#comment faire culpabiliser son ex
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vodoungnon · 1 year ago
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Comment faire pour récupéré son ex, Professeur Vodoungnon Medjo
Comment faire pour récupéré son ex COMMENT FAIRE POUR RÉCUPÉRER SON EX ? Perdre l’amour de sa vie est un malheur que nous avons eu la malchance de connaître. Qu’on s’y attendait ou pas, savoir que l’on doit vivre désormais sans la personne qu’on a aimée de tout son cœur est une chose difficile à vivre. A cause de cette douleur, peu sont les personnes qui ont su tourner la page et refaire leur…
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maraboutsassou · 2 years ago
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Jeter un sort d’amour a quelqu’un-rituel d'amour puissant avec photo
Jeter un sort d’amour a quelqu’un-rituel d’amour puissant avec photo
Jeter un sort d’amour à quelqu’un à pour objectif de faire revenir quelqu’un dans notre vie.Il peut s’agit d’un ex que nous n’arrivons pas à oublier ou suite à un malentendu,une dispute qui s’est mal tournée. Comment jeter un sort d’amour à quelqu’un ? Voilà une question à laquelle répondra pour vous le maitre Sassou Vinongbé. Jeter un sort d’amour a quelqu’un-Pourquoi devons-nous jeter un sort…
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ayanna-tired · 2 years ago
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Sortir du silence
TW : Viol conjugal/Relation toxique/Sexisme
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J'ose enfin me lancer… attention c'est un témoignage délicat, et c'est la deuxième fois que j'en parle seulement en dehors de ma thérapeute...
Quand j'étais au lycée, je suis sortie avec un homme de presque 10 ans mon ainé. Par le passé, quand ils étaient très jeunes, sa petite sœur l'avait accusée de viol incestueux et personne ne l'avait prise au sérieux, ou du moins, dans le doute, on a rien fait d'autre contre cet homme que de lui demander de se prendre son propre appartement pour ne plus être sous le même toit que sa sœur. C'est lui qui m'a raconté ça, les larmes aux yeux, victimes de l'instabilité de sa sœur qu'il était. Et c'est vrai qu'elle était un peu dépressive, un peu à la dérive… alors je l'ai cru lui. Je croyais l'aimer après tout, comment aurait-il pu faire ça ?
Mais voilà… un soir il a eu envie de faire l'amour… et moi pas. Je lui ai dit non, mais il a insisté encore et encore, me faisant culpabiliser… j'ai cédé, et il a commencé à me violer… Il ne s'est arrêté que quand il s'est rendu compte que j'étais en train de pleurer en silence… sa réaction ? La colère. J'étais fautive et capricieuse.
Je n'ai compris que c'était un viol conjugal que des années plus tard en thérapie.
J'étais trop jeune, mais ça m'aura apprit à voir les "red flag", sa sœur que je n'ai pas prise au sérieux… son ex à qui il a fait du revange porn (d'ailleurs le juge lui a juste dit que c'était pas très bien et il s'en ai tiré sans rien)… moi qui n'étais qu'une gamine… ses colères, sa maniaquerie, sa manière de m'isoler et de faire en sorte que je ne vive qu'à travers lui, ses ami-e-s, sa passion…
Mais voilà, j'étais une fille, sa sœur aussi. On ne nous a pas protégées, on ne nous a pas prise au sérieux…
Aujourd'hui c'est un secret, ce viol conjugal, que je garde farouchement, surtout auprès de ma famille… ils ne comprendraient pas et ne prendraient pas ma défense. Après tout ils ont laissé la gamine que j'étais sortir avec un beauf d'une trentaine d'années !
C'est ça aussi le sexisme ordinaire… ne pas croire les femmes qui sont victimes, ne pas prendre au sérieux les choses graves… trouver normal qu'un homme viol sa petite amie parce qu'après tout, il y a le devoir conjugal…
Voilà… c'est un bout de mon histoire…
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J'ai proposé ce témoignage au comte Instagram "Sexisme Ordinaire STOP" anonymement... pour moi c'est une grande étape. Je guette la publication mais ça ne se fera pas tout de suite...
Ayanna, septembre 2022
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emikanashi · 4 years ago
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~ ANXIETY ~
[CW: Violences conjugales, angoisse]
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Je suis aspirée dans un tourbillon d'angoisse.
Je voulais aller à la Marche des Fiertés, cela aurait été ma première, mais une crise d'angoisse me paralyse et m'épuise.
Pourquoi? Parce qu'en rangeant mon lave-vaisselle, un peu d'eau a coulé par terre, j'ai un peu glissé et ça m'a fait sourire.
En une fraction de seconde mon sourire s'est transformé en rictus de peur et d'angoisse car un souvenir de mon ex violent a surgi violemment dans mon esprit: Il est énervé et me menace, il sort de la salle de bain en trombe, il glisse sur le sol un peu mouillé et tombe magistralement et moi je me mets à rire sans le vouloir. Monumentale erreur, son regard plein de haine et de rage annonce une salve de coups et je suis coincée, sans échappatoire, mes excuses ne serviront à rien.
Je vis ce souvenir en une fraction de seconde, tente de le rejeter, pense aux outils appris en thérapie et du coup, je laisse le flot d'images, de sensations m'envahir afin de passer à autre chose. Ça marche pas, je n'arrive pas à utiliser ma méthode. Je me concentre sur mon rangement dans l'espoir que ça passe.
Après tout cela fait environ 15 ans que c'est fini tout ça, cela ne devrait plus m'atteindre,non?
Un flot de pensées, de questions commence à déferler. Je ne peux plus gérer. Ma poitrine est écrasée par l'angoisse. La crise d'angoisse est là.
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Je reste calme, je préviens les copines que je ne pourrai pas aller marcher. Je reçois leur soutien avec gratitude.
Je préviens mon amoureux de ce qu'il m'arrive et je prends un anxio. Je respire.
Mon amoureux m'apaise et je me mets à parler: le souvenir, ma colère, ma frustration, l'angoisse, le travail qui est, en ce moment, un lieu de violences psychologiques, l'angoisse de ma démarche de diagnostic TSA, le fait que je ne me sente pas légitime à faire ce diagnostic, le fait que j'en peux plus de me sentir différente, de douter de la réalité de ce que je ressens...
Mon amoureux écoute, compatis et demande à mon cerveau de me laisser en paix au lieu de tout questionner. Il me rappelle que je suis légitime à utiliser des outils pour me calmer, que je suis légitime à ressentir tout ça, que j'ai le droit de me sentir mal face à un tel souvenir.
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Je suis si épuisée de ces questionnements incessants, de cette remise en question perpétuelle de ce que je ressens, de comment je ressens les choses, de ne pas savoir si je suis "moi", de me retrouver bloquée chez moi. De ne pas être libre.
Je suis malgré tout assez fière de comment je gère cette crise d'angoisse. J'ai agis, j'ai demandé de l'aide, j'ai verbalisé ce qui n'allait pas, je ne me suis pas frappée, je ne me suis pas trop goinfrée, je ne me culpabilise pas de rester allongée sous un plaid.
Demain tout ira mieux, même si demain c'est loin; demain tout ira mieux.
~ Emi Kanashi ~
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payetoncouple · 4 years ago
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“Tu n'es que belle en fait” “Si j'avais su que tu étais aussi suffisante je ne t'aurais jamais abordée” “Je te méprise” “Tu me donnes envie de gerber” “C'est pas normal de ne pas avoir envie de son copain, tu dois avoir un problème” “T'es manipulatrice, menteuse et égoïste” “Tous mes potes te détestent. Ils se barrent en courant quand je prononce ton nom parce qu'ils savent que je vais être déprimant” “Je te hais tellement. ” “Tu n'es qu'une merde !” “Je fais une dépression à cause de toi”
Toutes ces remarques (liste non exhaustive) m'ont été balancées par mon mec de l'époque. J'ai mis beaucoup de temps à me rendre compte que c'était un pervers narcissique.
Notre relation a duré 6 mois, c'était un enfer. Il m'avait complètement retourné le cerveau, je n'étais plus moi-même. C'était de la vraie torture mentale. J'avais constamment une boule au ventre, des nausées, des spasmes musculaires. Je pleurais tous les soirs. Je ne me suis jamais sentie aussi mal que pendant cette période. J'étais au fond du gouffre, je n'avais plus aucune estime de moi même, je n'avais plus envie de rien, je ne mangeais plus. 
C'était 6 mois de hauts et de bas, mais surtout des bas. Il trouvait toujours le moyen qu'on s'engueule et comme je ne me laissais pas faire, il m'insultait et me faisait culpabiliser ensuite. Il m'a fait du chantage au suicide et il a également essayé de mettre le feu à son appartement un soir où on s'était engueulés (j'étais dedans avec lui).
Puis il m'a quittée. Il m'a fait miroiter encore des mois après, pour m'avoir toujours sous la main. Moi je l'attendais, j'espérais qu'il revienne. Au final, j'ai appris qu'il m'avait trompée à maintes reprises et s'était remis avec son ex (à qui il avait fait les mêmes crasses..) alors qu'on était encore ensemble. Dès ce moment là j'ai eu un déclic et j'ai rompu tout contact en le bloquant partout où je le pouvais. 
Son souvenir me terrorise encore, mais je vais beaucoup mieux depuis ! Je me suis promis de ne plus jamais me laisser traiter de la sorte.  Le couple est une relation bienveillante dans laquelle on doit se sentir en sécurité. Si tu trouves que ton partenaire te tient des propos blessants, n’hésite pas à lire l’article Comment savoir quand ça va trop loin ?
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girly-mess · 4 years ago
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{ Billet d’humeur #10 }
“ T’imagines si t’avais réussi à te suicider ? Tu m’aurais laissé dans l’ignorance, sans savoir vraiment pourquoi. Et ça m’aurait complètement gâché la vie, pour le restant de mes jours. Comment j’aurais fait pour vivre avec ça sur la conscience ?! Tu te rends compte un peu ? ” 
Je ne devrais probablement pas partager des détails aussi personnels de ma vie sur le net, mais je n’en ai plus rien à faire. J’ai besoin d’évacuer ça de mon esprit, de m’exprimer dessus. Faut que ça sorte, en fait. C’est ma thérapie à moi, à défaut d’aller voir un psy. Plus je garde des trucs pour moi, plus ça me ronge et la rancœur ne peut que subsister. 
Ces mots que vous lisez ci-dessus, ce sont ceux de mon ex... Et ces mots restent ancrés dans ma mémoire ( pourtant, de poisson rouge, mais étrangement, quand ça touche nos émotions, on se souvient longtemps des choses ) depuis notre rupture, il y a 3/4 ans maintenant. Je suis bel et bien passée à autre chose depuis longtemps, mais ça m’arrive de temps en temps - quand mon cerveau en ébullition m’empêche de dormir la nuit - d’avoir des flashbacks de cette période douloureuse et des horreurs que j’ai pu entendre de la bouche de mon ex. 
Il reste quelqu’un de bien, malgré tout, malgré son comportement envers moi durant la relation. C’est quelqu’un d’extrêmement loyal, de fiable. Mais je ne supporte juste plus les gens comme lui qui vous balancent impulsivement des horreurs à la figure - sous couvert d’honnêteté ou de franchise, comme ils aiment le présenter - sans prendre en considération l’impact que leurs mots vont avoir sur eux. Je ne demande pas non plus à ce qu’on sugarcoat tout ce qu’on veut dire aux autres, mais un minimum de tact me paraît essentiel et de rigueur. 
Trop de gens n’ont absolument pas conscience des conséquences de leurs paroles, de la manière dont cela va affecter les autres. Le pire, c’est quand des mots sont prononcés sous le coup de la colère. C’est le meilleur moment pour blesser profondément quelqu’un, et croyez-moi que la personne en question n’oubliera jamais ce qu’elle a entendu. C’est notamment comme ça que la rancoeur commence à s’installer, d’ailleurs, progressivement. Et toutes les excuses du monde ne suffiront pas à faire disparaître ces mots de la tête. 
Les mots ci-dessus donc ont été prononcés par mon ex, après un évènement de ma vie qui paraît explicite. Les derniers mois chaotiques de notre longue relation en sont principalement la cause, accompagnés d’un mal-être profond qui date de Mathusalem et d’autres problèmes divers qui s’y sont ajoutés au fil du temps. 
Et même dans les moments les plus dramatiques, même lorsqu’il s’agit du malheur de quelqu’un d’autre que lui, il trouve le moyen de retourner la situation et de s’approprier le problème. Je ne m’étais jamais rendue compte à quel point c’était égoïste de sa part de me sortir ça, alors que j’étais encore sur un lit d’hôpital, en larmes tellement il m’avait fait culpabiliser en me disant tout ça. 
Je l’ai réalisé brusquement il y a genre un an, de façon complètement aléatoire. Et je me souviens m’être dit “ Mais comment on peut penser à sa petite personne, dans un tel moment ?! Comment c’est possible de rejeter la faute sur l’autre, lorsque la personne en question vient littéralement d’essayer de mettre fin à sa vie, principalement à cause de lui ?! C’est quoi le but là, en fait ? De m’enfoncer plus bas que terre, alors qu’il l’a déjà constamment fait durant les derniers mois de notre relation ? De me faire me sentir comme une merde, de me faire culpabiliser de l’avoir mis dans une situation pareille alors qu’il en est le fautif ?! ”. 
Je ne suis pas toute blanche, bien entendu, dans l’histoire. J’ai mes tords aussi, je suis fautive aussi pour pleins d’autres choses qui n’allaient pas dans notre relation passée et qui l’ont transformée en relation toxique pour chacun de nous deux. La dépression mutuelle en est la conséquence, mais à aucun moment, je l’ai rabaissé. A aucun moment, je n’ai fait semblant d’aimer. A aucun moment, j’ai eu un comportement égoïste et destructeur pour l’autre durant la relation. 
Le seul moment où j’ai été égoïste, c’est lorsque j’ai tenté de faire disparaître la douleur et le mal-être insupportable que je ressentais en cessant d’exister. Point barre. Et si vous croyez que, dans nos instants les plus sombres, on a que ça à foutre de penser aux vies qu’on va “gâcher” en cédant à notre envie de disparaître, vous vous trompez considérablement. 
Je peux vous attester que, durant ces minutes décisives, on est tellement submergé par nos pensées négatives criardes, nos problèmes qui défilent dans notre esprit, notre malheur constant, par toutes les fois où on nous a rejeté, par notre flot de larmes qui ne semble absolument pas vouloir s’arrêter, l’envie de s’enterrer au fin fond de la terre pour ne plus rien avoir à gérer, nos émotions qui s’entrechoquent, la douleur lancinante dans notre poitrine, notre gorge qui se serre tellement qu’on n’arrive même plus à produire le moindre son, et autres, qu’on a clairement pas le temps de penser aux gens de notre entourage. On veut juste que ça s’arrête ! Que TOUT s’arrête. 
Et mon ex aurait voulu que je m’empêche de mettre fin à toute cette souffrance invivable, qu’il a en partie causé, parce que Monsieur ne veut pas vivre avec ma mort sur sa conscience et que sa vie serait gâchée pour le restant de ses jours par ma faute ?! Mais... Mais... Mais NON, en fait. C’est une blague ou quoi ?!
Si je devais m’interrompre à ce moment-là, ça aurait été pour moi. Parce que j’aurais réalisé qu’en réalité, je voulais vivre. Parce que je n’aurais pas voulu laisser un abruti aussi judgemental et étroit d’esprit sur beaucoup de choses m’écraser ( involontairement ou non ) et me donner envie de me replier complètement sur moi-même. Parce que j’aurais refusé d’être aussi lâche au point de vouloir fuir et choisir la solution “de facilité”, plutôt que d’être mentalement forte et de me battre contre mes propres démons. 
Alors oui, je transpire la rancoeur et la colère à travers ce billet d’humeur. Vous allez me dire que ça signifie que je ne suis pas totalement passée à autre chose. Je ne suis pas d’accord avec ça. I have moved on. C’est juste que je ne lui ai pas pardonné encore. Peut-être qu’un jour, ça viendra tout seul. Ou peut-être que ça n’arrivera jamais... Mais je pense que mes raisons pour ne pas lui pardonner sont légitimes. He broke me first, after all, comme le dit la chanson...
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erisandmore · 5 years ago
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0907 070819
Depuis quelques mois j'essaye de faire du tri dans mon entourage qui est déjà de base super restreint, j'ai 3 amis en fait et j'arrive encore à restreindre et couper les ponts, jsp pourquoi.
Mais là il s'agit de mon meilleur ami (on va l'appeler Michou) ,  4 ans d'amitié. Il sait tout de moi. Tous mes traumas, tout tout tout.J'ai jamais réussi à faire durer une relation aussi longue dans le RL, j'ai des amis virtuels qui datent mais justement c'est la distance qui permet que ça dure avec moi.
En fait dès l'instant où mon ex, qu'on va appeler Patrick, m'ait jeté à la rue, j'ai eu besoin d'envoyer des preuves de ce qu'il m'avait fait, je les ai envoyé à mes deux amis. Michou et un autre ami (on va celui ci l'appeler Titouan) n'avaient plus eu aucune nouvelles de ma part depuis 2 ans. Patrick m'avait sequestré et m'avait interdit toute discussion avec le monde du dehors. (excepté ma soeur) Dès l'instant où il n'était plus sur mon dos je me suis donc empressée d'envoyer des screens, des photos, j'avais besoin de parler. J'espèrais que Michou et Titouan ne m'avaient pas oublié, et qu'ils ne m'en veuillent pas de mon silence, ils ne savaient pas eux ce qu'il m'arrivait. J'avais peur de me retrouver vraiment seule suite à cette relation, enfin bref, revenons à Michou.
Michou est devenu vraiment mon ami suite à la relation violente que j'avais avec mon ex. Il m'a aidé à ne pas mourir de faim, enfin c'était ce qu'il me disait. Comme j'étais arrivée à un stade de maigreur extrême, il me demandait de me prendre en photo, de lui envoyer, pour que "je prenne conscience". Il me demandait de prendre en photo mon corps, tout entier. Que ce soit mes fesses ou mon ventre. Il commençait petit à petit à se comporter plus trop comme un ami. Et moi sortant d'une relation vraiment traumatisante j'ai pris peur. J'ai arrêté de lui parler pendant quelques semaines jusqu'à ne plus supporter ses appels incessants, ses pardons etc
Mais Michou avait une copine depuis le temps, et sa copine ne savait pas qu'il me réclamait des nudes en fait et qu'il me disait des choses obscènes. J'ai coupé court à tout ce genre de discussion. Je lui ai dit qu'il était malhonnête envers sa copine et moi. Que je culpabilisais qu'il se comporte comme ça avec moi.
Pendant quelques temps ça s'est calmé, jusqu'à que je vienne le voir chez lui et sa meuf pour quelques jours. (oui ils vivent ensemble c'est ça le pire à mes yeux) Je rencontre sa copine, je la trouve plutôt gentille aux premiers abords, et je culpabilise encore plus d'avoir reçu en snap la bite de son mec. On passe des bonnes soirées et l'une d'entre elle a vraiment été très étrange.
Un soir elle me dit que son plus grand fantasme est de faire un threesome avec une fille, j'ai pas compris pourquoi elle m'avait fait cette confidence enfin, sur le moment ça m'a pas plus interpellé que ça. On rentrait d'un bar, moi comme à mon habitude je n'arriverai 6avais pas compris mes limites, j'étais ronde comme une queue de pelle. (j'adore cette expression) On rentre chez eux et on continue de boire en faisant un action ou vérité. Grosse erreur. L'action ou vérité tourne au vinaigre et part sur des questions et des actions plutôt cocasses (caresses entre eux qui partent vraiment en début de prélis)
Ne souhaitant pas tenir la chandelle je décide d'arrêter de jouer, et eux proposent de regarder un film en contrepartie. Je monte sur leur lit et on se pose tous les trois devant un film drôle, je crois qu'il était drôle.(zéro souvenir du film)
Et là le drame se produit, sa copine me voyant m'endormir ou tourner de l'oeil (même moi jsais plus) commence à me faire des papouilles dans les cheveux, sur les bras, descend sous la couette, en fait sur le ventre, les cuisses, puis ça va plus elle descend et s'attarde sur mon entrejambe. Sans que son mec, mon meilleur pote soit au courant. Comment dire que ça m'a réveillé net, et j'étais incapable de faire un bruit. J'étais choquée et surtout je trouvais ça dégueulasse. Elle a commencé à me doigter comme si depuis le début j'avais été d'accord, et à un moment j'entends mon pote dire à sa meuf 'ehoh qu'est ce qui te prend, Jo elle dort ?' .... Elle était entrain de le branler.
Mon pote a compris qu'elle me touchait aussi et ce con n'a pas penser un instant que j'étais entrain de faire une crise de panique, j'arrivais plus à parler, à respirer, j'étais entrain de revivre un trauma sous ses yeux et lui il m'a touché aussi. A un moment la parole est revenu et j'ai dit à sa meuf, sous le ton de l'humour "eh va sucer Michou je vais fumer une clope je reviens".
En fumant ma clope j'étais tétanisée, mon meilleur pote qui m'envoie des snaps de sa bite, sa meuf qui me doigte sans  se demander un instant si je suis ok.. Le lendemain je suis rentrée chez moi. J'ai pas parlé à Michou pendant des jours pretextant être malade.
Çà s'est passé il y a un an, il a continué de parler de ce soir là comme si c'était un bon souvenir, il m'a sous-entendu à plusieurs reprises qu'il aimerait que ça recommence, qu'il a toujours fantasmé sur moi.
Que ça faisait que renforcer notre amitié. Très clairement j'ai jamais eu la force avant de lui faire comprendre que ça ne m'avait jamais plu, qu'il ne m'attirait pas, sa meuf encore moins. J'avais trop peur de le perdre. Trop peur.
Le pire c'est qu' il m'a fait comprendre que j'avais changé, que j'étais devenue coincée, que je me ressemblais plus.. Il a jamais fait l'effort de comprendre que j'ai été traumatisée, plusieurs fois, et il m'a jamais aidé, il m'a enfoncé plus qu'autre chose.
Il a continué de m'envoyer des nudes. ( Il a même demandé à mon mec,devant moi, à quoi ressemblait mon vagin ???)
Du coup, depuis quelques temps j'ai pris la force de couper les ponts avec lui du jour au lendemain. J'ai fait du silence radio, puis e l'ai bloqué petit à petit sur chaque réseau social. Vu que même sans avoir de réponses à ses messages il continuait de m'envoyer son corps sur snap..
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admitis · 3 years ago
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7 étapes pour apaiser un enfant ou un ado angoissé
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L’angoisse n’est pas l’apanage de l’âge adulte. Les enfants font eux aussi des anticipations effrayantes ou paralysantes. Et nous, parents, pouvons aider ces cerveaux en développement.
Pas de panique ! L’angoisse fait partie de la vie. C’est un sentiment qui se développe en parallèle avec la conscience. Cette peur face à un futur incertain surgit de temps en temps. Quand ces anticipations bloquantes s’installent dans la durée, on parle alors plutôt d’anxiété et, comme pour tout trouble sérieux, il est bon de consulter un spécialiste de la santé. Nous traiterons donc de l’angoisse ponctuelle.
Comme les angoisses qui naissent dans l’enfance peuvent nous poursuivre jusqu’à l’âge adulte, voyons comment les désamorcer et même, les utiliser.
Quelles sont les sources d’angoisse ?
Elles varient selon la personnalité et la situation de chacun.e. Bien évidemment, l’école peut être une source d’angoisses, qu’il s’agisse de la vie en groupe, d’un cours en particulier, d’un professeur, d’un voyage scolaire… La vie à la maison peut aussi apporter son lot d’angoisses. Et si un divorce ou un déménagement sont des causes évidentes, il est inutile de culpabiliser en tant que parents car vous faites ce que vous pouvez et il ne sert à rien de protéger un enfant de tout tracas. 
L’information inadaptée est en revanche une source sur laquelle vous pouvez agir. Même quand ils sont ados, les enfants doivent être accompagnés quand ils s’informent. Parlez de l’actualité qu’ils suivent pour voir comment elle les impacte. Et ne leur donnez quant à vous que des informations adaptées à leur âge.
Comment apaiser un.e enfant ou un.e ado angoissé.e ?
1) Reconnaissez ses émotions. Validez-les. Sous-estimer l’importance d’une angoisse en minimisant le problème ne ferait qu’accroître le mal-être de votre enfant, qui se sentirait inadapté.e. Donc quelle que soit l’angoisse, acceptez-la telle qu’elle est.
2) Aidez-le.la à verbaliser son ressenti et son vécu. Cela aide à trouver des solutions. Et partager un problème est un soulagement en soi. Il est en effet plus facile de vivre une angoisse quand on sait que l’on est pas seul.e.
3) Mettez les choses en perspective. Il ne s’agit pas de minimiser mais de rappeler que tout change constamment. Certes, la situation actuelle, quelle qu’elle soit, est très angoissante. Mais, bonne nouvelle, cette situation ne durera pas éternellement. Et c’est plus facile d’affronter quelque chose quand on sait qu’à un moment, ce sera terminé.
4) Faites-le.la respirer. Si l’angoisse vire à la crise d’angoisse (avec le cœur qui bat trop vite, la poitrine qui semble se comprimer, des nausées, vertiges, etc.), les exercices de respiration sont une trousse de premier secours. Essayez la respiration abdominale ou la cohérence cardiaque, toutes deux rudement efficaces.
5) On bouge ! Pour réduire les angoisses sur la durée, faites bouger votre enfant. Le mouvement produit notamment les substances qui garantissent le bien-être du cerveau (dopamine, endorphine, sérotonine…). En bougeant régulièrement, votre enfant limite l’impact que les angoisses peuvent avoir sur lui.elle. C’est donc un entretien sur le long terme.
6) Écoutez l’angoisse. Elle peut être considérée comme un signal d’alarme. Elle montre en effet ce qui est important pour votre enfant (ex : réussir à l’école, être accepté parmi les autres, vous faire plaisir…). Et connaître ces « trigger points » peut lui donner un véritable pouvoir, sur cette peur en particulier mais aussi dans sa vie future. En étant pleinement conscient.e de ce qui l’effraie, votre enfant saura mieux y faire face. 
7) Soyez là, tout simplement. Et rappelez-le, régulièrement. C’est finalement votre principal rôle de parent et c’est plutôt rassurant.
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flemme-de-faire-un-thread · 7 years ago
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Pour une fois : lisez correctement avant de commenter
1- L’homogénéité imposée des victimes et les abus de langage
L'une des violences énormes que l'on subit après un viol : c'est le féminisme. Ou du moins le féminisme sous ses formes les plus communes. La pureté militante nous interdit de le dire, mais en dehors de Twitter, c'est un fait plus facilement admis.
Lorsqu'on a subit un (si ce n'est plusieurs) viol(s), ainsi que des violences sexuelles “moindres”, devenir féministe est une violence quotidienne que l'on s'impose pour un bien commun.
Chaque jour, et d'autant plus sur Twitter, on s'expose à des sujets, des témoignages, des événements qui touchent à nos traumas.
La violence va plus loin encore lorsque l'on est de ces victimes qui refusent d'être vue comme telles. Quand on est de celles qui ne parlent pas car elles veulent être traité.e.s d'égale à égale par les autres, qui ne veulent pas qu'on protège leurs sentiments, qui ne veulent pas qu'on les couvre comme des oiseaux blessés. Il y a mille raisons qui font qu'on ne veut pas parler et c'est pas juste le victime blaming. On ne veut pas être une histoire gore au milieu des autres, on ne veut pas que ce qu'il nous est arrivé soit le drapeau d'une cause, on ne veut pas que des inconnu.e.s entrent dans notre intimité, on ne veut pas de regards désolés, on ne veut pas de rappels quotidiens dans l’attitude des autres, on veut avancer comme individu et non comme victime de viol. On veut être des personnes avant d'être victimes de quoique ce soit.
On verra beaucoup de tweets disant que personne ne nous force à parler mais la réalité est différente. La réalité c'est que si l’on ne pleure pas notre viol publiquement, on n'accepte pas notre colère quand elle éclate. Parce que ce n'est pas mignon une femme en colère. Et c'est impardonnable si elle est en colère contre d'autres femmes.
Il y a des abus de langage dans les milieux militants (particulièrement d'Internet) d'une violence inouïe pour qui a vécu un viol. Lorsqu'on parle d'agression et non d'abus sexuel pour une main au fesses par exemple. Cet abus, ce geste, est ignoble et inexcusable, pour autant l'appeler une agression revient à comparer le trauma que l'on a subit suite à une pratique sexuelle sous la contrainte à celui de que l'on subit suite au non respect par attouchement de notre corps. 
Je me fiche royalement de comment la loi appel tel ou tel cas car la loi n'a pas était écrite par quelqu’un qui a été exposé aux deux cas. Je me fiche de heurter celles qui me heurtent depuis des années avec leurs abus de langage tout autant. Vous monopolisez la parole, monopolisez la dans le respect. Il y a de très fortes chances que quelqu'un ayant subit un viol ait également subit d'autres types d'agressions sexuelles et également ces dits abus, et, je ne vais parler que pour moi : en avoir subit le panel complet pousse en effet à les hiérarchiser que cela vous pose problème ou non (et ce n’est pas la question). On les hiérarchise parce que les effets, les conséquences au quotidien sont incomparables et en en faisant  l'expérience de tous, on ne le sait que trop bien.
Vous aimez bien penser qu'une fois que l'on est victime de viol, on ne subit plus les abus, agressions ou harcèlements sexuels. Non. Ce n'est pas un bouclier. On continue aussi à y être exposé.e.s, à subir les mêmes choses au quotidien. On se met simplement à hiérarchiser, et on pense différemment, on se protège différemment.
Autre abus de langage : nous sommes arrivé.e.s à ce stade qui ne dérange personne où l'on parle de pédophilie (agression sur une victime n’ayant pas atteint la puberté quelque soit son âge) quand il s'agit d’éphébophilie , sans réaliser que les traumas vécus par des ENFANTS victimes de pédophilie n'ont RIEN à voir.
Etre victime de pédophilie, c'est être victime d'abus et/ou agressions sexuel.le.s avant même d'avoir une conscience sexuelle. Ça veut dire ne pas avoir un soupçon d’idée de ce qu'il vous arrive, ça veut dire ne découvrir sa sexualité QU'APRÈS ce qu'il vous est arrivé, ça veut dire n'avoir jamais connu qu'une sexualité et conscience sexuelle post-agression, ça veut dire rechercher perpétuellement son identité sexuelle car on a pas eu la conscience du Soi d'avant, ça veut dire grandir avec des traumas pas nécessairement identifiés/identifiables. 
Et là aussi le féminisme est violent. Il est violent parce qu'il dénonce des actes de pédophilie qui sont en réalité de l'éléphébophilie (distinction que beaucoup de militant.e se refusent de faire, au mépris des conséquences psy sur les victimes de pédophilie). Bien sûr qu'il faut les dénoncer, mais avec les bons mots, en respectant le vécus de celles.ceux dont les traumas sont liés aux mots employés à tord. C'est violent parce qu'un des boulots du féminisme c'est de lutter contre le viol. Sauf que la lutte se fait avec une pensée adulte basée majoritairement sur les effets traumatisants du viol sur l'adulte ou l'adolescent.e. (Traumas eux aussi différents) Mais quand t'as vécu ça enfant, que tu deviens féministe, toute ta vie c'est contenir ta colère contre celles qui pleurent pour essayer de leur apporter de l'empathie, parce que tu SAIS qu'elles en ont besoin et que c'est moralement ce qu'il FAUT faire. Mais ça change pas le fait que toi personne t'as aidé.
Je ne vais parler que pour moi, parce qu'il suffit d'une seule autre victime qui ne s'identifie pas à ce que je dis pour relâcher l’équipe de France du commentaire inutile et indésirable dans mes mentions.
Quand tu as passé une partie de ta vie à croire ce qu'on t'a dit : que c'est dans ta tête, une autre à te sentir tarée à force d'être le sujet d'étude de X psy, encore une autre à te sentir comme une fraude parce que tu l'as dit à aucun de tes amis, aucune de tes relations, par peur d'être prise en pitié alors que ça a provoqué genre 90% de ce que t'es vue le nombre de répercussions psy : t'as pas envie de leçons de “survies” de quelqu'un qui s'est prit une main au cul alors que ça t'arrive malgré tout aussi en fait.
Tu dois culpabiliser parce que, même si tu dis rien, même si tu les soutiens quand y a besoin, même si tu relaies les trucs militants, bah, oui, dans le fond, tu les méprises, parce que toi tu t'es jamais plaint et tu t'es demerdé.e parce que t'as pas eu le choix, t'y arrivais déjà enfant et on te demande de les plaindre adultes. Tu te fais violence pour avoir de l'empathie pour elles quand elles en ont pas pour toi. Parce que si t'as le malheur d'éclater une fois, une seule, publiquement et de dire ta vision de la chose : personne ne te pardonne. T'es plus une victime quand tu es majeure, tu es une ex victime. Et tu as beau être ré-agressé.e, comme tu ne pleures pas, comme tu te tais, tu restes dans cette zone de monstruosité, cet être sale parce qu'utilisé trop tôt et irréparable parce qu'en colère. Cette non victime car pas consciente à l’époque.
Après ça vient te parler de la légendaire force psychologique. Personne n'est fort, personne n'est faible : t'as juste celles.ceux qui n’ont pas eu d'autre choix que de se débrouiller et celles.ceux qui se sont avachis dans l'aide des autres (on va être clairs, je n'en ai vraiment plus rien à faire de vous heurter ou non)
Etre victime de pédophilie, c'est ne pas avoir le droit à la même patience des féministes qu'elles quand tes traumas resurgissent sous prétexte qu'ils sont pas attendrissant, ou que les victimes plus âgées ne peuvent pas s'identifier à tes traumas. Parce que tu ne rentres pas dans les cases prédéfinies ni par la société, ni par le féminisme, de la victime modèle. T'as pas le droit à l'empathie et la compréhension des autres si tu ne pleures pas devant une audience mais est en colère.
Et on aura beau le dire, je sais que dans le fond vous ne comprendrez pas que, tout ça , forcément, ça fout une rage quasi permanente. Que ça confirme que tu dois pas parler, parce que ta parole va gêner la lutte de tes “sœurs”, que celles-là même vont te backlash si tu oses hausser le ton (tbt Angot), que ça donne la haine contre le féminisme parce que la majorité militante est en partie responsables de ça même quand elle n'est pas problématique.
Je sais que le fait que des victimes restent silencieuses complique profondément la prise de conscience concernant les traumas liés à ce dit silence, mais si vous partiez du principe que VOUS NE SAVEZ JAMAIS ce qu'a vécus quelqu'un, vous leur rendriez la vie plus facile. Parce qu'un jour elles auront peut-être envie de parler. Et même si c'est pas le cas, vous leurs éviteriez comme moi aujourd'hui d'avoir à parler de certaines choses qui ne vous regardent pas juste pour que vous arrêtiez vos comportements malsains. Parce que vraiment, en arriver au stade d’être accusée de complicité dans des choses qui vous ont été faites juste parce que ça distrait la galerie, vous ne réalisez pas une seule seconde ce que ça fait. Pas une seule. J'essaie vraiment de pas vous voir comme des personnes profondément mauvaises mais vraiment vous rendez ça compliqué. J’essaie de ne voir que le côté nécessaire et bon du féminisme, mais il est gangrené à un point tel que beaucoup en viennent à croire qu’elles s’y opposent (ce fut mon cas).
Je ne vais pas aller plus loin ni lister en détail ce qui m'a été fait comme me l'impose le militantisme carte gold de ce réseau car ça ne ferait qu'alimenter l'une des horreurs qui a pourries le “féminisme” de Twitter : le voyeurisme. Aussi parce que vraiment je confirme que je ne vous dois rien et encore moins une porte d'entrée dans ma vie.
2- Le militantisme autopromotionel Twitter
Le féminisme sur ce réseau m'a permit d'admettre mon féminisme que les réseaux “mainstream” avait dégoûté. Mais aussi, plus tard, forcée à constater qu'aujourd'hui ce qu'on appelle le whitefeminisme est en bonne voie pour remplacer le féminisme old fashion qui s’accapare les vieilles voix médiatiques, que beaucoup sur Twitter seront de bonnes remplaçantes de Caroline Fourrest &co
Ce qu'il s'est passé le mois dernier m'a fait réaliser que cette forme de féminisme n'est pas seulement aveugle de la situation plus urgente des femmes non-blanches, non cis, non hétéro : elle est aveugle et dans le refus de ses propres actions oppressives. Ce n'est pas que du WHITEfeminisme, c'est du féminisme d'autopromotion (la tendance reste blanche quoiqu’il en soit). Ce féminisme dicte sur Twitter les règles de qui est ou non une bonne féministe et crée un nouveau profil de femme idéale à atteindre. La femme médaille d'or aux Wokeolympics.
Cette femme est oppressée par la société mais elle est celle qui nous libérera toutes. Cette femme est victime, elle assume ses traumas et en parle, cette femme est touchante. Cette femme SAIT comment libérer nos corps car ELLE est libérée sexuellement, elle est bosypositive, elle est notre égérie. Cette femme est forte car elle n'a pas peur de montrer sa colère envers les hommes. Cette femme ne supprime pas ses tweets parce qu’elle reçoit des mentions lui demandant de réfléchir à ses mots et ses actes, elle les supprime parce qu’elle veut stopper le harcèlement que les méchantes personnes soit disant plus opprimées qu’elle lui font subir. Cette femme n'a pas la patience pour celles qui ne sont pas victimes et émettent une opinion, car si tu n'as pas parlé de tes oppressions, des violences que tu as subies : C’est qu'elles n'existent pas. De même que si tu parles d'une oppression qu'elle-même n'a pas connue : tu l’exagères ou la fantasme.
On ne peut pas être en colère contre cette femme. C'est pas parce qu'elle considère que l'égalité salariale est plus urgente que la sécurité des femmes non-blanches qu'elle est raciste. C’est pas parce quelle pense que l’égalité homme-femme est plus urgente que l’égalité entre toutes les femmes qu’elle est bénéficiaire d’un privilège blanc, d’ailleurs : c’est un truc de mec cis. Ce n'est pas parce qu'elle désigne ses amis non-heteros par leur sexualité qu'elle est homophobe, biphobe, panphobe (d'ailleurs elle se définie elle même comme non hétéro). C'est pas parce qu'elle ramène ses amis à leur identité de genre car non-cis qu'elle est transphobe : elle veut juste que vous sachiez qu'elle “accepte tout le monde”. C’est pas parce qu'elle jette sous le bus une femme qui dit que l'on se débrouille suite à son viol qu'elle veut une hétérogénéité des victimes, elle veut juste des preuves de votre passé, plus ils y a de détails, mieux c’est. C’est pas parce qu'elle moque entre trois @ une fille de 15 ans qui a tweeté “sexe” au lieu de “genre” qu'elle méprise celles et ceux qui n'ont pas eu accès aux clefs de déconstruction qu'elle est dans un militantisme élitiste : elle éduque. Ce n'est pas parce qu'elle enferme dans leurs silences les victimes de violences sexuelles avec les étiquettes qu'elle lui colle qu'elle est oppressive : elles ont choisi ce silence.
Non vraiment, vous ne pouvez pas être en colère contre cette femme, car quelque soit la couleur de votre peau, votre ethnie, votre sexualité, votre identité de genre, votre religion, votre santé psychologique, votre vécu : elle est plus oppressée que vous. Oui, elle est blanche, mais elle est une femme donc oui, son oppression est plus urgente. Elle ne le dira pas textuellement car elle est pudique et forte mais fait en sorte que vous le sachiez. Vous êtes dépressive chronique, borderline, mais elle fait de l'anxiété. C'est pas parce que ce n'est qu'un des X symptômes de votre maladie, trouble ou pathologie que votre vie en société est plus compliquée que la sienne, ressaisissez-vous. Et si vous faites remarquer que l'anxiété, surtout en trouble généralisé, n’a pas de cause unique, est majoritairement liés à d'autre troubles/pathologies et que du fait d'autres troubles/pathologies vous êtes également sujet à ce diagnostic : vous êtes psychophobe, notez-le bien.
Vous ne pouvez pas reprocher à cette femme de partir du principe qu'elle a forcément connu plus de violences que vous, ni de vouloir vous apprendre comment “vivre avec” si vous avez fait ce choix  O COMBIEN PRO SOCIÉTÉ PATRIARCALE de vous taire. Si vous traitez autrui dans l'idée qu'on ne sait jamais : elle elle le traite sur la base qu'elle sait tout. 
Elle sait qu'elle n'est l'oppresseur de personne et l'oppressée (mais pas soumise) de tous.
3- La finalité de vos commentaires de merde passés ou à venir
Vous n'avez aucune idée de qui a subit quoi ici ou dans le quotidien hors Twitter. Vous ne savez pas car tout le monde ne parle pas. Même si c’est une logique qui vous échappe.
Vous penserez ce que vous voudrez de ce que je dis là, m'étiquetterai comme vous voudrez, comprendrez ce que vous voudrez, ajouterez le petit commentaire utilité-0 que vous voudrez : je m'en contre fous royalement. 
Je ne cherche ni votre validation ni votre soutien, je mérite mieux que ça. Il y a un moment où ces choses doivent être dites, que cela vous pousse à réfléchir ou non n'est plus vraiment la question, ce réseau est victime de son propre militantisme et son propre effet de groupe qui le rend plus problématique qu'autre chose. Votre pensée n'est pas en mouvement comme le veut une progression de groupe saine, mais en copie perpétuelle de l'autre. 
Vous pouvez me maudire, me traiter de tout les noms, me détester ça ne changera pas le fait que ma pensée, qui est celle de beaucoup de victimes de viol qui rejettent le féminisme à cause du traitement qu’il réserve aux victimes non-conformes, ne sort pas de nul part.
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maraboutdjemey · 7 months ago
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Retour d’affection ou d’ex rapide et urgent
astuce africain pour faire revenir son ex, combien de temps pour un retour affectif
Le grand voyant medium africain est réputé pour les rituels de retour d’affection puissante à distance sur l’Europe, l’Amérique et l’Asie. En tant que marabout voyant du retour affectif Djemey réunit les partenaires qui sont séparés. Toutes les difficultés sur le plan sentimental trouvent des solutions durables grâce à ses dons médiumniques et maraboutiques. C’est le grand marabout qui guérit les…
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spleenywaves · 7 years ago
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Cela va bientôt faire 3 mois que je suis à paris, le 18 novembre très exactement.
TROIS MOIS -et une éternité que je n’ai pas posté également oupsi-.
Maintenant que j’ai enfin un ordinateur digne de ce nom je n’ai plus vraiment d’excuses pour ne pas écrire. Sachez d’ailleurs –si jamais il reste quelques lecteurs sur cette plateforme presque abandonnée- que non seulement je culpabilise de ne pas écrire mais qu’en PLUS je me fais régulièrement engueuler car je n’alimente plus le blog –elle se reconnaîtra-.
Je vais vraiment essayer d’y remédier c’est promis, surtout que ce n’est pas l’inspiration qui me manque…
Je précise que j’écris cet article alors que je suis dans le train pour me rendre de nouveau sur Caen -dans ma ville on traîne-, lieu qui m’a vu grandir, m’épanouir, blablabla nostalgie blablabla.  Je vais essayer de ne pas être trop nostalgique et vraiment essayer de dégager le positif de ce premier bilan- je viens tout juste de rédiger un mail pour l’ancien directeur de mon lycée j’ai pas mal de souvenirs qui reviennent i’m not crying you are-.
Bon tout d’abord l’université allez hop pas de transition (pour ma défense c’est justement pour m’éviter DE NE PAS ETRE NOSTALGIQUE alors ne vous plaignez pas, vous échappez à un pavé larmoyant sur comment c’était bien avant avec mes copains).
Le 18 septembre, jour où j’entrais officiellement à l’université. Je dois vous dire que je n’étais pas très sereine alors que j’attendais ce jour depuis si longtemps. Déjà c’est immense et bondé, -et je ne suis même pas encore à la Sorbonne Mère alors imaginez dans 2 ans le choc que ça va être-. Pour ceux qui ne le savent pas –d’ailleurs pourquoi est-ce que vous le sauriez-, je suis actuellement en bi-licence LEMA-Anglais à la Sorbonne –LEMA c’est juste un mot compliqué pour dire que je fais des études de lettres avec deux cours liés aux médias-. Bi-licence, ça veut dire double travail, double galère et double lieux d’enseignement, les deux premières années de ma licence se déroulent dans des bâtiments externes à la Sorbonne il faudrait que je prenne quelques photos, surtout des bibliothèques j’aime vraiment y aller.
Honnêtement je trouve que je me débrouille plutôt bien pour quelqu’un de base bien trop timide. J’avais peur d’être paralysé par le stress mais passé les premiers jours j’avais déjà réussi à me détendre en cours et j’avais déjà rencontré quelques petites têtes bien sympathiques. Même si mes amis me manquent énormément, j’ai rencontré des personnes vraiment gentilles et intéressantes et c’était tout ce que je demandais en matière de rapport social.
Je ne vais pas trop m’étendre sur mon emploi du temps, ce que je fais en cours ou ma charge de travail –ça pourrait peut-être me servir dans un autre article- ?-, ça n’intéresse pas grand  monde je pense :))
La vie d’étudiant ça demande énormément d’autonomie, j’étais prévenue mais comme toujours, on ne réalise pleinement qu’une fois confronté à l’expérience et encore, je considère que je suis tout de même beaucoup soutenu par mes parents, croyez-moi je réalise ma chance et les remercie d’autant plus quand je vois combien c’est difficile de s’assumer financièrement avec peu de revenus et des études à côté.
Bon du coup évidemment, vous me connaissez –ou pas-, les premières semaines c’était un peu « Chaque jour une nouvelle galère ! Toi aussi panique totalement face aux responsabilités comme un étudiant digne de ce nom ! ». Je ne vais pas m’attarder trop non plus encore –cette fois-ci pour préserver le peu d’amour-propre qu’il me reste- mais on m’a déjà dit que j’avais une p*tain de bonne étoile qui veillait sur moi et je ne peux que le reconnaître (ex : laisser la clé sur la porte à EXTÉRIEURE toute une nuit, laisser la plaque électrique allumée toute une matinée, les fuites d’eau c’est rigolo, bloquer sa carte bleue…bref).
Devinez qui n’a toujours pas réglé son addiction et boit beaucoup plus de café que d’eau? Oui.
Il m’a fallut du temps pour vraiment bien m’acclimater mais désormais mon appartement c’est vraiment mon petit chez-moi, je fais de moins en moins de maladresse -et quand j’en fais ça se limite à se casser la figure dans les escaliers de l’université-. J’ai mes petites habitudes maintenant, je me découvre des nouvelles passions –comme les noodles instantanées ou même le lavomatic ?? rigolez mais c’est chaud, ça sent bon et c’est silencieux, j’adore-, et vivre sur Paris ça représente quand même pas mal d’avantages. Vous n’imaginez pas à quel point c’est gratifiant d’aller au musé gratuitement sur son temps libre, de pouvoir aller prendre un très bon café dans un quartier comme celui des Batignolles, de pouvoir assister gratuitement à des conférences ou autres événements culturels –je suis allée voir une pièce de Molière par exemple- et puis tout simplement être à la Sorbonne (ou avoir la fibre, ça aussi c’est bien).
J’essaierai de mettre des petites photos de mon placard dans un prochain article mais pour l’instant:
chouette quartier (3)
chouette quartier (2)
j’ai un chouette parc à côté
ma vue façon “Fenêtre sur cour”
je vis dans un chouette quartier
petit aperçu de mon placard
Par contre qui dit Paris, dit forcément Parisiens. Je suis désolée mais l’un des plus grands défauts de cette ville : ses habitants –ce qui, vous le reconnaîtrez, est assez embêtant-. MEME à l’université on ressent ce décalage. J’entends par là les gens qui te prennent de haut parce que tu viens « de province » redescends Louis XVI, qui sont persuadés que tu n’as jamais eu accès à l’eau courante et à l’électricité et j’en passe. J’ai quand même rencontré un mec qui était persuadé avoir reçu un meilleur enseignement que moi parce qu’il avait étudié à la capitale tout son collège/lycée, et qui m’a sorti avoir étudié une année en « province » à… Lille –désolée mais je ne caricature même pas, c’est triste-. Je ne vais pas me lancer sur l’amabilité quasi-inexistante ici-bas parce que cela risquerait d’être trèstrèstrèstrèstrès long.
Un autre problème que j’ai pu rencontré ici également c’est la pollution. Au cours de ma petite vie j’ai habité en bord de mer et en pleine campagne –paumée pour le coup je le reconnais-,  imaginez le changement drastique que cela représente pour mes poumons. Alors même si j’apprécie le savoir et la culture proposés dans cette ville –vraiment je suis consciente de ma chance-, la saleté, les odeurs et la pollution ça devient parfois un peu oppressant. C’est vraiment dommage que les gens ne fassent pas plus attention –les parisiens et leurs cimetières de mégots de cigarettes un peu partout, un bonheur-.
  Je me suis permise de mettre quelques photos de ma soirée d’intégration (c’était GENIAL), seule réelle manifestation de ma vie sociale (promis je fais des progrès). J’ai passé un super moment, c’était dans l’Aquarium de Paris, la musique dans l’ensemble était top et j’y suis allée en compagnie de mes nouvelles copines (des filles très très mims).
  Néanmoins –Voldemort-, je ne regrette pas. Je suis le cursus que J’AI choisi, j’ai énormément de chance de pouvoir me permettre un logement sur Paris –même si l’appartement entier est en soi plus petit que ma chambre d’avant-, et je suis très reconnaissante des expériences qui me sont données de vivre. Comme je le disais j’ai rencontré quelques personnes vraiment mimis et avec qui je partage pas mal de centres d’intérêt. De plus j’ai vraiment un objectif en tête et je sais que je vais y arriver, en tout cas je me donnerai les moyens pour.
Donc oui, je le reconnais,
je suis une petite veinarde.
    PS: le prochain article devrait porter sur une expo formidable que je suis allée voir récemment, indice : “Aigle noir” :)))
(c’est ma maman ehe)
Débuts de la vie parisienne Cela va bientôt faire 3 mois que je suis à paris, le 18 novembre très exactement.
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chachapossum · 7 years ago
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Le prophète en forme de 4 [2010]
Possum Pizza bonsoir ?
- Oui euh bonsoir c’est pour commander des pizzas…
Bah oui espèce d’abruti tu ne vas pas appeler pour faire la causette avec le pauvre larbin aux tympans saignants que je suis.
- Je vous écoute ?
- Alors y’aurait une Rocka’bacon et une Mozzakipik.
Si je bosse ici c’est dans l’unique espoir d’un jour avoir assez de fric pour consommer les mêmes drogues que les inventeurs des noms de pizzas.
- Deux personnes ? Pâte normale ou crusticrou ?
Une pâte peut elle être anormale ? N’est ce pas de la discrimination d’utiliser de tels qualificatifs ? Mais la pâte à pizza a-t-elle seulement sa place à l’ONU ? Il me faut un café.
- Euh oui oui normale, deux, et…
- Vous payez comment ?
- En ticket resto.
Encore un livreur qui va se faire un bon pourboire.
- Ok, alors une Rocka’bacon, une Mozzakipik en pâte normale à livrer au 5 rue Hector Berlioz ?
- Euh… oui oui c’est ça.
Ah ça t’en bouche un coin que je sache où t’habites alors que hier c’est Medhi que t’as eu au téléphone pour commander ta Granoska hein.
- Vous serez livré dans 45 minutes, merci d’avoir choisi Possum Pizza et à très bientôt.
Je hais ce boulot. Je hais tous ces glandeurs boutonneux aux cheveux gras à qui je parle en souriant. Le sourire s’entend, c’est stipulé à l’alinéa 14 de mon contrat. Donc je dois montrer mes canines à l’ordinateur. Toute la soirée.
Faut bien payer le loyer. Quand j’étais en âge de perdre mes dents de lait je voulais être archéologue. Sortir de ma tente à dix heures du matin pour aller déterrer un squelette de T-Rex à l’aide d’un pinceau. Le rêve.
Puis j’en ai parlé à ma maîtresse qui m’a gentiment expliqué que faudrait faire 20 ans d’études après le CM2 pour avoir la chance d’exhumer des pots cassés en terre cuite avant d’un jour peut être atteindre la consécration en tombant sur un fossile de trilobite.
Moi je voulais un T-Rex après le bac.
J’ai rayé le mot ambition de mon vocabulaire et me suis réorienté. J’adorais écrire. Je passais des nuits fiévreuses à noircir des cahiers entiers jusqu’à la crampe du poignet. Je rêvais d’une histoire gigantesque et divinement bien articulée, avec des retournements de situation à faire pâlir le Scoobygang. Les mots ont un pouvoir fascinant, illimité. On peut même dépasser l’infini à coup de néologismes. Écrivain. J’avais trouvé.
Arrivée au collège j’ai compris qu’un romancier ne pouvait pas se payer un loft en face de Beaubourg à moins de savoir toucher les adolescentes pré-pubères et les mères au foyer fans de Patrick Sébastien qui lisent parce que c’est important de se culturer quand même. J’ai aussi vu tellement de camarades prendre la plume et inonder skyblog de leurs créations... Je n’arriverai jamais à me faire une place.
Alors quoi ? Le journalisme me tendait les bras. Des colonnes lues par d’autres gens que ma mère et mon chat, ma passion serait utile à la société, je n’aurais même pas l’impression de travailler. Donnez moi un sujet, je vous le raconte. Je serais capable de rendre intéressant un article sur les bégonias à un fan de tunning.
C’est au lycée que j’ai découvert à quel point c’était un métier gangréné, qu’on était promu à condition d'arborer la même moustache blanche que Jean Luc Delarue. J’ai décidé de boycotter TF1, c’est Victor qui me l’a conseillé, le pote avec qui j’échangeais des pin's du Che Guevara contre des bracelets cloutés.
Les années ont filé, les diplômes se sont accumulés sans savoir vraiment où est ce que j’allais. Un jour j’en ai eu marre que mon père me gronde lorsque je me couchais après minuit. À 24 ans il était peut-être temps de quitter le nid moisi, et puis je ne pouvais plus faire trois mètres à Paris sans avoir l’impression de croiser mon ex. Je suis partie loin de mes problèmes, sauf qu’ils m’ont suivie dans le déménagement.
- Possum Pizza bonsoir ?
- Bonsoir mademoiselle, j’allais commander une Bouldepux mais votre voix est si suave que je vais me rabattre sur la Rosécarlate
- Vic je bosse là, je finis à 23h et tu sais très bien que je vais devoir mettre fin à cette communication immédiatement
- Mais vous faites erreur, je ne suis qu’un innocent client qui n’a pas encore eu sa dose d’huile et...
Clac. Une commande prend en moyenne 2 minutes et 22 secondes, Possum Pizza a payé une boite spécialisée dans le chronométrage des opérateurs téléphoniques pour obtenir ce chiffre. Si un appel dépasse trois minutes j’ai le droit à une écoute en direct de la conversation par un manager, celui qui gagne dix balles de plus que moi, dix balles de plus que le smic, et le droit de mettre fin à mon CDD.
Parfois on se croirait dans Brazil, la torture en moins. Enfin je crois, j’espère.
Tiens, un numéro inconnu, un nouvel estomac à fidéliser.
- Bonsoir je voudrais commander une Gouinamane s’il vous plaît.
Je me souviens que les premiers jours fallait parfois me mordre la langue jusqu’au sang pour pas exploser de rire à ce nom là. Aujourd’hui mon sourire en carton ne tremble même plus. Je vieillis. Ou j’ai peut-être juste besoin d’une reconversion professionnelle.
- Alors je vais avoir besoin de votre numéro de téléphone fixe, téléphone portable, nom, prénom et adresse s’il vous plaît.
- Oui…
Il trouve ça normal de me photocopier sa carte d’identité pour commander une pizza.
J’ai en moyenne 28 nouveaux tas de cholestérol qui viennent grossir le fichier client quotidiennement. On ne sait pas ce qu’ils ont fait l’été dernier mais on sait tout le reste. L'ordinateur central réussi même parfois à choper la photo du client sur Internet, aidé par un sombre réseau social au nom ridicule quand on ose le traduire en français.
***
- Je préfèrerais subir un toucher rectal par un lépreux plutôt que d’être client chez Possum Pizza.
- Putain Vic t’es sale…
- Non mais sérieusement ça te dégoute pas de travailler pour une boite qui gère autant d’informations personnelles dans le seul but de livrer des pizzas ?
- Ce qui me dégo��te c’est ta barbe recouverte de sauce tomate mec… Et arrête de faire fumer Pixel !
- C’est pas ma faute si ton chat aime nuire à ses spermatozoïdes et réduire sa fertilité, mais il peut se faire aider pour arrêter de fumer en téléphonant au 113… C’est fou les romans qu’ils arrivent à caser sur six centimètres de carton.
Y’a onze ans Victor a fumé son premier joint avec moi. À l’heure actuelle il est héroïnomane et doit prostituer sa sœur de sept ans et demi pour se payer sa dose. C’est ce que Laurence Ferrari aurait bien aimé constater. La vérité c’est que ce soir là, le joint roulé par le dealer contenait autant de shit que pixel de spermatozoïdes.
Pixel est castré.
- Et sinon t’as toujours pas fini ton roman ?
- Tu sais très bien que c’est ni un roman ni un truc à finir et encore moins une chose commencée…
- Mais j’aime beaucoup tout ce que t’as écris, même si finalement c’est vrai que ça veut pas dire grand chose, mais j’suis certain que si tu bossais dessus tu pourrais te faire publier et...
- T’as fait le salon du livre cette année ?
- Bah je pouvais pas y’avait un raid organisé qui tombait pile sur le weekend en question et ma guilde avait vraiment besoin de moi...
- T’as rien loupé. Quand j’ai vu le gratin à la soirée d’inauguration j’ai eu envie de vomir par le nez. Ils sont tous agglutinés dans des carrés VIP entre un p’ti four et trois coupes de champagne, si tu passes assez près tu peux attraper un de leurs “Je suis auteuuuuhrr” sortant de leur orifice bucal en compagnie de postillons au saumon. Ce soir là je me suis dit que si j’avais de l’imagination et savais structurer mes textes, je pourrais atterrir là moi aussi. Je me suis rendue compte que je ne savais pas pourquoi j’écrivais, ni pour qui, mais que je n’avais pas envie de me retrouver à vendre des bouquins au nom d’un p’ti four au saumon.
Vic me regarde à travers un brouillard de nicotine, pas besoin d’y voir clair pour savoir qu’il sourit et n’est pas vraiment convaincu.
- Écoute, je veux pas te tenir de discours de rebelle en crise d’acné mais juste le fait que tu passes 35 heures par semaine à perdre ton temps pour que la pâte crusticrou domine le monde ça me fout un peu les glandes...
- 39.
- Quoi ?
- J’ai fait 39 heures cette semaine.
Le vide intersidéral qu’était ma vie sentimentale depuis cinq mois me laissait beaucoup -trop- de temps à tuer. J’avais fui Paris pour me retrouver paumée à 400km de mon ex. Au moins ici j’étais certaine de ne pas croiser ses sneakers à scratch vertes fluos. Les seules pompes sympathiques rencontrées depuis mon déménagement étaient celles d’un gamin qui courrait en hurlant qu'il avait trouvé la plume magique, il brandissant fièrement une plume de pigeon noire de crasse et sa mère trottinait derrière lui le visage assorti à son rouge à lèvre. Je ne juge pas les gens à leurs chaussures mais je reste persuadée que les êtres exceptionnels balancent des lasers d’un coup de talon.
Et j’avais plus envie de rencontrer autre chose que des êtres exceptionnels.
- Tu repars à quelle heure demain Vic ?
Il sort de son sac le dernier Mad Movies puis en extirpe un ticket racorni siglé SNCF.
- 12h08, j'arrive à 16h47 à Lille, juste à temps pour mon cours sur Malevitch.
- Ne me dis pas que vous êtes encore en train de disserter sur des toiles vierges ?
- T'es trop rustre pour apprécier la beauté du carré blanc sur fond blanc, déjà t'avais pas réussi à reconnaître la puissance du travail de Piero Manzoni, alors Malevitch...
Le jour ou Vic a quitté le palais de Tokyo en larmes après m'avoir traité de pauvre écervelée insensible à la beauté abstraite du monde, j'ai passé trois heures à culpabiliser en observant la toile blanche imbibée de vomi d'albatros en son coin inférieur droit. C'est la seule dispute qu'on ait connue en onze ans, je change donc subtilement de sujet quand on s'approche trop d'une discussion sur l'art content pour rien.
- Ca te dis pas qu’on se mate un film et qu’on aille se coucher ? J'ai reçu L'attaque de la Moussaka géante en version director's cut, mais j'ai aussi La créature du lagon hanté, Le crâne hurlant, Chromosome 3, ou sinon on peut mettre Black Dynamite...
Le visage de Vic s'illumine au fur et à mesure que je liste ces merveilles. L'hémoglobine et la chair putréfiée ont toujours été nos éléments eucharistiques favoris.
“Donuts don’t wear crocodile shoes”
C’est ce que cracha mon ordinateur au moment ou je rejoignis Vic dans les draps de Morphée.
***
J’étais en train de mastiquer une plume de poulet au curry afin d’acquérir le pouvoir de diriger l’armée des ratons laveurs albinos quand on m’annonça à plein volume que la base de données avait été mise à jour.
J’ai frôlé l’arrêt cardiaque et envoyé mon poing directement dans la mâchoire du troubadour, à m’en briser les phalanges. J’aurais préféré un réveil Ricoré. Au lieu de ça j’ai du vider une bouteille de mercurochrome sur mes doigts zébrés de sang en maudissant les sadiques programmeurs d’antivirus. Je n’ai pas pu me rendormir.
Heure du décès 9h14.
Mon PC portable ressemble à un cyclope, son œil béant ouvert sur l’infini de mon 28 mètres carrés. Je viens de commettre un homicide involontaire en la personne de ma seconde vie, celle qui me redonnait le sourire après une nuit passée à dispatcher 133 pizzas.
J’ai acheté World of Wacraft après des efforts monumentalement infructueux pour oublier mon ex... Je m’étais laissée convaincre que seule une immersion totale dans un nouveau monde immaculé de sa présence pouvait me changer les idées. Le fameux jeu vidéo en ligne avait déjà plus de 11 millions de victimes à son actif, il fallait au moins que je teste. Au fur et à mesure que je me concentrais sur mon personnage, c’est à travers ses actions que je ressentais à nouveau de la joie, du bonheur, de la fierté et tout un tas d’autres émotions qui avaient déserté ma vie. J’aidais des vieillards à fabriquer des dentiers en crocs de dragons, je pourfendais des golems de marbre, je me battais à mains nues contre des oursons malfaisants, je sauvais des elfes de la nuit en détresse… Je me sentais enfin utile, je construisais quelque chose de solide entre les champignons grands comme des baobabs et les tigres à dents de sabre domestiques.
Et Vic trouvait ça pathétique.
Et Vic me regarde depuis trois minutes sans oser bouger un sourcil. Il sait que mon salaire ne me permet même pas d’acheter assez de PQ pour le mois, alors un nouvel ordinateur…
- Je veux bien me torcher avec les serviettes en papier de verre de Possum Pizza à chaque fois que je viens si ça peut t'aider… Et j’te prêterai ma Game Boy, j’ai Pokémon Rouge dessus.
J’ai envie de lui dire que non, ce n’est pas la peine de s’en faire, qu’il n’y a pas si longtemps que ça on passait des nuits entières sans écrans, que j’ai des livres qui prennent la poussière depuis Noël, que je vais sortir voir autre chose que le trajet de chez moi à mon boulot et…
- Ma vie est une merde.
Je n’aime pas qu’on fume le matin chez moi, mais lorsqu’il glisse une cigarette entre ses lèvres gercées j’ai presque envie de lui en demander une. De faire quelque chose d’inhabituel, sortir de mes gonds comme un porte de véranda trop bien huilée qui aurait soudain envie d’être un vélux.
Et puis je me rappelle que j’suis pas une porte, ni même une fenêtre. Et quitte à choisir je préfèrerais être un pont-levis. En bois.
Un bois aussi lourd que le battant sur lequel mon frère s’est éclaté le pouce il y a une dizaine d’années dans notre maison de campagne. Une bâtisse en pierre à moitié écroulée au cœur d’un village dont la moyenne d’âge ne descendait jamais sous le seuil des 80 ans. Je me souviens encore de ces matins où on fourrait dans un sac en toile la panoplie complète d’Indiana Jones afin de partir à l’assaut de la lande sauvage traquer les chevreuils. On pouvait être certains que les grognements venus des fougères étaient ceux d’un sanglier en rut que les chasseurs n’avaient pas encore réduit en trophée. Quand nous n’avions pas le regard vissé sur une queue verte à attendre que le lézard repousse, on animait Fort Escargot. La coquille bariolée de gouache, les concurrents devaient se démener corps et bave dans les épreuves impitoyables qu’on avait concoctées. France 2 nous a beaucoup encouragé à traumatiser des mollusques au nom du père Fouras. Le reste des vacances s’écoulait à l’ombre des chênes centenaires ou dans les ruelles du village à éclater des bulles de goudron, on délaissait même la télévision. Quand je regarde cette gamine la face tartinée de rouge à lèvres qui clame à qui veut l’entendre qu’elle est aigle courageux de la montagne rousse et que plus tard elle sera présidente du monde, je me rends compte qu’elle vivait sans arobase.
Pixel me sort de ma torpeur en mordillant mon orteil, Vic a terminé sa cigarette, il caresse ce qui reste de mon ordinateur, l’air désemparé. J’ai la désagréable impression qu’une partie de moi hurle de joie tandis que l’autre s’énerve et s’épuise à chercher des solutions inexistantes afin de retrouver ma vie deux point zéro au plus vite.
Victor n'ose rien dire, il ne sait jamais quoi dire quand je transpire des yeux. J'essaie de réfléchir. Je ne sais même pas pourquoi je vois Gandhi quand je ferme les paupières. Je me calme et pense à mon frère qui aurait déjà réduit en bouillie la bécane blessée en insultant la terre entière. Je me calme et me fais un sermon sur le matérialisme et la société de consommation. Je me calme et retrouve un rythme cardiaque normal. Je me  calme. Ce n'est pas un amas de composants électroniques qui va me guider dans la vie. Je ne m'appelle pas Tetsuo. Je n'ai pas besoin d'ordinateur pour être heureuse. Je me rends compte que je pense comme un alcoolique à qui il ne reste qu'une bouteille de bière Leader Price au frigo. Comment ai-je pu en arriver là ?
- Bon au moins le disque dur est pas atteint je pourrai toujours récupérer mes textes et photos... c'est pas la fin du monde hein... Et puis ça va me faire du bien de faire autre chose que tuer du gobelin et poker mes potes. J'ai même envie de me remettre à écrire, j'ai eu une super idée cette nuit c'est vraiment dommage que je ne fasse pas dans la fantasy parce que c'était un truc du genre à détrôner Tolkien... Mais je vais avancer sur mon roman, le mois prochain je t'envoie des chapitres frais... en colissimo.
Il ne me croit pas une seule seconde.
Forcément. Ce n’est pas la première fois que je lui fais le coup de l’illumination divine qui m’ordonne de réussir ma vie. Au lycée je lui ai promis qu’il serait le premier à avoir mon bouquin dédicacé, j’ai écris vingt deux pages puis j’ai laissé jaunir le papier jusqu’�� ce que l’encre soit complètement effacée. L’année dernière j’ai monté une association pour la réinsertion de Burger King en France. Ma crédibilité s’est évaporée le jour où la co-présidente a annoncé en pleine réunion qu’il faudrait remplacer la viande par du tofu si on voulait vraiment concurrencer Ronald. Depuis ce jour je me suis désintéressée de toute forme de politique. Même Sarkozy m’évoque plus un champignon vénéneux qu’un nain sous stéroïdes. Avant de me convertir à Possum Pizza je voulais monter un site web avec Victor pour regrouper toutes nos chroniques de films gores, ceux dont les monstres en carton-pâte sont doublés par des poulets transgéniques. On a passé des nuits blanches entières à en parler sans jamais coder une ligne.
Mais cette fois ci c’était différent. Il fallait que ça marche. Je voulais que ça marche.
- Tu peux me laisser un stylo avant de partir?
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“Alice pénétra dans l’amphi bondé avec une bonne demi heure de retard, elle ne pensa même pas à regarder à quoi ressemblait son voisin quand elle posa son séant sur le seul siège de libre. Le ptérodactyle qu’elle avait dans l’estomac sentait la présence toute proche de nourriture, ses grognements attireraient bientôt l’attention du professeur avant même qu’elle ait pu enlever son manteau. Il fallait réagir. Elle sortit de sa poche un kiri déformé qu’elle écrabouilla en vitesse sur le morceau de pain rassis qui dépérissait au fond de son sac depuis lundi.
- C’est ton pti déj ou ton goûter ?
Deux grands yeux bleus océan accompagnaient un sourire Colgate qui avait attendu la mise à mort de la tartine pour poser sa question. Hésitant entre consteller son visage de postillons au fromage ou exhiber ses maxillaires la bouche fermée, Alice se contenta finalement d’esquisser un sourire sans trop montrer les dents. C'est le moment que”
L’horreur sans nom qui se posa dans la marge m’arracha un cri. S’éjecter de la chaise. Écraser au passage le stylo bic. Saisir le premier truc qui me tombe sous la main. Tenter de frapper l’intrus. Être tétanisée. Retenir un cri. Hurler. Ne pas avoir réussi à lever le bras. Regarder l'indicible galoper sur le papier. Sur mes phrases. Faire une pause entre deux virgules, repartir vers une majuscule puis escalader la part encore tiède de Torahzola. Je dois réagir. Je psalmodie une prière improvisée aux tortues ninjas puis trouve la force de mouvoir mon bras en soufflant bruyamment. Du courage. Le premier coup fait voler trois rondelles de chorizo, l’ennemi s’embourbe dans le gorgonzola fumant, je frappe frénétiquement de toutes mes forces, il trouve le moyen de se réfugier sous une olive, j’abats mon arme sans pitié pendant que mon tshirt encaisse les giclées de sauce tomate. C’est une véritable boucherie. Ce n'est qu'au bout de trois minutes que je fais une trêve à cause de la douleur qui me vrille le bras. Mon rythme cardiaque redescend tout doucement à mesure que mes crampes disparaissent. J’ouvre avec difficulté des yeux imbibés de sauce piquante pour constater qu’il est impossible de faire la différence entre ce qu’il reste de ma pizza et feu ma petite culotte préférée. Les deux ressemblent à s’y méprendre au masque de leatherface.
Vic aurait été fier de me voir manier un slip avec autant de dextérité.
C’est la seule pensée constructive qui heurte mon cortex alors que je contemple la moitié de la bête frémir à six centimètres du reste de son corps noyé de garniture huileuse.
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- C’était juste une araignée, tout va bien merci, j’ai juste perdu mon unique stylo dans la bataille.
C’est ce que je déclare à Laura, venue sonner à ma porte car elle entendait son plafond agoniser depuis une dizaine de minutes. Je n’ose même pas imaginer ce qui doit défiler dans son esprit à la vue de ma personne. Les cheveux gluants parfumés au gorgonzola, le tshirt maculé de taches écarlates, les yeux injectés de sang et la main droite encore tremblante, je m’excuse du dérangement et lui souhaite une bonne soirée. A aucun moment je n’avais envisagé la possibilité qu’elle m’adresse la parole. Mes voisins ont pour coutume de m’ignorer.
- Tu écris ?
- Et bien non enfin je, j’essaye d’écrire des trucs mais rien de très constructif… et toi tu débutes ?
Elle rougit en rentrant sous son tshirt un badge doré où son prénom est précédé d’un « je débute » en italique.
- Ah ça c’est pour mon boulot... À la FNAC ils ont une certaine vision de la hiérarchie et de la communication. Je dois porter la mention “Je débute” pendant encore trois mois… Va conseiller quelqu’un avec une pancarte “je suis nouvelle donc incompétente bonjour”. D’ailleurs je dois remonter me préparer, je suis déjà à la bourre là… si tu as d’autres soucis sur pattes hésite pas à venir sonner chez moi, je suis juste au dessus.
Je ne sais pas si c’est le timbre de sa voix ou le simple fait qu’elle ne se soit pas enfuie en courant à la seconde ou j’ai ouvert la porte mais en regardant ses chaussons j’ai presque l’impression de voir les talons clignoter.
Une fois le parfum de Laura dissipé par les relents de pizza, je me laisse tomber dans mon canapé trop mou et essaie de me concentrer sur la suite de ma journée, sur mon seul jour de repos.
Je voulais écrire. Je revois Victor me demander de raconter ma vie sentimentale en 32 tomes car là dessus au moins même sans imagination j’aurais de quoi vendre des pavés qui rendraient jaloux Musso et Lévy… Mais si je crée un roman, je n’ai pas envie qu’il se résume à ce qui a torturé mon myocarde pendant une dizaine d’années, à la limite ça peut être un prétexte pour me lancer mais je veux m’écarter de cette voie le plus rapidement possible, pour aller je ne sais où. Et puis il y a ce scénario proposé par mon ex. Alice rencontre Max, un étudiant impliqué dans la mafia locale, s'en suit une folle histoire d'amour teintée de sang. J'en suis au troisième chapitre et ne connais même pas les noms des futurs cadavres, encore moins leur nombre. Je me demande soudain si écrire sans connaître la fin ni le milieu de son histoire n’est pas une entreprise vouée à l’échec. Des milliers d’heures qui ne mènent à rien, des hectolitres d’encre gâchés, des forêts assassinées gratuitement. Je suis un monstre.
Le stylo git sur le sol, pas besoin de m’approcher pour savoir qu’il est décédé. Ce fin cylindre en plastique contient de quoi écrire trois kilomètres mais si on brise sa carapace de plexiglas non seulement il perd ce merveilleux pouvoir mais en plus devient nocif et noirci tout ce qu’il touche. C’est terrifiant la mort d’un Bic.
***
L’unique avantage de mon boulot réside dans le fait de ne jamais commencer avant que la petite aiguille de ma flick-flack n’atteigne le dix. Mais Pixel n’a toujours pas compris le principe de la grasse matinée. Pas besoin de réveil quand ses griffes traversent la couette à huit heures du matin afin d’allumer le distributeur de croquettes. À mesure que ma main se couvre de poils, je pense à mon roman.
Ce n’est pas un roman. C’est un puzzle géant dont je n’ai jamais vu la boîte. Pas moyen de savoir si j’aurais un chaton ou un poney une fois la dernière pièce posée, de toute façon je préfèrerais un T-Rex. Pixel pose négligemment ses 8 kilos sur mon visage. Il ne compte pas attendre la fin de mes élucubrations matinales pour remplir son estomac.
Après m'être décroché la mâchoire et récuré les yeux je constate que le cadavre du bic n'a pas bougé depuis la veille. Je gratouille Pixel sous le menton et vais relever le courrier.
Échec cuisant. Ma mémoire a décidé d'occulter complètement cette tragédie, technique du poisson rouge. La mort de mon ordinateur n’était pas un cauchemar.  
Vexée comme un pou, je décide de me traîner jusqu’à ma boîte aux lettres matérielle histoire de prendre ma revanche sur le monde virtuel sans attendre. Pourquoi n’a-t-on pas encore inventé ce porte-clés qui répond quand on l’appelle ? Celui dont on parle à chaque fois qu’on cherche son trousseau en se disant que l’exercice est mille fois plus difficile que de trouver Charlie dans la dernière page du bouquin, celle ou il est paumé parmi des centaines d’individus qui ont eu le bon goût de se fringuer avec des rayures rouges et blanches. Même mon mot de passe hotmail est plus facile à retrouver. J’abandonne rapidement, incapable de me concentrer car obsédée par une question existentielle de la plus haute importance : comment savoir qu’un pou est vexé ? Google est mon ami. Mais pas aujourd’hui.
J’ai envie de pleurer. Je hais le matin. Quand j’étais petite, j’entendais dire que araignée du matin : chagrin. Il a fallu que je souffle une vingtaine de bougies pour me rendre compte qu’on pouvait remplacer araignée par à peu près l’intégralité des noms communs du Larousse, ça rimerait toujours avec chagrin du moment que ça se passe le matin.
J’essaie de ne plus penser aux poux, surtout en prenant ma douche. De ne plus penser à mon amis Google devant le miroir.Des cheveux en bataille cachent des yeux bleus aussi jolis que myopes. Peau blanche quasi transparente qui a certains endroits du corps permet de cartographier précisément mon réseau sanguin, une méduse en serait jalouse. Je n’ai pas beaucoup changé depuis hier. J’adresse un clin d’oeil à mon reflet avant d’enfourcher mes lunettes rectangulaires, celles qui me rendent physiquement intelligente.
8h45, je sors les raviolis du micro-ondes. Ce que je préfère dans les raviolis c’est la nappe de gruyère fondu qui croque sur les bords quand le bol a passé la nuit au frigo. Si je bossais chez Buitoni, il n’y aurait pas deux pièces contenant une garniture identique, ce serait 38 mini pochettes surprises dans chaque boîte. Y’en aurait même une au beurre de cacahuètes. J’explique mon projet à Pixel pendant que mon tshirt se transforme en pull angora, il me regarde et ronronne comme s’il croyait en moi et mes formidables idées culinaires. Ce chat est merveilleux. Je balade ma main sur son dos à rebrousse poil jusqu’à l’oreille gauche déchirée.
La blessure de guerre remonte à la période où j’étais un chef indien à mes heures perdues, occupée à explorer le désertique bac à sable en compagnie de Pixelor, mon féroce tigre du Bengale. Je n’avais pas vu arriver le berger allemand, je ne savais même pas qu’un mastodonte pareil pouvait être nommé. Quand il a commencé à boitiller dans ma direction en grognant, Pixel a triplé de volume et s’est mis à cracher en remuant les moustaches. Le molosse s’est arrêté net en face de cette boule de poils qui osait le défier. J’ai lâché mon arc au premier aboiement, mon chat ne bougeait pas, il émettait des sons rauques en continu. Je n’ai pas fait attention à ma mère qui me hurlait depuis le balcon de reculer puis je me suis pissé dessus au moment où le chien a recommencé à avancer vers moi. Pixel lui a sauté à la gorge, planté ses griffes dans l’épaule et s’est hissé sur son dos pour lui labourer la nuque. Une pluie de bave et de sang m'éclaboussait, le chien sautait dans tous les sens pour déloger son adversaire. Puis il roula sur lui même et Pixel s’éjecta juste à temps pour éviter d’être réduit en bouillie par 50kg de muscles. Il galopa  vers la rue, ne devant son avance qu’à la patte blessée du chien enragé. J’ai attendu toute la journée dans le bac à sable en pleurant. Ma mère tenta de me consoler sans succès en épongeant mes litres de morve. Le lendemain Pixel a gratté à la porte l’oreille en sang et le pelage couvert de cambouis. Il s’est mis à ronronner avant même que je ne l’étouffe dans mes bras.
Quand j’ose raconter cette aventure en société je peux déduire lequel de mes auditeur possède un chat, il a toujours les yeux qui brillent à la fin de l’histoire, les autres se marrent tout le long. Surtout Vic.
C'est en posant le bol sur la pile de vaisselle sale que je marche sur mes clés. Vu l'heure qu'il est je vais même avoir le temps de vidanger ma boîte aux lettres.
- Bonne journée mon petit amour, je ne rentre pas trop tard ce soir !
Je claque la porte et me pétrifie quand j'entends un écho. Je n'aime pas trop que mes voisins me surprennent en train de parler à mon chat. Laura dévale les marches, un morceau de croissant entre les dents et des miettes incrustées dans le labelo. Elle me crache un bonjour à la face sans s'arrêter de courir. Avant que j'ai eu le temps d'articuler quoi que ce soit l'escalier est déjà désert. C’est le plus joli sourire qu’on m’ait adressé depuis une éternité. J’ai un faible pour la nourriture.
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Nina ? Stéphanie ? Vanessa ? Charlotte ? Cécile ? Marine ?
Impossible de me rappeler comment se prénomme la barbie qui pianote sur le poste voisin. Remarque cela ne fait que trois semaines qu'elle occupe cette place, et je me suis promis de n'avoir aucun échange social avec une personne dont le fond d'écran représente un nouveau né souriant à un géranium rose. Chez Possum Pizza, la seule chose qu'on a le droit de personnaliser dans notre espace de travail est le papier peint windows. Depuis deux semaines Edward Norton me souhaite la bienvenue en vomissant ses dents sur la barre des tâches.
- Excuse moi, t'aurais un stylo à me dépanner ?
Elle sursaute et me dévisage trois bonnes minutes. J'ai l'impression qu'elle va me sortir la carte de visite de son esthéticienne ou m'imprimer la liste de ses anticernes préférés. Je hausse mon sourcil droit en gardant le gauche bien à plat jusqu'à ce qu'elle se décide enfin à me donner un de ses 5 stylos Possum Pizza flambants neufs que je glisse dans mon sac avant de la remercier.
11h10. Le premier appel ne devrait plus tarder.
- Possum Pizza bonjour.
La fiche de la cliente apparaît, son double menton aussi. Je me demande quel est l'intérêt d'encombrer les serveurs avec toutes ces photos, est-ce seulement légal ? Je me prépare à noter la commande au moment où je lis son prénom. J'ai toujours pensé que c'était une légende urbaine, ces parents assez malades pour baptiser leur fille Clitorine. Remarque c'est peut être un acte purement artistique ou simplement sadique, ou c'est juste que mon esprit obtus n'arrive pas à percevoir la beauté intrinsèque de ce prénom. Quoi qu'il en soit je transfert l'appel à ma voisine histoire d'éviter de me faire virer pour fou rire intempestif.
Il est très rare que je délègue un appel, même lorsque je tombe sur un bègue ou quelqu'un qui a eu la bonne idée de composer le numéro avant même de choisir sa pizza.
- Possum Pizza bonjour ?
- Bonjour je voudrais une Tikenja à livrer rue des chênes au 14, non attendez plutôt une Razzorizo, la garniture est bio n'est ce pas ?
J'ai même droit à l'éternel indécis. Au bout de trois minutes un œil rouge clignote sur l'écran. Une oreille aurait été plus juste, le manager n'est pas branché en visioconférence, il ne fait qu'écouter. Mais se sentir observé est beaucoup plus intimidant, on se demande même si un bout de ravioli n'a pas échappé au brossage matinal. Sauron aurait-il été aussi terrifiant si il avait décidé de surmonter sa tour d'une oreille enflammée ?
Un appel coupe le fil de mon épique réflexion. Madame Béchade demande si les pizzas végétariennes contiennent des crevettes parce que vous comprenez elles aussi ont un système nerveux. Madame ne fait pas partie des traîtres carnivores qui osent se vanter d'appartenir à la race supérieure des bouffeurs de tofu alors qu'ils croquent sans pitié du poisson mort né.  
Je hais les végétariens. Les raisons obscures qu'ils avancent pour justifier leurs carences alimentaires rivalisent d'absurdité. Je peux encore voir les yeux d'Alex briller lorsque je lui parlais des centaines d'hectares de sapins cultivés dans le seul but d'être sauvagement tranchés pour Noël, combien de litres de sève sa famille avait-elle fait couler depuis sa naissance ? Et en quoi étaient fait son sac Marc Jacobs ? Et qui avait tricoté son top acheté chez Primark ? Puis je l'avais achevée en lui demandant si la viande lui manquait parfois. Non, pas vraiment, et puis c'était tout à fait normal de rêver qu'une dizaine de poulets rôtis l'invitaient à danser la farandole puis qu'elle se battait avec Jeanne Calmant pour avoir droit à du jambon mouliné, non ? C'est après son exposé passionnant sur Borges que j'avais proposé à Alexia de manger avec moi pour éclaircir quelques points. Face à mon assiette de charcuterie elle avait tenté de me faire comprendre qu'élever des bêtes dans l'unique but de les dévorer était une abomination. Je lui avais donc parlé des conifères, de ses fringues fabriquées par des esclaves, du refoulement de ses pulsions, d'une idéologie nuisible à sa santé, puis avait noté que son sac était tissé de peaux mortes et son mascara testé sur des lapins nains. On avait continué de se voir après la fac en préférant les bars aux restaurants.
- Possum Pizza bonjour ?
Ils ne se rendent pas compte qu'ils me dérangent, ils trouvent ça normal de troubler les tribulations de ma pensée toutes les neuf minutes.
À 17h28 je dépose mon casque et gobe un doliprane pour faire taire le grésillement de mes oreilles fondues. J'hésite à en avaler un second pour supporter l'ascenseur. Depuis trois jours l'escalier est condamné pour rénovations, Possum Pizza préfère dépenser ses bénéfices dans un nouveau revêtement de sol feng shui plutôt que dans une augmentation des salaires, normal. Je me faufile dans la boîte métallique aux angles noircis de crasse puis presse le bouton zéro. J'essaie de ne pas penser aux staphylocoques et autres joyeusetés que je viens d'accueillir sur mon pouce. Maintenant que la mâchoire d'acier s'est refermée il n'y a plus qu'à attendre docilement que les chiffres rouges se mettent à défiler. Je ne supporte pas les endroits confinés desquels il m'est impossible de sortir quand bon me semble. Si je ferme les yeux je vois le vide insondable au dessus duquel la cabine tangue au bout d'un câble usé. Se concentrer sur la tâche de sauce tomate qui orne ma braguette est une excellente diversion.
Une fois sortie de mon calvaire métallique j'entends un manager insulter météo france, le peu d'estime que j'avais pour lui est réduit à néant quand il ose m'apostropher.
- T'as vu ce temps pourri ? Une semaine qu'il fait moche !
- Vous avez raison, vivement l'été.
Toujours suivre le manager et balancer une banalité en fin de réplique garantie la possibilité de négocier son planning hebdomadaire.
- Mais on est le 29 juin !
- Oui en effet, il devrait y avoir du soleil.
Je m'éclipse vers la sortie avant que l'échange ne se transforme en dialogue digne de Ionesco. Mes lunettes se couvrent de gouttes avant même que le vent détruise ma structure capillaire. Je lève mes yeux vers les nuages.
À l'âge de huit ans j'étais fascinée par ces gros paquets de mousse dans le ciel, on aurait dit qu'ils étaient posés sur une plaque transparente faisant le tour de la Terre. Et puis un jour Fred et Jammy m'ont expliqué qu'il s'agissait de cumulus établis dans la troposphère. Ils ont brisé ce fantastique dôme de verre à coup de maquettes conçues par des daltoniens sous LSD. Ils en ont profité pour parler des dangers du soleil. Moi j'adorais fixer cette boule de feu jusqu'à la voir devenir noire, ensuite je fermais les yeux et ma tête devenait une discothèque silencieuse.
C'est au lycée que ma myopie est devenue trop handicapante pour continuer d'être ignorée. À force de confondre humains et lampadaires, progressivement plus personne ne s'est mis à me faire signe en souriant le matin. J'ai compris que le monde n'était pas flou, que c'était moi le problème, que mes beaux yeux devaient être parqués derrière des carreaux afin de mettre ma vie sociale et professionnelle hors de danger. Et que j'aurais du suivre les conseils fachistes de Fred et Jammy.
À mesure que je me rapproche du tramway je distingue une masse sombre qui tremble sous le toit de béton. Les gens sont littéralement agglutinés sur la partie du quai protégée de la pluie, on se croirait face à un régiment auquel Biggus Dickus a ordonné la formation en rectangle. Je décide de rentrer à pieds, les gouttes d'eau claquent sur ma peau, sensation grisante, j'aimerais qu'aucune parcelle de mon corps ne soit épargnée. Mes lunettes fondent, le paysage qui m'entoure se rapproche du pays des merveilles kaléidoscopiques. Il fait beau.
***
Il règne dans mon appartement un capharnaüm sans nom. Une caverne tapissée de cafards confits ? Je n'ai strictement aucune idée de l'étymologie du mot, en le griffonnant sur un post-it je réalise que je ne connais même pas son l'orthographe. J'irai voir sur Wikipédia plus tard. C'est la première chose qui me passe par l'esprit.
C'est toujours la première chose qui me passe par l'esprit.
La couche de poussière qui orne mes quatorze volumes d'encyclopédie Larousse est vierge de toute trace de doigt. Il est loin le temps où j'avais envie de disséquer un bébé phoque pour savoir si il était rempli de guimauve comme le prétendait mon frère. Mon cerveau s'est mis en veille à la seconde où il a été traversé par une onde wifi. Je suis devenue une assistée du clavier. Après m'avoir assommée, cette constatation déclenche une crise d'angoisse. Aussi aberrant que cela puisse paraître j'ai besoin de savoir d'où vient le mot capharnaüm. Une multitude d'images défilent. Un amas de turbans, une urne en terre cuite, un tas de cafards grouillants, une pierre tombale romaine, mais les romains avaient-t-ils des cimetières ? Je ne sais pas. Internet sait. Mon appartement n'est pas connecté. Il faut que je sorte. Il faut que ça cesse. Il faut que je trouve une explication rationnelle à Laura quand elle ouvrira la porte.
- Euh salut, c'est moi, ta voisine du dessous tu te souviens ?
Elle me dévisage de longues secondes, je grimace un sourire nerveux, une main tendue qu'elle attrape.
- Oui, oui qu'est ce qui se passe ? T'as pas l'air bien... Maïtica est revenue ?
- C'est à dire que j'aurais besoin d'aller sur Internet et mon ordinateur est mort donc je me disais que peut être je pourrais utiliser le tien...
- Ah c'est tout ? Mais rentre, fais comme chez moi, l'ordi est là.
Une plaque d'aluminium à la pomme traine sur le lit, unique meuble de l'appartement. J'essaie de ne pas trembler en relevant l'écran puis me calme lorsque s'affiche le multicolore Google. Je n'ai qu'à taper le début du mot pour qu'il apparaisse intégralement, une pression sur entrée, un clic, parfait. Capharnaüm était une ville de l'ancienne province de Gallilée, sur la rive nord-ouest du lac de Tibériade au nord de l'état d'Israël, son nom vient de l'hébreu : village et compassion. Tout simplement.
- Tu veux un café ?
Au son de sa voix je déconnecte instantanément et rougis devant l'absurdité de mon acte, je ne me souviens même pas comment j'ai pu réussir à frapper à sa porte. Je m'apprête à bafouiller une réponse lorsque je croise son regard. Il m'enveloppe littéralement. La seule chose qui a le pouvoir de me calmer aussi rapidement c'est un mètre de papier bulle à éclater. Je hoche la tête puis m'entends dire que je ne suis pas contre une tasse du moment qu'elle contient plus de sucre que de café.
- Et ton roman avance bien ? Ca parle de quoi ?
- Euh c'est pas vraiment un roman, en fait je suis coincée au chapitre trois depuis pas mal de temps et ça ne ressemble pas à grand chose...
- Mais t'as pas tout perdu à cause de ton ordinateur au moins ?
- Non, non c'est un manuscrit uniquement papier, au fin fond de mon disque dur il y a mes chroniques de film et des souvenirs en jpeg que je dois récupérer.
Après avoir bu la moitié de son paquet de sucre et raconté ma vie en diagonale, je sors de chez Laura avec la ferme intention d'écrire le chapitre quatre avant l'aube.
***
Je n'arrive plus à écrire. Le stylo écarlate tatoué PP me nargue. La feuille est couverte de ratures. Cela n'a aucun sens. Je revois mon ex poser sur moi un regard emprunt de pitié puis me dire que Alix au moins sait exploiter brillamment ses talents de guitariste. Elle ne loupait pas un seul de ses concerts. Je revois sa bouche tordue me cracher qu'il est lamentable que ma plume ne serve qu'à remplir mes statuts facebook.
Quand est ce qu'on a décidé pour moi que je devais être écrivain sous prétexte que j'aimais écrire ?
Pas de message politique à délivrer, pas de révélations extraordinaires à dévoiler, pas d'histoire originale à conter, je n’ai strictement rien de nouveau à offrir en pâture aux libraires, ni aux analphabètes en quête d'auteurs à critiquer. Je remplis des cahiers entiers parce que j'en ressens le besoin, je communique par lettres car je ne peux pas faire autrement. Ce n’est pas une lubie ni une manière de tuer le temps, c’est une nécessité. Le sac de nœuds qui emplit mon crâne se transforme sur le papier, les kilomètres se démêlent pour former des mots, des phrases, du sens. Lorsque j'ai découvert les langues étrangères et la typographie, les limites de l'écriture ont explosées. L'intégralité du monde peut être traduite, même l'absence de mots prend sens. Je ne cherche pas à trouver mon style ou à être publiée, pour cela il faudrait savoir quel lectorat je veux toucher. Seules mes lettres sont véritablement travaillées, je retouche jusqu'aux virgules afin d'atteindre la perfection. Mon correspondant ne doit pas simplement comprendre mon propos, il doit le ressentir. C’est une façon de parler clairement sans être interrompue. Là où j’échoue à articuler un 'je t'aime', une lettre le crie sans que j'ai à écrire une seule fois les mots fatidiques.
Comme à son habitude Pixel me sors de mon état catatonique juste avant que je visage de mon ex submerge mes pensées.
- Merci, j'ai même pas eu le temps de distinguer ses tâches de rousseur cette foi-ci.
Je repousse doucement mon chat du bureau puis relis mon ébauche. Alice était sur le point de postillonner au visage de Greg, le fameux étudiant trempé dans la mafia locale. Mon ex disait toujours qu'un bon bouquin contenait au moins un mort. Quoi qu'il en soit j'avais commencé la rédaction de ce qu'on exigeait de moi : un bébé Goncourt. C'est après avoir terminé le troisième chapitre que j'avais reçu son dernier texto. Il ne m'était absolument pas destiné. Il eu le mérite de m'arracher les paupières, celles que j'avais cousues le jour ou j'avais entendu parler de son pote guitariste pour la première fois. Après la rupture je me suis attachée à cet embryon de vingt huit pages comme on s'agrippe à sa dissertation au moment où le professeur annule l'épreuve. Ce n'est qu'aujourd'hui que je me rends compte que je n'ai jamais voulu écrire cette histoire. Je lance un regard dramatique à Pixel, je suis à peu près certaine qu'il me trouve aussi touchante qu'un cochon d'inde atteint de strabisme divergent. Interminable soupir. Des pages nourries de peur et d'orgueil. Devant moi pourrit une fausse couche gorgée de bile.
Je n'ai jamais voulu écrire cette histoire.
***
En quelques secondes j’assassine sauvagement Alice. Pixel s’occupe de réduire son cadavre en charpie mieux que n’importe quel destructeur de documents. J’étais en pleine contemplation de mon nouveau parquet en papier mâché quand mon portable sonna.
- Salut Victor
- Wow je m’attendais pas à tomber sur Daria ! Il t’arrive quoi ? La dernière fois que t’as eu ce ton c’est à la fin de l’épisode ving-deux de la septième saison de Buffy. Me dis pas que t’étais en train d’écouter Thom Yorke gémir en pensant à ton ex ?
- Non, je viens juste de déchirer mon manuscrit en assez de morceaux pour que Valérie Damidot jalouse la déco de mon salon
- Ah mais oui, l’histoire d’amour entre Greg et Alice qui termine dans un bain de sang c’est ça ? Le scénario redoutablement original pondu par ton ex ? C’est pas plus mal que tu t’en sois débarrassée, quoique t’aurais pu remplacer Greg par un fille ça aurait été un pas vers la sortie de la bibliothèque des ménagères ménopausées…
- ouais c’est ça j’ai vraiment envie d’écrire un bouquin sponsorisé par Pink tv, tu sais être lesbienne c’est pas un phénomène socio-culturel fait pour remplir les rayons indés de la fnac hein…
- t’énerves pas je t’appelais juste pour avoir de tes nouvelles, maintenant que t’es plus sur le net je vois des pixels morts partout, sans vouloir offenser ton chat hein..
J’écourtais la conversation, moins parce que Vic m’avait gavé que parce que j’avais envie d’écrire. Le mot lesbienne méritait quelques lignes et si je laissais filer cette envie impulsive elles ne seraient jamais écrites. Je hais ce mot. Je l’entends comme un ongle rayant un tableau noir puis rebondir avec la grasse d’un bourrelet moite pour terminer en une trainée de bave tachant le reste de la phrase qu’il infecte. LESBIENNE.
Ce mot suinte, il me lèche l’intérieur de l’oreille, avec une langue râpeuse comme celle d’un chat, qui laisse des petits grumeaux de pâté saveur lapin partout où elle passe. Je n’assume pas cette intolérance, j’aimerais apprendre à aimer ces neuf lettres. Je les écris au centre d’une page blanche. J’essaie de les regarder sans les lire. LESBIENNE. J’aimerais être analphabète, admirer les caractères sans les lier à un son, prendre les mots comme des illustrations minimalistes stylisées. Je me force à fixer LESBIENNE, le brosse du regard dans tous les sens, je veux le décaper, qu’il soit nu et incompréhensible. LESBIENNE.
La migraine finit par s’installer, j’ôte mes lunettes et frotte mes yeux jusqu’à perdre un cil. Je ne peux pas désapprendre à lire. J’enrage contre mon cerveau formaté qui transforme la moindre matière brute en produit fini, lisse, transparent. La drogue pourrait m’aider à y voir moins clair mais ce serait un artifice, une grossière béquille plus encombrante qu’utile. Le stylo tremble entre mes doigts crispés. LESBIENNE. J’ai encore envie d’écrire sans savoir pourquoi et encore moins pour qui. Cela n’a aucun sens. Je suis Astérion qui se moque de savoir s’il y a une issue, je suis le rat qui prend plaisir à errer dans son labyrinthe. L’écriture est une fin en soi, je ne veux pas créer une histoire comportant un point final. Alors juste un début ? Même l’histoire sans fin a une fin... Ou alors quoi ? Juste un paragraphe ? Et si ce n’est pas une histoire je ne suis pas obligée de lui donner une fin. Ou une lettre ? Je sais écrire des lettres, il faut juste connaître le destinataire, ça n’a pas vraiment de fin ni de début, pas même de milieu, c’est juste des paroles figées. Une manière de s’adresser à quelqu’un en affinant notre propos à l’extrême tout en lui laissant le loisir de prendre son temps pour le lire, le comprendre, et surtout le faire à l’abri de notre jugement. Ce n’est pas un dialogue ouvert qui place l’introverti en position de faiblesse, qui permet par des acrobaties verbales de piéger l’autre, le convaincre ou l’empêcher de s’exprimer. Le papier est sourd, muet, aveugle, le papier ne demande pas une réponse, le papier ne demande pas d’être lu, compris, accepté il existe. Il est ce qu’on devrait être. On devrait juste vivre par et pour soi-même, sans jamais rien attendre de l’autre, vivre gratuitement,  sans exigences déguisées en innocentes demandes, sans sous-entendus.  Lisibles. J’en suis à me comparer à mon moleskine quand les manifestants passent sous mes fenêtres en hurlant. J’ai trouvé à qui écrire ma lettre.
***
J’ai compris quand j'étais au lycée. J'avais embrassé la même fille plusieurs fois, c'était ma “copine”, il était temps d'en parler à ma maman. Je savais déjà qu'elle accepterai, mais ne m'attendais pas à sa réponse : “oh tu sais ma chérie, je m'en doutais depuis la maternelle que tu préférais les filles et je suis très heureuse que tu m'en parles, n'oublie jamais que du moment que tu es en bonne santé et bien dans ta vie je suis une maman comblée”. Bon soit dit en passant j'aurais bien aimé qu'elle me tienne au courant que j'étais lesbienne, ça m'aurait évité des nuits entières de questions existentielles du genre “est ce normal d'être jalouse du mec de sa meilleure amie”. La suite de mon coming out s'est très bien passé, jusqu'à ma grand mère de 89 ans me disant qu'elle trouvait ça parfaitement normal, du moment qu’il y avait de l'amour et des personnes majeures consentantes. Oui je sais, j'ai une famille en guimauve, j'assume. Tout ça pour vous dire que j'ai grandi dans l'idée que j'étais parfaitement normale, saine et équilibrée, et que l'amour n'avait pas de sexe (ces idées déviantes ne m'ont pas pour autant fait flasher sur mon cochon d'inde ou me constituer un harem d'amantes). Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je me sens mal d'être lesbienne. Ce qui était une chose anecdotique et que j'avais complètement intégré comme faisant partie de moi est une tare à vos yeux. Je ne comprends pas en quoi je suis moins saine d’esprit que vous, j’ai eu mon bac du premier coup, j’ai raté mon permis, je paye des impôts, je connais mes tables de multiplication. Non, vraiment je ne vois pas en quoi ma vie sexuelle influe de manière néfaste sur tout ça, à vrai dire je ne m’étais pas posé la question. Je n'ai jamais choisi de tomber amoureuse d'une fille, j'ai choisi de bien le vivre et d'être heureuse, tout comme ma meilleure amie a choisi de bien vivre le fait d'être en couple avec un homme. Je suis toujours restée à l'écart de la communauté gay, pour tout vous dire je la méprisais un peu, de vouloir se revendiquer comme des marginaux et afficher des arcs en ciel jusque sur l'élastique du slip. Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je me sens plus à l'aise dans une gay pride que dans le bus. Lorsque je marche dans la rue je dévisage les passants à qui je souriais la semaine dernière, si ça se trouve, lui aussi il défile en lycra argenté en hurlant qu'on ne ment pas aux enfants… Si ça se trouve elle était à Paris le 13 janvier, la dame à qui j'explique mieux qu'un GPS je trajet pour aller au Palais des Beaux Arts. Alors je me retrouve à porter un ridicule bracelet rainbow que j'exhibe au monde entier, un peu comme un bouclier, et je me sens mal. De voir 20 ou 300 000 personnes se rassembler et hurler que je suis différente, contre nature, malade, incapable d’élever sainement un enfant, je me sens mal. J'ai l'impression d'être un sans papier à un meeting UMP. Pour la première fois de ma vie je me sens mal à cause de ma sexualité, c'est complètement absurde, ça ne devrait pas arriver. Je ne fais de tort à personne, et je ne viens pas vous demander quelles sont vos pages préférées du kamasutra, pourquoi vous vous intéressez à ce qui se passe dans mon lit ? C’est censé être utile pour élever des enfants ces détails ? J'ai l'immense chance d'avoir une famille et des proches qui me soutiennent et n'ont pas le discours hypocrite “on est pas homophobe mais tout de même accorder le mariage…”. Il n'y a rien de pire que ces gens qui se disent tolérants, qui pensent sincèrement ne pas être homophobes, mais qui sont en fait l'exemple parfait de l'homophobie latente, celle qui nous explique qu'à certains détails près, on ne doit pas être égaux. Je veux que vous sachiez à quel point je suis blessée de vous voir vous mêler d'une chose qui ne vous regarde pas, de parler au nom de l'enfant, comme si vous lui demandiez son avis avant de le faire, comme si le couple hétérosexuel était le seul capable d'élever sainement des enfants, comme si les milliers d’enfants maltraités étaient issus de couples non hétérosexuels, comme si l’actuelle société ne comptait pas déjà des familles heureuses avec deux mamans ou deux papas, handicapées par l’administration quand tout le reste de leur vie fonctionne très bien, comme si ça allait changer votre vie qu'une minorité de la population payant les mêmes impôts que vous puisse avoir les mêmes droits. Mais si vous faites tout ça c’est pour protéger l’enfant, qu’on lui assure une famille biologique avec des bonnes grosses racines, qu’il puisse remonter jusqu’au moyen âge pour savoir de quel ancêtre il tiens ses yeux bleus. Oui c’est important de savoir d’où l’on vient, et on apprendra pas à nos enfants qu’ils sont nés dans des choux, on ne veut pas transformer le monde, on veut juste en faire partie sur le papier, car on y est depuis le premier homme, nous et des centaines d’autres espèces d’être vivants qui ont des relations homosexuelles, on est déjà là, c’est un phénomène naturel et normal, pas un choix ou un style de vie. Heureusement qu’au vingt et unième siècle on arrive enfin à avoir des droits et ne plus être considérés comme malades mentaux, enfin cela dépends par qui, quand je vous vois défiler dans la rue pour me dire que vous m’aimez bien mais uniquement si vous ne me voyez pas trop. Vous vous trompez de croisade, l’enfant a besoin de repères, de compréhension et d’amour, et ça n’importe quel être humain est capable de lui donner ou de l’en priver, quelle que soit sa sexualité. Vous ne vous rendez pas compte à quel point on se sent mal face à tant d’incompréhension et de jugement, mais si vous êtes dans la rue aujourd’hui c’est qu’il y a un problème de communication. Rencontrons-nous, posez-moi toutes les questions qui vous démangent, comprenez moi au lieu de me »
Une atroce douleur stoppe la course de ma main au moment où j’entame la troisième page. Ma maîtresse de CE1 répétait que je n’étais pas faite pour l’écriture, mes lettres ne tenaient pas en place, mes capitales débordaient sur tous les carreaux, on avait le mal de mer rien qu’en lisant mon prénom. Et puis il y avait ma façon de manier le crayon. C’était une honte de tenir sa plume comme une truelle. À l’époque wikipédia n’était pas là pour définir ce mot barbare qui taillait en pièce le peu de confiance qu’un enfant de sept ans peut avoir en soi, j’imaginais un affreux ustensile et n’osait même pas demander d’explications à ma maman tellement j’avais honte d’être si nulle. Une truelle tout de même, ça devait être plus terrible que tout. Je n’ai jamais appris à manier le stylo proprement, les crampes me rappellent que je suis dans le monde réel. La douleur, rien de tel pour se sentir vivant. Je relis en diagonale ce que j’ai commencé, ça me plaît mais c’est plein de tournures maladroites et il peut se passer cinq ou six lignes sans autre ponctuation que des virgules qui soulignent des répétitions. Je corrigerai plus tard. L’écriture spontanée n’est que matière brute, seuls les dadaistes lui permettent d’exister par et pour elle-même, dans le monde réel elle ne peut se passer de corrections. Corrections. Un mot qui sonne comme une sanction d’écolier, le lire décrédibilise le propos, et pourtant elles sont essentielles et salvatrices, elles transforment un pavé illisible en une phrase claire, un dialogue kitchissime en échange passionnant, une histoire vraie en une histoire crédible. Il me faut un thé.
Quelle force métaphysique pousse l’être humain à boire des infusions quand il emménage dans son premier appartement ? J’ai vus mes amis se convertir au Earl Grey du jour au lendemain, certains ont même acheté des boîtes en métal accordées au papier peint. Je me brûle quelques papilles. Ma langue existe. Ma cuisse droite aussi, celle dans laquelle Pixel enfonce ses griffes pour me signifier qu’il m’aime. Mon chat est formidable, mon Levis est foutu. Dehors les manifestants sont déjà loin et leur slogans enfin inaudibles.
***
Il me fait penser à un grain d'orge. Gros. Gras. Grand.
Je sens qu’il va encore payer une langue de veau ou des capotes au piment d’Espelette en pièces de cinq centimes. Le voilà qui attend nerveusement derrière une petite vieille, ses cheveux sont moins gras que dimanche, ou c'est peut être mes yeux qui ont finit par s'habituer à l'éclairage au néon. Client suivant. Je salue sa chemise à motifs auréoles-sous-les-bras puis bipe un os en plastique de 40 centimètres. J'aimerais savoir ce qui pousse les gens à commercialiser des répliques de fémurs humains à destination d'animaux domestiques. Peut-être est ce un complot à échelle mondiale, destiné à entrainer les caniches, ce qui expliquerait la dextérité de ces derniers à choper le mollet du premier coup. Mystère. Après s'être gratté le cortex en passant par sa narine gauche il me tend l'appoint en pièces brunes puis s'empresse de ranger son achat.
Il ne rougit pas autant que le jour où il a acheté dix kilos de litière à la lavande et un masque de plongée.
Bosser comme caissière à monoprix est une expérience anthropologique fascinante, j’y suis tous les dimanches, j’avais le choix entre un boulot en plus ou dix mètres carrés en moins, et Pixel a besoin d’espace. Je préfère bosser chez Possum Pizza, au moins là bas je n’ai que la voix, ici j'ai les postillons qui vont avec, sans mes lunettes j’aurais déjà chopé une conjonctivite.
Client suivant. Pouce. Lui je l'aime bien. L'étudiant qui dépense l'intégralité de sa bourse dans le loyer d'un neuf mètres carrés et des boîtes de cassoulet pouce, celles à 39 centimes avec de la gélatine de porc en forme de haricots et assez de flotte en rab pour avoir droit à la mention "500 grammes".
Parfois je bipe des produits périmés, ça me permet de faire de beaux cauchemars la nuit. Madame Dubroca assaillie de tremblements pendant que sa choucroute bio à moitié digérée lui déchiquette l'estomac, un geyser de sang sortant de son nombril. Ridley Scott devrait exploiter la choucroute.
Aurélie m'a expliqué qu'on pouvait toucher une prime à la fin du mois selon le nombre de produits périmés qu'on avait réussi à vendre. C'est ma deuxième semaine de boulot et j'ai déjà l'impression d'être auteur d'un génocide à coup de vache qui rit moisie.
- Tu savais que le rayon animalerie de Monoprix c’était un peu le sex-shop du pauvre ?
- J’en doute pas une seule seconde Vic’, tu peux m’attendre en terrasse du Sun Café ? J’vais pas tarder je termine à 19h mais si mon boss me voit encore te faire la causette je vais me taper la corvée des cartons et tu me verras pas avant la fermeture du bar…
- Pas de problème, et j’ai une surprise pour toi tu verras !
Je ne sais pas combien de bisounours Vic a mangé dans sa vie mais il est tout le temps heureux, tout est toujours beau, et quand ça ne l’est pas c’est que ça le deviendra, même au fond du trou il serait capable de dire qu’il est content de savoir qu’il ne peut que remonter. En tout cas ça fait du bien, j’ai presque le sourire alors que le client suivant est le collectionneur de bons d’achats, à voir sa liasse du jour j’en ai pour un bon quart d’heure de lecture...
***
Comme à son habitude Vic  a attendu la deuxième pinte pour sortir la surprise de son sac, et cette fois-ci ce n’était pas un hand-spinner qui joue du Patrick Sébastien quand il est lancé à une certaine vitesse mais un tas de feuilles A4 vieilles comme le monde, ou plutôt comme notre monde à tous les deux. C’est notre rencontre au collège cristallisée sur un devoir à la maison. Vic avait ramassé la note interdite en rédaction grâce à elles : un vingt sur vingt. Il est tout excité et les agite devant mes yeux en me racontant l’histoire comme si je ne la connaissais pas déjà par cœur. Il était une fois un gamin doué d’une imagination débordante et une enfant née avec un talent certain pour l’écriture, quand en commun ils mettaient leur savoir, leur travail ainsi obtenu était tel un mégazord : un monstre gentil prêt à tout écrabouiller sur son chemin pour triompher du mal et du prof de français. Une amitié était née, que rien sinon Malévitch n’avait pu altérer depuis dix-sept ans maintenant.
- Oui je connais cette histoire Vic, t’avais eu une super note, c’est celle du détective inachevée non ?
- C’est ça ! Et je te propose un truc, j’aimerais terminer cette histoire ! Vingt ans plus tard certes mais j’aimerais vraiment qu’on se remette dessus ensemble, ça te dis ?
Je n’arrive pas à savoir si il est sérieux ou si il fait ça uniquement pour que je me remette à écrire. Il me propose un prétexte, un cadre. C’est exactement ce dont j’ai besoin. Je range les feuillets dans mon sac et commande une troisième pinte.
***
Je m’appelle Mike Hammond. Cette première ligne n’est pas très aguicheuse. Elle n’annonce pas un bouquin original visant à concurrencer Musso. Non. Ce que j’ai à vous raconter n’est pas un récit sorti du bulbe rachidien d’un écrivain. Simplement les cauchemars se sont atténués le jour où j’ai décidé d’écrire cette histoire. Et puis Mike Hamond n’est pas mon vrai nom, c’est juste le premier qui me vient à l’esprit quand je pense à un détective. Le simple fait de coucher sur le papier ce que j’ai pu vivre en 2009 est synonyme de risque. Risque de perdre mon boulot, risque d’être interné en hôpital psychiatrique. Il est bien plus puissant que moi, en un sms il supprimerait mon existence. Ca y est le stylo glisse entre mes doigts moites. Il faut que je me calme pour ne pas céder à la panique et perdre sang froid et lecteur simultanément. Je vais parler en tant que Mike Hamond, cette mise à distance artificielle est un brin schyzophrénique mais salvatrice. Je m’appelle Mike Hamond.
Comme tous les mardis je regroupais mes notes et harcelait mon clavier jusqu’à ce que mes colonnes soient pleines. En sortant du CFPJ dix ans plus tôt je me voyais déjà rédacteur en chef du Monde Diplomatique. Ce n’est qu’après trois moi à vivre chez ma mère sénile en essuyant refus sur absence de réponse que je me suis résigné à chercher du côté des journaux les plus lus. Ceux qui débordent d’histoires sordides qui fond bander monsieur tout le monde, celui dont la vie est si creuse qu’il a besoin de savoir de quoi est morte Amy Winehouse pour se sentir vivant. Je n’ai jamais été très doué pour concurrencer les scénaristes des feux de l’amour, par contre mon ex m’a laissé de quoi remplir des milliers de pages à coup de textes morbides. Je l’ai tuée quatre cent douze fois au cours des nuits qui ont précédé ma décision d’aller voir un psy, de quatre cent douze manières différentes, avec trois cent quarante quatre accessoires divers et variés dont son propre intestin grêle. Mon psy dit que c’est sain d’avoir beaucoup d’imagination. Le Nouveau Détective a été conquis par ma lettre de motivation. L’entretien ne fut qu’une formalité, une visite de mon futur lieu de travail. Au départ j’ai continué de chercher un autre job en parallèle. Entre un article sur le zoophile de Calais et le laboratoire de crack de le none Ghislaine, je trouvais le temps de contacter d’autres journaux, sans oser inscrire le Nouveau Détective à mon C.V. C’était le genre de feuille de choux dont j’avais lu deux ou trois numéros pour animer des soirées alcoolisées, c’était le running gag de l’école, si t’as pas la moyenne tu finiras au ND disaient les copains… j’ai eu mention très bien. Mais quand ma mère a commencé à me confondre avec son amant prussien tous mes préjugés se sont évaporés. J’étais l’homme le plus heureux du monde avec ma nouvelle carte de presse. C’était mon passeport pour sortir de l’enfer et me retrouver dans un purgatoire de trente mètres carrés avec les chiottes sur le palier, le paradis Parisien.
Ce mardi 7 juillet 2009 je n’avais plus qu’un paragraphe à saupoudrer d’adverbes pour boucler ma rubrique, j’avais passé mon weekend à interviewer la mère d’un bébé cannibale, j’avais même récupéré une photo de son téton gauche lacéré, et une autre du petit Teddy et son sourire rouge et blanc, l’auriculaire de son grand père coincé entre deux molaires. J’en étais à effroyablement quand Jack m’a balancé une enveloppe kraft bariolée de hiéroglyphes rouges.
- C’est urgent, bouge ta viande rue des mésanges, au 9, voilà ta carte pour passer les cordons de poulets, allez t’es encore là ?
- Mais Jack j’étais en train de boucler et –
Son front humide s’est barré d’une veine pourpre.
- Putain si je dis d’y aller immédiatement tout ce que t’as à foutre c’est commander à tes guiboles de trainer le sac à cendres qui te sers de tronc hors d’ici et plus vite que ça !
J’étais déjà dehors quand il a claqué la porte de son bureau à en faire péter les gonds. Jack était le genre de mec qui s’excitait rarement mais sûrement. Quatre vingt kilos de cholestérol armés d’une main droite tapissée de verrues était la dernière chose que j’avais envie de contrarier.
J’aurais aimé écrire qu’il pleuvait des cordes, que la ville était voilée de crasse, sépia… Mais la vérité c’est que ma chemise beige avait eu le temps de changer de couleur entre mon bureau et la rue des mésanges, de couleur et d’odeur. Il faisait chaud. Trop chaud.
Un cadavre se décompose trois fois plus vite au soleil, c’est le genre de banalités qu’on apprend dès la première semaine de boulot au Nouveau Détective. Le corps était au salon donc encore frais, je n’avais qu’à faire la mise au point pour que le téléobjectif capte le moindre détail, les flics avaient oublié de condamner les fenêtres, j’ai mitraillé jusqu’à ce que Viviane m’apporte un café à la ricoré, je l’ai poliment remercié en la regardant comme si elle avait encore toutes ses dents, je me souviens encore de ses bigoudis pailletés, ça m’avait surpris qu’on puisse en vendre avec des paillettes.
- Alors vous allez m’interviewer aussi monsieur ? J’aurai ma photo dans le journal ?
Ma carte de presse n’a jamais essuyé un seul refus, ce n’est pas à la flicaille que je la montre mais aux voisins. Mes collègues restent à trois kilomètres de la barrière «CRIME SCENE » en attendant sagement qu’un képi sur pattes accepte un pot de vin contre des renseignements stériles. Moi je contourne le moindre porte-matraque et j’agite ma carte sous les yeux vitreux des plus de soixante ans, ça marche à tous les coups et ce jour là j’ai tiré le gros lot
.
- Et bien Viviane je veux tout savoir, je suis certain que votre témoignage sera le pilier central de mon article !
Après avoir passé six mois à vivre avec ma mère j’avais pris la salle habitude de cimenter mes phrases avec des couches de pléonasmes. Dépasser la précision, transcender la répétition. Communiquer avec un être doté d’un QI d’huitre anémique était devenu ma spécialité. J’observais ses dents blanches parfaitement alignées sur le velours de sa gencive en caoutchouc, j’étais à deux doigts de fantasmer sur ce sourire au moment où elle a plongé sa main dans le verre pour l’attraper entre ses doigts fripés. J’aurais juré que du plancton tourbillonnait désormais à la place du dentier. Mais je n’ai pas eu le temps d’être dégouté, elle a décroché ma mâchoire en une phrase :
- Eh bien monsieur le journaliste détective, c’est mon petit-fils qui a découvert le corps du pauvre monsieur Hubert tout à l’heure, il en a vu d’autres avec ses jeux vidéos mais là c’est pas pareil mon pauvre petit… Léo croyait que monsieur Hubert dormait, il est entré par le jardin comme d’habitude, vous savez monsieur Hubert était très gentil, il laissait ouvert la véranda pour que Léo puisse venir jouer avec ses poissons, il a un très bel aquarium, enfin il avait, oh ça fait tout drôle de parler de monsieur Hubert au passé, mais j’ai des photos de ses poissons, même si je n’encourage pas l’aquariophilie car les poissons sont des êtres sensibles et devraient nager en liberté dans l’océan plutôt que dans un bocal vous savez, et
Aspirine. Doliprane. Lexomil. Valium. Si elle continue je vais avoir besoin d’un goûter chimique. Il faut la guider, je dois parler à son petit-fils, le patron aura son scoop et moi une prime, les dessins de témoins ont beaucoup de succès dans notre journal, surtout quand il s’agit d’un enfant.
- Viviane permettez moi de vous interrompre en vous coupant la parole de la sorte mais je n’ai pas beaucoup de temps, serait-il possible de parler à Léo ?
- eh bien la police doit le garder jusqu’à ce soir mais après peut-être que oui, vous êtes si gentil, vous n’avez qu’à rester dîner à la maison ce soir j’ai fait un rôti végétarien, les parents de Léo ne seront pas là par contre car ils sont au japon en ce moment, c’est moi qui garde le petit bout de chou jusqu’au 10, je me suis proposée car il est vraiment adorable, regardez je vais vous montrer des photos de lui bébé vous allez fondre…
Je ne saurais pas vous dire pourquoi je suis resté, j’avais assez de matière pour remplir une double page, pas besoin de m’infliger le repas de famille je pouvais dessiner moi-même à la place de Léo et demander une photo du petit à Viviane, ça serait passé crème… Mais non. J’ai attendu que le gamin rentre, je voulais voir ce gosse, écouter son histoire. Peut-être étais-je en train de me transformer en lecteur du Nouveau Détective, un zombie malsain vivant par procuration du malheur des autres. Je préférais éluder la question, de toute manière j’avais déjà un énorme travail sur moi même pour me calmer à l’idée de rencontrer un enfant.
Je déteste les enfants. La seule vision d’un être de moins de 12 ans me transforme en framboise. L’urticaire peut s’additionner au rougissement si le spécimen ose m’adresser la parole, le cas échéant je me débrouille pour répondre avec autant d’assurance qu’un bègue à un concours de poésie, en évitant bien sûr tout contact visuel. Si Viviane n’avait pas sauté sur le gosse pour lui expliquer qu’un journaliste détective voulait lui poser des questions j’aurais bredouillé une excuse pour m’enfuir. Mais trop tard, le gamin s’est approché de moi avec des yeux brillants
Et voilà, fin de la non-fin de l’histoire. L’exercice était clair, on devait en quelques pages écrire le début d’un roman policier et s’arrêter juste à temps pour frustrer le lecteur, qu’il ait envie de connaître la suite, qu’il rage et peste contre l’auteur qui le trahit, qui pose un cadre sans le remplir. Vingt sur vingt, faut croire que le prof de français voulait vraiment savoir ce qu’un gamin de douze ans avait à raconter au sujet de sa première rencontre avec un cadavre. Moi aussi je me suis prise au jeu, j’ai bien envie de connaître la suite, le seul problème c’est que c’est à moi de l’écrire. Mais c’est aussi la solution.
- Moi aussi plus tard je veux être détective, j’ai même pas peur du sang !
Portait-il encore des couches ? Devais-je m’abaisser à en faire crisser mes rotules ? Rester debout ? Était-il assez intelligent pour mépriser le Nouveau Détective ? Est-ce qu’il savait seulement lire ? Était-il en CP ou en troisième ? Fallait-il sourire en lui parlant ? À quand remontait mon dernier brossage de dents ? Fallait-il clore chaque phrase par un point d’exclamation pour l’intéresser ? Lui offrir une image ? En une seconde des milliers de questions ont surgit comme autant de pop-up apparaissent sur Internet Explorer sans Adblock. J’avais beau cliquer sur les croix rouges, ça continuait de clignoter.
- euh.. je ne suis pas vraiment détective en fait je suis plutôt un journaliste.. j’écris des mots, avec des lettres pour faire des phrases dans un journal… ton papa lit peut être le journal ? c’est tout plein de grandes feuilles de papier très fin avec beaucoup de pointillés noirs dessus, quand on s’approche on voit que ce sont en fait des lettres, comme des mini dessins différents les uns des autres mais qui ensemble racontent une histoire tu vois…
- Je sais ce que c’est un journal je suis abonné à Picsou Magasine moi !
Une momie dont les bandages élimés laissaient dépasser des plumes sales a surgit de mon esprit. Depuis combien de temps n’avais-je pas lu trois cases des aventures du canard le plus malchanceux et cool de l’univers ? Léo venait à son insu de déterrer les maillons d’une chaîne, l’encre rouillée remontait à présent les parois de ma gorge, et la nostalgie remplaçait le souvenir. Comment avais-je pu me piéger de la sorte ? J’avais bien établi un semblant de plan. Je savais quand est-ce que Mike Hamond allait se prendre une balle, combien de cadavres s’accumuleraient avant l’épilogue, le prénom du meurtrier… j’avais le squelette de mon histoire et m’amusais à le remplir d’organes plus ou moins peuplés de mélanomes. Je n’avais pas réalisé que le monstre pouvait échapper à mon contrôle.
Le caissier du Relay m’a dévisagé quand je lui ai tendu un billet de cinq euros trempé de sueur, je n’ai pas osé ouvrir la bouche pour articuler un merci de peur que l’écume pressant mes lèvres ne lui éclabousse le visage à la seconde où j’oserais desserrer les mâchoires. Rentrer chez moi. Passer la nuit avec Donald. Régresser de quinze années.
***
Je ne sais pas depuis combien de temps Pixel nettoie consciencieusement mon pouce droit de sa langue rose, ma montre indique neuf heures du matin. C’est en voyant une médaille des Castors Juniors sur mon oreiller que je me souviens de ma crise d’hier soir, celle qui m’a poussé à courir jusqu’au kiosque le plus proche et acheter le dernier Picsou Magazine. Tout ça à cause d’une réplique tiré d’une ébauche de nouvelle policière écrite par deux collégiens… Est-ce qu’un écrivain projette inconsciemment des éléments personnels dans ses écrits ? Peut on complètement s’abstraire ?
Pendant que je me prépare un petit déjeuner équilibré je relis en diagonale les feuillets rédigés la veille. Rien. Le piège dans lequel je suis tombée n’est préparé nulle part. Mike Hamond poursuit son histoire en toute logique, selon le schéma dont je suis l’architecte. Puis tout d’un coup il relève la tête et me plante ses crocs. Personne n’a rien vu, j’ai tout encaissé. Cette histoire n’a strictement aucun rapport avec moi, je ne fais que jouer avec des ingrédients déjà existants. Un meurtre, un journaliste, du monologue intérieur, des dialogues… Peut-on envisager l’aliénation à force de manier inlassablement vingt-six lettres ? Un écrivain peut-il perdre le contrôle de ce qu’il produit ? Je me sens comme une mère dont la chair de la chair décide un jour de se faire percer le nombril pour plaire à Kévin, celui qui fait du tunning et cultive le plus beau mulet gominé de Roubaix. Alfred dessinait ses films intégralement avant de commencer le tournage. Il suivait les moindres coups de crayons apposés sur le storyboard au coup de gomme près. Avait-il des surprises ? Un détail qui lui échappait était il considéré comme créatif ? Brillamment hitchcockien ?  J’ai envie d’être prof de philo et infliger aux lycéens une problématique du genre « peut-on contrôler sa création artistique ? ». Je gobe un doliprane. Si j’étais prof de philo je possèderai sans doute déjà la réponse à cette question. Mais les profs de philos n’ont sans doute pas de réponses valables à offrir aux milliers de questions dont ils remplissent les tableaux Velléda. Avant de me demander quelle est l’exacte définition de « réponse valable » j’empoigne mon stylo pour attaquer la description du premier cadavre, ce n’est pas aujourd’hui qu’un canard m’arrêtera.
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thomascachetoideux-blog · 8 years ago
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Témoignage
Une personne nous a contactés pour nous raconter son expérience avec ThomasKHII et nous demander de la publier. TW : Ils sont plus ou moins sortis ensemble alors que Thomas était majeur et elle beaucoup plus jeune, attention donc si vous êtes sensibles à la manipulation, à la pédophilie et globalement à tous les thèmes qui concernent ThomasKHII. Nous croyons cette personne, d’autant plus que nous avons déjà vu nous-mêmes ThomasKHII faire ce genre de choses, et son identité restera strictement anonyme, sauf à sa demande.
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J'ai entendu parler de Thomas en 2014 sur l'émission BYT de HeadWar100W. Ses vidéos avaient l'air sympa, donc je suis allée voir. Comme beaucoup de témoignages l'ont déjà dit : je connaissais mal les sujets, Thomas en parlait d'un air convaincant, alors je croyais Thomas. En plus, à l'époque (15 ans) je shippais des couples incestueux, donc c'est compréhensible que l'argumentaire de Thomas ait fait écho en moi (sauf que contrairement à lui, je faisais déjà la différence avec la réalité *wink wink*). Et comme à 15 ans, tu n'as pas encore une vision du monde complètement forgée, quand un mec te dit être tolérant avec des "arguments" plus ou moins crédibles, t'es influençable. Même si j'étais pas tout à fait d'accord avec certains de ses propos (notamment sur les musulmans), je voyais pas qu'il était problématique. Donc voilà, je lui laisse un commentaire sous sa vidéo sur l'inceste en disant que j'aime bien ce qu'il fait, on commence à discuter de choses et d'autres (mais surtout d'inceste), et de fil en aiguille on se met à parler par messages Youtube. On parle ainsi pendant je sais pas, cinq jours ? Il se trouve qu'on a des goûts communs en terme de manga, et puis il est gentil, donc je commence à bien l'aimer. Apparemment lui aussi, puisqu'il me demande à ce qu'on parle sur Skype. Ca, c'était le contexte, maintenant on passe aux choses sérieuses ! Je pense pas à un TW en particulier, à part que Thomas est un connard, mais vous le savez déjà xD Ou alors, au cas où, CW mentions d'inceste et de manipulation. Toutes les citations sont de mémoire. Donc on se met à parler sur Skype. Toujours des chats, jamais des facecam ou des appels, même si je crois qu'il avait demandé à ce qu'on le fasse. Il apprend que j'ai 15 ans (et lui 20 à l'époque) et il me baratine que je suis vachement mature et intelligente pour mon âge et blablabla, et je le crois parce que j'ai 15 ans et c'est agréable. En plus il apprend que j'ai pas de portable et oh là là, il me dit que je devrais demander à mes parents parce que franchement c'est pas possible de pas avoir de portable quand on est si mature et puis ce serait tellement plus simple pour se parler. Sauf que moi j'avais pas très envie de lui parler autrement que par chat, et le fait qu'il insiste comme ça me plaisait pas trop. Mais bon, j'ai laissé couler. Et puis... Genre deux jours après avoir parlé sur Skype (ça doit faire moins de deux semaines qu'on se parle en tout et pour tout), il me dit "Je crois que je suis amoureux de toi... J'aimerais sortir avec toi." Je me rappelle qu'à ce moment-là j'étais super excitée, parce que je suis allée dire à un pote "oh mon dieu il a dit qu'il m'aimait !" xD Sauf qu'en fait je savais pas ce que je ressentais pour lui, donc je lui ai demandé de me laisser du temps pour réfléchir. Bon, il m'a autorisée à réfléchir genre un jour. Et cette journée était horrible. Je me suis torturée sur ce que signifiait être amoureux, tiraillée entre lui faire plaisir et ne pas savoir ce que je ressentais... Parce que je l'aimais bien, je le trouvais sympa et charismatique (je sais pas pourquoi seigneur dieu), et puis c'était flatteur de se sentir courtisée par un mec plus âgé que soi. Je me suis vraiment torturée sur mes sentiments, en m'en souvenant j'ai mal pour cette jeune moi... Et du coup, je lui ai dit que je l'aimais aussi et que je voulais bien sortir avec lui. Parce que je pensais être amoureuse, et que je ne voulais pas lui faire de la peine. Oh boy, j'ai tellement regretté de lui avoir dit ça dans les heures qui ont suivies xD Je le rappelle, ça faisait moins d'une heure qu'on sortait ensemble. Mais le mec m'envoyait déjà des cœurs et des "je t'aime" à tout bout de champ. Ca me mettait mal à l'aise, mais je pensais que c'était normal parce que je n'avais jamais eu de "vrai copain" avant. Je me rappelle aussi qu'il m'a posé des questions sur ma vie sexuelle (ça me dérangeait pas vraiment), en me demandant de manière détournée si j'étais vierge, et en ajoutant bien "attention hein ! J'ai pas envie que tu penses que je suis avec toi que pour ça, j'ai pas envie de te mettre mal à l'aise !" (sic) ce à quoi je me permets aujourd'hui de dire LOL Et puis il arrêtait pas d'insister pour que j'aie un portable, et j'osais pas lui dire que ça me mettait mal à l'aise... Ni que j'avais le mal au cœur à chaque fois que je devais répondre à ses "je t'aime" par "moi aussi"... Parce que bordel, je venais de me rendre compte que je l'aimais pas. Ca a duré comme ça pendant deux jours. Deux jours où je faisais semblant de l'aimer pour pas lui faire de peine, et où en parallèle je cherchais comment casser avec lui sans lui faire de peine. Je me sentais tellement horrible de lui faire ça, j'en faisais des insomnies. Et j'ai bien sûr ma responsabilité là-dedans, c'est moi qui ai été indécise et l'ai pas joué réglo. C'est pas la faute de Thomas, je cherche pas à l'accuser pour ça. Ce qui me dérange c'est l'insistance dont il a fait preuve et qu'il en faisait tant alors que ça faisait une heure qu'on sortait ensemble. Et surtout, la façon dont il s'est comporté lors de la rupture. J'ai fini par lui dire, je sais plus trop comment, que je m'étais trompée et que je l'aimais pas. J'ai essayé d'être attentionnée et douce, mais il voulait rien entendre, il insistait, alors je me suis énervée et je lui ai dit platement que je ne voulais pas sortir avec lui. Et je pensais vraiment lui faire du mal, je me sentais horrible. J'ai fini par sortir un mensonge comme quoi j'arrivais pas à me remettre d'une ancienne rupture, plutôt que lui dire franchement que je l'aimais pas et qu'il me mettait mal à l'aise. Et ce qu'il m'a dit quand il a enfin compris ? -> "Tu fais une erreur, tu trouveras plus de copain à quinze ans" (sic). "Qu'est-ce que je vais devenir pour toi ? Un ami ? Un de tes ex ? Un pauvre type ?" (sic) Je pensais que sa colère était légitime, après tout j'avais mal agi. Mais le "un de tes ex"...m'a vraiment choquée...J'avais 15 ans, et il me parlait comme si je collectionnais les mecs et n'avais aucun coeur (alors que je m'en rendais malade xD)... Aujourd'hui je réalise que c'était une façon de me faire culpabiliser et d'essayer de me garder, et que ce n'est pas comme ça qu'on est censé réagir à une rupture... Finalement il a fini par se calmer, et il m'a proposé qu'on reste amis. C'est LUI qui m'a proposé, et moi j'étais contente parce que j'aimais bien lui parler et je voulais que ça continue. Mais deux jours après, il m'a bloquée. Quand je laissais des commentaires sous ses vidéos, il ne répondait pas (ce qu'il faisait toujours avant). Alors j'ai laissé tomber. Voilà, c'est ce qu'il s'est passé. Dans les faits actuels, je suis restée abonnée pendant deux ans... En parallèle, je me suis rapprochée des milieux féministes, j'ai commencé la sociologie en Première, et je remarquais de plus en plus qu'il disait de la merde. Je regardais de moins en moins ses vidéos, et je me suis désabonnée il y a un an après sa vidéo sur la campagne de lutte dans les transports parce qu'il me les brisait. J'avais oublié tout ça, jusqu'à ce que tumblr me suggère (par le plus grand des hasards, le monde est bien fait), votre blog. Et du coup je me suis rendu compte de tous ces trucs problématiques dans ses vidéos, j'en ai revu certaines et wow... Il dit vraiment de la merde. Et c'est parce que j'ai été une de ses fan, que je peux dire qu'il est dangereux. Il est super charismatique pour une raison qui m'échappe, et c'est vraiment facile d'être amené à boire ses paroles et adhérer à ses idées quand on est jeune et influençable, et ignorant des sujets. Après tout j'ai été d'accord avec ses idées sur l'inceste pendant trois ans, jusqu'à ce que je m'instruise sur le sujet. Le fait qu'il ait 20K abonnés me fait peur. D'autres anecdotes qui m'ont fait bondir : *En lisant une critique de son torchon "Je suis heureuse..." (déjà, à 13 ans j'écrivais mieux mes fanfics self-insert), j'ai découvert que les persos avaient 20 et 15 ans, soit exactement nos âges respectifs lors de notre "relation"... C'est très probablement une coïncidence, mais j'ai eu un frisson dans le dos en découvrant ça... *Ah oui et son bouquin est totalement plagié de Oreimo, c'est gênant à voir. *En lisant le témoignage d'Alodie, je me suis rendu compte qu'on avait ressenti exactement la même chose... Ne pas savoir comment faire pour le quitter, se sentir flattées qu'il s'intéresse à nous, être mal à l'aise parce qu'il allait trop vite, se faire bloquer suite à la rupture... (Cela dit elle a été plus malheureuse que moi, qui ai eu la chance de ne jamais le rencontrer en vrai...) Et ces similarités me font réaliser qu'en fait c'est probablement un putain de manipulateur, et sans aucun doute un gros connard. *J'ai peur qu'il continue à séduire ses abonnées comme il l'a fait avec moi... Et qu'une se trouve être plus malchanceuse...
(...)
J'aimerais bien que vous publiiez le mail quelque part, histoire d'alerter les gens que, oui, il drague ses abonnées mineures. Si ça vous va ! (D'ailleurs j'ai retrouvé des messages dans lesquels je parlais de Thomas à une amie pendant la rupture, si jamais y'a besoin de montrer la véracité de mon expérience...)Merci de votre soutien, ça me fait sentir moins coupable ! Pour en ajouter à la glauquerie, je viens de me rappeler d'un truc qu'il m'avait sorti pour me mettre en confiance, qui est un total copié-collé de l'argumentaire pédophile : à savoir, "je pense que l'âge ça veut rien dire, on a tous une âme d'enfant ! Par exemple, moi mon jeu préféré c'est Kingdom Hearts II, c'est pour ça que je l'ai mis dans mon pseudo, et c'est un jeu pour enfant !" (citation de mémoire mais vous voyez le délire)Apparemment Thomas parle toujours en privé à ses fans. Et je suis persuadée qu'il doit leur baratiner à quel point elles sont matures pour leur âge... Ce mec est une ordure. J'ai réussi à faire changer d'avis une amie qui le suivait, c'est une petite victoire... Mais effectivement il bloque à tour de bras, et s'énerve dès qu'on ne va pas dans son sens (j'imagine pas le quotidien de sa potentielle copine...). C'est définitivement un mec toxique et manipulateur, rien qu'à l'époque il avait réussi à inverser la situation afin que ce soit moi le monstre pour casser avec lui, et pas lui pour draguer une mineure. Le pire c'est que je le réalise seulement maintenant :/
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mereindigne · 8 years ago
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Aaaah... Mon ex-mari. Cet être de douceur et de bienveillance... Nan, j’déconne ! Ce “monsieur” est juste en train de me foutre dans la merde parce qu’il n’a soit disant plus de quoi me verser la pension alimentaire. Il voulait que je lui signe un papier lui permettant de clôturer des assurances vies qu’il avait souscrit pour nos filles. Les clôturer ET récupérer tout l’argent qu’il y a dessus. J’ai fait le nécessaire avec ma banquière, elle s’est chargé des documents et devait me rappeler quand ils seraient dans mon agence pour que je puisse signer. Ma banquière a totalement disparue de la surface de la planète. Je l’ai relancé plusieurs fois, je n’ai jamais obtenu de réponse.
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Donc mardi j’ai reçu un sms m’informant que je n’aurais pas de pension ce mois-ci, et culpabilisant parce que “si j’y avais mis du mien”, il ne serait pas “au fond du trou” et j’aurais eu ma pension. Je l’ai un peu envoyé bouler. Sérieusement, il doit bien avoir 2000€ d’allocations chômage, il n’a que son cul à gérer et il est au fond du trou ! Bah qu’il y reste dans son trou ! J’ai moitié moins d’argent que lui, j’ai deux gamines à charge 7j/7, 24h/24 et j’y arrive. Faut qu’il m’explique ce qu’il fait de son pognon. Et qu’on me dise pas que c’est 300€ de pension qui l’ont foutu dans la merde. Je me demandais comment j’allais m’en sortir ce mois-ci, parce que la pension alimentaire n’est pas du tout optionnelle ! Non, elle ne me sert pas à siroter des Mai Tai sur la plage tous les soirs. Si je ne l’ai pas, je dois choisir entre payer le loyer ou payer de la bouffe... franchement, j’hésite... Peut être est-ce le moment de se mettre au régime pour être Beach Body ready...
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J’en étais à me dire que ça allait le faire et boom  ! Deuxième salve !!! Là, il me dit que les huissiers vont venir tout saisir chez lui, que s’ils le font il ne pourra plus payer la pension car il sera à la rue et que c’est aussi dans mon intérêt de signer ces fameux papiers de ces fameuses assurances. Il a également prévu de reprendre un boulot, mais pas tout de suite car apparemment, ce n’est pas le plus urgent.
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et donc, trouver un travail n’est pas le plus urgent.
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Nan, lui il veut juste sa maudite thune. Et en plus c’est de ma faute ! Et en plus c’est dans mon intérêt, sinon... Si je ne signe pas, il ne me versera pas de pension... Dites moi, si cette pratique avait un nom, comment ça s’appellerait ? Ah mais si, suis-je bête, ça existe, et on appelle ça du chantage ! Bravo monsieur !
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Là encore je l’ai un peu envoyé bouler, parce que je ne sais pas si son histoire d’huissier est vraie, j’ai du mal à y croire. Mais si elle est vraie, ça veut dire que ça fait un moment qu’il couve cette grosse merde, et que, au lieu d’agir, de faire quelque chose pour s’en sortir, il a attendu comme un gros gland, que cette merde soit bien chaude et qu’il soit entièrement englouti dedans... en prenant soin de m’entraîner au passage, sinon, c’est pas drôle. Donc, en tant que grosse salope d’ex-épouse (d’ailleurs, je vais inaugurer le hashtag “grosse teupu” pour cette note.) je lui ai dit de bouger son fion et de saisir le jaf pour réviser le montant de la pension et que je passerai à la banque pour les faire réagir un peu. Putain, je lui mâche le travail au machin. Et, en tant que mère indigne qui ne paye jamais rien, la première chose que j’ai fait en sortant du boulot, c’est de passer chez le tatoueur pour annuler mes deux rendez-vous à venir.
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Bye-bye tattoo, tu seras reconverti en coquillettes et en fromage râpé. Décidément, j’suis vraiment une connasse...
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payetoncouple · 5 years ago
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emprise malsaine
J'ai 18 ans. Cela fait environ 7 mois que je suis avec mon copain. 7 mois que je suis sous son emprise et dans une relation abusive qui me détruit. J'en suis consciente, mais incapable de le quitter. Enfin à long terme. J'ai des élans de lucidité, ou je veux sauver ma peau. Mais mr arrive toujours à me faire culpabiliser, à me faire croire que le problème vient de moi, et je finis toujours par revenir en rampant…
Il faut savoir que j'ai toujours eu des relations compliquées avec les hommes. À mes 11 ans, j'ai été violee à plusieurs reprises par un homme. Si naïve et fragile à ce jeune âge, j'ai été détruite par ce vol de Mon insouciance, par cet homme qui s'était approprié mon corps. J'ai fini par croire que, comme il me l'avait fait comprendre, je n'étais bonne qu'à ça, et d'ailleurs je n'existait que pour ça. Je suis passé par diverses tentatives pour mettre fin à mes jours, je suis tombé dans l'anorexie, la drogue, l'alcool etc etc… je n'arrivais plus à me regarde en face. Des photos qu'il m'avait forcer à faire ont été publiées sur Facebook. Bien sur personne ne connaissait l'histoire derrière, et vous laisse imaginer le harcèlement qu'il s'en est suivi, par absolument tout le monde. Je me suis mise à coucher avec n'importe qui. Je subissais tellement cette image de moi, imposée par les autres, les rumeurs etc que j'ai fini par agir comme ce qu'elles disaient de moi. Au cours de l'année de mes 12 ans, j'en ai parlé à mes parents, qui ont été dépassés, se sont sentis coupable. On ne s'est plus parlé avec mon père durant 4 ans. Ma mère m'a amenée porté plainte, je n'aurai jamais imaginé que même la police, sencé me protéger dans ma tête de petite fille, pourrait me pointer du doigt et prononcer ses mots “ tu le voulais avoue, maquillé comme t'es à ton âge ”. Je voudrais retrouver ces flics et leur expliquer qu'un maquillage n'excuse en rien, et que c'était une façon pour moi de camoufler ce visage et ce corps que je ne savais plus voir. Passons. J'ai rencontré des bonnes personnes. Des personnes qui ont réussis à me faire prendre conscience que j'avais réagis comme je le pouvais pour me protéger, pour m'en sortir, que je ne devais absolument pas me sentir sale mais surtout aller de l'avant et laisser tout ça derrière moi. J'ai réussi à changer, à arrêter de me détruire pour cet homme qui n'en valait absolument pas la peine, je me suis reconstruite et suis devenue une personne que je respecte enfin.
Tout allait enfin mieux pour moi, j'étais heureuse. Libre comme jamais, indépendante. Puis j'ai rencontré Mon copain. Je revenais d'un voyage humanitaire de 3 mois en Argentine. Au début il était vraiment l'homme que j'attendais. Protecteur, il s'intéressait à moi tout en me laissant vivre et en s'émerveillant pour chacunes des actions que je menais. Enfin je me projetais avec un homme. Puis son vrai visage à commencé à se montrer. Moi qui avait pour la quasi totalité des amis mecs ( je me suis forgé caractère je m'en foutiste qui collait en général mieux avec ce genre ), je me suis retrouvée à etre obligé de couper les ponts avec tous, sans exceptions. Ça n'a pas tardé avant que je doive faire la même chose avec les filles, qui lui rappelaient trop Mon “ passé de putain” soi disant, alors que je les ai connues après et qu'elles n'avaient aucun rapport avec tout ça. J'ai du quitter mon travail, après de trop nombreuses crises parce que “ il n'y a que moi que tu dois servir, et eux, ils vont tous te mater” ( j'étais serveuse en restaurant ). J'ai pris ça pour de la protection, il ne voulait que le meilleur pour moi. De la possessivité oui. Moi qui était une bonne vivante, toujours en train de faire la fête, avec plein d'amis, je me suis retrouvée seule chez moi. Lui a une situation très compliquée avec ses parents, et ne peut dormir chez lui. Je me suis alors arrangé pour que tout les soirs, TOUT les soirs, ils dorment chez moi, devant mentir à mes parents pour cela. Des qu'il se réveillait il partait, parce qu'il avait des potes à voir, alors que moi je devais l'attendre sans bouger à la maison. Puis attendre qu'il ait finit ses choses pour que je puisse lui ouvrir et enfin aller me coucher. À chaque désaccord , j'étais totalement rabaissée. “ sale pute t'es sale , jamais je pourrais avoir une femme comme toi” “ regarde toi, clocharde que t'es” dès que je n'allais pas dans son sens. J'acceptais tout ça, parce qu'il me disait que c'était ma faute et que je récoltais seulement ce que j'avais cherché, que si vraiment j'avais vécu tout ça au contraire jamais je n'aurai voulu retoucher un garçon. Puis de toute manière “ t'as de la chance que je sois la, regarde toi sale pute aucun homme ne voudrait de toi”. Quand j'allais dans son sens, tout allait bien. Il était vraiment attentionné, alors je pardonnais ces écarts, et me disait qu'avec le temps il n'y aurait plus que des bons moments. Faux. Il s'est mis à être jaloux de mes petits frères, et à vouloir m'en éloigner. Il m'a isolé sans même que je m'en rende réellement compte. En septembre, je dois reprendre des études. Assistante sociale. C'est véritablement une vocation d'aider les gens, à tel point que même dans ma vie Perso j'ai cette attirance vers les personnes avec des vies très compliquées, inconsciemment. Sa vision de tout ça? “ mêle toi de ton cul un peu, y'a plein d'autres métiers, pourquoi tu choisis à etre avec des mecs? T'aimes trop ça te faire baisé en fait”. Je passe des concours, j'arrive très bien classé, mais il n'y a pas d'école dans ma ville. Je dois partir, pour 2 ans. Il dis de lui même qu'il veut me suivre. On trouve un appart tout les deux, enfin je cherche de nombreux et nombreux apparts qui ne lui vont jamais, je m'en prends de nouveau plein la gueule. Jusqu'a un qui lui va. Pas du tout à moi, mais je cede, cest un bon compromis s'il me suit ( ce que je ne lui ai jamais demandé ). Mes parents s'engagent, se portent cautionnaire pour nous 2. À partir de ce moment, il me reproche de l'obliger à quitter sa vie, à tout lâcher pour une “ salope que je suis”. Je lui re explique qu'il est libre de ses choix, qu'il me suit s'il en a envie mais que je ne l'oblige à rien. On a du avoir cette discussion là une bonne cinquantaine de fois. À chaque fois que je ne voulais pas faire quelque chose pour lui “ supprime tout tes réseaux sociaux ” par exemple, sachant que j'ai déjà plus que les quelques filles qu'il a bien voulu me laisser, c'était son chantage. “ tu me demandes de me suivre et toi t'es même pas capable de faire ce petit truc pour moi?” Nos embrouilles devenaient de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes. Toujours des menaces, déguisées lorsqu'on était “ en bon terme” du chantage. Il a donné un nombre de coups incalculable dans ma voiture, qui peut en témoigner par tout les impacts, fais un grand nombre de trous dans les murs de chez moi, cassé toutes mes affaires les plus précieuses, déchirées mes photos etc… de nature grande gueule, je me suis retrouvée impuissante, sans être capable de rien, à le regarder faire ses crises et attendre en espérant que ça se termine vite et qu'il n'y aura pas trop de dégâts. Un matin, je me suis habillée vite fait et enfilé un jogging de foot que j'avais moi même acheté. Il est entré dans une colére monstre ( ah oui, parce que j'avais pas le droit de regarder le foot, ça me faisait sûrement rappeler mes ex). Il a déchiré chacun de mes ensemble de foot, a mis tout les habits de mon placard par terre, a craché dessus. J'étais incapable de dire quelque chose je pleurais. “ mais pq tu pleures ? Cest ta faute tout ça viens lève toi!!!” Il m'a attrapé par Le Bras et m'a déshabillé. Il m'a tenue nue en face du miroir et m'a dis “ regarde toi. T'es pas une femme, t'es une poubelle” puis à fini par me cracher dessus. Je ne mérite pas ça. J'ai fait des erreurs dans le passé, mais entendre ça de l'homme que j'aimais, ça a fini de me détruire. J'ai fini par appeler à l'aide et mon père est monté et l'a fait sortir. Et pourtant… j'ignore pourquoi mais j'y suis retournée. Jai pas pardonner j'y pense encore tout les jours, mais j'y suis retournée. Je ne sais même pas pourquoi j'écris tout ça. Mais j'ai peur de lui. Ce n'est absolument pas la vision que j'ai d'un couple, ni de l'amour. Je m'en suis pris des coups, des insultes, des mots plus durs les uns que les autres. Mais aussi des câlins, des cadeaux, des marques d'affections. Comment cela est il possible du même homme ?? Je sais qu'il souffre. J'ai l'impression qu'il est dans mon devoir de l'aider, bien que cela me détruise, et que je n'ai plus rien à voir avec la personne que je suis. Je n'arrive pas à partir, j'ai l'espoir de le libérer. Pourtant je n'y crois pas non plus, il a ce besoin de me contrôler, vraiment tout de moi. Je ne sais pas comment m'en sortir, des que j'essaye de le quitter c'est des mélanges de mots d'amour et de menaces, sur ma famille sur mes petits frères… j'ai peur, je n'ai plus l'envie de vivre, c'est pas la vie que je veux. Je me sens honteuse, coupable de nouveau, plus sale que jamais, alors que j'avais réussi à me sortir de tout ça….. il me manipule, je ne sais plus quoi faire… à chaque fois que j'essaye de me détacher il me retourne le crâne, me dis qu'il va se faire aider, je retourne dans ses bras seulement pour retomber d'encore plus haut… Ce n'est pas un couple!!! Fuyez mes dames, soyez plus fortes que moi, protégez vous….. Le couple est une relation bienveillante dans laquelle on doit se sentir en sécurité. Si tu trouves que ton partenaire te tient des propos blessants mais que tu as du mal à le quitter, n’hésite pas à lire l’article Pourquoi c'est dur de sortir d'une relation violente ?
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olivierdemangeon · 8 years ago
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  Synopsis : La vie réserve parfois quelques surprises… Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives…
Origine du film : États-Unis Réalisateur : David O. Russell Scénariste : David O. Russell Acteurs : Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Jacki Weaver, Chris Tucker, Anupam Kher, Julia Stiles, Shea Whigham, John Ortiz Musique : Danny Elfman Genre : Comédie, Drame, Romance Durée : 2 heures et 02 minutes Date de sortie : 30 janvier 2013 (France) Année de production : 2012 Sociétés de production : The Weinstein Company Distribué par : The Weinstein Company, StudioCanal Titre original : Silver Linings Playbook Notre note : ★★★★☆
Un film qui vient s’incruster dans notre “Movie Challenge 2017” dans la catégorie “film feel good” (39). 
  Notre commentaire : “Silver Linings Playbook” ou “Happiness Therapy” est une comédie romantique datant de 2012, écrite et réalisée par David O. Russell, à qui l’on doit également “Fighter” (2010). Ce film est adapté du roman “The Silver Linings Playbook” écrit par Matthew Quick. Les acteurs principaux sont Bradley Cooper, qu’on a pu voir dans “American Hustle” (2013), Jennifer Lawrence, qu’on a pu voir dans “Passengers” (2016), Robert De Niro, qu’on a pu voir dans “L’Instinct de Tuer” (2014), Chris Tucker, qu’on a pu voir dans “Un Jour dans la Vie de Billy Lynn” (2016), Julia Stiles, qu’on a pu voir dans “Out of the Dark” (2014), et John Ortiz, qu’on a pu voir dans “Le Prix de la Loyauté” (2008).
Bradley Cooper interprète Patrick “Pat” Solitano, Jr., un homme souffrant d’un trouble bipolaire, qui se voit libéré d’un hôpital psychiatrique et retourne vivre chez ses parents, incarnés par Robert De Niro et Jacki Weaver. Décidé à reconquérir son ex-épouse, Pat rencontre une jeune femme, Tiffany Maxwell, veuve depuis peu, dépeinte par Jennifer Lawrence, qui propose de l’aider à récupérer sa femme à condition qu’il participe à un concours de danse avec elle. Les deux se rapprochent progressivement à travers leurs entraînements. Le père de Pat s’inquiète de cette relation et aimerait passer plus de temps avec son fils, se culpabilisant de ne s’être pas assez occupé de lui lorsqu’il était plus jeune, obnubilé par sa passion dévorante pour les Philadelphia Eagles, une équipe de football américain. 
Renee Witt, un dirigeant de la société The Weinstein Company, a convaincu Harvey Weinstein de choisir le livre sur lequel le film est basé, avant de le publier. Sydney Pollack a alors commencé à développer le projet en demandant à David O. Russell de réaliser le métrage. Ce dernier précise qu’il a réécrit le scénario vingt fois en cinq ans. Le réalisateur a dit avoir été attiré par l’histoire en raison des relations familiales et de la connexion qu’il a ressentie avec son propre fils, qui souffre également de trouble bipolaire et de TOC.
Le film a été tourné sur une période de 33 jours. Une version plus sombre et plus extrême de la séquence de danse a été réalisée et certaines des scènes avec le personnage de Robert De Niro ont été tournées dans de multiples versions, avec une atmosphère allant de plus rude à plus tendre, de manière à ce que David O. Russell puisse travailler avec l’éditeur Jay Cassidy pour établir l’équilibre qu’ils souhaitaient donner à chaque scène.
Silver Linings Playbook (2012
David O. Russell voulait d’abord faire le film avec Vince Vaughn et Zooey Deschanel, mais comme le réalisateur devait d’abord terminer le film “The Fighter” (2010), il a dû abandonner ces choix de casting en raison de conflits de planning des différents acteurs. David O. Russell avait initialement prévu de travailler avec Bradley Cooper sur une adaptation de “Orgueil et Préjugés et Zombies” (2016), après avoir été impressionné par la performance de l’acteur dans “Serial Noceurs” (2005). Il a finalement fait appel à Bradley Cooper afin que celui-ci apporte ses qualités au personnage de Pat. Solitano. 
Anne Hathaway était le premier choix pour incarner Tiffany Maxwell, mais en raison de conflits de planning “The Dark Knight Rises” (2012) et de différences créatives avec David O. Russell, elle a abandonné le projet. Les autres actrices qui ont été considérées pour le rôle incluaient Elizabeth Banks, Kirsten Dunst, Angelina Jolie, Blake Lively, Rooney Mara, Rachel McAdams, Andrea Riseborough et Olivia Wilde.
Initialement, David O. Russell ne croyait pas que l’âge de Jennifer Lawrence soit approprié pour le rôle. en effet, il pensait que Jennifer Lawrence (21 ans au moment du tournage) était trop jeune pour jouer face à Bradley Cooper (38 ans), mais il a rapidement changé d’avis après son audition. Le personnage de Tiffany Maxwell était initialement censé être gothique. Jennifer Lawrence a teint ses cheveux en noirs et a fait des tests avec un maquillage gothique, mais Weinstein a désapprouvé. La version finale de son personnage est restée désordonnée mais confiante, avec de petites touches gothiques telles que les cheveux noirs et une petite croix.
Doté d’un budget de 21 millions de dollars, “Happiness Therapy” a rapporté 236,4 millions de dollars de recette mondiale. Le métrage a principalement reçu des commentaires positifs de la part de la critique. 
La thématique de “Happiness Therapy” est loin d’être simple, on pourrait même dire qu’elle est délicate puisqu’on aborde le problème de maladie psychologique, et dans le cas présent le syndrome de bipolarité. Mais la mise en scène ainsi que la direction d’acteurs en finesse de David O. Russell permettent de faire ressortir une histoire tout à fait agréable à suivre. 
Après, il faut l’avouer clairement, c’est la force du casting qui permet au film de se démarquer pleinement. Le métrage est divertissant grâce aux performances de l’ensemble de la distribution. Cependant, le couple formé par Bradley Cooper et Jennifer Lawrence offre une alchimie qui est particulièrement plaisante à regarder. Cependant, les acteurs qui viennent accompagner ce duo, même dans les “petits” rôles offrent également de grandes performances. On peut ressentir une forme d’énergie nerveuse dans la chorégraphie que propose le couple lors du concours de danse qui est tout à fait réjouissante. 
La direction de David O. Russell est donc à applaudir. Le réalisateur arrive à construire une comédie à partir d’éléments improbables, s’attaquant à la maladie mentale, à l’échec matrimonial et les pouvoirs curatifs du football, avec à l’arrivée un résultat vigoureusement fort et satisfaisant. En outre, il évite pleinement les clichés qu’on aurait pu voir dans d’autres circonstances, avec un directeur moins talentueux. 
“Happiness Therapy” a fait l’objet d’une édition en DVD ainsi qu’en Blu-ray, paru le 4 juin 2013 chez Universal Pictures Vidéo (France). Pour de plus amples renseignements, n’hésitez pas à consulter la fiche du film sur le site DVD.Fr.
En conclusion, “Happiness Therapy” est une très bonne comédie romantique, disposant d’une histoire originale faisant appel à un thème délicat, la maladie mentale et les troubles du comportements. L’intrigue reste basique, mais la mise en scène et la direction d’acteurs du réalisateur David O. Russell, sont tout simplement excellentes, sachant tirer le meilleur parti de chaque acteur. Les rôles principaux tenus par Bradley Cooper et Jennifer Lawrence sont épatant de maturité et de force, tout comme les acteurs secondaires comme Robert De Niro, ou encore Chris Tucker. Le rythme est correct et la photographie est sympathique. La bande originale qui accompagne le métrage est plaisante. L’ensemble offre un très bon divertissement, avec un correct équilibre d’humour et d’émotion. Un film feel good réussi.  
Bande-annonce :
HAPPINESS THERAPY (2012) ★★★★☆ Synopsis : La vie réserve parfois quelques surprises… Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme.
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