#L'Enfant sur la barricade
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L'Enfant sur la barricade |1906|
#gif#L'Enfant sur la barricade#on the barricade#1906#alice guy blaché#alice guy#silent film#empty street#france
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since it's almost barricades days and i've seen new people joining our fandom, i would like to list u all some very nice adaptations i really like that u can watch (and that are better alternatives than the bbc adaptation) (and i included links!!!!!):
what to watch ?
- i feel like this is a classic, but the 2012 movie adaptation by tom hopper, obviously. while it's not the best adaptation, it is still really good (also i feel like it made a lot of us join the fandom in the first place)
- also pretty obvious but the west end musical by claude-michel schönberg and alain boublil (i'm pretty sure u can find decent bootleg on yt) + honorable mention for the 25th anniversary concert but i feel like u need to know a bit about the musical before seeing the concert
- a personal favourite, the 1982 french movie by robert hossein, it is three hours long tho, but it's worth it; the adaptation is really good, especially the portrayal of Les Amis (here's the yt link to the whole movie)
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- shojo Cosette is also pretty decent, tho i've only watched the episodes with Les Amis (the barricades are heartbreaking just like we love)
- it's really obscure but the silent short film l'enfant sur la barricade (the child on the barricade) by Alice Guy. the sources diverge from whether it's an adaptation of les mis or an adaptation of a poem hugo wrote called "sur une barricade" and taking place during the commune of paris but the character could be inspired by gavroche
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- Les Amis webserie, that u can find on yt, or here :
it's a web serie made by fans for fans and it's amazing
- All That's Left Of Us, another web serie made by and for fans. it's beautiful and absolutely heartbreaking. u can find it on youtube or here:
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and on the overall anything that eli southern does about les mis is pretty amazing so i encourage u all to go check @thecandlesticksfromlesmis
(although i feel like u need to know a bit about the fandom before jumping right into the webseries)
- and obviously, The Brick, the original masterpiece that is Les Miserables by victor hugo; if u have the courage i promise that it's worth it
annnnd that's all ! at least for my favourite one, but there are a looooot of different adaptations for every taste i guess ! anyway have fun and take care of y'all during barricades days !
#here you go !#i promise u it's worth it#les mis#les miserables#les amis de l'abc#the brick#victor hugo#bbc les mis#shojo cosette#all that's left of us#les mis 2012#les mis musical#sorry i couldn't find more links to every thing#but i tried including the more “obscure” one#i'm slowly turning this blog into a les mis guide 101
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Ben Herbert Larue & Melissmell - Sur une barricade poème de Victor Hugo
Sur une barricade, au milieu des pavés Souillés d'un sang coupable et d'un sang pur lavés, Un enfant de douze ans est pris avec des hommes. - Es-tu de ceux-là, toi ? - L'enfant dit : Nous en sommes. - C'est bon, dit l'officier, on va te fusiller. Attends ton tour. - L'enfant voit des éclairs briller, Et tous ses compagnons tomber sous la muraille. Il dit à l'officier : Permettez-vous que j'aille Rapporter cette montre à ma mère chez nous ? - Tu veux t'enfuir ? - Je vais revenir. - Ces voyous Ont peur ! où loges-tu ? - Là, près de la fontaine. Et je vais revenir, monsieur le capitaine. - Va-t'en, drôle ! - L'enfant s'en va. - Piège grossier ! Et les soldats riaient avec leur officier, Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle ; Mais le rire cessa, car soudain l'enfant pâle, Brusquement reparu, fier comme Viala, Vint s'adosser au mur et leur dit : Me voilà. La mort stupide eut honte et l'officier fit grâce. […]
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“A force d'aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent. Si bien que les tirailleurs de la ligne rangés et à l'affût derrière leur levée de pavés, et les tirailleurs de la banlieue massés à l'angle de la rue, se montrèrent soudainement quelque chose qui remuait dans la fumée.
Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d'une borne, une balle frappa le cadavre.
- Fichtre ! dit Gavroche. Voilà qu'on me tue mes morts. Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier. Gavroche regarda, et vit que cela venait de la banlieue. Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l'œil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta :
On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta :
Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire,
Je suis petit oiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Une cinquième balle ne réussit qu'à tirer de lui un troisième me couplet :
Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.
Cela continua ainsi quelque temps.
Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l'air de s'amuser beaucoup. C'était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l'ajustant. Il se couchait, puis se redressait, s'effaçait dans un coin de porte, puis bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des pieds de nez, et cependant pillait les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier. Les insurgés, haletants d'anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n'était pas un enfant, ce n'était pas un homme ; c'était un étrange gamin fée. On eût dit le nain invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, lui, il était plus leste qu'elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la face camarde du spectre s'approchait, le gamin lui donnait une pichenette.
Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l'enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s'affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y avait de l'Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c'est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n'était tombé que pour se redresser ; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l'air, regarda du côté d'où était venu le coup, et se mit à chanter :
Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à...
Il n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l'arrêta court. Cette fois il s'abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s'envoler.”
Les Misérables, Victor Hugo
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Les nouveaux maux de l'humanité, c'est d'avoir écouté Hobbes. C'est de se croire loups solitaires, et pour cela d'avoir défriché la meute. C'est d'avoir mal lu Darwin, et d'en avoir conclu le pire. C'est de n'avoir pas regardé l'évidence, sous nos yeux, la vérité millénaire des êtres meilleurs quand ils s'associent, et de la maladie de ceux qui se méfient de l'autre et vivent avec le danger dans la poche. Enfin c'est la famille qui se désagrège, et l'individu qui en est banni. Je veux m'attarder sur ce dernier point.
Chaque enfant est élevé par sa famille en vue d'en être banni. Quand le voilà évincé, on le dit majeur, il court affolé pour se trouver de nouveaux repères, meurtri de solitude, au milieu d'une agora transformée en arène. Il se recréé sa propre meute ou se barricade, s'associe ou s'entraîne, mais toujours il se prépare pour une guerre - et donc la provoque tout en voulant l'éviter. On l'a rendu loup. L'adulte se fabrique en réprimant en lui le rejeton apeuré. Il aiguise ses griffes, c'est-à-dire se fait régresser, alors que ses mains lui ont été offertes pour donner.
La famille s'est laissée perdre les principes primitifs de la tribu civilisée, elle est un parangon moderne de barbarie, parce qu'on en a fait une petite chambre d'incubation conflictuelle, destinée à être quittée, donc vidée dans son principe de ses qualités relationnelles. Et la qualité relationnelle, c'est la condition de la paix. Le jeune qui finira par quitter sa famille, on le pousse très jeune à la trouver déplorable, à la négliger, puisqu'on a besoin qu'il la quitte. Il va, comme on le prévoit, s'empresser de rejoindre les rangs structurels, agglomérats de pouvoir et centres productifs, où sa personnalité peut n'être pas mieux valorisée. Elle y sera même ignorée dans le cas où on l'y aura mal préparé (c'est à dire rendu docile à cette idée).
Comment dés lors connaître sa propre valeur, quand on grandit dans l'anticipation d'être envoyé aux galères, d'être délaissé comme si l'on ne valait rien? À la parenté revient le rôle ingrat, dés les premiers instants, de préparer le claquement de porte définitif, de faire passer la crise du reconditionnement comme une étape douce, en dissimulant la nature destructrice de cette coutume étrange. On pense à mal de celui qui s'éternise, qui prend ses aises avant de partir, parce qu'il témoigne avoir mal compris que ses relations primordiales devaient être progressivement désinvesties, et parce que l'empressement vers la rentabilité est érigée en règle. L'anormalité ici est détectée comme une déviance, on impose de transformer sa curiosité en angoisse, et on en appelle aux structures pour aider à la recadrer.
Il revient donc aux parents de motiver l'enfant. Mais ceci n'est possible que si le parent est bien convaincu lui-même qu'il y a de bonnes raisons d'être motivé. Et souvent si le parent vit son propre bannissement comme raté, si la place qu'il est parvenu à occuper ne lui convient pas assez, il est presque impossible que sa voix se fasse bien convaincante pour l'enfant. Il est également difficile de bien jouer ce rôle difficile, quand pour soi même seulement la motivation est déjà difficile à maintenir. Et pour cause : notre société épuise, elle en est à son stade d'épuisement. Toutes les histoires le racontent, tous les débats le postulent, toutes les tendances nouvelles et les idéologies veulent offrir une chance d'échapper à cette accablante vérité. Tout semble conspirer à nous rappeler combien les raisons manquent de rester motivé, et à quel point notre place est toujours pire que celle d'un autre. Et par delà nos lamentations, il y a la réalité de cette bouche à nourrir.
Ainsi la famille est une cellule de maintien, décharnée, où les relations vont bon gré mal gré en s'estompant, et qui n'a plus d'autre rôle que de préparer à l'enrôlement professionnel. Ses membres sont entre eux étrangers, leurs premiers contacts ont déjà le germe de la perte. Leurs regards vivront pour se fuir, pour éviter de s'aimer, et toutes les richesses potentielles de la transmission devront être déléguées, très tôt déjà, aux tierces structures. C'est une façon, comme l'architecture des maisons, de cloisonner les êtres aparentés pour mieux les arracher les uns des autres.
On voit mal comment un parent, pétris peut-être du besoin caché de se venger de sa propre éviction, de ce désamour originel, ne serait pas tenté de reproduire ce schéma là en engendrant pour lui une nouvelle bouche à nourrir, une personne à bannir, à donc éviter d'aimer correctement. D'autant que c'est le choix générique de la société, et que la pression sociale exercée par le restant du monde va en s'intensifiant, la vie privée étant désormais parasitée par une vie publique virtuelle diffusant ses injonctions sans discontinuer.
La famille est donc tiraillée par une antagonie : envie d'aimer et devoir de bannir. Aimer est le principe tribal primitif, instinctif et civilisant ; et bannir, l'injonction barbare, névrotique, de la civilisation en guerre. Mais comme rien n'oblige au parent d'aimer, et que tout lui contraint de bannir, il est 'normal' qu'il délaisse son instinct personnel au profit de l'injonction extérieure. Et d'ailleurs celui où celle qui fera le choix inverse, le choix d'aimer vraiment, trouvera au bout du compte entre ses mains un être que le bannissement pétrifiera lorsque advient son heure. Quel que soit le choix, quels que puissent être les ajustements opérés, les conséquences resteront indélébiles chez le rejeton - et j'aimerais pouvoir les croire réparables.
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Disponible sur AO3
Il avait vu les crayons de couleur sur le bois clair, et en une seconde, la seule chose qui le reliait à la réalité était la sensation de la main d'Elizaveta dans la sienne. Puis elle vit les crayons à son tour, et plus rien de ne les retint.
L'enfant était seul. Il dessinait sur du papier de construction, à plat ventre sur le plancher. Il semblait jeune. Trop jeune. Plus jeune qu'Autriche ait jamais vu un enfant-nation. Et il pleurait, tout en dessinant, et la lumière du soleil qui tombait de la fenêtre, au-dessus de lui, enflammait les larmes sur le papier. Il avait mal. Il mourait de faim. Il était trop jeune pour prendre soin de lui-même. Mais il était seul. Tout seul dans sa maison minuscule et déserte.
Edwin était parti. Qui est Edwin ? se demanda Autriche. Il était parti. Avec des étrangers en bleu marine. Il n'était pas revenu. Il n'y avait personne d'autre. Il était tout seul. Il avait faim. Depuis un mois, il avait faim, mais il n'avait rien à manger. Il n'arrivait pas à dormir, c'était trop dur. Et il ne savait pas ce qu'était la mort. Alors il dessinait. Parce que c'était tout ce qu'il savait faire, et qu'au moins, quand il dessinait, il oubliait qu'il avait faim.
L'art, c'était tout ce qui importait. L'art lui permettait de survivre, alors qu'il n'avait même pas un an. L'art, c'était vivre. L'art, c'était grandir. L'art, c'était l'indépendance. Il avait cinq ans. Et Edwin était là. Il dessinait dehors. Mais personne n'était venu voir son œuvre. Indépendant, oui. Mais toujours seul.
Il regardait Autriche. Autriche ne le voyait pas. Autriche regardait Vienne. Vienne était grande et vieille. Lui, il était petit. Et seul. Il dessinait, les genoux dans l'herbe. Il n'avait pas de beaux vêtements à montrer.
Les beaux vêtements qu'on lui avait donnés après qu'on l'ait regardé. On l'avait vu, et soudain il était aimable. Autriche l'avait mis dans un jardin pour qu'on le voie. Il habitait avec lui, maintenant. Il avait reçu des jolis vêtements et un nom dont il ne voulait pas. Le nom, pas les vêtements. La mode, c'est de l'art aussi.
Leopold, vient. Il n'aimait pas le nom. Ne m'appelle pas comme ça. Peu importe, mais dépêche-toi. Il n'aimait pas le nom. Mais ce n'était pas important, il n'était plus aussi seul. On l'aimait. Un peu. On le regardait dessiner, aux pieds d'Autriche. Il y avait Hongrie, aussi. Et des enfants de son âge. Ils étaient si nombreux, si grands, si forts par rapport à lui. Mais ils ne le blessaient pas.
Hongrie sursauta. Ce n'était pas tout à fait ce qu'il voulait. Ne me lâchez pas. Mais c'était suffisant pour l'instant. Venez. Il les aimait aussi. Il faisait de l'art. Il n'avait pas faim. Cela lui était égal de ne plus grandir. Tant qu'il n'avait plus faim. Tant qu'il n'avait pas mal.
Autriche s'écroula, les quatre fers en l'air, au beau milieu de la pièce. Hongrie resta sur ses jambes. Mais elle tremblait et se frottait les yeux. Ladonia était essoufflé, plié en deux, les mains sur les genoux. « Dis donc, je pensais pas que vous alliez aller si loin, si vite. »
Les autres se précipitèrent vers eux, inquiets, prononçant leurs noms juste pour avoir droit à un regard. « Est-ce que ça va ? » demanda Feliciano, au bord des larmes, et Elizaveta le rassura avec un petit sourire forcé.
- Tout va bien Italie, c'était juste… » Elle chercha ses mots, mais ne les trouva pas. Elle ne savait même pas ce qu'elle et Autriche venaient de vivre. Un souvenir, mais plus que ça. Comme plusieurs souvenirs à la fois.
- Voilà, maintenant touchez plus aux murs, vous voulez bien ? » lança Ladonia.
- Pourquoi ? De quoi s'agissait-il ? » demanda Angleterre, un sourcil levé.
- Je n'ai pas de mot pour vous le dire, » dit tranquillement le petit rouquin. Ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait décrire.
On continua de lui poser des questions, mais il refusa de répondre, et lorsqu'Autriche fut capable de tenir sur ses pieds, les nations et leur guide purent enfin s'aventurer dans les méandres du centre de la psyché de Kugelmugel. Et cette fois ils firent bien attention à ne pas toucher les murs.
Ils marchèrent longtemps, prenant un peu au hasard les couloirs qui se présentaient à eux. « On cherche le démon, c'est ça ?
- Oui, Italie, c'est ça, » soupira Angleterre. Ils suivaient toujours Ladonia, mais le rouquin ne disait plus rien. « Tu es sûr que c'est le bon chemin ?
- Non. Je ne suis jamais venu ici, » répondit tranquillement le jeune garçon.
Angleterre aurait voulu s'énerver, aurait voulu lui crier dessus, lui demander pourquoi il était venu dans ce cas. Mais il était épuisé, il ne savait pas depuis combien de temps ils étaient dans le paysage mental de Kugelmugel et il commençait à en avoir assez. Il voulait juste trouver cette saleté de démon, en finir avec lui et oublier toute cette histoire. Alors il se contenta de soupirer et de continuer de marcher. France vint lui presser la main et, une fois n'est pas coutume, il apprécia le contact réconfortant du Français.
Ils continuèrent de marcher, encore et encore, et les couloirs du centre de la psyché étaient vides, silencieux. Puis soudain, après ce qui aurait pu aussi bien être une heure qu'une semaine, Ladonia sursauta à un tournant et recula précipitamment, se cognant au passage dans tous ceux qui le précédaient et renversant tout le monde sur le plancher.
- What on Earth… » commença Angleterre, mais Ladonia siffla entre ses dents qu'ils devaient tous se taire. Hongrie, comprenant ce qui se passait, se glissa sans bruit jusqu'au coin de mur et jeta un œil derrière.
Le couloir débouchait sur une salle ronde, un peu comme celle par laquelle ils étaient arrivés. Il y avait moins de tableaux et de grandes fenêtres s'étalaient sur les murs. De grandes fenêtres fermées par une barricade. Au centre de la pièce se trouvait un gros coffre en bois blanc. Et debout sur le coffre se tenait un homme armé d'un marteau de construction. Il ressemblait à Kugelmugel, mais en même temps ne lui ressemblait pas. L'homme avait des cheveux blancs et des yeux mauves, mais il était vieux et vêtu de noir. Il avait des yeux attentifs, mais fatigués, et des mains usées, pleines de couleurs.
Il y avait un autre homme dans la pièce, auquel le premier ne prêtait pas attention. Agenouillé dans un coin de la pièce, il avait les poings liés, et un bâillon dans la bouche. Celui-là ressemblait plus encore à Kugelmugel, mais un Kugelmugel grandi, puissant, dans la fleur de l'âge adulte. Du moins, en aurait-il été ainsi s'il n'était pas ligoté.
« Où est le démon ? Vous le voyez ? » demanda Angleterre. Les nations, une à une, s'étaient rapprochées à leur tour pour voir derrière le coin de mur et contemplaient la scène.
Et ce n'était pas tant qu'on « voyait » le démon, c'était qu'on le devinait. Une sorte de forme incolore, brumeuse, sinueuse, insidieuse, qui tournait au hasard dans la pièce, tenace, agressive, et sur laquelle l'homme au coffre concentrait toute son attention, semblant défendre sur sa vie le précieux objet. Le démon n'était pas réellement effrayant, c'était là toute son horreur. Il y avait quelque chose d'hypnotisant dans le ballet des circonvolutions de son être. Le voir, c'était comme prendre l'avion et approcher les nuages. On avait envie d'y toucher, même en sachant que ce n'était pas possible et que ce serait certainement plus désagréable qu'autre chose.
Angleterre fit signe aux autres de se reculer, de se mettre hors de vue. Les nations firent quelques pas en arrière dans le couloir. « Nous y voilà, » murmura-t-il aussi doucement qu'il le put. « C'est un être très dangereux, alors laissez-moi me charger de son cas, entendu ?
- Comment tu vas faire ? » souffla Italie.
- Un peu de magie et il sera banni de la psyché de Kugelmugel, » assura Angleterre. « Si j'arrive à le prendre par surprise, ce sera réglé en moins d'une seconde.
- Et s'il te voit ? » envisagea Hongrie.
- Il faudra le battre. »
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Ernest Pignon-Ernest - Arthur Rimbaud
Un renonçant surgit du saccage de Paris La lèvre lourde d'un décès Un renonçant à godillots et haillons Un abandonneur. L'ennui violent L’encoche du dégoût Le canif des yeux Il n'eut temps d'aucun spleen sauf cette hargne muette celte et concubine des pierres. Ce front ? La lenteur d'avant le coup de poing et le sac des ateliers. Cette bouche ? Le goût du non La manie de l'assez Le rompre là. Lord ovale aux yeux pâles Ramparé d'absinthe et de vers latins Exilé de soi dans le temps des fabriques Il opère solitaire Le bris des machines Le casse du poème
Rimeur tourné voyou, il serre le poing sur le talisman de l'adolescence et les rêves perdus sur la route de Java, rhétoriques et dieux nègres, la peine est rendue, Paris mort sous Bismarck et Thiers, c’est relègue à vie et comment vivre sous le ciel fermé à demi ? Un exilé attend sur le ponton, sac sur l'épaule. L'or des poésies est ce mâchefer. Le dédain est ce bouclier, la meilleure paroi, cette moue pariétale une pose avare que le dessinateur ressuscite par le protocole du noir gras et la couche légère. Ernest ressuscite Arthur selon l'esthétique du coup de vent. Il place l'écorché dans la lenteur du monde et le sale des rues. Une chute, le voile matinal, une chute du papier le plus pauvre qui soit. Ernest abandonne Arthur à la déprave des villes. Sur le papier de médiocre blancheur prélevé dès l'aube dans les ateliers de linotypie. Harpon des proses futiles Estoc des filles Yeux durs à désarçonner les assis. Affiches, écorces de spectacles et polices civiques, vanteries des gloires, cirques, lassos, les jongleries. Chromos dessus les palissades avilies de crevures et de déchirements. Lézardes d'eau sur les crépissures, les climats assaillent, ciels, pluies, poussières et foins, pistils, sulfures. L’urbaine pollution. L'action byzantine des salpêtres sous la glu. Sur ce chaos d'images et de typographies sommes laissés à surir, sur ce rêve perdu, les Versaillais ont gagné il y a un siècle et hier, ils insistent à toutes les issues, ces sirènes, ces panneaux nouveaux, la ville française est maçonnée de cette obsession, l'élimination des populaires et dédaigneux. Ernest soumet l'enfant à l'usure du climat, infante canaille et frère à tous, sous l’œil des piétons et les coches hurleurs. Il refait l'ossature de Iange. Ernest endurcit le bibelot romantique vulgaire, c'est l'abandon des joues lascives pour le creux de la faim, c’est ce matin que la troupe disperse la barricade et la fumée du songe révolutionnaire. Ernest remet l'escarpe dangereuse sous les ciels non purs de Charleroi et Paris, il fait sa louange et rejoue le sacrifice de l'éternelle gueuserie. Ernest plonge Arthur aux yeux pâles dans l'abjection des rues. Joues graissées de sucs. Nargue froide. Morgue engorgée dès la première pluie. Suies automobiles, onctions solaires et mercurielles, averses, crochets. L'ordalie, puis la griffe des assainisseurs de la mairie. Rimbaud selon Pignon surgit vite et disparait. Usé, rincé, brûlé. L'œuvre est cette fibre promise à détrempe sur les murs morts soutenus d'étançons. Un poète mitoyen de la pierre et du vent Enfant lierre sous la persécution du climat Halogénures et gemmes calcaires sous l’écaillis L'insolence ? Un élixir tourné. L'iris soufre et or. Une cavale triste nourrie de gros pain. L’œil des crevards blêmes de faim et vacants à toute loi. La tristesse prolétaire. Le climat intime est cette tristesse des hommes de peine. Arthur dénonce le loyer poétique et chiffonne l'avis de déguerpir. Où finir mieux ?
— Philippe Bordas - Le goût du non
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Attention à l'attention
Que faire dans cette configuration de l'espace public bombardé, pour l'homme curieux pourvu d'un intérêt en suspend que toute sollicitation extérieure est susceptible de rallumer ? N'est-ce pas au fond ce bain de distractions dans lequel il a finit par se délecter qui l'a rendu tant porté à la suggestion ? Est-il même aux aguets ? Est-il passivement en attente que la notification l'éveille ? Que la publicité l'accable, le provoque en duel ? C'est pour la défense de son nouveau bien le plus cher que l'individu s'ébat dans la passivité propre à l'époque : je parle de l'attention. Il est déjà muni, il doit sauvegarder. Plus rien ne le pousse, tout le tire, l'arrache à lui-même. Il est menacé de viol, de vol, parce qu'il recèle en lui le trésor convoité. Plus rien besoin, que des moyens de s'obturer, se prévaloir contre, se barricader derrière. Il n'a plus d'arme, il n'a que joyau mirifique et bouclier. Pare-feu. Anti-virus. Prévenir, la garde rapprochée, et guérir déjà des pertes à venir. Comment tirer parti quand notre parti est tiré de tous côtés ? L'oeil qui voit tout (regarde-t-il ?) est le gardien malheureux de ce volcan de lave magique dont l'histoire a besoin pour bien se terminer. Tous les hobbits de tous les mondes veulent y déposer leur anneau de misère, passer outre la vigilance et atteindre le coeur flambant : toucher au vif en esquivant l'esprit. Télévision parangon. On a voulu montrer de Sauron l'image d'un dispositif de contrôle sur les terres, tête chercheuse, observatoire curieux. Alors qu'il n'est véritablement qu'une pauvre parabole improvisée de défense. Mais que cherche-t-il à observer, cet oeil qui ne peut que voir, si ce n'est précisément l'objet de sa crainte ? Crainte qu'il change en cible, par une astuce ridicule de son esprit bouillonnant de frustration. Ce peureux là donne tant d'attention à sa peur, réelle et fantasmée, qu'il ouvre grand la voie royale de son antre, faussement défendue par un mouvement inconscient d'envie. Il érupte déjà rien qu'à l'idée! J'y vois un mouvement d'inhibition passive motivé par la quête irrésolue de son propre viol, déguisé en stratagème simulé de défense inopérant. C'est sa propre curiosité qui le trahit, comme débordant de sa gauge, dans cet effort inachevé (et inachevable) de rétention. L'enfant que l'on protège n'a de cesse de franchir les limites de nos dispositifs de sécurité toujours mis à jours. Et ainsi il s'expose au danger, quand même. Parfois découvre-t-il qu'il est lui-même le danger craint de tous : sa lave trop longtemps contenue est crachée comme un torrent de rage et de destruction. Je veux dire enfin que toute limite à ses limites, et une volonté sournoise qui s'ignore cherche toujours secrètement à les outrepasser... quelque part au dehors, quelque part au dedans. Car l'infraction que nous commettons est autant choisie que subie, autant le résultat de notre oeuvre ratée que de celle d'un diable inexpérimenté aux manettes de notre inconscient refoulé. Notre attention est au point d'intersection entre curiosité moulée dans la peur et crainte façonnée par l'envie. Mais elle est fragile dans sa hantise, appelée par des voix et des images qui sabotent et nourrissent sa course à la création. Dans ce tohu bohu, la rigidité semble la plus grande erreur de l'homme faible : à la manière du chat, il faut pouvoir se laisser bercer par les spectres alentours pour qu'ils nous épargnent.
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