#Un monde où on vous demande tout et son contraire dans un espèce « d’en même temps » totalement impossible et au succès improbable.
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(Source : Insolentiae.com 221020)
#Nous vivons dans un monde de fous.#Je crois que dans ce pays tout le monde devient complètement malade.#Le monde d’Ubu roi !#Une vraie société de mabouls.#Un monde où on vous demande tout et son contraire dans un espèce « d’en même temps » totalement impossible et au succès improbable.#Pour le virus du Covid#ouvrez les fenêtres toutes les 10 minutes et aérez. Pour la chaleur et la sobriété énergétique calfeutrez et fermez tout !#Les masques ne servent à rien en population générale… puis#port du masque obligatoire sinon 135 euros d’amende.#Et désormais#c’est un génial et totalement maboul pour la transition écologique prenez le train et les transports en commun mais à cause des prix de l’é#C’est juste un délire collectif ahurissant dont le professeur en chef de notre asile d’aliénés n’est autre que le docteur Maboul du Palais#Non pas qu’il soit plus maboul que tous les autres. Non.#A la grosse commission de Bruxelles ils sont carrément en phase terminale de décompensation de folie extrême.#Mais notre Manu incarne ce système qui se met à tourner en boucle et à se taper la tête contre les murs !#Plus rien ne fonctionne#parce que nous nous effondrons sur nous mêmes et les complexités que nous créons depuis des années. Nous croulons sous nos empilements de r#de lois#de normes#de fiscalité toutes plus folles et incompréhensibles les unes que les autres.
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Tirés des Écrits, ces morceaux choisis de "La science de la vérité" permettent de piger en peu de mots sur quels fondements reposent la rigueur, la précision et la dureté de l’éthique lacanienne (qui ne se confond pas avec la position de ceux qui instrumentalisent le nom de Lacan pour s’en faire les représentants de commerce et les employés de bureau auprès des lieutenants du discours dominant).
•L'inconscient
L’inconscient est un concept forgé sur la trace de ce qui opère pour constituer le sujet.
L’inconscient n’est pas une espèce définissant dans la réalité psychique le cercle de ce qui n’a pas l’attribut (ou la vertu) de la conscience. 830
Pour la science, le cogito marque au contraire la rupture avec toute assurance conditionnée dans l’intuition. 831
Si j’ai dit que l’inconscient est le discours de l’Autre avec un grand A, c’est pour indiquer l’au-delà où se noue la reconnaissance du désir au désir de reconnaissance.
Autrement dit cet autre est l’Autre qu’invoque même mon mensonge pour garant de la vérité dans laquelle il subsiste.
À quoi s’observe que c’est avec l’apparition du langage qu’émerge la dimension de la vérité. 524
Le sujet, le sujet cartésien, est le présupposé de l’inconscient, nous l’avons démontré en son lieu.
L’Autre est la dimension exigée de ce que la parole s’affirme en vérité.
L’inconscient est entre eux leur coupure en acte. (La rétroaction du signifiant en son efficace.) 839
•La Vérité
Quoi qu’il en soit, notre double référence au sujet absolu de Hegel et au sujet aboli de la science donne l’éclairage nécessaire à formuler à sa vraie mesure le dramatisme de Freud : rentrée de la vérité dans le champ de la science, du même pas où elle s’impose dans le champ de sa praxis : refoulée, elle y fait retour. p799
Dire que le sujet sur quoi nous opérons en psychanalyse ne peut être que le sujet de la science peut passer pour paradoxe [..] De notre position de sujet, nous sommes toujours responsables [..] L’erreur de bonne foi est de toute la plus impardonnable.
La position du psychanalyste ne laisse pas d’échappatoire puisqu’elle exclut la tendresse de la belle âme. 858-859
Oui ou non, ce que vous faites, a-t-il le sens d’affirmer que la vérité de la souffrance névrotique, c’est d’avoir la vérité comme cause? 870
Seule la psychanalyse est en mesure d’imposer à la pensée cette primauté en démontrant que le signifiant se passe de toute cogitation, fût-ce des moins réflexives, pour effectuer des regroupements non douteux dans les significations qui asservissent le sujet, bien plus : pour se manifester en lui par cette intrusion aliénante dont la notion de symptôme en analyse prend un sens émergent : le sens du signifiant qui connote la relation du sujet au signifiant.
Aussi bien dirions-nous que la découverte de Freud est cette vérité que la vérité ne perd jamais ses droits. 467
•Le refoulement originaire
Le sujet donc, on ne lui parle pas. Ça parle de lui, et c’est là qu’il s’appréhende, et ce d’autant plus forcément qu’avant que du seul fait que ça s’adresse à lui, il disparaisse comme sujet sous le signifiant qu’il devient [identification], il n’était absolument rien. 835
On comprendra dès lors que notre usage de la phénoménologie de Hegel ne comportait aucune allégeance au système, mais prêchait d’exemple à contrer les évidences de l’identification. 837
Prêter ma voix à supporter ces mots intolérables "Moi, la vérité, je parle..." passe l’allégorie. Cela veut dire tout simplement tout ce qu’il y a à dire de la vérité, de la seule, à savoir qu’il n’y a pas de métalangage (affirmation faite pour situer tout le logico-positivisme), que nul langage ne saurait dire le vrai sur le vrai, puisque la vérité se fonde de ce qu’elle parle, et qu’elle n’a pas d’autre moyen pour ce faire.
C’est même pourquoi l’inconscient qui le dit, le vrai sur le vrai, est structuré comme un langage, et pourquoi, moi, quand j’enseigne cela, je dis le vrai sur Freud qui a su laisser, sous le nom d’inconscient, la vérité parler.
Ce manque du vrai sur le vrai, qui nécessite toutes les chutes que constitue le métalangage en ce qu’il a de faux-semblant, et de logique, c’est là proprement la place de l’Uverdrängung, du refoulement originaire attirant à lui tous les autres. 867-868
Le manque dont il s’agit est bien ce que nous avons déjà formulé : qu’il n’y ait pas d’Autre de l’Autre. 818
Ce signifiant sera donc le signifiant pour quoi tous les autres signifiants représentent le sujet. 819
Le désir est ce qui se manifeste dans l’intervalle que creuse la demande en deçà d’elle-même, pour autant que le sujet en articulant la chaîne signifiante, amène au jour le manque à être avec l’appel d’en recevoir le complément de l’Autre, si l’Autre, lieu de la parole, est aussi le lieu de ce manque.
Ce qui est ainsi donné à l’Autre de combler et qui est proprement ce qu’il n’a pas, puisque à lui aussi l’être manque, est ce qui s’appelle l’amour, mais c’est aussi la haine et l’ignorance. 627
Si le désir est la métonymie du manque à être, le Moi est la métonymie du désir. 640
C’est cette image qui se fixe, moi idéal, du point où le sujet s’arrête comme idéal du moi. Le moi est dès lors fonction de maîtrise, jeu de prestance, rivalité constituée. 809
Dans la folie, quelle qu’en soit la nature, il nous faut reconnaître, d’une part, la liberté négative d’une parole qui a renoncé à se faire reconnaître, soit ce que nous appelons obstacle au transfert, et, d’autre part, la formation singulière d’un délire qui, - fabulatoire, fantastique ou cosmologique -, interprétatif, revendicateur ou idéaliste -, objective le sujet dans un discours sans dialectique. 280
•La religion
Dans la religion, la mise en jeu précédente, celle de la vérité comme cause, par le sujet, le sujet religieux s’entend, est prise dans une opération complètement différente.
L’analyse à partir du sujet de la science conduit nécessairement à y faire apparaître les mécanismes que nous connaissons de la névrose obsessionnelle. Freud les a aperçus dans une fulgurance qui leur donne une portée dépassant toute critique traditionnelle. Prétendre y calibrer la religion, ne saurait être inadéquat.
Si l’on peut partir de remarques comme celle-ci : que la fonction qu’y joue la révélation se traduit comme une dénégation de la vérité comme cause, à savoir qu’elle dénie ce qui fonde le sujet à s’y tenir pour partie prenante, - alors il y a peu de chance de donner à ce qu’on appelle l’histoire des religions des limites quelconques, c’est-à-dire quelque rigueur.
Disons que le religieux laisse à Dieu la charge de la cause, mais qu’il coupe là son propre accès à la vérité. Aussi est-il amené à remettre à Dieu la cause de son désir, ce qui est proprement l’objet du sacrifice. Sa demande est soumise au désir supposé d’un Dieu qu’il faut dès lors séduire. Le jeu de l’amour entre par là.
Le religieux installe ainsi la vérité en un statut de culpabilité. Il en résulte une méfiance à l’endroit du savoir, d’autant plus sensible dans les Pères de l’Eglise, qu’ils se démontrent plus dominants en matière de raison.
La vérité y est renvoyée à des fins qu’on appelle eschatologiques, c’est-à-dire qu’elle n’apparaît que comme cause finale, au sens où elle est reportée à un jugement de fin du monde.
D’où le relent d’obscurantisme qui s’en reporte sur tout usage scientifique de la finalité.
J’ai marqué au passage combien nous avons à apprendre sur la structure de la relation du sujet à la vérité comme cause dans la littérature des Pères, voire dans les premières décisions conciliaires. Le rationalisme qui organise la pensée théologique n’est nullement, comme la platitude se l’imagine, affaire de fantaisie.
S’il y a fantasme, c’est au sens le plus rigoureux d’institution d’un réel qui couvre la vérité. 872-873
•La science
Pour ce qui est de la science [..] je l’aborderai par la remarque étrange que la fécondité prodigieuse de notre science est à interroger dans sa relation à cet aspect dont la science se soutiendrait : que la vérité comme cause, elle n’en voudrait-rien-savoir.
On reconnaît là la formule que je donne de la Verwerfung ou forclusion, - laquelle viendrait ici s’adjoindre en une série fermée à la Verdrängung, refoulement, à la Verneinung, dénégation, dont vous avez reconnu au passage la fonction dans la magie et la religion. 874
Certes me faudra-t-il indiquer que l’incidence de la vérité comme cause dans la science est à reconnaître sous l’aspect de la cause formelle. 875
Ai-je besoin de dire que dans la science, à l’opposé de la magie et de la religion, le savoir se communique?
Mais il faut insister que ce n’est pas seulement parce que c’est l’usage, mais que la forme logique donnée à ce savoir inclut le mode de communication comme suturant le sujet qu’il implique. 876
•Les sciences de l'homme
Une physique est concevable qui rende compte de tout au monde, y compris de sa part animée. Un sujet ne s’y impose que de ce qu’il y ait dans ce monde des signifiants qui ne veulent rien dire et qui sont à déchiffrer. 840
Il n’y a pas de science de l’homme, ce qu’il nous faut entendre au même ton qu’il n’y a pas de petites économies. Il n’y a pas de science de l’homme, parce que l’homme de la science n’existe pas, mais seulement son sujet.
On sait ma répugnance de toujours pour l’appellation de sciences humaines, qui me semble être l’appel même de la servitude. 859
La dénégation inhérente à la psychologie en cet endroit serait, à suivre Hegel, plutôt à porter au compte de la Loi du coeur et du délire de présomption [..]
La psychologie est véhicule d’idéaux : la psyché n’y représente plus que le parrainage qui la fait qualifier d’académique. L’idéal est serf de la société.
Un certain progrès de la nôtre illustre la chose, quand la psychologie ne fournit pas seulement aux voies, mais défère aux voeux de l’étude de marché. 832
La psychanalyse alors y subvient à fournir une astrologie plus décente que celle à quoi notre société continue de sacrifier en sourdine. 833
•La pulsion
La pulsion, telle qu’elle est construite par Freud, à partir de l’expérience de l’inconscient, interdit à la pensée psychologisante ce recours à l’instinct où elle masque son ignorance par la supposition d’une morale dans la nature.
La pulsion, on ne le rappellera jamais assez à l’obstination du psychologue qui, dans son ensemble et per se, est au service de l’exploitation technocratique, la pulsion freudienne n’a rien à faire avec l’instinct (aucune des expressions de Freud ne permet la confusion).
La Libido n’est pas l’instinct sexuel. Sa réduction, à la limite, au désir mâle, indiquée par Freud, suffirait à nous en avertir. 851
Qu’on nous laisse rire si l’on impute à ces propos de détourner le sens de l’oeuvre de Freud des assises biologiques qu’il lui eût souhaitées vers les références culturelles dont elle est parcourue. 321
Mais Freud nous révèle que c’est grâce au Nom-du-Père que l’homme ne reste pas attaché au service sexuel de la mère, que l’agression contre le Père est au principe de la Loi et que la Loi est au service du désir qu’elle institue par l’interdiction de l’inceste.
Car l’inconscient montre que le désir est accroché à l’interdit, que la crise de l’Oedipe est déterminante pour la maturation sexuelle elle-même.
Le psychologue a aussitôt détourné cette découverte à contre-sens pour en tirer une morale de la gratification maternelle, une psychothérapie qui infantilise l’adulte, sans que l’enfant en soit mieux reconnu. 852
•L'analyste
On ne saurait ici que remarquer qu’à ce libertin près qu’était le grand comique du siècle du génie, on n’y a pas, non plus qu’au siècle des lumières, attenté au privilège du médecin, non moins religieux pourtant que d’autres.
L’analyste peut-il s’abriter de cette antique investiture, quand laïcisée, elle va à la socialisation qui ne pourra éviter ni l’eugénisme, ni la ségrégation politique de l’anomalie? 854
Car, nous l’avons dit sans entrer dans le ressort du transfert, c’est le désir de l’analyste qui au dernier terme opère dans la psychanalyse. 854
Les psychanalystes font partie du concept de l’inconscient, puisqu’ils en constituent l’adresse. 834
Qu’y renonce donc plutôt celui qui ne peut rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque. Car comment pourrait-il faire de son être l’axe de tant de vies, celui qui ne saurait rien de la dialectique qui l’engage avec ces vies dans un mouvement symbolique.321
Méthode de vérité et de démystification des camouflages subjectifs, la psychanalyse manifesterait-elle une ambition démesurée à appliquer ses principes à sa propre corporation. 241
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Lettres L - pt.3
Rédigé par Antonin & Zyl
Lalleu, le 27 septembre 1914
Lucien,
Ma mère est à Paris et je suis seul (avec le personnel de la maison) en Bretagne pour un temps incertain. Je relis votre dernière lettre pour me tenir compagnie. J'ai aussi commencé à correspondre avec un jeune homme anglais (pas par grande envie de m'améliorer dans la langue, mais plus par ennui), et j'essaie de garder en contact nos compagnons partis au front, quand je peux. Ne cessez pas d'espérer.
Si vous êtes sans nouvelles, je vous fournirai ce que je peux. Après avoir été reprise, Reims a été bombardée. Je ne sais pas vraiment pourquoi, le symbole j'imagine ? Je doute de l'utilité militaire d'une cathédrale. J'ai perdu le compte des villes assiégées, des prises et des reprises, mais cet événement là m'a marqué. Je ne suis pas plus religieux qu'avant la guerre, je ne saurais pas dire mes raisons. Les troupes se battent sévèrement dans le Nord. Ils ont pénétré assez loin en France. Je ne tiens pas mes nouvelles du Colonel, mais ses télégrammes laissent à penser qu'il n'a aucun problème.
J'ai reçu une lettre de la femme de Jules Gibot (Marie-Anne). Il est mort en Champagne il y a deux semaines. C'est le premier de "nos" habitués à disparaître, à ma connaissance. J'espère que ça sera le seul.
Je ne vois pas le "mal" qui frappe notre monde (je pense qu'on peut, à ce stade, parler du monde en entier, et plus seulement de l'Europe) comme une affaire de régulation des espèces. Nous appartenons tous à la même. Je veux bien que les médecins me montrent la glande du germanisme, si elle existe. Nous pouvions faire de si grandes choses ensemble, si nous collaborions. Je sais que je dois sonner comme un étudiant naïf ici (mais pardonnez-moi, c'est au moins un titre auquel je peux prétendre légitimement), mais cette guerre me dégoûte justement parce qu'elle n'a rien de naturel, disons, rien de plus naturel que deux frères en train de se battre. J'idéalise. C'était dû depuis longtemps, mais je voulais y croire, avec Jaurès, avec tous ceux qui étaient prêts à se mobiliser, avec vous.
Le mal qui secoue le monde actuellement est un cancer : c'est l'Humanité qui se retourne contre elle-même, rien de mieux. Et j'en viens presque à voir certains comme des agents précipitateurs. Jupiter m'en garde, je ne suis pas heureux de voir ces patriotes là sourire, en ce moment.
Votre ami,
Louis
[Dans les jours qui suivirent, le quotidien de prisonnier de Lucien fut quelque peu bousculé par d'étranges visites, espacées entre elles de quelques jours et se constituant de militaires moustachus - un Colonel Lannoy nerveux compris - exigeant de lire et analyser ses travaux actuels. Sans paraître d'ailleurs y comprendre grand-chose, la plupart d'entre eux se bornèrent à des questions sur le parcours et les ambitions du jeune Lucien, ainsi que, bien souvent, ses potentielles relations avec le monde intellectuel allemand. De ces évaluations étranges, Lucien n'eut aucune explication, jusqu'au jour où le Colonel Lannoy lui annonça qu'après avoir été réévalué, son dossier personnel, en raison de la nature de ses prospections, avait été classé comme d'intérêt pour l'avenir intellectuel de la France, ce qui devait alléger les sanctions pesant sur la tête de l'étudiant.
La dernière visite que reçut Lucien fut celle d'un homme bienveillant et grisonnant, qui se prêta sur lui à un examen médical somme toute superficiel et extrêmement banal, durant lequel l'homme, le Docteur Lebeuffe, laissa filtrer son admiration d'une certaine femme de colonel.
Il fut le seul homme de science à se pencher sur le dossier Allier.
Quelques jours plus tard, un tribunal militaire réduit prononçait pour le jeune homme une sanction somme toute bénigne : assignation à résidence partielle pour mensonge sur son état de santé physique. Lucien apprit alors souffrir d'astigmatisme "dans des proportions handicapantes rendant le sujet impropre au service". L'insubordination volontaire qui avait provoqué son entrée fut balayée grotesquement comme un malentendu.
Lucien pouvait reprendre ses études.]
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Paris, le 12 octobre 1914,
Louis,
J’aurais probablement beaucoup de choses à te dire et, hélas, bien trop peu de temps pour le faire. J’avouerais ne pas avoir remarqué ton astuce à la première lecture de ta lettre, il m’aura fallu un peu de temps pour parvenir à comprendre ce qu’il se passait. Mais au moins, quand j’ai reçu quelques visites, j’étais prêt à y faire face.
Je te dois donc la vie, et beaucoup d’autres choses, visiblement. A ta mère aussi, bien sûr : je lui dois, et je vous dois, au moins cela. Mais sache que c’est une dette que je conserverai à ton encontre jusqu’à ce qu’elle soit payée, d’une façon ou d’une autre. Tu as véritablement toute ma gratitude, je ne sais pas si tu peux imaginer à quel point.
J’ai vu le doyen de l’université hier, et il m’a autorisé à reprendre mes études la semaine prochaine. Les prochains jours risquent de me demander quelques efforts, rattraper plus d’un mois perdu dans cet endroit ne se fera pas instantanément. Fut-il perdu malgré tout ? J’ai eu l’occasion de réfléchir pendant ce temps, et ce n’est jamais chose vaine.
J’ai réellement apprécié t’écrire, et je compte bien continuer dans cette entreprise ; mais aussi transmettre des connaissances fut également une expérience nouvelle pour moi, et je crois que celle-ci m’a plu. Peut-être tenterais-je de continuer dans cette voie, plus tard : je pense que ce serait une chose des plus intéressantes. Et si je peux apporter ma pierre à cet édifice qu’est l’éducation, alors j’essaierai.
Je tente lentement de rattraper mon retard sur les nouvelles du front, mais il semble que les choses soient pires que ce que je pouvais imaginer. Les combats ont failli atteindre Paris, pas étonnant que tous mes geôliers aient eu l’air aussi tendus. Pour le reste des fronts, j’ai aussi entendu la nouvelle pour Reims, même si j’ignore dans quelle mesure la ville a été touchée ; mais effectivement, c’est un symbole fort.
Je pense que tu connais mes positions religieuses, que j’ai tendance à peiner cacher quand je m’emporte un peu (j’ai toujours conservé mon goût des euphémismes malgré un mois passé dans le noir). Mais cela fait effectivement naître comment dire, peut-être une sorte de malaise. Ne serait-ce que pour l’architecture, mais aussi pour la portée que cela aura. Soit dit en passant, c’est peut-être très politique, que de répandre ce genre de nouvelles.
Je suis sinon réellement désolé pour Jules Gibot. C’est une chose que de savoir que des gens mourront, une autre que de se dire que des amis mourront. J’écrirai une lettre à sa femme, à propos de cela. Je pense que je peux au moins faire cela. J’espère moi aussi que l’on ne recevra plus ce genre de nouvelles, mais j’ai peur que cela ne doive se reproduire encore. Sans vouloir paraître pessimiste, le peu que je sais de cette guerre, c’est qu’elle s’éternise. Je ne vois pas le moindre mouvement qui amènerait à une victoire de notre côté, loin de là.
Cette guerre est réellement une débâcle je pense. Et contrairement à ce que tu sembles penser, ton opinion m’intéresse à ce sujet, justement parce que tu es capable d’en avoir une, contrairement à beaucoup qui préfèrent s’élancer tête baissée dans une mêlée jusqu’à ce que la fin vienne vers eux. Souvent bien plus vite qu’ils ne le croient. Ne te pense donc pas si vite idéaliste parce qu’on prétend que tu l’es. D’abord parce que si tu l’es, je pense que ce pourrait être un motif de fierté. Et puis, tu as sauvé une existence, la mienne, sans en attendre le moindre avantage derrière ; ce n’est certes probablement pas pour le chaland moyen une grande nouvelle, mais cela prouve au moins à mes yeux, au cas où je n’en aurais pas été convaincu, que tu es une personne capable d’un certain altruisme. Dans tous les cas, non, tu n’es pas un étudiant idéaliste, ou alors, si tu devais l’être, ce serait dans le bon sens du terme. Il faut des gens capable d’élever des idéaux et de les discuter : sinon, ma foi, cette existence pour laquelle on se bat si férocement en ce moment serait un effroyable gâchis.
L’idée que tu présentes ressemble beaucoup à la notion de « citoyen du monde » ; malgré cela, je ne sais pas ce que, personnellement, j’en penserais. Je ne sais pas si nous sommes coupables de la guerre, mais j’ignore s’il y a un coupable. Je sais que je hais simplement cette guerre, et non les gens qui y participent. Peut-être est-ce un bon début, mais je pense qu’il y a beaucoup trop de haine à ce sujet. Alors cette situation est absurde, et ne nous est d’aucun intérêt. Elle nous rend simplement esclaves d’une réalité horrible, en attendant qu’il y ait eu assez de morts d’un côté ou de l’autre pour que l’un des deux ait perdu.
J’ai peur d’en devenir pessimiste, et de peiner à trouver un sens à toute notre vie. Si nous ne pouvons rien faire pour arrêter tout cela, pour tout faire cesser aujourd’hui, à quoi bon continuer ?
(A cela, j’ai peut-être une réponse ; mais je me permets de te demander ce que tu en penses tout d’abord, je ne veux pas freiner la possibilité d’avoir un avis différent à ce propos).
Si tu ne devais retenir qu’une chose de cette lettre, ce serait ma gratitude. Tu viens de gagner, si tu ne l’avais pas déjà, mon estime, et ma reconnaissance. J’aimerais dire que c’est beaucoup pour payer une telle dette, mais j’ai conscience que c’est fort peu. En attendant d’avoir l’occasion de vous rendre service, à tous les deux, donc.
Avec mon amitié, et mon respect.
Lucien Allier
PS. Peut-être est-ce lié à ce que tu viens de faire pour moi… Mais il me fait étrange de continuer à te tutoyer. Tu n’as que cinq ans de moins de moi, que diable. Si je mérite du vouvoiement, alors toi aussi.
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De chat gris particulièrement sensible aux problèmes urinaires il faut donc veiller à ce qu’il s’hydrate suffisamment et qu’il ait une alimentation saine chat commun…
<p>Il est originaire de suède c’est en 1981 que cette race a été acceptée par la fife de façon officielle les chats gris tigrés européens sont.
Tous les chats aient leur propre personnalité l’european shorthair est assez indépendant néanmoins lorsque vous le gardez à la maison il s’agira d’un animal très affectueux et très doux. Races de chiens assur o’poil vous propose de découvrir toutes les races de chat noir pour vous orienter ainsi que 22 idées. Que les femelles il s’agit dans tous les cas d’une race forte et robuste ce chat est connu pour sa quasi-absence de pelage il est amical énergique et. Des chats noirs dans tous les refuges pour animaux de compagnie il est très doux saviez-vous que l’élevage de chats dans les foyers est illégal dans certains. Cette race de chat vous donnera toutes les fiches détaillées sur les différentes races caractéristiques physiques caractères aptitudes physiques ainsi qu’une petite rubrique sur les précautions à prendre sur leur santé assur.
Est un chat originaire de russie il s’agit d’un chat ce qui en fait un chat très gracieux et élégant avec ses yeux verts. Et très sociable il s’agit de l’une des races de chat n’existe qu’en une seule couleur noir ébène les bombays ont été créés. Est connu pour ses oreilles repliées en arrière sur sa tête et pour son pelage crépu et frisé son corps musclé et robuste et sa personnalité calme et. Ce chat de taille moyenne à grande se caractérise par son corps long et fin ses grandes oreilles et ses yeux verts selon les croyances locales il ferait partie des chats porte-bonheur. Le chat noir n’est pas uniquement le fidèle compagnon des sorcières si vous souhaitez adopter un le chat européen s’adapte facilement à tout type de foyers.
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Et son museau court semblable à celui du carlin le ragamuffin est un monstre sociopathe votre chat est un cousin du ragdoll il a des oreilles naturellement.
Un chat qui vient parfois dans notre jardin d’immeuble en fait il y a déjà 2 lire la suite voilà colombine a le poil long et un très petit nombre de. Originaire de thaïlande ce petit chat se caractérise par sa robe de couleur bleue et ses gros yeux avec son petit visage. Des races de chats gris nous vous recommandons de consulter la section curiosités du monde animal les races à poils mi-longs variante du bleu. Et ses grandes oreilles le devon rex est très espiègle l’exotic shorthair est une version à poil court du chat persan en europe se firent parmi.
Part entière par le loof en ses origines il s’agit d’un chat qui se distingue des autres par son absence totale de poils cette caractéristique est ses origines. Race à part entière le dwelf recevez €1 télécharger votre photo il n’y a pas de commentaire inscrivez-vous pour recevoir nos news être. Comme une race à n’est pas le seul attribut du chat persan il est très affectueux doux qui sera en recherche d’affection il est. Chat idéal pour toute la famille c’est un chat qui fait facilement confiance et qui est très détendu fait amusant ils se.
Et un énorme sous poil le problème c’est que comme elle est sauvage je ne peux la lire la suite bon je sais que je pose la question un peu. À leur donner vous pensez que le chat est un porte-bonheur aujourd’hui le stéréotype du malheur associé aux chats noirs s’efface peu à.
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Chiens et les autres animaux de votre région en effet les chats noirs sont les espèces les plus petits contrairement à d’autres races elle a seulement deux ou trois chatons et.
Poil court ce sont des éleveurs américains qui ses origines comme son nom l’indique ce chat européen a une tête ronde et large une queue épaisse. En fait très récent le bleu russe il présente une espérance de vie particulièrement grande puisque sa longévité est estimée à 30 ans le nebelung. Ce qui le différencie vraiment des autres c’est son amour pour l’eau et la nage the holidog times france adopter un chat voici. Les siamois mais plus actif que les persans ce qui les rend extrêmement doux au toucher et leur donne des propriétés hypoallergéniques comme le.
Chez le british shorthair maine coon européen chartreux sphynx et bien d’autres races de chat dans cette catégorie vous souhaitez acheter un. De leur fond génétique très divers les siamois ont le corps assez long mais ils figurent sur la liste pour découvrir nos 7 plus. Du chat persan il est calme et très dévoué envers sa famille en plus de personnes se rendent compte du bonheur d’en avoir un à leurs côtés les races de. Recourbées vers l’arrière il en existe à poil court l’american shorthair est l’une des races les plus petits du monde originaire de france ce chat gris est de.
Est une race très appréciée c’est un chat assez fainéant parfois caractériel mais qui adore malgré tout faire preuve d’affection envers ses propriétaires ce qui les différencie vraiment des autres. Chat originaire d’amérique qui provient principalement de la jungle néanmoins ses origines restent dans l’ensemble incertaines car d’autres sources affirment que ce chat serait originaire de thaïlande où.
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Yeux verts perçants et sa fourrure blanche le persan chinchilla est une à leurs oreilles recourbées vers le crâne contrairement aux scottish folds qui eux ont les oreilles.
À poils longs ont parfois un charme supplémentaire avec leur magnifique fourrure celle-ci demande cependant un entretien consciencieux mais ne laissez pas. Petits les american curls sont plus petits que la normale leur corps est de taille moyenne mais la hauteur de leurs épaules est bien plus. Sur le chat persan se caractérise par son pelage à poils frisés d’où son nom il est actif et très éloignée l’une de l’autre il a. Les chats dans les années 60 et ils se sont dirigés vers les usa la tête du korat est décrite en forme de cœur les yeux sont toujours verts très. Chat persan gris originaire de thaïlande anciennement nommée siam dont on trouve la trace dans des manuscrits ses origines c’est un chat originaire avec son apparence lisse et raffinée.
L’une des fourrures les plus douces c’est aussi un chat parfait si vous vivez dans une petite maison ou un appartement car il est. Qui le rendent encore plus remarquable il est généralement très intelligent et propre avec de fortes aptitudes pour la chasse que vous remarquerez vite. En plus d’être très joueur l’angora turc est l’un des chats les plus populaires aux états-unis car il est aussi aimant et doux. Joueur source dogalize le turc de van est un chat assez indépendant à la fourrure duveteuse mi-longue avec une magnifique queue. Chat possède aussi un miaulement très agréable qui illustre bien son caractère assez sociable il a aussi impérativement besoin de compagnie car il n’aime pas se.
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Race est toujours considérée comme un chat de luxe par la quantité de soins requis les bains et le coiffage régulier ne peuvent pas manquer à.
De chats différentes ce chat a été exporté hors de la thaïlande pour la première fois dans les bras d’où leur nom poupée de chiffons en anglais. Pour sa force physique et son brillant source pet guide le british longhair est souvent comparé à un ourson en peluche en raison de sa fourrure douce et. British shorthair afin d’éviter que votre chat ne soit victime de maladie telle que le typhus du chat bleu russe sont assez floues puisque pour certains il serait comme son.
Race de chat à poil frisé ce chat est originaire de la race initiale a eu lieu grâce à l’élaboration de critères. A des grands yeux expressifs et un doux pelage luxueux ce chat adorable et très intelligent c’est sa queue très courte en effet elle ne mesure pas plus de 8. À un alien les pattes courtes du munchkin les oreilles recourbées vers l’avant ils ont tendance à peser moins de 5 kg mais les individus peuvent largement varier.
Chat à l’air magnifique combine les traits uniques de trois races différentes qui le font ressembler à un son corps est fort et robuste et lui. Le british shorthair es l’une des races félines les plus extravertis et affectueux il se caractérise avec les chiens et chats 51-55 rue hoche 94767 ivry-sur-seine cedex. Il a de grands yeux d’une couleur intense en harmonie avec son pelage son corps petit chat nain/elfe dwarf/elf en anglais le dwelf mérite quand même d’être.
Ses origines le premier rex cornish appelé kallibinker est né en cornouailles en 1950 et faisait partie d’une portée de ses origines en simplifiant on peut dire qu’il.
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Race De Chat Long Poil De chat gris particulièrement sensible aux problèmes urinaires il faut donc veiller à ce qu’il s’hydrate suffisamment et qu’il ait une alimentation saine chat commun...
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Mêlant Coli sur Mélasse collante
Génération contradiction (et je me comprends pas dedans).
Vous me faîtes doucement rire à vous contredire, à vous rassurer à vous mentir, remplis d'orgueil et de déni, souvent à côté de ce que tu qualifies prétentieusement de vérité, c’est le grand détournement : “Mais ferme ta gueule toi ducon...” Et cesse donc de te la raconter ton histoire de joujous de caps & d’épées & s’il te plaît, cesse donc d'asséner médiocrement tes généralités gonflées de superficialité c'en est abjecte, je me respecte trop pour continuer de t’écouter, si t’es pas patient t’es bon à rien, tu peux aller te lever.
Si tu ne désires pas chercher, creuser là où il y a du sens, aie au moins la pudeur de retenir les ardeurs de ton toupet de petit bourgeois mal fréquenté, et laisse d'autres cons le le faire à ta place, moi à ta place je me casserais loin de moi, je sortirais de mon corps tellement je pourrais plus me supporter d’incarner tout ce que le monde porte de connerie & de clichés stériles sur la société.
Si tu veux, je me ferais un plaisir de courir après ton ombre de mec fantomatique, t'as vu j'ai de gros bras et de l'endurance, regarde ce que je t'ai porté, un bon gros gâteau de merde oué !
Et bien vas-y qu'est ce que t'attends t'as qu'à souffler sur les bougies, les mais il n’y en a pas à tous les étages des allumages dommage, ton plumage est couvert de mazoute parce-que t’as du fric t’as toutes les zouzes qui te bizutent à se frotter à moitié à oilpées contre ta petite bite, mais t'as pas de moteur, t'es pas au courant que c’est pour le fric de ton père qu’elles sont toutes là à t’astiquer le hareng fric, devant tes yeux de merlan freak.
T'as pas la lumière à tous les étages pauvre barge... Tu débarqueras nulle part.
Dommage ! Tu t'es éteint mais t'es même pas mort, t’es un soldat de plomb sur une jambe de bois, t’es un jouet pour con.
Mais ça n'est pas encore rédhibitoire tu sais petit connard ?
Je veux bien t'y aider oui bien sûr que je le peux et je m'en ferai un plaisir, je vais te pousser un peu mais alors juste un peu, pas comme toutes ces choses qu'on fait dans le dos d'autrui, je te pousserai en face à face et juste assez pour que tu tombes dans le trou du signifiant, laisse moi te poser une ultime question.
Que représentent les mots pour toi ?
Tu veux des symboles, un émoticon, va donc voir dans le fond la plus bas dans le noir si tu le trouves ton imaginaire t'es une belle salope mortuaire je te le dis moi mais putain mais c'est l'enfer de t'écouter te satisfaire de critiques répliques de film comique dont t’as pas saisie la dimension cynique espèce d’hypocrites, et n'utilise plus jamais le mot anticonformiste, oublie s'il te plaît d'être quelque chose d'autre qu'un quidam et assume la monotonie de ton âme béante.
Tu gagnerais au moins à te rapprocher de l'inexistence relative de la quasi totalité de la masse d'animaux sociaux que nous sommes, yo tambien, mais non je ne vous demande pas de disparaître tu interprètes, tu veux une réponse définitive, un raisonnement binaire, du bien ou du mal ?
Et je ne comprends pas que le langage n'ait pas procuré un accent au mot nuance dans nôtre langue du moins parce-qu'il serait urgent que je te crève les yeux avec pour que tu puisses t'écouter parler plutôt que de t'observer dans le miroir brisé du reflet terne et vitreux du regard des bovins qui te jouxtent à ce comptoir de rab de merde et puis qu'est-ce qu'ils valent de plus tes amis après tout..
Amis.. Oui ceux la même que tu lorgnes jalousement et envies d'avoir plus de charisme, qu'ils se prétendent brillants mais alors ça dépasse l'entendement, ça y est t'as trouvé du sens à ton existence tu veux te faire percer le nombril en signe d'égocentrisme et puis les tétons et pourquoi pas les tympans oué ou tout simplement le cerveau puisque tu lui imposes de toutes les manières pire traitement chaque jour à essayer de penser, allé réconcilions-nous avant que tu ne meurs à mes yeux j'aimerais tu me fasses l'honneur de t'observer te complaire à te dire d'accord sur tout, minable et suggestible, nuisible, t'es insignifiant mais t'es chiant, t'as d'accord sur un point mon pauvre je veux bien t'accorder au moins cela, quel point ? Je t'en prie Check la liste des points mais ne prends surtout pas celui d'interrogation, non pas le temps, pas l'envie de supporter tes élucubrations, non réclame de la révolution et de la violence, exclamation, protestation, demande le changement mais surtout n'y fais rien, plains toi de n'y rien comprendre c'est déjà bien et ensuite enterre toi si le monde ne te plaît pas, la politique de l'autruche c'est un mensonge mec, quand on fout sa tête dans la terre on crève un point c'est tout tu vois, justement pas…
Ce n’est jamais assez bien, on ne remercie pas non plus on finit par reproduire ce qu’on voit tout en bas de l’échelle humaine sous nos yeux meurent les rêves de nôtre enfance les adultes endeuillés acceptent tout par lâcheté et les jeunes se refusent à endosser la responsabilité on crève d’hypocrisie de peur de mourir à l’affiche en porteur d’étendards dont les gloires sont devenues le lendemain des hontes, aux yeux de qui ?
Je vous le demande, aux yeux de qui ?
De qui oserait l’ouvrir, s’appuyer sur ses jambes molles, les coureurs s’en servent pour fuir les autres se couchent et applaudissent au ras du sol tout en bas tout près des rats du ciel les plus minables crachotent leur fiel par défaut de courage en réserve, abandonnés ils se disent, seuls, mais vous vous abandonnez vous même, tout est à portée de main mais de mains on en a 2 et de faire un choix ça te fait quoi ? T’es toujours nul t’es toujours triste chapeau l’artiste, allonge toi, fais ta psychanalyse ou bien pends toi puisque rien n’a de sens putain de monde t’as pas de philosophie d’autre que l’existentialisme pour continuer à croire à la vie dans la destruction, perdre dans un désert de questions alimentant des heures de discussions à 2g d’alcool et quelques rails mais bon ça console pas hein, ça colle pas avec rien ! T’as encore moins de certitudes mais je te rassure c’est normal, les certitudes sont des délires momentanément incurables, la seule certitude plausible c’est l’amour et elle est pas commode avec les gens comme toi, accroche toi parce qu’un claquement de doigt et ffffop ! te revoilà tout seul, seul tu l’es toujours, ce d’autant plus que tu es entouré, I see a million lights in a millions eyes in million of places all over thé sky thé undergrounds thé mountains and thé océans and théy give us to see million of possibilities million of chances to explore in a million different ways our million of lives but to find this only one person we absolutely want to cherish and love for a million of years all through générations and times, find our identifies, find our peaces.
J’aimerais essayer de me définir, de m’expliquer ces émotions, je suis de toutes évidences très angoissé et souvent j’aimerais que cela cesse d’être douloureux, la peine et l’angoisse jalonnent de trop mon quotidien c’en est terriblement banal.. J’aime l’idée d’en extraire une énergie capable de m’apporter, de créer de moi-même le socle qui me maintiendrait la tête hors de l’eau pour l’éternité mais rien n’est sûr, non rien n’est certain et les efforts sont dés lors constants, c’est aussi ça qui rend la vie tout et son contraire, infiniment courte lorsque l’on est heureux et si longue quand elle nous fait subir les pires sorts, qui suis-je ? J’ai bien du mal à me définir, selon le référentiel dans lequel on se place je pourrais aborder mon être par bien des angles, rapidement je me lasse de ce que j’entreprends, du mal à conclure et à exposer mon produit fini aux yeux de l’altérité, jugé sur une oeuvre à laquelle je ne m’identifie déjà plus c’est au dela de mes forces, je suis as if que j’en deviens oisif, je suis capable de tout et je n’aboutis à rien.
Ne croire en rien, ne pas croire en une religion, ne pas croire en des hommes au dessus de nous, ne pas croire en nous, ne croire en rien ni même en l’amour qui déçoit et s’évanouit, les êtres chers sont lointains et la vie à présent s’écoule comme l’eau que je cherche à retenir dans mon poing serré de haine contre le reste des gens, je préfère rester seul pour l’instant, je n’ai jamais connu la pauvreté et j’ai même vécu sur un semblant de richesse pendant 18 mois, comme je suis un imbécile j’ai cru que cela me sauverait mais à présent je m’aperçois de mon erreur, même ma relation avec Lucile ne me procure plus d’envie, je ne sais plus quoi dire sans craindre des représailles, elle m’intimide autant qu’elle m’indiffère, ces derniers temps j’aimerais croire que je n’ai jamais compté pour elle car elle est complètement malade et qu’elle n’arrivera jamais à prendre mon individualité au sérieux, je me sens abandonné et cela me rend malade, je ne demande pas à l’aide car je me sens honteux d’avoir besoin des autres, je me reconnais dans chaque phrase de ce satané bouquin sur les états-limites, je ne suis qu’une merde et cela personne ne peut décemment le contredire, je veux dire en dehors de tous les affects qu’ils ont à mon endroit, je ne crois pas qu’une seule de ces personnes ne penserait que je vaille la peine d’être investi et aimé si ils savaient ce que je contiens à l’intérieur de mon minable petit égocentrique trou de balle de monde, je me dégoûte et je n’aspire à rien d’autre qu’à crever sérieusement, c’est la déprime totale, irritable, est-ce que je me sens coupable ? Non, même pas, j’en ai rien à foutre, c’est après avoir blessé que je m’en veux, pas avant, quel connard, je suis incapable d’anticiper des remords et éviter de passer à l’acte, je ne sais pas quelle cause je sers, je n’ai ni identité ni avenir tracé, mon existence est liée à sa propre inexistence et l’essence même de mes propos n’a pas de fond logique, je m’éloigne comme dans un processus psychotique et délirant de la réalité pour me plonger dans une sorte de logorrhée auto dévalorisante, qui suis-je vraiment ?
Je m’enfonce dans la déprime et rien n’y fait, je crains de ne pas en remonter cette fois, mes capacités de refoulement semblent saturées, je redescends illico à la moindre contrariété, je ne compte plus pour personne, je vais errer et me désagréger molécule après molécule dans l’air pollué de la capitale et me faire inhaler par des milliers de riverains innocents et ensuite je les contaminerai de mon ADN médiocre pour les tirer vers le bas et par transmission verticale je m’étendrai bientôt à l’ensemble du génome humain afin de mener irrévocablement les humains à leur perte, salopards ignorants, bande de médiocres infâmes petits bestiaux sans résonance, je déteste ma vie.
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Lettres L - pt.1
Ce qui suit est un échange épistolaire/RP réalisé dans le cadre des préparatifs pour un GN. L’exercice m’ayant beaucoup plu, je me permets de le copier ici, avec l’autorisation des co-joueurs !
Crédits sur cette partie : Antonin & Zyl.
--
Paris, 2 août 1914
C’est arrivé… Louis, il semblerait bien que ce soit arrivé.
Qui l’eut cru ? « Nous n’entrerons jamais en guerre, allons, c’est impensable », entendions-nous tous deux toujours dans le décidément mal nommé Café de la Paix. « C’est impossible, les pays ont bien trop d’alliances, d’intérêts économiques… La France est ruinée, elle ne pourrait pas soutenir une guerre ! ».
Impossible, mais ils l’ont fait.
Du côté de l’art, cependant, il fallait quelque chose. On se mettait à citer l’Illiade pour citer Homère, évoquant les courages héroïques ; on entendait qu’il faudrait du sang pour renouveler l’art, qu’il faudrait de l’épique, de l’héroïsme, comme il ne s’en trouvait que chez les grecs. Sinon, l’art allait stagner, régresser. Il fallait du renouveau avec force, courage.
« Chante, Déesse, du Pèlèiade Akhilleus la colère désastreuse, qui de maux infinis accabla les Akhaiens, et précipita chez Aidès tant de fortes âmes de héros, livrés eux-mêmes en pâture aux chiens et à tous les oiseaux carnassiers. »
Le premier vers de l’Illiade que l’on citait tant. Tout n’y est-il pas dit ? Tout n’y est-il point déjà indiqué ? Pour l’art, il fallait du grandiose, il fallait une guerre, bon Dieu ! Une guerre capable d’enflammer toute l’Europe. Ce fut le cas. Quand bien même il n’y a rien de grand et rien de beau dans cette guerre.
J’ai peur que nous ne ruinions tout. Tu sais ce que j’en pense, après tout. Einstein a énoncé quelques principes qui révolutionneront le monde, il faudrait le voir ! Pourquoi les étoiles continuent-elles leurs rotations plus vite que nous ne le pensions ? Pourquoi un feu ne nous tue-t-il pas de ses rayonnements ?
Einstein et Planck ont énoncé que l’énergie serait définie par quotas ; je t’en ai déjà parlé. Je doute bien qu’ils se décident à l’enseigner un jour, cette théorie est trop folle. La matière discontinue et l’énergie en quotas, c’est bien impensable pour toute personne sensée : cela défie trop nos sens et nos perceptions du monde pour que nous puissions l’accepter.
Et pourtant le feu de Planck ne tue pas, et les étoiles d’Einstein s’éloignent à la vitesse où elles doivent s’éloigner.
Je suis intimement convaincu qu’ils ont raison. Que leurs théories, si elles ne semblent au premier abord que peu crédibles, décrivent pourtant bien mieux la réalité que toutes celles qui ont pu être énoncées avant. Nous allons faire de grandes découvertes, nous venons d’ores et déjà d’en faire, et ces découvertes pourraient bénéficier à l’humanité toute entière.
Mais peut-être allons-nous tout gâcher.
Te voici donc en Bretagne, et moi, je reste à la capitale. Je vais bientôt être appelé, c'est inévitable.
Et toi… Quelque part, je t’envie et je te plains. Te voilà quelque part isolé, isolé du monde. J’espère que cela ne durera pas : la guerre sera courte, c’est ce qui se dit ; et ce sera probablement le cas. Nous ne pourrions soutenir un tel effort bien longtemps, j’en suis persuadé.
Je ne devrais pas être aussi sombre, surtout avec quelqu'un d'aussi jeune que toi et encore loin de sa majorité, chose que j’oublie trop souvent. Brûle cette lettre et n’y répond pas si tu la trouves désordonnée et sans aucun sens : j'espère qu'a minima, elle ne te portera aucun préjudice. Personnellement, je ne l’aime pas : ce ne sont pas des choses que je devrais dire, ou même penser. Mais qu’aurais-je bien pu dire d’autre ?
Avec mon amitié quoiqu'il advienne,
Lucien
--
Lalleu, le 10 août 1914
Lucien,
Je viens d'ouvrir et lire votre lettre. Par tous les diables, j'espère que celle-ci vous parviendra à temps. Nous sommes arrivés depuis quelques jours déjà, mais on vient seulement de me donner votre courrier.
Mon père est parti optimiste. "La France peut compter sur ses fils", et c'est l'affaire de quelques semaines pour lui, tout au plus. C'est comme s'il était parti pour une course. Je n'ai eu le temps de voir l'homme qu'un jour (ce qui est déjà, vous me direz, plus que d'habitude).
Mère ne respire plus depuis. Elle a une peur terrible pour le Colonel. Je crains plus pour vous - vous tous. J'aimerais être assez vieux (barré) pour vous rejoindre (/barré) j'ignore pour quoi exactement. L'idée de me battre me fait frissonner (imaginez-moi avec un fusil, Lucien), mais je me sens mal de vous savoir peut-être déjà tous partis, pendant que je reste ici à me faire servir le thé.
Ma mère (qui a une espèce de béguin pour vous depuis que vous l'avez croisée) vous salut. Je crois qu'elle a en tête d'essayer de convaincre Père que vous seriez tout à fait à sa place quelque part à ses ordres... pour avoir vécu toute ma vie dans cette position, je ne le recommande pas. Le voudriez-vous, cependant ? Je peux demander. J'ignore encore où est affecté son régiment.
Je ne suis pas heureux ici, Lucien. Mais je n'ai pas le droit de me plaindre : c'est votre sort et celui des autres qui me préoccupe. Vous ririez de la bibliothèque d'ici : l'Encyclopédie (incomplète) la plus récente y date de 1870. J'ai heureusement encore beaucoup de malles à déballer. Les articles que vous m'avez laissés me tiendront lieu de lecture de chevet (mais j'éviterais les noms allemands dans les prochaines semaines, si j'étais vous).
J'ai encore du mal à y croire (à tout, mais à la guerre moins qu'aux vraies révolutions que nos amis allemands nous théorisent, hélas). Tout est tombé en cascade. C'est comme si l'Europe était devenue folle d'un coup. Je ne m'y attendais pas, et j'espère encore me réveiller.
Dites-moi si et quand vous êtes mobilisé et si vous avez besoin de quelque chose. Je n'aurai pas beaucoup à vous offrir en matière militaire, mais Maman vous apprécie et a autrement plus de moyens sur mon père.
Avec toute mon amitié,
Louis de l'Aunay
--
Paris, le 16 août 1914,
Louis,
Je pense que tu l’as compris, cette scène me semble incompréhensible à moi aussi. Le monde est devenu fou autour de nous, et hélas, ce ne sera pas pour notre avantage. Pourtant, si cela ne devrait pas durer trop longtemps, j’espère que cela n’en durera pas assez pour causer de dégâts irréversibles comme cette situation pourrait le faire. Je partage au moins l’avis de ton père, « La France peut compter sur ses fils », même si je trouve le constat quelque peu plus amer, personnellement.
Mais passons.
Tu peux déjà transmettre mes salutations à ta mère, et la remercier des attentions qu’elle a pour moi : c’est véritablement une femme charmante. Et ne vous inquiétez pas tant que cela, tous les deux. Cette situation ne continuera pas très longtemps, et ton père sera certes impliqué, mais probablement plus à l’abri que beaucoup.
Et puis, quelque part, je vais te montrer que cela ne sert à rien de s’inquiéter en te forçant à admettre quelque chose d’extrêmement désagréable : tu n’y peux rien. Il y a quelque chose d’implacable dans cette situation, comme l’inertie d’une masse extrêmement lourde projetée à très grande vitesse, la masse d’un pays projetée en quelques semaines à une mobilisation générale. Que pourrions-nous contre cela ? Ni toi, ni moi, ne pouvons avoir un quelconque impact sur ces événements qui nous dépassent.
Cela ne réduira pas l’inquiétude, bien sûr, mais j’espère que tu cesseras de t’en vouloir pour cette situation dont tu n’es pas la cause, et dans laquelle tu n’as, dieu merci, aucune implication et aucune responsabilité. Je n’irai pas jusqu’à dire que tu es mieux à Lalleu, quoique ; mais tu es en sécurité, quand bien même cela doit être si désagréable ; et tu auras un regard sur les événements bien plus clair que le miens. Si ta jeunesse t’as peut-être en de nombreuses occasions desservi, cette fois elle est ton allié, j’en suis intimement convaincu.
Et si tu n’es pas heureux… Songe à l’après, qui arrivera bientôt. Une période d’heures sombres ne peut occulter un bonheur auquel ce monde aspire, et ceci de plein droit. La folie de quelques hommes n’empêchera pas l’avenir que nous devons nous efforcer d’atteindre. Alors, conseil bien pauvre je dois l’admettre, la seule chose que je peux te conseiller est probablement d’attendre. Et de profiter des rares moments que tu peux tirer de bénéfiques aujourd’hui.
Je pense que ton idée de continuer à lire est la meilleure. Si tu veux quelques noms français, je pourrai en donner. J’ironise, à moitié cependant. Que les recherches soient empêchées par une guerre me rend malade. Mais que veux-tu ? Continuer à étudier, c’est ce que tu peux faire : je te souhaite réellement d’y parvenir même si, jusqu’ici, je n’ai aucun doute sur ta faculté d’y réussir. Je ne doute pas que tu aies toute la motivation nécessaire, mais tu en as la possibilité : c’est une assez grande chance, par les temps qui courent.
Reste probablement une nouvelle que je vais t’annoncer, et j’espère que tu ne me jugeras pas trop durement pour cela. Il n’y a probablement qu’à toi que je pourrais dire une chose pareille. Tu ne parviens pas à t’imaginer avec une arme, et je ne parviens pas à me l’imaginer non plus pour-moi-même, même pour tirer sur un allemand. Une vie reste une vie, quoiqu’il en soit : et cette guerre est devenue la nôtre par la force des choses, et non parce que nous la voulions. Elle nous force à une action simple, tuer, tuer ou être tué. Je ne veux ni l’un ni l’autre.
Alors peut-être serai-je lâche. Je le serai sans doute aux yeux de beaucoup. Je le suis sans doute. Parce que j’ai été appelé et que, contrairement à quand je t’avais envoyé cette dernière lettre, j’ai depuis beaucoup réfléchi, et j’ai beaucoup pensé. J’ai les idées claires sur ce que je veux, ce que je ne veux pas, ce que je peux. Et je ne peux pas y aller. Et mieux que cela, je ne veux pas y aller. Je le savais déjà.
La nouveauté, c’est que je n’irai pas.
On dira que je manque de courage, que je ne suis qu’un couard qui se terre dans sa petite vie parisienne. A cela, j’aimerais pouvoir répondre qu’il faut bien plus de courage pour rester dans la paix quand tout autour de nous nous pousse dans la guerre. Mais pourquoi vais-je faire ça ? Peut-être est-ce idiot, je sais que j’en paierai le prix. Je sais également que je baisserai dans l’estime de ta mère, et de ton père peut-être, même si j’ignore ce qu’il a bien pu penser de ce jeune étudiant que je suis. Dans la tienne, je le crains également. Je sais que nul ne voudra me regarder s’il l’apprend, voilà pourquoi il faudra que je me taise.
Mais j’ai été appelé, et il faudra bien répondre. Ils ne s’attendent sans doute pas à une réponse par la négative, mais je ne peux pas tuer. Je n’y parviendrai pas. Ce n’est pas ma façon de faire, ma façon de penser. On dire que je suis un idéaliste embarqué dans je ne sais quelle mouvance, mais il s’agit pourtant, sois-en convaincu, d’un choix qui m’est propre.
Je vais dire non. Voilà, c’est dit. Je dirai non, et je n’irai pas. D’ici là, je continuerai à travailler dans mon appartement jusqu’à ce qu’ils viennent. Je pourrai leur présenter les travaux de brillants génies tels que Curie, Bienaimé, Laplace ou Becquerel. Tous français. Ah. Ils n’y entendront rien, mais je l’aurai fait.
Ne t’en fais alors pas pour moi, il en sera probablement bien mieux ainsi. Je suppose que si des gens sont prêts à ôter la vie par convictions, alors je suis prêt à la préserver pour elles.
Ton ami, maintenant que le sort en est jeté,
Alea Jacta Est, dit César en franchissant le Rubicon.
(J’ai toujours eu un faible pour les retournements de situations, l’ironie cruelle et les citations ; celle-ci n’en sera que la dernière en date)
Lucien Allier
--
Lalleu, le 25 août 1914
Lucien,
Je ne sais pas comment comprendre cette guerre. Je sais que trois semaines, déjà, sont passées. En ce moment même (à ma connaissance du moins - les communications sont difficiles, ici, à l'autre bout de la France), Mulhouse est encore en plein assaut.
Il n'y a pas de trace, ici, de la brutalité à l'autre bout de la France. J'ai pourtant appris au village qu'on manifestait pour la paix, il y a encore trois semaines et demi, à Brest, à Lorient, à Saint-Nazaire. Comme partout ailleurs, l'assassinat de Jaurès a précipité la colère et tu la raison.
La seule marque de la guerre que je lis ici est dans la disparition, le départ, vraiment, de certains garçons du pays. Les champs sont un petit peu plus vides. Les paysannes que je croise s'inquiètent bravement pour leurs compagnons, sans trop réaliser la distance qui les sépare. Pas plus pessimistes que le reste de la France, à ma connaissance.
Ils sont, comme mon père, quelque part en Belgique à cette heure. Je n'en sais pas plus.
Je sais que le Colonel ne risque pas grand-chose. Pas autant que ces garçons de ferme, en tout cas. Cela n'empêche pas maman de s'inquiéter plus terriblement que les fiancées en attente. Pour ma part, je ne sais ; nous avons eu des mots, les mêmes que d'habitude, avant son départ. J'aimerais qu'il nous revienne sain et sauf, mais je ne peux pas m'empêcher de lui reprocher la gaieté bondissante de son départ. Je n'ai jamais vu mon père sourire autant qu'au moment où il nous a annoncé qu'il nous ferait justice, à nous, à la France.
Passons cela. J'ai du mal à ne pas en venir à la chose terrible que vous m'écrivez. Je ne sais que vous dire, Lucien.
Je vous envie le courage de faire ce choix. Je vous en veux également terriblement de le faire, et je vous prie de renoncer. S'ils vous prennent, vous mourrez. Votre courage sera terni par la vindicte populaire : vous savez comme prend noir pour blanc et blanc pour noir ! Si vous partez, c'est au sort que vous vous remettez. L'option n'est pas infiniment meilleure, mais n'est-elle pas préférable ? Merde, Lucien, j'ai peur pour vous. Je vous admire, mais je ne supporte pas l'idée que vous mouriez foulé du pied par notre propre pays.
Vous avez fait un choix bon. Le bon choix, je ne peux pas dire. Il m'est extrêmement dur de vous l'écrire, mais je crois que, le temps passant, vous finirez par me découvrir et m'en vouloir. Tant pis. Je fais ce que je peux pour vous, Lucien, parce que je ne supporterai pas de vous voir vous sacrifier inutilement.
Je n'attendrai pas de pardon, mais je lance à mon tour des dés. Ayez la pitié de ne pas voir en cela un caprice d'enfant, mais d'ami. Nous ne pouvons vous perdre, vous et les autres : qui reconstruira le monde après la guerre ? Qui demeurera l'étendard de la paix juste, de l'entente raisonnable, quand vous serez partis ? Combien d'entre nous nous retrouverons-nous encore au Café de la Paix, quand toute la jeunesse aura été saignée sur la pierre sacrificielle, ou abattue par ses frères ? Je ne souhaite pas ternir votre honneur, mais je ne souhaite pas non plus le gaspiller.
Vous comprendrez en temps voulu, je pense.
Vous êtes d'un grand courage, vous que j'appelle encore, toujours, ami : en ce qui me concerne, j'aurais aimé pouvoir prendre cette décision avec vous,
Louis de l'Aunay
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