Tumgik
#ben lee ritchie handler
ilikegoodstories · 2 years
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Kodak Colorplus 200 exp. ‘21  
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paysagesinterieurs · 5 years
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Texte 309 - Telle le Pape
Feb 10, 20 Hollywood Babylon Nicodim et Jeffrey Deitch Los Anhgeles _ Voir circuler l’info de l’opening Night d’Hollywood Babylon. Sans l’horaire de l’événement et ça, ça veut dire que c’est un Opening privé. Et se dire qu’il sera difficile de s’y incruster Hollywood Babylon: re-inauguration Curatée par Benjamin Lee Ritchie Handler et Jeffrey Deitch. Aaron me renvoie l’info qu’il faudrait y aller. Mais lui non plus n’a pas l’horaire. Entre temps suite à mon post sur insta l’artiste Alison Blickle qui participe à All Of Them Witches chez Jeff’ D. s’abonne à mon compte, et reposte la photo avec Miley Cyrus J’avais taguée Alison Blickle puisque son œuvre est sur la photo. Et j’ai bien fait car cette meuf a un super mental, tu vois quand elle sent bien quelqu’un elle hésite pas elle se connecte. Très sympa. Je lui avais écrit pour la féliciter pour son travail et pour savoir si elle allait à la Frieze, histoire qu’on se rencontre physiquement. Elle irait le jeudi, puis elle me parlait d’Hollywood Babylon et m’y invitait! Voilà comment je m’y suis incrustée en donnant son nom. Alison Blickle m’a ouvert les portes de ce paradis où l’on circule de biais en se frottant aux autres. Cela plaît beaucoup à mon personnage de se frotter aux autres comme si elle était assurée ainsi de réellement exister. Elle aime non pas jouer des coudes, mais je dirais plutôt frétiller des épaules. Elle s’imagine toujours frappée par la grâce. Maintenant elle a soif, elle parvient à atteindre le bar et se prend un cocktail. Elle voit passer Alison emportée par la foule, elle boit un coup, lève la tête. Alison a disparu. Je croise Heather Benjamin, tu te souviens elle m’avait refusé froidement le selfy, c’est une autre artiste d’All Of Them Witches, un tempérament opposé à celui d’Alison, mais La Bambina ne se laisse jamais abattre par les hautain-e-s et du coup lui demande si elle sait dans quelle direction est allée Alison. Le temps de lui poser ma question et j’étais passée de son côté gauche à son côté droit. Le temps qu’elle se remémore qu’elle m’avait refusé un selfy et que peut-être elle aurait pas dû, qu’elle me réponde « i don’t know » et j’étais au pied de l’escalier à 3 mètres d’elle. Je grimpe. Vous le savez que La Bambina ne passe pas inaperçue, hein? Il faut toujours avoir en tête que lorsque je décris ce que je vis en La Bambina, j’hypnotise, fais rire de bon cœur et me fais photographier, on me demande même de caresser la tête des enfants. Telle le Pape. Et je revois mémé, petite femme originaire de Vénétie, devant son poste de télé, fan de Jean Paul II, avec son petit chien engraissé à ses pieds. Genre, son arrière petite-fille est là comme comme environ une fois par mois, elle la saluera chaleureusement plus tard. Pour le moment y’a Jean Paul II à la télé, rdv dominical à coup de larmes écrasées par un mouchoir de tissus, et de bouches entrouvertes pour mieux atteindre l’état transcendantal. Bref, tout ça pour dire qu’il faut toujours avoir en tête le pouvoir de La Bambina, pas au point que des mémés pleurassent à son passage, mais pas loin. La Bambina visite les différents espaces et retrouve enfin Alison. Elles s’embrassent et sont contentes de se rencontrer. Yeux étincelants de part et d’autre. Elles papotent. Alison est une véritable alliée pour le mental de la meuf que je suis derrière La Bambina, elle me file l’info du jour. Le charmant mec dans son imper beige, avec des tatouages surgissant par endroits, qui laisse s’exprimer son corps en maître des lieux, c’est Ben Lee. Elle lui dit même son nom entier, mais que tout le monde l’appelle Ben. Elle lui explique qu’il gère Nicodim. Waou. C’est The pro à suivre absolument, c’est le mec important de l’art à LA à se mettre dans la pocket, à essayer d’approcher, voire présenter son boulot, être connectés à lui en tout cas.Je salue mon amie en espérant la revoir vite pour continuer la visite. Ben Lee se retourne à mon passage et me dit : You! I know you! I’ve ever seen you! Je ne sais pas pourquoi, j’ai envie de mimer qu’on est de vieux potes de longues soirées  drag’show ou je ne sais plus ce qui me passe par la tête. Hey! How are you Ben! La Bambina aime me faire croire que je suis hyper cool comme meuf. On s’enlace puis il réalise qu’il se trompe, il ne me connaît pas, je le sens dans son raidissement corporel, je veux donc parler de ses bras, de ses pattes, de son buste, de son cou, de ses poignets, de ses tatouages qui semblent se retirer à l’intérieur des fringues et même sa longue mèche de cheveux se défrise. Enthousiaste je lui dis : Congratulation for the show Ben! Il répète « congratulation » comme si c’était quelque chose qu’il avait entendu toute la soirée. Ce froid m’aurait personnellement fait m’effondrer, mais La Bambina ne se démonte jamais, c’est comme si elle transformait les humiliations en mises en lumière puis en gloire. Elle va pour quitter la pièce, elle se retourne, genre Rita Hayworth, le cherche du regarde, le salue de sa main aux doigts virevoltants, il lui renvoie un sourire de plastique. Elle retient uniquement qu’il lui a sourit. Pour elle, les présentations sont faites et bien faites. Elle va sur la terrasse, elle regarde viteuf le film de Kenneth Anger tourne la tête à gauche et elle le reconnaît dans la pénombre, son visage s’illumine. Job est en train de faire une captation de son film préféré. Elle l’interrompt, car elle n’a pas de pitié face à ses propres émerveillements. Ils se saluent chaleureusement. La Bambina lui dit que Sea l’avait prévenue qu’il venait pour la Frieze Artweek, il est surpris que je sois connectée à une proche amie des Goldberg, ils discutent, il est total détendu, et hyper sympa, c’est la première fois qu’ils se parlent. La Bambina l’avait trouvé un peu froid à New York lorsqu’elle avait notamment participé au workshop de Kia LaBeija à Performa 19. Mais là, c’est hyper cool, elle veut fixer cette rencontre, comme si la mémoire ne lui suffisait plus, elle lui demande un selfy. Job l’amène là où il y a le plus de lumière sur la terrasse. Et ça la met dans une joie indescriptible, comme si la faille de San Andreas se réveillait et réunissait à jamais Los Angeles et New York Comme si RoseLee Goldberg me prenait dans ses bras, et que nous dansions ensemble un fox-trot. Musicals Lifestyle.
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ownerzero · 4 years
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80 LA Galleries Band Together In an Effort to Survive the Pandemic
GPLA Operations Committee and Editorial Committee in a Zoom meeting. Members listed L-R, top to bottom: Lindsay Charlwood, Matthew Marks; Melahn Frierson, Jeffrey Deitch; Shaun Caley Regen, Regen Projects; Emilia Yin, Make Room Los Angeles; Nicoletta Beyer, Blum & Poe; Ben Lee Ritchie Handler, Nicodim; François Ghebaly, François Ghebaly; Marta Fontolan, Sprüth Magers; Jeffrey Deitch, […]
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nofomoartworld · 8 years
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Hyperallergic: From Flash Tattoos to a Fotomat Shack, Looking Beyond Books at the LA Art Book Fair 2017
Printed Matter’s LA Art Book Fair 2017 (all photos by the author for Hyperallergic)
LOS ANGELES — Printed Matter’s fifth annual LA Art Book Fair (LAABF) descended on the MOCA Geffen last weekend, bringing a staggering 300 publishers, galleries, artists, and booksellers to a consistently packed house of bibliophiles (15,000 people attended on Saturday alone). Among the photocopied zines, limited-edition monographs, and antiquarian offerings, some of the highlights weren’t books at all, but objects that expanded upon the idea of what books can provide: an affordable means to experience and collect art, democratizing it in the same way that the printing press democratized information almost 600 years ago.
Kembra Pfahler’s opening night performance for LAABF 2017
Opening night festivities were capped off by a riotous performance by artist, musician, filmmaker, and actress Kembra Pfahler. Clad in little more than red body paint, with blacked-out teeth and a tangled, oversized wig, Pfahler ripped through a rough, fierce, and often funny set of punk tunes, backed by musicians Gyda Gash and Neon Music and two lookalike backup dancer/singers. She held back nothing back, hurling into the audience with gleeful abandon a tambourine, “future feminist” shirts, her underwear, and finally a crucifix that had been inserted into her vagina by a band member. If you missed her set, her London gallery, Emalin, had some of her photo books for sale and had decorated its booth wall with her butt prints.
Emalin gallery’s booth, with works by Kembra Pfahler
Outside the fair building, Slow Culture gallery set up an actual Fotomat shack, sponsored by Kodak and Vans, which not only sold 35mm film but offered 24-hour developing as well. They assembled a rotating cast of photographers to man the booth, including Cheryl Dunn, Jim Goldberg, and Ed Templeton, who each had a $100 print for sale in editions of 20 during their shifts. On opening night, there was a steady stream of visitors dropping off rolls of film.
Slow Culture’s Fotomat shack
Inside the fair, one of the most impressive installations was a room showcasing Teen Angels, a magazine dedicated to Chicano/Cholo/lowrider culture that ran from 1981 to 2000. At the time, the artist behind the publication was unknown, but many assumed him to be Latino — until a fan, David de Baca, found and befriended him: a white San Bernardino man named David Holland. He died in 2015, but de Baca manages Holland’s archive and has put together a book of the magazine’s hand-drawn cover art. The LAABF installation featured a wide selection of covers as well as a re-creation of Holland’s studio. The display wasn’t just about selling copies, but about highlighting the power of publications to connect individuals and communities by reproducing and spreading images of a shared culture.
Covers of David Holland’s Teen Angels
Teen Angels studio
Teen Angels display
The aptly named poster press The Posters launched a collaborative edition at the fair, featuring an image by John Baldessari with all the color stripped out. Visitors could purchase the black-and white-poster as it was or make their own edition at a station filled with art supplies in the MOCA bookstore. Several well-known artists had completed their own versions, including Lucien Smith, Mickalene Thomas, and Henry Taylor. Each version is being photographed for a planned publication.
Cassi Gibson and Henry Taylor with Taylor’s enhanced Baldessari poster
The Thing Quarterly, a Bay Area–based publisher of art objects, was celebrating its 10th anniversary with a booth showcasing a decade of editions. The team works with artists and manufacturers to create objects that are accessible and affordable but still distinctive, often locally produced and handcrafted. The latest edition is a trap-and-release spider set featuring hand-blown glass by LA artist Amanda Ross-Ho.
The Thing Quarterly table
Another vendor offering handmade, thoughtfully designed objects was Bob Dornberger, the “objects workshop leader” at wHY Architecture. Dornberger’s micro-booth was filled with his idiosyncratic but impressively constructed items, like a brick brush with bristles or a diamond-cut stone that appears to have a bite taken out of it.
Bob Dornberger with his mini-booth
Artist Edgar Bryan was back selling his object-like books, complementing his pizza book from 2015 with a silkscreened beer book that features actual pop-up six-pack holders. He said he promptly sold out after Hyperallergic posted a video of the piece on social media on opening night.
Edgar Bryan showcasing one of his object-like books
Gagosian Gallery, the international powerhouse usually associated with multimillion-dollar blue-chip artists like Damien Hirst, tried to fit in with its surroundings by focusing on intangible works of art. As at Printed Matter’s NY Art Book Fair last fall, the gallery had commissioned flash tattoo designs from 12 contemporary artists, including Sterling Ruby, Kenneth Anger, and Henry Taylor. Unlike traditional flash designs, which come in unlimited editions, these came each in editions of six, “since museums need to be able to authenticate their acquisitions,” said Gagosian archivist and librarian Ben Lee Ritchie Handler as he showed off his fresh Analia Saban ink. By Saturday, all the appointments had been booked except for a few slots for Haas Brothers’ designs.
Gagosian Gallery’s
If you found the volume of publications, objects, and other offerings at the LAABF a bit daunting, the students at Dutch Design School Werkplaats Typografie understood — and had put together a project dealing directly with this dilemma. As part of a six-week residency at ArtCenter College of Design in Pasadena, 18 students had set up a publishing house at the fair, where each hour they would print, bind, and release a new 20-page publication, complete with a champagne-drenched launch party. Inspired by the pressure of trying to keep up with the latest and hippest publications, “we wanted to push this feeling by going to the extreme,” said student Melina Wilson. “No one can catch us. We’re the newest, regardless of what the quality is.”
Werkplaats Typografie’s booth
Printed Matter’s LA Art Book Fair 2017 took place at the Geffen Contemporary at MOCA (152 N Central Avenue, Los Angeles) on February 24–26.
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paysagesinterieurs · 5 years
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Texte 312 - Machine à lever des rêves
Los Angeles 13/2/20 _ Je devais récupérer mes 400 billets vers 16h chez Staples. J’ai demandé au chauffeur Lyft si il pouvait m’attendre le temps que je récupère et paye ma commande. No problem. Ok cool! Récupérer une commande EN La Bambina c’est une scène de film sans caméra, sans spot, sans maquilleurse, sans metteurse en scène, sans chef-fe op’, sans ingé son, sans producteurice, sans cachet, sans acteurice, sauf moi! Vérifier ma commande, et saluer le public qui ne demande rien. Courir dans Staples pour rejoindre au plus vite le taxi qui m’attend au soleil, savoir que tout le monde regarde l’actrice principale de ce non-film, et quitter le magasin sans entendre « couper! ». Savoir que je suis regardée, et que j’intrigue un public semi-conscient qu’il est un public, me fait avoir des gestes amples, comme si je voulais faire plaisir au non-cinéaste en réussissant la non-prise du premier coup. Bref, dans la voiture je prépare environ 100 billets, pour la Felix Art Fair qui se passe au Hollywood Roosevelt. J’espère que je vais voir Martha Kirszenbaum, la curatrice du Pavillon français Deep See Blue Surrounding You de Laure Prouvost. J’ai vu qu’elle venait d’arriver à Los Angeles. Je m’en doutais qu’elle y serait. J’espère qu’on aura l’occasion de danser ensemble. Si c’est pas ici et maintenant, ce sera plus tard courant 2020 à Paris, Marseille ou Rome. J’ai acheté mon ticket pour la Felix Art Fair, hier par internet à 25$. J’aurais pas dû, Aaron m’a filé un pass VIP qui me donne même accès à l’opening plus tôt. Bref, je me plante autour de la piscine, je me prends un cocktail et j’observe. Ce que c’est beau. Il y a la piscine dont la fresque a été réalisée par David Hockney, les palmiers au soleil couchant, le néon rouge sublime Hôtel Roosevelt et l’architecture de l’hôtel qui date de 1927. En lisant le Wikipedia, j’apprends que Marilyn y a vécu deux ans au début de sa carrière de mannequin, et qu’elle a fait des photos autour de la piscine. Énorme. Sublime elle est, au bord de la piscine. Toujours. Un être divin dans un lieu superbe. Normal. Et j’ai posé mes pas sur ses pas. Je me suis peut-être positionné à l’endroit où elle-même s’est positionnée et a visualisé sa propre carrière qui ne l’avait pas encore projetée au plus haut. Je souris en songeant à mon avenir qui sera peut-être sombre, mais pour le moment je souris et savoure. Je visite les galeries des 11ème et 12ème étages avec Aaron, puis une jeune femme que j’ai vue plusieurs fois nous rejoint. Elle est une amie d’Aaron, plutôt froide, mais je m’en fous car je suis La Bambina. Son look est top. Elle doit avoir 27 ans, elle mesure environ 1,58m, les cheveux longs, bien fournis, ondulés, et châtains. Son corps est mince même si on ne le voit pas car elle fait le choix d’avoir le look porte-manteau, ou cintre à toi de choiz’. Visualise une veste en cuir noire et droite, trop grande, des années 90, dont le poids la fait légèrement se voûter, du coup son cou part un peu vers l’avant, ajoutant à son air perpétuellement blasé, lasse de tout. Elle est là, bien là mais montre avec une délectation dissimulée qu’elle serait mieux ailleurs. Ses cheveux sont sa partie la plus vivante, on entrevoit ses yeux derrière des petits verres ovales fumés couleur café dilué, elle a une peau légèrement grêlée, elle n’est pas chaleureuse, elle n’est pas vraiment belle, elle est très intrigante. /Son film à elle c’est un film noir, nuit noire, vent chaud, vieille dodge à bords rouillés, sa tête à la fenêtre, on dirait une enfant une seconde seulement, cadavres de canettes de bières et de bouteilles de whisky à ses pieds, elle ne craint pas la mort, elle semble l’incarner./ À chaque fois que je la vois, elle est greffée d’un vieux. Ses yeux cherchent peu de connexions. Elle reste environ une heure. Elle se barre comme elle est arrivée, mains dans les poches, sans s’abaisser à dire au revoir. On arrive à la Nicodim Gallery où il y a une foule constante, on dirait qu’on rejoue la Crowded Cabin Scene de A Night At The Opera des Marx Brothers. Ben me voit! Ben Lee!! Ben Lee Ritchie Handler! Vous vous souvenez le pro de LA à connaître, à suivre absolument, à tourner autour, à côtoyer, à titiller, et bien il me voit dans le couloir et direct il ouvre ses bras pour que je me dépêche de venir à lui. Cette fois-ci il me reconnaît vraiment. Je lui file un billet. Il est très content, il doit avoir fumé. Je frétille comme une gamine. Il a dû voir mon selfy avec Job, le pro de la Côte Est à suivre absolument -Performa New York, pour être autant excité de me voir. Je l’intrigue peut-être un peu aussi. Enfin La Bambina. Il y a la fille de Lita [Albukeurki], Isabelle Albuquerque, assise face à sa sculpture : un corps de femme allongé aux jambes écartées, blanc, sans pied, sans tête, tenant une bougie allumée qui sort de son sexe. On quitte la Nicodim Gallery alors qu’il y a toujours foule autour de Ben. On se fait une bière autour de la piscine, une autre amie d’Aaron nous rejoint. 1,80, 70kilos, toute de noir vêtue, style cow boy. Colosse bien charpentée, grande, 10 ans de moins que moi en gros, elle est d’origine polonaise. Après la bière, Aaron nous dit que c’est le moment d’aller ailleurs. Je serais bien restée autour de la piscine, mais je lui fais confiance, il a toujours des bons plans, et un planning ficelé. Au fait, je vous ai pas raconté qu’il salue plein de monde tout le temps, et qu’il leur dit en général un truc genre : - Hey Salut! Tu vas où toi maintenant? La plupart du temps, les gens lui disent qu’ils font rien ou qu’ils vont à tel endroit. Et lui du coup leur dit qu’il faut aller là ou il va, parce que ça va être génial. C’est systématique. Sauf si l’autre personne a mieux, et là il se demerde pour obtenir un PASS, une invit’ ou une astuce pour entrer. Bref, on quitte la Felix Art Fair. Aaron prend son scooter comme d’hab’ et moi je grimpe dans l’auto de la colosse en noir. Je ne pensais pas qu’il soit possible de conduire en regardant aussi peu la route. N’empêche qu’elle est bien sympa de m’amener, ça me fait économiser 7 à 15$. Elle conduit une vieille voiture dont je ne sais plus la marque. Direction assistée : néant Vibrations de la carcasse : 99,9% Sensation de sécurité : -10 Sécurité réelle : -30 Propreté : néant Du haut de ses 1,80m elle pose des yeux discrets sur les gens et les choses, son chapeau noir de cow girl lui donne un air mystérieux, sa chevelure est raide et noire, son manteau en fourrure de laine noire lui donne une allure de gorille attirant. Elle frappe le sol comme si ses jambes étaient des fouets. Je l’imagine venant d’un Ranch au dessus d’Hollywood Hills. Elle a dû sniffer un truc quand même, elle est bien là mais elle ponctue ses phrases, dites sur une expiration longue et poussée, de rires monotones et nerveux se terminant par des inspirations saccadées, comme si son nez était à la recherche de quelques poudres volatiles. On se largue aussitôt arrivées. Non pas que nous soyons lasses l’une de l’autre, mais nos chemins se séparent, je crois que c’est parce que je suis Aaron qui me convainc de quitter la piste de danse, pour découvrir l’ensemble du bâtiment dédié au co-working. Je rencontre de nouvelles personnes, je danse, je distribue des billets, face à des platines laissées là je mime que je mixe. Aaron filme mes délires. Délires qui attirent du monde, on me félicite, on me dit qu’on m’aime, j’air-mixe de plus belle, on me prend en photo, on me dit « who are you? », je dis que je suis « a French visual artist » et je refile des billets. Les gens sont heureux. Et moi aussi. Je retrouve la colosse qui m’amène au prochain lieu. En quittant le parking, elle bousille un peu plus sa bagnole en roulant sur une borne traitre. Ça la fait rire. Nous arrivons à l’hôtel de luxe, mais l’événement est désormais clos au public. Nous montons avec des clients de l’hôtel qui ont une clef qui fait fonctionner l’ascenseur. La colosse appuie direct sur l’étage qui nous intéresse, mais l’ascenseur s’arrête à l’étage des clients et ne repart pas. On erre dans les couloirs moquettés, on trouve les escaliers, on les monte à grandes enjambées, et on arrive sur une porte vitrée fermée donnant sur la terrasse. On rigole d’abord comme des petites filles puis on interpelle comme des lionnes en cage deux hommes qui passent.Ils nous ouvrent. Et nous voilà libérées. Fête. Cocktails. Aaron me filme un peu parmi les œuvres commerciales de cet événement. Puis l’espace ferme ses portes. Nous prenons l’ascenseur et nous rencontrons des mecs, sympas. Je leur file des billets. On rigole. On sympathise. La colosse repart vers son ranch. Et me voilà embarquée dans la bagnole hyper luxe de mes nouveaux amis Irano-roumano-afghano-arabo-américains vers la prochaine destination : The Abbey. The Best Gay Bar in Los Angeles. Des mecs gorgés de muscles en slip, ondulent sur des scènes, autour de barres et de cordes, en fixant dans les yeux les regardeurses, des femmes plantureuses assoiffées de sexe, chaudes, riches, déposent des billets là où elles peuvent et surtout là où elles veulent. Moi je mate surtout les mecs qui ont des gestes de pénétrants, je ne sais pas comment dire, les virils. Je me nourris tellement des gestes masculins pour incarner mes personnages. Pour moi, Marilyn Monroe, Rita Hayworth, Sophia Loren ont ça : des gestes virils, de pénétrantes. Bref, je mate aussi, comment puis-je dire, pour la beauté de ces corps nus mis à la disposition des yeux et la tension sexuelle que cela procure. Mais ça me coupe l’énergie de la danse, ça me coupe la chique des pattes et des hanches et du buste, je ne fais que gigoter en observant ces corps-machines-sexuelles. Des machines à laver ou plutôt machines à lever des bites. Bref je mate. Et c’est très agréable, ça donne des frissons. Mes yeux procurent à mon cerveau de délicieux moments. Presque autant que quand j’entends le V8 d’une Dodge. Peut-être devrais-je créer une sculpture à l’image de ces corps galbés sur lesquels dégoulinerait du Champagne sans fin au son de moteurs V8, avec un défilement de palmiers sur « feu Route 66 ». Je m’imagine toucher ces corps galbés qui s’agitent, il faut dire qu’il y a un mec, en slip, il est sur un coin VIP, juste derrière moi, moins d’un mètre, si j’étais une meuf chaude j’ondulerai autour de lui avec un esprit fun, mais c’est pas mon truc de me donner en spectacle à connotations sexuelles, par contre je ne cesse de me retourner pour le mater. La Bambina ne se gêne pas, elle fait du sur place et se retourne de plus en plus fréquemment. On dirait une mémé. Dès qu’elle en ressent le besoin, elle se retourne. Finalement, elle ne mate plus que lui, il faut dire que son corps est intéressant, comme si il était une corne d’abondance de fruits. Ne pensez pas qu’elle soit une obsédée, elle le fait pour moi pour que je puisse écrire sur lui. Il « danse ». En réalité, il fait des flexions en rythme, en se caressant la tête de temps en temps et en souriant heureux d’être devenu ce corps que pas mal de personnes regardent. Paradoxalement, ce corps aux gestes limités, plaît à mes yeux. J’apprends de lui pour mes prochaines perf’. Merci mec’. Ce qui compte c’est incarner quelque chose de désirable et d’inaccessible à la fois. Une machine à lever des rêves.
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