#Projet.PDF
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journaljunkpage · 7 years ago
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LES FILLES DE L’AIR
Cahier Nouvelle-Aquitaine
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Stéphanie Pichon / © Ian Grandjean
17 circassiennes s’emparent du porté acrobatique pour un spectacle unique, presque une utopie collective. L’Agora de Boulazac est la première à accueillir ce Projet.pdf, appelé à tourner dans toute la France et à l’étranger.
Sur la vidéo teaser, elles avancent de front, floues, mais la démarche décidée. Quand la mise au point se fait, elles nous regardent droit dans les yeux, bravaches, vestes léopard, mini-jupes rock, tête haute. Princesses, punkettes, gros bras, espiègles, sensuelles. Femmes dans toutes leur diversité et leurs contradictions. Leurs corps s’empilent, s’amassent, se tordent, se soutiennent et exultent. Elles crient jusqu’à s’en déformer les mâchoires. Rient aux éclats. Soulèvent une voiture (une vraie). Annoncent la couleur, en quelque sorte : rien ne sera tiède dans ce Projet.pdf (portés de femmes) qu’elle couvent joyeusement depuis deux ans et demi. La bande de 17 circassiennes1 arrive enfin au bout du chemin, prêtes pour la création mondiale présentée à l’Agora de Boulazac les 14 et 15 décembre.
Ne rien lisser
De mémoire de circassien, on n’avait jamais vu ça : un collectif féminin qui s’empare du porté acrobatique pour construire un élan collectif. Dans le cirque, la discipline est souvent un truc de garçons, ou de couple mixte où la fille voltige pendant que le garçon supporte, solide. Patatras. Branle-bas de combat. Projet.pdf préfère se passer des hommes, quitte à s’y mettre à plusieurs, créer des nouvelles figures, tenter des choses inédites. « Pour une fois ce sont les femmes qui positionnent les femmes. Pour une fois ce sont les femmes qui manipulent les femmes. Pour une fois ce sont les femmes qui dominent les femmes. Pour une fois ce sont les femmes qui portent les femmes » annonce le dossier de presse, en forme de manifeste.
« De cette déviance non-mixte naissent des gestes particuliers, des façons de faire inédites » explique Laurence Boute, artiste à l’origine du projet, voltigeuse passée par le collectif Prêt à Porter ou XY. « On est beaucoup plus précautionneuses, plus précises, plus douces, plus attentives. On s’aperçoit qu’on ne monte pas du tout pareil sur une fille que sur un garçon. C’est moins brutal. »
Tout est parti d’un atelier consacré au porté à la Grainerie, espace de cirque toulousain. 25 femmes s’y retrouvent, des voltigeuses mais pas que. « Un tiers d’entre elles venaient du clown, du fil de fer, de la corde », se souvient Laurence Boute. La semaine s’avère si riche en échanges artistiques et humains que naît l’envie de créer ensemble malgré les diversités, les techniques différentes, les engagements et géographies disparates. Le grand tout les intéresse, surtout ce qui déborde, « nous ne voulons rien d’académique, surtout ne rien lisser ».
Utopie collective
Ces portés de femmes réinventent aussi une manière de créer et de se présenter au monde. Comme une utopie collective. Des comités s’organisent pour que toutes les tâches se répartissent (organisation, technique, planning ou création). Il n’y a pas de chef de file désigné. Tout se partage à parts égales. « Cette organisation, s’est faite dans une très grande fluidité, avec la sensation qu’on se comprenait très facilement. Est-ce que cela tient au fait qu’on soit des femmes, ou que ce soit ces femmes-là ? Je ne sais pas. Mais contrairement aux grands clichés qui veulent que des femmes entre elles se crêpent le chignon, ça n’a pas du tout été le cas ! »
Au plateau, ce rapport de bienveillance est de mise aussi. La matière s’est créée avec les propositions de chacune, que le collectif s’est ensuite réappropriées. « Toutes les idées ont été bonnes à prendre. Chacune a pu mettre une couleur à une scène. Nous avions la volonté de ne pas être qu’un groupe, mais des identités singulières, avec ce qui nous est propre à chacune. » Au final, elles sont treize, quatorze ou quinze au plateau. Selon les disponibilités, les blessures, les grossesses. Car elles ont voulu un spectacle qui les laisse vivre leur vie de mère, de femme, de citoyenne. Dans une succession de saynètes mises en scène par Virginie Baes, qui les a rejointes à mi-parcours, ces filles se montrent dans toutes leurs différences, par le corps mais aussi dans des adresses au public.
Dans un contexte où les femmes ont repris avec vigueur la parole, où la question féminine agite, pour une fois, l’espace médiatique, ce Projet.pdf a reçu le soutien de nombreuses structures du cirque. « On se rend bien compte qu’on a bénéficié d’un contexte favorable. Le fait que ce projet soit exclusivement féminin intéresse. Mais ce n’était pas notre intention de départ. » Aujourd’hui, ce projet unique se définit avant tout comme féminin, plus que féministe, faute d’avoir trouvé entre elles une définition commune de ce terme aux acceptions si diverses. Et aucun homme n’a pris part à la création, elles espèrent bien les avoir dans les gradins.
1. Laurence Boute, Philine Dahlmann, Renata DoVal, Coline Froidevaux, Clémence Gilbert, Mathilde Gorisse, Cali Hays, Marion Hergas, Charlotte Kolly, Claire Lascoumes, Flora Le Quemener, Priscilla Matéo, Sophie Olivon, Alice Roma, Claire Ruiz, Anahlou Serre, ElskeVan Gelder.
Projet.PDF, création féminine et collective, mise en scène Virginie Baes, du jeudi 14 au vendredi 15 décembre, 20 h, Agora, Boulazac (24750), www.agora-boulazac.fr
Du vendredi 9 au samedi 10 février, ans le cadre d’Un Chapiteau en hiver, esplanade des Terres-Neuves, Bègles (33150). www.mairie-begles.fr
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harrousnet-blog · 7 years ago
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Femmes, acrobates et libérées (VIDEO) Elles seront quinze acrobates sur scène, porteuses et voltigeuses. “Projet.PDF”, comme “Portés de femmes”, parle également du mouvement “Me Too”. A Wolubilis, ce jeudi. Critique et rencontre. Source: culture
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journaljunkpage · 7 years ago
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CIRCUS ET TERRA NOVA
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Stéphanie Pichon / No/More, © Ian Grandjean
Bègles confirme son envie de nous réchauffer chaque hiver autour d’une piste de cirque. La quatrième édition d’Un chapiteau en hiver accueille des compagnies de cirque contemporain, pour tous publics, et double cette programmation de stages de pratique. Survol en quatre pirouettes des rendez-vous phares.
Échelonné Le titre est explicite. No/More. Les quatre acrobates de la pièce (Hemda Ben Zvi, Mosi Abdu Espinoza Navarro, Amir Guetta, Jonas Julliand), emmenés par Simon Carrot à la tête de la Tournoyante, veulent en finir avec le « toujours plus », les soifs d’élévation, la fuite en avant, les désirs de puissance. Ou du moins prendre conscience de ces injonctions confrontées à leurs désirs de compassion et d’harmonie. Alors ils jouent leurs paradoxes au bout d’échelles de bois, qu’ils arpentent, dans tous les sens, testant leurs élans collectifs, leurs solidarités, leurs divergences autant que leurs convergences. « Ils montent, tombent et se relèvent, se propulsent ou s’effondrent, se piétinent ou s’entraident. » Ce faisant, ils inventent leur propre langage, fait de techniques acrobatiques, de danse, de théâtre et d’un sacré sens de l’absurde.
Triplé Pour la première fois, Un chapiteau en hiver s’inscrit dans le cadre des Rencontres de la forme courte 30/30 (voir page 22). Question de timing auquel s’ajoute un certain goût du cirque développé par Jean-Luc Terrade depuis ses partenariats avec l’Agora de Boulazac ou le Sirque de Nexon. Sous le chapiteau des Terres-Neuves, la soirée en trois temps réunit un bel échantillon de cirque contemporain. Il y aura d’abord Phasmes, duo des Libertivores porté sur une danse acrobatique où se fait et se défait une créature mi-humaine mi-insecte. Autre objet diablement curieux, Il est trop tard pour trouver un titre, ou la rencontre commandée entre un performeur qui déteste le cirque et Martin Palisse, jongleur à demeure au Sirque de Nexon. De cette farce surgit un objet inclassable, décalé, politique, parfaitement 30/30 ! Enfin, Dad is Dead de Mathieu Ma Fille revient pour la deuxième année dans la programmation et c’est tant mieux. Car, enfin, comment résister à cet improbable dialogue intimo-vélocipédique qui, sans jamais s’arrêter de pédaler, arrive à traiter avec profondeur de l’identité sexuelle, de la famille, de l’intime.
Masculin Merci, pardon. « Spectacle pour deux danseurs, 40 massues et un bon paquet de névroses. » On a fait plus engageant comme titre de spectacle de cirque, de clown de surcroît. Mais la compagnie bordelaise Happy Face, soit Boris Couty et Maxime Sales, a décidé de tout lâcher, partager l’intimité, dévoiler les faiblesses et les peurs, alimenter un duo de jonglage, de clowns et de danse, des expériences de leur propre vie. « Nous sommes beaux et laids, cons et géniaux, magnifiques et ridicules. C’est ainsi que nous serons sur scène. » Soit.
Féminin Projet.pdf, ou comment dix-sept femmes ont décidé d’un spectacle de porté acrobatique sans gros bras masculins et plein d’une utopie collective sans chef ni grand organisateur. On vous en a déjà longuement parlé dans notre édition de décembre, à l’occasion de la première à Boulazac. Bègles les accueille à son tour deux soirs et pousse plus loin l’échange en proposant une masterclass pour personnes pro ou bien entraînées.
Un chapiteau en hiver, du vendredi 26 janvier au dimanche 11 février, esplanade des Terres-Neuves, Bègles (33150) www.mairie-begles.fr
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journaljunkpage · 7 years ago
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SOMMAIRE
4 EN BREF
6 MUSIQUES CHARLES JUDE & ÉRIC QUILLERÉ CHARLÉLIE COUTURE ARIEL ARIEL
12 EXPOSITIONS GUILLAUME PINARD EXPO4ART VALÉRIE BELIN BEATRIZ GONZÁLEZ AURÉLIEN MAUPLOT
18 SCÈNES BAPTISTE AMANN MARINE MANE
21 NOUVELLE-AQUITAINE PROJET.PDF LE CONFORT MODERNE TOUS AZIMUTS MATHIEU DUFOIS
30 LITTÉRATURE FRANÇOIS TALIANO-DES GARETS
34 JEUNESSE
36 VOYAGE BERGAME
38 FORMES
40 GASTRONOMIE
44 ENTRETIEN KIM
46 PORTRAIT LAURENT LAFFARGUE
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harrousnet-blog · 7 years ago
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Femmes, acrobates et libérées Elles seront quinze acrobates sur scène, porteuses et voltigeuses. “Projet.PDF”, comme “Portés de femmes”, parle également du mouvement “Me Too”. A Wolubilis, ce jeudi. Critique et rencontre. Source: culture
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