#Librairie Vignes
Explore tagged Tumblr posts
Text
Montolieu est l’étape idéale pour les amoureux du livre
Montolieu (Aude) constitue une agréable escapade à quelques kilomètres de Carcassonne. Ce « Village du Livre & des Arts » rassemble 17 librairies et a séduit de nombreux écrivains par son charme. L’occasion d’une belle balade littéraire dans les rues du bourg.
C'est l'un des 8 villages du livre recensés en France. On y trouve des libraires de livres anciens et d'occasion mais aussi des professionnels des arts et des métiers du livre : relieurs, doreurs, graveurs, calligraphes, enlumineurs, fabricants de papier, imprimeries artisanales, éditeurs.
Dans les 17 librairies du village, on trouve principalement des livres d'occasion, avec du vécu… une histoire. Certaines sont spécialisées en livres jeunesses ou encore en littérature anglaise : il y en a pour tous les goûts.
Après avoir visité Carcassonne et sa fameuse Cité médiévale, une étape par Montolieu (Aude), charmante commune située à une quinzaine de kilomètres, s’impose. Il s’agit d’un « Village du Livre & des Arts », autrement dit un bourg rural où sont installés des librairies et des commerces d’artisanat autour du livre.
Riche d’une longue histoire, puisque occupé depuis la Préhistoire, Montolieu est devenu un village du livre en 1990, à l’initiative de Michel Braibant, relieur belge installé à Carcassonne, explique l’office du tourisme du Grand Carcassonne. Son rapport avec les écrivains est toutefois plus ancien encore : le village en a inspiré beaucoup, comme l’autrice Anna Gavalda, qui a vécu à Montolieu quelques années.
Au total, aujourd’hui, cette commune de 800 habitants compte 17 librairies de livres anciens, neufs ou d’occasion. « Certaines librairies ont justement des spécialités (BD, jeunesse, art, revues, journaux anciens…) », détaille l’office du tourisme. Les visiteurs peuvent aussi arpenter les 15 galeries ou ateliers d’art du village. Le bourg dispose par ailleurs d’un Musée des Arts & Métiers du Livre, où il est notamment possible de s’initier aux arts graphiques.
Mais plus généralement, ce bourg pittoresque est l’occasion d’une agréable balade. Au détour de ses ruelles fleuries et de ses maisons anciennes, il est possible de découvrir l’église Saint-André, un édifice du XIVe siècle classé aux monuments historiques, l’ancienne manufacture royale de draps, ou encore la chapelle Saint-Roch, qui offre un magnifique panorama sur les environs.
Situé sur les contreforts de la Montagne noire, au beau milieu des vignes, Montolieu ouvre sur de nombreux itinéraires de randonnée dans les gorges de l’Alzeau et de la Dure, avec ses ponts et ses moulins. « Oliviers, cyprès, variétés de cactus et arbustes fleuris mettent sublimement en beauté le paysage », assure l’office de tourisme.
Daily inspiration. Discover more photos at Just for Books…?
8 notes
·
View notes
Text
5 avril
j'aimerais pouvoir instaurer un quota de temps de pensée quotidien consacré à un sujet. j'accorderais quinze minutes par jour au sujet r. par exemple, quinze minutes quotidiennes que j'aurais épuisées dès 8h15 du matin et hop je serais tranquille pour le reste de la journée. je lui ai parlé de pessoa et il m'a dit qu'en grand romantique il avait adoré le berger amoureux ou un truc comme ça, j'étais assise sur la marche devant la véranda au soleil et je me suis pris la tête dans les mains en gémissant. autre sujet: ce soir dans le train pour revenir de sète je parlais du sud avec maman, je disais que vivre ici était plus sain que vivre au luxembourg, et puis j'ai vu mon reflet dans la vitre avec ma casquette mes nouvelles lunettes de soleil et mon double denim et j'ai imaginé que c'était le reflet de mon moi d'ici. mon moi qui est là où elle est censée être.
6 avril
cet après-midi dans la voiture pour aller à pézenas je me disais que je devais rediriger mon énergie et remplacer r. par le sud de la france. ne plus tomber amoureuse que de territoires. me concentrer sur les arbres et les champs et les vignes qui défilent par la fenêtre ouverte de la voiture et le vent qui s'engouffre dedans et qui fait du bruit par dessus nostalgie et la colline de sète et celles d'agde et les bateaux qui rentrent dans l'hérault et ceux amarrés aux quais et sur le vocabulaire marin et le bruit des vagues sur la plage et l'odeur de marée et le pin du port de la pointe courte et les falaises du cap d'agde et les marais du bagnas et les flamants roses qui marchent avec la tête dans l'eau et les mouettes qui crient dans le ciel quand le soleil commence à se coucher. ne plus tomber amoureuse que de territoires et de littérature. j'ai trouvé la nouvelle édition décensurée de ravages dans une librairie à pézenas, le gros livre mauve qui trônait en exposition sur la table en ellipse de la librairie exc quand j'y avais lu géotropismes. maman me l'a acheté et je l'ai serré contre moi jusqu'à la voiture. autres cadeaux de la journée: une glace caramel beurre salé-chocolat à la mirondela, une vieille chemise de nuit à bords rouges que j'ai trouvée en triant des cartons chez mamie dans la pièce du fond, une bouteille de thé glacé rooibos-pastèque-menthe que h. avait déposée sur la table en bas parce que j'avais dit que j'adorais la bouteille rouge et rose quand on était chez elle.
ce matin j'étais encore en train de feuilleter le catalogue immobilier de sète et je me disais que quand je sortirais de ma non-vie, ce serait comme si je revenais de la mort. et quand on revient de la mort, tout est du bonus. quand on revient de la mort les choses sont moins graves et elles pèsent moins lourd, la gravité perd de son pouvoir, le centre de la terre n'a plus le même attrait. j'imagine. quand je reviendrai de la non-vie je veux faire les choses sans réfléchir. je sais pas quelle forme ça prendra de revenir de la non-vie, peut être que j'arriverai jamais à en sortir, mais dans ma tête ça va quand même finir par arriver.
8 avril
petit journal d'amour qui était caché dans ma banane toute la soirée d'hier dans les loges de la maison poème puis sur mes genoux pendant ma discussion intime interminable avec r. assis sur l'accoudoir du canapé puis sur la banquette du bar avec l., d. et c. et les autres et enfin sous la pluie de bruxelles pour rentrer chez m. en chantonnant don't go wasting your emotions lay all your love on me toute seule dans les rues de st. gilles. au bar l. m'a dit qu'elle adorait ma banane et je l'ai ouverte pour lui montrer sa meilleure qualité: mon journal rentre dedans! et elle a dit c'est de là que viennent tes poèmes! elle a fait une remarque sur le pendentif en perles et j'avais envie de lui raconter l'histoire de r. qu'y a derrière mais c'était pas trop le moment. ils se sont rencontrés hier soir. j'étais en train de discuter avec l. et d. quand je l'ai vu accoudé au bar en train de discuter avec la serveuse mais j'ai fait semblant de pas le voir, jusqu'à ce qu'il se retourne et me voie. je lui ai pas sauté dans les bras comme dans mes fantasmes, je l'ai pas serré fort contre moi, j'étais trop timide, et lui aussi était timide, c'était un peu bancal, et puis l. a dit mais tu connais des gens ici! et je me suis rapprochée de lui en disant c'est mon seul ami. elle a demandé comment on s'était rencontrés et j'ai dit ici à la maison poème et on aurait dit que je racontais une histoire de rencontre amoureuse très romantique.
j'ai passé la soirée à discuter avec lui au lieu de me joindre aux autres. il parlait beaucoup et parfois je m'ennuyais et je me disais est-ce que je suis vraiment amoureuse de lui au point de me priver de discussions avec mes pairs poètes? visiblement oui. il m'a confié plein de trucs intimes sur ses névroses et j'ai remis les deux pieds en plein dans la delulu. j'ai de nouveau réussi à me persuader qu'il était juste terrorisé de m'avouer et surtout de s'avouer à lui-même qu'il avait des sentiments amoureux pour moi. je veux pas en démordre. il m'a confié qu'il aimerait avoir une expérience homosexuelle et je me demandais s'il me disait ça parce qu'il me prend pour une lesbienne et que donc il a moins peur d'être jugé. il m'a dit que ça coinçait encore un peu parce qu'il craignait le regard des autres mais ok OK non mais j'y crois pas, est-ce que je suis vraiment en train de parler de la sexualité de r. alors que hier soir j'étais de retour sur les planches, derrière un micro, j'avais de nouveau les genoux qui tremblaient mais à part ça j'étais archi à l'aise, même avec les gens, quand j'étais pas prise en otage par les états d'âme de r. j'étais avec l. et d. et c. et j'étais normale et l. était un coeur avec moi, je me sentais même presque jolie, je portais mon double denim de sète et j'étais bronzée de la mer mon amour merci ma peau coopératrice. r. m'a écrit que j'avais l'air dans un méga mood en rentrant et je sais pas trop ce que ça veut dire mais j'ai dit ça c'est parce que je reviens de la mer lol. j'allais pas lui dire que c'était à cause de lui. ça c'est parce que t'étais là r. la vérité c'est que j'étais pompée à bloc parce que j'avais des interactions sociales avec des gens qui n'étaient ni des retraités ni des gens de ma famille, j'ai rencontré des nouveaux gens cool j'étais dans mon monde et les gens m'aimaient bien ET j'étais contente d'être avec r. c'était tout ça à la fois.
7 notes
·
View notes
Text
C’était bien mars
1er mars J’ai essayé de me placer, l'air de rien, pour des ateliers en Master à la rentrée prochaine. J'ai vu une scène qui m'a amusé en voiture : deux animateurs en gilet fluo regroupaient de très petits enfants devant un point de dépôt de verre. Ils donnaient l'impression qu'ils s'apprêtaient à s'en débarrasser. J'ai préparé une salade de chou-rouge en utilisant une mandoline et une espèce de lame courbe super-tranchante. (J'ai été un peu déçu du rendu de l'affiche commandée en ligne.) J'ai parlé tricot en visio avec la mère de João aux Açores. J'ai acheté la nouvelle biographie de Georges Perec. J'ai vu passer des oies sauvages en formation. (J'ai mangé un Snicker au retour de la supérette.) J'ai repris ma série d'affiches pour régler le problème de transparence visible à l'impression. 2 mars J'ai meublé comme j'ai pu un atelier d'écriture qui commence à tourner un peu à vide. On m'a fait cadeau d'une bière, que je ne boirai sans doute pas. On m'a rappelé le nom d'une ancienne copine de fac. J'ai réservé un logement pour dimanche soir prochain. 3 mars Je me suis réveillé, sans réveil, après une nuit parfaite. J'ai lu une petite heure, dans la maison silencieuse. (J'ai composé, machinalement. mon ancien code de carte bleue.) On m'a rappelé ce très beau mot, "tambourinaire". J'ai vu une de ces buses qui veillent au bord des routes fondre sur un talus pour attraper sa proie. (Je n'ai pas trouvé les bonnes références d'étiquettes pour l'expo Dis-moi ton secret.) J'ai résisté à l'achat de petits écouteurs sans fil. J'ai dicté la plupart de ces notes et j'ai trouvé ça assez satisfaisant. (Je n'ai pas plus accroché au nouvel album de Dominique A qu'au précédent.) J'ai testé la nouvelle passerelle d'accès aux quais de la gare (et rien n'est encore fonctionnel.) 4 mars Je me suis levé tôt, j'ai lancé une machine et plié la précédente. J'ai joué avec Benjamine à compter les voitures rouge à l'aller et au retour de son atelier (près de cent cinquante, quand même). J'ai bouiné/bouquiné tout l'après-midi. J'ai ressorti mes photos de classe pour voir combien de noms et de prénoms pouvaient me revenir.
5 mars J'ai traversé les marais, dans la lumière rasante du soleil levant. Je suis allé à la piscine à vélo et j'ai nagé un kilomètre cinq cents. J'ai plutôt bien réussi les tartines du déjeuner. J'ai fait cadeau de deux bières que je n'aurais pas bues. J'ai traversé les vignes, dans la lumière rasante du soleil couchant. J'ai fourré dans mon sac un Perec que je n'avais pas, avec l'autorisation écrite de ma logeuse. L'entrée de la chambre au grenier était une porte de hobbit, qui ne dépassait pas mes épaules. (Le resto asiatique était assez médiocre, mais j'y étais avec Cadette.) 6 mars J'ai parcouru la ville où nous avons vécu et j'ai trouvé qu'elle avait vieilli. J'ai travaillé dans une toute petite pièce sous les toits, entre le chauffage et le thé qui infuse. (Je me suis cogné à la grosse poutre traversante à deux ou trois reprises.) J'ai reçu tard un travail urgent et je l'ai expédié en quelques dizaines de minutes avant d'aller manger. (J'ai travaillé assis, et ça ne m'a pas fait de bien.) Le dessert du restaurant de salades était une tarte renversée à l'ananas et c'était drôlement bon. (Les librairies visitées ne m'ont pas emballées.) J'ai trouvé des étiquettes aux bonnes dimensions pour l'expo. La mer avait des reflets violets. J'ai fait le plein sous la pleine lune. Nous avons rivalisé de commentaires élogieux avec mon hôtesse.
7 mars Réveil sans réveil, et tôt cependant. J'ai avancé dans la lecture inspirante de la bio de Perec. J'ai calé les ateliers à venir. (J'ai à nouveau une petite douleur au niveau des trapèzes.) J'ai fait bureau dans ma voiture. (On a préféré annuler l'atelier du soir.) J'ai évité in extremis les gros bouchons sur la rocade. (J'ai fait un long détour dans la pampa.) (J'ai oublié ma clé USB dans la salle de classe.) On a trouvé une solution pour la récupérer avec l'enseignante. Ma chérie a fait des crêpes. On a bricolé en famille la playlist féminine et impromptue de nos années 90 : The Breeders, Belly, P.J. Harvey, Björk puis, insensiblement, Katerine. J'ai entendu le léger crépitement de la pluie sur le toit. 8 mars J'ai pris la route avec France Culture en grève qui passait Brassens puis aussitôt après, P.J. Harvey. (Il m'a manqué 5 centimes pour m'acheter un deuxième croissant.) J'ai récupéré ma clé USB. J'ai bravé la pluie et la flemme et je suis allé faire du sport. (La flemme m'a vite rattrapé.) 9 mars (Les deux interventions scolaires du matin ont été foireuses.) J'ai mis la main sur le livre québécois que je traquais depuis des mois. (Le type devant moi au resto ponctuait toutes ses phrases de "en mode", de "méga-concept", de "meilleure idée".) J'ai choisi le fondant châtaigne. L'atelier de l'après-midi avec les étudiantes, et la discussion qui s'est poursuivie plus d'une heure après, m'ont requinqué. J'y ai loué la poésie et conchié les poètes. Je me suis couché tôt, et endormi de suite. 10 mars J'ai pris mon temps, tout le matin, et, plus tard, en route, un appel libérateur. J'ai goûté quelques minutes de calme dans l'habitacle protecteur de la voiture à l'arrêt. J'ai regardé l'heure sur la pendule au-dessus du tableau, et la séance était pratiquement finie. Au dernier moment, j'ai tourné à droite pour aller chercher ma fille plutôt qu'à gauche pour aller chercher mon livre. J'ai préparé un riz cantonais maison. 11 mars Je me suis débarrassé (enfin) du vieux short un peu pisseux, élimé et troué qui faisait office (de plus en plus rarement) de pyjama du matin. Je me suis montré raisonnable dans la librairie, différant à un prochain passage l'achat de deux livres, sur les quatre que j'avais en main. J'ai flâné en ville, pour la première fois depuis bien longtemps. (J'ai encore mangé un Snicker en revenant de la supérette.) J'ai dansé avec Benjamine. J'ai fini la biographie de Perec par Burgelin. J'ai lu d'une traite La Rédactrice de Michèle Cohen, l'un des deux livres achetés le matin. (J'ai commencé à taper mon ancien code de carte, avant de me corriger.) J'ai lu Superballe de Philippe Charron dans la soirée. 12 mars J'ai remis la bâche sur les vélos. (Le vent l'a soufflée d'un rien.) J'ai lu Récits d'Ellis Island. J'ai imprimé une carte postale pour Benjamine. (J'ai cherché en vain le titre d'une chanson des années 80.) J'ai lu Sortir au jour, d'Amandine Dhée. J'ai trouvé une course à faire pour occuper la fin de mon dimanche. J'ai vadrouillé dans la pampa, au gré des indications de la voix synthétique de Google Maps. J'ai immortalisé ma première traversée de Blouc. J'ai rapporté notre nouveau tourniquet à cartes postales.
13 mars J'ai commandé les affiches pour l'expo. Nous avons poussé des soupirs d'aise dans les bras l'un de l'autre. Je me suis laissé bercer par Mady Mesplé. J'ai fait une sieste. (Je suis allé m'acheter un sachet d'oursons à la guimauve.) (Je les ai tous mangés.) (J'ai expédié les affaires courantes.) J'ai remis la bâche sur les vélos. Nous avons longé la plage à marée haute. J'ai fait don de ma très vénérable chapka à Benjamine. Je suis sorti lester de chaises et de tables de jardin la bâche sur les vélos, que le vent s'amusait à gonfler. 14 mars Nous sommes allés marcher sur la plage. Nous avons eu la pluie dans le dos. J'ai trouvé un tout petit oursin. (La pluie nous a fait rebrousser chemin, et s'est arrêtée presque aussitôt.) J'ai rapidement bouclé un article en cours. J'ai fait mes emplettes pour les expos à venir. J'ai couru une demi-heure, et fait un quart d'heure d'autres trucs. L'eau de la douche a été chaude tout de suite. (J'ai demandé à ChatGPT de faire un peu de mon boulot.) J'ai mis en page les travaux des étudiantes pour l'atelier de jeudi. Maps m'a fait découvrir un nouvel itinéraire. J'ai récupéré un deuxième présentoir à cartes postales. J'ai dansé sur The Cure avec Benjamine. J'ai fini la lecture du bouquin de Pierre Bayard. 15 mars J'ai vu une étoile de mer et ramassé un nouvel oursin. J'ai fait mes impressions sur post-it pour la petite expo. J'ai reçu Le Matricule des anges. J'ai trouvé quatre livres pas mal à la petite médiathèque. (Je bricole un nouvel atelier pour lundi prochain, mais sera-ce suffisant ?) Notre expo a été annoncée dans la programmation de la grande médiathèque. J'ai trouvé qui solliciter pour le job d'été de Junior.
16 mars J'ai vu le ciel bleu du matin finir son croissant de lune. (Impossible de retrouver mon mètre.) J'ai mis à jour mon curriculum. J'ai changé ma formule d'abonnement au Monde. Ma chérie a retrouvé mon mètre. On a éteint tous les chauffages, et laissé le soleil entrer par les baies ouvertes. L'atelier a été très efficace, avec des renforts bienvenus. J'ai échangé les présentoirs par des isoloirs dans le coffre de la voiture. On a répété avec les étudiants pour la lecture publique. Bratislava a fait son entrée dans la géographie familiale. (Je me suis gavé de sandwichs en rentrant tard de l'atelier.) (Le vrai repas a été de trop.) J'ai dansé avec Benjamine sur sa sélection musicale. On a fait du Air Ping-pong. (Le courant a sauté.) 17 mars Le déplacement de 8h a été déplacé à 11h. J'ai cherché la différence entre cheveux bouclés et cheveux frisés. (Mon changement de formule d'abonnement n'a pas été pris en compte.) (La conseillère me propose l'abonnement plus cher, l'air de rien.) J'ai expliqué à Benjamine toute ouïe comment était censée fonctionner notre Ve République. (J'ai glandé sur le net, pour une récolte évidemment nulle.) J'ai mangé avec les filles. J'ai pris une tisane avec Cadette et parlé philo, lettres et méthodo. J'ai fini Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon. J'ai dû m'endormir à peine la tête sur l'oreiller. 18 mars (J'ai commencé un roman d'Éric Neuhoff.) (Un couple de bourgeois blasés s'emmerdait à Venise. Un narrateur qui s'emmerdait lui aussi enfilait des phrases courtes qui se voulaient signifiantes. Des références un peu cuistres faisaient office de ponctuation. Leur vie d'éditeurs parisiens semblait de peu d'intérêt. Ils avalaient page après page des cocktails compliqués qui sentaient le pastiche.) J'ai reçu les belles affiches pour l'expo Beaufort. J'ai lu Le capital, c'est ta vie de Hughes Jallon. (J'ai oublié la buchette de chèvre à la caisse de la supérette.) (J'ai mis trop de béchamel dans les croque-monsieur.) (Benjamine nous a dit que sa prof de musique avait proposé d'apprendre Boys don't cry ou Where is my mind, mais que la majorité des élèves de sa classe avait voté pour La Bamba.) Nous avons applaudi, crié et ri au concert des Pixies avec Benjamine. (Sur Arte.) 19 mars Je me suis inscrit aux ateliers d'écriture en ligne de Laura Vasquez. J'ai pu prolonger de quelques jours encore mes emprunts à la bibliothèque universitaire. (Je m'y suis repris plusieurs fois pour resserrer ma branche de lunettes parce que je ne voyais plus l'encoche de la tête de vis.) On a pris le café sur la terrasse pour la première fois cette année, réchauffés par le soleil. 20 mars J'ai bien mené l'atelier que j'appréhendais. J'ai vu une cigogne perchée sur un pylône battre des ailes en majesté. J'ai joué de mes très hautes relations pour les premiers jobs d'été de Cadette. J'ai réalisé qu'à l'exception des expos à accrocher jeudi, je n'avais, pour la première fois depuis très longtemps, aucun travail en cours à m'occuper l'esprit. (J'ai encore boulotté un sachet d'oursons à la guimauve.) En le voyant sortir de chez lui dans son petit maillot de bain rouge, j'ai découvert que le type qui va se baigner tous les jours, toute l'année, quelle que soit la température, s'appelle Monsieur Caille. J'ai photographié la cabane à huîtres de la sortie du pont. (J'ai récupéré une Cadette mécontente d'elle.) (J'ai ruminé une bonne partie de la soirée ma rancœur contre ce gouvernement de jésuites.)
21 mars (J'ai reçu un mail en pleine nuit qui me précisait l'horaire de l'atelier de ce matin (que je connaissais).) (J'ai mis longtemps à me rendormir.) J'ai pris des notes pour un prochain texte. (Ça ne m'a pas aidé à trouver le sommeil.) J'ai retrouvé par hasard le lien d'abonnement à L'Ours Blanc. J'ai évité un ralentissement sur la rocade. J'ai animé une classe avec des élèves plutôt mignons (et une prof franchement énervée). J'ai bouclé l'impression des textes pour jeudi. J'ai récupéré (par téléphone) une Cadette contente d'elle. Je suis revenu de la supérette sans avoir acheté aucune saloperie. 22 mars J'ai repris mes courses de printemps. Des oies sauvages en formation dessinaient une coche parfaite au-dessus de ma tête. Des petits vieux parlaient inflation et prix des carottes râpées. J'ai regroupé tous les livres des éditions Verdier éparpillés au gré des étagères dans une même case de la grande bibliothèque. J'ai acheté trois livres et discuté avec la jeune libraire. J'ai fini l'étonnante lecture de Roman géométrique de terroir de Gert Jonke. J'ai reçu une nouvelle proposition de travail qui m'enthousiasme tout particulièrement. Le nouveau coiffeur m'a pris sans rendez-vous. (Je me suis fait labourer le dos par les espèces de rouleaux à pâtisserie du fauteuil massant.) On n'a pas échangé plus de trois phrases. J'ai lu Les deux dormeurs de Samy Langeraert. 23 mars (Je me suis réveillé assez tôt dans la nuit.) J'ai avancé sur mon texte. (Ça ne m'a pas aidé à trouver le sommeil.) J'ai collé, simplement mais lentement, l'expo de post-its. (J'ai à peine eu le temps de manger un mauvais wrap de distributeur automatique.) L'expo Dis-moi ton secret a été plus simple à installer que ce que je redoutais. (Mes étudiants ont été un peu pénibles.) (On a pété une étagère de la médiathèque en la déplaçant.) On a installé l'expo Beaufort facilement et rapidement. Tous mes achats de petit matériel du matin ont été utiles. J'ai aidé les étudiantes de l'atelier photo qui galéraient dans leur accrochage. (Les verres de jus de raisins m'ont donné encore plus soif.) (Le phare de la bagnole est encore grillé.) (J'ai fini la journée claqué.) 24 mars (Les gars du chantier voisin ont commencé à piquer les murs à 7h35.) Erica Van Horn a publié de nouvelles notes de son journal en ligne après deux mois d'interruption. (Je me suis mis tout seul à la bourre.) (J'ai oublié un bouquin dans la salle de classe.) Ça sentait le jasmin en entrant dans la maison. J'ai fait une sieste. (Mol après-midi.) 25 mars J'ai reçu la première consigne d'écriture des ateliers de Laura Vasquez. J'ai reçu au même moment des nouvelles d'une série de petits bouquins fabriqués il y a quelques années. J'ai répondu à la consigne et envoyé un texte. J'ai écrit un autre texte en prévision de la présentation de mes ateliers de l'an prochain. J'ai torréfié des noisettes. J'ai aidé Junior pour ses demandes de jobs d'été. J'ai préparé quatre burgers maison. J'ai regardé un film slovaque tourné à Bratislava, dans l'espoir d'apercevoir Bratislava. (Toutes les scènes ont été tournées en intérieur et on ne voit jamais la ville.) 26 mars J'ai fini L'école de la forêt de Carla Demierre, dans la maison silencieuse, avec les vagues en bruit de fond. J'ai avancé l'heure de ma montre, de la pendule du four et de la mini-chaîne et de la petite pendule à côté de l'escalier. J'ai lu en un couple d'heures Les Sources de Marie-Hélène Lafon. Je suis allé lester en vitesse la bâche sur les vélos que le vent soulevait davantage à chaque rafale. J'ai lu jusqu'au soir Marcher jusqu'au soir de Lydie Salvaire. 27 mars À en juger par leurs chants, les oiseaux semblaient contents du changement d'heure. (Pour nous, ça a été un peu plus difficile.) J'ai fait une sieste. J'ai eu un premier bon retour de l'expo Dis-moi ton secret. (Je n'ai pas osé dire que je ne venais pas assister à la session d'écoute de podcasts.) J'ai assisté à la session d'écoute de podcasts. Le vernissage s'est bien passé. J'ai discuté avec un gars qui part écrire au Pôle Nord. Mon texte envoyé samedi a été pris dans une revue. 28 mars Oscar, le pôle-nordiste, m'a envoyé son "carnet d'été". J'ai lu d'une traite ce surprenant journal. J'ai senti la terre trembler à 15h34. J'ai fait un selfie et je l'ai envoyé à la revue qui a pris mon texte. (Je n'ai pas vu mon nom sur le déroulé de l'animation de jeudi et, bizarrement, je n'en ai pas été tellement surpris.) J'ai senti la terre trembler à 18h06. 29 mars J'ai discuté de nos petits travaux avec le maçon du voisin. J'ai rallongé ma course de près d'un tiers de sa distance. (Les gars du chantier ont rasé la rose trémière devant la maison.) J'ai honorablement meublé au micro en attendant l'heure exacte du début de la lecture des étudiants. La lecture s'est bien passée. (La directrice de la médiathèque a tiqué sur certains secrets.) Je n'ai pas eu à précipiter mon départ pour prendre le train. J'ai dit au revoir à mes étudiants, nous en avons fini de nos ateliers. Ma chérie et moi avons mangé une part de far sur le port. Nous avons joué et mimé les situations d'un roman de Françoise Bourdin avec Benjamine. J'ai fini Il suffit de traverser la rue d'Éric Faye. 30 mars J'ai laissé les notes claires du piano d'Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou s'envoler dans le salon. J'ai mis des myrtilles fraîches dans mon muesli. J'ai croisé l'ami Louis. (Les trois premières heures de l'atelier m'ont paru au moins deux fois plus longues que les trois dernières.) J'ai fait quelques photos en attendant ma chérie. (J'ai reçu une invitation pour l'inauguration d'un tracteur.) (J'ai trop grignoté avant de passer à table.) J’ai retouché les photos prises.
31 mars Je me suis aperçu que mon jean craquait à l'entrejambe avant mon intervention au lycée. (Je n'ai pas trouvé de place pour me garer.) L'atelier est passé vite. (Je me suis pris une prune.) (J'ai été coincé dans un bouchon.) Cadette m'avait préparé un gratin de coquillettes. (Je n'ai pas la référence pour régler l'amende.) J’ai trouvé un peu de temps après avoir épluché des patates pour mettre au propres les présentes notes.
13 notes
·
View notes
Text
Rhapsode, un peu plus
Propos
La performance itinérante Rhapsode* s’empare de différents traits de la figure d’Orphée : le cortège qui est le lieu de la conversation du Poète avec les différents règnes du vivant, son nomadisme et sa sobriété, ses accointances notées incidemment par les auteurs anciens avec Dionysos…
Elle vise à les mettre en résonance avec les préoccupations des vignerons contemporains ayant opté pour des modes de culture et de vinification dites naturelles ou biodynamiques et confrontés aux aléas de plus en plus prononcés des changements climatiques. Par analogie elle pose la question du retour de l’humain, moderne et technologisé, dans la nature. De son atterrissage pour reprendre le concept Bruno Latour. De la fin du naturalisme pour reprendre celui de Philippe Descola.
*Dans la Grèce antique le rhapsode est le poète nomade. Le mot vient du verbe coudre. Coudre des épisodes, des espaces, des rencontres, l’humain et le non humain … c’est le projet.
Performance
La performance Rhapsode articule deux ensembles de textes, Diasparagmos et Orphée Vigneron, avec un instrument de musique, la métaphorminx, créé spécialement pour les accompagner.
Diasparagmos réunit douze textes brefs concentrant trente-deux mois de la fabrication d’une cuvée en biodynamie (L’Orphée millésime 2020 du Mas Foulaquier, Pic Saint-Loup). Chacun de ces poèmes est associé à un mois de l’année et y concentre les observations faites aux périodes correspondantes. Les textes contiennent aussi d’autres plans, plus intimes, relatifs à la vie de l’auteur et à celle des vignerons, ou plus globaux – la pandémie de Covid ou certains épisodes climatiques extrêmes, par exemple. Très polysémique, Diasparagmos, appelait une mise en voix spécifique du performeur visant à délivrer simultanément les différents plans d’évocation qu’il contient. C’est pour suivre cet objectif que la métaphorminx et sa partition potentielle ont été conçues.
Orphée vigneron, est constitué de douze courts dithyrambes présentés sous forme de dialogues retraçant la vie mythique d’Orphée. Aux épisodes plus ou moins connus (le cortège, la lyre, l’Argonautique, La perte d’Eurydice, le meurtre du poète par les ménades…) l’auteur, à partir des sources antiques, ajoute un nouveau mythème, parenthèse vigneronne de la vie d’Orphée. Revenant aux origines du théâtre, il propose au public de se former en demi-chœurs et de lire les dithyrambes, accompagnés, ou non, par la métaphorminx.
Selon les lieux et les contextes le performeur peut alterner les deux volets, Diasparagmos et Orphée vigneron, soit en les imbriquant soit en les dissociant. Il peut aussi choisir de n’en proposer qu’un seul ou de délivrer seul, sans interaction avec le public, les deux volets.
La souplesse du dispositif, son autonomie technique, permet de proposer Rhapsode en intérieur (chai, appartement…) comme en extérieur, (vignes, parc, place…) dans de petits espaces (Librairies, cavistes, galeries…) et toutes sortes de lieux alternatifs. Dans le cas de jauges importantes le dispositif pourra être amplifié (instrument et voix) via les systèmes sons habituels (hors fréquences wifi pour les micros HF). Des musiciens (choristes, improvisateurs, pourront être ponctuellement associés).
Selon les configurations choisies (un ou deux volets) la performance peut durer de 20 à 40 minutes et être suivie par une dégustation de vins naturels (bio ou biodynamiques).
0 notes
Text
Balzar, Hallier y otros
Balzar, Hallier y otros
View On WordPress
0 notes
Photo
Les nouveautés et curiosités de la semaine ressemblent un peu à une sélection de Noël...mais ce sont les éditeurs et les rencontres qui provoquent cette illusion. Nous accueillons avec beaucoup de plaisir le travail cartographique de Mulko dont l'auteur dessine lui-même ses cartes. Pour commencer, nous avons choisi celle des vins de France et, plus étonnante, celle des cidres ! Oui, ces cartes sont vendue plus chères que d'autres mais son tirage est limité et l'atelier souhaite travailler (et bien payer) les acteurs locaux. Qui lui en voudra ? Restons dans le vin avec ce livre "mille vignes" que nous n'avions pas eu le loisir de vous présenter car il n'est jamais resté suffisamment longtemps dans nos rayons. Un ouvrage incroyable autour de la production viticole de Pascaline Lepeltier dont le travail force le respect. Un livre pour initiés...ou pour tenter de le devenir. Et puis, nous vous embarquons sur l'eau avec l'almanach du marin breton, version 2023. Le Fooding, ce recueil d'adresses, défricheur de tendances, dépose aussi sa nouvelle édition. La Corée, la forêt, les îles, New York, le Portugal, le programme est passionnant ! Vous nous le dîtes souvent et nous en sommes conscients : nous avons vraiment le plus beau métier du monde ! #librairie #voyage #Rennes (à Librairie du Voyage - Ariane) https://www.instagram.com/p/ClgoX7ysfF0/?igshid=NGJjMDIxMWI=
2 notes
·
View notes
Text
Le Challenge Netgalley 2019 : c'est fini !
Le Challenge Netgalley 2019 : c’est fini !
Un petit mois pour lire, découvrir, apprécier et partager ! En fait, sur les blogs, on le fait volontiers et on (j’) aime ça !
Sur 20 livres (c’est beaucoup !), j’ai lu, dans le cadre du Challenge, 5 livres : pas mal ! 😁😋
Je viens de terminer La librairie des rêves suspendusd’Emily BLAINE : juste à temps avant la fin du Challenge (hier) ! Ouf… contrat rempli ! J’ai atteint mes objectifs de…
View On WordPress
#Balliana#Blaine#Challenge Netgalley 2019#Hulsmann#La librairie des rêves suspendus#La mémoire des vignes#Les fleurs sauvages#Mah#Quand l&039;amour s&039;en mail#Ringland#Un petit grain de sable
0 notes
Video
instagram
“Du moment que le bonheur, c'est de vivre, on doit le trouver aussi bien dans la douleur que dans le plaisir et parfois jusque dans l'ennui.” Marcel #Jouhandeau. Réflexions sur la vie et le bonheur. Paris, Gallimard, 1958, in-12, plein maroquin⠀miel (Semet & Plumelle). Édition originale. Un des 30 exemplaires de tête numérotés sur vélin de Hollande van Gelder.
(via Librairie Vignes sur Instagram )
1 note
·
View note
Photo
Poissons et algues. Coq. Écoinçon | Paons et vigne | Lièvres, chiens et ronces. Bordure (Fish and algae. Rooster. Spandrel | Peacocks and vine | Hares, dogs and brambles. Border) Maurice Pillard Verneuil (French; 1869–1942) 1897 Chromolithograph Plate 3 in: L'animal dans la decoration (Paris: Librairie centrale des beaux-arts) The New York Public Library, Wallach Division, Art & Architecture Division
Introduction by Eugène-Samuel Grasset (French; 1845–1917)
#M. P. Verneuil#Maurice Pillard Verneuil#Verneuil#French artists#French art#French printmakers#French prints#French painters#prints and printmakers#prints#chromolithographs#animals in art#animals#animal forms#Art Nouveau#decoration and ornament#Art Nouveau design#pattern books#Eugène-Samuel Grasset#Grasset#Belle Époque#1890s#19th-century art#roosters#peacocks#fish#hares#vines#wallpaper designs#19th-century French art
50 notes
·
View notes
Text
journal de l’été V
7 septembre
JE VAIS VOIR CÉLINE SCIAMMA je me suis cassé le petit orteil en me cognant contre le pied du canapé de cécile alors j’ai déplacé mon voyage à paris d’une semaine parce que je peux pas marcher et dans la voiture j’ai vu sur qu’elle présentait son film à paris le 18 septembre au cinéma égyptien, j’y ai réfléchi deux minutes en mangeant mon sandwich au fromage de brebis assise sur le capot de la voiture sur une aire d’autoroute et j’ai sorti ma visa dès que je suis remontée dans la voiture et puis j’ai crié TRÈS FORT parce que j’arrivais pas à croire que j’allais voir céline sciamma en vrai avec c. comme dans mes fantasmes sauf que je serai pas sur scène en train de chanter céline dion mais elle sera là quand même en chair et en os devant moi aussi en chair et en os probablement liquides. j’ai écrit à j. aussi je vais peut être la voir après six ans et un million de rêves tendres est-ce que je vais survivre à ce voyage à paris?
17 septembre
je suis à paris et j’ai réussi à m’infecter une ampoule dès le premier jour alors j’en suis réduite à rester assise sur un banc au bord de la seine avec mon journal et c’est vraiment nul. mais, truc pas nul: je peux passer autant de temps que je veux à discuter avec c. et ça c’est vraiment bien. hier soir elle parlait d’un type charmant de la cité des arts et au milieu de son histoire j’ai entendu i’m not even into guys et mes oreilles se sont dressées jusqu’à la lune PARDON C. J’AI BIEN ENTENDU? je lui ai parlé du portrait de la jeune fille en feu et je lui ai donné mes deux zines juste avant de sortir me promener donc au plus tard maintenant elle doit être au courant de ma soif inassouvie. ce matin en cherchant une galerie d’art on est passées devant un million de bars avec des drapeaux arc-en-ciel et le centre lgbt rue beaubourg et une énorme fresque colorée de lieux lesbiens parisiens que j’ai reconnus parce que je mène une vie de lesbienne parisienne imaginaire sur internet et je lui parlais de céline sciamma et d’adèle haenel et du film tout en clopinant à côté d’elle avec mes pieds meurtris. je meurs d’envie de l’emmener à la mutinerie mais j’ose pas + je peux même plus marcher maintenant. j’avancerai dans ma vie de lesbienne plus tard, en attendant je profite de pouvoir discuter avec des pairs (des pairs!) pour avancer dans ma vie en général. c. m’a dit qu’elle voulait allait s’installer à leipzig en janvier et j’ai du me retenir de pas lui crier PRENDS MOI AVEC TOI à la figure à la seconde où elle l’a dit parce que bon je veux pas m’accrocher comme une moule non plus, déjà que ça me dévaste de chagrin de devoir partir jeudi pour retourner dans ma dépression domestique.
hier soir on était invités chez son ami peintre suédois avec i. et son copain, on était tous assis par terre dans son studio autour de sa jolie tapisserie géométrique inspirée des dessins d’une femme médium du début du siècle qui parlait aux martiens, avec nos verres de vin rouge et un plateau de fromage posé au milieu, il nous a servi des bols de lentilles à la coriandre depuis sa petite cuisine cachée derrière le mur pendant qu’il nous parlait de cette femme et de son alphabet de martiens et de l’influence qu’elle a eue sur les psychanalystes et andré breton dans nadja. il disait qu’il voulait se servir de sa résidence à paris pour faire des recherches sur les linguistes de la sorbonne qui se sont penchés sur son alphabet de martiens. quelle vie. c. fumait une cigarette appuyée à la fenêtre en nous parlant de ses investigations sur les croisières et le concept d’hétérotopie de foucault et pouh ça me changeait de cet été. moi j’ai trinqué avec mon bidon décathlon en rigolant et puis j’ai plus ouvert la bouche de la soirée, j’étais moi et je commence à m’y faire. i. m’a posé plein de questions sur mes vidéos et je suis toujours un peu embarrassée de dire qu’y a pas vraiment de réflexion consciente derrière ce que je fais parce que ça fait quoi de moi exactement?
j’ai changé de berge, je me suis mise au soleil derrière notre-dame pour manger ma boule de glace pêche de vigne parce qu’ils avaient pas menthe chocolat, je l’ai savourée jusqu’à la dernière goutte en me demandant ce que je faisais à paris quand j’habitais ici. comment ça se fait que j’ai mangé qu’une seule fois une glace assise sur un mur au bord de la seine et c’était avec c.c. et j’avais fait du eye contact avec une fille que j’avais catégorisée lesbienne parcourue par un frisson d’excitation. c’était la période de la manif pour tous et elle m’avait emmenée au resto, le resto de touristes à st. michel où j’ai mangé du poulet pas bon en l’écoutant me dire qu’elle trouvait que les gays devraient pas se marier. j’arrivais pas à m’endormir le soir sur mon clic-clac rouge. hier j’ai emmené c. dans mon ancien quartier, je lui ai montré la porte de mon dernier appart et la fac et le champo et en y repensant j’ai dit what a waste! tout ce temps passé à me morfondre dans ma grotte ou dans le tgv et à manger des pâtes devant ma télé, mais ça va ça me retourne plus l’estomac, ça fait partie de moi.
j’adore regarder passer les péniches qui transportent des matériaux industriels, quel rêve d’être assise au bord de la seine au soleil et d’entendre les vagues clapoter contre le mur et les musiciens de jazz qui jouent de la clarinette sur le pont au dessus de moi mais QUEL RÊVE je veux plus jamais partir d’ici je suis amoureuse de la terre entière. dimanche j’ai fait une randonnée avec maman et loki dans une forêt du nord-est, on a longé des champs traversé une forêt touffue enjambé des racines longé un petit ruisseau et je suis tombée amoureuse d’une petite chapelle perchée dans les arbres sur le versant ouest (ouest dans ma tête en vrai je sais pas) elle prenait le soleil au milieu des sapins verts le vert spécial de ma nostalgie et je voulais pas la quitter. on est passées devant une maison sur une petite colline perdue au milieu des arbres et je me suis demandé qui habitait là et qu’est-ce qu’ils faisaient comme travail et puis je me suis dit et si je fondais une communauté artistique comme ponderosa dans une forêt luxembourgeoise?? bon depuis j’y ai réfléchi et je sais pas si j’en aurais la force ni les ressources et il faut convaincre des gens mais sur le moment je me suis vraiment dit que j’aimerais bien rester au luxembourg à la campagne et faire le bien autour de moi.
à midi on a pique-niqué sur un tissu étendu par terre au milieu de son studio on a fait griller mes petits pains et elle me disait qu’elle trouvait ça vraiment cool que je continue ma pratique artistique toute seule à la maison sans cadre ni feedback ni rien du tout et que mon parcours était tout à fait légitime et je lui disais que je savais toujours pas si je devais me lancer et essayer ou pas et elle a dit but you’re already trying! elle m’a demandé si j’avais travaillé un peu et je lui ai parlé de mon passage à la librairie et quand je lui ai racont�� comment j’avais été virée elle a dit wow how validating!! that’s beautiful!! et franchement merci les artistes. pourquoi je suis pas entourée d’artistes 24/7 au lieu de maman qui me parle de ma retraite et ch. qui a dit en BUS?? eh ben dis donc! quand je lui ai dit que je prenais le bus parce que le train était trop cher. (y a des poissons dans la seine, tout petits petits, ça me rappelle le grau d’agde) et en même temps quand je me suis retrouvée dans le bus hier matin avec une heure de retard et des types qui puaient la transpi je me suis dit quand même et si je changeais de principes et que je devenais riche? ou juste, épouser céline sciamma.
j’ai bu une menthe à l’eau à la mutinerie ça y est, j’ai bu une menthe à l’eau à la mutinerie, c’est pas moi qui y ai emmené c. c’est elle qui m’y a emmenée finalement, est-ce que c’est mes zines?? j’étais assise sur le fauteuil à la fenêtre avec un livre de jean cocteau et elle fumait une cigarette accoudée à la fenêtre dans la pièce d’à côté et tout d’un coup elle me demande si je connais la mutinerie et après un petit silence de sous-entendu j’ai dit… oui et on a décidé d’y aller. c’était un parcours de lutte intense de marcher jusqu’à beaubourg avec mes pieds cassés et si j’avais pas eu ma démarche d’éclopée je me serais sentie au dessus du monde en passant devant les terrasses pleines à craquer avec mes mains dans les poches et c. à mes côtés. à mesure qu’on approchait je sentais l’adrénaline dans mon corps, jamais de la vie je serais rentrée seule là-dedans HAHA, j’ai commandé une bière pour c. et une menthe à l’eau pour moi à la femme aux cheveux ras derrière le bar et j’osais même pas regarder les filles autour de moi, y avait un billard au milieu et ça m’a rappelé m. la copine pas lesbienne de j.m. à hannovre. on s’est mises au fond du bar et je buvais doucement ma menthe à l’eau en lui racontant les trucs lesbiens de ma vie et elle m’a parlé de sa tragique histoire d’amour non partagée avec l. en islande, de son ex qui devait transitionner f to m juste avant qu’elle parte pour paris, de sa relation cassée avec son corps et le sexe, distordue par son éducation catholique, je lui parlé de ma peur paralysante d’approcher qui que ce soit et elle m’a dit have you tried internet dating? et je crois bien qu’il va falloir que je m’y mette parce que vu comment je me comporte dans un bar rempli de filles c’est pas comme ça que ça risque d’arriver. je regardais mes pieds pour aller aux toilettes de peur de mourir de trop de réalité si jamais je croisais le regard de l’une d’entre elles. i. nous a rejoint et on est rentrées en traversant les rues du marais toutes jaunes et j’avais l’impression d’être dans un autre paris que je connaissais pas, un faux paris, un décor, c’était disney. j’ai croisé un homme qui promenait son chien et je pensais à mes promenades du soir avec loki dans le quartier résidentiel fantôme gris et vert.
18 septembre
mes pieds ont atteint un nouveau niveau de désastre, j’ai une ampoule à vif sous l’orteil maintenant et j’ai pas de désinfectant et en me promenant dans les allés du père lachaise je me disais pourvu que je meure pas d’une infection des pieds. j’ai trop peur de poser mes chaussettes à chaque fois que je rentre pour constater l’étendue des dégâts. c. devait travailler alors je suis partie marcher toute seule, je peux pas m’en empêcher c’est plus fort que moi il faut que je marche, je dois voir, tout, alors j’ai marché jusqu’à bastille puis jusqu’à violette & co rue de charonne, j’y ai passé au moins une heure et demie à inspecter minutieusement chaque rayon, c’est l’endroit le plus réconfortant de toute la ville, j’ai feuilleté des bd d’alison bechdel, le manifeste des animaux de compagnie de donna haraway, un livre sur simone weil, un autre sur virginia woolf et sylvia plath, y avait même toute une étagère dédiée uniquement à l’écoféminisme. j’ai fini par choisir un livre de starhawk sur l’activisme parce que je me suis dit que ça allait peut être me pousser à me bouger. je voulais celui d’anne carson sur la mer aussi et celui de naomi klein sur le monde et les vagues de virginia w. que j’ai toujours pas lu et les entretiens d’annie ernaux sur sa pratique de l’écriture OUI et la libraire m’a fait un bon sourire derrière la caisse. en ressortant dans le vrai monde j’ai décidé de boiter jusqu’au père lachaise parce que je voulais aller voir la tombe de chantal akerman et c’était pas du tout une mince affaire mais je pensais à patti smith qui trouvait pas la tombe de simone weil en angleterre et qui avait fini par tomber dessus au moment où elle s’apprêtait à abandonner. je l’ai trouvée moi aussi à l’endroit où je la cherchais pas, à côté d’une classe de lycée et de leur prof qui parlait comme ça: …balzac qui a appelé son oeuvre la comédie…? humaine! parce que c’était un grand fan de…? dante alighieri! qui a écrit…? la divine…? comédie! les élèves avaient pas l’air trop intéressés. y avait des coquillages sur la tombe de chantal akerman et des petites pierres et un morceau de négatif avec une petite chaîne ornementée. je regrettais de rien avoir amené pour poser dessus. j’ai fouillé dans mon sac mais j’ai rien trouvé à part des miettes. j’ai pris des photos et je pensais à instagram. je me suis sentie sale. mais patti smith aussi elle prend en photo les tombes des gens. chez violette & co y avait un livre de chantal akerman, un seul, je l’ai feuilleté et ça m’a fait plaisir de retrouver son écriture candide et laconique, j’avais très envie de le lire mais il coûtait quinze euros et il était tout petit.
j’ai vu portrait de la jeune fille en feu, j’ai vu céline sciamma, j’ai vu adèle haenel, je peux mourir d’une infection des orteils c’est pas grave j’ai vu tout ce qu’il fallait voir dans ce monde. elle a dit qu’à chaque fois qu’elle allait présenter le film quelque part c’était une petite utopie qui se créait, le temps d’une soirée, dans la salle de cinéma. j’ai pensé à monique wittig. on était entourées de lesbiennes, nous deux comprises, c’était le paradis pour la deuxième fois de la journée. la fille à côté de moi venait de se faire raser le dessous de la tête mais ça lui plaisait pas et quand elle m’a regardée en train de prendre une photo de céline et adèle je me suis sentie jugée mais tant pis. elle marche légèrement voûtée comme moi céline sciamma. j’ai pleuré deux fois et demi pendant le film, c’est venu sans crier gare. j’avais peur d’être déçue après tout ce que j’ai entendu dessus mais non moi aussi il m’a réduite en miettes et j’avais envie d’aller serrer céline dans mes bras à la fin du film mais je savais pas où elle était. quelqu’un a crié merci céline! on a disséqué le film pendant tout le trajet du retour et j’étais contente de pas être toute seule avec mes émotions qui débordaient tout autour de moi dans le métro. je lui ai dit que céline sciamma avait écrit le film pour adèle haenel après leur rupture en sortant de la station saint paul et elle a dit wow that’s sexy.
19 septembre
un camion qui transportait deux étages de voitures neuves vient de passer au ralenti devant la vitre du bus pendant que j’écoutais la musique de la naissance des pieuvres et maintenant j’ai envie de faire un film. on l’a regardé dans le lit de c. cet après-midi pour me consoler de j. qui répondait plus à mes messages. je me disais que c’était ma faute, par automatisme. peut être que maintenant j’arrêterai de m’extasier devant sa mignonnerie quand je verrai des photos d’elle avec des animaux sur instagram. j’ai dit à c. que quand je l’avais vu au cinéma à seize ans il m’avait pas du tout mis la puce à l’oreille mais alors pas du tout et elle a dit i think it’s all a question of being ready. je me souviens aussi que je comprenais pas pourquoi adèle haenel insistait à ce point à se débarrasser de sa virginité, ça passait loin au dessus de ma tête. on est allées chercher des viennoiseries dans une pâtisserie trop chère et on a déjeuné sur la grande table du studio de son amie australienne qui parlait très vite sans changer l’expression de son visage, on a continué notre discussion sur le portrait de la jeune fille en feu et puis elle m’a dessinée assise à la fenêtre. elle a dit i forgot that you can just draw people! ça veut dire qu’elle m’aime bien un peu quand même? mes insécurités qui ont ressurgi tout d’un coup sans que je leur demande: je suis trop trop, pas assez intellectuellement stimulante, trop lente, trop absorbée par moi-même, pas drôle, pas fun, trop collante, trop autiste.
maison, trop contente de rentrer et de laver mes pieds et de les inonder d’huile essentielle anti-bactérienne et de manger des lasagnes aux poireaux en peignoir sur le canapé en sortant de la douche maman regardait sa série tf1 avec mathilde seigner mais c’était pas grave, enfin me glisser dans mon lit entourée de mille coussins, est-ce que mon côté fortnum & mason n’est pas plus fort que tous les autres finalement?
0 notes
Text
22 octobre
cet été je m'en voulais de m'impliquer beaucoup plus dans mon journal que dans mon livre parce que je sentais qu'il allait nulle part mais depuis que j'ai commencé à mettre le journal en forme/poésie j'ai l'impression d'aller quelque part et la leçon à en tirer c'est qu'il faut suivre ses désirs. je fais aussi beaucoup de photos que je poste dans mes stories instagram tous les jours parce que ça m'aide à me motiver à sortir. faire des photos pour avoir des preuves de tout ce que je fais et de tout ce que je vois parce que je vois beaucoup de choses comparé à la maison. aujourd'hui j'ai passé trois quarts d'heure dans une librairie d'art à feuilleter un gros livre de photos d'un photographe qui s'appelle tino zimmermann. il a documenté sa dépression, ses journées enfermées dans sa chambre, ce qu'il fait sur son ordi, ses recherches google, y a des scans de paquets de tortellinis, des scans de ses pochettes de photos développées en magasin, ses essais de camera obscura etc. y a de très belles photos et des photos un peu chiantes, ça m'a tellement happée que j'ai regardé tout le livre, les 500 pages, dès que quelqu'un documente sa dépression ça m'intéresse, sous quelque forme que ce soit, même si c'est chiant, parce que c'est chiant la dépression, il se passe rien, c'est très monotone, mais ça m'intéresse.
j'ai pas l'impression d'être déprimée en ce moment. j'ai la flemme de sortir mais je sors et je prends du plaisir à mes sorties. je suis retournée à potsdam pour voir l'orangerie, je me suis promenée sous une rangée de grands arbres oranges et jaunes qui perdaient leurs feuilles, j'étais toute seule et je chantais et tout était magnifique, j'ai vu des fleurs qui ressemblaient à des clitoris roses et oranges, des vignes, un très beau cimetière niché entre la forêt et une prairie avec des allées recouvertes d'herbe très verte et très moelleuse qui ressemblait à de la moquette, c'était des couloirs de moquette, c'était un cimetière-hôtel de luxe. et puis google maps m'a joué un tour en me laissant plantée dans l'herbe au bord d'une route bouchonnée à chercher des fausses ruines antiques qui étaient censées être là devant moi mais y avait rien à part la route. je me suis dit que peut être qu'elles existaient plus et que google maps s'était perdu dans le temps, mais j'ai fini par les trouver au sommet d'une colline cachées par les arbres, trois fausses colonnes grecques dont une nonchalamment inclinée contre les autres et une espèce de mini demi colisée avec une tour.
24 octobre
j'ai rêvé d'une maison qui partait en lambeaux. on venait de la refaire mais au bout de quelques semaines tout était déjà déglingué, mon armoire se désintégrait comme la petite table carrée ikea que j'avais dans ma première chambre de bonne, je disais mais pourquoi on a pas gardé nos vieux meubles? un des piliers du grand escalier blanc était en train de tomber et y avait de la poussière partout, quand les ouvriers sont arrivés je leur ai dit de revenir plus tard parce que je devais faire le ménage d'abord. et puis je me suis levée et ma fenêtre était recouverte de buée, première fois que ça arrive. je me suis dit que si je restais dans cet appartement plus longtemps j'allais attraper des moisissures et mon corps allait se désintégrer comme la maison de mon rêve. c'est pas étonnant que tout le monde soit tout le temps malade dans cette ville.
le garçon assis à côté de moi à la lecture de lisette lombé hier soir a du sortir pour aller tousser toutes ses tripes sur le trottoir et la femme de l'autre côté de moi toussait dans l'encolure de son pull. lisette lombé est poète nationale de la belgique et l'ambassadeur belge était en pâmoison devant elle, il arrêtait pas de hocher la tête et de faire des petites approbations orales quand elle lisait et quand elle parlait, surtout quand elle parlait de racisme. je me demandais ce qu'elle pensait de lui. elle lisait ses poèmes en tandem avec sa traductrice allemande et j'aimais bien voir comme ça à l'oral comment elle avait fait pour transposer ses poèmes, le son que ça faisait dans une autre langue, j'aimais bien le son de la langue allemande dans sa bouche, ça avait quelque chose de goûtu, goûteux? je sais pas pourquoi je relie toujours l'allemand à la bouffe.
avant la lecture je suis allée me promener sur la presqu'île de stralau avec j. on voulait voir le coucher du soleil mais il était caché par la ville, alors on s'est contentés de la lumière dorée sur les arbres jaunes. je me demandais si préférais le bleu et le vert ou le bleu et le jaune, le bleu et le jaune ayant un côté show off spectaculaire et éphémère, alors que le bleu et le vert c'est plus intemporel. mais c'est pas vrai les arbres ne restent pas verts tout le temps, à part les sapins, peut être que c'est pour ça que je les aime autant, pour leur constance. c'était agréable de pas me promener seule. j'aime discuter avec j. je me sens à l'aise avec lui. je lui ai montré mon cimetière mais il était moins sous le charme que moi.
aujourd'hui j'ai fait une excursion du côté de krumme lanke, je me suis promenée à travers la waldsiedlung zehlendorf, un grand ensemble de bâtiments bauhaus à moitiés enfoncés dans une magnifique forêt de pins. j'ai appris en rentrant qu'ils avaient été construits pour les ss dans les années 30. y avait aussi des maisons individuelles à toit pointu avec des volets en bois verts sapin et bordeaux entourées de jardins avec des petites clôtures en bois tout droit sorties de mes fantasmes. c'est là que je suis censée habiter, pas dans ce taudis. j'ai marché jusqu'au bout des habitations puis jusqu'au bout de la forêt et je suis arrivée au lac. j'étais pas seule donc j'avais pas peur. j'ai vu une femme qui se baignait, une fille assise au bord de l'eau en tailleur avec les yeux fermés au soleil et deux cormorans qui faisaient de la plongée. j'ai regardé les pins qui craquaient au dessus de ma tête jusqu'à ce que j'aie mal à la nuque. ils se balançaient légèrement alors qu'y avait pas de vent. y avait un pivert qui tapait sur un pin, ça faisait des bruits de travaux. je suis restée plantée au milieu du trottoir à le regarder, la folle qui n'a rien d'autre à faire de ses journées que d'écouter les pins craquer et les piverts taper. j'étais dans une rue à la lisière de la forêt et un vieil homme est sorti d'une maison en criant laura! laura du hast was vergessen! alors que laura était déjà à sa voiture, et j'ai brièvement entr'aperçu ma vie alternative allemande où mon père n'est pas mort et où on a jamais quitté l'allemagne et maintenant je suis adulte et j'ai une vraie vie et une voiture et mes parents habitent dans une maison blanche en lisière du grunewald et quand on regarde par la fenêtre on voit les bouleaux se mélanger avec les pins de la forêt. si je voyais des pins se mélanger avec des bouleaux depuis ma fenêtre je la quitterais jamais et je passerais mes journées à les regarder vivre jusqu'à ce qu'ils me disent d'aller vivre ma propre vie comme les arbres de la forêt à la maison un jour de 2018.
dans ma vie alternative germanique ma tête est mieux vissée sur mon corps et je fais des choses comme aller me baigner nue en hiver dans le lac de krumme lanke et manger à ma faim. je sais pas pourquoi j'arrive pas à manger quand je suis dehors. pourquoi c'est si dur de m'acheter quelque chose à manger, même une pâtisserie sur un petit marché comme celui qu'y avait devant la station de la u bahn. c'est pas qu'une histoire de ressources financières limitées parce que quand j'étais à amsterdam j'avais de l'argent et je me rappelle très distinctement d'une après-midi passée à me promener à travers la ville avec un bagel au cream cheese dans mon sac sans réussir à le manger. j'ai attendu d'être rentrée chez moi pour le dévorer sur le balcon de ma chambre universitaire, au bord de l'évanouissement. peut être que je devrais en parler à ma future psy. donc j'ai repris la u bahn sans manger et je suis allée me promener à la ferme pédagogique de dahlem. je regardais les corbeaux et je me demandais s'ils mangeaient à leur faim. ça sentait le cheval c'était bien, j'ai vu des belles rangées de choux et une femme qui lisait un livre sur un banc au soleil à côté des choux. j'ai aussi vu une autre femme assise par terre au pied d'un arbre qui se tenait la tête en tripotant les racines comme si elle devait résoudre un puzzle compliqué. enfin je sais pas ce qu'elle tripotait, j'ai pas osé regarder de trop près. dans la u bahn je regardais deux hommes âgés mais pas trop qui me donnaient envie d'être un homme âgé mais pas trop et j'avais l'impression d'avoir une araignée sur le nez.
2 notes
·
View notes
Text
Vigne de Cocagne, le premier vignoble bio et solidaire
Difficile d’imaginer, en arpentant les 7 hectares de vignes du Domaine de Mirabeau, dans l’Hérault, que ce lieu était destiné à devenir un centre de traitement des déchets pour l’agglomération montpelliéraine. Ici, c’est maintenant Vigne de Cocagne, un domaine viticole développé par Pauline Chatin. Diplômée de l’Institut d’études politiques de Toulouse, elle suit d’abord un master à l’ESSEC avant de passer un BTS "métiers du vin" par correspondance, car la vigne la passionne. Un court passage chez Areva lui fait réaliser que les grosses structures ne lui conviennent pas : elle entre alors dans "une petite boîte de conseil dans le développement durable", et découvre l’économie sociale et solidaire. Pauline, la trentaine aujourd’hui, constate alors que le taux de chômage est de près de 15 % dans l’Hérault, alors que les exploitations viti-vinicoles qui parsèment le département (le plus important producteur en volume du secteur) peinent à embaucher une main-d’œuvre qualifiée. "Je me suis dit : pourquoi ne pas former des personnes éloignées de l’emploi au métier d’ouvrier viti-vinicole ?" Au même moment, elle rencontre les équipes du Réseau Cocagne, qui "œuvre pour l’insertion sociale à travers le maraîchage bio". Puis une amie lui parle de Mirabeau, racheté par la mairie de Fabrègues après une mobilisation citoyenne contre le projet de centre de traitement des déchets. Elle rencontre aussi Jean-Charles Thibault, "vigneron bio convaincu et passionné", dont les vingt ans d’expériences seront décisifs. Les réunions s’enchaînent vite avec l’équipe municipale et la première Vigne de Cocagne naît en 2017. Son but : proposer un vin "bio, local et solidaire". Après quarante ans d’exploitation conventionnelle, les parcelles sont donc converties au bio (la certification "agriculture biologique" est prévue pour 2020) et les bouteilles seront vendues en direct sur l’exploitation ou en circuit court. À l’horizon 2022, Vigne de Cocagne envisage de créer quatre postes en insertion : des postes réservés à des chômeurs de longue durée ou des jeunes en difficulté sur le marché de l’emploi, souvent à cause de problèmes personnels. Un parcours de formation de deux ans maximum, encadré par un accompagnateur socioprofessionnel, leur permettra de maîtriser les métiers du vin aussi bien dans la vigne que dans la cave. Céline et Aurélie, arrivées à la fin de l’été, sont déjà en formation sur l’exploitation
Premières cuvées
Dans les vignes comme à son bureau, l’enthousiasme de Pauline paye. Son projet fait partie des Grands Gagnants de 2017 de La Fabrique Aviva (un concours organisé par l’assureur pour apporter un soutien financier "aux idées entrepreneuriales à la fois utiles et innovantes") et reçoit à ce titre une dotation de 50 000 euros. La même année, le Domaine de Mirabeau est sélectionné comme "site pilote pour la reconquête de la biodiversité" par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Cette fois, c’est l’ensemble du domaine qui est lauréat : 220 hectares de terres et 2 200 mètres carrés de mas. Car Pauline est loin d’être seule dans l’aventure – c’est d’ailleurs l’aspect collectif du projet qui l’a convaincue de se lancer. Parmi ses partenaires, le Conservatoire des espaces naturels sera chargé de faire de l’endroit un "pôle d’excellence agroécologique et social". Outre le chantier d’insertion, le lieu cultivera une parcelle de maraîchage bio. Un éleveur de chèvres et/ou de moutons devrait s’implanter sur les terres du domaine, qui accueillera aussi une boutique paysanne pour vendre sa production en direct. Les premières vendanges de Vigne de Cocagne ont eu lieu en septembre. Les 2,5 hectares de merlot et du cinsault ont été récoltés. Objectif : 200 hectolitres, soit 25 000 bouteilles. Les premières cuvées sont sorties ce printemps, et des bouteilles ont déjà été prévendues sur Bluebees, un site de "finance participative dédié aux projets d’agriculture et d’alimentation écologiques". Vous avez dit métier d’avenir ?
Cet article a été publié dans la revue We Demain, disponible en kiosque, en librairie et sur notre boutique en ligne.
from We Demain, une revue pour changer d'époque https://ift.tt/2ULFy77 via IFTTT
0 notes
Text
Mind the gap
À la gare de Soulac-sur-Mer, le contrôleur m’a prévenu, je n’aurai qu’une minute pour sortir du train. Avec mon vélo et ma remorque chargée à bloc. Ce qu’il ne m’a pas dit c’est qu’il y aurait un marchepied sévère à descendre. Donc : attraper l’ensemble à bras-le-corps et espérer que le dos tienne. Ensuite c’est du velours puisque Les arbousiers, l’hôtel où je suis logé, est à quelques mètres de la station.
Comme j’ai un peu de temps avant de retrouver Corinne Caupène dans sa librairie, je me laisse dériver à travers la ville 1900 jusqu’à échouer sur l’immense parvis de la basilique. Notre Dame de la Fin des Terres. La presqu’île médulienne, la pointe de grave, est un Finistère. Dedans : pénombre, fraîcheur, comme à l’intérieur du sable ; je ne vois que les chapiteaux romans, leur décor – palmes, vignes, paons entremêlés – orphique. Le premier oratoire aurait hébergé une goutte du lait de la Vierge Marie, rapportée de Terre Sainte – en quel singulier contenant ? – par les premiers évangélisateurs.
L’évocation de la relique m’amuse encore quand j’entre dans la Librairie de Corinne. À cette heure, pleine d’enfants. Corinne me dira plus tard son goût pour les jeunes lecteurs, le temps qu’elle passe à les accueillir, à aller à leur rencontre, dans les écoles, collèges, lycées généraux et techniques. De quoi leur parle-t-elle ? – je m’intéresse d’abord à eux. Et puis, quand la curiosité change de camp, j’essaie de transmettre ce que je sais des livres : qu'il peuvent sauver. Par exemple.
C’est d’ailleurs dans la pièce dédiée à la littérature jeunesse que les rencontres avec les auteurs se font. On pousse les présentoirs, on installe quelques chaises. Et c’est : Rhapsode. Tous ensemble. Ensuite on boit un verre. On échange des verbes. Contre “encalbifter” François me propose “accumonceler”. Je suis un peu ému, là, contre l’Atlantique, entouré de bouquins… Certains m’ont irradié aussi. Et ce sont leurs auteurs, Apollonios, Manciet, Venaille, Rilke, Khon, Ingold ... qui m’ont conduit ici : à la pointe de Grave, commencement de la terre et principe de ce voyage.
1 note
·
View note
Text
IVRESSE SACRÉE
IN VINO VERITAS
Henry Clemens
Et si on reprenait au début ? Le sous-titre de cette bande dessinée nous y invite clairement : De la préhistoire à nos jours, 10 000 ans d’aventure. L’injonction pourra troubler un lecteur papillonnant ou susciter une moue réprobatrice chez les possesseurs d’Une histoire mondiale du vin de Hugh Johnson. Cependant, on invite tout oenophile se respectant à feuilleter L’Incroyable Aventure du vin, bande dessinée écrite par Benoist Simmat et illustrée par Daniel Casanave.
En seulement deux cent pages et dix chapitres, parcourez tambour battant les grandes étapes de l’histoire du vin. Pour le trait, vif et clair, on oscille parfois entre Sfar et Blain. Les textes signés d’un spécialiste de l’économie du vin sont concis et précis et ne nuisent jamais à la compréhension de l’histoire pourtant riche, et a priori roborative. On déambule avec gourmandise, de page en page, en compagnie d’un guide qui n’est autre que Dionysos/Bacchus. Le dieu du vin revêt l’apparence d’un hipster et se présente comme un commentateur érudit et l’interface utile entre l’auteur et le lecteur.
Force est de constater que si les bandes dessinées sur le vin ne manquent pas, on se lassait un peu des pâles copies du remarquable Les Ignorants de Davodeau (1) ou encore les mises en avant de quelques régions viticoles. Pas ou peu de bandes dessinées généralistes ayant pour simple et immense mission de nous enseigner quelques vérités historico-économiques sur la dive boisson. C’est chose faite, tout en joyeuseté.
Le chapitre « Aux commencements » rappelle les liens étroits entretenus entre la boisson et la religion. Si le vin est né 8 000 ans avant notre ère en Anatolie ou en Géorgie selon, chez les Grecs l’élixir procure une ivresse sacrée et reste pour eux surtout le plus sûr moyen de converser avec les dieux. Une légende talmudique voit en lui l’alliance entre le peuple élu et Dieu. Les Grecs encore inventeront l’eucharistie, puisque boire du vin c’est boire Dionysos. En Grèce toujours, les symposiums préfigurent les troquets de Gourio (2). Elles sont des rassemblements qui font de la dégustation de vin un rituel social et civique important. « Le vin manifeste la pensée de l’homme », dira encore l’historien et devin grec Philocore.
L’ouvrage révèle qu’avant Émile Penaud (3) ou les manuels agricole Dunod, des scientifiques antiques posèrent les premières bases de l’oenologie.
Des Grecs puis des Romains établiront des règles viticoles fondamentales par l’intermédiaire de Magon puis via Pline l’Ancien qui s’attachera à théoriser les types de conduite de vigne ou l’art du greffage. Nous nous étonnons d’apprendre que les Grecs buvaient des vins clairs, issus de macérations sans grappes et qu’ils en atténuaient l’acidité avec des fleurs de gypse. Les Romains distinguaient seize grands crus dont Falerne ou Sorrens et, en l’an un de notre ère, les habitants de Rome engloutissaient plus d’un million d’hectolitres de vin par an !
Dans « Les grandes découvertes », on apprend que les Anglais contribuèrent largement à l’essor des vins français. Le « Sacre des terroirs » clôt utilement le bouquin, rappelant qu’en 1936 un décret du gouvernement français établissait l’existence de six appellations !
Une fois n’est pas coutume, l’auteur de ces lignes remercie Matthieu Saint-Denis, l’heureux propriétaire de la librairie Krazy Kat, qui lui rapporta l’existence de l’opus. Signalons que l’impétueux raconte qu’il proposera bientôt la plus large production de BD ayant trait à la boisson fermentée. Nous viendrons régulièrement vérifier cette jolie promesse.
1. Les Ignorants, récit d’une initiation croisée, éditions Futuropolis (2011). 2. Brèves de comptoir, éditions J’ai lu, Poche (1999). 3. OEnologue et chercheur français (1912‑2004) qui a révolutionné les techniques de vinification dans la seconde moitié du xxe siècle. Il a été surnommé le « père de l’oenologie moderne ».
L’Incroyable Histoire du vin, Benoist Simmat, Daniel Casanave, éditions Les Arènes BD.
#Gastronomie#In Vino Veritas#L’Incroyable Histoire du vin#Benoist Simmat#Daniel Casanave#Février 2019
0 notes
Text
“La sensibilité écolo de mes livres ? Ce sont les lecteurs qui l’éprouvent”
EN LIBRAIRIE – Le premier Prix du roman d’écologie (Le Pré) a été décerné, en avril dernier, à Emmanuelle Pagano pour son livre Saufs riverains, publié en 2017 aux éditions P.O.L. On a échangé avec l’auteure, qui écrit sur le rapport de l’Homme à l’eau.
Emmanuelle Pagano, dans Saufs riverains (le volume II de sa Trilogie des rives), raconte l’histoire de familles héraultaise et aveyronnaise. Elle remonte le temps et l’arbre généalogique pour présenter les aïeuls, un par un. Les membres des familles et surtout leurs environnements respectifs, qui changent, qui s’adaptent au gré des saisons, des époques. Emmanuelle Pagano suit les évolutions des sols, génération après génération, et montre que la présence humaine impacte la terre, l’eau et les roches. Rencontre avec une auteure issue “d’une famille paysanne“, qui entend, avec ces manuscrits, protéger les zones rurales.
UP le mag : Pourquoi avoir voulu écrire cette Trilogie des rives ? Pourquoi cette volonté de remonter si loin la généalogie des deux familles traitées dans ce tome ?
Emmanuelle Pagano : Au départ, je voulais écrire une longue saga familiale, qui partait de la source d’une rivière, au temps des ancêtres de cette famille, jusqu’à la mer, mais cela impliquait des migrations difficiles à légitimer. C’était un peu trop complexe à mettre en place. J’ai donc morcelé cette « saga » en trois histoires familiales séparées, avec trois familles et trois géographies différentes, trois relations à l’eau… Les trois tomes peuvent donc se lire séparément : seul le thème les relie, qui est la relation de l’Homme et de l’eau. Seule la deuxième histoire a un lien direct avec « ma » famille (qui se trouve sur les terres héraultaise et aveyronnaise), même si ce lien est tout de même distendu et s’il y a beaucoup d’évocation de mon enfance aussi dans le tome 1 (en Ardèche, où j’ai vécu toute mon enfance et une bonne partie de l’âge adulte).
À lire aussi : C’est quoi un roman d’écologie ?
Combien de temps avez-vous mis pour écrire ces deux tomes, puis le troisième qui arrive bientôt ?
J’ai commencé vraiment d’écrire la trilogie il y a environ 10 ans, avec des recherches en parallèle pour les trois tomes, et l’écriture d’autres livres en même temps. J’ai commencé notamment un roman « hors trilogie », qui concerne malgré tout cette relation de l’Homme et de l’eau, mais qui est un peu « à part », et sur lequel je travaille en ce moment – il s’appelle Hors Gel. Mais il y a des choses de cette trilogie que je porte en moi (ou dans ma tête) depuis bien plus longtemps…
Même si vous avez dit que la recherche documentaire a été longue, vous admettez quelques « petits mensonges et approximations » dans le manuscrit.
Je ne suis pas experte en géologie, géographie, etc. Pour un roman, on a besoin d’être un peu plus cohérent et simpliste que dans la vie où rien ne s’ordonne vraiment, où peu de choses font réellement sens. Dans une fiction, paradoxalement, on a besoin de tricher pour être « réaliste », pour que le lecteur puisse y croire. Or dans la vie, le réel est rarement « réaliste », tant la réalité dépasse la fiction.
Quelles sont les différences entre les deux Emmanuelle – votre personnage, qui porte le même prénom que vous, et vous-même ?
Je n’ai pas de sœur jumelle, je n’ai pas vécu dans la vallée du Salagou (Hérault) mais plus bas, entre vignes et mer. Dans la vallée, j’y allais seulement en vacances.
Quelle a été votre réaction quand vous avez reçu ce prix du roman d’écologie (Le Pré) ?
J’ai tout simplement été très contente !
Vous considérez-vous comme une auteure « écolo », sensibilisée aux enjeux du développement durable, vous qui avez beaucoup écrit sur les terres de vos ancêtres, sur l’eau, les rivières, les lacs ?
Non, parce que je ne souhaite pas être mise dans une « case », quelle qu’elle soit : un auteur à l’écriture « féminine », de « terroir » ou « écolo »… Je ne pense pas non plus être réductible à ce point, je crois qu’aucun auteur ne l’est, d’ailleurs. Simplement, comme beaucoup de personnes, je viens d’une famille paysanne, dont j’ai gardé un attachement à la terre (et à l’eau…) et pas mal de réflexes. Alors, oui, je m’intéresse au paysage, c’est-à-dire à la nature transformée par l’Homme. Et dans mes livres se déplient donc des paysages, ce qui induit, à la lecture, une volonté de protéger ces paysages. Mais je pense que la sensibilité « écolo » que mes livres pourraient contenir est induite, elle fonctionne en ricochet : ce sont les lecteurs qui l’éprouvent.
Pour vous, c’est quoi un roman d’écologie ?
Un livre qui donnerait envie de réfléchir sur notre environnement, quel qu’il soit. C’est-à-dire un livre qui ne serait pas nombriliste, mais tourné vers l’extérieur.
L’article “La sensibilité écolo de mes livres ? Ce sont les lecteurs qui l’éprouvent” est apparu en premier sur UP le mag.
from UP le mag https://ift.tt/2t6POLp via IFTTT
1 note
·
View note
Photo
#La Petite Ecole : tout juste un an !
Merci
A l’équipe du Garcia Lorca Thierry Claes Mélanie Cortembos Walid Hilo Fernand Deligny Alya Hilo Maria Montessori Axel Pleeck Khawla Al Rifai Giorgio Agamben Bruno Herin Yannick de Henau Valérie Lenders Sophie Senecaut Halima El Jardi Bachana Dogonaze Delphine Florence Marie Andre Lee Mei Hua Léon Delvaux Fra Angelico Gastone Novelli Bouchra Ouizguen Zineb El Houmi Yasmina Ali Saskia Patricia Emsens Claude Lévi-Strauss Dominique Mangeot Sébastien Marandon Koen Geurts Biser Mina Gilbert Lydie Wisshaupt Anton Drutskoy Ivan Pirlet Marc Janssen Edmon Jabes Monique Debauche Arnaud Bozzini Olivier Belenger Eric Mercenier Philippon Toussaint David Crous Walter Benjamin Imad Christine Pirotte Farid Sahli Lucie Donckier Augusto Boal Charlotte Chloe Anne Sophie Marguerite Beauduin Sylvia Steisel Michael Demey Vincent Macaux Marion Beeckmans Bahia Houssaine Martine Morissens Léopold Havenith José Luis Villalobos Prats Hélène Borderie Aïka Mittler Maud Hagelstein Anne Berger Nicolas de Callatay Nicolas Casula Célestin Freinet Françoise Dolto Alexander Neil le marché des Tanneurs Florence Van Acker Zoé Salmon Georges Didi-Huberman Nathalie Marchal Alain Maingain Jacques Feron Michel Foucault Jacques Moriau Aline Jacques Claudio Guthmann Charles Reznikoff la librairie Tropismes Henri David Thoreau Perrine Humblet Emmanuel Levinas Anna Schroder Samia Maafi l’asbl Bravvo le journal Biscoto les élèves de 5TQ de l’institut Sainte Marie Alexandre de Henau Alan Bernard Buntinx Nathalie Teuwissen Aby Warburg Solange Vigne Dominique Burgrave Suzanne Kumert Pina Bausch Giorgio Morandi Anne De Frenne Jacques Rancière Pierre Paolo Pasolini Dominique Emsens Paolo Freire Isabelle Henricot Sarah Van Parys Philippe de Henau Yves Cardoen Joseph Beni Bice Lazarri Boris Charmatz Hélène de Fabribeckers Alizée du Bus de Warnaffe Henri Matisse Loris Malaguzzi Roland Barthes Itinéraires AMO Anne et Jean-Pierre Thys Thierry Thieû Niang Fonds Joseph Schepers – Germaine Lijnen la Fondation Roi Baudouin Giorgio Griffa Rabab Khairy Léon Spilliaert le centre doc du Collectif alpha William Turner Tharek la vieille Chechette François de Henau l’école Hamaïde Bruce Chatwin Pierre de Lune Hannah Arendt Yael Ohayon les élèves de 9e et 10e de l’école Decroly Jean Paul Gutiérrez La Smala asbl et puis tous ceux dont nous n’avons pas les noms ...
aux enfants : Mohammed Mustafa Anas Adul Zineb Rahma Khalil Ahmad Mirella Fatih Kazafi Fairuz Bedour Amira Kaddour Victor Amin Iman Nawfel Mohammed Eduardo Maria Ahmad Oussama Mohammed Yassin Walid Khaled Mohammed Zahieh Sanaa Noura Fatima Yara Mohammed Zineb Khaled Ousseinatou Al-Hassan Khaleto Amal Esraa Manuela ainsi qu’à leurs parents
Juliette et Marie
8 notes
·
View notes