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#boche
phantomaardvark · 2 years
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Boche Grinder
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depetitstableaux · 1 year
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174/200 Stalag IIB
Parce que tu t’écroules soudain dans mes bras, et que je te rejoins dans ta chute, et qu’une litière de paille nous enfouit quelques minutes, au revers d’une porte, et qu’alors j’oublie la guerre, la peur de mourir, leurs barbelés, l’odeur de moisi, les canons des mitrailleuses, le claquement des bottes, le métal des uniformes. Parce que tes yeux bleus, parce que ton drôle d’accent. Parce que tu me regardes et que tu joues avec moi. Parce que tu es légère et que je reconnais ton pas sur la neige.
Et aussi : j’ai peur.
J’ai peur toute la journée. Je sent la peur la nuit, le matin, l’après-midi et le soir, quand je m’habille, quand je marche, et quand je mange, et quand j’attends le courrier de Vendée. J’ai presque toujours peur. Ma peur fait une grande flaque de graisse tiède et collante et je vis dedans : elle imprègne mes vêtements, mes cheveux, mes regards, ma respiration, mes pensées. Je m’attends à ce qu’ils viennent me chercher. A ce qu’ils m’accusent de quelque chose.
Je n’ai plus peur quand tu me regardes. Ton regard est clair, certain, ferme, ouvert comme le ciel certains jours de juin sur la grande plage des Sables d’Olonne que je reverrai peut-être un jour. Alors j’ai de l’espoir. Je me dis que tout cela va s’arrêter. Que je retournerai chez moi. Qu’ils vont nous renvoyer saufs. Que le Stalag IIB va s’ouvrir. La guerre va finir. Tu viens à moi, je viens à toi. Nos bouches se reconnaissent, tout chavire, je suis vivant. Nos corps cherchent à s’approcher le plus possible. Tous les moyens sont bons. Tu as 20 ans, tu es si belle. Je veux me presser contre toi, tu souffles à mon oreille, tu dis mon prénom, tu le dis mal, tu le dis avec ton accent, j’adore quand tu dis mon prénom, je vis. Je suis ici, avec toi.
Les Kappos du Stalag ont été clairs : on vous envoie dans les fermes, il y a des pommes de terre à ramasser. Toi le paysan, suis nous. Mais si vous touchez aux filles, « tacatacatac », Verstanden ? Ils montrent leurs Sturmgewehr 44. J’ai peur. La grande flaque de la peur.
Sauf qu’il y a de la vie partout. C’est ainsi. Des fois, une plante vivace pousse dans le bitume. La vie se fraie toujours un chemin vers la vie. Et dans cette ferme de Poméranie, à la frontière de la Pologne, loin, très loin vers l’Est, à des jours de marche de mon bocage, il y a tes yeux, et tes bras, et notre jeunesse, et nos peurs à tous les deux, nos vides, et nos soifs qui se reconnaissent aussitôt et s’attirent l’une l’autre.
Tu viens me donner un coup de main.
Tu as tricoté des gants de grosse laine pour nous. Tu es venue seule derrière la grange à betteraves. Tu m’a montré les gants en souriant. Tu as pris mes mains et tu m’as enfilé mes gants. Je t’ai laissée faire. J’ai senti ton odeur, j’ai regardé ta tête penchée sur mes mains. Tu étais appliquée. J’ai senti ce contact de tes doigts sur ma peau. Tu as les main chaudes. Tu a pris ton temps. Je t’entendais respirer fort.
Tu as relevé la tête vers moi.
Mes mains gantées de laine dans tes petites mains chaudes. Ton regard franc. La beauté de ta bouche, délicate comme praire. Tu es allemande, je suis français, nous sommes en 1941, tu t’avilis en embrassant un soldat ennemi, je risque ma vie en te regardant, et nous allons l’un à l’autre avec toute l’avidité, toute l’évidence, tout le soulagement de laisser jaillir en nous la force de vivre.
A partir de maintenant tu es la vie. Tu es l’espoir de chaque jour. A partir de maintenant, je tremble qu’on vienne me traîner devant un peloton d’exécution pour t’avoir aimé. Quand ils frappent à la porte le matin pour nous amener aux champs, quand ils font l’appel pour distribuer le courrier ou les colis de la croix rouge. A partir de maintenant, j’aime l’ordonnancement des outils dans cette ferme d’Allemagne. Je trouve beau ce grand ciel de l’Est qui semble se perdre au loin sur des champs de neige. Tu me montres comment vous coupez les betteraves fourragères, comment elles fermentent tout simplement ainsi, dans une espèce de cave aménagée pour cela, et comme les vaches s’en régalent. Tu me montres comment ton corps se love au mien, comme nous nous devinons sur des lits de paille avec un sac en toile de jute posé dessus.
J’apprends à dire ton prénom, tu apprends à dire le mien. Avec nos accents étranges qui nous font rire. Ta cousine fait le guet quand ils sont partis. A partir de maintenant, parfois, je n’ai pas peur. Et à partir de maintenant, il y a en moi une alerte permanente. Ne pas être pris. Quelque chose se cache en moi. Mon espoir. Mon désir. Toi. La femme interdite. Mon secret, celui qui me tient en vie et celui qui me condamnerait. Vie et mort, désir et peur s’affrontent dans le plus grand secret de mon cœur.
- Florent Barbeau ? Kommen.
Tout le monde me regarde dans le baraquement. Ils sont inquiets. Je me lève, je suis vide. Je pense à toi. Le kappo me montre mes affaires, et mon sac. Il me demande de faire mon paquetage.
- Schnell
J’ai mon cœur dans la gorge. Je respire avec peine. Je ne veux pas montrer ma peur. Je ne veux rien leur montrer. Je met mes affaire dans le sac de paquetage qu’ils m’ont donné. Un porte feuilles, deux lettres de ma ma mère. Les gars me tapent sur l’épaule. Me serrent la main.
Dehors il y a un camion bâché, et d’autres prisonniers déjà sur la remorque. On me tend un bras. Je me hisse en prenant appui sur le marche pied. Je reconnais deux visages. Il y a des sourires. On chuchote.
- On s’en va Barbeau. T’as de la chance. On rentre.
- Quoi ?
- Ils ont besoin de bras pour les récoltes en France. Les paysans comme nous on rentre à la ferme.
Le camion démarre. Le camion démarre et le baraquement s’en va. La ferme s’en va. La grise Allemagne s’en va. La gare. Les wagons. Les kilomètres qui défilent. Des collines, des forêts inconnues, des uniformes, des villes encore, des citernes, des entrepôts en briques, parfois des tanks, des sacs de sable, des mitrailleuses, 1942, trois ans de captivité qui s’en vont. Tes mains s’en vont. Ta bouche s’en va, ton odeur, tes cheveux, ton attente. Tout, s’en va.
Je ne t’ai pas dit Adieu. Une chose plus grande que la tristesse vient de se recroqueviller quelque-part dans ma poitrine et mon cou, une tristesse qui ne pourra jamais être dite, à personne, une femme interdite, un amour interdit, une boche, un secret.
- T’as pas l’air content Barbeau !
Si, je suis content, je rentre chez moi, je vais retrouver le goût du beurre salé, les légumes du jardin de mon père, le vin rouge qu’on partage à la cave au cul de la barrique, mes sœurs, ma mère, un lit propre avec des draps. J’irai voir l’Océan. Et je pense à toi. Ton visage, comment est-il déjà ? Je voudrais retenir ton souvenir. La vérité s’impose : tu es passée. C’est fini. Le camp, la peur et toi. Ton sourire et les mitrailleuses. Les punaises et les poux, les gants de laine. Nos rendez-vous, le lit de paille, ton odeur, l’appel et la soupe de choux dégueulasse.
Comme tu étais belle Clara, et comme tu m’as sauvé de la folie et de la tristesse, et comme tu m’as aidé à tenir et à vivre.
Je fais le serment de te garder là. Intacte. Fraîche et lumineuse comme l’hiver de Pologne. La guerre nous a jetés l’un sur l’autre, la guerre nous sépare à jamais sans doute, et tu auras 20 ans pour toujours.
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eveningkeralanews · 1 year
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ഭിന്നശേഷിക്കാരായ കുട്ടികള്‍ക്ക് ബോചെ ലവ്‌ഡെയ്ല്‍ പാര്‍ക്ക്
ഭിന്നശേഷിക്കാരായ കുട്ടികള്‍ക്ക് ബോചെ ലവ്‌ഡെയ്ല്‍ പാര്‍ക്ക്
മലമ്പുഴ ഉദ്യാനത്തില്‍ ഭിന്നശേഷിക്കാരായ കുഞ്ഞുമാലാഖമാര്‍ക്ക് വേണ്ടി കേരള സര്‍ക്കാര്‍ ബോചെയുമായി സഹക��ിച്ച് നിര്‍മ്മിച്ച ബോചെ പാര്‍ക്ക് ഫോര്‍ ഏബിള്‍ഡ് എയ്ഞ്ചല്‍സ് നാടിന് സമര്‍പ്പിച്ചു. പാര്‍ക്കിന്റെ ഉദ്ഘാടനം ജലവിഭവ വകുപ്പ് മന്ത്രി റോഷി അഗസ്റ്റിന്‍, 812 കി.മീ. റണ്‍ യുനീക്‌ വേള്‍ഡ് റെക്കോര്‍ഡ് ഹോള്‍ഡറും ലോകസമാധാനത്തിനുള്ള ഗിന്നസ് റെക്കോര്‍ഡ് ജേതാവുമായ ബോചെയുടെ സാന്നിദ്ധ്യത്തില്‍ നിര്‍വ്വഹിച്ചു. കേരള…
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syfysource · 2 months
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(sighing) Nevermind...
Stargate SG-1 3x07 - Deadman Switch
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random-brushstrokes · 2 months
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Anna Boch - Isidore Verheyden in his studio (1884)
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nifinof · 2 years
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dozydawn · 10 months
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Thierry Mugler, 1982.
Photographed by Denis Piel.
Models: Felicitas Boch and Anna Andersen.
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venusimleder · 7 months
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Vogue Italia, December 2005.
Ph. Max Vadukul
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cure-yell-liker · 1 month
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brigitoshaughnessy · 1 month
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From the Notebook: Ever have something so ridiculous on the page that you just can't wait for the finished product to share it? Welcome, you're among friends. Here's today's installment from a Stargate SG-1 WIP based on the episode Deadman's Switch.
“Sam, how are ya, kiddo?” Jacob asked with a big smile. He pulled in his only daughter and planted a doting kiss on her cheek. 
“Good dad. I’m doing good,” she answered, returning his smile and embrace. The event horizon collapsed behind them, leaving only the four travelers and Jacob, their welcoming committee. 
“I’m good too, dad. Thanks for asking,” Jack chimed in, feigning affront at being ignored and settling his sunglasses onto his face. 
“I’m sorry, Jack,” Jacob said, stepping to the side and planting a kiss on the younger man’s cheek. “How are you, son?” 
“Well, that was uncalled for,” Jack answered as he wiped his cheek. 
“There’s just no pleasing you, is there?” Jacob countered. 
“Uhh, no. Not really,” Jack answered, confused about the possibility of any other answer. 
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a-state-of-bliss · 1 year
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Rodeo Magazine 2013 - Paul Boche & Emily Astrup by Philippe Cometti
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walzerjahrhundert · 1 year
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Hermann Gradl (designer)
Villeroy & Boch Keramische Werke (manufacturer) & Orivit AG (manufacturer)
Art Nouveau wall fountain
around 1899
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chicinsilk · 7 months
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US Vogue March 1983
Saint Laurent Rive Gauche
Models/Modèles : Amalia Vairelli, Felicitas Boch
Photo Helmut Newton
vogue archive
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marinawoznjuksworld · 6 months
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kitsunetsuki · 2 years
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Helmut Newton - Felicitas Boch for Dolce & Gabbana (Vogue Italia 1994)
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random-brushstrokes · 5 months
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Vincent Van Gogh - Eugène Boch (1888)
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