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Les chambres rouges de Pascal Plante (2023) – Réinterpréation © Antoine Proulx – 2023
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14 Décembre 2016 – Day 1 : Immédiate immersion.
Sur les coups de 9h, je me réveille doucement pour ce premier jour en terre inconnue
9h certes, mais au cadran solaire d’Espigoules, car ici les horloges de la belle province du New Brunswick affichent 4h du matin. Impossible de me rendormir, et je m’interdis d’appeler mes parents pour ne pas réveiller le gars qui dort dans le chambre d’à côté. 3h d’attente et de gambergeage stérile plus tard, je fais s’écrouler le rideau de la fenêtre de ma chambre en tentant de décrocher les vêtements qui y séchaient. Une minuscule pichenette et tout s’écroule, voilà une métaphore bien sentie qui illustre à merveille mon état.
Je m’offre un petit-dej dans la cuisine de mon hôte, à base de café immonde et de tranches de pain raisin-cannelle toastés, avec du beurre de cacahuètes. Comme un flashback, l’odeur du pain chaud et de la cannelle me transporte illico dans le rayon boulangerie des supermarchés australiens, où planaient toujours ce parfum si particulier. Par la mince fenêtre de ma cellule en entresol qui donne sur les enjoliveurs des voitures garées au dehors, je devine un ciel gris et un paysage saupoudré de neige. Le mince filet d’air qui passe par le cadre est froid, très froid. J’essaie de faire passer le temps en faisant des calculs stupides, tels que celui du nombre de minutes qu’il y a dans 6 mois (soit la durée de mon contrat, et donc le temps qu’il me resterait avant de quitter cet endroit), avec l’espoir que cela m’aidera à relativiser et à faire passer le temps plus vite.
Quelques heures plus tard, après quelques appels téléphoniques bienvenus avec l’outre-atlantique et une matinée le moral dans les godasses, je m’élance tant bien que mal en direction du centre-ville où m’attendent mes collègues de travail. Il est environ midi, et je suis toujours mené par de lourds doutes quant au bienfondé de ma démarche.
Premier constat : c’est blanc, très blanc. Il a neigé, et il neigeote encore. La maison de mon hôte paraît minsucule dans toute cette neige. Le froid me gèle les narines et me pique les joues, et il ne faut pas longtemps avant de comprendre que je vais avoir besoin de vraies chaussures d’hiver pour affronter ce pays. Mes basket adidas ne peuvent rien contre les trottoirs pas déblayés et recouverts de 15cm de neige lourde, et il ne faut pas moins de 10 minutes de marche pour commencer à perdre les sensations dans mes orteils, pourtant enveloppés dans 2 paires de chaussettes techniques spéciales hiver. « Ici c’est le Canada », et ici le froid ne fait pas semblant d’être froid. Me voilà fort mal mis, me dis-je, étant donné que mon bureau est bien à 45mn de marche de mon logement. Toutefois, pendant ces 45mn, j’expérience le plaisir du dépaysement : routes, voitures, camions, architectures des maisons, l’allure des rues, les bruits, le rythme des feux pour piétons, les odeurs… tout est différent et nouveau à mes yeux, et je retrouve dans ce plaisir de la découverte une des rares motivations qui m’ont poussé à voyager. Les petites rues pavillonnaires, perpendiculaires à la grande avenue que j’emprunte ont un charme indéniable avec leurs maisonettes décorées pour Noël et leur manteau neigeux. Je trouve dans ce constat une certaine consolation, en contrepartie à mon stress qui grandit à mesure que mes pas me rapprochent de mon lieu de travail. Je balise, tout à fait.
Quelques kilomètres plus loin, et 10 orteils en moins, je me trouve face au bâtiment le plus vieux et le plus central du centre-ville, qui abrite notamment le gastro-pub Tide and Boar en son rez de chaussée, et surtout l’agence Brainworks au premier étage. Après en avoir fait deux fois le tour sans en trouver l’entrée, je suis sauvé par mon collègue Paul qui m’a vu errer depuis sa fenêtre. Je l’accompagne dans les escaliers, le palpitant sur vitesse rapide, et je suis accueilli par des applaudissements en entrant dans les (très beaux) locaux de l’agence. J’y fais connaissance avec une partie de mes collègues, notamment via la très gênante séance de salutations. S’il est évident que je serre la paluche à mes collègues masculins, je ne sais pas trop comment procéder avec Kathryn, ma collègue américaine originaire du Kentucky, et décide finalement de lui claquer la bise, en la prévenant toutefois que j’allais le faire. Après quelques mots échangés, on m’invite à descendre au rez-de-chaussée pour un repas de bienvenu au restaurant cis-nommé.
Attablé au sous-sol dans une ambiance feutrée, mon patron Brad me présente mes collègues de travail : - Kathryn, native du Kentucky expatriée en terre canadienne il y a quelques années - Paul, « responsable du bonheur des clients », l’homme chargé de toutes les tâches d’intendance, le facilitateur - Joey, malicieux designer et développeur, acadien et francophone de son état - Marc, benjamin de l’équipe et local de l’équipe, responsable rédactionnel, gai-luron et spectacle ambulant - Jessica, la femme du patron, fleuriste de métier mais membre quasi-permanent de l’équipe - Rehan, développeur et programmeur, né en Afrique du Sud, élevé en Italie puis en Suisse, aux multiples vies - Brad, mon patron au sourire imperturbable
Malgré ma boule à l’estomac qui me prive d’appétit, je commande une salade et découvre à moitié surpris que le plat baigne dans une vinaigrette sucrée au sirop d’érable, manifestement représentative de la douceur de la gastronomie canadienne. En guise d’introduction à la philosophie de l’entreprise, mon patron me fait connaitre son leitmotiv entreprenarial qui me fait un peu serrer les dents « Le monde se sépare en deux catégorie, ceux qui font le nécessaire pour y arriver, et les autres », et sa hantise en tant que responsable : être déçu. J’y vois là une façon élégamment détournée d’inviter les membres de l’entreprise à se sacrifier pour la bien du business. Pour moi qui ai une ambition professionnelle proche du néant, et une volonté carriériste toute aussi inexistante, ces mots sonnent un peu faux à mon oreille et rajoute un petit goût amer dans ma salade trop sucrée. Alors que la conversation navigue ensuite autour des sujets tels que mon rapport à l’alcool (pourquoi avoir commandé un coca quand tout le monde se rince le gosier avec de la bière artisanale ?), ou la signification de mes tatouages, je questionne mes convives sur leur âge, par simple curiosité, pour ne pas dire mondanité. La question semble jeter un froid et me fais demander si je n’ai pas touché une corde sensible. Hormis Paul du haut de ses 50 ans environ, et Kathryn de 2 ans ma cadette,, le reste de l’équipe est plus jeune que moi, à quelques années près. Seul le boss reste silencieux sur son âge, me faisant comprendre que, en effet, il plane ici un certain tabou que je n’ai pas l’intention de bousculer.
La pause repas terminée, je découvre la réalité de mon poste : on m’assied à une table commune dans l’open space, dos aux gigantesques baies vitrées qui dominent le centre-ville et à la gauche du patron qui a donc vue prenante sur le moindre de mes clics. On me confie mon outil de travail : un petit ordinateur portable, sans souris ni tablette graphique. Habitué à travailler sur un grand écran avec un dispositif de pointage adéquat, je pense d’abord qu’il s’agit d’un ordinateur d’appoint, avant que Joey me confirme que non, ce petit ordinateur sera mon outil de travail principal. L’après-midi de travail se résume donc pour moi à un calvaire pavé de frustrations et d’hésitations, entre la course aux fichiers des clients répartis entre 2 ordinateurs et 2 disques durs externes (non, pas de serveur ici, juste des sauvegardes éparpillées sur plusieurs dispositifs de stockage ça et là) , ma difficulté à travailler avec un simple touchpad, et ma laborieuse adaptation à l’environnement Mac, le tout sous les yeux du boss susceptible de témoigner de la moindre de mes hésitations. Faisant partie de ces gens qui travaillent beaucoup moins bien dès lors qu’ils se sentent observés, je vis cette après-midi comme autant d’heures de stress, que mon incapacité à poser des questions techniques dans un anglais précis n’aidera pas à relativiser. Alors que la majorité de mes collègues plient bagage sur les coups de 17h30-18h (pas d’heure de fin de journée ici, on est bienvenu à rester aussi longtemps que désiré), je reste travailler jusqu’à 19h avec le patron et Joey.
Dernier dossier de la journée plié, c’est avec Joey que je claque la porte de la boîte, discutant en français dans le texte de l’entreprise et de ses projets. Mon sympathique ami acadien me conduit en voiture jusqu’au centre commercial Champlain pour que j’y trouve des souliers d’hiver aptes à assurer la survie de mes pieds. La ville est parée de décorations de Noël. Impossible pour moi de me sentir plus loin et plus détaché de l’esprit des fêtes que je ne le suis alors. Pas assez couvert pour l’extérieur mais trop couvert pour l’intérieur, je pète de chaud quand je navigue dans le mall, faisant des aller-retours entre les magasins pour trouver chaussures à mon pied au meilleur prix. Dans les allées, je tends l’oreille pour attraper ça et là des conversations en français, histoire de me rassurer sans trop vraiment savoir pourquoi cela pourrait m’apporter du réconfort. Réveillé depuis 4h du matin et après une journée exténuante, j’ère dans un état comateux, sentant le découragement progressivement alourdir mon pas. Je m’aventure nénanmoins pour la première fois dans un supermarché Walmart, sorte de magasin discount réputé sur les Internet pour être fréquenté par des gens bizarres. Et en effet, il s’y trouve ce soir un gars bien bizarre, avec sa veste de ski, ses cernes noires et sa tronche décomposée. Souliers achetés vers 21h, je décide de tenter de rentrer en bus jusqu’à ma chambre, que le gps m’annonce à plus d’une heure de marche. Le chauffeur ne comprenant pas le nom de rue quand je le prononce, je dois lui montrer ma destination sur mon gps, ce qui n’est pas chose aisée puisque l’homme y voit mal et n’est pas vraiment ravi de devoir communiquer avec moi. Correspondance oblige, je saute dans un second bus pour y être accueilli par un chauffeur encore plus irascible que le premier. L’homme ne répond pas à mes salutations, trop occupé qu’il est à lécher salement le papier qui enveloppait son muffin, dont des miettes lui ornent encore la moustache. Il prend mon ticket et le garde, et s’agace en grognant dans un anglais incompréhensible (”GrrnnblyeaharrTransferGrggnblbl”) de mon étonnement quand je lui demande si je n’en aurai plus besoin. J’ai un flashback qui me ramène 15 ans en arrière, lors du voyage d’étude au Québec, durant lequel j’avais eu à faire à Montréal avec une conductrice de bus des plus désagréables qu’il m’ait été de rencontrer. Certainement un standard canadien, me dis-je alors.
Finalement rendu à destination vers 21h45, je m’étale sur le plancher de la chambre, sonné par la fatigue et miné par cette première journée qui ne me donne pas envie qu’il y en ait une deuxième. L’impossibilité de parler à qui que ce soit (compte tenu de l’heure au pays) me met un dernier coup de gourdin derrière la tête et casse les genoux de mon moral déjà sur un pied. Je me couche pétrifié à l’idée de devoir rejouer le même manège le lendemain, que la météo annonce froid avec un très impoli -32° au thermomètre. Sortez-moi de là, merci pour rien le Canada,
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Rana Ahmad raconte son quotidien en Arabie Saoudite, sous le joug de la charia.
Certains veulent croire à un printemps saoudien sous l’influence du prince héritier. Au même moment, un journaliste d’opposition disparaît à Istanbul... Saoudienne réfugiée en Allemagne, Rana Ahmad nous décrit la réalité de ce pays hermétique qu’elle a fui clandestinement. Cette combattante a vécu trente ans sous la loi de l’islam radical. Un jour, elle a dit « non », renié l’islam. Répression, viols familiaux, fallacieux signaux de libéralisme, elle démonte et raconte tout dans un livre. Et nous reçoit chez elle.
Est-ce pour lancer la discussion ? Rana commande une bière. Dans le café où nous nous rencontrons, à Cologne, c’est un non-événement mais une chose inimaginable en Arabie saoudite. C’est « haram » pour un musulman de consommer de l’alcool, qui plus est en public. Tous les interdits qui ont régenté sa vie durant près de trente ans, elle les brave quotidiennement depuis qu’elle a tourné le dos à la religion. Autrefois privée de tout plaisir, elle veut goûter à tout, jusqu’à plus soif. Bouffer la vie. Elle est désormais seule maîtresse de ses choix, et elle a fait le plus radical, entre courage et inconscience. Pour avoir quitté l’islam et revendiqué sa liberté de penser dans un livre, Rana risque sa tête en Arabie saoudite. Qu’une femme ait osé le faire est inconcevable, plus encore qu’un homme. Sa famille l’a reniée. Rana se dit « ex-musulmane » et porte au cou le symbole des athées. Un « A » noir sur fond blanc, un médaillon acheté sur Amazon. Elle veut à tout prix s’intégrer dans le pays qui l’a accueillie après sa fuite vers la Turquie, puis la Grèce, l’Autriche et enfin l’Allemagne. Le même chemin de l’exil que des milliers de réfugiés à l’époque où elle décide de tout quitter. C’est avec un gilet de sauvetage, sur un canot de fortune, qu’elle rejoint l’Europe.
Rana adule Rihanna et écoute en boucle « Bella » du rappeur français Maître Gims
Pour se sentir chez elle, en plus d’adorer le currywurst – oui, elle mange aussi du porc –, elle vient de passer ce matin son ultime examen d’allemand. Ce diplôme pour lequel elle a bûché si dur, malgré les coups de cafard, le dénuement, la solitude loin des siens qui lui manquent atrocement, c’est aussi un laissez-passer pour des études universitaires en physique nucléaire. Rana veut apprendre. Elle a découvert sa vocation pour les sciences en surfant sur le Net, dans le secret de sa chambre à Riyad. Et son cheminement intellectuel lui a ouvert les yeux : la théorie de l’évolution, dont elle ignorait tout, anéantit ses certitudes. Elle ressent un séisme intérieur. C’est la stupeur. Darwin, Marie Curie, Einstein bouleversent sa vision du monde et deviennent les héros de son nouveau panthéon. Privée, comme des millions d’autres, de la connaissance, des livres qui questionnent le dogme, voire l’existence de Dieu, la voilà aujourd’hui prête à pousser jusqu’au doctorat. Il y a quelques mois, elle est venue en France. Pas pour voir la tour Eiffel mais pour visiter l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern), à Grenoble.
A 31 ans, malgré son lourd passé – elle a été mariée, a perdu un enfant, a frôlé la mort –, Rana a tout d’une étudiante juvénile et insouciante d’apparence. Elle adule Rihanna et écoute en boucle « Bella » du rappeur français Maître Gims. Mais, sur les murs de sa chambre où elle nous invite, au lieu de posters de stars sont affichés ses combats : un drapeau LGBT, une photo de Nietzsche et une affiche de soutien au blogueur saoudien Raif Badawi, condamné à dix ans de prison et à mille coups de fouet pour insulte à l’islam. Longs cheveux noir de jais, maquillage appuyé, Rana dégage une énergie atomique, secoue ses mèches, éclate de rire. Tout semble aller à 100 à l’heure dans sa tête. Les mots se bousculent, elle est fébrile. Sans pathos, elle veut témoigner des horreurs vécues, expliquer sa révolte, avec la candeur et l’intransigeance d’une adolescente.
Quand je croise des femmes voilées dans la rue en Allemagne et qu’on me dit que c’est leur choix, je ne peux l’entendre. Pas après ce que j’ai vécu
Paris Match. A quoi ressemble votre vie à Cologne ? Quel goût a la liberté ? Rana Ahmad. Heureuse est un adjectif bien réducteur pour me décrire. Le seul fait de marcher dans la rue est merveilleux, sentir le soleil sur ma peau, ne pas devoir me couvrir, laisser mes cheveux bouger. Respirer sans avoir peur ni recevoir d’ordre. J’ai vécu dix-neuf ans sous le voile, et je pense chaque instant à celles qui subissent toujours le même sort en Arabie saoudite. Etre libre d’exprimer mes opinions en tant qu’athée est incroyable ! Etre heureuse est un devoir. Quand j’ouvre la porte de mon studio, je ressens le poids de ce geste. Je peux décider de chaque instant de ma vie, de comment je m’habille, d’aller prendre un café où je veux, avec qui je veux, penser à moi, rester seule ou pas. A Riyad, je dépendais, comme toutes les femmes, de la volonté des hommes pour tout. Je ne pouvais sortir qu’accompagnée, par mon père ou mon frère. Et, si aucun des deux n’en avait envie, j’étais coincée. Je n’ai pas pu passer mes examens de français à l’université à cause de mon frère qui préférait traîner devant la télé plutôt que de m’amener en cours. Pourtant, j’adore votre langue et j’ai hâte de découvrir Paris. Quand je suis triste, il m’arrive de pleurer mais je me dis : “Rana, tu n’as pas le droit d’être déprimée. Tu as tellement rêvé d’être libre !”
Dans votre livre, vous écrivez que votre enfance dérape vers l’âge de 10 ans. Votre grand-père confisque le vélo que vous adorez. Puis votre mère vous impose le foulard… Je n’ai rien compris sur le coup. Pourquoi, du jour au lendemain, ce qui m’était autorisé est interdit. Je n’ai plus le droit d’enfourcher ma bicyclette pour aller chez l’épicier, faire des tours, sentir la griserie de la vitesse. J’aimais ce vélo. Il m’est retiré, on l’offre à un de mes jeunes oncles. J’éprouve une grande injustice. Et, quand ma mère me donne un voile à porter, dans ma tête de petite fille, c’est un grand conflit : d’un côté, je suis entravée dans mes mouvements par ce foulard qui me gêne mais, d’un autre, c’est génial, je deviens comme les autres femmes de ma famille.
Tous les ans, le 1er juin, date à laquelle je suis arrivée en Allemagne, je fête ma renaissance. Le début de ma nouvelle vie.
Pourquoi si jeune ? Lorsqu’on impose le voile à une gamine, on l’habitue, elle accepte sans broncher, elle est docile. C’en est fini pour elle, comme un conditionnement mental. Quand aujourd’hui je croise des femmes voilées dans la rue en Allemagne et qu’on me dit que c’est leur choix, je ne peux l’entendre. Pas après ce que j’ai vécu. Je ne veux pas les juger, mais ici, en Europe, alors qu’elles ont tous les droits, comment peuvent-elles l’accepter ? Je ressens à leur encontre une immense incompréhension.
Etape suivante vers l’enfermement, à 14 ans, c’est le niqab qui couvre votre visage. Quelles sont alors les nouvelles règles dans votre vie ? Je deviens une autre personne. Je dois cacher mes formes, mon corps doit disparaître pour ne pas tenter les hommes. Tout cela est très mystérieux car, à mon âge, nous sommes toutes totalement ignorantes des choses du sexe. Je vais vous montrer à quoi cela ressemble. [Elle sort des pièces de tissu d’un coffre.] Voilà l’abaya, un grand manteau, le hijab, un long foulard pour les cheveux, et le niqab, un masque sur le visage qui ne laisse voir que les yeux. Nous devons les porter en permanence dans l’espace public. Les plus religieuses mettent aussi des gants, des chaussettes et des chaussures, noirs exclusivement. J’étais habillée comme ça quand j’ai pris l’avion à Riyad pour Istanbul. Et j’ai gardé ces vêtements car ils sont importants. Tous les ans, le 1er juin, date à laquelle je suis arrivée en Allemagne, je fête ma renaissance. Le début de ma nouvelle vie. Je mets cette prison ambulante, je sors dans la rue et j’enlève tout dans un geste rageur. Et après, j’ouvre une bouteille de champagne avec mes amis !
Ma meilleure amie à l’école était violée par son père. C’est une conséquence de lois religieuses trop strictes
Vous relatez des abus sexuels subis dans votre famille. Est-ce courant ? J’ai été agressée par un cousin, un oncle et même par mon beau-père après mon mariage alors que nous vivions sous le même toit. Les hommes musulmans savent ce qu’ils font, on est piégées. On ne peut demander de l’aide à personne, au risque d’être accusées de provocation et punies. La religion affaiblit les femmes, qui se trouvent sans aucun recours et toujours coupables selon le modèle qu’on leur a mis dans la tête. Dans l’islam, soit tu es une sainte, soit tu es une… D’après moi, la grande majorité des Saoudiennes, des enfants aussi, subissent ces abus dans le silence et la détresse. Ma meilleure amie à l’école était violée par son père. C’est une conséquence de lois religieuses trop strictes. Ce système rend les gens fous. Le corps doit s’exprimer, le sexe est vital, comme boire ou manger. Quand tu es mort de faim, tu prends ce que tu as sous la main, donc dans ta propre famille. Tout interdire, comme les pratiques un peu fun dans le couple, cela aboutit à une grande frustration et à de telles situations ! Et aussi à la consommation de prostituées à Dubai ou Bahreïn. Ce que j’ai subi, je n’en ai jamais parlé avant ce livre. J’appréhende une éventuelle traduction en arabe, car les membres les plus radicaux de ma famille deviendraient une menace pour moi, même en Allemagne. Et, en même temps, je ne ressens plus vraiment la peur, ils ont tué la peur en moi. J’ai déjà un autre projet de livre sur le sexe dans l’islam. Un ouvrage documenté, analysant les textes du Coran, avec l’avis de médecins, les expériences de femmes.
Laisser les femmes aller au concert ou au cinéma. C’est purement de la propagande !
A Riyad, au fil de vos lectures sur Internet, qui n’est pas totalement censuré, votre foi tangue, puis vous ne croyez plus. Vos parents, chez qui vous vivez après votre divorce, sentent que ça ne tourne pas rond. Votre frère soupçonne une aventure avec un homme, il vous espionne, vous bat très violemment. Je me suis retrouvée enfermée dans ma chambre, je refusais de me nourrir, je ne pouvais plus vivre dans cet état schizophrénique, continuer à faire semblant, prier cinq fois par jour. J’avais perdu jusqu’à ma dignité humaine, j’étais devenue un animal apeuré, parce que, en tant que femme et musulmane, on me déniait le droit de me poser des questions et de chercher des réponses. J’étais à bout. J’ai voulu mourir, je me suis ouvert les veines. Mon père m’a emmenée à l’hôpital alors que nous risquions beaucoup : une enquête de la police sur notre famille, des rétorsions et, pour moi, la prison. En Arabie saoudite, le suicide est un crime. Les médecins n’ont rien dit, ils ont l’habitude. Je ne suis pas la seule à en arriver à cette extrémité, par désespoir absolu. Moi-même, alors que je travaillais comme secrétaire dans un hôpital, j’ai été témoin de cette tragédie.
Depuis votre départ d’Arabie saoudite, la condition des femmes semble évoluer. Par exemple, elles ont le droit de conduire. C’est purement de la propagande ! Il faut que l’Europe le sache. Comme laisser les femmes aller au concert ou au cinéma. Rien à voir avec la liberté, c’est pour des raisons économiques que le pouvoir lâche la bride. L’économie n’est plus si florissante, alors ouvrir le marché à l’autre moitié de la population qui en était exclue, ça peut être bon pour le business. Quant à prendre des leçons de conduite à Riyad, d’après ce que je sais, on compte les auto-écoles sur les doigts d’une main. Très peu de femmes peuvent passer l’examen. Et seules les plus aisées, les plus libérales, qui ont peut-être obtenu leur licence à l’étranger, prennent aujourd’hui le volant. Moi, je vais passer mon permis dès que possible, quand j’aurai économisé assez d’argent. Et, aussitôt, j’achèterai une voiture, même vieille. C’est fondamental pour moi, au-delà du symbole. J’ai trop dépendu des hommes pour me rendre à un rendez-vous ou au travail. Pour l’instant, je me déplace à vélo, une sacrée revanche, déjà !
Je ressens au fond de moi le devoir d’aider les femmes qui sont en Arabie saoudite. Et tous les athées là-bas, j’estime qu’ils sont des millions
A la publication de votre livre en Allemagne, avez-vous été menacée ? A la suite d’une interview sur la chaîne Deutsche Welle, j’ai reçu des menaces sur Facebook de musulmans irakiens et syriens vivant en Europe. J’ai déposé plainte au commissariat. J’ai montré les messages, mis les policiers devant leurs responsabilités : “Vous ne pouvez tolérer cela, j’ai la liberté de parole dans votre pays.” Mais ce n’est rien par rapport à l’attentat contre “Charlie Hebdo”. J’ai été tellement choquée par cette attaque. Comment les Français peuvent-ils endurer de tels actes ? On n’aurait plus le droit de publier des caricatures ? La France a fait la révolution. Combien sont morts au nom de la liberté ? Vous devez être intransigeants vis-à-vis de vos droits, être exemplaires aux yeux du monde pour tous ceux qui sont privés de cette liberté. Il paraît que, à Paris, on croise des femmes entièrement voilées ? C’est dingue ! Personne ne doit rester silencieux face à cette situation. La menace est là. J’étais à Cologne lors des violences du nouvel an, je sais de quoi je parle. Quand je me trouve dans un quartier où vivent beaucoup d’Arabes, je sens les regards appuyés sur moi, je ne me sens plus en Europe. L’autre jour, je rentrais d’une soirée avec deux copines. On était un peu éméchées. Des gars nous ont suivies. “Elles sont bourrées, on peut se les faire.” J’ai tenu tête en arabe, appelé les flics. On a des droits ici, obtenus de haute lutte par les combats féministes. A nous de les faire respecter. J’admire les Femen.
Si on parvient à s’échapper, il n’y a pas de retour possible. Si on échoue, c’est pire encore
Après trois années à vous reconstruire, êtes-vous devenue militante ? J’ai le devoir absolu, je le ressens au fond de moi, d’aider les femmes qui sont en Arabie saoudite. Et tous les athées là-bas, j’estime qu’ils sont des millions. On mesure leur nombre sur les réseaux sociaux et ce mouvement de fond remonte aux années 2010. J’ai cofondé une association qui soutient les ex-musulmanes réfugiées. Et, depuis la sortie de mon livre, grâce aux interviews diffusées sur le Web, des Saoudiennes ont eu connaissance de mon histoire et tenté de fuir comme moi. J’ai reçu des appels à l’aide, deux jeunes filles sont parvenues jusqu’en Allemagne, mais c’est une entreprise très risquée. Alors, j’ai décidé d’enregistrer deux vidéos sur YouTube pour mettre en garde et expliquer les enjeux, combien il faut être prête, mûrir son projet car, si on parvient à s’échapper, il n’y a pas de retour possible. Si on échoue, c’est pire encore. C’est un déchirement de tout abandonner, de laisser sa vie derrière soi. Je suis partie seule, grâce au soutien d’inconnus rencontrés sur le Net, sans rien, juste 200 dollars en poche et la peur au ventre. Et les miens m’ont bannie car j’ai commis l’impensable. Ne plus jamais prononcer le mot “maman”, c’est atroce. Mon père me manque terriblement, un homme doux et sensible qui m’a toujours soutenue et encouragée à une certaine autonomie. J’ai peur qu’il soit sur écoute donc nous sommes en contact par e-mail. Il est désolé pour moi, il voudrait me voir revenir dans le droit chemin pour que j’accède un jour au paradis promis aux musulmans. Quand j’ai le blues, je vaporise un peu de son parfum dans mon appartement. J’ai l’impression qu’il est auprès de moi…
« Ici, les femmes ne rêvent pas. Récit d’une évasion », par Rana Ahmad, éd. Globe.
Clarence Rodriguez : « Droits des femmes ? Ne nous laissons pas berner par des mesures poudre aux yeux »
Seule journaliste française accréditée en Arabie saoudite de 2005 à 2017, Clarence Rodriguez était la correspondante de France Inter, France Info, BFM, et le témoin privilégié d’une société méconnue. Sur la politique d’« ouverture » du jeune prince héritier Mohammed Ben Salmane, elle remet les pendules à l’heure. « MBS n’est pas un féministe ! Quand il annonce que les femmes vont avoir le droit de conduire, l’Occident veut y voir une avancée, un début d’amélioration de la condition des femmes. C’est de la poudre aux yeux, de la com.
Rappelons que cinq semaines avant l’entrée en vigueur de cette mesure (effective le 24 juin 2018), une dizaine de militantes du droit de conduire ont été arrêtées, six d’entre elles sont toujours en prison. On ne doit pas le laisser passer pour un modernisateur. Il est en train de mettre en place une politique autocratique, en jouant des coudes et en bousculant une population traditionnelle qui en perd ses repères. Et le vrai combat des femmes, le premier droit qu’elles revendiquent, c’est la fin du tutorat, puisque les Saoudiennes restent mineures toute leur vie. Pour conduire, et elles sont encore très rares à le faire, il leur faut toujours l’autorisation de leur mari, leur frère ou leur fils. Aujourd’hui, la population se serre la ceinture, le pays connaît une crise économique sans précédent, les rues de Riyad, les centres commerciaux sont vides, selon les amis avec lesquels je suis en contact. Les Saoudiens eux-mêmes ont cru au changement, mais désormais ils ont peur. »
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NAKED
Anna Maisonneuve / Remigio Rosani, Marylin Monroe, 2015, 59 x 84 cm. © Remigio Rosani
La comédie humaine de Remigio Rosani s’expose dans toute sa fascinante ambivalence à Bègles au Musée de la Création franche.
En guise de Joyeuses Pâques, une petite fille flanquée de lunettes rondes et couronnée d’un gros noeud rose tient fièrement entre ses doigts en éventail ce qu’il semble rester d’un lapin blanc. Marilyn Monroe porte sur sa nudité écarlate un balconnet, une jupe à franges de couleur verte et une coiffure de bigoudis astronomique. Assise sur un tabouret blanc, les mains posées pudiquement sur sa poitrine et les jambes croisées, Evelyne TF1 figure une réminiscence souriante de la présentatrice des bulletins météo, entourée d’un petit chat et d’un paysage parsemé de luminaires surmontés de globes oculaires intrusifs. Ce trio rejoint à Bègles une pléiade d’autres protagonistes, le plus souvent anonymes, croqués par Remigio Rosani. L’enfance de ce Belge, né en 1957, à Bossu, se déroule en Italie où il est élevé par ses tantes dès l’âge de 5 ans. Au décès de sa mère, en 1975, le jeune homme intègre Le Roseau Vert à Marchipont, en région wallonne, un établissement pour personnes handicapées. Là-bas, il s’essaie au jardinage et à l’équitation avant de se mettre au dessin au sein de l’atelier d’arts plastiques. Il affiche alors une quarantaine d’années. Présenté une première fois en 2012 au musée de la Création franche, lors de l’exposition collective internationale « Visions et créations dissidentes », son oeuvre entre par la suite dans la collection muséale. L’importante monographie que lui consacre en ce moment l’institution dédiée aux arts bruts et apparentés offre un panorama dense de cet artiste discret.
À travers une cinquantaine de pastels à l’huile se dégage un univers graphique traversé par une palette chromatique bouillonnante et étincelante. Dominées par l’ocre, l’écru, l’orangé, le rouge carmin, l’émeraude et une panoplie d’autres teintes, les nudités affichent une émancipation affranchie des dogmes dictés par la carnation. Le cerne noir dessine, borne et délimite les silhouettes. Il offre aussi les potentialités d’embranchements exponentiels. Ici, il augmente le nombre des doigts de la main ; là, il bouscule la réunion des corps ou répand une chevelure abondante qui se prolonge et se métamorphose dans une parure hypnotique. Ailleurs, il évoque encore les volutes verbales d’un Raconteur d’histoire maintenant fermement la mâchoire de son auditeur.
Dominée par l’affection et la douceur, l’atmosphère déployée par Rosani se pare d’autres climats à mesure du parcours. À travers l’enchevêtrement explicite des chairs, l’amour et l’érotisme se profilent. Épisodiquement, les glissements chorégraphiques sont susceptibles de s’obscurcir aussi soudainement que furtivement à la faveur de Chagrin d’amour, La Folie, Les Méchantes ou encore Crime barbare qui déplie pour sa part la réunion disparate de témoins versant de grosses larmes ou arborant un rictus béat devant le supplice sanguinaire infligé à cet autre personnage allongé sur une table.
Remigio Rosani, jusqu’au dimanche 27 mai, musée de la Création franche, Bègles (33130). www.musee-creationfranche.com
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Le revers de la médaille
Ashlynn était arrivée dans le bâtiment de la SM en faisant exploser un mur. Chanyeol l'avait trouvée très sympathique cette jeune femme. Il découvrit quelques heures plus tard que la folle au tube de nitroglycérine était la sœur aînée de son mari... La SM comptait maintenant le clan Hart en entier sous sa bannière. Son mariage fut une simple signature sur un papier... pauvre Donghae qui aurait voulut quelque chose de plus élaboré. Lui qui espérait de ce mariage, une famille et du repos devait se contenter d'être l'époux de celle qui préparerait les poisons et les explosifs pour les assassins et les ramasseurs de dettes. Si Ashlynn Hart était très explosive, Malia était plus modérée.
Elle avait prise ses marques dans la salle d'armes, l'avait rafraîchie et repeinte. Elle avait dépoussiérer toutes les armes, passer un coup de lustre sur les fusil de chasse, puis elle avait passer toutes les lames sur les meules pour les aiguiser. Pourquoi c'était-elle prise d'une telle mission ? Parce qu'elle n'avait personne à la maison... enfin à l'appartement du 5e étage du bâtiment. Kyungsoo était en mission et depuis leurs 3 semaines en Thaïlande, la jeune femme était maintenant incapable de dormir sans son mari... Alors elle s'occupait. La Salle d'armes avait maintenant une jolie peinture fraîche grise avec quelques tons lavande, et le vieux mur en lattes de bois vieilli avait été repeint en noire brillant. Elle y avait accroché quelques armes démobilisé comme une claymore d'1m80 et un fusil de la guerre de sécession avec baïonnette ainsi qu'un règlement intérieur calligraphié sur un parchemin encadré. Les quelques bougies noires, lavande et blanche sur le comptoir donnait une âme a cette salle, alors que les vases remplis de fleurs colorés égayait cet endroit qui croulait autrefois sous les toiles d'araignées et la poussière. Même le comptoir avait été repeint dans un splendide noire laqué. Un jolie petite cloche en bronze y trônait et un parchemin calligraphié disait 'Sonner la cloche une fois pour une arme et deux fois pour le stand de tir... si il vous plaît de sonner plus longtemps, je prendrais cela comme un appel urgent. M. D. ~ ' . Si depuis quelques semaines la jeune Malia était devenue une femme indispensable. Ce matin là, jours 17 sans Kyungsoo, Malia avait prépare la salle de tir. Les Leaders des factions venaient tiré. Chaque allée avait ses cibles de prêtes, les armes de prédilection de chaque un, une petite bougies parfumée et une boisson selon leurs préférences leur était apportée. Leeteuk fut le premier a arriver et fixa la jeune demoiselle qui lui apporta un café russe, moitié lait moitié café avec du sucre. Le Leader des SuJu sourit quand la belle demoiselle lui présenta les deux smith & wesson model 29 a barillet rotatif dans leur boite avec les balles. Il fixa sa ligne et ne put s'empêcher de rire de la petite bougie parfumée. Cette salle avait une âme et elle s'appelait Malia. Taeyeon fut la suivante a entrée. Elle avança vers Malia qui lui tendit un chocolat chaud avec une touche de caramel et Taeyeon soupira longuement.
« Pourquoi a-t-il fallut que Siwon choisissent de te marier a Kyungsoo ? Je me serais volontiers proposer ! » fit Taeyeon en souriant
« Parce que le destin a voulut qu'il soit l'élu ? » fit Malia en souriant « Un Five Seven avec viseur vous attend Mademoiselle » dit-elle en retournant derrière son comptoir.
« Je maintiens Leeteuk, c'est du gâchis... » fit Taeyeon en s'approchant du leader de Suju
« Siwon et Elrick ont décider sans consulter personne. C'était à prévoir qu'il y aurait des déceptions... Donghae par exemple, n'est pas certain que son épouse voudra un jour sortir du laboratoire » fit Leeteuk
« Ashlynn est un bon choix. » fit la voix de Choi Siwon.
« Thé noir avec une touche de rose » dit Malia en tendant la tasse a Siwon
« Savez-vous Madame, si Ian, Tino et Zhen seront bientôt parmi nous ? » demanda-t-il
« Ashlynn disait qu'ils devraient embarquer demain ou vendredi. » fit Malia en chargeant le fusil de Siwon, un winchester sxp.
« Sauriez-vous m'expliquer si Ian est plutôt homme ou femme ? » demanda Siwon
« Ian est plutôt fusil, katana, claymore... tout tant que ça ne consiste pas en quelque chose d'affectueux. » fit Malia simplement
« Et autrement homme ou femme ? » fit Siwon
« Je crois que sa fille disait qu'il était abonné aux maisons closes constitués d'hommes, uniquement. » dit Malia en fronçant les sourcils.
Siwon hocha la tête quand Junmyeon entra, suivit par Sören. Le géant suédois fixa l'arme posé et affiche un de ces si rares sourires. Junmyeon accueillit le thé avec un sourire quand son regarde se posa sur les armes. Il ne tirait pas avec ça lui.
« Malia ? Il me semble que tu as commise une erreur. » fit Junmyeon doucement
« Absolument pas. » dit-elle en tendant l'eau chaude citronné et sucré a Sören.
« Je ne tire pas avec ça. » dit Junmyeon
« Vous pas, Sören si. » dit Malia « Et permettez moi de douter de vos réflexes. »
« Comment ça ? » marmonna Junmyeon
Quand Taeyeon braqua son arme sur Junmyeon,grand mal lui prit, Sören l'avait désarmé en un souffle et braquait son arme sur la tempe de la jeune femme. Malia sourit et croisa les jambes en regardant Junmyeon qui hocha la tête. Néanmoins elle vint lui apporter un GP simple et léger. C'était loin des glock lourds de Sören, mais Junmyeon comprenait ce que lui avaient prouver Malia et Taeyeon, Sören serait toujours plus rapide que lui. Si leurs trois semaines en Bretagne lui avait fait découvrir les talents de son amant, que ce soit en cuisine ou dans un lit, il avait même plaisanter qu'avec sa dévotion et sa gentillesse, il pourrait abuser et lui demander de tatouer son nom sur sa peau. Il se recula pour regarder son amant.. quand la lumière brilla sur son dos, et la chemise blanche s'en trouva transparente. Là. Là... Junmyeon tira sur la chemise et Sören posa ses flingues, pour l'enlever.
« Sören... » marmonna Junmyeon en voyant son nom calligraphié tatoué sur la colonne vertébrale du suédois de naissance.
« Il le font en double ? » demanda Siwon simplement
« Avec une telle dévotion ? Non, Sören est un homme unique en son genre. Mais Matthias et Sveinn pourrait se laisser convaincre. Si c'est pour vous Monsieur... demander Matthias. » fit Malia doucement
« Pourquoi ? » fit Siwon
« C'est lui qui a apprit a Sören a se battre et ses réflexes sont encore meilleur que ceux de Sören. » dit Malia simplement
« J'y penserais. Merci Malia. » dit Siwon simplement
Taeyong entra doucement, suivit par Victoria et Boa. Malia apporta aux filles leurs armes, un berreta pour Boa et un AK-74 pour Victoria. Elle sortit deux GP modifié pour Taeyong et apporta à boire. Un café au lait pour Boa, un Thé au ginseng pour Victoria et un thé au citron pour Taeyong. Malia retourna derrière son comptoir alors que la porte s'ouvrit. Kyungsoo était rentré. Long manteau noir, mallette avec son arme dedans, les joues légèrement creusé et d'énormes cernes sous les yeux. Son regard semblait éteint comme son cœur et son corps, sans vie. Il avait le teint terne et tout vêtu de noire il ressemblait à un ange de la mort. Il s'avança vers le comptoir et fixa l'environnement. Sa femme avait du passer par là. En voyant les lilas dans le vase, il sut. Sa femme était passer par là. Il posa la mallette sur le comptoir et lut le parchemin de la cloche. Il fit retentir la cloche une fois. Malia leva la main, ou trônait son alliance et marmonna un truc 'une minute' et sortit une boite de munitions, elle la posa, toujours de dos et se tourna enfin … Elle sauta par dessus son comptoir et embrassa son mari avec passion. Ce-dernier la serra contre lui avec force. Elle lui avait tant manqué. Il plongea son nez dans son cou et inspira longuement ce parfum de lavande qui lui avait tant manqué. Ces notes de rose et de bois de sental. Ce parfum unique en son genre qu'elle portait tout le temps. Son cœur semblait reprendre vie, son corps semblait se remettre en route et son visage reprenait des couleurs. Il se recula et fronça les sourcils en voyant les cernes de sa femme.
« Depuis quand tu n'as pas dormi ? » demanda-t-il
« Euh... deux heures ! » fit-elle en rougissant, baissant la tête
« Dans un lit. » fit Kyungsoo
« 17 jours, deux heures et 25 minutes.... » marmonna Malia.
Il était partit il y a 17 jours... Il avala de travers et voulut la gronder mais un rictus amusé s'étira sur ses lèvres. Il allait embrasser son front, quand elle leva les yeux. Oh oui. Elle n'aimait pas ce genre de baisers, c'était pas comme ça qu'on embrassait son épouse qu'elle lui répétait à chaque fois. Kyungsoo caressa sa joue et cueillit ses lèvres pour une petit baiser papillon. Rien n'était plus doux que ses lèvres sur les siennes et son corps serré contre le sien. Il se recula encore et tapota la mallette. Malia retourna derrière son comptoir et ouvrit la mallette pour ranger l'arme en pièce détaché dans une plus grande malle qu'elle plaça dans un coffre-fort.
« ça n'a pas l'air horrible les mariages avec la Winchester ... » fit Taeyong
« Tu trouves ? » fit Taeyeon puis elle fixa Kyungsoo et Malia « Eux, c'est des exp... » elle fixa Sören et Junmyeon « Ce n'est pas toujours aussi simple. »
« Tu épouseras Ian Holmes. » fit Siwon en rechargeant son arme « Quand à toi, tu épouseras Tino Ekstrøm. » fit Siwon en regardant Taeyeon.
« Siwon ! Un homme ? Tu plaisantes j'espère ? » Cria Taeyeon
« Non. De toute façon, les autres femmes te sont inaccessible. » fit Siwon
« Lucie et Diana... » fit Sören simplement
« Lucie … Lucie Winchester ? Diana Winchester ? » demanda Siwon
« Sont pas promise... Elrick sait pas quoi en faire. » fit Sören
« Un instant. »
Siwon déposa son arme prit son téléphone et appela Elrick. Deux minutes plus tard il fut de retour. Il lança un regard a Taeyeon et soupira.
« Diana t'épousera demain. Lucie épousera Amber quand a Tino, il est pour toi BoA. » dit Siwon
« Il est- » mais quand Suho lui montra Sören « Oh. Bien ! » fit-elle en souriant
-
Taeyong tremblait un peu. L'image qu'on lui avait fait de son futur mari n'était pas belle. Loin de là. Ian était selon les Hart, la Mort. Un sans-cœur, un meurtrier, qui n'avait pas hésité a sacrifié sa femme pour le bien d'une mission. Il avait la mort dans les yeux et le meurtre dans le sang. Beaucoup disaient de lui qu'il n'avait pas de cœur. L'homme qui entra dans la pièce, était presque tout ce que lui avaient décrit les filles. Sauf un détail. Son regard. Il brillait, pas de haine, pas d'amour... il y avait au fond de ses yeux de l'espoir. Et puis... elles n'avaient pas dit qu'il était l'un des hommes les plus beaux qui lui avait été donner de voir. Des yeux bleus brillant, des cheveux noirs aux reflets bleuté, une grande carrure, et une peau de nacré comme une perle. Il signa les papiers simplement se pencha et embrassa simplement Taeyong. Rien de plus. C'était court et simple. Mais le cœur de Taeyong avait un saut périlleux. Néanmoins. Ian se recula rapidement et le couple monta dans leurs appartement. Le plus âgé s'assit dans le canapé et fixa le jeune homme qui s'assit en face tremblant.
« Je vois que ma réputation me précède. » fit Ian simplement
« V..vous êtes impressionnant.... » marmonna Taeyong
« Et encore je suis toujours habillé. » fit Ian totalement détaché
« Euh... » Taeyong regardait ses pieds
« Viens ici. » fit Ian.
Taeyong se leva et alla s'asseoir à côté d'Ian qui se tourna pour lui faire face. Il ébouriffa les cheveux de Taeyong et soupira longuement.
« J'ai du sang sur les mains, et pas qu'un peu. J'ai tuer ma femme parce qu'elle menaçait ma mission. J'ai été un monstre. Qu'on soit d'accord sur ce point. Mais j'ai été envoyé ici pour des raisons et j'essaie de me reprendre. Tant que tu ne te mets pas en travers de ma route, je veillerais a ta sécurité. Je ne dors pas ici, pour des raisons que je préfère garder pour moi, toute fois je resterais ici tant que tu veux de ma présence le soir et veillerais à être ici à ton réveil. » dit Ian
« Pourquoi vou... » Taeyong fut interrompu
« Poses pas de questions. Les relations et moi ça fait deux. Mais j'ai pas le choix et si je fais foiré ce mariage, Elrick m'arrachera la tête. Dormir ici c'est non. »
« pour toujours ? » fit Taeyong timidement
« On renégociera en tant voulut. Des demandes en particulier ? » fit Ian
« Câlins ? J'y aie le droit ? » demanda Taeyong
Ian soupira longuement et attrapa Taeyong dans ses bras pour le serrer contre lui. Taeyong s'y nicha volontiers puis leva la tête.
« Et … euh... le … euuh Ss.. » Taeyong baissa la tête
« Le sexe ? » demanda Ian
« Oui … ? » couina Taeyong
« Je suis pas un homme très... comment disent les jeunes de nos jours ? Ah oui... 'Vanille' » dit Ian en soupirant « Mais je p- »
« ça me va !! » fit Taeyong plus vite qu'il n'aurait voulut.
Il couvrit ses lèvres en rougissant. Ian laissa un petit rire lui échapper et attrapa les mains de Taeyong les bloquant dans son dos, pour venir l'embrasser avec passion. Le baiser était passionné et loi d'être doux, leurs dents s'entrechoquant et leurs langues s'emmêlaient sans douceur alors qu'un gémissement s'éleva de la gorge de Taeyong. Ian se recula doucement et fixa Taeyong avec un rictus amusé.
« Je vois » dit Ian « Je crois que je peux te donner au moins ça. »
« Au moins ça.... ? » demanda Taeyong
« … Rien. » fit Ian en venant mordre le cou de Taeyong qui gémit.
Ian ne savait pas dans quoi il s'était lancer. Mais il avait promit a Elrick et Jack d'essayer de faire fonctionner ce mariage. Néanmoins, pourrait-il survivre sans amour ? Car Ian ne pensait plus être capable d'aimer. Il ne pourrait pas aimer Taeyong comme lui pourrait tomber amoureux. Mais au moins il pourrait satisfaire ses désirs, ses besoins... il pouvait au moins faire ça.
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Chat mort de Annie-Claude Caron et Danick Audet (2023) – Option non retenue © Antoine Proulx – 2022
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Soleils Atikamekw de Chloé Leriche (2023) – Réinterpréation © Antoine Proulx – 2024
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Pacifiction d'Albert Serra (2022) – Réinterpréation © Antoine Proulx – 2023
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Mon collègue Arul de Simon Roberge (2020) – projet réel © Antoine Proulx – 2020
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Le rêve du paon de Francis Giguère (2020) – projet réel © Antoine Proulx – 2020
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NEVERMORE de Milk&Bone (2018) – projet fictif/fan art © Antoine Proulx – 2018
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SEIZE de Sophie Valcourt (2019) – projet réel © Antoine Proulx – 2019
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DES GRANDES JOURNÉES D’TEMPS de Carla Turcotte (2017) – projet réel © Antoine Proulx – 2017
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MAJICAL CLOUDZ last show EVER poster – Montréal, March. 10. 2016. – projet fictif/fan art © Antoine Proulx – 2018
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Photo: Sarah Driscoll
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Une affiche en hommage aux choux. A poster in tribute to cabbage.
© Antoine Proulx – 2018
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NOW I’M OVERCOME © Antoine Proulx – 2018
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