Chapitre 1 : Par Elle
-T'as vu le prix de celui-là… C'est aberrant quand même, on n'est pas à Paris non plus, soupirai-je.
-La nouvelle Maire est du genre gourmande en taxes, rit Alexy en tournant la page du catalogue.
-Oh m…ferme-moi ça, je vais trouver un autre bouquin.
Mon ami se mit à rire aux éclats en reposant le magazine immobilier que nous feuilletions depuis quelques minutes déjà. Nous nous trouvions au supermarché près de la fac, venus dans l'optique de trouver de quoi manger rapidement ce midi entre nos cours, nous finîmes par nous arrêter au secteur libraire, dans le rayon des magazines d'agences immobilières. En effet, depuis quelques temps, je ressentais l'urgence de quitter le dortoir. En revenant en ville, je m'étais d'abord dite que cela me suffirait, après avoir passé trois ans chez mes parents, puis une année en colocation avec une amie de mon ancienne fac, pour ma dernière année, je ne pensais pas que vivre en dortoir me saperait autant le moral.
-Mais si tu quittes le dortoir, tu vas devoir faire une demande de bourse, non ? Enfin, tu l'as peut-être déjà faite pour le dortoir d'ailleurs, si ce n'est pas trop indiscret.
Je secouai la tête en lui souriant.
-Oui, j'en ai déjà discuté en privé avec Miss Paltry, elle m'a dégotée un numéro de téléphone que je dois rapidement contacter pour formuler ma demande avant la fin du semestre. Après quoi, cela risque de traîner et je n'aurais aucune aide avant mars prochain.
-Ah ouais…il ne te reste pas vraiment beaucoup de temps, souligna Alexy avec une petite mine.
-Comme tu dis Henry ! C'est bien pour ça qu'il faut que je me trouve un logement rapidement…
-Tu ne peux pas faire ta demande avec l'adresse du dortoir ? Je veux dire…Morgan a une aide lui, déjà.
-Je n'ai pas envie de perdre du temps avec le changement d'adresse. Je préfère d'abord trouver quelque chose, et même si je leur ai déjà assurés que je pouvais payer le premier loyer avec ce que j'ai mis de côté de mon travail au café, mes parents vont se charger de payer une partie de mon loyer jusqu'à ce que le dossier soit validé et que je perçoive le premier versement, rétorquai-je en faisant glisser mon ongle vernis sur le rebord de l'étalage des magazines, tout en vérifiant les cotes.
Alexy s'était arrêté à quelques mètres, et cherchait de son côté. Nous dûmes arrêter lorsque Morgan lui envoya un message pour lui demander ce que nous faisions avec les casse-croûtes. Ah oui, nous avions plus que nos propres bouches à nourrir. Rosalya n'avait pas cours cet après-midi, donc était rentrée chez elle, mais Morgan est Hyun nous attendaient toujours à la fac. Je regardai l'heure sur ma montre.
-Bon sang, le prochain cours commence dans trente-cinq minutes, le temps de payer et de revenir à la fac on va perdre déjà un bon quart d'heure.
-Pas si tu bouges ton cul !
Il me donna une tape sur ledit « cul » et riant comme un grand gamin, il courut vers le rayon alimentaire. Je ris malgré moi et pris au hasard des catalogues que je lirai tranquillement après les cours. Je retrouvai mon grand escogriffe devant l'étalage de snacks frais. Je m'occupai de mettre les articles qu'il choisissait dans le panier.
-Pourquoi t'as pas fait de demande de bourse avant ? me demanda subitement Alexy.
-Et toi, pourquoi ne pas en avoir fait ?
-Parce que je suis toujours à la charge de mes parents et vu de ce qu'ils touchent avec leurs deux salaires je ne peux rien percevoir, il faudrait que je…il se tut et me toisa du coin de l'œil. Je l'observai d'un air amusé. Il reprit : Toi aussi ?
-Toujours, mes parents s'en occupent à l'heure actuelle, c'est pour ça, (répétai-je en agitant un des magazines), que je dois vite trouver quelque chose ! Parce qu'une fois détachée d'eux, tout va aller vite, je ne veux pas embêter mes parents jusqu'au semestre prochain…
-Tu paries combien qu'ils vont débarquer chez toi une fois que tu seras installée, gloussa mon ami alors que nous nous rendions aux caisses rapides.
-Pff…m'en parle-pas, quand j'en ai informé ma mère, elle n'a pas été longtemps réticente, crois-moi qu'elle a vite compris qu'on ferait une crémaillère.
Le rire d'Alexy se fit plus bruyant et il vint aussitôt plaquer sa main libre contre sa bouche. Nous reçûmes quelques regards intrigués. Pinçant mes lèvres pour contenir mon rire, je le poussais vers une caisse libre où nous scannâmes nos articles, sous le regard peu vigilant de la gérante qui feuilletait un catalogue de bricolage.
-Au revoir, nous lui dîmes, mais un simple grognement sortit de sa bouche. Alexy et moi n'en fîmes pas plus de cas et trottâmes jusqu'à la sortie. Un peu avant d'atteindre les portes automatiques, mon regard fut attiré par le panneau de petites annonces en tout genre.
-Attends, attends ! Juste une seconde ! prévins-je mon ami qui glissa sur quelques centimètres lorsqu'il freina sa foulé. Revenant à reculons vers moi, Alexy posa son menton sur mon épaule droite et fixa le panneau.
-Quoi ? T'as trouvé le numéro d'un gigolo ?
-Mais non ! pouffai-je en examinant du regard et d'un geste de la main les annonces de locations. J'arrachai celle d'un certain « Monsieur Castillon » qui louait un appartement de 45m² à un prix qui nous fit tomber des nues.
-C'est vraiment…commença Alexy en prenant l'autre partie du papier dans ses mains comme s'il avait peur que ce dernier ne tombe.
-…pas cher, terminai-je en sentant mes épaules tomber. Même sans la bourse, avec le salaire que je touche et l'aide au logement c'est largement vivable.
-« Appartement 40 à 45m², 1 salle de bain, 1 toilette séparée, cuisine rénovée, séjour, 1 chambre + une pièce pouvant être refaite pour chambre d'ami ou un bureau. Bon pour un couple ou personne seule ».
Alexy avait relut l'annonce d'une voix sourde, presque lointaine tant il n'y croyait pas non plus. Jusqu'à ce que nous voyions en même temps, les petits écrits en bas de l'annonce, non loin du numéro et adresse du propriétaire. « D'autres rénovations seront sûrement nécessaires, à constater sur place. »
-Houlà, ça sent l'arnaque ma bichette.
-Attends, je peux toujours essayer de visiter ? Il n'y a pas de frais…c'est un particulier.
Mon grand ami renifla bruyamment non sans me lancer un regard sceptique.
-« D'autres rénovations seront sûrement nécessaires », ça veut tout dire ! Doit être un vieux grippe-sou qui veut simplement profiter de la crédulité d'une étudiante en art, désespérément à la recherche d'un toit avant la fin du semestre !
-Alex'…pestai-je en lui lançant un regard lourd de sous-entendus.
-Quoi !? s'offusqua-t-il d'une voix suraigüe, je te jure que Rosa te dira la même ! (Il prit en photo l'annonce et pianota sur son portable) Je lui envoie par mms.
-Pff…
Bien que je comprisse les inquiétudes de mon ami, je ne parvenais pas à détacher mes yeux de ce petit bout d'annonce qui signifierait pourtant beaucoup pour moi, si rien de tout cela n'était une arnaque. Je le froissai et le glissai dans la poche de ma veste et fis signe à Alexy de reprendre notre route. De retour à la fac, nous fûmes impatiemment accueillis par un Hyun et un Morgan, affamés ; le premier assis sur un banc en tapotant nerveusement du pied en fixant sa montre et le second, assis sur le sol, la tête reposant sur le l'assise du banc. Après nous avoir demandé pourquoi nous prîmes tant de temps pour quatre sandwichs et des boissons, nous en vînmes à parler de ma petite annonce, aux allures fortes aguicheuses.
-Je rejoins l'avis d'Alexy, me fit doucement Hyun entre deux bouchées, c'est à la fois trop beau et évidemment louche. Tu crois qu'il aurait parlé des rénovations s'il avait désiré les faires à ses frais ? Non, à tous les coups c'en est un qui va accepter tous les changements que tu voudras chez lui, mais ça devra être payé de ta poche ! D'accord le loyer est bas, mais les rénovations…
Hyun me rendit mon annonce, que je toisai un peu tristement.
-M-Mais rien ne te coûte de lui téléphoner et d'en savoir plus ! se reprit-il en bafouillant légèrement en évitant soigneusement mon regard.
Même si je ne trouvais rien de dérangeant dans notre relation, je voyais bien que Hyun avait des vues sur moi. Tant qu'il ne voulait pas en parler, je ne préférai pas lui poser de questions et le mettre inutilement dans l'embarras. Je tenais à notre amitié naissante, et je préférai conserver les choses tel quel plutôt que de tout perdre. J'étais heureuse d'avoir retrouvé Rosalya, Alexy, Priya, Melody, Leigh, Nathaniel et Castiel, mais je devais avouer que mes nouvelles rencontres m'étaient tout aussi précieuses, notamment Chani et Hyun.
-Chani…
Ma petite camarade m'avait récemment parlée de sa recherche d'emploi. Je me souvins l'avoir entendu rire aux éclats lorsque je lui eus annoncées que je comptais quitter le dortoir et que je faisais toutes les agences du coin pour trouver un nouveau toit. « Déjà le divorce entre Yeleen et toi ? Trop de mauvaises ondes ? » m'eut-elle dit. Quant à elle, ces envies de faire de l'urbex avaient pris le dessus sur son porte-monnaie, et pour pouvoir continuer ses loisirs, elle s'était mise en tête de décrocher un emploi, tout comme moi. Je me demande ce que son entretien a donné… Pour que Chani sèche un cours, c'était qu'elle était vraiment motivée à trouver de quoi se faire de l'argent de poche !
La voix de Morgan me sortit de transe.
-C'est bien beau la demande de bourse, mais t'es au courant que ton détachement du fisc familial ne sera pris en compte par l'organisme que l'an prochain…Genre, après tes études sauf si tu veux viser encore plus haut que le Master. (Il eut une petite moue) Ou que tu redoubles.
Tous, posâmes des yeux ronds sur sa personne, tandis qu'il croquait goulument dans son sandwich.
-T'es sérieux ?
Morgan mâcha rapidement sa bouchée, avala et me répondit :
-Miss Paltry t'a pas prévenue ? Genre, il fallait te détacher plus tôt pour que tu puisses toucher quoi que ce soit. Dans mon cas, ça fait depuis le début de mes études que je suis détaché, j'ai un an de plus que vous, j'ai redoublé ma première au lycée, donc j'étais majeur en terminal, et mes parents avait déjà prévu le coup, compte tenu du fait que, leurs salaires ne suffiraient pas à payer mes études, mais qu'ils seraient de trop pour toucher la bourse. Morgan eut dit cela d'une traite en agitant son sandwich d'un bout invisible à un autre comme pour faire le lien entre tout ce qu'il disait.
Hyun soupira : « j'aurai pu te prévenir également, ça ne fait que deux ans que je touche la bourse, je n'ai pas capté lorsque tu m'as parlé de ton projet l'autre jour. »
Je le rassurai en glissant une main réconfortante dans son dos.
-C'est gentil, mais c'est principalement ma faute, je me suis précipitée et je n'ai pas posé suffisamment de question à Miss Paltry.
-N'empêche, ça pourrait être un bon sujet pour le cours de développement personnel, renchérit Hyun en époussetant son pantalon recouvert de miettes de pain.
Je haussai les sourcils pour appuyer la perspicacité de ces dires, quand Morgan reprit :
-En revanche, je pense qu'entre ton aide au logement et ton salaire du Cosy Bear Café tu devrais pouvoir gérer si tu te trouves un coloc'.
-Donc, t'es en train de l'encourager à visiter cet appart' ? rétorqua aussitôt son petit copain d'un air fort surpris : Si c'était une arnaque ?
-« Si ceci, si cela… » Si j'n'étais pas le coloc' de Hyun on n'sortirait peut-être pas ensemble ! On refait tout un monde avec des si, Alex', fit remarquer Morgan et jetant un coup d'œil à mon ami qui était assis sur le bord du dossier du banc, les pieds de part et d'autre, l'encadrant de ses genoux. Moi je suis prêt à l'accompagner si elle ne veut pas s'y rendre toute seule, termina-t-il.
-Oh, c'est gentil Morgan mais ça devrait aller, lui souris-je en me levant du banc. Je ramassai nos emballages de sandwich et les jetai dans la poubelle juste à côté : Par contre, ton idée de coloc' me tente moins. Certes ça diviserait le loyer en deux, et là… (je m'étouffais presque) ça reviendrait vraiment pas cher. Mais je n'ai clairement pas envie de me retrouver avec une Yeleen bis ou un gars aussi aimable que le responsable administratif.
Alexy manqua de s'étrangler dans un rire étouffé par sa dernière bouchée de sandwich.
-Imagine qu'il tombe sur l'annonce et décide de faire une coloc' avec toi ! V'là les rumeurs qui vont pourrir ta dernière année !
Je manquai de décéder juste en imaginant la scène. Morgan le suivit dans son fou rire tandis que Hyun me demanda si cela ne me dérangeait pas de faire une colocation avec un garçon.
-Pas plus que ça, tant qu'il est sympa, franchement ça me va ! (Je tiquai aussitôt) Pourquoi, tu voudrais qu'on se fasse une coloc' ?
-Ouais, on s'appellerait les Cosy Bear Coloc ! s'enjoua-t-il en levant les points comme un cheerleader.
Il m'arracha des éclats de rire.
-Clémence me tuerait sur place…mieux vaut ne pas tenter. Je tiens à mon job et à ma vie, surtout à ma vie ! Plus sérieusement, fis-je en me positionnant debout devant eux trois : Je crois que je vais tenter un coup de fil. Puis, si je me rends compte que ça ne vaut pas le coup (je désignai les catalogues qui dépassaient de mon sac de cours) je continuerai les recherches.
Alexy remit les pieds sur terre, et me montra l'heure d'affichée sur son portable.
-T'as pas le temps d'appeler, les cours vont reprendre, me dit-il avant de déposer un baiser sur ma joue : Tu me tiens au jus ?
Morgan prit Alexy par la main, nous salua Hyun et moi, et ensemble, ils partirent en cours sous l'engouement d'Alexy qui semblait avoir hâte d'être à ce week-end. Je crois qu'ils ont prévu un ciné…tentai-je de me souvenir en rassemblant mes affaires en compagnie de mon collègue.
-Cela a l'air de vraiment te tenir à cœur cette histoire de logement, souleva Hyun qui regardait ses pieds tandis que nous marchions en direction du bâtiment d'art. C'était le plus proche par rapport au sien qui se trouvait derrière.
-Normal, non ?
-Eh bien, t'as déjà ta chambre au dortoir. Je sais que les relations entre Yeleen et toi ne sont pas toutes roses, mais…on n'est qu'en novembre, tu devrais laisser le temps se faire non ?
-Il n'y pas que cela…l'an dernier, j'étais déjà en appartement avec une camarade et on avait des chambres séparées par la pièce de vie. C'est vraiment autre chose que de vivre dans une petite chambre où tu n'as pas vraiment de vie privée.
-Je crois que je peux comprendre, rit-il subitement : Mes sœurs sont de grandes fouineuses, mêmes si ma chambre est loin des leurs, rares sont les choses que je peux cacher, haha ! La chambre du dortoir, c'est un véritable paradis comparé à ça !
-Haha, à ce point ? Je suis fille unique, je n'ai pas de point de comparaison. En tout cas, tu crois que Clémence accepterait de m'ajouter quelques heures de boulot ?
-Elle l'a bien fait pour moi, ça ne devrait pas lui poser de problème, après je peux lui en parler ce soir.
-Ce soir, c'est moi qui suis de fermeture Hyun, lui rappelai-je. Nous atteignîmes le bâtiment d'art, duquel je gravis les premières marches tandis qu'il restait en contre-bas.
-Pas faux ! Mais j'aurais le temps de lui en parler en début de services, je commence avant toi. Je lui expliquerai aussi pour la cafetière, avant qu'elle ne se fasse des films.
-T'es gentil, assurai-je en lui souriant. (Je fixai l'heure sur ma montre, et le troupeau d'étudiant qui se ruait vers les amphis) Bon, je te laisse. A tout à l'heure au café ?
-Ouais, bon courage.
Nous nous fîmes de derniers signes de la main avant de définitivement se séparer. En slalomant parmi les étudiants éparpillés dans le hall, je finis par être bousculées et par réflex, je m'agrippai au premier venu.
-Pardon ! Je ne voulais te faire mal, ça va ? je levais le nez pour croiser le regard de l'étudiant de qui je venais d'agripper la veste. Oh m…Je ne voulais pas vous t-…enfin je croyais que c'était…
Monsieur Zaidi se tenait pile devant moi, l'air parfaitement stupéfait. Nos yeux se posèrent sur ma main froissant sa veste. Je lâchai aussitôt prise, et tapotai les pliures pour essayer de lisser le tissu. Je l'entendis rire aux éclats avant de m'assurer que ce n'était trois fois rien.
-Il n'y a pas de mal de mon côté, et vous ?
-Oh, heu…(je m'éloignai de quelques pas), votre veste m'a évitée une belle chute je pense, merci.
Le sourire de mon professeur s'étira de plus bel, tandis que j'essayai de reprendre contenance. Je n'ai pas fait exprès non plus, je dois me détendre ! Me hurlai-je. J'allais m'excusai de devoir le laisser ainsi pour que je rejoigne le cours de Monsieur Lebarde, quand d'autres étudiants me poussèrent une nouvelle fois.
-Oh, faut se calmer maintenant ! ne pus-je m'empêcher de pester en cherchant du regard ceux qui venaient de me bousculer.
-Pour une fois qu'on est pressé de venir à mon cours Lilian, fit subitement Monsieur Zaidi d'une voix portante. Le groupe d'étudiants se retournèrent et l'interpellé se mit à rougir. Tous s'excusèrent de m'avoir poussée avant de s'engouffrer dans l'amphi. Mon aîné avait toujours le regard rivé sur les portes qu'ils avaient passés, l'air sévère.
Ce fut idiot, mais un sourire se dessina sur mes lèvres. Il le remarqua et m'interrogea d'un haussement de sourcil. Je secouai la tête et désignai la porte de l'autre amphi, là où le cours d'Art antique et médiéval allait commencer. Le hall était désormais vide de monde, il ne restait plus que nous deux qui nous dirigions vers deux cours bien distincts. Lui, celui qu'il allait enseigner, et moi celui que j'allais apprendre. Je stoppai ma main pile devant un des deux battants de porte, et glissai rapidement avant qu'il n'entre à son tour dans sa salle, et d'une voix tout juste audible pour lui :
-J'aurai peut-être dû utiliser la bombe au poivre, ça aurait été bien plus simple de passer.
Je l'entendis pouffer tout en rétorquant :
-Ils ont déjà du mal à ouvrir les oreilles, il ne faudrait pas abîmer leurs yeux.
Secouant la tête une dernière fois avec un air sincèrement amusé et tendre, j'ouvris la porte avec la ferme attention d'entrer. Mais une fois de plus, mon geste se stoppa. Monsieur Zaidi m'interpella encore, quoi que d'un ton plus soucieux :
-Tallulah…
Ma tête se tourna par automatisme en sa direction. Sa voix guidait mon attention…
-Avez-vous eu besoin de vous en servir ?
Je compris qu'il parlait de la bombe au poivre. Je sortis cette dernière de la poche avant de mon sac, et l'agitait doucement.
-Toujours pleine, le rassurai-je en souriant timidement.
Il m'en adressa un tout aussi fugace, mais ajouta :
-Tant mieux.
Puis, sa silhouette disparut derrière les battants de son amphi. Je restais quelques secondes à me souvenir de sa posture, avant de m'installer discrètement dans celui où Monsieur Lebarde avait déjà entamé son cours. J'aperçus Chani, tout devant, complètement entourées d'étudiants. Les seules places de libres se trouvaient au cœur de la rangée centrale, et je me maudissais de devoir déranger les élèves pour me laisser m'asseoir. J'avais horreur de ça.
-Soit on vient à l'heure soit on reste dehors mademoiselle ! me réprimanda le professeur qui me remarqua finalement. Que vous soyez là ou non m'importe peu, ce n'est pas moi qui ai des examens en fin d'année. Mais ne dérangez pas tout le monde je vous prie.
-O-oui…veuillez m'excuser.
Je me fis la plus discrète possible jusqu'à la fin du cours, en prenant bien soin de tout noter. C'était l'un des cours qui m'emballait peut-être le moins, je devais donc redoubler d'efforts pour ne rien mettre de côté. A la fin du cours, je rejoignis Chani qui m'eut repérée grâce à mon entrée très remarquée de plus tôt, et ce fut accompagnée d'un grand sourire qu'elle agita une feuille sous mon nez. Je reconnus assez vite les allures d'un contrat et pus en déduire que son entretient s'était très bien passé.
-Oh, viens là !
Je l'étreignis avec force et elle me le rendit bien ! Nous rejoignîmes la salle de repos, ayant une petite pause avant le cours d'Anglais, celui qui clôturait notre journée.
-Une boutique d'antiquité ? répétai-je avec curiosité en détaillant le flyer de la boutique dans laquelle elle venait de se faire embaucher.
-Tu traverses toute une frise historique de rayon en rayon, t'as même des articles vintages ! Je sais que c'est un style que tu aimes, je n'ai pas cessé de penser à toi tout le long de l'entretien ! J'étais là, « si je parviens à grapiller des réduc' pour Tal', c'est bon, elle m'épouse sur le champ ! »
-Hé, méfies-toi je suis capable de te prendre aux mots !
Nous rîmes aux éclats, couvrant l'entrechoquement des queues sur les boules de billard, découvert de son drap de protection par d'autres étudiants en pause.
-Non, mais vraiment, il y a une de ces ambiances dans cette boutique ! Tous ces objets chargés d'un voire plusieurs passifs, après être passés de propriétaire en propriétaire puis retapés pour être vendus à une nouvelle génération. Je trouve ça presque poétique… Ça dégage un parfum à la fois de mystère et d'exploration. (Elle sirota son thé chaud, pris au distributeur) Conquise, je te promets.
-Vu ton engouement je veux bien te croire, haha !
Chani posa sa cup sur le sol et s'assit en tailleur sur l'un des poufs, essayant de me faire face correctement.
-Et toi, tes recherches pour ton logement ?
Je pris une profonde inspiration, mêlé d'une grimace incertaine.
-Bah écoute, moi aussi j'ai trouvé quelque chose de mystérieux à explorer !
Je lui tendis l'annonce froissée qu'elle lut en détails non sans hausser des sourcils d'un air choqué tandis que je lui racontai tout notre débat avec les garçons.
-Ah oui…pas tous les jours qu'on tombe sur ce genre d'annonce. 40 à 45m² à ce prix-là ? (Elle soupira d'admiration) hé, fonce ma fille. Tu peux possiblement avoir deux chambres en plus. Je ne sais pas ce qu'il te faut davantage pour l'appeler, là.
-Bah, déjà je sais que je n'aurais pas de bourse, je m'y suis prise trop tard pour me détacher de mes parents.
-T'as pas mal d'économies à ce que tu m'as dit, et ton salaire plus l'aide au logement ça devrait suffire non ? Après, si tu veux jouer la sécurité, comme a dit Morgan, une colocation ne serait pas trop mal. C'est juste un conseil, hein !
-Oui, oui, et c'est vraiment gentil, assurai-je avec un sourire qui l'était un peu moins.
Après quelques secondes de silence, Chani vint attraper mes mains pour attirer mon attention.
-Bon, plutôt que de t'imaginer le pire et t'inquiéter si tu risques d'être arnaquée ou non, dis-toi que tu y vas pour visiter, inspecter les lieux et t'es pas obligée de lui donner une réponse aussitôt tu sais. (Elle sortit son téléphone) Si tu ne l'appelles pas pendant la pause, je te vole cette opportunité sans vergogne !
-Hé ! ris-je, en me montrant faussement outrée. Je sortis mon portable et examinai l'annonce avant de reporter mon attention sur mon amie : Merci Chani.
Elle me répondit par un clin d'œil, et m'incita à ce que je passe ce satané coup de fil en désignant mon portable d'un geste concis du menton. M'éloignant du brouhaha, je m'exécutai avec un peu moins d'inquiétude qu'auparavant. Après une longue attente qui me poussa à penser que je tomberai sur le répondeur de ce Monsieur Castillon, ce dernier se décida à décrocher. Le timbre de sa voix m'informa qu'il semblait d'un certain âge. Un vieux grippe-sou ! » Les paroles d'Alexy me revinrent en mémoire et mes doutes refirent aussitôt surface.
Je lui expliquai ma situation, lui assurai également que mes parents se portaient garants. Nous discutâmes un moment, il semblait vraiment gentil ! Il m'eut expliquée qu'après le décès de sa Dame, il n'avait pas gardé l'appartement qu'ils avaient achetés ensemble et qu'il préférait le louer. Se situant dans un immeuble plutôt ancien, il dut remettre aux normes certaines choses, telle que l'électricité, les conduits d'eau et en eut profité pour remettre un coup de neuf à la cuisine et les toilettes. Le reste, il m'avoua qu'un bon coup de peinture, de nettoyage pour retirer la moisissure et lustrer le vieux parquet massif du couloir ne serait pas de refus. L'isolation semblait également précaire, de ce que je compris, l'humidité et le froid entraient rapidement mais qu'il avait prévu des rénovations pour le début du mois de décembre. Le reste, il préférait voir avec les locataires. Pour le moment, je ne trouve rien d'anormal.
-Des problèmes de voisinage ? Le trafic dérange-t-il ? essayai-je, car la pollution sonore pouvait bien être une raison pour baisser le prix d'un loyer.
Mais il m'affirma que je ne serai pas entourée de voisin, son appartement se trouvait au cinquième étage, soit le dernier, et que sans ascenseur, ce vieil immeuble n'intéressait pas grand monde, seuls le rez-de-chaussée le premier et second étage semblaient réellement habités. L'entrain que j'eus en découvrant l'annonce revint au triple galop ! Bon, l'idée de gravir plusieurs étages ne me réjouissait que moyennement, mais n'ayant jamais été une fan des ascenseurs, je pensais pouvoir m'y faire. Kim sera contente, je ferai ma dose de sport matin et soir !
Chani me fit signe que le cours allait bientôt commencer, j'essayer d'écourter la conversation, mais le Monsieur semblait vraiment partant pour la poursuivre. Il sembla retrouver ses esprits lorsque je lui demandai s'il était possible de venir visiter l'appartement. Il m'assura qu'il serait en ville ce week-end. Nous donnâmes donc rendez-vous pour dix-sept heures, ce samedi qui arrivait.
Lorsque je raccrochai, je pivotai sur moi-même sur le bout de mes pieds avec un sourire aussi large que mon visage.
-Alors, alors… ? Louche à cent pour cent, ou bien, il y a moyen à ce que ce soit une offre honnête ?
-J'ai un rendez-vous avec lui, ce samedi à dix-sept heures ! Bon, si j'ai bien compris ce n'est pas un appartement flambant neuf, maiiiis….il y a moyen à ce que ce soit mon futur chez-moi !
Tout en nous dirigeant vers notre salle de classe, j'expliquai à Chani tout ce que Monsieur Castillon m'eut décrit au sujet de l'appartement. Et cela sembla la charmer.
-Si ça ce n'est pas toucher le gros-lot, sérieux joue au loto ce soir, haha ! J'ai bien envie de t'accompagner, j'aime beaucoup l'architecture des immeubles du siècle dernier, je pourrai en profiter pour le croquer le temps que tu passes ta visite.
-Ce n'est pas de refus, ça me donnera un peu d'assurance de te savoir avec moi, dis-je sans hésitation.
Tandis que nous entrions dans la petite salle de classe, je reçus un message de la part de Rosa. Tout en m'installant avec Chani, je l'ouvris : « Alors, Alexy dit vrai, t'as trouvé un appart' ? Tu as eu un rendez-vous pour la visite ? On pourra peut-être le faire tous les trois, j'aimerais bien vous parler Alexy et toi… »
Le concert de Castiel était passé depuis une bonne semaine maintenant, et depuis, je trouvais mon amie vraiment étrange. J'avais l'impression de ne l'avoir que peu croisée en cours, de même pour Alexy qui avait tenté de la ramener au parc avant-hier pour que l'on puisse se promener avec Chani, Morgan et Priya, mais rien du tout…Rosalya avait refusé, prétextent ne pas avoir le temps. Elle qui trouve toujours le temps de faire une virée shopping entre les cours, c'est étonnant…
Je lui répondis rapidement, indiquant également que je passai ma visite en compagnie de Chani mais que je ne voyais aucun problème à ce qu'elle nous rejoigne avec Alexy. Je reçus sa réponse dix-minutes avant la fin du cours ou me demandait de l'appeler. Avant de me rendre au Cosy Bear Café, je saluai Chani chaudement, lui souhaitai une bonne soirée tandis que je me dirigeai vers le portail. En chemin, j'en profitai pour passer un coup de fil à Rosa. Cette dernière ne mit que quelques secondes avant de décrocher.
« Enfin je peux te parler ! »
-Woh… ! T'es plus vivace qu'un asticot ! ris-je avant de reprendre : Bon, pourquoi tu ne veux pas venir visiter l'appart' avec moi ? (Je haussai les épaules et pris une petite voix hésitante) Je ne sais pas, est-ce parce-que Chani y sera ?
« C'est…rah, oui, c'est en parti pour ça, mais pas pour les raisons que tu penses ! J'aime beaucoup Chani, tout comme j'apprécie beaucoup Morgan et nos autres potes, mais j'ai vraiment besoin de vous parler en privé Alex' et toi. »
Son ton presque désespéré m'inquiéta grandement. Pour qu'elle tienne à ce point à ce qu'on s'isole des autres pour discuter c'était que le sujet devait vraiment être sérieux pour elle.
-Bon, tu sais quoi, ce soir je suis de fermeture. Passe vers 22h – 22h30 avec Alexy, ça marche ?
« Super ! (Elle soupira, semblant soulagée) Merci Tal', vraiment, j'ai besoin de vous voir ! A ce soir, bisou. »
-Bisou.
Je raccrochai, le sourire aux lèvres et accélérai le pas pour ne pas arriver au retard au café. Sur place, je vis la terrasse déjà bien surpeuplée. Des tables avaient été rapprochées pour que les clients venus en groupe important soient les uns à côtés des autres. C'était bien la première fois que je voyais Hyun soupirer en me voyant arriver. Le pauvre avait les bras chargés de trois plateaux. Je filai à l'intérieur pour déposer mon sac sous le comptoir et mettre ma tenue de serveuse. Clémence qui s'occupait des repas pour le service du soir, m'ordonna de tenir le bar à sa place. Heureusement que Hyun m'eut bien coachée ces dernières semaines et que les boissons que nous proposions n'étaient pas trop compliquées. Même si aucun client ne s'était encore plaint, j'avais toujours l'impression de rater leur préparation.
J'ignorai si je m'étais habituée à son caractère, où si Clémence n'avait effectivement pas eu le temps de s'occuper de mon cas, mais je n'eus pas vraiment l'impression de m'être faite beaucoup sermonner. Comme convenu, Rosa et Alexy s'étaient pointés au café à vingt-deux heures. Le café commençait à se vider, je savais que certains clients aimaient essayer de pousser notre heure de fermeture. Hyun s'apprêtait à partir lorsque nos amis s'installèrent à une table nettoyée et rangée.
-Oh, salut Rosa, j'ai l'impression que ça fait un moment que je ne t'ai pas vu, fit Hyun : Tout va bien ? J'ai un peu de temps, je vous sers quelque chose ?
-Oui, merci Hyun, lui sourit mon amie : Un thé chaud au citron, s'il te plaît.
-Je veux bien une mascotte s'il en reste, et un thé chaud comme Rosa, suivit Alexy.
-Très bien, je donne tout ça à Tallulah.
Mes amis me firent un petit « coucou » de la main tandis que je servais une bière pression à un client installé au bar. Hyun me donna la commande, et se pencha par-dessus le comptoir pour me parler tout bas :
-J'y vais, ça va aller pour le reste ?
-Oui, par contre, je vais un peu traîner avec Rosalya et Alexy après la fermeture. Mais promis, on ne dérangera rien !
-Clémence est déjà partie, je n'lui dirais rien ! m'assura-t-il en m'adressant un clin d'œil complice.
Je me penchai pour lui faire la bise, puis, après avoir servi nos amis, il déposa son tablier et sa casquette. Hyun s'habilla de son manteau et de son écharpe avant de combattre le froid de fin d'automne. Lorsque je prévins que le café allait fermer ses portes, la plupart des clients demandèrent l'addition, payèrent promptement et partirent sans demander leur reste. Rosa me donna un coup de main à rassembler les verres et assiettes vides laissés sur les tables, tandis qu'Alexy nettoyait celles-ci.
Après que j'eus terminé la plonge, rangé la cuisine, nettoyé les sols et le comptoir, placé la vaisselle essuyée, je pus m'installer à la seule table que nous avions laissée tel quel pour discuter calmement. Il n'était pas loin de vingt-trois heures, et je sentais la fatigue m'assaillir.
-J'te jure, Morgan ne comprend pas pourquoi je ne suis toujours pas de retour au dortoir. Pourquoi tu fais tant de mystère, tu aurais pu me le dire pendant qu'on mangeait ! signala Alexy en pianotant rapidement sur son portable. Sûrement un message pour l'élu de son cœur.
-Roh, Morgan ne va pas s'envoler ! se plaignit Rosa en lui arrachant son portable des mains.
Vu son air outré, Alexy sembla vouloir rétorquer mais j'intervins après avoir rapproché ma chaise de celle notre amie.
-Rosa, que se passe-t-il, tu t'es faite bien discrète cette semaine…dis-je, d'une voix qui se voulait douce : on s'inquiète tu sais.
Rosa eut un sourire en coin, puis après avoir longuement soupiré, elle se redressa, sortit une feuille de son sac à main qu'elle déplia et posa sur la table. Nous ne comprîmes pas pourquoi au premier abord, mais Rosalya se mit à pleurer tout en affichant un sourire rayonnant.
-Appelez-moi « Mama Rosa », lâcha-t-elle avec un semblant d'accent espagnol.
Si Alexy ne put faire autrement que de rester silencieux et figé sur son siège, le regard fixé sur Rosa, je parvins, d'une main un peu tremblante, à prendre la feuille qu'elle nous avait tendue et lire son contenu. Je redressai ma tête vivement, les yeux écarquillés au point d'en amuser Rosalya qui séchait ses larmes, et je murmurai tout à fait abasourdie :
-T'es…enceinte ?
-Oui, souffla-t-elle en reprenant ses résultats de prise de sang. Depuis trois semaines… mais je ne l'ai su que la semaine dernière, après le concert de Castoche. (Elle posa lourdement ses coudes sur la table avant de prendre avec lassitude sa tête dans ses mains) bon sang…j'espère que je n'ai pas fait de mal à ce petit être avec mes bêtises.
De mon côté, je ne savais par où commencer, ni quoi lui dire. Pourtant, en me rappelant de ce tendre sourire qu'elle afficha en nous annonçant qu'elle était enceinte, je compris que les seuls mots qu'elle pouvait attendre de nous n'étaient autre que…
-Mes félicitations, Mama Rosa ! ris-je tout en me levant de ma chaise pour venir derrière son dossier, et la serrer fort par les épaules. Elle éclata de rire à son tour en se lovant contre ma poitrine : Mes félicitation ma puce ! renchéris-je en embrassant ses cheveux. Et Rosalya, surtout ne te fais pas trop de mourrons pour cette soirée, tu crois que t'es la première dans ce cas-là ? Ma mère faisait de l'escalade avec mon père pour des vacances en amoureux à la montagne avant qu'elle n'apprenne qu'elle avait un polichinelle dans le tiroir. Et regarde ! J'suis pas cassée !
Versant pourtant d'autres larmes, que je sus être de soulagement, elle se remit à rire à gorge déployée.
-T'es pas toute neuve non plus, ajouta-t-elle entre deux rires.
-Alors ça, ça va se payer ma vieille !
Nous sentant étrangement seules dans notre délire, nous posâmes des regards curieux sur Alexy toujours figé sur sa chaise, les yeux perdus dans le vide.
-Regardes donc ! repris-je en me postant derrière Alexy : c'est lui qu'est tout cassé.
-Alex' ? Chaton ? tenta Rosa en caressant sa joue.
J'ignorai si ce fut ce contact ou bien nos voix appelant son prénom qui le ramenèrent à lui, mais il secoua légèrement la tête avant de grimacer drôlement. Puis, cachant son visage d'une main, nous l'entendîmes renifler bruyamment avant d'éclater en sanglots.
-Oh, mon bébé chat pourquoi tu pleures ? s'inquiéta Rosa en s'asseyant sur ses genoux. Alexy m'attrapa par la taille pour me rapprocher d'eux et serra notre amie fort contre lui.
-J-je…, commença-t-il en bafouillant : je vais être tonton… !
Dans une exclamation attendrie, Rosa et moi l'embrassâmes sur le crâne d'un geste bienveillant. Ce ne fut qu'après une très grosse étreinte qu'Alexy reprit ses esprits. Nous retrouvâmes nos places respectives et Rosalysa nous expliqua en long en large et en travers comment elle en était venue à faire ses analyses.
Malade après le concert, elle pensait s'être mal remise de cette soirée. Puis, Leigh fit le rapprochement entre son important retard sur ses menstruations et la baisse de régime de sa compagne. Un soir, en rentrant du boulot, il lui avait acheté un test de grosses qui s'avérait être positif. Rosalya prit aussitôt rendez-vous à l'hôpital pour faire sa prise de sang, et cela faisait bientôt une semaine qu'elle tentait de nous révéler ce qui était pour elle, une véritable merveille.
Elle admit néanmoins, que sur le moment, la crise de panique l'eut prise d'assaut. Mais elle ajouta que cela ne semblait nullement dû au fait d'être enceinte par « surprise », comme elle aima dire en formant des guillemets avec ses doigts. Mais que justement, elle espérait au fond d'elle qu'elle le soit vraiment. Elle nous expliqua qu'elle avait voulu opter, tout comme moi, d'un stérilet plutôt que de continuer à prendre la pilule qui ne lui convenait plus.
Cependant… elle fit traîner en longueur la prise de rendez-vous avec son gynécologue, et nous avoua qu'avec Leigh, ils avaient par moment amené l'idée d'agrandir leur couple d'une personne, pour fonder une famille bien à eux. Rosalya remarqua que son compagnon ne se souciait plus aussi souvent de l'achat de préservatifs, et elle-même, ne lui rappelait plus tellement d'en racheter. Sans vraiment se l'avouer, ils s'étaient déjà mis d'accord sur le fait d'avoir un enfant.
-Peut-être ne m'attendais-je simplement pas à ce que je tombe enceinte si vite. Je veux dire, je connais des personnes qui essaient depuis plus d'un an d'avoir un enfant et ça ne fonctionne pas. Comme quoi, nous sommes bien tous uniques.
-Et le futur papa, comment il a réagi ? demandai-je, à la fois curieuse et euphorique.
-Tu prends la même réaction qu'Alex', mais tu changes le « je vais être tonton ! » par, « j'suis papa ! Papa ! » ajouté à ça un affaissement direct sur une chaise de la salle d'attente. A quelques jours de son anniversaire en plus…Je suis tellement heureuse de le savoir si impatient par l'arrivée de ce bébé. Et vous voir ainsi en rajoute une couche, j'appréhendai un peu de vous en parler…
-Oh bah tu sais, repris-je avec une pointe d'humour : au moins tu vas pouvoir t'occuper de quelqu'un d'autre que nous !
-Haha ! C'est ça en fait, elle s'entraînait à faire la maman relou avec nous ! m'accompagna Alexy.
-Oh, bande de saletés ! J'suis pas prête de l'oublier celle-là ! bouda faussement Rosalya en croisant les bras sous sa poitrine.
Nous continuâmes à discuter jusqu'à minuit passé, de tout ce que Rosalya se sentait apte à gérer avec la grossesse. Pour elle, sa dernière année en psycho n'était pas une entrave et que sa détermination et son entêtement à aboutir les projets qu'elle entreprenait, en plus de la présence de Leigh et nous autres, serait plus que suffisant à aller jusqu'au bout de son année. Elle n'omettait cependant pas la possibilité d'une mauvaise passe durant la grossesse, mais touchait du bois pour que tout aille pour le mieux.
Alexy et moi accompagnâmes Rosa jusqu'à l'arrêt de bus et attendîmes avec elle son arrivée. Une fois sûrs et certains qu'elle était en route pour chez elle, nous prîmes le chemin inverse jusqu'au campus. Nous hésitâmes à prendre l'autre ligne, je fis remarquer qu'attendre le prochain bus mettrait plus de temps que de rejoindre les dortoirs à pied. Si j'eus été fatiguée après avoir fermé le café, la conversation de ce soir me redonna de l'énergie. Alexy et moi sentîmes la nuit agitée arriver à plein nez.
Puis, il y avait cet appartement que je visiterai bientôt. Après-demain, me répétai-je au fond de mon lit, en discutant sans sérieux avec Alexy sur notre conversation à trois avec Rosa. Sûrement endormie, elle ne donnait plus de réponse.
Le réveil fut rude, mon portable sonnait à tue-tête et, le brouillard collé à mes yeux, je décrochai accompagnée d'une voix groggy.
-Hmm…allô ?
« Eh bien, on sèche les cours ? L'amphi est presque plein, je t'ai gardée une place pour éviter que tu galères comme hier mais Monsieur Zaidi ne devrait pas tarder à arriver. »
Quoi … ? Mais il est quelle heure ? me dis-je en attrapant ma montre posée sur le bord de mon bureau près de mon lit. L'heure de bouger mon gras !
-Oh bon sang ! Chani t'es un amour, je te jure que je te paie un japonais très bientôt !
« Haha, je retiens et crois-moi j'ai bonne mémoire ! Allez, à tout de suite, mais cours vite ! »
Elle raccrocha. Je fonçai dans la salle de bain, brossai mes cheveux et encore, pour aller plus vite je fis un horrible chignon à tête de champignon atomique qui s'écrasait sur le haut de mon crâne. La brossa à dents d'une main et le tube de dentifrice dans l'autre je fis en sorte d'avoir au moins une haleine fraîche et les dents propres tout en cherchant des vêtements rapides à enfiler. Un jean skinny, trop chiant ! Un short troué, trop froid ! Une jupe longue, merde… pas repassée ! Une robe pull à grosses mailles arrivant aux genoux, PARFAIT !
Je jetai la robe couleur café sur le lit tandis que j'enfilai des bas en laines, des bottes montantes à bas talons et une petite culotte propre. Ce fut dans cette tenue que je rinçai ma bouche, terminai de me rafraichir en nettoyant mon visage, mes oreilles et mon cou. Puis après m'être séchée, j'enfilai ma robe en ne prenant pas vraiment la peine de mettre un soutien-gorge en dessous. Je devais avouer que je me sentais plus à l'aise ainsi.
-Sauf pour courir ! Rah bordel de… !
Mon sac de cours sur l'épaule et ma veste sous le bras (je me demandai bien pourquoi je l'avais prise, je ne l'avais pas enfilée !) je courais aussi vite que mes pauvres capacités sportives me le permettaient.
-Kim ! Donne-moi ta force ! me plaignis-je en gravissant les marches.
Heureusement que je m'étais dite en arrivant que c'était pratique d'avoir le dortoir près du bâtiment d'art et que j'aurai peu de chance d'arriver en retard. He bien, je suis décidément chanceuse ! Le hall était vide, les cours avaient commencé. Seul le brouhaha venant de la salle de repos créait un voile d'ambiance. Je poussais la porte de l'amphi en essayant de ne pas faire bruit…
Monsieur Zaidi était dos aux élèves, en train d'inscrire quelques notes au tableau. J'en profitai pour chercher Chani du regard quand je vis la porte se rabattre à toute vitesse. Je me précipitai pour la retenir et la fermer très doucement afin qu'elle ne claque pas. Le professeur écrivait toujours tout en énonçant le déroulement de ce cours ci. Je vis enfin Chani, qui me remarqua également. Elle est vraiment tout devant ! Je rasai le mur en me courbant pour que le prof ne me voie pas.
Techniquement, je gérai mon emploi du temps comme je le voulais, mais j'étais d'accord sur un point que souligna, la veille, Monsieur Lebarde : On vient à l'heure ou pas du tout. Et je ne voulais décemment plus gêner mes camarades, et puis ça donnerait un élément de plus à Yeleen pour me critiquer. Même s'il fallait que Chani choisisse le premier rang de tables, elle eut la bonne idée de me garder la place proche des escaliers. Personnes n'avaient donc à se lever pour Miss Tallulah, pro du retard !
-J'y croyais plus, me sourit Chani.
-J'suis morte…j'ai perdu un poumon en chemin, chuchotai-je en sortant mes affaires. Soit un porte-mine et un mini carnet de note ligné. Je notai la problématique du jour : « Qui de la contrainte ou de l'inspiration fait naître en l'artiste l'imagination ? »
Pensante, je m'adossai au fond de ma chaise et fronçai les sourcils en essayant de déterminer ce que pouvait bien chercher Monsieur Zaidi avec cette problématique. Puis, plutôt que de chercher ce qu'il avait en tête, je me dis qu'il fallait plutôt que je trouve que cela m'évoquait. Je vins annoter quelques mots comme : besoin quotidien – brainstorming – conceptualité – incohérence scénaristique – déformation de réalité…
-Pfff… j'écris que des conneries, murmurai-je en m'apprêtant à gommer mes idées. Mais une main plus grande, et plus rapide, m'ôta le carnet dessus la table. Monsieur Zaidi semblait piocher parmi différents élèves ayant, tout comme moi, apposé leurs idées par écrit, et une fois sa récolte faite il revint sur l'estrade et commença par écrire sans grand lien au premier abord, certaines de nos idées.
-« Besoin quotidien, nouvelles technologies, incohérence scénaristique, développement audio/visuel, sources historiques », cita-t-il tout en époussetant ses mains salies par la craie. Qui peut me dire, en quoi ces groupes de mots, sont en lien avec notre problématique, mais aussi, notre sujet d'étude, Game of Thrones ?
Je me ratatinai sur mon siège. Certes, deux de mes idées se trouvaient au tableau, mais je ne me sentais pas capable de prendre la parole en première. Un garçon au fond de la salle s'exprima, en ne voyant pas le lien entre les nouvelles technologies et Game of Thrones dont l'histoire se déroulait clairement dans un univers médiéval.
Une fille rétorqua que c'était un lien indirect, puisque cela pouvait répondre à la problématique.
-Très bien, mais comment les nouvelles technologies peuvent-elles apporter une aide à cette problématique ? insista le professeur en s'appuyant sur son bureau. Bon sang, lance-toi Tal' !
Prenant une grande inspiration, je levais une main hésitante et attendis l'approbation de mon aîné.
-Oui ?
-« Les nouvelles technologies » sont le fruit de recherches basées sur le « déjà-vu », la plupart du temps sur une contrainte qui touche tout le monde, nos besoins constants qui évoluent au fil des années. Si on part du principe que le consommateur va pousser le producteur à inventer, lui, va pousser le consommateur à consommer plus, et va créer de nouveaux besoins qui le pousseront à devoir vendre un produit encore mieux. A partir de là, on sort du chemin de l'invention pour entrer dans celui de l'innovation. Prendre du « déjà-vu » pour le vendre en « mieux ». Mais ce « déjà-vu » crée de la contrainte chez le producteur. Par exemple, il ne pourra pas se permettre de vendre le même produit qu'un concurrent. Enfin, il pourra, mais ça n'apportera aucune « innovation ». Il va donc devoir utiliser cette contrainte pour imaginer un produit « déjà-vu » bien « mieux » que celui de son concurrent.
Monsieur Zaidi voulu rétorquer, mais le garçon de tantôt me répondit du tac au tac.
-D'accord, merci, tu nous fais un cours de techno, mais le rapport avec Game of Thrones il est où ? L'auteur n'a jamais eu le culot de vouloir proposer un « produit » déjà-vu, « mieux » que ses concurrents. Il a créé un univers d'une richesse aussi déconcertante que celui de J.R Tolkien !
-Sans parler du côté télé/commercial de la série, on peut débattre sur sa conceptualisation ! Tu dis qu'il a créé un univers, mais dans le fond, n'a-t-il pas fait qu'innover des idées et des thèmes préconçus ? Sa première contrainte, était justement de savoir employer le « déjà-vu » pour le moderniser, et ce, tout en intégrant paradoxalement des thèmes médiévaux présents dans notre chronologie historique ! Un simple exemple : les complots pour obtenir le trône de Fer sont nettement inspirés du conflit entre la maison royale de Lancastre et celle d'York. Mais ça, ce n'est que pour l'histoire de la série, les personnages et leurs rôles quant à eux, ont un côté plus proche de notre modernité, de notre actualité, déjà en débridant le stéréotype féminin au cinéma. A nos jours, les femmes ont plus de pouvoir qu'au siècle dernier, leurs rôles dans les films vont donc prendre une ampleur plus réaliste aux vues de sociétés plus développées.
Mon camarade semblait prompt à répondre mais ce fut le professeur qui nous interrompit cette-fois ci.
-Je vous arrête tous les deux, on va débriefer sur ce qui a déjà été dit ! Intervint notre aîné en riant d'un air enthousiasmé : je vois qu'il y en a au moins deux qui ont de l'énergie ce matin. Déjà, je pense que Tallulah nous a clairement démontré que le réel est un aliment principal à l'imagination. C'est un fait que vous deviez savoir, mais une piqûre de rappel semble de mise par moment. L'art n'a pas que l'Abstrait pour ami, si l'on donne des titres aux courants historiques c'est justement parce-que l'art est véritablement érigé par le Concret. De nombreuses œuvres engagées ne font qu'accentuer ce fait.
-J'ai frôlé le hors-sujet, dis-je à Chani en massant mes joues en feu. Rares furent les fois où je me fus montrée si éloquente.
-Pour quelqu'un à peine réveillée, j'avoue que je te trouve plutôt en forme, haha. T'es une fausse timide en fait, j'ai plutôt l'impression que tu te forces à te taire pour éviter de faire des « hors sujets », mais finalement, tout le monde passe à côté de ta spontanéité et de tes idées, c'est bête… T'as capté le reste de l'amphi. Même Yeleen a acquiescé de la tête sur certains de tes dires. Quant à Monsieur Zaidi, lui, buvait tes paroles.
Ma tentative de calmer les rougeurs sur mes joues échoua, j'étais presque sûre qu'on pouvait faire cuire un œuf sur ma tête tant mon visage bouillait. Monsieur Zaidi m'intriguait, c'était un sentiment que je ne pouvais malheureusement pas refouler. Et sa réciprocité avoué ce soir-là, où je revenais du concert de Castiel avec Chani, puis cette autre fois dans l'amphi quand le cours fut repoussé, n'arrangeait en rien mon intérêt pour lui. Je voulais tellement le voir comme un prof banal, juste le voir comme un professeur déjà… Mais à mes yeux, il sortait du lot, et je ne le voyais que trop souvent comme un « simple homme ».
-J-je n'aime pas vraiment être le centre de l'attention, c'est tout, baragouinai-je.
-Va dire ça à Monsieur Lebarde, il te dira d'arriver à l'heure ! se moqua mon amie en essayant de réduire le débit de son rire.
Je fis mine de pleurer face à sa cruauté. Une élève demanda à récupérer ses notes, et je réagis aussitôt, me souvenant que je faisais parti des élèves qui furent séparés de leurs fiches.
-Vous semblez plus productifs sans, vous pouvez toujours prendre en photo le débrief inscrit au tableau. Vous viendrez les chercher à la fin de l'heure.
-Je te passerai mes notes, me glissa Chani.
-Merci.
Je lui souris. La suite du cours se poursuivit avec la même énergie que précédemment. Plus nous décortiquions la problématique, et plus nous entrions dans le vif du sujet, Game of Thrones. Monsieur Zaidi se fit huer pour avoir confondus deux personnages de la série.
-Mea culpa ! J'ai encore des choses à revoir sur la série, je l'avoue ! rit-il avec nous les mains mises en évidence comme pour soulever son innocence. Allez, ça fait cinq minutes qu'on empiète sur la fin du cours, filez vite et laissez-moi terminer mon visionnage !
-On a trente minutes de pause avant le prochain cours ! lança une étudiante, on peut rester.
-Ah non, je veux prendre l'air, insista un étudiant déjà aux portes de sortie.
-Personne ne te retient, lança sa camarade.
-On continuera Lundi, mais merci pour votre engouement je veux exactement la même ambiance la semaine prochaine ! Bon week-end, clôtura pour de bon le professeur.
L'Amphi se vida, et Chani me prévint qu'elle m'attendait dehors, une envie pressante l'appelait depuis quelques minutes.
-Va, je te rejoins en salle de repos ?
-Ça marche !
Et elle fila à toute allure tout en faisant s'entrechoquer des breloques accrochées à son sac de cours. Comme d'autres de mes camarades, je faisais la queue pour récupérer mon carnet de notes. Monsieur Zaidi passa à côté de moi et glissa :
-Je ne pensais qu'il n'y avait qu'au cours de Monsieur Lebarde que vous arriviez en retard.
-Oh non, j'ai fait du bruit… m'alarmai-je en grimaçant.
-Haha, non du tout. Mais je sais que la place était vide avant votre arrivée. Difficile de ne pas le voir au premier rang.
-Chani…je savais que ce n'était pas une bonne idée, marmonnai-je en cachant une partie de mon visage honteux d'une main. De l'autre, je récupérai mon carnet.
-Votre amie semblait désespérée de ne pas vous voir arriver. Elle se retournait sans cesse jusqu'à ce que je n'écrive la problématique au tableau.
-C'est un amour, lâchai-je sans demi-mesure dans mon admiration pour Chani. Cela dû se sentir, vu le sourire attendrit que mon aîné arborât : gentille est passionnée, c'est une jeune femme vraiment adorable.
Je le vis entrouvrir les lèvres comme pour parler, mais il resta muet, et m'incita à me diriger vers la sortie. Sa mallette en main, il nous imita, mes camarades et moi, et quitta l'amphi.
-C'est toujours bon d'avoir un soutien en cette période de votre dernière année. Quoi que, comptez-vous viser plus haut ?
-Non, dis-je honnêtement en souriant en coin. Je sens que j'arrive à mes limites vis-à-vis des études, mais je n'ai pas encore de réel projet comme ma colocataire, où d'autres personnes de mon entourage qui entament également leur dernière année de Master.
-Concentrez-vous sur le présent, votre mémoire doit déjà bien accaparer votre esprit, laissez le temps au temps. (Il rougit, et se massa l'arrière de la nuque d'un air gêné) Enfin, ce n'est qu'un conseil, v-vous faites ce que vous voulez.
-Merci, vos conseils sont comme un soutien à mes yeux, lui assurai-je avec peut-être plus de suavité que je ne le voulais.
Nous stoppâmes notre marche en plein milieu du hall de nouveau bondé de monde. Nos yeux se perdirent dans ceux de l'autre, tandis que la foule recouvrait par vague d'ombres et de corps nos silhouettes. Je me remémorai cette fin de journée où il m'aida à ranger les tables du café. La caresse de son pouce sur mes lèvres ne me revenait qu'en mirage. Mais l'attitude de Hyun me rappela à l'ordre…un rien pouvait faire basculer les choses... Je ne veux pas lui causer de tort. Souriant face à mon sentiment d'abandon à mes désirs, je saluai mon professeur avant de partir de mon côté. Je crus, l'espace d'un instant, l'entendre prononcer mon prénom, mais je ne le vis plus lorsque je me retournai.
En salle de repos, je vis Chani en attente de son café chaud que semblait peiner à faire couler le distributeur. Je l'ai rejointe et donnée un petit coup de pied à la machine.
-Tu ferais mieux de venir au café, je t'en servirai de meilleurs ! m'exclamai-je en lui adressant un clin d'œil.
Mon ventre, qui n'avait reçu aucune nourriture depuis hier soir, gronda subitement, tel un ours enragé incapable de pécher son saumon. Chani récupéra son café en riant, puis me proposa d'aller faire un tour au réfectoire avant le début du prochain cours. Cours, qui se déroula aussi bien que le premier, et le reste de la journée resta tout aussi agréable. En revanche, je ne vis ni Rosa, ni Alexy et je décidai de lui envoyer un message pour savoir s'il était libre et désirait faire un coucou à Rosa et Leigh, et en profiter pour féliciter le futur papa par la même occasion.
Sa réponse ne se fit pas attendre : « Un peu que je veux ! Je dois passer à la BU, et on se rejoint devant le portail ? »
J'acquiesçai dans ma réponse et raccompagnai Chani jusqu'à sa chambre Je n'en revenais toujours pas qu'on soit si proche l'une de l'autre.
-Mais pourquoi c'est pas toi ma coloc' ! râlai-je en la serrant dans mes bras et nous faisant basculer de droite à gauche en plein milieu du couloir. Mon amie ricana en m'étreignant à son tour.
-Allez, bientôt ton calvaire sera terminé ! Toujours ok pour demain ?
-Of course ! J'ai une espèce de boule au ventre, j'te dis pas…J'aimerai tellement que ça ne soit pas un taudis. Mais avec la poisse que j'ai, pas sûre que tout tourne à mon avantage.
-Tu as toujours la pierre que je t'ai donnée ? me demandai-t-elle en s'éloignant un peu de notre étreinte.
Je réagis aussitôt, et sortis un pochon bleu en suédine duquel je vins déverser dans ma main libre sa pierre d'aventurine.
-Toujours ! Je me dis que plus je ferais confiance en ses vertus et plus elle me portera chance, avouai-je timidement.
J'ignorai quelle effet mes paroles eurent sur Chani, mais elle se mit à sourire avec une infinie douceur. Je ne pus m'empêcher de la serrer une nouvelle fois dans mes bras. Vraiment, Chani faisait partie de mes plus belles rencontres cette année. Et je me promis de faire plus attention à elle et essayer de l'intégrer au groupe. Les autres l'appréciaient déjà après le peu de temps qu'ils avaient passé en sa compagnie. Je ne savais pas si ça existait, mais pour moi, Chani était dotée des ondes de l'amitié.
-Tout ira bien demain, j'en suis certaine, reprit-elle en me faisant ranger le pochon. A demain ?
-Oui, bonne soirée Chani.
-Merci, toi aussi passe une bonne soirée Tallulah.
Nous nous échangeâmes un dernier au revoir de la main, puis je partis déposer mon sac de cours dans ma chambre, ne prenant avec moi que mon portefeuille, ma clé et mon portable. Passant ma veste autour de mes épaules sans pour autant introduire mes bras dans les manches, je trottai jusqu'au portail en espérant ne pas avoir fait attendre longtemps mon ami.
-Ah bah, il n'y a personne…
Je prévins Alexy par message de mon arrivée au point de rendez-vous, puis, nonchalamment, je m'adossai au mur en fixant mes bottes. Maintenant que j'y pense, je ne suis jamais venu chez Rosa. En même temps, cela ne faisait que peu de temps que j'étais revenue, et quatre années nous avaient tout de même éloignées. Même si nous pûmes passer quelques week-ends ensemble, ce fut à l'époque où Rosa vivait encore chez ses parents, et de même pour Alexy. Puis, lors de ma dernière année de licence et première année de Master, nous ne nous vîmes quasiment pas, seuls nos messages maintinrent cette amitié, laquelle je pouvais enfin pleinement profiter.
Mon option se trouvait dans d'autres villes, mais apprendre que je pouvais revenir ici me mit en joie, et quitte à quitter les amis de mon ancienne Fac, autant retrouver mes anciens du Lycée. Je dois répondre à Stéphan d'ailleurs, j'ai reçu un courriel de lui cette semaine.
Stéphan…il fut mon premier ami à la faculté, de même pour moi envers lui. Notre cercle d'amis s'agrandit assez rapidement, mais nous avions eu la chance de nous retrouver dans les mêmes groupes lorsque notre emploi du temps eut divisé notre classe. Finalement, nous étions toujours les premiers à se retrouver mais les derniers à se séparer. Avoir un appartement me permettra de l'inviter pendant les vacances.
Une brise glacée me sortit de ma rêverie. Je décidai de porter plus chaudement ma veste en simili cuir et je soupirai, commençant à être agacée d'attendre dans le froid et sous la nuit qu'Alexy daigne me rejoindre. S'il ne pouvait pas, il n'avait pas à se forcer non plus… Je m'approchai du Portail pour inspecter la cour en espérant le voir, mais ma vue fut cachée par un buste que je commençai à très bien connaître.
Je levais le nez pour croiser une nouvelle fois depuis ce matin, le regard de Monsieur Zaidi. Confus, il papillonna des yeux en me fixant drôlement. Je lui souris de toutes mes dents, trouvant un peu comique les façons que nous avions de nous retrouver à chaque fois en dehors des cours. Il se mit à ricaner en regardant vaguement ailleurs.
-Décidemment…pour une étudiante vivant dans le dortoir, vous êtes souvent dehors.
-Faut s'aérer l'esprit de temps en temps !
-Je suis bien d'accord, je suis jaloux de vous d'ailleurs. Vous pouvez sécher les cours de temps en temps, personne ne vous dira rien, me dit-il non sans ajouter un léger soupir.
Il avait les traits tirés, et aux vues des feuilles qui dépassaient de sa mallette mal zippée, je compris qu'il devait avoir beaucoup de travail pour ce week-end. En cette période de l'année, les contrôles continus commençaient, ma promo était également concernée. Soucieuse, mes pensées s'échappèrent de mes lèvres.
-Vous me semblez vraiment tendus, vous devriez passer au café je m'occuperai de vous.
-H-hein ? fit-il dans un souffle surpris.
-E-enfin je veux dire, ce soir je ne bosse pas…donc non ! Mais je vous offrirai volontiers un verre le prochain soir que je travaille au café, tentai-je tant bien que mal de me rattraper.
-Haha, vous n'offrez des verres que pendants votre service ?
-Euh…
Ce fut à son tour de se reprendre, il passa une main sur son visage et détourna le regard.
-P-pas que je veuille boire un verre dans d'autre condition que pendant votre service.
-Vous n'accepteriez pas si je vous invitai dans un autre contexte ?
-Ça ne serait pas convenable, Tallulah, me fit-il avec un air pourtant désolé. Sa voix rauque et sourde accentua sa fatigue.
Reprenant mon calme, je dis avec une voix qui se voulait rassurante :
-Vous demander d'annuler votre cours pour sortir avec moi faire un tour, ça c'est inconvenable. Savoir si vous seriez intéressé de passer un moment avec moi après le travail, ça c'est ce que font la plupart des gens.
Prenant une profonde inspiration, il passa une main nerveuse dans ses cheveux. Le front dégagé de cette manière, il semblait être une autre personne. Je le vis observer autour de nous, et je compris aussitôt ses raisons. Nous étions encore proches de la fac, et il pouvait sortir un étudiant ou un membre du personnel à tout moment.
-Vous ne me rendez pas la tâche facile, vous savez…chuchota-t-il en croisant à nouveau mon regard. Je lui souris en coin. J'eus l'impression de le revoir aussi hésitant que cette fois-là, dans l'amphi où il me confia que Hyun avait des raisons de devoir me méfier de ses approches. Tout comme les miens, chacun de ses propos à mon égard n'étaient pas sans sous-entendus.
Mais combien de temps cela pourra-t-il durer ? Je me répétai sans cesse que je ne voulais pas lui faire du tort, cependant mes pensées venaient de m'échapper ce soir. Difficile de revenir en arrière. Lui non plus, ne parvenait jamais à éloigner cet intérêt commun que nous éprouvions envers l'un l'autre.
-Je veux bien commencer par un simple service au café, me confirma-t-il enfin : Mais uniquement pendant vos heures de travail, je ne veux pas vous en donner plus ! reprit-il avec un franc sérieux.
-Va pour ça dans ce cas, lui dis-je alors que je sentais mon sourire s'agrandir sous la joie. Je serais votre serveuse attitrée ! plaisantai-je en prenant une expression snobinarde.
Mon aîné se mit à rire à gorge déployée. La pression semblait être légèrement descendue, j'étais plutôt fière de mon coup.
-Tal' ! Vraiment désolé de t'avoir faite attendre, j-je… ! Bonsoir Monsieur !
-Bonsoir jeune homme.
Alexy venait de débarquer en trombe et semblait tout étonné de nous voir, mon professeur et moi. Je pouvais comprendre, et pour le coup je regrettai qu'il n'ait pas plus de retard. Avec ce qu'il avait sorti l'autre jour, après que Hyun s'était confié à Morgan, il fallait que je trouve quelque chose pour sauver les apparences. Mais cela pouvait également apporter la suspicion… Dans ce cas, plutôt que lui laisser le temps de poser des questions, je pris les devants :
-T'abuses ! Trente minutes de retard et je parie que c'était à cause de Morgan, boudai-je faussement en lui tournant le dos.
-Tal', j'suis vraiment désolé ! I-il voulait qu'on se voie rapidement mais…on n'a pas fait gaffe à l'heure.
-Bah voyons, si je connaissais l'adresse de Rosa, je serais partie mon vieux !
-Et te laisser féliciter le futur papa Leigh toute seule ? Rêve ma fille ! Allez, on est parti !
Je fis les gros yeux à Alexy et désignai notre aîné qui était toujours à côté de nous. Mon ami se masqua la bouche d'une main, puis, levant les yeux au ciel, dit que ce n'était pas trop grave d'avoir dit cela en face de Monsieur Zaidi. « C'est un prof, c'est bon… »
Le tact et Alexy…
-Je vais vous laisser, intervint le professeur en s'éloignant doucement.
-Oh bien sûr, bonne soirée Monsieur.
Il nous salua poliment tous les deux, puis partit de son côté. Alexy semblait bien trop excité de rendre visite au futur papa Leigh et Mama Rosa, et ne fit aucun commentaire au sujet de ma rencontre avec Monsieur Zaidi.
Rosa sembla surprise de nous voir débarquer chez elle, mais évidemment heureuse au point de nous étreindre avec force. Elle nous fit ensuite visiter, enfin, surtout à moi qui n'avais jamais mis un pied dans sa demeure. Et…il y eut une pièce, dont je fus certaine de connaître l'ancien occupant. Nous passâmes devant l'entrebâillement de la porte qui laissa entrevoir une chemise posée sur le dossier d'une chaise de bureau.
-Haha, je vais finir par croire qu'il ne l'aime pas cette chemise.
-Pardon ? m'interrogea Rosa en ouvrant en grand la porte : Ah ! Oui, Lysandre l'a oubliée la dernière fois qu'il est venu dormir ici. (Elle alla la chercher et me la montra) C'est ton père qui lui avait offerte, c'est ça ?
-Oui, pour s'excuser d'avoir renverser de l'huile sur l'une des siennes, rétorquai-je avec un sentiment de douce nostalgie dans la poitrine. Mon père avait tapé juste au niveau de ses goûts, Lysandre aimait beaucoup le jabot. Mais Dieu sait qu'il l'eut souvent oubliée chez mes parents !
-Comme quoi, il la porte trop souvent, renchérit mon amie en reposant la chemise sur le lit fait et froid : On lui a gardé cette chambre pour les fois où il est de passage. Mais les affaires ont vite repris à la ferme, il a moins de temps.
Rosalya referma la porte et se pencha comme s'assurer qu'Alexy était toujours occupé à regarder les nouvelles créations de Leigh.
-En parlant de Lysandre, je me suis toujours demandé…reprit-elle non sans une pointe d'hésitation dans sa voix. Pour l'encourager, et lui faire comprendre que j'allais bien, je passai mon bras autour du sien et l'incitai à poursuivre autant sa visite que sa phrase : Eh bien, Lysandre n'a pas été surpris lorsque je lui ai annoncé que tu étais de retour en ville. Quand je lui ai demandé comment il pouvait savoir ça, il m'a simplement répondue que tu lui avais déjà dit…du coup je voulais savoir si vous étiez de nouveau…
Comprenant où elle voulait en venir, je secouai néanmoins la tête pour réfuter ses suppositions.
-On a mis du temps pour réellement mettre un terme à notre relation, mais c'est définitif, il ne peut plus rien y avoir entre nous. Tu dois déjà savoir, que pour chaque vacance je me rendais à la ferme pour rester avec lui, et qu'il rendait visite à mes parents aussi souvent qu'il le pouvait, mais j'étais celle qui pouvait faire plus souvent les déplacements.
-Oui…je me souviens de cette soirée qu'on a faite tous les cinq, avec Castiel, dans la grange avec les lapins, j'ai cru que Lysandre allait devenir fou lorsque tu as essayé de grimper sur une poutre pour récupérer ce fichu gilet.
Son rire fut communicatif, et alors qu'elle me montrait sa salle de bain elle nous fit s'asseoir sur le rebord de sa baignoire.
-Après ça, je n'ai plus jamais pris une goutte de vin rouge de ma vie ! Je ne supporte vraiment pas ça ! ris-je en repensant de bon cœur à ce souvenir. Le pire c'est que je ne sais même plus comment mon gilet s'est trouvé là-haut ! avouai-je en posant ma tête contre son épaule. Après un petit soupire, je repris : Les sms n'étaient pas tellement son truc, on s'est vite mis à s'envoyer des lettres. Ça a refait vivre le romantisme qui nous avait tant rapproché.
-Des lettres ? Son âme de poète a dû nager dans le bonheur ! (Elle tourna la tête pour croiser mon regard) Je sais que ce sont des choses qui arrivent, mais vous deux…pourquoi vous deux ? Tu sais que Leigh a du mal à ne plus t'appeler belle-sœur ! Il est là : « alors, t'as vu la belle-sœur aujourd'hui ? Ça fait longtemps qu'elle n'est pas passé au magasin, j'ai des tenues à lui proposer. »
-A ce point ? fis-je d'un rire nerveux. C'était notre délire de s'appeler beau-frère et belle-sœur.
-Et vos lettres ? Vous avez continué ?
Je secouai la tête.
-Après deux ans et demi, on a senti du changement. Je pouvais encore venir le voir pendant les vacances, sans délaisser mes cours, mais il était si occupé…il ne voulait pas de mon aide à chaque fois que je lui demandai, je voyais bien qu'il avait déjà son train de vie à lui. Alors tu sais…faire l'amour c'est bien hein, mais si on doit passer nos journées à ne se parler que pour se dire « bonjour, je t'aime à ce soir ». Mais nos lettres, bon sang nos lettre nous liaient encore tellement. Et lorsqu'on a compris, que seules nos lettres ne retenaient notre couple en nous faisant souffrir à chaque fois qu'on se voyait, on a fini par en parler et pour notre bien on a préféré se séparer.
Ma voix diminua au point de n'être qu'un murmure au fur et à mesure que j'eus révélé cela. Rosalya avait les yeux brillants et me toisait avec une intense attention. Sûre qu'elle ne put contenir ses pensées, elle lâcha telle une bombe :
-Tu l'aimes encore ?
Je crois que c'était ce qu'on appelait « rester sans voix ». Mes lèvres se mirent à trembler, mais avant même que je dise quoi que ce soit, on vint frapper trois coups à la porte de la salle de bain.
-Les filles ? Tout va bien ? Alexy m'a dit que vous étiez enfermées là-dedans…
-Leigh ! m'écriai-je en me levant du rebord de la baignoire. J'ouvris la porte et accueillis le futur papa que je pus enfin féliciter : Hé bien, je vois qu'on ne chôme pas ! On dépasse la trentaine et on conçoit un petit bambin ! Mes félicitations !
Mon ami rit avec légèreté tout en me serrant dans ses bras.
-Merci beaucoup, Tallulah. Je suis content de te voir.
-Et moi ? Moi non plus j'ai pas chômé, et j'ai encore neuf mois devant moi ! s'exclama Rosa, faussement outrée.
Leigh arbora un sourire aimant et vint déposer un baiser sur le front de sa compagne qui aurait pu ronronner si elle avait pu tant elle semblait heureuse. Mon cœur se serra, leur complicité était touchante mais aussi privée. Je m'en allais retrouver Alexy qui était accoudé à la table du salon, les dessins de Leigh sous les yeux.
-Ah bah ça c'était de la visite, vu le temps que vous avez mis j'espère que t'es au point sur la pose des canalisations !
-Hmm, comment tu m'as dit tout à l'heure ? Que tu devais discuter avec Morgan et que vous n'avez pas vu le temps passer ?
Alexy me regarda en coin, me détailla de la tête aux pieds avec un air suspicieux qui me fit glousser.
-Tu ne sais plus quoi dire, hein ?
-Tss, bon ça va. Sans rancune, fit-il en ajoutant un clin d'œil. Il ouvrit un bras pour m'inciter à me blottir contre lui et me montra les dessins : Je te vois bien dans cette robe, un blanc cassé légèrement satiné, ça irait bien avec tes cheveux chocolat.
-Moui, c'est vrai qu'elle est jolie.
Je feuilletai les pages, mais mes pensées étaient restées à ma conversation avec Rosalya. Et sa question me restait particulièrement dans mon esprit. « Tu l'aimes encore ? » Si j'aimais encore Lysandre ? Ce n'était pas facile de répondre à cela…
Nous restâmes encore quelques temps, mais après sa journée de travail, Leigh manifestait des signes de fatigue et en ce moment, Rosalya et lui avaient sûrement besoin de rester aussi souvent que possible en tête à tête. Alexy et moi rentrâmes donc au dortoir. Je m'endormis la tête pleine de préoccupations et de visages qui s'embrouillaient.
A suivre…
3 notes
·
View notes
LA DÉLIVRANCE AVANT LE MARIAGE
•UN MARIAGE RÉUSSI SE PRÉPARE
La construction d’un édifice exige une préparation soigneuse. Avant de poser les fondements, il faut faire l’acquisition du terrain et dessiner les plans.Toutefois, cela ne suffit pas.
Jésus a dit: Lequel d’entre vous s'il veut bâtir une tour, ne s’assied d'abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, de peur qu'après avoir posé les fondements, il ne puisse l'achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever ! (Luc 14:28-30).
Ce qui est vrai pour une maison l’est aussi quand il s’agit de construire un mariage réussi.
Comment Jésus a t-il souligné, l’importance de la préparation ? Dans quel domaine particulièrement est-il capital de se préparer ?
Beaucoup disent: Je veux me marier mais combien prennent le temps de réfléchir à ce qu’il en coûte.
La Bible parle de mariage en terme simple mais elle attire aussi l’attention sur les difficultés qu’il présente. Ceux qui envisagent le mariage doivent passer par la délivrance.
La construction d’un édifice peut être coûteuse mais son entretien à long terme l’est aussi. Il en va de même pour le mariage c’est pourquoi les fiancés doivent passer par la délivrance fondamentale.
Quand les fondements sont renversés, le juste que ferait-il ? (Psaume 11:3).
Se marier semble déjà un défi.Toutefois, il faut également penser au maintien du lien conjugal année après année. Qu’est-ce que cela exige ?
En premier lieu, cela exige une délivrance avant le mariage, c’est-à-dire une bonne préparation spirituelle.
Voici en quels termes la Bible parle du mariage: L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et les deux deviendront une seule chair (Genèse 2:24).
Les mariages sont fréquents de nos jours, et plus les mariages sont nombreux plus les divorces s’annoncent en quantité.
Après avoir fait des recherches, nous avons retenu que sur 100 divorces, au moins 60% vient des chrétiens. La plupart des troubles conjugaux viennent d’infidélités sexuelles, perte de désir pour son partenaire et autres ...
Des personnes qui s’aiment, qui se promettent de ne jamais se quitter, deviennent de pires ennemis ne pouvant plus se supporter ni se pardonner. Quand l’amour disparaît la haine prend le dessus. Une personne que vous avez connue comme un ange devient tout à coup un démon insupportable. C’est pourquoi la délivrance avant le mariage est très importante.
Beaucoup de ceux qui se sont mariés sans passer par la délivrance ont eu à découvrir après quelques années que leurs besoins et leurs aspirations ainsi que ceux de leur conjoint n’étaient plus les mêmes.
Selon les statistiques, ceux qui se marient sans passer par la délivrance risquent d’être beaucoup plus malheureux que ceux qui sont passés par la préparation spirituelle.
Un bon mariage se prépare spirituellement par le jeûne et la prière, dans la sanctification et surtout dans la prière de combat spirituel contre les fondements sataniques.
Quelques temps de prière, de consécration avant le mariage vous permettront de poser les fondements solides pour votre mariage, un fondement solide et puissant. Et vous serez un couple qui a bâti son fondement sur le roc qu’est Jésus-Christ glorifié. Aucun vent ne pourra détruire cette union divine.
De la même manière qu'un bon projet se prépare, ainsi un bon mariage se prépare dans la présence de Dieu.
Avant d'entrer dans la vie d'une personne pour s'engager avec elle, priez le Seigneur pour avoir une bonne conviction d'être toujours avec elle dans le meilleur et le pire.
Recherchez la volonté de Dieu et n'aimez pas seulement une personne parce qu'elle est issue d'une famille riche, mais trouvez la bonne personne qu'il vous faut et qui vous accepte tel que vous êtes sans mensonge ni hypocrisie.
Pendant la fréquentation ou le fiançaille, soyez vrai, sincère et exposez réellement votre nature, car vous risquez de susciter le divorce après mariage à cause du changement de caractères.
Le mariage ne se prépare pas seulement dans les sorties et dans la découverte des bons restaurants mais aussi dans l'épargne et l'investissement, ce qui rendra le foyer stable.
Une femme sérieuse n'est pas seulement celle qui est vierge, mais aussi celle qui est née de nouveau spirituellement, et qui vit désormais dans la sanctification, l'honnêteté et la consécration, car peu importe le passé, avoir la crainte de Dieu dans le présent, rend l'Homme sage et mature ...
La femme n'est pas l'esclave du mari mais une aide (semblable à Lui) qu'il doit aimer et chérir. Que toute femme soit donc soumise à son mari ...
Le fait de négliger la prière et la Parole de Dieu dans une maison est un grand danger car Satan le destructeur, l'ennemi de tout projet de mariage va en profiter pour diviser et régner.
•DÉLIVRANCE DES FONDEMENTS AVANT LE MARIAGE
Beaucoup de chrétiens à travers le monde entier se posent de nombreuses questions. Beaucoup, à plusieurs reprises, se sont demandés pourquoi ils continuent de faire face à des situations bizarres, des choses difficiles à comprendre en tant que chrétiens nés de nouveau.
Un grand nombre de personnes continuaient à se battre contre les problèmes de la vie, même après avoir donné leur vie à Jésus-Christ. Plusieurs d’entre eux ont décidé d’abandonner la course vers le ciel, pensant que Dieu les avait laissés tomber. Cette catégorie de personnes devrait connaître et traiter leurs fondements.
Votre vie peut être comparée à un édifice, que l’édifice tienne debout ou s’écroule dépend du type de fondement sur lequel il est érigé. Si celui-ci est faible, vous continuerez à lutter contre des murs chancelants qui finiront par s’écrouler.
Ne tenez pas compte de ce que vous traversez en ce moment, retournez à votre fondement et vous pourrez trouver la cause de vos problèmes et vous comprendrez pourquoi vous semblez faire face à des difficultés qui résistent aux solutions. Et si vous confrontez ce fondement, vous serez très rapidement tirés d’affaire.
👉DÉFINITION DE FONDEMENT
Le fondement est la base, le début, la source et l’héritage de quelqu’un, le fondement est la base de quelque chose, c’est aussi le commencement, l’origine de quelque chose ou de quelqu’un.
Le fondateur: C'est celui qui a créé ou fondé quelque chose.
La fondation: C’est ce qui sert de base de support, la structure en pierre qui soutient une maison entière à partir du sous-sol.
Un individu sans passé n’existe pas; nous avons tous un fondement, notre passé bien sûr, il remonte à l’époque de nos ancêtres ou de nos parents, beaucoup d’entre nous vivons comme si le passé n’existe pas, nous sommes nés de nouveau, mais nos ancêtres étaient-ils nés de nouveau ? S’ils étaient impliqués dans les meurtres, les rituels, les sacrifices humains, les sacrifices des nouveaux-nés, des jumeaux et des vierges aux idoles, alors notre fondement a un problème.
Si quelqu’un dans ta lignée familiale a été mêlé au pilonnage des bébés, dans des rituels pour acquérir de l’argent, ta fondation est très mauvaise. Si vos ancêtres étaient des prêtres des idoles ou des membres d’un culte de mascarades, votre fondement est démoniaque.
Bien sûr si vos grands parents étaient des prêtres féticheurs, ou si vous avez adoré les eaux, les bois sacrés, la lune, le soleil, l’édifice de votre vie a été bâti sur le fondement de l’idolâtrie et du fétichisme.
👉FONDEMENT HÉRITAGE
Le fondement peut être un héritage matériel, social, héritage de traditions, de souffrance, de destinée et de culture etc.
Les problèmes que ton père a eu, tu peux hériter ses mêmes problèmes, la maladie qui a tué ton père ou ta mère la même maladie peut te donner la mort et aussi à ta fille, le niveau de ton père peut être ton niveau, son travail peut être ton travail, les genres d’amis que ton père a connus, tu peux avoir le même genre d’amis, le caractère de tes parents peut être ton caractère.
De la même manière que physiquement nous ressemblons à nos parents, spirituellement nous pouvons les ressembler, car les esprits qui ont possédé tes parents peuvent aussi te posséder.
Par conséquent, des gens par ignorance, souhaitent garder l’adoration ancestrale. Cette attitude est à l’origine de la multitude des problèmes spirituels et sociaux qui tourmentent de nos jours de nombreuses communautés chrétiennes dans le monde.
•L’idolâtrie est source de guerres et de pauvreté.
Dans Exode 20v3-5, Dieu dit: « Tu n’auras pas d’autre dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Éternel, ton Dieu, Je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent».
Dieu punit les actes d’idolâtrie de la première à la quatrième génération, adorer les idoles est une malédiction qui est sur les auteurs et sur leurs descendants sur quatre génération, qui est égale à 400 ans (Esaïe 65:6-7).
Dans Lamentations 5:7-16, il est écrit: « nos pères ont péché, ils ne sont plus et c’est nous qui portons la peine de leurs iniquités ... ».
Nos parents ne vivent plus, mais nous continuons à porter la peine de leurs péchés parce que la malédiction est sur quatre générations, il faut une repentance d’identification et annuler les malédictions avec le Sang de Jésus-Christ.
👉FONDEMENT DU JUSTE
Les fondements travaillent selon le principe de l’alliance, tu peux être juste et avoir de mauvais fondements.
La Bible dit dans Psaumes 11v3: « Quand les fondements sont renversés, le juste que ferait-il ? »
Le juste a des fondements qu’il doit rétablir, les fondements renversés sont des fondements diaboliques.
Beaucoup de gens sont sauvés, sanctifiés et remplis du Saint-Esprit mais ils n’avanceront pas tant que le feu du Saint-Esprit n’a pas œuvré sur le fondement de leur vie. Vous devez prier aujourd’hui que tous les problèmes enracinés dans des fondements pollués soient résolus, au nom de Jésus-Christ.
La Bible dit dans Esaïe 51v1: « Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, qui cherchez l’Éternel ! Portez les regards sur le rocher d’où vous avez été taillés, sur la fosse d’où vous avez été tirés ».
Ce passage biblique parle des chrétiens, des enfants de Dieu. Le Seigneur veut nous ramener à nos fondements pour que nous les traitions d’une manière spéciale, afin d’être efficace dans l’œuvre de Dieu, et accomplir notre destinée prophétique.
La Parole de Dieu déclare dans Luc 6v48: « Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé bien avant, et a posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s’est jeté contre cette maison, sans pouvoir l’ébranler, parce qu’elle était bien bâtie. »
De quel problème s’agit-il ici ? Le fondement, bien sûr. Bien-aimés, je vous fais remarquer que la pluie, les torrents et les vents n’ont fait aucune distinction lorsqu’ils attaquaient la maison. Elle a résisté.
Un fondement dicte le genre de structure à construire, il est caché en dessous. Il n’attire pas l’attention, mais travaille dans le secret, nous devons traiter nos fondements, bâtir notre fondement sur le roc qui est Jésus-Christ glorifié (Matthieu 7:24-27).
Un fondement peu profond ne peut porter qu’une structure faible et très petite. Celui qui est profond peut porter des structures fortes et géantes, le fondement détermine la solidité de l’édifice.
Par exemple, Si vous mettez un élève de CM2 dans une classe de maîtrise à l’université, il aura certainement des problèmes à cause de sa base. C’est ça le problème des fondements.
Le fait demeure que votre vie ne peut soutenir que la qualité de prospérité que votre fondement lui permettra. Actuellement, le problème est suivant: le fondement de beaucoup de gens est composé d’actes que Dieu en a horreur. Vous ne pouvez pas avoir une prospérité durable sur un fondement pollué.
👉LES RÉPERCUSSIONS D’UN MAUVAIS FONDEMENT
•Il vous maintient dans la pauvreté et l’échec.
•Il donne la force et renforce l’ennemi.
•Il établit la stagnation du progrès et le retard.
•Il fertilise les problèmes et les augmente.
•Il amène le célibat chronique.
•Il provoque la mort prématurée.
Lorsqu’une personne ayant un mauvais fondement progresse, ce progrès, ne peut durer à cause du fondement de sa vie « c’est une affaire grave ». Beaucoup d’entre nous regardons ces choses sans poser de questions, nous devons en poser pour savoir quelle est la source de nos problèmes.
•QUELS SONT LES FONDEMENTS DANS LA BIBLE ?
👉ABRAHAM, FONDEMENT DE MENSONGE:
•Abraham a menti que sa femme est sa sœur (Genèse 12v10-13).
•Isaac fils d’Abraham a menti aussi que sa femme est sa sœur (Genèse 26v6-7).
•Jacob fils d’Isaac a menti et a pris le droit d’aînesse d'Esaü (Genèse 27v1-40).
•Les fils de Jacob aussi ont menti que leur frère Joseph était mort (Genèse 37v1-36).
👉SARA FEMME D’ABRAHAM, FONDEMENT DE STÉRILITÉ:
•Sara femme d’Abraham était stérile (Genèse 16v1).
•Rebecca femme d’Isaac était stérile (Genèse 25v21).
•Rachel, femme de Jacob était stérile (Genèse 29v31).
Le père a menti, le fils aussi a menti le petit-fils a fait de même, la stérilité est dans la maison du père, du fils et du petit-fils, ces personnes ont marqué leurs générations mais les fondements ont agi dans leurs vies parce qu’ils n'ont pas été traités.
👉MOÏSE, FONDEMENT DE COLÈRE:
•Lévi était très coléreux; dans sa colère, lui et ses frères ont tué des hommes pour se venger, parce que ces personnes ont déshonoré leur sœur Dina, malgré le repentir de ces hommes (Genèse 34).
•Jacob leur père maudit la colère de Lévi (Genèse 49v5-7); c’est de cette famille qu'est sorti Moïse (Exode 2v1-10).
•Un égyptien frappait un hébreu, Moïse vit cela et tua l’égyptien dans la colère comme son ancêtre Lévi a fait pour se venger sa sœur (Exode 2v11-12).
•Dans la colère Moïse jeta les tables (des dix commandements) et les brisa (Exode 32v19).
•Dans Nombres 20v7-12, Dieu dit a Moïse parle au rocher et il frappa le rocher deux fois, cela a empêché Moïse d’entrer à Canaan.
Bien-aimé(e), ton fondement peut t'empêcher d’entrer dans ta bénédiction spirituelle, matérielle, financière, émotionnelle...
Moïse était un grand prophète mais ses fondements l’ont empêché d’entrer dans la terre promise. Ton fondement peut mettre un obstacle à ton avancement spirituel, social et marital, il faut donc les traiter pour prospérer dans la vie.
👉DAVID, FONDEMENT D’IMMORALITÉ SEXUELLE:
•Juda l’ancêtre de David coucha avec sa belle-fille (Genèse 38v12-19).
•David coucha avec la femme d’Urie un soldat (2 Samuel 11v2-4).
•Amnon fils de David coucha avec sa propre sœur (2 Samuel13v1-29).
•Absalom coucha avec les concubines de son père David (2 Samuel 16v20-22).
•Salomon eut 700 femmes et 300 concubines (1Rois 11v3).
Toutes ces grandes personnes de la Bible ont eu un problème de fondements négatifs, malgré qu'ils ont manifesté la puissance de Dieu et par la grâce de Dieu, ils sont entrés en alliance avec Dieu pour eux et les enfants après eux (Genèse 28v10-22).
Bien-aimés, il faut traiter nos fondements car Jésus est mort et ressuscité pour nos fondements, il nous donne connaissance de nos fondements afin que nous les traitions d’une manière spéciale par le jeûne, la prière, la sanctification et la consécration.
Il faut faire des recherches sur vos origines, il faut chercher à connaître l’histoire de votre famille pour savoir le fondement de votre vie.
Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira (Jean 8v32).
CAMP DE VÉRITÉ WHATSAPP:
+22962936838
#PARTAGEZ_LA_PUBLICATION
#ABONNEZ_VOUS_À_LA_PAGE
0 notes
LA DÉLIVRANCE AVANT LE MARIAGE
•UN MARIAGE RÉUSSI SE PRÉPARE
La construction d’un édifice exige une préparation soigneuse. Avant de poser les fondements, il faut faire l’acquisition du terrain et dessiner les plans.Toutefois, cela ne suffit pas.
Jésus a dit: Lequel d’entre vous s'il veut bâtir une tour, ne s’assied d'abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, de peur qu'après avoir posé les fondements, il ne puisse l'achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever ! (Luc 14:28-30).
Ce qui est vrai pour une maison l’est aussi quand il s’agit de construire un mariage réussi.
Comment Jésus a t-il souligné, l’importance de la préparation ? Dans quel domaine particulièrement est-il capitale de se préparer ?
Beaucoup disent: Je veux me marier mais combien prennent le temps de réfléchir à ce qu’il en coûte.
La Bible parle de mariage en terme simple mais elle attire aussi l’attention sur les difficultés qu’il présente. Ceux qui envisagent le mariage doivent passer par la délivrance.
La construction d’un édifice peut être coûteuse mais son entretien à long terme l’est aussi. Il en va de même pour le mariage c’est pourquoi les fiancés doivent passer par la délivrance fondamentale.
Quand les fondements sont renversés, le juste que ferait-il ? (Psaume 11:3).
Se marier semble déjà un défi.Toutefois, il faut également penser au maintien du lien conjugal année après année. Qu’est-ce que cela exige ?
En premier lieu, cela exige une délivrance avant le mariage, c’est-à-dire une bonne préparation spirituelle.
Voici en quels termes la Bible parle du mariage: L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et les deux deviendront une seule chair (Genèse 2:24).
Les mariages sont fréquents de nos jours, et plus les mariages sont nombreux plus les divorces s’annoncent en quantité. Après avoir fait des recherches, nous avons retenu que sur 100 divorces, au moins 60% vient des chrétiens. La plupart des troubles conjugaux viennent d’infidélités sexuelles, perte de désir pour son partenaire et autres ...
Des personnes qui s’aiment, qui se promettent de ne jamais se quitter, deviennent de pires ennemis ne pouvant plus se supporter ni se pardonner.
Quand l’amour disparaît la haine prend le dessus. Une personne que vous avez connue comme un ange devient tout à coup un démon insupportable. C’est pourquoi la délivrance avant le mariage est très importante.
Beaucoup de ceux qui se sont mariés sans passer par la délivrance ont eu à découvrir après quelques années que leurs besoins et leurs aspirations ainsi que ceux de leur conjoint n’étaient plus les mêmes.
Selon les statistiques, ceux qui se marient sans passer par la délivrance risquent d’être beaucoup plus malheureux que ceux qui sont passés par la préparation spirituelle.
Un bon mariage se prépare spirituellement par le jeûne et la prière, dans la sanctification et surtout dans la prière de combat spirituel contre les fondements sataniques.
Quelques temps de prière, de consécration avant le mariage vous permettront de poser les fondements solides pour votre mariage, un fondement solide et puissant. Et vous serez un couple qui a bâti son fondement sur le roc qu’est Jésus-Christ de Nazareth. Aucun vent ne pourra détruire cette union divine.
De la même manière qu'un bon projet se prépare, ainsi un bon mariage se prépare dans la présence de Dieu.
Avant d'entrer dans la vie d'une personne pour s'engager avec elle, priez le Seigneur pour avoir une bonne conviction d'être toujours avec elle dans le meilleur et le pire.
Recherchez la volonté de Dieu et n'aimez pas seulement une personne parce qu'elle est issue d'une famille riche, mais trouvez la bonne personne qu'il vous faut et qui vous accepte tel que vous êtes sans mensonge et hypocrisie.
Pendant la fréquentation ou le fiançaille, soyez vrai, sincère et exposez réellement votre nature, car vous risquez de susciter le divorce après mariage à cause du changement de caractères.
Le mariage ne se prépare pas seulement dans les sorties et dans la découverte des bons restaurants mais aussi dans l'épargne et l'investissement, ce qui rendra le foyer stable.
Une femme sérieuse n'est pas seulement celle qui est vierge, mais aussi celle qui est née de nouveau, et qui vit désormais dans la sanctification, l'honnêteté et la consécration, car peu importe la vie du passé, avoir la crainte de Dieu dans le présent, rend l'Homme sage, mature ...
La femme n'est pas l'esclave du mari mais une aide (semblable à Lui) qu'il doit aimer et chérir. Que toute femme soit donc soumise à son mari ...
Le fait de négliger la prière et la Parole de Dieu dans une maison est un grand danger car Satan le destructeur, l'ennemi de tout projet de mariage va en profiter pour diviser et règner.
•DÉLIVRANCE DES FONDEMENTS AVANT LE MARIAGE
Beaucoup de chrétiens à travers le monde entier se posent de nombreuses questions. Beaucoup de personnes, à plusieurs reprises, se sont demandées pourquoi elles continuent de faire face à des situations bizarres, des choses difficiles à comprendre en tant que chrétiens nés de nouveau.
Un grand nombre de personnes continuaient à se battre contre les problèmes de la vie, même après avoir donné leur vie à Jésus-Christ. Plusieurs d’entre eux ont décidé d’abandonner la course vers le ciel, pensant que Dieu les avait laissés tomber. Cette catégorie de personnes devrait connaître et traiter leurs fondements.
Votre vie peut être comparée à un édifice, que l’édifice tienne debout ou s’écroule dépend du type de fondement sur lequel il est érigé. Si celui-ci est faible, vous continuerez à lutter contre des murs chancelants qui finiront par s’écrouler.
Ne tenez pas compte de ce que vous traversez en ce moment, retournez à votre fondement et vous pourrez trouver la cause de vos problèmes et vous comprendrez pourquoi vous semblez faire face à des difficultés qui résistent aux solutions. Et si vous confrontez ce fondement, vous serez très rapidement tirés d’affaire.
👉DÉFINITION DE FONDEMENT
Le fondement est la base, le début, la source et l’héritage de quelqu’un, le fondement est la base de quelque chose, c’est aussi le commencement, l’origine de quelque chose ou de quelqu’un.
Le fondateur: C'est celui qui a créé quelque chose.
La fondation: C’est ce qui sert de base de support, la structure en pierre qui soutient une maison entière à partir du sous-sol.
Un individu sans passé n’existe pas; nous avons tous un fondement, notre passé bien sûr, il remonte à l’époque de nos ancêtres ou de nos parents, beaucoup d’entre nous vivons comme si le passé n’existe pas, nous sommes nés de nouveau, mais nos ancêtres étaient-ils nés de nouveau ? S’ils étaient impliqués dans les meurtres, les rituels, les sacrifices humains, les sacrifices des nouveaux-nés, des jumeaux et des vierges aux idoles, alors notre fondement a un problème.
Si quelqu’un dans ta lignée familiale a été mêlé au pilonnage des bébés, dans des rituels pour acquérir de l’argent, ta fondation est très mauvaise.
Si vos ancêtres étaient des prêtres des idoles ou des membres d’un culte de mascarades, votre fondement est démoniaque.
Bien sûr si vos grands parents étaient des prêtres féticheurs, ou si vous avez adoré les eaux, les bois sacrés, la lune, le soleil, l’édifice de votre vie a été bâti sur le fondement de l’idolâtrie et du fétichisme.
👉FONDEMENT HÉRITAGE
Le fondement peut être un héritage matériel, social, héritage de traditions, de souffrance, de destinée et de culture etc.
Les problèmes que ton père a eu, tu peux hériter ses mêmes problèmes, la maladie qui a tué ton père ou ta mère la même maladie peut te donner la mort et aussi à ta fille, le niveau de ton père peut être ton niveau, son travail peut être ton travail, les genres d’amis que ton père a connus, tu peux avoir le même genre d’amis, le caractère de tes parents peut être ton caractère.
De la même manière que physiquement nous ressemblons à nos parents, spirituellement nous pouvons les ressembler, les esprits qui ont possédé tes parents peuvent aussi te posséder.
Par conséquent, des gens par ignorance, souhaitent garder l’adoration ancestrale. Cette attitude est à l’origine de la multitude des problèmes spirituels et sociaux qui tourmentent de nos jours de nombreuses communautés chrétiennes dans le monde.
•L’idolâtrie est source de guerres et de pauvreté.
Dans Exode 20v3-5, Dieu dit: « Tu n’auras pas d’autre dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Éternel, ton Dieu, Je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent».
Dieu punit les actes d’idolâtrie de la première à la quatrième génération, adorer les idoles est une malédiction qui est sur les auteurs et sur leurs descendants sur quatre génération, qui est égale à 400 ans (Esaïe 65:6-7).
Dans Lamentations 5:7-16, il est écrit: « nos pères ont péché, ils ne sont plus et c’est nous qui portons la peine de leurs iniquités ... ».
Nos parents ne vivent plus, mais nous continuons à porter la peine de leurs péchés parce que la malédiction est sur quatre générations, il faut une repentance d’identification et annuler les malédictions avec le Sang de Jésus-Christ.
👉FONDEMENT DU JUSTE
Les fondements travaillent selon le principe de l’alliance, tu peux être juste et avoir de mauvais fondements.
La Bible dit dans Psaumes 11v3: « Quand les fondements sont renversés, le juste que ferait-il ? »
Le juste a des fondements qu’il doit rétablir, les fondements renversés sont des fondements diaboliques.
Beaucoup de gens sont sauvés, sanctifiés et remplis du Saint-Esprit mais ils n’avanceront pas tant que le feu du Saint-Esprit n’a pas œuvré sur le fondement de leur vie. Vous devez prier aujourd’hui que tous les problèmes enracinés dans des fondements pollués soient résolus, au nom de Jésus-Christ.
La Bible dit dans Esaïe 51v1: « Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, qui cherchez l’Éternel ! Portez les regards sur le rocher d’où vous avez été taillés, sur la fosse d’où vous avez été tirés ».
Ce passage biblique parle des chrétiens, des enfants de Dieu. Le Seigneur veut nous ramener à nos fondements pour que nous les traitions d’une manière spéciale, afin d’être efficace dans l’œuvre de Dieu, et accomplir notre destinée prophétique.
La Parole de Dieu déclare dans Luc 6v48: « Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé bien avant, et a posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s’est jeté contre cette maison, sans pouvoir l’ébranler, parce qu’elle était bien bâtie. »
De quel problème s’agit-il ici ? Le fondement, bien sûr. Bien-aimés, je vous fais remarquer que la pluie, les torrents et les vents n’ont fait aucune distinction lorsqu’ils attaquaient la maison. Elle a résisté.
Un fondement dicte le genre de structure à construire, il est caché en dessous. Il n’attire pas l’attention, mais travaille dans le secret, nous devons traiter nos fondements, bâtir notre fondement sur le roc qui est Jésus-Christ (Matthieu 7:24-27).
Un fondement peu profond ne peut porter qu’une structure faible et très petite. Celui qui est profond peut porter des structures fortes et géantes, le fondement détermine la solidité de l’édifice.
Par exemple, Si vous mettez un élève de CM2 dans une classe de maîtrise à l’université, il aura certainement des problèmes à cause de sa base. C’est ça le problème des fondements.
Le fait demeure que votre vie ne peut soutenir que la quantité de prospérités que votre fondement lui permettra. Actuellement, le problème est suivant: le fondement de beaucoup de gens est composé d’actes que Dieu en a horreur. Vous ne pouvez pas avoir une prospérité durable sur un fondement pollué.
👉LES RÉPERCUSSIONS D’UN MAUVAIS FONDEMENT
•Il vous maintient dans la pauvreté et l’échec.
•Il donne la force et renforce l’ennemi.
•Il établit la stagnation du progrès et le retard.
•Il fertilise les problèmes et les augmente.
•Il amène le célibat chronique.
•Il provoque la mort prématurée.
Lorsqu’une personne ayant un mauvais fondement progresse, ce progrès, ne peut durer à cause du fondement de sa vie « c’est une affaire grave ». Beaucoup d’entre nous regardons ces choses sans poser de questions, nous devons en poser pour savoir quelle est la source de nos problèmes.
•QUELS SONT LES FONDEMENTS DANS LA BIBLE ?
👉ABRAHAM, FONDEMENT DE MENSONGE:
•Abraham a menti que sa femme est sa sœur (Genèse 12v10-13).
•Isaac fils d’Abraham a menti aussi que sa femme est sa Sœur (Genèse 26v6-7).
•Jacob fils d’Isaac a menti et a pris le droit d’aînesse (Genèse 27v1-40).
•Les fils de Jacob aussi ont menti que leur frère Joseph était mort (Genèse 37v1-36).
👉SARA FEMME D’ABRAHAM, FONDEMENT DE STÉRILITÉ:
•Sara femme d’Abraham était stérile (Genèse 16v1).
•Rebecca femme d’Isaac était stérile (Genèse 25v21).
•Rachel, femme de Jacob était stérile (Genèse 29v31).
Le père a menti, le fils aussi a menti le petit-fils a fait de même, la stérilité est dans la maison du père, du fils et du petit-fils, ces personnes ont marqué leurs générations mais les fondements ont agi dans leurs vies parce qu’ils n'ont pas été traités.
👉MOÏSE, FONDEMENT DE COLÈRE:
•Lévi était très coléreux; dans sa colère, lui et ses frères ont tué des hommes pour se venger, parce que ces personnes ont déshonoré leur sœur Dina, malgré le repentir de ces hommes (Genèse 34).
•Jacob leur père maudit la colère de Lévi (Genèse 49v5-7); c’est de cette famille qu'est sorti Moïse (Exode 2v1-10).
•Un égyptien frappait un hébreu, Moïse vit cela et tua l’égyptien dans la colère comme son ancêtre Lévi a fait pour se venger sa sœur (Exode 2v11-12).
•Dans la colère Moïse jeta les tables (des dix commandements) et les brisa (Exode 32v19).
•Dans Nombres 20v7-12, Dieu dit a Moïse parle au rocher et il frappa le rocher deux fois, cela a empêché Moïse d’entrer à Canaan.
Bien-aimé(e), ton fondement peut t'empêcher d’entrer dans ta bénédiction spirituelle, matérielle, émotionnelle...
Moïse était un grand prophète mais ses fondements l’ont empêché d’entrer dans la terre promise. Ton fondement peut mettre un obstacle à ton avancement spirituel, social et marital, il faut les traiter pour prospérer dans la vie.
👉DAVID, FONDEMENT D’IMMORALITÉ SEXUELLE:
•Juda l’ancêtre de David coucha avec sa belle-fille (Genèse 38v12-19).
•David coucha avec la femme d’Urie un soldat (2 Samuel 11v2-4).
•Ammon fils de David coucha avec sa propre sœur (2 Samuel13v1-29).
•Absalom coucha avec les concubines de son père David (2 Samuel 16v20-22).
•Salomon eut 700 femmes et 300 concubines (1Rois 11v3).
Toutes ces grandes personnes de la Bible ont eu un problème de fondements négatifs, malgré qu'ils ont manifesté la puissance de Dieu et par la grâce de Dieu, ils sont entrés en alliance avec Dieu pour eux et les enfants après eux (Genèse 28v10-22).
Bien-aimés, il faut traiter nos fondements car Jésus est mort et ressuscité pour nos fondements, il nous donne connaissance de nos fondements afin que nous les traitions d’une manière spéciale par le jeûne, la prière, la sanctification et la consécration.
Il faut faire des recherches sur vos origines, il faut chercher à connaître l’histoire de votre famille pour savoir le fondement de votre vie.
Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira (Jean 8:32).
0 notes