, tout le monde pouvait se tromper. Elle avait dû avoir un moment de perdition. Elle pouvait encore revenir. Milo sourit amèrement. Après tout, c’était la seule chose en laquelle il avait envie de croire.
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jajamanu · 5 years ago
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JAJA - JOUR 7 - KENYA - VOL AU-DESSUS D’UN ROYAUME
Tôt, il est tôt. Je n'arrive plus à dormir, je monte au 12 étage, le jour se lève, le brouillard est dense sur Nairobi. C’est frisquet mais je suis déterminée, j’entre dans la piscine, je contemple la vue et je sais que ce moment est imprégné pour toujours. je m’assure qu’il le soit....
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Un petit tour au gym pour me réchauffer et retour à l’appartement. Manu dort encore, je commande du café et m’affaire à la préparation de mes bagages.
Manu se réveille, elle n’a pas dormi beaucoup non plus. Le café arrive à la porte et je me dit qu’à partir de là, on va s’en sortir. 🙂
Le Uber est réservé, nous quittons ce nid douillet à 9h00 direction aéroport local Wilson. Le chauffeur est d’un mignonisme magnétique. La ride est un charme, le bonheur est dans le char.
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Entrer dans l’aérogare et passer la sécurité, nous nous dirigeons vers le resto. lLe 2e café est dû et faut manger aussi. BIen relaxes, on regarde les petits avions décoller et atterrir. Nous dégustons un bagel et café latté crémeux.
Je remarque que les gens autour de nous ont des cartons oranges sur la table, qui semble être une identification. Je dis à Manu: On dirait une passe, comme pour l’embarquement peut-être? Manu: Ben non, c’est des signets... Jaja: Ah ok!
Nous passons ensuite dans la boutique de l’aéroport. C’est évident que nous sommes attirées et c’est une boutique d’art local. Le temps passe et je me dis qu’il faudrait se rendre dans la zone d’embarquement. Tout à coup une annonce se fait entendre et je crois que ca sonne comme: Jacinthe....? Pas sûre... mais quand cça dit: Manoune La fontaine... je sais qu’ils nous cherchent et nous voilà sortie de la boutique en mode rapido... on ne sait pas trop où aller. Finalement une femme au comptoir me regarde et me dit: Manoune ?? Je dis: oui, c’est nous. Il fallait tout de même s’enregistrer comme dans un aéroport normal. Je sais pas à quoi on pensait ? Mais le fun est pogné, Manoune et moi, on pète une séance de rire... encore!
On embarque dans le petit avion enfin avec nos signets orange...
Après le décollage, on annonce 45 minutes de vol. À l’atterrissage dans la brousse, on se dirige vers la sortie et un agent nous demande nos noms. Après vérification il nous dit: Non, vous avez encore deux segments de vol à faire. On retourne a nos hublots et on décolle encore, atterrit et redécolle et ratterit. C’est du beau vol de brousse ça! J’ai adoré! WoW la vue du ciel sur ce paysage.
Nous sortons sur la piste de sable, prenons nos valises et direction les jeeps qui nous attendent pour le transport au campement. VIP on nous sert un drink pour la route et c’est parti, nous sommes en privé, notre jeep et le chauffeur ‘so nice’. Déjà on s’arrête pour admirer les zèbres au passage. Le souffle coupé devant tant de beauté, on peine à contenir nos larmes... on est émotive là, je sens que nous n’étions pas préparé pour tant d’attention, de grandeur et de merveilles.
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Le jeep se gare a l’entrée du campement et l’accueil est saisissant! Émouvant!
Je sais pas comment je me sens... je sais plus. C’est juste trop.. ca dépasse l’expérience attendue, un safari... c’est autre chose qui se passe... je ne peux juste dire exactement ce que je ressens, c’est intense !
On entre sur le site! Wow la vue infini de la brousse comme paysage de fond. On nous explique le fonctionnement et les lieux, et nous conduit à notre tente, la 32.
C’est juste le gros luxe en pleine jungle.. c’est juste inexplicable, faut le voir!
Après s’être installées, on retourne a la base pour le lunch. Un burger et verre de vin au son des criquets et oiseaux. Rendez-vous au bar à 15h30 pour se préparer à notre première sortie en jeep pour le safari de 16h.
Notre guide Jérémy, nous explique le plan et nous donne conseils et des jumelles et on part. Le périple est fabuleux... les éléphants et les buffles sont si près! Les antilopes aussi. Nous naviguons dans la brousse jusqu’à la tombée du jour, le ciel est fabuleux.
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Au retour, c’est l’heure du cocktail et du spectacle de danse locale performé par les hommes du village avoisinant le campement. Les Maras dansent et sautent pour démontrer leur vigueur dans un rituel destinés à impressionner la femme. De toute beauté et encore très émouvant. Ils sont chaleureux et humble.
Le souper s’en suit dans le resto extérieur décoré purement, d’un calme surprenant malgré que le campement est complet. C’est la nature qui dicte l’ambiance ici. ça n’empêche pas qu’un autre moment cocasse, sorti tout droit de la tête de Manu, vient m’arracher un fou rire. c’est parti pour la vessie... elle est en beau maudit! je dois faire choix rire encore plus et rentrer la culotte mouillée ou penser à quelque chose de plate pour faire cesser le fou rire. Bof! les affaires plates, j’ai arrêter ça... 🙂
Nous rentrons à notre tente de luxe accompagnées par un vigile pour assurer notre sécurité et éclairer le parcours.
Tout est pensé ici pour le séjour parfait. J’entre sous la couverture pour réaliser que le personnel est venu déposer une bouillotte pour réchauffer le lit. C’est incroyable! Prendre soin de moi comme ça!
Manu et moi, on se tape un énorme fou rire ce soir... on est fatigué, émue et je sais plus trop quoi d’autre! Mais on rit de bon coeur, j’en ai mal au côtes.
Je dois dormir, demain matin déjeuner à 7h00 avec notre guide Jeremy.
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wardaproject-blog · 5 years ago
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AÏD
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Une journée de jeûne dans la chaleur et le bruit, ici la vie ne s’arrête jamais, bien que la ville se soit quelque peu apaisée et que les grandes artères sont enfin praticables. Ils sont partis à la mer. Une atmosphère euphorique, dans les souks on se presse, on s’entasse, les échoppes en bord de route dégueulent de chaussures en plastiques, de ballons colorés, des mégaphones annoncent les prix en boucle de leur voix surannée, l’odeur est saisissante, pour ne pas dire nauséabonde. Déjà une carcasse gît sous une arcade, des côtes dressées vers le ciel, encore un peu rougies, léchées par les chats. A côté, une vache attachée au milieu des détritus. Un tableau de Bacon.
Sept heures, samedi soir. Le soleil se couche et les estomacs serrés se jettent sur la nourriture. On veut trop, trop vite, comme si l’on avait peur que cette nourriture dont on s’est privé et qui est maintenant sur la table allait soudain disparaître, et le ventre proteste, il se ferme, rejette ce flot qui l’inonde soudain, on le sent qui ne sait pas, qui ne parvient pas à gérer cette ardeur et l’on s’affale sur le sofa, l’abdomen gonflé, lourd, pas vraiment rassasié mais bien garni, on se regarde en coin satisfait de partager ce moment immuable, satisfait aussi de se voir s’enfoncer dans les coussins. Leur tissus synthétiques nous englobe alors, ils nous enveloppent et nous étouffent, notre peau prisonnière de leur étreinte se débat et transpire encore plus, mon dos mouillé colle à ma chemise, qui transpire sur les coussins et cela est si poisseux, tout est moite et la poussière du désert, qui jusque là dormait entre les fibres, s’échappe enfin et voilà que sur ma peau j’accueille une mer de limon, une terre infertile et collante. Plus de dégoût pourtant, le sel et la sueur, la fumée noire des moteurs, tout ça fait partie des jours ici, un grand filtre de suif qui encrasse nos sens, et sous la poussière et le temps les gens qui bougent. 
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La langueur des corps se dissipe peu à peu, la langue collante d’avoir trop attendu, on se secoue, dehors on se jette dans les voitures, dans les rues, on accoure retrouver des amis au café. On y passera la nuit, à boire du thé, à parler de la vie qui coule ici comme un sirop sucré, s’étale sur la table et déjà les mouches et les fourmis, les univers s’entrelacent, au-dessus de nous les étoiles et ici un rat qui s’enfuit au bruit d’un moteur.
Ailleurs, plus loin dans la ville, les enfants jouent dans les rues, on monte sur un âne et c’est la course, le touk touk slalome entre les passants et les chaises en plastique, l’âne renâcle, un groupe de mouton frémit et s’entasse autour de l’auge, un père furieux crie, des tapis lavés trop tard pendent aux fenêtres, la rue est humide, pleine de la boue des grands nettoyages, le coiffeur coupera des cheveux toute la nuit, le pain et les pâtisseries s’entassent à l’air libre sur des échafauds de bois, ils y sécheront dans l’air crasseux, des chichas dans tous les cafés, et englobant le tout, la voix du muezzin qui pénètre chaque fenêtre, chaque porte, et on murmure entre ses lèvres, cette voix qui nous rappelle que nous ne dormirons pas, cette nuit, 25 millions respireront ensemble les appels des minarets, se préparant au lever du jour. 
Quatre heures du matin. On se lave, on se douche. Trois fois les mains, puis le visage, la bouche, les nez, les oreilles, la têtes, les pieds... L’odeur du chlore envahit les salles de bain, des tâches oranges de fer au plafond et au mur, la peinture qui se décolle par plaque, mais nous serons propres. Lavons-nous de cette sueur, de cette odeur d’animaux et d’excréments qui coure dans les rues, de ces journées qui pèsent sur nos nuques trop raides... Je me couvre d’un foulard, ce matin les femmes seront couvertes, soustraites aux regards, mais sous ce voile coloré je perçois la courbe d’une nuque, et un sourire couvert de pigments cherchera un regard approbateur, c’est dans la foule que nous trouverons quelqu’un à marier, parce que sous les tissus et la prière la fête gronde, et c’est la vie que l’on vient célébrer. 
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Cinq heures. Nous sortons. Des petites ruelles, deux par deux d’abord, nous rejoignons les rues, puis les grands axes, le soleil se lève, la lumière du matin est transparente au-dessus des immeubles qui s’affaissent, des nuées de pigeons sortent pour leur première ronde, un groupe de fillettes vêtues de longues robes colorées chantent et tapent des mains. Nous sommes foule maintenant. Nous sommes millions. Le flot ne s’arrête pas, nous nous tenons par le bras, mères et enfants, famille, nous avançons ensemble dans cette marée de corps qui écrase tout, tous ces gens, tous ces corps, le bruit, partout, les appels des muezzins, constamment le bruit et les corps, Allah, les pigeons en nuées, on s’amasse, tout cela grossit encore, une masse, une masse, une masse.
Sur la route, un carrefour, des tapis disposés au sol, les gens arrivent par bus, par voiture, à cheval, à pied, puis on se sépare, les femmes derrière et les hommes devant, on se déchausse, des allées de chaussure qui attendent le ciel, on prend place en lignes, le jour arrive, le bruit, touts ces voix, l’attente fébrile. Un homme passe avec une grappe de ballons colorés. Les enfants crient, on prend des photos, on se filme. Tout cela est très vivant, il y a une grande joie à se retrouver, à sentir cette puissante force d’être unis, des chants s’élèvent, on attend. 
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Cinq heures quarante-cinq. L’imam annonce le début de la prière. D’un seul mouvement on se lève. Silence. L’espace de quelques secondes, la ville est silencieuse. 
Allah o akbar
Allah o akbar
Allah o akbar
Allah o akbar
Allah o akbar
Allah o akbar
Allah o akbar
Sept fois l’appel résonne. Sept fois nous levons nos mains à notre tête, ouvertes, écoutant le nom de Dieu. Sept fois nous plaçons nos mains croisées sur notre ventre. Sept fois un murmure commun frémit, s’élève de millions de bouches. C’est une chorégraphie magnifique, tous ces corps, ces visages, ces vêtements, ces voix, un seul être immense et organique. Baissés, les mains sur les genoux. Puis au sol, le front appuyé sur le tapis, les murmures de chacun formant une vibration, j’entends mes voisines et je perçois toutes celles au-delà, et encore au-delà un autre rassemblement réuni autour d’un autre imam, et partout, partout en même temps, les prières de ces hommes et de ces femmes glissent entre les dents, un souffle de son, du vent, quelque chose qui s’approche peut-être du bruit de la mer qui se frotte sur du sable. 
Six heures peut-être. La prière est terminée. Nous retournons à nos chaussures, le bruit explose à nouveau, décousu, désordonné, un unisson de sons mal accordés. On se retrouve tant bien que mal, hommes et femmes à nouveau mélangés. Certains restent assis, ceux-là bien souvent ont amené leur propre petit tapis et portent un bonnet de crochet, leurs vêtements sont blancs ou bleus, immaculés, clarté très étrange dans ce panorama, certaines ne laissent paraître d’elles-mêmes que leurs yeux entourés de noir. Ceux-là donc resteront encore à écouter l’imam, tandis que la majorité de la foule se presse déjà pour s’éclater dans les quartiers, s’engouffrer dans les ruelles malodorantes et encombrées. On entend une rumeur - le festival disent-ils - et dès qu’on pénètre entre les immeubles les hommes s’unissent autour d’un camion, on a placé des instruments et deux haut-parleurs et on rap sur de la musique orientale, les hommes tapent du pieds et dansent. 
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Juste derrière, des cris. On s’enfonce un peu plus dans les quartiers. Après la lumière du matin et la blancheur des tissus propres, la boucherie. En deux minutes, les rues se sont couvertes de sang. Il a une couleur rouge très vive, et est si épais qu’il recouvre les pavés, le bitume, les détritus. L’odeur est infecte. Une odeur de merde, de boyaux, de bêtes qui se chient dessus, l’odeur de leur peur qui rentre dans la gorge et s’imprègne dans les habits. Les yeux bandés, affolés, ils sentent le couteau qui tranche la gorge, là dans la rue, tandis que d’autres s’affairent déjà à ouvrir un ventre en deux, et vite, avant que le chaud et les bêtes ne viennent infecter la viande, vite la dépecer, la dépouiller de sa peau, on voit le gras former une couche blanche et crémeuse entre cette peau qu’on arrache et la chair, des hachoirs s’abattent en un bruit sourd sur les membres et les coups, des enfants se saisissent - pour jouer? - plus tard ils seront abandonnés par terre et les chats, les chiens et les rats n’auront plus faim, gloire à Dieu pour eux aussi. Tellement de bouches à nourrir, tellement de familles qui célèbrent, il faut vite tuer encore, et donc on amène dans la foulée une autre vache, un autre mouton, tandis que le précédent tressaille encore, par sa gorge ouverte on tire son larynx, son corps traîné à l’écart, des familles se saisissent déjà des premiers morceaux, ils auront dépensé l’équivalent de leur salaire pour rendre hommage à Dieu, pour célébrer la santé et la vie, et la mort et le sang par terre pour célébrer la vie dedans, à l’abri dans les maisons, et les gens sont heureux dehors, tous s’affairent à amener des seaux, des balais, on lave à grandes eaux ces fluides malodorants, mais pas vraiment d’égouts et les bêtes suivantes qui continuent à s’effondrer, le tout se mélange à la terre sale qui couvre le sol, une boue épaisse et poisseuse qui collera aux chaussures plusieurs jours encore. 
Dedans on boit le thé au lait. Les enfants s’écroulent de leur nuit de jeux et d’attente. On s’affaisse un à un sur les canapés, à même le sol sur le tapis, la tête repose sur un coussin. Il fait vraiment chaud, entassé ensemble dans ce petit salon, et encore les tissus synthétiques qui étouffe la peau, je suffoque, je m’étouffe, la nuque détrempée et les cheveux collants, on se noie ensemble dans un sommeil hoquetant, on entend les pales du ventilateur au-dessus de nos têtes et on se noie, prière et sang, vie et mort, un grand mélange de silence et de bruit, on se noie dans nos corps dissous.
Nous nous réveillons la tête lourde. Le calme au-dehors est frappant. La ville dort et mange, il fait chaud, c’est la première fois que les rues sont vides. La Fata est servie. On mange le riz garni de pain séché, arrosé de sauce tomate aillée. On se partage un bol de bouillon et on se sert de la viande avec les doigts. Dans une torpeur crasse nous jouons aux cartes ,nous écoutons de la musique, buvons du café. Le temps va s’écouler lentement, mais aujourd’hui l’important est de le passer ensemble. 
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Dans la rue à nouveau, je rentre. Il fait nuit. Des carcasses. Un mouton encore tué. Durant quatre jours, nous les mangerons. Les gens sont calmes. Aïd a commencé.  
CAIRO, 12TH OF AUGUST, 4PM
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redlabopedagogique · 6 years ago
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#La Petite école : sur le chemin de la grande école
Lors de notre dernière réunion, nous décidons que Mohamed est prêt pour aller à la grande école. Nous appelons l’école où se trouve ses deux soeurs. Ils ont une place pour Mohamed.
Alors mardi en fin de journée, j’appelle Mohamed. Je lui demande de venir s’asseoir à côté de moi car j’ai quelque chose d’important à lui expliquer. Mohamed vient s’asseoir, se relève ... puis revient et s’en va à nouveau. Il ne semble pas vouloir m’écouter.  Sophie qui était venue pour l’atelier de marionnettes, avait apporté un téléphone, Mohamed avait longuement joué avec celui-ci ... alors je le fais sonner.  Il décroche ... Je demande à lui parler et lui explique qu’il est prêt à aller à la grande école, il écoute, ne dit rien et raccroche. Ensuite, il me rappelle : “Madame, j’ai pas compris, tu peux me redire ?” Alors oui je lui ré-explique.
Le lendemain, nous allons avec Mohamed et sa maman visiter sa nouvelle école, il la connaît déjà un peu puisque ses deux soeurs y sont. Pendant que nous faisons l’inscription, Mohamed est assis sur le rebord de la fenêtre et regarde en-bas les enfants qui jouent dans la cour. Il est souriant. 
Ce passage vers la grande école est un moment important dans notre travail, c’est le moment où nous transférerons le lien que nous avons tissé avec les familles à d’autres que nous, le moment où nous espérons que les enfants emportent avec eux la confiance qu’ils ont acquise chez nous. 
Lors des bacs à sables de fin de journée, Mohamed regarde à chaque fois ce qu’ont choisi les autres enfants ... et demande toujours : “Madame c’est qui le plus fort ?” Regardant toutes les figurines une à une, il n’attend pas de réponse et choisit le plus souvent le gorille, le guerrier ou l’indien ... et puis posant la figurine dans le bac à sable :” il va taper les amis”.
Lors de son dernier bac à sable, comme à son habitude, il demande : “Madame, c’est qui le plus fort ?” Et prend le crocodile ... je lui demande : “qu’est-ce qu’il va faire le crocodile ?” il répond “il va manger tous les amis ... Je lui demande : “est-ce qu’il y a des amis gentils ?” Oui les lapins ... “alors tu peux prendre un ami gentil avec toi pour t’accompagner à la grande école”. Il choisit le tout petit lapin de porcelaine, qu’il met dans sa poche et s’en va. Il ne dira pas au revoir ... mais quelques heures plus tard alors que nous sommes en réunion, Mohamed passe la porte : “Madame, j’ai besoin d’un short parce que mon pantalon est mouillé” ... son pantalon n’est pas mouillé mais dans ses mains son nouveau cartable ..qu’il voulait nous montrer. 
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catherine-geoffray · 6 years ago
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15-04-19
Je roule avec ma bicyclette sur le sable mouillé d’une plage pour aller à la rencontre de deux sœurs, des amies d’enfance. Je vois le visage de l’aînée s’éclairer tandis que la cadette ferme le sien. Depuis l’enfance elle s’est toujours méfiée de moi avec mes jeux de garçon manqué qui lui faisaient peur. Nous nous embrassons toutes les trois malgré tout. Je laisse tomber mon vélo pour une baignade. De l’eau jusqu’à la taille, nous bavardons quand soudain je vois se profiler l’aileron d’un requin qui s’approche à grande vitesse. Je marche le plus rapidement possible pour sortir de l’eau mais je tombe. L’aileron n’est plus qu’à quelques mètres. Prise de panique je n’arrive pas à m’extirper de cette eau pourtant peu profonde. La gueule du requin est très petite et pointue en regard de son long corps noir et puissant. Ses yeux étrécis et sa gueule fendue jusqu’au ventre me tétanisent. J’appelle à l’aide un homme sur la plage qui se moque de moi. « Mais enfin levez-vous ! » Me crie-t-il.
Un podium pour un jeu radiophonique suisse a été dressé sur la place. Je ne saisis pas la règle qui désigne des gens qui montent alors sur scène encouragés par le public. Je préfère jouer à s’hypnotiser avec un ami architecte. Je me laisse tellement faire que mon corps part en arrière retenu de justesse par l’ami surpris qui accompagne mon corps jusqu’au sol pour le recouvrir immédiatement d’une couette bien chaude sous laquelle je me sens parfaitement bien. Je lui suis très reconnaissante d’être si soucieux de mon confort. Des jeunes s’agitent autour de nous pour la préparation d’un petit déjeuner qui dure depuis des heures. À court d’idées une jeune fille arrose un saladier rempli de noix de cajou d’un filet d’huile et de citron. Dans la salle de bain un éclat brillant dans la bonde de sol attire mon regard. Je plonge les doigts avec dégoût pour en extirper un bracelet d’argent indien cadeau d’une amie que j’avais égaré depuis longtemps. Comme il me file entre les doigts je m’y reprends à plusieurs fois avec la crainte qu’il ne disparaisse à nouveau. Il n’a jamais autant brillé. Ce séjour prolongé dans la bonde l’a lavé de toute oxydation. Je récupère aussi une boucle d’oreille et des insectes rampants que je lance par grappes vers la douche en espérant qu’ils s’entredévorent.
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timbiousse · 2 years ago
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Le début de l’aventure
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Lundi 31 octobre,
Je quitte Sofia le coeur lourd pour démarrer l’aventure.
Celle que je m’imaginais, seul avec ma maison ambulante tel un escargot.
Un road trip d’une semaine avant de commencer le travail, comme une phase test avant l’arrivée de Charlotte.
Je pars direction la ville de Thames afin de récupérer deux couvertures en laine made in NZ, c’est devenu une obsession pendant mon séjour chez Sofia.
Avoir ma propre couverture en laine, je ne sais pas pourquoi.
Le colis récupérer je file direction Corommandel Town en passant par la route qui longe la mer, c’est chouette on peut pas être plus prêt de l’eau, c’est plus de la conduite mais de la navigation j’adore.
Petit café dans cette ville au allure de Western histoire de profiter de la wifi et affiner le choix de mon point de chute.
Je choisi donc Whangapaoua, ça à l’air sympa vu les cartes satellites et il y a l’air d’avoir une plage incroyable à l’accès compliqué (New chum beach) ça me tente, je met les clés sur le contact et file.
La route est terrible, mes premières montagnes avec Charlie le vieux Isuzu de 97, troisième seconde troisième, j’avance lentement mais j’en prend plein les mirettes, le paysage varie entre montagne et mer c’est unique.
Baignade pour se rafraichir en arrivant c’est le pied, j’ai la plage pour presque moi tout seul.
Après plusieurs essais tumultueux j’accède finalement à la plage cachée.
Première claque de ce voyage, je croises deux filles à tour de roule qui m’explique que j’ai la plage pour moi seule et que c’est l’une des plus belles de NZ, le panard.
Après 40mn de trek, la baignade est tentante.
Bien sur mon caleçon mouillé sèche sur le rétro du camtard… mais ça ne m’arrêtera pas je suis seul, rien à foutre je tente le naturisme.
Le sentiment d’être redevenu enfant, je joue dans les vagues nu, je crie, j’ai une petite larme à l’oeil c’est trop beau, une petite cabane de plage trône sur la plage à l’image d’un camps de naufragé.
Je reste admiratif et la marée haute m’invite à prendre le chemin retour.
Le spot pour ma première nuit est juste parfait, couché de soleil et table vue mer.
What else ?
Le lendemain je prend la route direction Cathedrale Cove, une plage célèbre pour son passage dans Narnia apparement, m’en rappelle plus, dommage.
Ca à l’air d’être Disneyland, une vraie attraction touristique je suis pas fan mais bon j’ai pas envie de mourir con non plus.
Sur la route je fais une pause à Cook beach, parfait pour cuisiner face à la mer.
Voila tout l’intérêt du camion, s’arrêter quand tu en as envie, faire ce que tu veux, manger, siester,
Bon bah Cathedrale Cove c’est comme j’imaginais, que des couples européens ou asiatique.
La plage prend une allure de festival de Cannes ça shoot dans tout les sens.
Je suis le seul à me baigner, c’est un poil dangereux j’ai du sable plein le froc à cause du shorebreak et l’eau est saisissante.  
On est bien sur le plancher des vaches.
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perdueentoi · 6 years ago
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23:43
Salut toi,
Oui je t’écris, encore, une lettre. Tu sais très bien que c’est pas mon truc les monologues dit à voix haute, les yeux dans les yeux digne des films romantiques dont je raffole. Là dessus j’ai jamais été doué, je dirai même que j’étais une poule mouillée. Tu sais que je suis bien plus habile avec les lettres sous les doigts, avec les mots couchés sur du papier ou plutôt tapé au clavier en l’occurrence. Alors peut être que cette fois ci j’arriverai à tout te dire dans cette énième lettre.
Comment tu vas ? C’est idiot, comme si tu pouvais me répondre à travers l’écran. J’espère que tu vas bien, que tu avances, que tu ne te noies pas trop dans le boulot, que tu sors la tête de l’eau un peu. J’espère que tu es heureuse, peut être est ce trop tôt pour employer ce terme ? Alors je reformule, j’espère que tu vis réellement, que tu te sens vivante chaque jour. J’espère que tu souris pour de vrai, que tu ris à plein poumons sans te forcer.
J’espère que tu ne vis pas ce que je vis.
Moi ? Ce que je ressens ? La plus part du temps, rien. Je ne ressens absolument rien. En fait je suis vide à l’intérieur ou plutôt c’est la sensation que tout mon corps m’envoie à la figure chaque minute de chaque jour. Je me sens seule, je me sens vide, je me sens incomplète, je me sens banale, je me sens merdique, je me sens horrible, moche, grosse, pathétique, ignoble, misérable, chiante, ennuyante, pitoyable et bien d’autres adjectifs tous aussi négatifs et dégradants les uns que les autres. Je sors autant que je peux. Ça me permet d’oublier le temps de quelques heures ton absence, ma décadence et tout le bordel qu’il y a dans ma tête. La musique à fond pour m’éviter de penser de trop, l’alcool pour m’anesthésier le cœur, la danse en boite de nuit avec divers inconnus pour effacer ma solitude. Je sais que ce ne sont que des solutions éphémères. Mais je me dis que peut être, à force de faire tout ça, de faire semblant au quotidien, peut être que ça finira par aller mieux.
Je dois t’avouer un truc, tu vas pas être fière et je vais même sans doute te décevoir, mais je me suis remise à boire. Pas autant qu’avant certes mais j’ai recommencé. Pas d’alcool fort je te rassure, et au vu de ma tolérance à l’alcool, je me dis que c’est tant mieux. Mais il y a pas un soir où je n’ai pas un coup dans le nez. Et je sais qu’au fil des jours mon corps va s’y habituer et il m’en faudra toujours plus. Mais quand je suis un peu éméchée, je me sens « bien », je veux dire que j’ai le cœur plus léger, ça me soulage un petit temps.
Je suis retombée sur des photos de mon avant bras gauche avec toutes ces coupures dessus et pendant une minuscule seconde je me suis dis que je devais recommencer, que peut être ça m’aiderait à tout extérioriser, que je méritais un peu aussi que je m’inflige une douleur physique pour tout le mal que je t’ai fais, pour toute la souffrance que j’ai causé à mon entourage. Je me suis dis ou plutôt cette petite voix dans ma tête m’a dit que je méritais de retomber aussi bas qu’il y a cinq ans. Encore ce soir j’y ai pensé, prendre ce taille crayon dans ma trousse, le démonter, récupérer la lame, la poser sur ma peau et tracer ces lignes représentant une partie de mes souffrances, une partie de mes plaies à vif qui sont cachées en moi. J’aurai pu me laisser tenter de ressentir de nouveau le sang couler sur ma peau, ce sentiment de satisfaction, ce sentiment que je le mérite et bien plus encore, cette sensation se purger de tout ce qui me ronge à l’intérieur. Ouais tu dois me prendre pour une folle mais je ne sais pas comment te l’expliquer autrement. Mais ne t’en fais pas je ne l’ai pas fais, ou du moins pas encore. Je lutte je te jure pour pas retourner au même état dans lequel j’étais il y cinq ans et demi. C’est pas facile de ne pas retomber dans tous mes comportements autodestructeurs. Je fais de mon mieux, en fin j’essaye.
Certains diront que c’est parce que je ne veux pas réellement m’en sortir, mais pourtant c’est que je veux. Sortir de cette foutue dépression, sortir de ce mal être permanent, mais ils ne se rendent pas compte à quel point c’est fatiguant et épuisant surtout au bout de plusieurs longues années où les galères s’enchaînent sans que tu saches pourquoi ni comment les arrêter. Ce mal être, ce dégoût de soi, ce viol, ces attouchements, cette rupture, cette haine envers soi, cette pression. Je coule, je ne sais pas comment sortir la tête de tout ce merdier. Je ne mange plus grand-chose d’ailleurs. Je n’ai pas trop d’appétit.
Parfois tard le soir, je pleure, je chiale comme une fillette qui a perdu sa poupée préférée. Et durant ces minutes j’ai l’impression que mon corps va exploser. Je ressens de la tristesse, de la nostalgie, du manque, de la haine, de la colère envers moi, de la rancœur. Dans ces moments là j’ai envie de crier, de frapper dans les murs, de retourner toute ma chambre, de partir, de prendre ma bagnole et une bouteille, de me retrouver face à la mer et de lui hurler toute la douleur, toute ma peine, de lui hurler ton prénom, tout ce dégoût que j’ai pour moi, de boire et de mourir échouer sur ce sable gelé. Triste fin n’est ce pas. A vrai dire je sais pas encore pourquoi je suis là. Sans doute pour mes parents. Tout le monde est parti, comme à chaque fois finalement. Même moi il va falloir que je m’en aille d’ici. Je peux pas rester ici, entouré de tous ces souvenirs. A certains endroits ils me reviennent comme des flashs, des brides d’instants du passé. Je revis les scènes, mon cœur se serre, ça pince. Puis je passe mon chemin. Je vais descendre dans le sud, au moins là bas je m’y sens bien.  Et puis je pourrai repartir à zéro. Si je m’écoutais je partirai dans un mois. Mais je sais que ce n’est pas raisonnable. Donc je me laisse entre un et trois ans. Mais j’ai peur de descendre, d’être loin de tout, ou plutôt surtout de toi.
Désolée je me perds dans cette lettre.
Tu sais j’ai l’impression que je ne serai plus jamais heureuse après toi, que je ne connaîtrai plus jamais la sensation des papillons dans le ventre, du cœur qui bat la chamade et du feu d’artifice dans la tête, que je ne serai plus jamais amoureuse.Tu me manque, enfin je sais pas si c’est vraiment toi qui me manque ou si c’est ton souvenir et le reste qui me hante. Je suis nostalgique, nostalgique de nos souvenirs si nombreux, de nos sourires puant le bonheur, de notre complicité, de nos fous rires endiablés, de nos baisers brûlants, de ces heures passées enlacées l'une contre l'autre, de tous ces mots prononcés sur l'oreiller, de ces regards, de ces promesses auquel j'y croyais dur comme fer, de cette symbiose, de ce nous si fusionnel. Et je me dis ou plutôt je réalise que ce nous n'est plus, que ce nous fait parti de mon passé à présent. Tout ce que j'entreprends n'est qu'un semblant de substitut pour effacer cette sensation de vide, pour me faire oublier ton absence. Car la vérité c'est que j'ai perdu ma confidente, ma meilleure amie, ma moitié, mon amour, mon âme sœur.
Je ne sais plus à qui parler, je ne sais plus à qui me confier. Avant c’était simple, c’était toi. Mais maintenant ? Comment je fais ? C’est simple, je fais comme avant toi, je ne parle plus. Jusqu’à que j’explose.
Bref j’espère que tu ne vis pas la même chose que moi.
Je ne sais pas trop comment finir cette lettre de mes deux..
Et qui doit se retrouver se retrouvera. Ou peut être pas.
A bientôt, adieu, salut.
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echappez-vous-blog · 6 years ago
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Je rêve de vacances. De vacances entre toi, moi, et la mer. Le soleil et la plage seront nos invités, et le bonheur au rendez-vous. Je me réveillerez dans des draps en soie, ton corps contre le mien, le soleil perçant le rideau de la grande fenêtre. Je te regarderai dormir, car tu es beau quand tu dors, et je sourirais bêtement à la vue de cet homme au visage d'ange. Je me lèverais, irais préparer un petit déjeuner : Des fruits, des croissants, du jus d'orange et du café, car je ne peux pas me passer de café. Il y aurai aussi du thé, et des fleurs, car j'aime les fleurs, ça embellit une tablé. J'ouvrirai la grande fenêtre, sentirait le vent et le parfum de la mer. Ce parfum iodée, piquant les narines, et enveloppant les poumons. Ce vent à la fois si chaud et si froid, mais toujours doux. J'attacherai mes cheveux, car le vent les emmêlerais trop. J'irai m'asseoir sur la terrasse, près de la table, et boirai tranquillement mon café en contemplant le paysage : les arbres, la mer, le soleil, et cet plénitude incertaines. Tu bouges. Je me retourne et tu changes juste de position dans le lit : je retourne à mes rêveries. Mes lunettes de soleil, ou sont mes lunettes de soleil ? Le soleil m'éblouit un peu, tel un vampire se retrouvant piéger par cette lumière chaude. Je fais mine de manger un bout de croissant, mais en réalité je n'ai pas faim. J'ai rarement faim le matin. Le vent caresse mes jambes, manque de soulever ma nuisette, mais j'anticipe. Je t'assure, tu es beau quand tu dors. Je décide d'aller me doucher, de me préparer pour sortir me balader près de la plage. Quel idée de se laver si c'est pour traîner ses pieds dans le sable 20 minutes après ? Je ne sais pas, je veux juste me doucher. Je laisse l'eau envahir mon visage, fermant juste les yeux pour ne pas avoir mal. Mais de justesse. Merde, j'avais oublier le reste de mon eye-liner de la veille. Et mon mascara aussi. Ça pique, je commence à me maudire. Pourquoi je ne me suis pas démaquiller hier ? Ah oui. On est partis manger au restaurant, et danser un peu. J'étais bien avec toi, et à te voir danser du mieux que tu pouvais. C'était tellement mignon de te voir ainsi. On avais bu du vin, puis du Champagne, car tu sais que j'aime le champagne. Tu te moquais de moi à cause de ce vin qui faisait rougir mes joues. On avais finis cet soirée allongé sur le sable, les vêtements à moitié trempé car j'avais oser te pousser dans l'eau. En y repensant, j'examina l'eau de la douche : du sable, oui, j'en avais eu pleins les cheveux, les oreilles, la nuque et les pieds. Je regarda mes affaires étalés parterre depuis la veille : du sable sur ma robe blanche et rouge, dans mes ballerines marrons également, et même dans ma lingerie à plus de cent euros. Mais bizarrement, à cet dernière vue, je souris. Je termine de me laver. Shampoing, après-shampoing, crème de douche… Tout ce qui se trouvais dans cet douche finissait sur mon corps, au final. Je n'aime pas la sensation du sable mouillé sur mon corps. Ça me gratte, me démange et me brûle parfois. Je voulais avoir cet sensation d'être propre, d'être douce, de n'avoir jamais bu ou transpirer de ma vie, de n'avoir jamais… Une main. Une main. Attends, quoi ? Une main ? Qu'est-ce qu'une main fout sur mon épaule ? Non, ce n'est pas les miennes. Mon cœur bat soudainement fort. Trop fort. Et cet douche est trop chaude. Beaucoup trop chaude.  Bon ok, je fais quoi ? Je baisse la température de l'eau, ou je me retourne ? La main descend vers mon bras, s'arrête au niveau de mon coude. J'y adresse un rapide coup d’œil discret (qui en fait était tout sauf discret) pour finalement laisser mes lèvres dessiner un timide sourire sur mon visage. Je me retourne. Ah, c'est toi. C'est juste toi, dis-je avec un sourire jusqu'au oreilles à présent. Tu ne dors pas ? Mais cet homme ne me réponds pas. Il ne répondra jamais à cet question. Il se contente de sourire à son tour, et d'effleurer légèrement mes lèvres avec les siennes. Sûrement comme pour me dire Bonjour. Non, au lieu de me répondre qu'il ne dors pas, il prononce simplement : « Bien sûre que c'est moi, qui aurait tu voulu que ce soit ? » Je souris. Il sourit. La seule différence entre ses deux sourires, c'est que le sien est tellement ravageur, séducteur, beau et naturel. Tandis que le mien est plus timide, maladroit, gênant. J'aurai pu répondre « Personne d'autres que toi » à sa question. Mais je décide de faire comme lui, moi aussi je ne veux pas répondre à sa question. Je me contente à mon tour d'effleurer ses lèvres avec les miennes, et termine de prendre ma douche. Voilà, les vacances dont je rêve. Avec personne d'autres que toi.
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diariodebicicleta · 7 years ago
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L’altiplano, quand pédaler à 4000 m devient banal.
Cuzco
Je ne passe finalement que deux nuits à Cuzco après m'être rendu compte que mon visa péruvien arrivait à expiration. Je pourrais sans doute le prolonger mais l’envie de continuer ma route est la plus forte. La ville est pourtant joli, les bâtiments récents intègrent des pans de mur de la période Inca. Sur les hauteurs de la ville le site de Sacsayhuaman, fait d’imposants rochers, vient couronner le tableau. Le plaisir du séjour est cependant gâché par l’afflux touristique et le racolage agressif dans le centre de la ville. On y harcèle le touriste en y vendant de tout: tours organisés, visites, ainsi que les fameux Incas hamburger et autres Incas massages.
En route vers la Bolivie
Je reprends mon vélo et continue ma route vers le lac Titicaca. Après Cuzco c’est le début de l’altiplano. Comme son nom l’indique c’est haut et c’est plat. Ce que ça ne dit pas c’est que c’est venteux (de face bien sûr) et pluvieux. Mais je dois dire qu’avoir enfin un peu de plat est reposant et je peux enchaîner les journées à plus de 100 km. Je passe la première nuit sur la place de Cusipati, la deuxième dans une station de péage peu avant le col de la Raya. En arrivant dans le village de Pucara je me mets à la recherche d’un abri pour poser la tente. Il pleut encore, je sens que je vais devoir me poser dans un coin mouillé. Même pas, un péruvien me voit pousser mon vélo ainsi, de nuit et sous la pluie et me demande où je vais. Il a pitié de moi et m’ouvre un local à l’arrière de sa maison. Il n’est pas spécialement sympathique, mais il a vu que j’avais besoin d’aide alors il me donne un coup de main, tout naturellement. Le local est en terre battue et sert d'entrepôt. Dans un coin, deux têtes de mouton remplissent une bassine. Un peu de compagnie. Mon hôte tend une bâche sur le sol et me voilà au sec pour passer la nuit. Ouf. Le lendemain je passe Juliaca, une ville affreuse et encombrée, puis Puno. C’est ma première vision du lac Titicaca. Plus haut lac navigable du monde à 3800 m, il a une longueur de 190 km. Pas mal. Je m’arrête à Chucuito pour y passer la nuit. Samuel m'aperçoit et m’offre le gîte (un lit!)... Et le couvert. Sa générosité semble ne pas avoir de limite. Sa femme, Nieves, arrive avec quelques amis. On boit des bières à la péruvienne. Cette fin de séjour au Pérou ressemble étrangement au début lorsque j’ai été invité pour noël. Samuel fait parti de la petite classe moyenne péruvienne. Il a conscience de se faire voler les richesses de son pays par la classe dirigeante. “Le Pérou est un pays pauvre assis sur une mine d’or. Mais on lutte”, me dit-il. Les amis repartent et je vais me coucher. Le lendemain, le couple m’offre le petit déjeuner: pommes de terre, fromage, patates douces, chocolat chaud. Ils m’en offrent même pour la route. Quand je reprends le vélo l’émotion de Samuel est visible. Il est autant triste de me voir partir qu’heureux de m’avoir aidé dans mon voyage. “Quand tu reviens au Pérou tu repasses me voir”, me dit-il plusieurs fois. Je me mets en selle et pédale 5 km quand une voiture me dépasse et s’arrête devant moi. C’est Samuel. Je crois avoir oublié quelque chose d’important chez lui, mais non, c’est lui qui a oublié de me donner du fromage et qui a pris sa voiture juste pour me l’apporter! Incroyable. Je le remercie et continue ma route. En chemin je profite du paysage du lac Titicaca bordé de montagnes enneigées. Le soir, j’arrive à quelques km de la frontière. Je pose ma tente à côté d’une église. Je passe par Yunguyo où les gens sont très sympathiques et j’y prends mon dernier ceviche. Au moment de payer, la cuisinière regarde longuement le billet que je lui tend. C’est le cas systématiquement, tant les fausses pièces et les faux billets sont monnaie courante.
Ma dernière semaine au Pérou est assez représentative de mon passage dans ce pays. Je suis encore malade, je passe la journée énervé par les voitures qui me frôlent sur cette route fréquentée (il semble qu’il faille subir une ablation du cerveau pour devenir chauffeur de bus), les klaxons, les cris des gens sur mon passage (“gringo!”, “misterrr!” ). Mais quand je m'arrête et que je discute avec les gens, je suis toujours bien (voir très bien) reçu. Sur cette route je croise presque quotidiennement des cyclovoyageurs. Il faut dire que c’est la route la plus rapide de La Paz á Cuzco et qu’elle est donc très touristique.
La Paz
De l’autre côté de la frontière, c’est la Bolivie, autre pays, autre espace linguistique dans la région. Au revoir le Quechua, bonjour le Aymara. C’est dommage car je commençais à avoir quelques notions. Comme par exemple savoir que Machu Picchu signifie “vieille montagne” et se prononce “Machu Pikchu”. A ne pas confondre avec “Machu Pitchu” qui signifie “vieux zizi”. Un détail, certes, mais qui a son importance. En arrivant à Copacabana je me pose dans un camping et je grimpe jusqu’au cimetière pour admirer la vue sur le lac et la petite ville.
Je reprends la route le lendemain en direction de La Paz. En chemin, j’ai une crevaison. Mon pneu est tellement usé que je peux entrer un doigt dedans. J’estime mes chances d’aller jusqu'à La Paz avec moins d’une centaine de crevaison assez minces, alors je fais du stop. Après 2h d’attente, un bus finit par m’emmener. A La Paz, je vais dans une casa de ciclistas. Le proprio est un sale con mais j’y rencontre une belle bande de cyclistes. Il y a les colombiens Luis et William, les parisiens Zoé et Charles et une famille de français: Celia, Grégoire, Fanche (8 ans) et Lylwenn (5 ans) qui voyagent en tandem Pino. La ville est sympa, moins bruyante et plus aérée que les autres grandes villes d’Amérique du Sud. Les boliviens klaxonnent moins que leurs voisins péruviens et ça fait pas de mal! La Paz, située dans une impressionnante cuvette, est la capitale la plus haute du monde avec ses 3600 m d’altitude. Enfin capitale, pas tout à fait: si elle est bien le siège du gouvernement, c’est Sucre la capitale constitutionnelle. J’en profite pour retaper un peu mon vélo: je change pneu arrière, chambre à air et chaîne, en prévision des déserts que je m'apprête à traverser. Ça a beau être la capitale, c’est compliqué de trouver du matériel et je dois traverser la ville, accompagné de Grégoire, pour me rendre dans un magasin digne de ce nom. Pour traverser la ville c’est pas compliqué, il y a 5 lignes de téléphériques qui permettent de se déplacer facilement et en plus d’avoir une belle vue sur la ville et les montagnes environnantes. Après les réparations, un détour par le musée d'ethnographie, le bureau d’immigration pour étendre mon séjour d’un mois et quelques soirées avec les copains cyclos et je reprends la route. Pour gagner du temps et éviter le trafic, je prends un téléphérique qui m'emmène à El Alto. En me remettant en selle, un homme me met en garde: “Attention, ici les gens conduisent bourrés”. Ce n’est pas la première fois que j’entends dire ça sur la Bolivie et ça m’encourage à sortir rapidement des routes fréquentées. J’ai la patate, je suis toujours sur l’altiplano, le vent est favorable et j’avale 100 km avant que la grêle ne me stop à Patacamaya. Ce seront les dernières précipitations avant un bon moment. J’y passe la nuit dans un terrain vague.
Sajama
Le lendemain je bifurque en direction du parc de Sajama. Le paysage change, reste désertique, mais des roches rouges remplacent le sable. Au loin je commence à apercevoir le nevado Sajama, volcan culminant à 6542 m d’altitude et point le plus haut du pays. Dans l'après-midi je rattrape Zoé et Charles, partis un jour plus tôt de La Paz. Le soir on s'arrête à Curahuara de Carangas. Mais au fait, c'est mon anniversaire! Je pensais le passer tout seul, mais le hasard a fait que je le passe en sympathique compagnie. Merci au passage à ceux qui y ont pensé. Pour le fêter ce sera bières, pollo a la broaster et même un gâteau et une bougie. Le lendemain on roule ensemble jusqu'à Sajama où on campe au pied du volcan. La nuit est glaciale. La casserole, dans laquelle j’avais laissé 2 cm d’eau, est complètement gelée. Le lendemain je prends le large, mes compagnons de route décident de se reposer dans le prochain village. On croise le garde du parc, il faut payer 100 bolivianos (12 euros) pour simplement faire du vélo sur le chemin. La gestion du tourisme semble être la même qu’au Pérou... En sortant du parc je continue vers le sud. Je ne suis plus qu’à quelques km du Chili, mais je garde ce pays pour un peu plus tard. Plutôt, au niveau de Tambo Quemado, je quitte la route et m’enfonce dans le désert sur un chemin agité. J’ai droit à tout: trous, tôle ondulée, sable… je dépasserai rarement les 10 km/h dans cette zone. Je campe à Chachacomani où les habitants jouent sur la place publique une scène dont le thème est de réclamer l'accès à la mer pour leur pays, accès perdu en … 1904. Mais le président de la Bolivie, Evo Morales, a porté plainte devant la cour internationale de justice pour obtenir gain de cause et affiches, slogans et drapeaux fleurissent dans les villes et villages de Bolivie. Le lendemain matin je ne suis pas au top, de nouveau mon ventre qui fait des siennes, mais je prends la route quand même. Vers 10h, je traverse un ruisseau. Il est gelé et seul un filet d’eau s’écoule. Il a dû faire du -10, -15 cette nuit là. Je fais un détour, passe par Macaya, village qui semble être resté bloqué dans le passé et prends la route des Chullpas, tours funéraires pré-Inca. Soudain, une rivière s’allonge devant moi. J’ai bien 50 m à traverser et 50 cm de hauteur. Pas le choix, je mets mes tongs pour garder mes baskets au sec et je m’y engage. Je porte le vélo comme je peux pour ne pas être emporté par le courant. L’eau des montagnes est évidemment glacial, mais je parviens tant bien que mal de l’autre côté. Le chemin sinue dans le désert, décoré parfois par un lac rempli de flamands roses et partout par des lamas et des alpagas. Ce qui manque par contre, ce sont des hommes. Je commence à me demander si je ne suis pas perdu, je suis de plus en plus malade, de plus en plus faible et je me déshydrate rapidement. Je finis par me réfugier dans une maison abandonnée, à bout de force, pour y passer la nuit. J’ai chaud et je tremble un bon moment dans mon sac de couchage. J’ai mal partout, pas d'appétit, alors je ne grignote que quelques raisins secs pour tenir le coup… sans doute un des moments les plus difficile du voyage. Le lendemain je reprends la route, je n’étais en fait pas perdu et Julo, le village le plus proche n’est qu’à 8 km. J’y fait le plein d’eau et de coca. A défaut de manger, boire m’apportera du sucre. On me dit que le bus du jour vient de passer et qu’il n’y en aura pas le lendemain. Pas d’endroit où me reposer alors je reprends la route. Les indications boliviennes sont d’aussi bonne qualité que les péruviennes et se limitent à “de frente” (en face). “De frente” sur la bonne route quoi, parce qu’il fallait en fait prendre la deuxième à droite puis la première à gauche. Je me perds évidemment, fait un détour de 30 km (3h) avant de récupérer la bonne route. J’arrive le soir à Quiaquiani, village désert, où je trouve encore une maison abandonnée pour m’abriter. Le lendemain une grande ligne droite m'amène au pied de la montagne derrière laquelle se trouve Huachacalla. Comme les autres villages alentour, Huachacalla s’est adossé à une montagne pour s’abriter du vent. Dans la montée, ma chaîne casse. Je l’avais pourtant changée à La Paz pour ne pas être emmerdé, mais bon quand on a la poisse… Je finis la montée en poussant le vélo puis dévale la pente pour arriver à Huachacalla. J'espère y réparer ma chaîne et je me mets à la recherche d’un atelier. Une partie des gens à qui j’adresse la parole me répond sèchement. Je finis par trouver l’atelier. Un “J’ai pas le temps” suivi d’une porte qui claque sous mon nez finiront de placer cette journée dans le top trois des plus pourries. Je pensais trouver un minimum de confort dans un hôtel, mais il n’y en a pas dans cette ville qui est pourtant capitale de province. Pas internet non plus. Alors je fais comme d’habitude, je me pose sur la place centrale et j’attends. Un homme vient me parler. Lorsque je lui dis que je cherche un endroit où dormir et un accès à internet pour écrire à ma famille (ça fait une bonne semaine que je n’ai pas donné de nouvelles), il me dit qu’il va pouvoir me trouver ça, avant d’aller à la messe pour le dimanche des rameaux. Je n’y crois pas, j’ai déjà entendu ça et je sais qu’en langage bolivien ça veut dire “démerde toi”. Et effectivement c’est ce qu’il se passe et je finis par monter poser ma tente dans un coin tranquille en haut de la ville. Encore une nuit horrible, mes intestins m’obligent à me relever plusieurs fois malgré le froid. Je suis tellement mal que c’est la première fois que j’envisage d'écourter le voyage. Je pense aux gens qui ne manqueront pas de me dire quand je rentrerai: “Alors le vacancier, on a pris du bon temps”. Je ne me plains pas car c’est un choix, mais ma façon de voyager est difficile, fatigante, pas franchement le Club Med. Alors vous êtes prévenu, ceux qui me sortiront ce genre de phrase se prendront une baffe. Je survis à la nuit et finis par trouver un bus. Destination Oruro puis Potosi où je compte bien me reposer le temps de guérir complètement.
Potosi
Alors que je pousse mon vélo dans la rue en direction du centre ville, je me fais insulter par un bolivien. “Sac à merde”, entre autres. Vu l’état de mon système digestif je veux bien lui accorder ce point, mais quand même, c’est pas super sympa. Je m’installe dans une auberge pour me rétablir. Au premier petit déjeuner, personne ne parle. J’engage la conversation avec un français avec qui j'avais discuté la veille. Lorsque je lâche que je dois me reposer avant de reprendre le vélo, de nombreuse têtes se tournent vers moi et m’interrogent. Je me rends compte que je suis entouré de français et je me transforme rapidement en père castor pour toute la tablée. Il faut dire que je dois faire figure d’OVNI parmi les voyageurs, tellement les parcours des gens avec qui je discute se ressemblent. D’ailleurs beaucoup se croisent et se recroisent d’un site touristique à l’autre.
Dans la pizzeria à côté de mon auberge je rencontre Hambler, bolivien de 27 ans. Il parvient à lui tout seul à me réconcilier avec les boliviens. Le pays semble coupé en deux entre les indigènes d’un côté et les descendants des espagnols de l’autre. Les indigènes sont les plus nombreux et le président Evo Morales en est un. Si les avancées sociales sont nombreuses depuis son arrivée au pouvoir, il reste beaucoup de chemin à parcourir à la Bolivie. Et Evo semble jouer sur les divisions culturelles pour se maintenir au pouvoir. La corruption est bien présente et la Chine pose ses pions pour mettre la main sur les mines… un beau sac de noeuds, comme d’habitude lorsque l’on parle de politique. Je profite de mon passage par Potosi pour visiter une des mines qui trouent le Cerro Rico, montagne qui a eu tant d’importance dans le développement de l’économie européenne. Et dans le massacre des populations environnantes. Une montagne d’argent fut envoyée en Espagne, puis répandu en Europe via ses créanciers. Un fleuve de sang fut versé pour extraire ce métal précieux: 8 millions de morts dans les 150 premières années d’exploitation. Dans le centre de Potosi, la casa de la moneda vaut le détour. Ce fut le centre de production de la monnaie pour une grande partie de l’Amérique du Sud. Aujourd’hui, la Bolivie achète ses pièces de monnaie au Chili et ses billets à la France.Je consulte un médecin pour mes problèmes intestinaux récurrents. Après avoir pris des antibiotiques, antiseptiques intestinaux et une dizaine de jours de repos je me sens mieux. Je repars en direction d’Uyuni et de son célèbre salar. Mais avant de partir de Potosi je fais le plein de nourriture en prévision de la suite: pâtes, thon, mais aussi soupes et purée déshydratées et pour le petit déjeuner avoine, lait en poudre, cacao, pain et beurre de cacahuète.
Le salar d’Uyuni
Après trois jours de route j’arrive à Colchani, à l’entrée du salar. Une horde de touristes est venu regarder le soleil se coucher. Je profite du spectacle avec eux. Je demande aux guides qui les accompagnent dans quel état est le salar. Fin de saison des pluies oblige,  devant moi s’étend une immense flaque d’eau qui n’est pas absorbée par le sol salé. Si tout le désert est comme ça, je ne pourrai pas traverser. Les guides me disent que je ne pourrai pas traverser en vélo mais je ne suis pas convaincu. Ensuite je fais demi tour pour planter ma tente, la traversée sera pour demain. Un homme m’interpelle, il a un hôtel construit en sel et me propose d’y passer la nuit. Je m’attends à ce que la note soit salée et je lui demande le prix: 20 bolivianos (2 euros 50). J’accepte, ça me permettra de me reposer avant la difficile journée du lendemain. L’hôtel est en fait en construction et je suis le seul client. Le propriétaire, très sympa, m’affirme au contraire des guides que la traversée est possible, bien que difficile.
Le lendemain, je me mets en selle et m’enfonce dans le salar. J’ai de la nourriture pour 10 jours et 9 L d’eau avec moi. C’est sans doute trop, mais je suis à l’abri en cas de problème. Je passe les 3 premiers km à pousser mon vélo dans l’immense flaque qui couvre l’entrée du salar. Puis, petit à petit, le sol se durcit et je peux remonter à vélo. La progression est difficile cependant, mes pneus s’enfoncent dans la croûte de sel ce qui me ralentit fortement. Après 7 km j’arrive à un hôtel de sel, où je tombe sur la famille de cyclovoyageurs que j’avais rencontré à La Paz. On discute un bon moment, ils ne prennent pas la même direction que moi, je repars donc seul. Mon point de repère est une montagne que l’on devine au loin. Autour de moi, de nombreux 4x4 font traverser le salar à leurs occupants. Et puis plus rien. Seulement le silence et une étendue blanche et plate à perte de vue. Plus aucun point de repère si ce n’est les traces de 4x4 au sol et le sommet des montagnes que je devine au travers de la brume. Le vent est contre moi et je progresse à environ 10 km/h malgré tous mes efforts. A vrai dire cette étendue de sel ressemble énormément à de la neige. J’essaye d'écrire mon prénom en pissant mais c’est peine perdu, c’est bien du sel. Je m'arrête pour déjeuner. L’avantage c’est que pour une fois je peux saler l’eau des pâtes. En repartant, une de mes pédales, à l’agonie depuis longtemps, tombe sur le sol. Pas grave, je peux continuer à pédaler. Un peu plus tard j’aperçois des installations non loin. Non loin? Il est difficile d’estimer la distance tellement le paysage est invariable. Je m'y dirige, Il semble y avoir de la vie et je compte y demander mon chemin. Je me rapproche beaucoup plus lentement que ce que je pensais mais je finis par arriver à ce qui est une installation d’exploitation du lithium. Une machine décape le sol en avançant pendant qu’une multitude de camions se relaient pour récupérer le sel. Ça ressemble un peu à une moissonneuse batteuse. Les lignes qu’elle laisse sur le sol se remplissent d’une eau turquoise ce qui embellit le paysage. Mais bon il faut traverser. J’enfile mes tongs et je pousse le vélo. De l’autre côté, un conducteur me renseigne sur ma destination. Je repars, me rend compte que je suis dans un endroit strictement interdit aux visiteurs, j’en sors rapidement. Le soleil couchant dessine des arabesques dans les nuages, il va falloir faire vite pour arriver sur la terre ferme avant la nuit pour éviter d’avancer à l’aveugle et d’avoir froid. J’arrive dans une nouvelle zone inondée sur plusieurs kilomètres qui marque la fin du salar. Le soleil continue de descendre et le ciel explose. Malgré mon désir de sortir je ne peux m'empêcher de m'arrêter régulièrement pour admirer le paysage et prendre des photos, les pieds dans l’eau. Le ciel se confond dans les reflets et l’horizon disparaît. A n’en pas douter, le coucher de soleil est le vrai spectacle du salar. Mon arrivée au milieu des groupes qui assistants au couché de soleil est surréaliste. J’émerge du salar en pataugeant, en tongs. Les objectifs se détournent du ciel, les gens m’interrogent, un paraguayen me donne son adresse pour que je lui rende visite quand je passerai par son pays et moi je suis simplement heureux d’avoir les pieds au sec avant qu’il ne fasse vraiment froid. Je parcours les derniers km qui me séparent de chuvica où je m'arrête pour passer la nuit. Bilan de la journée: 80 km à 9.5 km/h de moyenne, vitesse max 15 km/h, mon côté mathématicien me fait remarquer que ça fait pas un gros écart type. Je suis épuisé par la journée, mes pieds, découpé par le sel, saignent. Je me rends dans une auberge. Le propriétaire m’annonce les prix: 30 Bs la nuit plus 10 Bs pour la douche. Je négocie 30 Bs pour le tout, tout en me disant qu’ils sont pénibles ces boliviens avec leurs prix à la con. Plus tard dans la soirée, alors que je m'apprête à cuisiner, le propriétaire vient toquer à ma porte pour m’offrir une soupe de légume. J’accepte avec joie, des légumes! Puis c’est carrément tout le dîner qu’il m’offre. C’est décidé, j'arrête de dire du mal des boliviens.
Encore malade
Le lendemain je lave mon vélo couvert de sel avant de repartir. Je traverse le désert, de sable cette fois ci, pour arriver à San Juan. Trouver son chemin dans la multitude de sentiers plus ou moins ensablés qui partent dans tous les sens n’est pas simple. Heureusement je rencontre quelques paysans en chemin pour me guider. Je suis de nouveau malade, apparemment le traitement suivi à Potosi n’était pas adapté et je décide de me reposer une journée à San Juan. Dans l’auberge où je me pose l’accueil n’est pas très enthousiaste mais on m’offre encore une fois le dîner. Le contact avec les boliviens est assez étrange, ils arrivent parfois à être froids et généreux en même temps. Je mets la journée de repos à profit pour réfléchir à la suite. J’avais prévu de traverser le sud Lipez, environ 9 jours en autonomie, sans le moindre village, sur des chemins difficiles mais magnifiques. C’est un objectif que je m’étais fixé avant même de partir de France, un rêve, comme celui de traverser la forêt amazonienne. Aussi c’est difficile d’y renoncer, mais je dois me rendre à l’évidence, dans l’état où je suis, je ne suis sans doute pas capable d’y parvenir. C’est même dangereux d’essayer et mon aventure dans le nord de la Bolivie m’a échaudé. La seconde solution c’est de retourner à Uyuni en bus pour me faire soigner. Mais ni l’idée de rebrousser chemin, ni le bus ne me font envie. En étudiant la carte j’estime que Calama, la ville la plus proche côté chilien, est à moins de 5 jours de route. Je décide de m’y rendre, ça me permettra d’avancer dans mon voyage et de passer un peu plus de temps que prévu au Chili.
Je reprends donc la route en direction du Chili. Une seule journée à rouler dans le désert entre salars, montagnes et volcans me suffira pour arriver à la frontière. Je croiserai seulement deux véhicules pendant cette journée, c’est suffisant pour me confirmer que je roule dans la bonne direction. Le passage de la frontière se passe sans problème, me voilà au Chili!
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fmfrancoise · 4 years ago
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Tweet de Le Figaro (@Le_Figaro)
Le Figaro (@Le_Figaro) a tweeté : 💬 L’écrivain, qui avait déjà partagé l’histoire singulière de sa famille dans un livre, Deux petits pas sur le sable mouillé, raconte le moment d’après : l’apprivoisement de la douleur et la paix retrouvée, dans son nouvel ouvrage Consolation (Arènes). https://t.co/FkzjoHS7uk https://twitter.com/Le_Figaro/status/1364988575511674884?s=20
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medialivresgratuits · 4 years ago
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Rimpotché Kongtrul Le Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin' filetype pdf
Le Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin'
strong>Témoignage Rimpotché Kongtrul
Rimpotché Kongtrul Le Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin' filetype pdf - 素晴らしい作家のRimpotché Kongtrul が美しいLe Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin'の本を書いています。 心配しないでください。Le Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin'の件名はページごとに読むのがとても興味深いです。 この本には347ページあります。 あなたが読むのに退屈を感じることはないと思います。 この素晴らしい本は、大手メーカーClaire Lumiereから出版されています。 Le Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin'を読むと、あなたの人生がより楽しくなります。 コンテンツの背後にあるアイデアをお楽しみいただけます。 すぐにLe Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin'をノートパソコンに簡単にダウンロードしてください。. この本を見つけたり読んだりすることにした場合は、Le Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin'の詳細を以下に示します。
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によって Rimpotché Kongtrul
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ファイル名 : le-lama-éternel-commentaire-de-39-l-39-appel-au-lama-de-loin-39.pdf
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Cet ouvrage est un témoignage sur la personne de Jamgön Kongtrul lama décédé tragiquement dans un accident de voiture en 1992. Il était une figure exemplaire et sa noblesse de caractère n’altérait en rien une gentillesse universelle qui avait conquis les coeurs de tous ceux qui l’approchaient.
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Puisque la conscience du moment présent est le véritable BouddhaPar l'ouverture d'esprit et le contentement nous trouvons le Lama au fond du coeur.Quand je réalise que cet esprit naturel et immortel est l'essence même du LamaIl n'est plus besoin de prières avides et tenaces.En me détendant au sein de la Conscience telle qu'elle est l'état naturel libre et sans limitesJe reçois sans effort la grâce où tout ce qui surgit se libère sans objet. + Lire la suite
Le Lama éternel : Commentaire de 'L'appel au lama de loin'に興味がある場合は、Deux petits pas sur le sable mouillé Une journée particulière À coeur ouvert Les anges ne meurent jamais Urgences... Si vous saviez : Chroniques du Samuなどの同様の本を読むこともできます。
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marienmike-blog · 7 years ago
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Glaciales Découvertes
Bonsouère tout le monde ! Aujourd'hui, comme teasé dans l'article précédent, je vais écrire sur mon week-end à Pichilemu, 4 heures au Sud de Valparaíso. Mais avant de commencer à vous raconter tous ces forts bons moments, je voulais partager avec vous l'expérience extrêmement désagréable, voire traumatisante, qu'une dizaine de mes camarades ont vécu pendant la nuit de samedi à dimanche.
Alors voilà. Nous étions 75 étrangers pendant ce week-end, et comme vous pouvez vous en douter, nous avons fait la fête. Le lieu des festivités se situait à 5 minutes à pied de notre hôtel. A une heure avancée de la nuit, 2 de mes amis ont décidé donc de rentrer. Malheureusement, ils se sont fait suivre par un groupe de jeunes, visiblement ivres ou drogués, ou les deux. Comme vous pouvez l'imaginer, mes amis se sont fait voler. Les voleurs ont ensuite attendu à quelques mètres de notre résidence d'autres petits groupe pour les dérober, les uns après les autres.
La mésaventure, déjà extrêmement pénible, est devenue terrifiante, puisque les voleurs étaient armés d'un pistolet. C'est avec un canon sur la tempe que mes amis ont donné leur portefeuille et leur téléphone.
Jusqu'à ce week-end, tous les avertissements que j'avais entendu sur les dangers de sortir le soir n'avaient été pour moi que fiction. Je les écoutais distraitement sans vraiment y croire, puisqu'il ne m'était jamais rien arrivé. Mais samedi dernier, une demi-heure plus tôt, ç'aurait été moi, qui ai été assez stupide pour rentrer seul, d'ailleurs.
Je termine cette sombre parenthèse en insistant sur le fait que Pichilemu n'est pas une ville réputée pour sa dangerosité ou sa délinquance. Ça signifie que ou que l'on soit, Valparaíso, Bordeaux, Lyon, Tours, ou Boston, il faut faire attention à soi. Et rentrer en groupe de soirée.
Mais le principal, c'est que tout le monde va bien, et qu'on a tous passé un excellent week-end, au moins jusqu'à dimanche matin !  On peut reprendre le ton léger qui m'est cher !
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Pichilemu donc ! Mon bus est parti de Valparaíso le Vendredi 17 en début de soirée, avec à son bord 15 de mes colocs et une trentaine d'autres étudiants d'échanges, majoritairement des européens. Un deuxième bus de contenance semblable prenait au même moment son départ de Santiago. Après un trajet aussi joyeux que polyglotte, nous arrivons à notre résidence : une immense auberge de jeunesse dont les salons ont été aménagés en dortoir pour l'occasion. A l'extérieur, une jungle de hamac attendent patiemment nos corps las. Hélas pour votre allergique auteur, dans cette dernière vit une armée de démons aux yeux vicieux et aux canines acérées, également appelés « chats ». Heureusement, mes, je le reconnais, doux et soyeux ennemis de toujours ne sont pas admis à l'intérieur de la maison, sans quoi je n'aurais pas manqué de ponctuer la nuit des habitants du dortoir d'éternuements, de reniflements, et autres bruits irritants en -ments.
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                          La luxuriante mais dangereuse jungle de hamac.
Samedi matin, réveil difficile après une nuit courte et agitée. Pas le temps de niaiser, les 50 habitants de l’hôtel doivent tous déjeuner et aller au cours de Yoga, dans un centre culturel voisin, manger, et aller Surfer (j'ai un respect craintif pour ces deux activités, alors je mets des majuscules).
Lorsque je passe la tête dehors, stupeur. Pour la première fois depuis mon arrivée au Chili, IL PLEUT. Le seul jour où je suis obligé de tremper mon corps maigre dans la flotte froide du Pacifique, il pleut.
Le cours de Yoga, initialement prévu sur la plage, a lieu en intérieur. C'est pas instaworthy, mais au moins on est au sec. Durant une heure, nous enchaînons des exercices d'assouplissement et de respiration de difficulté croissante. A ceux qui se réjouissaient de me voir dans une étrange position, le visage rougeaud, désolé, mais je n'ai pas de photos. Comme vous pouvez le voir, le Dhanurasana requiert ses deux mains, pas de place pour l'appareil.
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Légèrement cassé en deux par tant d'action, la perspective de m'allonger sur une planche, mer en dessous, pluie au dessus, ne m'attire plus tout. Je ressens une tentation coupable de m'éclipser dans le dortoir afin de sécher à la fois mes vêtements mal adaptés et le cours de Surf.
L'ai-je fait ? Ai-je été assez feignant et stupide pour laisser passer l'occasion de Surfer à Pichilemu, capitale nationale de la discipline ? Rassurez-vous, non. Le coup de pied au derrière dont j'ai étrangement eu besoin m'est venu à simple pensée de vous écrire la phrase suivante :
« Ouais bah en fait je suis allé à un week-end Surf – Yoga mais en fait j'ai pas surfé, j'ai eu la flemme, allez à plus pour un nouvel article. »
J'y suis donc allé. Première excellente surprise : il fait plus chaud dans la combi moulante (là non plus pas de photos) que dans mes vêtements mouillés. On descend sur la plage, accompagné par une demi-douzaine de moniteurs. J'ai un peu de mal à tenir ma planche sous épaule, non pas à cause de son poids, mais parce que mon bras est à peine plus long que la largeur de la planche. J'entends d'ici les ricanements de certains, et sachez que je me vengerai.
Après un court échauffement,  les moniteurs nous expliquent comment nous lever : position pompes, on pousse sur les bras, petit saut de cabri d'un quart de tour, atterrissage jambes fléchies. Quand la planche est sur le sable, c'est facile, même si après les 10 répétitions imposées par les moniteurs, j'avais déjà un peu mal à mes bras, pourtant fort musclés, comme vous le savez.
On se dirige enfin dans l'eau, et je sers les dents en imaginant son contact glacé sur mes pieds, mon visage et mes mains, seules parties de mon corps laissée à découvert par ma combinaison, bénie soit-elle. Et puis en fait, ça va, c'est un peu froid mais au bout de 5 minutes, je n'y pense plus et je me concentre sur les vagues (de taille extrêmement modeste) qui m'arrivent dans la tronche. J'admets que le titre de l'article est plus aguicheur que la réalité, mais « Découvertes un peu froides mais ça va », ça sonnait moins bien.
Pendant ¾ d'heure, c'est un véritable régal. Les moniteurs nous poussent juste quand il faut, on a même pas besoin de ramer. On se concentre juste sur l'équilibre, sur le moment propice pour se redresser. Après moult gamelles, c'est la consécration. Je suis debout sur ma planche, poussé par une vague(lette) toute mignonne, et je me sens comme Kelly Slater 5 secondes durant.
Enorgueilli par un succès si franc, je refuse dorénavant la poussée des moniteurs parce « Puedo hacerlo solo ». Hélas, il m'apparaît vite que savoir prendre de la vitesse au bon moment, juste avant que la vague n'éclate, est au moins aussi difficile que tenir en équilibre. A ma plus grande déception, et je suis convaincu que vous la partagez avec moi, je ne réussis pas à réitérer mon exploit seul avant la fin de la leçon. Mais je ne renonce pas, il y a un spot réputé (pour les débutants mdr) à une heure de Valparaíso, et j'y retourne demain.
Donc, comme vous l'aurez compris, j'ai adoré Surfé malgré la météo plutôt pourrie. Et mon enthousiasme pour ce sport n'a fait que se renforcer le dimanche matin, quand nous sommes allés observer des vrais surfeurs qui prenaient des vraies vagues de 4-5 mètres de haut avec une facilité écœurante. Je peux te dire que eux maîtrisaient parfaitement le petit saut de cabri.
Voilà, voilà, l'article était un peu long, j'espère que ça vous a pas trop fait mal aux yeux ! Merci d'avoir tout lu, ou lu la moitié, ou juste regardé les images. Je vous embrasse bien fort !
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