#Jeann
Explore tagged Tumblr posts
azulso · 1 year ago
Text
Kay Challis alters by
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
17 notes · View notes
huariqueje · 3 months ago
Text
Tumblr media
Breathe - Jeanne Rosier Smith
American , b. 1966  -
Pastel , 24  x  24 in.
9K notes · View notes
enchantedbook · 5 months ago
Text
Tumblr media
'Jeanne d' Arc 'by Albert Lynch, 1903
5K notes · View notes
maertyrer · 2 months ago
Text
Tumblr media
Albert Lynch Joan of Arc in prayer
Oil on canvas, 95 x 47 cm, 19th-20th century
3K notes · View notes
roabe · 10 months ago
Text
Tumblr media
Jalt think
9K notes · View notes
fashion-runways · 3 days ago
Text
Tumblr media
C'EST JEANNE Lilith/Selina Gloves if you want to support this blog consider donating to:ko-fi.com/fashionrunways
1K notes · View notes
borghest · 8 months ago
Text
Tumblr media
pinch
3K notes · View notes
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
by Rei Wataru たる@tarutaruiiigo
2K notes · View notes
onzedieuxsouriants · 1 year ago
Text
La Question
C’était une de ces longues soirées d’été entre deux villages, avec un soleil écroulé dont le doré lambinait encore sur les bords du ciel. Les arbres penchaient toute leur fraîcheur sur les deux voyageuses. Le Passage et Bourrique, allongés l’un contre l’autre, tendaient paresseusement les dents pour arracher de grandes bouchées d’herbe sans peiner.
Tumblr media
Leurs deux maîtresses, à proximité, installaient le camp. Dans le lit du ruisseau qui chuintait, toujours frais d’ailleurs malgré la belle journée, la main brune de Charité cherchait quelques pierres rondes pour recharger sa fronde. Jeann, pensive, défaisait les sacs sans se presser. L’apprentie se tourna vers la barde, une poignée de galets dégoulinants en main, et dit :
« Ben faut surtout pas vous grouiller, patronne. Vous allez vous fouler le poignet, pis y’a un risque que la tente finisse par être montée avant minuit…
-La tente sera montée, ma chère forte tête, avant ton retour. Si d’aventures, quelques fagots venaient à opportunément sauter dans tes bras ouverts…
-Sûr, cheffe, je vais chasser, ramasser le bois, tirer l’eau et puis quand je reviens, faudra encore monter le camp et faire le feu et la popote, c’est ça ?
-Onze ! Fille de peu de foi. Va donc nous chercher à manger. »
Jeann leva une main gantée de rouge, gracieuse mais autoritaire, coupant court aux protestations de son apprentie. Charité siffla entre ses dents et fourra les pierres dans la poche de son tablier. Jeann lui souriait toujours avec le même air égal et désarmant, qui lui donnait, dix fois par jour, envie de jeter quelque chose à la figure. Elle ne l’avait jamais fait. C’était insupportable. Jeann souriait et elle voulait la jeter à bas du Passage, mais Jeann levait la main et le cœur de Charité se défaisait.
Elle devait bien aussi le savoir, foutue barde. Charité n’avait jamais eu beaucoup d’occasions, au village, de se questionner sur les bardes. Ils étaient toujours passés et repartis avec leur magie – celle des histoires – étranges et solitaires, comme cela était la chose avec tous les représentants du Onzième Dieu. Même un prêtre brun pouvait se montrer étrange. Et quand Jeann avait recruté Charité, ce n’était pas comme si la situation lui avait donné l’occasion de beaucoup réfléchir – elle était poursuivie et haïe. De même, les premières semaines de voyage auprès de sa nouvelle maîtresse s’étaient montrées trop agitées de peur d’être poursuivie et de découverte du monde pour que la jeune femme ne puisse trouver l’occasion de s’asseoir avec ses questions.
Elles venaient à présent.
Qui était Jeann, réellement ? Qui étaient les bardes, ces sept fous uniques, ces sept ordres à eux seuls ?
Pourquoi était-elle apprentie, et que devenir à présent ?
Les sabots de Charité firent craquer une brindille qui la tira de sa rêverie, à temps pour voir fuir un couple de perdrix. Elle fit tournoyer sa fronde un peu tard et le tir manqua de plus de deux mètres. Charité pesta à voix basse.
Le visage de Jeann envahissait ses pensées et les mots de Jeann envahissaient ses oreilles. Non, ce soir, au camp, elle prendrait sa nouvelle maîtresse entre quatre yeux et lui demanderait.
Le sous-bois s’assombrissait doucement et Charité retint sa respiration. Elle était usée du pas bringuebalant de Bourrique et la chasse requérait toute son attention. Avec exaspération, elle souffla de ses pensées l’image des mèches de cheveux et les dents blanches de Jeann.
La forêt bruissait de partout, les feuilles frémissaient – mais dans les buissons, cela frémissait plus fort. La fronde coupa l’air trois fois et le cuir claqua lorsqu’elle relâcha la pierre. Il y eu un bruit mat, suivi des caquètements de terreur de la perdrix mâle, et la volée de plumes qu’elle laissa en fuyant plus loin. L’oiselle, elle, n’émettait déjà plus qu’un gargouillis terrifié quand Charité écarta le buisson de sa main. Elle tira son petit canif d’os de son tablier et saisit l’oiseau de l’autre main.
 Au retour de Charité, le vent tiède de la nuit charriait des notes de lyre. La tente était montée de travers et le feu n’était qu’une suggestion, un tas de fagots trop épais pour démarrer d’où émanait un panache de fumée ridicule. Assise sur une bûche, une Jeann aux yeux fermés caressait son instrument avec une tendresse qui faisait de nouveau rugir des choses en Charité. Heureusement, dans le fond, que la barde fût aussi exaspérante.
« Perdrix, m’dame la barde. Comment vous avez fait pour survivre toutes ces années à vivre sur la ROUTE sans jamais apprendre à monter un feu ?
-Je suis poète, Charité. Quand aucun feu ne m’accueille, je me nourris de coquelicots et je bois la rosée.
-Je sais vraiment pas comment vous survivez. Plumez la perdrix au moins alors. Je vais m’occuper du feu… » fit-elle avec un grand soupir. Jeann décroisa les jambes et sauta de sa bûche.
« Assurément, si tu me montres.
-… y’a des plumes. Tirez dessus jusqu’à ce qu’il y en ait plus. Sauf si vous voulez du rôti au duvet.
-Je n’ai découvert qu’à l’instant que faire un feu n’est pas aussi simple qu’il y semble. Tes sagesses m’ont toujours manqué, ma chère Charité.
-Oui ben là c’est simple. Attrapez. »
Passablement agacée, la jeune femme ne manqua pas l’occasion de ENFIN pouvoir jeter quelque chose sur la barde. Quelque peu à sa déception, Jeann réceptionna parfaitement l’oiseau, d’un mouvement languide mais précis. Puis elle lui sourit et leva la main en geste d’apaisement. Charité souffla.
« J’ai trouvé de la sauge et de l’ail des ours, ça ira bien avec. Pis il me reste du laurier.
-Que ferais-je sans toi, qui vins à ma rencontre ?
-… bah visiblement vous mangeriez des fleurs. »
Jeann eut un sourire indéchiffrable, un de ceux qui énervaient tant Charité, qui étaient des rires discrets. Ce qui l’énervait, c’était autant leur discrétion que la difficulté à comprendre ce qui pouvait bien les provoquer.
« J’ai dit quelque chose ? Onze ! Vous arrêtez jamais de sourire, vous…
-Tu n’aimes pas les fleurs, Charité ?
-Quand j’en trouve, la bourrache par exemple… mais ça nourrit pas sa femme… puis vous ! Pas capable de faire un feu, comme une citadine, seriez bien capable de bouffer des digitales.
-Ne t’inquiète pas, doucette, j’ai des goûts TRES sélectifs. En manière de fleurs, je veux dire. Oh, crois-le, si cela t’amuse, je suis très bonne mang-
-… arrêtez-vous. Arrête. »
Fit Charité en pivoine. Elle venait de comprendre. La pyramide de brindilles qu’elle venait de monter s’écroula entre ses mains.
Jeann sourit de nouveau en montrant un croissant de dents blanches et souffla sur sa main pour en débarrasser le duvet – et envoyer un baiser à Charité.
« Je veux pas savoir c’que vous faites de vos… trucs… je sais pas ce que vous faites aux gens, mais le faites pas sur moi, ça commence à me… je suis pas obligée de vous suivre, vous savez… voilà, cague.
-Je suis désolée, Charité. Sincèrement. Je pensais que vous appréciiez que je flirte avec vous. »
La voix de Jeann était devenue basse et grave, bien loin des accents aigus avec lesquels elle plaisantait. Derrière ses paupières peintes de rouge, ses yeux ne cillaient pas, quoique ses paupières demeurassent à demi, humblement (mais peut-être faussement), baissées.
« Je n’use point sur vous d’autre charme que ce dont ma nature m’a fait don, je le crains…
-La nature, pfah ! Elle a bon dos, la nature ! Vous êtes une gonzesse, c’est pas-…
-Seulement parce que vous le voulez, Charité. C’est vous qui me voyez ainsi, et je n’ai nul souvenir de m’être introduite, ou introduit, sous ce jour spécifique. »
La nuit était tombée d’un coup, et les brindilles s’embrasèrent entre les mains de la jeune femme, comme pour ponctuer la voix de Jeann. Les plumes envolées crépitèrent au dessus du feu en se consumant. La flamme qui s’éleva dessina le visage de la barde rouge – en contours tout aussi rouges. Mais ses yeux demeuraient sans éclat.
« Je n’ai nul souhait de vous faire de mal, ma jeune apprentie… je pensais que nous dansions cette danse à deux. Fort bien ! J’arrêterai, vous n’avez qu’un mot à dire.
-Vous… ça me perturbe que vous me… vouvoyiez comme ça, madame. Vous êtes pas obligée.
-Je préfères moi aussi te tutoyer. Comme tu pourrais le faire de moi, Charité.
-Vous savez que j’peux pas. Vous êtes une barde.
-Et tu es mon apprentie. Bientôt tu seras à ma position, ne l’oublie pas. Tu portes déjà plusieurs de mes histoires. Au prochain village, je te laisserai les conter. Ne me vois pas en monstre ou en maître, Charité, car je ne suis que ce que tu es.
-C’est pas vrai, ça. Je sais pas qui vous êtes. Du tout. Pourquoi… déjà poussez-vous, je vais démonter la perdrix… ! C’est qu’on en perd du temps avec vos… fleurs ! Et puis… merde, on a pas du pain à faire tremper aussi ? Aussi allez relever la tente, sauf vot’ respect, ça va nous tomber sur la tête cette cague là.
-Charité, ta question.
-Uh ?
-Pourquoi. Tu as dit « pourquoi », tu voulais me demander quelque chose. Poursuis ta pensée, car je n’aime pas savoir que tu crains de me parler. »
Charité déglutit, et arracha violemment la cuisse de la perdrix, qui résistait à son canif. Elle s’en voulut pour le filet de voix qui suivit. Pourquoi Jeann… Jeanne ? Jean ? L’effrayait tant ?
« Pourquoi vous êtes différente. La nuit.
-Ce n’est que l’obscurité et le feu. Je suis la même personne.
-Non, la nuit, votre voix est… et puis votre visage est plus, sérieux. De jour, vous passez votre temps à raconter des conneries et à me traiter comme si j’étais un gonze, un puceau en plus…
-Mh-hm…
-Mais la nuit, quand vous raconter, et là, même là, vous êtes…
-Je ne puis le voir. Je suis désolé, je ne puis pas l’expliquer non plus, ni même le percevoir. Je suis la barde rouge. Je ne sais pas exactement – moi-même ce que c’est. Je t’ai dit, Charité, que je n’usais pas de charmes magiques sur toi. La vérité c’est que je ne sais pas vraiment. »
La voix de Jeann était devenue un souffle rauque. Le feu craqua en points de suspension. Un alyte entama, au loin, sa chanson solitaire et Charité songea tristement au pauvre niais qu’elle avait abandonné au village. Elle espéra qu’il allait bien, où qu’il fut à présent. Mais à regarder Jeann, elle ne comprenait pas. Elle était perdue, et triste d’être perdue, et enragée d’être triste. Le visage devant elle, le contour rouge au travers des flammes, était triste aussi.
« Madame Jeann… z’êtes une barde. Z’êtes censée tout savoir.
-Oui, je suis vraiment désolé de ne rien avoir à t’offrir. C’est peut-être la malédiction que je partage avec mes frères. Nous portons trop de ce l’Humanité nécessite. Toutes ces histoires laissent peu de place pour qui nous sommes.
-… et vous voulez que je fasse pareil… z’êtes sérieuse… »
Jeann s’était allongée contre la bûche et passait lentement sa main gantée de rouge contre son visage. Elle semblait, à Charité, la victime d’une migraine, et tout sourire avait quitté ses lèvres.
« Oui, je veux savoir que tout cela n’est pas vain. La lignée des bardes rouges ne peut pas s’arrêter et je dois préparer la suite. C’est sur toi que c’est tombé, j’en ai peur.
-Vous avez quoi. Trente ans ?
-Quelque chose comme ça.
-Z’êtes à peine de l’âge de mon a��né. Z’allez pas mourir tout de suite. Et moi… j’ai dit que j’apprendrai votre musique et vos histoires. Croyez-le ou pas, ça m’intéresse vraiment, j’ai pas toutes vos manières de la ville, là… mais j’pense que c’est bien… d’avoir des bardes qui viennent du peuple, si c’est pour nous apprendre à nous… et d’avoir des femmes. Je pensais que tous les bardes étaient des hommes. Sauf… vous, peut-être, je comprends toujours pas. Mais bref. Mais… ça, le reste, ça m’fait peur.
-Comme il se doit. Le conte est une arme puissante et la charge donnée au barde rouge, en particulier, est bien lourde. Ah, je ne me peine pas ! »
Jeann se redressa, avec le sourire. « C’est une lourde charge, ne mentons point, mais elle est belle aussi. Et excitante.
-Justement… Jeanne. C’est quoi la différence entre vous tous ? Entre vous sept ? Pourquoi sept bardes et sept couleurs et pas juste heu… l’ordre des bardes khakis, quoi, comme pour les prêtres bruns ou les chevaliers argentés ou les autres. Ça fait vraiment… comme si les Noirs avaient pas d’idées pour faire onze ordres en tout, v’savez ?
-Nos histoires ne sont pas les mêmes. Que conte le barde rouge ?
-Uh… la Féérie. Les histoires de l’aut’ côté du fleuve.
-Cela même. Mes collègues – nos collègues – ont chacun leur zone d’expertise. Nous les croiserons peut-être un jour, et tu verras… ah, as-tu… as-tu besoin d’aide pour la cuisine, Charité ?
-Non, ça va. Reposez-vous. »
La mécanique de la cuisine était bien rôdée en Charité. Les morceaux de perdrix, bien dépiautés et aplatis, commençaient à griller sur une pierre plate, et elle hachait distraitement les herbes pour la sauce avant les les lâcher par poignées dans le fond d’eau qui frémissait dans un bol de terre cuite. Son regard, cependant, demeurait au-delà des flammes, vers sa maîtresse alanguie. Jeann défit le col absurdement élaboré de son pourpoint, détachant avec soin son jabot avant de le plier et l’aplatir soigneusement sur une pierre proche. Puis elle glissa doigt par doigt, avec l’indolence qui caractérisait toujours ses gestes, dans ses nombreuses boutonnières, en les défaisant comme si c’était le geste le plus pénible du monde. Charité eut en tête la pénible extraction d’un insecte en mue, quittant sa carapace pour une forme molle et fragile. Elle semblait – oui ! – réellement usée, et sa voix basse aurait presque pu passer pour enrouée, n’eut-elle été aussi mélodieuse.
« Jeanne. Vous êtes vraiment une femme, ou un homme ? »
Le barde pencha un sourire dans la direction de Charité. Ses cheveux blonds, presque blancs, s’effondraient en cascade sur la buche qui lui servait d’appui et en travers de son visage, au milieu duquel les yeux brillaient comme des pépites d’argent.
« Et tu me poses la question quand je me déshabille, par hasard, comme ça ?
-Ah…
-Ah, navrée. J’avais dit, n’est-ce pas ? Plus de flirt.
-… un peu de flirt… ça va…
-Qu’avez-vous dit ?
-Je… vous savez ce que j’ai gngngnh ! Ahh mais vous me faites cramer ma sauce ! »
Jeann se redressa au milieu des soieries défaites, cherchant de la main l’appui incertain du sol. Le barde laissa derrière son pourpoint jaune brillant avec ses beaux crevés de velours rouge et son jabot plié. Ses bottes, parties les premières, étaient jetées en vrac sur une couverture à demi-déroulée, avec ses gants. Ses chausses détachées plissaient mollement sous ses genoux nus. Il demeurait la chemise, blanche et lâche, assez longue pour cacher ce qui devait l’être, et dont les fronces faisaient des vagues douces au rythme du vent et du feu. Jeann l’observait entre ses mèches, aussi grave qu’à l’instant de ses excuses.
Charité inspira et écarta le bol de sauce du feu.
« Que voulez-vous que je sois, Charité ?
-C’est pas à moi de décider ce que vous avez sous la chemise… bordel.
-Ce que j’ai est sans objet. Je suis un conte. Je suis une histoire. Je n’existe pas sans public. Soupirez et je disparais. Mais je suis encore là. Que voulez-vous de moi, Charité ? Que voulez-vous réellement ?
-Je sais pas. J’ai voulu fuir ce foutu tueur, découvrir des trucs. Maintenant. Je sais pas. Pourquoi t’as toujours été une femme pour moi. C’est pas ce que tu es ?
-Oui.
-… oui c’est ce que tu es… ou oui c’est pas… ?
-Oui. S’il vous plaît, Charité, dites-moi ce que vous voulez. Je ne suis qu’une conteuse, je… je n’arrive plus à comprendre les humains aussi bien que je le voudrais. Ma tête est trop pleine d’histoires d’ailleurs.
-Je… préfère que tu sois une femme. T’es pas vraiment ça hein ?
-Je suis ça et je ne suis pas ça. Je peux être une femme pour vous, Charité, j’aimerais l’être si vous le voulez.
-J’ai envie de… j’ai vraiment envie d’apprendre ce que vous savez. Mais ça me fout les jetons. Comment vous causez. Tout ce que vous savez. TU me fais flipper. Je me fais courir après par les tueurs parce que j’ai sauvé un monstre, mais toi, t’es quoi ?
-Je suis le barde rouge. Le reste, je ne sais plus. Dis-moi ce que tu veux, Charité.
-Je veux. Ah ? … t’embrasser ?
-Je t’en prie. »
A la fin des mots, Charité sauta au dessus des flammes qui s’étaient élevées, et les bras de sa compagne l’accueillirent. En la saisissant, elle réalisa que malgré le feu, la peau de Jeann était froide et frissonnante – fraîche comme le ruisseau d’où elle avait tiré les pierres. Et que deux tracés de larmes sans sanglots avaient coulé de ces yeux si brillants. Et elle comprit que Jeann ne s’était pas dénudée pour la séduire, mais pour se désarmer. Elle n’était plus sa patronne ; elle était plus petite qu’elle, perdue et mince, et Charité la serra dans ses grands bras tièdes.
Leurs souffles se mêlèrent, plus vifs un bref instant, puis s’éteignirent mutuellement. Elle l’embrassa d’un long baiser mouvementé et un peu salé, sa maîtresse étrange et désarmée, si bel et si incompréhensible, son compagnon de voyage si absurde et lointain, si proche sous ses doigts pourtant.
Derrière ses yeux fermés, dans la bouche de Jeann, Charité s’abîma et le monde se défit soudainement. Le feu cessa de brûler et le vent cessa de froidir et Charité cessa d’être Charité, la fille du village, et se réalisa brutalement en question, en question si vaste ! En question si vaste qu’elle n’avait jamais été posée, plus vaste que l’océan, trop vaste pour être vue. Si profonde, et si noire. C’était une question qui briserait tout en elle, Charité réalisa, une question qui en amenait mille autres auxquelles elle se confondait, une question sans horizon ni retour. Oh, une question ! Charité n’était plus qu’une question ! D’ailleurs qui était Charité ? Ce nom ne voulait plus rien dire ! Question ! Question ! Profonde et douce Question, si profonde, si obscure, si terrible et si belle !
Si longue fut la question que Jeann finit par l’écarter avec un chuintement plaintif et ravi.
« J’ai… aussi besoin de respirer, Charité. »
Charité rouvrit les yeux comme au sursaut d’un réveil. La question s’évanouit de ses paupières et de sa bouche. Reste ? Reste ! Supplia-t-elle, mais la vaste question était déjà partie. Il n’en demeurait que des bribes et l’impression d’un rêve oublié. Et le goût de la bouche de Jeann dans la sienne.
« Tu n’embrasses pas très bien, petite barde. Mais il y a le temps d’apprendre pour tout. »
Fit Jeann, le doux sourire moqueur de retour, en rajustant l’épaule de sa chemise. Charité recula d’un pas ivre et glapit lorsque les flammes léchèrent l’ourlet de sa jupe. Jeann l’écarta gentiment sur le côté.
« J’ai vu… non j’ai senti… c’était comme un grand puits sans fond avec… pas de l’eau ni des trucs juste… même pas des mots je…
-La Question ? Tu as senti la Question ?
-Oui, ça avait la forme d’une… question… je crois. Mais c’était pas un mot. Plus comme… quand on est au bord d’une falaise ou…
-Oui. Je vois très bien. » Le vent avait tourné et les cheveux de Jeann battaient désormais le visage de son interlocutrice. « Malheureusement, comme tu l’as dit, la question n’est point faite de mots. Chaque barde l’a un jour ressentie, et, je pense, chacun de nos confrères des ordres – du moins, au moins, les prêtres.
-Est-ce que c’est… Dieu ? »
Jeann lissa ses cheveux, en réflexion un court instant.
« Oui, je pense qu’on pourrait dire les choses comme ça. Pour moi, la Question est, comme le Onzième Dieu, ineffable et intraduisible. Je ne pense pas qu’elle ne soit QUE Dieu, cependant. Tu la ressentiras de nouveau, Charité, car c’est notre voie. Tu verras que plus l’on sait, moins l’on sait. Plus l’on se perd à la Question.
-C’est pour ça que tu es… comme ça ? A pas savoir qui tu es ?
-Non, j’ai toujours été ainsi. Et j’ajouterais : je sais parfaitement qui je suis, Charité. Ce sont les autres qui l’ignorent et me cherchent. »
Jeann leva une main à la fois délicate et impérieuse.
« Barde rouge, je demeure, ni plus ni moins. Je n’ai pas vocation à m’engager dans le reste de vos jeux. »
Charité, pour la première fois, s’enhardit de la main dressée et la saisit doucement au poignet pour en embrasser les empreintes.
« J’pense que j’comprends mieux, maintenant. Mangeons. »
  (La tente mal installée leur tomba dessus durant la nuit.)
1 note · View note
cardiagf · 3 months ago
Text
‼️Attention all otome game players‼️
please interact with this post if you're queer/a member of the lgbtq community who loves playing otome games, im tryna see something
u can even share your own experience as a queer otome game player ^^ this is a safe space, and i just need confirmation that there's at least a sizeable amount of us !!
1K notes · View notes
illustratus · 1 year ago
Text
Tumblr media
Joan of Arc wearing armour and mounted upon a horse at the head of her troops
by Jules Prater
8K notes · View notes
die-rosastrasse · 10 months ago
Text
Tumblr media Tumblr media
Dante Gabriel Rossetti
British, 1828-1882
Joan of Arc Kissing the Sword of Deliverance (1863) & Joan of Arc (1882)
4K notes · View notes
dailybridgerton · 7 months ago
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Nicola Coughlan as Penelope Featherington Bridgerton Season 3
3K notes · View notes
huariqueje · 3 months ago
Text
Tumblr media
Wild Energy - Jeanne Rosier Smith
American , b. 1966  -
Pastel , 12  x  16 in.
2K notes · View notes
twinklecupcake · 7 months ago
Text
Magical girl who had wanted to be one so badly but never had that magical mascot/mentor encounter so she summoned a demon to contract with instead.
It's not a dark story or anything, the magical girl is just as cute and cheery and friendly as factory standard and never loses that faith and optimism, she's just Pact-bound to a frightening demon from the underworld instead of a cute teddy bear mouse.
2K notes · View notes
frostedmagnolias · 4 months ago
Text
Tumblr media Tumblr media
Paquin Couture Ballgown
c. 1950
Augusta Auctions
1K notes · View notes