#comment enlever la magie noire sur une personne
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Toc-toc
Cela faisait déjà cinq ans que j’habitais mon appartement dans cet hôtel du XVIIe siècle lorsque je découvris une nouvelle pièce. En fait, c’était plus un débarras qu’une chambre et j’imaginai déjà en train de l’aménager en bibliothèque, un lieu où je viendrai lire tranquillement. C’est tout ce qui me manquait dans mon petit trois-pièces.
Bien entendu, la pièce était poussiéreuse. Je dus m’y prendre à trois fois pour balayer, lessiver, retirer cette couche collant au sol et sur les murs. Je me trouvai à jouer les Cendrillon, à genoux à frotter le bois du parquet. Durant une pause, j’envisageai de repeindre tout ça avec des couleurs claires afin de combler l’absence de fenêtres. De plus, je comptai polir la boiserie dans le but de leur rendre leur éclat. J’avais plusieurs idées en tête et déjà cela commençait à prendre forme. Aussi, je fus étonné de découvrir sur le sol, sous une épaisse couche de poussière une enveloppe cachetée que j’ouvris.
La lettre qu’elle contenait commença par : « A toi qui lira ces mots ! Sache qu’ici et maintenant, tu ne seras plus le même ni en sécurité dès que tu entendras frapper à la fenêtre de cette chambre. Surtout n’ouvre jamais même si tu vois quelqu’un car, dès cet instant, il sera toujours derrière toi ! » J’observai avec minutie l’encre noire qui n’était pas effacée malgré le temps passé contrairement à l’enveloppe devenue jaune. D’ailleurs, je remarquai quelques lignes à peine visible dessus. Apparemment, elle était adressée à quelqu’un en particulier.
Je ne pris pas en compte cette lettre bizarre et finis par enlever cette crasse dans ce qui deviendrait ma future petite-librairie. Il fallut une journée entière. Alors, je profitai d’un moment de pause pour me désaltérer avant de débarbouiller mon visage et surtout mes narines imprégnées de poussière. Je venais de poser le gant de toilette quand j’entendis frapper à un carreau. Je regardai la fenêtre qui semblait concernée, je pensai à un oiseau car je vivais au troisième étage. Cependant, il n’y avait rien. Je pouvais voir les gens d’en face discuter à leur fenêtre tout en fumant une cigarette. Mais soudain, un clappement plus fort me fit sursauter. Je pris peur en me demandant ce que cela pouvait être, car cela venait du placard que j’avais fini de laver. J’entrai et quelle fut ma surprise, je pourrai dire mon effroi de découvrir une fenêtre là où il n’y en avait pas ! Et derrière cette fenêtre, une ombre noire cognait le carreau de sa main toute aussi noire.
Mon sang se glaça en réalisant que cette fenêtre est apparue brusquement, tout comme cette personne qui frappait dessus attendant que j’ouvre pour lui parler. Mais je pris les conseils de la lettre « à la lettre » si je puis me permettre et refermai la porte de la pièce en espérant m’éloigner du toc-toc qui résonnait imperturbablement. Je n’osai rouvrir, je n’osai pas y croire ! Une fenêtre apparue tout-à-coup dans une pièce oubliée ! Et comment cela pouvait-il être ? Je regardai les chambres autours ; le mur sur lequel la fenêtre s’est présentée était commun avec mon voisin. Et cela n’était pas possible car il y avait une sorte de paysage derrière cette forme et non un salon ou une cuisine.
Cinq bonnes minutes passèrent dans un silence glacial avant que je ne rentre et constate avec soulagement la disparition de la fenêtre. Je regardai autour, j’observai le mur avec une telle attention que pour mieux faire, je devais utiliser un microscope. Non, ce n’était qu’un rêve ! Il n’y avait aucune trace de trou ni de fissure sur la cloison. Ce n’était pas possible ! Je sortis pour relire la lettre trouvée lorsque je bondis de peur en entendant toquer dans mon dos. La fenêtre venait de revenir et avec elle, cette silhouette sans visage ni regard. J’entendis mon cœur taper mes tempes, je sentis la trouille gonfler mon ventre. La personne que je devinai être une femme ou un homme aux cheveux longs frappa une nouvelle fois. Mais dans un courageux sursaut, je me précipitai hors de la pièce et refermai la porte à jamais pour ne plus la rouvrir. C’était décidé, je n’aurai pas de bibliothèque privée comme dans les vieux manoirs.
Sous la porte, une étrange fumée arriva à passer en même temps qu’un frisson sur mes épaules. Je ne compris pas de quoi il s’agissait. J’entendis cogner sur le verre de la fenêtre une fois de plus, puis, plus rien. Dès lors, je condamnai cette pièce. Parfois, j’observai la porte, me demandant si la fenêtre était encore là. Mais avec le temps, je n’entendis personne y frapper et je compris qu’elle ne pouvait apparaitre uniquement si on entrait dans le petit salon. Quelques semaines passèrent avant mon anniversaire.
Ma copine avait piqué mes clés pour organiser une petite fête surprise. En rentrant du travail, je fus accueilli par ma bande d’amis à coups de cotillons et de cris de joie. Je ne m’attendais pas à une telle réception. Je remerciai les uns après les autres ; la soirée se passa divinement. Je reçus de beaux cadeaux notamment un weekend en séjour dans un gite de montagne. Un bel endroit à passer avec ma fiancée. Je bus plus que d’habitude, trinquant avant et après chaque discussion. Comme on pouvait s’y douter, je partis aux toilettes. C’est alors que je découvris la porte du placard entrouverte. Je repensai tout à coup à la fenêtre mais étant désinhibé par l’alcool, j’entrai dans la pièce close. Je fus pris d’une étrange sensation mêlant peur et désarroi en découvrant la fenêtre ouverte.
Cela donnait sur une rue qui m’était inconnue. Il n’y avait personne dehors et au lieu d’être au troisième, je crus être au premier voire au rez-de-chaussée. Je refermai la fenêtre et courus rejoindre la fête afin de savoir qui l’avait ouverte. Mais, au moment de pousser la porte, elle disparut me laissant perplexe à ce que je venais de voir. Toutefois, je demandai gentiment aux autres, tout en gardant mon calme pour ne pas montrer ma panique, pour connaitre celui qui avait commis l’irréparable. Personne ne répondit jusqu’à ce que je demande à mon amie. Elle cherchait de quoi balayer le salon, alors elle ouvrit la pièce secrète et juste avant de refermer, elle entendit cogner à la fenêtre qu’elle n’avait pas immédiatement remarquée. Voyant quelqu’un derrière, elle s’approcha pour ouvrir mais finalement, le gars disparut dès qu’un courant d’air pénétra l’appartement. Elle laissa la fenêtre ouverte afin d’aérer pensant bien faire.
Je ne la grondais pas, j’étais légèrement dépité en me demandant si cela aurait des conséquences ou pas sur les prochains jours. L’alcool m’aida à me ressaisir, finalement, ce n’était pas si grave que ça. Alors, je repris le cours de la soirée et m’amusai avec mes amis. La fête dura jusqu’au petit matin. Je pus m’endormir après le départ des derniers invités.
Avant de ranger, je m’assoupis dans le canapé. Je ne sais plus combien de temps j’ai dormi avant d’être réveillé par une forte respiration. Elle parut anormale comme excitée ou forcée. Je crus au début qu’il s’agissait d’un pote resté dormir. Cela arrive qu’ils utilisent la deuxième chambre afin d’éviter de prendre la voiture en état d’ébriété. Alors, je laissai faire, cherchant à me rendormir encore un peu. Mais la respiration s’approcha encore plus près. Elle devint si proche que son souffle glaça mon sang et me pétrifia de terreur. Ce ne pouvait pas être humain ! Dès lors, je restai allongé, attendant que cela passe. Je restai immobile, les yeux fermés, la tête, le visage collé face à la banquette relevée. J’attendais que cette chose s’éloigne, parte ou que je sorte de ce cauchemar en me réveillant enfin.
Une main glaciale frôla mon épaule puis mon dos. Elle était si froide qu’elle ne pouvait pas être vivante. De plus la respiration persista à accélérer devenant plus terrifiante plus difficile à supporter. Je sentis des doigts caresser mon cou, comme si on cherchait à me réveiller. Je gémis, faisant croire que je dormais toujours. Soudain, une voix sombre, troublante et ténébreuse prononça un mot qui amplifia ma peur : « Toc-toc ! ». Le son arriva à mes oreilles, telle l’annonce de l’ouverture de la porte des enfers. L’écho résonna à mes tripes, mon ventre se disloqua, mon cœur battait l’appel de la retraite. J’étais totalement désarmé face à sa présence dans mon dos. Je ne voulais pas l’affronter, je ne voulais pas me retourner et savoir ce que cela pouvait être. Je restai paralysé dans mon clic-clac à attendre que cela passe. La respiration s’éloigna puis disparut en quittant la pièce. Je continuai à ne pas bouger, j’avais peur que cela revienne.
Le message sur le papier trouvé était formel. Il reviendra, il sera toujours là ! En effet, j’entamais mon diner quand j’entendis la respiration réapparaitre par magie. Il était dans mon dos à scruter mon repas. Il respirait encore plus fortement. Je ne bougeai pas, cherchant à éviter de croiser son regard. Je cherchai à ne pas l’énerver. Je continuai de manger prenant l’air le plus paisible possible. Mais ce fut difficile surtout quand sa main se posa sur mon épaule. Le froid pénétra mon corps jusqu‘au sang. Et sa forme ! Du coin de l’œil, je pouvais la voir, elle était verte pale, elle était morte, elle osseuse, pratiquement décharnée. D’énormes gerçures offrirent à ma vue la couleur macabre de sa chair. La main resta quelques longues secondes sur mon épaule. Puis, il la retira avant de dire d’une voix caverneuse et sifflante : « Toc-toc ». Il resta à me regarder déguster du mieux que je pouvais. Je déglutis, je n’arrivai pas à avaler en repensant à cette main, j’imaginai le reste du corps. Je ne voulais pas savoir. Sa respiration apporta une ambiance de film d’horreur. Enfin, il quitta la cuisine et retourna en direction du placard.
Je ne supportais plus cette ambiance terrifiante. Le spectre ou je ne sais ce que c’était, entrait dans ma vie à n’importe quel moment, à toutes les heures de la journée. Il était partout derrière moi. Dans le salon, la cuisine, la salle d’eau. Chaque fois, sa respiration irritait mes pensées, elle accroissait ma peur au point de vouloir fuir en hurlant. Chaque fois, je tremblais me demandant comment éviter la visite de cette chose et chaque fois, elle appuyait sa main sur une partie de mon corps apportant une atmosphère glaciale. Et toujours, elle repartait comme elle était venue après avoir dit cette phrase qui me faisait sursauter : « Toc-toc ! ».
Une semaine suffit pour que je quitte mon domicile. Je partis d’abord chez ma copine pour deux trois jours, puis je retournai passer quelques jours chez mes parents dans la campagne isolée de Bretagne. Etrangement, je me sentais bien là où les légendes pleuvaient. Je n’avais plus cette sensation de mal-être. Il n’y avait plus de ‘toc-toc’ ni de fantôme se déplaçant dans mon dos. Je n’avais plus à fuir. Les journées se passaient dans une ambiance heureuse. Je profitai de la famille, de mes parents contents de me revoir, de ma sœur et ses enfants ravis de profiter de leur oncle. J’étais au paradis. Mais je devais revenir et préparer mon déménagement. Alors, je retournai chez ma fiancée afin de préparer notre nouvelle vie commune. Cela avait réussi à me motiver pour officiellement vivre en couple.
A mon départ, ma mère laissa couler une larme. Je partis un peu tardivement après le repas du soir. Je voulais rouler de nuit pour ne pas être coincé dans les embouteillages parisiens. Je devais être à hauteur du Mans lorsque je fus pris d’angoisse en entendant une forte respiration malsaine sur la banquette arrière. Il était derrière moi. Je ne voulais pas y croire mais oui, il était bien là ! La climatisation se refroidit brusquement. J’avais froid, j’avais peur. Je sentis mes mains bleuir. Et lui, il respirait comme un détraqué. Ses poumons sifflaient de plus en plus. J’évitai de l’observer dans le rétroviseur. Il avança la main et la posa sur le sommet de mon crane. Son aura de glace traversa mon corps. Mes jambes tremblèrent. A ce moment, je voulais que tout s’arrête, je voulais planter ma voiture contre le premier arbre croisé. J’avançai et la curiosité fut plus forte. Alors, je fixai mes yeux sur le rétroviseur. Et je vis une ombre assise. Les cheveux longs, elle ressemblait bien à la silhouette derrière le carreau. C’était bien la même personne, enfin le même spectre ou démon. Il était assis, la main sur mes cheveux. Il lâcha mon crane et sans prévenir, il avança la tête pour coller son visage près du mien. Je vis la pire chose qui puisse exister. Son visage déformé enlaidi souriait d’une grimace effroyable. Ses yeux jaunes scintillaient tels des étoiles dans la nuit. Des morceaux de peau se décollaient à son visage. Il me regarda et dit simplement pendant que je freinais tout-à-coup : « Toc-toc ! ».
J’ai quitté la voiture et couru à travers champs. Mais partout où je vais, il est derrière moi. Aussi, ne m’en veuillez-pas si je n’ai trouvé comme solution que de quitter ce monde… Parce que je n’en peux plus.
Alex@r60 – octobre 2020
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Les quatre filles March - Chapitre 18
Egalement sur AO3
Des jours sombres
Beth avait bien la scarlatine, et fut bien plus malade que quiconque l'avait soupçonné, à part Hannah et le docteur. Les filles ne savait rien de la maladie, et Mr. Laurence n'était pas autorisé à la voir, aussi Hannah faisait tout comme elle l'entendait, et le Dr. Bangs, très occupé, faisait de son mieux, mais laissait beaucoup aux bons soins de l'infirmière. Meg resta à la maison pour ne pas risquer d'infecter les King, et s'occupa du ménage, se sentant très anxieuse et un peu coupable, quand elle écrivait des lettres où il n'était fait aucune mention de la maladie de Beth. Elle ne pouvait pas trouver juste de tromper leur mère, mais on lui avait commandé d'écouter Hannah, et Hannah ne voulait pas entendre parler de « le dire à Mrs. March, et de l'inquiéter pour une telle broutille. » Jo se consacra à Beth jour et nuit ; ce n'était pas une tâche difficile, car Beth était très patiente, et supporta son mal sans se plaindre aussi longtemps qu'elle put se contrôler. Mais il vint un temps où, durant les poussées de fièvre, elle commença à parler d'une voix rauque et cassée, à jouer sur le dessus de lit comme s'il s'agissait de son petit piano bien aimé, et à essayer de chanter avec une gorge si enflée, qu'il n'en sortait pas une note ; un temps où elle ne reconnut plus les visages familiers qui l'entouraient, les appelant par le mauvais nom, et où elle réclama sa mère, implorante. Alors Jo prit peur, Meg supplia qu'on l'autorise à écrire la vérité, et même Hannah dit qu'elle allait « y penser, même s'il n'y avait pas encore de danger. » Une lettre de Washington ajouta à leur trouble, car Mr. March avait fait une rechute, et ne pouvait songer à rentrer à la maison avant longtemps.
Comme les jours paraissaient sombres à présent, comme la maison était triste et solitaire, et comme les cœurs des sœurs étaient lourds tandis qu'elles travaillaient et attendaient, alors que l'ombre de la mort planait sur le foyer autrefois si heureux ! Ce fut alors que Margaret, assise seule, des larmes tombant régulièrement sur son ouvrage, comprit à quel point elle avait été riche de choses plus précieuses que tous les luxes que permet l'argent ; l'amour, la protection, la paix et la santé, les vraies bénédictions de la vie. Ce fut alors que Jo, qui passait ses journées dans la chambre sombre, en ayant toujours sous les yeux sa petite sœur souffrante, et dans les oreilles cette voix pathétique, apprit à voir la beauté et la douceur de la nature de Beth, à comprendre la profondeur de la place qu'elle tenait dans tous les cœurs, et à reconnaître le mérite de l'ambition altruiste de Beth, qui voulait vivre pour les autres, et apporter bonheur au foyer par l'exercice de ces simples vertus que tous peuvent posséder, et devraient aimer et estimer plus que talent, richesse et beauté. Et Amy, dans son exil, se languissait ardemment d'être à la maison, où elle pourrait travailler pour Beth. Elle sentait maintenant que nulle tâche ne serait difficile ou ennuyeuse, et se rappelait, avec force regrets, combien de devoirs négligés ces mains pleines de bonne volonté avaient accomplis pour elle. Laurie hantait la maison comme un spectre tourmenté, et Mr. Laurence verrouilla le grand piano, parce qu'il ne pouvait supporter qu'on lui rappelle la jeune voisine qui avait eu l'habitude d'égayer ses soirées. Beth manquait à tout le monde. Le laitier, le boulanger, l'épicier et le boucher demandaient de ses nouvelles ; la pauvre Mrs. Hummell vint implorer le pardon pour son inconséquence, et demander un linceul pour Minna ; les voisins envoyèrent toutes sortes de petits réconforts et de vœux de rétablissement, et même ceux qui la connaissaient le mieux furent surpris de voir combien d'amis avait la timide petite Beth.
Pendant ce temps elle gisait sur son lit avec la vieille Joanna à ses côtés, car même dans son éga rement elle n'oubliait pas sa triste protégée. Elle se languissait de ses chats, mais refusait qu'on les lui amène, de peur qu'ils n'attrapent la maladie ; et, dans ses heures les plus calmes, elle était pleine d'anxiété pour Jo. Elle envoyait des messages aimants à Amy, les priait de dire à sa mère qu'elle écrirait bientôt, et réclamait souvent du papier et un crayon pour tenter d'écrire quelque chose, afin que Père ne pense pas qu'elle le négligeait. Mais bientôt même ces moments de conscience prirent fin, et elle se débattait dans son lit, heure après heure, des mots incohérents aux lèvres, ou plongeait dans un profond sommeil qui ne lui apportait nul réconfort. Le Dr. Bangs venait deux fois par jour, Hannah restait éveillée la nuit, Meg conservait un télégramme prêt à envoyer à tout instant, et Jo ne s'éloignait jamais du chevet de Beth.
Le premier décembre fut bien un jour d'hiver pour eux tous, car un vent âpre soufflait, la neige tombait drue, et l'année semblait se préparer à mourir. Quand le Dr. Bangs vint ce matin, il examina Beth longuement, prit sa main chaude dans la sienne pour une minute, et la reposa gentiment, en disant gravement à Hannah -
« Si Mrs. March peut quitter son mari, vous feriez mieux de l'envoyer chercher. »
Hannah hocha la tête sans dire un mot, car ses lèvres tremblaient nerveusement ; Meg se laissa tomber sur une chaise, toute force ayant quitté ses membres à ces mots, et Jo, après être restée debout une minute, la figure pâle, courut au parloir, se saisit du télégramme, et, s'habillant en coup de vent, courut dans la tempête. Elle fut bientôt de retour, et était en train d'enlever sa cape en silence, quand Laurie entra avec une lettre disant que Mr. March était de nouveau en voie de se rétablir. Jo la lut avec gratitude, mais le poids sur son cœur ne sembla pas s'alléger pour autant, et son expression était si misérable que Laurie lui demanda vivement,
« Qu'est-ce qu'il y a ? Beth va plus mal ?
— J'ai envoyé chercher Mère, » dit Jo en tirant sur ses caoutchoucs, l'air tragique.
« Bonne idée, Jo ! C'est toi qui en a pris la responsabilité ? » demanda Laurie tout en l'asseyant sur la chaise du couloir pour lui retirer les bottes rebelles, voyant comme ses mains tremblaient.
« Non, le docteur nous a dit de le faire.
— Oh, Jo, ça ne peut pas aller si mal ? » s'écria Laurie, secoué.
« Si, ça peut ; elle ne nous reconnaît pas, elle ne parle même plus des volées de colombes vertes, comme elle appelle les feuilles de vigne sur le mur ; elle ne ressemble plus à ma Beth, et il n'y a personne pour nous aider à supporter cette épreuve ; Mère et Père sont partis tous les deux, et Dieu me semble si lointain que je ne peux le trouver. »
Comme les larmes coulaient sur les joues de la pauvre Jo, elle tendit la main, impuissante, comme à la recherche de quelque chose à quoi se raccrocher dans le noir, et Laurie la prit dans la sienne, en soufflant comme il le put, malgré le nœud dans sa gorge,
« Je suis là, tiens-toi à moi, Jo, ma chérie ! »
Elle ne pouvait pas parler, mais elle tint bon, et l'étreinte chaude d'une main amicale réconforta son cœur endolori, et sembla la porter plus près du bras Divin qui seul pouvait la soutenir dans son chagrin. Laurie aurait voulu dire quelque chose de tendre et de réconfortant, mais aucun mot ne lui venait, aussi il resta silencieux, en caressant gentiment la tête baissée, comme sa mère avait l'habitude de le faire. C'était la meilleure chose qu'il aurait pu faire ; un geste bien plus apaisant que les mots les plus éloquents, car Jo ressentait sa sympathie muette, et, dans le silence, elle apprit la douce consolation que l'affection administre aux tourments. Bientôt elle sécha les larmes qui l'avaient soulagée, et leva un visage empreint de gratitude.
« Merci, Teddy ; je vais mieux maintenant. Je ne me sens plus si triste, et je vais essayer d'être forte s'il le faut.
— Continue d'espérer pour le mieux, cela te sera d'une grande aide, Jo. Ta mère sera bientôt là, et alors tout ira bien.
— Je suis si heureuse que Père aille mieux, maintenant elle ne s'en voudra pas tant de le laisser. Oh, pauvre de moi ! Il semble que tous les malheurs viennent ensemble, et le plus lourd du fardeau tombe sur mes épaules, » soupira Jo, tout en étalant son mouchoir humide sur ses genoux pour le faire sécher.
« Est-ce que Meg ne fait pas sa part du travail ? demanda Laurie, indigné.
— Oh, si, elle fait de son mieux, mais elle n'aime pas Bethy comme je l'aime, et elle ne lui manquera pas comme à moi. Beth est ma conscience, et je ne peux pas renoncer à elle, je ne peux pas ! Je ne peux pas ! »
Et le visage de Jo descendit jusque sur le mouchoir humide, et elle pleura avec désespoir ; car elle avait bravement tenu bon jusque là, sans jamais verser une larme. Laurie porta une main à ses yeux, mais ne put parler avant d'avoir défait le nœud qu'il avait dans la gorge et d'avoir raffermi ses lèvres. C'est peut-être peu viril, mais il ne pouvait s'en empêcher, et j'en suis heureuse. Enfin, comme les sanglots de Jo se calmaient, il dit avec espoir, « Je ne pense pas qu'elle va mourir. Elle est si bonne, et nous l'aimons tous tellement, je ne crois pas que Dieu va nous l'enlever maintenant.
— Les personnes bonnes et aimées meurent toujours, » grogna Jo, mais elle cessa de pleurer, car les mots de son ami l'avaient ragaillardie, en dépit de ses doutes et de ses peurs.
« Ma pauvre fille ! Tu es épuisée. Ça ne te ressemble pas d'être si abattue. Reste là un instant, je vais te remettre d'aplomb en un rien de temps. »
Laurie monta les escaliers quatre à quatre, et Jo reposa sa tête lourde sur le petit capuchon brun de Beth, que personne n'avait songé à enlever de la table où elle l'avait posé. Il devait avoir possédé quelque magie, car l'esprit docile de sa gentille propriétaire sembla pénétrer Jo ; et, quand Laurie revint en courant avec un verre de vin, elle le prit avec un sourire, et dit bravement, « Je bois - à la santé de ma Beth ! Tu es un bon médecin, Teddy, et un ami si chaleureux, comment pourrais-je jamais te remercier ? » ajouta-t-elle, alors que le vin rafraîchissait son corps comme les mots avaient rafraîchi ses pensées troublées.
« Je t'enverrai ma note un de ces jours, et ce soir je vais te donner quelque chose qui te réchauffera le cœur mieux encore que des pintes de vin, » dit Laurie, rayonnant d'une satisfaction réprimée.
« Qu'est-ce que c'est ? » s'écria Jo, oubliant, dans son étonnement, ses peines pour un instant.
« J'ai télégraphié à ta mère hier, et Brooke a répondu qu'elle allait venir tout de suite, et elle sera là ce soir, et tout ira bien. Tu n'es pas contente que je l'aie fait ? »
Laurie parlait très vite et vira au rouge avec l'excitation, car il avait tenu son plan secret, par peur de décevoir les filles ou de causer du tort à Beth. Jo était devenue toute blanche, s'était levée d'un bond, et à l'instant où il cessa de parler elle lui causa un choc en se jetant à son cou, et en s'écriant avec joie, « Oh, Laurie ! Oh, Mère ! Je suis si contente ! » Elle ne pleura pas cette fois, mais rit hystériquement, en tremblant et en s'agrippant à son ami, comme désorientée par la soudaine nouvelle. Laurie, bien que très surpris, se comporta avec une grande présence d'esprit ; il lui tapota le dos de manière apaisante, et, voyant qu'elle se reprenait, il lui donna un ou deux baisers timides, ce qui la remit tout à fait. Se tenant à la rampe, elle le repoussa gentiment, en disant, le souffle court, « Oh, ne fais pas ça ! Je ne voulais pas me comporter ainsi, c'était terrible de ma part ; mais tu as été si adorable d'agir malgré Hannah, que je n'ai pas pu m'empêcher de me jeter sur toi. Raconte-moi tout, et ne me donne plus de vin ; c'est ce qui me fait réagir de la sorte.
— Cela ne me dérange pas ! dit Laurie en riant et en ajustant sa cravate. « Eh bien, tu vois, je commençais à me sentir anxieux, et Grand-père aussi. Nous pensions qu'Hannah outrepassait son autorité, et que votre mère devrait être mise au courant. Elle ne nous pardonnerait jamais si Beth - enfin, si quelque chose arrivait, tu sais. Alors j'ai amené Grand-père à dire qu'il était grand temps que nous fassions quelque chose, et je suis parti au bureau de poste hier, parce que le docteur avait l'air grave, et qu'Hannah m'a presque arraché la tête quand j'ai proposé un télégramme. Je ne supporte pas d'être sermonné, alors ça m'a décidé, et je l'ai fait. Ta mère est en route, je le sais, et le train de nuit arrive à deux heures du matin. J'irai la chercher ; et tu n'as qu'à conserver ta joie et tenir Beth tranquille jusqu'à ce que cette bonne dame soit arrivée.
— Laurie, tu es un ange ! Comment pourrais-je jamais te remercier ?
— Pends-toi à mon cou une nouvelle fois ; cela me plaît assez, » dit Laurie, avec un air malicieux qu'on ne lui avait pas vu depuis deux semaines.
« Non, merci. Je le ferai par procuration, quand ton grand-père viendra. Ne me taquine pas, va plutôt à la maison et repose-toi, car tu seras debout une bonne partie de la nuit. Dieu te bénisse, Teddy, Dieu te bénisse ! »
Jo avait reculé dans un coin, et, quand elle finit sa tirade, elle disparut précipitamment dans la cuisine, où elle s'assit sur un buffet, et dit à l'assemblée des chats qu'elle était « heureuse, oh, si heureuse ! » tandis que Laurie s'en allait avec le sentiment d'avoir bien réussi son coup.
« Je n'ai jamais vu quelqu'un se mêler de tout comme ce garçon ; mais je lui pardonne, et j'espère que Mrs. March est en chemin, » dit Hannah avec un air de soulagement quand Jo lui apprit la bonne nouvelle.
Meg eut un accès de ravissement silencieux, puis se plongea dans la lettre, tandis que Jo mit la chambre de la malade en ordre, et qu'Hannah se dépêchait de préparer quelques tartes « en cas de compagnie inattendue. » Une bouffée d'air frais semblait souffler dans la maison, et quelque chose de meilleur que le soleil illuminait les pièces silencieuses ; tout dans la maison semblait ressentir le changement plein d'espoir ; l'oiseau de Beth recommença à pépier, et une rose entrouverte fut découverte sur le rosier d'Amy à la fenêtre ; les feux semblaient brûler avec une gaieté inhabituelle, et chaque fois que les filles se croisaient leurs pâles visages 'éclairaient d'un sourire tandis qu'elles s'étreignaient en chuchotant, pour se donner du courage, « Mère arrive, ma chérie ! Mère arrive ! » Tout le monde se réjouissait, sauf Beth ; elle gisait, dans un état de profonde torpeur, insensible à l'espoir et à la joie comme au doute et à la peur. C'était un spectacle bien triste, la fraîche figure si changée et vide d'expression, les mains autrefois si actives maintenant faibles et inertes, les lèvres autrefois souriantes qui restaient muettes, et les cheveux qui avaient été si beaux et bien coiffés maintenant éparpillées et emmêlés sur l'oreiller. Tout le jour elle resta ainsi, s'agitant seulement de temps à autre pour marmonner, « De l'eau ! », les lèvres si sèches qu'elles pouvaient à peine former les mots ; tout le jour Jo et Meg restèrent auprès d'elle à surveiller, attendre, espérer, croire en Dieu et en leur mère ; et tout le jour la neige tomba, le vent glacial fit rage, et les heures s'écoulèrent lentement. Mais la nuit vint enfin ; et chaque fois que l'horloge sonnait, les sœurs, toujours assises de chaque côté du lit, se regardaient avec des yeux brillants, car à chaque heure les secours étaient plus proches. Le docteur était venu pour dire qu'il se produirait sûrement un changement, pour le meilleur ou pour le pire, aux alentours de minuit, et qu'il reviendrait à ce moment.
Hannah, épuisée, s'allongea sur le sofa au pied du lit, et s'endormit ; Mr. Laurence faisait les cent pas dans le parloir, avec le sentiment qu'il préférerait affronter une batterie de rebelles plutôt que l'anxiété de Mrs. March à son arrivée. Laurie était étendu sur le tapis, prétendument en train de se reposer, mais fixant le feu de ce regard pensif qui donnait à ses yeux noirs une douce clarté.
Les filles n'oublièrent jamais cette nuit, car il ne fut pas question de sommeil pour elles tandis qu'elles montaient la garde, avec cet horrible sentiment d'impuissance qui vient à nous dans des heures telles que celles ci.
« Si Dieu épargne Beth je ne me plaindrai plus jamais, souffla Meg avec ferveur.
— Si Dieu épargne Beth j'essaierai de L'aimer et de Le servir toute ma vie, répondit Jo, tout aussi sincère.
— Je souhaiterai ne pas avoir de cœur, c'est si douloureux, soupira Meg après une pause.
— Si la vie doit souvent être si difficile, je ne vois pas comment nous pourrons la traverser, » ajouta sa sœur, l'air abattue.
Ici l'horloge sonna douze coups, et toutes les deux s'oublièrent dans la surveillance de Beth, car elles avaient l'impression qu'un changement était survenu sur son visage blême. La maison était tranquille comme la mort, et l'on n'entendait rien hormis les gémissements du vent. La pauvre Hannah continua de dormir, et personne, hormis les sœurs, ne vit l'ombre pâle qui sembla s'étendre sur le petit lit. Une heure passa, et rien ne se produisit, si ce n'est que Laurie partit en silence pour la gare. Une autre heure, et toujours personne ; et les pauvres filles étaient hantées par des craintes de retards dûs à la tempête, d'accidents sur la route, ou, pire encore, d'un grand malheur survenu à Washington.
Il était deux heures passées quand Jo, qui se tenait à la fenêtre en pensant à combien le monde semblait sinistre sous son suaire de neige, entendit un mouvement près du lit, et, se tournant vivement, vit Meg s'agenouiller près du fauteuil de leur mère, le visage caché. Une peur terrible l'envahit froidement, et elle pensa, « Beth est morte, et Meg a peur de me le dire. »
Elle fut de retour à son poste en un instant, et sous ses yeux excités un grand changement semblait s'être produit. La rougeur de la fièvre et l'expression de peine avaient disparu, et le petit visage chéri semblait si pâle et si paisible, dans le repos le plus complet, que Jo ne ressentit nul désir de pleurer ou de se lamenter. Se penchant au dessus de sa sœur la plus chère, elle embrassa le front humide en mettant tout son cœur dans son baiser, et murmura doucement, « Au revoir, ma Beth. Au revoir ! »
Comme éveillée par le mouvement, Hannah sortit de son sommeil, se précipita vers le lit, regarda Beth, lui toucha les mains, écouta à ses lèvres, et puis, remontant son tablier sur sa tête, s'assit en se balançant et en s'exclamant à part elle, « La fièvre est tombée, elle dort naturellement ; sa peau est moite, et elle respire sans peine. Dieu soit loué ! Oh, bonté divine ! »
Avant que les filles puissent croire à l'heureuse vérité, le docteur vint la confirmer. C'était un homme tout à fait ordinaire, mais son visage leur parut angélique quand il sourit et leur dit d'un air paternel, « Oui, mes enfants ; je pense que la petite fille va s'en sortir maintenant. Ne faites pas de bruit dans la maison, laissez-la dormir, et quand elle se réveillera, donnez-lui - »
Ce qu'elles devaient lui donner, aucunes des deux ne l'entendit, car elles se glissèrent dans le couloir sombre, et, assises sur les marches, s'étreignirent et se réjouirent, leurs cœurs trop pleins pour parler. Quand elles revinrent pour être embrassées et étreintes par la fidèle Hannah, elle trouvèrent Beth couchée comme elle avait eu l'habitude de le faire, une joue posée sur sa main, sa terrible pâleur envolée, et respirant calmement, comme si elle venait juste de s'endormir.
« Si seulement Mère pouvait arriver maintenant ! dit Jo, tandis que la nuit d'hiver s'estompait.
— Vois, dit Meg en venant avec une rose blanche à demi éclose, je pensais qu'elle ne serait prête que demain, pour la mettre dans la main de Beth si elle - nous avait quittés. Mais elle a fleuri dans la nuit, et maintenant je vais la mettre ici dans mon vase, pour que quand la petite chérie s'éveille, les premières choses qu'elle voie soient la petite rose, et le visage de Mère. »
Jamais le lever de soleil n'avait été si beau, et jamais le monde n'avait paru si agréable qu'aux yeux lourds de Meg et de Jo, tandis qu'elles regardaient au dehors en ce petit matin, une fois terminée leur longue et triste veille.
« On dirait un monde enchanté, dit Meg en souriant pour elle-même, debout derrière le rideau pour regarder le paysage éclatant.
— Écoute ! » s'écria Jo en sautant sur ses pieds.
Oui, il y avait un son de cloche à l'entrée, suivi d'un cri d'Hannah, et puis la voix de Laurie qui disait, dans un joyeux murmure, « Les filles ! Elle est là ! Elle est là ! »
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La seconde vague (du coronavirus), et autres chèques en blanc tirés sur le futur...
Le titre de ce billet devrait être “la seconde vague imaginaire d'un coronavirus réinventé, et les folies du ‘jour d'après”’. Mais c'était un peu long, et j'entendais déjà les cris d'orfraie de tous ceux qui ont été contaminés, pas par le covid 19 (ceux-là s'en tirent bien dans 98,5 % des cas, et même davantage), mais par la propagande officielle, même si je respecte les superstitions des lecteurs, ces pauvres victimes innocentes de la communication gouvernementale. Et ça en fait, des gens !
Au moment où la Terre entière suit avec un début de terreur sacrée l'arrivée et l'évolution d'une “seconde vague” à Pékin, il est urgent de remettre les montres à l'heure : Pékin n'ayant jamais été touchée par “une première vague”, même un tout petit peu, il ne saurait y en avoir “une seconde’' ! C’est un mensonge de plus, d’autant que le confinement total de Wuhan avait même été décidé pour éviter toute propagation à Pékin et à Shanghaï, comme vient juste de le confirmer Christine Rouzioux, professeur de virologie à l'université Paris-Descartes : ”A Pékin, il s'agit d'une première vague d’infections", corrige-t-elle. Ce mensonge flagrant ressortit donc de la propagande, qui a réussi que, continuant à tourner le dos à toute réflexion rationnelle ou raisonnable, nombre de nos compatriotes persistent à croire à l'immense foutaise d'une “seconde vague”, même si elle n'a jamais été brandie que par ceux qui, depuis le jour “J - zéro” et le malade “R - zéro” , n'ont jamais fait que mentir, mentir, et mentir encore, sans pudeur, sans vergogne… et sans le plus petit souci de cohérence avec ce qui est visible, patent, indéniable… J'avoue que j'en perds mon latin, ce dont tout le monde se fout avec juste raison !
Mais je prends le risque (“J'assume” comme répète le triste Edouard Philippe à propos de sa connerie des 80 km/h…) d'affirmer qu’il n'y aura pas de “deuxième vague”, car… il n'existe pas de deuxième vague. On dit “je prends date”. Après avoir énormément bossé sur ce sujet, et après avoir consulté des gens compétents et sérieux, eux (NDLR - C'est un des nombreux points qui me distinguent du gouvernement actuel : je déteste les cons et je n'ai pas besoin des nuls –une autre différence étant que comme je sais, moi, que je ne suis pas capable de diriger un pays -même aussi mal qu'eux-… je n'embête que quelques poignées de volontaires qui acceptent de lire mes élucubrations quotidiennes, au lieu d'amener la France à sa perte !), j'affirme que la découverte de nouveaux cas, proportionnels au nombre de tests réalisés, n'est qu'une règle statistique, et que la présence de nouveaux cas là où il n'y en a jamais eu ne saurait être qualifiée de “deuxième vague” pékinoise.
Ces vérités, facilement vérifiables, sauf par les encombrants et inutiles “Experts ès-nullités” que nous impose le Pouvoir (qui se défausse ainsi du sien, sur eux ! Fastoche… mais vraiment dangereux !) n'empêchent pas les hommes ivres de leur puissance, qui nous conduisent à notre perte, de plastronner en menaçant que “le ciel va nous tomber sur la tête”. L'excès de progrès scientifiques nous a ramenés à une série de croyances antiques qui sont du ressort de la magie noire, de la superstition ou de rituels primitifs, comme la quarantaine : au lieu de brûler les livres en “auto-da-fé” (encore que la bien pensance à la mode condamne déjà au pilori ceux qui ne se soumettent pas à ses incantations mortifères), on brûle les masques usagés, en attendant de brûler ceux qui les auront jetés sur le trottoir !
Ceci nous amène à un autre drame, en cours : la prétendue “Convention Citoyenne pour le Climat” (qui n'émarge à aucun des mots employés pour la désigner : ce serait plutôt “un groupuscule de sectateurs volontaires pour tout casser au nom d'une écologie mal digérée”, sauf en ce qui concerne la mentalité : ils se comportent comme les pires des “Conventionnels”!) vient de remettre ses “con-clusions”, qui sont un parfait exemple de tout ce que devrait avoir interdit le bon sens des participants. Mais comme c'est “dans l'air du temps” (qu'ils sont les premiers à trouver très malsain !), personne n'a le courage de crier “au fou…”.
La première à ouvrir les hostilités a bien sûr été la lamentable Elisabeth Borne (soi-disant Ministre de feue l'Ecologie) qui “se réjouit d'une nouvelle vision de la société”, ce qui est un aveu de sa myopie profonde. Même le MEDEF n'ose pas dire qu'il s'agit d'un “listing” convenu (en un mot comme en deux) des lieux communs et des fausses évidences qui caractérisent le discours le plus insensé de la Gauche la plus dogmatique : mon ami Geoffroy Roux de Bézieux, que j'ai connu meilleur analyste, parle “d'un travail sérieux malgré des propositions extrêmes”, (Qu'en termes galants ces choses-là sont dites !) Ailleurs, LesRépublicains dénoncent, tout de même, “une logique de contraintes et de punitions”, le RN parle de “propositions loufoques”, et les Verts, on s'en doutait, soutiennent l'ensemble des mesures, puisqu'elles sont irréalistes quant elles ne sont pas néfastes !
Précisons que si ces 150 clampins devaient être tirés au hasard, il est évident que seuls ont accepté ceux qui avaient un message intégriste à placer : ni vous, amis lecteurs, ni moi, ni aucune personne connue de vous ou de moi n'aurait accepté, c'est évident. Il reste les pétroleuses, les ayatollahs, “GretaThunbertgistes” forcenés, les enragés et les admirateurs de Nicolas Hulot (on m'assure qu'il en reste quelques uns, auto-confinés dans une ZAD). Et dans cette parodie de fausse démocratie, on les a forcés à suivre les conseils d'Experts désignés par l'Elysée. Le résultat de cette mascarade ? C'est ce foutoir de mauvaises idées… dont une seule me réjouit : si vous avez aimé les réactions au stupide “80 km/h” d'Edouard (6 mois de pagaille noire –et jaune, qu'il a fallu inventer un confinement sauvage pour interrompre temporairement !), vous allez adorer les ‘’110 km/h sur autoroute’' ! Que de belles illuminations cela nous promet, sur les Champs Elysées, pour les mois qui viennent ! Paris va très vite récupérer son titre autrefois mérité de “Ville Lumière !
Couac qu'il en soit (celle-là, je ne l'avais jamais faite !), notre Président doit maintenant trancher entre jeter ce fatras aux orties (en louant ’'la perspicacité, et l'intérêt à long terme”, évidemment !) ce qui veut dire se déjuger, puisque cette très mauvaise idée était de lui… et le soumettre à référendum, ouvrant ainsi toute grande la porte à une séquence qui ne laissera derrière elle que des “Gueules cassées”. Décidément, rien ne lui sera épargné… Il faut dire qu'il tend les bâtons pour qu'on le frappe ! On aurait presque de la peine pour lui ! Enfin… un petit peu !
Car cet affreux machin regorge d'autres énormités, ni chiffrées, ni priorisées. Outre les 110 Km/h déjà cités (pourquoi pas 100, tout rond ?), ils veulent renégocier l'accord CETA. Surtout pas pour enlever ce qu'il contient d'inacceptable, mais pour y inclure les bêtises irréalistes de la “COP21”. Apparemment pas un seul de nos grands cerveaux riquiqui n'a remarqué que cela fait 3 bons mois que autos et avions étaient à l'arrêt à peu près partout dans le monde, nous privant de toutes les émission de saloperies qu'ils voient sortir des moteurs… Or, paradoxalement, jamais la chaleur n'a été si forte : mars, avril, mai, juin les plus chauds de l'histoire ! Comment ne pas ‘’revoir sa copie’’ et réaliser enfin que, si nous sommes bien dans une phase de réchauffement, l'activité humaine y est pour très peu… ce qui n'est pas le cas de la crise économique monstrueuse qui avance à grands pas, et qui a été fabriquée de toutes pièces ! Je reviens une fois encore, à mon “diagnostic” favori : “la folie est bel et bien sortie des asiles’' ! Il est chaque jour plus vrai !
H-Cl.
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Tori Dawson, Tome 2 : Magie Noire et Daiquiri — Annette Marie
Vous vous demandez comment j’ai fait pour me retrouver à quasiment supplier le mage noir le plus terrifiant de la ville de m'enlever ? Moi aussi !
Tout a commencé quand j'ai décroché par accident ce fameux poste de barmaid... dans une guilde peuplée de mages, d'enchanteurs, d'alchimistes, de sorcières et de psychiques.
Et alors que je ne demandais rien à personne, mes petits chouchous, trois mages sexy, puissants et généralement charmants m'ont demandé de l'aide. Est-ce qu'ils voulaient que je leur fasse profiter de mes connaissances encyclopédiques en matière de cocktails ? Bien sûr que non.
Ils ont préféré m'emballer dans un joli paquet cadeau et se servir de moi comme appât pour forcer un meurtrier à sortir de sa cachette.
Bien sûr, comme je ne dois pas être tout à fait normale, j'ai accepté de jouer le jeu. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée là, sur le point de me faire enlever. Oh, et notre super plan pour capturer M. Vilain ? Il s'est monumentalement cassé la gueule il y a deux minutes.
Rappelez-moi pourquoi j'ai accepté de faire ça, déjà ?
#Magie #UrbanFantasy #Humour
D’Annette Marie publié en Juin 2021 chez Infinity [ Amazon ] 344 pages
Une suite aussi bien, qui vient confirmer la très belle découverte, j'espère que la suite sera toujours aussi bonne. Nous retrouvons Tori, toujours barman dans cette guilde de magiciens.
Cette fois nous rencontrons un nouveau personnage masculin très intrigant sur lequel j'espère compter dans les prochains tomes. Le gros défaut est toujours l'aspect symptôme de la schtroumpfette, elle est seule entourée de pleins de garçons beaux, drôles, sympa, sexy... blablabla.
Il ne s'agit pas d'un Reverse Harem mais il en a les caractéristiques ce qui me saoule un peu. Je préfèrerais que l'autrice se consacre à nous expliquer comment une simple humaine comme Tori peut utiliser une carte magique, ou encore développer une vraie histoire d'A... avec, au hasard, ce nouveau personnage ;)
Ce tome est un huis clos, je ne sais pas ce que cette intrigue apportera pour la suite et là où on va, mais sans problème je la suis tant elle est fun, loyale et que l'ambiance est atypique.
#AUTEUR Annette Marie#GENRE Urban Fantasy#EDITION Infinity#SERIE Tori Dawson#Magiciens#Sorciers#Druides#llyza
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Vierge (noir)
Tenir debout mais comme un mort
J’ai entendu les chats cette nuit
Dévorer, battre, dévorer Moisson.
J’ai si mal au ventre, il vient d’arriver à bloc suis-je, et le soleil d’épaule.
J’ai mal Je tiendrais, je n’ai eu peur de venir Mais rien ne peut plus partir J’ai mal, le lait, le gateau de figues, oui, peut-être Qu’ils peuvent ralentir, la marche Mais en arrêt, en arrêt, avec l’eau froide Je ne me plais plus.
Il faut presser, se passer au miroir même si la peau change sa couleur. Ses yeux qui sont-ils ?
Tu arrives bien ? J’ai mal. Plaine, plaine, embrassez-moi.
Musique, musique, tu m’aides à recevoir la vie Vivante.
Les chats, les chats j’entends, l’horizon, l’horizon je prends Je ferme, je vois son fil. Les chats aux tripes, aux tripes de moi Jouent aux buissons. Ils ne l’ont pas tué Et comment différencier un combat inégal De deux chats sauvages ?
La peur du cri du domestique, la nuit.
C’est la veille des départs dans les îles Où je me débarrasse Où l’on me prend Me délaisse.
Déjà mon sexe faisait mal j’ai avec le trou danser comme un rond sans rendre le premier coup.
J’ai « laissé à faire ».
Sois comme ta mère, rejoins tes parents. Qu’ai-je dis vraiment ? Qu’ai-je marqué ? Souffrance qui dure, que je suis fort déjà, Que je combats !
Il faut m’aider quand je ne peux parler, et avec les transports Tu veux me toucher seigneur.
Mais la violence La violence Bonheur d’apaise.
Et violence arrive, pourquoi ?
Première fois Comme par magie elle survient.
En honte, il ne sait pas rendre surprise et détachement. Il se repasse des succès, des coups, des plaquages Il s’est arrêté.
Personne ne me protège, jamais Personne Jamais.
Ignorer L’atteignable.
Murmurer des paroles comme fou, parler du sexe de l’agresseur Contrer avec qu’il me plait.
Plus de collier, au cou nu, et pour récupérer l’habit de mon père À l’origine, que je t’en veux, toi qui aime les chats, toi qui attend le chat.
J’ai perdu le collier, ébahi en marchant dans la rue de l’enfance aux coquillages dans les murs et aux toilettes dallées, et aux pièges, au lugubre du dernier étage Je n’ai rien dis, ai tenté de venir chez vous, je suis reparti vous ne sentiez, ne pouviez sentir.
C’est ce que je montrais pour dire que j’étais ce que j’étais.
Parce-que je ne sais pas me protéger
Je voulais aller pèlerin et là-bas Vers l’amour oublié et blessé et oublié dans sa blessure certaine à deux Aller monter, sans vertige, aller déposer un mot comme au mur, comme au mur qui se lamente où la soeur n’avait rien écrit, et je suis venu te voir à la place et comment ne pas céder à la colère de contre toi qui prétend en plus ne rien demander, si ce n’est justement de ne pas être en dehors de la caresse
et que je déteste ton odeur et ta peau et tes tatouages et tes yeux hors-terre, et tes formes et tes cheveux et ton maquillage et ton tassement et tes paroles et tes attentes
mais tu n’es pas même l’affrontement premier
qui ne s’intéresse pas à toi malheureuse personne que je n’aime.
Je n’ai plus de collier, mal au bout du sexe, la veille de partir.
Encore le bijou s’éteint S’en ai tu.
Qui agresse encore les clochardes ?
C’est après l’aérien, l’oeil au torse, le dernier évènement, le tierce, l’enjambement dernier, la brulure que laisse un collier arraché au cou, brulure imaginaire, perçue par sa trace, contusion à la traine comme derrière les bras.
Cette agression qui vise à l’extinction Cette pauvreté qui protège Qu’est-ce que tu regardes toi Et moi j’avais déjà bu.
Seulement ce qui protège du vent peut permettre l’extraction. Je me suis assis sous l’arbre.
Quel est l’enjeu véritable de la violence Avec ceux qui rougissent quand on les frappe ? D’attendre le destin incontrôlable du frappant. D’attendre jusqu’où. Ne mourrez pas demain Je vous aime dans le besoin de vous qui se fait entendre. Il m’a fouetté avec tendresse.
Sentir son odeur pour se rassurer Je suis encore Ils me frappent Par derrière les jambes Et abasourdissent.
Les autres les regardent les rejoindre ensuite. D’autres poches encore accueillir mon bien.
Je n’ai porté ma plainte. Pourquoi auraient-ils ne pas raison de m’en vouloir ?
C’est ce pays qui est dangereux. Bonjour à la belle enfant. Partir Comment peuvent-ils m’aider Attaqué je rougis Je sature.
Mais pourquoi après moi ils sont ?
Il y a des liens À traiter comme un territoire.
Coup derrière les jambes Celui qui ne comprend ne peut répondre Au collier Désir du Sud, peut-être vais-je écrire, mordant.
Comme si moi mon corps n’était important acceptant le coup sans raison.
Au collier désir du Sud.
La mémoire la peau ce collier qui me permettrait d’aller me nier en étoiles, qui est parti.
Désormais l’Image est redevenue. Ciel. La mémoire la peau Ne pas se souvenir de connaître A cause de la peau A presser, éliminer. Quelle peau as-tu A montrer Aux femmes ?
Qui va plier quoi ? Je n’écris plus Se baigner voir tes seins tachés Et lui sous l’eau regarde le coucher Je suis triste Je suis fatigue J’ai exprimé Ce qui me retient Les voitures nous longeaient Je te prenais La campagne Je n’ai jamais parlé de toi De ma blessure Une tristesse je porte de la fusion de la blessure de l’amour De nos couleurs qui n’étaient pas plates Et nous pouvons parler J’oublie Que connais-tu
Il faut que je dise quelque chose que je m’exprime pour connaître Le passé existe-t’il encore ?
Je t’ai ressenti si vulnérable quand tu m’as demandé si j’étais content que tu sois Je t’aime de beaucoup Le pivert se penche sur le koala L’île tient seule sur sa terre Nue
Ce qu’il s’est passé Une souffrance d’un avenir Tu es la famille Ils t’ont parlé enfin Je suis là Espèce de caravane, comment oses-tu et bien pour changer je ne sais ma chérie fraise dans la vie il faut prendre le danger dans la bouche, tes pieds vont durcir dans le chemin vers la mer et j’aime avoir les pieds durs qui marchent vers la mer.
On dirait un sans domicile, un berger allemand, un ange, on dirait un voleur ! Jono, ma statue lionne était si bien cachée dans les herbes, quelqu’un a dû me suivre certains étangs étaient inscrit dans mon sang
Souviens toi du Malawi, je marche et je veux crier : berce mes ennemis mère j’ai peur j’ai peur ils me suivent partez j’espère survivre à demain et partir et la distance comment rentrer ?
Je serai enfermé et seul je n’en puis plus de ce qu’ils me font.
Bave-pipe de soeur ravagé par les quoi-villes de la vierge On mérite toujours les amis que l’on a On veille sur toi dors tranquille Et ma mère Je pense à elle C’est un début Quand je regarde l’horizon des flèches sortent de moi.
La jeunesse D’une maison Des espoirs La force d’être et de n’être rien Partant De découvrir
Je sais que parfois mais toi aussi tu es à sauver
Je ne manquerai pas la marche de la plage ni les colliers des mers Tuer une tache en mouvement J’ai vu déjà les guépards jongler avec la nourriture des mers Puis au lac au loin du pays plat J’ai pénétré à travers le filet d’un pêcheur né-mort Faire la joie du retour Bientôt Et Sans collier Je vais à la maison Je vais à la maison Je suis à la maison Adolescent boutonneux Je te reproche d’être Attention au départ c’est le train de la chanson d’enfance Au lieu de m’arracher les yeux Bonjour montagne Je vous salue Je dois faire corps avec vous L’espace était l’espace d’une folle
Partir des mots et expliquer : Belle enfant quand on me presse je ris Inconnus proches Aller voir au silence Le parti pris Le chasseur des zone humides
Ciel tout Ciel toi Malgré l’île Dormir
En temps d’heure D’abord l’acte
Puis la pensée de sa pensée
Il y a ce que qui me pousse ailleurs
Le loup hulule
Je ne suis pas un homme au sexe Partir Etait-ce une route de t’emmener Je ne pourrais te protéger
Boule de glace sur le Christ, à la vanille, et je lèche. Le froid de l’Allemagne la nuit Le froid La nuit noire éclairée à l’intérieur l’ex-femme est au cœur du vin élevé Qui l’a fait disparaître Le vin rouge m’attaque Je suis enfouis en tristesse
Les jeux d’enfants si sérieux et pas encore assez sérieux sur le langage Le jeu le plus sérieux du monde à trouver La première partie est la plus dure ensuite on se laisse porter en Confiance
Et qu’est ce que cela fait s’il n’y a rien ?
L’horizon s’appelle ainsi, c’est un mot que les hommes ont peuplé avant toi.
Tunnels ne me font plus peur
La meilleur moyen d’atteindre les morts C’est de se concentrer sur ce qui est là Les limites de l’esprit et la mer Nouer avec la violence pourquoi Ils vont me tuer Pourquoi Ils sont plus forts que nous Peur absolue de violence Jusqu’au bout qui supprime Gens arrive pas à m’enlever, à cause de la forme de mon corps. et mon sexe pince À Barcelone.
Elle pense à moi quand elle voit des cygnes, mais qu’ai-je donc eu à dire ? Je me sens bien de le pouvoir lire. D’autres soleils, trop de soleils, où fuir le temps ne changera pas où fuir je suis triste le noyau la boule de poil avalée je n’en puis plus aidez-moi je dois pleurer j’ai chaud, trop de soleil, trop de soleil, j’ai chaud aidez-moi je ne vais pas rester ici, c’est un échec du malgré tout d’un malgré trop je ne supporte plus la chaleur le cancer noir bloque ma respiration me coupe je vois les abdominaux dans l’eau je pleure quelques larmes trop claires tu me portes et ma mère et voilà et je ne sais pas quoi dire je dois pleurer avec ma mère que je vais quitter j’ai pris trop de soleil je meurs je suis fatigué où fuir le soleil est là et le ciel trop bleu et j’y repense à son front sa frange ils m’ont pris ils m’ont pris je suis épuisé ils m’ont pris que faire je t’en veux je ne sais pas je vais mourir, gros et évanoui sans crier sans pleurer aidez-moi je suis trop souffrant trop de soleil de chaleur, et mes doigts sans bagues se rappellent du collier sans cou peut-être encore les chats se battaient, toi ton chat, moi et la mort en violence insupportable
j’ai mal quand je rentre ici, trop de soleil
le coeur explose
le fond explose le corps explose je dois réussi à pleurer
seulement pleurer et être un homme humaine
la famille au complet, la famille qui manque
la famille du père
et me revoilà mort
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TRADUCTION FRANÇAISE (de moi)
MSN.COM Oct 2019
https://www.msn.com/de-at/unterhaltung/entertainmentmusic/conchita-wurst-im-interview-die-erleuchtung-ist-mein-ziel/ar-AAJkTsF?ocid=ob-tw-deat-1515664162172&fbclid=IwAR2vYaULC8-0LzvjXt5x7Cnko2l9tSwyttCKYAPUuw2MJ71nmaFRWSojFk4#image=AAJkTsD
(Conchita) Wurst dans une interview: "Mon objectif est l'illumination"
L'auriez-vous reconnu? Tom Neuwirth, dit Conchita Wurst, dit Wurst, est de retour. Son troisième album est sur le marché. Le lauréat 2014 de l’Eurovision s'appuiera également sur une honnêteté inconditionnelle lors de l'entretien de 2019.
Arrêtez le glamour! Avec son troisième album "Truth Over Magnitude", Tom Neuwirth alias Conchita Wurst fait peau neuve. Plus de ballades d'orchestre pompeuses, de robes de bal extravagantes et de grands sentiments, mais une coiffure courte, des beats rugueux et une posture claire. Le gagnant de l'Eurovision 2014 établit 2019 sur une honnêteté inconditionnelle. Avec le producteur Albin Janoska et la compositrice Eva Klampfer, le jeune homme de 30 ans s'est libéré de ses attentes et de ses modèles. Lors de la réunion à Berlin, Neuwirth porte une élégante tenue en jeans, entièrement en noir et semble rayonnant, décontracté et accessible. "Wurst", comme est son nom de scène abrégé, est tout à propos de lui-même. Une conversation sur la méditation, les technoraves et les accidents d'avion.
Q: On dit que sur le chemin, vous vous êtes retrouvé coincé dans l'ascenseur. Est-ce votre enfer personnel?
Thomas "Wurst" Neuwirth: Non, je ne l’étais pas. Je me suis simplement retrouvé dans une autre interview en bavardant. Je pense que mon enfer personnel est une armée de gens qui s'installent dans une ville.
Q: Votre nouvel album s’appelle "Truth Over Magnitude", la vérité plus que la force. Quand était la dernière fois que vous avez menti?
Neuwirth: Il y a 20 minutes (rires). Hey, je suis un acteur! Non, je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai menti en connaissance de cause. Bien sûr, je connais aussi ces phrases de tous les jours afin de ne pas aggraver une situation. Cela se produit probablement avec une régularité que personne ne remarque, pas même moi. Mais je pense qu'il est parfaitement correct de mentir par pensée sociale, d'éviter de blesser les autres, ou parce que mon opinion sur un sujet n'est pas nécessairement importante. Cela n'aide pas de commencer un combat. Parfois, il est plus facile de faire un signe et de dire: "Ouais, d'accord." Mais je ne veux pas dire cela avec "Vérité". J'entends par là la vérité qui est au dessus de tout. L'irréversible, pour ainsi dire.
Q: L'album contient un acronyme dans son surnom - "T.O.M". En quoi l'album est-il enlever le masque pour vous?
Neuwirth: Je pense que ce sujet est plus lié au contenu qu’il a à voir avec un masque. Je voudrais séparer le visuel et contenu. Je suis une personne qui veut toujours entendre la vérité. Je ne pense pas non plus que je me démasque avec le dernier album. Personnellement, je sais de quoi chaque chanson parle et je pense à toutes les situations. C'est aussi parce que je fais tout ce que je fais principalement pour moi. Je suis très heureux de quiconque participe à mon monde et trouve beau ce que je fais. Mais personnellement, je suis venu à m'accepter avec toutes les forces et les faiblesses et à m'aimer moi-même. Je travaille sur moi-même et fais de mon mieux - c'est la vérité dont je parle. Les personnes qui sont proches de moi peuvent comprendre davantage ce qui se passe dans mes chansons. Pour le reste, il y a de la musique que chacun peut interpréter à sa guise.
La "femme du président"
Q: Vous avez dit un jour que le rôle de Conchita était trop étroit pour vous. Quelle est la différence entre "Wurst" et "conchita" dans la décision de progresser?
Neuwirth: Après l’Eurovision, je pensais que les experts savaient mieux ce qui me convenait, à moi ou à Conchita. Que faire, quel son avoir, quels vêtements porter, etc. L’Eurovision était une mégachance que je ne voulais pas gâcher avec ma connaissance incomplète. J'ai donc suivi les opinions des autres et rédigé dans mon esprit un protocole que j'appelle aujourd'hui "la femme du président". La "femme du président" m'a rendu malheureux. Je ne me souvenais plus de ma place, et tout ressemblait plus à un travail pour moi, un travail. Il m'a fallu un certain temps pour comprendre que si mon nom était sur la porte, je devrais y être également.
Q: En tant qu’artiste, on se met toujours au service de son public d’une certaine manière.
Neuwirth: Dans le passé, j'ai toujours voulu devenir célèbre, mais je ne savais pas comment. La chose principale est le public, peu importe comment. C'est pourquoi j'ai fait des projets de A à Z, qu'il s'agisse de télé-réalité, de casting, etc. Je ferais encore la même chose. On m'a demandé aujourd'hui si je voulais dire quelque chose à mon plus jeune moi. Ma réponse a été: "Absolument pas". J'ai une belle vie, alors nous avons tout fait correctement.
Q: Vous êtes déjà venu à New York plusieurs fois, notamment pour célébrer l'anniversaire des manifestations de Stonewall. Qu'avez-vous appris là-bas?
Neuwirth: J'ai toujours pensé que j'étais trop européen pour L.A. et que New York était ma ville. Mais entre nous: New York est plutôt cool, mais L.A. est tout simplement génial! Cette ville est un spectacle unique et si je sais faire quelque chose, alors c'est du spectacle! (Des rires)
Q: Vous avez également prononcé un discours lors de la Conférence mondiale sur le sida, au cours de laquelle vous avez été annoncé comme une "icône". Comment gérez-vous ces termes?
Neuwirth: Je pense que c'est un peu exagéré. Parfois, on m'appelle un modèle, ce que je n'aime pas. Être un modèle implique un sacrifice à mes yeux. Je ne me sacrifie pour personne. Je fais ce que je fais parce que je ne peux pas m'en empêcher. Je dis les choses que je ressens et que je crois devoir dire. Si j'avais grandi dans une autre famille avec une attitude différente, par exemple, je la vivrais probablement de manière authentique. Je suis content d'être comme je suis. Mais si j'étais un avocat archi-conservateur maintenant, par exemple, je vivrais probablement ma vie comme un avocat archi-conservateur et qui n'y pense pas beaucoup.
"Je vis dans mon propre monde"
Q: Une chanson s'appelle "Satori", un terme du bouddhisme. Quel rôle joue la spiritualité pour vous?
Neuwirth: Mon objectif est l'illumination. Une fois, j'ai entendu l'histoire de quelqu'un assis dans un avion qui s'était écrasé et qui se disait simplement: "Ouais, d'accord, c'est ça. C'était bon comme ça." J'essaie de savourer chaque moment de ma vie afin qu'au cas de ma mort, je puisse dire: "Je vais bien, c'était génial!"
Q: Dans quelle mesure êtes-vous déjà proche de cette condition?
Neuwirth: De l'illumination? Eh bien, je ne veux pas encore mourir (rires). Non, je ne suis pas encore si loin que je resterais complètement détendu dans un avion écrasé. Je deviendrais même complètement fou.
Q: L’album est conçu beaucoup plus électroniquement que vos versions précédentes.
Neuwirth: La musique est très proche de mon goût privé actuel. Par exemple, lorsque je chantais les grandes ballades et portais des vêtements pompeux, je n'entendais que des choses comme Céline Dion. Cela me convenait, c'était la bande originale de ma vie. Maintenant c'est un peu plus rude.
Q: "Truth Over Magnitude" relie d'une certaine manière la culture musicale de Vienne, où vous vivez toujours. D'un côté, Vienne est la ville du bal de l'opéra, mais de l'autre, il y a toujours eu une culture de club essentielle. Avez-vous déjà été dans une rave?
Neuwirth: Qu'est-ce que cela signifie, parce que ‘’vous vivez toujours"??? Vienne est la plus belle ville du monde! Si l'on en croit "l'économiste", Vienne vient d'être déclarée pour la troisième fois consécutive la ville la plus agréable à vivre du monde! En ce qui concerne la scène, je n’étais jamais allé dans une rave auparavant. Mais je dois faire ça, je suis sûr d’apprécier ça. Mais je vis dans mon propre monde. Je n'ai pas besoin de quelqu'un d'autre pour tout faire certaines expériences. Honnêtement, pour beaucoup de choses que je fais, au début, je ne sais tout simplement pas comment faire. Quels sont les codes, quelles sont les règles? - Je n'ai jamais eu de règles.
Q: Le single "Trash All The Glam" peut être interprété comme une pause. D'où vient ce changement de cœur?
Neuwirth: À un moment donné, je me suis demandé pourquoi je n'avais pas fait la musique que j'entendais en privé. Heureusement, j'ai rencontré Albin Janoska qui, par exemple, a également produit SON et comprend ce genre. Et j'ai pu gagner Eva Klampfer, qui apparaît également sous le nom de Lylit, en tant qu’auteure. Albin m'a immédiatement fait entrer dans ce monde électrique, c'était génial. Main sur le coeur: je ne peux pas écrire de chansons. Mes pensées sont trop simples, ma musique n'est pas assez mature. Je n'écris pas non plus de journal, par exemple. Mais ce que je fais toujours, c'est rassembler les choses. Sons, mélodies, phrases - puis j'ouvre Garageband et les garde précieusement. A partir de cela, toute une archive a été créée, que j'ai donnée à Albin, et il a réalisé des démos à partir de cela. Il a coupé ma voix en échantillons par exemple et, a juste créé de la magie. Soudain je me suis reconnu dans cette musique. Ensuite, tout s'est passé très facilement.
Extrêmement chaud!
Q: Avez-vous appris la composition en faisant ce travail?
Neuwirth: Je ne le pense pas. Mais j'ai trouvé ma place quand il s'agit de faire de la musique. Cela semble être de documenter tout ce qui jaillit de mon cerveau et de mon cœur. Ce ne sont pas des lignes de texte ou des mélodies, mais des moments et mon histoire personnelle. Je suis en mesure de faire de la musique qui fait partie de moi, même si, techniquement, je ne suis que partiellement impliqué dans le processus de création directe. Je suis une sorte de catalyseur.
Q: Diriez-vous que vous êtes musicien?
Neuwirth: Non, je ne suis pas musicien. Je suis chanteur, acteur, réalisateur, styliste de mode, coiffeur, maquilleur, tailleur et, si vous préférez, interprète. Mon problème avec la musique est que vous ne pouvez pas la voir. Mais je suis un gars visuel. Tout ce que je peux voir, je peux juger et manipuler selon mes idées et laisser quelque chose surgir. Mais ce n'est pas possible avec de la musique. C'est pourquoi j'aime faire des vidéos, par exemple. J'écoute une chanson et j'ai un film dans la tête. Dans mes vidéos de musique, je suis aussi le patron qui garde tout en vue.
Q: Votre apparence est souvent interprétée comme motivée par des considérations politiques. Par exemple, dans la vidéo de "See Me Now", vous dansez dans une fenêtre à éclairage rouge, suggérant une connotation au milieu des prostitué(e)s. Était-ce ici un souci de montrer que des personnalités sont également présentes dans cette industrie?
Neuwirth: Merci pour cela, je l'utiliserai dans le futur (rires). En fait, je voulais juste montrer à quoi mon monde ressemble. La vidéo montre ce que j'aime et comment je me trouve sexy. C'était fondamentalement le point de départ. J'aime être au centre de l'attention, j'aime être vu et j'aime qu'on en parle. C'était fondamentalement l'idée. J'aime mon corps aussi, je pense avoir l'air extrêmement sexy et je veux que tout le monde le voie. (Des rires)
Le ventre - tout d'un coup
Q: Préférez-vous être sur scène ou en studio?
Neuwirth: Sur scène! Je déteste être en studio. Vous êtes si proche de vos propres erreurs. Bien sûr, je me ressaisis et je chante toujours la prise comme si c'était la dernière que j'ai enregistrée. Mais je ne peux pas le supporter si je ne peux pas faire quelque chose. Ensuite, je pourrais démonter le studio! C'est la partie la plus difficile de mon travail. Mais je ne laisse pas cela au producteur. Ça bouillonne en moi.
Q: Peut-être devriez-vous essayer la méditation.
Neuwirth: Dans de nombreuses situations, je suis très ému, je remarque également mon environnement, mais je ne suis pas si colérique. J'ai déjà essayé de méditer et je le fais à intervalles irréguliers. Mais ça ne marche pas toujours.
Q: En parlant d’erreurs: dans la période qui a précédé "T.O.M", de nombreux médias ont parlé de votre forme physique. A quel point avez-vous aimé le changement dans le sport et la nutrition?
Neuwirth: Pas du tout. Je suis très vaniteux et ai passé des mois dans les aéroports après l’Eurovision, où vous mangez rapidement pour prendre l’avion suivant. Soudain, j'ai découvert quelque chose sur mon ventre que je ne connaissais pas. Mon styliste a alors recommandé un coach. Lorsque nous avons commencé à faire de l'exercice, j'ai compris ce que signifie contrôler son corps grâce à cette raison vraiment narcissique. J'ai trouvé fascinant le contrôle que vous avez au final. Par exemple, dans le passé, je ne pouvais pas serrer indépendamment différents groupes musculaires. Ce n’est pas très important, mais j’adore danser et pouvoir bouger avec tant de souplesse est une victoire. Je vois aussi cela comme un investissement dans mon avenir. J'espère que je maintiendrai cette volonté de rester en forme. Je souhaite être en forme même dans la vieillesse.
#conchitawurst#wurst#tomneuwirth#singer#artist#esc2014#escwinner#music#performer#celebrity#lgbt#traduction
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MATKORMANO | LORRAINE OCCULTE — ENTRETIEN AVEC JULIEN LOUVET & FABIEN RENNET
C’est un fait divers quasiment oublié de tous. Qui se déroule au fin fond de la Lorraine vers la fin de la présidence Gaullienne. S’y croisent ésotérisme, charlatanisme et DS noires enlevant des enfants au milieu de la nuit. C’est une histoire qui fleure bon la France d’avant, le Nouveau Détective et l’occultisme. Une histoire du genre à faire écrire les exégètes. Du genre a produire de nouvelles légendes urbaines. Ou des films expérimentaux.
Matkormano est un court-métrage stupéfiant, à la croisée des genres les plus irréconciliables. Entre found footage, reportage télévisuel & cinéma expérimental, la matière documentaire dont il s’inspire est inouïe, et la manière dont ses deux réalisateurs la distordent est aussi déroutante que tétanisante.
Mais c’est aussi la manière dont le film est diffusé qui en fait une œuvre à part. Après avoir fait le tour de nombreux festivals en Europe (Festival International du Film de Rotterdam, MUFF, Côté Court | Paris, Festival Nova | Bruxelles), c’est aujourd’hui aux acheteurs de la bande originale du film — éditée en vinyle par Specific recordings — que les réalisateurs ont décidé d’offrir leur film en téléchargement.
Rencontre avec Julien Louvet & Fabien Rennet.
Par quel biais avez-vous pris connaissance de l'affaire Maurice Gérard / Matkormano ? Est-ce un fait-divers connu dans votre région ?
Julien Louvet | Cette histoire m'a été révélée à la lecture d'un ouvrage de Gérard de Sède. Il évoque la disparition d'enfants dans l'un de ses nombreux ouvrages sur le mystère de Rennes-le-Château, qui ont fait son succès dans les années 60/70. Je me suis aperçu qu'en marge de sa littérature pseudo-ésotérique, il avait documenté ce fait-divers dès 1970, avant même la fin du procès dans ‘Magie à Marsal’, qui à ma connaissance est le seul ouvrage dédié à l'affaire si l'on exclut les ouvrages de Matkormano lui-même. Marsal étant à quelques kilomètres de chez nous, ce fut un prétexte à flânerie.
A quel moment cette histoire a fait naître en vous un désir de film ?
Julien Louvet | Curieux d'histoire locale et attentifs au passé ésotérique de la région, nous nous sommes rendus à Marsal, petit village fortifié par Vauban, où vivent moins de deux cents âmes. C'est très beau, figé dans le temps et dans la brume. La maison du mage était là, identique aux photographies de 1968/1969. Stupéfaits, nous avons poussé la porte. Et immédiatement, nous avons compris que cette affaire n'avait rien de commun. Les fresques, les affaires... tout était là, dans une maison ouverte où aucune trace de dégradation n'était visible. La maison était probablement visitée, mais jamais profanée.
Comment l’expliquez-vous ? Comment expliquer qu’un tel fait-divers soit quasiment tombé dans l’oubli, alors que le temps n’en a aucunement effacé les traces ?
Fabien Rennet | Le village a été très médiatisé entre 1969 et 1971 (quasiment un article par jour dans la presse locale, des journaux nationaux et internationaux qui ont traité l'affaire, etc.). Les Marsalais et la famille ont été harcelés par les journalistes, principalement pour comprendre pourquoi ils n'avaient rien vu. Peut-être par un sentiment de culpabilité, il est impossible de discuter de cette histoire avec les principaux intéressés encore en vie (le frère du mage, par exemple, qui habite toujours près de l'ashram). D'un autre côté, beaucoup en ont entendu parler par leurs parents ou grands-parents et les rumeurs vont bon train. La maison est régulièrement visitée : nous avons constaté lors de nos différentes visites que des objets étaient déplacés et des pièces fouillées, mais il n'y a aucune dégradation. C'est sûrement ces deuxième et troisième générations qui poussent la porte pour se faire peur.
Quand êtes-vous rentrés la première fois dans cette maison ? Combien de fois avez-vous dû vous y rendre pour les besoins du film ?
Fabien Rennet | Nous sommes entrés la première fois à l'été 2012. Nous sommes ensuite revenus régulièrement, tous les six mois environ pendant trois ans, pour vérifier que la mairie ne l'avait pas condamnée (c'était notre plus grande crainte).
La Lorraine est présentée dans le film comme une terre fortement imprégnée d'ésotérisme. C'est quelque chose que j'ignorais complètement. Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
Julien Louvet | Il y a en Lorraine une véritable histoire ésotérique, depuis l'Antiquité. On sait par exemple que la colline de Sion (’La Colline inspirée’ de Maurice Barrès) était un lieu de rassemblements druidiques très important. C'est un carrefour migratoire et de ce fait, tout un ensemble de mythes se sont agrégés, confondus. On y trouve par exemple des temples à Mithra. Il y a eu une résistance populaire au catholicisme assez importante au Moyen-Age. De ce fait, le christianisme a réinvesti des traditions païennes, comme le culte à la vierge noire d'Avioth par exemple. Ce n'est pas rare.
Fabien Rennet | Au cœur même du Pays du Saulnois, il est des mystères noyés dans le brouillard... Marsal est une citée saline. On y cultivait le sel il y a déjà six-mille ans. Nul ne sait pourquoi, mais c'était une production quasi industrielle. Les marais ont été asséchés sur des kilomètres. A quelques pas de là, vivait à la fin du XIXe siècle un personnage singulier et fort connu en son temps, poète baudelairien et auteur d'une extraordinaire anthologie du mal (Les ‘Essais de Sciences Maudites’) : Stanislas de Guaita (ami de lycée de Barrès et fondateur de l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix). Il est évident qu'il fut l'un des inspirateurs de Matkormano au même titre que son environnement même.
Matkormano est un voyage à travers un fait-divers, mais aussi un voyage dans le temps : dans cette France gaulliste, avec ses petits villages de province, sa manière de traiter l’information et la façon dont les gens s’expriment, une période encore proche de nous dans le temps mais dont on a perdu le souvenir.
Fabien Rennet | En consultant les archives de la fin 68, on se rend compte à quel point les Français sont en manque de repères après "la chienlit". De Gaulle a annoncé une dévaluation du franc, l'ambiance générale est plutôt morose. Ce qui excite le plus les journalistes sont les faits-divers et, à l'opposé, les grandes "avancées du siècle" que sont la course à la Lune, la découverte du laser et les philosophies New Age. Le plus frappant est de lire la manière dont les journalistes traitent tous ces sujets : sans aucun rationalisme. Pour eux, la conquête spatiale va permettre de trouver des extra-terrestres et/ou Dieu et/ou le sens de la vie… et Matkormano fait parler des statues.
Vous avez travaillé avec comme matière première des images d’archives, pour la plupart issues des télévisions française et luxembourgeoise, auxquelles vous avez rajouté des images que vous avez vous-mêmes tournées. Or, il est très difficile de les distinguer les unes des autres.
Fabien Rennet | Il nous paraissait important de ne pas faire d'aller-retours entre passé et présent mais de placer plutôt le film dans une temporalité indéterminée, de brouiller les pistes quant à l'origine et la date des images. Comme point de repère, nous avons eu très tôt ‘Les Documents interdits’ de Jean-Teddy Philippe et ‘La Malédiction des plumes’ de Marc Thomas et nous voulions en faire une synthèse : non pas une fausse histoire mise en scène dans un faux-documentaire mais une histoire vraie tellement incroyable que sa véracité puisse poser question.
Ce qui est vrai pour l’image est également vrai pour les voix. On entend la voix originale du mage au début du film, puis la voix de Damien Schultz vient prendre le relai sans qu’on s’en rende vraiment compte. Comment avez-vous travaillé avec Damien Schultz ? C’est presque un travail d’imitation qu’il a produit sur votre film.
Fabien Rennet | La voix originale du mage n'est pas dans le film :)
Comment avez-vous écrit la voix-off de Maurice Gérard / Matkormano ? Avez-vous travaillé d’après des documents ? Imaginé un ‘point de vue’ d’après ce que vous connaissiez de cette histoire ?
Fabien Rennet | Nos sources ont été ‘Magie à Marsal’ de Gérard de Sède, ‘Faites Jaillir votre puissance magique’ de Maurice Gérard, le jugement du TGI de Metz, les archives presse (Républicain Lorrain et Est Républicain) et audiovisuelles (ORTF et RTL). Avec ce matériel, nous avons reconstitué la chronologie de l'affaire jour par jour. C'est cette chronologie que nous avons travaillée avec Damien jusqu'à ce qu'il ‘soit’ le Maurice Gérard que nous avons interviewé.
Tout le film est concentré autour de la figure de Maurice Gérard / Matkormano. Cependant, Maurice Gérard / Matkormano parle constamment de son épouse, la « grande prêtresse Alfeola » (Josiane Nain de son vrai nom). Or, elle apparaît peu dans les images d’archives, on entend à aucun moment le son de sa voix, et il est assez peu question d’elle, autant dans le traitement médiatique de l’affaire que dans votre film. Alfeola est l’angle mort de toute cette affaire. Qu’est-ce qu’on sait d’elle, avant, pendant, et après l’affaire ?
Julien Louvet | C'est notre plus grand regret. Alféola est sûrement la clé de toute l'histoire mais (mentalité de l'époque ?) il n'y a aucun article sur elle, aucune interview, à peine quelques images. Nous aurions aimé lui donner une place plus importante mais nous n'avions aucun matériel pour lui "donner corps".
Fabien Rennet | Tout ce que l'on sait d'elle c'est qu'elle était préparatrice en pharmacie quand ils se sont rencontrés, qu'elle a eu entre sept et neuf enfants, qu'elle a été internée pendant quelques années avant et après le procès et qu'elle est morte à Saint-Ouen en 2004.
Les autres grands absents du fait-divers et du film, ce sont les enfants. Ce sont les grandes victimes de cette histoire, or, il n’est presque jamais question d’eux, comme s’ils n’étaient jamais regardés comme des personnes à part entière.
Julien Louvet | Comme pour Alféola, la presse de l'époque de l'époque ne s'est jamais préoccupée des enfants. Elle a toujours considéré Matkormano comme la figure centrale de cette affaire. C'est pourtant là le drame de Maurice Gérard : avoir été accusé de mauvais traitements sur ses enfants et d'en avoir perdu la garde. Il avait beau être un mégalomane paranoïaque en quête de publicité, il lui a toujours été intolérable d'être accusé d'être un mauvais père. S'il y a une chose dont on peut être sûr, c'est qu'il aimait ses enfants.
Dans son dernier livre 'Cinema Hermetica', Pacôme Thiellement parle du New Age comme de la religion de la 'contre-orientation', une pseudo-spiritualité accompagnant la phase de dissolution de l'ère du Kali Yuga (l'âge de fer), une version parodique et dégradée de la Tradition Primordiale, sinistrement centrée sur le Moi (tout tourne autour du 'développement personnel') plutôt qu'une spiritualité du collectif et du cosmique. On retrouve bien une partie de l'image de Maurice Gérard que vous avez tenté de reconstituer : l'imposture (son pseudo-statut de mage), les mensonges (aux autres ― mais aussi à lui-même, Maurice Gérard ne s'est-il pas d'abord mystifié lui-même ?), le côté parodique de sa 'religion' (les statues qui parlent, etc.).
Julien Louvet | Si l'on s'en tient à cette définition du « new age », effectivement. Mais je ne définirais pas la spiritualité de Maurice Gérard comme « new age ». La terminologie ne me plaît pas. Elle se définit en regard et en opposition aux traditions religieuses dominantes. Il n'y a pas d'opposition chez Maurice Gérard, mais plutôt une volonté de syncrétisme, comme chez Blavatsky ou Gurdjieff, doublée d'un sentiment de compréhension holistique.
Il EST mage car il pratique la magie : il agit sur le monde via des forces qui n’obéissent pas à la logique rationnelle. Je ne pense pas qu'il y ait eu une dimension parodique dans son travail, quant bien même il fut présenté de cette façon. Ça peut le sembler car on le regarde à travers le prisme de nos Traditions justement. Mais le fait de faire parler des statues par exemple est un animisme qui peut être perçu comme l'écho de son environnement. La transsubstantiation n'est pas un concept moins insensé.
Là où à mon sens il se perd, c'est effectivement dans son centrage sur le Moi. Et il faudrait peut-être y voir les prémices de ce qu'est l'Homme occidental de nos jours finalement…
SPECIFIC RECORDS | 2:13 PM | LA FACE CACHÉE
#julien louvet#fabien rennet#matkormano#soundtrack#drone#ambiant#cinéma expérimental#specific recordings#mage#marsal#mage de marsal#pacôme thiellement#kali yuga#maurice gérard#experimental cinema
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Aurore, 24 ans, sorcière
J’ai fait une liste de mes différentes identités. En me disant que de toute façon, ces parties de moi apparaissent seulement dans certains contextes, pas toutes en même temps.
Je sais dans quels mots je me sens le plus à l’aise, mais si je devais choisir je dirais “sorcière”. Par contre je ne peux pas non plus enlever les autres. C’est intéressant de savoir d’où tu viens, qui tu es physiquement, à quoi on peut t’assimiler, ce que tu revendiques politiquement… Donc ma liste:
- humaine - blanche - femme - poilue - cisgenre - myope - pansexuelle - gouine plus que lesbienne - de gauche - écolo - végétarienne - féministe - queer - poisson et cancer - sorcière - d’origine française, de la campagne - 24 ans - classe moyenne - artiste / photographe / performeuse / vidéaste
J’utilise lesbienne par facilité, quand je ne dois pas l’expliquer. “Queer”, “féministe”, “lesbienne”, c’est des mots que j’ai découvert à La Cambre, en option photo où ce n’étaient que des hommes qui enseignaient. C’est eux qui ont étiqueté mon travail comme féministe et lesbien. Mon travail artistique est basé sur la pudeur, l'intime, les corps. Il y a beaucoup de moi dedans, donc je représentais des corps de femme - seuls ou à mes côtés - nus… du coup, forcément, c'était un travail de lesbienne. Alors que ce n'était pas du tout mon propos. On posait sur moi des termes que je n’avais même pas eu l’occasion d’adopter ou d’appréhender. Moi j’ai besoin qu’il y ait une expérience derrière les mots avant de pouvoir les trouver justes à dire, vrais. Mais j'imagine qu'il fallait me ranger dans quelque chose, définir mon propos plus précisément.
Le problème avec ces étiquettes - que je ne nie pas dans mon travail - c'est qu'elles sont enfermantes. Elles peuvent faire peur à des personnes lambda. Je trouve ça plus subtil d'amener le sujet sans forcément le nommer. Par exemple je trouve ça aberrant que certains de mes amis, qui n'y connaissent rien à l'art, aient peur d'aller dans des expos ou des vernissages parce qu'ils estiment ne pas pouvoir apprécier une œuvre. Moi je voudrais faire quelque chose d'artistique qui s'adresse à tous.
C'est confortable d'évoluer dans le milieu LGBT: c'est un endroit “safe”, où les gens nous ressemblent, où on n'aura pas beaucoup de choses à défendre. Du coup ce serait facile de proposer une expo avec mes photos dans un lieu comme la MAC - même si on trouverait sûrement à redire sur mon manque d'extrémisme ou d'implication politique. Je toucherais un public qui est déjà sensibilisé. Ce sont des petits mondes - Bruxelles, le milieu artistique, le milieu LGBT. Pour rendre les frontières perméables, il y a une mise en danger qui est nécessaire.
En ce qui concerne la féminité, je crois que je ne sais toujours pas ce que c'est. Ca fait deux ans que je laisse pousser mes poils. Au début je l'ai fait pour l'expérience, la sensation. Et en fait j'ai été aimée avec ces poils, que j'ai toujours associés au genre masculin - puisque je suis quand même plus poilue que mon père. Je me suis toujours demandé comment je pouvais les porter, comment les rendre féminins, en les colorant par exemple, puisque je m'identifie en tant que femme. Puis je me suis rendue compte qu'avoir des poils fait aussi partie du sexe “femme”. Par contre le terme féminité est toujours difficile à appréhender pour moi. On a pu me dire que j'étais féminine parce que je porte du rouge à lèvres et que j'ai les cheveux longs, mais ça me parle pas. Je vois ce que sont la féminité et la masculinité en termes de normes, mais ça reste deux mots dans la dualité, comme noir et blanc, et ça me pose problème de ne voir le monde que dans ses opposés.
Pour aller plus loin, les lectures d’Aurore :
- Rêver l’Obscur - Femmes, magie et politique - Objets de controverse - corps, genres, sexualités et norme (en PDF ici) - Les sentiments du Prince Charles (BD de Liv Strömquist) - Sorcières: pourchassées, assumées, puissantes, queer (édité par Anna Colin)
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Qu’est-ce qu’un désenvoutement ? DU MARABOUT LATERRE
Comment enlever un envoutement de magie noire ?
Mise en garde sur le désenvoutement
Les 3 sortes de désenvoûtement
Le désenvoutement d’une personne
Désenvoutement d’une maison
Le désenvoutement amoureux
Qu’est-ce que « La loi du triple retour » ?
Voici mon site web : http://www.maitrelaterre.com https://grandmaitremediumlaterre.site123.me/ E-Mail: [email protected] Tel: 0022998574889 Whatsapp : 0022998574889
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COMMENT SAVOIR SI VOUS ETES ENVOUTER
Il existe plusieurs envoûtements, mais quelque soit l’envoûtement utilisé, le résultat est de vous apporter le malheur, de vous rendre malade, ou de vous obliger à aimer quelqu’un contre votre volonté.Les envoutements en génerale se distingue sur deux points:ce sont l’envoûtement de haine (maladie,échec,malchance,malédiction), et l’envoûtement d’amour vous obligeant à aimer quelqu’un contre votre volonté
envoûtement par une action tellurique
envoûtement par une charge
envoûtement par une dagyde
envoûtement par un sacrifice
envoûtement par un esprit familier
envoûtement par évocation
envoûtement par un groupe de sorcier
envoûtement par un groupe de satanique
envoûtement par un egrégore
Mais vous devez savoir que malheureusement certain envoûtement sont plus facile que d’autre à enlever, car il existe des envoûtements comme l’envoutement par sacrifice d’animaux, envoûtement par un esprit familier, envoûtement par évocation (avec présence de larves), et les « maîtres » envoûtements, envoûtement par un groupe de sorcier, envoûtement par un groupe de sataniste, et le pire par un égrégore.
En effet, de la même manière qu’il existe des envoûtements, il existe aussi des désenvoûtements.
Si vous ressentez ces symptomes soyez en sur que vous etes victimes d’un envoutement:
les symphômes qui passent avant tout les autres
sont les problèmes d’élocution,et de concentration lors de lecture de prières
1/ Sensations de piqûres à la nuque, au plexus solaire, au cœur, parfois ce sont des sensations de brûlures.
2/ Etouffement, des sensations de poids sur les épaules.
3/ Palpitations cardiaques soudaines, surtout au moment de la pleine lune.
4/ Douleurs dans la tête, surtout le soir.
5/ Compression ou oppression au niveau du plexus solaire et cardiaque.
6/ Angoisses, nervosité sans raison.
7/ Fatigue dès le lever.
8 / Fatigue générale, épuisement sans raison.
9/ Amaigrissement sans raison médicale décelée.
10/ Cauchemars répétitifs.
11/ Réveil en pleine nuit avec sensations de présence à vos côtés
12/ Frigidité ou impuissance survenant sans raison.
13/ Pulsion irraisonnée de suicide.
14/ Sensations d’attouchements sur le corps.
15/ Dégoût du partenaire.
16/ Malaises vagues et indéfinis.
17/ Contractures musculaires.
18/ Impression d’être observé.
19/ Brusque série noire, d’ennuis, vols accidents, deuils, catastrophes répétitives.
20/ Eloignement soudain des amis et relations.
21/ Peur irraisonnée de la solitude, de la pénombre, du noir.
22/ Attirance sexuelle pour une personne jusqu’alors totalement indifférente.
23/ Besoins sexuels irraisonnés.
24/ Confusion mentale.
On retrouve souvent des douleurs intestinales, de la dépression, la sensation de tirer des boulets aux pieds, de la boulimie, l’impossibilité de maigrir malgré des régimes toujours de mauvais choix…
Une chose est certaine si ces symptômes s’amplifient au passage de la pleine lune, on est presque toujours en présence d’un envoûtement.
Dans tout désenvoûtement, il est primordial de définir un mode opératoire et de si tenir, bien entendu dès que le désenvoûteur,(seul professionnel habilité pour pratiquer un désenvoûtement), prendra une décision d’agir selon une autre méthode de désenvoûtement, alors la victime d’un envoûtement devra suivre à la lettre les recommandations qui lui sont faites.
Moi Grand Maitre Spirituel Marabout LA LUNE je pratiques des désenvoutements depuis plus de 25 ans , j’ai eu des fois des cas très dur, mais j’ai toujours réussi grace à mes rituels magiques vaudou et avec l’aide de Dieu , à obtenir la victoire .
je pratique la magie vaudou , une des magies les plus puissantes , que j’ai adapté dans des rituels pour vous ,
selon les cas et votre budget , et de la gravité du mal , vous pouvez également vous désenvouter vous même grace au pack de désenvoutement complet que je vend pack rituel désenvoutent complet ,ce rituel va vous dégager de tout votre mal, casser la charge négative, vous purifier , et vous protéger , quand tout va mal je vous conseil de faire ce rituel pour vous ouvrir la route du bonheur et de la réussite ,
mais si vous préférez je vous fais un désenvoutement express au plomb sur votre photo , technique qui m’a été enseigné par mes ancetres , et utilisé par de rares initiés,moi je vous conseil les deux de faire le rituel de désenvoutement chez vous , et d’acheter aussi un désenvoutement express au plomb que je vous ferais, pour être définitivement débarrassé de tout mal ,si l’envoutement est de vielle date.
Maître La Lune dit : Le Capitaine des Marabouts
Email: [email protected]
TEL: 00229 94 56 17 76
WhatsApp: 00229 94 56 17 76Site Web:
http://www.maraboutlalune.fr
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Derrière le symbole
Après l’amour, il adorait utiliser Amélie comme oreiller. Elle s’allongeait sur le ventre tandis qu’il cogitait sur la vie et plein d’autres choses. Parfois il parlait de ses rêves, de ses désirs ou tout simplement de ses projets. Mais aujourd’hui, il avait autre chose à faire. Il avait une promesse à honorer.
Il prit un marqueur de préférence un effaçable car il avait peur des conséquences. Ensuite, il forma un croquis sur les reins de la jeune femme. Elle rigola demandant de quoi il s’agissait. Il répondit juste qu’il créait une œuvre d’art, un dessin pour lui porter bonheur parce qu’il l’aimait profondément. Elle ne put s’empêcher de sourire, ses yeux brillèrent quand il prononça une nouvelle fois la phrase désirée. Elle laissa son amant tracer les traits, la joue posée sur la main, elle voulait que ce moment ne s’arrête jamais ; Elle réalisa qu’elle était plus qu’amoureuse. Le marqueur laissa une couche d’encre froide sur sa peau frémissante. Elle imagina un dessin magnifique mais connaissant les talents d’Antoine, elle devina que ce ne serait pas un Modigliani. Elle le regarda, constatant qu’il utilisait un papier pour faire son modèle. Il semblait tellement sérieux qu’elle n’osa pas l’interrompre. Amélie attendit la fin de la création pour enfin demander à voir le dessin.
Depuis qu’ils se fréquentent, elle n’avait jamais vu son visage aussi sérieux. Il fronça les sourcils en examinant de plus près son travail tout en le comparant au morceau de papier. Quand il finit, il ne montra pas de plaisir, se contentant d’étendre son corps auprès du sien. Sur le dos, il resta songeur, les yeux fixaient le plafond, il voulait dire un mot mais se retint. Elle s’approcha, voulut l’embrasser, il refusa en lui tournant le dos. Elle crut l’entendre pleurer. Toutefois, elle préféra le laisser dans son silence. Finalement, ils s’endormirent l’un à côté de l’autre.
Durant la nuit, une forte odeur d’œuf pourri réveilla Amélie. Elle se leva et sentit soudain une douleur atroce sur le bas du dos provoquée par une brûlure. Elle crut s’enflammer de l’intérieur tellement la douleur devenait un supplice. Elle partit dans la salle de bain sans se soucier d’Antoine qui dormait toujours. Elle regarda sa peau rougie autours des signes écrits par son ami. Elle pensa faire une allergie et essaya de retirer l’encre mais l’angoisse l’envahit en réalisant que rien de partait. Elle utilisa tous les produits disponibles, y compris le white spirit, mais rien n’y fait : le dessin ne s’effaçait pas. Pire, elle comprit en le touchant du bout des doigts, qu’il s’était imprégné tel un tatouage. La pigmentation de l’encre s’était mélangée à celle de sa peau. Affolée, elle continua de frotter, accélérant de plus en plus pour enlever ce dessin en forme de symbole. Elle maugréa et commençait à rejoindre Antoine pour l’engueuler quand elle entendit frapper sur le miroir. Le visage souriant d’Antoine derrière la glace la fit sursauter de peur. Elle tourna la tête constatant qu’elle était bien seule dans la pièce d’eau. Elle entraperçut le jeune homme toujours allongé sur le lit. Elle ne comprenait comment son reflet pouvait être avec elle. Elle n’osa plus bouger observant l’autre Antoine qui montrait son plus grand sourire. Elle appela son amoureux, il ne répondit pas, il ne se leva même pas. Amélie se préparait à bondir pour quitter la salle de bain quand le reflet referma la porte d’un claquement de doigts. Coincée, elle voulut crier, seulement rien ne sortait de sa bouche : aucun son, aucune lettre ! Elle était tétanisée par cette personne qui d’habitude, suffisait pour l’apaiser. Il eut un rire et demanda à Amélie de l’entendre parler. Sans bouger, la main sur la bouche, l’autre sur la poignée de la porte qui essayait de l’ouvrir. Elle comprit qu’elle n’avait pas d’autre choix que d’accepter.
L’homme au visage d’Antoine racla sa gorge avant de s’exprimer. Il commença par « il était une fois…» allant loin dans le passé d’Antoine. Il avait onze ans quand un soir pendant des vacances en Bretagne, il joua aux cartes avec des cousins. Seulement, les règles venaient d’un livre de magie noire. Sans le savoir, ils avaient invoqué un démon de l’enfer qui offrait au vainqueur du jeu un avenir glorieux, une chance interminable et bien sûr la richesse. Antoine accepta, qui aurait refusé ? Mais, parce qu’il y avait toujours un « mais», il devait en échange donner l’amour de la femme de sa vie. Amélie sentit soudain une envie de vomir remonter son œsophage. Elle ne sut dire que «non !» avant de pleurer et de comprendre que la fortune d’Antoine avait décidé de son avenir. Déjà son cœur sembla s’éloigner de cet homme qui dormait tranquillement. Le visage d’Antoine s’effaça lentement du miroir laissant apparaitre le sien à la place. Elle vit des rides cernant ses yeux, elle crut vieillir sur place. Elle eut envie de se mutiler, de crier son mépris pour cet homme qui l’avait vendue alors qu’ils ne se connaissaient pas encore. Tout à coup, elle eut mal au ventre. Dès lors, pour calmer la douleur, elle s’assit le long de la porte commençant à se doigter comme pour chercher à éteindre un feu qui la consumait. Un rire, le même que celui du reflet retentit. Elle n’en pouvait plus au point de prendre une douche et d’être aimée par le pommeau.
Quand Antoine se réveilla, elle était dans la cuisine, entièrement nue, elle exhibait fièrement son tatouage diabolique gravé dans le creux de ses reins. Il fut stupéfait de voir sa copine végétarienne dévorer de la viande crue. Elle dévisagea Antoine d’une façon qui ne rassura en rien. Il comprit qu’elle appartenait à l’autre. Alors, il prit ses affaires et ne revint jamais, laissant sur le lit un mot : « Pardon ». Après avoir passée la journée nue, Amélie s’habilla en tenue sexy, elle savait qu’il sera partout où elle ira. De même, elle comprit qu’elle sentirait son odeur irrésistiblement immonde partout, dans les coins les plus reculés. Il pouvait intervenir quand il le souhaiterait. D’ailleurs, elle savait qu’elle était devenue son jouet et pour lui faire plaisir, elle partit dans un bois réputé pour ses prostituées et s’offrit gratuitement à tous les hommes qui désiraient la baiser. Son enfer venait de commencer !
Alex@r60 – novembre 2019
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Ombre et Lumière - 24
Il y avait pas mal d’années en arrière du côté de Magnolia Promenade, Dexter Coroner était un médecin légiste très apprécié des services de police pour ses autopsies méticuleuses et ses rapports complets qui avaient permis d’arrêter bon nombre de criminels. C’était un travailleur qui ne comptait pas ses heures, au point qu’il n’avait quasiment aucune vie sociale connue.
Aucune ombre n’était visible sur ce personnage qui avait une vie sans histoires…
… jusqu’au jour où deux personnes avaient usé de leur argent et de leur influence pour le trouver.
—Bonjour docteur Coroner.
—Que… Mais qui êtes-vous ?!
—Allons, vous ne reconnaissez pas votre propre famille, cher oncle ?
—Ca pue la mort ici !
—Tais-toi Corinne !
Dexter avait éclaté de rire en entendant leurs suppositions à son sujet.
—Vous devez faire erreur. Je suis fils unique donc comment pourrais-je avoir des neveux ?
Mais c’était sans compter sur l’insistance d’Alphonse Duspeti… qui était plus malin qu’il ne l’avait imaginé.
—Oncle Nigel, tu ne crois quand même pas que nous n’avons pas trouvé suspect que l’identité que tu utilises apparaisse subitement du jour au lendemain en fac de médecine ? lui avait exposé Alphonse. Qui plus est, on sait via feu notre père que tu as toujours eu un penchant pour la médecine…
—… Qu’est-ce que vous me voulez au juste ? les questionna Dexter… ou plutôt Nigel Duspeti.
—Juste te proposer un deal, avait répondu Corinne Shining, la sœur cadette d’Alphonse qui était connue dans le milieu de la mode. Et sérieux, comment vous faites pour vous asseoir sur ce truc ?!
—Tais-toi donc Corinne ! lui intima Alphonse avant de se tourner de nouveau vers lui. Oncle Nigel, je suppose que tu sais pour notre père.
Comment pourrait-il ne pas le savoir ? Son frère Guillaume, la cause même de ses malheurs, s’était bêtement étouffé en mangeant un bretzel ! En même temps, il n’avait jamais été le plus futé de la famille et sa plus grande gaffe restait d’avoir stupidement perdu trois puissants livres de magie en mettant le feu à sa baraque. Heureusement qu’il avait mieux brillé en affaires, un talent qu’il avait transmis à Alphonse semblait-il…
—Dois-je vous rappeler que ces histoires de magie et de surnaturel ne m’intéressent pas ? leur déclara-t-il en grinçant des dents.
—Doit-on expliquer à tes supérieurs que c’est toi qui est le responsable de certaines disparitions suspectes ?
A cet instant, Nigel avait eu des sueurs froides. Comment avaient-ils su ?
—Si tu veux nous tuer, te gêne pas ! le nargua Corinne. Papa nous a jeté un sort de protection pour pas que tu puisses nous toucher et il est toujours actif !
—Et puis il serait dommage que l’un de tes fournisseurs sache que tu lui as tué certains de ses clients, ajouta Alphonse sur un ton mielleux. Père nous avait dit que tu étais en affaire avec Straud depuis des années…
La famille Duspeti… Une famille de magiciens depuis bien des générations mais dont les pouvoirs s’étaient pas mal affaiblis à cause de mariages avec de simples mortels. En conséquence, quand Nigel était né, il n’avait eu strictement aucuns pouvoirs magiques et avait été traité comme un paria par ses parents. Quand son frère Guillaume était né et s’était révélé avoir ce qu’il fallait pour être un magicien, il avait été présenté comme l’aîné de la famille et Nigel s’était plongé dans l’alchimie, apprenant ainsi à préparer des potions comme une permettant de ralentir le vieillissement.
Seulement, Nigel gardait une haine féroce contre sa famille et, sentant que son cher frère commençait à le trouver encombrant, il avait usé de ses talents en alchimie puis de faussaire pour devenir Dexter Coroner et entamer une carrière de médecin légiste. Puis quand les enfants de son frère vinrent le menacer, il ne tarda pas à user à nouveau de ses talents pour disparaitre à nouveau mais, cette fois-ci, il resta caché une année entière dans une maison abandonnée à Willow Creek qu’il avait racheté sous un faux nom. Ainsi, il avait pu user de toutes ses réserves de potion pour ressembler le plus possible à un étudiant.
Mais il avait un vif désir de vengeance envers Alphonse et Corinne qui en savait bien trop à son sujet et qui lui avait ruiné toutes ses chances de pouvoir un jour retourner à Forgotten Hollow. Il savait que ces deux-là devaient poursuivre les traces de leur père en cherchant des objets magiques mais même s’il n’avait pas leurs ressources financières, il pouvait leur mettre des bâtons dans les roues en les attirant dans des pièges mortels… tout en reprenant discrètement ses activités meurtrières.
—Vous devriez rouler moins vite la nuit ou un jour, quelqu’un s’apercevra que vous n’étiez pas là où vous étiez censé être.
Surpris, Nigel se tourna vers une femme en noir qui venait vers lui.
—Qu’est-ce que vous dites ? demanda-t-il en prenant un air innocent. Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre…
—Oh ? Vous n’étiez donc pas à Oasis Springs hier en train de poignarder une jeune femme ? Et la veille où vous en avez tué deux autres ?
Qu’est-ce que…
—N’essayez pas de me sortir une excuse monsieur Duspeti ou Coroner ou quelque soit le nom dont vous usez actuellement, coupa brutalement l’inconnue. Je peux vous donner le nom de toutes les personnes que vous avez tués et l’emplacement de leurs corps ainsi que la manière dont chacune d’elles a été piégée par vos soins…
—Qui êtes vous ?! questionna-t-il en vérifiant discrètement que personne n’était dans les parages. La police ou…
—Aucun des deux. Je suis juste venue pour vous avertir concernant Lucinda Gregorio. Vous devriez renoncer à vos projets la concernant…
Lucinda… Cette fille habitait à côté de l’endroit où il vivait en tant qu’étudiant et elle était sa prochaine cible, principalement parce qu’en plus d’être passionnée par les vampires, elle était aussi mannequin, exactement comme Corinne qu’il rêvait d’étrangler depuis le jour où elle était venue le narguer avec Alphonse. Elle était le parfait substitut…
—Juste m’avertir ? s’assura Nigel tandis que cette femme ôta son chapeau et ses lunettes.
—Je ne suis nullement destinée à vous arrêter, déclara l’inconnue. J’ai mieux à faire que cela… Mais si vous ne m’écoutez pas, vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même.
Cette femme avait disparu en un claquement de doigts, permettant ainsi à Nigel de savoir qu’il avait eu affaire à un être surnaturel… et dont il n’avait finalement pas suivi le conseil : profitant que Lucinda était de retour à Newcrest, il l’avait attirée à l’Opéra puis poignardée. Seulement, quand il allait l’achever, un son venant des coulisses l'avait stoppé, lui faisant réaliser que quelqu’un d’autre était ici. Il avait dû fuir le plus vite possible, perdant le couteau qu’il avait amené spécialement pour la tuer. Il s’était ensuite caché dans sa voiture pour enlever ce fichu maquillage et se changer… ainsi qu’attendre pour voir ce qu’il se passait.
Au coucher du soleil, il vit enfin quelque chose : un homme avec Lucinda dans ses bras qui quittait l’Opéra. Vu ses vêtements, c’était probablement un vampire, ce qui fit grincer des dents à Nigel. Il avait été contraint de quitter Newcrest le plus vite possible et sans laisser de traces…
Il était à présent revenu dans cette maison abandonnée à Willow Creek, son seul refuge possible en attendant de pouvoir trouver une solution pour disparaitre….
—Un petit souci peut-être ?
Nigel n’avait aucunement été surpris de voir cette femme apparaître devant lui dans un nuage de fumée noire, le narguant avec un sourire en coin. A tous les coups, cette femme était une sorcière et pas une de bas niveau comme l’était son frère. Non… il avait affaire à une magicienne puissante qui, s’il se fiait à ce qu’il savait d’elle, devait pouvoir lire l’avenir.
—Satisfaite de me voir échouer ? lui demanda-t-il avec agacement.
—Plutôt très amusée de voir que certains évènements sont inéluctables, peu importe ce que l’on peut faire pour tenter de les arrêter, répondit-elle. Lucinda Gregorio était destinée à être à l’Opéra ce jour-là mais pas à en sortir comme elle était entrée…
—Vous êtes en train de me dire qu’elle était destinée à devenir un vampire ?
—Oui et non. Il y a une ou deux lignes temporelles où sa mort violente provoquait le réveil d’un autre vampire et la suite n’était pas très belle à voir…
Que pouvait bien vouloir cette sorcière au juste ? Il y avait quelque chose chez elle de… glacial, tout comme le rire qui lui échappa.
—J’ai beau regarder, tu es condamné, lui dit-elle sur un ton dénué de la moindre émotion. Que ce soit dans les prisons du S.I.M.S., tué par un vampire ou à cause des effets secondaires des potions dont tu t’es servi pour paraitre plus jeune…
—Je le sais oui, lui fit remarquer Nigel, sachant déjà pertinemment qu’il devait, au mieux, lui rester deux ans à vivre vu qu’il n’arrivait quasiment plus à dormir et que depuis quelques semaines, les tremblements avaient commencés, signe que son corps n’allait plus tarder à le lâcher. Je suis en sursis depuis l’instant où mon teint est devenu aussi pâle.
—Le prix à payer pour rajeunir… Quoique c’est difficile de juger vu qu’il n’existe plus aucune photo de toi d’avant Dexter Coroner. Si tes « chers neveux » en avaient obtenu une, ils auraient probablement compris pourquoi aucun d’eux n’a pu hériter de la magie de Guillaume Duspeti.
A ces mots, Nigel dû se retenir de rire. Guillaume était le seul magicien de leur fratrie… mais il ignorait qu’il était stérile. A tous les coups, la vraie cause de son étouffement fut quand il avait fini par découvrir que ses enfants étaient en fait ses neveux et que tout le patrimoine génétique des mages de la famille Duspeti disparaîtrait définitivement avec lui. C’était une bien douce vengeance… du moins jusqu’à ce que Nigel s’aperçoive qu’Alphonse comptait lui pourrir la vie à son tour.
—A ce sujet, j’ai cru comprendre qu’ils avaient eu quelques soucis, se souvint-il. Il me semble avoir lu que Corinne avait disparue…
—Grégoire aussi mais il n’avait aucune chance, lui confirma la sorcière. Ces deux-là ne reviendront pas vu où ils sont à présent mais Alphonse est clairement moins bête qu’eux, ce qui m’agace quelque-peu.
—Si vous le tuez, je ne le pleurerai pas, soyez-en certaine. Par contre, que voulez-vous de moi au juste à part attendre que je décide de ma sentence ?
A cette question, l’inconnue eut un sourire en coin et sortit de la poche de sa veste un flacon.
—J’aurais besoin que tu te serves de ce petit quelque chose…
Elle posa le dit-flacon sur la table puis lui expliqua comment user de cette potion…
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Dalida
J’aime Dalida. J’aime Dalida la chanteuse, l’actrice, l’icône, la femme. J’aime Dalida, je chante ses chansons, je porte des paillettes et regarde son brushing en priant le dieu des veuch de m’accorder du volume.
C’est donc tout naturellement que je suis allée voir le nouveau biopic consacré à sa vie : Dalida. Un téléfilm du même nom, sur le même sujet existe. En même temps une fois que vous avez dit Dalida, c’est difficile de trouver un autre mot pour lui faire justice : vous allez vouloir rajouter un autre adjectif, un autre substantif quelque chose ... Alors que Dalida c’est un peu un être absolu. (Et oui c’est la fan qui parle déso.) Ou sans aller jusque là, elle n’est pas morte depuis suffisamment longtemps pour que le public ait oublié la femme et ses contradictions, donc le choix est difficile.
Si la question du titre est complexe mais peut se résoudre simplement dans le minimalisme, ce n’est pas là que s’arrêtent les choix. En effet, faire un film c’est raconter une histoire, d’accord. Mais c’est surtout, transmettre un message, c’est ce qui donne sa logique au film, enfin parfois. La difficulté avec le biopic c’est qu’il faut toujours raconter une histoire et transmettre une vision, simplement l’histoire existe déjà : l’histoire c’est la vie. Et comme chacun sait, si Dieu a parfois le sens de l’humour, c’est difficile de trouver une véritable logique à l’existence autre que celle du cœur, et allez transmettre ce message sur un écran, je vous défis. Dalida essaie en détournant Heidegger, et comme dit l’autre ça fait un bon point pour l’élève Gigliotti.
Faire un biopic si on n’est pas à la télévision et qu’on ne bénéficie pas d’un libre nombre d’heure c’est donc faire des choix. Qu’est ce qu’on garde ? Qu’est ce qu’on enjolive ? Qu’est ce qu’on condense ? (parce que oui parfois dans les biopic pour faire des gains de temps et d’argent on créer des personnages synthétiques qui remplisse le rôle diffus de plusieurs autres vraies personnes). Je suis contente de pouvoir dire que Dalida est un biopic qui a fait des choix intelligents sur terrain voire plus que pertinent notamment en ce qui concerne la trame chronologique de la narration.
Le film se concentre sur la période de la vie de Dalida allant de sa première tentative de suicide au dernier baissé de rideau sans se refuser d’éventuels flash back si précis et déconnecté du reste qu’ils sont dans le film comme des souvenirs marquant flottant sur les eaux sombres de l’inconscient. Deux éléments viennent confirmer la justesse de ce choix : 1967-1987 ce sont les années stars de Dalida elle est déjà l’idole figée dans la mémoire collective et surtout cette construction rappelle les lumières kaléidoscopiques des boules à facettes, ces lumières aveuglantes qui toute sa vie lui ont donné des migraines mais qu’elle a pourtant chercher des yeux à travers son bandage pendant les 40 jours où elle est restée dans le noir. Il y a quelque chose d’aveuglant, de diffus et de contradictoire à cette construction qui servent la définition de Dalida. Mais je vous rassure, c’est très bien expliqué dans le film.
Il faut quand même signaler que c’est très difficile de faire un film sur quelqu’un qui s’est suicidé. Où est la closure ? Où est le happy end ? Si vous connaissez la série télévisée SMASH qui dans sa première saison s’attache à décrire la création d’une comédie musicale dédiée à Marilyn Monroe (une autre femme aux multiples facettes qui s’est suicidée) je ne vous spoile rien si je vous dit qu’ils ont eu un mal fou à trouver quelque chose de plus élevé pour le grand final. Je ne dirai rien de plus sur ce point que : la musique aide ».
Et de la musique, il y en a. Tous les plus grands tubes de Dalida arrangés comme des missiles dans l’ordre le plus susceptible de faire exploser votre canal lacrymale, ils sont là ; ils vous attendent. Mais quand dans la salle obscure la magie opère, que vous chantez que vous êtes malade en chœur avec un petit kéké des quartiers et Dalida, et que personne même les accompagnateurs (ces gens merveilleux qui veulent bien allez voir le film alors que franchement ils auraient pu faire autre chose de leur samedi soir) ne se sent bien, vous savez que tout cela a eu un but : l’émotion.
Mais qui aurait pu s’attendre à autre chose que de l’émotion pure ? Si vous passez par youtube et que vous avez déjà regardé une de ses prestations vous savez que Dalida dans sa musique n’était qu’émotion. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, si ce sont les éclats de sa robe ou ceux de sa voix mais quand Dalida chante elle est un prisme, elle est une caisse de résonnance où se dédoublent et se multiplient tout à la fois les aspects de la Femme. Le film arrive à transmettre cette idée en renvoyant le miroir brisé qu’était sa vie et grâce à l’actrice principale qui même si elle n’est pas le sosie de la star a réussi à être adoubée par Orlando.
D’ailleurs c’est ce même Orlando qui est crédit comme ayant aidé à la réalisation du film. C’est une information à double tranchant, par exemple l’année des deux Yves Saint Laurent, celui validé par Pierre Berger était, je le dis sans rien vouloir enlever à la qualité du film que j’ai aimé, plus complaisant vis à vis du créateur que l’autre, cela peut révéler de le réalisme du film comme une certaine tendance à maquiller la réalité. Mais nous sommes au cinéma. Toujours est il qu’Orlando est un homme, et que beaucoup d’autres hommes ont marqué la vie de Dalida. Et si je dois adresser une critique à ce film pourtant réalisé par Liza Azuelos qui a réalisé de bons films sur le monde des femmes et les femmes en générale, c’est que c’est une femme, une femme privée, une femme publique, une amoureuse, une chanteuse … Et que cette femme elle la montre un petit peu trop vue par des hommes. Alors, que Dalida peut exister par elle même dans tout ce qu’elle a d’absolu.
Mais cette critique est légère car il est vrai que Dalida a été marquée par ces différentes relations et que sa voix, et son être entier s’élève au dessus de la vision étriquée du sexe opposé. Et ils le savent, quand Lucien Maurice la regarde à la télé, il comprend que cet être total ne peut être embrassé d’un seul regard, d’une seule perspective et qu’il faut tourner autour de lui pour tenter d’en saisir la vérité. C’est ce qu’essaie de faire ce film et c’est plutôt bien fait.
PS : Vraiment, je voudrais le dire, et ça sera le mot de la fin. Si pour tout le monde chanter égale émotion, ce n’est pas si simple. Bien sur j’ai vu des petits miracles, j’ai vu Emilie Dequenne dans Pas son genre chanter I will survive, j’ai vu Priscilla Folle du Désert et Pipin dans Le Retour du Roi… Mais Dalida c’était quelque chose.
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MAGIE BLANCHE DU MAITRE MARABOUT LATERRE
Magie blanche,vous pensez avoir été envoûté par l'un de vos proches peut-être ou dans votre vie rien ne va ? comment enlever un envoutement ? Je peux vous répondre avec certitude si un envoûtement a été effectué, mais avant cela, il est important de savoir si votre état est pire ou non.
Le desenvoutement chez le medium voyant LATERRE a pour objectif de rendre pure,nettoyer le corps et l’esprit des personnes atteintes d’un envoûtement grâce à un rituel de magie blanche SANTERIA de protection. Le corps et l’esprit nettoyé des ondes négatives et des mauvaises vibrations retrouvent son énergie intacte et toutes ces capacités. Seule une personne aguerrit dans ce domaine peu effectuer un rituel de desenvoutement. Le sortilège de magie blanche peut éventuellement être renvoyé sur une autre personne par exemple le sorcier ayant effectué l’envoûtement ou toute autre personne connue. Mais cela ne peut être effectué qu’avec des connaissances accrues en terme de sorcellerie, car c’est au médium de déterminer quel a été le sort utilisé afin de pouvoir l’annuler ou l’inverser. L’amateur peut, dans le meilleur des cas, supprimer temporairement les effets de l’envoûtement, et se protéger quelque temps, mais dans le pire des cas, en augmenter les effets. Pour savoir comment enlever la magie noire, il est recommandé de faire appel à un spécialiste medium voyant LATERRE.
Le desenvoutement par la magie blanche,a pour but d’assainir le corps et l’esprit des personnes atteintes d’un envoûtement grâce à un rituel de magie blanche de protection. Le corps et l’esprit ainsi dégagé des ondes négatives et des mauvaises vibrations retrouvent son énergie intacte et toutes ces capacités.
Seule une personne aguerrit dans ce domaine peu effectuer un rituel de desenvoutement.
Le sortilège de magie blanche peut éventuellement être renvoyé sur une autre personne . Mais cela ne peut être effectué qu’avec des connaissances accrues en terme de sorcellerie, car c’est au médium de déterminer quel a été le sort utilisé afin de pouvoir l’annuler ou l’inverser.
Pour enlever un envoutement, il est recommandé de faire appel à un spécialiste,votre medium.
Voici mon site web : http://www.maitrelaterre.com E-Mail: [email protected] Tel: 0022991 13 73 79 Whatsapp : 0022998574889
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