#crédit photo: clémentine tricaud pour we will punk you! + blaenavon
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wewillpunkyou · 8 years ago
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Pourquoi le public français devrait-il s’intéresser à Blaenavon?
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Le 7 avril dernier, le groupe anglais Blaenavon a sorti son premier album, That’s Your Lot. Benjamin Gregory (chant, guitare), Frank Wright (basse) et Harris McMillan (batterie) nous proposent un ensemble plutôt éclectique que nous sommes allées écouter à Londres le jour de la sortie de l’album. Le groupe a aussi répondu à quelques-unes de nos questions (trouvez l’interview complète en français ici et en anglais ici).
               That’s Your Lot est sorti vendredi dernier alors que nous nous apprêtions à franchir la Manche pour assister au concert du groupe à Londres le soir même. Quatre ans après la sortie de leur premier EP, Koso, Blaenavon nous offrent un nouvel aperçu de leur univers.
             Pour décrire l’album, et les jonquilles qui en sont le symbole, le groupe explique que la pochette aspire à « montrer un éclat au milieu du canevas noir de l’adolescence malheureuse. Heureusement la jonquille continuera à pousser chaque année rappelant notre album aux gens et apportant de la vie dans le monde ». C’est ce qui ressort assez clairement de That’s Your Lot. Ecrit entre leurs 15 et leurs 20 ans, il présente en cinquante-neuf minutes (selon le groupe, cinquante-huit selon Apple Music et Spotify) une idée de leur adolescence.
             L’écriture de l’album a, en effet, été un long processus pour le groupe. Ils nous confient qu’il « y a eu plusieurs moments où [ils ont] cru [avoir] commencé à enregistrer ‘[leur] premier album’. » Ils ajoutent « Il y a six ans, nous avons commencé à écrire des tracklists en cours d’anglais, il y a quatre ans nous pensions que nous ‘enregistrions les premiers singles’ au Pays de Galle et il y a deux ans nous l’approchions avec une incroyable démonstration de naïveté. Ce n’est pas avant décembre 2015 quand nous sommes entrés à Lime Green Monkeys avec Jim [Abbiss, producteur] que nous avons su que nous commencions r��ellement. Toutes les chansons étaient en place et nous savions que nous voulions quelque chose de large et divers. Jim a été génial pour capturer cela avec nous et imprégner chaque chanson d’une personnalité unique. Dans les EPs précédents, aucune de ces personnalités n’avaient eu à interagir avec les autres. Dans That’s Your Lot, elles font toutes partie du même casting. » C’est une des remarques les plus fréquentes entendues sur l’album : la diversité des thèmes et des genres musicaux qui y est présente. De la douce Let Me See What Happens Next, presque a capella, à la folk Ode To Joe et à des chansons plus pop comme Let’s Pray, Blaenavon nous accompagnent d’un bout à l’autre de leur univers avec une aisance presque déconcertante.
             Les parties instrumentales des chansons les plus longues, notamment Alice Come Home, doivent aussi être mentionnées. La voix de Ben Gregory se trouve être ici un vrai instrument de musique. Les paroles sont litaniques, une répétition de trois phrases, critère souvent retrouvé dans l’album. Dans la majorité des chansons, des phrases (jamais choisies au hasard) sont répétées en boucle jusqu’à ce qu’elles fassent partie de la personne qui les écoute. De temps en temps, il s’agit simplement du refrain, du titre de la chanson (My Bark Is Your Bite, Let’s Pray, Take Care). Dans d’autres cas, surtout celui des chansons plus longues, il s’agit de phrases qui semblent être répétées de façon volontaire afin que l’on s’en imprègne (Swans, Prague, Alice Come Home).
             Nous avons demandé à Blaenavon quels titres se détachaient, selon eux, du reste de l’album. « Ça se joue entre That’s Your Lot, la chanson éponyme, une des plus récentes, et Swans, une des plus anciennes. La première est un enregistrement brut et spontané d’une chanson qui résume l’album entier et la seconde est une réinvention d’une des premières chansons que nous avons écrites ensemble. Elles marquent le temps pendant lequel nous avons fait l’album et siègent à la fin comme une paire de tristes cerises. » Ben Gregory ajoute, dans une interview donnée à la BBC, que Swans marque la conception de l’amour qu’il avait à 15 ans et That’s Your Lot celle qu’il en a à 20 ans, au moment de la finalisation de l’album. Ces deux chansons, qui ferment l’album, permettent en effet de se faire une bonne idée du groupe, des diversités musicales qu’ils incarnent et de l’évolution de leur musique.
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            That’s Your Lot n’est jamais autant mis en valeur que durant les concerts de Blaenavon, comme nous avons pu le constater à Londres le 7 avril. Les trois anglais jouent principalement des chansons de l’album durant les performances, ajoutant néanmoins quelques clins d’œil à leurs anciens EPs avec Hell Is My Head et Into The Night. Le public anglais fait honneur aux morceaux joués, anciens comme nouveaux. Les mosh pits se sont enchaînés toute la soirée sur les chansons les plus rock tandis qu’un silence respectueux a accompagné les chansons plus douces comme Alice Come Home. Durant Prague, dernière chanson de la setlist, une grande partie du public (dont nous faisions partie) est montée sur scène pour reprendre la phrase « It’s you I said, you keep running through my head » avec Ben Gregory.
             L’ambiance particulière des concerts est notamment due à la présence scénique captivante de Ben Gregory. A l’écoute de l’album, chaque chanson apporte une nouvelle vague d’émotions. Ce n’est rien comparé au ressenti du concert. Alice Come Home apporte un sentiment proche de la communion. Swans, une des plus anciennes chansons du groupe retrouve une nouvelle vigueur, notamment avec l’arrivée d’instruments à cordes sur scène pour accompagner Blaenavon. Alex Trimble (Two Door Cinema Club), Will Joseph Cook, Declan McKenna et autres musiciens présents au concert semblaient passer un aussi bon moment que nous. Il convient de préciser qu’aucun d’entre eux ne suivaient le dress code demandé par le groupe : du jaune, du noir et des jonquilles pour célébrer la sortie de l’album. Précisons aussi que Ben Gregory et Harris McMillan eux-mêmes ne suivaient pas ce dress code. En revanche, mention spéciale à Frank Wright qui, lui, a honoré l’album jusqu’au bout de ses cheveux.
             Pour ceux qui souhaiteraient assister à un concert de Blaenavon, ils songent à venir faire un tour du côté de chez nous. Interrogés sur le futur de leur spectacle, ils nous répondent « Nous l’apporterons dans tous les endroits où nous pourrons. Ce serait génial de faire une tournée en Europe et une autre tournée post album au Royaume Uni bientôt. Nous serons à Kendall Calling, Common People, Reading et Leeds entre autres. Ah, et nous jouons à Blaenavon au Pays de Galle le 10 mai. » En effet, Blaenavon joueront au mois de mai dans la ville qui a donné son nom au groupe (non pas parce qu’ils en viennent mais parce qu’un de leurs amis possédait un t-shirt souvenir de la ville……….).
               Pour finir, nous vous conseillons vivement d’écouter Lonely Side (cinquième chanson de That’s Your Lot) au plus vite. Les paroles comme la partie instrumentale de la chanson sont celles que nous préférons sur l’album. Si la version studio est plutôt douce, la version live est un vrai moment de rock n’ roll. C’est la chanson que nous avons le plus aimée à la fois sur l’album et durant le concert.
               Nous espérons les voir très vite en France, à Paris car c’est là que nous habitons et pourquoi pas ailleurs. A Marseille, par exemple, car comme le groupe le dit si bien « Les Marseillais ont un meilleur goût pour le design, clairement démontré par leurs maillots de foot supérieurs. »
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