#Ma rue est pratiquement déserte
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C'est quoi ce bordel ??!
>Chez moi, rue sens unique
>Possède un vélo
>Gare mon vélo à côté de ma porte, peu de passage de voiture/piétons voire pas du tout
>Utilise mon vélo 2 à 3 fois par semaine
>Reçois un arrêté municipal parce qu'ils voient que "mon vélo ne bouge pas" durant leur ronde et c'est pour la "sécurité de la voie publique"
>Moi:
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Les Chroniques de Livaï #525 ~ DANS LE DOUTE, ABSTIENS-TOI (juillet 846) Livaï
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Cette bicoque n'est pas si mal finalement. J'ai presque réussi à y dormir plus de trois heures. Erwin nous a alloué un budget serré pour nos déplacements, et ça ne devrait pas trop l'entamer. Je vais oublier l'idée de déjeuner et me rendre directement à l'arrêt de la diligence. Je peux être à Krolva en milieu de matinée.
Je jette un oeil dans le petit miroir de ma chambre, arrange mes cheveux, et resserre mon foulard autour de mon cou. Je n'ai pas pu me laver et je me sens plutôt crasseux après ma journée d'hier, mais ce ne sera pas trop gênant. Je suis là pour recruter parmi les brigades d'entraînement et ils ne feront pas leurs difficiles. Changer de vêtements devrait suffire.
J'ai passé l'après-midi d'hier à répondre à des questions de jeunots impressionnés - ou effrayés - par ma venue, à arpenter les baraquements, à donner des conseils pratiques aussi. J'ai évité de peu la démonstration de vol, je n'avais vraiment pas envie de m'y coller. J'ai du inventer un bobard, comme quoi j'étais blessé de notre dernière expédition, et ça a eu l'air de passer, les instructeurs ont pas insisté. Erwin pourra pas dire que j'ai pas donné du mien ; je crois même avoir lâché un ou deux sourires pour la forme.
Il y'en avait des motivés dans cette promo, et je dois bien admettre que j'ai malgré moi tenté de dénicher de nouvelles têtes pour mon escouade. Personne ne sortait vraiment du lot à Yarckel ; j'aurais peut-être plus de chance à Krolva. Je peux au moins me dire que certains nous rejoindrons le moment venu.
Je descends les escaliers de l'auberge et fais signe au tenancier, qui accourt alors vers moi. J'aime pas quand ils se comportent comme ça... J'ai vraiment pas l'habitude. Ils peuvent pas simplement faire comme si j'étais un être humain normal ? Je soupçonne certaines rumeurs de m'avoir précédé, car ce type semble m'avoir reconnu tout de suite quand je suis venu prendre la chambre. Je lui lance les clefs et aussi que la piaule était agréable. Il s'incline très bas, les mains ouvertes devant lui, la clef sur ses paumes, et je quitte l'établissement sans me retourner, ma minuscule valise sous le bras.
Je resserre mon manteau autour de moi dès que je passe le seuil, car l'air de Yarckel est bien plus frais que dans le sud. Les dômes dorés du centre-ville flamboient sous le lever du soleil, et seul résonne le pas tranquille des chevaux menés par les marchands. Les boutiques n'ouvriront pas avant une bonne heure. Par contre, je peux tenter de choper la diligence dans trente minutes. L'arrêt n'est pas loin, j'ai tout mon temps, alors je flâne un peu.
Les rues sont presque désertes, et le pavé nettoyé par une pluie récente. Tout semble extrêmement propre dans cette ville, ce qui ne me déplaît pas. Il y a moins de chevaux qu'à Ehrmich et les gens circulent davantage à pieds. Les trottoirs sont larges et entretenus, jalonnés d'arbres, et c'est assez agréable de s'y promener. La vie est si normale ici... Il semble impossible d'imaginer d'autres causes de décès que l'extrême vieillesse... Mais j'ai quand même emmené un couteau avec moi, au cas où. On est jamais trop prudent.
La demie-heure s'est écoulée sans que je m'en rendre compte et je me dirige rapidement vers l'arrêt. J'aperçois les passagers qui commencent à grimper dedans, et je leur emboîte le pas. Les hommes portent des longues redingotes, comme à Mithras. Leurs chapeaux ont l'air pas mal ridicules, perchés sur leurs petites têtes... Ca les rend plus grands qu'ils ne le sont. Un complexe à compenser, peut-être ? Ca me traverserait même pas l'esprit de...
Ma colonne vertébrale réagit avant même mon cerveau, anticipant de deux secondes le moment où la main se pose sur mon épaule. Je me retourne d'un seul geste, les jambes tendues, les bras en position de défense, et me retrouve face à un type moustachu, gris, au crâne dégarni, qui semble un peu essoufflé. Il porte un costume noir à cravate et des gants blancs. Mon instinct me dit de suite qu'il ne représente aucun danger, et je constate qu'il essaie de retrouver son souffle. Eh, l'ami, ça se fait pas de surprendre les gens comme ça. J'aurais pu vous blesser. Il s'excuse platement mais m'informe qu'il devait m'atteindre avant que je ne quitte la ville. Ah ? Pour quelle raison ? Vous me connaissez ?
Il répond que son maître me connaît, qu'il est au courant de ma présence en ville et qu'il sollicite une entrevue avec moi afin de discuter de l'avenir du bataillon. Euh... ça m'arrange pas, je devais me rendre à l'ouest... C'est qui, votre "maître" ? Le mot sonne comme une alarme dans ma tête ; les nobliaux sont tous suspects à mes yeux, et j'ai pas envie de faire quoi que ce soit avec eux.
Il m'annonce qu'il travaille pour Messire Deltoff - jamais entendu parler - et que celui-ci est un fervent admirateur du bataillon. Voyez-vous ça. S'il veut nous faire un don, il n'est pas nécessaire que je... Le vieux insiste en précisant que son maître est très riche et serait prêt à faire un gros chèque, à condition que j'accepte son hospitalité. En clair, il veut absolument me voir, moi ? Il ne compte pas me retenir toute la journée, seulement jusqu'à midi si ça me convient. Je peux pas dire que ça me convienne, mais... mince, si ce type est vraiment friqué, ça serait trop bête... Erwin se mettrait en pétard s'il savait que j'ai laissé passer une telle occasion à cause de mon sale caractère... Je peux au moins aller jeter un oeil sur place, et si je me fais chier, je m'éclipse poliment. J'ai appris certains trucs à la soirée de Zackley après tout...
Ok, je veux bien venir. Mais je préviens quand même, j'ai aucune manière adaptée à ce genre d'endroit ; je suis un soldat, rien de plus. Le vieux m'assure que ça ne pose pas de problème et que son maître me recevra sobrement. Dans ce cas... menez-moi là-bas. C'est loin ? Il m'indique du doigt un toit pointu plus haut que les autres, vers le nord de la ville. C'est ce palais là ? Je déglutis un peu, conscient de m'être quand même fourré dans le pétrin... J'espère que ça vaut le coup en tout cas...
On marche d'un pas rapide, le vieux montrant encore quelques signes de vigueur, et on remonte vite la rue que je viens de descendre. On s'engage dans un lacis de rues moins larges, et mes réflexes se réveillent dans l'ombre des maisons proches. L'endroit idéal pour une embuscade... Mais le vieux continue sa route et rien de fâcheux ne se passe. J'essaie de me détendre un peu, quand nous débouchons sur une grande place carrée baignée de soleil. Notre destination occupe un côté entier de ce carré, et je distingue de grands arbres par-delà une grille ouvragée.
Je sais pas pourquoi, mais ça me fait penser à la tanière d'une araignée... Allez, Livaï, cesse de te faire des idées comme ça, on verra sur place.
La grille s'ouvre sous sa main et nous parcourons une longue allée traversant un jardin plein d'ombres. J'estime la superficie et me rends compte de l'indécence de disposer d'autant d'espace alors que notre territoire est limité. Combien d'habitations on pourrait construire sur ce seul terrain ? Un bon nombre, j'imagine. Enfin, une façade de pierre apparaît devant nous, et un double escalier menant à une terrasse se déploie. Je note instinctivement les fenêtres, afin d'en faire d'éventuelles voies de fuite au cas où... quoi ? De toutes façons, ce palais a l'air gigantesque, aucune chance que je m'y retrouve de l'extérieur. Pourquoi je me sens si stressé ? C'est sans doute qu'un richard bedonnant gavé de boudoirs, avachi dans un fauteuil.
La porte immense donne sur un vaste hall, décoré de statues de gens à poil - je comprends toujours pas l'intérêt d'avoir ça chez soi - et le vieux me guide là-dedans, les mains dans le dos, l'air digne. Il a l'air fier de travailler ici. En tout cas, le proprio est gras, pas de doute. Tout, depuis le carrelage, jusqu'aux poignets de portes, sent le pognon dépensé sans compter. J'ose même pas toucher quoi que ce soit. Heureusement, on ouvre tout à ma place.
On avance dans une enfilade de pièces de plus en plus petites, et je situe plus du tout où je suis. Kenny me rousterait s'il voyait le piège dans lequel je me suis laissé enfermer comme un débutant... Enfin, le vieux pousse une énième porte et on se retrouve dans un salon, de taille assez modeste comparée au reste. Une longue table de bois brillant trône au milieu, et à une extrémité, un homme est assis, portant une tasse à sa bouche. Messire Deltoff, je présume.
Il se lève aussitôt et vient à notre rencontre. Je suis étonné de son apparence. Il est un peu plus petit qu'Erwin, mais aussi bien bâti. J'avais encore jamais vu un richard aussi athlétique. Je lui donnerais la bonne quarantaine, ses cheveux blonds commencent à tirer sur le gris. Il est sapé simplement, sans chichi ni tout le fourbis que les nobles apprécient d'habitude. Il faut dire qu'il est encore tôt.
Deltoff se montre beaucoup trop poli pour ne pas m'alerter et m'invite à prendre place à sa table pour partager son déjeuner. C'est vrai que je n'ai rien mangé ce matin... et je sens l'odeur entêtante d'un thé chaud. Quoi qu'il en soit, si je suis venu jusqu'ici c'est pour aller au bout. Autant éviter de se faire prier. Mais je tiens à garder mon manteau ; ce serait fâcheux qu'il constate la présence du couteau glissé dans un étui à ma ceinture. Je me glisse alors sur la chaise près de la sienne, hésitant à parler avant qu'il ne m'ait interrogé lui-même.
Il se rassoit et m'observe intensément, comme si j'étais un animal étrange. Je tapote des doigts sur le bois, dans l'attente de quelque chose, quand il se décide enfin à me dire qu'il a longtemps souhaité me voir en personne. Pourquoi moi ? Je n'ai rien de si spécial, comme vous pouvez le constater. Il répond qu'il ne faut pas se fier aux apparences, et que ma réputation est loin d'être usurpée. Oh. Je ne me soucie pas de ça, mon unique travail, c'est de me battre. La célébrité... je ne suis pas né pour ça, voyez ?
Deltoff se lève, se dirige vers la fenêtre derrière lui, les mains dans le dos, et avoue enfin qu'il ne m'imaginait pas comme ça. Je fais cet effet à beaucoup de gens, je m'en indigne pas. Et vous, vous êtes un membre du Parlement ? De la cour ? J'ai jamais entendu parler de vous. Pourtant avec la bara... euh, la demeure où vous habitez, vous avez l'air important. Que me vaut cet honneur ?
Il soupire et m'explique avec de faux trémolos dans la voix à quel point c'est dur de soutenir le bataillon, de vanter nos mérités constamment devant les nobles, et que cela lui a valu une certaine mise à l'écart. Je vois. Pourquoi le faire alors ? Vous y avez un intérêt ? Vous avez des terres à récupérer au-delà du Mur ? Il revient s'assoir face à moi, plante ses yeux dans les miens et affirme être fasciné par les explorateurs, depuis son enfance. J'ai presque envie de le croire, dis donc. Notre héroïsme désintéressé, notre dévotion sans faille à l'humanité, ce sont des valeurs qu'il comprend et chérit lui-même, et selon lui, je les incarne à la perfection. Il donne lui-même beaucoup d'argent aux pauvres, paraît-il.
Ces bourges qui se jettent des fleurs parce qu'ils distribuent quelques piécettes aux mendiants en se branlant sur leur générosité me filent la gerbe. Mais je vais penser aux intérêts du régiment et ne rien laisser paraître. Jouons le jeu. Il est temps de l'orienter vers ce qui m'intéresse. Votre altruisme vous honore, messire. La misère se répand de plus en plus de nos jours. Un peu comme les titans... On ne combat pas l'un ou l'autre sans argent, je ne vous apprends rien.
Deltoff ne répond pas mais pousse vers moi un petit plateau de gâteaux secs. Au-delà du fait qu'ils ne me paraissent pas franchement appétissants, je vais pas cracher à la gueule d'un des premiers enseignements de Kenny : ne jamais avaler quoi que ce soit offert par un étranger ou quelqu'un dont on est pas absolument sûr. C'est une règle de survie élémentaire en bas. Et y a pas de raison que ce soit différent ici. Je refuse poliment en disant que j'ai déjà déjeuné et un très petit appétit. Il semble me croire. Il attrape un gâteau et le croque devant moi. Bon, apparemment, ils sont sans danger mais je vais pas changer d'avis.
Il murmure qu'il a toujours eu peur de sauter le pas et de faire un don d'importance à notre régiment. Il craint que cela se sache. Je vous comprends, nous sommes infréquentables. Mais vous qui affirmez admirer les actes d'héroïsme, cela vous permettrait d'être un héros à votre tour, non ? C'est sans doute le moment de montrer à notre régiment votre gratitude et l'estime que vous portez aux explorateurs. Nos expéditions coûtent cher, et... notre major vous offrirait lui-même ses remerciements.
Deltoff sourit malicieusement en plissant les yeux et j'aime pas du tout cette expression. Il tape dans ses mains et le vieux serviteur déboule alors, aux ordres. Puis il me fait de nouveau face, et demande si je suis bien le fin amateur de thé noir qu'on dit que je suis. Inutile de mentir, s'il le sait... Effectivement, même si je me contente du bas de gamme en général. Nos finances, vous savez... Il affirme collectionner les thés de tout le Royaume et sa collection est fameuse ; il y'en a sûrement des tas que je n'ai pas goûtés, et celui qu'il veut me proposer est parmi les plus rares et chers. Sérieusement ?
Le vieux sort de la pièce et revient trois minutes plus tard avec une tasse fumante - j'en déduis que le breuvage attendait d'être servi. Deltoff affirme qu'une fois que j'aurais goûté et fais ma critique de ce thé, il me signera un gros reçu, car il trouve ma compagnie très agréable, C'est ça, oui... Il pose le thé devant moi et j'admire sincèrement la belle couleur profonde qui tourbillonne un instant dans le récipient. C'est bien du thé... mais il y a comme une odeur étrange. Je ne connais pas celui-là, je me fais peut-être des idées, c'est sans doute son parfum habituel. Mais le regard fixe du maître des lieux, qui semble me dévorer des yeux, attendant que je boive une gorgée, ne me laisse guère de doute.
Il y a quelque chose là-dedans. Quelque chose qui va me faire du mal. Mon instinct me le gueule très fort, et il me trompe rarement. Je dois juste trouver une excuse pour ne pas le boire sans passer pour le dernier des connards. En admettant qu'il n'y ait rien dans ce thé et que ce mec ait réellement eu l'intention de nous signer un gros chèque... mais je vais pas jouer ma vie pour du fric. Trouve un truc, Livaï.
Je reste les yeux baissés sur la tasse, à titiller l'anse distraitement, mais en fait, je note en détail les éléments de mobilier, cherchant une idée, un indice. C'est alors qu'un son étrange, un "ding-dong" cristallin, se fait entendre dans la pièce, et je lève le regard malgré moi pour en dénicher l'origine. C'est une petite pendule, sous une cloche de verre posée sur le manteau d'une cheminée, qui s'est mise à tinter. Je n'attends pas la fin de la série de coups, car ça me donne l'excuse toute trouvée pour refuser le thé. C'était la plus simple finalement.
Je repousse la soucoupe sur la nappe, me lève lentement afin de ne pas montrer que je suis pressé, et attrape ma valise. Ils se précipitent tous les deux - Deltoff et son larbin - comme si j'étais soudainement pris de malaise, mais je les rassure vite. Le temps a passé et il est l'heure d'attraper la diligence. Je suis en retard pour la mission que le major m'a confiée, je dois me rendre dans un autre district au plus vite. C'était une discussion très agréable et je m'en veux de laisser le thé, il avait l'air délicieux, mais... je ne peux pas l'apprécier si je n'ai pas tout mon temps. Ce genre de merveille réclame une dégustation minutieuse. Je suis sûr qu'il y aura une autre occasion. Si vous venez à Trost déposer un don pour notre régiment, nous trouverons bien le temps de boire ensemble. Je dois m'en aller à présent, merci pour l'invitation.
Je m'incline légèrement pour couronner le tout et me dit avec satisfaction qu'Erwin aurait apprécié la scène. C'est tout à fait le genre de truc qu'il aurait pu sortir lui-même. Enfin, j'crois...
L'expression de Deltoff est indéfinissable. On dirait qu'il se retient d'éclater de rage. Mon prétexte est tout à fait valable et à sa place dans un monde comme celui-ci, et il ne peut rien y redire. Je me suis montré poli et bienveillant, il doit donc ravaler sa déception et faire bonne figure, c'est comme ça qu'on éduque ces types depuis leur naissance. Il se redresse avec dignité, toussote avec gêne, et affirme qu'il comprend ma situation. Son majordome va me raccompagner à la sortie, et même jusqu'à l'arrêt de la diligence pour s'assurer que j'arrive à bon port. Pas de ça, bonhomme, hors de question que tu sois au courant de ma destination... Je réponds que je suis un soldat aguerri et que je n'ai nul besoin d'escorte pour être en sécurité. De plus, je préfère épargner à ce pauvre vieil homme une nouvelle course par les rues de Yarckel, car à l'allée, il est arrivé à bout de souffle et j'ai eu peur qu'il ne s'écroule. Du coin de l'oeil, il me semble saisir une expression de soulagement sur le visage du concerné.
Je quitte la pièce derrière le majordome sans plus de cérémonie, laissant Deltoff et sa tasse de thé dans le salon. Nous remontons alors la succession de couloirs et d'antichambres - une vraie tanière d'araignée, comme je l'imaginais - puis il me salue en s'inclinant une fois arrivés au portail. Il l'ouvre pour moi et m'indique brièvement le chemin de retour vers l'arrêt de la diligence. Merci, mon brave. Et... essaie de pas te surmener, le laisse pas te crever avant l'âge... enfin, tu vois ce que je veux dire. Il semble ricaner dans sa grosse moustache, comme s'il avait saisi le sarcasme sans s'en indigner. Si complot il y a ici contre moi, il ne me semble pas être de mèche. Il fait juste ce qu'on lui dit, ce bougre.
Je redescends la rue vers l'ouest, espérant bel et bien qu'une diligence ne va pas tarder. Mais quand j'y repense... ce thé avait vraiment l'air exceptionnel. Dommage.
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Un étrange objet venant des profondeurs de la terre
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J’avais déjà remarqué que l’agressivité arrivait très souvent avec les chaleurs et le soleil de mars. Il y avait toujours beaucoup d’excitation ou d’énervement. Aussi, il ne fut pas surprenant d’entendre aux actualités que des conflits commençaient à s’embraser. D’ailleurs, Mars n’est-il pas le dieu de la guerre ?
Donc, un matin de mars, une équipe de mineurs dans le Donbass descendit au fin fond d’une mine de charbon pratiquement exploitée. Il n’y avait plus grand-chose à retirer si bien que l’entreprise dut descendre dans les entrailles de la terre, là où la chaleur devient intenable, où l’air est insupportable, où l’homme revient toujours à moitié fou. On ne pouvait pas si bien dire car l’un des mineurs découvrit sur le sol un étrange artéfact.
Au début, il pensa à un médaillon ou un objet perdu par un de ses camarades. Seulement personne ne reconnut la chose. Alors, il le montra à son superviseur. Ce dernier, surpris par la découverte, devina qu’il avait une certaine importance. Aussi, il ordonna qu’on remonte l’objet à la surface. L’homme qui fut chargé de la tâche, ne prononça plus un mot depuis ce jour.
Les premiers archéologues convoqués ne purent expliquer l’origine de la boite. Enfin, l’objet avait une forme de boite. De plus, l’inquiétude grandit lorsqu’après un examen, on découvrit une présence radioactive dans le matériau utilisé pour sa confection. D’ailleurs, peu de temps après, plusieurs personnes dont le chef d’équipe de la mine, des archéologues et un gardien de musée contractèrent une sévère forme de cancer. Déjà, on parlait dans les milieux que l’objet était maudit.
L’objet fut envoyé à Moscou pour un examen plus complet. Cependant, aucun chercheur ne put déterminer son origine ni sa consistance. Cela semblait dur mais légèrement mou par moment. L’objet paraissait posséder un couvercle scellé et inouvrable. Dès lors, l’objet fut mis en sureté et attendit un groupe d’experts plus compétents. Entre-temps, plusieurs personnes furent touchées par la malédiction, y compris des gens n’ayant jamais eu contact avec l’artéfact. La ville de Kharkov fut prise de panique ainsi que des cités par où était passé l’objet.
C’est dans ce contexte étrange que Sarah, mon épouse fut contacté afin d’examiner l’objet. Elle fut mise au courant seulement une fois dans la salle contenant la chose. Elle dut porter une combinaison spéciale et l’observa, sans y toucher, à travers une vitre. Sarah fut subjuguée par ce travail d’orfèvre et la beauté de ce qu’elle prit au début pour une montre à gousset. De plus, elle resta plus longtemps à Moscou afin de mieux étudier la chose car, il n’y avait aucune logique à ça.
Petit-à-petit, ses propos pendant nos appels, ses messages devinrent incohérents. Elle semblait fatiguée, bouleversée voire perdu intellectuellement et toujours obnubilée par la trouvaille. Dès lors, je pris la décision de la rejoindre pour l’aider car, même si je ne suis pas meilleur archéologue qu’elle, je pensais apporter une aide précieuse. Mais, c’était surtout sa santé qui m’inquiétait énormément.
Sarah n’était pas à l’hôtel Eugène où elle avait pris ses habitudes. Ce n’était pas sa première visite de Moscou, d’ailleurs, nous y avions fait quelques voyages car elle aimait la culture russe. Cependant, sa chambre était bien réservée et je retrouvai ses bagages correctement rangés dans les placards. Je partis donc rejoindre le centre de recherche, en espérant la retrouver. Durant le trajet, les rues semblaient désertes. Je remarquai de nombreux soldats se promenant comme si la ville était en état de siège. Toutefois, je vis quelques civils hommes et femmes mais ceux-ci marchaient vite, paraissant même éviter d’être vu.
Mon Chauffeur, employé du centre ne prononça aucun mot en dehors de « Bonjour » et « s’il vous plait » lorsque j’entrai dans la Lada Niva. C’était un type au crâne rasé. Avec ses gros bras, il avait plus l’apparence d’un militaire que d’un simple conducteur de voiture. Je ne reconnus pas le centre de suite tellement son entrée avait changé. Elle était surveillée par une dizaine de militaires bien armés. La voiture se faufila entre une rangée de soldat portant des kalachnikovs, puis elle se gara après être entrée dans un parking souterrain ; deux hommes attendaient, avec l’air béat, je ne sais quoi. A ma grande surprise, j’entendis un tir de mitraillettes. Je demandais à mon chauffeur qu’elles étaient les raisons d’un tel arsenal et si cela était nécessaire, il répondit en murmurant : « Terroristes ».
Dans tout ce fourbi, je fus heureux de voir Sarah en pleine forme. Cependant, elle avait un étrange regard et parut ne pas me reconnaitre de suite. Elle était devant un ordinateur, en pleine étude sur des photos prises. Je ne pus dire de quel objet il s’agissait réellement. La chose semblait être de forme ronde et posée sur une boite rectangulaire en fer. Mon épouse retourna dans son enquête alternant entre la souris et le clavier, ainsi je pouvais voir plus en détail cet artéfact. Je constatais à mon tour, les détails ciselés dessus. Ils représentaient un dessin ou des lettres d’un alphabet inconnu. Cela perturbait énormément Sarah qui zoomait beaucoup afin d’en percer les secrets.
Je savais qu’elle n’aimait pas être dérangée dans son métier. Aussi, elle ne répondit pas à mes questions préférant laisser son assistant le faire. Il resta vague, parlant avec un gros accent russe. Il n’osait pas divulguer quelque secret. Mais, comprenant ma curiosité pour une trouvaille aussi énigmatique, il proposa de le montrer. Sarah continuait d’observer l’écran de son ordinateur, faisant tournoyer l’objet en trois dimensions. Trop concentrée, elle ne réagit pas à mon départ.
Je fus étonné de trouver l’objet dans une salle hermétique. Avant d’entrer, je dus revêtir une combinaison comme on trouve dans les films sur les contagions. Le scaphandre se montra trop grand. Je suivis l’assistant de Sarah jusqu’à une grosse boite transparente. Dès lors, je restai ébloui par le magnifique médaillon qui reposait à l’intérieur, posé sur un socle en fer. « La boite a été trouvé un peu plus tard dans la même mine » dit une petite voix grésillant dans le casque de la combinaison. Je reconnus le terrible accent de mon guide improvisé. « Les premiers tests montrent que c’est bien radioactif et même très toxique, ajouta-t-il.». « Pourquoi autant de militaires ici ? » demandai-je. Il soupira avant de répondre : « Depuis que c’est ici, les gens sont bizarres. Il y a comme de la révolte. C’est incompréhensible. » Son regard fixa l’objet, cependant, il continua de parler : « Il y a la haine qui ressort chez les gens. »
Le cylindre semblait rayonner de plus en plus depuis qu’il le regardait. Pendant un instant, je compris qu’il était hypnotisé. Soudain, ses mains touchèrent la boite de verre incassable. Il essaya de la pousser pour sortir l’objet, une sirène retentit m’incitant à m’éloigner de lui. Trente secondes plus tard, deux hommes armés firent irruption dans la salle et, se jetèrent sur le scientifique qui, les repoussa avec une telle violence au point de se cogner contre les murs blancs de la salle. Ensuite, il tapa du poing contre le verre pendant que la sirène hurlait.
Ses phalanges se transformèrent en une espèce de bouilli tellement elles étaient abimés. Il ne sentait rien et continuait réussissant à faire éclater la boite pare-balle. Dès lors, il attrapa le médaillon pour mieux le fixer de son regard de zombi. Je restai immobile adossé au mur. Les deux hommes se relevèrent difficilement, l’un d’eux avait l’épaule pendante preuve d’une clavicule déboitée. D’autres soldats entrèrent dans la pièce. Cette-fois, ils n’avaient pas de combinaison.
Tout ce que j’ai vu, ce sont les balles perforant la combinaison du savant. Cependant, il réussit à ouvrir l’objet. Je ne peux expliquer comment il a fait mais il a réussi à trouver comment ouvrir le couvercle. En tombant au sol, une espèce de fumée se dégagea hors de la boite. Je crus percevoir un son, comme une voix féminine qui pleurait. Puis, je me suis évanoui.
A mon réveil, les corps des soldats gisaient autour de moi. Ils s’étaient entretués. Et dehors, le monde avait changé.
Alex@r60 – août 2021
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“La vie conne et fine de Gustave F.” [épisode 16]
[Lire les épisodes 1, 2, 3, 4, 4 bis, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15] Jour 16 : Quoi, les Bulgares ? (3) Fascinant, vraiment fascinant. Les gens qui ne sont rien sont les plus utiles à la survie de l’espèce. On aura tout vu. N’importe quoi. Alors que tout ce qui est indispensable est arrêté ! Les magasins de fringues, par exemple, comment se passer de toutes ces fringues, si nécessaires pour aller faire les soldes ? Les chaussures, si techniques, si variées, si indispensables pour marcher sans se salir les pieds ! Les parfumeries, si démocratiques, si humaines, comment survivre sans tous ces parfums qui nous font sentir bon ? Comment séduire si vous sentez le vieux rat ? Et sans séduire est-ce qu’on peut se reproduire ? hein ? Je pose la question. Les coiffeurs, tiens, comment s’en passer pour avoir une belle coupe ? Et les bagnoles, que faire de tout ce pétrole en surproduction si même pas de bagnoles ? Et les tapis, les canapés, les poufs, les lavabos, les porte-savon, les lits, les chaises, les rideaux, les lampes de chevet, les tables, les chaises ? Vous pouvez vous passer de chaises, vous, hein ? Et les mixers, les fers à repasser, les tondeuses à gazon, les décapsuleurs, les râpes à fromage, les épluche-patate, les moules à gaufres, les pelles à tarte, les pinces à sucre, les bouilloires, toutes ces belles inventions qui élèvent l’homme au niveau de ses produits de consommation, il faudrait y renoncer pour se contenter de manger, de boire et de faire pipi-caca ? Et puis n’avons-nous pas soif de langage ? de systèmes de signes ? de concepts ? de slogans ? de belles petites pubs ? Comment subsister sans valeurs symboliques ? sans échanges numériques ? sans pièces jointes ? sans formulaires en ligne ? sans connexion ? sans tableaux Excel ? Pourrions-nous survivre sans réunions sur Discord dans ce grand jeu vidéo ? De quoi vivent les gens qui ont réussi au moins un petit peu plus que ceux qui ne travaillent qu’avec la matière de leurs mains, des mains d’ailleurs probablement pas super savonnées ? Certainement pas de pain. D’ailleurs les boulangeries ont perdu leurs clientèle, les gens qui n’en ont pas besoin ont désormais peur du pain. Ils refusent d’en manger. Ils ne veulent pas en avoir mais ils veulent le gagner, et pour ça continuer les bla-bla, les réunions, les échanges de mails, et les plus affamés crient : « de l’Art ! Au secours, je vais mourir sans Art ! Vite, une action du ministère de la Culture ! » Heureusement, les travailleurs livreurs étaient très efficaces, et fournissaient chaque jour les confinés, ces pauvres asservis au travail virtuel qui ne faisaient rien de bassement nécessaire, mais des choses sans objet qu’il faut faire pour mériter son grade, ils les fournissaient non seulement en légumes frais, gingembre, thé vert, kilos de pâtes et viandes sous cellophane, mais aussi en DVD, en journaux papier, en courrier postal, et surtout, surtout en livres (de grands ou moyens auteurs, là n’est pas la question, ce sont des livres, des LIVRES, comprenez bien ! Gustave se souvint d’une vieille pub, justement, quand il était enfant, où on voyait Gérard Philipe, la star de théâtre et de Fanfan la tulipe, croquer dans un livre, avec ce slogan : DÉVOREZ DES LIVRES !). Mais comme il avait faim, il se fit une omelette au curry et la mangea avec une biscotte pour pousser en regardant sur son ordi la face orange de Donald Trump annoncer, depuis la roseraie de la Maison Blanche, que si son administration maintenait le nombre de morts à 100 000, elle aurait fait « a good job » – changement surprenant par rapport à ses prédictions optimistes d’il y avait quelques jours, selon le commentateur, lorsqu’il avait déclaré qu’il espérait relancer l’économie d’ici Pâques. Fascinant. Vraiment fascinant. Histoire de se décoller de l’écran, Gustave composa le numéro de Jérôme et l’interrogea à propos des Bulgares. Jérôme avait titillé pas mal sa curiosité l’autre fois ; il était temps qu’il la satisfît. Il se rappelait que Jérôme avait toujours été grand consommateur de yaourts, mais sans subodorer jamais un amour particulier de la Bulgarie. Eh bien si. Jérôme lui expliqua qu’en effet depuis sa prime enfance il avait aimé les yaourts ; continuant sur sa lancée, il s’était documenté sur les mille façons de les accommoder, ce qui comme de bien entendu l’avait conduit jusqu’aux rives du Pont-Euxin. Il avait découvert le tarator et s’en préparait de succulents, avec des cornichons, qu’il dégustait l’été en écoutant, à fond, des voix bulgares (cette étrange musique avait un peu passé de mode, mais Jérôme était fidèle à ses goûts) ; en toutes saisons il s’empiffrait de malosso, au grand dam de sa mère qui, partisane des légumes frais, se demandait à quoi ça rimait de manger des carottes en saumure l’hiver et des poivrons fermentés l’été. Jérôme avait donc été fort aise d’apprendre que s’ouvraient çà et là (pas dans son village, bien sûr) des boutiques de produits bulgares aux rayons richement garnis, bouteilles de rakia, conserves, charcuteries dont le fameux soudjouk. – Attends, tu me refais Tintin en Syldavie ? Tu vas avoir Moulinsart sur le dos ! Ces boutiques avec pignon sur rue, continuait de soliloquer Jérôme, permettaient sans doute à une diaspora venue travailler sur les chantiers, dans l’agriculture ou la viticulture, de soigner le mal du pays ? Mais quand le ministre avait appelé chômeurs, étudiants et confinés à prendre le chemin des champs, il s’était rappelé plusieurs articles lus ces dernières années et où il était question des Bulgares. Il n’y avait pas que la circulation des produits, il y avait aussi celle des personnes. Et puis, un ou deux ans en arrière, Jérôme avait ouvert sa porte quelques semaines durant à un journalier avec lequel il avait longtemps chatté sur un site de rencontres (il ne savait plus lequel) et le repos du guerrier (qui se débrouillait fort bien en anglais) avait permis à Jérôme d’en apprendre beaucoup sur son quotidien et ses conditions de travail. Ces souvenirs avaient effacé les visions de serveurs en pantalon moulant accroupis à ramasser des fraises et d’hôtesses d’accueil (explicitement sollicitées par le ministre) débarquant en mini-jupe et talons hauts pour cueillir les asperges. L’agriculture en employait beaucoup, de ces Bulgares. Des posted workers, des travailleurs détachés. Tout le monde avait entendu parler des plombiers polonais réparant les chasses d’eau des Angliches ; mais là, c’était autre chose. Plusieurs sites donnaient des précisions, Eurodetachement-travail.eu ou bien le site d’Europol, qui existait même en bulgare. On s’apercevait que la PAC n’était guère contraignante en matière de normes de travail. En août 2018, en Sologne, par exemple, une intérimaire originaire de Bulgarie, 37 ans, avait été mortellement blessée par un engin de manutention. Des équipes franco-bulgares d’inspecteurs du travail avaient enquêté et trouvé des contrats de travail non conformes au droit bulgare, sans parler du droit français. Les Bulgares, qui touchaient des salaires de misère dans leur pays, pouvaient être recrutés via des agences d’intérim installées là-bas. On promettait soixante euros par jour, en plus du logement et du transport mais, en réalité, une fois sur place, des sommes étaient soustraites du salaire journalier et, une fois le contrat terminé, ils n’avaient pas assez d’argent pour retourner au pays. L’argent resté en France était souvent blanchi. Parmi les outils mis en place, les inspecteurs disposaient par exemple de questionnaires et de fiches permettant aux travailleurs de mieux comprendre la régulation, certains traduits en turc, langue de nombreux Bulgares parmi les plus de vingt mille employés en France, dont plus de douze mille concentrés dans une même région. Les missions d’inspection avaient permis de détecter des shadow areas. Le terme était traduit du français « zones d’ombre » et Jérôme se demandait si ses propres télescopages d’idées rejoignaient celles du ministre. Tout récemment, un Bulgare avait été condamné à verser un million et demi d’euros à la Mutualité sociale agricole. La liberté européenne avait bon dos... Jérôme était intarissable. Somme toute, ça ne changeait pas vraiment des conversations d’autrefois, auxquelles il était toujours compliqué de mettre fin. Aussi Gustave ne fut-il pas peu surpris d’entendre son vieux camarade briser là en s’exclamant brusquement : – Bon, excuse-moi, mais faut que je te laisse, je vais sortir. – Quoi ? Tu te fiches de moi ? – Non, je vais me promener dans la forêt et j’ai pas encore imprimé ma déclaration. Jérôme avait toujours été à rebours. Maintenant que les rues étaient désertes, lui, perpétuel autoconfiné, allait prendre l’air – et continuer ainsi à pratiquer le dogme de la réversibilité, à sa manière. (A suivre).
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Conseils pour voyager au Maroc • CE QUE JE VEUX QUE JE SAVIE
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Vous voyagez au Maroc? Le Maroc est depuis longtemps sur ma liste des sites à ne pas manquer. Les photos lumineuses et colorées du pays semblaient toujours me captiver, et le désert du Sahara était quelque chose que je n'avais vu que dans des films. En raison de la proximité du Maroc avec l'Europe, de plus en plus de voyageurs empruntent le prochain ferry en provenance d'Espagne pour se rendre eux-mêmes au Maroc.
Dès que vous traverserez la frontière, vous serez ramené dans un autre monde. Aussi enthousiasmant qu’il soit, voici 16 conseils de voyage pour le Maroc à connaître avant de partir.
Marrakech est surnommée "ville arnaque", mais le reste du pays l'est également
Commençons par le plus évident. Marrakech est connue depuis des années pour être une ville pleine d’escroqueries et de tromperies. Tout le monde se promène dans tous les coins en attendant qu'un touriste naïf passe pour essayer de les arnaquer. Vous savez, lorsque vous lisez des critiques en ligne, vous pensez «Oui, cette personne est simplement paranoïaque, cela n'arrivera jamais». Eh bien, après avoir lu des articles comme celui-ci, nous avons pensé que nous aussi. billet avion dakar maroc
Il s'avère que chaque arnaque que nous avions lue et essayée de préparer était une chose réelle! Les dames folles au henné, les changements constants et les mauvaises directions intentionnelles sont devenues des batailles quotidiennes à Marrakech. Cependant, cela ne s’est pas arrêté là. Presque toutes les villes que nous avons visitées au cours de nos six semaines de voyage au Maroc avaient leur propre manière d’essayer de vous arnaquer de façon persistante. Faites vos recherches avant, savez quoi regarder, et ne laissez pas ces escrocs tirer le meilleur de vous. Juste au moment où vous êtes sur le point de laisser votre garde, ne le faites pas.
Vouloir voyager? Vous pouvez obtenir de l'aide aujourd'hui! billet avion dakar maroc
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Rafraîchissez vos compétences linguistiques
L'arabe marocain est la langue officielle du Maroc. Le berbère est complètement différent de l'arabe et est parlé par le peuple berbère. Ensuite, il y a le français, que de nombreux Marocains peuvent parler couramment. Si vous vous rendez dans le nord du Maroc, près de l’Espagne, vous constaterez que de nombreux habitants parlent même espagnol.
C’est beaucoup de langues dans un pays. Un de mes conseils pour voyager au Maroc est de parfaire votre connaissance des langues étrangères du lycée, car cela rendra certainement votre expérience un peu plus agréable. Ou prenez un livre en langue arabe!
Et au cas où tu oublierais…
Les Berbères sont un groupe ethnique indigène en Afrique du Nord. Ils représentent plus de 70% de la population marocaine! Apprenez à connaître certains d’entre eux, ils font partie des personnes les plus accueillantes que j’ai jamais rencontrées.
Ne vous surprenez pas à prendre un bus local
En plus de louer une voiture, il existe trois principaux moyens de transport et de voyager au Maroc: train, bus et taxi. Vous avez deux options pour les bus: aller en local ou choisir une compagnie de bus privée. Un de mes meilleurs conseils de voyage pour le Maroc est de vous éviter les tracas et de payer pour prendre un bus privé "touristique".
Les bus locaux sont extrêmement encombrés, délabrés et arrêtent littéralement tous les Joe Schmoe sur le bord de la route. Supratours et CTM sont les deux compagnies de bus privées. Elles sont toujours bon marché par rapport aux normes occidentales et offrent un bien meilleur confort.
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Les grands taxis ne sont pas grands
Votre autre option est de prendre un grand taxi pour aller du point A au point B. Avant de penser que vous serez à l’arrière d’une berline de luxe, laissez-moi vous expliquer. Un grand taxi est un petit bateau à quatre portes dans lequel Jimi Hendrix a probablement roulé lorsqu’il s’est rendu au Maroc dans les années 60.
Les taxis se rendent à certaines destinations et attendent que la voiture soit pleine de 6 passagers avant de prendre la route. Sans aucun doute, l'expérience et un moyen de transport peu coûteux, mais pas tout à fait confortable.
Le Sahara est vraiment vraiment très loin
Si vous allez au Maroc et que vous avez du temps à explorer, je suis certain que le Sahara figure en bonne place sur votre liste. C’est magnifique et cela vous coupera le souffle - sachez simplement que c’est extrêmement loin. Je parle comme 10 heures de conduite droite dans des régions montagneuses lointaines.
Je savais que cela allait, mais j'avais toujours l'impression d'essayer d'atteindre les dunes. Une bonne chose à noter est que le désert fait extrêmement froid la nuit, alors assurez-vous de savoir quoi porter au Maroc et faites vos bagages en conséquence.
Faites le plein de vitamine C
Une chose qui me manquera certainement est mon remplissage quotidien en vitamine C. Vous trouverez du jus d’orange fraîchement pressé un peu partout lors de votre voyage au Maroc! Êtes-vous prêt pour la meilleure partie? C’est seulement 4 DH (.40 $)! Vous pouvez effectivement trouver une variété de jus de fruits frais tout autour, y compris mon préféré: le jus d'avocat et de banane.
Les amateurs de pain s'unissent
Quiconque envisage de suivre un régime sans glucides devrait attendre jusqu'à ce qu'il quitte le Maroc. Le pain ou «Khubz» en arabe fait partie de la vie quotidienne ici et constitue une grande partie de chaque petit-déjeuner, déjeuner et dîner. Il remplace souvent l'argenterie en ce sens que vous ramassez essentiellement votre nourriture avec elle! Nous avons pu échapper à la folie du pain à quelques reprises, y compris le fait que nous soyons allés à Tanger juste pour prendre ce repas.
… .Et sucre
Pour vous aider à atteindre ce bikini parfait, bff est la meilleure chose du pain, le sucre. Vous vous brosserez les dents 3 fois par jour avec toutes les friandises du Maroc. Les Marocains vous inviteront constamment pour leur thé à la menthe spécial ou «whisky berbère», et c'est addictif! Cependant, pour vous épargner une visite supplémentaire chez le dentiste à votre retour à la maison, ne demandez pas de sucre.
Préparez votre appareil photo
L'un de mes meilleurs conseils pour voyager au Maroc est d'emporter un appareil photo! Il y a tellement de belles choses au Maroc. Si vous vous demandez ce que le Maroc est connu pour ses couleurs, ses textures et ses formes. Tout au Maroc est tellement fascinant.
Préparez votre appareil photo avec une carte mémoire supplémentaire avant de partir pour le Maroc et préparez-vous à devenir instafameux. Pour une vue pittoresque d’en haut, essayez un tour en montgolfière suivi d’une promenade à dos de chameau.
Regardez Maze Runner avant d'atterrir
Acceptez le fait que pendant que vous vous trouvez dans les médinas de Fès et de Marrakech, vous allez vous perdre. J'avais lu des milliers de vieilles rues avant d'atterrir à la campagne, mais je ne comprenais pas trop leur ampleur avant de les parcourir moi-même. Les anciennes médinas sont un labyrinthe complexe que même Google Maps ne peut détecter. Votre meilleur pari est simplement de laisser les choses se passer, de vous perdre et de profiter de ce que vous trouvez. Ce n’est pas une question de si, mais quand.
Apprendre à aimer les Riads
Alors qu'est-ce qu'un riad? Un riad est une maison d'hôtes marocaine traditionnelle, et il y a de fortes chances que vous séjourniez dans au moins un de ceux-ci lors de votre visite au Maroc. Habituellement, les riads sont composés de deux étages avec une grande cour ouverte au milieu. Les chambres sont de chaque côté de la place. C'est quelque chose que j'ai trouvé mignon et amusant au début, mais j'ai appris à les détester au bout de six semaines.
En tant que déesse du soleil en herbe, je suis devenue agacée par le fait qu'il n'y a pratiquement pas de lumière naturelle dans les chambres à coucher et qu'elles sont généralement très bruyantes. À chacun ses goûts.
Méfiez-vous des marchands
Je tiens à noter que le Maroc n’est pas si bon marché. Bien sûr, le Maroc est beaucoup plus abordable que l’Europe occidentale, l’Australie et les États-Unis, mais si vous venez ici en pensant que ce sera comme le Cambodge, vous devriez réévaluer votre budget.
Quand nous avons vraiment essayé, nous avons réussi à nous débrouiller à Chefchaouen et Essaouira pour moins de 25 dollars par jour et par personne, mais certains jours dans les grandes villes nous ont coûté 35 à 40 dollars par jour (ceci est pour le sac à dos économique). Si vous recherchez un peu plus d'expérience dans le milieu de gamme, prévoyez un budget d'environ 40 à 55 dollars par jour.
Non, les marocains ne sont pas vos amis
Maintenant, je ne dis pas que vous ne pouvez pas avoir un véritable ami marocain parce que vous le pouvez! Cependant, si un homme étrange de la médina commence à vous approcher au hasard, courez vers les collines. Il semblerait que le Maroc regorge de "gentils" prêts à vous faire visiter ou à vous aider de façon non souhaitée. En général, un jeune homme commence à vous parler, prétendant être votre ami, vous demandant d'où vous venez et la liste s'allonge encore et encore. Certains de ces hommes sont sommaires au premier abord, mais certains pourraient être sur le chemin des Oscars avec leur performance à 5 étoiles.
Les chances sont que vous avez probablement été élevé pour être une personne polie. Soyez prévenu, votre politesse peut rapidement vous conduire à une arnaque. Utilisez votre bon sens et faites confiance à votre instinct. Une entreprise «non» (ou «la» en arabe) fera généralement l'affaire pour tout ce qui lui manque. Le simple fait de demander votre chemin dans les grandes villes vous fera payer une sorte de «pourboire».
C’est triste, mais j’ai arrêté de faire confiance à qui que ce soit pendant mon séjour dans ce pays; les hommes, les petits garçons, les propriétaires d’hôtel et même les chats semblaient louches! La seule fois où j'ai complètement trouvé refuge, c'est dans les villages avec ma famille d'accueil berbère. Je ne dis pas que le Maroc n’est pas un bon endroit à visiter, mais sachez que si quelque chose semble douteux, c’est probablement le cas.
Vous n'êtes jamais vraiment en danger
Malgré les mensonges constants, les escroqueries et les tâtonnements indésirables, nous ne nous sommes jamais retrouvés en danger réel. Le Maroc est vraiment un endroit formidable et unique à visiter. Nous avons voyagé en couple la plupart du temps, mais j’avais rencontré beaucoup de femmes voyageant seules qui appréciaient pleinement le Maroc! Bien sûr, vous voudrez peut-être vous arracher les cheveux et crier plus d’une fois, mais vous quitterez le pays en un seul morceau.
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Yomiyama, un monde à part
Parlons du monde dans lequel se déroule Another. Nous n’en voyons uniquement que Yomiyama, la petite ville de l’histoire, dont les personnages ne sortent pratiquement jamais, mais ce fragment est un monde à lui tout seul.
Une ville coupée du monde, sous l’influence d’une malédiction
Yomiyama représente la portée de l’influence de la Mort qui altère la réalité, limite floue entre le monde des vivants et celui des morts. Après tout, le nom même de la ville annonce la couleur : le roman révèle que Yomiyama signifie « la montagne d’où on voit la nuit » et que Yomi est le nom de la source souterraine du Yomi, pays des morts. Les règles de ladite malédiction y sont dominantes, mais il est admis dans l’anime qu’elles n’ont d’effet que dans les limites de la ville, du moins c’est ce que semblent penser les personnages. Dans leur esprit, ils deviennent hors d’atteinte quand ils sortent des frontières de la ville, ce qui permet d’installer le suspens quand ils s’en approchent. La malédiction les laissera-t-elle partir ? Koichi et les autres retiennent perceptiblement leur souffle quand ils se rendent à la mer et que la voiture s’engage sur la voie rapide quittant la ville, et l’atmosphère ne se détend que lorsqu’ils en passent le panneau de sortie (d’un autre côté, Ayano, la fille tentant de fuir la ville, n’y parvient pas et se fait abattre à la frontière). Le livre apporte davantage de précisions : tout d’abord, il est établi que la malédiction a pour cœur le centre-ville. Plus on s’en éloigne, plus son emprise diminue. Cela signifie qu’on a bien moins de chances d’en être victime en habitant loin du centre-ville, mais il semblerait qu’on ne soit pas à l’abri pour autant en se trouvant tout juste hors de ses limites. On aurait seulement beaucoup moins de chances d’être la prochaine victime. Après tout, n’oublions pas que même dans l’anime, la malédiction frappe les élèves alors en classe verte, en pleine montagne à l’extérieur de la ville, même si on pourrait argumenter que cette montagne est liée à la ville, partageant son nom. Et puis, nous pouvons nous poser des questions sur la mort de Nakao, décédé à la mer. Certes, sa blessure mortelle s’est produite quand il était encore dans la ville, mais le coup de vent caractéristique de l’arrivée de la malédiction a lieu juste avant sa mort.
Une ville à l’image de la Mort
Même si la malédiction concerne uniquement l’un des collèges de Yomiyama, et une seule classe de cet établissement de plus, l’influence de la Mort est partout dans la ville. Une ambiance lugubre semble très souvent envelopper cette dernière : de jour comme de nuit, sous un temps pluvieux ou non, une sorte de grisaille la recouvre. Les rues elles-mêmes ne semblent guère chaleureuses, même de jour, parées de couleurs ternes ou sombres, davantage désertes qu’autre chose. Nous avons dans l’anime beaucoup de passages par temps de pluie ou par un ciel gris. Les lieux visités ne sont généralement guère mieux, quels qu’ils soient : on peut parler des grands couloirs et de la bibliothèque sombres de l’école, de l’aspect étrangement décrépit de l’hôpital et de son ascenseur peu fiable. Même la montagne extérieure et son hôtel qui accueillent les élèves pendant leur sortie estivale sont recouverts d’un brouillard et subissent des orages lors des deux classes vertes présentées. Dans le roman, le mont est d’ailleurs considéré comme se situant entre le monde des vivants et le monde des morts.
Pour expliquer tout cela, n’oublions pas que la malédiction est portée par les élèves de la classe 3-3 et par leurs liens familiaux, qui s’étendent donc sans aucun doute dans la ville entière. Il n’y a donc pas qu’un aspect géographique à prendre en compte pour déterminer sa portée. Les gérants de l’hôtel deviennent fous suite à la mort de leur petit-fils, élève de la classe maudite. Le frère d’Ogura meurt dans un accident de camion. La mère de Yukari est la première victime connue. La mère de Koichi meurt quand sa sœur est élève dans la classe maudite. Bien que cela ne soit pas vraiment exploré, les superstitions courant dans le collège affirment même que trop s’intéresser à cette histoire en tant que personne extérieure lierait à la classe et qu’on risquerait d’être absorbé par la Mort et de subir à son tour la malédiction. Je ne crois pas qu’il ait été clairement dit s’il s’agissait d’une réelle menace ou d’une simple superstition, mais cela contribue à renforcer le mystère autour de la classe 3-3 (les autres classes ne sont pas vraiment au courant des détails ou du système de l’ignoré). D’ailleurs, des mesures officielles sont prises pour isoler la classe 3-3 des autres, afin que le reste des élèves ne deviennent pas des victimes collatérales : la classe 3-3 fait EPS seule, et le voyage scolaire n’a plus lieu pendant l’année de troisième depuis que la malédiction a frappé pendant la sortie scolaire de 1987, comme révélé dans le roman, le car de la classe ayant été percuté par un poids lourd, accident ayant fait des victimes dans les bus des autres classes.
Cela dit, un autre lien renforce celui existant entre la ville et la Mort. Il est intéressant que l’élève par lequel tout a commencé, Misaki, avait pour nom de famille Yomiyama, comme la ville. D’une certaine façon, on peut penser que parce qu’il était la source de la malédiction, la ville qui partageait son nom s’est retrouvée liée à sa condition.
La présence presque tangible de la Mort
Dans le roman, la mort n’a pas de forme physique. Elle est cependant évoquée par plusieurs éléments récurrents : les corbeaux qui paraissent parfois surveiller les lieux, les poupées au regard fixe dont il est dit que, par leur nature, elles ont un lien avec la mort. Dans l’anime, son influence est apparemment annoncée par un coup de vent brutal, voir par d’autres caprices du ciel comme un orage violent (survenu pendant les deux classes vertes) et ce, même par un temps radieux. On a déjà parlé de Nakao, dont la mort survient juste après une rafale de vent que même les personnages semblent inconsciemment interpréter comme un mauvais présage. Juste avant la mort de l’infirmière Mizuno également, on pouvait voir derrière elle des draps agités par un fort vent. Une autre scène peut venir en tête : dans l’épisode 4, Koichi rencontre Ayano dans les rues de la ville. Elle sèche l’école afin d’éviter d’être la prochaine victime mais rappelons que, dans l’anime du moins (des élèves fuient sans conséquence dans le livre, ils ne sont d’ailleurs qu’une poignée présents à la classe verte, ce qui est bien moins spectaculaire), la malédiction n’aime pas ceux se cachant ou essayent de fuir. Alors qu’elle parle à Koichi, une violente rafale de vent fait tomber sur eux une plaque de verre, les manquant de peu. Vu sa réaction paniquée, elle est persuadée qu’il s’agit de la malédiction. Cette scène peut aussi nous causer de nous interroger sur Koichi. C’est son intervention qui les a sauvés et on peut considérer qu’il a été assez chanceux pendant le reste de l’histoire, alors qu’il aurait été prévisible, à cause de sa maladie au poumon, qu’il devienne à son tour une victime. Serait-il, d’une manière ou d’une autre, épargné par la malédiction ?
Les personnages sont prisonniers de la ville
Et puis bien sûr, la ville constitue presque exclusivement le monde de l’anime. Les personnages n’en sortent que pour se rendre au mont Yomi, qui de toute manière fait partie du même monde, et pour aller dans une ville portuaire rencontrer un ancien élève de la classe 3-3 (passage uniquement présent dans l’anime). Yomiyama est leur seul monde, les personnages ne peuvent réellement en sortir tant qu’ils sont liés par la malédiction. A part les deux lieux évoqués plus haut, aucune image de l’extérieur ne nous est montrée. Alors que le protagoniste vient de Tokyo, l’histoire commence alors qu’il est déjà à Yomiyama et nous n’avons droit à aucun flashback de sa vie d’avant, comme si celle-ci n’avait aucune importance, nous laissant enfermés dans ce monde hostile mené par des forces face auxquelles les personnages sont impuissants. Même quand son père téléphone à Koichi, on ne l’aperçoit pas, contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre. En plus de cela, les communications avec l’extérieur ne sont pas assurées, Koichi ayant parfois du mal à converser avec son père comme s’il y avait des interférences : comme Chibiki décrivait la portée de la malédiction comme celle d’un réseau téléphonique, on peut en conclure que cette dernière y est pour quelque chose.
Un monde ne faisant que refléter les personnages?
Cela dit, peut-être que ce n’est pas la ville elle-même qui a un problème, mais les personnages. Après tout, de nombreuses personnes habitent à Yomiyama sans jamais avoir entendu parler de la malédiction. Tous ces habitants voient-ils la ville de la même manière que nous, spectateurs, monde lugubre peuplé de présages inquiétants et d’accidents fréquents ? Peut-être pas. Peut-être que cette atmosphère sinistre n’est qu’un reflet du mal qui afflige les personnages sous la menace de la Mort. Ainsi, à la fin du dernier épisode, quand les personnages sont libérés de la malédiction, le paysage parait bien plus agréable : plus de bruie, de brouillard ou de ciel maussade, mais de belles couleurs de nature, des fleurs et un ciel bleu. Le monde reflèterait-il simplement l’ombre planant sur eux ? La ville qu’ils connaissent serait différente de la ville ordinaire de Yomiyama.
Toujours dans le même thème, le roman avance la théorie que, peut-être, la malédiction ne modifie pas les documents et archives afin d’empêcher d’identifier le mort et d’ancrer son existence paradoxale dans la réalité, mais ne fait que voiler les sens. Autrement dit, rien dans le monde n’est réellement modifié, ce sont ceux qui sont sous l’influence de la malédiction qui le voient comme tel, ce qui est, je trouve, une bien meilleure et logique explication qu’une réécriture de documents.
Deux mondes se superposant?
Les personnages de l’histoire, sous la malédiction, semblent évoluer dans un monde différent, dans des plans différents, que les autres personnages qu’ils côtoient. Les personnages extérieurs à l’histoire sont à peine aperçus, voire pas du tout dans le cas du père de Koichi dont on entend juste la voix, mais qui ne fait aucune apparition. Les grands-parents sont présents, mais souvent à l’extérieur de l’écran, non montrés, ou alors pas directement, à travers une vitre, ou dans l’ombre, comme s’ils ne faisaient pas partie du même monde. Comme si quelque chose séparait le protagoniste du monde des autres. De même, ces autres personnages ne font pas partie de la même histoire : à vrai dire, on voit peu de gens non concernés par la malédiction (les rues sont désertes la plupart du temps).
Reiko, aussi, subit ce traitement dans quelques scènes, dont la mise en scène semble la séparer des autres personnages : par exemple, celle où Koichi, venant du salon illuminé, la trouve dans la cuisine assombrie, où elle reste dans l’ombre alors que Koichi choisit de s’installer dans la partie éclairée (scène comportant d’ailleurs un zoom sur la main de Reiko pour le moins sinistre). En effet, elle, réellement, n’est pas du même monde que les autres, étant censée appartenir aux morts. Cela dit, la plupart du temps, elle est bel et bien présente comme les autres personnages, ce qui sous-entend dès le début qu’elle est davantage impliquée que le reste de la famille de Koichi.
Un monde à part pour les infortunés accablés par la malédiction, se superposant sur celui des habitants menant une vie insouciante. Mais les deux mondes ne sont peut-être pas totalement hermétiques. La mort est décrite comme un vide qui aspire et ce monde est soupçonné de pouvoir aspirer d’autres individus à l’intérieur de lui. Pour contenir ce monde, des mesures ont été prises afin d’isoler la classe 3-3 et faire en sorte que les détails du mal l’affectant ne se répandent pas trop loin. Il faut éviter de parler, ne pas parler de la malédiction pour ne pas se faire absorber.
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Promenons-nous à Oran
Retenu 3 jours à Oran dans le méandre des démarches administratives, piégé mais pourtant enfin libre de me déplacer, j’ai beaucoup marché au hasard des rues.
La modernité
Je découvre qu’Oran n’a rien à voir avec l’Est du pays qui est beaucoup plus conservateur. Ici, le patriarcat et le monde moderne cohabitent. On trouve aussi bien des cafés réservés aux hommes, de préférence en djellaba, que des cafés hyper modernes où on pourrait se croire en plein Paris. Un mélange de genres surprenant, mais une vraie bouffée d’oxygène. Je ne peux pas m’empêcher de me sentir étouffé dans ces villes de l’Est, où l’on croise des milliers d’hommes sans une seule femme.
Kabyle ou français
Lors de mon dernier passage, c’était la période du Ramadan, le mois où le Soleil est l’ennemi à fuir et les rues sont désertes. Cette fois-ci j’ai vu une ville qui grouillait d’activité. A ma grande surprise, je passe inaperçu dans les rues, où on me prend généralement pour un kabyle et on me parle arabe. Je suis par contre immédiatement trahi si je prononce un seul mot ou si je prends des photos. Ici, c’est mon accent et mon petit appareil photo qui font de moi un français aux yeux des inconnus.
Les portes fermées de l’hôtel
Je suis d’abord logé dans un hôtel à l’extérieur de la ville. Chambre au 2e étage, le premier soir je veux monter par l’escalier. Je tombe sur des portes fermées à tous les étages. Le gérant de l’hôtel m’explique qu’il est obligé de fermer les portes, « sinon la nuit »… silence. Oui ? La nuit ? « Hé bien vous savez… ça va, ça vient ». Non je ne sais pas… « Les gens prennent 2 chambres, mais ils changent de chambre ensuite... » Ha ? Et donc ? Il gonfle le torse, fier comme un premier de la classe qui connait sa leçon par cœur, « C’est moi qui veille ! J’ai la caméra à tous les étages, je reste toute la nuit. Personne ne bouge».
Pendant que les gens vivent et que la terre tourne, lui il reste figé sur son écran TV à empêcher les gens de s’aimer, au nom d’une morale qu’il croit tellement supérieure à toute, qu’il se sent obligé de sacrifier sa vie pour l’imposer aux autres. A moins que ce soit le contraire… une vie médiocre, sans bonheur ni espoir, sacrifiée avant même d’avoir vu le jour, qui justifie tous ses malheurs grâce à une morale, qui faute de le faire vivre, lui promet le paradis.
Non content de vivre comme un mort,
Il croit devoir nous imposer son sort,
Pensant mieux mériter le paradis
Pour enfin, profiter de la vie
Bref… j’ai pris l’ascenseur.
L’urbanisme
L’hôtel est vers Canastel, un quartier aisé entouré par la mer et une forêt aussi petite que précieuse car elles sont étrangement très rares en Algérie… (Une énigme à résoudre). Pratique pour aller à l’aéroport, très peu pour aller en ville, 10km de marche pour rejoindre le centre-ville. Fastidieux mais pas inutile, car le bord de mer offre un beau spectacle, entre les quartiers de banlieue miteux, les constructions neuves luxueuses (hotel Sheraton ou palais des congres), et un grand parc aménagé face à la mer. Urbanisme à pleurer : chaque bâtiment joue des coudes pour profiter de la vue sur la mer au dépend du précédent, si bien que tous les bâtiments sont aveugles, hormis ceux en construction. Si le parc est une très bonne surprise, puisqu’il a étonnamment survécu aux convoitises des investisseurs immobiliers, il est plus triste de voir le chantier turc, au pied de la falaise, qui construit une autoroute industrielle vers le port. Pour profiter de la mer sans le bruit d’un camion, il faudra quitter Oran.
La ville
Ayant déjà fait le tour des bâtiments français principaux, comme la gare, le théatre ou la cathédrale-bibliothèque, je me suis intéressé aux autres quartiers de la ville, aussi riches que son histoire : phénicienne, romaine, berbère, musulmane, ottomane, espagnole avant d’être française puis algérienne. Retracer l’histoire de la ville par ses monuments est un parcours du combattant. La très grande majorité de l’héritage de chaque époque étant en ruine, car soit inconnu soit transformé en simples logements précaires après la décolonisation. Les mieux conservés sont ceux abandonnées mais interdits d’accès par la ville.
Une découverte fortuite et géniale : une association de bénévoles a décidé de retaper un vieux bâtiment en ruine, caché sous les déchets de la ville, au-dessus du quartier des Espagnols. Ils y ont découvert des bains ottomans qui avaient été transformés en blanchisserie par les français pour l’hôpital voisin, avant d’être complètement abandonnés puis oubliés après la décolonisation. La ville regorge probablement de plein de lieux cachés comme celui-ci. Mais ça n’intéresse pas grand monde…
Elément amusant : Au fil de ma randonnée, j’ai rencontrés des algériens curieux et sympathiques. On m’a parfois alerté : « fait attention dans le quartier d’à côté, ce n’est pas très sûr ». Puis le quartier d’à côté, tout aussi sympathique que le premier, riait à s’entendre dire dangereux, et me mettait lui-même en garde contre le quartier précédent… Depuis les années noires, les Algériens sont méfiants de la rue où on trouvait la mort à tout moment. Cette méfiance qui persiste encore explique pourquoi les rues sont abandonnées, et les espaces de vie publique quasi-inexistants.
La terrasse face à la mer
Les appartements Air BNB sont rares, et sont globalement tenus et loués par des franco-algériens qui viennent voir la famille « au bled ». Pour me déplacer plus facilement en ville, j’abandonne mon hôtel pour un de ces appartements, au 14e étage d’une tour de la Cité des Falaises. Arrivée difficile… Une tour HLM mal entretenue, dans un quartier peu éclairé, et des ascenseurs en panne. Après avoir été frustré par l’escalier de l’hôtel, me voilà servi ! La suite n’est qu’une belle découverte, un appartement refait à neuf, avec une vue panoramique sur la mer, et un quartier très sympa, Gambetta, avec des rues larges, des proportions urbaines soignées, et des rangées d’arbres qui, en plus de son nom, lui donne un caractère français indéniable.
Trois jours de liberté précieux, qui accentuent l’incompréhension de l’enfermement sur chantier. Maintenant il faudra aller voir Alger, à mi-chemin entre Oran et Constantine, pour découvrir d’autres surprises.
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ignorez, c’est juste pour les vallsistes
On m’avait annoncé un grand blessé dépressif, un Roi Lear catalan, abandonné de tous. J’ai bien été obligé de constater que Manuel Valls n’avait rien perdu de sa niaque lorsqu’il m’a serré la main à 16 h 53 : « Ça doit te faire un drôle d’effet de venir par ici ! ». Sous-entendu : l’Avenue d’Iena débarque contrainte dans le XIe.
Valls ne tutoie pas mais sait parfaitement que parfois le tu tue. En tout cas affaiblit. L’endroit est sympa. On se croirait à Brooklyn-sur-Seine, un restaurant-café sous une grande verrière avec des types qui tapotent sur des ordinateurs et des filles qui tapotent sur leurs portables. Ou l’inverse. La clientèle a entre 30 et 40 ans : « C’est un peu le QG d’Anne [épouse violoniste à succès]. » Le tube local reste le parmentier de canard, à consommer sans modération car pour la conversation, c’est complexe : avec la verrière règne un bruit de fond digne de la gare Saint-Lazare. J’ai pris un Coca zéro, lui un Perrier rondelle. Deux fous ��namourés se shootant aux bulles gazeuses au carrefour Keller-Charonne-Ledru Rollin.
Rencontrer Valls était une obligation pour redémarrer cette chronique, car l’Espagne menace d’imploser et le terrorisme est partout. Blazer bleu, chemise blanche, il arbore désormais sa légendaire petite barbe entre le Duc de Guise et Philippe IV d’Espagne : « Je la laisse pousser pendant les vacances mais cette fois- ci, Anne [épouse violoniste à succès] m’a demandé de la garder. Je vois que tu t’intéresses aux sujets importants. » Et vlan, deuxième beigne.
C’est la mode actuellement chez les politiques de flinguer le journaleux. Pour Wauquiez, je suis un agent de Macron. Pour Macron, je suis un microcéphale. Et pour nos amis de La France
insoumise, je ne suis qu’un minable supplétif de la finance. Manuel Valls, si vous le prenez tel qu’il est, c’est-à-dire un grand lecteur de Zweig, de Tolstoï, de Koestler ou d’Orwell (les deux derniers ont écrit sur la Guerre d’Espagne), a le grand mérite de croire à la beauté. Et à la peinture, symptôme majeur de toute civilisation. Art que pratiquait son père Xavier, grand rival d’Antoni Tapies, au pinacle des artistes catalans. Il va même droit au but : « Pour moi, la filiation vitale, c’est Velasquez, Goya, Manet et Picasso. » C’est peut-être à ce titre qu’il exclut tout soutien à la scission : « La Catalogne fait partie de l’Espagne et inversement. Dissocier ces deux destins, c’est porter à la dislocation l’un des trois plus vieux Etats nation d’Europe, avec la Grande-Bretagne et la France. Vous imaginez la catastrophe européenne après le Brexit si l’Espagne implose ? »
« Rauxia » . Et il tente d’expliquer : « Les indépendantistes nous font croire à un destin qui n’existe pas. Il faut absolument reprendre le dialogue. En fait, tout vient du moment où le Conseil constitutionnel à Madrid a censuré en 2010 le statut équilibré qui avait été voté en 2006. Depuis, la vie catalane est partie en vrille, et il ne faudrait pas substituer au bon sens la rauxia, le sang chaud. » Hypothèse farfelue : se voit-il en médiateur ? La réponse fuse : « non ». Mais il sent le danger et la violence.
En à peine dix minutes, on touche l’essentiel de ce qu’il est : un tragique. Manuel Valls a les paupières d’un Modigliani, les oreilles du Docteur Spock, le cheveu dru et noir d’un adolescent de 55 ans. Mais quand sa bouche se pince en accent circonflexe, quand sa carnation rougit, ce n’est pas l’angoisse qui frappe à sa porte mais un excès de sérieux titillé par la colère. Comment at-il pu laisser s’échapper Macron et ne pas lâcher plus tôt Matignon pour mieux préparer une candidature présidentielle ?
« On peut toujours tenter de réécrire cette période-là. Je démarre un livre mais ce n’est pas le moment. Il faut du recul. Quand tu occupes ces fonctions, tu ne peux pas partir. Partir c’était déserter. Je ne pouvais pas laisser Cazeneuve et d’une certaine manière François Hollande seuls face aux problèmes posés par le terrorisme. Ce qui s’est passé à Marseille [deux jeunes filles massacrées au couteau] valide cette attitude. On a quand même vécu cinq années de violence rampante. Je peux même prendre l’Opinion, votre journal, à témoin. Le matin du Bataclan, 13 novembre 2015 (130 morts, plus de 400 blessés), je confiais à l’un de vos journalistes Stéphane Grand (nous rentrions de Dijon) craindre un attentat de grande envergure. À Matignon, hasard incroyable, on a même répété dans la matinée une simulation d’attentat. Et le soir vers 21 heures, tout explose. Drame absolu. J’étais chez moi, pas très loin d’ici [rue Keller] ».
Brutalement, il se tait, lui qui parle facilement. Notre conversation disparaît derrière le bruit de fond. « J’ai mis du temps à sortir. C’était effrayant. Pire que tout ce que j’avais imaginé. » L’un des cafés qui a été mitraillé, La belle équipe, se trouve à moins de 50 mètres de l’endroit où nous réalisons cette interview.
Tragique disais-je. Valls n’est pas un naïf qui ignore et méprise les manoeuvres. A propos de Macron : « François Hollande a cru que le missile était pour moi alors qu’il était pour lui. Par élégance, je m’abstiendrais de commenter les raisons de cet aveuglement. Sur le fond, c’est un échec dans sa relation avec les Français et surtout une absence de gestion des frondeurs du PS qui ont miné le quinquennat. Vous savez, en 2012, nous l’avons emporté grâce à l’anti-Sarkozisme. Mais nous sommes arrivés au pouvoir sans avoir réglé aucun des problèmes qui étaient posés depuis des années à la sociale- démocratie. Je ne pouvais pas, là où j’étais, résoudre toutes ces contradictions, incarner le dépassement, j’étais attaché au sol, à Matignon, à l’histoire du PS. »
Introspection. Au fond, ce que Valls veut dire c’est qu’on ne peut pas régler les problèmes de ligne politique quand on est au pouvoir. C’est trop tard. Quand on est au pouvoir, on gouverne, et on assume. Même l’absurde : « Je ne pouvais pas échapper à la primaire même si j’étais l’un des premiers à pronostiquer la mort du Parti socialiste. C’était un piège auquel je ne pouvais pas me dérober. Je suis allé au bout de cette histoire des socialistes. J’ai fait des erreurs mais il faudra du temps pour l’introspection. »
Pendant la campagne, les équipes de Macron l’ont clairement soupçonné (le trio d’amis Manuel Valls, Stéphane Fouks, Alain Bauer) d’être à l’origine d’un tas de rumeurs ? En un quart de seconde, il se cabre : « C’est insupportable d’entendre ça, c’est totalement faux, éloigné de ma pratique du pouvoir et salissant. C’est moi qui ai proposé le nom de Macron fin août 2014 pour qu’il devienne ministre de l’Economie. On ne peut pas nier une rivalité, mais aujourd’hui, comme député et ancien Premier ministre, je soutiens sa politique, y compris sa réforme fiscale et sa vision de
l’ISF. Président des riches, c’est une caricature. Il ne faut quand même pas oublier qu’avec sa victoire, en mai dernier, on a échappé à la droite dure et au populisme. »
Antéchrist. Mélenchon a donc tort ? « Mélenchon, profondément, c’est un populiste. Lors de son apparition face à Edouard Philippe durant “L’Emission politique” sur France 2, il a bizarrement tenté d’adoucir son propos, comme s’il lui fallait marquer une pause pour rester crédible. »
Lors d’une Légion d’honneur remise à un ami, il a croisé Nicolas Sarkozy qui lui a confié que depuis longtemps, il ne lisait plus les journaux. A Matignon, Valls a été attaqué de toutes parts, comme une sorte d’antéchrist de la gauche. Sa méthode est la même que celle de l’ancien Président : ne pas lire les livres qui le concernent, ne pas trop lire les journaux. En revanche, s’il réfute d’être accro aux médias (mardi matin RTL avec Elizabeth Martichoux à 7 h 45), il confesse qu’il a regardé les journaux télévisés, consacrés à Marseille ou à Las Vegas. Le tragique l’habite, le tragique l’attire. Valls c’est un petit-fils de Guernica.
En cinquante minutes de conversation, on ne peut que ressentir une impression. Manuel Valls n’est pas un confessionnal sur pattes. Il va, suivant la formule célèbre, donner du temps au temps. Et du temps à ses cinq enfants. « Je n’ai aucune envie de travailler dans le privé, je n’ai rien contre l’argent moi qui n’ai pas d’argent. Je me suis battu à Evry [avec le soutien de son épouse, violoniste à succès] presque au bord du vide pour éliminer les islamo- gauchistes. » Il n’est pas non plus un type qui croit aux générations spontanées dans la vie politique. Il admire plutôt les caïds du come-back : Clemenceau, Churchill, Mitterrand, ces grands maîtres de la traversée du désert. La politique est sa passion bizarre et absolue, lui qui enfant rangeait méticuleusement ses chaussons au pied de son lit.
À travers la fameuse baie vitrée, j’aperçois un garde du corps lié à sa fonction, qui marque la fin de l’entretien. Nous nous quittons, mais il repart, un bref instant, sur la culture comme l’explication fondamentale de toute vie : « Il y a quelque chose de particulier ici en France. Une sorte de mélodie éternelle entre la tradition et l’innovation. » Or, qu’il s’agisse des Beatles ou de Mozart, la mélodie, c’est l’éternité, lui a appris et expliqué Anne Gravoin (épouse violoniste à succès). Valls, à 55 ans, c’est aussi l’histoire d’un couple.
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13 mars - Changement de plans
17h - Tout le monde était fébrile, au bureau, dans les rues. A la télé, les chaines d’informations catalanes et espagnoles passaient en boucle le discours des autorités annonçant la mise en place de l’état d’urgence dans le pays. Le deuxième dans l’histoire de l’Espagne. L’épidémie du coronavirus prenait une ampleur de plus en plus grande, ce qui inquiétait tout le monde. J’ai été obligée de quitter le travail plus tôt ce jour-là.
17h15 - Sur le chemin de la maison, les boutiques fermaient toutes les unes après les autres. Certaines rues, habituellement très fréquentées, se vidaient à vue d’oeil. De plus en plus de passants portaient des masques, ce qui, je l’avoue, n’était pas forcément très rassurant. Tout est arrivé si vite que la situation paraissait irréelle.
17h20 - J’ai déposé mes affaires chez moi. Ignacio faisait une sieste, Margot était en train de coudre dans son petit atelier.
Ce soir, j’avais prévu d’aller me promener avec Pigna dans le quartier de Gracia mais nos plans allaient sûrement tomber à l’eau.
Je me suis approchée de Margot et lui ai suggéré : “J’ai pensé que l’on pourrait peut-être faire une crêpe party ce soir!”
L’idée lui a plu. J’ai envoyé un message whatsapp à Pigna, bien qu’il dormait. “Je compte sortir faire des courses pour faire des crêpes ce soir... tu veux m’accompagner au supermarché ?”
17h30 - Alors que je sortais de la cuisine, je suis tombée nez à nez avec Pigna qui venait à peine de se réveiller. Il avait les cheveux en bataille, les yeux à moitié ouverts. Je lui ai présenté mon idée. “Ok. Oui, je viens avec toi faire les courses”.
19h - On est revenus du supermarché les bras chargés de sacs remplis de nourriture. De la farine, des fruits, des légumes, de la confiture... Autant vous dire, qu’il fallait bien en profiter. Certains rayons étaient vides. Impossible de trouver des œufs par exemple. Mais on a quand même eu pas mal de chance.
19h30 - J’étais dans la cuisine en train de lire la recette de la pâte à crêpe quand Pigna s’est approché de moi et m’a dit : “Tu me montres comment préparer des crêpes ?”, “Bien sûr! Tu veux t’en occuper ?”.
Finalement on s’est partagé les tâches. C’était assez drôle, notamment la partie qui consistait à cuire la pâte. La première crêpe de Pigna était franchement réussie. Seulement, il se trouve que les suivantes étaient de plus en plus petites et difformes ...
20h30 - La table dressée, les crêpes sur la table, les confitures et le chocolat fondu prêts. On allait enfin pouvoir profiter de cette soirée improvisée.
Avant d'entamer le repas, Margot a allumé deux bougies qu’elle a posées sur la table et a murmuré une prière dans une langue inconnue. Puis elle s’est empressé de s’asseoir à table, se servant une première crêpe. ça m’a fait bien rire.
“Que rico ! Mmm, Chrystelle tiene un sabor increible ! Que llevan?” m’a-t-elle demandé la bouche pleine.
“Gracias, me alegro mucho! Llevan canela y vainilla. Pero espera que tengo algo que tienes que probar !” Je me suis levée, ai couru jusqu’à la cuisine pour prendre le pot de pâte à tartiner au chocolat au lait et aux noisettes de Cyril Lignac. “Ay, pero no puedo, ya he comido mucho, estoy llena”, a lancé Margot. Pigna a souri. Je lui avais fait goûter le chocolat le même jour, quand j’étais rentrée à la maison pour ma pause déjeuner.
Finalement, elle s’est contenté des fraises, de la poudre de noix de coco et du lemon curd que l’on avait acheté au supermarché Pigna et moi.
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Préparation aux champignons, épinards à la crème et oignons caramélisés. Une pointe de basilic et le tour est joué! Para chuparse los dedos !
22h30 - Ignacio et moi sommes sortis faire un tour en ville afin de savoir si le lendemain matin les navettes allant à l’aéroport seraient bien en service. Les rues étaient pratiquement désertes.
“J’ai des amis qui m’ont proposé de prendre un verre à Gracia. T’es partant?”. Pigna est toujours partant pour tout. Même épuisé.
23h - On était donc en route pour Gracia. Sur le chemin, Pigna et moi avons parlé anglais. Pour changer! Il m’expliquait qu’il avait de la chance de pouvoir voyager grâce à l’université dans laquelle il réalise sa thèse. Il donne des conférences, quelques cours ... et ira prochainement en Suisse.
23h30 - Plaza del Sol. En plein coeur de Gracia. Malgré les restrictions de sorties, on peut encore sentir les vibes du quartier le plus boho de Barcelone. Comme chaque soir, des jeunes s’étaient rassemblés sur la place, assis en cercle à même le sol, tenant tous une bouteille de bière à la main.
Rémi et Guillaume étaient assis près de l’aire de jeu pour enfants. On les a rejoint, Rémi s’est levé pour nous faire la bise. “Désolée, je suis malade...”. J’étais aphone. Sans doute, la faute au coronavirus. Il faut bien en rire. “Tu m’as fait me lever pour rien...” m’a-t-il dit en rigolant.
Je leur ai présenté Ignacio. Guillaume et Rémi lui ont dit bonjour et on entame une conversation avec lui dans un espagnol un peu maladroit.
“Me llamo Rémi... Eres chileno ?”
Rémi avait connu des Chiliens lors de son road trip en Nouvelle Zélande. Il disait qu’il connaissait bien l’espagnol du Chili. On s’est assis sur le sol. ça a intrigué Ignacio, qui lui a dit qu’il m’avait appris plusieurs expressions typiques. Rémi m’a lancé avec un petit air de défi : “Ah bon, dis-nous tout !”
“Eres mas fome que tu vieja, cachai?” Je l’avais déjà perdu.
“Creo que Chrystelle tiene mas vocabulario que tu, po...”.
Rémi a ensuite passé toute la soirée à me taquiner - notamment en faisant des remarques sur ma voix qui était en train de rendre petit à petit l’âme -.
Ignacio a donc fait connaissance avec mes amis français. Et je crois qu’il s’amusait bien.
0h05 - On a eu bien du mal à trouver un bar sur la Plaza del Sol qui veuille bien nous servir des boissons. Finalement on s’est installé dans le salon du Kamoma. Un bar à l’ambiance cosy, avec fauteuils en cuir et murs en bois.
On a commandé des bières et un mojito. La conversation se faisait totalement en espagnol, ce qui était vraiment très drôle étant donné qu’entre nous - Rémi et moi - on s’était lancé dans des réflexions assez drôles. Puis on a parlé de musique, de chant, tandis qu’Ignacio et Guillaume faisaient connaissance. Rémi m’a dit qu’il avait commencé à jouer de la guitare très jeune et que depuis, sa guitare le suit partout. “J’ai déjà donné des cours de guitare, je peux t’en donner!” m’a-t-il proposé. Je n’ai pas pu m’empêcher de rire intérieurement. Quel cliché, la verdad!
“On devrait vraiment se retrouver un jour pour jouer de la musique! Demain, ça vous dit qu’on se rejoigne au parc pour chanter et jouer de la guitare ?”
“Moi je suis partant! Mieux vaut profiter de nos dernières heures de liberté.” a lancé Guillaume. “ça pourrait être cool, c’est vrai !” a dit Rémi. Et voilà, comment le lendemain, on en est arrivé à chanter, assis dans l’herbe du parc de la Ciudadela, comme si le monde et tous nos problèmes n’existaient plus. To be continued ...
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L'Évangile du mercredi 26 Février 2020 - Entrée en Carême
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/d53be3422723a569ad9b489d237fdcf7/cfc9feea2f224aae-ef/s250x250_c1/d263ec4cfba774a145dbb3e5d75e86b774465f81.jpg)
Messe Église Saint Pierre de Pordic à 18h30.
Cette semaine, le 26 février, nous allons commencer le temps liturgique du carême avec le mercredi des cendres : jour de pénitence, de jeûne et de prière. Dans l'Évangile du jour, le Seigneur Jésus nous fait voir la manière qui nous aide à vivre comme des justes : Vivre comme des justes … Cela veut dire quitter l'attache du groupe, les comportements induits par les autres, ne pas chercher à s'ajuster aux autres mais aller dans le secret, hors de toute comparaison, se retrouver avec soi, seul … Laisser la justesse de ma manière d'être se révéler, comme nous le faisons déjà dans la pratique artistique lorsque nous cherchons en nous-mêmes le mouvement juste, la note exacte, le trait précis… Cette justesse vient lorsque nous cessons de nous préoccuper des autres, des regards sur nous, des certitudes convenues, des performances.Et si le Carême, c'était d'abord cela, loin de toutes obligations, se laisser être ?… Un grand bol d'air du large, loin du regard des autres…Silence, accepter d'entendre autre chose, se risquer, partir, accueillir… commencer. Celui qui depuis toujours m'attendait pourra venir me rejoindre…Très joyeux itinéraire du carême à vous.père Jean-Luc Fabre
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l'accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »
Quarante jours pour grandir dans l'amour de Dieu et de notre prochain (source : l'Évangile au quotidien)Nous entamons aujourd'hui les saints quarante jours du carême, et il nous faut examiner attentivement pourquoi cette abstinence est observée pendant quarante jours. Moïse, pour recevoir la Loi une seconde fois, a jeûné quarante jours (Ex 34,28). Élie, dans le désert, s'est abstenu de manger quarante jours (1R 19,8). Le Créateur des hommes lui-même, venant parmi les hommes, n'a pas pris pas la moindre nourriture pendant quarante jours (Mt 4,2). Efforçons-nous, nous aussi, autant que cela nous est possible, de refréner notre corps par l'abstinence en ce temps annuel des saints quarante jours (…), afin de devenir, selon le mot de Paul, « une hostie vivante » (Rm 12,1). L'homme est une offrande à la fois vivante et immolée (cf Ap 5,6) lorsque, sans quitter cette vie, il fait cependant mourir en lui les désirs de ce monde.
C'est la satisfaction de la chair qui nous a entraînés au péché (Gn 3,6) ; que la chair mortifiée nous ramène au pardon. L'auteur de notre mort, Adam, a transgressé les préceptes de vie en mangeant le fruit défendu de l'arbre. Il faut donc que nous, qui sommes déchus des joies du Paradis par le fait de la nourriture, nous nous efforcions de les reconquérir par l'abstinence.
Mais que personne ne s'imagine que seule cette abstinence nous suffise. Le Seigneur dit par la bouche du prophète : « Le jeûne que je préfère ne consiste-t-il pas plutôt en ceci ? Partager ton pain avec l'affamé, recevoir chez toi les pauvres et les vagabonds, habiller celui que tu vois sans vêtement, et ne pas mépriser ton semblable » (Is 58,6-7). Voilà le jeûne que Dieu approuve (…) : un jeûne réalisé dans l'amour du prochain et imprégné de bonté. Prodigue donc aux autres ce que tu retires à toi-même ; ainsi, ta pénitence corporelle soulagera le bien-être corporel de ton prochain qui est dans le besoin.
via Communauté pastorale du Littoral Ouest https://ift.tt/39Ze3OJ
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. Il y a des santés qui me sont chères, la mienne tout particulièrement. Depuis un temps certain, il y avait en moi quelque chose de Tennessee, une volonté de prolonger la nuit (comme faire la grasse matinée), ce désir fou de vivre une autre vie et je rêvais d'un autre monde ou la lune serait blonde ...alors qu'elle était rousse. Je décidais alors de ne pas faire de quartier à la Lune. Je téléphone à un ami, le « fumeux » docteur Bombay de la série «Ma sorcière bien aimée». Il m'avait été chaudement recommandé par un ami qui faisait profession de « charmeur de feu ». Peut-être avez-vous connu un guérisseur qui exerçait dans votre entourage ? Aux dernières nouvelles, ce praticien avait un problème avec ce don. En effet, il prenait sa vessie pour des lanternes, et à chaque fois qu'il faisait pipi... .il se brûlait les doigts. J'adressais une demande de consultation par le biais du site « doc-doc êtes vous là ?» suivant la formule consacrée, car en temps ordinaire, les rendez-vous avec un spécialiste sont fixés aux calendes grecques. Les déserts médicaux sont surpeuplés à l'image des salles d'attente . Les plaques en laiton qui ornaient les rues de nos campagnes, ne portent plus la mention « Médecine Générale ». ou « Ancien Interne des Hôpitaux de Lyon ou de Montpellier». Ouverture à l'Est : De nouveaux noms surgissent, mercenaires au service de notre santé, venus des rives du Danube, de Vohandu et du Dniepr . Sur leurs bureaux le PETIT LAROUSSE a remplacé le VIDAL.....Koment alé vos ? Le langage médical est remplacé par de la gestuelle, pratique pour certaines pathologies, je vous laisse deviner les échanges entre le toubib et le malade.... "J'appelle le Dr. Bombay, j'appelle le Dr. Bombay, c'est urgent, qu'il vienne sans délai !" C'est par cette formule prononcée de façon "paroles en l'air" que le contact se fait. Au retour d'une consultation qu'il avait donnée au débotté à un vieux maquereau du port de Marseille souffrant d'« ab-surdité » maligne. Ce bon toubib avait réussi à lui faire entendre raison en lui prodiguant des soins suivant une formule chère à GAUDIN « Marseille, tais-toi Marseille, tu cries trop fort...tu n'entends plus claquer tes Kalachnikovs dans le port » Ses examens sont aussi peu communs que le sont ses nombreux passe-temps. BOMBAY m'a dit :LOUP « Il n'y a que debout que l'on voit si l'homme est grand, ton avenir est devant toi, et chaque fois que tu te retourneras... tu l'auras dans le dos ». Je compris en un instant d’où venait ma gène à tourner la tête, le blocage de l'Atlas et l'Axis en était la cause. Et le farfelu praticien ajouta, avant que de partir en sautant par la fenêtre du rez-de-chaussée : « Où y'a de la gène...il n'y a pas de plaisir » . Avant de disparaître dans un infernal vacarme, conséquence de sa chute sur les pots de fleurs, il déposa sur la table du salon une prescription . Docteur BOMBAY docteur en médecine illusoire Consultations à domicile tous les jours sauf en cas de maladie. En vous rappelant que tout bien portant est un malade qui s'ignore et que tout malade est un bien portant que j'ignore. Ancien externe, interné à l hôpital " KISS-CEFOU de la CHARITE" Spécialiste du cataplasme sur jambe de bois Sa prescription se dressait ainsi : Au lever : Se prendre par la main, puis prononcer l'incantation suivante : «Debout les coincés des vertèbres, debout les forçats du coup de reins.... c'est la lutte matinale, groupons nous et demain, j'aurais bien besoin d'un grand coup de main... ». Prendre en cas de crises répétées des gouttes de poils à gratter . Au coucher : Faire le tour dans tous les recoins de la chambre et chercher le sommeil. Quand vous l'aurez trouvé, qu'attendez-vous pour vous mettre au lit ? Ses bons soins et ses conseils firent le reste, le rire reste la meilleur thérapie avec effets secondaires garantis : 1-Le rire permet d'évacuer le stress. 2- Le rire réduit la tension artérielle. 3- Le rire renforce le système immunitaire. 4- Le rire réduit la douleur. 5- Le rire augmente la confiance en soi. et me permettra surement de vous savoir en meilleur santé.....JE VOUS LE SOUHAITE . ©Philippe X - 07/11/2019 .
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La première fois.
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Je suis nerveuse et je passe mon temps à regarder je ne sais quoi par la fenêtre. Nous sommes dans un motel dans l’est de l’ile de Montréal, proche de rien. À l’époque il y avait tout à construire dans ce coin perdu. Dans son auto, il m’a dit avoir passé une dure journée. Il prend donc sa douche. J’entends l’eau coulé. Mon cœur va à cent kilomètres à l’heure. Je m’apprête à coucher avec lui. Cette idée au départ très saugrenu est devenu une évidence pour nous deux au fils des mois qui se sont écoulés depuis notre première rencontre. Nous n’avons jamais parlé avec franchise de cette attirance réciproque, a par depuis quelque temps avec un humour très provocateur du genre « cette nuit tu étais dans toutes mes pensées » ou bien des phrases du style « si je pense à toi, je ne risque pas de dormir », « moi non plus », de petits sourires coquins et gênés, entrecoupant ces répliques un peu timides.
Au début il en était tout autrement. Un « comment va ta journée ? » puis nous parlions de ces livres que nous nous échangions. Une pause politique, une autre philosophique. De fil en aiguille nous nous sommes retrouvés, puis avons fini par constater que nous avions des tonnes de choses en commun. Je ne sais pas qui de nous deux a succombé à l’autre en premier, mais j’ai fini par m’habillée un peu plus féminin au fur et à mesure de nos rendez-vous, toujours dans des endroits publics. Puis en remarquant que son regard s’attardait de plus en plus sur moi, j’ai franchi une étape plus provocante en me vêtant plus tape à l’œil, presque un peu trop parfois, m’amusant dans ces moments-là, à le voir jaloux lorsque d’autres hommes me souriaient ou venaient me complimenter. Fini les jeans et les pull-overs, fini queue de cheval et chaussures légères, j’étais plus femme; robes, jupes, dessus plongeant, volume dans ma coiffure, sandales, talons, maquillage, il finirait surement par craquer. Et bien non! À par son regard insistant, rien ! De marbre, pas même un « tu es jolie » ou même un simple « cela te va bien ». Le désert complet pendant de nombreux jours. J’avais presque fini par envisager que nous ne serions jamais rien d’autre que des amis. L’idée me rendait folle, mais l’amour se fait à deux. Si une des deux parties se refuse à l’autre, il n’y a plus rien à faire.
Puis un jour la question fatidique : « tu as un gars dans ta vie? ». Enfin! Mon cœur palpite. Un simple « Non! », puis ma réplique « Tu veux la place? ». Rires gêner de nous deux, lui en ne s’attendant pas à cette question, moi pour avoir si audacieusement osé la poser. L’audace appartient à ceux qui savent la prendre. Danton avait raison. Cela ne lui a pas épargné l’échafaud, mais cela a sauvé la France. Pour la première fois il parlait de moi, me disait qu’il me trouvait belle, qu’il ne comprenait pas comment je pouvais être encore célibataire, que celui qui sera avec moi serait un type chanceux. Il me posait des questions plus intimes « combien de gars? », « à quel âge? ». Il connaissait déjà beaucoup de moi, ma famille, mes origines, mes racines, ma pensée politique, littéraire et philosophique, ma vision des choses en quelque sorte, mais de la femme que j’étais, il ne connaissait rien. Il envisageait cette fois-ci la possibilité que j’étais autre chose qu’une simple connaissance a but communicatif, que je n’étais pas seulement une oreille ou bien une compagne d’échange d’idée. Non. J’étais avant tout une femme amoureuse. Car c’est de cela qu’il s’agissait. D’amour. En tout cas pour moi.
Rien dans mon éducation ne m’avait préparé à ce que je m’apprêtais à faire. Amoureuse d’un homme marié, père de famille qui plus est, plus âgé. Beaucoup plus âgé … Je n’étais plus intimidé par lui, j’étais arrivé au stade de l’envi. Le pire de tous les péchés. La maturité apporte aux hommes ce que nous autres femmes, avons déjà acquise à l’adolescence, malgré nos rires niais et notre côté fifille : L’assurance. Et c’est avec assurance qu’il me poussa dans une discussion très explicative, limite pédagogique sur ses fantasmes, les miens; nous parlons de contraception, de notre sexualité réciproque. Le fou rire s’empare de moi. De lui aussi, lui qui rit rarement. Je suis heureuse de le voir enfin sous un autre jour, à rire aux éclats. Son masque tombe, j’ai fait tomber Troie. Il n’y a plus eu de tabous entre nous dans nos échanges ensuite. Nous avions dès lors des discussions centrées plus vers notre intimité, nos rêves coquins, nos envies, ponctuer de sous-entendus tendancieux et provocateurs. Il était plus que certains qu’a un moment, nous devrions passer à l’acte, au risque de mourir d’une crise cardiaque.
C’est lui qui le fit en premier. Un court message texte sur mon cellulaire. Un bref « j’ai eu envie de toi toute la journée ». Je lui réponds un laconique « moi aussi ». Sa réponse est plus que direct : « faisons cela au plus vite ». Tout est allé très vite effectivement par la suite. Nous avons pris rendez-vous à Dawson, où j’étais depuis peu étudiante. Pas pour me rendre à mes cours, mais pour se mettre simplement d’accord sur un endroit pratique pour nous rencontrer tous les deux. Il travaillait au centre-ville à l’époque, c’était plus pratique surtout pour lui. Pour moi aussi, j’étais loin de chez mes parents. Une fin d’après-midi froide mais ensoleillé. Je portais une tenue si sexy, que j’avais passé mon temps à me faire sourire dans le bus et le métro. Il m'accueillit dans son auto avec un « wow! » puis un « tu n’as pas eu peur dans le métro? ». Je ne réponds pas, je suis super nerveuse. Lui aussi. Je le sens. Il me parle de tout sauf de ce que nous nous apprêtons à faire ensemble : L’amour. Sans doute une forme de barrière psychologique. Je suis comme lui, je lui parle de ma journée. Nous traversons la rue Sherbrooke. Le motel est devant nous. Il prend une chambre pour la nuit. Certainement pas pour dormir …
La suite ...
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S.D
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Histoire de voisinage
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C’est bizarre de se retrouver dans une gare déserte. Il n’y avait pratiquement personne, en raison des nombreux travaux effectués pendant les vacances. J’avais quitté mon travail tardivement. Dès lors j’attendis le 21h35, le dernier train de la journée pour rentrer. Arrivé en avance, je marchai de long en large attendant l’annonce du train. Il n’y avait que moi jusqu’à ce qu’une jeune femme entrât, faisant la même chose après avoir regardé le panneau qui affichait les horaires. Peu après, elle avança en direction de la sortie pour regarder l’extérieur puis fit demi-tour jusqu’au quai, traversant le hall. L’écho de ses talons résonnèrent fortement et ressemblèrent au battement d’un métronome. Au passage, nos regards se croisèrent. J’adressai un petit bonsoir qu’elle répondit immédiatement en chuchotant. Puis, après avoir vu l’heure, je me dirigeai aussi vers le quai ; déjà le haut-parleur annonçait le train.
Il n’y avait que nous deux et sans faire attention, nous montâmes dans le même wagon. Ce dernier n’était rempli que d’air. Les sièges inoccupés sentaient le tissu poussiéreux. Le TER démarra suivi par un message d’accueil du contrôleur. Je devais attendre deux stations avant de descendre à destination. Je lis les infos sur mon smartphone, cherchai et écoutai mes messages. Je ne faisais pas attention à cette femme assise quatre rangs devant moi dont je ne pouvais voir que le sommet de sa chevelure châtain. Le voyage fut rapide, je me levai dès que je reconnus les premières maisons de ma ville. Une fois devant la porte, je remarquai qu’elle aussi venait de se lever pour descendre. Elle enjamba mes pas, toutefois, elle marcha plus lentement. J’habitai à moins de dix minutes à pieds de la gare, alors je profitai de la chaleur de la soirée pour marcher. D’ailleurs, à cette période de l’été, l’obscurité commençait à apparaître, colorant l’horizon d’une merveilleuse couche orange sous un ciel gris bientôt noir. Bien que je la distançasse, j’entendis ses talons claquer le sol. Son pas semblait lourd. Elle me suivait même quand je tournai au carrefour pour changer de rue.
Arrivé devant mon immeuble, je perdis un peu de temps en appuyant le code afin d’ouvrir la porte. Quel fut ma surprise de la voir s’arrêter et attendre derrière moi. Elle tira la poignée et dit en même temps ‘merci’ avant de tenir la porte pour me laisser entrer. Je n’avais jamais vu cette personne avant ce jour. Nous attendîmes ensemble l’ascenseur. La porte glissa laissant sortir un homme que je connaissais, accompagné de son chien. Mes yeux jouèrent un mauvais tour car l’homme grésillait tel un hologramme dans un mauvais film. Dans l’ascenseur, je demandai par politesse: « quel étage ? » en attendant d’appuyer sur les touches. Elle répondit : « cinquième ». Je la regardai timidement car il s’agissait du même étage que moi. Je pensai connaitre tous les habitants de cet étage, je réalisai qu’en fait non. Après quatre ans dans cet immeuble, cela m’étonna car il n’y avait pas plus de six appartements. A moins, qu’elle ne vienne voir quelqu’un.
Je la laissai descendre en premier. Elle marcha lentement, ses chaussures ne faisaient pas de bruit sur la vieille moquette abîmée du couloir. Soudain, elle s’arrêta devant ma porte, me bloquant le passage. Puis, elle sortit une clé qu’elle entra dans la serrure. Je restai ébahi, stupéfait de voir qu’elle entrait chez moi. Elle tourna la tête dans ma direction, voyant mon état, elle me questionna. « C’est… Vous entrez chez moi!» déclarai-je après avoir retrouvé mes esprits. Ses yeux grossirent d’un coup, elle rougit me dévisageant en se demandant certainement si je n’étais pas un dangereux psychopathe. Je demeurai immobile devant elle, un peu dépité, je ne comprenais pas ce qu’elle faisait à entrer mon domicile. Je pensai à une mauvaise blague, un canular de la part de mes amis. Un léger silence pesa jusqu’à ce qu’elle intervienne par un : « Vous vous trompez, monsieur ! J’habite ici depuis quatre ans déjà. ».
Dès lors, je sortis la clé de ma poche afin de montrer que je l’avais aussi. Elle se poussa et remarqua qu’elle fonctionnait. Un peu éberluée par ce qui se passait, elle pensa à son tour à une caméra cachée. Nous discutâmes afin de comprendre cette situation loufoque. Ensuite, elle téléphona à son fiancé qui proposa de venir. Je fis de même avec ma copine qui confirma que j’habitais bien ici. Je regrettai qu’elle fût partie en vacances chez ses parents. De plus, la jeune femme dérangea le voisin de face que je saluai car nous discutions souvent. Contrairement à moi, elle fut éprise d’un malaise quand elle ne reconnut pas son voisin habituel. Dès lors, pour confirmer que j’étais bien le locataire de l’appartement, je sonnai chez le voisin de droite. Seulement, je ne reconnus pas celui-ci qui demanda à la jeune femme si elle avait un souci. Elle souffla rassurée de voir quelqu’un qu’elle connaissait. Tout parut étrange, incompréhensible. Le voisin que je connaissais questionna à son tour celui que l’inconnue connaissait. La femme de ce voisin inconnu, se mêla à la conversation confirmant que le locataire de mon logement était bien la jeune femme et non moi.
Durant ce quiproquo absurde, nous décidâmes de rentrer afin de voir à quoi ressemblait l’appartement. Nous abandonnâmes les autres et traversâmes la porte. Le couloir, la salle à manger pièce principale, ressemblaient au mien. Toutefois, je compris en voyant leurs décorations que la chambre ainsi que la cuisine étaient les siennes. De temps en temps, elle soupirait cherchant à évacuer son angoisse. De mon côté, je ne comprenais toujours rien à cette situation. Nous parlâmes sur ce que nous devions faire, qui appeler et comment être départagé sans causer de tort à l’autre. Elle chercha dans un carton le numéro de téléphone de son propriétaire et l’appela de suite. Je fus à mon tour rassuré parce qu’il s’agissait aussi de mon propriétaire. Mais nous ne lui parlâmes pas, un message signala l’inexistence de la ligne. A ce moment, je proposai de trouver à mon tour dans les papiers rangés dans un tiroir le numéro du proprio. Je venais de le trouver sur une quittance de loyer lorsque la porte d’entrée s’ouvrit. Le voisin d’en face toussota avant de dire : « Ils ont disparu ! ».
En effet, pendant qu’il cherchait une photo de la dernière fête des voisins et montrer les habitants de l’étage, le couple connu de la jeune femme avait disparu laissant place à la famille que nous connaissions. D’ailleurs, le mari apparut, curieux de savoir de quoi il s’agissait. Je cherchai la jeune femme partout dans l’appartement sans la trouver. En revanche, la chambre et la cuisine étaient redevenues celles que j’ai toujours eues. Complètement embarrassé, je m’excusai auprès de mes voisins qui rentrèrent chez eux en se posant quelques questions. De mon côté, je m’assis afin d’observer la salle à manger pour constater être bien dans mon appartement, avant de réchauffer un plat préparé.
Depuis ce jour, je n’ai jamais revu l’inconnue qui dit vivre chez moi. Il m’arrive parfois de regarder les gens sur le quai de la gare au cas où elle réapparaitrait. Cependant, de temps en temps, j’entends d’étranges bruits. Ce ne sont pas grands choses, une porte de frigo qui se referme brutalement, une porte qui claque ou un four micro-onde qui s’allume et sonne… Hier, c’était la voix d’un homme dans la salle de bain qui appelait une certaine Anna. Mais il n’y avait personne. C’est drôle, en y repensant, Anna est le prénom que ma mère voulait me donner si j’avais été une fille.
Alex@r60 – mars 2020
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Pâques en Orient
Ce dimanche de Pâques, mon hameau s’est réveillé sous une cape de neige, comme s’il avait voulu confondre la Résurrection avec la Nativité. On ne l’avait pas vue venir, celle-là. La journée d’hier a été un peu turbulente, mais sèche et tiède. Les précipitations sont rares à l’est du Baïkal, où l’on compte plus de trois cents jours de plein soleil par an. Durant la semaine sainte, j’avais vu la croûte blanche se rétracter comme par enchantement, laissant aussitôt la place à une volatile poussière de sable. La boue n’a pas le temps de s’installer, aux portes du désert.
A minuit encore, le ciel était dégagé. j’étais sorti de ma yourte pour passer à la petite église du village, neuve et charmante, mais qui me paraissait peu usitée. Comme je n’avais pas trouvé de transport jusqu’au monastère voisin de Batourino, à moins de cent kilomètres, c’était ma seule chance d’assister à la plus somptueuse liturgie de l’année. Las! La chapelle de bois était bien déserte, illuminée seulement par un néon concentrationnaire. Je suis revenu dans ma tanière avec un intense sentiment de solitude, par des rues sans réverbères, en terre battue, où le seul éclairage, de loin en loin, provenait d’une télévision s’agitant derrière la fenêtre d’une isba. L’électrification du territoire jusqu’au dernier hameau était la grande conquête de la Révolution, les postes de télé ont suivi et parachevé le nivellement. Les maisons de Sibérie sont surmontées d’étranges passoires: des antennes paraboliques à claire-voie conçues pour résister aux vents et aux blizzards. Rien ne doit interrompre le flux du divertissement.
Terres de conquête
Ce calembour climatique n’est-il encore qu’une bourrade des Déités et des Vents à la religion du Fils de l’Homme? En Orient, on se prend malgré soi à personnaliser le destin, à lui prêter une figure grimaçante ou goguenarde. A mesure qu’on s’éloigne de la mesure méditerranéenne, du pouls dense de la civilisation d’Europe, du rythme qui nous est coutumier des paysages et de l’habitat, d’autres clefs et d’autres gammes commencent à nous hanter l’esprit.
Ainsi suis-je parti, ces deux derniers jours, à la découverte d’Oulan-Oudé, jadis Verkhneoudinsk, capitale de la Bouriatie et poste stratégique à la croisée des voies ferroviaires qui contrôle tout le sud-est russe. C’est que je loge pratiquement en banlieue, à 200 kilomètres. Trois heures de bus à l’aller le matin, trois heures le soir.
Voici quelques années, on a déterré les vestiges de la vieille fortification d’où la ville est née en 1666. J’ai admiré ces poutres ensablées avec une pensée intense pour la témérité des cosaques qui avaient établi ce poste avancé, qui n’était à l’origine qu’un hivernage. Sous la butte, à leur pieds, ils voyaient l’Ouda et la Selenga s’entortiller paresseusement, comme un couple de serpents lascifs. Ce n’est pas une simple affaire de symbolisme si le caducée d’Hermès aux deux serpents lovés est entré par la suite dans les armoiries de la ville, avec une corne d’abondance, c’est aussi une description et un présage. Larissa elle-même, ma guide bouriate, s’émerveillait avec fair-play de la grandeur de vision de ces hommes, créant une ville à partir de rien, au lieu le plus improbable. Au siècle suivant, c’était déjà un comptoir. Puis, sous Catherine la Grande, les oukazes sont tombés qui transformaient les fortins et les campements en cités, ou qui les vouaient au déclassement. Pour être une ville, on devait avoir des rues se croisant à angle droit, avec des fondations en pierre. En Mongolie comme à Moscou. Ici, construire en pierre est une folie; mais pas question de tricher!
Avec le développement de la route du thé, ces régions connurent un développement prodigieux, et les villes en conservent des traces. Théâtres, bals, hôtels particuliers, robes à la dernière mode française. Les hommes les plus riches et les plus entreprenants de Russie vivaient ici, et donnaient à la communauté sans compter. Beaucoup appartenaient à la Première guilde marchande, dotée de privilèges exorbitants — ouvrir des usines, commercer avec l’étranger ou éviter le service militaire — mais aussi lourdement taxée.
Puis la modernité arriva. Avec l’ouverture du canal de Suez et du Transsibérien, la route du thé tomba en désuétude. Des fortunes s’envolèrent, des pays de Cocagne — comme dans l’Ouest américain — devinrent villes fantômes. Les sables avancent vite. L’opulente Kiakhta, au sud, n’est plus qu’une bourgade dotée d’un musée démesuré qui semble appartenir à une capitale. En revanche, Oulan-Oudé, nœud ferroviaire, gagna en importance. Les Bouriates s’enorgueillissent d’être officiellement la population la mieux instruite de la fédération russe (ce qui n’est pas rien). Leur métropole, qui concentre la moitié de toute la population (900’000 habitants sur un territoire grand comme l’Allemagne), héberge une vie culturelle surprenante et inattendue. Théâtre russe, théâtre national bouriate, festivals, et surtout cet opéra colossal comme une pièce montée qui évoque la folie d’un Fitzcarraldo.
Aujourd’hui, avec l’établissement de la liaison ferroviaire (marchande) Londres-Pékin, et le développement de la nouvelle route de la soie, le milieu du bloc eurasiatique se transforme peu à peu en axe du monde, et il commence à en prendre conscience. Quoi qu’il doive arriver dans les années à venir, cette aire sera incontournable. Par une autre ironie des Déités et des Vents, ceux qui en auront le plus besoin — les Européens — seront les derniers à s’en apercevoir.
Le corridor retrouvé
«Vous ne voyez pas l’importance du corridor, vous, les Européens?» me secoue mon ami Baïr. Baïr est peintre et grand érudit de la culture mongole. Il réfute cette appellation de «Bouriate» qui selon lui ne rime à rien, sinon à escamoter l’identité réelle de son peuple. Comme la grande majorité des siens, c’est aussi un ardent patriote russe. Pour lui, comme pour les Russes d’ici, la symbiose des deux ethnies est un fait acquis et naturel. La frontière occidentale de son pays se situe là où commence l’espace Schengen.
Baïr est passionné par l’histoire. Il a suivi jadis à Léningrad les cours du grand historien des civilisations Lev Goumilev. Pour lui, le «corridor» eurasiatique est la donnée de base de tout notre continent.
«Regarde, c’est évident: à l’est, la toundra puis le Pacifique; au nord, la taïga, la taïga et puis la glace; au sud, le désert infranchissable; à l’ouest, les plaines fertiles, les routes, les vergers, la mer Noire… l’Europe! Depuis la nuit des temps, cette ceinture fait vivre le continent. Alexandre le comprenait bien, lui.»
Alexandre, oui. Et Marco Polo. Et Gengis Khan. Et les Cosaques intrépides. Et les marchands habiles, russes, allemands ou juifs. Puis, un jour, on l’a oublié. Le cœur du continent a cessé de battre. C’était il y a un siècle exactement. Les bolchéviques sont arrivés. Ils ont exproprié «au nom du peuple» ces marchands et ces industriels qui le faisaient vivre. Ils avaient la science sociale, ils allaient faire mieux: planifier, redistribuer… Ils ont commencé par piller et détruire. A Oulan-Oudé, ils ont miné la magnifique cathédrale et transformé la église de la Mère de Dieu Hodighitria («qui indique le chemin») qui lui faisait face en musée de l’athéisme. Quarante «exploiteurs du peuple» furent alignés contre le mur de la charmante chapelle du marché et fusillés.
Ma guide me raconte avec une émotion non feinte l’histoire du marchand Kourbanov, maître verrier, qui s’adressait tous les matins à ses huit cents employés en les appelant «Messieurs!». Un jour, le canon sur la tempe, il vint leur annoncer qu’il n’était plus leur patron, que l’usine était à eux désormais. Ils n’en voulurent pas. On lui intima de mettre à disposition ses ouvriers pour la guerre civile. Il refusa et fut jeté en prison. Ses employés firent l’émeute autour du bâtiment de la Tchéka.
Ce fut le même scénario partout. La Russie, trait d’union des civilisations, devient une «planète silencieuse», comme dans le roman de C. S. Lewis. L’utopie socialiste amena le pays au bord du gouffre. L’URSS, des décennies durant, a dû reconstruire une société malgré ses principes idéologiques et non avec eux. Tout en prêchant la révolution, on rafistolait un système hiérarchisé, conservateur et protectionniste.
Je n’ai pas osé demander à Larissa si on avait puni les responsables de ces liquidations et de ces pillages. Elle ne les approuvait pas, cela se sentait, mais la question l’eût embarrassée. Ici, comme dans toute la Russie, on a réhabilité les victimes, mais on a évité de trop montrer du doigt les coupables. C’eût été scier sa propre branche. Après tout, les générations actuelles descendent de ce système, et elles s’entendent bien. Sur la place d’Oulan-Oudé trône la plus grosse tête de Lénine au monde (42 tonnes de bronze). Nul ne pense à miner l’effigie de ce criminel. Au contraire, on s’enorgueillit du prodige technique. Ôtez Lénine: vous le remplacez par quoi? La statue du Tsar? Un monument aux martyrs? Qu’en diront les Bouriates? Les descendants des combattants de la Grande guerre patriotique? Avec une sagesse orientale — qui pour nous, Occidentaux, paraît une hypocrisie —, on passe sur ces drames comme chat sur braise. Le devoir de mémoire, ici, est un devoir d’oubli. Tôt ou tard, le sable recouvrira même la calvitie de Lénine.
Exil et résurrection
La tête emplie des méandres de cette grande histoire dont nous ne savons pas un traître mot, je rumine dans le minibus qui me ramène au Baïkal. On voyage entassé, les sacs sur les genoux. La route cahote, les amortisseurs claquent. Çà et là, le chauffeur quitte la nationale et s’engage aussitôt sur la terre battue. Des villages improbables surgissent derrière les bouleaux, des babouchkas descendent péniblement, le fichu sur la tête, les mains pleines de cabas. Sur le bas-côté, non loin du but, un autre minibus est tombé en panne. On embarque ses passagers sans broncher et l’on continue, serrés comme des sardines. La nuit tombe et je vois, fasciné, de faibles lumières s’allumer dans les bois. Qui peut bien vivre dans ces isbas solitaires minuscules, construites autour de leur poêle en terre sur lequel dort invariablement un grand-père rhumatique?
Le nombril du monde fut aussi de tout temps une terre d’exil. Au XIXe siècle, on expédia ici les turbulents Décembristes se calmer et se refaire une santé. Bien avant, ce fut Pierre le Grand qui déporta vers l’Orient les Vieux croyants qui refusaient ses réformes d’inspiration protestante. La plus féroce persécution religieuse de l’empire russe fut dirigée contre sa propre foi. C’est ici encore que le Baron fou, von Ungern-Sternberg, se replia, espérant renverser le pouvoir soviétique avec l’aide des Mongols et des Cosaques. Il est resté dans l’histoire pour ses cruautés de dément.
L’héritage de Pierre et des Lumières est aujourd’hui profondément remis en question, mais les Vieux Croyants sont toujours là, silencieux, éparpillés dans les campagnes. La Russie poutinienne est eurasiatique et spiritualiste. Elle œuvre au réenracinement sous toutes ses formes, n’attendant plus rien de l’universalisme occidental.
En sortant de ma yourte enneigée, je suis tombé sur des dames mongoles qui m’ont salué par un «Christ est ressuscité!» «En vérité, Il est ressuscité», ai-je répondu. Il ne nous laisse jamais seuls.
Slobodan Despot
Paru dans Antipresse n° 72 | 16.10.2017
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Wwoofing à Little River
Nous avions très envie de passer du bon temps en découvrant la Banks Peninsula et nous avons eu la chance d’y trouver un wwoofing ! Un Super Wwoofing !
Encore une superbe et mémorable rencontre ! Avec la sensation d’être chez nous, de partager le quotidien de personnes qu’on a l’impression de connaître depuis toujours tellement les échanges sont faciles et évidents ... et avec l’impression que les au-revoirs vont être un peu plus difficiles que d’habitude ...
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(Voici Valerie, Issa et Valéria the Dinosaur, photo prise lors de notre dernière soirée ensemble !)
Bon, parlons un peu de cette petite et charmante péninsule qui regorge de baies plus apaisantes les unes que les autres, de routes incroyables et splendides !
Nous voici à Duvauchelle avec sa mini péninsule que l’on ne peut pratiquer qu’à marrée basse ! Allez mon capitaine c’est droit devant !
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/236a427222605cba608716f20607396a/tumblr_inline_oleqeyJhqc1uuiibf_540.jpg)
Je ne sais pas si vous l’apercevez, mais sur la photo ci-dessous, un superbe dragon est en train de roupiller... Non ? oh !
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/23a1a02175115ca2f1b7ea8e43345a82/tumblr_inline_oleqokGWCM1uuiibf_540.jpg)
Et maintenant, voilà la mini péninsule de Duvauchelle, mais de loin :
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Comme c’était bon cette aprèm détente sur la baie de Little Akaloa ...
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... se balader et jouer comme des enfants à Pigeon Bay ...
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(Et ça s’en vaaaa ... et ça revient .... Spéciale dédicasse à ma Naïs !)
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/0c8cfa6141581ee299c153433b5243a3/tumblr_inline_oler5cvfGj1uuiibf_540.jpg)
(Je me marre parce que vous voyez la petite sur la droite de la photo, bah elle attendait après la balançoire ... et bah j’ai rien lâché !! Hahaha ...!)
(Bon non, en fait, non ...)
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...
Détente (encore !) à Birdling’s Flat avec un petit invité tout craquant <3
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(Valentin et son copain <3)
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/c9400c903eb7a2e32efb1704ae9fba40/tumblr_inline_olercfmhQF1uuiibf_540.jpg)
(A cet instant même, ces deux là refont le monde ... 25 et 3 ans !)
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(...?...)
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Nous avons vraiment eu un petit coup de coeur pour cette plage quasi-déserte et sauvage !
Waitangi Day à Okains Bay, le 06/02/17 : jour de la fête nationale qui symbolise l’union des peuples maoris avec les colons anglais grâce au célèbre Traité de Waitangi. Et pour cette occasion, le village a mis à l’eau sa vieille pirogue maori en chantant :
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Nous avons également fait un bon dans le temps avec leurs vieilleries en démonstration :
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(Elle est loin l’époque de l’imprimante bluetooth ein !)
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![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/14a0186b004286918a1201dc8b0f6aa2/tumblr_inline_olerx8pOTb1uuiibf_540.jpg)
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/6c5836e82be1b60b55a6a4305c0c3f04/tumblr_inline_olerxlsqbs1uuiibf_540.jpg)
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/4af50549a1a106f2a2c8e738b5216087/tumblr_inline_oles11ydE31uuiibf_540.jpg)
(Bon Mike, ce déguisement tu l’avais déjà porté à mon anniversaire ! Va te changer. Hihihi non sérieux, on ne dirait pas Mike ?!)
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On a vraiment adoré cet ambiance de village, on se serait cru dans une fête foraine avec les Ingalls à Walnut Grove !
Petit Hangi en guise de pique-nique évidemment :
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(Ils sont en train de déterrer la nourriture ... vous vous rappelez du hangi ? Repas traditionnel des maoris, ou plutôt mode de cuisson grâce à la vapeur qui s’échappe de la terre ... C’est chelou ce que je dis ein ?! C’est normal !)
Bon allez, cette fois, on roule vers Akaroa, connu comme étant le village français ! Mais d’abord petit point de vue :
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![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/ea3b2f010175f82740294e9677a34d81/tumblr_inline_oleshiAlTc1uuiibf_540.jpg)
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/4c468a32e55a9ad89b248f33ed1dbb82/tumblr_inline_olesml8qIl1uuiibf_540.jpg)
(Rolala, mais quel gamin !)
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Mais je l’aime, encore plus dans un paysage aussi magnifique !
Bonne fête mon Valentin <3
Hum, sinon : Bienvenue à Akaroa, le village que les français ont colonisé pour y faire le commerce de la baleine en 1846 ! Donc certains kiwis seraient des descendants de colons français ... La classe les gars ! Bon mais à part quelques petites boutiques qui jouent sur la French Touch, il n’y a rien de particulier, si ce n’est que les noms des rues sont français et que c’est trop craquant de les entendre les prononcer. Le village n’en est pas moins super paisible, mignon et agréable !
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So cute <3
Et maintenant, à nouveau, on dit au revoir et on retourne sur la route...
01/02/2017 - 16/02/2017
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Trump’s Inauguration
Il était question d’être témoin d’un événement historique, mais c’est un non-événement que j’ai observé. J’aurai voulu faire quelque chose de spécial aujourd’hui mais personne n’était très enthousiaste. Il faut dire que je n’ai pas beaucoup d’amis ici pour l’instant.
Je suis allée au bureau, vers 9h. Personne n’était là, ou presque. J’ai commencé à regarder l’Inauguration sur le live du Guardian. Il y avait un grand contraste entre les arrivées sinistres on the hill, et les manifestations d’une poignée de Black Bloc dans DC. Un de mes collègues a cru qu’une révolte était possible, qu’il allait y avoir de l’action, une tentative d’assassinat peut-être. That... History was really gonna happen. Mais rien. Je me sentais idiote assise dans ce sous-sol, si proche de l’”Histoire” pourtant.
J’ai commencé à regarder s’il y avait des événements -quels qu’ils soient- à Baltimore. Le Baltimore Sun m’a indiqué une petite liste de bars organisant des projections ironiques, aux noms équivoques (”Make the Brewer’s Drunk Again”), rebaptisant leurs cocktails ou en créant de nouveaux pour l’occasion (”The Frozen Melania”, “Putin on The Blitz”). J’étais assez tentée par l’idée d’aller dans un bar me mêler à une poignée d’alcooliques en cette fin de matinée. J’essayai de convaincre J. de m’accompagner. Passée une première réaction fort sceptique, teintée d’un dégoût profond et d’un genre de déni à l’égard de l’événement, mon initiative eut l’air de le faire rire, il déclina cependant malgré mes manoeuvres subtiles (je me trouvais subtile), arguant qu’il avait des allergies et passait son temps à renifler. Quand je lui demandai à quoi il était allergique, il répondit bien entendu “Trump” et ajouta que la proximité d’un écran TV risquait d’aggraver sa condition. Je plaisantai sur l’augmentation de la part mensuelle allouée aux mouchoirs dans son budget pour les quatre prochaines années, lui sur le fait que j’allais passer les six prochains mois à l’entendre renifler (#sexy)...
Je décidai de me rendre au seul bar accessible à pied depuis là où j’étais. Je le trouvai vide et porte close malgré la pancarte We’re open sur le trottoir. Les rues étaient désertes, le ciel d’un gris d’acier, le fond de l’air humide. Je résolus de faire quelque chose d’utile de ma journée et entrai dans la boutique AT&T sur le trottoir d’en face, décidée à acquérir un téléphone en état de marche et un numéro américain. Je choisis bien entendu l’appareil le moins cher mais ce détail sur ma radinerie n’a aucun intérêt.
La télévision était allumée - comme toujours un peu partout dans ce pays - mais nulle image de l’investiture, juste des chaines de clips, du divertissement… Je saisis ce détail au vol pour détourner la conversation des options de mon forfait et demandai à Sid pourquoi il ne regardait pas l’Inauguration de Trump. Sid eut l’air si triste d’entendre mentionner ce nom, c’était comme si je venais de faire une grosse gaffe. Il me répondit qu’il essayait juste de ne pas y penser et de se dire que ça allait aller, que quatre ans ça passe vite, que cet imbécile n’aurait pas le temps de faire trop de dégâts.
Sid a les cheveux frisés, rasés sur les tempes, la peau caramel, un anneau dans la narine gauche, et des sneakers toutes neuves aux pieds. Je pensais qu’il avait mon âge, mais il vient juste de finir le lycée, il travaille un an, avant d’aller à l’Université en Caroline du Nord. Je n’exagère pas si je dis qu’il y a presque des larmes dans ses grands yeux noirs quand nous parlons de Trump. Kayla arrive, lunettes pour le sérieux, cheveux lissés chimiquement, le même anneau que Sid, un pull rose et une voix douce. Elle se joint à la conversation. La boutique est déserte, elle l’est souvent, il faut qu’ils en parlent avec Kevin, leur manager, pas besoin d’être deux quand c’est comme ça, même si c’est moins ennuyeux… Kayla aussi est triste. Hors de question de mettre les pieds à DC aujourd’hui, elle préfère ne pas y penser, elle a l’air épuisée rien qu’à l’idée, exsangue : “My Dad - you couldn’t say, but he’s caucasian - decided to go to the Inauguration… Il m’a proposé de venir mais NO WAY, pareil pour ma mère. Tu nous imagines NOUS là-bas pour regarder ces gens ? Non jamais de la vie, ça ne vaut pas le coup de se déplacer, même par curiosité.”
Sid repense à 2009 des étoiles dans les yeux : “J’y étais en 2009. C’était de la folie. Il y avait tellement de monde, tout était saturé de chez saturé, les gens étaient en transe, ça c’était vraiment de l’Histoire !” Kayla ajoute : “Mon père m’a appelée, c’est désert, les gens ont des places assises, on peut même se garer ! Il y a des places partout dans DC, on circule facilement… [..] Personne n’est venu. Personne ne veut voir ça. Nous, le Maryland, on est juste à côté mais on ne veut pas voir ça. L’Amérique ne veut pas voir ça.”
Sid : “ Si, des gens veulent, pas ici c’est tout, huit ans d’Obama nous ont fait oublier que l’Amérique c’est aussi beaucoup de gens arriérés et ultra-conservateurs, tout un tas de baby-boomers en colère que nous on ne voit pas mais qui existent !”[..]
Kayla : “ C’est vrai et je ne veux pas les voir.” Elle essaie de positiver “On a survécu à huit ans de Bush, on peut survivre à quatre de Trump. [..] Je me dis qu’on est trop nombreux à ne pas penser comme lui, on est juste trop nombreux pour qu’il arrive à nous enlever nos droits juste comme ça [..] S’il touche aux droits des femmes, s’il touche à l’avortement, qui va suivre ? Qui va mettre ça en pratique ? Qui va laisser passer ça ? Les droits existent pour de bonnes raisons, et on est trop nombreux à en avoir besoin pour laisser faire ça. [..] S’il touche à l’Obamacare, il va faire du mal à tellement de gens, tellement de gens en ont besoin, il ne pourra pas, on ne le laissera pas.[..]”
Et l’impeachment ? “Il ne vaut mieux pas, son vice-président est encore pire que lui, c’est le diable incarné, c’est pas pour rien qu’ils sont copains [..] Nan sérieusement, on peut ranger ce type dans la même catégorie qu’Hitler, that’s how horrible he is, donc mieux vaut subir patiemment quatre ans de Trump en espérant qu’il ne détruira pas trop de choses.” [..]
Sid : “le seul avantage qu’on a avec Trump, c’est qu’il est stupide et très transparent, avec lui, pas de stratégie, pas de manoeuvres politiciennes, je me dis pour me rassurer qu’un type aussi transparent n’arrivera pas à grand chose… allez c’est que quatre ans.”
Et puis on parle un peu de la vie : Kayla est venue à Baltimore pour les études, elle a graduate en Fashion Merchandizing, elle voulait partir tout de suite après, et puis finalement… hier elle a pris une grande décision, à la rentrée direction Atlanta pour poursuivre en Master. Je lui dis que c’est super. Elle a l’air ravie de quitter Baltimore. On continue nos petites discussions, et l’installation d’apps sur mon nouveau téléphone, on parle de ce que je fais là, de Baltimore... et puis j’ai tout ce qu’il faut (un téléphone fonctionnel avec une magnifique coque rose bonbon), alors on se sert tous les mains, on se souhaite de la chance et du courage, on se dit que c’était cool de discuter et j’y vais. Je suis contente de les avoir rencontrés et d’avoir passé 1h avec eux.
Je monte chez moi et remet le live du Guardian, c’est d’un ennui mortel. Tout est triste, gris, dull est le mot qui convient le mieux à cette journée : “terne”. T. m’écrit qu’il regarde l’inauguration chez lui avec N. et R., je décide de les rejoindre en pensant qu’on aura peut-être une discussion intéressante (l’avis des white male 24-45 cette fois) mais quand j’arrive, ils ont déjà changé de chaîne. N. est rentré parce qu’il pensait qu’il y aurait un peu d’action après avoir vu les images des Black Bloc sur mon écran, mais il n’y a rien, désespérément rien. Pour lui, c’est un non-événement total, il n’en a rien à foutre, il s’y attendait. T. veut jouer au ping pong et me poser des questions sur ce que j’ai mangé, mais se fiche complètement de l’investiture de Trump. Il m’indique qu’il se fichait aussi pas mal de celle d’Obama. Rien-à-foutre, 2e édition, puissance 1000, on est bien avancés… R. me demande ce que ça fait pour une étrangère d’être ici en ce jour particulier, mais n’écoute pas ma réponse… Les balles de ping pong sont plus intéressantes que moi, plus intéressantes que l’événement… N. me dit que ça ne sert à rien de rester devant la télé, ça va être une succession de gens qui disent tous la même chose jusqu’à demain, et ça va être très ennuyeux. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour constater qu’il a raison. Je décide de retourner au bureau, c’est désert.
Le seul endroit où il y a l’air d’y avoir de l’action c’est sur Twitter, à la limite, parce qu’on peut suivre simultanément les différentes manifestations et l’Inauguration. Dans les deux cas, j’ai l’impression que ça ne rassemble pas grand monde… Seul le discours d’Obama vaut peut-être la peine d’être entendu. Il parle de démocratie évidemment, du monde qui n’est pas ce qu’il est mais bien ce qu’on en fait. Cet homme est indéniablement classe, et ce jusqu’à la dernière minute, sans surprise. Le discours de Trump, oh pitié… Je ne retiens rien. Tout est morne et insipide. Je décide qu’il est l’heure de Treat myself with a pedicure (oui bon) en espérant pouvoir parler de la journée avec les femmes du salon (une pédicure à visée sociologique bien sûr), mais elles ne sont pas très loquaces sur le sujet. Ici aussi, rien à faire ou on ne veut pas y penser. Je repars en tongs 1h plus tard, en espérant ne croiser personne que je connais, une femme me dit : “Et au pire, [..] c’est l’Amérique, tout le monde s’en fout de tout !”. Une autre femme : “En rentrant, je vais m’asseoir devant la télé et voir ce que j’ai manqué, sûrement pas grand chose ! … Oh ma chérie ! Tu as des jambes magnifiques, incroyables, voilà je préfère regarder ça ! Fais voir ta jupe, quand on a des jambes comme ça, il faut mettre des jupes très courtes, surtout ne porte rien de plus long que ça, ça te va à ravir.” Les gens savent vous donner le sourire ici, rien n’y fait. Je rentre chez moi. Retour au live. Après 5 minutes, je me résigne au fait qu’après tout, il ne se passera rien. Ce n’est pas un jour historique.
Mon grand-père disait souvent (il paraît, je ne l’ai pas connu) que ce qui fait le plus mal aux gens, c’est de les ignorer. Est-ce cela qu’ont essayé de faire des millions d’Américains aujourd’hui ? Ignorer Trump. Faire du jour de son investiture un non-événement parfait. Creuser la désapprobation par l’absence ? On verra…
Je lis, j’écris, quelques heures, puis décide qu’on est vendredi soir et qu’il faut sortir. Je demande un peu d’aide à Facebook, un événement me tape dans l’oeil assez rapidement : Nasty Women & Bad Hombres : Inauguration Night in Baltimore à la Creative Alliance. ça commence dans 1h, je me refais une tête et commande un Uber. Quand j'aperçois les néons de la devanture au loin, façon vieux cinéma, je me félicite intérieurement de mon choix.
Il y a un peu de tout à l’intérieur, des familles, des gens sans look, des gens stylés, tous les âges, toutes les couleurs, un spot sur la diversité, un hymne plutôt. Les organisateurs de la soirée font un discours très drôle, même si ça parle aussi d’une coupe de subvention dans un futur très proche… Les gens sourient, rient, applaudissent, tout le monde est venu avec sa bonne humeur, envers et contre tout.
Les prestations sur scène sont absolument géniales. La follement drôle Violet Gray me fait mourir de rire et m’apprend pas mal d’idiomes au passage. L’incroyable Betty O’Hellno arrive en mini-quad doré et met le feu à la salle, les autres drags lui emboîtent le pas, toutes tellement belles, sexys, drôles et charismatiques. Elles donnent une envie irrépressible de danser, de crier, de sauter, ce que tout le monde fait. Quelques discours entrecoupent les performances, drôles souvent, intelligents et sensibles toujours. Une famille trop mignonne dansent la cumbia colombiana, un quatuor chante une chanson douce, une drag écrase un homard sur la tête de Trump, ça sent mauvais mais l’assemblée est en transe. Un coup de serpillère plus tard, on enchaîne sur le show de la géniale TT The Artist, qui achève de faire danser la salle.
Dernière partie de la soirée, une pinata géante à l’effigie de Trump est hissée au milieu de la salle, les organisateurs rappellent qu’ils sont vraiment contre la violence mais c’est avec une joie non dissimulée et une jubilation certaine que les gens se succèdent pour mettre de grands coups dedans. Avec hargne. Un exutoire. Une fille portant un large sombrero finit par exploser la face orange de la pinata, des bonbons tombent par centaines, avec des mots d’amour et d’espoir que les gens ont écrit, des souhaits de lendemain qui chantent… Le DJ monte le son... Une fin de journée en apothéose.
Tout le monde danse. Je jette un coup d’oeil à l’expo en cours (très cool), et avant de partir je parle quelques temps avec Terry, un des danseurs de TT (parler = faire des vidéos pour Snapchat, s’ajouter sur instagram, etc.), j'ai un nouveau pote. Pas si dull cet inauguration day à la fin….
![Tumblr media](https://64.media.tumblr.com/79aa0e84814097ed8a970e09b4644089/fcc8ad6c4edbf0be-c6/s540x810/304c9dc196b8326b9a27a3a3ff952535f038a406.jpg)
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