#cloche industrielle
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"Zone"
À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine
Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation
Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers
J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes
Voilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant
Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize
Vous n’aimez rien tant que les pompes de l’Église
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège
Tandis qu’éternelle et adorable profondeur améthyste
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ
C’est le beau lys que tous nous cultivons
C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent
C’est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère
C’est l’arbre toujours touffu de toutes les prières
C’est la double potence de l’honneur et de l’éternité
C’est l’étoile à six branches
C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche
C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde pour la hauteur
Alcools, Guillaume Apollinaire, 1913.
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Bakou (AZ) → Alat (AZ) Partie 2 – 08.12.23
La mer couleur métal à gauche, les plaines désertiques à droite, le paysage monotone s’écoule lentement le long de ce troisième jour de marche. La route au trafic ininterrompu se prolonge à l’infini, filant droit comme un trait de crayon à la règle sur une immense feuille de papier jauni, et ne déviant que pour contourner les zones industrielles avec leurs machines béhémothiennes luisantes sous le soleil. La nuit s’annonce quand j’arrive au pied des murs érodés d’un ancien caravansérail. L’édifice, depuis longtemps à l’abandon, élève ses murailles de terre sèche sur le bas-côté d’une voie de chemin de fer. Un peu partout sont gravés dans les parois friables des messages en russe, azéri et arabe. Les escaliers menant aux tourelles se morcellent sous mes pas, alors je fais demi-tour et m’installe dans la cour intérieure malgré le vent qui la balaye au gré des bourrasques. À part le passage occasionnel de convois ferroviaires et des aboiements lointains, la nuit se fait calme. Je pense à tous ces voyageurs qui se sont succédé pendant plus de cinq-cents ans et souris pour moi-même, dans le noir, à l’idée d’ajouter mon nom à cette longue liste. Je me lève dans le gris de l’aube et monte précautionneusement à l’étage pour admirer le lever du jour sur la mer Caspienne. Cette fois je lâche véritablement la voie rapide pour crapahuter dans le chaos pierreux du parc naturel de Gobustan. Je rejoins ensuite un hameau à un peu plus d’une dizaine de kilomètres de Alat. Mes mollets tirent et je me sens très sale, mais je devrais pouvoir atteindre le port avant la tombée de la nuit. Dans les rues défoncées et silencieuses, je déambule tel un fantôme. Je longe les façades des maisons exhibant leurs parpaings et le ciment grossier. Aux abords du village, le sol du désert se creuse en un labyrinthe de galeries et de boyaux terreux façonnés par la sécheresse que les habitants, visiblement, utilisent comme décharge. Des tas d’ordures y brûlent, dégageant de minces rubans de fumée noire et une odeur râpeuse que je sens se coller à mon palet. Je vois arriver un troupeau de moutons depuis longtemps annoncer par le tintement de leurs cloches. Le berger m’accoste avec un large sourire, il veut savoir ce que je fais ici. Petit, comme tassé sous son chapeau, il lève vers moi une figure goguenarde tannée par le soleil. Je lui dis que je veux rejoindre Alat à pied. Il secoue la tête, semblant indiquer un désaccord. Avec l’aide de mon portable, je lui demande pourquoi je ne peux pas. Sans se départir de son sourire, il me bondit dessus et fait mine de me mordre la jambe avec ses mains simulant des mâchoires. J’ai bien failli le frapper sous le coup de la surprise. Je le questionne, aussi préoccupé par les augures que par le colporteur lui-même. Tout en se mettant à aboyer et grogner, il écrit une phrase que mon portable traduit en deux mots : « chiens faim ». Il image ses propos avec quelques jappements supplémentaires et des signes du bras pour m’écarter des dédales bordant le village et m’indiquer un grand détour par delà un tertre plus à l’ouest. Je le remercie en azéri ce qui le fait beaucoup rire. Avant de se quitter il me tend son bâton et pour être sûr que j’ai compris, mime des coups dans le vide et imite les gémissements d’un chien, ce qui le fait s’esclaffer de nouveau. J’accepte son cadeau et repars, la boule au ventre. Je verrais effectivement au loin des meutes de chiens errants, mais n’en rencontrerais aucune, à mon grand soulagement.
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Salut Tilly, j'en ai un peu marre de voir des tweets sur le climat et ceux qui viennent te sonner les cloches de l'apocalypse à chaque fois que la Terre bat de nouveaux records de chaleur. J'ai entendu d'autres personnes dire que ce sont, tout comme les émeutes, des caprices de bobo gauche caviar donneurs de leçons. Je ne sais pas ce que tu en penses.
Ils me saoulent 🤷♀️
J’ai été membre de Greenpeace pendant presque 15 ans parce que j’ai vraiment cru que les activistes écologistes avaient à cœur d’apporter des évolutions, comme ça pouvait être le cas dans les années 70->90 avec par exemple l’interdiction des CFC ou autres substances toxiques.
Mais force est de constater que depuis une dizaine d’année, comme pour bien d’autres militantismes, on est tombés dans une mentalité quasi millénariste. Et au-delà de ça les réseaux sociaux ont eu une influence délétère sur l’activisme, dans le sens où j’ai le sentiment que plus personne ne cherche à travailler ses sujets mais plutôt à buzzer à coups d’outrance. C’est ce qui m’a fait quitter Greenpeace, quand ils ont tenté de faire atterrir un ULM dans un stade au risque de blesser des gens. Quel intérêt de faire ça à part finir sur Tiktok ?
D’autre part je suis beaucoup revenue du manque de rigueur scientifique de ceux qui se sont faits le visage de l’écologie, notamment concernant les énergies renouvelables. Quand j’ai vu ce qu’il se passait avec le solaire et l’éolien - un scandale, aussi bien au niveau industriel, que financier, humain ou écologique - j’ai vraiment déchanté parce que les écologistes ne se sont pas emparés du sujet, alors qu’ils critiquent à outrance ce qu’ils appellent capitalisme vert.
Et malheureusement, l’écologie pour le moment est portée par des anti-modernes qui rêvent de décroissance. Ils veulent des campagnes authentiques pour aller en week-end, mais bétonnent en ville - il suffit de voir ce que le PS et EELV font à Paris.
Sans nier une seconde le problème du changement climatique, la solution pour moi se trouve dans le progrès technologique, et c’est d’ailleurs là-dedans que d’autres pays investissent massivement.
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Ad-mi-nis-trés - ( III ) : “la norme ou la vie !”.
Les systèmes complexes n'ont donc qu'une seule stratégie possible pour survivre. C’est de créer des systèmes plus complexes qu'eux, pour leur permettre d'être plus complexes eux-mêmes… un peu comme l'Homme a été plus ou moins obligé de concevoir et construire des systèmes de plus en plus complexes pour contrôler des systèmes de plus en plus compliqués (Deuxième loi de la Théorie des Systèmes)
Il n'y a pas de limite théorique à cette course folle, et toute administration, qui est un système hyper-complexe, doit donc consommer une part de plus en plus importante des ressources dont elle dispose pour simplement se maintenir en vie et ce, avant-même le premier service rendu. N'allez pas chercher ailleurs la panique de nos gouvernants devant la simple évocation d’une éventuelle diminution des dépenses de la “Ponction publique” (c’est un de mes anagrammes favoris, qui est toujours d'actualité, hélas !). Ce n'est pas parce qu'ils ne voient pas ce qui cloche, mais c'est parce qu'ils sont impuissants, par système et par destination : une Administration secrète en permanence, pour elle-même, de nouvelles complexités qui sont comme de nouvelles métastases, qui bouffent la totalité de ses ressources.
Un exemple, qui s'impose : tout l'arsenal législatif et réglementaire en faveur des pseudo-migrants /vrais envahisseurs, dits “sans papiers” pour faire croire qu'ils viennent de les perdre ou qu'ils sont en attente de régularisation : les aides financières, la gratuité des transports et des soins étendues à la parentèle, au village, à la tribu, voire à l'ethnie tout entière– dites “AME-à-la-française”, (il faut prononcer “a-émm-eu”, pour Aide Médicale d'Etat. Il s’agit de l'aberration la plus aspirante de toutes les pompes éponymes jamais inventées par nos Shadoks, pourtant experts. Ses excès, uniques au monde, sont indéfendables… sauf pour un cerveau très à Gauche ou un peu “maso” –c'est la même chose !), sont autant de mauvaises (pour nous) bonnes (pour les migrants) raisons de tout quitter (avec quels risques !) pour un Eldorado inventé par des “passeurs-tueurs” sans foi ni loi..
Mais les lois de la thermodynamique sont incontestables (contrairement aux vaccins contre le covid !), et le moment est donc proche où la simple conservation des systèmes existants exigera davantage de puissance que toutes les énergies qui peuvent être fournies… (pour ne produire, en retour, que très peu, ou rien !), un peu comme la décision de “passer au tout électrique” pour les bagnoles implique sans échappatoire possible que plus de 100 % de toute l'électricité produite et/ou disponible sera nécessaire à ce seul “progrès—sic”. Et comme c'est tout-à-fait impossible, il est sage de nous attendre à des limitations drastiques puis à des interdictions progressives de tout véhicule. C'est pour demain. Autres exemples :
(a)- La volonté affichée de refiler tout le boulot –traduire : la paperasse– “aux ‘’autres’’. L'Etat-Léviathan se défausse sur les entreprises et les con-tribuables de la collecte des impôts et, dans le fond, de tout et n'importe quoi qui peut être “dégagé” tout en restant “titilleusement” contrôlé. Entreprises, commerçants, médecins, agriculteurs, industriels, prostituées… bref : tout le monde sauf les vrais salopards et les dealers de drogues, sont peu à peu noyés sous des cataractes de règles chronophages et le plus souvent inutiles… sans qu'un seul poste disparaisse (5 000 fonctionnaires en moins,,. mais 13 000 contractuels en plus, pour les remplacer “bon poids’‘ !). Au total, dit l'INSEE, en 2021, la fonction publique comptait 21 300 personnels (+0,4 %) de plus qu’un an auparavant, ’'une hausse plus faible qu’en 2020 (+0,6 %)”. ’'L’emploi’’ (admirez l'astuce pour noyer le poison : on ne dit pas “le nombre des bras cassés” !) augmente nettement dans la fonction publique territoriale (+0,9 %), modérément dans le secteur hospitalier (+0,5 %), et est quasi stable dans la fonction publique d’État (-0,1 %), CQFD.
(b)- La police refile gardes et surveillances à 170 000 “privés”, mais embauche encore… car le “système” la fait s’écrouler sous les tâches aussi stupides que le contrôle des “Ausweis” de confinement (totalement inutiles, donc (?) classés prioritaires par nos Nuls), ou le maintien à distance des “concertos de casseroles” qui escortent le président et ses ministres à chaque sortie. Résultat : quelques postes supprimés dans la FPE (fonction publique d'Etat), largement compensés (mais… chut !) par une explosion dans la “Territoriale” (FPT), où les contractuels sont 33 800 de plus en 2021 qu’en 2020 (soit +2,8 %) et représentent plus d’un agent public sur cinq –hors statistiques, donc. “Et hop ! Passez, muscade !”.
(c)- Le pouvoir, entouré –ou encombré, c'est comme vous voulez !– de hauts ponctionnaires indignes de leurs généreuses prébendes, et bien incapables de réaliser quoi que ce soit d’efficace (Dame ! Ils ont fait l’ENA, et ‘’on peut pas tout faire’’ !) doit faire appel à des “conSultants” Mac-américains pour toute mission importante, à des prix au-delà du concevable –des émoluments de… Sultans !
“Si c'est pas un tour de c…passe passe… j'y perds mes patins”, dit ma vieille amie Madame Michu… Plus les budgets explosent, plus l'efficacité s'effondre. La France n'est plus dirigée ni gérée : elle est administrée, donc à la dérive ! Et nous “à la ramasse” ! Sans toujours nous en rendre compte, nous avons atteint un second niveau de synthèse : notre actuel système complexe de systèmes complexes, a besoin, simplement pour survivre, de toute l'énergie disponible, de progrès au delà du raisonnable, et de croissance permanente au delà du possible.
Il a dépassé le stade où il peut être durablement viable, et comme ces divers systèmes sont rendus obligatoires l'un par l'autre et nécessaires l'un à l'autre, c'est sans espoir. Il faudrait d'abord faire table rase de nos systèmes “responsables-coupables” et de tous les énormes coûts induits qu'ils secrètent et absorbent, alors que le pseudo “savoir-faire” du personnel politique et des hauts Administrateurs “légiondhonneurisés” qui ont trusté les postes de commandement, se résume à dire et faire n'importe quoi pour faire croire que ’'ce qui a dépassé toutes les limites d'échec raisonnables’’ fonctionne encore. Mais ils n'ont pas été programmés pour détruire ce qui a fait d'eux ce ils sont… Tout au contraire, hier, un ‘’Teet’’ fuité de Christine Lagarde menaçait l'humanité d'un monde “sans cash” où toute transaction supérieure à 300 € (vous avez bien lu!) serait soiumise à approbation par un algorithme. C'est le “système complexe absolu’’ qui détruira… absolument tout.
C'est donc ailleurs que se trouve la solution, et il y a urgence, car nos technocrates sont devenus fous… Faut-il espérer l'émergence prochaine d'un ’'paradigme” nouveau ? Mais cela impliquerait la disparition préalable de celui qui nous a si bien réussi jusqu'à ce que le tsunami technocratico-administratif ne ravage notre merveilleuse civilisation (dont il ne reste que les monuments superbes qu'elle avait érigés et que l'ère “Strassocène” –l'âge de l’Administration, concept que je viens d'inventer– s'est tous appropriés avant de les laisser tomber en ruine).
Problème : pas une seule de nos tristes “Lumières” éteintes n'essaye d'imaginer à quoi un tel OVNI pourrait ressembler… d'où il pourrait venir, et vers quoi il pourrait nous diriger. Et puis… non seulement un “changement de paradigme” est très rare, mais ceux dont l'Histoire a conservé le souvenir ont toujours commencé par des océans de sang avant de se conclure, des années plus tard, par tout autre chose que ce qui était attendu espéré ou redouté (le prototype étant notre Révolution française qui ne s'est stabilisée qu'avec le Premier Empire… ayant, comme toutes les révolutions, perdu la totalité de ses rêves, bons ou mauvais, en chemin… ).
S'il faut conclure, on peut dire que en dehors des secteurs traditionnels, dits “régaliens”, où elle a toute se place, notre Fonction publique, qui ne produit que des normes, des règlements, des contrôles et des interdits, coûte bien plus qu'elle ne rapporte et complique tout (le concept d’usine à gaz est un de ses “succès à fuir.”..). A cause d'elle, notre Etat boursouflé est devenu un poids insupportable pour les vraies “forces vives”, qui produisent, fabriquent, créent, innovent, progressent, vivent… et émigrent tant elles n'en peuvent plus des contraintes qu'il leur impose !
Seul ennui, et il est de taille : le monde ayant été contaminé par la gangrène d idéologies qui ont comme seul point commun d'être mortelles pour l'Humanité, plus personne n’ imagine un endroit sur Terre où le mot “bonheur” a encore un sens… Décidément, il n'y a pas grand chose à conserver de la ’'sur-administration’’, cette pandémie qui a inventé un monde à son image : raté, invivable, moche, anthropophage donc mortifère et, en plus, pas sympathique pour trois sous !
H-Cl.
PS. – Quitte à être un peu longuet, je ne résiste pas à ajouter la petite histoire qui suit, que je viens de recevoir à l’instant d’un Ami-lecteur mis en appétit par mes éditos de ces 48 dernières heures. J’espère qu’elle vous plaira autant qu’à moi…
Le roi va tranquillement à la pêche car son devin lui a bien dit : ‘’Pas de pluie prévue aujourd’hui, Sire’’’’.. Sur le chemin, il rencontre un paysan monté sur son âne qui, en voyant le roi, dit : ‘’Sire, mieux vaudrait que vous rebroussiez chemin car il va beaucoup pleuvoir dans peu de temps !’‘. Bien sûr, le roi continue, en pensant : ‘’Comment ce gueux peut-il mieux prévoir le temps que mon devin diplômé et grassement payé, qui m'a dit le contraire. Poursuivons…“ . Mais voilà que la pluie se met à tomber, à torrents. Le roi rentre trempé, et, furieux, il congédie illico son devin, puis il convoque le paysan lui offrant le poste vacant… Mais le paysan refuse :’’Sire, je ne suis pas de ceux qui comprennent quelque chose à la météo et au climat, mais je sais que si les oreilles de mon âne sont baissées, cela signifie qu'il va pleuvoir… !’‘. Et le roi embaucha l'âne…Et c'est ainsi que commença en France la coutume de recruter des ânes pour les postes de conseillers les mieux payés. Puis on créa une école, l'ENA (l'École Nationale des Ânes). Et depuis, les français économisent, pour payer l'entretien de ce troupeau…
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POLLUTION NUMÉRIQUE ET RÉSILIENCE
En tant que membres de l'humanité, rien de moins, sommes-nous désavantagés ou avantagés par l'omniprésence du numérique dans nos vies?
Lutter contre l'hydre de Lerne, ou le dompter?
Depuis que le numérique est entré dans les chaumières, rien ne va plus pour certains et tout va mieux pour d'autres. En réalité, le problème n'est pas le numérique en soi, c'est plutôt notre utilisation à outrance de tout ce qui se connecte.
Désavantages du numérique. À bas le monstre!
La pollution numérique invisible
La circulation des informations, qui nécessitent une connexion à Internet, tend à augmenter, sans surprise, surtout depuis le début de 2020. Notre utilisation croissante d'Internet entraine une hausse des besoins en énergies fossiles pour alimenter les centres de données qui assurent cette circulation. L'utilisation des réseaux sociaux, les téléchargements de vidéos, les visioconférences, les recherches sur le Web, les achats en ligne, etc., font partie de notre quotidien. Nous consommons beaucoup d'énergie sans vraiment y penser.
La pollution numérique visible
Notre équipement connecté est bien réel et concret. Il se compose d'objets dont la fabrication implique l'extraction de ressources naturelles en quantité industrielle. Cette première étape de l'industrie du numérique provoque l'érosion de la biodiversité. Ensuite, le transport maritime, terrestre et aérien requiert du carburant polluant pour acheminer la matière première et le résultat de sa transformation. Enfin, l'obsolescence programmée mène notre équipement numérique au dépotoir, et le sol s'y trouve contaminé par les produits chimiques et les matériaux non biodégradables qui le composent.
Polluant, le numérique? Incontestablement, mais...
Marché du travail
Grâce au numérique, nous pouvons désormais occuper un emploi sans avoir à nous déplacer. Nous économisons donc en n'achetant pas de voiture, ce qui diminue la quantité d'essence dissipée dans l'air. De plus, le télétravail nous permet de conserver nos vêtements plus longtemps, et de ne pas nous sentir obligé(e)s de suivre la mode. Il en résulte une moins grande consommation de vêtements, ce qui est économique et moins polluant. Dans un article publié en ligne de L' Actualité, nous pouvons lire que « La moitié des vêtements sont jetés après un an, selon Greenpeace. Et les deux tiers de ceux-ci finissent au dépotoir plutôt que dans les boîtes de dons. Selon la fondation Ellen MacArthur, 2 625 kilos de vêtements sont jetés ou brûlés chaque seconde ». Le numérique a aussi ses bons côtés.
Divertissement
Comment ne pas être emballé(e)s par la possibilité d'écouter la musique des quatre coins du monde, en quelques clics seulement? Et que dire de la chance de pouvoir suivre de très nombreuses séries en ligne? C'est génial! Au siècle dernier, nous devions nous déplacer pour être en contact avec l'art. Les personnes qui ne peuvent pas sortir ont maintenant le choix d'un plus grand éventail de moyens de se divertir grâce à Internet.
Ne pas jeter l'hydre avec l'eau du bain
Soyons réalistes. Le numérique est là pour de bon. Il est inutile d'aller nous cacher au fond des bois pour fuir notre époque. Il suffira d'un coup d'oeil vers le ciel étoilé pour apercevoir des satellites. Au lieu de résister au progrès, apprenons à réduire notre consommation d'énergie à l'essentiel, réparons le matériel numérique brisé au lieu de les remplacer, et applaudissons le projet de loi 29.
Bibliographie
https://www.hydroquebec.com/a/decarboner.html
https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/
https://lactualite.com/societe/quest-ce-qui-cloche-dans-nos-vetements/
https://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-29-43-1.html?appelant=MC
Image : https://unsplash.com/fr/photos/people-sitting-down-near-table-with-assorted-laptop-computers-SYTO3xs06fU
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TONGUE DEPRESSOR + TURNER WILLIAMS JR. + JULIE ROUSSE + PAUL MICHEL
JEUDI LE 25.01
TONGUE DEPRESSOR / us TURNER WILLIAMS JR. / us JULIE ROUSSE / fr PAUL MICHEL / fr
à Les Nautes
1 Quai des Célestins 75004 M° Sully-Morland
20:00 portes
20:45 action!
P.A.F. 6€
TONGUE DEPRESSOR / us new heaven ct Duo duo composé de Zach Rowden ( que Le Non_Jazz reçut déjà pour un set atypique à base de K7s) et Henry Birdsey, tous les deux multi-instrumentistes, compositeurs-improvisateurs. Ils écrivent, improvisent et interprètent de la musique basée sur des drones (
impliquant généralement des accordages microtonaux et des fragments réarrangés/ ré-accordés de musique d'église américaine ) avec violons, de la Pedal Steel, de la Lap Steel, de la contrebasse, de l'orgue et des cloches, et pourquoi pas une cornemuse... Collaborations diverses et régulières avec d'autres musicien.ne.s versé(e)s dans le même genre de recherche et hantise sonores ( Leila Bordreuil, Max Eilbacher, Paul Flaherty, Weston Olencki, Jakob Battick, John McCowen... ).
"empyrean chimes and subterranean drones from out-musick duo Tongue Depressor -- an in-depth exploration of tuned percussion and just intoned drone that comes highly recommended if you're into the work of Tony Conrad, C.C. Hennix, John Cage, Philip Corner and Michael Ranta -- or if you're into church bells, gamelan, or Popol Vuh's earliest meditations." --Boomkat
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https://tonguedepressor.bandcamp.com/
TURNER WILLIAMS JR. / us alabama marseille
Musicien et dessinateur prolifique : on retrouve le même genre d'énergie débordante et de style foisonnant aussi bien dans sa pratique graphique que sonore.
Il compose / improvise avec un shahi baaja : instrument à cordes pincées indien de la famille des cithares, ( ressemblant à une épinette des Vosges ou à un dulcimer) : il s’agit d’une version électrifiée et légèrement modifiée du bulbul tarang indien. Il est doté d'un clavier de 2 octaves et demie chromatiques, avec toutes les altérations, soit 30 notes au total.
Shahi baaja ( littéralement :(« instrument royal » ) est composé de deux cordes mélodiques ( " chanterelles " ) accordées en la (l’une grave, l’autre aigüe), de trois cordes bourdons (mi, la, mi aigu), montées sur un chevalet de type "jivari" (comme sur le Sitar indien) mais aussi de 10 cordes sympathiques ( qui vibrent en résonance ) .
Il se caractérise par l’absence de caisse de résonance ( c'est un " solid body " donc), l’ajout de micros ( et d’une sortie jack ) ainsi que des touches de machine à écrire faisant office de clavier sur les deux chanterelles.
Répandu dans les avatars contemporains des musiques traditionnelles asiatiques - on en rencontre une version au Pakistan ou en Afghanistan (sous le nom Benju) ou encore
au Japon (sous le nom Taisho Koto).- on le retrouve occasionnellement ailleurs ( rock prog, electro, fusion... ) : ainsi on a pu l'entendre ponctuellement chez Beck p.ex. ou Rapoon,ou plus amplement, joué par Michael Flower de Vibracathedral Orchestra dans son duo avec Chris Corsano.
Turner Williams Jr. en propose une approche et une maîtrise tout à fait personnelles.
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JULIE ROUSSE / fr marseille
Artiste sonore, improvisatrice et compositrice électroacoustique, constamment à la recherche de matières sonores, explorant avec des systèmes traditionnels et expérimentaux de capture du son, dans des contextes choisis et particuliers, urbains, naturels ou industriels. Son travail est fait de performances live, installations sonores, musiques de films, collaborations avec des chorégraphes, performers et vidéastes
Dans sa pratique de l’improvisation libre, elle utilise sa collection sonore à l’aide d’une plateforme numérique de traitement du son en temps réel, fouillant la matière brute – intrusion dans le détail sonore – à la recherche de textures et de rythmes afin de créer des univers poétiques ( " à la recherche d’une relation entre l’Auditeur, l’Espace et le Rêve " ), créant des univers fourmillants et immersifs, avec des pièces à partir de field recordings capturés dans un lieu spécifique, à un moment spécifique afin d'être déployés pour un projet déterminé.
PAUL MICHEL / fr montreuil
" Recherche sonore à partir d’un synthétiseur modulaire et d’effets. Bourdons, instabilités, court-circuit. "
PM est un peu le joker / dark horse de la soirée. C'est un de ces " jeunes talents " - repérages BROKEN IMPRO " notre série préférée ( qu'on ne présente plus ? ) se déroulant régulièrement au Chair de Poule. https://soundcloud.com/urlurlurlurlurlurlurl https://www.youtube.com/watch?v=pxcfK1b4qW4
Fly - Jo L'Indien
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TOKYO (AP) – Nagasaki a célébré mercredi le 78e anniversaire du bombardement atomique américain de la ville avec le maire exhortant les puissances mondiales à abolir les armes nucléaires, disant que la dissuasion nucléaire augmente aussi les risques de guerre nucléaire. Shiro Suzuki a fait cette remarque après que les puissances industrielles du Groupe des Sept ont adopté un document séparé sur le désarmement nucléaire en mai qui appelait à l'utilisation des armes nucléaires comme moyen de dissuasion. "Il est désormais temps de faire preuve de courage et de prendre la décision de se libérer de la dépendance à la dissuasion nucléaire", a annoncé mercredi le maire de Nagasaki, Shiro Suzuki, dans sa déclaration de paix. "Tant que les États dépendront de la dissuasion nucléaire, nous ne pourrons pas réaliser un monde sans armes nucléaires." La menace nucléaire de la Russie a poussé d'autres États nucléaires à accélérer leur dépendance aux armes nucléaires ou à renforcer leurs capacités, augmentant encore le risque de guerre nucléaire, et la Russie n'est pas la seule à représenter le risque de dissuasion nucléaire, a annoncé Suzuki. Les États-Unis ont largué la première bombe atomique au monde sur Hiroshima le 6 août 1945, détruisant la ville et tuant 140 000 personnes. Une deuxième attaque trois jours plus tard sur Nagasaki a tué 70 000 personnes supplémentaires. Le Japon s'est rendu le 15 août, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale et à près d'un demi-siècle d'agression en Asie. REGARDER: Un survivant de Nagasaki visite la ville américaine qui a alimenté la destruction de sa ville A 11h02, au moment où la bombe a explosé au-dessus de la ville du sud du Japon, les participants à la cérémonie ont observé une minute de silence au son d'une cloche de la paix. Suzuki s'est dit préoccupé par le fait que la tragédie soit oubliée au fil du temps et que les souvenirs s'estompent. Les survivants ont exprimé leur frustration face à la lenteur des progrès du désarmement, bien que la réalité des bombardements atomiques et leurs épreuves ne sont pas encore largement partagées à travers le monde. L'inquiétude survient après une réaction globale aux publications sur les réseaux sociaux a propos le blitz estival "Barbenheimer" des films "Barbie" et "Oppenheimer" qui a déclenché l'indignation au Japon. La combinaison de "Barbie" et d'une biographie de J. Robert Oppenheimer - qui a aidé à développer la bombe atomique - a déclenché des mèmes, y compris des nuages de champignons. L'engouement a été considéré comme minimisant le bilan épouvantable des attentats de Nagasaki et d'Hiroshima. Suzuki, dont les parents étaient des hibakusha, ou des survivants de l'attaque de Nagasaki, a annoncé que connaître la réalité des bombardements atomiques est le point de départ pour parvenir à un monde sans armes nucléaires. Il a annoncé que les témoignages des survivants sont une véritable dissuasion contre l'utilisation des armes nucléaires. Le Premier ministre Fumio Kishida, qui n'a pas assisté au mémorial en personne, a admis dans son message vidéo que la voie vers un monde sans nucléaire s'était durcie à cause de la montée des tensions et des conflits, y compris le conflit de la Russie contre l'Ukraine. Une division plus profonde de la communauté internationale pèse aussi sur le mouvement de désarmement. Kishida, qui représente Hiroshima au parlement, a cherché à mettre en valeur l'engagement du G7 en faveur du désarmement nucléaire, mais a provoqué la colère des survivants pour avoir justifié la possession d'armes nucléaires à des fins de dissuasion et pour avoir refusé de signer le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires. Suzuki a exigé que le gouvernement de Kishida et les législateurs nationaux signent et ratifient rapidement le traité et assistent à la prochaine réunion en tant qu'observateur "pour montrer clairement la détermination du Japon à abolir les armes nucléaires". En tant qu'allié de Washington, le Japon
est sous l'égide nucléaire américaine et cherche une protection plus forte bien que les alliés renforcent la coopération en matière de sécurité pour lutter contre les menaces de l'avancée nucléaire et des missiles de la Chine et de la Corée du Nord. Dans le cadre de sa nouvelle stratégie de sécurité nationale, le gouvernement de Kishida fait pression pour un renforcement militaire axé sur la capacité de frappe. En mars, 113 649 survivants, dont l'âge moyen est de 85 ans, sont certifiés hibakusha et éligibles au soutien médical du gouvernement, a rapporté le ministère de la Santé et du Bien-être. Beaucoup d'autres, dont ceux connus comme victimes de la "pluie noire" tombée en dehors des zones initialement désignées, sont toujours sans soutien.
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cloche industrielle
Suspension industrielle
Welcome to Barcelona LED France, LED lighting and luminaire store since 2011. With a team of 50 people, Barcelona LED continues to offer its customers the best quality at the best price, with a unique range of LED products that we invite you to discover through our online sales platform: indoor and outdoor lighting, bulbs , lamps, downlights, LED tubes, panels, projector, ribbons, ... There is something for all tastes and styles (vintage, modern, old, sailor, classic, Scandinavian, ...). We also offer LED luminaires suitable for outdoors with a higher degree of protection (IP): ribbon, neon, lantern, beacons, projector, furniture, ... To support you in your choice of LED luminaire , purchasing process and after purchase, we provide you with a sales team and technical assistance available and responsive, by phone, chat or email.
SUSPENSIONS INDUSTRIELLES LED
Suspensions industrielles LED de type UFO, de grande puissance et à émission de chaleur limitée, pour remplacement de lampes à halogènes métalliques HPS et MH.
Également appelées gamelles LED ou cloches LED, elles sont idéales pour éclairer les grandes surfaces : entrepôts, hangars, usines, ateliers, commerces et locaux qui requièrent un éclairage puissant et intense.
Suspension industrielle LED : la solution d'éclairage parfaite pour les professionnels
Grâce à leur caractéristiques de haute volée, leur impressionnant rendement lumineux, et leur fabrication en matériaux robustes ces lustres industriels sont l'option parfaite pour éclairer les grands espaces avec une grande hauteur de plafond. Nous vous proposons des modèles de différentes puissances et tailles s'adaptant à chacune de vos installations industrielles.
Avec, leur excellente dissipation de chaleur alliée à un haut rendement, ces suspensions vous permettront de réaliser des économies importantes sur votre consommation électrique.
Barcelona LED France vous propose plusieurs modèles de suspensions industrielles LED fournissant des puissances d’éclairage élevées entre 100 et 200 Watts, selon vos besoins.
Ces gamelles LED s'appuient sur les avantages de la technologie LED :
✔ Efficience lumineuse élevée : 130 lumens/watt
✔ Puce LED Samsung
✔ Démarrage immédiat
✔ Installation simple : 230V-AC
✔ Grande durée de vie ( >30 000 heures)
✔ Plusieurs températures disponibles : blanc neutre (4000K) , blanc froid (5000K)
✔ Excellent rapport qualité prix
✔ Très bonne dissipation thermique
✔ Driver intégré de haute qualité
✔ Classe énergétique A+
✔ Garantie 3 ans
https://www.barcelonaled.fr/cloche-industrielle-ufo-led/
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Lune & l’Autre [Nouvelle]
L’écran de fumée retombe. L’amertume sèche fait tousser la gorge de Lune. Elle franchit la barrière qui sépare le boulevard de l’ancienne voie ferrée. Son souffle est court. Toutes les rues du côté du fleuve sont quadrillées. Il ne reste que la zone industrielle désaffectée.
Résidus d’éjaculat de fond de chiotte…
Elle crache un filet de bave empoisonné par les gaz. Ses yeux sont noyés, mais elle s’oriente au bruit. Ou plutôt au silence.
Les vagues bruissements des ronces et des feuilles l’attirent comme un maquis providentiel où elle se cache. Elle déambule, parmi les stries métalliques de la vieille gare de triage. Le ciel a toujours sa couleur verte.
L’émeute a commencé tôt, ce matin. Fut un temps où on appelait encore ça une manif. Fut un temps aussi où des gens, des vrais gens de la vraie vie, parlaient encore de “forces de l’ordre”.
À s’en souvenir, elle se sent absurdement vieille d’avoir connu ce temps-là. C’était il y a moins d’un an.
Un coup de feu éclate. Pas comme les autres. Un vrai. D’une arme de poing. Elle jette un œil sur le terrain vague où certain·es se sont dispersæs et y surprend un corps, au milieu de l’espace vide, et les essaims en bleu foncé qui avancent avec confiance. Sa gorge se noue. Elle fuit par le tunnel.
Et le ciel a toujours sa couleur verte. Personne n’a vraiment cherché après ce phénomène, dans le squat. La matinée était chargée. Il y avait autre chose à faire.
Une pluie tombe et les cheveux de Lune se chargent de lourdes gouttes qui évoquent à la fois l’essence et la rouille. Ce ne sont que les odeurs de la friche, rien de plus. Les pluies ne sont pas encore toxiques. Pas à sa connaissance.
Le tunnel l’engloutit dans son calme monstrueux. Elle s’en indignerait presque, tant l’obscurité semble parfaitement indifférente à ce qui se passe dehors.
Ces ruines vivent leur plus paisible vie, un sanctuaire construit jadis par les mêmes capitaux qui sont en train de littéralement tuer tout le monde dehors, en ce moment même. Mais les rails sont toujours là, fonctionnels, bien agencés. Et la galerie… Pas une fissure, pas un seul bruit d’écoulement, une fraîcheur à peine moite. Une pureté d’air digne d’une forêt de montagne. Un appartement avec ces conditions, ailleurs dans la ville, ça coûte un joli loyer de social-traître.
Dans le noir un fracas retentit. Lune tressaille. Autour d’elle les ténèbres se font totales. On vient de refermer à l’entrée du tunnel une très large porte métallique qui rebondit encore sur ses tympans. Elle ne perçoit qu’un très subtil encadrement qui a la forme de l’arche sous laquelle elle vient de passer. Une peur sourde la saisit, irréelle, et elle repense au ciel vert comme à un signe premier de sa folie, dont ce tunnel serait la confirmation. Elle pourrait en parier la vie de ses amours, toutes les vies : il n’y a pas de porte à l’entrée de ce tunnel.
Elle panique, les bottes engoncées dans les cailloux sablonneux qui recouvrent les bois du rail. Elle se précipite, en marche rapide, pour revenir à l’entrée qu’elle a franchie il y a trente secondes à peine. Dans l’ombre, sa main trouve la porte… Une porte sans poignée ni loquet, lisse, bien oxydée, qui vrombit sous ses coups acharnés. Les larmes montent. La panique avec elles.
Elle se retourne. La lumière point de l’autre côté de ce tunnel qu’elle a tant de fois emprunté, mais ce n’est pas une lumière blanche. Elle est verte. Verte comme le ciel d’aujourd’hui. Elle forme, non pas un encadrement bien net, comme d’habitude, mais deux points. Deux phares ? Elle écarquille les yeux, sidérée, le dos suintant d’une sueur froide contre la tôle qui ferme le tunnel. Et un carillon résonne. Comme une petite cloche de tram, pas très forte, mais que l’écho et l’espace confiné rendent assourdissante.
Y’a quelqu’un ?
Elle tremble et balbutie, les yeux s’accoutumant à la pénombre. Le carillon reprend, une seconde fois, plus forte. Presque douloureuse à l’oreille.
Elle s’approche, maîtrisant tant bien que mal les flots puissants d’adrénaline qui parcourent ses tendons.
Il y a un tram, sur ces rails. Il est excessivement long. Une sorte de lumière phosphorescente, très ténue, en remplit l’intérieur, caressant les banquettes d’un tamis verdâtre. Les portes sont ouvertes. L’engin se perd dans une infinité qui lui donne le tournis. Sa perspective sans fin s’allonge, dans l’obscurité.
Elle pose un œil terrifié sur la cabine de tête, et le siège, à côté du bouton de la cloche. Il n’y a personne. Un automatisme désespéré la pousse sur le marchepied. La plateforme grince.
L’odeur dans le wagon a quelque chose de floral. Comme l’air paisible et à peine poussiéreux d’un columbarium entretenu.
Une figure maigre et terne bouge son ombre fatiguée derrière un carré de banquette, depuis un siège du fond.
Lune retient l’air dans ses poumons. Un frisson, comme un coup de matraque électrique, l’immobilise au centre de l’allée.
La chose, surmontée d’un haut de forme élégant, étend sa carcasse indistincte pour découvrir un cou et un visage pâles, une mâchoire osseuse et affûtée qui, dans la pénombre, pourrait tout aussi bien être un grand nez, très effilé. Des doigts griffus et aux mouvements terriblement fluides s’installent sur le dossier et la silhouette se lève sans le moindre bruit.
Son père le flic, merde, merde, merde… articule-t-elle, le ventre noué.
Bonjour, Lune. Vous pouvez m’appeler l’Autre.
La voix est douce, caricaturalement virile. Elle reconnaît la voix de ce comédien de doublage… Celui qui est mort d’un cancer et dont elle a encore oublié le foutu nom.
Bonjour ? Je peux savoir ce que je fais là ?
Elle s’étonne de ses propres mots, prononcés avec la même banalité provocante que les fois où elle s’est retrouvée au comico.
Vous êtes morte, Lune.
Sa certitude flanche. La matinée repasse dans son esprit comme une série en accéléré, avec dans le même temps, certains extraits clés, au ralenti.
L’action commençait bien.
Les courses allaient de rue en rue, le rythme maintenu, mais les instants de répit de plus en plus courts.
Une intersection mal gérée, et la spontanéité collective désagrégeant le bloc. Elle avait suivi cette meuf… Cylie. Carrément son type. Une bombe à enthousiasme révolutionnaire et à phéromones qui lui faisait sous-évaluer l’idée même de discrétion et d’anonymat en guérilla urbaine. Rousse, en veste bordeaux et en jean bien clair, pas en noir comme tout le monde… Grande, charismatique, sans masque ni lunettes de protection. Elle se revoit lui coller le train avec un air un peu amoureux pendant une bonne heure, avant de la suivre jusqu’à un parc, d’où elles devaient allumer les fourgons avec un petit mortier caché à proximité. Sacrée idée de merde. Un flash. Un tir. Elle se souvient de son œil comme d’un petit globe dispersé vers l’intérieur de son crâne avec une douleur lancinante, et elle, voyant Cylie s’éloigner entre les buissons, qui frappe la première silhouette venue à tenter de l’agripper par la manche. Un coup lui est rendu. Elle se revoit perdre connaissance pour de bon avec une sale sensation de rouleau compresseur qui lui déchire la nuque. Elle se souvient, en vérité, que le ciel est devenu vert à ce moment-là.
Et elle n’a pas pu dire au revoir. À personne.
Les longues minutes passent, en compagnie de la créature qui, silencieuse, se tient toujours devant elle, attendant qu’elle digère la nouvelle. Elle se laisse tomber sur une banquette.
Je n’ai pas bu depuis ce matin.
Désirez-vous un verre d’eau ?
Je n’ai pas soif.
C’est un constat tout à fait lucide et pertinent, pour lequel je vous félicite.
Ah… Si ! Je me souviens. Vous faites la voix de Dr House, non ?
Le silence rôde à nouveau.
Il s’installe pour lui faire face. L’allée qui les sépare rayonne toujours très faiblement de ce halo mystique, qui ne semble pas avoir de source, comme si l’air lui-même était… saturé ? Peu importe le terme technique.
J’ai laissé Lou, et Mael, et Saddos… Les autres du squat, le collo, mon frère, ma cousine, tout le monde. Tout le monde m’a perdue, aujourd’hui. À cause de moi.
Oui.
Donc vous êtes là pour autre chose que me réconforter ?
Vous n’avez pas besoin de réconfort. Vous constaterez par vous-même que vos émotions ne sont plus que des coquilles vides qui portent le nom de ce qu’elles contenaient. Ces personnes que vous mentionnez, vous les aimiez, vous aviez peur pour elles, leur pensée vous arrachait un sourire tendre. Vous avez non seulement perdu tout cela, mais vous avez également perdu la capacité à ressentir le regret de l’avoir perdu. Vous êtes, en quelque sorte, un peu décédée, Lune.
Cool. C’est quoi, l’au-delà, du coup ? On part sur une éternité dans un tram qui pue les visites de l’urne de ma grande tante quand j’avais huit ans ? Ou alors ça a été privatisé, ça aussi ? Vous allez m’emmener dans une sorte de paradis néolib où on passe le temps à faire des bilans de compétence avec un coach le temps de trouver quelle prochaine réincarnation nous correspond le mieux ? Quelle angoisse… J’étais qui, avant ? Je suis née en… oh mon dieu, il est mort la même année, ce con ! Je ne suis pas la réincarnation de Sarkozy, hein ?
La créature la regarde. Enfin “regarde”, c’est vite dit. Ses arcades et ses pommettes sont si étrangement saillantes qu’elle ne saurait dire si ces deux zones de ténèbres sous son chapeau en feutre abritent bel et bien des yeux, ou seulement deux trous béants.
C’est étrange, traîne sa voix profonde comme s’il réfléchissait. Quand on traverse ce que vous venez de traverser, on garde toujours une émotion, une seule, une signature personnelle qui reste. Quelque chose qu’on est capable de ressentir à l’exception de tous les autres affects superflus pour un cadavre. On découvre cette émotion quand on prend conscience qu’on est de l’autre côté. Pour beaucoup c’est la peur, pour d’autres, la colère, la mélancolie ou l’agitation. Pour vous, c’est la fierté piquée au vif dans sa pureté immaculée. Vous ne deviez pas être une personne très bienfaisante pour votre entourage.
Pardon ? bondit-elle avec indignation.
Une irrésistible envie de fondre en larmes l’écrase de l’intérieur. Tout se disloque en elle. Le coup fatal sur sa nuque était plus supportable. Elle plisse les yeux et bascule en avant, prenant sa tête entre ses mains.
Vous n’avez pas le droit de me dire des choses pareilles…
C’est bien ce que je pensais, murmure le passager du tram. Ne vous en voulez pas d’être esclave de ce sentiment qui vous était auparavant un léger désagrément du quotidien. Le reste est parti. Cette émotion va prendre toute la place laissée vacante. Désormais, ce n’est plus que ça, que vous ressentirez, Lune. La douleur de l’ego blessé.
Je vais passer l’éternité comme ça ?
L’enjeu est que vous surmontiez cela. Que vous corrigiez ce qui vous faisait tant défaut de votre vivant, et qui vous hante autant que vous hanterez le cœur de vos êtres pseudo-aimés…
“Pseudo-aimés” ? Mais allez vous faire foutre en fait ! Je les aime vraiment !
C’est là ce que vous ressentirez quand vous aurez accompli votre purification. Et cette fois, vous le ressentirez pour de vrai. Vous méritez le repos. Comme toute âme de ce monde.
Même Sarkozy ?
J’ai grand peine à le dire, mais… oui. Oui, Lune. Même Sarkozy.
La vache…
Comprenez-vous, Lune ? Il n’y a pas de bon au-delà. Pas de purgatoire. Il n’y a que les démons qui vous empêchaient de vivre pleinement, et que l’oubli, désormais, vous autorise à affronter.
C’est la définition même de l’enfer.
Il existe une alternative, poursuit l’Autre. Deux options s’offrent à vous.
Wow, attendez… J’ai jamais été croyante mais avec toutes les possibilités qu’on a explorées, toutes les merveilles et tous les supplices mythologiques que les religions ont inventées depuis des millénaires, en fait, la mort, c’est juste un “Tu Préfères” ? Allez-y, c’est un sacré jeu de merde mais si on a que ça à faire…
Vous allez être renvoyée dans le monde que vous connaissiez. Vous vivrez. Vous retrouverez toutes les balivernes sentimentales qui vous faisaient vous sentir humaine.
C’est touchant comme vous avez l’air de tenir à moi. Vous éclaboussez de la bienveillance à chacune de vos phrases, c’est immonde, y’en a partout ! Merci beaucoup !
L’Autre ignore son sarcasme et poursuit son exposé, ouvrant sous ses yeux des paumes craquelées comme du papier qu’on aurait défroissé, et dont la pâleur d’ivoire tranche l’obscurité. Il lève ensuite un doigt, solennel, et annonce :
Vous ressentirez tout. Vous vivrez même les émotions des personnes auxquelles vous penserez, par procuration. Vous ne pourrez plus ignorer vos effets néfastes, et vous en ressortirez meilleure. Peut-être même deviendrez-vous décente.
C’est surévalué, la décence. Mais vous êtes sérieusement en train de me dire que je peux ressusciter ?
Vous pouvez… n’être pas morte dans cette rue.
Un peu tard, camarade. J’ai bien senti le cou sur mes cervicales, au mieux je serai un légume menotté à un lit d’hosto.
Je ne suis pas votre “camarade”.
Super. L’ange de la mort aussi est de droite…
Non. Je suis apolitique.
C’est ce que je dis.
Et vous utilisez un terme effroyablement validiste. D’autant que vous vous trompez. Nous pouvons faire en sorte que cela ne soit jamais arrivé. Nous pouvons plier le cours des événements passés, raconter une autre histoire, revenir un peu en arrière. Vous retrouverez les gens que vous vous souvenez avoir aimés.
Comment vous comptez faire ça ?
Lune, ma chère… Demanderiez-vous à l’oiseau comment il sait voler ?
Il est arqué, penché vers l’avant comme un vieillard fatigué, mais un magnétisme malsain se dégage de sa carrure, comme s’il avait le poil hérissé. Une aura se diffuse autour de lui, et Lune sent le métal et les joints du tram, comme liés par l’évidence aux mouvements de son squelette, vibrer avec crispation. Comme si l’Autre tenait les rênes de la matière elle-même. Comme si, d’un instant à l’autre, sans un geste, sa volonté seule était capable de compacter le wagon comme une ruine de casse automobile. L’écraser, la disloquer, la démembrer. Réduire l’espace à néant.
Comme si l’écoulement du temps était sa respiration.
Au nom de quoi ? déglutit Lune en fixant l’entité avec bravade.
J’ai décidé de vous laisser une seconde chance. Si vous préférez la mort à la vie, vous serez laissée à votre calvaire. L’ego blessé pour seul affect. Jusqu’à ce que vous appreniez à l’accueillir comme un vieil ami et à l’accepter. Vous rejoindrez alors l’oubli. D’une façon ou d’une autre, vous trouverez la paix.
Et il lui tend sa palme griffue. Un sourire de courtoisie marque ses traits difformes, comme à un bureaucrate à 16h30 passées, qui attend poliment qu’on veuille bien foutre le camp de son bureau pour finir sa journée.
C’est le problème de ne ressentir que son orgueil… soupire-t-elle. Si je choisis la mort, je fuis les conséquences. Je peux continuer à me foutre de celleux que je laisse. Mais je serai seule. Peut-on guérir un ego blessé, et lui apprendre à ne plus avoir mal, si on le prive de ce qui peut lui faire du bien ?
Elle attrape la main de l’Autre. Elle veut vivre, sceller sa décision au plus vite. Il la regarde, presque surpris, un sourire grimaçant tordant la ligne minérale de son menton.
Vous êtes plus rusée que prévu.
C’est souvent ça.
Mais ce n’est pas une bonne nouvelle pour vous.
Le contact de la main est glacial. L’odeur des égouts saisit ses narines. Les atomes qui composent le tram, la pénombre et le tunnel sont peu à peu aspirés par une sorte de vide, et sa conscience même, avec une désagréable sensation de se transformer en autre chose que soi, se désagrège. Elle aurait préféré qu’il se paie d’un rire machiavélique. Mais seule la compassion transparaît dans la voix de l’Autre.
Elle s’éveille en crachant un liquide rouge, qui lui brûle l'œsophage. Des courbatures la tétanisent dans chaque muscle de son corps allongé sur l’herbe. Une civière repose sous elle, puant la transpiration. Et le ciel gris réapparaît. Sous ses deux yeux nettoyés au sérum phy, se dresse l’encadrement rondelet et attendrissant d’un visage familier. Elle se souvient. Cylie a été arrêtée, jetée dans le fourgon. Ils étaient déjà dans le parc. Elle-même a pris la fuite, trébuché et percuté un plot qui l’a assommée. Elle balbutie en prenant le visage qu’elle voit entre ses mains glacées.
Mael ? On est où ? Tu vas bien ?
Sa voix râpée lui répond en tremblant. Au contact de ses joues mouillées, elle sent un flot d’angoisse la saisir, mêlée d’un bonheur intense. Elle se voit à travers les yeux de son amant·e. Elle ressent avec une folie émue son soulagement de se voir elle-même revenue d’entre les morts. Mael pose une main sur son front.
On va bien, Lune. À part la grande gueule que t’as suivie bêtement, tout le monde a pu fuir. On a rien pu faire pour elle.
Comment est-ce qu’iel fait, pour ne pas exploser en ressentant tout ça ?
Elle réprime le plus possible le tsunami de joie et de peur mêlée qui envahit son cerveau contaminé. Elle se relève, écarte ses mains de son visage et l’embrasse.
Je suis désolée, j’aurais dû rester avec tout le monde. Je me suis jamais sentie aussi nulle.
Tu l’es, sourit Mael avec un rictus provocant. T’es super nulle. Mais t’es sympa quand même, des fois.
La blessure revient, lancinante, sous les affects d’un·e autre qui s’entrechoquent en elle. Elle ressent son amour. Un amour relatif, qu’on sait accidentel et soumis à l’entropie. Un amour à dimension humaine, qui fait d’elle une personne tout juste agréable à fréquenter, comme pourraient l’être tant d’autres individus par ailleurs détestables. Une personne qui était au bon endroit au bon moment pour quelqu’un qui en avait besoin.
Il lui fallait mourir pour prendre conscience de quelque chose que la plupart découvrent à l’adolescence.
Qu’on n’a rien d’exceptionnel.
Elle l’entend, maintenant. En sourdine. En hypothèse.
Le ricanement de l’Autre.
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L’Art déco et l’art de se parer au temps de Jeanne Lanvin et Madeleine Vionnet. Par Éléonore
Pour les plus de 16 ans. Temps de lecture estimé : 5 minutes
L’exposition temporaire « Soleils Noirs » met à l’honneur la mode. Dans une section de l’exposition explorant le goût du noir dans la société occidentale, elle nous fait découvrir les époques où il est en vogue et ce qu’il nous raconte ainsi.
https://www.louvrelens.fr/exhibition/noir/
LANVIN Jeanne-Marie (1867 - 1946) Robe Neptune Hiver 1926-1927 Satin de viscose noire, métal (boutons pressions) Musée de la mode de la ville de Paris
Cette robe « Neptune » créée par Jeanne Lanvin (1867 - 1946) était parfaite pour aller danser sur un rythme endiablé. Quelle modernité ! Contrairement aux habitudes des siècles précédents, on observe ici une silhouette longiligne due à l’absence de corset. Autre audace, elle a raccourci. Les changements vestimentaires sont nombreux dans les années 20 et 30 et intimement liés à la joaillerie, c’est ce que je vous propose de découvrir aujourd’hui.
L’Art déco apparaît dans une période de transition, entre 1908 et 1912, et se prolonge après la Seconde Guerre mondiale. Le déclin de l'Art déco est le moment de son plus grand triomphe : pendant l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925, à laquelle participe la plupart des pays d'Europe.
Revenons un peu avant, en 1900, pendant la période Art nouveau : René Lalique (1860 - 1945) et Georges Fouquet (1862 - 1957), célèbres joailliers, ont la brillante idée d’abandonner le diamant omniprésent et d’utiliser des pierres semi-précieuses et divers matériaux comme la corne, l’ivoire, l’écaille de tortue, la nacre. Ils mettent à l’honneur le laiton et le bronze au lieu de l’or. Tous ces matériaux n’étaient pas utilisés pour la création de bijoux avant eux. Quelle grande innovation ! Ainsi naît la joaillerie moderne. En 1905, même si les bijoux Art nouveau sont démodés, les joailliers continuent d’utiliser ces nouvelles matières y compris dans l’Art déco.
La mode et la joaillerie sont intimement liées. À cette époque, Paris est la capitale de la mode…
Les années 20
En 1906, Paul Poiret (1879 - 1944) et Madeleine Vionnet (1876 - 1975) opèrent une révolution. Ils ont la bonne idée de libérer, délivrer le corps de la femme du corset. Ouf ! les filles, on peut enfin respirer ! Finies les longues séances d’habillage afin de serrer, serrer, serrer et encore serrer le corset pour avoir une taille fine. Finis les évanouissements, les côtes cassées à force de serrer. Paul Poiret redessine la silhouette féminine, sans corset, elle devient longue et droite. Pour accentuer cet effet, en 1917, il crée les robes taille basse. Puis elles raccourcissent et, en 1925, elles arrivent au-dessous du genou. On n’a jamais vu si court auparavant ! Le corps de la femme est désormais longiligne et sans courbe. Les décolletés à l’avant et dans le dos mais aussi les bijoux sobres accentuent la silhouette tube : longs colliers, sautoirs de perles rejetés dans le dos, chaînes ornées de pendentifs descendant jusqu’au nombril et parfois jusqu’aux genoux.
Une autre tendance apparaît car, pendant la Première Guerre mondiale, un grand nombre de femmes travaillent en usine pour remplacer les hommes au front et portent des vêtements fonctionnels. Après la guerre, elles souhaitent continuer à porter ces vêtements confortables qui les laissent libres de leurs mouvements. Les tailleurs privilégient donc les tissus souples comme la mousseline et les tissus synthétiques nouvellement mis au point (rayonne, etc.)
Ces tissus poussent les joailliers à créer des bijoux également plus légers, montés sur platine. Les matières synthétiques sont aussi utilisées pour imiter les pierres précieuses. Elles sont associées au strass qui remplace le diamant. C’est le début des bijoux de fantaisie mais pas de pacotille. Chouette! Ils sont bon marché, tout le monde peut s’en offrir. Ils suivent la mode puisqu’il est possible d’en acheter plus souvent. Coco Chanel (Gabrielle Chasnel, dite “Coco Chanel”, 1883 - 1971) est la première à les introduire dans la haute couture. En 1925-1930, la bakélite se développe, c’est le premier plastique à base de polymères. Elle se substitue d’abord aux autres matières telles que la corne ou l’ambre, puis est utilisée pour elle-même.
Question cheveux, dès 1920, grande nouveauté : la coupe « garçonne », la première coupe de cheveux courts pour femme. Autre symbole de l’Art déco et de la femme moderne, le chapeau cloche n’est pas porté sur des cheveux relevés en chignon. Et pour la fête, on sort son aigrette, une sorte de bandeau posé sur le front, parfois orné de longues plumes. Puisque les pendants d’oreilles ne sont plus cachés par les cheveux et les chapeaux aux larges bords, en 1929, les bijoutiers les allongent jusqu’aux épaules. On ne peut pas les rater ! Les diadèmes et les peignes à cheveux nécessaires afin de tenir bien en place les anciens chignons compliqués sont délaissés.
Certaines robes n’ayant plus de manches, les bracelets sont portés, comme leur nom l’indique, sur le bras : au-dessus du coude, par 4 à 5 en même temps. Ils sont étroits, plats, souples. Pour la ponctualité, le bracelet montre est en vogue, et en soirée ce sont les montres « châtelaine » suspendues à des chaînes garnies de perles, gemmes, diamants, jade ou émaux.
Les bijoux Art déco s’inspirent de la peinture d’avant-garde du début du 20e siècle : cubisme, futurisme, compositions abstraites du peintre Piet Mondrian (Pieter Cornelis Mondriaan, dit Piet Mondrian,1872 - 1944) pour les motifs géométriques. Pour les décors végétaux, on reconnaît l’influence des ballets russes, des costumes colorés du peintre et costumier Léon Bakst ( Lev Samoïlovitch Rosenberg, dit Léon Bakst ,1866 - 1924), des couleurs des peintres fauves. Les motifs courants dans la mode et la joaillerie sont des formes géométriques simples superposées. Après la découverte de la tombe du pharaon Toutankhamon, en��1922, s’y ajoutent les lotus, les scarabées, les sphinx. Font également leur apparition les masques et statuettes africaines, les pagodes et dragons chinois, ou encore les aigrettes reprises des Perses.
Les accessoires indispensables sont les éventails. Ils mettent en valeur les mains baguées. Mais aussi les étuis à cigarettes, porte-cigarettes, étuis de rouge à lèvres, poudriers, miroirs… Le « vanity case », inspiré de l’« inro » japonais (sorte de mallette en laque à différents tiroirs) fait son apparition.
Les hommes ne sont pas oubliés, les tendances sont les montres aux cadrans géométriques sur platine, les chaines de montre dorées, les boutons de manchettes aux couleurs sobres : or, platine, onyx, diamant.
Les années 30
À partir de 1929, les décors sont plus nets et massifs, les lignes plus simples. Les couleurs vives sont abandonnées au profit des couleurs sourdes ; les contrastes noir-blanc du diamant et de l‘onyx et l’alliance diamant-saphir sont fréquents. Le diamant taillé en baguette est courant. Les boucles d’oreilles sont plus longues, les bracelets plus imposants.
Après le krach de 1929, les bijoux à usage multiple sont très répandus : l’entreprise de joaillerie Tiffany & Co crée un collier qui se transforme en un pendentif et 2 bracelets, ou en un pendentif et un collier de chien. Van Cleef & Arpels transforme le vanity case en minaudière (boîte destinée à être portée à la main), le chic du chic est de l’assortir aux autres accessoires. Vers 1930, face à de nombreux freins à la production, des joailliers ferment ou réduisent leur personnel, ils ne créent plus mais éditent d’anciens modèles.
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Coronavirus : une solution radicale contre le réchauffement climatique ?
La NASA a publié des cartes montrant une baisse importante du dioxyde d'azote, un gaz à effet de serre, dans les zones chinoises les plus touchées par le virus Covid-19.
Le coronavirus, antidote au réchauffement climatique ? Si l'on ne saurait se réjouir de la progression de l'épidémie, celle-ci a du moins le mérite de mettre en évidence l'impact des activités humaines sur l'environnement. Selon des cartes publiées le 29 février par la NASA, le virus aurait en effet engendré en Chine une diminution significative des taux de dioxyde d’azote (NO2). Ce un gaz à effet de serre est émis notamment par les véhicules et les activités industrielles.
À lire aussi : Coronavirus : une intelligence artificielle avait prédit l’épidémie avant tout le monde
Deux fois moins de dioxyde d’azote dans l'air
Les mesures ont été prises conjointement par le satellite Sentinel-5 de l’Agence spatiale européenne et le satellite Aura de l’agence américaine, sur deux périodes, du 1er au 10 janvier 2020, puis du 10 au 25 février 2020. Cette deuxième période correspond à la mise en place de mesures de restrictions quant aux transports et aux activités des entreprises en Chine, ainsi qu’aux mises en quarantaine.
Résultats, la chute des taux de dioxyde d’azote est notable, notamment dans le nord de la Chine, autour de Pékin. Ils étaient supérieurs à 500 µmol/m2 en janvier, puis inférieurs à 125 µmol/m2 en février. La baisse est aussi importante dans d’autres grandes villes, comme Shanghai, Chongqping, Hong Kong ou encore Chengdu. Les chercheurs ont également comparé la qualité de l’air à Wuhan, épicentre du virus, qui a été la première a être mise sous cloche, le 23 janvier, par rapport aux mesures prises aux mêmes dates en 2019. Ici aussi, la différence est considérable.
"C'est la première fois que je constate une baisse aussi spectaculaire sur une zone aussi vaste pour un événement spécifique", a déclaré dans un communiqué Fei Liu, scientifique spécialiste de la qualité de l'air au Goddard Space Flight Center de la Nasa.
S’il est habituel qu’il y ait une diminution de la pollution en Chine au moment du Nouvel An, qui a eu lieu ce 25 janvier en 2020, les chercheurs relèvent en moyenne des taux 30 % inférieurs à la normale. Le site spécialisé CarbonBrief avait déjà publié des chiffres allant dans ce sens, en mesurant une baisse de 25 % de taux de CO2 durant les deux premières semaines de février, en partie "grâce" au coronavirus Covid-19.
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Les Chroniques de Livaï #394 ~ LES DESSINS RACONTENT DES HISTOIRES (octobre 845) Sofie Maja
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ��Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Y a quelqu'un qui peut me renseigner ici ?! Eh oh ! Je connais que les entrepôts, l'administratif, c'est pas mon fort ! Je suis Sofie Maja, il paraît que je suis attendue !
Aussitôt, deux garçons en uniforme se lèvent des bancs sur lesquels ils étaient assis, visiblement dans l'attente de quelque chose. Au moins, j'ai droit à un comité d'accueil. Avec tous ces militaires occupés à décharger la livraison, je me sentais un peu abandonnée.
Ils se grattent la tête, l'air gêné, et m'informent que leur patronne, Hanji Zoe, est absente pour le moment er reviendra en soirée. Je vois. C'est pas de chance. J'ai un peu de temps à tuer, mais... quelle heure est-il ? Quatre heures de l'après-midi si j'en juge par les coups de cloches de tout à l'heure. Mmh, ok, je vais attendre si vous me tenez compagnie. Mon père m'a dit que ça avait l'air important, un truc pour capturer les titans, le gros délire, quoi ! Si cette Hanji est capable d'imaginer un projet aussi fou, elle doit être intéressante !
Le brun m'informe qu'il va chercher l'adjoint de son chef d'escouade afin que je puisse examiner les croquis. Bonne idée ! Le blond me propose du thé mais je refuse poliment ; mon père m'en impose à chaque fois que je passe à la cité industrielle, et je peux vraiment plus le supporter. Vous avez pas du café plutôt ? Ou même un bon vieux tord-boyaux ? Y'en a toujours dans les régiments !
Le blond - Abel, c'est son nom - m'emmène vers le mess où il ne traîne pas grand monde à cette heure. Une fille nous y rejoint bientôt et j'ai alors une meilleure idée de la fine équipe qu'ils forment. J'ai jamais fréquenté d'explorateurs même s'ils ont la réputation d'être des originaux un peu tarés, ce qui me plaît bien. Avant, leur QG se trouvait très loin d'ici, mais à présent, ils pullulent partout dans Trost.
A voir leur jeune âge, on a du mal à les considérer comme des héros. Ceux-là sont peut-être des petits nouveaux. J'arrive pas �� voir sur leurs visages les traces des expéditions passées ; aucune cicatrice, rien, ils ont pas l'air de vétérans. Mais je peux me tromper.
La fille, Nifa, revient avec un petit vin clairet et remplit mon verre. Vous buvez pas ? Pas en service, répond Abel. Bah, quel dommage, j'aime pas boire seule. Vous êtes pas si rigides quand même ? Ou alors le major Erwin est bien plus sévère que ce qu'on m'en a dit ! Et si vous me parliez de vous, pour passer le temps ?
Ils m'expliquent un peu en quoi consistent leurs journées : cours d'équitation, de vol, de théorie. Hanji Zoe leur inflige aussi pas mal d'excursions sur le Mur pour voir les titans. Mais c'est fascinant, j'aimerais bien m'y rendre ! Malheureusement, je ne viens que rarement à la périphérie du Royaume, je travaille surtout dans le Mur Sina, près de Mitras. Ouais, mon truc, ce sont les pierres explosives gelées. C'est grâce à ça que vous avez du gaz, les gars !
Je ne suis pas peu fière de mon effet. Ils me regardent avec des yeux ronds et je pige vite qu'ils voient pas de quoi je parle. On vous a pas appris ça, dans les brigades d'entraînement ? Vous utilisez du matériel dont vous ne connaissez pas la provenance ? Ok, je viens à votre secours. Je vais vous expliquer quelques fondamentaux.
Les pierres explosives gelées ne sont pas vraiment des pierres, mais du gaz gelé à très basse température. On en trouve dans un ancien volcan situé presque au centre du Royaume. On sait pas trop comment ce phénomène s'est formé mais on a pas tardé à comprendre que ça pouvait être utile. On extraie des éclats de ces carrières volcaniques, et quand on les chauffe, ils explosent en dégageant un gaz très dense et puissant ! C'est chouette, non ? Le problème, c'est le transport. Ils ont tendance à se réchauffer très vite quand on les extraie, et alors là, badam ! Je vous raconte pas le nombre de morts qu'il y a eu avant qu'on trouve un système efficace pour les transporter. Mais même ainsi, c'était toujours risqué ; nos prédécesseurs ont utilisé des tas de contenants et de conservateurs pour éviter les explosions, mais il y'en avait toujours. En plus, ils voulaient en extraire en grande quantité, c'était galère.
Mais moi, je me suis dit : on a pas besoin d'en extraire autant. Une seule pierre de la taille de ma paume peut générer une quantité de gaz suffisante pour remplir une petite bonbonne, comme les vôtres. Et il y en a encore beaucoup. Donc j'ai inventé un engin capable de conserver les pierres au frais, avec pour seul inconvénient de pas pouvoir en charger beaucoup. Mais ça reste rentable, car avant, avec les explosions intempestives, on perdait non seulement du matériel mais aussi de la main d'oeuvre. Avec mon système, on extraie moins mais on retombe sur nos pieds niveau rendement. Je vous passe les détails techniques, mais...
Ils m'écoutent avec attention et je comprends que ça les intéresse tout ça. Donc je continue. Ces engins mobiles peuvent aussi être chauffés à volonté et grâce à un alliage renforcé, les explosions générées à l'intérieur ne peuvent pas les détruire. Ensuite, avec des tuyaux et des conduites, le gaz est directement acheminé dans les grosses bonbonnes que vous connaissez et qui vous sont livrées régulièrement. Voilà, vous avez un aperçu du processus, et de mon rôle là-dedans. Je dois veiller à ce qu'on manipule les pierres avec précautions pour éviter les accidents, et aussi m'assurer qu'on traite bien mes bébés !
Nifa siffle d'admiration et me dit que sa chef est aussi une fanatique des machines. Elle ne les aime pas autant que les titans, mais son bureau est rempli de dessins d'engins tout à fait loufoques, comme des armes ou des véhicules. Je vois, elle doit avoir l'âme d'une ingénieure ! J'ai hâte de la rencontrer ! Ce sont les gens comme nous qui font avancer l'humanité !
Le brun réapparaît dans le mess accompagné d'un type plus âgé mais à l'air particulièrement débonnaire. Je me lève pour lui serrer la main, il me sourit en s'excusant pour Hanji Zoe - pas de problème, j'ai tué le temps en discutant avec vos gars - et déplie sur la table quelques croquis griffonnés par une main nerveuse. J'aime les crayonnés ; ils permettent de déterminer le caractère et l'état d'esprit de celui qui les produits. J'en déduis que Hanji Zoe est quelqu'un de curieux et d'enthousiaste, mais qui manque de confiance tout de même si j'en crois les nombreux repentirs, traits gommés et repassés. Après il faut dire que son projet est tout à fait inédit ; pas étonnant qu'elle ait des hésitations.
Cependant, il me suffit de les regarder même de loin pour comprendre où elle veut en venir. Mon esprit suit ses lignes comme par instinct et je décèle presque instantanément comment elle veut que ça marche.
Je suis en train d'expliquer des détails à Moblit depuis plusieurs minutes quand une véritable tornade entre dans le mess. Une personne assez grande s'appuie sur le côté de la porte en soufflant profondément, comme si elle avait piqué un sprint jusque ici. Aussitôt Moblit se porte vers elle et essaie de la soulager en lui tendant un verre de vin. Celui-ci est vidé d'un trait et j'aperçois alors un reflet de lumière sur de larges verres de lunettes et une bouche concentrée et crispée juste en dessous.
C'est ma première vision de Hanji Zoe. J'imaginais bien un truc de ce genre, haha ! Elle m'a tout l'air d'une tête ! A côté d'elle se tient un homme très grand aux cheveux blonds et je devine au collier qu'il porte que c'est le major Erwin Smith... Quelle classe, pas étonnant que papa le tienne en haute estime... Il me salue de la tête et s'éclipse sans dire un mot.
Je laisse Hanji Zoe venir vers moi d'une démarche faussement assurée et quand elle se trouve à portée de main, je lui propose de s'asseoir. Pas besoin d'en faire des tonnes, je suis pas le généralissime ! Elle rigole tout haut, me tape dans le dos et je sens tout de suite qu'on pourrait être de bonne amies.
J'attaque tout de suite dans le vif en tournant ses dessins devant mes yeux. Mmh, j'ai jeté un oeil, c'est pas mal du tout. Je pige le principe : ce serait en gros le même système que le propulseur de grappin du dispositif de manoeuvre, mais en plus balèze, non ? Elle hoche la tête frénétiquement et me demande si c'est faisable. Je vous dirais que tout est faisable, mais il faut voir avec quel matériau vous comptez travailler. Le métal serait le plus solide, bien sûr, mais aussi plus cher. Le bois peut être un bon compromis. Vous imaginez pas le nombre d'engins hyper costauds qu'on peut fabriquer en bois ! Après, je vous garantis pas que vous pourrez capturer des gros gabarits avec, mais le but, c'est d'en capturer, pas vrai ? Vous voulez les étudier ?
Elle répond que les titans sont sa passion et si on ne les étudie pas, on ne pourra pas les combattre correctement. Bonne réponse ! Il y a quelques anomalies dans vos croquis que je peux corriger, et... Dites, vous hébergez des civils pour la nuit ? Parce que je suis une vraie insomniaque, je peux travailler ça jusqu'au matin ! Elle dit avec empressement que le bataillon est le repaire de ceux qui n'aiment pas dormir et que l'hébergement devrait pas poser de problème. Ok, parfait ! Franchement, votre projet me botte ! Imaginez, si une machine que j'ai contribué à mettre au point nous permet d'apprendre des choses sur l'ennemi ! Je serais fière ! Il faudra fabriquer des prototypes dans un premier temps, et ça peut prendre des années avant de trouver la bonne formule... mais je peux les produire dans des matériaux peu coûteux pour tester le système... Je vous fais grâce de la main d'oeuvre - autrement dit moi-même -, mais je peux pas me priver d'une petite marge sur les matériaux, sinon papa va me tuer...
Hanji semble déjà aux anges. Le simple fait que je m'intéresse à son projet la satisfait. Laissez-moi deviner, on a du mal à vous accorder du crédit dans votre régiment ? Ca fait des jours et des jours que vous essayer d'imposer votre projet à votre supérieur, et il vous remballe parce qu'il a pas le temps ?
Vous inquiétez pas, je connais, j'ai le même à la maison ! Et il est loin d'être aussi fringant que votre major !
#lc394#levi chronicles#les chroniques de livaï#fanfiction#fallenRaziel#snk#aot#attack on titan#shingeki no kyojin
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Combien de temps durent les marchés baissiers ? | Changement intelligent : finances personnelles
Combien de temps durent les marchés baissiers ? | Changement intelligent : finances personnelles
(Sean Williams) Vous n’avez probablement pas besoin que je vous le dise, mais l’année a été difficile pour Wall Street et les investisseurs. Lorsque la cloche de clôture a sonné le lundi 13 juin, l’emblématique Moyenne industrielle Dow Jones (DJINDICES : ^DJI) et référence S&P 500 (INDICE SNP : ^GSPC) avaient chuté de 17,1% et 21,8%, respectivement, depuis qu’ils avaient atteint leurs sommets…
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DU 18 SEPT. 14:30 AU 19 SEPT. 17:30
Vases d’expansion par François Dufeil et Charles Dubois • Musiques de Traverse #13
à l’Ecole des Beaux-Arts, Atelier du Parc Dans le cadre de la Journée du Patrimoine Performance de 15 minutes Gratuit/ sans réservationséances du Samedi 18 septembre: 14h30-16h-17hséances du dimanche 19 septembre: 11h-14h30-16h-17hOrganisé par les musées d’Angers, ESAD - TALM, Silver Club, Galerie 5 et Le Chabada________________________________________________VASES D'EXPANSION Bouteilles de plongée, robinets fondus d’eau chaude – eau froide, bonbonnes de protoxyde d’azote, extincteurs et bouteilles de propane sont les principaux organes de l’instrument de musique. Touches métallophoniques coulées à la fonderie, cloches incisées dans les rebuts. Cette sculpture est réalisée en collaboration avec le percussionniste Charles Dubois dans la continuité de leurs expérimentations sonores. Les artistes nous feront découvrir des activations de cette sculpture-instrument durant une quinzaine de minutes chacune. LA DÉMARCHE DE FRANÇOIS DUFEIL Ancien aspirant Compagnon du Devoir, membre du collectif Wonder, François Dufeil a placé le savoir-faire artisanal et son partage au cœur de sa démarche. Par le détournement d’objets industriels et le déplacement de gestes ouvriers (plomberie, soudure, couture…), il produit des pièces qui échappent à la logique productiviste au profit de modes d’activation alternatifs, propres aux situations d’urgence ou à une économie autogérée. Une Boudineuse qui devient ustensile de cuisine ou une bouteille de gaz qui sert de Fonderie somnolente dé-fonctionnalisent ces objets premiers pour les assigner à de nouveaux usages, le plus souvent collectifs : cuisiner, faire de la musique, recycler des déchets ou frapper une monnaie. La bonbonne, qui articule l’inoffensivité d’un objet domestique à la dangerosité de la bombe artisanale, est exemplaire d’une démarche qui investit des formes agressives pour les destiner à des utilisations pratiques plus généreuses. Octo-Verso http://francoisdufeil.fr/ https://www.youtube.com/watch?v=hBpVGwiq7_4&ab_channel=ADAGP
_________________ Vases d'Expansion © Valentin Abad
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À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine
Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes La religion seule est restée toute neuve la religion Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation
Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X Et toi que les fenêtres observent la honte te retient D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières Portraits des grands hommes et mille titres divers
J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom Neuve et propre du soleil elle était le clairon Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent Le matin par trois fois la sirène y gémit Une cloche rageuse y aboie vers midi Les inscriptions des enseignes et des murailles Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent J’aime la grâce de cette rue industrielle Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes
Voilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize Vous n’aimez rien tant que les pompes de l’Église Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège Tandis qu’éternelle et adorable profondeur améthyste Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ C’est le beau lys que tous nous cultivons C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent C’est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère C’est l’arbre toujours touffu de toutes les prières C’est la double potence de l’honneur et de l’éternité C’est l’étoile à six branches C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs Il détient le record du monde pour la hauteur
Pupille Christ de l’œil Vingtième pupille des siècle il sait y faire Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l’air Les diables dans les abîmes lèvent la tête pour le regarder Ils disent qu’il imite Simon Mage en Judée Ils crient s’il sait voler qu’on l’appelle voleur Les anges voltigent autour du joli voltigeur Icare Enoch Elie Apollonius de Thyane Flottent autour du premier aéroplane Ils s’écartent parfois pour laisser passer ceux que
transporte la Sainte-Eucharistie Ces prêtre qui montent éternellement élevant l’hostie L’avion se pose enfin sans refermer les ailes Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles A tire-d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux D’Afrique arrivent les ibis les flamants les marabouts L’oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes Plane tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri Et d’Amérique vient le petit colibri De Chine sont venus les pihis longs et souples Qui n’ont qu’une seule aile et qui volent par couple Puis voici la colombe esprit immaculé Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre Un instant voile tout de son ardente cendre Les sirènes laissant les périlleux détroits Arrivent en chantant bellement toutes trois Et tous aigle phénix et pihis de la Chine Fraternisent avec la volante machine
Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent L’angoisse de l’amour te serre le gosier Comme si tu ne devais jamais plus être aimé Si tu vivais dans l’ancien temps tu entrerais dans un monastère Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie C’est un tableau pendu dans un sombre musée Et quelquefois tu vas le regarder de près
Aujourd’hui tu marches dans Paris les femmes sont ensanglantées C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté
Entourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartres Le sang de votre Sacré Cœur m’a inondé à Montmartre Je suis malade d’ouïr les paroles bienheureuses L’amour dont je souffre est une maladie honteuse Et l’image qui te possède te fait survivre dans l’insomnie et dans l’angoisse
C’est toujours près de toi cette image qui passe
Maintenant tu es au bord de la Méditerranée Sous les citronniers qui sont en fleur toute l’année Avec tes amis tu te promènes en barque L’un est Nissard il y a un Mentonasque et deux Turbiasques Nous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs Et parmi les algues nagent les poissons images du Sauveur
Tu es dans le jardin d’une auberge aux environs de Prague Tu te sens tout heureux une rose est sur la table Et tu observes au lieux d’écrire ton conte en prose La cétoine qui dort dans le cœur de la rose
Épouvanté tu te vois dessiné dans les agates de Saint-Vit Tu étais triste à mourir le jour où tu t’y vis Tu ressembles au Lazare affolé par le jour Les aiguilles de l’horloge du quartier juif vont à rebours Et tu recules aussi dans ta vie lentement En montant au Hradchin et le soir en écoutant Dans les tavernes chanter des chansons tchèques
Te voici à Marseille au milieu des Pastèques
Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant
Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon
Te voici à Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves belle et qui est laide Elle doit se marier avec un étudiant de Leyde On y loue des chambres en latin Cubicula locanda Je m’en souviens j’y ai passé trois jours et autant à Gouda
Tu es à Paris chez le juge d’instruction Comme un criminel on te met en état d’arrestation
Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages Avant de t’apercevoir du mensonge et de l’âge Tu as souffert de l’amour à vingt et à trente ans J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps Tu n’oses plus regarder tes mains et à tous moments je voudrais sangloter Sur toi sur celle que j’aime sur tout ce qui t’a épouvanté
Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare Ils ont foi dans leur étoile comme les rois-mages Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune Une famille transporte un édredon rouge comme vous transportez votre cœur Cet édredon et nos rêves sont aussi irréels Quelques-uns de ces émigrants restent ici et se logent Rue des Rosiers ou rue des Écouffes dans des bouges Je les ai vus souvent le soir ils prennent l’air dans la rue Et se déplacent rarement comme les pièces aux échecs Il y a surtout des Juifs leurs femmes portent perruque Elles restent assises exsangues au fond des boutiques
Tu es debout devant le zinc d’un bar crapuleux Tu prends un café à deux sous parmi les malheureux
Tu es la nuit dans un grand restaurant
Ces femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis cependant Toutes même la plus laide a fait souffrir son amant
Elle est la fille d’un sergent de ville de Jersey
Ses mains que je n’avais pas vues sont dures et gercées
J’ai une pitié immense pour les coutures de son ventre
J’humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma bouche
Tu es seul le matin va venir Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues
La nuit s’éloigne ainsi qu’une belle Métive C’est Ferdine la fausse ou Léa l’attentive
Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie
Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une autre croyance Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances
Adieu Adieu
Soleil cou coupé
Zone de Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913 English trans
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