#Parlement suisse
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anabasisx · 5 months ago
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Promenades d’été
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Joseph Mallord William Turner. The Blue Rigi: Lake of Lucerne - Sunrise, 1842. 
Hier c’était l’anniversaire de la naissance de Judith Gautier. 
En feuilletant ses critiques d’art pendant les dernières années, je suis tombé sur ses Promenades d’été en Suisse qui ont paru chez La Liberté et Le Parlement. J��aime particulièrement les fragments II et III du 24 août 1869 (d’où le partage). Il s’agit d’une description fort jolie (et assez fantaisiste) de Lucerne plus une super anecdote sur la fête fédérale de tir à Zoug avec le cher Villiers de l’Isle Adam.
II. Lucerne
Vous est-il jamais arrivé de regarder le soleil en face et de vouloir ensuite lire votre journal ? Une flamme s’interpose entre vos yeux et le papier, les caractères se mettent à gambader et les lignes s’embrouillent si adroitement qu’il vous est impossible de savoir lequel, de M. Rochefort ou de M. Devinck, n’a pas été élu.
Nous avons éprouvé quelque chose d’analogue dès notre arrivée sur les bords du lac des Quatre-Cantons. Une préoccupation unique s’est emparée de nous et s’est continuellement dressée entre nos yeux et le paysage; de sorte qu’après avoir passé quinze jours à Lucerne, nous ne connaissons pas plus cette villa que nous ne connaissons Pékin.
Lorsque nous considérons la chaîne du Righi, c’est l’inaccessible et brillant mont Salvat que nous croyons voir. Si nos regards se tournent vers le rocheux Pilate, son faite étrangement découpé nous semble le château où sont conduits les héros morts en combattant la divine Walhalla taillée par les géants; et le vieux pont de Lucerne, avec ses peintures bariolées, nous paraît être l’arc en ciel, courbé d’un mont à l’autre, sur lequel marcha le dieu Votan pour atteindre sa nouvelle demeure. Si, étendu dans une mince gondole, nous regardons glisser sur l’eau claire du lac un cygne qui rôde amicalement autour de nous, il nous est impossible de ne pas voir sur ses ailes de neige un cordon d’or qui tire une nacelle, et dans la nacelle apparaît sous sa cuirasse étincelante, Lohengrin, chevalier du Saint-Graal, champion de l’innocence. Lorsque, dans les brumes du lointain, se montrent la proue et le mât d’un steamer, nous rêvons aussitôt d’Iseult conduite par Tristan vers les rivages de Cornouailles; et dès que l’incendie du couchant flamboie sur les montagnes, nous nous souvenons du fleuve de feu répandu, pour protéger son sommeil, autour de Brünnhilde, la Walkyrie superbe, pour longtemps endormie dans son armure.
Donc nous avons une idée très inexacte des choses que nous avons vues et nous ne pourrions en parler sans de graves dangers d’erreur, frappé d’éblouissement comme nous le sommes. Cependant, si on nous demandait notre avis sur Lucerne, nous affirmerions que cette ville n’a pas son égale au monde !
Les lignes qui précèdent sont peut-être une énigme ? Mais nous savons le lecteur trop intelligent pour craindre un instant qu’il n’en devine pas le mot.
III. Trente mille carabines
Zug ! Nous crûmes d’abord que c’était une exclamation, un juron familier aux Suisses; car ce mot était dans toutes les bouches lucernoises; il revenait à tout propos ; on le redisait sans cesse : bourgeois, gens du peuple, hommes, femmes, enfants. Il nous sembla que les chiens aboyaient Zug !
— Les Suisses sont bien mal élevés, disions-nous ; ils ne peuvent parler sans jurer. 
Mais, au déjeuner de la table d’hôte, nous surprimes des fragments de conversation en français qui jetèrent quelques doutes dans notre esprit sur la signification de « Zug ». 
Un dîneur disait à un dîneur : 
— Ce matin, j’appelle mon domestique. Pas de domestique ! Il est à Zug.
Ou bien: 
— Je reviens de Zug.
— Allez-vous à Zug ?
— À quelle heure part-on pour Zug ?
Nous fîmes venir le maître-d’hôtel, désirant à tout prix sortir de l'incertitude.
— Monsieur, qu’est ce que c’est que Zug ? 
Il paraît que nous venions de dire une chose énorme, car le maître-d’hôtel lança un gros rire.
— Zug, c’est Zug, dit-il, et ce n’est pas loin d’ici.
Il s’agissait donc d’un pays.
— Et qu’est ce qu’on fait à Zug ?
— Oh ! Alors, s’écria le Suisse avec stupéfaction. Vous ne savez pas que le tir fédéral est ouvert ? Il y a un prix de cent mille francs. Toute la Suisse est là. C’est superbe !
Il regarda l’heure à sa montre. 
— Courrez ! S’écria-t-il, courrez vite ! Vous n’avez que le temps ! Le train va partir ! Sans savoir ce que nous faisions, mais entraînés par l’enthousiasme du maître-d’hôtel, nous saisîmes notre chapeau, notre manteau, notre parapluie, et nous nous mîmes, nos chers compagnons de voyage et nous, à courir de toutes nos jambes versa la gare.
— Trois billets !…
Avant que nous eussions ajouté « pour Zug », nous étions servis. Où pouvait-on aller, sinon à Zug ? Nous eûmes à peine le temps de nous précipiter dans un wagon dont les portes se refermèrent aussitôt, et le train s'ébranla au milieu des sifflements, des coupes de cloches et des cris de toutes sortes.
Zug est un joli bourg qui s’accole aux montagnes. Son église, avec son haut cloche entourée de maisons qui se groupent gracieusement, a l’air d’une poule au milieu de ses poussins. 
Ce jour-là, toutes les fenêtres étaient pavoisées. La vieille porte de la ville, au cadran énorme, disparaissait sous les bannières multicolores de tous les cantons; à chaque saillie de ses murs, à chaque angle de son toit, à chaque clocheton s’accrochait un grand drapeau que la brise très faible soulevait lentement. Les guirlandes de fleurs et de feuillages, qui circulaient en festonnant, contrariait la courbe de l’ogive percée dans la vieille bâtisse, et la rue que cette porte termine ressemblait à une rue chinoise avec ses maisons inégales et sa perspective sans fin de banderoles brillantes.
Mais il fallait prendre une autre route pour gagner la plaine où le tir fédéral était établi. Un vacarme effroyable et continu nous guide de ce côté.
Dans une immense prairie s’élevaient des baraques foraines, et une foule joyeuse, mais grave, se pressait derrière le long hangar, sous lequel les tireurs luttaient d1adresser. Cette foule bigarrée offrait des spécimens tous les cantons de la Suisse, ici on voyait des Bernoises avec leur long corsage de velours noir, leur courgette plissée, retenue pas des chaînes d’argent, leur jupe ample et à demi cachée par un tablier soie couleur gorge de pigeon, et leurs grandes épingles historiées, piquées dans leurs cheveux. Là, se mêlaient les naturels du Valais, riche en goitres ; les Genevois, qui ont donné lieu au proverbe : boire comme un Suisse ; les montagnards d’Unterwald, qui ressemblent tous à Guillaume-Tell ; les Fribourgeois, vêtus de culottes courtes, de vestes brunes, coiffés de grands chapeaux et s’appuyant sur des bâtons noueux. Il y avait même quelques tyroliennes venues de loin, par curiosité, et qui égayaient les yeux par leurs jupes de couleurs vives, leurs étroits tabliers tricolores, leurs chapeaux pointus, en feutre noir, agrémentés de laons d’or et posés corpuettement sur le front.
Nous parvînmes à nous introduire sous le hangar où s’accomplissait  le grand concours fédéral. Là, l’espace était divisé en petits compartiments semblables aux box d’une écurie. Dans chacun de ces box, un homme, la carabine épaulée, visait dans une cible très lointaine un point noir, à peine visible, pendant que derrière lui, d’autres hommes très affairés, chargeaient sans relâche les armes.
Nous demeurâmes immobiles, assourdis par le fracas des milliers de détonations et par le bruit sifflant de la fuite des balles qui cinglent l’air.
Un Suisse, avec la familiarité qui est de rigueur dans un pays libre, nous adressa la parole, au milieu du vacarme; nous adressa la parole, au milieu du vacarme ; nous ne pouvons saisir un mot de ce qu’il disait. D’ailleurs il parlait allemand. Nous murmurâmes n’importe quoi pour nous débarrasser du bavard, mais il nous poussa dans un box et nous mit une carabine entre les mains.
Avant que nous fussions revenu de notre surprise, le coup partir tout seul, et, en même temps, nous recevions un fort coup de poing sur l’épaule. 
Nous laissâmes tomber l’arme en nous retournant, furieux, vers le Suisse qui, nous semblait-il, poussait la familiarité un peu trop loin. Le brave homme avait les mains dans les poches, et notre colère tomba devant sa mine béate. Comme nous nous frottons l’épaule, il nous expliqua, par une pantomime expressive, que c’était le recul de l’arme qui nous avait frappés. 
— Très bien ! Mais pourquoi ne pas nous avoir prévenu que vos carabines donnent des coups de poing.
Nous cédâmes la place à l’un de nos compagnons de route, à notre ami Villiers de l’Isle Adam. Plus heureux que nous, qui avions peut-être atteint une innocence hirondelle, Villiers de l’Isle Adam envoya la balle au cœur même de la cible, et celle-ci, mue par un ressort, le salua. Les Suisses qui nous entouraient éclatèrent en applaudissements; on entraîna le vainqueur, et des êtres sortis on ne sait d’où, armés de formidables trombones, se mirent sur deux files et l’escortèrent avec un tintamarre triomphal.
Nous le suivions sans gloire, l’air déconfit et secrètement jaloux.
On s'arrêta devant un kiosque entouré de vitrines sous lesquelles brillaient les merveilles destinées aux plus habiles tireurs, et l’on pria Villiers de l’Isle Adam de choisir. Il hésita longtemps entre un portrait de Garibaldi, une paire de lunettes d’or, un couvert d’argent, une collection de pièces de cent sous à l’effigie de Louis-Philippe, rangée en forme d’étoile dans un écrin, et une médaille commémorative de sa gloire. Il finit par prendre la médaille, que l’on accrocha à son chapeau au milieu d’un flot de rubans. Ainsi affublé, il essaya de se dérober aux démonstrations mais les trombones l’entourèrent de nouveau, et on se remit en marche. Notre ami mourait de rire au milieu de la solennité imperturbable de son cortège. On le conduisit vers un autre hangar consacré à Bacchus. Là, un commissaire de la fête monta gravement sur une table, éleva une coupe vers le ciel, cria trois fois : “ Hurrah!” et Villiers de l’Isle Adam fut obligé de vider la coupe pleine de vin suisse, de ce vin auprès duquel le vinaigre est du miel !
Mais, enfin, nous parvînmes à nous enfuir et à dérober nos traces. Saisissant au vol le train qui repartait, nous retournâmes vers Lucerne, ravis du Grand Tir fédéral suisse.
Judith Mendès
Trouvez l'originel sur La Liberté du 24 août 1869 sur retronews.
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jojobegood1 · 8 months ago
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Le Parlement autorise l'élevage d'escargots en Suisse https://www.lematin.ch/story/issue-heureuse-le-parlement-autorise-lelevage-descargots-en-suisse-103117104
🇨🇭⚠️😈
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uneaffairequiroule · 1 year ago
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Découvrez l'EuroVelo 6 : une incroyable aventure à vélo de l'Atlantique à la Mer Noire
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L'EuroVelo 6 est un parcours cyclable qui traverse l'Europe, reliant l'Océan Atlantique à la Mer Noire. Suivant les côtes, fleuves et châteaux, cette route offre des paysages variés et exceptionnels à explorer en selle. Dans cet article, nous vous présentons un itinéraire détaillé pour découvrir cette voie unique sur deux roues. Le parcours global de l'EuroVelo 6 Ce tracé emblématique s'étend sur plus de 4 000 km, traversant dix pays européens et empruntant principalement des voies vertes ou des pistes cyclables sécurisées. L'EuroVelo 6 suit les cours d’eau majeurs tels que le Rhin, le Danube et la Loire, offrant ainsi des panoramas époustouflants et des sites historiques à chaque étape du trajet. Les différentes sections de l'EuroVelo 6 Afin de faciliter votre voyage, l'itinéraire complet se divise en plusieurs sections, que vous pouvez réaliser séparément ou dans leur ensemble : - La section atlantique (France) : de Nantes à Bâle. - La section rhénane (Allemagne, Suisse, France) : de Bâle à Passau. - La section danubienne (Allemagne, Autriche, Slovaquie, Hongrie) : de Passau à Budapest. - La section centre-européenne (Croatie, Serbie, Roumanie, Bulgarie) : de Budapest au delta du Danube. - La section finale (Roumanie, Bulgarie, Turquie) : du delta du Danube à la Mer Noire. Les étapes phares de l'Itinéraire vélo EuroVelo 6 Découvrez quelques-uns des temps forts de cet itinéraire qui marqueront votre périple : Nantes Située sur l'estuaire de la Loire, Nantes est une ville pleine de charme dotée d'un riche patrimoine historique et culturel. Avant de partir pour l'EuroVelo 6, prenez le temps de visiter le château des ducs de Bretagne, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul ou encore les célèbres Machines de l'île. Le Val de Loire Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, le Val de Loire vous émerveillera par ses paysages bucoliques et ses châteaux emblématiques comme ceux de Chambord, Chenonceau, Amboise ou Azay-le-Rideau. Ne manquez pas non plus les jardins de Villandry et les dégustations de vins locaux dans les caves troglodytiques. Strasbourg Capitale européenne et alsacienne, Strasbourg est une étape incontournable sur l'EuroVelo 6. Admirez la magnifique cathédrale Notre-Dame, flânez dans le quartier pittoresque de la Petite France et traversez le Rhin pour rejoindre l'Allemagne via le pont Pierre Pflimlin. Le Danube Le long du fleuve le plus long d'Europe, vous passerez par des sites spectaculaires comme les falaises calcaires de la Porte-de-Bavière, le Parc Naturel Donau-Auen en Autriche ou encore le Parc National Đerdap à la frontière serbo-roumaine. De nombreux villages typiques jalonnent également ce tronçon, permettant de découvrir les traditions locales. Budapest Surnommée la "Perle du Danube", Budapest offre un panorama unique depuis le pont Széchenyi Lánchíd avec ses collines de Buda et la plaine de Pest encadrant le fleuve. Profitez de cette étape pour visiter le château royal, les bains thermaux de Gellért ou le Parlement hongrois, puis dégustez un goulasch traditionnel dans les rues animées. Le Delta du Danube Cette zone protégée offre une biodiversité exceptionnelle et constitue un paradis pour les ornithologues avec plus de 300 espèces d'oiseaux nicheurs. Entre canaux labyrinthiques et marais sauvages, vous partirez à la découverte des traditions ancestrales de la pêche et de l'élevage qui marquent cette région unique. La Mer Noire Votre aventure sur l'EuroVelo 6 se termine sur les plages dorées de la Mer Noire, où vous pourrez célébrer votre réussite en savourant un poisson grillé accompagné d'un verre de vin local. Les stations balnéaires de Varna (Bulgarie) et Constanta (Roumanie) offrent une multitude d'animations estivales pour conclure en beauté ce périple inoubliable. Préparer son voyage sur l’EuroVelo 6 Pour profiter pleinement de ce parcours d’exception, il convient de bien préparer son voyage : - Voies cyclables : informez-vous sur les pistes accessibles et les conditions de circulation dans chaque pays traversé. - Hébergements : réservez vos étapes à l’avance, en tenant compte de la saison et du dénivelé. - Budget : prenez en compte l’ensemble des frais engagés, tels que les transports jusqu’à votre point de départ, la location ou l’achat de matériel, les repas et les visites touristiques. - Gastronomie locale : découvrez lors de votre itinéraire, les spécialités culinaires de chaque région et goûtez aux produits locaux. Avec ces quelques conseils en tête, vous voilà prêt à partir à la découverte de l'EuroVelo 6, des splendeurs naturelles et du patrimoine culturel incomparable qui marqueront ce voyage cyclotouristique hors du commun. Read the full article
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grompf3 · 1 year ago
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"Mais c'est que les femmes sont aliénées !"
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Une petite anecdote sur le féminisme.
Ou plutôt une certaine conception du féminisme.
Un souvenir qui remonte à pas mal d'années. C'était le soir, j'étais dans ma bagnole, et j'écoutais Forum, une émission d'actualités et de débats sur la RTS (radio publique suisse).
Une politicienne genevoise, située à gauche de la gauche et connue pour son engagement féministe, était interviewée.
Cette politicienne, qui venait de se prendre une veste à une élection (élection au Grand Conseil, le parlement cantonal, si ma mémoire est bonne), parlait en mode "LES femmes veulent ceci", "LES femmes demandent cela".
Et la journaliste lui a posé une question.
Une question toute bête, du genre : "Mais comment expliquez-vous qu'il n'y ait pas plus de femmes qui vous suivent ?" (ou "qui vous soutiennent ?").
La question est pas conne, hein. Une politicienne passe à la radio, ne dit pas "je suis d'avis que" ou "selon moi, il faut", mais, systématiquement, "LES femmes veulent ceci", "LES femmes demandent cela".
Et, visiblement, il n'y avait pas tant de femmes que ça pour lui accorder leur bulletin de vote, à elle et à son parti.
Qu'a répondu notre brave politicienne ?
"MAIS C'EST QUE LES FEMMES SONT ALIÉNÉES !"
"Aliénées"
Voilà
Alors, oui, je sais que "aliénée", ça ne veut pas dire ici "bonne à se faire enfermer dans un asile".
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S'il y a des amateurs ou amatrices de philo qui veulent en profiter pour développer sous ce billet (ou ailleurs sur les RS), pas de souci.
Moi je ne vais pas m'improviser expert du domaine et je vais juste vous renvoyer vers Wikipedia.
Mais moi c'est l'absence de nuance et de doute, l'immédiateté de la réponse, qui m'avait frappé. Et tout cette logique qu'il y a derrière.
"M'asseoir sur un tabouret 5 minutes pour réfléchir et me demander comment ça se fait que ces femmes, au nom des quelles je prétends parler, n'en ait majoritairement pas grand chose à foutre de mes discours ? Hors de question ! Elles sont aliénées. Point."
J'y ai souvent pensé depuis que je suis sur les RS. Parce que dans la vraie vie, je rencontre pas ça.
Je dois venir traîner sur les RS pour voir passer certains discours. Pourtant, je bosse dans le social, en institution, dans un milieu majoritairement féminin et où je dirais qu'il y a une sensibilité "de gauche" assez marquée.
Je ne suis pas un golden boy à Wall Street, hein.
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Ce côté que se donnent certaines personnes pour parler au nom d'un groupe social, en mode "moi je suis éveillée, moi je sais, les autres sont aliénées", ça fait bcp de bruit, ça prend bcp de place.
Et surtout ça bloque tout.
"Pas question de perdre 5 minutes à dialoguer avec une de ces personnes au nom desquelles je prétends parler. Elles sont aliénées."
Je vais pas repartager des screens ici, mais je pense que plusieurs d'entre vous ont vu divers exemples, sur les RS, de ce qu'il se passe parfois avec ça.
Quand une de ces personnes, qui prétend exprimer la volonté DES femmes s'en prend à un mec, c'est facile : on balance l'accusation de "masculinisme toxique" (ou un truc du genre), et, éventuellement, on remet une couche sur le thème du "refus de remettre en cause le patriarcat".
Mais quand c'est une meuf la cible, c'est pas fondamentalement plus compliquée. Parce que la meuf qui s'accorde le droit de pas être d'accord, elle se retrouvera classée dans cette catégorie infamante, quelque part entre la trahison et la bêtise pure.
Alors vous aviez peut-être vu passer ces histoires de recours à des appellations de type "token meuf."
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Il y a aussi tout le discours sur "On sait bien que dans toutes les catégories d'oppressés il y a des individus qui se mettent du côté des oppresseurs."
Une fois (ça remonte à 2 bonnes années), j'avais même vu passer une de ces personnes qui, face à une interlocutrice qui exprimait son désaccord, s'était contentée de répliquer un truc du genre "ce que j'ai voulu dire était plus subtil, vous ne pouvez pas comprendre".
Vraiment la réplique bien hautaine, pour bien faire piger que l'autre n'avait pas le niveau.
Imaginez une seconde, que, moi, Grompf, je réplique un truc comme ça à une meuf.
Sérieusement, essayez d'imaginer ce que ça déclencherait.
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Je serais bon pour la damnation éternelle ! Mon cas serais réglé, j'irais brûler en enfer.
Mais là, non. Ça passe. C'est fait au nom du "féminisme". Alors c'est bon.
"MAIS C'EST QUE LES FEMMES SONT ALIÉNÉES !"
J'y repense parfois.
Elle est bien pratique cette logique, hein. Le mec qui me contredit est un horrible machiste. La nana qui me contredit est une aliénée.
Pas besoin de se creuser la tête
Pas besoin d'écouter.
Facile.
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En 1924, la principauté du Liechtenstein abandonne la couronne autrichienne au profit de la monnaie nationale suisse, qui circule d’abord sous le manteau avant d’être officiellement introduite.
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«Réflexions sur la révision de la loi sur les communes». C’est ce qu’annonce le 3 mai 1924 la première page du bihebdomadaire Liechtensteiner Volksblatt. Mais la véritable nouvelle du jour se cache en page 2: «La loi relative à l’introduction du franc suisse» y est dévoilée aux lecteurs: «La seule monnaie légale est le franc suisse, utilisé comme franc liechtensteinois. Sont considérés comme moyens de paiement légaux les pièces, billets et autres modes de paiement reconnus comme moyens de paiement légaux en Suisse». Le projet de loi prévoit d’abandonner l’usage de la couronne autrichienne au sein de la principauté, pour la remplacer par le franc suisse: «Lorsqu’ils apparaissent dans les textes de lois, ordonnances et décrets liechtensteinois, les termes ‹couronne› et ‹heller› doivent être remplacés respectivement par ceux de ‹franc› et ‹centime›; le montant doit quant à lui rester inchangé, de manière à ce qu’il soit identique en francs et en couronnes.» Article paru dans le Liechtensteiner Volksblatt le 3 mai 1924. Liechtensteinische Landesbibliothek
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Sceptique, le «secrétariat de rédaction», comme la rédaction se désigne elle-même, ne peut s’empêcher de s’interroger: «Qu’est-ce que cela signifie?». Qu’y a-t-il d’étonnant? La monnaie autrichienne utilisée dans le petit État n’inspire plus confiance depuis des années. À l’instar de l’Allemagne, l’Autriche connaît au sortir de la Première Guerre mondiale un épisode d’hyperinflation. Depuis 1914, les prix doublent d’une année sur l’autre. À l’automne 1921, l’inflation s’emballe, augmentant chaque mois de plus de 50%, et même de plus de 100% à partir d’août 1922. À cette date, la valeur nominale du coût de la vie en Autriche a été multipliée par 14 000 par rapport à l’avant-guerre. L’argent se dévaluant à toute vitesse, les salaires et les économies sont dépensés ou échangés contre des devises le plus rapidement possible. On négocie en nature dès que possible; à défaut, les paniers à linge tiennent lieu de porte-monnaie.
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En 1923, le gouvernement de Vaduz, qui avait longtemps favorisé l’émission de billets en francs liechtensteinois, dépose les armes. Le peuple a parlé et depuis longtemps fait du franc suisse la monnaie usuelle. En conséquence, Vaduz, sous l’égide du Parti populaire chrétien-socialiste, vainqueur des élections parlementaires en 1922, s’aligne sur Berne. La principauté conclut un accord douanier avec la Suisse, reprenant à son compte bon nombre de dispositions du droit helvétique. Le droit des biens est modelé sur son homologue suisse, et une fois que la Suisse aura donné son «accord sans réserve», comme Emil Beck, délégué du Liechtenstein à Berne, le rapporte à Vaduz, le franc suisse sera appelé à devenir la monnaie officielle de la principauté. Certes, la loi sur la monnaie n’en est encore qu'à l'état de projet lorsqu'elle est votée le 11 avril 1924 au Parlement et publiée trois semaines plus tard dans le Volksblatt. Mais le délai référendaire passe sans être exploité, et le 26 mai 1924, le franc suisse entre officiellement en circulation dans la principauté du Liechtenstein.
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xdietlin · 27 days ago
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Happy New Year full of Swissness 🎉🥂🇨🇭
N’oublions pas que ce qui fait
l’intelligence de l’homme, c’est
pour beaucoup celle de ses mains.
– Françoise Dolto –
L’artiste Inès de Chefdebien a réalisé pour Dietlin une interprétation du Swissness
au stylo BIC.
Le terme « Swissness » désigne tout ce qui a trait à la Suisse, non seulement dans
le monde des affaires, mais aussi dans la vie quotidienne. Il renvoie à un haut
niveau de respect des produits et à un engagement éthique. Il va au-delà de la
fabrication d’un produit. Il s’agit d’une façon de penser.
Le 21 juin 2013, le Parlement suisse a adopté la loi « Swissness ».
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zehub · 1 month ago
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Diplomatie. Un accord « historique » signé entre la Suisse et l'UE : de quoi s'agit-il ?
Le gouvernement suisse a donné ce vendredi son feu vert à un accord de rapprochement avec l'Union européenne, mais le chemin vers une éventuelle adoption définitive par le Parlement et les électeurs helvétiques sera long et semé d'embûches.
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actu-juridique · 2 months ago
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Le juge et la transition climatique : analyse critique de l’arrêt du 9 avril 2024 de la Cour européenne des droits de l’Homme dans l’affaire des « Aînées pour le climat »
https://justifiable.fr/?p=640 https://justifiable.fr/?p=640 #9avril #Aînées #analyse #climat #climatique #Cour #critique #dans #des #droits #européenne #Jugé #Laffaire #larrêt #lHomme #pour #transition bravajulia/AdobeStock L’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme Verein Klimaseniorinnen Schweiz et autres contre Suisse du 9 avril 2024 répond positivement aux principaux arguments rituellement avancés par les requérants individuels et les organisations non gouvernementales dans les procès pour « inaction climatique », en l’espèce contre l’État suisse. En condamnant la Suisse pour violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme sur le droit à une vie privée et familiale normale, la Cour a d’abord jugé que les ONG se donnant pour objet de lutter contre le changement climatique devaient pouvoir par principe accéder au prétoire, eu égard à la gravité du phénomène climatique qualifié de « sujet de préoccupation pour l’humanité tout entière ». Ensuite et surtout, en l’absence de mention des enjeux climatiques dans la Convention, la Cour a fait découler du consensus dégagé par divers textes issus notamment de la soft law (recommandations et rapports de l’ONU) l’existence d’un « droit à un environnement sain » dont le respect doit s’apprécier à l’aune des droits garantis par la Convention européenne des droits de l’Homme. Cette décision particulièrement créative, qui réalise une extension de compétences de la Cour en matière climatique, n’est pas sans poser problème au regard du principe de subsidiarité par ailleurs réaffirmé par un protocole annexé en 2013 à la Convention. Ce qui explique pourquoi, pour la première fois, le Parlement et le Conseil fédéral suisses ont cru bon de rappeler la primauté du peuple suisse dans la fixation des objectifs climatiques du pays. Alors que les organisations non gouvernementales (ONG) multiplient leurs actions contentieuses contre les États et les entreprises pour « inaction climatique », il importe de comprendre la portée unique de l’arrêt Verein Klimaseniorinnen Schweiz et autres contre Suisse1 (arrêt VKSS) rendu le 9 avril 2024 par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Cet arrêt est atypique. En dépit des dénégations de la Cour dans certains des considérants de cette décision, elle consacre en effet des revirements de jurisprudence dont l’importance interroge sur le rôle du juge en ce domaine. Les cours et tribunaux ne s’autosaisissent pas. Ils ne déterminent pas le type de décisions qu’ils sont invités à prendre. En matière climatique, la justice est de plus en plus fréquemment saisie afin d’enjoindre une entreprise ou un État d’aller plus vite et plus loin que ne l’imposent les textes en vigueur en réduisant ses activités industrielles ou agricoles, ce qui pose le problème de la frontière entre le politique et le judiciaire. L’exercice auquel est astreint le juge est d’autant plus délicat lorsque ses injonctions doivent contredire des choix politiques, industriels ou commerciaux en contraignant le défendeur à une transformation radicale des modes de production économique et des pratiques sociales. Pour ne citer que les procès climatiques contre des États, force est de constater qu’ils sont légion. En Europe, des procédures judiciaires sont en cours notamment contre la Finlande2, l’Irlande3, l’Allemagne (l’État fédéral, mais aussi des Länder)4, les Pays-Bas5, le Royaume-Uni6, la Suède7et la Pologne8. D’autres contentieux diligentés devant la CEDH sont également pendants, par exemple concernant la Norvège9et le Royaume-Uni10. Ces actions sont souvent intentées par des ONG et des groupes d’enfants et adolescents ou de personnes âgées. Dans l’histoire de la CEDH, l’arrêt VKSS restera comme l’illustration de la volonté du juge de transcender son rôle d’arbitre pour se faire acteur du changement social. On le voit à travers la conception retenue dans cet arrêt par la CEDH de l’intérêt à agir des associations (I), la technique utilisée pour créer un nouveau droit garanti par la Convention européenne des droits de l’Homme (Convention) (II) et l’extension par la Cour de l’application au climatique des droits de l’Homme garantis par la Convention (III). Le questionnement sur le rôle de la justice versus le pouvoir politique est reflété dans l’opinion en partie concordante et en partie dissidente du juge britannique de la Cour, Tim Eicke, dont il sera fait état ci-après. I – La cause climatique, sésame de l’intérêt à agir des associations Les requérantes – l’association Les Aînées pour le Climat regroupant environ 2 000 femmes suisses âgées ainsi que quatre femmes membres de cette association agissant à titre individuel – avaient pour but, faute de majorité politique pour ce faire, de passer par la justice pour obliger la Suisse à modifier sa politique climatique. Considérant insuffisantes les mesures prises à cet égard par l’État, elles faisaient valoir que cette « inaction climatique » attentaient à leur droit à la vie (Conv. EDH, art. 2) et à leur droit à une vie privée et familiale normale (Conv. EDH, art. 8). Elles demandaient à la CEDH de condamner la Suisse à des « réparations en nature » en lui enjoignant d’accélérer le rythme de sa transition climatique. Une loi tendant à renforcer la lutte contre le changement climatique ayant été rejetée par référendum, les requérantes espéraient trouver dans le prétoire un moyen de suppléer les carences du législateur afin de garantir le respect de la limite de 1,5°C à l’horizon 2050. Elles demandaient plus particulièrement à la Cour d’ordonner au gouvernement suisse de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50 % d’ici 2030 par rapport à 1990. Pour les requérantes, les efforts de réduction étaient à consentir en Suisse de préférence à la stratégie nationale consistant pour partie à acheter des réductions au niveau mondial. Avant l’examen au fond de la requête, la Cour a statué sur l’intérêt à agir des requérantes. Elle a constaté que celles-ci avaient dûment épuisé « les voies de recours internes », conformément à l’article 35, paragraphe 2, de la Convention. Le tribunal fédéral, en dernier ressort, avait en effet jugé irrecevable leur recours estimant qu’elles n’étaient pas plus touchées que la population générale par le réchauffement climatique. Il avait rappelé que « l’actio popularis est irrecevable », tout en relevant que les requérantes visaient à obtenir « un résultat qu’il était plus indiqué de rechercher, non pas au moyen d’une action en justice, mais par des voies politiques »11. La deuxième condition de recevabilité devant la CEDH, à l’article 34 de la Convention, réside dans la preuve incombant au requérant qu’il est effectivement « victime », directe ou indirecte, des actes ou omissions de l’État incriminé. La Convention exclut « l’actio popularis »12 et la reconnaissance de la qualité de victime repose sur deux critères. Il faut d’abord qu’il existe un « lien suffisamment direct entre le requérant et le préjudice ». Ainsi n’ont pas intérêt à agir des requérants qui « ne se plaignent pas tant d’une menace précise et imminente les concernant personnellement que du danger général » découlant en l’occurrence de la production d’énergie nucléaire13. Ensuite, il appartient au requérant de prouver « de manière plausible, défendable et circonstanciée » la probabilité d’une violation des droits qu’il invoque. « De simples soupçons ou conjectures » ne suffisent pas14. Ce n’est que dans des « circonstances exceptionnelles » que « le risque d’une violation future » de ses droits peut conférer au requérant la qualité de victime. Ainsi, il a été jugé que « la seule invocation des risques de pollution inhérents à la production d’acier (…) ne suffit pas pour permettre aux requérants de se prétendre victimes d’une violation de la Convention »15. Des requérants ayant contesté la construction d’une ligne aérienne d’électricité à haute tension ont été jugés irrecevables faute d’avoir étayé « leurs allégations relatives au risque auquel ils seraient personnellement exposés »16. Les associations, en particulier, ne sont regardées comme « victimes » dans le système de la Convention que pour autant que leurs membres sont eux-mêmes personnellement affectés par la violation des droits invoqués : « Une ONG ne peut se prétendre victime d’une violation du droit au respect de son “domicile”, au sens de l’article 8 de la Convention, du seul fait qu’elle a son siège social près de l’aciérie qu’elle critique, lorsque l’atteinte au droit au respect du domicile résulte, comme allégué en l’espèce, de nuisances ou de troubles qui ne peuvent être ressenties que par des personnes physiques (…) cette association ne pourrait agir que comme représentante de ses membres ou salariés, au même titre par exemple qu’un avocat représentant son client »17. Une association n’est pas recevable à agir si sa requête est axée vers la défense générale d’une cause, car « le seul fait qu’une ONG s’estime gardienne de l’intérêt collectif de ses membres ne suffit pas à en faire une victime »18. C’est de ces principes, pourtant ancrés dans sa jurisprudence, que la Cour s’est écartée pour les besoins de la lutte contre le changement climatique. Après avoir débouté les quatre requérantes individuelles, estimant qu’elles n’étaient pas plus affectées que quiconque en Suisse par le phénomène du dérèglement climatique, elle a admis en effet la recevabilité du recours de l’association Les Aînées pour le Climat au prix d’une motivation inédite. Selon la Cour, la recevabilité des associations œuvrant pour la lutte contre le changement climatique doit faire l’objet d’une « approche particulière » parce que les conséquences « touchent plus largement la population »19 (ce qui est la définition même de l’actio popularis) et parce que « les générations futures risquent de supporter le fardeau »20 (ce qui laisse à penser que la Cour entend reconnaître un droit des générations futures non expressément consacré)21. Comme rappelé par la Cour, « l’exercice du droit de recours individuel ne saurait avoir pour objet de prévenir une violation de la Convention (…), elle ne peut examiner une violation qu’a posteriori, lorsque celle-ci a déjà eu lieu ». Toutefois, la Cour écarte en l’espèce ce principe du seul fait que le changement climatique est « un sujet de préoccupation pour l’humanité tout entière »22. Au vu de cette considération, le changement climatique constitue une des « circonstances exceptionnelles »23 justifiant de dispenser des requérants d’apporter la preuve de leur qualité de « victime » au sens de l’article 34 de la Convention. Plus besoin pour les associations de démontrer que leurs membres ont subi personnellement un préjudice en lien direct avec le changement climatique24. Eu égard à l’importance de la défense de la cause climatique, elles se voient attribuées un droit d’agir sans autres conditions. La seconde justification de cette ouverture pratiquement sans limites du prétoire est surprenante : selon la Cour, en s’engageant dans des litiges exigeant « d’importantes ressources financières et logistiques »25, les associations contribuent à soutenir ceux qui n’ont pas les moyens d’agir en justice, ce qui légitime en soi de leur ouvrir l’accès au prétoire… Selon cette jurisprudence, l’appréciation de l’intérêt à agir dépendrait ainsi des moyens financiers du justiciable alors qu’en principe c’est aux États, et non aux juges, qu’il appartient via l’aide juridictionnelle d’assurer le droit au recours des plus démunis. Le juge Eicke, dans son opinion, évoque le tour de passe-passe ayant consisté à dénier tout intérêt à agir aux requérantes individuelles pour « l’utiliser comme justification finale de l’intérêt à agir de l’association requérante dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice »26 et il déplore la voie ouverte par l’arrêt VKSS à l’actio popularis en contradiction avec l’article 34 de la Convention. II – Le recours à la technique du « consensus » et la création d’un nouveau droit La singularité de l’arrêt VKSS ne se limite pas à l’instauration d’une actio popularis au bénéfice des associations se donnant pour objet la lutte contre le changement climatique. Elle réside aussi dans le fait que, pour la première fois, la Cour crée un droit en utilisant une méthode qui outrepasse les limites du pouvoir d’interprétation dont elle s’était dotée jusqu’ici. La CEDH a de longue date conçu la Convention comme un instrument de « droit vivant »27 dont la signification et la portée doivent s’adapter à l’évolution des mentalités auxquelles font écho les législations et les jurisprudences nationales. Toutefois, pour créer un droit à un environnement sain protégé par la Convention, la Cour s’est fondée sur une série de rapports sans force juridique en s’affranchissant des principes d’interprétation des traités énoncés par la convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités28. Selon l’article 31 de cette convention, « un traité doit être interprété de bonne foi suivant le sens ordinaire à attribuer aux termes du traité dans leur contexte et à la lumière de son objet et de son but ». Ce contexte comprend « tout accord ayant rapport au traité ». Par ailleurs, « en même temps que du contexte », il est tenu compte « de toute pratique ultérieurement suivie dans l’application du traité (…) et de toute règle pertinente de droit international applicable dans les relations entre les parties (…) ». Enfin, les termes employés dans un traité doivent répondre à « l’intention des parties ». L’article 32 dispose, quant à lui, qu’il peut être « fait appel à des moyens complémentaires d’interprétation, et notamment aux travaux préparatoires et aux circonstances dans lesquelles le traité a été conclu ». En créant un droit de nature climatique absent du texte de la Convention, la CEDH a recouru à la méthode de l’interprétation « consensuelle ». Cette méthode permet à la Cour de faire évoluer la conception des droits garantis par la Convention en se référant au consensus qui se dégage dans la société. Selon la formule habituelle, « la Convention s’interprète à la lumière des conceptions prévalant de nos jours dans les États démocratiques ». La Cour interprète en général le dénominateur commun des législations et/ou des jurisprudences des États parties comme reflétant ce consensus. À défaut, elle refuse de reconnaître le droit revendiqué. Appliquée avant tout en matière sociétale (IVG, homosexualité, transsexualité, etc.)29, l’interprétation « consensuelle » n’est pas limitée au domaine des mœurs. Pour autant, dans un arrêt de 201930, alors que les requérants invoquaient le droit à la protection d’un héritage culturel mis en péril selon eux par la construction d’un barrage près d’un site archéologique, la Cour a jugé la requête irrecevable car aucun consensus et même aucune « tendance » au sein du Conseil de l’Europe ne permettaient d’inférer un tel droit des stipulations de la Convention. Dans l’affaire des Aînées pour le Climat, l’interprétation consensuelle est appliquée à l’échelle planétaire. Le consensus porterait, selon la Cour, non seulement sur le phénomène lui-même du réchauffement climatique, mais aussi sur son origine anthropique et sur le lien à établir entre émissions de gaz à effet de serre et violation des droits de l’Homme. Cette approche appelle plusieurs observations. D’abord, il n’y a pas consensus au sein des juridictions en Europe en matière climatique. Certaines cours suprêmes ont expressément refusé d’introduire un lien entre changement climatique et droits de l’Homme. On peut citer le Conseil d’État dans l’arrêt Grande Synthe de 202031, le Tribunal suprême de Madrid32, la Cour constitutionnelle autrichienne33 et une cour d’appel de Roumanie34 dans des arrêts de 2023 ou encore l’arrêt du tribunal de Rome du 26 février 202435. Ensuite, on peut s’étonner que la Cour ait choisi comme référence principale des rapports de rapporteurs spéciaux des Nations unies ou de comités divers de l’Organisation (Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Comité des droits de l’enfant et Comité des droits économiques, sociaux et culturels) ou encore du haut-commissariat aux droits de l’Homme, dont aucun n’a de force juridique. Expression d’un simple point de vue plus ou moins documenté, ils ne rentrent en tout état de cause pas dans la catégorie des « règles pertinentes de droit international applicables dans les relations entre les parties », au sens de l’article 31 de la convention de Vienne sur le droit des traités36. La Cour n’en reprend pas moins à son compte « la thèse avancée par les rapporteurs spéciaux des Nations unies selon laquelle la question n’est plus de savoir si les juridictions de protection des droits de l’Homme doivent examiner les conséquences des dommages environnementaux sur la jouissance des droits de l’Homme, mais comment elles doivent le faire »37. Ainsi, comme le relève le juge Eicke dans son opinion, il est inexact de prétendre qu’il existe un consensus sur le changement climatique, en particulier sur le lien à établir entre ce phénomène et les droits de l’Homme. Le consensus au niveau du Conseil de l’Europe est même en sens contraire : les États parties à la Convention ont refusé « par omission volontaire » de répondre au vœu de l’assemblée parlementaire consultative du Conseil de l’Europe de voir adopter un protocole additionnel sur un « droit à un environnement sain »38. Le juge reproche également à la Cour de s’être appuyée sur des traités qu’elle n’a pas pour mission d’appliquer, comme l’Accord de Paris de 201539 dont la plupart des stipulations n’ont d’ailleurs aucune portée exécutoire. Or c’est bien par le biais de la notion de consensus que la Cour a dénié à la Suisse la marge d’appréciation dont tout État doit disposer lorsqu’il détermine la politique générale. Le juge déplore que la Cour se soit substituée à l’État alors que, comme dans toute véritable démocratie, l’opinion suisse est très partagée sur les mesures à prendre pour lutter contre le changement climatique. Jusqu’à l’arrêt VKSS, la Cour estimait « normal que le législateur dispose d’une grande latitude pour mener une politique économique et sociale ». Elle indiquait respecter « la manière dont il conçoit les impératifs de l’“utilité publique” sauf si son jugement se révèle manifestement dépourvu de base raisonnable »40. Le phénomène du réchauffement climatique est en lui-même complexe. Les mesures destinées à l’enrayer sont non seulement éminemment techniques, mais elles s’inscrivent nécessairement dans le cadre d’une politique économique et sociale plus globale, qu’il appartient à tout État de définir. En faisant fi de la marge d’appréciation des États dans la conduite de la politique nationale, la Cour – selon le juge Eicke – a méconnu la séparation des pouvoirs. Et elle l’a fait en sanctionnant en l’occurrence – ce qui est plus grave encore – le peuple suisse qui avait souverainement rejeté par référendum la nouvelle loi climatique proposée par le gouvernement. III – Les droits de l’Homme universels au défi du réchauffement climatique Une fois ce nouveau droit à un environnement sain ainsi créé, la CEDH a accepté d’examiner le recours des Aînées pour le Climat au regard de l’atteinte au droit à la vie (Conv. EDH, art. 2) et au droit à une vie privée et familiale normale (Conv. EDH, art. 8) invoqués par la requérante. Ce revirement de jurisprudence est tout aussi patent que les deux premiers. À partir de la fin des années 1990, l’article 8 de la Convention a commencé à être invoqué à propos d’atteintes environnementales telles que des nuisances sonores, des émissions toxiques et des odeurs. Ces atteintes étaient sanctionnées qu’elles aient pour origine une intervention de l’État (par exemple permis d’exploiter une mine41 ou une usine de traitement de déchets dangereux42 entraînant des dommages de pollution, règlementation défaillante en matière de traitement des déchets43) ou « l’inactivité des autorités pour faire cesser les atteintes, causées par des tierces personnes, au droit invoqué » (par exemple tolérance du fonctionnement sans permis d’une station d’épuration44). La violation de l’article 8 de la Convention exigeait une atteinte environnementale d’une gravité particulière et précisément appréhendable45. La Cour affirmait que la Convention ne garantit ni « une protection générale de l’environnement en tant que tel »46, ni un droit « à la préservation de la nature »47. En considérant dans l’arrêt VKSS les effets globaux du réchauffement climatique comme constitutifs d’une violation du droit à une vie privée et familiale normale, la Cour déroge à sa jurisprudence constante suivant laquelle la gravité d’une atteinte environnementale s’apprécie au cas par cas selon les circonstances, en fonction de l’intensité et de la durée des nuisances ainsi que de leurs effets spécifiques sur la santé physique et mentale des requérants48. En l’espèce, c’est la législation suisse per se qui devient attentatoire au droit à une vie privée et familiale normale. Dans son souci d’étendre son champ de compétences, la Cour a négligé de considérer que d’autres instruments internationaux et d’autres législations (par exemple le corpus législatif européen dérivé du pacte vert pour l’Europe) sont bien mieux adaptés pour traiter de cet aspect49. Quant à la violation de l’article 2 de la Convention sur le droit à la vie, la Cour ne l’écarte pas, mais elle s’en réserve l’appréciation dans le cadre d’un contentieux climatique ultérieur. Le juge Eicke estime l’application de cet article encore moins justifiée que celle de l’article 8 dans l’hypothèse du réchauffement climatique. Il s’avère en effet que le droit à la vie possède un statut particulier dans le système de la Convention. « Attribut inaliénable de la personne humaine », il est « prééminent ». De caractère absolu, il ne peut être mis en balance avec d’autres droits, comme c’est le cas par exemple à l’article 6 de la charte française de l’environnement qui prévoit que « les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. À cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social ». En dehors des questions de bioéthique (début et fin de la vie), les atteintes au droit à la vie dans la jurisprudence de la CEDH pouvaient résulter de violences illégales de la force publique ou de défaillances de l’État dans sa mission de protection des citoyens contre la criminalité. L’application du droit à la vie s’est étendue aux activités industrielles dangereuses menées, autorisées ou tolérées par l’État, voire aux catastrophes naturelles ayant entraîné des morts lorsqu’il est avéré que l’État n’a pas pris les mesures indispensables pour en minimiser les effets. À titre d’exemple, alors qu’une décharge publique en Turquie avait provoqué une explosion de méthane causant de nombreux morts, la Cour avait admis « que la violation du droit à la vie est envisageable en relation avec des questions environnementales » eu égard aux « normes européennes » révélant « une sensibilité accrue en ce qui concerne les devoirs incombant aux pouvoirs publics nationaux dans le domaine de l’environnement » (§ 64). La Turquie avait été condamnée pour violation de l’article 2 de la Convention car les autorités « savaient ou auraient dû savoir » que les habitants du quartier « étaient menacés de manière réelle tant dans leur intégrité physique que dans leur vie, en raison des déficiences de la décharge municipale »50. À propos de l’effondrement d’un immeuble lors d’un tremblement de terre, la Cour avait de même rappelé que l’obligation de l’État de prendre les mesures nécessaires à la protection de la vie des personnes exposées à des catastrophes naturelles vaut « dans le cas de dangers imminents et clairement identifiables, et particulièrement s’agissant des calamités récurrentes affectant les zones d’habitation »51. Dès lors en effet que « les séismes sont des évènements sur lesquels les États n’ont pas de prise (…), la prévention ne peut consister qu’à adopter des mesures visant à la réduction de leurs effets pour atténuer au maximum leur dimension catastrophique »52. Or sur la base de la jurisprudence VKSS, les requérants qui invoqueront une violation de leur droit à la vie pour cause de réchauffement climatique seront dispensés, comme le souligne le juge Eicke, de prouver qu’ils sont en danger de mort, comme dans l’affaire Nicolae Virgiliu Tănase contre Romania de 201953 expressément cité par la Cour dans l’arrêt VKSS54. Au lieu de la condition du « danger imminent », il suffit désormais que les effets « actuels et futurs » du réchauffement climatique soient « potentiellement irréversibles » selon les termes de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (art. 3) ou « probablement irréversibles » selon le groupe d’experts intergouvernemental de l’ONU sur l’évolution du climat55. Pour la CEDH, dans son arrêt du 9 avril 2024, « appliquer le critère du dommage ou du danger imminent (…) sans tenir compte dûment de la nature particulière des risques liés au changement climatique (…) aurait pour effet de limiter indûment l’accès à un tribunal en ce qui concerne de nombreux risques majeurs associés au changement climatique »56. En guise de conclusion, il n’est pas sûr que l’extension voulue par la CEDH de ses compétences en matière climatique fasse réellement avancer la cause. D’abord, cette extension de compétences s’est concrétisée au prix de renoncements à des principes traditionnels qui garantissaient une sécurité juridique essentielle. Ensuite, l’arrêt pose la question du respect du principe de subsidiarité réaffirmé dans un protocole additionnel n° 15 annexé en 2013 à la Convention. Au nom de ce principe, la Cour avait affirmé qu’« il n’appartient pas à la Commission et à la Cour de se substituer aux autorités nationales pour apprécier en quoi pourrait consister la politique optimale en ce domaine social et technique difficile. En la matière, on doit reconnaître aux États contractants une importante latitude (…) »57. Ce n’est plus le cas. Enfin et surtout, la valeur d’une décision de justice s’apprécie à l’aune tant du droit que de son acceptabilité sociale. Or ici, et de manière totalement inusitée, le Parlement suisse, a voté en juin 2024 à une large majorité une déclaration extrêmement critique de l’arrêt du 9 avril 2024. Lors de sa séance du 28 août 2024, le Conseil fédéral a quant à lui estimé que « la Suisse satisfait aux exigences de l’arrêt en matière de politique climatique », s’opposant en outre « à l’extension du droit de recours des associations aux questions climatiques »58.
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oelnet · 4 months ago
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Sciences et Technologies : à Genève, Mémounatou Ibrahima appelle à une meilleure orientation des progrès
(Togo Officiel) – La Présidente du Parlement de la Cedeao, Mémounatou Ibrahima, prend part depuis quelques jours à Genève (Suisse) à la 149ème assemblée de l’Union interparlementaire (UIP). Les travaux, ouverts depuis lundi 14 octobre, réunissent les élus de 180 parlements à travers le monde, et sont axés autour du thème : “Exploiter la science, la technologie et l’innovation pour un avenir plus…
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de-gueules-au-lion-d-or · 6 months ago
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Quand nous lisions l’histoire ancienne, l’histoire du Bas-Empire ou l’histoire du Moyen-Age, il nous semblait y trouver, presque uniquement, un amas formidable de tueries et d’attentats criminels ; la souffrance et le risque mortel, les tortures morales et physiques nous paraissaient devoir rendre « géhennique » la vie en ces atroces périodes et, si peu portés que nous puissions être d’admirer notre époque à nous, un lâche sentiment murmurait au fond de nous-mêmes :
- Tout de même l’existence est aujourd’hui plus calme et l’on ne risque pas, en tournant la page, de se barbouiller les doigts de sang chaud ! En vain le bon sens élevait-il la voix pour dire : - Pur effet de recul ! Rien de nouveau sous le soleil !…
…Et nous vivons, sans joie, car nous ne sommes pas assez assurés du salut d’une France où de grotesques parlementaires accumulent ignominies sur pantalonnades, et déshonoreraient Byzance. Mais nous vivons normalement et même, jamais on n’a tant mangé de gâteaux, les pâtissiers n’y suffisent pas, jamais on n’a tant envahi les cinémas, la vie coule.
Cependant, des millions d’hommes enterrés dans des tranchées humides passent leur temps, au milieu d’un fracas digne du Tartare, à s’envoyer la mort sous les formes les plus effroyables, chaque jour des centaines de membres sont déchiquetés, des malheureux sont enterrés vivants par des mines, des Zeppelins et des Taubes font pleuvoir la mort sur des villes endormies, les sous-marins et les mines flottantes envoient au fond des mers, les navires de commerce et leurs passagers.
Et comme si ce n’était pas assez, les pires attentats ajoutent le crime fourbe et sournois aux horreurs de la guerre mondiale. Les deux derniers valent la peine d’être notés : Yousouf Ezzedine, l’héritier du trône de Turquie, semblait peu partisan de l’alliance allemande, on le disait désireux d’une paix séparée, et voici qu’on l’a trouvé « suicidé », l’artère du bras tranchée, sur un parquet de son harem. Et puis à Ottawa, là-bas, c’est le très vaste et très beau palais du Parlement canadien qui prend soudain feu pendant une séance, cinq ou six horribles explosions retentissent, le sinistre prend instantanément un développement monstrueux. En Suisse, les usines qui s’obstinent à travailler pour les alliés, sont menacées de subir le même sort. A Bordeaux, dans la cale d’un navire chargé de blé, on a découvert une petite bombe qui, par bonheur, n’avait pas explosé en mer…
Tout cela, c’est la toute dernière petite récolte, et encore, combien qu’on ne nous dit pas. Roi Salomon, rien de nouveau sous le soleil
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lemondeabicyclette · 7 months ago
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▶️« L’Ukraine est le plus grand fournisseur d'enfants pour les réseaux pédophiles » : un Eurodéputé néerlandais balance.
Et pour « la traite des êtres humains et trafic d'organes », a ajouté Marcel de Graaff, déclenchant des cris au Parlement européen.
« Tous ces infos sur la déportation d'enfants ukrainiens vers la Russie sont de la pure propagande. »
En revanche, en Ukraine, « il y a des "chenils" pour enfants avec des mères porteuses pour cela. En Russie, les enfants reçoivent une éducation traditionnelle. En Occident, ils subissent un endoctrinement transgenre, des inhibiteurs hormonaux et des mutilations génitales. »
Très embêtant pour le narratif occidental qui veut faire gober à l’opinion publique que des enfants ukrainiens seraient déportés en Russie.
➡️➡️« Usine à utérus, industrie de l’élevage de bébés »: une société suisse vante le « confort » de ses bunkers pour mères porteuses à Kiev
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sarahc351 · 9 months ago
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lepartidelamort · 11 months ago
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Suisse : les boomers se votent un 13e mois de retraite
Brutal.
Le Huffington Post :
Petit séisme chez les Helvètes. La Suisse, dont la population vieillissante est confrontée à un coût de la vie en hausse, a voté ce dimanche 3 mars en faveur d’un 13e mois de retraite, un pas « historique » selon ses défenseurs. La proposition en faveur d’un 13e mois de retraite a recueilli 58,24 % des voix dans le pays, selon les résultats définitifs, avec une participation légèrement supérieure à 58 %. Ils montrent également qu’elle a remporté une majorité des suffrages dans 16 des 26 cantons suisses, soit plus de la moitié, ce qui était une condition pour être adoptée. En revanche, la proposition visant à relever progressivement l’âge de départ à la retraite de 65 à 66 ans a été largement rejetée par 74,72 % des voix. Le 13e mois annuel de pension de retraite, à l’instar du 13e mois de salaire de nombreux actifs en Suisse, était une proposition des syndicats intitulée « Mieux vivre sa retraite ». « C’est historique », a commenté auprès de l’AFP Pierre-Yves Maillard, président de la Fédération syndicale suisse (SGB) qui a milité pour le « oui ». Car, « il y a, comme partout, une crise de pouvoir d’achat en Suisse. Le niveau de vie des retraités s’érode », a-t-il souligné. C’est la première fois que les syndicats parviennent à faire adopter une proposition par la voie de la démocratie directe. C’est d’autant plus surprenant que la proposition était soutenue par la gauche mais pas par la droite, majoritaire dans le pays depuis la fondation de l’État moderne. Les pensions mensuelles de la sécurité sociale suisse sont plafonnées à 2 450 francs suisses (2 570 euros) pour une personne seule et à 3 675 francs pour un couple marié, dans un pays régulièrement classé parmi les plus chers du monde. En ville, le loyer d’un appartement de trois pièces s’élève à au moins 3 000 francs (3 150 euros). Un café coûte plus de cinq francs. Le parti des Verts a salué aussi une « victoire significative » pour de nombreux retraités. Les partis de gauche ont soutenu l’initiative, mais elle était farouchement combattue par les partis de droite et centristes. De même que le gouvernement et le Parlement. Le gouvernement a affirmé que l’augmentation proposée coûterait plus de quatre milliards de francs suisses par an, avertissant qu’elle nécessiterait des augmentations d’impôts et pourrait menacer la stabilité financière du système de sécurité sociale. Il a également estimé que le changement proposé, pour tous les retraités quelle que soit leur situation financière, n’apporterait qu’un bénéfice social limité.
Comme je le disais, l’euthanasie des boomers devrait être obligatoire.
Comme personne ne veut le faire, ce sont les boomers qui vont euthanasier les pays blancs.
Cette expérience suisse en temps réel à au moins le mérite de démontrer ce que je disais à propos de la démocratie et des vieux, et de la démocratie en général en fait.
Mécaniquement, en France, un bloc de 21 millions de retraités en 2030 décidera de toutes les élections, sans exception. Il y a 48 millions d’électeurs théoriques, en enlevant les non-inscrits et les abstentionnistes, en sachant que les vieux survotent, vous avez le résultat d’avance. Et ces vieux voteront pour une seule et unique chose : leurs retraites.
Il n’y a aucune solution électorale à ce problème.
En Suisse, leur démocratie directe permet à ce bloc de s’augmenter directement, à charge pour l’État de liquider les koulaks de moins de 40 ans en les pressant fiscalement jusqu’à la mort. Évidemment, ils ne vont pas faire plus d’enfants, mais toujours moins, pour entretenir ces carcasses qui veulent s’accrocher jusqu’à 100 ans et plus.
Avec l’avortement de masse, vous avez un déficit permanent de jeunes. Les vieux et les traînées forment la tenaille fatale qui crée les conditions de la submersion migratoire.
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Tant que des coalitions de vieux, de femmes blanches et de métèques pourront dicter leurs priorités, nous irons de désastre en désastre.
Le premier objectif est d’abattre la démocratie. Tout le reste en dépend.
Il faut en finir avec cette idée que 51% d’idiots peuvent dicter leur conduite suicidaire aux esprits lucides, quitte à ruiner le pays. Rien ne fonctionne sur ce principe. Quelle armée ou quelle famille met aux votes les décisions ?
Nous n’avons pas besoin de voter. C’est une nuisance pour l’esprit et pour le bien public. C’est même une pathologie sociale. Nous avons besoin d’ordre et d’efficacité, pas d’anarchisme.
C’est toute une culture qu’il faut constituer autour de la contestation radicale de la démocratie, de sa destruction.
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jpbs12 · 1 year ago
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govswiss · 1 year ago
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Foreign Office Government Kingdom of Switzerland as UNGeneva
Date :. 09.11.2023
Country :. Barbados
In attendance today
Chief of Staff Alexandre Fasel
Guest President Sandra Mason
House of Schwarzburg-Burgdorf SwissUN H.S.H Princess Isabel M Neuchatel Presenting & Prayer Chapel Clock Swiss Movement For:. 12 Religions
Public Health Swissness Serene Highness Project:. Mapping Water by Colour Digitally PH Processor as SocialUN
Restoration & Regeneration of :.
Principality of Oistins
United Nations & Inter-Parliamentary Union Constitutional Amendments:.
Presidential and Principality Prime Minister
Hereditary :. Kalinago
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Mapping Water by Colour digitally Social UN in Barbados by H.S.H Princess Isabel M Neuchatel
1. O-Cresolphthalein 9.8ph Meta & Holodeck as SocialUN media blueprint the conducting fluid for computers on social media apps is set at 9.8ph purple
2. Mother board PH is set 5-7 ph green
3. Conducting wires on the chips are set as 3-4ph
4. The computer with a water droplet processor and now we have to monitor Human hydration and transepidermal water loss from animals and humans maintaining daily PH levels using parameters and adjusting wifi transportation.
5. SocialUN changing PH from 9.8 PH from alkaline for Web Development using Wi-Fi solutions using PH droplet processor
Schweizer Parlament – Parlement suisse – Parlamento svizzero UN Geneva United Nations Inter-Parliamentary Union Ministry of Health & Wellness, Barbados
Switzerland's foreign policy is driven by interests in peace and security strengthening the Multilateral relationship with the UN and Parliament action on global climate and environmental protection and strengthening international digital governance. The Bourgeoisie of Geneva in the Age of the Reformation and Restoration
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valloninfo · 4 months ago
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Image by Myriams-Fotos from Pixabay En 2025, la prime mensuelle moyenne d'assurance-maladie en Suisse s'élèvera à 378,70 francs, soit une hausse de 21,60 francs (+6%) par rapport à 2024. Cette augmentation reflète la hausse continue des coûts de la santé, notamment en raison des nouveaux traitements, des médicaments et du vieillissement démographique. Pour les adultes, la prime atteindra 449,20 francs, tandis que pour les jeunes adultes et les enfants, elle sera respectivement de 314,10 francs et 117,90 francs. L'augmentation des coûts dans divers secteurs, tels que les traitements ambulatoires et hospitaliers, ainsi que le renchérissement, sont des facteurs majeurs de cette hausse. Le Conseil fédéral et le Parlement cherchent à maîtriser ces coûts par des mesures comme la promotion des génériques et une réforme du financement des prestations de santé. Cette réforme sera soumise au vote le 24 novembre 2024 et vise à uniformiser le financement des soins ambulatoires et stationnaires, pour réduire les incitations financières actuelles. Les assurés auront jusqu'à la fin novembre 2024 pour changer d'assurance de base, et peuvent consulter les primes et les options de réduction sur le site Priminfo.ch. Augmentation des primes d’assurance-maladie 2025 : des visions divergentes entre le PLR et le PS L'annonce des nouvelles hausses de primes d'assurance-maladie pour 2025 fait couler beaucoup d'encre en Suisse, et Neuchâtel n'y fait pas exception. Les positions des différents partis politiques divergent, reflétant des visions opposées pour remédier à ce fardeau pesant sur les ménages, en particulier ceux de la classe moyenne et populaire. Le PLR : des solutions libérales pour alléger les charges des citoyens Le PLR se positionne clairement en faveur de mesures visant à réduire les coûts de la santé. Le parti soutient une réforme cruciale qui sera soumise au vote en novembre prochain : le financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières (EFAS). Cette réforme, selon le PLR, permettra de diminuer les coûts de 440 millions de francs par an en remplaçant les séjours hospitaliers coûteux par des interventions ambulatoires modernes. En parallèle, la qualité des soins augmenterait, et le personnel soignant serait soulagé des gardes de nuit superflues. Le PLR accuse à la fois la gauche et une partie de la droite, notamment l'UDC, de refuser cette réforme et de cultiver le problème des hausses de primes. Le parti libéral-radical s’indigne que l'UDC adopte des "recettes socialistes" en préférant redistribuer l'argent public plutôt que de s'attaquer aux véritables causes des coûts élevés du système de santé. Le PLR appelle donc les forces de droite au sein de l'UDC à changer de cap, sous peine d’aggraver la situation pour les contribuables lors des prochaines augmentations de primes et d’impôts. Par ailleurs, le PLR insiste sur l’importance de renforcer les modèles d’assurance alternatifs, avec des contrats pluriannuels et des franchises plus élevées, tout en promouvant la digitalisation du système de santé (dossier électronique du patient). Pour le PLR, il est essentiel de supprimer les mauvaises incitations, notamment en évitant que les médecins et hôpitaux soient récompensés pour des interventions répétées dues à des échecs initiaux. Le PS : une initiative pour limiter les primes à 10% du revenu De son côté, le Parti socialiste neuchâtelois (PSN) exprime sa profonde inquiétude face à l'augmentation inéluctable des primes, qu'il considère comme une véritable "taxe" pesant sur les revenus des assurés. Le PSN rappelle que, depuis un an, il milite pour une initiative visant à limiter les primes à 10% du revenu, et exige une application rapide de cette mesure pour soulager les familles et la classe moyenne. Chaque automne, selon le PS, le scénario se répète : les primes augmentent, forçant les ménages à choisir entre des dépenses essentielles comme le logement et l’alimentation ou des soins de santé abordables. Le parti
critique également la décision du Conseil d'État neuchâtelois, qui, malgré des finances cantonales saines, a choisi une baisse d'impôts favorisant surtout les hauts revenus au lieu de renforcer le soutien aux ménages les plus modestes. Pour le PS, la santé est un droit fondamental et doit être financée de manière équitable. Le parti se bat pour un mécanisme semblable à celui du Canton de Vaud, où depuis cinq ans, les primes sont plafonnées à 10% du revenu. Le PS estime que ce système a fait ses preuves et que Neuchâtel devrait adopter une solution similaire afin de garantir un accès équitable aux soins tout en freinant l'augmentation des primes. Deux visions, une même urgence Si le PLR et le PS s'accordent sur un point, c’est bien sur l’urgence de réformer le système de santé pour éviter que les primes continuent d’étrangler les ménages. Cependant, leurs solutions divergent profondément : d’un côté, le PLR prône des réformes axées sur la responsabilité individuelle, la digitalisation, et la réduction des coûts hospitaliers. De l’autre, le PS appelle à une régulation plus stricte des primes, avec un plafonnement proportionnel aux revenus. L’enjeu est donc de taille pour les citoyens neuchâtelois, qui devront se prononcer sur les mesures à adopter pour contenir cette spirale des coûts de la santé.
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