Tumgik
#abhell tasman
3moisauboutdumonde · 6 years
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See you in AbHELL Tasman
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Bon je vais pas vous la faire à l’envers, la meilleure partie de cette journée canoë c’est quand on a vu Pitch Perfect bien confo dans les fauteuils du cinéma. Parce qu’on va pas se mentir, les guides sur la Nouvelle-Zélande auront beau dire tout ce qu’ils veulent, le kayak c’est un sport de con. J’entends déjà les habitués des gorges du Verdon marmonner dans leur tuba que c’est faux archi faux et que je fais que me plaindre. Et oui certes c’est vrai, je ne peux pas contester ce dernier point, mais croyez moi quand je vous dis qu’il y a quelques petites différences entre se faire porter par le courant, en donnant un petit coup de pagaie de temps en temps pour pas faire croire qu’on est venu là que pour bronzer et rigoler comme un con devant les plages nudistes, et L’ENFER qui nous attendait à Abel Tasman.
Déjà, je pense que la majorité des personnes équipées d’un vagin s’accordera à dire que pratiquer un sport aquatique (ou un sport tout court d’ailleurs) quand ton utérus a décidé de faire hara kiri, ce n’est pas idéal. Tampon or not tampon. 
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Généralement t’as mal, t’es grognon, et t’es tout sauf confo. Ah bah c’est parfait, on va faire ça alors ! Ensuite, je ne dis pas qu’il n’y a AUCUN plaisir à faire du kayak : profiter du beau temps par exemple, ça peut être un plus. C’est nettement moins funky quand il pleut du coup. Non seulement parce que duh la pluie c’est nul quand t’es DEJA sur l’eau, mais en plus ça agite la mer et tu dois te donner deux fois plus pour avancer deux fois moins. Et comme si ça déjà ce n’était pas suffisant tu peux avoir la joie de prendre l’eau par le cul parce que ta toile de kayak est pas assez étanche. Comble du bonheur, tu dois porter un k-way. UN fcking K-WAY. Donc non seulement t’as tes règles, et les chutes du Niagara le long de la raie mais EN PLUS tu transpires comme jaja tout en crevant de froid dans ton p’tit gilet printemps-été en plastique. Même la présence de bébés phoques n’a pas réussi à nous remonter le moral.
Après au moins 10 bonnes heures d’efforts gargantuesques on décide de regagner terre pour pique niquer. Cap sur la plage la plus proche et on pagaie en ligne droite comme des malades jusqu’à risquer de tourner de l’oeil. J’aurais jamais cru pouvoir prendre autant de plaisir à pique niquer sous la pluie, mais rien que le fait de sortir de cette prison flottante m’emplit de joie ! A quelques mètres du kayak, balancé dans le sable avec les faibles ressources qu’il nous restait, se trouve un couple d’oiseaux. On est surprises qu’ils ne s’envolent pas à notre arrivée un brin musclée, mais la raison devient évidente lorsqu’une touriste allemande s’approche un peu trop près pour prendre une photo et manque de se faire éborgner par Monsieur Piaf qui se met à lui courir après en hurlant à la mort pendant que Madame Piaf reste immobile... à couver un oeuf. Bichettes, on a dû leur mettre la pression à manger nos oeufs durs à trois mètres d’eux…
Notre repos est de courte durée pour la simple et bonne raison qu’en fait on en a vraiment ras le cul et qu’on veut juste rentrer se mettre en pls. On repart donc comme on est venues : à bout de force et avec pour seul objectif d’atteindre la terre. Sauf que voilà… quelle terre ? Elle a dit quoi la mono ce matin ? “Oh et pour le retour vous verrez c’est simple, à partir de 16h tout le monde se dirige vers le lieu où l’on vous récupère. Il suffit de suivre les autres.” Ah oui mais bon il est 14h là, et bizarrement les autres ont l’air de prendre leur pied et ne veulent pas rentrer. On avance donc à l’aveugle, plus du tout dans le mood pour chanter “et on pagaie et on pagaie” parce que de toute façon Y’A PAS DE COCOTIER ICI, en espérant que le destin saura nous mener à bon port. Sauf que même le destin n’a pas de race aujourd’hui, et notre plan de rentrer par là où nous sommes arrivées tombe à l’eau (badum tss) quand on réalise que nous sommes maintenant à marée basse et qu’il n’y a de fait plus assez de profondeur pour retourner à la plage de départ. Deux options s’offrent donc à nous : continuer de pagayer et trouver le point de rdv, ou bien faire demi tour, se poser sur une plage et attendre la grande migration. Nos esprits bornés de Haond-Debiez (les gènes ne mentent pas) préfèrent créer leur propre solution et nous nous retrouvons à rage-porter le kayak. 
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Je pense que l’on peut, sans l’ombre d’un doute, marquer ce moment précis comme le plus tendu de nos vacances entre soeurs. Que du love. Heureusement une camionnette du groupe de location nous attendait comme une lumière au bout du tunnel…….. 
Nan j’déconne, y’avait personne, on avait envie de chialer, on a abandonné le kayak sur la rive et on a marché 20 minutes pieds nus en portant nos gilets de sauvetage, nos pagaies et nos fcking k-way jusqu’à la location. RIP. Instant gênant au moment d’annoncer à la mono qu’on est rentrées 2h plus tôt parce qu’on est FAIBLES, et qu’en plus on a laissé son kayak au bord du chemin. <3 Mais elle est néo-zélandaise donc forcément en tant que personne trop kiki elle nous dit no problem pour le kayak, et s’excuse presque qu’on ai pas pris notre pied. Oh bébé.
On retrouve finalement la voiture et notre humeur remonte instantanément de 10 points quand on s’assoit sur ses sièges secs, doux et si confortables. On a traversé l’enfer et on en est ressorties plus fortes et plus soudées que jamais. Au moins pour les 3 prochaines heures. 
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Merci Kelly. T’es une vraie.
Ecourter aussi radicalement cette sortie, au-delà de préserver notre santé mentale, aura eu comme effet bénéfique d’arriver assez tôt à Nelson pour profiter de la séance de Pitch Perfect 3 que nous avions loupé la veille. Je ne me revendique pas critique de films et me contenterai donc de dire que cette heure et demie de blagues ne nécessitant pas un doctorat et de quelques bonnes reprises était exactement ce dont j’avais besoin pour me remettre d’aplomb. La journée se termine par un Subway des familles #wifigratuit, et au lit. Demain nous retournons dans l’île du Nord, ça sent la fin du trip…
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