#commune de vif
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Jusqu'où peut aller l'insécurité dans l'agglomération grenobloise ? Il y a seulement 10 ans, qui aurait pu imaginer qu'un soir d'été sur la place des 11 Otages à Vif, une scène de Far West pouvait intervenir à balles réelles ? L'insécurité et la
violence gagnent toujours du terrain dans l'agglomération grenobloise. Jusqu'où ce climat peut-il encore s'aggraver ? Une question qui inquiète de plus en plus les habitants du périurbain.
11/08/2023
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game buddy ll bangchan
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pairing - bangchan x afab!reader
tw - deux geeks, du sarcasme, de l'humour (et un peu d'amour aussi)
Mes mains sont moites.
Ma bouche se fend d’une grimace et j'essuie rapidement mes paumes contre le tissu de ma jupe, mes dents grignotant nerveusement ma lèvre inférieure. Mon téléphone vibre dans la poche de ma veste et je baisse la tête, parcourant le message qui s'affiche sur mon écran.
C - Tu es déjà sur place ?
Mon ventre se serre en lisant ces quelques mots. Je lève le nez pour regarder tout autour de moi, saisie par une soudaine inquiétude. Mes yeux passent d'une personne à l'autre, sautent de silhouette en silhouette et les battements de mon cœur s'accélèrent. Mais tout m'est étranger, dans ces visages. Ils ne m'inspirent aucune familiarité. Pire, ils semblent me dévisager à leur tour.
Je m'arrête aussitôt, réprimant à peine un ricanement devant ma propre stupidité. Il était parfaitement normal que je ne reconnaisse personne, parce que je ne savais même pas où chercher.
Qui.
J'ajuste le foulard noué autour de mon cou pour la dixième fois, mes doigts jouant avec l'extrémité de celui-ci, l'enroulant autour de mon index.
Est-ce qu'il était vraiment possible de s'enticher d'une personne que l'on avait jamais rencontrée ?
Cette question n'avait pas quitté ma tête depuis des jours. Elle flottait là, insidieuse et j'avais l'impression qu'elle ne me laissait pas le moindre répit. Je n'avais pas cessé d'y penser. Jour et nuit. De soupeser le pour et le contre. De réfléchir à ce qui m'était passé par la tête quand j'avais proposé à Christopher de le retrouver à la convention.
Une folie passagère. Inexplicable. Ou peut-être une possession démoniaque. En tout cas, c'est ce dont j'essayais de me convaincre. Il était plus facile d'accepter ça que de me dire que j'avais proposé un rendez-vous à un parfait étranger. Même si « étranger » n'était pas le mot le plus adéquat en ce qui le concernait. Difficile de le décrire comme tel avec tout ce que je savais à son propos.
Pendant un temps, il s'était cantonné à StrayHero, son personnage dans le jeu en ligne où je l'avais rencontré. Un grand échalas en robe bleu nuit et au chapeau à large bord, avec une sacoche débordante de potions en tous genres. D'adversaires, nous nous étions mués en alliés et il avait accompagné nombreuses de mes nuits d'insomnie. Son pseudo était toujours teinté de vert lorsque je me connectais à des heures que le commun des mortels aurait trouvé scandaleuses et je savais que je retrouverais son sorcier dans les parages.
Sans même que je m'en rende compte, une routine avait fini par s'installer petit à petit.
Nos personnages se complétaient, les forces de l'un équilibrant les faiblesses de l'autre. Il en allait de même pour nos caractères, l'énergie vibrante et chaleureuse qui émanait de ses messages contrastant avec mon côté plus brut de décoffrage. Derrière ses airs enjôleurs se cachait un esprit vif et un humour décalé, qui avaient touché en plein dans le mille en l'espace de quelques messages. Et ce n'était pas commun. Chris avait su trouver la faille dans le mur que j'érigeais autour de moi et s'y était glissé sans un bruit, faisant exception. D'habitude, je ne me liais pas avec des étrangers, encore moins ceux que je rencontrais sur internet. Je craignais toujours de faire de mauvaises rencontres, parce que le monde extérieur était flippant et qu'on ne savait jamais qui se trouvait derrière un écran. Alors j'avais toujours maintenu une distance avec le reste de mes pairs, créant volontairement le mystère autour de ma personne. Je ne voulais pas les connaître et je désirais encore moins qu'ils cherchent à me découvrir.
Mais sans pouvoir l'expliquer, je n'avais ressenti aucune gêne avec lui. Je n'avais pas la moindre idée d'à quoi il ressemblait, la manière dont il occupait ses journées quand il n'était pas en train de se battre à mes côtés. Pourtant je n'éprouvais pas la moindre crainte de converser avec lui. Pire, il lui avait suffi de quelques blagues et d'un peu d'insistance – que j'avais trouvé étrangement attachante – pour m'apprivoiser. Il ne s'était pas arrêté à mon sale caractère et au sarcasme dont j'avais pu faire preuve. Il avait persévéré et je m'étais sentie touchée, d'une certaine façon, par sa persistance à vouloir faire connaissance en dépit de l'image que je devais renvoyer. J'avais fini par capituler, par dessiner une ouverture dans le mur pour lui permettre d'entrer sans avoir à se faufiler comme un voleur.
Et je m'étais retrouvée à l'attendre. À compter les heures jusqu'à nos retrouvailles, à soupirer de dépit lorsqu'il ne montrait pas signe de vie. À m'inquiéter lorsque je n'avais pas de ses nouvelles. Parce que je m'étais rendue compte que j'appréciais sa présence. Même si elle se résumait à un pseudo énigmatique et un personnage imaginaire.
Du moins, jusqu'à plusieurs semaines en arrière.
Parce qu'il était allé jusqu'à m'appeler pour jouer en ligne, franchissant une nouvelle étape de cette étrange relation qui nous reliait l'un à l'autre. Lorsque j'avais vu la fenêtre apparaître dans le logiciel, j'avais failli faire une attaque. Alors que ça faisait sens quand j'y repensais, parce que cela faisait déjà plusieurs mois que je passais le plus clair de mon temps à discuter avec lui pendant nos longues sessions de jeu.
Pourtant, imaginer l'entendre m'avait donné le sentiment de rendre ça réel. Trop réel.
Jusqu'à ce moment-là, il n'avait été que StrayHero. Un individu désincarné, lointain.
Fictif.
Et sur l'instant, je n’avais pas su si j'étais prête à faire le pas. À découvrir l'être humain qui se trouvait derrière l'écran. À affronter mes doutes et mon incertitude. L'appel s'était coupé, faute de réponse de ma part et je m'étais figée en voyant le message qui s'était aussitôt affiché dans notre conversation.
C – Désolé. Je suis allé trop loin.
Ma poitrine s'était resserrée devant son ton si solennel et ma main s'était mue d'elle-même, appuyant sur le petit bouton vert. Puis j'avais cessé de réfléchir, au risque de regretter mon choix.
Parce qu'au fond de moi, je sentais que Christopher valait la peine qu'on le découvre.
Les premiers échanges avaient été hésitants, maladroits. De ces moments où l'on ne sait pas vraiment quoi dire, parce que c'est nouveau, inhabituel. Où l'on ne sait pas comment se positionner, quels sujets aborder et où ça ne semble pas naturel du tout. Puis j'avais entendu son ventre gargouiller, lui tirant un rire gêné. Et la tension était telle que j'avais explosé de rire, le sien suivant dans la foulée. « J'ai peut-être oublié de me nourrir, à un moment donné. » m'avait-il confié et un sourire s'était dessiné sur mon visage.
L'abcès avait été aussitôt crevé et les choses s'étaient faites en toute simplicité.
Je n'avais pas besoin de prétendre, avec lui. Et à cette période, je n'avais même pas considéré l'idée de le rencontrer. Alors j'étais restée moi-même, avec mes remarques cinglantes et mes éclats de rage lorsque les choses ne se passaient pas comme prévu, avec mes claquements de langue agacés et mes bâillements à gorge déployée lorsque mes yeux se faisaient lourds. Mais Chris n'avait jamais fait le moindre commentaire à ce propos.
Je crois que ça l'amusait, au fond. Et c'était ça que j'appréciais, chez lui. Il ne jugeait pas. Il m'acceptait avec mes petits défauts, là où mon propre entourage n'était pas en mesure de s'y résigner.
Les jours s'étaient succédés et Chris s'était fait une place dans mon quotidien, mon sourire s'étirant à la vue d'un message sur mon téléphone pour me souhaiter une bonne journée ou en découvrant que j'avais reçu un cadeau de la part de son personnage en ouvrant le logiciel du jeu. Il était tout en petites attentions, discrètes mais significatives. Et ça prouvait qu'il s'intéressait aux autres, qu'il en prenait soin à sa manière. J'avais été surprise de sa capacité à retenir des choses que j'avais pu confier, que je ne me souvenais même pas avoir évoquées pour certaines et je n'avais pas pu empêcher mon cœur de battre plus vite à cette constatation.
Est-ce qu'il était vraiment possible de s'enticher d'une personne que l'on avait jamais rencontrée ?
Cette question avait pris vie dans un coin de ma tête, étendant ses racines toujours un peu plus loin à chaque jour qui passait. Parce que je n'étais pas stupide et que je savais que l'affection que je lui portais dépassait certaines limites sur lesquelles je n'osais pas poser de mots. Je ne pouvais pas dire que je ne le connaissais pas parce qu'il m'avait appris des choses sur lui, au fil de nos échanges mais est-ce que c'était vraiment suffisant ?
Mais les faits étaient là : je ne savais pas réellement qui se trouvait en face de moi. Et je ne pouvais pas réprimer cette peur insidieuse, tapie dans un coin de ma tête. D'être déçue. D'avoir été manipulée depuis le début. De me rendre compte que rien n'était vrai, de voir l'illusion se briser au moment où le rideau se lèvera. Même s'il n'avait jamais rien fait qui puisse renforcer cette impression, je continuais de douter. Et je savais que ça n'allait jamais s'arrêter. En tout cas, pas tant que je ne l'avais pas vu de mes propres yeux.
En plus, il n'y avait aucun obstacle à ça parce qu'il habitait dans la même ville que moi.
J'avais senti mon cœur remonter dans ma gorge quand il m'avait glissé l'information au détour d'un appel, mon corps se figeant tout entier lorsque mon cerveau avait enfin intégré l'information.
Il vivait à Sydney. À Sydney.
Dire que je l'avais peut-être déjà croisé dans le savoir.
Cette pensée avait fait tressaillir mon cœur et mes joues s'étaient mises à brûler sans que je ne puisse m'en empêcher. Il était si près. Moi qui m’étais attendue à ce qu’il habite à l’autre bout du monde, je me retrouvais plus proche que je ne l’avais jamais été jusqu’à présent.
Depuis, je m’étais mise à faire attention aux détails, à m’intéresser à mon environnement, avec l’espoir fou de reconnaître sa voix au détour d’une rue. Je tendais l’oreille sur mon chemin, pareil à un chien de chasse à l’affût et il n’avait pas fallu longtemps pour que mes proches m’adressent des regards dubitatifs.
Je devais certainement passer pour une folle, mais ce n’était pas la première fois.
Pourtant le destin n’avait pas semblé être de mon côté. Alors je m’étais résignée à lui forcer la main, pour avoir le fin mot de l’histoire concernant Chris. J’avais eu peur de ne plus pouvoir faire machine arrière, si je continuais dans cette direction sans avoir le cœur net et j’étais trop effrayée de souffrir pour vouloir m’impliquer davantage.
La Play Con, convention de jeux vidéo qui se déroulait quelques jours plus tard s’était révélée comme l’occasion parfaite pour éclaircir le mystère.
S – Ouais. Si tu vois une fille en robe violette avec l’air de s’ennuyer à mourir dans un coin, c’est probablement moi.
Une chaleur m’envahit en tapant le message. Mes dents triturent l’intérieur de ma joue et je balance mon poids d’un pied sur l’autre, envahie par un sentiment désagréable. Mais je n’arrivais pas à définir si c’était de la peur, du malaise ou de l’inquiétude. Je me sentais tiraillée entre l’envie d’y croire, l’espoir de rencontrer réellement la personne avec laquelle j’avais partagé tant de choses pendant ces derniers mois, mais je n’arrivais pas à réprimer la crainte que tout ça n'ait été qu’un rêve, une illusion de plus dans ce monde imparfait.
Il n’était plus qu’une question de minutes, désormais. De secondes, même. Chris allait bientôt apparaître et mon coeur me donnait le sentiment de pouvoir éclater à n’importe quel moment. Mon estomac était noué, ma gorge serrée et mon foulard semblait se rétracter un peu plus autour de mon cou. Mon téléphone vibre dans ma main, me tirant de ma torpeur et je baisse les yeux.
C – À titre informatif, sache que tu n’es pas la seule fille en robe violette avec un air profondément ennuyé. Je pense que j’ai été pris pour un dingue.
Un éclat de rire m’échappe et je sens mon corps se détendre aussitôt. Il n’y avait que lui pour se mettre dans de telles situations et j’avais arrêté de compter les fois où il m’avait confié s’être retrouvé dans une situation gênante.
C – Mais mon amour-propre devrait s’en remettre. Enfin, je crois. J’aurais pu avoir l’air d’un dingue avec une moumoute blonde sur la tête alors je relativise.
Je glousse à nouveau, les lèvres fendues par un franc sourire. Chris savait toujours quoi dire pour détendre l’atmosphère et c’était comme s’il avait deviné que c’était ce dont j’avais le plus besoin à ce moment précis.
S – Mais tu n’es plus à une humiliation près de toute façon, non ?
— En effet. Si le ridicule tuait, j’aurais sûrement rendu l’âme depuis bien longtemps.
Je me fige à la voix familière qui s’élève dans mon dos et mon souffle s’étrangle dans ma gorge. Mon corps pivote par réflexe et le temps semble ralentir pendant ces quelques secondes. Mon cœur pulse à vive allure, une violente chaleur crépite dans ma nuque et je me sens étourdie par un afflux d’adrénaline.
L’instant d’après, mon regard accroche la silhouette de Christopher qui se dresse devant moi et toute pensée déserte momentanément le creux de ma tête.
Il était là. Et plus uniquement réduit à un personnage fictif, une voix déformée dans les écouteurs de mon casque ou le combiné de mon téléphone.
Il était réel.
Et tellement différent de ce que j’avais pu imaginer.
Je ne m’attendais pas à ça. À ces yeux bruns remplis de chaleur et à cette bouche aux lèvres pleines. Aux courtes mèches brunes qui venaient chatouiller les tempes d’un visage aux lignes douces. Mes yeux effleurent ses traits, mémorisant la courbe de sa mâchoire avant de descendre plus bas. Il ne me dépassait que d’une dizaine de centimètres à peine, mais le tissu de sa tunique était tendu sur ses larges épaules et je déglutis, les pommettes soudainement brûlantes.
Est-ce que c’était mal de dire que j’avais imaginé quelqu’un de plus “banal” ?
En l’absence de visuel pour le décrire, mon cerveau avait compensé comme il avait pu et même si Chris était resté relativement flou dans mon esprit, l’image que je m’en étais faite était bien loin de l’homme qui me faisait face.
Putain.
— Salut Stay, souffle-t-il après un moment de silence, sur un ton hésitant.
L’utilisation de mon surnom était bien la preuve irréfutable que c'était Chris qui se trouvait sous mes yeux, balayant les doutes qui subsistaient encore dans un coin de la tête. Je détestais mon prénom et de ce fait, je ne répondais qu’à cette appellation. Il avait beau dire que Stacey était tout à fait charmant, ça ne m’empêchait pas de le maudire sur douze générations lorsqu’il avait l’audace de l’utiliser contre moi.
Il avait glissé ses mains dans les poches de son pantalon en toile et se balançait lui aussi sur ses jambes. C’est à ce moment-là que je comprends qu’il est nerveux lui aussi, que je ne suis pas la seule à être troublée par la situation.
Et dans un sens, c’était rassurant. Il avait toujours semblé sûr de lui lors de nos échanges. Plein d’assurance, d’une confiance que rien ne paraissait pouvoir ébranler.
— Je…Tu es…Je m’attendais à ce que tu sois un peu plus…Comment dire…Maigrichon ? je balbutie, en cherchant mes mots pour ne pas le froisser.
Alors que mes pensées se résumaient plus à “je ne m’attendais pas à ce que tu ressembles à une gravure de mode”. Mais plutôt mourir brûlée vive que de le lui dire.
Chris m’observe un instant avant de rejeter la tête en arrière, un éclat de rire dépassant la barrière de ses lèvres. Ses pommettes s’étaient néanmoins teintées d’une légère couleur rose et je tressaille à cette vue, mon cœur battant un peu vite dans ma poitrine. Puis il reporte son attention sur moi, son visage traversé par une grimace.
— Merci ? me répond-il, incertain.
Il se frotte l’arrière de la nuque, détournant le regard.
— J’imagine que c’est ce qui se rapproche le plus d’un compliment, venant de toi.
— Oui ? Non ? Peut-être ? je réponds d’une voix de souris avant de poursuivre : Enfin, disons que je m’étais faite à l’idée de rencontrer le parfait cliché du geek. Pas…ça.
Je le désigne d’un vif geste de la main pour accompagner mes paroles. Il fronce les sourcils, baissant les yeux sur lui sans comprendre avant de relever la tête dans ma direction.
— Ça quoi ?
Est-ce qu’il le faisait exprès ?
— Ce…ça ! Tu vois très bien ce que je veux dire ! je m’exclame, en tapant rageusement du pied sur le sol.
— Pas vraiment…Tu peux développer ?
Il le faisait clairement exprès.
Son visage s’était paré d’un rictus amusé et ses yeux brillaient d’une lueur de malice qui lui donnait un air plus juvénile. Totalement en décalage avec le reste de son corps, à commencer par ses bras dénudés par la coupe de sa tunique, laissant entrevoir une peau légèrement dorée et des muscles définis.
Il est possible que j’eusse dégluti à certain moment, pendant ma contempla- mon observation minutieuse de sa personne.
— Continue de jouer à l'imbécile et je te fais manger ton chapeau, je persifle pour mettre fin à la conversation.
Les bras croisés dans mon giron et un regard mauvais à l’appui, je le défiais de poursuivre.
Même si mon niveau d’intimidation frôlait le ras du sol.
Il fait mine d’être effrayé, s’agrippant aux bords veloutés de son couvre-chef comme si sa vie en dépendait et je lève les yeux au ciel. Nos regards se croisent ensuite et un échange silencieux se produit, dans un sérieux des plus mortels. Jusqu’à ce que l’un d’entre nous ne pouffe de rire, entraînant l’autre à sa suite. Mes épaules se détendent aussitôt et je sens la pression se relâcher dans ma poitrine, laissant place à une légèreté nouvelle.
“Mayo Cosplay accompagnée du groupe Sriracha seront en représentation sur la Scène Deux dans trente minutes. Sur la Scène Une, vous pourrez retrouver le tournoi Valorant animé par….”
— Est-ce que j’ai bien entendu Mayo Cosplay ? s’écrie le brun, les deux mains posées sur ses joues.
— Elle va défiler avec Sriracha !? je poursuis, les yeux écarquillés.
Nous arborons la même expression ahurie et je laisse échapper un nouvel éclat de rire.
— On devrait peut-être se dépêcher si on ne veut pas rater ça, tu ne crois pas ? je l’interroge avec un sourire timide, en pointant la direction de la scène d’un geste du pouce.
C’est seulement à cet instant que je me rappelle l’existence des milliers de visiteurs qui se trouvaient tout autour de nous, de leur fourmillement ininterrompu et du brouhaha de paroles qui mêlait à la musique diffusée par les haut-parleurs accrochés au-dessus de nos têtes.
Pendant un moment, j’avais oublié que nous n’étions pas seuls.
Il n’y avait eu que Chris et moi et ce lien étrange qui nous liait l’un l’autre. Cette familiarité que j’éprouvais à son propos, comme un vieil ami avec lequel j’aurais partagé de nombreux souvenirs et cette conscience de ne jamais l’avoir rencontré avant ce jour. La simplicité de nos échanges, la sensation d’être en sécurité auprès de lui et de ne pas avoir besoin de fuir, de pouvoir affronter le monde extérieur s’il restait à mes côtés.
— Tu as parfaitement raison. Il n’y a qu’un seul endroit qui soit idéal pour voir Mako-chan et c’est le devant de la fosse. Ni plus ni moins.
Je ris à nouveau, avant de laisser échapper un glapissement quand ses doigts se glissent autour de ma main pour m’entraîner à travers la foule.
Pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi bien. Aussi exaltée.
Peut-être que ça pouvait fonctionner. Peut-être que je pouvais ouvrir mon coeur à l’inconnu, si celui-ci me regardait avec autant de tendresse.
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Le garçon qui voulait devenir pirate. Chapitre II.
Sur la grande table de la salle à manger, se dressait des victuailles pour nourrir un village pourtant nous n'étions que cinq attablés. Mon père, ma mère, mon grand-père maternel, ma tante par mon père et moi même. Le repas était silencieux, je regardais mon père avec son air constamment sévère et froid. Je soupira.
L'orage grondait fort, il avait plu toute la journée et ma mère m'avait fait surveiller chaque seconde pour que je ne m'échappe pas de la maison. Je regardais donc avec lassitude, le port de Sharlayan de la fenêtre fermée de la bibliothèque de mon grand-père, la vue brouillée par la pluie qui frappait les carreaux. Le port était éclairé mais il n'y avait pas âme qui vive, l'orage avait eu raison même des plus vaillants.
Je soupira d'ennui un long moment, puis je dirigea mon regard sur la maquette d'un voilier elfique qui ornait l'une des étagères derrière le bureau. Quelques jours auparavant je l'avais malencontreusement fait tomber et le mât s'était brisé. Le bruit avait attiré un des domestiques mécontent en voyant la scène. Mon grand-père arriva juste derrière lui en l'invitant à prendre congé. Le domestique n'était pas vraiment pour, mais devant le regard insistant de grand-père ne valait mieux pas lui forcer la main, il se retira.
Grand-père me sermonna gentiment et m'invita à ramasser le bateau avec lui. Dans le mat brisé se trouvait une très fine feuille jaunie contenant des coordonnées de navigation. Je n'arrivais pas à le déchiffrer correctement, je n'étais qu'au début de mon enseignement maritime avec grand-père pour professeur. Tous ces chiffres me donnait le tournis. "Papi Laurel, il y a beaucoup de chiffres! Je reconnais là quelques points cardinaux et des valeurs de force du courant, mais le reste m'échappe."
Papi Laurel prit un air malicieux, m'attrapa et me posa sur le bureau à côté de lui. "Le nom de ce bateau est "L'audacieux", un bateau de corsaires philanthropes mais qui possédaient aussi quelques flibustiers douteux. Cependant ils avaient un but commun. Trouver la Vallée d'Or. Il se pourrait que cela soit en fait les coordonnées de cette cité.
Je resta perplexe, j'avais six ans, cela ne voulait pas dire que j'étais stupide, mais j'adorais les histoires de Papi Laurel. Il me regarda d'un air amusé. "Evaniel je ne raconte pas toujours que des légendes,cette histoire est vraie!" Je regardais mon grand-père d'un air perplexe mais affectueux. "D'accord je vais te croire, allez vas y!"
Au même moment une femme Elezenne d'une trentaine d'années rentra dans le bureau. La peau hâlée, ses cheveaux noirs ébène retenus uniquement par un serre-tête bleu nuit tout comme sa robe à la mode Ishgardaise. La femme émit un rire chaleureux. "Vous deux!"
Une goutte de pluie plus glaciale que les autres fit revenir Evaniel à la réalité. Malgré le mauvais temps, il y avait toujours des fêtards dans les rues. Evaniel les regarda sans intervenir, il n'était pas en service. Puis après tout, ces gars ne faisaient rien de compromettant. Evaniel sourit et éclata de rire.
Il ferma les yeux, les souvenirs concernant son grand-pere étaient toujours vifs, importe le nombre d'années écoulées. Mon Sieur Mirabet Laurel, Maître explorateur/scientifique pour Sharlayan. Pour le petit garçon que j'étais, il était une personne inestimable, hors du commun, le déclencheur de mes rêves les plus loufoques.
Evaniel erra parmi la foule qui semblait ne pas se décourager sous cette pluie battante mais chaude. Les musiciens des rues continuaient de faire danser la foule, les discussions allaient bon train. Quelques filles et hommes faciles racollaient les marins fraîchement rentrés de mer. Limsa n'était pas une ville de vertus il fallait le dire, mais ils savaient bien vivre. Du moins ces principes ne dérangeaient pas Evaniel, ils les appréciaient même parfois trop.
Une belle femme roegadyn à la peau très blanche les cheveux couleur cendre et yeux pétillant l'interpella. Evaniel sourit, il ne le cachait pas, c'était une de ses favorites. "Amarawylb! C'est un plaisir de croiser ton joli minois !". La jeune femme s'accrocha au bras de Evaniel. "Te voilà mon cher, cela me manquait de t'enlever ton uniforme et vider ta bourse." Evaniel éclata de rire, il appréciait cette jeune femme, elle avait l'esprit vif et sa langue n'était pas dans sa poche. Elle était tout au plus une tendre amie avec qui passer de bons moments charnels, elle le savait et cela lui convenait. "Pas ce soir ma chère." Evaniel embrassa tendrement Amarawylb sur la joue. Cette dernière s'accrocha au col de l'uniforme de Evaniel et lui vola un baiser et le regarda malicieusement. "Ta vie sera longue, nous nous reverrons." Evaniel sourit. "J'espère que ta vie sera rangée d'ici là!" Ce à quoi Amarawylb répondit: "Dis celui qui a décidé de vagabonder toute sa vie!" Elle envoya un clin d'oeil et s'éloigna en marche arrière pour continuer à apprécier la carrure de l'Elezen d'un air gourmand et amusé. Evaniel s'était toujours senti flatté à ce niveau. Il n'était pourtant pas le plus fort ou le plus solide, il n'était pas aussi le plus beau, mais il dégageait un charme inévitable et indiscutable.
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Couleurs des météores et leur composition chimique.
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Les météores, communément appelés étoiles filantes, sont des phénomènes célestes fascinants qui captivent l'attention humaine depuis des siècles. Ces traces de lumière dans le ciel nocturne se produisent lorsque des météoroïdes, de petits corps rocheux ou métalliques de l'espace, entrent dans l'atmosphère terrestre et se vaporisent à cause de la chaleur intense générée par la friction atmosphérique. L'un des aspects les plus intrigants des météores est leur variété de couleurs, qui peuvent aller du blanc et du jaune au vert, au rouge et même au bleu. Ces couleurs ne sont pas seulement esthétiques ; elles fournissent des informations précieuses sur la composition du météoroide et les processus physiques qui se produisent lors de sa descente enflammée. Les couleurs des météorites sont déterminées principalement par la composition du météore et l'interaction de son matériau avec l'atmosphère terrestre. Différents éléments émettent des couleurs caractéristiques lorsqu'ils sont vaporisés et ionisés à haute température. Météores blancs ou jaunes : ce sont les couleurs les plus communes observées dans les météores. Ils indiquent généralement la présence de sodium, qui émet une lumière jaune vif lorsqu'il est chauffé. Le fer, qui est répandu dans de nombreux météoroïdes, peut aussi contribuer à une teinte jaunâtre-blanc lorsqu'il brûle. Météors verts : la couleur verte est souvent associée à la présence de nickel et de magnésium. Le magnésium, en particulier, émet une lumière verte vive lorsqu'il est ionisé. La couleur verte peut parfois être si vivante qu'elle surpasse les couleurs environnantes. Météores rouges : une teinte rouge dans les météores est généralement moins commune et peut indiquer la présence d'éléments tels que l'oxygène et l'azote dans l'atmosphère terrestre plutôt que le météore lui-même. Ces gaz atmosphériques émettent de la lumière rouge lorsqu'ils sont excités par les températures élevées causées par l'entrée du météoroide. Météors bleus ou violets : ces couleurs suggèrent la présence d'éléments comme le calcium et peut-être de l'oxygène ionisé. Le calcium émet de la lumière bleue ou violette sous des températures élevées. De plus, l'interaction du météoroide avec les gaz atmosphériques peut aussi produire ces couleurs.
Azote/Oxygène : teintes rouges ou oranges, indiquant une excitation de l'azote et de l'oxygène atmosphériques.
Sodium : couleur jaune vif, cohérente avec l'ionisation du sodium.
Magnésium : teinte verte, associée au magnésium.
Calcium : couleurs violettes ou bleues, représentatives du calcium.
Fer : lumière blanche ou bleue, adaptée au fer.
La vitesse et la taille d'une météore jouent également un rôle crucial dans la couleur et la luminosité. Les météoroïdes plus rapides subissent un chauffement du au frottement plus élevé, ce qui peut augmenter l'intensité des couleurs émises. Les grands météoroïdes, en raison de leur masse, peuvent produire des affichages de lumière plus prolongés et plus vivants, présentant souvent de multiples couleurs car différents éléments à l'intérieur du météoro sont vaporisés à différentes températures. Diverses techniques d'observation la spectroscopie, est une méthode puissante qui consiste à analyser la lumière émise par les météores pour identifier les longueurs d'onde caractéristiques de différents éléments. Cette technique a permis de confirmer la présence de métaux et de gaz spécifiques dans les météoroïdes et l'atmosphère, améliorant ainsi notre compréhension de leurs origines et compositions. Les couleurs des météores ne sont pas seulement une expérience visuelle spectaculaire, mais aussi une fenêtre sur les interactions complexes entre les matériaux extraterrestres et l'atmosphère de notre planète. En étudiant ces couleurs, nous pouvons glaner des idées sur la composition élémentaire des météoroïdes, leurs origines et les processus physiques qu'ils subissent lors de l'entrée dans l'atmosphère.
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«Comment méconnaître que les actes spontanés d’un enfant sont quelque chose de beaucoup plus direct et plus vif que les conceptions mentales d’un être adulte après de longues années de crétinisation amplificatoire que constitue le commun de ce que l’on appelle l’éducation?» (JL)
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Je vais commencer mon combat à mort avec la vie ordinaire, ma guerre lucide cette fois-ci. Je serai seule à y prendre part (mes ami.es non plus n’ont jamais pu me suivre) ; une solitude qui coupe au couteau dans la chair même, qui rend haletante et déformée, une solitude corrosive qui rend étrangère sans rémission. Des déflagrations hurlantes agresseront ceux qui m’approcheront, c’est pourquoi ils ne pourront que me fuir. La douleur sera pour moi seule : je suis avare de mes douleurs, mes états convulsifs.
Un mysticisme à feu et à sang ouvert sur le ciel et la nuit. Le prix à payer pour la conscience d’être. Des visions qui ne mènent à rien sinon à de plus grandes explosions, un état extatique qui se ressent directement dans le corps mis hors de lui. Un écartèlement insoutenable entre la mort et la vie,
mourir à soi sans jamais renaître à la vie ordinaire mais à cet autre état de soi. Où les autres n’ont pas leur place tant qu’ils ne perçoivent pas dans leur corps même les sensations à vif qui me traversent, me parcourent de haut en bas, me laissent pour morte sur le bord, au point excentrique où ils ne sont précisément pas. Puisque la vie vivante occupe le centre, le carrefour de tous commerces.
Sans mesure commune, aucune, avec tout ce qui se donne comme normal, concret, zdravý, je me prépare à souffrir — et pour quoi ? à mon cri nulle réponse, mais cette nécessité ardente de m’élancer dans la guerre se ressent dans toute ma chair, quand bien même je sais que je n’en sortirais pas vivante, mais calcinée, à peine plus consciente. Je meurs et pour rien,
mais dans ce culte rendu à la vie dégénérée de plein soleil.
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Mode de vie Atalanien (en bref)
Atalan est un univers médiéval-fantasy qui, de ce fait, impose un certain nombre de règles particulières propres au genre.
(tw : génocide, discriminations raciales et magiques, peine de mort...).
Univers magique. Tout d'abord, Atalan se situe aux confins entre l'imaginaire et le monde réel. Univers fantasy, le forum repose sur un système de magies diverses, qui ne sont pas toutes acceptées dans l'empire.
Le Vif est la magie majoritaire dans l'empire, du fait de la présence importante des Laëris. Si elle est parfaitement acceptée et même encouragée, le lien avec un animal ligné est puni de peine de mort.
La magie du Dessin (autrement appelée l'Imagination) est bien perçue partout dans l'empire. Elle est de plus extrêmement réglementée par les Sentinelles, et les utilisations néfastes et mortifères de ce pouvoir sont punies par la loi du Conseil.
Seule la sorcellerie occulte des Fiel est mal perçue partout dans l'empire, à l'exception des terres orageuses de Junfark. Elle entraîne crainte et rejet, et nombreux.ses sont les Fiel à avoir dû cacher leurs talents par crainte d'être banni.es d'autres terres.
Enfin, la magie elfique est reçue comme une bénédiction divine par l'ensemble de l'empire ; elle est celle des guérisseur.es et, de ce fait, elle entraîne dans son sillage gratitude et reconnaissance.
Enjeux politiques. La domination de l'empire a longtemps été sujet de tensions entre les différentes peuplades d'Atalan. Ce sont les Laëris qui prirent la main sur l'ensemble du continent, d'abord dans la douleur et le sang, avant que ne fut actée cette forme de régence par un traité signé des représentant.es de chaque race. Si l'empereur est issu des Laëris, celui-ci s'est engagé depuis des siècles à respecter la culture de chaque contrée, et la division de l'empire se fit sur ces conditions. Chaque race s'est vue dotée d'une terre, dans une répartition équitable. L'empire d'Atalan est semblable à un monde féodal. Les instances politiques ressemblent à des étoiles aux multiples ramifications. Les Laëris (l'autorité centrale) n'interviennent dans les régences internes qu'en cas d'extrême nécessité, et s'appuient davantage sur des hiérarchies locales. C'est ainsi que les Syràn, notamment, purent conserver leur autorité régionale avec leur propre Conseil.
Modes de vie
( ATMOSPHERE GENERALE ) La vie à Atalan était douce et apaisée, avant que ne ressurgissent les tensions || interraciales ||. Depuis lors, les expéditions punitives pullulent dans l'empire, les Fiel sont particulièrement mal vu.es ; et les elfes tendent à ne plus se mêler aux autres races, par crainte d'un nouveau || génocide ||. Les Laëris tendent à ramener le calme dans l'empire, mais jusqu'alors, leurs efforts demeurent vains.
( LANGUE ET DIALECTES ) La langue officielle commune à tout l'empire est l'Aqili. C'est une langue gutturale, officielle, proche des langues celtiques (assez similaire aux anciennes langues gaëliques dans notre monde). Toustes le parlent, bien que des accents selon les duchés ou les contrées puissent trahir une certaine appartenance raciale. Nombre sont les Atalanien.nes à ne pas savoir le lire, ni l'écrire, faute d'études. Quelques dialectes persistent, enfin, comme celui des elfes (langue reprise du dieu linguiste Tolkien), ou encore des sorcier.es de Junfark (langue similaire à celle des valyrien dans Game of thrones).
( CLASSES SOCIALES ) La société d'Atalan est organisée de la même manière quelques soient les races, et ressemble à s'y méprendre à l'organisation de la société telle que nous la connaissions au Moyen-Âge. On retrouve donc trois grands ordres, parmi lesquels : - le peuple, celleux qui travaillent. - les orateur.rices, celleux qui prient ou qui " politisent " - les nobles, celleux qui combattent. Orcylin est composée selon un système de duchés, Bélès selon un principe de seigneur.esses suzerain.es. Junfark place au sommet de sa pyramide sociale les prêtres occultes, quand les Îles Lozia mettent en valeur un système assez proche de celui des Romains, avec des nobles tiré.es au sort pour une durée temporaire.
( MONNAIES ) L'économie et les échanges se font par le biais de pièces frappées dans souvent dans l'acier, percées en leur centre d'une étoile noire. On appelle cette monnaie commune les cristals d'étain. Leur valeur dépend de leur coloration.
( TRANSPORTS ) Les Atalanien.nes ne se déplacent évidemment pas en Jeep Renegade. Les moyens de transport sont tout à fait similaires à ceux connus dans notre monde, au Moyen-Âge : mieux vaut ne pas craindre de monter à cheval, sous peine de parcourir le monde à pieds.
(aes skate vibe)
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langue à langue tissées fente à fente ancrées gouffres ouvert sur leur néant notre néant commun à toutes noyade saphique fendant le mystère ardent dans la danse des amantes candides d'instinct dénudées impudiques sans attendre artistes en leur absolue féminité elles inondent la chambre de leurs fragrances barbares les buissons les toisons diffusent leurs parfums issus du plus loin de leur naissance créatures terrestres devenues aquatiques l'eau se mélange à l'eau intime de leur océan commun l'esprit descend sur elles brûlant d'amour leur fièvre ignée plus rien ne leur est interdit tendrement l'index ondoyant ouvre le giron fessier transperce la rose rosette triture le vantail dilaté de sang gorgé descend profondément pour attiser l'incendie qui couvait depuis longtemps sans y craindre le vent déclencher la tempête croupe tendue vers la lune arrondie de désir elle se tord se mord les doigts dans un fredonnement de joie son râle un chant d'agonie lubrique la malédiction ancestrale est vaincue la nuit s'ouvre en deux déchirée les étoiles chutent sur elles la foudre de l'orgasme vif le soleil s'étend sur les deux corps joints
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Long format. Elle a survécu à Auschwitz : l'inébranlable volonté de vivre de la Strasbourgeoise Simone Polak
À 95 ans, Simone Polak dégage une sérénité et une force hors du commun. Née dans une famille juive, elle a survécu à la déportation et à la perte de sa mère et de son jeune frère, assassinés à Auschwitz. Elle a eu « une vie riche » parce qu’elle l’a voulu. Nous l’avons rencontrée chez elle, à Strasbourg. Durant plus de deux heures et demie, l’esprit vif et la mémoire intacte, elle a raconté son parcours : l’enfance à Saverne, l’arrestation dans le Jura, l’enfer des camps, son combat après la guerre contre la maladie, la résilience…
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Feu brûlé vif
Les choses brûlent dans la rue dans ma tête et les choses se ruent dans la brûlure de la fête et ça fêle et ça coule et les couleurs se mélangent bien ensemble. Me semble-t-il que tu n’étais pas d’accord. Me semble-t-il que tu étais d’un commun accord et que j’étais d’un accord blues. Tu m’as dit des choses qui faisaient du sens et ça m’a amené de la droiture, une droiture de flèche, bien droite, à gauche, dans ce cœur entre nous, à la rencontre de nos veines toiles d’araignée, tu as régné en veuve noire alors que j’étais déjà noir de vie, par terre, en flaque, plic plac, la toile dégoûte et tu es dégoûtée d’avoir raison et je suis dégoûté d’avoir goutté au poison que tu m’as offert, sans mauvaise foi, pour une fois que je t’ai senti transparente, que tu n’étais même pas là tellement ta transparence apparaissait. Je me suis mis à te chercher, et ne me dit pas que tu ne l’as pas cherché.
Tu sais mieux que quiconque comment m’anéantir parce que tu m’aimes à vouloir être celle qui causera ma perte. Tu rêves la nuit d’être ma cause, que je sois ton effet sur le monde, que la puissance qui m’habite soit libérée de toi grâce à toi. C’est réciproque. On devrait s’anéantir ensemble par un soir d’ennui sans ennui cicatrisant un peu de plaisir en nos matières grises et grisantes de nouvelles teintes qui n’ont pas leur place dans le liquide céphalo-rachidien. Les médecins légistes ne comprendraient pas comment des pigments si joliment filamentés auraient pu se frayer un chemin si chromatosynchrone en chacune de nos têtes. Nous serons très vieux quand nous nous anéantirerons. Ce sera de cause naturelle. Amoureuse. Nous tricoterons notre fin comme la fin d’un foulard, comme la faim d’un fou sans lard. Je ne sais trop comment ça se passera, ce n’est que l’intuition de quelque chose de beau et que beaucoup ne comprendront pas.
Beaucoup se satisfont de la connaissance et des sensations qui leur sont offertes. Ils croient que tout ce qui existe est là et qu’au-delà de ce qui existe existent des règles régulant l’existence de ce qui est las. Ces gens-là existent beaucoup parce qu’ils acceptent d’être làs selon la régulation en vigueur. En d’autres mots, ils n’ont jamais senti ce que toi et moi appelons la frénésie du chaos. Pour les beaucoups, les symptômes de la frénésie du chaos se classeraient selon la règles régulantes de l’existant “maladie mentale”, ou quelque chose de similaire. Je peux comprendre leur point de vue, ce qui m’extirpent du classeur alors que la filière est déjà fermée, puis il y a quiproquo, tu te fâches d’une manière diplomatique, puis les gens nous considèrent plutôt intelligents, nous ramène chez nous et ne nous rappelle pas pour aller jouer au golf ou que sais-je. C’est une joie bien plus qu’une chance de t’avoir rencontré, et quelle chance ce fût!
Que le feu brûle vive la vie et vive la flamme qu’est la vie.
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L'importance du commerce indépendant de proximité : remarquable portrait de Mme Eliane André dans le Dauphiné Libéré aujourd'hui. A Vif, le couple Michel et Eliane André a incarné pendant des décennies la force du commerce indépendant de proximité. Le sens du travail. Une connaissance approfondie des goûts de leurs clients. Une amabilité exemplaire. Leur point presse était une locomotive de la
place centrale de Vif. Notre équipe est triste du décès de cette dame qui a eu une vie ponctuée par des épreuves majeures mais qui gardait au fond d'elle ce goût de vivre qui lui a donné le rebond après des drames. Toutes nos condoléances aux membres de sa famille.
15/07/2023
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farewell
je suis rentrée à l'appartement ce soir, avec plus de fleurs que je n'ai jamais eu à en transporter. ces fleurs elles sont destinée à la propriétaire de mon toit, qui ne l'est plus, car tu t'en es allée. c'est à ton trépas qu'elles s'adressaient, pour t'accompagner plus avant vers..., je ne sais quoi. en tout cas, toi, j'y crois. et pour longtemps encore.
la mort ne sépare pas les personnes âgées et en déchéance de leurs proches. la mort soulage, soulage toutes les parties. ça peut paraître lugubre à dire, ou cynique, mais quoi ? on vit présentement dans un monde si docilement acquiescant à suivre ce qui est prescrit, à savoir vivre, quand cela ne veut plus dire grand chose, "quand même", sourire, quand l'existence ne présente que misère et souffrance, larbiner, tant qu'on est vu apte à le faire et encore suffisamment candide pour croire que ce qui est censé remplir nos bourses remplira aussi nos vies - car la vie n'est-ce pas une bourse bien remplie pour toutes âneries mêlées aux plaisirs vraix et forts, aimer ces deux précédents et aimer in fine, tout ce qui se présente parce que vieillissant, on "n'aurait plus voix au chapitre", "notre temps étant passé". oui, écritures bien moroses ce soir. mais pourquoi non ?
la mort est une douce camarade. la seule sempiternellement loyale, et la seule constamment dans notre ombre. personne n'y sera plus, ni avec plus de constance, jamais, qu'elle. alors en avoir peur, moi j'ai envie de dire : aha. vient toutefois le moment où en la raison singulière elle se présente comme inéluctable ; comble de l'encombre, pourtant je l'ai constaté, ce n'est pas toujours à ce moment-là qu'elle vient. alors on se fait des raisons, se raconte des histoires. reste qu'en étant attentive.f aux chronologies, il est des histoires qui font vraiment moins de creux et de bosses, que d'autres. il y en a, quand c'en est déroulé le fil, tout est dit. et c'est ça la magnifico-brain wrecking story : c'est que la vie humaine, en l'occurrence, n'est que creux et bosses ; son fil, n'est pas simple, continu, retraçable exactement. vous savez pourquoi ? eh oui : il y a le choix. les choix qui se font au-dedans, particulièrement, les choix qui se font au-dedans et ne laissent pas dans la trajectoire spéciale d'une vie unique, de traces, de marques, d'empreintes, d'aucune bifurcation. et pourtant. des moments où l'on gronde puis s'assagit, des moments où l'on se braque, cabre, rue, et ceux où l'émoi a passé et où l'on déboussole le sens commun en consentant, en acquiesçant, en se mettant d'accord avec le reste du temps de l'espace et des êtres.
encore faut-il une vie psychique pour expérimenter de tels "cela", qu'écrits.
et quand tout en ce monde nous dépare de cette merveilleuse capacité, nous incite à n'en pas user pour plutôt vouloir, faire comme, être de, ...
un matin glacial parisien. un glacial matin parisien. un matin parisien glacial. un parisien matin glacial. un parisien glacial matin. un glacial parisien matin alors que je marche en louvoyant entre les verglas avec 12kg de pains sur mon dos, c'était le 3 janvier. la veille c'était mon anniversaire, et puis il n'y avait d'autre manière d'entrer de plein pied dans ma nouvelle année, que d'aller là au matin.
le réveil sonne (n'importe quel matin cette fois), et une musique en tête s'étirer en longueur avant de se mettre debout, pour aussitôt mettre sous tension l'ampli et s'éveiller en se débattant du sommeil à grands renforts de mouvements chaloupés, sur la musique en question. voilà un bon matin.
dans le train de banlieue, soulagée d'être hors de la structure accueillant les personnes âgées dépendantes, quoique le coeur à vif d'être consciente de t'y laisser, une fois de plus, comme toujours, il est aussi tout fraîchement ravigorée mon coeur : du temps intime et ineffable passé en ta compagnie. d'un langage qui ne se fait plus ni phrase ni mot, tu me transmets. palpant les pulples de mes phalanges, et triturant doucement de tes doigts diaphanes de soie les miens, tu racontais et défaisais en moi mille univers. une assemblée de tes proches et proches de ces proches t'a dit au revoir, aujourd'hui. les mots que j'ai dit dans cette pièce cérémoniale, c'est à toi que je les ai dit. reste bien, pars en paix, je t'aime.
heureusement qu'on s'a : les uns les autres... vous êtes magnifiques (si vous le voulez bien)
on se tourne pas les pouces, on se serre les coudes
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ORANGE UND ROTE BAENKE MIT BOTSCHAFT GEGEN GEWALT AN FRAUEN
Gewalt gegen Frauen ist ein globales Problem, das auch nach wie vor alarmierende Dimensionen hat. Um dem entgegenzuwirken, setzen zahlreiche Gemeinden ein sichtbares Zeichen: orange und rote Parkbänke werden als Mahnmale und Symbole der Solidarität aufgestellt. In Deutschland haben Initiativen wie in Oldenburg, Brandenburg und Dresden orange Bänke als permanente Installationen aufgestellt, die zum Nachdenken anregen und auf Hilfsangebote hinweisen. Auch im Rhein-Sieg-Kreis oder in Ludwigsburg stehen Sitzgelegenheiten, die mit Informationstafeln über Anlaufstellen für Betroffene versehen sind. Ähnliches Engagement zeigt sich in Österreich. Die farbigen Sitzbänke sind nicht nur ein Blickfang, sondern ein Aufruf zum Handeln. Neben der auffälligen Lackierung können sie mit individuellen Inschriften, gravierten, gefrästen oder gedruckten Botschaften, personalisiert werden, um die Botschaft noch stärker hervorzuheben. GTSM Magglingen AG bietet dafür die perfekte Grundlage, z.B. mit:
GTSM Via Tanne Sitzbank: www.gtsm.ch/de/59-sitzbank-gtsm-via-tanne.html
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GTSM Boulevard Tanne - Parkbank www.gtsm.ch/de/90-gtsm-boulevard-tanne-parkbank.html
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out-sider Loop Colour - Sitzring www.gtsm.ch/de/288-out-sider-loop-colour.html
Zum detaillierten Blog: www.gtsm.ch/de/blog/orange-rote-sitz-baenke-zeichen-gegen-gewalt-frauen-n1448
. BANCS ORANGES ET ROUGES COMME SYMBOLES CONTRE LES VIOLECES FAITES AUX FEMMES
La violence contre les femmes est un phénomène sociétal mondial qui représente encore et toujours une dimension alarmante. Pour tenter de les endiguer, de nombreuses communes en Italie, en France mais aussi en Allemagne et en Autriche mettent en place un signal visible : des bancs de parc oranges et rouges sont installés dans les espaces publics comme symboles de solidarité et objets mémoriaux. Les condamnations qui viennent de tomber dans l'affaire hors norme Gisèle Pélicot en démontrent: les violences faites aux femmes sont encore et toujours une triste réalité, sujet d'actualité régulier, et qui ne connait aucune frontière. Les bancs colorés n'accrochent pas seulement le regard, mais ils sont aussi un appel à l'action. En plus de leurs tons vifs, ils peuvent être personnalisés avec des #inscriptions individualisées, gravées, fraisées ou imprimées pour faire ressortir encore plus le message. Notre produits constituent la base idéale pour cela, par exemple avec:
GTSM Via sapin - banc www.gtsm.ch/fr/59-banc-gtsm-via-sapin.html
GTSM XXL Via sapin - banc oversize www.gtsm.ch/fr/2985-gtsm-via-sapin-banc-geant-xxl.html
GTSM Boulevard sapin - banc de parc www.gtsm.ch/fr/90-gtsm-boulevard-sapin-banc-de-parc.html
GTSM Classico sapin - banc public www.gtsm.ch/fr/78-gtsm-classico-sapin-banc.html
out-sider Loop - banquette anneau www.gtsm.ch/fr/288-out-sider-loop-colour.html
Au blog détaillé: https://www.gtsm.ch/fr/blog/bancs-oranges-et-rouges-comme-symboles-contre-les-violences-faites-aux-femmes-n1448
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𝒮𝑎𝑙𝑙𝑦’𝓈 ℰ𝑑𝑢𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 :
De par ses origines nobles, Sally a toujours bénéficiée d'une très grande éducation et ce depuis le plus jeune-âge. Il convient aux jeunes-filles de bonnes familles d'être cultivées, lettrées mais aussi de nourrir des passe-temps et passions qui relèvent d'un certain sens du raffinement. Sally a fréquenté des établissement privés, mais de par sa condition que la famille Crane définira comme "une maladie rare" aux yeux des autres, elle aura la plus part du temps des précepteurs. De nature curieuse et faisant preuve d'une grande vivacité d'esprit et d'une insatiable soif de connaissances elle se révèle une élève modèle dans tout ce qu'elle touche, bien qu'elle se découvre très vite une aversion de toutes matières trop scientifiques, preuve de sa grande imagination fantasque. Sally parle l'anglais, le français, l'allemand et l'italien, elle possède aussi des bases solides en espagnol. Elle connait le latin comme le grecque. Elle se passionne pour l'Histoire, la Littérature, l'Art et l'Architecture, aimant autant l'apprécier silencieusement qu'en parler pendant des heures. D'un esprit vif, elle est aussi très au-fait des choses de la politique, animée par un désir de justice sociale qui n'est pas commun aux personnes de sa naissance... Quitte à être parfois polémiste. Enfin, Sally a prit comme loisirs la musique sous toutes ces formes : musicienne de talent, elle peut passer des heures à laisser courir ses doigts trop fins sur les touches de son piano. Elle se laisse aussi aller au chant pour accompagner les compositions qu'elle connait comme celles qu'elle crées. Sally est une excellente danseuse, de danses de salon qui sont propres à son éducation, mais aussi de ballet dont elle a fréquenté les classes de plusieurs Opéras européens étant plus jeune. De son amour de la musique Sally met avant tout en avant ses talents de pianiste, se produisant lors de Galas et autres événements sociaux auxquels elle assiste. Si elle est de ces aristocrates quelque peu "new-age" (par ses manquements volontaires à une étiquette qu'elle connaît pourtant sur le bout des doigts) elle n'en reste pas éloignée de ses origines et a parfaitement conscience de son rang. Intelligente et maîtresse dans l'art de la rhétorique, elle ne se laissera jamais diminuée et n'hésitera jamais à questionner ce qui ne lui convient pas. Quitte à parfois friser une certaine insolence qui lui est propre et reconnue dans les sphères qu'elle fréquente.
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Mon premier voyage au Japon
1.
Pas seulement c’était mon premier voyage au Japon, c’était aussi la première fois où je partais aussi loin en prenant un vol aussi long. Pour être honnête, j’en avais peur. L’inconnu m’effrayait, de mauvaises pensées m’hantaient en nourrissant mon esprit bien vif d’images d’un pire scénario sur le déroulement du voyage. Mais finalement, je m’y suis lancé malgré tout en surmontant mes craintes et acceptant de quitter ma zone de confort habituelle même si j’étais sûr de ne pas pouvoir dormir du tout pendant le vole et qu’à l’issu de cet énorme voyage j’aurai mal au cou et au dos.
2.
À l’arrivée, à Kyoto il faisait un temps clément ce qui m’a aussitôt fait penser à Rome à la même époque. Je suis allé directement à l’hôtel que j’ai trouvé absolument adorable. Très cosy, bien meublé, se trouvant dans la rue très calme mais un peu éloigné de la gare.
Le lendemain nous sommes allés dans un petit village de Uji qui peut être aussi considéré comme un grand du fait d’être reconnu comme la capitale de la production du thé matcha. Il faut dire que le choix des thés dans la boutique visitée était énorme et aux prix différents. Je me sentais perdu devant autant de choix et ai au final acheté des produits certes exceptionnels mais forcément pas bon marché! Un point positif qui m’a beaucoup diverti était le fait d’avoir rencontré des gens parlant anglais encore moins bien que moi. De ce fait j’ai fait beaucoup d’efforts en mobilisant tous les modestes et surtout anciens acquis linguistiques pour pouvoir m’exprimer sans être ridicule. Puis nous sommes allés visiter un temple du Phénix au parc de Nara et c’est là où j’ai vu pour la première fois en réalité l’architecture typique japonaise telle que j’observais jusqu’à la seulement sur des photos des autres. C’était si beau, si majestueux, comme la montagne. Je pense que cette allusion m’a paru juste à cause du calme éternel émané par ce paysage hors du commun. Les édifices majestueux et dans leur état vierge malgré plusieurs sicles d’existence m’ont beaucoup impressionné. Il se ressentait la fierté avec laquelle les japonais s’occupent de leur patrimoine culturel et religieux grâce à quoi la nation a réussi à résister avec succès aux influences extérieurs, souvent et avant tout néfastes. Leur identité est omniprésente, chaque détail en inspire le passé glorieux de cette nation très fier et mystérieux que l’on ne peut pas comprendre mais seulement admirer.
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Dans un énorme étang entourant l’île avec le temple au milieu, jouaient de gros poissons, gris et blancs, qui me semble-t-il avaient l’habitude faire leur cirque sous les yeux de curieux touristes afin qu’ils les nourrissent! Chacun son gain pain !
Le temple Todai-ji était notre suivant lieu a visiter. Un très beau et spacieux édifice abritant de gigantesques statues de Bouddha et d’autre dieux japonais magnifiquement décorés. Il m'était impossible de les prendre en photo en entier a cause de leur tailles, il fallait donc de me contenter d’immortaliser seulement leur fragments tout de meme exceptionnels.
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La visite suivante était pas la moindre interessante car nous nous sommes dirigés vers le lieu où les daims et les biches se promenaient en liberté. J’en étais comblé, moi qui adore les animaux sauvages. Rien que les voir à la distance d’une main, pouvant les caresser et faire de portraits de famille m’émerveillait. Pour rendre la visite encore plus attractive la direction du parc a décidé de permettre aux touristes de les nourrir légalement en vendant de galettes spéciales afin que ces magnifiques créatures n’en mangent pas du n’importe quoi! Une idée absolument ingénieuse : les bêtes n’ont pas faim et les touristes sont divertis!
Quelles gracieuses animales aux pattes longues et fines et aux yeux expressifs en forme d’amande! Elles ont tout pour plaire.
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Mais un côté bien réaliste faisant partie de la vie gâchait un peu l’impression. En fait, ils faisaient leur besoins partout dans le parc. Et si leur déjections étant ramassées immédiatement par le service spécial, leur urine sentait vraiment fort et je ne pouvais pas rester trop longtemps près d’eux. Mais au final, ne serait ce pas bien que rien qu’à ce niveau la nature sépare nos deux monde? Même si j’aurais aimé que les animaux puissent vivre en toute confiance près de nous, l’esprit humain est souvent nettement inférieur à celui des animaux sauvages! Que cette distance soit maintenue en attendant les jours meilleurs.
3.
Ce jour là nous avons visité le temple Kiyomizu qui domine la ville de Kyoto depuis une colline. Y mène une rue commerçante extrêmement vive, bondée aussi de petites boutiques que de touristes. Panique, cries, odeurs de toutes sortes... L’ambiance spécifique est au rendez-vous. J’avais peur de me perdre car même avec le téléphone les retrouvailles en cas de séparation pourraient prendre beaucoup de temps précieux.
Après avoir visité quelques boutiques vendant de produits typiques japonais comme des baguettes, des gâteaux au matcha, des thés, nous nous sommes enfin retrouvés aux pieds d’un portail sacré, l’entrée principale du site où l’ambiance, malgré la foule, n’était pas brouillante. Inconsciemment les gens respectaient le lieu.
Il faut dire qu’ici aussi il y avait beaucoup de boutiques mais elles vendaient d’autre type de marchandise. C’était les portes-chance, des exauce-vœux mais aussi des encens et des bougies.
Pour connaître l’avenir par exemple il fallait secouer une boîte contenant des tiges numérotées, l’incliner par la suite afin qu’une tige d'y sorte. L’employé du temple (je n’ose pas à utiliser le mot vendeur) remettait alors un petit imprimé qui correspondait au numéro de la tige sortie. Il s’agissant d’un texte très poétique qui parlait du passé, du présent et de l’avenir. Bien qu’en général cela prédisait du bien, dans le cas contraire il fallait plier l’imprimé et l’accrocher sur un support prévu à cet effet, près du temple, afin que la malchance puisse y rester à tout jamais. Il faut dire que ce support était couvert de papiers…
Le temple même est d’une beauté absolue. J’ai remarqué que c’est la peinture orange qui est typiquement utilisée dans les lieux sacrés.
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Un peu de la peinture verte aussi et de la blanche sur un fond sombre du bois ancien.
Le temple principal a une fondation toute en bois de six étages qu’on peut voir une fois on est en bas, aux pieds de la colline. C’est sans doutes une impressionnante construction. De quoi est capable la volonté humaine!
La suite de la visite, l’ancien palais impérial quant à lui m’a laissé complètement indifférent dont la visite m’a pris 10 minutes. Je n’ai pas trouvé intéressant flâner d’une salle à l’autre complètement identiques en terme d’ameublement mais quand même décorées de différentes peintures sur les murs.
Ce qui m’a impressionné plus, c’est la couche épaisse de lentilles d’eau sur la surface d’un étang dans le jardin du palais. Il semblait qu’une fine plaque de malachite flottait sur l’eau. J’en ai été émerveillé par cette illusoire ressemblance.
La dernière chose vue ce soir là était un autre temple, celui du Renard que nous avons visité après la nuit tombée.
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Selon les croyances japonaises une femme ardente, belle et futée savait se transformer en renard et malheur à un homme qui fixait trop longtemps son regard sur sa représentation en pierre car il risquait de tomber a jamais sous ses charmes et en devenir prisonnier.
Ce lieu est aussi surnommé le temple de mille portes car elles y sont vraiment nombreuses. Des grandes tubes oranges en bois installées verticalement délimitent les chemins et forment des couloirs qui sont assez longs et mènent au fond du parc qui entoure le temple.
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Une atmosphère étrange et mystérieuse y règne en effet. Comme on dit, il n’y a pas de fumée sans feu, et ce beau conte du renard avait sans doute une fondation bien réelle racontée en jour par celui qui était tombé dans les pièges d’une belle femme. Quels poètes sont ces japonais !
4.
Ce jour là nous sommes partis à la découverte de Kinosaki Onsen, un adorable veritable village japonais construit autour des sources d’eau chaude dont la température pouvant atteindre +80. La principale activité du village est donc les bains publics ce dont je n’ai pas pu profiter car ce n’est pas vraiment ma tasse de thé.La vie est tranquille là bas et ressemble au comportement des hérons qui se promènent lentement dans la petite et peu profonde rivière traversant le village dont les deux rives bordés de sakuras centenaires sont liés par de nombreux ponts.
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Le village s’étale sur un petit terrain aux pieds d’une colline dont le sommet abrite un merveilleux temple caché dans la verdure.
Pour attendre la pointe il fallait prendre un téléférique dont la cabine a été bel et bien remplie de touristes comme on en lit souvent dans la presse qui parle de l’influence dans les transports au Japon et cela me faisait rire car on ressemblaient vraiment aux sardines dans une boîte.
La montée est vendue au prix modique de quelques euros qui sert aux financements des activités touristiques du village et contribue à l’entretien des installations mécaniques.
Depuis la cabine j’ai aperçu des arbres conifères dont j’ignore le nom. Grands d’au moins une quinzaine de mètres ils forment avec leur hauts une sorte de toile impénétrable par la lumière qui ne touche jamais au sol ou, à l’ombre éternelle, habitent des ours! Pour de vrai! Plus tard, au sommet j’ai aperçu plusieurs panneaux de signification invitant les visiteurs d’être discrets. Certes, les ours ne sont pas aussi pacifistes comme des biches domestiquées du parc Nara. J’imagine mal un ours prendre gentiment une galettes des mains d’un touriste. Il serait beaucoup plus content d’importer un touriste même. Avec les galettes en dessert! Je ne sais pas si les membres de notre groupe prenaient au sérieux ses avertissements, mais personne ne faisait de bruits. Mais étant intrigué j’ai été très tenté à essayer d’appâter un ours...
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J’avais l’impression d’être dans une forêt enchantée, entouré de légendes, aspirant l’air assaini par des pins, en écoutant les voix de ses habitants, en laissant agir mon imagination sur les siècles passés et les gens partis…
Dommage que je n’avais pas un peu plus de temps d’y passer car c’était un endroit vraiment à mon goût. Mais j’y reviendrai car la sensation de calme, de paix, d’équilibre me paraissait bien réelle, même l’air m’inspirait de certitude.
5.
Ce soir j’ai fait une visite nocturne de la ville de Himeji qui est connue par son magnifique château de 17 siècle à plusieurs étages dominant la colline. La promenade crépusculaire dans un parc l’entourant m’a beaucoup plu et j’y ai pu faire quelques photos assez exceptionnelles visant le château sur le fond du ciel de couleur passant de l’indigo au bleu nuit.
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6.
Ce jour là nous sommes allés à Kobé, une petite ville agréable pas loin de Osaka afin d’y déguster la fameuse viande bovine. Nous avons choisi un restaurent Mouriya Lin.
Il faut dire que je mange extrêmement rarement en dehors de la maison la viande de bœuf car la manière française de la préparer sur la grillade et avec du beurre ne convient absolument pas à mon estomac ni correspond à mes exigences gustatives. J’ai été donc particulièrement intrigué par cette expérience culinaire qui s’est montrée exceptionnelle par la suite. Certes, le prix n’était pas celui qu’on paie dans des restaurants japonais d’ailleurs. Il s’agissait d’un établissement faisant de la haute cuisine ce qui expliquait la note plutôt onéreuse.
7.
C’était férié au Japon, le jour de la commémoration des morts et notre prochain point de visite était un magnifique site religieux qui recevait en ce moment là beaucoup de croyants venus allumer des bougies et enfumer les encens aux parfums étonnants voire étranges qui me chatouillent les narines. L’ensemble des encens allumés était placé dans une espèce d’un grand bol avec des braises au-dessus desquels remontait au ciel une fumée parfumée et épaisse enveloppant les silencieux fidèles regroupés autour qui prenait ça pour une bénédiction….
8.
La journée suivante était particulière: il pleuvait des cordes! Malchance car j’avais prévu d'aller visiter le marcher de la vaissellerie japonaise se trouvant à quelques kilomètres de mon hôtel.
Malgré la pluie il faisait doux et j’ai décidé d’y aller à pieds. En sortant de l’hôtel j’ai éclaté de rire aussi parce que la promenade s’annonçait bien arrosée mais il faisait doux et meme la pluie torrentielle ne pouvait pas m’arrêter! Hélas l’entreprise était vaine car je n’ai absolument pas trouvé ce dont j’avais besoin, de la vaisselle de Kyoto d’une couleur bien particulière, unissant turquoise et bleu électrique.
Mais il n’y avait rien de tout ça, et a mon le plus grand regret j’ai dû revenir insatisfait. En revanche j’ai acheté plusieurs produits de soin pour nettoyer ma peau de barbu aux prix nettement plus légers par rapport a ceux pratiqués en France. Pour faire ceci je suis allé aux grands centres commerciaux. A Kyoto c’était Isetan, et à Osaka c’était Daimaru que je conseille vivement.
9.
Le lendemain nous avons visité le château d’Osaka que je n’ai vue que de l’extérieur. En me rappelant l’histoire du château impérial de Kyoto presque vide je ne voulais pas perdre le temps tout étant certain que l’extérieur du château allait m’impressionner plus que son extérieur.
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10.
Mais comme tous les rêves même les plus chers, celui ci est arrivé à son terme. Le premier avion Osaka - Tokyo partait à 7 du matin et il n’y avait aucun moyen de se rendre à l’aéroport aux alentours de cet horaire. Il était décidé alors d’y aller la veille du départ et passer la nuit sur place. L’horreur !!! Au secours! Une très très rude épreuve pour moi qui essaye tout prévoir et anticiper les choses. En plus, un long vol de 14 heures nous attendait. Je l’appréhendais en étant sûr qu’il allait me faire mal encore plus que à l’aller. J’avais hélas raison et deux mois plus tard j’ai encore des effets néfastes causés par ce voyage… Mais je veux y retourner car je n’ai encore rien compris, je n’ai presque rien vu, je n’ai pas entendu la musique traditionnelle ni vu les représentations théâtrales. Je n’ai pas visité des forêts ancestrales, ni les montagnes du Sud… Comment pourrais-je ne pas avoir l’envie d’y retourner? Moi, qui ne fais rien à moitié ? À très vite alors, le pays du soleil levant, la terre bénéfique de la déesse Amaterasu…
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Psychanalyse, enfance et sexualité …ou sexuation?
(Partie 2)
«Comment méconnaître que les actes spontanés d'un enfant sont quelque chose de beaucoup plus direct et plus vif que les conceptions mentales d'un être adulte après de longues années de crétinisation amplificatoire que constitue le commun de ce que l'on appelle l'éducation?» (Jacques Lacan)
22/ Si Freud fait remonter l’origine de la sexualité à la prime enfance, il prend soin de distinguer la pulsion sexuelle adulte devenue autonome (Sexualtrieb) de la Gechlechtstrieb qui est le terme employé pour parler des enfants, que je traduis par "pulsion d’espèce" qui est liée au narcissisme primaire.
23/ Ce qu’on appelle depuis Freud "sexualité infantile" donne ainsi lieu aux pires malentendus, et ce que les premiers lecteurs indignés auront pu prendre comme rupture du charme d’une prétendue innocence infantile, cette "sexualité" découverte par Freud, pour s’être imposée si tôt, nous a fait passer trop vite sur l’examen de ce qu’elle représente en son essence.
24/ Si la "sexualité infantile" telle qu’elle apparaît dans les Trois essais permet de mettre à jour quelques uns des ressorts de la sexualité humaine par l’investigation de ses origines, pour ce qui concerne les enjeux propres à l’enfant, il s’agit ni plus ni moins que de sa construction, celle de son corps à partir de son psychisme en fonction duquel il élabore son image. En effet, le sujet se reconnaît, dans une expérience originale:
– comme séparé de sa propre image,
– et comme ayant un certain rapport électif avec l’image de son propre corps.
C’est dans cette dimension spéculaire que naît la possibilité du "moi", à savoir que le moi c’est l’image de l’autre.
25/ Ce qu’on dénomme, sans trop y penser "sexualité infantile" serait plus justement appelée par une périphrase plus appropriée, plus conséquente et plus vraie: "les stimulations corporelles vécues par l’enfant comme réminiscences de sa sexuation, à savoir sa coupure d’avec le corps maternel, sensations destinées à l’élaboration au plan psychique de son corps en tant qu’il y est subjectivement noué par l’entremise de l’image"…
Par ses explorations de la "sexualité infantile", Freud questionne la façon dont s’établissent les rapports de cet état primitif encore inconstitué du sujet par rapport à quelque chose qui se présente alors comme un Un au niveau de l’Autre, à savoir le corps maternel, le contenant universel.
26/ Pour évoquer la sexualité infantile, Freud emploie le terme de Geschlechtstrieb, la pulsion d’espèce, indépendante des objets, qui en tant qu’elle met en scène l’image d’un corps unifié, antérieur à la différence des sexes et indépendamment des objets, sert le but identitaire de l’unité corporelle de l’enfant. Les objets serviront essentiellement de supports aux fantasmes, permettant des expériences de plaisir.
27/ Alors que chez le nourrisson la sensation de plaisir arrive essentiellement par la cessation du déplaisir (à travers les soins maternels venant de l’extérieur pour le consoler, combler, compléter son corps inachevé), la "pulsion sexuelle" (Sexualtrieb) se manifeste plus précisément après que l’enfant aura pu établir la différence entre l’extérieur du corps maternel et l’intérieur de son corps propre, et c’est seulement là que le plaisir (Lust) synonyme d’apaisement des tensions par le soin extérieur maternel aura pu se retrouver transposé dans le fait de sucer, téter ou aspirer (saugen) que l’enfant provoque pour lui-même par l’action de suçoter (lutschen) son pouce ou n’importe quel objet extérieur.
La Geschlechtstrieb n’en continue pas moins d’opérer dans l’unification du corps de l’enfant par son image, le propre de l’espèce humaine étant de se corréler à l’image d’un corps humain unifié ("l’image inconsciente du corps").
28/ Freud étage les sensations éprouvées au plan de la sexualité infantile en termes de satisfaction (Befriedigung), plaisir (Lust) et jouissance (Genuss), le registre de la jouissance n’étant abordé qu’à partir de l’apparition de la pulsion d’emprise (Bemächtigungstrieb).
29/ Cette notion de pulsion d’emprise fait son apparition dans un texte intitulé "Les recherches sexuelles infantiles" (ajouté en 1915 à la réédition des Trois Essais) dans lequel Freud met en liaison la Bemächtigungstrieb avec la pulsion de savoir (Wisstrieb) qui force les enfants à élaborer des "théories sexuelles" afin de se rassurer en élucubrant des réponses à la question: d’où viennent les petits enfants (Woher die kleinen Kinder kommen?), où étais-je avant d’être né? de quelle partie de ma mère suis-je sorti? comment suis-je arrivé là? Etc.
La pulsion d’emprise fait écho à la troisième de ces "théories infantiles" (cf. supra 21) où il appert que dans l’inconscient se sera inscrite une différence actif/passif, fort/faible, domination/soumission où la Bemächtigungstrieb se manifeste dans toutes les formes de violence à l’égard d’autrui, envers la société ou contre toute réalité apparaissant comme instituée depuis une extériorité. Comme le dit Freud lui-même: «Le caractère infantile est en général facilement porté à la cruauté, car c’est relativement tard que se forme l’obstacle qui arrête la pulsion d’emprise devant la douleur de l’autre, par la capacité à compatir [Einfüllung], c’est-à-dire par la sublimation.»
30/ Pour Freud, la pulsion d’emprise (Bemächtigungstrieb) émerge comme volonté de maîtrise accompagnée d’une agressivité sur autrui, une violence contre le monde, et pour lui la pulsion de savoir (Wisstrieb) sert en partie à la sublimation de cette puissance d’agression dirigée contre la réalité instituée. Freud met donc en relation la sublimation avec la pulsion d’emprise, aussi bien dans les Trois Essais sur la théorie sexuelle que dans son Souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, il y reviendra dans son Au-delà du principe de plaisir…
31/ En observant Ernst, son petit fils de dix-huit mois, Freud rend compte de certaines conditions d’apparition de cette pulsion d’emprise (Bemächtigungstrieb), constatant que l’enfant ne pleure pas lorsque sa maman chérie s’en va: après avoir jeté les objets à sa portée hors de son berceau, il joue avec une bobine en bois au bout d’une ficelle qu’il lance hors de sa vue en émettant un «OOOO-o-o», puis il la fait revenir à lui en tirant sur la ficelle, et affiche alors un air de profonde satisfaction qu’il ponctue d’un: «Da!» sonore. Freud traduit le «OOOO-o-o» par «Fort» («loin, parti, là-bas» et le «Da» par «ici, voilà», et finit par avancer trois registres successifs d’interprétation pour ce petit jeu captivant inventé par Ernst:
-la consolation opérée par le fantasme qui permet à l’enfant d’imaginer pouvoir faire partir et revenir l’objet à son gré…
-la dimension de maîtrise qui lui est corrélée: «L’enfant était passif, envahi par l’expérience, mais quelque pénible quelle fût, en la répétant en tant que jeu il acquérait un rôle actif».
-l’expression d’une vengeance comme composante agressive-anale de l’enfant abandonné par sa mère qui se traduirait par un: «Et bien, va-t’en! Tu ne me manqueras pas. Tiens, je t’expédie moi-même!»
32/ On notera que Lacan ajoute une nuance aux trois interprétations freudiennes du Fort/Da: si l’enfant symbolise effectivement la disparition-apparition de la mère, peut-être l’enjeu n’est-il pas tant de regretter son absence que d’éprouver la libération d’une jouissance pressante subie du fait même de la présence de sa mère, son départ permettant à l’enfant de s’ouvrir à l’expérience désirée de son autonomie.
33/ Il semble bien que ce jeu du Fort/Da permette d’articuler de façon condensée les trois registres des états "sexuels" — en tant que conséquences de sa sexuation (cf. supra) — éprouvés par l’enfant:
-la satisfaction (Befriedigung) qui correspond à la cessation du déplaisir liée à l’impuissance ressentie face au départ anxiogène de la mère
-le plaisir (Lust) qu’éprouve l’enfant par une certaine maîtrise (Bewältigung) psychique du jeu qui contre-balance l’agressivité propre à la pulsion d’emprise
-la jouissance (Genuss) dont l’ambivalence tient au caractère excessif, immodéré, jusqu’au boutiste d’une sensation qui apparaît dans la contrainte de répétition (remettre sans cesse en scène le départ de la mère, répéter encore et encore le geste de jeter la bobine) et qui se manifeste tout aussi bien dans ce sentiment de rage impuissante de voir sa mère, hors de son contrôle, lui échapper. En jetant des objets, il détruit fantasmatiquement la mère absente.
34/ Freud observe qu’au cours de cette expérience d’impuissance et de déplaisir en quoi consiste le départ inopiné de sa mère, ce qui fait que le petit Ernst ne se laisse pas aller à pleurer, c’est cette capacité qu’a l’enfant de faire lui-même disparaître l’objet qui symbolise sa mère. C’est là que Freud parle de pulsion d’emprise: pris dans un mouvement de colère impuissante causé par l’incontrôlabilité de sa mère qui lui échappe, il jette des objets comme si par ce geste il pouvait détruire la mère absente.
Ce n’est qu’après avoir répété ce "Fort" plusieurs fois qu’il peut passer au "Da" grâce au dispositif de la bobine, et là il ne s’agit plus de destruction, mais de surmonter par un autre moyen le déplaisir provoqué par le manque de la mère: il fait revenir l’objet détruit par la pulsion d’emprise et cela le restaure psychiquement, ce qui lui fait ressentir une certaine maîtrise (Bewältigung) psychique qui transcende la volonté de destruction et la contrainte de répétition. Freud discerne à ce moment là une pulsion d’élaboration psychique (Bewältigungstrieb) qui permet à l’enfant non seulement de symboliser l’absence de la mère, mais aussi de prendre l’initiative de s’absenter lui-même de la mère pour s’éprouver séparé du corps maternel sans se trouver dans un état détresse absolue, de perte d’appui (Hilflosigkeit) dans une subtile expérience de bascule de l’objet au sujet et du sujet à l’objet, par où s’ouvre l’abîme de sa liberté sur le fond de son aliénation.
(À suivre…)
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