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Partageons mon rendez-vous lectures #26-2024 & critiques
Voici mes critiques littéraires sur Livres à profusion. La mort sur ses épaules de Jordan Farmer La mort sur ses épaules de Jordan Farmer – Editions Rivages Noirs La jurée de Claire Jéhanno La jurée de Claire Jéhanno – Harper Collins Poche Le dernier Linley et Havers, dédicacé il y a un an, Une chose à cacher d’Elizabeth George Une chose à cacher d’Elizabeth George – Editions Presses de la…
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<<Paimpol, mai 2005. La première nuit des vacances de printemps, la gendarmerie ramasse deux cadavres de vieux - invités aux cérémonies commémoratives du 60ème anniversaire du 8 mai 1945. L'un noyé dans les marais de Beauport, l'autre en cinq morceaux éparpillés au cimetière de Ploubazlanec. Vengeance; mobile récent ou historique? Viviane Le Du, institutrice bilingue délurée mais sensible et Mickael Michel, gendarme aussi amoureux que dépassé, vont mener au culot une enquête d'amateurs. Ils constateront, au terme de plusieurs fausses pistes édifiantes, que les petites histoires, individuelles, familiales, sont souvent les invitées-surprises de la grande Histoire<<. Nombreux paragraphes, remarques et visions jubilatoires.
》》Des témoins l'ont vue parler avec la victime pendant le repas. Et Marcel nous a précisé qu'elle rodait aussi autour de l'hôtel "Beau Rivage" hier après-midi sous un prétexte apparemment inventé. Elle a peut-être joué le rôle de la rabatteuse pour isoler Meyer du reste de la fête. Dès que nous aurons fait le topo, vous prendrez Bertrand en passant à l'accueil et vous me la ramènerez séance tenante. Pas de ménagement si elle simule l'étonnement. On va la cuisiner, la "Breizh ma bro"! Et dans un français impeccable, je peux vous le dire! Il se pourrait bien qu'elle se la joue nouvelle égérie des milices collabos. Des néo-nazes aux affiches racistes "gwenn ha du" qu'on trouve sous les ponts de la quatre-voies, l'écart est maigre. Elle serait pas encartée à l'UDB en plus? Je me méfie de tous ces régionalistes qui miment, à coup d'identité culturelle, les grandes valeurs de notre beau pays. Entre les écoles bilingues et le terrorisme, il n'y a qu'un pas, croyez-moi!《《 Fañch Rebours " Les suppliciés du Goëlo" Breizh-Noir n.083, Editions Astoure, 2015
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Annika and The Forest - A Queen In New York (EP)
Annika and The Forest dévoile sur toutes les plateformes digitales quatre titre rock hommage à New York, inspirés par Lou Reed, Patti Smith, Blondie, et tous les rockeurs de la ville légendaire... La musique accompagne la sortie du roman policier de Marine Béliard chez les éditions Rivages le 15 mai.
Annika and The Forest revient au rock avec le maxi A Queen In New York, quatre titres pour plonger dans le New York des années 80 en lisant le livre très noir de Marine Béliard qui sort le 15 mai aux Editions Rivages Noir.
Annika and The Forest à été invitée par la romancière Marine Béliard à créer et mettre en musique ce morceau phare du groupe de musique dont il est question dans le roman. Un titre dans un style rock avec guitare, guitare basse (Victor Paimblanc) et batterie (David Aknin), au texte exigeant et poétique, (Annika Grill), évoquant l’héroïne du livre, et s’inspirant de l’univers musical de la fin des années 70/80.
Découvrez la musique d'Annika and The Forest ici et le livre de Marine Béliard là
Voici la Lyrics Vidéo d'Oblivious à découvrir :
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Sorti sur les écrans français le 13 avril 1955, Du rififi chez les hommes constitue, en raison de la nationalité américaine de son réalisateur, un cas particulier au sein du film de gangsters français des années 1950. Victime de la chasse aux sorcières maccarthyste, le cinéaste Jules Dassin est contraint d’interrompre sa carrière hollywoodienne après avoir achevé le tournage de Night and the City (Les Forbans de la nuit, 1950) en Angleterre. Il émigre peu de temps après en France, et se voit proposer en 1954 d’écrire et de réaliser l’adaptation de Du rififi chez les hommes. [Le film noir français face aux bouleversements de la France d’après-guerre (1946-1960) – Thomas Pillard – Ed. Joseph K. (2015)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Ce projet a été conçu pour capitaliser à la fois sur le succès confirmé de films tels que Touchez pas au grisbi, sur le grand succès en librairie de “Du rififi chez les hommes”, et sur les éminentes qualités du réalisateur de The Naked city (La Cité sans voiles et de Brute force (Démons de la liberté). Cet objectif sera atteint dans la mesure où le film remportera un succès critique et public comparable à Touchez pas au grisbi, malgré une absence de stars, avant de triompher au Festival de Cannes. On sait également que Dassin a souhaité remanier en profondeur le livre de Le Breton, sans hésiter à modifier l’organisation du récit ou à supprimer les éléments propres au contexte français qui lui déplaisaient le plus, au premier rang desquels le ressentiment xénophobe contre les immigrés nord-africains et la violence envers les femmes. [Le film noir français face aux bouleversements de la France d’après-guerre (1946-1960) – Thomas Pillard – Ed. Joseph K. (2015)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Le fait que le film ait été non seulement réalisé mais aussi écrit par le cinéaste américain – avec la collaboration du scénariste français René Wheeler – en fait un cas de figure exemplaire dans la perspective des négociations identitaires du film noir français d’après-guerre, tout en lui donnant un statut historique spécifique. En tant que film noir français réalisé par un metteur en scène spécialiste de l’expression américaine du genre “noir”, Du rififi chez les hommes pose de manière privilégiée la question des relations entre le cinéma français d’après-guerre et la culture populaire américaine, en même temps qu’il offre une occasion unique d’interroger la dimension transnationale du film noir : on peut se demander si le film de Dassin s’apparente davantage à un film noir américain ou à un film noir français. Il nous permet aussi, plus fondamentalement, de déterminer les apports d’un cinéaste émigré américain au cinéma français : en quoi la “migration” du cinéaste américain en France permet-elle de négocier une identité culturelle nouvelle ? [Le film noir français face aux bouleversements de la France d’après-guerre (1946-1960) – Thomas Pillard – Ed. Joseph K. (2015)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Avec son premier film français, en adaptant ce que François Truffaut considérait comme le plus mauvais roman qu’il lui ait été donné à lire (Arts, 20/04/1955), Jules Dassin offre à la “série noire” française ses lettres de noblesse, au même titre que le Touchez pas au grisbi de Jacques Becker. C’est la sobriété du ton qui frappe au premier chef. Dassin, évite autant qu’il se peut les poncifs inhérents au genre policier. Il se sert au contraire des attributs traditionnels du “polar” comme d’autant de prétextes à des exercices de style. Il exhibe ainsi son talent à tirer un parti hautement cinématographique de scènes ou de situations généralement traitées avec la plus plate convention. Dassin substitue notamment à l’habituelle poursuite finale en automobile une pathétique course contre la mort qui nous vaut de superbes plans de paysage. [Encyclopédie du film Noir – Alain Silver et Elizabeth Ward – Ed Rivages (1979)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Par exemple, cette voûte d’arbres dénudés photographiée depuis la voiture que Tony contrôle avec peine, cadre dont la beauté n’oblitère en rien l’intérêt dramatique. Mais le raffinement de la mise en scène culmine dans la fameuse séquence du cambriolage, morceau de bravoure de près d’une demi-heure, stupéfiant îlot de cinéma quasi muet. A l’instar de Asphalt Jungle (Quand la ville dort) de John Huston, auquel on a souvent comparé le film notamment pour la précision quasi scientifique du cambriolage, les gangsters héros du Rififi sont présentés comme des personnages dignes de toute la sympathie du spectateur. A l’image du petit escroc pitoyable et isolé de Night and the city, le Rififi oppose le tableau d’un groupe solidaire de truands “embourgeoisés”. [Encyclopédie du film Noir – Alain Silver et Elizabeth Ward – Ed Rivages (1979)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
La puissance des liens d’amitié qui unissent Tony et ses amis constituent un ressort dramatique qui va nourrir amplement toute la violence du “rififi” proprement dit, tout en magnifiant le Stéphanois, dur au cœur noble. Mais il n’y a aucune apologie du gangstérisme à voir ici, car la logique “noire” du film soumet implacablement les deux bandes à une extermination mutuelle totale : le crime ne paie en aucun cas. Le film s’achève, de plus, sur une image des policiers qui récupèrent la valise contenant le fruit du cambriolage comme pour donner le change à quelque morale insatisfaite ou suspicieuse. [Encyclopédie du film Noir – Alain Silver et Elizabeth Ward – Ed Rivages (1979)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Cela n’empêche pas Dassin d’adresser un astucieux pied de nez aux ciseaux d’Anastasie avec la scène où Tony flagelle Mado : alors que la bande-son livre les cris de la suppliciée dénudée, la caméra cadre ironiquement une photographie fixée au mur qui représente le couple serein au temps où il était encore uni. Le cinéaste malicieux s’amuse également à tromper les cinéphiles avertis qui ne manquent pas de lire dans le plan du ballon qui s’échappe, lors du rapt de l’enfant, une allusion à la mort de la petite Elsie dans M le maudit de Fritz Lang : Tonio sera sauvé. Ce bonheur d’expression qui éclate à chaque image du Rififi témoigne du plaisir de filmer retrouvé par le réalisateur. Il n’hésite pas à afficher son recul par rapport au genre policier dans les limites duquel les exigences commerciales des producteurs le maintiennent. C’est ainsi qu’il fait exécuter à la sensuelle Viviane son lascif numéro de chant devant un écran sur lequel se découpe la silhouette d’un gangster dûment armé d’un revolver… ponctuant d’entre-chats les couplets auto-parodiques de la fameuse chanson « Le rififi ». [Encyclopédie du film Noir – Alain Silver et Elizabeth Ward – Ed Rivages (1979)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
La fausse guitare grossièrement décorée a l’air immense à côté de l’homme qui se tient à côté. Ligoté à une poutre entre les décors d’un spectacle de boîte de nuit, on aperçoit derrière lui les pattes d’un tigre en carton et, dans l’obscurité, des cactus en papier, des feuilles de palmier et un bric-à-brac indéfinissable. La lumière qui s’infiltre à travers les interstices du plafond zèbre le sol crasseux de la cave, tandis que l’homme fixe l’objectif. Un coup de feu, un soubresaut du corps et tout s’estompe dans un nuage sombre. Quand Jules Dassin dirige un peloton d’exécution, tout est précis et sans fioritures. Cette scène n’était pas prévue ainsi au départ, mais peu avant le tournage, un acteur manquant à l’appel, c’est Dassin qui joue le rôle de César le Milanais, un perceur de coffres-forts qui sera abattu par Tony (Jean Servais) au cours du film. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Tony le Stéphanois est le véritable héros du film. Ses yeux tristes ne présagent rien de bon. Après cinq années passées en prison, il n’est plus que l’ombre de lui-même��; il a perdu sa petite amie autant que le respect de ses camarades de la pègre. L’amitié qui le lie à Jo (Carl Möhner), un jeune criminel, semble être le seul rayon d’espoir qui illumine sa vie jusqu’à ce que Tony décide de tenter un dernier grand coup. Avec Jo, César et Mario (Robert Manuel), il s’affaire aux préparatifs d’un casse audacieux dans une bijouterie de la place Vendôme. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Après avoir trouvé une astuce pour neutraliser le système d’alarme de l’établissement, le gang met son plan à exécution. Un cambriolage époustouflant se met en place : silencieux, les voyous se rendent sur le lieu du crime, avec pour seul fond sonore la musique à suspense signée Georges Auric, qui s’arrête au moment précis où ils pénètrent dans l’appartement situé au-dessus de la bijouterie. Les quatre hommes se mettent à l’ouvrage dans le plus grand silence, enfilant des chaussons pour étouffer le bruit de leurs pas, et s’attaquent au parquet. La moindre vibration peut déclencher le système d’alarme. Pendant une demi-heure, Dassin se fie à la puissance des images et renonce complètement à la musique et aux dialogues. Un trait de génie qui génère une atmosphère de plus en plus menaçante. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Auric, qui n’est pas conquis d’emblée par l’idée de Dassin, a composé une séquence adaptée au cambriolage. Mais convaincu par le résultat, il y renonce de son propre chef. C’est ainsi que la quiétude du spectateur s’efface peu à peu tandis que Jo soulève en silence les lames du parquet. Couche par couche, avec précaution, jusqu’à ce que les nerfs du spectateur soient à vif. L’imagination et la méticulosité des criminels ne cessent de surprendre, et forcent même l’admiration quand ils empêchent la poussière du plafond de tomber sur le sol de la pièce située un étage plus bas ou qu’ils ouvrent l’imposant coffre-fort comme une boîte de conserve. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Quand tout est fini, l’ordre semble revenu, mais comme l’indique le titre du film, la bagarre n’est pas loin. César révèle stupidement le secret des quatre compères ; or les lois de la mafia sont impitoyables : la trahison est synonyme de mort. « Tu connais la règle ? », lance Toy. César acquiesce. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955- Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
La représentation de la violence dans le film fait l’effet d’une bombe : Tony oblige son ancienne maîtresse Mado (Marie Sabouret), infidèle à se déshabiller, avant de la battre à coups de ceinture ; l’ennemi de Tony, Louis Grutter (Pierre Grasset), traite son frère toxicomane (Robert Hossein) comme un chien. Malgré cette dureté, le film n’est pas dénué d’équilibre et d’une certaine aura artistique, portés principalement par l’admirable photographie d’Agostini. Dans les scènes intérieures, ses éclairages confèrent à ce dur univers criminel une atmosphère douce et sombre, et dans les scènes extérieures, il crée comme par enchantement de belles images documentaires annonciatrices de thrillers comme The French Connection (French Connection, 1971). [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Dassin utilise de manière presque ludique les ingrédients standard du film noir. Le numéro chanté dans la boîte de nuit se transforme presque en parodie, en un jeu d’ombres chinoises démontrant le caractère stéréotype du genre – le mime allume nonchalamment sa cigarette en appuyant sur la gâchette d’un revolver. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
La représentation directe du sexe et de la violence n’empêche pas le jury cannois d’accorder au film le prix de la Meilleure réalisation. Aussitôt interdit dans d’autres pays, Du rififi chez les hommes restera longtemps réservé à un public confidentiel. Considéré à juste titre comme un thriller extrêmement dur, il ne sera projeté dans les salles américaines qu’au tournant du 21e siècle et ne connaîtra le succès que grâce à la version sortie en DVD. Ce film pour le moins traumatisant utilise les moyens du cinéma européen pour pousser le film noir américain à ses limites stylistiques, avant que le pessimisme de l’après-guerre ne cède la place au besoin d’évasion des années 1960. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Il abandonne en particulier délibérément le caractère énigmatique des premiers films de la série noire. Des virtuoses comme Kubrick et Tarantino s’inspireront de son montage parfait, mais son alliance extrême de la grâce et de la dureté violente reste Inégalée. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
L’histoire
Les temps sont durs pour Tony le Stéphanois (Jean Servais) qui se retrouve seul et sans argent au sortir du “placard” où il a passé cinq ans à la place du jeune Jo (Carl Möhner) qu’il a refusé de dénoncer. Son ancienne compagne Mado (Marie Sabouret) se console à présent dans les bras de Pierre Gruter (Marcel Lupovici), personnage louche, propriétaire du cabaret montmartois “L’Age d’Or”. Aussi Tony accepte-t-il de participer au cambriolage d’une bijouterie de luxe, que ses amis Jo et Mario (Robert Manuel) projettent d’exécuter. Pour assurer le succès de leur entreprise, les trois truands font appel aux services de César le Milanais (Perlo Vita – Jules Dassin), maître en l’art de percer les coffres-forts. Après de très minutieux préparatifs, Tony et ses acolytes réussissent à s’emparer du contenu du coffre de Webb en s’étant introduits dans la boutique par une ouverture pratiquée dans le plafond. Mais César offre en gage d’amour à Viviane (Magali Noël), une chanteuse de “L’Age d’Or”, une bague subtilisée chez Webb.
Le présent compromettant parvient entre les mains de Gruter qui établit des recoupements entre la récente libération de Tony le Stéphanois et le “casse” de la bijouterie de la rue de la Paix. Il décide de s’approprier, avec l’aide de son frère Rémi (Robert Hossein) et de son bras droit, le fruit de la rapine. La bande de Gruter “interroge” César et exécute Mario et son amie Ida (Claude Sylvain) qui refusent de lui communiquer la cachette du butin. Gruter fait alors enlever Tonio (Dominique Maurin), le jeune enfant de Jo et Louise (Janine Darcey) dans l’espoir d’obtenir les bijoux comme rançon. Mais Mado, indignée par le rapt de l’enfant, informe Tony que le fils de Jo est séquestré dans villa à Saint-Rémy-Lès-Chevreuse. Tony le Stéphanois réussit à libérer l’enfant et tue Rémi Gruter. Ce dernier, constatant qu’il a été “fait” par Tony, abat Jo mais il ne profitera pas pour autant du larcin : le Stéphanois revenu à Saint-Rémy l’exécute à son tour. Toutefois, Gruter le blesse mortellement et c’est au prix d’efforts douloureux qu’il conduit Tonio en automobile jusqu’au domicile de sa mère, devant lequel il s’effondre.
Les extraits
La mise en scène de la chanson de Magali Noël montre bien comment Du rififi chez les hommes explore une voie singulière entre Touchez pas au grisbi et Gilda, et comment Dassin parvient à articuler, via les codes du film noir, des traditions de représentation et des enjeux identitaires nationaux avec une dimension internationale. Il est à ce titre intéressant de constater que la scène repose sur le désir d’une figure interculturelle pour une autre. [Le film noir français face aux bouleversements de la France d’après-guerre (1946-1960) – Thomas Pillard – Ed. Joseph K. (2015)]
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DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES – Jules Dassin (1955) – Jean Servais, Carl Möhner, Robert Manuel, Jules Dassin, Marie Sabouret, Janine Darcey, Magali Noël, Claude Sylvain, Robert Hossein
Le cinéaste Jules Dassin, exilé en France pour cause de maccarthysme, tourne, un an après Touchez pas au grisbi, l'autre film "noir" qui va révolutionner le genre en France. Contrairement à Jacques Becker, il décrit minutieusement le casse d'une bijouterie. De toute évidence, le cinéma de Jean-Pierre Melville (Le Cercle rouge et même Un flic) va naître de cette longue séquence, mise en scène avec rigueur et brio. Trente minutes parfaites, quasi muettes, dont l'intensité est renforcée par les bruits, les sons, les chocs, les souffles. Dassin se parodiera joliment, en filmant, dix ans plus tard, le vol de la dague dans Topkapi. Jean Servais, bien oublié aujourd'hui, est au moins aussi bon que Gabin chez Becker. Et on garde un petit faible pour Magali Noël qui chante Le Rififi, sur une musique de Georges Auric. [Pierre Murat - Télérama] Sorti sur les écrans français le 13 avril 1955, Du rififi chez les hommes constitue, en raison de la nationalité américaine de son réalisateur, un cas particulier au sein du film de gangsters français des années 1950.
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Les livres à poser sous le sapin de toute urgence
Les Fêtes de Noël approchent et pour l’occas’, la rédaction vous propose une liste de bouquins à commander sans hésiter ! De Michael Jackson à The Clash, en passant par une édition anniversaire de Pif Gadget et un recueil de Carole Epinette… il y en a pour tous les goûts
Pour commander vos exemplaires, cliquez sur les visuels.
Johnny Hallyday Inside, de Renaud Corlouër (Le Cherche Midi)
Plus qu’un simple résumé des tournées Jamais seul et Born Rocker Tour en 2012 et 2013, Johnny Hallyday Inside, signé par le photographe Renaud Corlouër, présente le chanteur disparu il y a un an dans toute sa puissance. Dès la couverture, en noir et blanc, on plonge dans le monde du Taulier, dans son regard d’acier, souligné par les poings serrés, les doigts bagués.
Plus qu’un making of des concerts et en même temps, de la vie de l’idole à ce moment, cet ouvrage conséquent de 3,7 kg, rappelle que Renaud Corlouër passera dix-huit mois durant sur les routes et prendra plus de 50 000��photos. Accompagnateur VIP, il participe et mieux, partage ces tranches de vies, que ce soit en jet privé ou en convoi à moto. En photo-reporter chevronné, il se fondra dans le décors pour mieux capter l’essence même de ce que représente Johnny. Gonzo-photographe ? Non, il ne s’intègre pas dans l’histoire pour lieux la raconter.
The Clash – L’intégrale, de Martin Popff (Editions Place des Victoires)
Journaliste musical canadien aguerri, Martin Popoff propose dans cette intégrale Clash une chronologie fouillée de tous les albums et chansons du groupe, assortis de photos peu vues jusqu’ici et d’illustrations constituées de flyers, billets de concerts, affiches… Cette plongée au cœur du processus créatif du quatuor punk montre clairement que les Clash n’ont pas versé dans cette anarchie tant revendiquée à l’époque : ils ont trimé durement pour s’imposer et quelle qu’aient été les erreurs commises, chaque décision était prise avec une sincérité et un engagement rarement démenti. Punk mais consciencieux !
Le rock est mort (vive le rock !), de Vincent Brunner et Terreur Graphique (Flammarion)
Célébration d’une centaine de patriarches du rock « still alive ». Catégories vieilles canailles, sex symbols du 3e âge, icônes, punks, déglingos, mystiques ou sourdingues… avec état de santé, destroymètre, chansons doudou et même épitaphes ! Obsolescence rapide avec Johnny et Rachid Taha… mais humour noir et catharsis garantis.
Miles Davis, les sessions photographiques de Jean-Pierre Leloir et Philippe Margotin (Glénat)
La première image de cet imposant album immortalise Miles Davis avec Juliette Gréco, dans les loges de l’Olympia, en novembre 1957. Des clubs de Saint-Germain à ses ultimes concerts, Jean-Pierre Leloir ne va cesser de développer une relation de profonde complicité avec le trompettiste, et d’accumuler des clichés absolument exceptionnels, aujourd’hui réunis dans cette monumentale monographie de plus de 200 photographies, dont beaucoup inédites à ce jour. A kind of beau cadeau !
Michael Jackson – La Totale, de Richard Lecoq & François Allard (E/P/A)
Dernier né d’une collection au succès amplement mérité, Michael Jackson La Totale, écrit par deux spécialistes incontournables de Jackson, fait en plus de 600 pages le tour quasi exhaustif de la question, de « Big Boy », le premier enregistrement référencé des Jackson Five en 1967 au récent scandale des trois titres publiés sur la compilation posthume « Michael » (2010), qui auraient été interprétés par un clone vocal de la star. Si cet ouvrage richement documenté et aux analyses érudites souvent brillantes lève le voile sur beaucoup de secrets du King of Pop, il en reste encore quelques un à percer… ou pas !
Andy, un conte de faits – La vie et l’époque d’Andy Warhol, de Typex (Casterman)
Réputé pour ses illustrations dans la presse musicale anglo-saxonne, notamment le Mojo britannique, l’auteur et artiste néerlandais Typex a consacré cinq ans de sa vie à ce Andy, Un conte de faits, qui relate en pas moins de 562 pages la folle existence du pape du Pop Art. C’est très documenté et très impressionnant, tant du point de vue des dessins que du scénario. Dix chapitres à lire petit à petit – les infos et les références fourmillent – et où l’on retrouve Lou Reed, Nico ou Jean-Michel Basquiat. Et à un prix plus que raisonnable au vu de la qualité de l’objet.
Annie Leibovitz au travail, d’Annie Leibovitz (Phaidon)
Richard Nixon quittant la Maison Blanche (1967), les Stones en 1975, Arnold Schwarzenegger en 1988, John et Yoko avant l’assassinat, Leigh Bowery en 1993, tout de latex revêtu, la Reine d’Angleterre en 2007, son dernier portrait de Susan Sontag… Derrière chaque image, une rencontre, un éclairage, un appareil plutôt qu’un autre, une histoire à raconter au delà même de la force expressive, évidente, du cliché. C’est ce que l’on retrouve dans ce livre aussi beau qu’intelligent d’Annie Leibovitz, révélée par Rolling Stone en 1967.
Rock Fictions, de Carole Epinette (Cherche midi)
L’idée a saisi la photographe en pleine nuit et ne l’a plus lâchée : proposer à des auteurs venus de tous les univers de choisir un cliché parmi ceux qui avaient composé son exposition itinérante Rock Is Dead et laisser voguer leur imagination. D’Amélie Nothomb à Thomas VDB, en passant par Jérôme Attal ou Erwan Lahrer, ils sont une vingtaine à avoir répondu à l’appel des Tool, Rage Against the Machine, Pete Doherty, The Cure et consorts. Le chic des photos et le poids des mots ? Ça matche !
Rock, de Philippe Manœuvre (Harper Collins)
Voici donc venue l’heure du grand bilan, de l’inventaire, des souvenirs d’une enfance champenoise à sa grande rencontre avec le rock, pour l’homme au Perfecto & lunettes noires. Dans ce roman autobiographique (donc pas la peine de chipoter sur les anecdotes), le rédacteur en chef de Métal Hurlant et Rock & Folk raconte ses rencontres avec Gainsbourg, Johnny, Dionnet, Moebius, Prince, Polnareff, JoeyStarr, ou encore Jean-Luc, son chauffeur et ex-bras droit de Mesrine. Ou l’itinéraire d’un enfant gâté du rock.
Rock’n’roll Animals, grandeur et décadence des rock stars 1955/1994, de David Hepworth (Rivages Rouge)
Pour info, David Hepworth, célèbre critique musical anglais n’est autre que le fondateur de Q, Empire ou Mojo… Dans ce condensé de l’histoire du rock, on découvre sous la forme originale d’une réflexion, quarante portraits d’icônes saisis à un moment clé de leur carrière et inscrite dans la perspective de l’évolution de l’espèce rockstar : la rencontre entre McCartney et Lennon, Little Richard braillant son « Tutti Frutti », Brian Wilson qui devient fou, les Stones virant Stu Stewart ou encore les dernières heures de Kurt Cobain… Un must par un maître.
Pif Gadget, l’album des 50 ans (Éditions Hors Collection)
En 1945 débarque l’hebdo Vaillant, qui deviendra en février 69 Pif Gadget. Un tournant médiatique inédit à l’époque. Des aventures (Rahan, Corto Maltese), aux faits historiques et d’actualité, jusqu’aux pastilles humoristiques parsemées de pages en pages… En parallèle d’une belle renaissance du fameux journal, dans une version modernisée, ce recueil spécial anniversaire retrace ses meilleurs moments, en images et récits. La saga passionnante d’un magazine hors du temps mais jamais démodé, intergénérationnel.
Une sélection concoctée par Loraine Adam, Philippe Blanchet, Xavier Bonnet, Sophie Rosemont et Denis Roulleau.
#Andy Warhol#Annie Leibovitz#Carole Epinette#David Hepworth#johnny hallyday#Le rock est mort#livres#Michael Jackson#miles davis#noel#Philippe Manœuvre#Pif Gadget#the clash
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In today’s mail: a flock of CANARI — the French edition of my Edgar-nominated novel CANARY. Out now from Rivages/Noir! (at Los Angeles, California)
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C’est le retour des bilans et de l’ordre.
Happy fucking birthday, Megg, Mogg and Owl, Simon Hanselmann, Misma, 2017, €25 Fauve d’or de la « meilleure série » 2018. Simon Hanselmann est un bédéaste australien. Megg, Mogg and Owl compose une série de quatre tomes. Chacun retrace les aventures d’une dépressive équipe de perdant. La lecture parfaite pour les anniversaires, c’est ainsi que La Fille qui n’aimait rien l’a lu. Elle recommande cet ouvrage à tout esprit cynique et désabusé. Editions Misma Entretien du9 Emission Salle 101
Défense de Prospère Brouillon, Eric Chevillard, les Éditions noir sur blanc (Notabillia), 2017, 14€ Il semblerait que certains lecteurs se soient fait avoir par l’auteur pensant véritablement y trouver une défense de la lecture populaire injustement dénigré par la critique germano-creusoise. Heureusement, La Fille qui n’aimait rien est bien trop intelligente pour cela. Ce roman pamphlet mime la défense d’un auteur populaire fictif dont la seule chose à lui reprocher serait sa popularité. E. Chevillard expose un florilège de phrases croisées de ci et de là, pour leur ridicule (leurs pas crissaient sous la neige), mais aussi pour la teneur de leur propos, régulièrement misogyne. La critique littéraire à son sommet. La Fille qui n’aimait rien tire son chapeau.
Les Couleurs de l’incendie, Pierre Le Maitre, Albin Michel, 2018, 22,90€ Les Couleurs de l’incendie n’ont pas su convaincre les exigences de l’hydre. La suite d’Au revoir là-haut se révèle sympathique, mais sans plus. Pierre Le Maitre se place du côté de la bourgeoisie déclassée et cela n’a pas le même impacte que lorsqu’il se faisait l’avocat des poilus. On tombe lentement, mais surement dans le drame familial jusqu’à chuter sur une fin trop heureuse pour être honnête. La Fille qui n’aimait rien espère de tout cœur que la Seconde Guerre mondiale saura mieux inspiré le troisième tome. Elle note également que tout ceci lui rappelle La trilogie des brouillards de Patrick Pécherot qui couvrait la même période de temps. Cependant, Pécherot reste fermement les deux pieds dans le polar et c’est sans doute pour cela que l’hydre le préfère.
Écouter la ville tomber, Kate Tempest, Rivages, 2018, 22,50€ Traducteur : Madeleine Nassilik La Fille qui n’aimait rien à céder aux alarmes de la rentrée littéraire et de la critique. Ce fut une erreur. Écouter la ville tomber n’est autre qu’une version britannique de Vernon Subutex, une suite de portrait de gens malheureux. L’auteure tente vainement de nous faire croire que chacune de ces personnes est un être lambda, mais il n’y a pas tant d’artistes ratés et de dealer rêvant de fleurs bleues dans le monde ou à Londres.
Amatka, Karin Tindbeck, La Volte, 2018, 20€ Traducteur : Luvan Amatka est un roman d’horreurs douces flirtant avec Orwell. L’ambiance est réussie. L’intrigue prenante. Karin Tindbeck n’a rien de plus à offrir, c’est déjà plus que d’autres, mais moins que promis.
Les Tripodes, John Christopher, L’École des loisirs, 2017, 15€ Traducteur : Michèle Poslaniec Les Tripodes est un classique de la littérature jeunesse. Cette trilogie réunie en une intégrale par L’École des loisirs nous narre la rébellion d’Henry. C’est l’histoire d’une insurrection avec son lot d’aventures, mais aussi de déceptions. Une révision de la traduction n’aurait pas été de refus.
La guerre des mondes, H. G. Wells, Omnibus, 2007, 28€ (Première publication 1917) Traducteur: Henry D. Davray Souvent, la Fille qui n’aimait rien est traversée par des pulsions réactionnaires, mais finalement non. La Guerre des Salamandres l’avait prouvé et La Guerre des mondes le confirme: avant, ce n’était pas mieux. La guerre des mondes se révèle une longue et lente description de l’invasion de l’Angleterre par des Tripodes. Cette lenteur se justifie par l’époque, quand vous devez attendre la presse du soir pour apprendre ce qu’il s’est passé le matin même, forcément ça vous rend lent. Notre héros bat la campagne, autant pour lui. La traduction, qui fête ses 101 ans, n’aide pas. Cela reste une curiosité, une manière de raconter les histoires à une époque révolue.
A darker shade of shadow, V.E. Schwab, Lumen, 2017, €15 Traducteur : Sarah Dali La Fille qui n’aimait rien erre et parfois se perd. A darder shades of magic portait tous les signes du livre pas fait pour une hydre, entre autres un titre français en anglais. Ce roman de Young Adult part d’une bonne idée. Plusieurs Londres existent, chacune liées à un degré de différends à la magie. Pourtant, cela ne marche pas. A Darker shade of magic pèche par son histoire qui après quelques dizaines de pages d’explication aboutit à une vulgaire quête, mais aussi par ses personnages. Ils sont remplis de contradictions pour les faire passer tour à tour pour de sympathiques adolescents impulsifs et en même temps pour des adultes plein de sagesse et de savoir. Les personnages secondaires ne vont pas au-delà de leurs fiches personnages. La Fille qui n’aimait rien a mis fin au carnage vers la page 120.
Enfin, la Fille qui n’aimait rien prépare un pamphlet en l’honneur de la collection Chute libre et de ces trois œuvres en particulier.
Bilan avril/mai 2018 C'est le retour des bilans et de l'ordre. Happy fucking birthday, Megg, Mogg and Owl, Simon Hanselmann, Misma, 2017, €25…
#a darker shades of magic#Albin Michel#écouter la ville tomber kate tempest#édition noir sur blanc#défense de prospère brouillon#H.G.Wells#Happy fucking birthday#john christopher#l&039;école de loisir#la guerre des mondes#les couleurs de l&039;incendie#les tripodes#merci chevillard#misma#omnibus#Pierre Lemaitre#Rivages#simon hanselmann#titan books ltd#v.e. schwab
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1 Baryon Brock passe une sale journée. Une très sale journée.
Contrairement à ce que son médecin lui avait promis, la vasectomie n'est pas une opération indolore. Ses couilles le font souffrir et de désagréables pensées lassaillent : il est question de gonflement, de cyanose et de douleur permanente.
Brian de Palma et Susan Lehman : Les serpents sont-ils nécessaires ? Traduction de l'anglais (États-Unis) Jean Esch Editions Rivages noir 2018 332 pages
#Are snakes necessary#Les serpents sont-ils nécessaires?#brian de palma#vertigo#tour eiffel#Susan Lehmann#Rivages noir
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Cover Novel Illustration Les Avatars de Sherlock Holmes 2 - Rivage/Noir Editions © André Sanchez 2017 Facebook | Instagram | Website
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« Il se résignait parfois à penser qu’il ne sortirait jamais vivant de cette cave, que ces heures d’enfer seraient les dernières qu’il passerait dans ce monde, des heures qui lui feraient peu à peu oublier tous les moments de joie qu’il avait connus jusque-là.
Mais alors il les rejoindrait, eux qui avaient suivi le même chemin, ses compagnon de souffrance, tous partis trop tôt et qui devaient déjà l’attendre de l’autre côté.
Il retrouverait Nathan. »
Jérémy Fel, Editions Payot & Rivages, 2015, 410p, 8,80€
C’est un recueil de nouvelles, 13 exactement, que Jérémy Fel a transformé en roman, son premier, en reliant habilement et avec un sens inné de la narration sérielle, les différents personnages que l’on croise au fil des pages de ce livre aussi intense que prenant.
C’est parce que tout commence à la fin des années 70 avec l’incendie d’une maison dans la campagne américaine que la vie de Mary Beth sera bouleversée trente ans plus tard, que Duane va croiser le chemin de Scott, que Damien, fasciné par les recherches de Claire, va vriller et assurer plus tard la relève de Walter, bref, Jérémy Fel part d’un acte fondateur, une maison qui brûle avec ses occupants encore à l’intérieur pour se lancer dans une sorte de récit feuilletonnant avec pour fil rouge le mal, le mal à l’état pur, pas celui qui hante les nombreux cauchemars que font les personnages, peuplés de monstres cannibales et de choses indicibles cachées dans les armoires, non, le mal, le vrai, celui qui sommeille dans les tréfonds de l’âme humaine, ce trou noir sans fond ni espoir qu’explore le romancier à travers différents destins qui tous, ont la violence pour point commun.
Une violence crasse, sordide, extrêmement graphique, qu’un style visuel, très inspiré du King, rend souvent difficile à lire, mais une violence qui évite soigneusement la complaisance et le gratuit. Une violence qui nous éclabousse, nous salit, nous opprime, mais dont on ne sort pas abattus, déprimés, ni fatigués.
Il faut aimer quelqu’un pour pouvoir en tirer le portrait le plus négatif et Jérémy Fel aime profondément l’humanité, ça se sent, ça se lit, même quand il nous plonge dans l’enfer d’une cave où l’on viole et torture des adolescents, il reste dans ses écrits une lueur, celle de l’amour, et à cette lueur, on parvient à s’accrocher, malgré les scènes hardcore, malgré le sang, les exactions, le sadisme et le nihilisme absolu de certains protagonistes. On s’y accroche et on fait bien. Jérémy Fel nous récompense in fine en nous offrant une conclusion qui, après nous avoir fait passer par l’une des scènes les plus dures et les plus infâmes qu’il m’ait été donné de lire, semble nous promettre qu’en dépit de ce mal qui ronge l’être humain, qui se répète et se répètera toujours, l’avenir mérite que l’on continue d’y croire.
Parce qu’il y aussi de la beauté en ce monde. Elle est pas facile à voir, encore moins à trouver. Mais elle est là, quelque part, derrière ce lourd rideau rouge sang.
Tous les personnages sont magnifiquement écrits. Fel parvient à nous attacher à chacun d’eux même si certains, on ne les croise que brièvement. Il pousse même le vice à nous faire éprouver de l’empathie, voire de la sympathie, pour des êtres capables de commettre le pire. Et là, c’est un délicieux frisson de malaise amoral qui nous parcourt l’échine et rend la lecture d’autant plus excitante.
Quant aux personnages « valeureux », Fel parvient à nous faire trembler pour eux. On s’accroche littéralement au bouquin en espérant qu’il ne leur arrive rien, parce que tout est incertitude dans Les Loups à leur Porte, parce que tout est souvent tragique, et parce qu’on peut pas faire autrement que de garder espoir, même quand Walter s’évertue, à coups de couteau, à déchirer ce sentiment qu’il juge preuve de faiblesse.
On avait pas vraiment, en France, de romancier capable d’aller dignement se balader sur le territoire d’un Stephen King, époque Bachman. Jérémy Fel y parvient, avec son propre style, son propre univers (très onirique, très Lynch) et c’est un putain de plaisir à lire même si la balade est éprouvante.
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La mort sur ses épaules de Jordan Farmer
La mort sur ses épaule de Jordan Farmer – Editions Rivages Noirs La mort sur ses épaules de Jordan Farmer, présentation Shane et Huddles convoient de la drogue, de nuit, en Virginie Occidentale. Ils se font arrêter par la police. Ferris est le frère de Huddles. Il a fait beaucoup de prison. Avis La mort sur ses épaules de Jordan Farmer Ce roman a été demandé avec ma Kube Majuscule car je n’avais…
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Livres : la sélection des immanquables de Noël par la rédaction
Auteurs et éditeurs nous ont encore fait vivre une année riche en lectures. Faites-nous confiance, et surtout faites plaisir avec notre sélection des essais, romans, catalogues, beaux livres et bande dessinées qui ont marqué l'année 2019.
>> Retrouvez aussi les meilleures sorties musiques de cette fin d'année
sas.cmd.push(function() { sas.render("84812"); });
>> Sans oublier les meilleurs coffrets et ouvrages dédiés au cinéma, aux séries et documentaires
La tempête qui vient
de James Ellroy
Histoire interdite C’est peut-être le meilleur roman de l’auteur du Dahlia Noir – c’est dire comme cette Tempête d’histoires fera le cadeau idéal. Ellroy continue de fouiller les arcanes les plus sombres de l’Amérique post-Pearl Harbor. Avec son phrasé au rythme nerveux, musclé, inégalable.
Rivages/Noir, traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Paul Gratias et Sophie Aslanides, 697 p., 24,50 €
A offrir d'urgence :
Yves Chaland – Une vie en dessins
Ligne claire Disparu en 1990 à 33 ans, Yves Chaland n’aura eu qu’une carrière éclair. Son œuvre continue pourtant de fasciner tant, entre la BD traditionnelle franco-belge et une ironie punk, elle faisait souffler un vent de révolution. Avec plus de 200 originaux reproduits, cette monographie, accompagnée d’un texte instructif de Jean-Christophe Ogier, rend un bel hommage au maître de la ligne claire ironique et à son trait toujours vif.
Champaka/Dupuis, édition XXL - 55 €
A offrir d'urgence :
Le Ghetto intérieur
de Santiago H. Amigorena
Onde de choc Le roman le plus fort, le plus bouleversant de la rentrée. Santiago Amigorena raconte comment son grand-père, Juif polonais installé à Buenos Aires dès les années 1920, va suivre de loin l’arrivée des nazis en Pologne et comprendre, peu à peu, que sa mère se retrouve prise au piège du ghetto de Varsovie. Un des textes les plus forts jamais écrits sur le sentiment de culpabilité de ceux qui restent.
P.O.L, 192 p., 18 €
A offrir d'urgence :
Rouge Impératrice
de Léonora Miano
Afrofuturisme Nous l’avons choisie pour faire la couverture de notre numéro de rentrée littéraire : Léonora Miano est devenue l’une des voix les plus fortes de la littérature française. Vaste fresque futuriste, Rouge Impératrice nous emporte dans une grande histoire d’amour sur fond d’Afrique unifiée, où les Occidentaux demandent asile. A dévorer pendant les vacances.
Grasset, 608 p., 24 €
A offrir d'urgence :
Ecrits stupéfiants – Drogues & littérature de Homère à Will Self
de Cécile Guilbert
Addictif De Homère à Will Self, de William Burroughs à Thomas de Quincey, ce livre est une bible sur les rapports turbulents qu’entretiennent les écrivains avec les hallucinogènes et autres drogues, racontés par eux-mêmes dans leurs œuvres. Une anthologie hautement stimulante.
Robert Laffont/Bouquins, 1440 p., 32 €
A offrir d'urgence :
Le Bouquin de la mode
d'Olivier Saillard
Du style De l’histoire des vêtements avant la mode à l’évolution de la mode à travers les décennies, de la présence des fringues dans les œuvres des plus grands écrivains à la poésie des plus grands couturiers, ceci est l’encyclopédie à avoir si vous aimez le style. D’autant qu’elle est signée par Saillard himself. Et c’est toujours moins cher qu’une robe Alaïa.
Robert Laffont/Bouquins, 1280 p., 32 €
A offrir d'urgence :
77
de Marin Fouqué
Chronique rurbaine Révélation de la rentrée, Marin Fouqué, 29 ans, nous a laissés pantois avec sa tchatche inspirée du rap et de la poésie sonore. Plongée en banlieue, dans le 77, autour d’un abribus, où quelques jeunes se croisent et se retrouvent. Ça pulse, c’est fort, et ça vaut le détour.
Actes Sud, 222 p., 19 €
A offrir d'urgence :
Le Modèle noir – de Géricault à Matisse
Décoloniser le regard C'est une exposition qui fera date. A Orsay, Le Modèle noir se penchait sur la représentation des figures noires à travers l'histoire de l'art, de Manet jusqu'à l'ère contemporaine. Dans le catalogue, une vingtaine d'essais mêlant histoire de l'art et histoire des idées approfondissent encore la problématique.
Musées d'Orsay et de l'Orangerie/Flammarion, 45 €
A offrir d'urgence :
Back Side – Dos à la mode
d'Alexandre Samson
L'envers du décor Il y a encore tout à dire du dos, dans une société obsédée par le visage. Tout, ou du moins de quoi construire une exposition, celle élaborée par le Palais Galliera au musée Bourdelle. Soit le traitement du dos dans la mode à travers les siècles, de la haute couture au vernaculaire. Les essais du catalogue permettent d'en approfondir toute la charge symbolique.
Paris Musées Editions, 35 €
A offrir d'urgence :
Mon année de repos et de détente
d'Ottessa Moshfegh
Press pause Si vous comptez sur Noël pour vous reposer, c’est le roman qu’il vous faut : une jeune héroïne décide de dormir pendant un an, à coups d’antidépresseurs et de somnifères. Pas forcément gai, mais diablement original, le deuxième roman d’Ottessa Moshfegh impose une nouvelle voix de la littérature US, proche de Bret Easton Ellis.
Fayard, traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Clément Baude, 304 p., 20,90 €
A offrir d'urgence :
Beloved
de Toni Morrison
Classique américain Cette année, Toni Morrison nous a quittés. Il faut profiter du break de saison pour lire ou relire le chef-d’œuvre de cette immense voix de la littérature américaine, nobélisée en 1993. Inspiré de l’histoire vraie d’une esclave ayant tué son enfant, Beloved reste l’un des textes les plus puissants de l’histoire afro-américaine.
10/18, édition spéciale, traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Hortense Chabrier et Sylviane Rué, 432 p., 9,10 €
A offrir d'urgence :
Peter Hujar – Speed of Life
Visages de l'East Village Il en sera passé, du beau monde, sur cette simple chaise en bois. Dans son loft de l'East Village, Peter Hujar fait poser la faune des années 1970-80 : les belles âmes anonymes, mais également Susan Sontag, David Wojnarowicz ou Gary Indiana. Sa vie elle-même est un roman, narrée dans le catalogue de l'exposition.
Jeu de Paume, Paris/MAPFRE, Barcelone, 49 €
A offrir d'urgence :
Paris de ma jeunesse
de Pierre Le-Tan
Paris de son cœur C’est le dernier livre que nous laisse le grand dessinateur Pierre Le-Tan, disparu en septembre dernier : une déambulation très modianesque (l’écrivain en signe la préface) dans ses souvenirs d’un Paris évanoui, nostalgique d’une élégance disparue. On y croise une galerie de personnages à haute charge romanesque. Et les dessins du maître : rues de Paris désertes comme s’il n’était déjà plus.
Stock, 144 p., 20 €
A offrir d'urgence :
Americanah
de Chimamanda Ngozi Adichie
Saga africaine En une poignée de romans, la jeune Chimamanda Ngozi Adichie s’est imposée comme la star de la littérature afro-américaine aujourd’hui. Son Americanah suit l’installation d’une jeune Africaine aux Etats-Unis, puis son retour au pays, avec un souffle puissamment romanesque. Poétique, amoureux, féministe : à mettre entre toutes les mains.
Folio, édition à tirage limité, traduction de l'anglais (Nigeria) par Anne Damour, 704 p., 9 €
A offrir d'urgence :
Encre sympathique
de Patrick Modiano
A la recherche du temps perdu Un nouveau voyage dans la mémoire, le Paris du passé, à travers une enquête : un homme recherche une femme disparue. Et s’il l’avait déjà connue ? Magnifique réflexion sur le destin et l’amour, un Modiano qui se dévore tout seul sous le sapin.
Gallimard, 144 p., 16 €
A offrir d'urgence :
L’avenir de la planète commence dans notre assiette
de Jonathan Safran Foer
Noël vegan Lâchez cette putain de tranche de foie gras ! Le climat est bousillé en grande partie à cause de l’élevage industriel (oui, même les oies), ce qui occasionnera des catastrophes à venir. Un livre urgent à lire et à offrir à Noël, par l’auteur du culte Faut-il manger les animaux ?.
Editions de l'Olivier, traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Marc Amfreville, 304 p., 22 €
A offrir d'urgence :
Greco
sous la direction de Guillaume Kientz
Un Grec à Paris Né Domínikos Theotokópoulos en Crète en 1541, on le connaît surtout par son surnom, Le Greco, soit Le Grec, que l'on associe immédiatement à ces corps allongés aux couleurs acides. A l'occasion de sa première rétrospective en France, le catalogue se plonge sur l'histoire d'une reconnaissance tardive où Picasso, on le sait peu, jouera un rôle majeur.
Editions RMN/Grand Palais, 45 €
A offrir d'urgence :
Cassandra Darke
de Posy Simmonds
Féroce Albion Après avoir commis des fraudes, une marchande d’art misanthrope connaît la chute. Un concours de circonstances va l’impliquer dans une affaire de meurtre. Après les jeunes femmes fatales de Gemma Bovery et Tamara Drewe, l’Anglaise Posy Simmonds s’amuse avec le personnage de Cassandra Darke, vaguement inspirée du Scrooge de Dickens, et propose un reflet féroce de l’Angleterre contemporaine.
Denoël Graphic, traduit de l'anglais par Lili Sztajn, édition spéciale Noël 21.90 €
A offrir d'urgence :
Watchmen (édition annotée)
d'Alan Moore et Dave Gibbons, avec Leslie Klinger pour les commentaires
Chef-d'œuvre noir sur blanc Il n’est jamais trop tard pour (re) découvrir Watchmen, chef-d’œuvre d’uchronie signé Alan Moore et Dave Gibbons, récit de super-héros qui éclipse et transcende presque tous les autres. Accompagnée par les commentaires sourcés de Leslie Klinger, cette édition en noir et blanc permet d’apprécier le trait de Gibbons mais aussi l’intelligence de la construction de cette histoire où rien n’a été laissé au hasard.
Urban Comics, traduit de l'anglais par Jean-Patrick Manchette et Doug Headline, 39 €
La Saison des roses
de Chloé Wary
Good sport Dans un club de foot de banlieue parisienne, l’existence de l’équipe féminine est menacée. Alors, Barbara et les autres prennent en main leur destin et se rebellent. Récit d’émancipation réalisé au feutre, La Saison des roses nous immerge avec naturel dans une jeunesse française qui invente ses codes. Si Chloé Wary est aussi à l’aise avec les séquences de sport que les scènes plus intimistes, c’est parce qu’elle sait de quoi elle parle : elle-même joue au foot.
Editions Flblb, 23 €
Exclusivité Inrocks : offrez cet album avec un dessin unique et original de l'autrice :
Jim Curious, voyage à travers la jungle
de Matthias Picard
Aventure en 3D La BD en 3D a finalement été peu explorée. Heureusement, il y a Matthias Picard qui, sept ans après Jim Curious, voyage au cœur de l’océan, envoie à nouveau à l’aventure son héros muet, protégé par un scaphandrier. Après avoir chaussé une des paires de lunettes fournies, on s’émerveillera devant les reliefs de ce périple étonnant et poétique imaginé par un élève moderne de Gustave Doré. Pour petits et grands, forcément.
Edition 2024, 19 €
A offrir d'urgence :
Dans l’abîme du temps – les chefs-d’œuvre de Lovecraft
de Gou Tanabe
Conte halluciné Dans le passé, Philippe Druillet ou Alberto Breccia ont su mettre en images les contes hallucinés de H.P. Lovecraft. Mais le Japonais Gou Tanabe s’impose comme celui qui aura retranscrit avec le plus de fidélité le vertige procuré par les textes de l’écrivain américain. Après La Couleur tombée du ciel et Les Montagnes hallucinées, il s’attaque ici à une nouvelle tardive – Lovecraft meurt un an après sa première publication – qui mêle voyage dans le temps et horreur cosmique.
Editions Ki-oon, traduction du japonais par Sylvain Chollet, 17€
Edward Gorey, une anthologie
Plume noire Ce n’est pas une coïncidence si Gorey (1925-2000) a durablement marqué Tim Burton. Dans l’œuvre de l’illustrateur, on trouve le goût pour le fantastique et l’humour noir que le cinéaste reprendra à son compte. Réunissant cinq ouvrages – dont l’abécédaire cruel des Enfants fichus ou l’intrigant Aile Ouest –, cette anthologie montre comment, avec son trait minutieux et sa plume noire, Gorey pouvait frapper l’imaginaire. Un cadeau malin qui pourra faire naître des vocations.
Le Tripode, 16 €
A offrir d'urgence :
Sumographie
de David Prudhomme et Sonia Déchamps
Dieux vivants En 2012, le dessinateur David Prudhomme assiste à son premier combat de sumos. L’affrontement entre ces colosses japonais lui inspire des dessins, puis une exposition suivie par la publication de ce beau livre riche en surprises graphiques (pages qui se déplient, etc.). Avec les textes de Sonia Deschamps, les illustrations pleines de vie de Prudhomme nous plongent dans cet univers codifié. Les fans du Japon vont adorer.
Soleil, 39,95 €
A offrir d'urgence :
Une année sans Cthulhu
de Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse
Thriller pop Après Souvenirs de l’empire de l’atome et L’Eté Diabolik, Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse continuent de revisiter les époques et les genres populaires. Dans un village du Lot, une séance de jeu de rôles semble avoir eu des conséquences funestes. Avec son scénario malin qui ne manque pas de fausses pistes et son graphisme flirtant avec l’esthétique des premiers jeux vidéo, ce thriller coloré bat Stranger Things à son propre jeu.
Dargaud, 21 €
A offrir d'urgence :
Dans un rayon de soleil
de Tillie Walden
Odyssée féministe Virtuose et prolifique, la dessinatrice américaine Tillie Walden figure parmi les nouveaux talents à surveiller de très près. Après l’autobiographique Spinning, où elle racontait la découverte de son homosexualité sur fond de patinage artistique, elle prend une direction tout à fait autre avec ce space opera féministe – les hommes en sont totalement absents – qui vire à l’odyssée amoureuse. Un épais et émouvant roman graphique.
Gallimard BD, traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Alice Marchand, 29 €
A offrir d'urgence :
Bacon en toutes lettres
sous la direction de Didier Ottinger
L'informe mode d'emploi On connaît peu la dernière période de Bacon, pourtant la plus intense. Au Centre Pompidou, qui rassemble soixante tableaux de 1971 à sa mort en 1992, on le découvre presque abstrait, aux confins de l'informe. L'exposition ponctue le parcours de lectures extraites de sa bibliothèque, d'Eschyle à Bataille, reproduits et analysés dans le catalogue qui l'accompagne.
Centre Pompidou, 42 €
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Un homme flotte sur le ventre dans une piscine ; les policiers tentent maladroitement de repêcher le cadavre. Le début de Sunset Boulevard est l’un des plus déstabilisants et en même temps des plus brillants de l’histoire du cinéma. Joe Gillis (William Holden), un petit scénariste sans succès, y raconte comment sa rencontre avec l’ancienne star du muet Norma Desmond (Gloria Swanson) l’a conduit à sa perte. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Au début de l’histoire, Gillis, à court d’argent et harcelé par ses créanciers, se retrouve effectivement dans le monde des morts vivants. Norma Desmond est en train d’enterrer un singe – une scène que l’on peut interpréter comme une allusion plus ou moins perfide au sort qui attend Gillis. Elle nous fait sentir la colère qui a manifestement amené Wilder à réaliser le film – la colère contre le star system dans lequel il faut se transformer en singe pour survivre. Norma Desmond et son majordome Max von Mayerling (Erich von Stroheim) – il est aussi son ex-mari – se sont inventé leur propre royaume bizarre, loin de la réalité, dans l’immense demeure de l’actrice déchue. Ici, dans les couloirs poussiéreux, Norma Desmond se croit toujours au faîte de la gloire. Elle écrit avec acharnement le scénario de son come-back et se voit – comble de l’aveuglement – dans le rôle de la séduisante Salomé. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Gillis arrive à point nommé pour l’aider à rendre le manuscrit à peu près présentable. Désespéré, l’auteur accepte cette mission peu gratifiante mais bien payée. Mi-fasciné, mi-révulsé, le jeune homme sera bientôt totalement sous l’emprise de sa commanditaire, avec son glamour d’un autre temps. Il remarquera trop tard qu’il appartient désormais à ce “musée” en regardant la Desmond jouer aux cartes avec les autres “figures de cire” – les anciennes stars du muet comme Buster Keaton qui jouent leur propre rôle dans une scène fantomatique. Son amour pour Betty Schaefer (Nancy Olson), une employée de la Paramount, avec laquelle il rédige secrètement un scénario, ne pourra plus le sauver. Quand il décide enfin de rompre, Norma Desmond le tue par jalousie. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
David Lynch, dont Sunset Boulevard est l’un des cinq films préférés, dira du film qu’il est une « rue conduisant vers un autre monde ». On comprend que le réalisateur de Labyrinth Man (Eraserhead, 1977) et de Blue Velvet (1985) soit impressionné par l’aura morbide dans laquelle baigne la demeure principale lieu du film. La gigantesque propriété un peu décatie symbolise le vieux Hollywood, l’époque où les stars, peut-être à cause de leur mutisme, étaient des dieux et des déesses – une époque révolue depuis longtemps. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Elle symbolise également le monde que chacun crée autour de soi et qui risque à tout moment de se transformer en prison. Sunset Boulevard est une complainte sur la puissance destructrice de l’aveuglement. Pendant que Desmond et von Mayerling sombrent avec le monde qu’ils se sont inventé, Gillis prostitue son talent parce qu’il ne se sent plus capable d’affronter le monde extérieur. Pourtant, il aurait pu créer quelque chose de nouveau, le travail avec Betty était prometteur. Mais une fois que l’on a trahi ses idéaux, il n’est plus possible de retrouver son innocence. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Cette réflexion existentialiste sur la peur du changement renferme également un avertissement clair au monde hollywoodien. Les structures du vieil Hollywood y sont encore omniprésentes à la fin des années 1940. Elles sont symbolisées ici par la caricature du chef des studios fumant un gros cigare, étalé sur un canapé – il ne s’intéresse qu’au succès financier et traite ses auteurs comme des esclaves. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Le fait qu’Erich von Stroheim – un réalisateur incompris – et Gloria Swanson – une diva bannie de la lumière des projecteurs – jouent leur propre rôle est également fort significatif. Ils illustrent tragiquement le peu de valeur que l’industrie du cinéma accorde aux héros “mis au rancart”, alors que des studios comme Paramount leur doivent leur existence, ainsi que le remarquera Desmond. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Hollywood se vengera à sa manière de cet esprit dénigreur : bien que nommé pour onze oscars, Sunset Boulevard n’en obtiendra que trois (pour le Meilleur scénario, la Meilleure musique et la Meilleure direction artistique en noir et blanc). Après la projection, le magnat des studios Louis B. Mayer rugira qu’il faudrait chasser ce “bâtard” de la ville, “le rouler dans le goudron et les plumes”. Finalement, il devra lui-même se rendre à l’évidence que l’âge d’or de l’usine à rêves est révolu. Dans la vie réelle, l’heure est désormais à la télévision. [Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]
Sunset Boulevard est un des rares films dont le ton soit donné dès les premières minutes. S’ouvrant sur le récit sarcastique d’un mort commentant les circonstances de son propre assassinat, cette œuvre, tout à fait originale propose une vision cruelle et sardonique de Hollywood et des spécimens les plus bizarres de sa faune. On ne peut qu’imaginer l’effet qu’aurait produit la séquence d’ouverture originale, coupée au dernier moment : on y voyait Joe Gillis, après le meurtre, à la morgue, en train de raconter son histoire à un public de cadavres fascinés. [Encyclopédie du film Noir – Alain Silver et Elizabeth Ward – Ed Rivages (1979)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec Gloria Swanson
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec Erich von Stroheim
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950)
L’alliance de l’humour mordant de Billy Wilder, scénariste et metteur en scène, et des éléments classiques du genre noir produit un film étrange qui tient à la fois de la comédie et du film noir. Il n’y a jamais de rires gras, mais de nombreux sourires acerbes : lors de l’enterrement du petit chimpanzé domestique ; ou encore, lorsque Joe, malgré sa gêne, est obligé de jouer son rôle de gigolo ; quand Norma se lance dans un divertissement à la Max Sennet pour séduire son amoureux mal à l’aise et au moment de la partie de cartes rituelle, avec les vieux amis de Norma, “figures de cire” guindées et solennelles parmi lesquelles on remarque Buster Keaton. [Encyclopédie du film Noir – Alain Silver et Elizabeth Ward – Ed Rivages (1979)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec Gloria Swanson
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) Gloria Swanson
Il faut noter que, même si l’humour particulier de Sunset Boulevard est induit par la vie de Norma et le milieu dans lequel elle a évolué, il ne se retourne presque jamais contre elle. Le véritable bouffon est, en fait, le faible et inconsistant Joe auquel la beauté veule de William Holden sied parfaitement. Norma, que joue Gloria Swanson, est, elle, une figure tragique dotée par Wilder d’une très forte présence. Cette femme totalement vouée à son obsession, qui s’accroche à ses rêves avec une ténacité qu’en fin de compte on ne peut qu’admirer, est le seul personnage du film à inspirer une sympathie profonde, mis à part le Max, fanatiquement fidèle de Erich von Stroheim. En visionnant l’un de ses vieux films, elle bondit dans le faisceau lumineux, brutal et peu flatteur du projecteur en s’écriant : « Des visages comme ça, on n’en fait plus ! ». La réaction cynique de Joe ne peut alors être partagée par le spectateur, même si l’élan de Norma est trop incontrôlé et narcissique. [Encyclopédie du film Noir – Alain Silver et Elizabeth Ward – Ed Rivages (1979)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec Gloria Swanson
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec Erich von Stroheim
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim
Déjà déterminants dans A Foreign Affair (La scandaleuse de Berlin), ambition et spectacle sont ici au centre de l’œuvre. Abruptement, le film peut provoquer d’abord une réaction de gêne à la vision, presque morbide, d’une ancienne star du muet jouant ainsi en quelque sorte son propre rôle au moment de la “déchéance” après les heures de gloire. En fait, le propos porte moins sur la décadence de la star que sur l’irréalité, l’illusion, dans laquelle celle-ci se plonge, se reclus. D’où d’ailleurs le rôle symbolique de sa demeure, refermée sur l’extérieur, sans lumière. Cette décadence vient non de ce qu’elle n’est plus star, dans l’actualité, mais de ce qu’elle refuse ce changement d’époque et de modes, de ce qu’elle s’aliène à cette image d’elle-même. Elle joue encore au lieu d’être. Elle n’est plus qu’image. D’où la tragédie, quand Gillis, involontairement et par sa seule présence, vient rompre cette illusion, tout en étant celui qui, par son travail de scénariste, pourrait la perpétuer. Tel le rayon de soleil dans la demeure du vampire, Gillis est le brin de lumière, donc de vie, dans l’univers de cette femme qui n’est placé que sous le signe de la mort. Le film s’ouvre pratiquement sur la mort d’un chimpanzé, pour se terminer sur celle de Gillis qui, bien qu’humain, n’est pas autrement considéré. Quant au préambule, le corps dans la piscine et l’arrivée des policiers et photographes, il n’est bien sûr pas moins éloquent à cet égard. [Billy Wilder – Gilles Colpart – Filmo n°4 – Edilio (1982)]
ON SET – SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950)
ON SET – SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec Cecil B. DeMille et Gloria Swanson
ON SET – SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950)
Déjà, la construction et le mode de narration du film s’imposent, pour le moins originaux. Le commentaire off à la première personne, typique du film noir, et l’ambiance ainsi créée, non moins typique du genre, cernent Gillis comme un personnage de tragédie moderne, un loser, irrémédiablement introduit dans un cauchemar dont il ne maîtrise rien, mil par une force que le Réalisme poétique et le film noir à la française auraient appelée “Destin”. Destin qui se matérialise d’abord en manque d’argent, plus exactement en conséquence du manque d’argent, puisque c’est pour échapper à des créanciers que Gillis se réfugie dans le garage. Le fait est d’importance, et caractéristique dans l’œuvre de Billy Wilder, quelles qu’en soient les formes, même souriantes comme dans The Major and the Minor (Uniformes et jupon court), où déjà Susan Applegate ne doit sa rencontre avec l’amour, c’est-à-dire avec le major, qu’à l’impossibilité pour elle d’acheter un billet de train plein tarif et l’obligation de se cacher du contrôleur dans le premier compartiment venu. [Billy Wilder – Gilles Colpart – Filmo n°4 – Edilio (1982)]
ON SET – Gloria Swanson et Buster Keaton – SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950)
ON SET – SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950)
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950)
Les données sont diamétralement inversées dans Sunset Boulevard. La progression bascule jusqu’au délire clinique et jusqu’au néant, jusqu’à ce que le spectateur ait la révélation de la suprême audace du réalisateur : faire raconter le récit… par un mort ! Qui d’autre qu’un mort, en effet, aurait pu rapporter cette histoire d’outre-tombe ? [Billy Wilder – Gilles Colpart – Filmo n°4 – Edilio (1982)]
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
« Film le plus sincère qui ait été réalisé sur Hollywood » selon l’expression même de Billy Wilder, Sunset Boulevard est, plus que tout autre, un film sur la représentation et sur la réalité profonde de l'”usine à rêves” Hollywood. Face à Gloria Swanson dans ce fantastique rôle de (dé)composition, les personnages du passé apparaissent comme des figures de cire (la partie de cartes). La tragédie culmine dans la séquence où Norma Desmond se projette son dernier grand film, Queen Kelly, effectivement interprété par Gloria Swanson sous la direction de… Erich von Stroheim, dont ce fut aussi la dernière mise en scène en 1928. Et Wilder multiplie les références et citations, allusion aux Grandes espérances (Great Expectations) de David Lean, ou réflexion nostalgique et désabusée de Max von Mayerling déclarant qu’en ces temps-là trois metteurs en scène s’imposaient, David Wark Griffith, Cecil B. De Mille, et… lui-même. C’est-à-dire, entre les mots, ni plus ni moins que Erich von Stroheim, second maître avoué de Billy Wilder après Lubitsch. La forme expressionniste du film prend alors valeur d’hommage au cinéaste malheureux des Rapaces (Greed), qui dut abandonner sa carrière de réalisateur après ce Queen Kelly auquel Sunset Boulevard répond si exactement. [Billy Wilder – Gilles Colpart – Filmo n°4 – Edilio (1982)]
Gloria Swanson et Billy Wilder – SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) (1950)
L’histoire
Poursuivi par ses créanciers qui cherchent à lui confisquer sa voiture, le scénariste fauché Joe Gillis (William Holden) s’engage dans une allée de Sunset Boulevard et se réfugie dans un garage délabré attenant à une grande demeure décrépie. La propriété est occupée par une star du cinéma muet depuis longtemps oubliée, Norma Desmond (Gloria Swanson), et par son fidèle valet de chambre, Max (Erich von Stroheim), qui fut autrefois son mari et un metteur en scène célèbre. Attirée par Joe, Norma lui propose de travailler pour elle le script d’un film qui marquera son retour dans les studios, Salome.
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Joe n’ayant plus un centime accepte et s’installe dans une chambre au-dessus du garage. L’écrivain, sans aucune force de caractère, se retrouve, en quelque sorte, le gigolo de Norma qui l’étouffe sous son affection jalouse, le couvrant de vêtements et de bijoux coûteux en attendant que les beaux jours de sa gloire renaissent. Lassé que Norma lui rabatte toujours les oreilles de passé, Joe s’échappe un soir et se rend dans un café où il rencontre Betty Schaeffer (Nancy Olson), jeune femme qui travaille dans un studio. Ensemble, ils élaborent un projet de scénario, puis Joe rentre furtivement chez Norma mais Max, toujours à l’affût, le surprend. Joe tombe amoureux de Betty et essaye de rompre avec Norma, mais elle fait une tentative de suicide et il revient.
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Lorsqu’elle découvre les rendez-vous secrets entre Joe et Betty, Norma va voir la jeune fille et lui dit que l’homme qu’elle aime n’est rien de plus qu’un médiocre gigolo. Cette fois-ci, elle est allée trop loin ; Joe trouve le courage de partir, mais Norma, hors d’elle, le tue. Cernée par les policiers et les journalistes, elle devient folle et descend son escalier, face à la caméra des actualités, croyant accomplir enfin son grand retour au cinéma.
Les extraits
Fiche technique du filmFiche technique du film
SUNSET BOULEVARD (Boulevard du crépuscule) – Billy Wilder (1950) avec William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson
Un homme flotte sur le ventre dans une piscine ; les policiers tentent maladroitement de repêcher le cadavre. Le début de Sunset Boulevard est l'un des plus déstabilisants et en même temps des plus brillants de l'histoire du cinéma. Joe Gillis (William Holden), un petit scénariste sans succès, y raconte comment sa rencontre avec l'ancienne star du muet Norma Desmond (Gloria Swanson) l'a conduit à sa perte. Un homme flotte sur le ventre dans une piscine ; les policiers tentent maladroitement de repêcher le cadavre.
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Le Polar pour les nuls
Ce guide est une ressource incontournable pour tout amateur de romans policiers ou toute personne souhaitant trouver des infos ou des recommandations de lecture. Les deux auteures sillonnent le champ du sujet dans tous les sens (quitte à citer des auteurs plusieurs fois) depuis le roman à énigme jusqu’au roman noir en passant par le thriller, l’espionnage ou le roman policier historique. Elles s’intéressent aussi aux spécificités locales, aux héros iconiques du genre (Sherlock Holmes, Philip Marlowe, Maigret...) sans oublier les films et séries indispensables. Une référence à garder sous le coude et à feuilleter entre deux pages d’un Rivages ou d’un Série Noire...
8/10
Le Polar pour les nuls / Marie-Caroline Aubert, Natalie Beunat.- First Editions.
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"Off"
Tous les festivals en ont un. Ceux qui ne peuvent se payer cela frôlent la bouffonnerie et, finalement, il se produit parfois par une sorte de glissement méphistophélétique, un phénomène aussi baroque qu’insolite qui fait que le "off" évince le "on" et que donc, le "on" devient le "off" alors que, concurremment, le "off" devenu le "on" tend à mettre en route une curieuse mécanique proche du mouvement perpétuel jusqu’à ce que, disons : "les circonstances", tapent de la main sur le bout des doigts en braillant : "Arrête de jouer avec cet interrupteur, tu vas griller l’ampoule !".
Et pourquoi, me demanderez-vous, pourquoi la rentrée littéraire, cette sorte d’exhibition, de festival donc, n’aurait pas aussi son "Off" ? Je veux dire par là, pourquoi ne pas profiter de ces quelques rares instants d’intense lumière autour du livre et de la littérature pour pousser vers le devant de la scène des oubliés, des immémorés, des éternels sans bandeau rouge, des perdurables, des capiteux, des qu’on s’entiche ? A condition, cependant, et c’est là stipulation nécessaire et suffisante, que les qualités qui font d’un livre quelque chose qui peut augmenter sinon changer la vie de son lecteur, soient harmonieusement réunies. Chose rare, foi de lecteur boulimique et tout terrain !
Ayant, il y a peu et par quelques hasards proches du sortilège, pioché le papier "rentrée littéraire" dans un galurin dont je ne me souviens ni du nom ni de l’adresse, j’ai, quant à la possibilité d’un "Off", quelques suggestions à faire. Les voici :
Pour la route "nationale", il y a de quoi satisfaire tous les goûts, toutes les curiosités, cette année encore, parmi les primés, les sélectionnés et les oubliés.
Pour les chemins de traverse, les randonneurs sans gépéaîce, ceux qui ne peuvent envisager le voyage sans le tressaillement que procure le risque de se perdre :
- un des plus talentueux écrivains actuels, 9 romans publiés, 9 univers différents, 9 réussites ; un roman d'anticipation et d'hommage à la littérature du 19ème qu'affectionne particulièrement Antoine Piazza, un roman historique sur fond d'épopée napoléonienne, deux récits/romans inspirés de sa première expérience d'enseignant dans un petit village de l'Hérault et de ses deux années passées au Niger dans le cadre de la coopération, également en tant qu'enseignant, des "annales" familiales, un périple à vélo au japon. Chroniqueur sensible et impitoyable, styliste indéniable, amoureux de la langue, humoriste tendre... Un vrai régal de lecture, de l'air frais, de l'espace, et le bonheur trop rare, lorsqu’on est libraire, de pouvoir faire découvrir des auteurs de cette trempe.
- s’il ne fallait choisir qu’un livre de lui, ce serait "Domme ou l’essai d’occupation". Livre posthume, testamentaire, dans lequel François Augiéras, comme à son habitude, brouille les cartes, mélange dates et faits réels ou fantasmés, bouscule les normes de la bienséance quitte à passer pour un fou, un illuminé voire un pervers. A la fin des années 60, en Périgord, Augiéras qui n’a que 45 ans, malade, s’épuise d’hôpitaux en hospices. Réfugié à Domme, il s’éloigne du monde des vivants et se réfugie dans une grotte sous les ruines du château, peignant, construisant un puissant instrument de musique, s’imaginant pionnier d’une civilisation étrangère et pratiquant « une discrète occupation ». Fascinant, déroutant, agaçant et bouleversant, remarqué par Gide et Yourcenar, il est un des derniers écrivains maudits du XXe siècle.
- "Le Pommier rouge d’Alma-Ata" premier roman de Samuel Aubin aux Editions Turquoise.
- "L’été des charognes" premier roman de Simon Johannin aux Éditions Allia.
- "Sucre noir" de Miguel Bonnefoy aux Editions Rivages, publié après son premier roman « Le voyage d’Octavio », chez le même éditeur.
Gérard Maynadié
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La meilleure émission de radio du moment
Vous portez le bouc, vous aimez la boxe ? Vous aimerez Nova Book box !
Un peu d'Edouard Bear pour l'humour ; pas mal de Thierry Beauchamp dans la façon de dire les textes... l’animateur Richard Gaitet, avec ce ton un brin ironique, me rappelle en effet le créateur des Rub à Dub Dub, géniales pastilles diffusées jadis sur France Culture, la Nuit. A l'époque où France Culture faisait encore de la radio. Maintenant, il faut aller la chercher ailleurs, la radio. Pas très loin sur la bande, mais pas forcément là où on l'attendrait. Je veux dire sur Radio Nova.
Le concept de Nova Book box est simple : un gars vous lit des extraits de livres. Ça pourrait sembler barbant, ça ne l'est pas, et pour plein de raisons. D'abord le choix des livres : parfois undergrounds, voire décalés, souvent américains, souvent « mauvais genres. » On peut y entendre aussi bien du Thoreau que du Palahniuk, du Brautigan, du Ellroy que du Bukowski, voire même des extraits de BD, ou bien sûr, pour coller à mon précédent post, du Stephen King. (Et réentendre la mort de George Denbrough, trente ans après avoir lu ÇA, ça fait encore son petit effet.) voir : ICI Ecouter : LÀ L'émission vaut aussi pour son habillage sonore. On est loin des lectures « une-chaise-un-texte » qu’on entend sur Fr Culture. J'enlève la musique obligatoire façon Nova, parfois très bonne et justifiée, parfois branchouille, et j'ajoute des invités, venus lire des extraits de leurs livres favoris. Le tout donne deux bonnes heures de radio (edit : réduites depuis la rentrée 2018 à 50mn !), rarement décevantes. Exemple :
http://www.novaplanet.com/radionova/bientot-nova-book-box-brautigan-zweig-hepburn
Dans celle-ci, les invités sont Isabelle Carré, Jérôme Kircher, Dominique Pinon. Le fil conducteur ? Richard Brautigan. Ça tombe bien. C'est un des auteurs qui m'a donné envie d'écrire. Une poignée de romans cultes : Un privé à Babylone, La vengeance de la pelouse, Willard et ses trophées de Bowling... Sa poésie complète est sortie au Castor Astral, en partie traduite par... Thierry Beauchamp, il n'y a pas hasard. Isabelle Carré, elle, donne des extraits de sa pièce sur Audrey Hepburn, Jérôme Kircher, des extraits du Monde D'Hier de Zweig (adaptation de Laurent SEKSIK), que je regrette de ne pas avoir vue, et Dominique Pinon, aidé des deux autres, lit du Brautigan. Là-dessus Philippe Jaenada au téléphone raconte sa découverte du même Brautigan. Au final, je n'avais qu'une envie c'était de replonger dans Brautigan et dans Zweig. Ecouter
On dira ce qu'on veut, mais à france culture aussi on lit des extraits de livres, et hélas ça n'a pas la même tenue. Ça me donne plus l'envie de fermer la radio que d'ouvrir un livre.
Nova BookBox, du lundi au jeudi sur radio Nova.
Préférer l’écoute via la page de l’émission. A noter : en passant par Chrome, le lecteur intégré à la page apparaît plus volontiers que sous Firefox. La page du podcast est parfois utile, mais souvent pas à jour et n’offre qu’un petit nombre d’émission.
Petit choix très subjectif d'émissions passées :
http://www.nova.fr/radionova/75298/episode-nova-book-box A nouveau, belle évocation de Bukowski, au travers des Charles Bukowski Tapes, un DVD de Barbet Schroeder. Ecouter
http://www.nova.fr/radionova/72124/episode-nova-book-box Autour de Christophe Siébert, auteur du meilleur titre de livre de ces 20 ans dernières années : « Papi jute dans la sauce aux câpres » !! Écouter
http://www.nova.fr/radionova/66794/episode-bunk-president Les présidentielles américaines, autour de Wendell Pierce, auteur du Vent dans les roseaux et acteur des séries The Wire et Treme. Écouter
http://www.nova.fr/radionova/62443/episode-nova-book-box Hommage à Roland Topor, avec son biographe Frantz Vaillant. Écouter
http://www.nova.fr/radionova/60983/episode-nova-book-box Avec un désinguage en règle de la suite en BD de Fight Club, du « regretté » Palahniuk, auteur d'un seul bon livre, semble-t-il. Écouter
http://www.nova.fr/radionova/61396/episode-nova-book-box Autour du livre de Thierry Beauchamp, le rire enchaîné. La comparaison avec Beauchamp m'est venue avant d’entendre cette émission... Ce que R. Gaitet ne sait pas, c'est qu'il lit Beauchamp comme Beauchamp disait ses Rub à Dub Dub ... Je rêverais de voir les deux réunis dans la même émission. Et encore plus, de voir édités les Rub à Dub Dub ! Contient aussi un hommage bienvenu au Freaks de Tod Browning. Écouter
http://www.nova.fr/radionova/55924/episode-nova-book-box Spéciale Charlie Schlingo. Trop de chansons dans celle-ci et Gaitet bafouille pas mal, mais les extraits de Schlingo valent le coup. Surtout les Hollandais cools comme du fromage mais qui finissent pas couler comme du fromage... Et le tamanoir avec son abricot en panne ! Écouter
http://www.nova.fr/radionova/43492/episode-elmore-leonard-braque-la-book-box Excellente évocation d'Elmore Leonard via le livre de Laurent Chalumeau. Elmore Leonard, un maître à écrire. (Rivages) Écouter
http://www.nova.fr/radionova/46225/episode-nova-book-box Belle émission sur James Ellroy, avec le récit de la rencontre désastreuse de Gaitet avec Ellroy. Très drôle. Et fidèle à l'image qu'on se fait de l’auteur du Dahlia Noir. Écouter
http://www.nova.fr/radionova/54306/episode-nova-book-box Hommage à Dan Fanté... Extrait d'un mail de Fanté à R. Gaité : « A Los Angeles, les gens sont très gros et très en colère. La plupart des automobilistes sont armés. A ma mort, je veux que mon épouse mélange mes cendres à de la merde de porc et que celles-ci soient répandues sur la ville par avion. » Écouter
http://www.nova.fr/radionova/67417/episode-il-est-revenu Avec un extrait de Ça. (voir mon post précédent) Écouter
http://www.nova.fr/radionova/72822/episode-nova-book-box Emissions sur les love dolls au Japon, pour faire écho à CE POST Écouter
http://www.nova.fr/radionova/74381/episode-nova-book-box Belle lecture de deux BD de Godard (merci Chris pour celle-là!), extraites de l'anthologie La Grande aventure du Journal Tintin. La première, Martin Milan - Tant qu’un chien t’attendra (extraite non pas du journal à proprement dit mais du Super Tintin n°2 - Spécial Aventuriers de 1978, un recueil d’histoires complètes. Et la seconde : de Derib & Godard, Jed Walker. Le blog de C. Godard : http://christiangodard.canalblog.com/archives/2017/04/17/35182557.html
+ une aventure de Alain Landier de Weinberg, Les pierres de lune, parue dans Tintin n°44 Ed. Belge et 790 ed. française en 1963. Écouter
J'ajoute un extrait délirant où l'une des invitées récurrentes de l'émission, Diane Bonnot, nous offre ce qu'elle appelle un monolingus, monologue théâtral délirant, autour de la conférence des oiseaux, conte soufi adapté par J-C. Carrière. Diane Bonnot est complètement folle et hilarante. Lien d'écoute sur Zippy.: https://www1.zippyshare.com/v/1bAPRuPs/file.html
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