#Porte Horloge
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sergephilippelecourt · 2 years ago
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Manifestation régionale à Vire
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boschintegral-photo · 1 year ago
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Porte De La Grosse Horloge La Rochelle, France
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philoursmars · 11 months ago
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Ca y est ! Je reviens de mon périple dans l'Ouest pour retrouver des ami(e)s lointain(e)s ! Première étape, Isabelle en Gironde, vers Libourne…
Nous passons une journée à Bordeaux.
Ici la Porte Cailhau puis sur les 3 suivantes, la rue Sainte-Catherine avec un baromètre et une horloge entourés d'enfants et de vieillards. Les deux dernières : la Place de Bir-Hakeim avec la Porte de Bourgogne.
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percehaies · 4 months ago
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Grues, bateaux et horloge du port de Rouen.
Noël Le Boyer, photographe, 1883-1967
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recapqsmp · 1 year ago
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Vendredi 15/09 - L'examen final des 12 petits œufs
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Fit s'est rendu compte que la moustache de Ramon a disparu de son lit. Il s'est entretenu avec Tubbo (rejoint en même temps par Philza) qui leur a expliqué tout ce qui s'est passé la veille : le rendez-vous avec Fred, la roulette, les objets des œufs.. Tubbo leur a aussi expliqué l'existence d'un 8eme œuf : A1. Le groupe est allé voir Forever pour essayer de le réveiller de son coma, sans succès. Fit a expliqué à Philza que le code l'avait averti de quelque chose en lui donnant une horloge, et les deux ont théorisé sur le fait que le code voudrait peut-être protéger les œufs, ou les habitants des œufs, qui seraient le danger de l'île. Fit et Philza ont conclus que même si les œufs étaient des robots ou des IA, ils essaieraient tout de même de les protéger.
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Le serveur a fêté l'indépendance du mexique ! Les joueurs ont pu se rendre dans une reproduction de "la cathédrale métropolitaine de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie au Ciel de Mexico", se sont (pour la plupart) habillé spécialement pour cette fête, ont dansé et appris des traditions mexicaines. Pour l'occasion, les capybaras et Firusflais (le corgi de Roier) étaient présents à la soirée. Foolish en a profité pour montrer le village des capybaras à Mouse, Jaiden et Lenay. Les joueurs se sont ensuite rendu au QG de l'Ordo pour faire le point sur tous les évènements passés. Foolish a gagné au pile ou face le droit de voler les médicaments s'il arrive a s'introduire dans le coffre-fort de l'Ordo. Certains joueurs ont ensuite organisé une after à la "hot girls beach" de Mouse en attendant la fin du compte à rebours du labyrinthe.
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https://clips.twitch.tv/GracefulKawaiiSpindleEagleEye-2gHAA1pyEgK95DYP
Lorsque le compte à rebours touchait à sa fin, les joueurs se sont rendus au labyrinthe pour découvrir ce qui les attendaient. Un mur s'est ouvert et les joueurs se sont frayés un chemin à travers une horde de monstres en suivant des cafards pour atteindre une salle en quartz avec un coffre au milieu. Ce coffre contenait 3 dessins d'œufs perdus dans un labyrinthe, et un livre racontant la tâche finale des 12 oeufs entrainés à être exceptionnels. Dans ce livre, la plupart des oeufs étaient mort dévorés par des monstres, et seul 2 survivaient, mais étaient encore piégés dans le labyrinthe.
Les joueurs ont aussi trouvé un ascenseur caché dans cette salle, menant à un gros bouton rouge, et un livre. En appuyant sur le bouton, une conversation s'est déroulée sous les yeux des joueurs, parlant de la fuite des œufs, du lien avec des anomalies expliquant pourquoi ils ne reviennent pas, et qu'ils se tiendront à jour sur le canal principal. Le livre expliquait que ce canal principal n'est accessible qu'à des employés de longue date, via leur mots de passe personnels. En continuant a explorer le labyrinthe, les joueurs sont retombés sur la salle avec la roulette, mais cette fois-ci, il n'y avait plus qu'une chose au centre de la pièce : la bouée de Chayanne. Les joueurs ne trouvant plus rien dans le labyrinthe, on conclu qu'ils auraient des réponses à leurs questions pendant l'évènement d'arrivée de Bagi demain.
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https://clips.twitch.tv/OutstandingNiceDeerPermaSmug-_HsX5B5o_S-N3WiR
Philza a trouvé un livre chez lui décrivant l'histoire d'un corbeau ayant raté l'opportunité de voir ses enfants avant qu'ils ne partent. Ce livre contenait des coordonnées, Philza a donc décidé de s'y rendre, pensant que ses oeufs l'attendaient peut-être là bas. Au point de rendez-vous, Philza a trouvé un genre de perchoir géant, avec beaucoup de colibris et de fleurs. Dans le bâtiment se trouvait un coffre, avec la bouée de Chayanne et le bonnet de Tallulah posés à côté. Philza a ouvert le coffre et trouvé un livre contenant un message : Une cage pour une cage. Paniqué, il s'est retourné, Cucurucho l'attendait derrière lui. Il lui a ri au visage, a vérouillé la porte depuis l'extérieur et a enfermé le bâtiment dans de la cobblestone, piégeant Philza à l'intérieur.
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https://clips.twitch.tv/BumblingCrepuscularRadishThunBeast-eTmgpSi7bgwyUsfa
Foolish et Jaiden se sont mis en tête de voler les médicaments dans le coffre-fort de l'Ordo. Ils ont eu l'idée d'utiliser un des monstres des 7 pêchés capitaux capable de casser des blocs, et après une bonne heure de travail, ont réussi a s'introduire dans le coffre-fort, volé les malettes de médicaments, pris des photos de Foolish tenant les malettes dans les mains, et ont refermé le coffre-fort comme si rien ne s'était passé. Foolish et Jaiden souhaitent dissimuler des indices pour indiquer à Cellbit que le coffre-fort a été volé.
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claudehenrion · 2 months ago
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Le monde actuel est un immense bordel...
Chaque fois que viennent sous ma plume (qui est un clavier) un gros mot ou une expression vulgaire, j'en demande pardon : mon amour pour notre belle langue (ce qu'elle était, avant que le progressisme ne lui impose une chute qui risque d'être finale !) n'aimait pas trop ces vocabulaires provenant de registres dits ''familiers''. Cependant, je dois vous avouer que les excuses que je vous fais sont de moins en moins sincères : le monde, tel que je le vois évoluer autour de moi, ressemble à ''un méga-bordel''... et ce n'est pas une bonne nouvelle.
Avant même la réélection quasi-triomphale de Trump, les ''migrations de masse'', la guerre en Ukraine et les événements tragiques du 7 octobre avaient fait, au pied de la lettre, basculer le siècle, dans un temps incroyablement court à l'échelle de l'Histoire. Mais contrairement à tout ce que tout le monde attendait, les cauchemars liés à notre folie de ''mondialisation'' ont laissé la place non pas à la félicité universelle espérée par les naïfs et les cons, mais à une juxtaposition de conflits locaux, qui semble sans fin et ne demandent qu'à s'étendre. Le rêve absurde d'une ''mondialisation heureuse'' a fait long feu... et le fait que de plus en plus de gens s'en rendent compte est la seule bonne nouvelle du moment.
Les stratèges du genre ''La Voix de son maître'' nous affirment que la nouvelle problématique se résumerait à une confrontation ou à une sorte de querelle à mort (dont ils oublient de dire qu'elle est factice, car fabriquée par eux et leurs maîtres à ne pas penser), entre les démocraties libérales et des puissances autoritaires, dans un ''remake'' de la lutte millénaire entre le Bien (eux) et le Mal (les autres). Une telle représentation leur facilite certainement la vie... mais elle n'apporte rien à la nôtre, puisque nos démocraties n'en sont plus (il s'en faut de beaucoup !), et que les soi-disant ''autocraties'' semblent se multiplier à chaque vote... démocratique qui a lieu, un peu partout.
Ce qui ne peut plus faire de doute, c'est que les solutions qui nous ont été présentées depuis 30 ou 40 ans ont toutes fait long feu (mais les irresponsables continuent à raconter qu'elles seraient les seules --ce qui est faux, bien sûr, comme tout le reste de leur discours pourri) : après 3 ou 4 décennies de soumission à ces idées absurdes, nous nous réveillons brutalement devant une montée des tensions internationales qui réveille dans nos mémoires les pires heures du XX ème siècle --pourtant riche en folies. Après l'onirique ''plus jamais ça'' des européistes, nous revoilà face à des conflits dits ''de haute intensité'' à notre porte... et ce n'est pas une bonne nouvelle, non plus : la fameuse horloge dite ''de l'Apocalypse'' ne nous laisserait plus que 90 secondes avant le déclenchement d'une conflagration nucléaire : il serait, selon ses inventeurs, 23h 58Mn 30s. Et à minuit, tout pète...
Et en plus des pénuries de matières premières et de graves problèmes d'alimentation ressuscitant les grandes famines d'antan, la course à l'énergie et aux énergies risque de nous entraîner vers un ''pire'', au moment où même les ''données'' et les informations, la science et ses découvertes, l'eau, le sable, la terre, l'air et l'atmosphère... se transforment, presqu'en même temps, en sujets de discorde... dans un monde où ''discorde'' est devenu synonyme de ''tuerie au couteau''...
De plus en plus souvent, la force ignore le Droit, la violence oublie les règles et les institutions, tout conflit devient existentiel, le moindre objet contondant devient une arme qui va servir à tuer, un stupide ''Moi, je...'' remplace toute autorité, toute morale et toute moralité, les groupes de terroristes dament le pion aux Etats les plus structurés et les mieux armés où le terrorisme et le trafic de drogues sales s'imposent comme des modes de vie, de nouvelles références de ''gagne pain'' (en France seule, 200 000 personnes vivent sur ou du trafic de drogues. C'est énorme !)... La police n'est plus considérée comme ''le bras armé de la Justice'' (qui s'est noyée corps et âmes en ''se pacsant'' avec les idéologies les plus indéfendables), mais comme une bande rivale avec qui on va en découdre...
Le vieil ''ordre du monde'' dont les lignes avaient été tracées en 1945 par les vainqueurs (maintenant en pleine débâcle !) de la Guerre de 39-45, prend l'eau de partout, craque, se fissure et n'est même plus contesté : il est, simplement, ignoré. Il n'existe plus. La civilisation occidentale, qui en était le grand, le seul inspirateur, se débat en pleine décadence, entre un effondrement démographique jamais vu depuis la fin des royaumes amérindiens au XVI ème siècle, une catastrophe économique d'une dimension inenvisageable il y a seulement cinq ans, et une paralysie de toutes ses institutions dont les responsables sont l'aveuglement --et, osons le dire, la bêtise incommensurable-- des dirigeants que nous nous sommes librement choisis --tous incultes, pervers, masochistes, immatures, et, pour beaucoup, corrompus et intrinsèquement malfaisants !
Le résultat était presque prévisible, au fur et à mesure que se découvrait une telle accumulation de fautes impardonnables, d'erreurs ''XXL'' dans tous les domaines, et de persistance dans l'absurdité. C'est une poussée suicidaire ne peut déboucher sur rien qui ne soit effroyable, terrifiant, et mortel. L'Occident, cet ancien phare de la pensée, qui a, pratiquement seul, illuminé le monde entier de sa puissance et de ses réussites, risque de disparaître tel que nous l'avons connu, sans rien pour le remplacer... et les fous s'en frottent les mains. Un miracle peut-il encore nous sauver ? Si ''Oui'', on le cherche, on l'espère, mais il n'est vraiment pas en vue...
H-Cl.
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c-comme-chat · 5 months ago
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Passe temps, écrit en Novembre 2018, retour d'Australie. Jamais fini.
J’ai pris conscience récemment de l’effet du temps sur les souvenirs. Quand on croit en l’instant, comme à une religion, on a tendance à trouver dans ce point de vie, dans cette fraction de mesure, l’éternité. Comme toute religion peut-être, en tout cas dans mon cas, il y a un temps pour la ferveur, le mythe, l’utopie, et puis un temps pour la désillusion. J’ai donc réalisé que l’instant n’était pas plus magie que la magie qu’on y percevait, que j’étais la magicienne capable de rendre mes instants mystiques, puis éternels.
D’où l’idée d’écrire. Je traverse l’une de ces périodes si rationnelles, où tout semble mécanique. Le temps ne semble être réduit qu’au Tic-Tac d’une montre suisse ou au va et vient hypnotique d’une horloge. Ma vie ne semble être qu’une marche oisive suivant scrupuleusement un « schéma social », essayant de mettre en pratique une théorie apprise dans le « Manuel du Bon Citoyen du XXIe siècle». Et mes souvenirs, mes souvenirs, j’aimerais m’en souvenir, en retrouver les émotions, les leçons de vie.
Dans ma chambre, à St Kilda, quartier de Port Philip, près de Melbourne. J’aime ce nom, c’est aussi celui de ma meilleure amie d’enfance, Coline Philip. Quelque chose de familier dans cet endroit, qui n’a pourtant rien à voir avec aucun des endroits où j’ai pu vivre avant. Mais c’est là que pour la première fois depuis des mois, j’ai une chambre, l’amour, mes affaires dans des placards, un tram pour aller au travail et faire les courses, une presque routine.
A l’exception prête que c’est une routine « d’immigré », pas de famille ou vraiment d’Amis, et que je suis incapable de garder un travail plus d’un mois. Non pas parce que je ne veux pas, mais parce que les conditions de travail ne sont pas habituelles pour moi. Premièrement, c’est beaucoup d’effort pour peu de retour, que ce soit financier (peu d’amusement donc), ou en termes de satisfaction personnelle. D’autre part ces emplois « casual » n’offrent aucune sécurité, on se fait renvoyer par un claquement de doigt, l’employeur est roi, mais lorsque l’on souhaite démissionner car l’environnement de travail nous rend la vie impossible, on peut ne pas être payé grâce à une simple close dans le contrat que bien sûr on a signé. Avec tout ça, on doit toujours venir au travail (un jour malade et c’est le renvoi) et être force de positivisme au sein de l’équipe afin d’entretenir le mensonge des employeurs, qui tend à faire croire qu’ils proposent tous le meilleur emploi de l’agglomération de Melbourne, pour mieux dissimuler la meilleure arnaque.
Ayant enfin terminés mes 5 ans d’études à Paris dans une autre routine assez angoissante également par son absurdité, me voilà, après 10 mois de voyage, de réponses et d’aventure, replongée dans la froideur et l’anonymat de la Ville. Le point positif, c’est que j’ai désormais le temps, pour me remémorer, ces petits morceaux d’éternité que sont mes souvenirs.
I. La décision
La décision était prise depuis 1 an, quand j’arrivai enfin au terme de mon contrat d’alternance avec l’entreprise ASSA ABLOY, leader mondiaux de systèmes d’ouverture (et fermeture attention) de portes. « Tintintinnn », aurait ajouté Renaud. Une belle proposition m’est alors offerte par le Directeur des Ressources Humaines, un alsacien dont l’humour restait assez incompris par la majorité des employés de l’entreprise, mais heureusement, quelques âmes détendues et tolérantes (en apparence du moins) dont moi-même, appréciaient. Cet homme donc, me le rendait bien et me proposa un Contrat à Durée Indéterminée, objet se faisant de plus en plus difficile d’obtenir de nos jours, et qui donne des tas de pouvoirs dans la société de consommation, comme avoir un crédit ou deux, ou trois, et aussi faire vraiment partie de l’Entreprise, de l’Équipe.
Ma décision de partir à l’étranger, autrement dit de fuir la société de frustration, était donc remise en question par ce qui me semblait être la question clef de mon existence : Faut-il ou non que je me conforme��? Tenter autre chose était terrifiant. Je pensais m’exposer à des regrets, des dettes, le désespoir de mes parents, l’indifférence de mes amis, l’échec. Je demandai donc bien sur l’avis de mes parents, de mes amis, plus pour me rassurer que pour vraiment influer sur ma décision. A ma surprise, ils me dirent tous de partir, comme s’ils avaient envie de me voir expérimenter ce qu’ils ne pouvaient pas faire puisqu’ils avaient, eux, choisi le CDI et la conformité. La différence, c’est qu’ils pensaient être heureux, je pensais être malheureuse. Pourquoi ce doute alors, la peur me tenait, j’étais terrorisée à l’idée de partir pour échouer, devoir revenir et faire face à la difficulté de trouver un travail, me remémorer mes choix et les regretter. J’avais en fait peur de tout ce dont tout le monde parle à la télévision, en soirée, cette peur de notre temps qui passe pour la normalité et qui se communique par le stress bien souvent. Plus que la peur du chômage, ou de vivre chez ses parents ou de manquer d’argent, la vraie peur c’est celle de l’anonymat. Être le petit perdant, celui qui passe inaperçu pendant que les autres sont occupés à consommer, à montrer, à s’occuper frénétiquement pour oublier l’absurdité de leur existence, ont un agenda, « une vie », et n’ont pas le temps de se préoccuper de ceux qui n’ont pas pris le train à l’heure.
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alioversus · 10 months ago
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Vieux Piano endormi
Attention Fête | 2021
1. Grimper l’escalier, en s’agrippant tant bien que mal à la rampe. Est-ce la lumière du matin déjà ? Qui filtre derrière les persiennes… Il y a du tangage, inutile de le préciser. Et des pensées complètement décousues qui me traversent. Question de magie, d’énergie cosmique… Même pas vraiment dans ma langue maternelle. J’aurai vite fait de manquer une marche, si je ne me concentre pas. La connasse… Et l’autre connard dans le bar. Qu’est-ce qu’il m’a dit, déjà ? J'aurais mieux fait de lui casser la gueule ! Voilà la veilleuse ; et mes paupières lourdes, ma vision trouble. Bien sûr que non, il ne fait pas déjà jour. Voilà la porte. Le front en appui contre le judas, je cherche le trou de la serrure. D’habitude, je fais ça à l’horizontale. Connasse toutes portes ouvertes, mon œil ! Je vois double, c'est le troisième œil. Ça y est, ça rentre… Je peux me prendre les pieds dans le tapis, me taper les épaules dans le couloir et me jeter sur le lit, tout habillé. Oh là… Tu le sens, le passage dans un trou noir ? Effet spaghetti… J’aurais dû prendre une bouteille d’eau. J’aurais dû prendre la peine de pisser avant… C'est bien au-dessus de mes forces désormais. Je suis juste bon à ravaler cette colère — et cette nausée. Pour me sentir minable, j’aurai bien assez de demain, toute la journée. 
2. Non, je ne deviens pas religieux. Je suis beaucoup trop pessimiste pour ça. Il n’empêche que je peux mieux faire le break ici, dans ce monastère, que dans l’une de ces cliniques de merde, en cure de désintox avec d’autres gros cons matérialistes. Je vois bien tout l’intérêt qu’ils y trouvent, les frères : une vie reculée, rituelle, avec un peu de vin, un peu de bière, beaucoup de prière, aucune gonzesse. En camarades. Ils s’opposent à la magie, ils se fichent de l’énergie cosmique, ils se fichent des connasses et des connards. Ils s’en tiennent à leur horloge… Ils s’occupent bien de moi. J’épluche les patates, je fais la vaisselle, j’assiste aux offices, je dors seul comme eux tous, dans un petit lit. Le reste du monde n’existe pas, c’est beaucoup plus paisible comme ça. La journée passe sans qu’on y pense. C’est finalement festif, justement grâce au renoncement. Je me surprends à aimer contempler une assiette, un prie-Dieu, à apprécier l’odeur de la naphtaline, le gris bouloché de leurs chaussettes, le brillant des flageolets. 
3. Travail au potager. Frère Bernard me montre comment se débarrasser des pucerons, comment faire obstacle aux limaces avec des coquilles d’œuf. Il fait chaud. Je le vois suer dans sa bure distendue. Il a vraiment des mains de jardinier, frère Bernard, des mains brunes et cornues, avec le tour des ongles bien noir, comme un carrossier. Je vais chercher l’arrosoir. Frère Matthieu est en joie, planté sans rien faire devant le rosier. Il chantonne, du bout des lèvres, d’une voix haut perchée, androgyne, blanche comme un angelot peint par un pompier. Il est tout extatique, comme comblé par sa propre virginité. Je continue d’avancer, j’ouvre le robinet. Derrière le mur du cloître, il y a une chatte qui n’arrête pas de miauler. De détresse, il me semble. Ça se répète. Ce n’est pas mon problème. Frère Matthieu sait s’en soucier. Il revient un peu plus tard avec la chatte amaigrie et sa portée de chatons à moitié morts, dans un panier en osier. J’aurais laissé tout ça crever, jusqu’au dernier. Je suis une mauvaise personne. Je suis loin d’avoir guéri. Je ferais bien de prolonger cette retraite d’une semaine ou deux, voire même de toute une vie.
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th3lost4uthor · 2 years ago
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Les nouvelles expériences d’une vie sans fin (8.1/15)
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Plusieurs jours s’étaient à présent écoulés depuis l’incident de la salle d’entrainement et, en apparence, les choses semblaient être rentrées dans l’ordre. En effet, chaque matinée se voyait ouverte sur un petit-déjeuner des plus riches, avec l’ensemble de la Confrérie du Tofu et de la famille Sheram Sharm y siégeant chaque fois, parfois rejoint par Maître Joris quand ce-dernier n’était pas occupé dans ses incessants voyages entre Bonta et les terres sadidas, avant que chacun ne vaque à ses occupations. Pour le scientifique, celles-ci se résumaient en une visite à l’infirmerie, ce afin de surveiller la cicatrisation de son bras droit. Il était alors généralement accompagné par Yugo, qui s’était prouvé fidèle à ses vocales inquiétudes concernant l’état de santé de son ainé. Il avait néanmoins été davantage surpris par la visite d’Adamaï lors d’une de ses auscultations. Le dragonnet ivoire s’était invité dans la pièce, ce qui n’avait soulevé que quelques regards inquiets de la part des Eniripsas avant de constater l’absence d’urgence dans cette interruption, et avait commencé à échanger avec son frère Éliatrope. Le savant n’avait pourtant pas manqué de relever les discrets regards jetés à sa main que l’on finissait de bander, mais dont la peau aux plaques rougeâtres, débutant à peine son cycle de régénération, se laissait entrapercevoir. Ses narines s’étaient offusquées de l’odeur se dégageant de la chair brulée, et son regard avait pris une teinte d’horreur… de remords peut-être également ? Il n’en était pas bien sûr. Il n’avait pas reçu d’excuses – non pas qu’il en attendait – mais avait été sincèrement surpris par cette réaction, tout comme il le fut quand il en avait entendu les raisons par Yugo :
« Ad’ s’interroge beaucoup ces derniers temps… Il s’est rendu compte que… il, enfin nous – les Éliatropes et les dragons – avons des pouvoirs incroyables. » Il n’avait pas répondu, n’avait pas souhaité briser ce début d’interaction. « Mais que cela signifie également que nous devons apprendre à les contrôler pour… » Ses yeux s’étaient portés sur les marques écarlates. « …éviter des accidents… de blesser les autres. »
           En sachant la proximité du jeune dragon avec Phaéris, et de par les nombreuses remontrances ou piques régulièrement lancées à son encontre, il ne se permettait pas de croire en un si tôt changement de cœur. En particulier compte tenu des mensonges qui avaient constitués leurs interactions lors de son… « premier retour ». Adamaï s’était senti le plus trahi par ses actes, et cela pouvait aisément se comprendre. Après tout, ils étaient restés plusieurs semaines, voire mois dans l’enceinte même de ces murs ; le dragonnet à lui raconter leurs aventures passées et à s’enquérir de l’histoire de leur peuple, et lui à… lentement tisser la toile qui aurait dû lui permettre de réparer ses torts. De réunir leur famille.
 Enfin, tout cela,
c’était avant ce maudit « conseil »…
À croire que ce mot
porte en lui
toutes les crasses et coups-bas de cet univers.
           Lorsque la grande horloge sonnait neuf heures, il regagnait généralement sa cellule pour y tenter de développer tel ou tel aspect du poison qui devait leur permettre de vaincre le Nephylis sévissant au dehors. Lorsqu’il en avait la nécessité, il s’installait dans le laboratoire « d’urgence », qui avait été conçu spécifiquement pour l’avancée de ses travaux. Le matériel n’y était pas des plus adaptés, mais il avait apprécié l’effort et n’avait nullement bronché lorsqu’on lui avait troqué sa ridicule table d’expérimentation contre la pièce aux larges fenêtres et aux étagères fourbies de ressources, ouvrages et autres verreries. Le seul bémol était la nécessité d’une supervision constante dans ces périodes étant donné les trop nombreux aléas dont il aurait pu se servir pour causer quelques manigances que ce soit… Si ce n’est s’enfuir.
 Les pouvoirs du Cube sont certes impressionnants,
mais sans lui et avec ce satané collier,
ce n’est pas comme si j’avais la possibilité de m’envoler !
           Il n’avait pu s’empêcher d’inspecter l’horizon… pour le découvrir aussi vert et vide que le paysage visible depuis sa minuscule lucarne. Vraiment, tenter une sortie serait synonyme de défenestration dans ces circonstances. Il s’était déjà plusieurs fois brisé les vertèbres au cours de sa longue existence, parfois de façon mortelle. Souvenir d’une nuit d’hiver passée sur une falaise déchirée par les bourrasques d’une tempête, à tenter de sécuriser comme il le pouvait l’humble bicoque qu’il partageait alors avec Shinonomé… Il faisait noir. Le vent giflait son visage. Il ne savait plus quand il avait cessé de sentir la flamme de leur âtre lointain dans son dos. Il avait glissé, avait tenté de se rattraper à la moindre herbe folle ou rocaille, d’ouvrir un portail malgré le vertige effréné qui l’engloutissait. Il ne se souvenait que d’un craquement abject, qui avait retentit dans tout son être. Il avait d’abord cru à des branchages ayant miraculeusement amorti sa chute – il souffrait atrocement, il avait envie de… de hurler jusqu’à s’étouffer, il éprouvait encore la douleur, donc… Il était vivant non ? Non. Il avait voulu éclater de rire, pour se moquer de la mort, voire de sa propre maladresse, oublier ce brasier dans ses veines… Ses poumons n’avaient craché qu’une gerbe de sang, aussitôt absorbée par sa tunique dont dépassaient d’étranges crocs blancs entachés de rouge. La fin de cette histoire ? Il ne la connaissait que par sa sœur dragonne, lors de leur réincarnation suivante, quand elle lui avait raconté comment elle… l’avait retrouvé le lendemain.
 Shinonomé… Héhé…
Que n’avons-nous pas traversé ensemble ?
Que ne lui as-tu pas fait subir, h- ?!
Silence !
           Autant dire qu’il ne s’était plus approché des fenêtres, préférant envoyer quiconque était désigné ce jour-là comme son chaperon à la corvée d’aérer le laboratoire entre deux manipulations. À chaque journée son visage : de la princesse au mineur, de l’archère au guerrier, du simple soldat à l’éminent Maître Joris, c’était un véritable bal qui se pressait pour surveiller, avec plus ou moins de compréhension, le moindre de ses actes. Mais s’il se devait de l’avouer, alors les longues sessions passées en compagnie de Yugo étaient de loin ses préférées. Le petit Éliatrope était… vivant, il ne savait pas comment le décrire autrement. Son sourire vous intoxiquait plus vite qu’une once d’aconit, et sa voix enjouée, posant mille et une questions à la seconde, était un plaisir à ses oreilles, qui n’avaient que trop longtemps souffert du silence. Il avait toujours eu cette « énergie », qui n’avait pourtant rien à voir avec le Wakfu qui le parcourait, cela était bien plus… pur, brut… authentique. Comme l’une de ces géodes exposant les gemmes et cristaux de ses entrailles au vent. Ils parlaient de tout, comme autrefois.
 Yugo souhaitait savoir comment s’organiser leurs cités avant l’Exode ?
Il en griffonnait les contours entre deux formules alchimiques.
Yugo s’interrogeait sur leurs fêtes et cultes ?
Il se lançait dans une longue narration sur la Nuit aux Lanternes.
Yugo surprenait un changement dans sa maîtrise ?
Il lui expliquait les étapes de développement des Éliatropes…
le tout ponctué d’anecdotes sur leurs frères et sœurs.
           Une fois, le plus jeune évoqua Shinonomé au détour d’une conversation. Renouvelant son désir de mieux connaître celle qu’il n’avait entraperçu qu’un instant et alors piégée dans son Dofus, il avait poursuivi son enquête familiale, mais, releva le scientifique, toujours en prenant garde à la tournure de ses phrases ; toutes empreintes de révérence pour la dragonne… mais également envers lui-même. Et à ces questions aussi, il avait répondu. Si certaines avait fait naître un sourire et d’autres un tremblement dans la voix, il avait su se faire maître de ses émotions, n’en laissant aucune transparaître plus que de raison. Toutefois, il n’avait pu que succomber à la paralysie lorsqu’il finit enfin par lui demander, d’un ton si calme, si doux et pourtant si tranchant :
 « Hey, hum, Qilby ? Qu’est-ce que ça fait quand… » Il avait repris son souffle, son regard cherchant l’autre. « Qu’est-ce que ça fait quand on perd… enfin, tu sais ? »
           Le martèlement régulier du pilon contre les feuilles d’amordica cessa. Pendant un long moment, il avait contemplé quelque chose, au loin. Un souvenir ? Il avait fini par soupirer, une longue exhalation comme si l’air pouvait emporter un peu de l’amertume qui lui rongeait le cœur, et il s’était avancé vers Yugo. L’enfant, voire bientôt adolescent, s’était étonné de cette approche, mais n’avait pas reculé pour autant. Il avait alors vu son ainé s’agenouiller, malgré l’effort que cela semblait demander à ses articulations, avant de le fixer droit dans les yeux, captivant toute son attention.
 « Dis-moi Yugo, qu’as-tu ressenti quand Adamaï était possédé par ces démons ? » Une grimace s’accapara aussitôt des traits de l’intéressé.
« Je… C’était horrible, c’était comme si… Je ne sais pas… » Il porta une main à sa poitrine. « Comme si on m’arrachait une partie de moi-même. J’étais tellement en… en colère, je voulais leur… Je voulais te-… !
-Très bien, très bien. Yugo ? » La petite coiffe turquoise se releva. « Maintenant, imagine… » Un élégant doigt vint se poser contre le poing serré. « Imagine donc ce sentiment, cette peine, cette rage, cette solitude, cette impuissance, ce… ce « vide » t’envahir chaque jour de ton existence. » Les yeux de Yugo s’étaient écarquillés d’effroi à cette simple perspective, mais il avait continué malgré tout. « Imagine te lever un jour pour découvrir un monde identique à celui de la veille : les mêmes personnes, les mêmes discussions, les mêmes parfums, les mêmes couleurs. Rien n’a changé. Et pourtant, rien n’est pareil… Car la seule chose qui n’est plus la même… C’est toi. » Il s’était relevé, regagnant sa paillasse et ses fioles. « Et tu pourras faire ce que tu veux, dire ce que tu veux, jamais ce sentiment ne partira. Oh, bien sûr il pourra s’atténuer avec le temps, mais il aura toujours une place dans cette « vie ». Le monde sera le même… mais toi, tu auras changé. » Il avait repris ses activités, fixant délibérément les fibres broyées sous ses coups. « Et tu te demanderas si, en fin de comptes, ce que tu es le seul à éprouver, cette… « anomalie » que tu es le seul à percevoir… » Dans un murmure. « … ce n’est pas tout simplement toi-même. »
           Ils étaient alors restés plusieurs minutes dans un silence des plus sérieux, uniquement perturbé par l’entrechoc des instruments ou le sifflement de quelques alambics. Yugo l’avait observé avec une grande attention, avant d’oser, d’une voix empreinte de chagrin :
 « Elle… Elle te manque, pas vrai ? » Il s’était redressé brusquement, gêné. « P-pardon, c’est une question s-stupide, bien sûr que- je- !
- Oui… terriblement… » L’autre s’était arrêté. « Shinonomé, elle… Je n’ai pas les mots pour t’expliquer à quel point je… Ce que je pourrai donner pour la revoir…
- C’est pour ça que- enfin, je comprends. »
           Yugo s’était tu un instant, mais derrière ses boucles blondes, vous pouviez voir ses pensées et nouvelles interrogations s’animer. Ils avaient passé le reste de la matinée au laboratoire, changeant de sujet pour des thématiques plus légères, avant de débarrasser les tables des plans et accessoires les recouvrant pour aller les entreposer dans la cellule du vieil Éliatrope puis rejoindre la grande salle où le repas de midi serait servi. Ce-dernier pensait la discussion close, quand soudain :
 « Et, euh… Qilby ? Pour nous, comment… ?
-Hum ? » Il avait réajusté une sacoche sur sa bonne épaule.
« Je veux dire… tu te souviens de toutes tes vies, c’est ça ? Alors tu as très certainement dû assister à… à au moins l’une de nos morts. » Il s’était tendu, son échine dorsale relâchant un frisson glacé. « Qu’est-ce que tu as ressenti quand… ? »
           Il n’avait pas répondu.
           Une fois un solide repas avalé, les oreilles aussi pleines d’histoires et racontars comme l’étaient l’estomac de mijotés et autres mets délicats, il retournait bien souvent à ses notes pour le reste de la journée. Cependant, il était devenu assez commun que ses heures d’étude ne soient interrompues lorsqu’au mur, sonnait enfin 15 heures. En effet, bien plus souvent que rarement à présent, la lourde porte bois de sa cellule laissait entrer un invité plutôt que l’une des innombrables petites mains du Palais, qui prenaient à peine le temps d’inspirer avant de fuir ce lieu et retourner se tapir aux cuisines. Par deux fois maintenant le vieux mineur, dénommé Ruel, s’était permis de franchir le seuil, plateau chargé sous le bras et phorreur sur ses traces. Depuis leur première interaction, Qilby avait appris à tolérer sa présence ; il lui arrivait même d’apprécier certains de leurs échanges quotidiens. Le vieil homme avait de nombreuses décennies derrières lui, tout comme lui avait de siècles, ce qui leur permettait presque de s’exprimer sur un ton égal : ils étaient deux âmes éreintées par le temps, qui avaient connu les tumultes de la jeunesse, les « premières fois »… Honnêtement, trouver un compagnon avec qui ressasser quelques souvenirs ou encore se plaindre des dérives actuelles, voilà des moments auxquels il n’avait pas eu l’occasion de s’adonner depuis longtemps. Certes, il y avait bien eu certains de ses frères ou sœurs par le passé, lorsque le hasard des réincarnations les laissait grandir côte à côte… Mais combien d’entre eux avaient accepté sa condition d’éternel observateur ? Combien avaient réellement considéré, et plus encore, reconnu sa malédiction ? Bien peu…
         Ce qui le menait à la seconde personne venant le visiter à l’heure du thé : l’archère. Après leur entrevue secrète, le scientifique préférait ne plus employer le nom « d’Evangeline » en s’adressant à cette-dernière – si son visage avait tout d’un être céleste, son esprit calculateur et sa langue acérée avaient révélé un être terrifiant. Il se contentait alors de formules de courtoisies, telles que « Ma dame » ou encore « Très chère », qui si elles possédaient cette légère froideur polie, n’étaient pas moins dépourvues d’un sincère respect. Et, chose étonnante, celui-ci lui était rendu. Il lui serait difficile de décrire le sentiment qui l’envahissait à chaque fois, aussi rares soient-elles, qu’il entendait ce très sobre « Messire ». Il n’avait jamais couru après les titres – il ne s’agissait que de mots de couverture, qui n’étaient que mieux tordus une fois le dos tourné – et pourtant, la petite flamme qui s’était allumée dans sa poitrine refusait de s’éteindre à son entente. Elle s’animait quand la jeune femme prenait garde à prendre à deux mains la tasse qui lui était offerte, frissonnait quand elle veillait à ne pas verser trop vite l’eau chaude dans celle de l’Éliatrope, et prenait une lueur nostalgique quand elle se risquait, même par légère moquerie, à employer des « cher Docteur » ou « Major ». Étrangement, ce-dernier avait fait rire l’archère aux éclats : le nom ne lui était, selon ses dires, pas des plus appropriés... à moins de prendre en considération qu’il ait « majoré » en conquêtes échouées. Peut-être aurait-il mieux fait de ne pas s’étendre sur sa carrière militaire, bien que pâle en comparaison de celles qu’avaient pu mener Chibi et Yugo. Et pour autant, il n’en avait cure, car pour une fois... Pour une fois… Quelqu’un l’écoutait.
 Je vois, c’est donc comme cela que tout a commencé…
Ah, Nora est l’une de vos sœurs cadettes je me trompe ?
Et comment êtes-vous parvenu jusque-là ?
Les… Méchasmes ? Ah oui, je crois que vous nous en aviez déjà vaguement parlés.
Donc, c’est ainsi que vous…
Oh ! C’est… oui, je… je comprends.
Mais alors…
Vous avez-
Je suis désolée.
Par Crâ…
           Au-delà des commentaires, qui venaient ponctuer ses récits sans en rompre la mélodie, elle avait également cette pertinence, cette… intuition à la limite d’un autre sens qu’elle était seule à maitriser. À chaque pause un brin trop longue, même infime de sa voix, elle le relançait avec un doux intérêt (« Très honnêtement, je ne sais pas comment j’aurai moi-même agi… Votre famille a dû grandement souffrir de ce départ, hum ? ») ; à chaque grincement de dents ou détournement furtif du regard, elle inspirait profondément, le ramenant au calme (« Il ne vous a pas laissé le choix en un sens. Sans cela, vous n’en seriez pas arrivé là… ») ; à chaque frémissement de sa voix, elle se rapprochait de son fauteuil, parfois même jusqu’à ce que leurs genoux se frôlent (« Ce « Aroh »… Vous… l’appréciiez grandement, n’est-ce pas ? »).
         Et s’il osait se l’avouer, alors il dirait que ces après-midis avaient su trouver une place particulière entre les rayonnages de sa mémoire. Après des siècles passés à errer parmi ces couloirs bardés d’ouvrages, se perdant dans des volutes nocturnes que les étoiles avaient fuies, à arpenter ces cours et salles d’études que son emprisonnement l’avait conduit à saccager… à réduire en cendres pour en imprimer les murs de sa rancœur… Après tout ce temps, captif de ses souvenirs et pourtant incapable d’en relire la moindre ligne… Il en avait presque oublié les annotations laissées dans les marges. Les commentaires qu’une main passée mais sienne avait inscrits le cœur léger, détaillant avec emphase tel évènement, telle rencontre, tel repas… telle expérience.
 Aujourd’hui, Glip est enfin parvenu à tenir en vol
avec Grougaloragran plus d’une demi-heure : il a tellement progressé !
 - Notes pour futur laboratoire -
 Rappel à moi-même : ne plus jamais autoriser Yugo
et Adamaï à rester dans la cuisine sans surveillance.
 Ils grandissent trop vite, je ne pensais honnêtement pas arriver au jour
où je regretterai les couches et les biberons…
 Dessin de Nora en copie ; 21 Sombrefeuille 12 648 (voir rouleau section A75/IS-9782862606712)
 Je jure que si je dois encore passer une minute de plus à
écouter Chibi se plaindre de ses relations amoureuses,
je retourne dans mon Dofus pour au moins deux cycles !
 - Correction du projet d’amendement A7ib2 -
 Que dit un cuisinier satisfait de son apprenti ?
Qu’il « gougère » ! – Efrim, 5 Frêlaube 5 847
 Mina a prononcé son premier mot aujourd’hui : « Qwi-bi »
… Ma petite luciole est si intelligente !
           Il s’était perdu dans ses chapitres les plus noirs, ceux-là mêmes où l’encre, mêlée de larmes et de sang, qu’il soit le sien ou non, vous aspirait dans les entrailles, « la Source ». Cet éternel abysse, où si la Dimension Blanche était un jour dans le plus isolé des déserts, alors ce lieu maudit était une nuit au cœur du plus froid des arctiques. Une condamnation à revivre, sensation par émotion, mot par action, le moindre instant que son esprit tordu voulait lui imposer. Ceux emprunts de culpabilité étaient ses favoris, le torturant de ses échecs, ses manquements, ses erreurs… Ses fautes.
         Et pourtant, cette misérable mortelle… Elle l’avait poussé, par sa curiosité, à rouvrir l’un des imposants volumes, ne serait-ce que pour le plaisir d’un paragraphe. Puis, un rouleau abandonné sur une table d’écriture, un recueil à la couverture élimé, un mémo coincé dans une bouteille encore scellée. Petit à petit, ligne après ligne, il avait épousseté ses étagères. Ne soyez pas non plus trop optimistes, car là-bas, dans un recoin, se trouvait encore liasses et pamphlets dont les ombres menaçaient toujours d’envahir le peu d’espace clair qu’il était parvenu à recréer. Un nombre incalculable de rapports listant les pourquoi et comment il en était arrivé à ce misérable état et y avait entraîné son peuple.
         Mais Evangeline s’asseyait sur ce même tabouret de bois noir après avoir apporté un plateau de pâtisseries fines et de fruits frais, il complétait la scène d’une bouilloire et de deux tasses pour s’assoir en face d’elle, dans cet inconfortable fauteuil de cuir… Et le monde pouvait disparaître pendant les deux prochaines heures, si ce n’est jusqu’à tard dans la soirée où l’on sonnait le souper commun. Elle se levait, défroissait sa jupe, il la suivait faisant craquer ses articulations au passage. Un regard, une appréciation :
 « Eh bien, je vous remercie pour cet après-midi.
- Le plaisir fut mien.
- J’espère, cette fois-ci, vous voir manger davantage qu’au diner d’hier soir. » Lui avait-elle lancée nonchalamment. « Vous ferez plaisir à Yugo en avalant plus que trois feuilles de salade…
- Oh-ho... » Avait-il sourit dans tout son sarcasme. « Oserai-je voir du souci pour ma santé dans cette requête ?
- Pensez donc à faire corriger vos lunettes… Messire.
- J’y veillerai… Ma dame. »
           Ces innocentes escarmouches n’avaient rien des joutes verbales dans lesquelles il avait pu se lancer avec Efrim ou encore Glip. Mais Déesse ! Qu’il pouvait savourer ces piques mesurées et ces répliques saillantes ! Son esprit affuté avait toujours été l’un de ses plus grands atouts, tout comme fiertés : si on ne lui laissait pas l’opportunité de polir ses mots à l’égard d’autres langues acérées… Il s’abimait, s’effritait, pour ultimement devenir la mélasse noyant ses pensées, ses écrits… son être tout entier.
         C’est donc le pas léger qu’il descendait jusqu’à la grande salle, ne prêtant même plus attention à l’escorte pourtant armée jusqu’aux dents qui l’y conduisait sans faillir. Là-bas il y retrouverait son frère et ceux qui avaient su se faire ses amis, et lui, ses geôliers. La famille Sheran Sharm représentait toutefois un patchwork intéressant. En effet, si le Prince Armand ne se cachait pas de son dégoût ni de sa rancœur envers le scientifique qu’il avait autrefois considéré comme un hôte ; sentiments que l’Éliatrope lui rendait bien tant l’impertinence de cette herbe revèche pouvait l’agacer (« Vous ne prendrez pas un peu de gelée à la menthe, mon Prince ? Je suis certain qu’elle vous plaira… ainsi qu’à vos invités… » ; « Non, je n’ai jamais assisté à un match de « Boufbowl » : je volais bien avant que vous ne sachiez marcher, à quoi bon, donc, courir après une balle me direz-vous ? »), cela n’était pas le cas de sa jeune sœur. La princesse Amalia était, pour poursuivre la métaphore, une graine différente des autres. Quand elle avait indiqué qu’elle l’invitait à visiter les jardins royaux, il avait tout de suite laissé l’idée de côté, pensant à une énième formule de bienséance mais sans véritable fond. Il s’était trompé. Il ne lui avait fallu qu’une visite impromptue à so-au laboratoire, la Sadida flanquée de son amie d’enfance Crâ pour ne pas rebrousser chemin, lui de Yugo pour ne pas s’inventer une excuse et décliner, pour que les deux se retrouvent autour d’une table de fer blanc, au cœur de l’Arbre Palais, dans l’une des réserves botaniques les plus majestueuses qu’il était donné d’admirer dans le Monde des Douze. Celle-ci n’était clairement pas aussi impressionnante que Zeden, moins grande, plus sombre, plus « désordonnée »… Mais le tout dégageait un sentiment de simplicité, de chaleur, de… « naturel ». Cette idée l’avait amusé, et lorsque celle nommée « Amalia » (comment pourrait-il l’oublier avec son frère ne cessant de lister ses qualités à longueur de journées ?) l’avait observé, interrogée, il s’était perdu dans un comparatif entre leurs deux domaines. Il s’était néanmoins très vite arrêté, se rendant compte qu’associer ce lieu personnel où la Douzienne avait passé son enfance et certains de ses plus beaux souvenirs, à son ancien lieu d’expérimentation, empli de rumeurs et finalement condamné à la destruction, n’était peut-être pas la meilleure des approches. Le savant avait voulu rattraper son faux-pas (il ne voulait pas que cette première excursion en dehors de sa morne routine ne devienne la dernière !), mais alors elle… Elle avait souri. Celle à laquelle il avait menti, dont il avait abusé de l’hospitalité, agressé ses fidèles sujets, pour finalement presque rayer le monde du Krosmoz… Cette jeune pousse, qui n’avait vécu qu’un fragment de sa propre existence, qui n’avait même pas conscience de l’infinité des merveilles qui se trouvaient par-delà les cimes et les étoiles… Qui regardait chaque chose avec autant d’émerveillement que de bienveillance alors que lui n’y voyait qu’un écho, une répétition, une infime variation sans substance… Elle lui rappelait…
 Tss... !
Elle et Yugo se sont décidément bien trouvés.
           Comme promis, elle lui avait présenté la roseraie de son message. La visite avait été plaisante, et les deux amateurs de botanique se perdaient régulièrement dans des discussions tenant des variétés de telle espèce, de l’entretien et mise en valeur de ces-dernières, même de la forêt presque sentiente qui les entourait. Puis, au détour d’une anecdote sur les liens entre son peuple et la flore, la princesse avait souhaité s’aventurer plus loin…
 « Ah ! Et ces aubépines : c’est ma mère qui en a créé la souche. » Elle avait pris un air nostalgique. « Elle était… très douée pour cela ; de simples racines, elle pouvait reverdir une prairie entière. » Plus bas. « J’espère toujours pouvoir un jour atteindre son niveau.
- Je ne peux pas me prononcer sur le sujet… » Avait-il alors répondu, un peu gêné de la tournure sentimentale. « … mais je pense que vos exploits en tant qu’aventurière, tout comme ce jardin, sont autant d’arguments pour dire que, hum, vous êtes au moins sur la bonne piste.
- Je… Merci ! » Sourire éclatant. Pensée fugace derrière des iris noisette. « Au fait ! Je me suis toujours demandé… »
           Elle avait voulu prendre un chemin que les ronces de son âme avaient condamné… Et qu’elles ne relâcheraient pas de sitôt.
 « … Comment était votre mère ? »
           La petite tête verte avait détaillé sa question après cela : son identité, son nom peut-être, à quoi elle ressemblait, savoir si elle avait donné naissance à tous les Éliatropes par elle-même, qui était ce fameux « Grand Dragon » dont parlait parfois Adamaï… Il avait cessé de l’écouter à ce point. Une voix, lointaine, l’avait envahi, ramené des siècles, des millénaires en arrière. La sienne :
 Pourquoi ?!
Pourquoi m’imposer cela ?! Qu’ai-je donc fait, Mère,
pour mériter cela ?
J’ai pourtant suivi vos indications ! Il ne méritait pas de…
Vous n’avez pas le droit de me faire ça ! Pas après tout ce que j’ai fait !
Je ne mérite pas de souffrir ainsi !!
Pourquoi ce silence ? Pourquoi ne répondez-vous pas ?!
Mère ! Répondez-moi !!
Vous…
Vous les avez abandonnés ! Et c’est moi qui les ai recueillis !
Qui les nourris ! Qui les ai protégés ! Qui les ai élevés !
Et maintenant ?! Maintenant qu’ils… ! Maintenant qu’ils sont…
.
Mère… Pitié…
J’ai juste besoin… Je ne sais pas ! De parler ?
D’entendre votre voix ?
Je…
.
Héhé… C’était votre idée depuis le début, hein ?
À vous et Père… Vous… Vous vous ennuyez tant que ça ?
Vous n’aviez pas assez de deux enfants ? Il vous en fallait plus ?!
.
Demain matin… La cérémonie est prévue pour demain matin.
Je ne sais pas si vous… Enfin, vous voulez peut-être
que je transmette quelque chose ?
Cela les réconfortera que vous… Je…
.
Alors c’est comme ça, hein ?
.
Adieu… « Mère ».
 « Hum, je… Messire Qilby ? Vous-… ? » L’autre le ramena au présent. « Tout va bien ? Vous sembliez… absent. Si jamais ma question vous a indisposé, j’en suis d- !
- Non, je… Je me suis juste un peu perdu dans mes pensées. » Avait-il alors répondu, se dégageant rapidement pour rejoindre l’ascenseur. « Je crois que nous devrions rejoindre vos amis, Princesse, l’heure du dîner ne devrait plus tarder.
- V-vous avez raison, nous… » Son regard avait pris une teinte peinée. « Nous devrions remonter, oui. »
           Il n’avait eu l’occasion de revenir en ce jardin qu’une fois depuis cette première excursion, mais cette dernière s’était déroulée sans accroc, la jeune Sheran Sharm ayant appris sa leçon de ne pas poser de questions desquelles elle ne gagnerait qu’un départ précipité. Peut-être le talent de son amie archère avait fini par déteindre sur la Sadida, car elle avait su remarquer les discrets retroussements des lèvres, les coups d’œil agacés ainsi que les tapotements sur la tasse devenant irréguliers. Elle changeait donc de sujet pour quelque chose de plus léger, et ils s’étaient quittés en meilleurs termes.
           La nuit tombée, le scientifique qu’il était refaisait surface, pour noircir ses pages de notes et les marges d’annotions en tous genres. Il veillait alors jusqu’à tard dans la soirée, jusqu’à ce que toutes les étoiles s’allument dans le ciel… Jusqu’à ce qu’il entende les trois battements distincts contre le carreau de la minuscule lucarne. C’était le signal.
         Il se levait, en profitant pour étirer sa longue colonne fourbue par une nouvelle journée de travail, et s’en allait ouvrir à son acolyte. Ayssla avait l’avantage d’être remonté comme une horloge ; une plaisanterie qu’il ne s’aviserait plus de refaire une deuxième fois quand il l’avait fustigé pour oser le confondre avec ce que les habitants de ce monde nommaient un « Xélor » (il se rappelait néanmoins l’avoir déjà entendu de la bouche d’Adamaï au sujet du fameux Nox que lui et son frère avaient affronté avant son retour). Le Steamer avait un grand respect pour les siens, ses origines, mais une rancœur presque aussi profonde quand il s’agissait des institutions qui les régissaient, une autre caractéristique qui les avait rapprochés. Les deux savants n’avaient toutefois pas le loisir d’échanger plus que quelques phrases entre l’entrée de l’ingénieur renégat et la relève des gardes à la porte de l’Éliatrope. Cela n’avait pas empêché le premier pour tenter de nouer contact avec son « patient » :
 « Oooh ! Je vois que vous avez là un thé fort appétissant : verriez-vous un inconvénient à m’en verser une tasse, très cher ? Je travaille toujours mieux avec les rouages huilés - haha ! »
 « Vous savez, j’ai été élevé par un Féca, qui a tout de suite vu le potentiel de combiner mon aptitude pour la mécanique avec son talent pour l’enchantement ! C’est la raison pour laquelle je me suis tant intéressé à la Stasis et à son incorporation dans chacun de mes pro- !»
 « Dites-moi, mon cher Weiß, vous ai-je déjà raconté la fois où j’ai malencontreusement, disons, « remodeler le paysage » de l’Observatoire Garant de la Méchanique (OGM) ? Non ? Ah, je suis certain que vous allez apprécier cette histoire ! Vous aimez les histoires, non ? »
 « Eh bien, eh bien... En voilà une mine sombre ! Vous feriez presque de l’ombre à un Sram -hé ! Vous l’avez ?! Sram… Ombre… Hum, je vois que mon humour ne parvient pas à étirer ces traits maussades. Que diriez-vous d’écourter peut-être notre séance de ce soir, hum ? Je m’en voudrais terriblement si vous veniez à nous faire une syncope en pleine op- ! »
 « Pfiouuuh ! Ces murs sont toujours aussi hauts, et leur ascension n’est pas sans me rappeler que mes moteurs ont besoin d’une petite révision ! »
           Aussitôt le claquement des bottes se faisait entendre de l’autre côté, aussitôt le torrent de murmures cessait pour être remplacé par un silence d’une incroyable clarté. Pour autant, Qilby appréciait ces échanges, autant que ces-derniers puissent porter ce nom du fait qu’il avait rarement l’opportunité de répondre. Mais il aimait entendre des nouvelles venant de l’autre côté de ce globe. Ayssla avait raison : il avait toujours été fasciné par l’inconnu. Lui qui avait horreur de ses souvenirs, il avait néanmoins toujours nourri une soif infinie pour ceux d’autrui : ces paysages, ces langues, ces cultures, ces savoirs… ces expériences. Toutes ces choses que son esprit ne pouvait qu’effleurer, mais qui semblaient si vivantes dans la bouche de ces âmes étrangères ! Il avait été maudit par l’ennui d’une existence monotone, et depuis lors, n’avait eu de cesse que de combler ce besoin d’étendre son horizon. Quoi de mieux alors, que ces canevas que lui fournissaient ces bardes, voyageurs et autres aventuriers, dont les couleurs n’attendaient que d’être ravivées par ses propres découvertes ? Il s’était donné la mission de revenir sur ces lieux mythiques, d’apercevoir cette créature inconnue, d’étudier ces ruines oubliées…
         Une nuit, alors que lui et le Steamer étaient afférés à l’un des nombreux tests de leur « création », il ne saurait expliquer comment, mais il parvint à s’endormir durant l’une des procédures. Il se souvenait d’Ayssla, faisant virevolter ses outils comme s’il s’agissait d’un quelconque spectacle de foire, ne prenant une pause dans son « protocole » que pour en évaluer la résistance. Il se souvenait de la douleur, irradiant depuis l’intérieur de son être pour parfois venir se heurter avec fracas contre l’énergie du collier, comme des vagues contre les falaises. La souffrance était un concept tout comme une sensation qu’il ne connaissait que trop bien, et son corps avait dû reléguer les épines de métal dans sa chair ainsi que son Wakfu torturé au second plan. La lumière artificielle était douce, au-dehors, les bruits de la nuit et d’un Palais presque endormi… Il avait succombé au sommeil… pour se réveiller le lendemain dans son lit, toutes traces de l’ingénieur sufokien évanouies ! Celui-ci lui avait expliqué, à leur prochaine rencontre, que voyant son état, il n’avait pas eu le cœur à poursuivre son travail, et avait préféré porter, ou plutôt trainer, l’Éliatrope jusqu’à sa couche, avant de repartir par la même lucarne qui l’avait vu rentrer. Ce jour-là, Qilby s’était juré de ne plus se permettre une telle faiblesse devant un inconnu. Qui sait ce qui aurait pu arriver ? Le plus dérangeant dans cette affaire, restait qu’Ayssla ne semblait en aucun cas perturbé par ce manquement de sa part ! Il avait même continué de « s’inquiéter » de son état de santé tout au long de leur travail du soir, mais Qilby savait mieux que quiconque voir à travers ces mascarades de bienséance ! Il n’était qu’un sujet de recherche pour le Steamer, comme l’autre n’était qu’un pion dans son plan ! À l’image de la Princesse qui ne cherchait qu’à mieux atteindre son frère Yugo à travers leurs « aimables » discussions, lui à regagner la confiance d’un peuple qu’il avait réellement trahi ! Tout comme l’archère qui n’était motivée que par la curiosité, lui par le besoin de mettre en ordre son esprit ! Il ne s’agissait que d’une façade ! Un masque usé pour une énième pièce dont il serait cette fois-ci l’auteur !
 Mais est-ce seulement le cas ?
Est-ce que je souhaite véritablement… ?
Qu’est-ce que je souhaite déjà ?
           Et alors qu’au dehors les étoiles s’éteignaient, attendant que les premières lumières de l’aube ne filtrent à travers les fines feuilles des hautes branches… L’Éliatrope se retrouvait seul pour quelques heures. Il avait planifié sa fuite dès son arrivée, s’était juré de ne plus être à la solde de personne. Toutes ses actions depuis lors n’avaient servi que ce but précis : accéder à son laboratoire, endormir la confiance des Douziens, trouver une alternative à son « handicap ». Encore deux ou trois semaines, quatre tout au plus, et il serait dehors. Libre.
         Pourtant, les yeux rivés sur le plafond de sa cellule, qu’il méprenait parfois pour une chambre, la tête pleine de questions sans réponse, il continuait d’attendre que son cadet vienne le chercher pour une nouvelle journée, quasi-identique à toutes celles qui l’avaient précédée. Identique. Mais pourtant…
 Je me demande si le ciel sera clair ce soir…
L’Automne semble arriver, et si Ayssla a raison,
alors la saison des comètes ne devrait pas tarder.
           Pour la première fois depuis des millénaires, il avait l’impression que… tout cela n’avait pas vraiment de sens. Il se levait chaque jour avec un objectif, à savoir achever une formule originale contre une menace planétaire, un défi assez relevé pour tenir son intellect occupé et satisfait. Il n’avait pas à se soucier des moyens mis en œuvre, il avait un toit au-dessus de la tête, trois repas chauds par jour et même du thé à volonté. Il était craint, mais son savoir était respecté. On le haïssait, mais certains avait commencé à montrer des signes de confiance, et pas de ce genre faux, non, une confiance sincère, motivée par l’idée d’un lien durable. Phaéris ne désirait que le renvoyer dans la Dimension Blanche de ses propres griffes, Adamaï était un peu moins rancunier même si encore méfiant à son égard… Mais il avait Yugo. Il avait Yugo, ce petit frère qu’il avait vu naître, grandir et mourir pour un nombre incalculable (« 1517 ! ») d’existences, mais qui ne cessait jamais de l’émerveiller…
 Peut-être devrai-je remonter quelques
nouveaux sachets d’herbes.
Ceux de la dernière fois étaient un peu trop vieux…
Hum, et peut-être même une ou deux boites de biscuits.
Ce n’est pas comme si elles allaient
leur manquer de toutes manières ~ héhé…
           Oui, pour la première fois depuis des millénaires, il… Il s’amusait presque de revivre cette boucle d’activités et de visages, jouant avec lui-même à trouver les moindres variations pour mieux les comparer. Ce n’était plus un défilé de tableaux, mais l’analyse active de chaque scène, chaque décor, chaque personnage… Il n’était plus prisonnier de ce musée, mais le gardien. Là où il était enchaîné par contrat et fers à ce monde, il se prenait à imaginer de nouvelles possibilités. La pensée était délicieuse, la sensation, grisante.
         Et ainsi, pour la première fois depuis des millénaires, Qilby se surprit à souhaiter que ces journées ne finissent jamais.
 Oui…
Cela pourrait être plaisant.
~ Fin de la partie 1/3 du chapitre 8
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bonheurportatif · 1 year ago
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En juillet, j'ai quitté tumblr (1)
1er juillet J'ai entendu le premier chant d'oiseau dans ce qui devait être l'aube. J'ai pris un café sur le port avec Benjamine. Elle m'a fait réaliser que j'étais moi aussi un Benjamin, ce que je ne m'étais jamais formulé. Emmanuel nous a trouvé un challenge : trouver à faire imprimer une affiche en ville. Le temps dont nous disposions confortablement avec Benjamine s'est mué en course contre la montre. Nous avons réussi. Nous avons gagné haut la main le quiz parent-enfant du dernier atelier d'anglais de Benjamine. (J'ai consacré une partie de l'après-midi à la rédaction de mon pensum délibératif mensuel.) Je suis allé à vélo jusqu'au magasin bio. J'ai cuisiné mon petit tofu aux lentilles, avec un verre ou deux de Pinot noir. J'ai lu Aux voleurs, de Bruno Gibert. 2 juillet J'ai acheté deux douzaines d'huîtres. Ma carte n'a pas fonctionné et Emmanuel a payé. Nous avons été les trois derniers à pouvoir entrer pour la séance de cinéma, complète. Nous avons eu trois places éparses. J'ai pris une glace au chocolat mousseux (?). La carte de ma chérie n'a pas fonctionné et Emmanuel a payé. J'ai lu Je me souviens donc j'invente, de Duarte Da Silva Cerqueira. Nous avons regretté le visionnage de la suite du film vu cet après-midi. 3 juillet J'ai bravé la plaie des porteurs de lunettes : la petite pluie fine. J'ai pris un premier mini-croissant au buffet. J'ai pris grand soin d'enregistrer toutes les communications scientifiques. J'ai pris un deuxième, puis un troisième mini-croissant à la pause. J'ai connu quelques petits moments de solitude dans l'assemblée. Je suis passé devant une devanture annonçant l'ouverture d'un "spa capillaire", ce qui m'a laissé perplexe. J'ai salué Xavier et je me suis pris un vent. J'ai salué Alice. Le libraire a ajouté un cinquième livre offert aux quatre achetés. J'ai salué Pascale, j'ai salué Marie. (On m'a annoncé des vagues de visites sur les prochaines semaines.) J'ai séché sur deux délibérations de mon pensum délibératif mensuel. J'ai lu Mes nuits avec une intelligence artificielle, de Stéphane Rose. 4 juillet J'ai rechargé en vain la page de résultats d'exam de Cadette. J'ai reçu son mail enthousiaste, mention Très bien, 18 en philo, 20 au Grand oral. J'ai découvert cet acronyme inédit en rédigeant mon pensum délibératif mensuel : le PAPA, Périmètre d'Attente pour un Projet d'Aménagement. Emmanuel nous a offert un original de ses superpositions. (J'ai avancé très laborieusement sur mes différentes tâches.) J'ai salué Alain et Eve, Éric et Mariane, et Antoine. J'ai retrouvé un vieux copain. J'ai bu du kombucha pour la première fois, puis de la bière, puis du vin. J'ai cuisiné un repas express à 23h. J'ai rebu du vin. 5 juillet (Je me suis réveillé dans la nuit, soucieux de savoir si Junior allait se lever.) J'ai envoyé mon pensum délibératif mensuel. J'ai fait une lessive de blanc. J'ai envoyé les textes de la newsletter. J'ai étendu ma lessive. J'ai mangé dehors avec Junior et Cadette. J'ai envoyé l'interview pour le blog. J'ai envoyé mes factures pour les travaux du mois précédent. Je me suis senti plus léger. J'ai lu Mille et une bornes de Tony Durand. La marchande de la supérette m'a fait une réduction de la moitié du prix sur son filet de patates un peu germées. J'ai fait deux salades presque grecques. J'ai plié le blanc. J'ai vu le soleil se coucher dans la mer. 6 juillet L'infirmière m'a appelé. J'ai compris pendant son coup de fil que je n'allais pas passer la journée que j'envisageais. J'ai appelé ma mère. J'ai essayé d'appeler la tutrice. J'ai rappelé ma mère. J'ai précipité le passage au magasin d'ameublement. J'ai failli renverser une horloge avec mon paquet. J'ai chargé la voiture, déchargé la voiture, rechargé la voiture. J'ai à nouveau essayé d'appeler la tutrice. J'ai à nouveau déchargé la voiture. La tutrice m'a appelé. J'ai à nouveau rechargé la voiture. J'ai déchargé une dernière fois la voiture. Je suis allé me baigner. J'ai mangé des tomates farcies.
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ochoislas · 2 years ago
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LA QUIERO A MORIR
De nada que fui, sin querer me encontré cada noche al confín de sus sueños guardián: la quiero a morir.
Podéis arrasar todo lo que queráis, que si ella sus brazos abre de par en par, ya está todo en pie: la quiero a morir.
Ha borrado las cifras del tiempo en el reloj; ha hecho mil molinetes deshojando mi ser... mil carcajadas...
Ha tendido una escala que nos lleva al edén, y por la que subimos si decide tal vez que no va a dormir: la quiero a morir.
La habrán curtido mil batallas, ¿cómo si no se hizo así?... la habrán curtido mil batallas de la vida, y del amor.
Vive sin dar cuartel en un sueño irisado, y se lanza a bailar tras pintar un jardín: la quiero a morir.
Va adornada con lazos que va echando a volar, y cantando me dice que es tan sólo un error no querer soltar: la quiero a morir.
Sólo si clavo notas en mis zuecos, se da que me deje subir a su oculto desván: la quiero a morir.
Quieto tengo que estar, ya no hay más qué decir, no es cuestión de querer... sólo de procurar que me haga suyo: la quiero a morir.
La habrán curtido mil batallas, ¿cómo si no se hizo así?... la habrán curtido mil batallas de la vida, y del amor.
*
JE L'AIME À MOURIR
Moi je n'étais rien Et voilà qu'aujourd'hui Je suis le gardien Du sommeil de ses nuits: Je l'aime à mourir.
Vous pouvez détruire Tout ce qu'il vous plaira, Elle n'a qu'à ouvrir L'espace de ses bras Pour tout reconstruire: Je l'aime à mourir.
Elle a gommé les chiffres Des horloges du quartier; Elle a fait de ma vie Des cocottes en papier... Des éclats de rire.
Elle a bâti des ponts Entre nous et le ciel, Et nous les traversons À chaque fois qu'elle Ne veut pas dormir: Je l'aime à mourir.
Elle a dû faire toutes les guerres Pour être si forte aujourd'hui. Elle a dû faire toutes les guerres De la vie et l'amour aussi.
Elle vit de son mieux Son rêve d'opaline; Elle danse au milieu Des forêts qu'elle dessine: Je l'aime à mourir.
Elle porte des rubans Qu'elle laisse s'envoler; Elle me chante souvent Que j'ai tort d'essayer De les retenir...: Je l'aime à mourir.
Pour monter dans sa grotte Cachée sous les toits Je dois clouer des notes À mes sabots de bois: Je l'aime à mourir.
Je dois juste m'asseoir, Je ne dois pas parler, Je ne dois rien vouloir, Je dois juste essayer De lui appartenir...: Je l'aime à mourir.
Elle a dû faire toutes les guerres Pour être si forte aujourd'hui. Elle a dû faire toutes les guerres De la vie, et l'amour aussi.
Francis Cabrel
di-versión©ochoislas
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newmic · 2 years ago
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Paroles
Me, I was nothing Moi je n'étais rien
And today Et voilà qu'aujourd'hui
I am the guardian Je suis le gardien
from the sleep of his nights Du sommeil de ses nuits
I love her to death Je l'aime à mourir
You can destroy Vous pouvez détruire
Everything that will please you Tout ce qu'il vous plaira
She just has to open Elle n'a qu'à ouvrir
The space of his arms L'espace de ses bras
To rebuild everything Pour tout reconstruire
To rebuild everything Pour tout reconstruire
I love her to death Je l'aime à mourir
She erased the numbers Elle a gommé les chiffres
neighborhood clocks Des horloges du quartier
She made my life Elle a fait de ma vie
paper casseroles Des cocottes en papier
Laughter Des éclats de rire
She built bridges Elle a bâti des ponts
Between us and the sky Entre nous et le ciel
And we cross them Et nous les traversons
Every time she À chaque fois qu'elle
Does not want to sleep Ne veut pas dormir
Does not want to sleep Ne veut pas dormir
I love her to death Je l'aime à mourir
She had to fight all the wars Elle a dû faire toutes les guerres
To be so strong today Pour être si forte aujourd'hui
She had to fight all the wars Elle a dû faire toutes les guerres
Of life, and love too De la vie, et l'amour aussi
She's living as best as she can Elle vit de son mieux
Her opaline dream Son rêve d'opaline
She dances in the middle Elle danse au milieu
Of the forests that she draws Des forêts qu'elle dessine
I love her to death Je l'aime à mourir
She wears ribbons Elle porte des rubans
That she lets fly away Qu'elle laisse s'envoler
She often sings to me Elle me chante souvent
That I'm wrong to try Que j'ai tort d'essayer
To hold them back De les retenir
To hold them back De les retenir
I love her to death Je l'aime à mourir
To climb into his cave Pour monter dans sa grotte
Hidden under the roofs Cachée sous les toits
I have to nail notes Je dois clouer des notes
To my wooden shoes À mes sabots de bois
I love her to death Je l'aime à mourir
I just have to sit down Je dois juste m'asseoir
I must not speak Je ne dois pas parler
I don't have to want anything Je ne dois rien vouloir
I just have to try Je dois juste essayer
To belong to him De lui appartenir
To belong to him De lui appartenir
I love her to death Je l'aime à mourir
She had to fight all the wars Elle a dû faire toutes les guerres
To be so strong today Pour être si forte aujourd'hui
She had to fight all the wars Elle a dû faire toutes les guerres
Of life, and love too De la vie, et l'amour aussi
Me, I was nothing Moi je n'étais rien
And today Et voilà qu'aujourd'hui
I am the guardian Je suis le gardien
from the sleep of his nights Du sommeil de ses nuits
I love her to death Je l'aime à mourir
You can destroy Vous pouvez détruire
Everything that will please you Tout ce qu'il vous plaira
She will only have to open Elle n'aura qu'à ouvrir
The space of his arms L'espace de ses bras
To rebuild everything Pour tout reconstruire
To rebuild everything Pour tout reconstruire
I love her to death Je l'aime à mourir
Source: Musixmatch
Songwriters: Francis Cabrel
Je l'aime à mourir lyrics © Marouani Editions
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boschintegral-photo · 1 year ago
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Vieux Port La Rochelle, France
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laplumedebrume · 2 years ago
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L’horloge du printemps
Ce troisième dimanche de mars était pluvieux. Hortense déambulait dans les rues depuis presque une heure. Elle aimait marcher sous la pluie, munie de ses bottes et de son ciré mauve. Elle possédait plus d’une centaine de parapluies, qu’elle utilisait selon les saisons dans l'année.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme trébucha soudain sur le trottoir. Elle n’avait pas remarqué l’objet qui traînait au sol. Il s’agissait d’une horloge. Celle-ci ne semblait pas de première jeunesse, mais était impeccablement conservée. Son bois était léger et sculpté de fleurs délicates. Hortense jeta un œil autour d’elle et décida de récupérer ce petit trésor abandonné. De retour chez elle, elle lui trouva une place privilégiée dans le salon. L’horloge eut d’abord le comportement que l’on attendait d’elle : parcourir en tic-tac les secondes, les minutes et les heures. Mais cette attitude exemplaire fut de courte durée.
Au milieu de la nuit, une mélodie tira brutalement Hortense de son sommeil. Elle se précipita dans le salon et vit l’horloge trembler. Les aiguilles tournaient dans une danse folle. Hortense avait beau la manipuler dans tous les sens, elle ne parvenait pas à la faire taire. Quelque chose remua soudain à l’intérieur. Toc toc toc. Hortense toqua sur le cadran et tendit l’oreille. Il n’y eut aucune réponse, mais cela fit cesser la mélodie. Soulagée, la jeune femme reposa délicatement l’horloge et s’empressa de retrouver son lit.
Le soleil venait à peine de se lever lorsque la musique résonna à nouveau dans le salon. Les cheveux en bataille, Hortense quitta sa chambre en trombe pour décrocher une nouvelle fois l’horloge.
— Dehors ! S'exclama-t-elle en sortant de chez elle.
Son sommeil était bien trop précieux pour être perturbé par ce vieil objet. La jeune femme traversa son jardin en grelottant. Dans la précipitation, elle était sortie pieds nus. Elle déposa l’horloge dans son vieux cabanon, là où elle ne l’entendrait plus. Elle verrouilla la porte et fit demi-tour vers sa maison. C’est alors qu’elle fit face à un homme, planté au milieu de son jardin. Il portait un long manteau qui couvrait son corps et le haut de son visage. Il était si grand que son ombre occultait toute la lumière. Depuis combien de temps était-il là ? Et comment était-il arrivé ? Hortense n’avait rien entendu et son jardin était inaccessible depuis la rue.
— Qui… Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle du bout des lèvres.
— Cet objet m’appartient, répondit-il d’une voix froide.
Hortense parvenait mal à distinguer le visage de l’homme, caché sous un épais tissu.
— J’ai besoin de cet objet, insista-t-il.
Sans se retourner, Hortense fit marche arrière et rouvrit la porte du cabanon. Elle attrapa l’horloge et la déposa par terre. Elle ne voulait pas s’approcher de cet inconnu qui l’effrayait. Celui-ci s’avança lentement pour la ramasser. Sa démarche spectrale lui donnait l’air de flotter.
— “Ostara”, murmura-t-il en saisissant l’objet.
Après un court silence, l’homme se mit à fredonner la mélodie de l’horloge. Aussitôt, le cadran s’ouvrit, délivrant un magnifique oiseau. Hortense fut stupéfaite en observant ses ailes. Sur chacune d’elles étaient dessinés un croissant de lune et un soleil.
L’homme tenait ce qu’il était venu chercher. Il salua gracieusement la jeune femme. Avant de partir, il tendit une main vers elle.
— Pour vous remercier, murmura-t-il.
D’un geste de la main, il appela l’oiseau à survoler le jardin tout entier. La végétation endormie depuis l’hiver se ranima en retrouvant ses couleurs vives. Les fleurs se multipliaient et les arbres s’étiraient.
L’homme et l’oiseau disparurent en un battement de cils. Hortense ne sut jamais pourquoi elle avait trouvé cette mystérieuse horloge, abandonnée dans la rue. Mais ce dont elle était sûre, c'est qu’elle avait eu le privilège de rencontrer le Printemps, en personne. 
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stephaneparede · 3 days ago
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Beau poème sur sa ville natale :
ALGER, ma ville
Après ce dur exil, c'est à peine si j'ose
Te dire, Alger ma Ville, nous sommes en osmose...
Pardon, pardon ma " Blanche " de t'avoir investie,
Architecte un peu fou de rives et d'inepties!
Les vaisseaux de mon corps, à l'ancre de ma jetée,
Sont les navires de ton port face à l'Amirauté.
Mes veines et mes veinules sont tes rues, tes ruelles,
je les sens battre, sourdre, vivantes, perpétuelles :
Arago, Berthelot, Chartres, Pasteur, Batandier...
Des centaines à coup sûr désormais répudiées !
Mes artères sont Isly, Baudin, Lyon, Carnot,
D'autres et d'autres encore... Le sang de mes canaux
Irriguent banlieues, quartiers : La Marine, Champ de manœuvre,
Ben Aknoun et Kouba, Bassèta Le chef d'œuvre
Le cœur de Bab-el-oued étonné m'interroge...
Le temps a-t-il cessé à l'heure des 3 horloges ?
Tes jardins sont présents en tatouages internes,
Je m'y promène souvent, nostalgique, l'âme en berne...
Pourtant le Frais Vallon, Nelson, Laferrière
Resplendissent toujours, écrasés de lumière.
Le sable de tes plages granule sous ma peau
Et je l'entends crisser quand je suis en repos...
La Pérouse, Matifou, Zéralda, Pointe Pescade !
Le bain étant prétexte. à la moindre escapade
Pour un peuple joyeux, coloré, animé,
Doré par ce soleil qu'il a tant et tant aimé...
Mes côtes sont les tiennes, est-ce une métempsycose ?
La mer est mon humeur, j'y perçois toutes choses...
Sereine, alanguie, caressant tes rivages,
Ému au souvenir de ces douces images...
Violente et déchaînée, ivre, blasphématoire,
Battant mes flancs pour flageller l'Histoire !
J'ai gardé tes senteurs, de la menthe l'anis,
Elles s'exhalent par mes pores que nulle effluve dénie...
Et puis, il y a les sons dont mes oreilles bourdonnent,
Les rires, les pataquès, les surnoms que l'on donne !
" Se taper la kèmia ac' les escargots ",
" Descendre en bas le port ", " Va de là, falampo "
Folklore d'un peuple ! Original lexique
Enfoui dans ma mémoire comme une pieuse relique !
Des clichés infinis de la vie d'autrefois
Tapissent mes arcades, mon subconscient fait foi :
" L'Harrach et son marché ", " Fort de l'Eau, ses brochettes ",
" La Casbah, ses bordels ", " rue Michelet, la cafète ",
" La Pêcherie, ses poissons ", " Rovigo, ses tournants ",
" Bab-el-oued, ses nuits chaudes ", "La loubbia chez Fernand "!
" Mingasson ", " Tèlemly ", " Le stade et la piscine ",
" Le Duc d'Aumale et Bugeaud ", " El-biar, les Glycines ",
" Saint-Eugène, le cimetière ", " Belcourt ", " L'Arsenal ",
" Baïnem, la forêt ", " Mustapha, l'hôpital ",
" Les chalutiers ", " Les barques ", " les yoles du Sport nautique ",
" L'Esplanade " et bien sûr, notre " Dame d'Afrique ".....
Elevé par tes soins dans une foi idolâtre,
Je suis comme toi, bâti sur un amphithéâtre...
Tu cernes par mes bras, la plus belle des baies,
Vision du " Grand Départ ", sur ma rétine gravée...
Excuse-moi, lecteur, mon âme s'est engagée
Dans les rues de mon cœur pour me parler d'ALGER...
Etienne MUVIEN
L'œuvre est de :
Simonsen, Niels
(1807-1885, Copenhague)
Vue d'Alger devant les remparts de la ville 1840
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ondessiderales · 17 days ago
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Basil
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Douchka - Basil
Basil, Basil, Basil…
Où, où, où, où ça ? Qui, qui, qui, qui ça ?
Qui a la clé de tous les mystères ? Qui les résout facile ? Ne cherche pas, c'est pas l'commissaire C'est l'inspecteur Basil
Il court toujours, il n'a jamais peur Il va, il vole, il file J'aimerais te suivre à deux-cent à l'heure Mais où vas-tu, Basil ?
Oh oh oh oh Détective Basil Oh oh oh oh Superbe et subtil Oh oh oh oh Détective privé T'arrives, on est sauvés
Basil, tu es Sherlock Holmes en personne Et je voudrais m'appeler Watson Pour grossir à la loupe Tous tes mini-scoops Basil, tu as le flair et la tactique Et tous les soirs, la République Peut s'endormir tranquille Grâce à toi mister Basil
Si je te dis "Basil, t'es super" T'es même parfois parfait T'es tenté d'chanter "élémentaire" Mais ça c'est déjà fait
Toi, tu aurais mis une muselière Au chien des Baskerville Qui est l'orfèvre du quai des orfèvres ? C'est l'excellent Basil
Oh oh oh oh Détective Basil Oh oh oh oh Le charme et le style Oh oh oh oh Détective privé Basil, le bien-nommé
Basil, tu es Sherlock Holmes en personne Et je voudrais m'appeler Watson Pour grossir à la loupe Tous tes mini-scoops Basil, tu as le flair et la tactique Et tous les soirs, la République Peut s'endormir tranquille Grâce à toi mister Basil
Oh oh oh oh Détective Basil Oh oh oh oh Superbe et subtil Oh oh oh oh Détective privé T'arrives, on est sauvés
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Basile est un prénom issu du grec ancien Basileus (Βασιλεύς), qui signifie roi. Basile est également un prénom donné dans le monde arabe. Il signifie "très généreux".
En Grèce, le 1er janvier est la Saint-Basile : Agios Vassilis est l’équivalent grec du Père Noël, qui apporte les cadeaux pour bien commencer l’année. Les enfants grecs célèbrent le Nouvel An et la Saint Basile en chantant des kalandes de porte en porte, comme pour le 24 décembre.
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