#cheval en afghanistan
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Le Waziri, un cheval similaire au Baloutche, originaire de l'Afghanistan
https://www.aucoeurdeschevaux.com/w/waziri-3195/
#équitation sportive#travaux agricoles#polo#races chevaux#cheval waziri#afghanistan#cheval de selle#oreilles en croissant de lune
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Sur les chemins noirs
Vous pouvez en lire un extrait ici
Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Dans les forêts de Sibérie
Vous pouvez en lire un extrait ici
Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux.
S'abandonner à vivre
Vous pouvez en lire un extrait ici
Devant les coups du sort il n'y a pas trente choix possibles. Soit on lutte, on se démène et l'on fait comme la guêpe dans un verre de vin. Soit on s'abandonne à vivre. C'est le choix des héros de ces nouvelles.
Ils sont marins, amants, guerriers, artistes, pervers ou voyageurs, ils vivent à Paris, Zermatt ou Riga, en Afghanistan, en Yakoutie, au Sahara. Et ils auraient mieux fait de rester au lit.
Sylvain Tesson est un écrivain et voyageur français.
Géographe de formation, il est titulaire d'un DEA de géopolitique à l'Institut Français de Géopolitique. Il effectue en 1991 sa première expédition en Islande, suivie en 1993 d'un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin.
C'est là le début de sa vie d'aventurier. Il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec l'exploratrice Priscilla Telmon, dont il fut le compagnon pendant de nombreuses années, sur plus de 3000 km du Kazakhstan à l’Ouzbékistan.
En 2003-2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Slavomir Rawicz : "The Long Walk" (1955).
Ce périple l'emmène de la Sibérie jusqu'en Inde à pied.
Passionné d'escalade, il chute accidentellement d'une maison à Chamonix en août 2014, juste après avoir transmis à son éditeur le manuscrit de "Bérézina" et est placé en coma artificiel.
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#RamboDay : RAMBO: FIRST BLOOD PART II, RAMBO III et RAMBO
Il semblerait que le 18 septembre a été déclaré “Rambo Day”, à la veille de la sortie en salle du nouveau film Rambo: Last Blood. Tout le monde s’entend (moi le premier) pour dire que le premier épisode de la série, First Blood, est le meilleur, le plus viscéral, le plus intense, avec beaucoup d’action pure, mais aussi une performance très sentie de Sylvester Stallone (également coscénariste). Un chef-d’oeuvre du genre, rien de moins, qui a récemment fait l’objet d’une restauration 4K qui a notamment été présentée à Cannes et à Fantasia.
Mais les suites valent quand même le détour à leur façon, et j’ai récemment pris plaisir à les revisiter. Brèves impressions sur chacun des trois épisodes qui séparent First Blood et Last Blood.
RAMBO: FIRST BLOOD PART II (1985, George P. Cosmatos)
Réalisé par George P. Cosmatos d'après un scénario de Sylvester Stallone & James Cameron, ce 2e épisode n'a pas la gravitas de l'original. Mais comme Rocky IV (aussi lancé en 1985), c'est une suite ridiculement divertissante. J'adore la performance presque purement physique de Sly, qui déambule dans la jungle, s'infiltre dans un camp de POW, se fait torturer, etc. Ses quelques dialogues incluent le fameux "Do we get to win this time?" et la question de si Rambo est "expendable" (Stallone a de la suite dans les idées). Puis le crescendo d'action, rythmé par la musique enlevante de Jerry Goldsmith, atteint son apogée lors d'une orgie d'explosions et d'hélicoptères, comme une vulgarisation d'Apocalypse Now. Et ça finit avec une toune de Frank Stallone!
RAMBO III (1988, Peter MacDonald)
Exilé dans un monastère thaïlandais, Rambo retourne éventuellement au front pour secourir le Colonel des Russes en Afghanistan. La position politique de ce film est complexe, surtout avec le recul. Mais j'aime les images de Rambo à cheval à travers les superbes paysages désertiques et montagneux, et même s'il y a une certaine redite du 2 (infiltration, explosions, hélicoptères), ça fonctionne encore relativement. Et que dire de la mémorable scène où Rambo cautérise sa blessure avec de la poudre!
RAMBO (2008, Sylvester Stallone)
Revoir les suites de First Blood rapidement fait vraiment ressortir la formule, qui s'épuise : toujours Rambo qui s'infiltre en terrain ennemi pour sauver des prisonniers. Ce qui distingue cet épisode est la vue d'un Stallone vieillissant et cynique, ainsi que des scènes d'action particulièrement sanglantes. Mais je préfère l'esthétique 80s des premiers films à la réalisation frénétique de ce 4e film.
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États-Unis : Six espoirs démocrates prêts à défier Trump
Joe Biden, vice-président sous Barack Obama, vient d'officialiser sa candidature à l'investiture démocrate ce jeudi, et il est déjà en tête des sondages. Derrière lui, on retrouve l'infatigable Bernie Sanders, la sénatrice Elizabeth Warren, qui avait refusé de candidater en 2016, ou la sénatrice Kamala Harris. Au total, une vingtaine de candidats sont déjà déclarés pour les primaires du parti démocrate (14 hommes, 6 femmes), prévues entre le 3 février et le 16 juin 2020. Parmi eux, on trouve aussi de nouveaux visages, bien décidés à prendre la relève, et à affronter Donald Trump s'il se représente. Tour de table de ces étoiles montantes.
Cory Booker, le Barack Obama 2.0
Âge : 49 ans Situation familiale : en couple Ville d'origine : Newark, New Jersey Nombre d'années en politique : 17 Date d'annonce de candidature : 1er février 2019
Très médiatisé, souvent comparé à Barack Obama, Cory Booker rêve de rassembler une Amérique morcelée. L'ancien footballeur américain apporte un peu de fraicheur dans le paysage politique américain : vegan, adepte des réseaux sociaux (4 millions d'abonnés sur Twitter), c'est le seul candidat qui n'est pas marié (il a récemment annoncé être en couple avec l'actrice Rosario Dawson.)
S'il est élu, Cory Booker prévoit de légaliser le cannabis et de réformer le système judiciaire pour empêcher les discriminations raciales. Il soutien le Green New Deal et a signé le plan de système de santé universel Medicare for All. Pour lisser l'inégale répartition des richesses, Cory Booker propose d'ouvrir un livret bancaire à chaque enfant américain, avec 1000 $ comme somme de départ. Jusqu'à 2000 $ y seraient rajoutés chaque année, selon les revenus des parents. Ce livret, bloqué jusqu'à 18 ans, ne pourrait servir qu'à financer des études, acheter une maison ou préparer sa retraite. CV :
2006 à 2013 : Maire de Newark dans le New Jersey
2013 : Élu au Sénat des États-Unis
Beto O'Rourke, la rock-star du Texas
Âge : 46 ans Situation familiale : marié, 3 enfants Ville d'origine : El Paso, Texas Nombre d'années en politique : 14 Date d'annonce de candidature : 14 mars 2019
Beto O'Rourke a fait de l'immigration son cheval de bataille. Il a vécu toute sa vie dans la ville frontalière d'El Paso au Texas et compte faire abattre le mur déjà existant avec le Mexique s'il est élu. Sur la question du climat, Beto O'Rourke soutien le Green New Deal et les accords de Paris, mais il n'a pas voulu signer le No Fossil Fuel Money Pledge, un pacte pour refuser le soutien financier des grandes entreprises d'énergies fossiles. Contrairement à de nombreux candidats démocrates, Beto O'Rourke ne défend pas le système de santé universel Medicare for All mais lui préfère un autre système, Medicare for America, qui permettrait aux Américains de conserver leur assurance privée s'ils en sont satisfaits.
CV :
1999 : Cofonde l'entreprise Stant Street Technology.
2005 à 2011 : Conseiller municipal d'El Paso.
2013 à 2019 : Élu à la Chambre des représentants pour le 16e district du Texas.
2018 : Fait campagne pour un siège au Sénat face à Ted Cruz au Texas. Il perd à 3 points d'écart.
Pete Buttigieg, le candidat des millenials
Âge : 37 ans Situation familiale : marié Ville d'origine : South Bend, Indiana Nombre d'années en politique : 17 Date d'annonce de candidature : 14 avril 2019 Son nom est imprononçable et pourtant, il est sur toutes les lèvres. Cet ancien officier des renseignements dans la marine est le plus jeune des candidats démocrates. Il fait parti de la génération Y, marquée par la fusillade scolaire de Columbine en 1999. Dans son programme, Pete Buttigieg annonce vouloir abolir le collège électoral et agrandir la Cour suprême à 15 juges. S'il est élu, Pete Buttigieg deviendrait le premier candidat présidentiel ouvertement gay aux États-Unis. Il a apporté son soutien au Green New Deal et a signé le pacte No Fossil Fuel Money. Il n'est pas en faveur du Medicare for All, qui implique d'éliminer les assurances privées, mais souhaite ajouter une option d'assurance santé public pour les citoyens américains qui le souhaitent. CV :
2007 à 2010 : Consultant au cabinet de conseil McKinsey & Company.
2009 : Rejoint la réserve de la marine américaine.
2013 : Déployé pendant 7 mois en Afghanistan.
Depuis 2011 : Maire de South Bend dans l'Indiana.
Andrew Yang, l'entrepreneur geek
Âge : 44 ans Situation familiale : marié, 2 enfants Ville d'origine : Schenectady, New York Nombre d'années en politique : 0 Date d'annonce de candidature : 6 novembre 2017 Andrew Yang n'est pas un homme politique, il se range plutôt dans la case "entrepreneur-geek". Andrew Yang est persuadé que les robots et l'intelligence artificielle sont une menace pour l'emploi. Pour lutter contre la robotisation de l'économie, il propose un revenu universel de 1000 dollars par mois, une idée qui n'est pas sans rappeler celle de Benoît Hamon en France. Il soutient le système de santé universel Medicare for All et veut étendre l'accès aux services pour la santé mentale. Andrew Yang a signé le pacte No Fossil Fuel Money et se prononce en faveur du Green New Deal. Enfant d'immigrés taïwanais, il veut défendre les Américains d'origine asiatique et les autres minorités. CV :
de 1999 à 2000 : Avocat d'affaires dans un cabinet à New York.
2002 à 2005 : Vice-président de l'entreprise de santé MMF System.
2006 à 2011 : PDG de l'entreprise Manhattan Prep.
2011 : Il créé Venture for America, un fond d'investissement pour les start-ups et jeunes entrepreneurs.
Tulsi Gabbard, l'hawaïenne qui fait polémique
Âge : 38 ans Situation familiale : mariée Ville d'origine : Honolulu, Hawaï Nombre d'années en politique : 17 Date d'annonce de candidature : 2 février 2019 Tulsi Gabbard est sûrement la plus controversée des candidats à l'investiture démocrate. Première femme hindoue élue au Congrès, son discours "anti Islam radical" fait polémique auprès des démocrates. Elle a rencontré Bachar el-Assad et était pressentie pour rejoindre le gouvernement Trump en tant qu'ambassadrice aux Nations Unies. Au début des années 2000, elle était anti-avortement et anti mariage gay. Elle s'est depuis excusée et affirme avoir changé de position suite à ses déploiements militaires dans des pays comme l'Irak. Depuis plusieurs années, elle vote en faveur de l'avortement et des droits de la communauté LGBTQ+. Tulsi Gabbard soutien le système de santé universel Medicare for All. Elle n'a pas signé le Green New Deal, qu'elle trouve trop vague malgré des convictions qu'elle partage, mais a signé le pacte No Fossil Fuel Money. La diminution du budget de l'armée est au cœur de son programme : elle prône le retrait des troupes américaines en Syrie et en Afghanistan. CV :
2002 à 2004 : Élue à la Chambre des représentants d'Hawaï.
2003 : Rejoint l'armée terrestre américaine (déployée en Irak en 2004 et au Koweït en 2008).
2011 à 2012 : Conseillère municipale d'Honolulu à Hawaï.
Depuis 2013 : Élue à la Chambre des représentants des États-Unis pour le 2nd district d'Hawaï.
Julián Castro, l'espoir des latinos
Âge : 44 ans
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Vincent Nouzille publie « Les Tueurs de la République », une enquête sur les guerres secrètes de la France et ceux qui les font
Le permis de tuer n’est pas une lubie de scénariste des films d’espionnage. Au nom de la République, sur ordre de ses plus hauts dirigeants, des tueurs sont disponibles pour « neutraliser », c’est le terme consacré, les ennemis de la France. Mais aussi conduire des guerres secrètes et venger ses morts. Vincent Nouzille (lire par ailleurs), vient de publier « Les Tueurs de la République ». Une enquête solidement étayée qui retrace l’histoire de ce continent enfoui que sont les opérations spéciales, menées avec plus ou moins de vigueur par les gouvernements de la Ve République. L’auteur révèle en particulier l’existence d’une cellule clandestine au sein de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), chargée des opérations « Homo », pour homicides.
« Sud Ouest ». Vous levez un coin de voile sur les secrets les mieux gardés de la République.
Vincent Nouzille. Ça fait une dizaine d’années que je travaille sur le monde du renseignement. Je me suis rendu compte qu’il y avait une vraie inconnue : les opérations clandestines. J’avais envie de connaître les guerres secrètes que la France peut mener et celles engagées par le passé. On a beaucoup parlé des pratiques de la CIA, je voulais savoir, côté français, ce qu’on faisait.
Vincent Nouzille.
Crédit photo : Photo dr
Quelle est la nature des opérations menées ?
Ce sont de vraies guerres secrètes des opérations spéciales, et bien souvent des assassinats ciblés. Leur principal motif est la lutte contre le terrorisme.
Qui réalise ces actions ?
Sous l’autorité du chef de l’État, ces opérations sont menées par le Service Action de la DGSE. 800 agents, essentiellement des militaires, qui agissent de manière clandestine.
Au sein du Service Action a été constituée au milieu des années 1980 une minicellule : la cellule Alpha, qui regroupe une dizaine de personnes. Des tueurs, les « tueurs de la République ». Ils agissent sans que l’on puisse rattacher leur action aux services français. À ce Service Action s’est ajoutée une montée en puissance des forces spéciales, qui œuvrent dans des conflits déclarés, comme c’est le cas au Mali. Elles opèrent, au choix, en amont ou en aval, de manière clandestine. Ce fut le cas en Libye, les forces spéciales sont intervenues en civil. Elles ont joué un rôle clé pour faire tomber le régime de Kadhafi. Les forces spéciales, ce sont 3 000 soldats surentraînés (RPIMa de Bayonne, commandos de marine). Elles se sont fait la main en Afghanistan en ciblant les HVT [high value targets, cibles de grande valeur, NDLR] et ensuite en marge de l’opération Serval (1). Au sein de ces forces ont été constitués des mini-groupes de tireurs d’élite qui peuvent identifier et tuer un individu en quelques heures.
Ce personnel est-il utilisé régulièrement ?
Jamais les forces spéciales et le Service Action n’ont été employés autant qu’aujourd’hui. Pour des raisons de contexte, bien sûr. À partir de 2012, on voit apparaître une pratique beaucoup plus offensive, notamment pour les répliques. La France règle ses comptes. Il n’y a pas d’attentats ou de prises d’otages qui n’aient donné lieu à une réplique : traque d’un chef terroriste qui a enlevé des Français, envoi de commandos de forces spéciales au Sahel pour éliminer des terroristes, frappes aériennes sur des chefs talibans ayant tué des soldats français…
Vous évoquez un François Hollande qui garde sur lui une liste où figurent les noms des cibles à abattre. Vous décrivez un président plus faucon que colombe. C’est une surprise ?
J’ai démarré cette enquête il y a trois ans, et cela a en effet été une vraie surprise. De tous les présidents de la Ve République, il est celui qui assume le plus les opérations clandestines. Du fait de son tempérament plus guerrier qu’on ne le croit. C’est aussi lié à son entourage, notamment son chef d’état-major particulier. On l’a vu lors de l’opération Serval, il s’agissait de tuer les chefs terroristes : pas de prisonnier, pas de négociation. Les consignes ont été étonnamment simples et claires : « search and destroy », rechercher et détruire. La France ne fait plus de quartier. C’était un peu le cas avant. Aujourd’hui plus encore, depuis les attentats de Paris.
François Hollande va plus loin que ses prédécesseurs ?
Sous les présidences Mitterrand et Chirac, soit vingt-six ans, ça n’a pas été très assumé. Un certain nombre d’actions ont été menées sans que l’autorité politique soit aux commandes. Il est arrivé que le patron de la DGSE aille voir le président Mitterrand, lui donne des indications sur les opérations Homo et que le président ne réponde pas. Ce n’est pas normal. à cette époque, il y avait le syndrome du « Rainbow Warrior » et surtout la peur de prendre des coups. C’était aussi la crainte de Jacques Chirac après les attentats du 11 septembre 2001 : que la France soit à son tour frappée. Chirac est le plus timoré de tous.
Nicolas Sarkozy ?
Il est à cheval entre deux tendances. Les premières années de son mandat, le président Sarkozy était plutôt calme et peu offensif. Tout bascule en 2010, parce que les prises d’otages se multiplient au Sahel. Au même moment, il nomme le général Puga comme chef d’état-major particulier. Ce militaire est un faucon et va l’inciter à lancer des opérations de vive force. François Hollande l’a maintenu à ce poste.
N’y a-t-il pas un problème lié au contrôle ou plutôt au non-contrôle de ces opérations ?
Tout est à la discrétion du président. Et, on l’a vu, il peut très bien ne pas assumer. La question du contrôle par le pouvoir politique est capitale. En France, les parlementaires n’ont quasiment pas voix au chapitre. Il leur est formellement interdit de mettre leur nez dans les opérations. Contrairement aux États-Unis, où la commission du Congrès est très pointilleuse sur le budget de ces opérations secrètes.
On est pleine zone grise en termes de légalité ?
La France est un des seuls pays occidentaux à ne pas avoir de cadre juridique pour le renseignement ; c’est l’objet de la loi justement en cours d’élaboration : elle va offrir un cadre qui faisait défaut. On se situe au croisement de questions morales, éthiques, politiques. Est-on fondé à tuer quelqu’un à l’étranger ?
Ces guerres clandestines sont-elles efficaces ?
On mène des guerres secrètes de plus en plus violentes sans que l’opinion en ait conscience.
Nous sommes pris dans cette spirale de violence, et ceci bien avant les attentats de Paris du mois de janvier dernier. Un certain nombre d’actions qui nous visent sont des réponses à des choses que nous avons pu faire. Nous sommes engagés dans des engrenages où la violence répond à la violence.
La lutte contre le terrorisme ne peut pas être qu’une lutte militaire ou clandestine. Le combat politique, diplomatique, doit permettre d’endiguer le phénomène. La seule réponse militaire ne suffit pas. Car après, quand vos ennemis sont déterminés à vous détruire, la négociation s’en trouve plus que limitée. On voit bien que c’est le cas aujourd’hui avec Daesh ou Aqpa (al-Qaida dans la péninsule Arabique).
(1) L’opération Serval est une opération extérieure (Opex) menée au Mali par l’armée française. Lancée en janvier 2013 pour repousser une offensive des groupes armés islamistes, elle s’est achevée en juillet 2014. Les forces engagées ont depuis intégré un dispositif régional, intitulé opération Barkhane.
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L’AZUR ET LE RÉEL IMPENSABLE
Didier Arnaudet / Pascal Convert, Native Drawings, 2000. Courtesy Galerie Éric Dupont Paris.
L’an dernier, à la suite d’une mission en Afghanistan, à l’occasion du 15e anniversaire de la destruction des bouddhas de Bâmiyân par les Talibans, Pascal Convert a conçu un projet pour le pavillon français de la Biennale de Venise 2017. Finaliste, ce projet n’a pas été retenu. Cet été, la Ville d’Anglet lui offre l’occasion de présenter un ensemble composé d’oeuvres majeures des années 1990-2000, et l’une de ses plus récentes.
Sculpteur, réalisateur, historien, écrivain, Pascal Convert n’a jamais cessé de battre les cartes et d’ouvrir le jeu. Son oeuvre se déploie avec une fascinante envergure, partant dans des directions multiples et pourtant revenant toujours à ce point de tension essentiel d’une dimension humaine, intime à l’épreuve du monde et des soubresauts de son histoire.
Elle oscille entre le figé et le fluide, le poids de la mort et la mouvance du vivant. La question du mouvement est centrale. Tout est lié à la nécessité de ce qui bouge, coule et se transforme, de ce qui s’arrête, se densifie et oppose une résistance : la lumière, l’eau, la cire, le verre, mais aussi la mémoire individuelle ou collective. Cette oeuvre échappe ainsi à toute limite, tout espace de localisation. Elle n’existe que dans son perpétuel élargissement. C’est pour cette raison qu’elle est vouée au commencement et au recommencement. Elle se situe à l’exact opposé de tout ce qui se contente de peu, de tout ce qui resserre, compacte la signification, de tout ce qui se limite à des cadres bien établis, bien repérés.
L’enfance est l’un des éléments fondateurs de cette oeuvre. Ce temps d’éveil à la perception de soi et de l’autre est ici environné d’éclats, de traces et de questions où l’effacement, l’oubli ont porté leurs coups les plus cruels. À l’image de l’archéologue qui, à partir d’un fragment de mosaïque, restitue la vie d’une civilisation, l’artiste s’emploie à développer tout un cheminement en échos, reprises et résonances à partir de quelques articulations récurrentes dont le sens est indéfiniment répété et ravivé. Entre innocence et nocivité, émerveillement et déchirure, l’enfance est aussi cette herbe qui, dans une courte nouvelle de Guy de Maupassant, pousse « drue, verdoyante, vigoureuse, nourrie par le pauvre corps » enseveli d’un vieux cheval mort suite à de mauvais traitements. Cet étrange et instable alliage de noirceur et de délivrance ne s’arrête jamais de créer et de détruire les formes dont il a besoin pour s’exprimer, mais dans lesquelles il ne saurait se figer.
L’enfance se propage sur toute l’étendue de ce choix d’oeuvres immersives, présentées à Anglet. Les dessins muraux de la série Native Drawings (1996), réalisés à même les murs de la galerie Pompidou, et l’installation vidéo Native Movies (2001) montrée dans la Black Box du théâtre Quintaou partagent la même source, celle de l’heureuse effervescence de traits dessinés par la fille de l’artiste lorsqu’elle était enfant.
Pascal Convert, Direct-Indirect 2, 2003. Courtesy Galerie Eric Dupont Paris.
Projetés dans l’espace, la couleur et le geste se conjuguent dans une élasticité, une légèreté et une flagrance qui permettent au spectateur de s’approcher au plus près d’une capacité de frémissement et d’envol. Le vidéogramme Direct-Indirect 2 (2003) est placé en regard des Native Drawings. Ce montage entrelace des images de la guerre en Irak avec des images des enfants de Pascal Convert plongés dans un sommeil assiégé par la rudesse de l’actualité du monde. À côté de l’installation vidéo Native Movies se trouve une sculpture en céramique émaillée blanche, ayant comme modèle le fils de l’artiste, et qui s’inscrit dans le cycle du « Portrait de jeune homme en saint Denis ». Après avoir été décapité, un saint céphalophore se relève, prend sa tête dans ses mains, et parcourt toute la distance qui le sépare du lieu où il souhaite se faire enterrer. En extérieur, les dessins de la série Native Writings font le lien entre la galerie Pompidou et le théâtre Quintaou.Pour Pascal Convert, l’enfant dessine en marchant dangereusement et joyeusement sur un fil ténu, souvent interrompu, mais toujours repris : « Il n’a pas peur de tomber, il vient de là, du vide. Il dort, il rêve, il voit, si loin si proche, les images grimaçantes des guerres, il entend les sirènes stridentes et se prépare au combat en traçant autour de lui ces lignes comme on écrit un serment. » Cette exposition évoque une incandescence d’images, de trajectoires, de sensations fugitives, de rêveries élémentaires où la menace des ombres accentue une indispensable qualité de lumière. C’est une formule alchimique qui souligne bien la solidarité paradoxale de l’espérance et de l’effroi, de la fécondité et du chaos, de la douleur infinie et de la consolation, de l’azur et du réel impensable, de l’inquiétude et de la confiance désarmante, de l’air impalpable et de l’enfance.
« Azur ! », Pascal Convert, du samedi 8 juillet au lundi 28 août, galerie Pompidou & théâtre Quintaou, Anglet (64600). Vendredi 7 juillet, vernissage et projection du film Les Enfants de Bâmiyân réalisé par l’artiste. www.anglet.fr
Conversion, Pascal Convert, Filigranes
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[Dis, c'est quoi...] La religion
[Générique - 0:37] Christine Boutin ...... La baleine échouée Frigide Barjot ........ Le cheval Findus
Nicolas Sarkozy...... Le nain grincheux
François Hollande ... Nounours
--------------- A propos des vierges dans l'au-delà.
[Thomas] Si les filles sont vierges et vu qu'on parle des musulmans ça veut donc dire que ces derniers sont probablement des pédophiles. Voilà voilà, c'est beau l'Islam. -2:25 --------------- [Thomas] Quand un musulman est tué t'as toute la communauté musulmane qui vient crier au scandale et tout. Eh bah heureusement que dès qu'un blanc est tué tous les blancs ne descendent pas dans la rue pour venir manifester. -3:25 --------------- [Thomas] Quand ce sont des juifs ou des cathos qui se font buter alors là par contre les musulmans on les entend moins. -3:40 --------------- [Thomas] Et les musulmans ils font bien chier quoi. Moi je fais aucune différence entre un athée, un catho, un juif, peu importe. Je suis pour l'égalité, mais les musulmans ils en demandent trop. Je dis stop. Déjà faire des magasins hallal. Hallal. Mais vous êtes sérieux les gars ? Et puis quoi encore ? Pire encore, les Quick qui DEVIENNENT hallal. Est-ce que vous vous rendez compte de cette connerie ? Moi franchement j'en ai strictement rien à foutre de ces mecs qui disent "ouais mais comme on est dans un quartier assez islamique notre restaurant devient uniquement hallal pour augmenter le chiffre d'affaires. MAIS RIEN DU TOUT. Attendez ça veut dire quoi ? Et les blancs qui vivent dans le secteur et qui bouffent pas leurs conneries, on en fait quoi ? Mais bordel, une minorité ne va pas imposer sa loi à une majorité. Dans quel monde on vit sérieux ? -4:10 --------------- [Thomas] Qu'on construise des mosquées ici... en France ? Mais c'est hors de question. Est-ce que vous croyez dans les pays où il fait bon vivre style Syrie, Irak ou Afghanistan ils vont construire des églises ? Je ne crois pas non. Ah si si, pardonnez moi ! Il y a bien des églises mais on va buter tous ceux qui viennent pour la messe. -5:28 --------------- [Thomas] Et quel est le prétexte comme quoi il FAUDRAIT construire davantage de mosquées ? Ah oui, ils prient dans la rue. Ils prient dans la rue ? NON MAIS SERIEUX ?? Bon entre parenthèses on critique les musulmans qui font ça mais les autres religieux qui font ça, les cathos, ils sont pas mieux. -6:10 ---------------
A propos de la conception de Dieu.
[Thomas] “Je suis partout.” -7:06
(Ndlr : Rien à dire de particulier sur ce passage, je ne sais pas si c'est volontaire mais je rappelle à tout hasard que Je suis partout était le nom d'un journal antisémite.) --------------- [Thomas] [Humour ?] Mais bon revenons à ces tarés de musulmans. -7:16 --------------- [Thomas] Y'a de bons musulmans quand même... c'est rare mais ça existe aussi. -7:40 --------------- [Thomas] J'pourrais aussi parler du fait que les femmes voilées c'est n'importe quoi mais... [voix off] Ne dis rien tu vas t'énerver ne dis tu vas t'énerver ne dis rien tu vas t'énerver. -8:10 --------------- [Thomas] Vous ne le savez peut-être pas mais le voile c'est le symbole de l'oppression de la femme. Donc là déjà on voit bien l'égalité hommes-femmes hein. -8:17 --------------- [Thomas] J'crois qu'on peut dire en toute impunité que la religion musulmane c'est la pire et que c'est de la barbarie. Pardon, est-ce que je suis islamophobe ? Même pas. 8:47 --------------- [Thomas] La charia c'est tellement évolué, et puis égorger le mouton là...oh [tête penchée, langue tirée]. -8:56
(Ndlr : Et toi, les animaux que tu manges, ils sont tués comment ?) --------------- [Thomas] Les blagues sur les juifs ne sont pas réservées aux juifs ! C'est même raciste envers nous !! -10:17 --------------- [Thomas] Avec le judaïsme la femme a un peu trop beaucoup de droits à mon avis. (Ndlr : il affirme plus tard qu’il dirait pareil pour les hommes) ! -10:49 --------------- [Thomas] Et puis ils ont leur connerie là, Shabbat, alors pour faire court Shabbat c’est un jour de repos, mais vraiment repos quoi. Mais une fois fini ça sert surtout à se bourrer la gueule. Et dommage pour vous, c’est pas moi qui l’ai dit, mais un ami juif. -11:02
(Ndlr : Nadine Morano ?)
---------------
Ndlr : Il continue en donnant son avis (négatif) sur les juifs et les catholiques, rien de particulièrement notable ou frappant toutefois.
---------------- ---------------- ----------------
[Petit message à l’attention des personnes qui ont envoyé du soutien hier via la page de questions : pas de réponse individuelle pour pas trop flooder le tumblr (c’est pas l’envie qui manquait pourtant) mais ça a été lu et très apprécié, merci à vous :)]
[Anonyme] Hey j'espère que tu vas pas recevoir trop de hate depuis la video de Thomas! Par contre, il compte faire quoi le 8 mars?
Réponse : Merci :). Il compte sortir une n-ième vidéo sur le féminisme et pour cela il cherche des youtubeurs prêts à participer à son émission. Rien de fantastique ou d’extraordinaire, si ce n’est qu’il présente ça comme un projet gigantesque et “extrêmement important”, mais autant dire que ses précédentes vidéos ne poussent pas à la confiance.
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Solange Pitroipa, Burkinabè résidant à Bruxelles : « Evitons que le Burkina soit un Afghanistan du Sahel »
Partie de Ouagadougou en 1993 pour des études d’expertise comptable à Bruxelles, elle est aujourd’hui à cheval entre son pays d’accueil et le Burkina Faso, du fait de ses multiples fonctions. Dans l’entretien suivant, Solange Pitroipa, chef de la section bilatérale pour le Burkina Faso à la chambre de commerce belgo-luxembourgeoise et les pays ACP, montre que le Burkina Faso reste au cœur de ses…
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Quelques extraits de Sous le drapeau noir - Joby Warrick
Oussama Bin Laden avait pour but de libérer progressivement les pays musulmans de l’influence corruptrice de l’Occident afin qu’ils puissent un jour s’unir en une seule et unique théocratie islamique, un califat. À l’inverse, Zarqaoui était déterminé à créer son califat dès maintenant. Il cherchait à instaurer le royaume de Dieu sur Terre à travers des pratiques d’une sauvagerie inimaginable, estimant, à raison, que des actes d’une extrême violence savamment mis en scène rallieraient à sa cause les terroristes les plus endurcis et terrifieraient tellement les autres qu’ils finiraient par se soumettre. Sa stratégie avait ébranlé l’ensemble de la région ; jamais Al Qaïda n’y était parvenu à ce point.
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70 ans plus tôt, une armée musulmane avait emprunté cette même route vers le nord, à cheval ou à dos de dromadaire, avec la ferme intention d’anéantir, au nom d’Allah, le pays appelé Jordanie. Ces cavaliers bédouins qui se désignaient eux-mêmes sous le terme d’Ikhwan - « Frères » - avaient été armés et entraînés par le premier roi d’Arabie Saoudite, Ibn Séoud, pour l’aider à vaincre ses rivaux politiques. Mais les ambitions des Ikhwan allaient au-delà de la péninsule arabique. Ces fanatiques assoiffés de sang, qui considéraient toute invention ou pratique occidentale comme l’œuvre de Satan, pensaient qu’ils avaient été choisis par Dieu afin de purifier la région en massacrant tout ceux qui s’alliaient avec des étrangers ou s’écartaient de leur vision très étroite de l’islam. Venus des rudes terre désertiques de l’intérieur , ils envahirent la Jordanie et l’Irak, deux pays créés au début des années 1920, bien déterminés à reverser leur gouvernement et à mettre en place une théocratie islamique unifiée, ou califat, qui s’étendrait sur tout le Moyen-Orient. Ils dévastèrent les villes et les villages qui se dressaient sur leur route, tranchaient la gorge de tous les survivants mâle pour s’assurer que soit effacée la moindre trace de modernité occidentale.
Malgré les vaines tentatives du roi saoudien pour les réfréner, une armée d’Ikhwan d’environ 1500 les hommes s’approcha à une quinzaine de kilomètres d’Amman avant d’être finalement stoppés. Des avions de guerre britannique repérèrent la colonne en approche et la mitraillèrent, tuant près d’une centaine d’hommes.
Plusieurs petits groupes d’insurgés, continuèrent à contrôler quelques zones à l’intérieur de l’Arabie Saoudite, au moins jusqu’aux années 1950, menaçant parfois les étrangers qui s’aventuraient près de leurs villages. Puis les Ikhwan disparurent, mais pas les haines féroces qu’ils avaient allumées. Cette intolérance inflexible, cette forme violente, extrême et impitoyable de l’islam perçu comme un feu purificateur, nombre finirait par y adhérer à la fin du XXe siècle et au-delà, des villages perdus au cœur de la péninsule jusqu’aux cités pétrolières du golfe Persique, des plaines sauvages de lest de l’Afghanistan aux cellules surpeuplés d’une prison jordanienne tristement célèbre.
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Trois événements avait contribué à remodeler la personnalité relativement brusque de Zarkaoui : la guerre, la prison et le fait de commander son propre camp entraînement en Afghanistan. Il se considérait désormais comme un véritable chef mais aussi comme un homme ayant un destin accomplir. À présent, selon Al Adel, son énergie et son raisonnement se trouvaient à nouveau modifiés, fraîchement affûtés par « la haine et l’hostilité contre les Américains ».
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Certes, Zarkaoui vivait dans les montagnes isolée du nord-est de l’Irak, une région dont était absente l’armée irakienne. Mais suggérer que Saddam Hussein lui accordait l’asile était contraire à tout ce que Bakos, spécialiste de Zarkaoui, savait être la vérité. C’était un peu comme déclarer que Glover Cleveland, 22e président des États-Unis, avait « hébergé » Jeronimo, le célèbre chef apache de l’ouest américain qui s’attaquait aux colons et aux tuniques bleues depuis sa base sur la frontière américano mexicaine.
Elle continua regarder, sidéré.
« Les milieux officiels irakiens ni les accusations de lien avec Al Qaïda. Ces dénégations ne sont tout simplement pas crédibles, poursuit Powell. L’année dernière, un membre d’Al Qaïda s’est vanté que la situation en Irak était, je cite, « favorable » car l’on pouvait rapidement transiter par Bagdad. »
Ce n’était pas faux. Mais si les terroristes avaient accès à la capitale irakienne était-ce le résultat de la complicité des hauts responsables du pays où des faiblesses de la surveillance aux frontières, où était-ce à la faveur de la corruption le disputait à l’inefficacité ?
Et pour ceux qui maîtrisaient le sujet, ce discours fut une performance extraordinaire, une interprétation extrêmement habile d’un éventail de faits sélectionnés avec soin en faveur d’une invasion. Powell devait déclarer plus tard que cette présentation avait été la plus grosse bourde de sa carrière, une erreur dont il attribue la responsabilité au travail bâclé des services de renseignement ainsi qu’aux huiles de l’administration Bush qui avaient tendance à prendre leurs désirs pour des réalités. La vérité est que, dans ce discours, au moins la partie concernant Zarkaoui avait été rédigée par deux responsables de la CIA après des semaines de discussions plus que houleuses avec les représentants de la Maison-Blanche sur ce qu’il fallait conserver ou supprimer.
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Dans l’Irak de Saddam Hussein, quiconque aspirait un poste de responsabilité, que ce soit proviseur, capitaine de police ou chef des services de renseignement, était obligé de rejoindre le partie basse. Il en était de même pour ceux qui voulaient entrer à l’université. En une nuit, plusieurs dizaines de milliers de professionnels et de bureaucrates expérimentés s’étaient retrouvés privés de leur emploi, et les responsables américains présents en Irak confrontés à deux problèmes colossaux. Le premier était l’absence totale de ce qui pouvait tenir lieu de forces de sécurité locale convenablement équipées pour assurer l’ordre et éradiquer les réseaux hors-la-loi. Le second est un vaste contingent de fonctionnaires irakiens aigris et bénéficiant de vastes réseaux, désormais obligés de se débrouiller sans salaire ni pensions.
« Nous avons mis ces gens à la rue, des gens qui avaient les outils et savaient comment s’en servir », a raconté Richer, se remémorant son exaspération face à cette politique debaasification . « Nous les avons virés sans indemnités. Certains d’entre eux étaient dans l’armée depuis 15 ou 20 ans, et nous ne leur avons même pas laissé toucher la pension. »
C’est donc cette Irak en pleine réorganisation que Zarkaoui allait trouver à la fois une liberté de manœuvre et des alliés puissants, aussi désireux que capables de soutenir sa cause.
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Des années plus tard, lorsque les responsables de la CIA disséquèrent les erreurs commises au cours des premiers mois de la guerre, certains furent stupéfaits des convergences si improbables qui avaient permis à Zarqaoui d’accomplir tant de choses en si peu de temps ; telle une graine apportée par un vent mauvais, le Jordanien avait atterri au moment idéal sur une parcelle de terre parfaitement préparée et pour lui permettre de prendre racine.
« Ce sol fertile, c’était l’Irak post-débaasification , a déclaré Richer. La pluie et le soleil, c’était l’inaptitude de l’autorité provisoire et la capacité des États-Unis à comprendre les Irakiens et leur culture. Tout cela a permis à Zarqaoui de germer et de prospérer.
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A l’égard de la minorité sunnite irakienne, le groupe censé être le plus favorable à sa cause, Zarkaoui faisait preuve du même mépris. Les sunnites n’avaient pas de chef et ils étaient divisés, « encore plus pitoyables que des orphelins à la table de dépravés. », disait-il. Même les soldats irakiens qui rejoignaient les djihadistes manquaient d’une réelle expérience des combats et aimaient mieux lancer des grenades ou tirer de temps en temps quelques obus de mortier plutôt que d’affronter directement l’ennemi.
« Nos frères irakiens préfèrent toujours la sécurité ; ils retournent dans les bras de leurs femmes ou rien ne leur fait peur. Certains groupes se vantent même parfois de ne compter aucun tué ni aucun prisonnier dans leur rang. Au cours des nombreuses réunions que nous avons eues avec eux, nous leur avons bien expliqué que sécurité et victoire sont incompatibles et que l’arbre du triomphe et du pouvoir ne peut pas pousser haut et fort sans le sang et la bravoure face à la mort. »
Enfin, passant à la majorité chiite du pays, Zarkaoui se lance dans plusieurs pages d’une harangue pleine de ciel.
« Un obstacle insurmontable, un serpent à l’affût, un scorpion, l’ennemi qui nous espionne, un venin mortel », écrivai-t-il, enchaînant les métaphores. Il faut rejeter ce groupe religieux selon lui pire que le paganisme, « n’ayant rien en commun avec l’islam sinon à la manière dont les juifs ont quelque chose en commun avec les chrétiens sous l’appellation de « gens du livre ». Les Chiites avaient pour dessein de détruire la fois les sunnites et leur malice les avait amenés à s’allier aux occupants américains.
« Leur secte a pratiqué la félonie et la trahison à travers toutes les époques de l’histoire », déclarait Zarqaoui.
Faire de Bin Laden le destinataire d’une pareille diatribe était un choix étrange. Même s’il était lui-même sunnite, le fondateur d’Al Qaïda voulait être celui qui unifierait tous les musulmans et jamais il n’avait appelé à s’attaquer à des chiites innocents. En réalité, comme le savait déjà très probablement Zarqaoui, il avait même condamné cette pratique. Peut-être le Jordanien pensait-il pouvoir le faire changer d’avis, car il en venait ensuite au cœur même de son message : son projet d’une bataille où les gens mourraient en encore plus grand nombre. Cette campagne, prétendait-il, permettrait de remplir trois objectifs d’un seul coup : déstabiliser l’Irak, éradiquer une hideuse apostasie, Et, le plus important, obliger les sunnites à prendre les armes pour livrer une guerre qui aboutirait à leur libération (une guerre qu’il déclencherait lui-même, un «réveil de ceux qui sommeillent et une révolte des endormis».)
La solution que nous envisageons, et Dieu tout-puissant le sait mieux que quiconque, et d’entraîner les chiites dans la bataille, car c’est le seul moyen de faire durer le combat entre nous et les infidèles… Pour nous, la seule solution consiste à frapper tous les responsables chiites religieux, militaires et autres, coup après coup, jusqu’à ce qu’ils se soumettent aux sunnites. D’aucuns pourraient dire que, dans cette affaire, nous faisons preuve de précipitation et d’imprudence et que nous entraînons la nation [islamique] dans une bataille pour laquelle elle n’est pas prête, une bataille abominable ou beaucoup de sang sera versé. C’est exactement ce que nous voulons. »
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À 10h, quasi simultanément, plusieurs explosions déchirèrent la foule, projetant des Shrapnels et des morceaux de corps humain. Tandis que les pèlerins, pris de panique, commencèrent à fuir, des obus de mortier, tirés à quelques centaines de mètres de là, tombèrent dans la cour et tuèrent plusieurs dizaines de personnes. Selon les conclusions de l’enquête, il y a eu une dizaine d’explosion et près de 700 victimes, dont 180 morts. Les responsables américains affirmèrent très vite que le responsable était probablement Zarkaoui. Moins de 24 heures après, le général John Abizaid, chef de l’armée américaine pour le Moyen-Orient, annonçait à une poignée de membres du congrès qu’il disposait de « renseignements reliant Zarkaoui » aux attentats de l’Achoura.
« Le niveau d’organisation et la volonté de faire des victimes parmi les fidèles innocents portent clairement la marque du réseau Zarkaoui », témoigna-t-il le 3 mars.
Beaucoup d’Irakiens cherchèrent les coupables ailleurs. Le plus éminent représentant du clergé chiite, l’ayatollah Ali Al Sistani, condamna les occupants américains qui avaient laissé la sécurité partir à vau-l’eau dans un pays qui, malgré tous ces problèmes, avait été jusqu’alors relativement stable. D’autres étaient persuadés que les États-Unis eux-mêmes se trouvaient derrière ces massacres, refusant de croire que des musulmans puissent commettre pareil atrocités.
Certains encore s’en prirent aux journalistes qui, aux yeux de certains, représentaient le symbole le plus tangible de l’Occident. À Bagdad, près du sanctuaire de l’imam Moussa Ak-Zakim détruit par les bombes, une irakienne dissimulée de la tête aux pieds dans son abaya noir poursuivit ainsi de reporters américains en hurlant des insultes : « pourquoi avez-vous fait ça, vous autres les Américains ? »
À peine une année s’était écoulée depuis que Zarkaoui était arrivé en Irak avec seulement quelques armes, de l’argent et ses ambitions. Ses objectifs déclarés consistaient à isoler et harceler l’occupant américain mais aussi à provoquer un conflit entre les communautés chiites et sunnites irakiennes. Il était parvenu à atteindre les deux et voilà que, de surcroît, les Irakiens tenaient les occupants pour responsables des violences qu’il avait lui-même déclenchées.
Comme il avait espéré, l’Irak était en train de sombrer dans le chaos, et certains oui allaient bientôt déployer une nouvelle tactique pour aggraver la misère dans le pays et horrifié le monde occidental. Mais il avait d’abord quelques affaires à régler. Il n’avait pas oublié le tout premier objet de sa haine : la Jordanie.
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Bin Laden demeurait la figure de proue que l’on respectait, l’homme qui, des années auparavant, avait combattu les Soviétiques et conçu les attentats contre New York et Washington. Zarqaoui était maintenant salué comme le « Cheik des égorgeurs », le terroriste d’un nouvel âge, brutal, où la diffusion d’acte de boucherie sur Internet tenait lieu de tactique pour gagner le soutien des djihadiste les plus endurcis et semer la peur chez tous les autres.
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À la consternation des islamistes du monde entier, la foule qui assiégeait le ministère du Caire ou à Benghazi manifestait peu d’appétit pour remplacer un tyran laïque par un tyran religieux. Place Tahrir, dans la capitale égyptienne, les slogans scandés par les manifestants allaient de la réclamation de meilleures conditions de vie ( pain, liberté, égalité sociale) à des expressions de fierté nationale (tête haute, tu es un Égyptien !). Même après l’élimination de Ben Laden le 11 mai 2011, il n’y eut aucun appel au Jihad et personne ne brandit la bannière d’Al Qaïda ou un portrait du chef terroriste que l’on venait d’abattre. D’ailleurs, les sondages indiquaient que, dans l’ensemble des pays musulmans, le soutien au mouvement terroriste connaissait un effritement régulier depuis 2004, soit précisément le moment où Zarqaoui avait commencé à monopoliser l’attention internationale avec ses vidéos de décapitation et ses attentats suicides. Le soutien aux attaques contre des civils musulmans, carte de visite de l’État islamique, s’était même effondré encore davantage.
(…)
Les lieutenants de Baghdadi étaient toujours capables de fabriquer des voitures piégées meurtrières et arrivaient encore à disposer d’une réserve constante de malheureux adolescents prêts à conduire un véhicule-suicide vers sa cible. Mais la vieille organisation de Zarqaoui était aussi crevée que le discours de ses chefs à propos d’un État islamique panarabe. Le groupe était au bord de la ruine. Il avait perdu son sanctuaire et sa liberté de mouvement, si essentielle pour communiquer, s’entraîner et s’approvisionner. Il cherchait à vendre une idéologie dont le monde Musulman semblait se moquer totalement. Cinq ans après la mort de Zarqaoui, l’État islamique dira qu’il était devenu ce que les organisations terroristes redoutent encore plus que leurs propres anihilation. Il était devenu hors de propos.
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Un des responsables du camp a reconnu qu’à l’époque où Baghdadi y a séjourné, Camp Bucca, était à la fois dysfonctionnel et, du point de vue des militaires chargés de réprimer la rébellion sunnite, contre-productif. En rassemblant ainsi islamistes radicaux et irakiens ordinaires dans ce pénitencier sans foi ni loi au cœur du désert, les Américains avaient involontairement crée une « université djihadiste » qui allait contribuer à inculquer les préceptes islamistes à toute une nouvelle génération de combattants.
« Dans tout le camp, les extrémistes étaient mélangés aux modérés », a écrit en 2009 dans un article de la Military Review le capitaine de corvette Vàsilios Tasikas, qui était à la tête de l’administration juridique de la prison. « Les forces américaines ont malheureusement fait le choix d’un modèle de détention qui partait du principe que les détenus étaient « tous des méchants », qu’il fallait « entreposer » pour une durée indéterminée puis relâcher au hasard, par groupes constitués de façon arbitraire. Cette approche n’était pas seulement naïve et à courte vue, elle était également dangereuse, il était facile de prévoir qu’elle ne ferait que nourrir l’insurrection à l’intérieur même des barbelés. »
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Le Qatar, qui observait le conflit à 1800 km de distance, pouvait se permettre de jouer avec le feu. Pour le roi Abdallah de de Jordanie, tous ces hommes avec leur drapeau noir, leurs armes et leurs explosifs payés par les pays du Golfe étaient déjà dangereusement proches, à tel point qu’il arrivait parfois aux gardes-frontières d’être témoins des combats depuis leurs miradors.
Au cours de l’été 2012, les islamistes se rapprochaient encore un peu plus. Les services de renseignement jordaniens commencèrent à accumuler les rapports indiquant que les combattants armés s’introduisaient dans le pays avec, semblait-il, l’attention de propager la révolution dans le royaume hachémite. Pendant plusieurs semaines, les agents du Moukhabarat, observèrent ses infiltrés aménager des planques et stocker des réserves pour ce qui avait l’air d’être un plan d’envergure visant à frapper des cibles dans tout Amman.
Lorsque les conspirateurs furent quasiment prêts, le Moukhabarat passa à l’attaque. On rafla les suspects lors d’une série de raid au cours desquels l’on saisit des mitrailleuses, des mortiers, des voitures piégées et des explosifs passés clandestinement en Jordanie. A partir de cette information et de plusieurs interrogatoires, l’agence put reconstituer les grandes lignes d’un projet de plusieurs attentats simultanés contre les cibles civiles et gouvernementales, et comme l’ambassade des États-Unis ou un centre commercial de luxe en plein centre-ville. Si le plan avait abouti, il aurait fait plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de victimes.
Les hommes du Moukhabarat en avaient à peine terminé lorsque des troubles éclatèrent du côté de la frontière. Une patrouille jordanienne avait surpris une nouvelle bande d’islamistes qui tentait de pénétrer en Syrie. S’en sont suivi un échange de tirs nourri au cours duquel quatre insurgés avait été tués. Un soldat avait également trouvé la mort, devenant la première victime jordanienne d’une guerre civile syrienne qui durait depuis maintenant un an.
Le roi était furieux. Pendant des mois il avait prévenu tout le monde, les Américains, les Européens, ses alliés arabes et même Assad, des possibles conséquences d’une guerre civile en Syrie. Immanquablement, le brasier d’un conflit religieux ou ethnique finirait par déborder les frontières syriennes. C’est ce qui s’était passé en Irak, et maintenant cela arrivait de nouveau.
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« Parfois, il se passe une semaine ou deux sans exécution, puis il y en a soudain cinq d’un coup. Pour les citoyens ordinaires, il y a des amendes et des taxes pour tout : diriger une entreprise, garer sa voiture, ramasser ses ordures. Ils prennent notre argent et s’en servent pour payer le salaire des combattants étrangers. Les gens ont peur de faire quoi que ce soit parce qu’il risque de se faire exécuter. »
Mais ce qui troubla le plus Abou Brahim, ce fut le traitement que les nouveaux occupants de Racca réservèrent aux enfants de la ville. Après que l’État islamique eût pris le pouvoir, les écoles restèrent fermées durant plusieurs mois, et lorsqu’elles finirent par ouvrir, tout avait changé. Les anciens manuels et les programmes (l’État islamique les appelait les « livres des infidèles »), avait été jetés à la poubelle et pour être remplacés par de l’éducation religieuse. Pendant ce temps, des centaines d’enfants et adolescents devenus orphelins furent transportés dans des camps militaires pour apprendre à manier un fusil et conduire des camions piégés. Abou Ibrahim voyait parfois, dans des convois militaires, ces jeunes recrues de l’État islamique portant des armes et revêtus d’un uniforme trop grand pour eux.
« Certains de ces garçons avaient moins de 16 ans. Lors que les écoles ont fermé, il n’avait plus rien à faire. Ils voyaient tous ces gros durs avec leurs Kalashnikovs et ça leur faisait quelque chose. Il voulait devenir comme eux. »
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Au cours des 10 années qui avaient suivi la création de son groupe, les disciples djihadistes de Zarqaoui avait été qualifiés de terroristes, d’insurgés puis de militants islamistes. Ils constituaient à présent une armée à part entière. À la fin du printemps 2014, les troupes de l’État islamique faisaient irruption dans la partie occidentale de l’Irak mais aussi dans la conscience de plusieurs millions de personnes à travers le monde. Progressant à une vitesse inouïe, l’État islamique écrasa quatre divisions de l’armée irakienne, s’empara d’une demi-douzaine d’installation militaire, dans la plus grande de l’ouest de l’Irak, et puis le contrôle d’environ un tiers du pays.
« Ce qui sont maintenant aux manettes sont d’anciens voleurs, d’anciens bandits ou appartiennent à des mouvements religieux sectaires », a déclaré Zaydan , évoquant la clique qui exerçaient le pouvoir depuis l’élection particulièrement serrée du premier ministre Nouri Al-Makili en 2010. « Les Américains ont commis beaucoup de mauvaises actions dans la province d’Anbar , mais ils n’ont jamais tué de gens à l’intérieur des mosquées, ils ont respecté notre religion. Ce n’est pas le cas de ceux qui sont avec les Iraniens. Ils veulent se débarrasser de tout ce qui porte le nom de sunnites. Je ne dis pas que les Américains étaient parfaits, mais ils valaient mieux que ces gens-là.
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Le capitaine Mitch Nelson est le chef de l’unité des Forces Spéciales qui a été choisie pour une périlleuse mission secrète. Son détachement et lui sont envoyés en Afghanistan, en plein conflit armé, pour apporter leur aide aux Afghans dans leur lutte contre les talibans.
Origine du film : États-Unis Réalisateur : Nicolai Fuglsig Scénaristes : Ted Tally, Peter Craig Acteurs : Chris Hemsworth, Michael Shannon, Michael Peña, Navid Negahban, Trevante Rhodes, Geoff Stults, Thad Luckinbill, William Fichtner, Rob Riggle, Austin Stowell, Numan Acar Musique : Lorne Balfe Genre : Action, Guerre, Historique Durée : 2 heures et 10 minutes Date de sortie : 31 janvier 2018 (France) Année de production : 2018 Sociétés de production : Alcon Entertainment, Black Label Media, Jerry Bruckheimer Films Distribué par : Warner Bros. Pictures, Lionsgate Titre original : 12 Strong Notre note : ★★★★☆
“12 Strong” ou “12 Strong: The Declassified True Story of the Horse Soldiers” et diffusé en France sous le titre de “Horse Soldiers”, est un film de guerre américain, dirigé par Nicolai Fuglsig, à qui l’on doit également le méconnu “Exfil” (2017). Les acteurs principaux sont Chris Hemsworth, qu’on a pu voir dans “Avengers: Infinity War” (2018), Michael Shannon, qu’on a pu voir dans “The Shape of Water” (2017), Michael Pena, qu’on a pu voir dans “War on Everyone” (2016), Navid Negahban, qu’on a pu voir dans “American Assassin” (2017), Austin Stowell, qu’on a pu voir dans “Stratton” (2017), Rob Riggle, qu’on a pu voir dans “Cops: Les Forces du Désordre” (2014), et William Fichtner, qu’on a pu voir dans “Independence Day: Resurgence” (2016).
La sobriété est de mise pour ce “Horse Soldiers”, ce qui n’est habituellement pas un mot qui colle aux productions de Jerry Bruckheimer, dont on sait qu’il sera également aux manettes, en compagnie de Tom Cruise, pour produire “Top Gun: Maverick”, qui devrait sortir à l’été 2019. Mais attention, sobriété ne veut pas dire restreint, loin de là. Le métrage nous propose une histoire héroïque avec des protagonistes bénéficiant d’une chance impressionnante à la vue des circonstances. Bien que l’action prenne naissance après les attentats du 11 septembre, c’est bien d’un film de guerre qu’il est question ici.
Nicolai Fuglsig, réalisateur danois, qui fait ses premiers pas avec une grosse production hollywoodienne, s’est largement servi de son expérience antérieure de photojournaliste pour apporter une perception de réalisme aux scènes d’action plutôt que de s’éterniser sur un sentimentalisme exacerbé. Le point de vue sonore de “Horse Soldiers”, particulièrement dynamique, joue également un rôle important, nous permettant de nous immerger pleinement dans l’action, tout comme la bande originale, signée Lorne Balfe, qui accentue habilement la tension lors des moments importants de l’intrigue.
D’un point de vue technique, tout est solide dans “Horse Soldiers”, mais le film aurait pu faire appel à plus de puissance dans son développement narratif. Cet aspect négatif est cependant à créditer à Ted Tally et Peter Craig, les deux co-scénaristes du film. Basé sur le livre témoignage “Horse Soldiers: The Extraordinary Story of a Band of US Soldiers Who Rode to Victory in Afghanistan” de Doug Stanton, le métrage souffre d’une certaine longueur et d’une forme répétitive dans les scènes d’action. Du coup, l’impressionnante distribution ne peut pas faire grand chose avec le manque de profondeur de leur personnage respectif.
Chris Hemsworth dirige tout ce petit monde dans le rôle du capitaine Mitch Nelson, à la tête d’une douzaine de membres des forces spéciales, qui furent les premières troupes américaines à entrer en Afghanistan après le 11 septembre. Parmi ses hommes, on trouve l’adjudant-chef expérimenté, Hal Spencer (Michael Shannon) qui fait office de bras droit du Capitaine Nelson, mais également le facétieux Sam Diller (Michael Pena) ou encore l’expert en armement Ben Milo (Trevante Rhodes). Leurs ordres viennent du colonel Mulholland (William Fichtner).
Bien que reposant sur des faits réels, et que s’avérant être une histoire incroyable, il y a une vision absurde, des soldats expérimentés avec des équipements et des armes sophistiquées, galopant à dos de cheval, vers des chars et des hommes armés de lance-roquettes. Nicolai Fuglsig dépeint ces confrontations de manière impitoyable et sans faille. L’une des dynamiques les plus convaincantes dans le film est la manière dont tout le monde sous-estime le personnage incarné par Chris Hemsworth. Il est trop jeune, trop beau, pas assez d’expérience sur le terrain, ce qui fait qu’il doit sans cesse faire ses preuves. L’acteur est pleinement à la hauteur des exigences physiques et dramatiques du personnage. En outre, il y a une bonne alchimie avec Michael Shannon et Michael Peña, même si ces derniers apparaissent comme sous-employés.
“Horse Soldiers” a fait l’objet d’une édition en DVD ainsi qu’en Blu-ray, paru le 31 mai 2018 chez Seven7. Pour de plus amples renseignements, n’hésitez pas à consulter la fiche du film sur le site DVD.Fr.
En conclusion, “Horse Soldiers” est un très bon film de guerre mettant tout particulièrement l’accent sur les scènes d’action, travaillées de manière à être très réalistes. L’histoire est convenable, mais les séquences sont quelque peu répétitives, faute à un scénario un peu paresseux. La photographie est très soignée et le montage est dynamique. La bande originale est plaisante et vient correctement souligner les passages essentiels de la trame. La distribution offre de très bonnes prestations, même si une majorité d’acteurs apparaissent comme sous-exploités dans le film. Un divertissement plus qu’agréable et qui vient rappeler le traumatisme des Américains face à l’attaque sur les tours jumelles.
HORSE SOLDIERS (2018) ★★★★☆ Le capitaine Mitch Nelson est le chef de l’unité des Forces Spéciales qui a été choisie pour une périlleuse mission secrète.
#Austin Stowell#Chris Hemsworth#Geoff Stults#Michael Pena#Michael Shannon#Navid Negahban#Numan Acar#Rob Riggle#Thad Luckinbill#Trevante Rhodes#William Fichtner
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Sentiments et infection
Tobias regardait le ciel étoilé, ayant revêtu son ancien manteau d'officier de cavalerie. Il aimait la fraîcheur de la nuit pour regarder les étoiles. Comme le disait son Oncle souvent 'Ou que tu sois dans le monde n'oublie pas que le ciel et les étoiles seront toujours la, et si je te manque, regarde le ciel et dis-toi qu'au bout de ce ciel je suis là'. C'était presque enfantin mais son point d'ancrage c'était la Lune. Il avait toujours adoré la lune et son oncle lui avait transmis sa passion, car sur les armoiries des Winchester, c'était une licorne cabrant sur un croisant de lune. Une mention d'une victoire sur des ottomans et a licorne comme emblème pour le rêve de devenir une famille légendaire. Il fixa la silhouette serrer dans son long manteau bleu et qui s'assit près de lui.
« Votre Altesse, devrait rentrer, vous n'êtes pas habitué au froid. » dit Tobias
« Car vous l'êtes ? » demanda le Prince Héritier
« Je le suis. » dit Tobias en riant « Disons que l’entraînement militaire m'a rendu résistant aux températures extrêmes »
« Ou avez vous servi ? » demanda le Prince
« Canada et Afghanistan. » dit Tobias « L’Afghanistan m'aura prit mes amis et ma santé. » dit Tobias doucement
« De quoi souffrez vous ? » demanda le Prince plus doucement
« J'ai pris trois balles dans la jambe, l'infection a manqué de se propager mais elle a été enrayée depuis je ne marche plus aussi bien qu'avant, je me suis pris un coup de cimeterre au visage, j'aurais pu en mourir mais on m'a protégé... » Tobias sourit « Hélas, le lieutenant qui m'a sauvé la vie, l'a fait au détriment de la sienne. »
« C'était un homme courageux. » dit le Prince Héritier « Je le remercie de son sacrifice qui vous permets d'être à m... nos côtés à ce jour. »
« C'était le frère jumeau de Malia. » dit Tobias en souriant « Dites moi votre Altesse, savez-vous ce que le Roi m'a demander ? » demanda le rouquin
« J'ignore ce que mon père vous a demander ... » fit-il intrigué « Cela me concernait-il ? »
« En effet. » Tobias sourit en regardant l'Héritier rougissant « Il m'a demander d'être votre amant. » lâcha le rouquin sans pression.
Le Prince héritier ouvrit la bouche, le rouge au joues, les mains tremblantes.. Son père avait vraiment fait ça ?! Mais il voyait maintenant le sourire amusé et le regard vert brillant mais désolé.
« Je ne peux pas vous donner ça. » fit Tobias
« Quoi ? Pourquoi ? » demanda le jeune Prince Héritier
« Car je ne suis plus de première jeunesse et je suis un soldat blessé, considérer moi comme un confident, un ami, votre Altesse, car je ne pourrais vous donner l'amour qu'on donne à un amant. » fit Tobias
« Pourquoi ? » marmonna le jeune homme
« M'avez vous regarder ? » demanda Tobias en riant
« Bien sur ! Je vous un soldat qui a combattu, je vois un homme qui n'a plus a faire ses preuves et qui a la marque de sa bravoure sur le corps » dit le jeune héritier en rougissant « Je vois un homme que je serais ravi de pouvoir nommer amant. »
« Eh bien.. » Tobias rit doucement « Vous n'accepterez aucun refus je suppose ? »
« Si cela vous concerne physiquement, je n'accepterais pas de refus. » dit-il
« Dans ce cas accepterez vous que je vous demande de reconsidérer vos sentiments à mon égard ? » demanda Tobias « Si vous ne me désirez que physiquement, je pourrais soulager ces désirs, si vous désirez plus, d'un point de vue affectif, il vous faudra patienter. » dit Tobias
« Patienter ? » demanda l'héritier
« Je ne veux pas vous donner l'amour que vous méritez si je ne vous aime pas. Laissez moi un peu de temps pour vous connaître. » fit Tobias
« Alors, vous accepterez d'être mon ami en attendant que vous réfléchissiez a vos sentiments ? » demanda le Prince
« Tobias » fit-il en tendant la main
« Taeyong » répondit-il en serrant la main des deux mains.
« Votre Altesse !! » hurla un serviteur « La Princesse Kyujong se sent mal et le jeune prince semble tout aussi malade ! » cria le serviteur.
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Assis dans la cour Tobias regardait le large les poings serrer, alors que Malia arrivait au galop, dans les sacs de sa selle, du courrier. Elle sauta de sa selle et distribua le courrier entre elle et Tobias. Le rouquin lut avec diligence la lettre de son oncle, comme Malia qui lisait la lettre d'une amie. Pauvre enfant avait été vendue au plus offrant et avait été mariée de force à un homme qui avait le triple de son âge. Tobias lui se leva d'un coup, se faisant mal au passage. Créant chez Malia un mouvement de surprise.
« Ton cheval. » demanda Tobias
« Vas-y ? » fit Malia étonnée
Tobias enfourcha le cheval comme l'ancien capitaine de cavalerie qu'il avait été, il fit faire un demi-tour et au cheval et s'en alla au grand galop, alors que Jaehyun s'approcha de son épouse qui ramassa la lettre. Plus loin le prince héritier regardait Tobias s'en aller, la mort dans l'âme. Malia elle sourit doucement et leva les yeux vers son mari.
« 'J'espère que cette lettre te parviendra avant mon arrivée, autrement tu seras pris au dépourvu et je m'en voudrais. L'on planifie notre arrivé le troisième jour du mois de février.' » lut Malia « C'est aujourd'hui, je n'ai pas vue Ewan mais je crois qu'ils n'avaient pas encore débarquer les passagers.. »
« Qui est-ce ? » demanda Jaehyun en regardant son frère au loin
« Sir Ewan Winchester, Général de cavalerie et médecin de guerre est l'oncle de Tobias. » dit Malia doucement « Et sans lui, nous aurions perdus Tobias aussi. » dit Malia en souriant
« Votre Altesse ? » demanda une servante « Pensez-vous que votre ami pourra jeter un œil à la Princesse héritière ? »
« Il pourra. » dit Malia doucement alors que le serviteur s'en alla « Si il veut... » soupira Malia en regardant son mari « Ewan est assez... unique. »
C'est alors que quelques instants plus tard, Tobias arriva au galop, un autre roux derrière lui, qui tenait son haut de forme d'une main et de l'autre sa mallette de médecin, c'est qu'il tenait bien à cheval Lord Winchester. Descendant du cheval le plus âgé des deux rouquins s'approcha de Malia en souriant, alors que cette dernière vint l'embrasser sur les deux joues.
« Le mariage vous à rendue encore plus radieuse. » dit Ewan en souriant
« Et vous parlez toujours aussi bien » dit la jeune femme aux yeux d'océan
« Mon oncle, pardonnez-moi de vous précipiter mais, la Princesse héritière et le jeune dauphin sont très malade, pourriez-vous les ausculter ? » demanda Tobias
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Une heure plus tard, Ewan sortit de la chambre royale, faisant face à toute la famille royale. Son regard vert se posa sur Malia et soupira en regardant Tobias. Il se lava les mains et soupirant lourdement. Il enleva son masque de son visage et se massa les tempes avant de regarder le jeune Prince Héritier. Il s'en approcha et prit la main de ce-dernier.
« Je ne peux sauver votre épouse, l'infection à bien trop progresser. Il n'est plus question de jours mais d'heures, avant qu'elle ne rende son dernier souffle. » dit Ewan froidement « Quand à votre fils, il est fragile mais j'en fais mon affaire. » dit Ewan « Cette maladie est très contagieuse, je ne veux personne d'autre que mon neveu et moi près de l'enfant. » fit l'anglais froidement. « Toute personne qui est entrée en contact avec les malades viendra me voir. » dit-il en se reculant.
« Un peu de respect ! » cria la Reine « Vous êtes ici un invité. Vous n'avez aucun ordre a nous donner, si nous voulons voir notre petit-fils »
« Alors la vieille mal-baiser, on va être claire. Vous et moi. » dit Ewan en se tournant vers elle, le regard glacial et la voix rauque « Je peux laisser votre héritier crever que ça ne changera pas ma vie, des gamins morts j'en ai vu pleins, ce sera pas le premier. Alors … Soit vous décider l'ouvrir encore une fois et le gosse crève, soit vous me laisser faire mon travail dans un silence de temple et il vivra. » grogna le médecin. « Ai-je été assez clair ? Ou je dois le répéter en chinois ?! »
La Reine recula blessée par la réaction du médecin roux et s'en alla les larmes aux yeux, laissant le roi sans voix... Il fit signe a Ewan de continuer son travail en silence et se tourna vers Taeyong qui chercha refuge chez Tobias. Malia l'observa de loin. Ce n'était pas Ewan qui avait parler... C'était Elrick. Et le cœur de Malia se serait encore. Avait-il donc tant déteint sur le Lord Anglais irréprochable avant de donner sa vie pour arrêter son père ? Un fois que la famille fut dispersée, la jeune femme s'approchait des deux anciens militaires. La jeune femme vint frotter le bras du plus vieux qui soupira longuement. Il leva ses yeux verts vers la jeune femme et la serra contre lui. Elle avait toujours été sa petite princesse, Faust et elle avaient été sa bouée dans des temps obscures, et son cœur rendu acide et froid par les pertes qu'il avait essuyer pendant les guerres et les morts qu'il comptait par dizaine dans sa famille, se reposait dans le bonheur que semblait avoir réussi a créer Malia, dans ce pays si loin de celui qui l'avait vu naître. Il se sépara de la jeune femme et fixa le Prince héritier qui tremblait. Tobias lui frottait le dos et Ewan reconnaissait ce regard. Le Lord anglais soupira et fixa Tobias en remettant son masque et en tendant un a Tobias. Le jeune roux suivit son oncle à l'intérieur alors que Malia restait dehors avec son mari et son beau-frère.
« Si Jisung meurt.... » souffla Taeyong
« Si Ewan à décider de lui sauver la vie il le fera. » dit Malia
« A-t-il sauver votre frère ? » demanda Taeyong effrayé « Je ne le vois pas. »
« Samael est vivant. » dit Malia cinglante « Ewan a sauver mon frère, mais une épée en plein cœur ne se soigne, une balle dans la tête ne se soigne pas.... 17 coups de couteau dans le cœur ne se soignent pas ! » siffla Malia « Ewan n'est pas magicien. Mais sans lui j'aurais été seule au monde. Oui j'ai perdue ma sœur, ma mère, mon frère jumeau. Oui mon frère aîné est cloué dans un fauteuil roulant mais grâce à Ewan, Tobias est vivant. Tobias a été sauvé... » dit Malia « Ewan a sauver tant de gens, plus qu'il n'en a perdus. » siffla la jeune femme
« Malia... » murmura Jaehyun en prenant la main de son épouse « Allons nous reposer, il est inutile d'attendre ici. »
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Tobias s'était endormi au chevet du petit prince. Il l'avait veiller toute la nuit pour administrer les médicaments approprié toutes les heures. Sa mère avait rendue l'âme quelques heures plus tôt et voilà qu'il était seul à veiller l'enfant. Soudain il se réveilla, étonné par une petite mains dans ses cheveux. Il leva les yeux sur le petit garçon tout souriant et qui avait reprit des couleurs. Le jeune homme sourit et pencha la tête pour laisser le petit garçon jouer dans ses cheveux.
« Cheveux de feu... » murmura le garçon
« Oui c'est ça. » dit Tobias en souriant. Il vint prendre la température du petit garçon « Mais c'est magnifique ça. » dit-il
« Je suis guérit monsieur cheveux de feu ? » demanda le petit garçon de 10 ans
« Moi c'est Tobi. » dit Tobias en souriant « Mais je crois bien mon grand que tu es guérit. »
« Alors comment se porte notre patient Tobias ? » demanda Ewan, réveiller par le bruit
« Sa fièvre est tombée et il ne semble plus tousser. » dit Tobias
« Encore un monsieur cheveux de feu » dit le petit garçon
« Ewan. » dit Ewan en souriant. Il s'assit sur le lit et ausculta le petit garçon avant de le prendre dans ses bras « voilà un petit patient guérit »
« Et ma maman ? » demanda le petit
« Elle n'est plus de ce monde » dit Ewan doucement
Le petit garçon cligna des yeux et serra le grand roux dans ses bras. Son cœur flancha et le pus âgé sera le petit garçon dans ses bras. Passant un gros manteau le roux couvrit le jeune enfant et se dirigea vers la grande salle ou priait la famille. C'est Malia qui se leva la première et s'approcha du plus petit mais plus âgé des Winchester. Il posa le jeune Prince au sol et le couvrit de son manteau. Le Roi se leva d'un coup alors que le roux s'approcha du trône.
« Je demande a pouvoir surveiller la santé du jeune dauphin. » dit Ewan
« N'est-il pas guérit ? » fit la Reine
« Il l'est, mais l'influenza à tendance a fragiliser le corps des enfants, j'aimerais surveiller son développement jusqu'à sa majorité. » dit Ewan
« Ainsi-soit-il. » dit le Roi « Je nomme le Seigneur Winchester tuteur du jeune Prince Jisung. Je vous laisse l'entière responsabilité de son éducation. »
Ewan n'en demandait pas autant. Mais au moins il pourrait veiller sur la santé du jeune prince sans que la Reine ne le fasse chier.
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Tobias regardait Taeyong assis sur son lit, il était veuf depuis quelques semaines, Ewan était partit en Angleterre avec Jisung … Tobias posa sa canne contre un mur et s'assit à côté de Taeyong. Le roux vint embrasser le cou de Taeyong qui sursauta avant de fondre sur les lèvres du rouquin. Le baiser était loin d'être doux mais Tobias comprenait. Le jeune roux se recula et prit le visage de Taeyong entre ses mains.
« Je serais ton amant. » dit Tobias
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La daube de la semaine : "12 Strong", c'est un boys band en tournée en Afghanistan Sur le site de Ground Zero à New York, on peut voir l’étrange statue d’un soldat contemporain menant la charge à cheval.
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Le général d’armée Benoît Puga a participé à presque toutes les interventions de l’armée française au cours des quarante dernières années. Sa connaissance des opérations contemporaines, françaises et étrangères est à la fois tactique, stratégique et politique ; elle comprend le point de vue des combattants qui les exécutent, celui des états-majors où elles sont planifiées et dirigées, et enfin celui des centres de pouvoir politique, où elles sont décidées.
Chef de section de combat au 2e régiment étranger de parachutistes à Kolwezi en 1978, il est commandant de compagnie quand celui-ci est déployé au Liban en 1982, et chef de corps quand il intervient en Centrafrique et au Congo-Brazzaville en 1997. Pendant la crise des Balkans, le général Puga est conseiller militaire de l’envoyé spécial de l’Union européenne, le Suédois Carl Bildt. Chef du Commandement des opérations spéciales (COS), puis du Renseignement militaire, il occupe ensuite la fonction de chef d’état-major particulier sous deux présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, pendant une période où les forces françaises sont engagées à un rythme inédit dans des opérations complexes et souvent multinationales, en Afghanistan et en Libye, puis au Mali et au Levant. Aujourd’hui grand chancelier de la Légion d’honneur, le général Puga est l’un des officiers français en activité possédant l’une des plus vastes et des plus complètes expériences opérationnelles.
LE FIGARO.- Une opération spéciale, au sens où elle produit des effets stratégiques, est une action militaire menée sur ordre du plus haut pouvoir politique. Comment les deux s’articulent-ils?
Général d’armée Benoît PUGA.- L’axiome de ce type d’opération est qu’une décision ne peut être prise sans en référer au niveau supérieur que lorsque celui qui la prend est capable d’assumer l’entière responsabilité de ses conséquences.
Par exemple, le débarquement en Normandie en 1944 est une décision prise au niveau stratégique, c’est-à-dire politique. En revanche, le choix de la plage revient au commandement militaire, qui est capable d’assumer les conséquences de son action. Une décision qui engagerait l’opération tout entière est en revanche du ressort supérieur.
«Quand vous commandez, vous êtes d’autant plus à l’aise que vous connaissez vos subordonnés et que vous avez confiance dans ceux qui vont mettre en œuvre l’action que vous avez définie et décidée»
Dans les libérations d’otages, on comprend très bien que la décision est d’abord prise au niveau stratégique, c’est-à-dire par l’autorité politique. En France, c’est le président de la République, qui assume les conséquences de l’action qu’il décide d’accomplir. Ensuite, une fois l’objectif défini par le pouvoir politique, les modalités d’exécution sont du ressort des militaires. Elles ne remontent au niveau politique que dans la mesure où le choix peut avoir des conséquences sur le résultat.
À Kolwezi en 1978, le président Valéry Giscard d’Estaing décide d’agir parce que la sécurité de citoyens français est menacée, ce qui lui donne le droit d’intervenir, et parce que le Zaïre le demande. En ce qui concerne la mise en œuvre, il s’appuie sur deux hommes de confiance, le chef d’état-major particulier, le général Vanbremeersch, et le chef d’état-major des armées, le général Méry.
Tous deux connaissaient personnellement le colonel Erulin, le chef de corps du 2e régiment étranger de parachutistes, stagiaire à l’École de guerre où ils étaient instructeurs, ainsi que le colonel Gras, le chef de la mission d’assistance militaire auprès de l’armée zaïroise. Ils avaient des relations de confiance. Et dans ce type d’opération, les décisions se prennent d’autant mieux quand vous pouvez vous fier à l’appréciation de la situation par les uns et les autres. Quand vous commandez, vous êtes d’autant plus à l’aise que vous connaissez vos subordonnés et que vous avez confiance dans ceux qui vont mettre en œuvre l’action que vous avez définie et décidée.
Cette confiance entre les différents échelons du commandement est donc un facteur clef?
Oui, la confiance, et des boucles de décision relativement courtes. Il est nécessaire que le processus de décision permette à toutes les parties prenantes d’être bien informées et qu’elles puissent donner leur avis. Il est enfin indispensable que le commandant de l’opération et l’autorité qui prend la décision ultime - en France c’est le président de la République - disposent de toute la vérité. On l’oublie parfois mais il est essentiel d’avoir la vérité sur tout, y compris sur ce qui ne va pas. Il faut savoir si tel ou tel moyen manque, si l’on n’est pas capable d’accomplir telle ou telle action, ou si tel élément ne fonctionne pas. Si l’on omet ou si l’on cache quoi que ce soit, on affecte le processus décisionnel de façon parfois irréparable, et l’on risque de passer à côté d’un facteur susceptible d’affecter le succès de toute l’opération. Lorsqu’en cours d’action, on découvre qu’un élément qui avait été passé sous silence peut faire échouer la mission, il est souvent trop tard. Et ça arrive plus souvent qu’on ne l’imagine.
«La guerre n’est jamais une science exacte. Il est impossible de maîtriser tout ce qui va se passer»
Une fois prise la décision de lancer une opération, comment procède-t-on à sa planification?
On commence par envisager toutes les options. Dans le cas d’une prise d’otages, il faut préserver l’effet de surprise. Par exemple pour Kolwezi, on s’est souvenu de l’intervention belge à Stanleyville en 1964. Les parachutistes avaient sauté sur l’aérodrome qui était à 15 kilomètres du centre-ville.
À Kolwezi, nous n’avons pas pu bénéficier de la surprise stratégique. Comme il avait fallu se coordonner avec les Belges, il y eut des fuites dans la presse et l’hypothèse d’une opération aéroportée avait été évoquée. Les rebelles s’étaient alors organisés en conséquence. Néanmoins, l’effet de surprise fut obtenu par le choix d’une zone de saut en limite nord du centre-ville. Les rebelles nous attendant sur l’aéroport, comme à Stanleyville, leur dispositif était tourné vers le Sud, ce qui s’est révélé crucial dans le succès: aucun avion, ni aucun parachutiste sous voile n’ont été touchés, et nous avions quitté la zone de saut quand les premiers tirs précis nous ont directement visés. Le temps que les rebelles réarticulent leur dispositif, il était trop tard.
Le succès peut donc parfois reposer sur une décision prise dès la conception de l’opération?
Oui. En fait, les principes de la guerre sont restés les mêmes depuis Sun-Tzu: liberté d’action, économie des forces, concentration des efforts, action du fort au faible, surprise, capacité de réserve, etc. Tout reste valable de nos jours. Mais même si l’on respecte à la lettre ces préceptes, la guerre n’est jamais une science exacte. Il est impossible de maîtriser tout ce qui va se passer. C’est la confrontation de deux volontés. Le meilleur soldat du monde, le meilleur commando, s’il se retrouve dans la ligne de tir du moindre ennemi, peut se faire tuer comme n’importe quel soldat.
» LIRE AUSSI - Depuis l’an 2000, au moins 231 soldats français sont morts en opération extérieure
En 2010, Avec Nicolas Sarkozy et la ministre des affaires étrangères et européennes, Michèle Alliot-Marie. - Crédits photo : Gregoire Elodie/Gregoire Elodie/ABACA
Justement, comment sélectionne-t-on les soldats à la fois disciplinés et créatifs pour ce genre d’opérations?
Ces deux qualités sont nécessaires et il faut spécialiser les gens. Nous avons besoin chez nos soldats de tout un éventail de compétences et d’un vaste ensemble de capacités. Croire que tous sont capables de faire les mêmes choses est une erreur. Il faut de tout.
En schématisant, une opération spéciale ressemble au stratagème du cheval de Troie. Les forces spéciales correspondent au groupe qui était caché dans le cheval et qui a ouvert les portes de Troie. Mais ceux qui ont gagné la bataille, qui ont pris la ville, sont les soldats conventionnels qui ont exploité cette ouverture. Ceux qui étaient dans le cheval n’auraient jamais pu y parvenir seuls, ils auraient été massacrés.
En France, la création des unités d’intervention, les FTI, par de Gaulle en 1964 répondait déjà à ce besoin d’unités spécialisées. Le président de la République a voulu des forces projetables, qui permettaient à la France de respecter les engagements qu’elle prenait dans les régions où elle est implantée, c’est-à-dire dans le monde entier. Ces unités entraînées à la projection pouvaient s’affranchir des distances et des obstacles. Pour agir, il faut en effet des forces entraînées, prêtes matériellement et disponibles.
L’une des priorités des armées est précisément de tout faire pour que les unités d’intervention soient prêtes au combat. Il est aussi aberrant que dangereux de rogner les crédits d’instruction et d’entraînement sous prétexte d’économies.
La qualité de l’armement est-elle aussi essentielle?
À la guerre, deux choses sont fondamentales. La maîtrise de la technologie est évidemment essentielle aujourd’hui. L’introduction de la cavalerie à cheval ou sous blindage, de l’arc ou du fusil, de la poudre ou l’intensification de lumière, de l’avion ou du satellite ont donné et donnent un énorme avantage à ceux qui les maîtrisent. Aujourd’hui, les drones ou les technologies numériques ouvrent de nouveaux espaces.
«Plus que les moyens techniques, ce qui compte, c’est d’abord et surtout la force morale, la volonté de se battre. La détermination, le courage, et la connaissance de son métier sont essentiels»
Mais plus que les moyens techniques, ce qui compte, c’est d’abord et surtout la force morale, la volonté de se battre. La détermination, le courage, et la connaissance de son métier sont essentiels. Napoléon disait avec raison qu’il n’y a pas pire forfaiture que de faire un métier qu’on ne connaît pas. Il faut connaître son métier et être capable de l’exercer dans les plus mauvaises conditions, car évidemment, la rusticité, c’est-à-dire la capacité d’agir dans des conditions dégradées, fréquentes sur un champ de bataille, reste essentielle.
Pour en revenir aux choix des matériels et des équipements, ceux-ci doivent être adaptés à ce que l’on veut faire. La France a fait en sorte, tout en étant un pays de taille moyenne, de se doter de l’ensemble de la panoplie militaire. Ce qui ne veut pas dire que nous disposons d’un matériel abondant dans tous les domaines, mais ce dont nous disposons nous garantit une réelle autonomie, dans notre appréciation de situation, et dans notre capacité d’action.
Cette indépendance ne nous empêche pas d’opérer avec des alliés, parce que cela présente souvent de nombreux avantages, mais notre pays est capable d’agir seul. Comme nous l’avons démontré pendant l’opération en Libye, où nous avons agi au tout début de façon totalement autonome. Cette aptitude nous permet aussi d’agir vite. La France a toujours privilégié la stratégie du verre d’eau face à un début d’incendie. Quand le feu se déclare, nous utilisons au plus vite un verre d’eau pour l’éteindre. Plutôt que d’utiliser plus tard des camions de pompiers, on préfère agir avant que les choses ne dégénèrent.
Une fois l’opération lancée, l’échelon politique peut-il et doit-il intervenir?
Les moyens de télécommunication modernes permettent effectivement d’être en contact en temps réel avec les unités engagées. Cela peut être un risque, comme un avantage. L’avantage est de pouvoir faire circuler l’information beaucoup plus rapidement, et d’éviter les renseignements erronés. C’était l’un des rôles du chef de l’état-major particulier d’informer le président de la réalité des faits, et non pas de la perception de cette réalité. On essaye de décrire le plus précisément possible la situation, d’apporter des éléments d’information vérifiés. Cela permet d’avoir plus vite une vision claire. C’est un changement énorme par rapport à l’époque pas si lointaine de Kolwezi, où l’équipe des transmissions ayant eu un problème avec leurs radios, les communications étaient établies en graphie, relayées au Tchad, puis en Corse jusqu’à Paris.
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Mais cet avantage s’accompagne d’un risque: se mêler à distance de la conduite d’une opération, de faire de la microgestion. Des images qu’on voit sur un écran peuvent donner une impression de fausse proximité à l’échelon supérieur, et parallèlement diminuer le sens des responsabilités du commandant sur le terrain. Et parfois conduire l’autorité suprême à donner des ordres sans sentir ce qui se passe en réalité, voire de commettre une grave erreur d’appréciation.
«Les succès comme les échecs doivent être étudiés pour en tirer des leçons. Même en cas de succès, il ne faut pas se tromper dans ses causes»
A posteriori, il semble que l’on trouve toujours les raisons du succès ou de l’échec d’une opération militaire. L’un comme l’autre sont-ils prévisibles au moment où elle est lancée?
On ne peut jamais tout prévoir et le risque fait partie intégrante d’une opération. Avant de sauter sur Kolwezi, nous étions certains de réussir, mais nous pensions subir beaucoup de pertes. Si un avion avait été abattu par exemple, nous aurions perdu plus de 70 parachutistes d’un seul coup. Ce qui n’aurait d’ailleurs pas forcément signifié l’échec mais aurait pu contrarier gravement la rapidité du succès.
Le premier jour du débarquement de Normandie en 1944, il y a eu plus de 5000 morts. Heureusement, le commandement allié n’a pas fait demi-tour. On apprend de ses échecs. Pour moi, les succès comme les échecs doivent être étudiés pour en tirer des leçons. Même en cas de succès, il ne faut pas se tromper dans ses causes, reconnaître là où on a eu de la chance, ou pas, voir là où on aurait pu être plus efficaces, là où on peut s’améliorer.
Après avoir occupé les fonctions de chef de l’état-major particulier, je comprends mieux mai 1940. Tout ce qui s’est passé à ce moment-là, les faiblesses humaines, les gens qui ne disent pas la vérité, les difficultés de communication, les disputes, tout cela fut dramatique, mais correspond à la réalité. Il faut en comprendre les raisons. Nombre d’entre elles sont très bien décrites dans L’Étrange Défaite de Marc Bloch, ou dans le journal de Roland de Margerie. L’excellence du processus décisionnel actuel provient d’ailleurs largement de la volonté de ses initiateurs d’éviter que 1940 se reproduise. Au début des années 1960, le général de Gaulle a mis sur pied une organisation qui visait à pallier les défaillances de notre système de défense au début de la Seconde Guerre mondiale.
Le meilleur plan peut donc échouer?
Encore une fois, la guerre n’est pas une science exacte, et la défaite est toujours possible, même si elle n’est jamais certaine. Il existe toujours des impondérables, un grain de sable qui vient gripper les meilleurs plans. De même, des succès peuvent être remportés malgré ces impondérables. Des coups audacieux réussissent.
Les Américains en particulier savent souvent très bien s’adapter aux circonstances et aux dysfonctionnements. Ils réagissent très rapidement pour modifier leurs doctrines lorsque celles-ci induisent des erreurs manifestes.
«On dit en France que le terrain a toujours raison, jusqu’à ce qu’en dernier ressort, l’autorité politique reprenne la main»
Le grand échec américain est celui de leur tentative de libération des otages à Téhéran en 1980. Il y eut une accumulation d’incidents et d’événements imprévus qui les ont conduits à abandonner l’opération. Il n’y eut pas qu’une seule cause mais plusieurs et c’était aussi la première fois que les États-Unis conduisaient depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une telle opération à une aussi longue distance. Il y eut de nombreux dysfonctionnements et les effets néfastes d’un micromanagement à distance. Ils en ont tiré des enseignements notamment dans l’organisation de la chaîne de commandement, et la répartition des rôles.
On dit en France que le terrain a toujours raison, jusqu’à ce qu’en dernier ressort, l’autorité politique reprenne la main, puisque c’est le président de la République qui détient la responsabilité ultime. Cela signifie que le commandant de l’opération sur le terrain reste le plus à même de juger une situation donnée. Une fois l’action engagée, il est très difficile d’intervenir à distance. L’échelon supérieur ne doit le faire, à mon avis, que dans la mesure où les conséquences de l’action sont telles, sur les plan stratégique ou politique, qu’elles dépassent le niveau de responsabilité du commandant sur le terrain.
Ce phénomène avait été conceptualisé en parlant du «caporal stratégique», qui explique comment l’action d’un soldat dans une situation donnée peut avoir des conséquences qui dépassent largement son rôle. Et, a contrario, comment une décision - parfois de détail - prise par le haut commandement sans concertation avec le terrain peut avoir des conséquences sanglantes et irréversibles en bas de la chaîne!
À bord de l’avion présidentiel, le général Puga fait le point avec François hollande sur l’opération «Serval» au Mali. - Crédits photo : Presidence de la Republique/REA/Presidence de la Republique/REA
La conception d’une opération est-elle fondamentalement différente selon qu’elle est terrestre, aérienne ou navale, aéroterrestre ou amphibie?
Non, pas du tout. Ce qui varie ce sont les modalités pratiques. La marine et l’aviation ont des capacités qui rendent plus aisées le changement de «statut» des forces. Il est souvent plus facile et plus rapide de quitter un espace aérien ou des eaux territoriales que d’exfiltrer un détachement déployé au sol. Mais, pour le reste, les risques stratégiques et tactiques sont les mêmes, voire beaucoup plus importants: un bateau coulé ou un aéronef abattu peuvent avoir des conséquences démesurées. Tout est à prendre en compte. Rappelons-nous la mésaventure de marins alliés capturés par les Iraniens à cause d’une prétendue erreur de navigation voici quelques années, ou les images terribles du corps d’un pilote traîné par un véhicule dans une ville africaine.
Comment calcule-t-on les risques et à quel moment décide-t-on de les courir?
Plusieurs options sont envisagées en fonction du résultat recherché. On réfléchit en termes de risques, d’effet à obtenir, de moyens, de volume de forces engagées, au regard du contexte, de la menace, de l’adversaire, du terrain. Le but est toujours de proposer au pouvoir politique un éventail d’options militaires. Par exemple, dans le cas du Mali en 2013, nous pouvions soit arrêter l’avance des terroristes en les empêchant de poursuivre leur progression vers le Sud et vers Bamako ; soit les neutraliser en détruisant leurs lignes avancées ; soit enfin reconquérir toute la zone qu’ils avaient prise. Ce qui est important c’est aussi de penser à ce qui se passe après, aux conséquences de l’action.
Le principal pour le décideur est de savoir à quoi s’attendre et d’anticiper. Avec tels ou tels moyens, peut-on ou non garantir le succès? Quels sont les risques? Quelles sont les chances de succès, voire d’échec? Il est essentiel de dire la vérité et d’avoir l’avis de tous ceux qui sont impliqués et ont à en connaître. La décision peut alors être prise en connaissance de cause.
«Les actions militaires ont des conséquences politiques, et vice-versa. On ne peut jamais séparer les unes et des autres»
Quel est le volume idéal pour mener ce genre de préparation et diriger ensuite une opération?
Il ne faut pas trop de monde, mais il est en revanche important que toutes les parties prenantes soient impliquées et informées. En France, le chef de l’état-major particulier est là pour assurer la jonction entre le pouvoir décisionnel et les armées. Par son biais, les responsables militaires intègrent les contraintes politiques, et les politiques intègrent celles des militaires. Dans le monde actuel, on ne peut jamais séparer les unes et des autres. Les actions militaires ont des conséquences politiques, et vice-versa. Quand, pendant les raids aériens sur la Serbie en 1999, l’ambassade de Chine a été touchée par un bombardement, ce fut un événement militaire qui eut des conséquences politiques très graves. Il y a eu aussi l’affaire des ponts sur le Danube, plusieurs fois pris pour cible. Or tout le monde savait qu’il y aurait un «après-Milosevic», et que tout ce qu’on détruisait devrait être ensuite reconstruit. Il faut garder présent à l’esprit l’imbrication du politique et du militaire. Il est toujours important que le commandement d’une opération et au moins une partie de la chaîne hiérarchique soient imprégnés de ce contexte, que tout le monde ait bien compris ce que l’on veut faire.
L’engouement contemporain pour les forces spéciales et leurs opérations ne risque-t-il pas de diluer leurs compétences et leur spécificité?
Cette tendance est apparue avec la réduction des budgets. Après l’énorme pression des années de la Guerre froide, la diminution des risques en Europe après la chute du rideau de fer a conduit certains à vouloir encaisser les «dividendes de la paix», selon l’expression consacrée, et de réduire les crédits consacrés à la défense. L’éloignement des menaces a suscité des interrogations sur la pertinence de maintien de forces importantes. L’invasion du Koweït et les guerres des Balkans sont venues en partie contredire cette analyse, mais les budgets et les effectifs ont quand même été considérablement réduits. Et le succès des forces spéciales, succès légitime, parce qu’elles sont indispensables, a bien sûr été exploité par certains, qui ont dit ou cru qu’on était devenus capables de régler tous les conflits avec des effectifs réduits, terrestres, aériens et navals. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Si les forces spéciales sont indispensables et nécessaires pour faire face à des situations imprévues ou bien les traiter avant qu’elles ne dégénèrent, on continue à avoir besoin dans tous les domaines d’unités spécialisées et complètes pour la protection de nos frontières, de nos espaces aériens et maritimes, et de nos ressortissants. De plus, compte tenu des critères de sélection et d’entraînement, on ne peut pas démultiplier ces forces à l’infini. On ne peut pas avoir une armée de forces spéciales.
Pour vous, quelles sont les opérations contemporaines les plus remarquables?
En France, on a eu de très belles réussites récentes: la Libye, la Côte d’Ivoire, le Mali. Nos unités sont très bien formées, et nous avons des personnels très dévoués et compétents. À l’étranger, je citerais l’opération d’élimination de Ben Laden: je connais très bien l’amiral Bill McRaven, responsable de cette mission tout à fait exceptionnelle. Il n’y a eu aucune fuite, ce qui en soi est déjà une performance, compte tenu de l’importance du secret pour ce type d’opération. Malgré la chute d’un hélicoptère pendant l’assaut, ce qui aurait pu être gravissime, les responsables de l’opération ont su gérer cette situation et la mener jusqu’au bout.
«Les erreurs humaines sont malheureusement plus fréquentes que les erreurs de structures»
D’autres pays ont une énorme réputation, ils commettent aussi des erreurs, mais savent très bien les faire oublier. En fin de compte, les problèmes viennent très souvent du commandement. Il y a des gens qui commandent mal et d’autres qui commandent bien. Les erreurs humaines sont malheureusement plus fréquentes que les erreurs de structures. Souvent, ce sont moins les institutions qui ont besoin d’être changées que les personnels qui ont été mal choisis. Parfois, comme on n’ose pas dire que tel responsable n’est pas au niveau, on préfère changer l’organisation. Or, avant de dissoudre une institution, il faut toujours se demander pourquoi elle a été créée. Au cours de ma carrière, plusieurs organismes ont été dissous pour être recréés un peu plus tard sous une autre appellation.
Quels enseignements avez-vous tirés de votre expérience?
Quand je me suis retrouvé à l’Élysée, je me suis souvenu de la façon dont le président Giscard d’Estaing et son entourage avaient pris la décision de sauter sur Kolwezi. Je savais que mon devoir était à présent de m’assurer que les ordres donnés aux camarades officiers et aux sous-officiers engagés sur le terrain fussent exécutables, et que les risques que le commandement leur faisait prendre fussent assumés et acceptables. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne pourrait plus y avoir de morts, car encore une fois, même quand tout est bien pensé, tout anticipé, le risque zéro n’existe pas. Cela signifie que les chefs doivent en toutes circonstances assumer toutes leurs responsabilités. J’ai vu deux présidents de la République assumer les leurs devant les familles de nos soldats morts pour la France.
Le général d’armée Benoît Puga À la grande chancellerie de la Légion d’honneur, à paris. - Crédits photo : SEBASTIEN SORIANO/Le Figaro
- Crédits photo : Figaro Enquêtes
Elles s’appellent Kolwezi ou Entebbe, Vol AF8969, La Mecque, Vrbanja ou Eagle Claw, elles ont à chaque fois été possibles grâce au courage des troupes d’élite de l’armée française, ou d’autres pays. Pour contrecarrer les nouvelles menaces, la France a donné une place centrale aux forces spéciales: des unités constituées, formées et entraînées en vue de missions particulières souvent éloignées des guerres «classiques». Le Figaro Enquêtes a choisi de présenter dans cet ouvrage dix opérations hors du commun. Pour revenir sur ces pages d’histoire, les journalistes du Figaro ont retrouvé acteurs et témoins. Ceux-ci ont fouillé dans leur mémoire afin de retracer en détail ces événements dramatiques qui les ont marqués à vie. Mais ce recueil n’est pas seulement une rétrospective de raids effectués par des soldats héroïques. Il met aussi en perspective les changements opérés par les grandes armées du monde, dont les forces françaises, pour affronter des ennemis dont les actions n’ont cessé d’évoluer: détournements d’avion, prises d’otages, piraterie maritime, enlèvements. Avec un facteur déterminant: l’avènement d’un terrorisme toujours plus organisé et toujours plus meurtrier. Des interviews avec les plus hauts responsables de l’armée française éclairent ces guerres dites «asymétriques» et les changements qu’elles ont provoqués dans la doctrine, l’équipement et l’organisation de nos forces. Un ouvrage essentiel pour comprendre comment les forces dites «spéciales» veillent sur notre sécurité et répondent aux dangers d’un monde en désordre.
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