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#cabinet du recteur
theodoreangelos · 1 year
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Rector's Office of Palacký University in Olomouc Pracovna rektora Univerzity Palackého v Olomouci Arbeitszimmer des Rektors der Palacký-Universität in Olmütz Bureau du recteur de l'université Palacký à Olomouc Gabinet rektora Uniwersytetu Palackiego w Ołomuńcu Кабинет ректора Университета Палацкого в Оломоуце
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ecoledeschartes · 5 years
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Échanges intellectuels et matériels entre France et Chili au détour d’une correspondance
Pierre Fabry effectue son stage de 4e année aux Archivo Nacional de Chile, à Santiago. Voir la carte des stages 
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Lettres d’Alberto Blest Gana envoyées depuis Paris à son ami Diego Barros Arana, 1881
Au cours de deux mois de stages aux Archives nationales du Chili, il m’a été confié le classement d’un petit fonds, attribué à Diego Barros Arana, historien et pédagogue chilien (1830-1907). En dépit de son faible volume matériel, à peine une boîte d’archives, ce fonds, constitué quasi entièrement de la correspondance reçue par Diego Barros Arana (environ 200 pièces), est une mine pour connaître la teneur des échanges intellectuels, politiques, culturels, bibliographiques voire matériels entre le Chili et la France.
Le traitement d’un vrac de correspondance : classement et description
Concrètement, le classement et la description archivistique de ce fonds semblaient être destinés à un stagiaire français, car plus d’une centaine de lettres qui le composent sont en français. Avant de s’intéresser au contenu de ces lettres, revenons brièvement sur le plan de classement adopté. Le classement existant, davantage matériel qu’intellectuel, ne permettait ni d’accéder aisément à l’information, ni la communication du fonds aux chercheurs. Distribuées en cinq chemises dont les dates extrêmes se chevauchaient, les lettres étaient grossièrement groupées par expéditeur. Cela avait néanmoins le mérite de faire ressortir l’importance d’un expéditeur au sein de cette correspondance, Jean Gustave Courcelle-Seneuil (1813-1892), qui totalisait 82 lettres étalées sur une vingtaine d’années (1864-1887). Après un premier contact avec le fonds, j’ai proposé un classement thématique et chronologique sans renoncer au classement par expéditeur. Outre les lettres de Jean Gustave Courcelle-Seneuil, un deuxième correspondant se signalait par sa qualité comme par le nombre de ses lettres, Alberto Blest Gana, écrivain et ambassadeur du Chili à Paris pendant vingt ans (1869-1889), considéré comme l’introducteur du Réalisme dans la littérature chilienne.
Mais l’extrême diversité de la provenance du reste de la correspondance de Diego Barros Arana (46 expéditeurs se partagent quelques 110 lettres), a poussé à créer trois autres sous-ensembles (on n’oserait parler de sous-fonds) thématiques : matières bibliographiques et scientifiques, politique intérieure et extérieure du Chili, affaires privées. Au sein de ces trois sous-ensembles thématiques a été suivi un classement organique, par expéditeur, et par chronologie relative. Par la suite a commencé la description archivistique, pièce à pièce, du fond.
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Le classement des lettres : le regroupement par expéditeur puis le classement chronologique et thématique remplacent un sommaire classement par expéditeur (pochettes de droite)
C’est au cours de cette étape de description, fondamentale dans le travail de l’archiviste, que j’ai notamment pu rassembler quelques indices sur « l’historique de la conservation » du fonds, totalement inconnu jusqu’alors, les Archives ne disposant d’aucune information sur l’entrée de ce fonds. Par exemple, plusieurs notes manuscrites sur certaines enveloppes originales accompagnant les lettres (après comparaison paléographique, il s’est avéré qu’elles sont de la main de Diego Barros Arana), proposant des identifications et des fourchettes chronologiques ont permis d´étayer l’idée que Diego Barros Arana avait effectivement rassemblé et organisé lui-même sa correspondance, et donc que le fonds n’était pas une collection rassemblée postérieurement à sa mort – malgré le caractère évidemment lacunaire de ce fonds. Enfin, le grand intérêt de ce fonds comme source historique, particulièrement pour l’histoire culturelle, s’est également imposé à moi au fil de la description archivistique des lettres.
Amitié franco-chilienne : portraits croisés de Diego Barros Arana et Jean Gustave Courcelle-Seneuil
En 1855, Jean Gustave Courcelle-Seneuil, avocat et économiste français, traducteur de John Mill et auteur d’un Manuel des affaires, est recruté par le gouvernement chilien comme conseiller du ministère de l’industrie, et professeur d’économie à l’Instituto Nacional, établissement d’enseignement secondaire fondé en 1813 pour former l’élite chilienne, avant d’intégrer en 1856 la Faculté de philosophie et d’humanités de l’Université du Chili. Le recrutement de Jean Gustave Courcelle-Seneuil inaugurait au Chili l’enseignement de l’économie, ainsi que l’adoption du libéralisme économique. Son contrat arrivé à terme en 1863, Jean Gustave Courcelle-Seneuil rentre en France où il termine sa carrière comme conseiller d’État et maître de conférences d’économie politique à l’École normale supérieure. Ce séjour chilien de l’économiste français ne distend cependant pas ses relations avec le Chili, et notamment ses échanges avec un historien qu’il a côtoyé à l’Instituto Nacional et à l’Université du Chili, Diego Barros Arana.
Au moment où Jean Gustave Courcelle-Seneuil met le pied au Chili, Diego Barros Arana vient de publier le premier volume d’une Histoire générale de l’indépendance du Chili, ouvrage participant de l’essor précoce d’une historiographie nationale. Issu d’un milieu aisé, Diego Barros Arana s’était déjà signalé par la traduction du Chevalier d’Harmental de Dumas à dix-neuf ans, témoignage d’un penchant francophile emblématique de son temps et de son milieu. Diego Barros Arana est nommé à l’Université du Chili un peu avant Courcelle-Seneuil et entame une fructueuse carrière universitaire ; il est doyen de cette même université en 1873, puis recteur en 1892. Mais avant cela, en tant que fervent libéral, il s’exile en 1856, avec l’accession au pouvoir de l’autoritaire Manuel Montt, et passe plusieurs années en Europe. Au cours de ce long séjour il sillonne dépôts d’archives et bibliothèques, en quête de matériaux pour l’écriture de l’histoire de sa patrie. Son passage à Paris l’amène aussi à suivre avec passion les leçons de Renan, Comte ou Littré. À son retour au Chili il est nommé à la tête de l’Instituto Nacional (1863), où il déploie sa vision de pédagogue. Il y modernise et diversifie l’enseignement, désormais basé sur les sciences et laïcisé. Il défend un enseignement laïc et d’État, ce qui lui vaut l’hostilité des conservateurs et de l’Église. Malgré ses nombreux engagements académiques, politiques et diplomatiques, il ne délaisse pas pour autant l’œuvre d’historien. Reconnu unanimement comme le plus grand historien chilien du xixe siècle, il laisse une monumentale Historia general de Chile, en 16 volumes publiés de 1884 à 1902.
Bibliographie et francomanie
Les quatre-vingt-deux lettres de Jean Gustave Courcelle-Seneuil adressées à Diego Barros Arana entre 1864 (peu après le retour en France du premier) et 1887 comportent presque toutes un volet bibliographique plus ou moins développé. À la lecture de ces lettres on voit la quantité de publications scientifiques commandées par Diego Barros Arana pour sa propre bibliothèque mais aussi et pour remplir les étagères de la bibliothèque de l´Instituto Nacional et développer les collections de la Bibliothèque nationale et de l’Université du Chili. En effet, en tant que doyen de la Faculté des humanités de l’Université du Chili, Diego Barros Arana supervise la Bibliothèque nationale du Chili. Ouvrages scientifiques de l’histoire à la médecine, revues scientifiques et publications bibliographiques, manuels scolaires, tous publiés en France, viennent grossir les collections des bibliothèques chiliennes. Cet engouement pour les livres français n’est pas le seul fait de Diego Barros Arana et participe de la francophilie des milieux éduqués, comme le montrent les statistiques. En 1912, le prêt de livres français représente 43% des prêts de livres étrangers de la Bibliothèque nationale à Santiago[1].
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Vue intérieure de la Salle Medina, salle historique de la Bibliothèque nationale du Chili qui conserve la Bibliothèque Américaine Barros Arana. Photographie : Eduardo Testat, licence creative commons
Les commandes en France de Diego Barros Arana que Jean Gustave Courcelle-Seneuil se charge de réaliser ne se limitent pas seulement aux livres mais s’étendent à l’achat de matériel et d’instruments scientifiques pour fournir l’Instituto Nacional et d’autres lycées du Chili. Plusieurs lettres de Jean Gustave Courcelle-Seneuil de l’année 1868 relatent à Diego Barros Arana les démarches qu’il mène à Paris pour répondre à sa commande d’un cabinet d’histoire naturelle. Cette surprenante commande est destinée à appuyer l’enseignement scientifique (récemment introduit dans le cursus) de l’Instituto Nacional. L’économiste français ne cache pas sa perplexité face à une telle commande dans une lettre du 7 juillet 1868 :
« Les dernières caisses de votre commande pour l’Institut [national] sont arrivées à temps à ce que je présume. Elles contiennent le cabinet d’histoire naturelle et la collection d’animaux antédiluviens, qui, je l’espère, sera satisfaisante. Écrivez-moi, je vous prie ce qu’en auront pensé les connaisseurs, parce que, malgré toute ma bonne volonté, je n’ai pu m’empêcher d’aller un peu les yeux fermés. »
Dans un registre plus domestique, les achats par correspondance de Diego Barros Arana reflètent aussi la véritable « francomanie » qui s’empare des élites chiliennes au XIXe siècle. Diego Barros Arana confie ainsi à son ami français la commande du meilleur mobilier français, à savoir des rideaux et linges de maison (échantillons de satin à l’appui), et du mobilier style Louis XV (copie Boulle). Courcelle-Seneuil se charge aussi de commandes en tissus, rideaux ou soies lyonnaises pour l’épouse et toute la famille de Barros Arana.
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“Facture des meubles commandés par Don Diego Barros Arana.” Diego Barros Arana commande entre autres douze chaises Louis XV garnies de satin, deux meubles de Bul [Boule] Louis XV
Du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle, le goût et la mode chiliennes sont d’importation française ; le néoclassicisme français, la vogue néo-gothique et néo-byzantine règnent sur l’architecture des palais et des églises, l’académisme du Salon en peinture.
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Le palais Cousiño, exemple de la francomanie des élites chiliennes. On peut voir sur les murs du grand escalier intérieur des peintures représentant des monuments parisiens : l’opéra, l’arc de triomphe ou encore l’hippodrome Longchamp
Affinités intellectuelles et politiques
Au-delà des échanges bibliographiques, la correspondance de Diego Barros Arana témoigne d’une véritable affinité intellectuelle avec Jean Gustave Courcelle-Seneuil. Les deux hommes s’informent de l’avancée de leurs travaux scientifiques respectifs, s’encouragent, et commentent mutuellement les livres et articles que l’un et l’autre font paraître. Sur le plan des idées ils partagent une même adhésion au positivisme et une même foi dans le progrès, qui se reflète bien dans les réformes qu’engage Diego Barros Arana à l’Institut national. La fin de l’enseignement religieux, la valorisation des matières scientifiques au détriment du latin et de la rhétorique sont autant de nouvelles orientations que Courcelle-Seneuil s’empresse d’approuver. L’historien J.-P. Blancpain décrit Barros Arana comme la figure de proue de l’« establishment laïque et positiviste ». Et c’est bien en tant que tel que ce dernier est nommé membre correspondant de la Société pour l’Instruction élémentaire de France et de la Ligue de l’enseignement de Belgique en 1876.
Les lettres reçues par Diego Barros Arana témoignent ainsi d’un incessant échange culturel, scientifique et politique entre la France et le Chili, au gré des vapeurs transatlantiques, qui concerne aussi bien les objets, les idées ou les hommes. Deux autres témoignages de ces échanges tirés de ce fond : en 1873 Courcelle-Seneuil accueille à Paris le neveu de Diego Barros Arana, sacrifiant au voyage des élites chiliennes dans les capitales européennes, et réciproquement, Diego Barros Arana offre ses services au fils de Jean Gustave Courcelle-Seneuil, membre d’une expédition scientifique française vers l’archipel de Magellan (1882). « Imprégnation de France des élites » chiliennes pour reprendre les mots de Victor-Lucien Tapié[2], mais aussi fascination et attachement des Français pour le Chili, voilà ce dont nous parle le fonds Diego Barros Arana.
Notes
J.-P. Blancpain, « Francisation et francomanie en Amérique latine : le cas du Chili au XIXe siècle », dans Revue historique, t. 268, fasc. 2, p. 376.
V.-L. Tapié, Histoire de l’Amérique latine au XIXe siècle, Paris, 1944, p. 264.
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congo7-news · 3 years
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Nord-kivu : L'université de Goma a tenu sa conférence culturelle sur la paix
Nord-kivu : L’université de Goma a tenu sa conférence culturelle sur la paix
“Nous avons organisé une conférence culturelle qui a consisté à mobiliser l’univers académique et le monde artistique autour de la problématique de la paix au niveau de la région de grands lacs”, ce discours est du Directeur de cabinet du recteur de l’Université de Goma et chargé de coopération Eric KAMBALE lors de la conférence culturelle sur la paix organisée ce samedi 5 mars dans la ville de…
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paroissedumont · 4 years
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ANALYSE DE LA POSITION DE L’ÉCONOMISTE WILSON LALEAU SUR L’IMPACT DE LA COVID-19 EN HAÏTI ...
Jean Willio Patrick Chrispin
Dans une interview exclusive accordée à HPN, l’économiste Wilson LALEAU, ancien chef de cabinet du Président Jovenel MOISE, ancien ministre de l’économie et des finances (MEF), livre une analyse limpide et copieuse  des conséquences multiples et profondes de la pandémie de la Cov-19 et des avenues qu’elle ouvre devant nous, les Haïtiens. Son analyse sort des chemins battus de la désinvolture avec laquelle nous ont habitué plusieurs personnes ayant exprimé leur position sur le sujet ces derniers jours dans la presse écrite, dans les médias en ligne et sur les réseaux sociaux. L’ancien Vice-recteur de l’Université d’Etat d’Haïti (UHE) n’a pas perdu une once de sa carrure d’universitaire exceptionnel à la suite de son enrichissante expérience au timon des affaires dans des postes de haute responsabilité étatique.
De notre point de vue, M. LALEAU a su faire montre d’une insigne justesse dans les réflexions produites sur l’impact tentaculaire de la Covid-19 sur le système socio-économique haïtien. Cet impact, a-t-il soutenu, met à nu et amplifie des problèmes fondamentaux que nos élites ont échoué à résoudre depuis très longtemps et qui aujourd’hui nous éclaboussent le visage. L’ancien ministre du commerce et de l’industrie dissèque avec une rare dextérité la crise sanitaire causée par la pandémie dans ses contours et pourtours en indexant avec raison l’incapacité haïtienne à prendre des mesures préventives d’envergure et efficaces en raison des faiblesses abyssales de notre organisation générale de la vie sociale et collective. La défaillance sans précédent des systèmes sanitaires vraisemblablement bien équipés des Etats-Unis et de plusieurs grands pays européens devant la posture cataclysmique du  nouveau coronavirus fait grimper les appréhensions concernant Haïti où les systèmes de soins sanitaires se trouvent dans un état d’indigence innommable.
Sur le plan politique, Haïti est le théâtre d’une succession de périodes d’instabilité et de courte accalmie, faisant de la première République noire indépendante du monde le pays des rendez-vous manqués, a fait remarquer M. LALEAU. La matrice sociopolitique du pays est génératrice de crises, elle se définit comme un terreau fertile pour des troubles sociopolitiques fomentés et alimentés par des groupes d’intérêts puissants, ennemis de tout arrangement institutionnel inclusif et partisans du chaos.  La meilleure solution, celle qui est plus en ligne avec le besoin de stabilité à laquelle aspirent les Haïtiens, serait selon le professeur LALEAU une solution concertée, fruit d’un dialogue inclusif devant déboucher sur un accord politique à retrouver avec l’ensemble de la classe politique pour définir un calendrier pour l’organisation d’élections locales, législatives et présidentielles. Cependant, le professeur a omis de se prononcer sur la constitution sous l’égide de laquelle devraient s’organiser les prochaines joutes électorales. La constitution en vigueur, celle de 1987 amendée, est accusée par plusieurs observateurs et analystes avisés d’être une source de confusions et d’instabilités dans le pays. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour exiger une révision constitutionnelle dont la charge devrait être confiée à une assemblée constituante. Le Président MOISE semble avoir l’appui d’une bonne partie de la communauté internationale pour entreprendre la formation de cette assemblée constituante avec le support de la société civile haïtienne en vue de doter le pays d’une constitution révisée et d’organiser les scrutins électoraux à la fin de l’année 2021. Il est clair que ce soutien de l’international n’exclut aucunement la recherche de l’accord politique évoqué plus haut. Sur le plan économique, Haïti a connu des soubresauts ahurissants et sans précédent (dont deux pays « lock ») ces dernières années qui ont contribué à empirer une situation qui était incontestablement déjà pourrie. Ici, l’économiste LALEAU semble n’avoir omis rien d’essentiel dans ses analyses. La réflexion va plus loin que tout ce que nous avons déjà entendu dans la presse sur l’impact économique de la Covid-19 en Haïti et les voies de relance de l’économie nationale. Certes, la paralysie des activités provoquée par le nouveau coronavirus, ennemi invisible combattu par tous les gouvernements du monde dont les pays ont été infectés, a mis à mal de nombreuses entreprises haïtiennes et légitimerait un soutien de l’Etat haïtien au secteur privé des affaires. Mais, en plus de la faible capacité de financement des pouvoirs publics, l’ancien ministre du commerce et de l’industrie rappelle que « plus de 90% du tissu entrepreneurial national est constitué de petites entreprises familiales, informelles donc non connues du fisc » et que la partie formelle de l’économie est infirme. Une façon d’affirmer que financer uniquement le secteur privé organisé aurait une efficacité économique très limitée puisque la plus grande part de l’emploi global se trouve dans l’informel.
A notre sens, l’un des points les plus importants dans l’analyse économique proposée par l’économiste LALEAU concerne son questionnement de l’environnement des affaires en général et de la dimension légale de ce dernier, en particulier,  dans l’état de délabrement dans lequel patauge l’économie nationale. Il a évoqué des exemples qui nous interpellent. Plus de 70 milliards de gourdes sont dépensées chaque année par le gouvernement pour l’achat des biens et services divers. Les ressources utilisées pour couvrir ces dépenses sont captées en grande majorité par des entreprises vendant des produits importés, ce qui favorise économiquement le reste du monde au détriment de l’économie locale et ne contribue donc aucunement à tirer la croissance économique du pays vers le haut. Au contraire, cette situation subjugue toute véritable dynamique de création de richesse, décourage l’entrepreneuriat et l’innovation et tend de ce fait à maintenir le pays dans une trappe à sous-développement. Or, toute une kyrielle de pays (dont la République dominicaine, notre voisine insulaire) disposent de textes de loi obligeant les décideurs publics à accorder jusqu’à 40% des marchés (contrats) publics aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME) locales afin d’encourager la production locale et une croissance économique assez forte et plus inclusive. L’application d’un pareil dispositif incitatif en Haïti pourra pousser de nombreuses MPME informelles à augmenter leur échelle de production et à se formaliser afin de pouvoir saisir les opportunités d’obtention de contrats publics intéressants. Cela montre la nécessité d’une véritable réforme du droit des marchés publics en Haïti de manière à le transformer en un puissant instrument de promotion de la prospérité partagée et du bien-être général dans le pays.
L’économiste LALEAU pense que la Covid-19 tend à changer sur le plan économique les rapports de forces dans le monde en faveur de la Chine populaire qui monte en puissance. Selon lui, ce pays officiellement communiste mais dont le système économique mixte s’apparente à une sorte de socialisme de marché, est en pole position pour devenir dans un futur proche la première puissance économique mondiale. Haïti doit se positionner de manière à tirer parti des opportunités qui s’offrent à elle  à la faveur des changements qui s’opèrent actuellement dans les rapports de forces entre les Nations. L’économiste LALEAU a hésité vraisemblablement par modestie à nous dévoiler sa compréhension des grandes lignes de positionnement à adopter dans un pareil contexte.
Cependant, il est clair que le destin de la première République noire du monde étant étroitement lié à celui des Etats-Unis d’Amérique, tout positionnement d’Haïti doit être bien réfléchi et s’appuyer prioritairement sur une vision de long terme, le développement de relations harmonieuses, responsables et durables avec les autres peuples, une volonté intelligente et active de stimuler la relance de la production nationale, le développement du tourisme et l’exploitation de marchés étrangers pour des produits haïtiens. Haïti doit définitivement se soucier de ses intérêts, surtout de ses intérêts économiques dans ses relations internationales et briser le carcan de la diplomatie de façade à laquelle elle s’est assujettie ou s’est laissé assujettir depuis trop longtemps. Cela devrait lui permettre de mieux penser l’intégration économique de sa diaspora qui rêve depuis toujours de venir contribuer sur le terrain au développement de son pays natal et qui ne fait qu’attendre la définition et la mise en œuvre d’une politique publique relative à son intégration et relevant d’un plan de développement national crédible, inclusif et réaliste.
La Covid-19 a offert à Haïti une occasion en or de procéder à son autocritique, de faire le bilan de ses échecs, de chercher à mieux comprendre ses malheurs, de soigner ses blessures, de panser ses plaies et de vider les contentieux liés aux origines sociales et aux antagonismes socialement construits tels que Ville/Campagne, En haut/En bas, Noir/Mulâtre, Riche/Pauvre, Français/Créole, etc. Notre capacité à gouverner notre pays et à assurer notre auto-détermination a été remise en question par nos propres agissements et a donné le flanc à deux interventions militaires de l’ONU en 10 ans. Cette situation, comme l’a souligné l’économiste LALEAU, doit interpeller tous les Haïtiens sans distinction. Il nous faut finalement poser les vrais problèmes et cesser de nous livre à longueur de journée dans des luttes fratricides qui servent de prétexte pour des accusations d’entité chaotique ingouvernable (ECI), des occupations étrangères et des mises sous tutelle de l’ONU. La voie de la sagesse est celle du bonheur et de la réussite, c’est cette voie qu’il nous faut emprunter à ce carrefour de notre histoire de peuple libre. Maintenir les mêmes mentalités et les mêmes comportements nous conduira aux mêmes conséquences douloureuses que nous avons connues. 
Enfin, l’économiste LALEAU est convaincu que la crise provoquée par la Covid-19 est le moment opportun pour prendre le taureau par les cornes, pour s’attaquer tous ensemble et sérieusement à des problèmes récurrents souvent vieux de plus de deux siècles. Ce sont, par exemple, les problèmes liés à la formation du capital humain (accès à l’éducation de qualité et aux soins de santé pour tous), les problèmes du crédit et du financement de l’économie nationale, les problèmes liés à la gestion du pouvoir politique et des conflits inhérents, les problèmes liés à la définition et la conduite de politiques publiques inclusives, les problèmes liés aux discriminations fondées sur la provenance géographique, la langue parlée, la couleur de la peau, le niveau d’éducation, etc. Toutes nos institutions (école, université, église, justice, police, parlement, hôpital, etc.) qui devraient jouer un rôle moteur dans la promotion du vivre ensemble et du bien-être général barbotent dans une décrépitude scandaleuse. L’unique issue demeure une entente historique entre les forces vives de la Nation pour vider une fois pour toutes tous les différends et contentieux historiques et pouvoir connaitre ainsi une catharsis sociale. Cela permettra à Haïti de se réconcilier avec elle-même et d’embrasser une prospérité partagée. Cette manière de conclure est l’un des plus beaux mérites de la réflexion qui nous a été proposée par l’ancien ministre LALEAU.
Jean Willio Patrick Chrispin.
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neovitae · 6 years
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UGB, debout !
Ainsi, du Cabinet du Recteur à l'Agence Comptable, en passant par le Secrétariat Général, les directions des Ressources Humaines et de Formation ... from Google Alert - "ressources humaines" -H/F https://ift.tt/2ITJLQc
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L’année Raphaël (3)
Comme annoncé, nous revenons aujourd’hui une dernière fois sur l’héritage de l’École d’Athènes, sur la médiatisation de l’artiste comme héros… et sur la pérennité du motif dans la décoration des bibliothèques. Nous l’avons dit, la célébrité de Raphaël est telle que ses fresques du Vatican deviennent très vite une œuvre emblématique reproduite notamment par le biais de la gravure. Or, par extraordinaire, le carton préparatoire de l’École d’Athènes a été conservé à Rome. Il s’agit d’une pièce très impressionnante, de fait le plus grand dessin de la Renaissance qui nous soit parvenu, et dont l’étude attentive permet de préciser un certain nombre de points quant à la conception de l’œuvre et à la manière de travailler de l’artiste (1): nous avons déjà signalé que le cadre architectural encadrant la fresque ne figurait pas sur le carton, non plus que la silhouette d’Épicure, introduite plus tard au premier plan de la composition. Ce carton est acquis par le cardinal archevêque Federico Borromeo (1564-1631) à Milan au tout début du XVIIe siècle, et il entre dans les collections léguées par lui à l’Ambrosiana: le complexe élevé par le cardinal comprend en effet, comme on le sait, une bibliothèque de travail et une Académie (présidée par Crespi), mais aussi une école et un ensemble de collections précieuses destinées à servir de matériau à l’enseignement des Beaux-Arts. Aujourd’hui, le carton, admiré par Joseph de Lalande (voir son Voyage en Italie), est toujours conservé et présenté au public dans une salle spéciale de la superbe Pinacoteca Ambrosiana (cliché 1).
Pourtant, l’œuvre de Raphaël a quitté Milan pour quelques années. Cent soixante-dix ans en effet après son entrée à l’Ambrosiana, voici que la victoire de Lodi contre les Autrichiens (11 mai 1796) ouvre à Bonaparte les portes de la capitale lombarde. Reprenant la politique des «Agences d’évacuation» (sic) de 1794, une «Commission des sciences et des arts» est très vite instituée par le Directoire, qui effectuera le choix et supervisera l’expédition des pièces exceptionnelles que l’on saisira en Italie pour les rassembler à Paris: la capitale de la République, qui donne au reste du monde le modèle de la régénération politique, doit aussi s’imposer comme la capitale des arts et des sciences, «de l’excellence et du progrès». Dès le 7 mai, le Directoire écrit au général en chef : Le Directoire est persuadé que vous regardez la gloire des beaux-arts comme attachée à celle de l’armée que vous commandez. (…) Le Muséum national [le Louvre] doit renfermer les monuments les plus célèbres de tous les arts, et vous ne négligerez pas de l’enrichir… L’arrivée des «chefs d’œuvre» (dont des livres, ne l’oublions pas) d’Italie à Paris fera l’objet d’une mise en scène grandiose. Le Directoire en effet, considérant que les chefs d’œuvre recueillis en Italie sont les fruits les plus précieux de nos conquêtes, et l’éternel témoignage de la puissance de la République française; que le Gouvernement à l’époque de leur arrivée à Paris doit manifester son intention constante de servir et de protéger les sciences et les arts; arrête ce qui suit: Article premier- Les objets des sciences et des arts recueillis en Italie seront reçus dans Paris avec pompe et solennité (26 avril 1798). Nous n’avons pas à présenter ici le détail de la cérémonie, à la suite de laquelle le carton est versé au nouveau Museum (le Musée du Louvre), sinon pour souligner la prégnance du modèle d’Athènes et d’Alexandrie, dont Paris devra être reconnue comme le successeur. L’œuvre de Raphaël sera restituée à la chute du Premier Empire, comme le regrette implicitement Stendhal, pourtant «Milanais» de cœur: Nous avons vu longtemps au Louvre, dans la galerie d’Apollon, le carton de l’École d’Athènes. Le passage du pont de Lodi nous l’avait donné, Waterloo nous l’a ravi, et il faut maintenant le chercher à la Bibliothèque Ambrosienne, à Milan (2).
Les institutions savantes antiques associaient formation intellectuelle, éducation politique et recherche scientifique –ainsi de l’Académie de Platon, du Lycée d’Aristote et, bien sûr, du Musée d’Alexandrie. Rien de surprenant si leur modèle est réanimé au cœur de certaines institutions modernes: à une centaine de kilomètres à l’est de Lisbonne, Évora est la capitale intellectuelle et artistique du Portugal aux XVe et XVIe siècles. En 1551 y est fondé le Collège du Saint Esprit, confié aux Jésuites, et qui recevra en 1559 le statut d’université, la seconde du royaume après Coimbra. Les bâtiments se déploient autour d’un grand cloître à arcades, sur lequel donnent la salle des Actes et les différentes salles de cours, elles-mêmes décorées de carreaux de céramique (azulejos) des XVIIe et XVIIIe siècles. Parmi les scènes représentées, deux intéressent tout particulièrement notre thématique, à savoir l’enseignement à l’Académie de Platon et au Lycée d’Aristote – pour autant, le modèle de la fresque raphaëlienne n’y apparaît pas (cliché 2). Il n’en va pas de même dans un autre établissement jésuite, appartenant en l’occurrence à la géographie des anciens Pays-Bas. À Valenciennes en effet, la capitale du Hainaut français, le recteur du puissant collège, le P Cordier, paie de ses propres deniers la décoration de la nouvelle bibliothèque, en trace le programme iconographique et en confie la réalisation au peintre lillois Bernard Joseph Wamps. Sur les longues parois au-dessus des rayonnages, on mettra en place une succession de portraits de Pères de la Compagnie ayant tout particulièrement illustré celle-ci par leurs travaux dans les différents domaines de la connaissance. Sur les petits côtés, deux compositions allégoriques se feront face, inspirées de la Stanza de Raphaël. Elles illustrent de manière libre, la première, l’École d’Athènes, et la seconde, la Dispute du Saint Sacrement. Cette dernière, accompagnée du cartouche «Scrutamini Scripturas», est placée du côté de l’église Saint-Nicolas, à la tribune de laquelle un étroit passage donne directement accès (3). 
Parce qu’ils se plaçaient dans cette continuité, les savants jésuites avaient conservé la structure iconographique de la Renaissance, avec les deux motifs qui se font face. Il n’en va plus de même à la nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève, héritière à Paris de la bibliothèque de l’abbaye éponyme. Le programme iconographique défini par Jules II et par ceux qui l’entourent semble désormais inintelligible et probablement inadéquat, surtout dans le cadre non plus d’une institution d’enseignement destiné à une minorité de jeunes gens, mais d’une institution qui doit devenir la première grande bibliothèque publique parisienne. Le double motif (l’École et la Dispute) est désormais abandonné, au profit de la seule représentation de l’École d’Athènes traité par deux élèves d’Ingres, les frères Raymond et Paul Bayze, et symbolisant la progression des connaissances humaines. Nous sommes au milieu du XIXe siècle, à  l’ère du positivisme d’Auguste Comte, et l’architecte Henri Labrouste veut faire de sa bibliothèque un modèle de modernité pour le futur: À l’entrée, les lumières du savoir accueillent le lecteur, sous forme de deux torches encadrant la lourde porte de bronze. [Puis c’est] le vestibule, sombre, [qui] conduit vers le grand escalier qui permet au lecteur de monter vers la connaissance. (…) Une immense copie de l’École d’Athènes de Raphaël décore le mur de l’escalier, lui-même éclairé d’imposants candélabres (4).
Notes (1) Konrad Oberhuber, Lamberto Vitali, Raffaello : il cartone per la Scuola di Atene, Milano, Silvana Editoriale, 1972. Outre la gravure de Ghisi (signalée par ex. dans la collection du banquier Winckler à Leipzig en 1803, n° 3851 et 3852), plusieurs cabinets de l’époque des Lumières signalent des dessins de Raphaël préparatoires à l’École d’Athènes. (2) Stendhal, Promenades dans Rome, dans Voyages en Italie, Paris, Gallimard, 1996, p. 827 («Bibliothèque de la Pléiade»). (3) Plutôt qu’aux plaquettes récemment publiées, et qui se signalent surtout par l’indigence de leur information, on se reportera à l’article classique de Paul Lefrancq, «La Bibliothèque municipale de Valenciennes», dans Bulletin des bibliothèques de France, 1962, n° 9-10, p. 517-519. Voir aussi: Marie-Pierre Dion, «Image et mémoire: les catalogues en images de la bibliothèques de jésuites de Valenciennes», dans Arts de la mémoire et nouvelles technologies, Valenciennes, Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, 2012, p. 33-42. (4) Jean-François Foucaud, «De la Bibliothèque Sainte-Geneviève à la Bibliothèque impériale », dans Des palais pour les livres. Labrouste, Sainte-Geneviève et les bibliothèques, dir. Jean-Michel Leniaud, Paris, Bibl. Ste-Geneviève, Maisonneuve & Larose, 2001, p. 36-47, ici p. 43. C’est la position de la peinture en retrait du grand escalier qui interdit d’en avoir une représentation photographique adéquate.
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europe4me · 7 years
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« Si c’était à refaire, je commencerais par la culture » : Fameuse phrase apocryphe de Jean Monnet, père de l’Europe, fausse citation en boucle.
Publié le 04/03/2006 par http://lucky.blog.lemonde.fr/
« Si c’était à refaire, je commencerais par la culture » : Fameuse  phrase apocryphe de Jean Monnet, père de l’Europe, fausse citation en boucle.
Voici un « hoax » curieux (qui n’est d’ailleurs pas dû principalement à internet), c’est la fameuse citation « apocryphe » de Jean Monnet, le « père fondateur de l’Union Européenne », qui aurait dit que « Si c’était à refaire, je commencerais par la culture ». Cette fausse citation sonne bien et n’engage à rien. Elle est citée et recitée en boucle par nos élites, et pourtant, madame Hélène Ahrweiler, involontaire auteur de ce hoax, le dénonçait dans un courrier des lecteurs du Monde, paru dans l’édition du 21 juin 1998.
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Jean Monnet et la culture Article paru dans l’édition du Monde du 21.06.98
« Loin de contester l’analyse pertinente et les éclaircissements judicieux apportés par Eric Westphal, dans le courrier du Monde du 14 mai, au sujet de la formule apocryphe de Jean Monnet : « Si c’était à refaire, j’aurais commencé par la culture », je voudrais néanmoins donner une précision sur l’attribution erronée de cette formule à l’un des pères de l’Europe, puisque je suis, bien involontairement, responsable de la diffusion de ce mot. En effet, à l’occasion de la réunion des Etats généraux des étudiants européens, il y a plus de dix ans, alors que j’étais recteur de l’académie de Paris, j’avais, dans mon discours de bienvenue, cité cette phrase, en la mettant dans la bouche de Jean Monnet, à l’irréel du présent (« pourrait s’écrier Jean Monnet »). Cette nuance essentielle a échappé au rédacteur des actes de cette rencontre, et la citation a connu la fortune que l’on sait. Je n’ai cessé depuis lors, chaque fois que l’occasion se présentait, dans les réunions internationales où j’entendais cette fameuse phrase, de rétablir la vérité historique. Je souhaite que cet aveu, qui, je l’espère, me vaudra l’absolution de la part de mes collègues historiens spécialistes de la période, constituera une mise au point finale. » HELENE AHRWEILER
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Rectification confirmée trois ans plus tard par monsieur Rabier, toujours dans Le Monde, celui du 27 mai 2001.
Jean Monnet, l’Europe et la culture
« L’article de Jean-Michel Folon est courageux et important ( Le Monde du 12 mai), mais pourquoi cet artiste si talentueux a-t-il repris une légende selon laquelle Jean Monnet, auprès de qui j’ai eu l’honneur de travailler de 1946 à 1955, aurait dit : « Si c’était à refaire, je commencerais par la culture » ? Il n’y a aucune trace écrite ni aucun témoignage qui permette de lui attribuer une telle pensée. Ce n’était pas du tout dans ses conceptions, telles qu’il les a exposées dans ses Mémoires. Le projet était d’abord politique, même s’il commençait par une action dans des domaines socio-économiques à forte signification symbolique : le charbon et l’acier. » JACQUES-RENE RABIER BRUXELLES (BELGIQUE)
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En effet, le journal « Le Monde » écrivait encore, le 28 mars 1995. :
L’Europe des cultures à Poitiers Article paru dans l’édition du 28.03.95
« Un colloque international au Futuroscope a souligné l’importance des collectivités locales pour développer une identité commune, menacée par les autoroutes de l’information. Quels rôles peuvent jouer les collectivités territoriales pour promouvoir l’idée culturelle dans la construction européenne ? Des élus et fonctionnaires de la Communauté ont débattu sur ce thème, vendredi 24 et samedi 25 mars au Futuroscope de Poitiers, à l’occasion de rencontres ouvertes par Jacques Toubon, ministre de la culture et de la francophonie, qui a plaidé en faveur « d’une dimension culturelle de l’aménagement du territoire imaginé à l’échelle communautaire ». M. Toubon a également souligné le rôle que la culture peut jouer pour lutter contre l’exclusion dans les banlieues défavorisées, (…) [Conclusion de l’article] A l’heure de l’entrée en vigueur des accords de Schengen, Jacques Toubon juge, malgré tout, que la libre circulation des idées et des créatures est le meilleur moyen, pour les Européens, d’accéder en toute égalité et en toute liberté à la culture. Attentif à l’instauration « d’une véritable indépendance en matière culturelle »,le ministre cite un mot de Jean Monnet (originaire de Charente) pour qui, « si l’Europe était à refaire, il faudrait commencer par la culture ».
ALAIN BLANCHARD
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De son côté, l’homme de théâtre Roger Planchon dans un appel (d’ailleurs intéressant car prônant une banque européenne des langues) n’hésitait pas à écrire, toujours dans Le Monde, daté du 06 février 2003 :
La Banque centrale européenne que nous voulons
« MONSIEUR le Président de la Convention européenne, Mesdames, Messieurs, (…) Elus et fonctionnaires, il ne se passe pas une semaine où vous ne citiez la phrase de Jean Monnet : « Si l’Europe était à refaire, je commencerais par l’Europe artistique. » L’idée est juste. Qu’attendez-vous ? Les artistes, si vous les sollicitez, seront de solides avocats de l’idée européenne. »
ROGER PLANCHON
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Mais « Le Monde » n’en avait toujours pas fini avec cette fausse citation.
Dans sa chronique du 05 mai 2004, le chroniqueur-éditorialiste de talent (et académicien) Bertrand Poirot-Delpech, s’écriait (sans être corrigé par les secrétaires de rédaction et chefs de rubrique du Monde, ce qui prouverait qu’ils ne lisent pas leur journal, ou tout au moins leur courrier des lecteurs ?) :
« SI C’ÉTAIT À REFAIRE, il faudrait commencer par la culture . » Ainsi s’exprimait un des pères de l’Europe économique, Jean Monnet. La mise en commun des produits entraînerait celle des consciences : tel était le dogme. Nous avons bonne mine, à présent. Les accords commerciaux tissent leur toile contraignante, et le spirituel attend toujours. »
BERTRAND POIROT-DELPECH
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Pour finir, n’oublions pas Pierre Moscovici, secrétaire national du PS et ancien ministre chargé des affaires européennes !!! Dans un « chat » publié intégralement par Le Monde, le 18 novembre de la même année 2004, un an avant le référendum constitutionnel européen, il déclarait encore :
(Chat modéré par Constance Baudry et Stéphane Mazzorato)
Pierre Moscovici : « (…) La Constitution est un élément de démocratie européenne, qui est indispensable pour gouverner l’Europe. (…) » Grim : « Comment définissez-vous l’identité européenne ? » Pierre Moscovici : « Pour moi, l’Europe, ce n’est pas seulement une géographie, ou seulement une histoire, c’est la combinaison de ces deux éléments, avec des valeurs et des politiques. Pour moi, le moment venu, sera européen le pays d’Europe qui se reconnaîtra dans les principes contenus dans la Constitution. » [Il faut donc conclure que selon M. Moscovici, la France n’est plus située en Europe depuis juin 2005 ?] Romain : « Selon vous, l’Union européenne a-t-elle des frontières géographiques, politiques ou culturelles ? » Pierre Moscovici : « Je reprendrai la formule de Jean Monnet : si c’était à refaire, je commencerais par la culture. Le temps est venu, commençons par la culture. (…) »
PIERRE MOSCOVICI
(Ce qui prouve au moins que Pierre Moscovici semble ignorer le détail de l’oeuvre des pères fondateurs de l’Europe, et en tous cas ne lit pas sérieusement Le Monde !)
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Ce court sondage sur la citation apocryphe de Jean Monnet ne traite que des archives du journal Le Monde. Imaginez un instant la quantité de reprises de cette citation imaginaire dans le reste des médias écrits et audiovisuels, et dans les innombrables discours rédigés par les plumitifs des petits et grands cabinets institutionnels de tous pays ! C’est vertigineux. Quelle fortune pour une phrase apocryphe ! (Et quel aveu de superficialité culturelle de nos dirigeants !)
Luc
(Voir également ma note précédente de ce jour sur mon blog : « Le problème avec l’Internet, c’est que tout est gelé pour toujours. Quelqu’un met de fausses informations, elles sont copiées et restent. » – Noëlie, Niemöller, Hoaxbuster )
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congo7-news · 3 years
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RDC: une société forte et prospère c’est encore possible par la force de l'Université, Éric KAMBALE KWIRAVIWE y crois
RDC: une société forte et prospère c’est encore possible par la force de l’Université, Éric KAMBALE KWIRAVIWE y crois
Très engagé dans les actions en faveur des jeunes dans le cadre des organisations de la société civile et son combat sur les droits Humains, la gouvernance et la sécurité; ce digne fils de Goma érigé au rang de chargé de la coopération de la grande université de Goma et directeur de cabinet du recteur de cette institution se dit très optimiste sur les réponses que l’Université de Goma et des…
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utopiedujour · 7 years
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« Comme une ambiance de Bar Mitzvah » : enquête sur le dîner du CRIF
« Vous êtes une revue engagée ? », « Pourriez-vous m’envoyer un exemplaire avant ? ». Enquêter sur le dîner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), c’est être souvent confronté à des questions de ce type. Une vigilance légitime, au fond. Que sait-on vraiment de cet événement qui réunit chaque année l’élite du pouvoir et la communauté juive organisée, en dehors des clichés qui lui sont associés (« dîner mondain », « soirée de gala ») et des polémiques qu’il suscite parfois ? Depuis trente ans qu’il existe le dîner nous en dit pourtant beaucoup sur la République et son rapport au fait religieux. Histoire d’un rituel éminemment politique.
PAR GHISLAIN DE VIOLET
Hôtel Pullman Montparnasse, mercredi 22 février, 20 heures. Bruno Le Maire, tout sourire, franchit un cordon de policiers, laissant derrière lui le quatre étoiles parisien où il vient de passer une tête et la grappe de journalistes massés devant l’entrée du gratte-ciel. Les flashes des appareils photos crépitent au rythme des berlines dont s’extirpent des figures du Tout-Paris de la politique, des associations, des affaires ou des institutions religieuses. Tiens, voilà Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la Justice. Bientôt suivi par Maurice Lévy, le patron de Publicis ou Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris. Emmanuel Macron marque un stop devant un bouquet de micros pour se féliciter du « tournant historique » que constitue son alliance avec François Bayrou, officialisée dans la journée. Et François Hollande, notoirement peu porté sur la ponctualité, est presque à l’heure ! Difficile de faire autrement pour l’invité d’honneur de la soirée, en même temps. À l’intérieur, le cocktail a déjà pris fin. Le lobby marbré de l’établissement a été déserté au profit de la grande salle où sont maintenant attablés des centaines de convives.
Si des touristes étrangers pouvaient assister à la scène (la rue est bouclée, sécurité oblige), nul doute qu’ils imagineraient quelque réception mondaine ou culturelle. Et non un événement où sont rassemblés la plupart des responsables politiques du pays. Un lieu où le pouvoir dialogue presque d’égal à égal avec une composante particulière de la société. Où les journalistes se pressent pour récolter les confidences des élus, à l’instar d’une Karine Le Marchand, se faisant inviter pour approcher Alain Juppé et lui proposer de participer à l’une de ses émissions. « C’est assez bluffant d’avoir accès à des gens aussi divers et qui se retrouvent dans un rapport convivial », remarque auprès de nous une personnalité des médias qui y a son rond de serviette. Le dîner a même « fait des petits », d’autres groupes à caractère identitaire cherchant à inscrire leur propre repas dans le calendrier républicain, comme le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) ou le Conseil représentatif des Français d’Outre-Mer (CREFOM).
Pour comprendre la réussite de la soirée du CRIF, un petit retour en 1985 s’impose. C’est cette année-là que le dîner est créé par le Conseil représentatif des institutions juives de France. L’idée vient de Théo Klein, charismatique président de l’association née dans la clandestinité, en 1943. Par cette initiative, l’ancien résistant devenu avocat d’affaires ambitionne d’imposer « l’organisation qu’il dirige comme l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics », écrit le sociologue Samuel Ghiles-Meilhac dans son livre consacré à l’histoire du CRIF. Le Consistoire était, depuis 1808, l’organe en lien avec les autorités sur les questions religieuses. Le CRIF serait donc la voix des Français juifs sur les questions politiques. Aujourd’hui âgé de 96 ans, Théo Klein nous a reçus à son domicile de Saint-Cloud, où il vit avec son épouse. « L’idée du dîner était assez culottée, juge-t-il rétrospectivement. Ça impliquait que la communauté juive ait le courage de s’inscrire dans la vie publique comme une communauté particulière […] Il ne s’agissait pas seulement d’exister mais d’exister visiblement », expliquet- il en détachant bien les syllabes sur ce dernier mot.
Si Théo Klein ne se souvient pas de l’impulsion qui a donné naissance à son projet, le contexte de l’époque y a certainement pris une large part : le Front national commence alors à émerger comme force électorale et plusieurs attentats antisémites ont eu lieu récemment à Paris (attentat de la rue Copernic en 1980, attentat de la rue des Rosiers en 1982). Le CRIF cherche à s’assurer du soutien de la République. Un appui qui serait affirmé publiquement, et non plus seulement dans le secret des cabinets ministériels. Rama Yade, qui a assisté au dîner à de nombreuses reprises quand elle était au gouvernement, a été frappée par cette dimension : « On sent pendant le dîner une volonté quasi physique d’être compris et rassuré. Il y a un vrai sentiment d’être assiégé au sein de la communauté juive. C’est assez émouvant. » Grâce à ses…
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Publié dans Charles N°21, Politique & Religions, Printemps 2017
CHARLES n°21
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viepolitique-blog · 7 years
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Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale Directeur général de l'Essec depuis 2013, Jean-Michel Blanquer est agrégé de droit public, docteur en droit, diplômé d'une maîtrise de philosophie et de Sciences Po. À 52 ans, ce spécialiste de l'Amérique latine a dirigé l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, avant de devenir recteur de l'Académie de Guyane, puis en 2006 directeur adjoint du cabinet de Gilles de Robien, alors ministre de l'Éducation. Recteur de l'académie de Créteil entre 2007 et 2009, il y a lancé des initiatives comme le «micro lycée» de Sénart, destiné aux élèves décrocheurs, et a favorisé la coopération entre Sciences Po et les lycées de ZEP. Nommé directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO) au ministère de l'Éducation nationale de 2009 à 2012, il s'est présenté en 2013 à la direction de Sciences Po, sans succès.
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neovitae · 7 years
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Talence : sixième jour de grève pour les surveillants du lycée Victor-Louis
Une médiation a eu lieu mercredi dernier, au rectorat de Bordeaux, avec le directeur de cabinet du recteur et la directrice des ressources humaines. from Google Alert - "ressources humaines" -H/F http://ift.tt/2oQKafZ
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