#J’aime comment on a deux conversation différent au même temps
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actu-juridique · 22 days ago
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TJ de Bobigny : « Je n’ai jamais vu deux lectures du monde aussi différentes »
https://justifiable.fr/?p=2155 https://justifiable.fr/?p=2155 #aussi #Bobigny #deux #différentes #jamais #lectures #monde #nai Gorodenkoff/AdobeStock Pendant une audience qui s’étale sur plus de deux heures, Monsieur A. et Madame C. racontent leur relation commune mais semblent n’avoir presque rien vécu en commun. Madame C., qui a porté plainte contre le père de sa fille, relate des insultes, menaces, gifles, coups de tête, strangulations. Monsieur A. assure ne l’avoir jamais frappée, ou sinon pour se défendre. Le tout, sans avocat. Exceptionnellement, la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Bobigny se délocalise dans la salle climatisée des assises en cette journée. Dans cet espace plus grand que d’ordinaire, les micros ne fonctionnent pas au début de l’audience. Pour rendre possible le travail de la greffière qui prend tout en note, le président de séance répète chacun des mots du prévenu. Monsieur A. est présenté en comparution immédiate pour des faits de violences habituelles contre sa conjointe de janvier 2023 à juin 2024. En faisant de nombreuses pauses pour faciliter la tâche de la greffière, le prévenu s’attarde sur des faits survenus en 2022, lors desquels Madame C., sa compagne, se serait jetée sur lui pour le griffer, il aurait appelé la police pour faire constater les blessures. Le président de séance le laisse dérouler, avant que la procureure ne fasse remarquer : « Si je peux me permettre, on est bien avant la période de prévention… — On a le temps, il n’y a pas beaucoup d’affaires et le contexte est important, d’autant que Monsieur n’a pas d’avocat. » Monsieur A. n’a pas souhaité être accompagné par l’avocat de permanence avec qui il s’est entretenu, le jugeant condescendant. Il assure donc sa défense seul. Après cette remarque, le président du tribunal recadre quand même les débats sur la période de prévention, ajoutant à destination du prévenu : « Vous savez comment c’est, ce n’est pas votre premier procès… » Le prévenu de 25 ans nie les faits qui lui sont reprochés – gifles, strangulations, coups de tête, insultes et menaces avec arme et couteau. « Moi je ne l’ai jamais frappé. À part des insultes peut-être et des bousculades avec mon pied, il n’y a rien. Je ne l’ai jamais tapé, sauf pour la repousser avec mon pied ou mes mains. — Vous avez reconnu tous les faits en garde à vue. Pourquoi pas aujourd’hui ?, questionne le juge. — J’étais en pleine crise de névrose, j’ai aussi avoué un meurtre pendant la garde à vue. Je n’arrive pas à me contrôler quand il s’agit de ma fille [enfant du couple, âgée de un an, NDLR] que j’aime plus que tout. J’ai fait une tentative de suicide en garde à vue. » Le juge détaille cette histoire de meurtre : l’ancien colocataire de Madame C., ex-compagne du prévenu et qui a porté plainte contre lui, a été tué par coups de couteau. Monsieur A. s’est dit être l’auteur du meurtre, mais l’enquête a permis la mise en examen de quelqu’un d’autre. « — Est-ce que vous avez mis en joue Madame ?, poursuit le président du tribunal. — Non. — Est-ce que vous l’avez menacée avec un couteau en inox ? — Non, je n’ai pas besoin d’un couteau pour exercer une pression sur Madame. » Sont ensuite décrites des images capturées par la plaignante, qui explique avoir pris frénétiquement des photos et vidéos dans le cas où « il retourne la situation contre elle ». Le nombre de photos et vidéos fournies à la justice est cependant réduit, parce que le prévenu en aurait supprimé une grande partie. En restent quelques-unes : les images d’un pistolet (de défense, assure le prévenu), une vidéo dans laquelle Monsieur A. dit durant une conversation avec des amis « Je t’ai même mis des coups dans la tête » à Madame C., ainsi que des photos d’une porte fracassée. Le prévenu admet avoir frappé la porte de la salle de bains, « malheureusement », comme il le répète tout au long de l’audience. « On s’était disputé, j’ai préféré donner un coup de poing à la porte », justifie-t-il. Madame C. était à ce moment-l�� enfermée dans la salle de bains avec sa fille dans les bras pour fuir Monsieur A. qui la poursuivait. « — Vous la poursuiviez parce qu’elle vous avait réveillé ?, questionne le juge à partir des déclarations de Madame C. — Parce qu’elle m’a réveillé avec une gifle », répond du tac au tac le prévenu. Examinée par un médecin, Madame C. n’a obtenu qu’un jour d’ITT. Le certificat médical fait une page et ne mentionne pas l’état psychologique de la jeune femme, grande et frêle, qui semble pourtant très atteinte par la situation. -« Pouvez-vous nous décrire les conséquences de ces faits sur vous ?, demande la procureure. — Pour ma fille, je me disais que je peux tenir mais je ne pouvais plus. Au quotidien c’était dur. J’avais peur de parler aux gens. Je me suis renfermée sur moi, répond la plaignante d’une voix tremblante. — Vous vous sentiez libre avec lui ? — Non. Il fallait que je fasse attention à comment je m’habille, comment je parle, à mes manières, à ce que je disais… » La magistrate s’adresse ensuite au prévenu qui maintient sa version des faits, à l’opposé de celle de son ex-compagne : « — Vous dîtes qu’elle ment. Pourquoi ferait-elle ça ? — Son intérêt, c’est que je ne vois plus ma fille. Elle a des comportements dangereux pour ma fille, elle n’a pas conscience du danger. Elle met en danger sa fille en sortant dans une rue remplie de bars avec des gens éméchés. Une fois elle a été suivie dans la rue, elle m’a appelé. — Lors de votre audition, vous avez dit ne pas être apte à s’occuper de votre fille. C’est le cas ? — Je confirme. Je ne suis pas stable financièrement. J’avais peur de mal faire. Et on avait un accord : un enfant a besoin de sa mère jusqu’à ses trois ans au moins, les études le prouvent. » Les magistrats en viennent à la lecture d’éléments supplémentaires : des SMS échangés entre le couple à l’époque de la grossesse. « Tu as ma fille dans ton ventre. Tu sais de quoi je suis capable. Ta vie à toi je m’en fous. » Monsieur A. reconnaît avoir envoyé le message et se justifie en assurant qu’ « une fausse couche est vite arrivée ». Le président du tribunal revient à Madame C : « Madame, vous vous rendez compte qu’il faut peser vos propos ? Vous êtes consciente des conséquences de vos accusations ? — Oui, je n’ai pas cherché à dire plus, je n’ai pas menti. Je ne voulais pas en arriver là mais je n’ai vraiment pas eu le choix ! » Les questions se poursuivent sur les coups de tête : Monsieur A. nie, Madame C. confirme ses propos. Puis sur la place de la petite fille du couple pendant ces scènes de violence : Monsieur A. minimise et regrette, Madame C. assure que l’enfant commençait à pleurer dès qu’il y avait des coups. « Je n’ai jamais vu deux lectures du monde aussi différentes, se désole le juge. Soit vous vivez dans deux univers parallèles, soit l’un des deux ne fait que mentir ! — Je confirme, assure Monsieur A. — Les erreurs judiciaires viennent de là. Tous les grands procès avec des erreurs, c’est quand on a des versions des faits aussi irréconciliables. » Les magistrats en viennent à aborder la personnalité du prévenu, condamné déjà plusieurs fois pour des vols aggravés et des agressions sexuelles en 2017, à l’époque par un tribunal pour enfants. Monsieur A. a depuis peu un emploi et consomme du cannabis quotidiennement (8 joints par jour). Quand le juge lui fait remarquer que c’est une « horreur » pour les personnes qui ont des difficultés psychologiques ou psychiatriques, le prévenu rend une fois de plus la plaignante responsable de la situation : « Malheureusement, ma compagne est accro. » Arrive la fin de l’audience et le temps pour les différentes plaidoiries. Sans avocat, c’est plutôt rapide. Il faut quand même au président de séance expliquer à Madame C. ce que signifie se constituer partie civile et son droit à demander des indemnités. Sans y avoir visiblement réfléchi en amont, la plaignante demande 100 euros pour le préjudice moral – bien en deçà de ce qui se fait d’ordinaire – et à être « tranquille moralement » via une interdiction de contact. Au tour de la procureure, selon laquelle les éléments du dossier concordent avec la version de Madame C. Compte tenu de la gravité des faits étalés sur 18 mois, l’usage d’une arme, la survenue des violences devant un enfant et l’addiction du prévenu au cannabis, la magistrate insiste sur le risque de réitération et demande deux ans et demi de prison (deux ans ferme et six mois avec sursis probatoire). Au tour de prévenu, qui se défend seul. « J’avoue qu’il y a des menaces mais jamais de coups et blessures, encore moins devant ma fille. J’ai vu ma mère être frappée par mon beau-père », insiste-t-il. Monsieur A. rappelle qu’il n’a pas été condamné depuis 2017 et qu’il a réussi à obtenir un emploi. « Si je suis incarcéré aujourd’hui, tous mes efforts depuis quatre ans seront réduits à néant. » Il conclut en assurant ne plus vouloir être en contact avec son ex-compagne : « Ça a failli mener à ma mort, j’ai failli me suicider. Je souhaite que justice soit faite. » Le tribunal se retire et rend son jugement après une longue pause. Monsieur A. est déclaré coupable. « On n’a pas retenu vos déclarations en garde à vue mais on a eu la même lecture que Madame le procureur », indique le juge pour expliciter la décision du tribunal. La peine prononcée est moins lourde que celle requise : un an de prison aménagé ab initio en semi-liberté à Bois d’Arcy, « pour ne pas casser le travail entrepris » et un an et demi de prison avec sursis probatoire. « Tout le sens de la peine est de vous éloigner », détaille le juge, de sorte que Monsieur A. écope d’une interdiction de paraître dans toute la Seine-Saint-Denis, d’une obligatoire de formation ou de travail, de soins psychologiques, psychiatriques et en addictologie, d’un stage de sensibilisation aux violences conjugales, d’une interdiction de contact avec la victime et de se rendre à son domicile. À l’issue de l’audience, Monsieur A. retourne dans le box. Et Madame C. quitte les bancs du public, accompagnée par la mère du prévenu, qui soutient pleinement son ex-belle-fille. https://www.actu-juridique.fr/penal/tj-de-bobigny-je-nai-jamais-vu-deux-lectures-du-monde-aussi-differentes/
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J’ai visité le Kickstarter et ça a l'air vraiment cool! J'espère que c’est pas trop tard pour participer — je voudrais contribuer au projet!
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Reading La Quête d'Ewilan by Pierre Bottero.
En train de lire La Quête d'Ewilan de Pierre Bottero.
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pupurpupull · 3 years ago
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La secrétaire
Le printemps allait bientôt démarrer et je me sentais prête à sucer n’importe qui pour un CDI. C’est pour cela, je pense, que j’ai répondu à cette annonce envoyée par Pôle Emploi. Lors de l’entretien, j’ai été reçue par le patron distrait à qui j’ai expliqué que je n’avais pas vraiment de projet professionnel mais que le poste me parlait bien. Je trouvais intéressant d’être une secrétaire au service d’ingénieurs en sciences des matériaux. C’était vrai, j’aime les tâches inintéressantes, j’aime les matériaux.
J’apprécie ce nouveau travail. Je scanne des tickets de caisse et je gagne de l’argent. Je peux m’offrir des chaussettes, renouveler mes collants ou effectuer des achats coups de cœur. Au Kebab, je prends désormais toujours des menus complets avec frite et boisson. Je ne chipote plus pour cinquante centimes. Je prends parfois des TGV, et puis je vais parfois faire un tour en voiture bar, je commande un expresso, et même un double s’il le faut, si je le souhaite.  Je suis à temps partiel, cela me permet de retrouver chaque semaine des plages horaires relativement longues passées à rien foutre. Lorsque je dis que je suis à temps partiel, les gens me demandent comment sont organisés mes horaires : est-ce que mes heures sans travail sont étalées dans la semaine ou bien ramassées sur une ou deux journées ?  Cela fait quelque chose à raconter. Pas grand-chose mais c’est quand même quelque chose, ce n’est pas rien.
Je joue beaucoup, je m’amuse à prendre au sérieux mon rôle de secrétaire. Par exemple, lorsque je range des papiers dans des chemises, que je range ces chemises dans des dossiers suspendus, j’imagine que je suis une secrétaire dans un film. Je porte des petites jupes et je me fais un chignon de pétasse, je cours à la photocopieuse avec un air affairé en faisant claquer les talons de mes boots comme si c’était des escarpins. Tous mes collègues portent des alliances comme dans les films français, ils lisent avec conscience les programmes de tous les candidats d’élections et réservent des tables dans des restaurants. J’imagine me faire éclater sur la banque d’accueil par un de ces représentants de l’ordre banal. Parfois au cœur d’une après-midi languide, je lis mollement des échanges mails concernant les propriétés de différentes mousses cellulaires ou les caractéristiques d’un caoutchouc.
J’apprécie la médiocrité des conversations : les histoires de cave à vin, de petits restaurants, d’optimisation fiscale, de dons à des associations. Mes collègues raffinent dans cette salle de convivialité l’essence des médiocrités viriles qui enveloppent le monde. Je me grise de cette normalité. Pendant mon temps de travail aucun mal ne m’est fait. Mon chef repère quand je suis triste comme le chien de mon enfance. Il me dit une gentillesse sincère, me tient des propos bénins.  J’ai parfois envie de me cacher dans son Audi ou de me réfugier dans les grandes haies qui longent la piscine de sa propriété pour y brouter un peu de consolation.
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pauline-lewis · 4 years ago
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Because that is your person in this life
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Hier, j'ai revu Frances Ha. En lançant le film, j'ai vu la date de sortie, "2013", et j'ai vraiment eu du mal à y croire. Huit années. Je me vois encore sortir de l'avant-première au Champs-Élysées Film Festival et pleurer sur le quai du RER à Charles de Gaulle Étoile. À l'époque je travaillais en contrat précaire dans une grande rédaction et ce film avait touché une corde très sensible : celle de mon impression d'être perdue, de ne pas être assez avancée dans ma vie, cette crise des 27 ans qui m’avait frappée sans prévenir. J'en avais parlé à Greta Gerwig en interview tandis qu'elle était couchée sur un canapé, ses Louboutin posées négligemment par terre. (j'étais nettement moins distinguée)
J'avais donc un peu peur en lançant ce film qui avait marqué un moment si précis et particulier de mon existence. Et puis, je me suis retrouvée à l'aimer comme au premier jour, chaque image m'a fait ressentir la texture et le poids de ces huit années. Et ce n’était pas si triste. J'ai eu de nouveau les larmes aux yeux quand Frances dit "I'm so embarrassed, I'm not a real person yet", qu'elle raconte cette vie parallèle que nous développons avec les personnes que nous aimons. J'y ai trouvé l'écho de ce que j'étais et la certitude de ce qui avait changé. Je crois que j'ai trouvé ce même équilibre que Frances, j'ai lâché l'ambition pour quelque chose de plus petit mais qui me ressemble plus. Je n'interviewe plus d'actrices sublimes en Louboutin mais je fais d'autres choses.
Et puis il y a tout ce qui reste, la joie de voir quelqu'un danser dans la rue sur le Modern Love de David Bowie, le sourire de Greta Gerwig qui me bouleverse, ce sentiment d'être une personne sculptée à même le malaise qui me fait rire aujourd'hui (et que j'accepte). Les références musicales et cinématographiques. Les silences et les clins d’œil à Proust.
Et surtout la beauté de connaître cette chose précieuse : d’avoir une amie qui me dit souvent "I love you, I really do", qui sait aussi raconter l'histoire de ce qu'elle pense que j'accomplirai. C'est déjà en soi une immense victoire que je chérissais il y a huit ans et que je chéris encore plus aujourd'hui parce que je sais que c’est ce qu’il reste quand on a passé les événements au tamis du quotidien et des années.
and you look across the room and catch each other's eyes... but - but not because you're possessive, or it's precisely sexual... but because... that is your person in this life. And it's funny and sad, but only because this life will end, and it's this secret world that exists right there in public, unnoticed, that no one else knows about.
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Girlfriends de Claudia Weill (1978)
Petite thématique amitié avec le Girlfriends de Claudia Weill (écrit par Vicki Polon) que j’ai découvert cette semaine. Quand j’y pense Frances Ha lui emprunte beaucoup. Les deux films partent des amitiés féminines pour réfléchir à la place des femmes dans le monde, à ce que la société patriarcale attend de nous et à l’ambition artistique vs la vie “rangée”.
Girlfriends raconte, comme Frances Ha, une amitié qui se délite. Deux femmes qui pensaient qu’elles allaient vivre leurs vies en parallèle et qui se retrouvent à avoir deux expériences très différentes de l’existence. Susan (qui est officiellement mon nouveau personnage de fiction pref, quel charisme incroyable) est photographe et elle s’apprête à emménager en colloc avec son amie Anne. Sauf qu’Anne lui annonce qu’elle laisse tomber ce projet pour se marier et s’installer avec son compagnon.
Deux itinéraires complètement différents se dessinent à partir de ce moment tandis qu’elles essaient de réparer cette incommunicabilité qui s’est installée entre elles. Tout comme dans Frances Ha, j’aime particulièrement les scènes d’intimité entre les deux femmes qui dessinent, je trouve, un autre cinéma parallèle. Anne qui joue du piano pendant que Susan écoute, les confidences et les silences qui disent long, les conversations qui durent.
J’ai surtout aimé la longue réflexion sur l’ambition artistique, sur ce qu’elle coûte à Susan (financièrement et mentalement). C’est un film assez mélancolique, sur ce que les femmes sont forcées d’abandonner pour choisir un chemin ou un autre. Je crois que j’aurais pu regarder Susan parler et être elle-même pendant des heures et des heures.
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Résine d’Elodie Shanta (éditions La Ville Brûle)
En ce début d’année il ne s’est pas passé grand chose de fun mais dans mon top 2 il y a vraiment 1) commander de la laine à chaussettes et 2) lire Résine d’Elodie Shanta.
J’aurais du mal à exprimer (même si bon techniquement c’est mon travail) avec des mots à quel point cette petite BD m’a à la fois enchantée et vraiment amusée. Je l’ai lue un soir vraiment morne et je me suis retrouvée à rire à gorge déployée et à prendre des photos de tous les petits détails drôles qui se cachent à chaque page.
Résine raconte l’histoire d’une sorcière et de son compagnon Claudin qui débarquent dans le village de Floriboule. Comme elle a été chassée de son précédent lieu de résidence, Résine se dit qu’il serait peut-être de bon ton de faire profil bas et de cacher à tout le monde qu’elle est une sorcière.
Sauf que Résine est une sorcière au grand cœur, qui multiplie les pains et l’argent, trouve que travailler est une perte de temps, et qui va plus ou moins se griller en mettant en péril l’obscurantisme et l’ordre capitaliste et patriarcal qui règne à Floriboule. De ce décalage entre les couleurs joyeuses et le style tout en rondeurs d’Elodie Shanta, et le message anticapitaliste et féministe, naît une vraie jubilation.
Vous me direz peut-être qu’on en a marre des sorcières mais croyez-moi quand je vous dis que Résine est tout bonnement irrésistible. Et si je vous dis qu’on y croire aussi des sorcières lesbiennes, un lutin avec un grand cœur qui fait la tête en permanence (il m’a fait penser à mon personnage de fiction préféré, Archimède dans Merlin l’enchanteur) et des punchline vraiment hilarantes, j’espère que vous serez conquis·es !
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(Vraiment mon nouveau héros)
Division Avenue de Goldie Goldbloom (ed. Christian Bourgois, trad de l’anglais par Éric Chédaille)
Je suis très triste de ne pas avoir lu ce livre à temps pour ma sélection de rentrée, mais je me suis rattrapée en lisant ce beau roman en janvier et je n’ai pas regretté.
Goldie Goldbloom raconte l’histoire de Surie Eckstein, une femme qui vit au sein du quartier juif orthodoxe de New York. L’autrice elle-même est membre de la communauté juive hassidique. Surie, donc, a déjà dix enfants et plusieurs petits-enfants. Ses règles s’étant arrêtées, elle pense être ménopausée. Mais voilà qu’elle va tomber enceinte. Cette nouvelle la perturbe profondément et change son rapport à son corps, à sa famille, à sa communauté. Alors qu’elle cache son état à ses proches, elle comment à aider la sage-femme de l’hôpital et elle se remémore la disparition de l’un de ses fils, mort du sida après avoir été mis au ban de la communauté. 
Le roman m’a forcément fait penser à la série Unorthodox mais je trouve qu’il évite beaucoup des raccourcis que cette dernière prenait. J’ai eu l’impression de pénétrer vraiment dans cette communauté et de voir comment la frustration pouvait parfois cohabiter avec l’amour, j’ai été vraiment embarquée par ce personnage et par sa vie complexe. Sans jamais porter de jugement. J’ai simplement partagé la vie de cette héroïne pendant quelques jours. Je pense souvent à la phrase de Faïza Guène qui disait dans une interview à Mediapart : “J’aime bien lire ce qui me manque.”
Et j’ai vraiment eu cette impression de lire l’histoire de ces femmes dont on raconte rarement le destin. D’entrer dans le vécu de Surie avec de l’humour et surtout avec ces nuances qui font le sel de l’expérience humaine. Ce n’est pas du tout un roman “choc” sur une communauté religieuse mais vraiment un récit qui fait cohabiter l’empathie, la religion, la science et l’expérience d’une femme avec beaucoup de talent.
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hestiiaa · 4 years ago
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#24 mars 2021
Avant tout ça, il y a eu elle.
Ma plus belle mais aussi ma pire rencontre. Une amitié qui a vu le jour grâce à un plan de classe pas très malin et la chaleur du radiateur derrière nos chaises qui nous a couvée.
Elle a été mon coup de foudre amical, mon âme sœur, m’a moitié pendant l’espace d’une année.
Ce qui est tragique c’est qu’une amitié toxique, on ne se rend compte que trop tard qu’elle était malsaine, que la passion était trop forte pour ne pas laisser de séquelles. Elle a été exigeante mais je l’ai été bien plus qu’elle... Le plus triste c’est qu’à la fin de l’histoire, elle s’en tire mieux que moi.
J’aime à me dire que la cassure est survenue par sa faute, ça me rassure et me fait du bien... Pourtant je sais bien que dans un couple, même si celui ci est amical, il faut être 2 pour tout construire et il faut aussi être 2 pour tout casser.
J’ai fait tellement pour elle, je me suis tellement dépensée, qu’elle ne pouvait pas me rendre le change, elle n’en avait pas les capacités. Je me soupçonne même d’avoir fait exprès de mettre la barre très haute tout en sachant qu’elle ne pourrait l’atteindre, juste pour lui reprocher si un jour tout tournait au vinaigre. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé malheureusement.
Elle est la première personne à qui j’ai dit « Je t’aime », une marque d’affection à cette petite sœur que je n’avais jamais eu, une marque d’affection à mon double qui n’avait de différent de moi que la provenance du sang qui coulait dans ses veines. Nos pensées ne formaient qu’un, nos mouvements étaient coordonnés, je la connaissais par cœur et j’étais capable de prédire les réactions qu’elle allait avoir.
Cette relation m’a permis de sortir de ma zone de confort, de toujours aller plus loin pour lui faire plaisir, d’avoir toujours des challenges plus grands.
Après la « rupture », elle est devenue mon obsession. Je scrutais le moindre de ses faits et gestes sur les réseaux sociaux où elle a toujours été très active chaque jour et même plusieurs fois pendant la journée. Je stalkais le moindre de ses déplacements grâce à sa localisation et je la haïssais du plus profond de mon cœur. En écrivant c’est mots, j’ai vraiment l’impression qu’à cette époque j’avais de graves problèmes mentaux et que je me rapprochais dangereusement d’une psychopathe. En même temps j’ai l’impression que c’est justifié (même si ça ne l’est absolument pas), je souffrais tellement et elle était la cause de ce malheur que je ne méritais pas. Je n’étais que Jalousie, Haine et Envie. J’avais l’impression constante que je souffrais mais que elle, ça ne lui faisait rien de ne plus me voir.
Après cette rupture, il y a eu un vide dans ma vie. Une place vacante. Un trou béant.
Je ressentais la folle envie qu’elle revienne vers moi, je me sentais pathétique de vouloir quémander son attention mais en même temps cela me semblait vitale. Je me remercie aujourd’hui d’avoir eu assez de fierté pour ne pas me montrer si pathétique à vouloir m’attacher alors que tout était terminé.
J’étais exactement le cliché du mec bourré en soirée qui rappelle son ex pour lui dire qu’il l’aimait encore même s’il n’y a aucune chance qu’elle le reprenne. J’en avais conscience, ma parole avait dépassé ma pensée (enfin tout ce que je me retenais de lui dire était enfin sorti), rien ne serait plus comme avant.
Il m’a fallut plus d’un an pour accepter qu’on ne redeviendrait plus jamais amie. Ce qui est bizarre c’est que je ne souhaitais pas que ça redevienne comme avant, c’était impossible, je ne voulais pas reprendre contact mais en même temps je n’arrivais pas à passer à autre chose...
Je pense que le plus dur à été de surmonter la peur d’être seule, apparue à la fin de notre dernière conversation. Cette peur infondée d’être seule alors qu’on est très bien entourée. Cette peur qui nous fait nous dire « Je suis seule et je le resterai toute ma vie »
Aujourd’hui je me sens plus sage vis à vis de cette histoire. Cela fait plusieurs année maintenant que tout est terminé entre nous deux et en y repensant je ne ressens plus grand chose. Il m’arrive encore de temps en temps de checker son Instagram pour comparer sa vie à la mienne, de vouloir lui faire ressentir de l’envie face à ma situation... mais ca va mieux quand même. J’ai vraiment accepté la situation, je suis calme quand j’y pense et tous les mauvais sentiments ne m’habitent plus.
Je n’ai jamais touché aux photos de nous deux accrochées dans ma chambre. Elles sont là, reliques d’une époque où nous étions heureuses ensemble, où nous étions amies. Cette fille et toute sa famille ont fait partie de ma vie et on une place dans mes années lycées. Lorsque j’aurai des enfants, je leur parlerai d’elle, de ce que j’ai vécu, ce que cela m’a appris et comment j’en suis ressortie.
J’aimerai dire « ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort » mais après s’être moqué de cet adage avec ma psy, je préfère dire « ce qui ne nous tue pas, nous fait quand même bien mal sa mère ».
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markbeomfrance · 4 years ago
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(JAY B & JINYOUNG) INTERVIEW • Janvier 2016 | CéCi
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“Si c’est vraiment un drama, Que ce soit une fin heureuse ou une fin triste, peu importe quelle pourrait être la fin ça n’a pas d’importance parce que nous sommes un drama qui ne se termine jamais. Je pense qu’on doit essayer d’être continuellement heureux quand on fait le job qu’on aime.”
Qu’est-ce que vous avez fait ? Vous deviez être extrêmement occupés avec les promotions nationales de ‘If You Do’ et les activités à l’étranger.
JB : Après la promotion de ‘If You Do’, nous sommes allés à l’étranger faire une tournée de fanmeetings. Nous étions occupés mais dès qu’on avait le temps, on pouvait composer des chansons et s’entraîner.
Vous n’avez probablement pas eu le temps de prendre une pause cette année aussi, vous ferez une pause après cette année et les émissions de fin d’année ?
JINYOUNG : C’est notre choix. Notre compagnie accepte volontiers nos propositions alors si on veut une plus grosse bouchée et travailler plus, on le fait, si on veut prendre du repos, on peut. Cependant, on pense que maintenant est le moment pour les GOT7 de travailler dur, alors je veux continuer à travailler. Je ne veux pas me reposer *rires*.
Personnellement, je pense que ‘If You Do’ est une chanson qui marque un tournant pour les GOT7. Qu’est-ce que vous pensez de ça ?
JINYOUNG : Plutôt qu’un tournant, c’était un défi que d’exposer une image différente pour les GOT7. Les couleurs des 7 membres des GOT7 sont trop différentes pour continuer avec le même concept tout le temps, alors même si ce n’est pas quelque chose comme ‘If You Do’, je pense qu’on deviendra un groupe qui tentera des concepts variés dans le futur.
Vous avez obtenu la 1ère place pour la première fois dans une émission musicale aussi. Vous vous sentez récompensés pour les efforts fournis jusque là ?
JB : Je pense que c’était une chance qui nous a permis de sentir dans une plus grande mesure que nos fans ont travaillé dur avec nous. Ce n’est pas quelque chose qu’on fait pour une récompense, mais c’est devenu une force directrice qui nous pousse à travailler encore plus dur pour aller plus loin. Juste comme quand vous êtes grondé tout le temps et ensuite félicité, alors vous travaillez plus dur automatiquement.
JB, tu es le centre du groupe en tant que leader, et si tu devais noter ta performance depuis 2 ans, quelle note tu te donnerais à toi-même ?
JB : Hum, je ne pense pas avoir fait aussi bien *rires*. Je n’étais même pas autoritaire en tant que leader et je n’ai pas vraiment pris d’initiative et montré l’exemple *rires*. C’est parce que nous avons cette atmosphère où tous les membres règlent les choses ensemble en en parlant, au cas où quelque chose arriverait.
Jinyoung, quelles sont tes pensées à ce sujet ?
JINYOUNG : En fait, je ne suis pas du genre à juger, mais je pense qu’il fait vraiment très bien parce que le rôle de leader n’est pas quelque chose d’exposé, c’est un rôle silencieux.
Vous êtes ensemble depuis les JJ Project, quand est-ce que vous vous aidez l’un l’autre le plus ?
JB : Quand j’ai besoin d’un sérieux conseil sur mes inquiétudes ? C’est juste que, le sujet n’est pas quelque chose de personnel, on parle plus de la direction ou de la voie que les GOT7 doivent prendre à l’avenir. Ça aide vraiment beaucoup.
JINYOUNG : Quand j’ai beaucoup de pensées compliquées. C’est comme ça depuis les JJ Project. Ce n’est pas que je partage intentionnellement mes inquiétudes, ça sort juste naturellement quand on parle. Quand ça arrive, ça m’aide à faire le tri.
JB : On ne dit pas “Allons parler de nos inquiétudes.” Quand on parle, ça finit par devenir des conseils.
Quand pensez-vous que vous allez bien ensemble ?
JINYOUNG : Le caractère sérieux ?
JB : Oui, c’est ça *rires*.
JINYOUNG : Il n’y a pas si longtemps, j’étais quelqu’un de très bruyant, mais maintenant je me suis calmé. Quand j’ai besoin de me concentrer, hyung règle l’atmosphère autour de moi pour ne pas que je perdre ma concentration.
Maintenant que j’y pense, vous semblez tous les deux très doux. Les plus doux de toutes les idoles que j’ai rencontrées jusque là *rires*
JB : C’est pourquoi nous avons décidé d’être plus doux. Tous les deux. Surtout quand on sent que l’interview devient plus lourde, on se dit chacun l’un à l’autre “Plus doux, plus doux !” *rires*.
Votre tempérament sérieux peut aussi être votre avantage. A côté de ça, quel est votre plus grosse inquiétude dernièrement ?
JINYOUNG : L’inquiétude de savoir comment je vais survivre au froid de l’hiver ?
JB : Même si nous avons décidé d’être plus doux, c’est trop doux *rires*.
JINYOUNG : Je ne supporte vraiment pas l’hiver, vous savez. C’était trop doux ?
JB : Dans mon cas, c’est “qu’est-ce que je dois faire pour devenir réel ?”
JINYOUNG : Ce n’est pas trop lourd ?
JB : Chaque groupe et chaque membre d’un groupe à une couleur individuelle, n’est-ce pas ? Comment je peux exprimer la couleur des GOT7 et la couleur de JB dans tout ça ? Comment la couleur que les GOT7 expriment peut briller devant le public ? Plutôt que de constamment essayer de suivre la tendance d’être cool, je pense à comment on peut devenir les vrais GOT7.
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Quand tu es dans un groupe d’hommes vous vous disputez aussi non ? Comment vous résolvez ça ?
JB : On n’échange pas de coups. On résout en discutant. Même si la conversation peut ressembler à une dispute *rires*.
JINYOUNG : Parfois, on peut partir sur un débat de 100 minutes avec les membres.
JB : Si, par exemple, certains membres commencent à se disputer sur quelque chose, alors on se rassemble tous et on en parle.
JINYOUNG : Si je me dispute avec Jaebeom hyung, alors Jackson dira “Je pense que Jaebeom hyung a raison” et un autre membre dira “Je pense que Jinyoung hyung a raison” et comme ça on tempère les opinions de tout le monde. Plutôt que de pointer qui a tort, on arrive à une conclusion positive en disant des choses comme tu devrais essayer de corriger ce point ou de comprendre où voulait en venir l’autre *rires*.
J’ai lu vos précédentes interviews, vous semblez aimer faire des choses de votre côté. Est-ce que c’est parce que vous passez votre temps entouré de gens ?
JB : Même si il y a beaucoup de gens autour, j’aime faire des choses de mon côté au milieu de tout ça. J’ai la personnalité d’un chat, alors même si vous ne me portez pas d’attention, je suis du genre à faire mes affaires à ma propre manière. Une fois un jour de congé, j’ai été au pied d’une montagne, mais quand je me suis découvert dans un endroit calme avec personne, j’étais frustré de ne pas pouvoir y rester.
JINYOUNG : Je suis l’opposé. J’aime contempler seul, lire, regarder plein de films. J’ai regardé ‘Secret Sunshine’ hier.
Effectivement. J’ai trouvé beaucoup beaucoup de conversations sur les livres et les films dans vos précédentes interviews.
JINYOUNG : Je commence à aimer toutes les choses analogiques.
JB : C’est vraiment super de lire un livre seul sur ton notebook en écoutant de la musique dans un café à Hongdae.
Vous n’êtes pas reconnu si vous allez dans un café ?
JB : On n’est pas encore à ce niveau.
JINYOUNG : Et Hongdae est simplement loin. C’est bon *rires*.
Hey, vous n’êtes pas trop modeste ? Ça fait presque 2 ans depuis vos débuts, où vous pensez que les GOT7 en sont ?
JB : Si on se dit que c’était comme prendre le métro, on en serait à la validation du ticket.
JINYOUNG : Ça serait comme la carte Tmoney. Une carte de bus juste pour le bus, une carte de métro juste pour le métro *rires*.
JB : A la cérémonie des MAMA, en coulisses, Taeyang sunbaenim des BIGBANG a dit qu’après 10 ans il gravit les étages dont il rêvait petit à petit. Je rêve de quelque chose de grand. C’est pourquoi je pense maintenant que nous avons fait un pas en avant. Comme vient de le dire Jinyoung, je viens de valider ma carte Tmoney *rires*.
Quand est-ce que vous vous sentez le meilleur pendant vos activités ?
JINYOUNG : Quand je me perds dans quelque chose tellement je suis concentré. Quand je ne me souviens même plus ce que je faisais, je ressens de la catharsis.
JB : Quand je compose des chansons. Je pense que je ne peux pas autant me concentrer qu’à ce moment là.
Ces émotions sont votre force conductrice, n’est-ce pas ?
JINYOUNG : Bien sûr. Au moment où vous pensez que vous ne pouvez plus vous concentrer sur quelque chose que vous aimez, vous devez tout arrêter.
Est-ce que vous avez un modèle que vous suivez ?
JINYOUNG : Mon père. Je pense beaucoup à lui dernièrement. En fait, mon père aura vécu des tonnes de choses plus difficiles que moi. Alors je me demande comment il a géré pour traverser tout ça sans s’éloigner de sa famille, comment il a pu s’occuper d’un gamin désobéissant comme moi pendant 22 ans.
Mais vous avez une image d’un enfant obéissant qui ne pose pas de problème ?
JINYOUNG : C’est juste à l’extérieur *rires*. J’ai toujours eu ce sentiment que mon père est incroyable. Je veux être quelqu’un comme mon père. Je deviendrai un papa superman pour mes enfants aussi.
JB : Avant, je réfléchissais beaucoup à qui je pourrais suivre, mais maintenant, c’est dur de choisir une seule personne. Le nombre de personnes que j’ai rencontré et qui m’ont influencé est grand et chacune d’entre elles avait des forces différentes.
Une autre année est passée. A quoi a ressemblé l’année 2015 ?
JB : On a eu beaucoup d’opportunités pour se tenir sur scène en tant que GOT7. Personnellement, c’était une année de développement qui m’a permis de chanter, de composer et de réfléchir sur des choses variées.
Alors, qu’est-ce qu’on pourrait souhaiter aux GOT7 pour l’année 2016 ?
JINYOUNG : J’espère qu’on aura plus d’opportunités d’essayer de nouvelles choses. On a toujours une équipe avec qui on peut discuter de ce qu’on voudrait l’année d’après en tant que groupe et individuellement. En partant des choses qu’on a déjà planifié, j’espère que ça sera une année où l’on pourra faire face à de nouvelles opportunités. Par exemple, faire un album par nous-même, ou alors chacun d’entre nous nourrirait nos capacités dans des activités individuelles et qui ferait grandir encore plus l’équipe.
JB : Vu que j’ai décidé d’y aller plus doucement, je vais y aller doucement. J’espère une année chaleureuse. J’espère que l’année 2016 sera saine et une belle année plein de combativité ! *rires*
Enfin, si vous deviez dire un mot à l’autre ?
JINYOUNG : Devenons vraiment plus doux cette année à venir ! *rires*
JB : La même chose. Essayons de devenir quelque chose de plus brillant. Pas besoin d’être super brillant, mais ça serait super de devenir une personne pleine d’esprit.
Les gens optimistes sont bons pour avoir des idées intéressantes et originales *rires*.
JB : En fait, je suis une personne optimiste, mais quand je commence à faire une interview, je ne sais pas pourquoi, je deviens trop respectueux.
JINYOUNG : Probablement parce qu’une interview est un genre de “relique” *rires*.
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linguenuvolose · 4 years ago
Note
Comment tu fais pour apprendre tes langues ? J'essaie d'apprendre quatre langues maintenant, avec des différentes intensités,bien sûr. Mais je trouve presque impossible de me concentrer sur la grammaire. J'apprends la langue de signes, le chinois, l'italien, et je veux bientôt commencer l'allemand. Je me dis que je dois profiter du temps en quarantaine, où j'ai presque pas de responsabilités. Mais j'ai du mal à tout planifier.Tu fais comment? (J'ai des profs pour le chinois et la languedesignes.
Je dirais que nous sommes dans la même situation alors ahha. Comme j’ai un peu évoqué dans mon dernier post je ne sais pas très bien comment étudier les langues. Je fais surtout de l’apprentissage passif. Donc je lis des livres et j’écoute de la musique ou des podcasts. Je suis des personnes qui parlent les langues que j’apprends sûr instagram/youtube, parfois je regarde des séries/films dans une autre langue. Je parle aussi beaucoup à moi-même, surtout en italien et moi et @geschiedenis-en-talen parlons souvent des diverses langues ensemble (soit en messages audio, soit par l’écrit). Puis, quand j’ai des courses en diverses langues à la fac je fais les devoirs etc bien sûr. J’ai mon portable et mon ordinateur en italien (mais je pense que je suis un peu trop comfortable avex ça maintenant ahha, j’ai changé au néerlandais il y a quelques semaines mais ça ne m’a pas plu du tout ahha). Si je veux cuisiner quelque chose d’italien je cherche toujours la recette en italien (giallozafferano.it c’est mon grand amour). Parfois j’ai des periodes où j’utilise beaucoup des applications (Duolingo, Memrise etc.). Bref je cherche d’integrer les langues autant que je peux dans ma vie quotidienne mais pour être honnête je ne pense pas que j’apprends beaucoup de ce façon. Ça m’aide à rester connectée avec les langues, bien sûr, mais je fais très peu de progrès. 
Alors, ce que je voudrais faire: 
Parler plus aux autres personnes. Je me suis rendu compte que la production orale et la conversation orale sont deux competences liées mais diverses et on ne peut pas seulement parler à soi-même tout le temps. Récemment j’ai beaucoup pensé à fair des leçons sur iTalki mais on verra. Tu as dit que tu as des profs pour le chinois et la langue des signes, cherche de leur parler de tes difficultés et peut-être ils peuvent t’aider (c’est quand même leur métier).
Chercher les mots que je ne sais pas. Si j’ai plus ou moins compris une texte/video/etc je cherche très rarement les mot que je ne connais pas mais je pense que je devrais le faire plus souvent. Oui, ça peut te ralentir si tu cherches chaque mot inconnu (surtout si le niveau et un peu trop élevé pour toi) mais je pense que ça aide aussi beaucoup en augmentant ton vocabulaire. 
Trouver une grammaire qui me plaît. Je pense qu’il faut faire un peu de recherche avant de trouver une grammaire qui fonctionne pour toi. Elle doit correspondre à ton niveau dans la langue que tu apprends mais aussi à ton connaissance de la linguistique. Genre, si tu connais très bien les termes linguistique tu vas t’ennuir avec une grammaire qui n’utilise pas ces termes ou qui va te les expliquer de nouveau. Vu que tu parles plusieurs langues tu pourrais aussi trouver une grammaire écrite dans une langue qui n’est pas ta langue maternelle pour que tu exercises les deux langues au même temps. 
Utiliser mes cahiers de langue plus. J’ai un cahier pour chaque langue que j’étudie mais je les utilise très peu. Je pense que si je les utilise plus ça veut dire que je fais plus d’apprentisage actif, ce qui est mon but dans ce moment. De plus, si on écrit quelque choses c’est plus facile de s’en souvenir. 
Utiliser des ressources qui sont fait pour l’apprentissage. Évidement j’aime m’immerger dans la culture et la langue naturelle mais je pense que je profiterais beaucoup des materieaux faits spécifiquement pour apprendre une langue. Il y a vraiment beaucoup de ressources (gratuites ou pas) et oui, je pense que ça m’aiderait avec la structure un peu.
Bon, je ne sais pas si cela était utile du tout ahha, ça ressemble plus à un brainstorm que des conseils mdr (parce que je n’ai aucune idée moi-même). Euh oui, bonne chance à nous!
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madeyesaes · 4 years ago
Text
༄ ONCE UPON A TIME IN RPGEMBER ༉
... But I do nearly everything in one go.
Parce qu’être régulier n’est pas mon fort. Afficher davantage si par chance vous avez envie d’en savoir plus ! Challenge de @andthereisawoman​​ & @wiisemary​​ ♥ Déso, je fais un seul post, je veux pas trop spam.
J’ai dû refaire masse de fois parce que Tumblr aime courir sur mes nerfs avec ses bugs foireux.
#1 Quel est votre type de sujet rp favori ?
Hum... J’aime bien les gros rps dégoulinant de drama, à la limite du soap opera mais j’avoue que j’ai un faible pour les confrontations avec des paroles mielleuses et les gone wrong. Ces derniers englobent pleins de choses : d’une soirée banale qui tourne au cauchemar, d’un mec qui trébuche et enclenche une série de désastreuses aventures, d’une parole malheureuse, etc.
En vrai, ça dépend beaucoup du pitch de base et du partenaire. J’ai eu des partenaires qui m’ont fait aimer des styles de rp dans lesquels j’étais pas à l’aise et d’autres qui m’ont fait comprendre que c’est dur d’être sur la même page.
#2 Le métier, les études ou autre info d’un personnage qui vous a demandé le plus de recherches HRP
Dur de dire de tête, mais je pense la divination et la culture mongole. Pour cette dernière, je suis pas trop familier avec la Mongolie en général, je connais des bribes d’histoire mais j’avais jamais eu l’occasion de me pencher dessus. Comme dans tous les pays, il y a masse de facettes différentes et c’est difficile de tout bien saisir sur le sujet, mais mon personnage découvrait un peu en même temps que moi -donc je pouvais corriger les nuances que je saisissais pas à 100% au fur et à mesure.
Pour la divination, mon personnage était professeur et j’avais pas trop envie d’avoir l’air bête en donnant cours mdrr. J’improvisais un peu des fois, mais j’ai appris pas mal sur les différentes techniques et rituels partout dans le monde, même sans y croire.
Maintenant je pense aussi à la théologie, les dragons (oui), la médecine, etc.
#3. Lors du choix d'un nouvel avatar pour votre profil (la création hein, pas le faceclaim), comment le choisissez-vous ?
Je suis pas sûr de comprendre à 100% la question mais du coup, c’est assez classique : coller au design (comme j’ai pas des masses de ressources, le n&b est toujours apprécié) puis aller vers ce qui va le mieux au personnage. J’aime bien quand l’avatar est un peu travaillé, soit avec de belles typos ou une composition sympa. J’essaie d’accorder avec la signature et le reste du profil. Je change moins souvent qu’avant donc je fais plus gaffe.
#4. Votre meilleur souvenir en rpg ?
Alors, c’est assez dur de se souvenir et/ou de choisir. J’ai fait beaucoup de superbes rencontres, certains qui ont laissé un goût sacrément amer après d’autres qui sont présents encore aujourd’hui au quotidien. Je pense pas aller dans les détails, mais un qui me vient en tête est, ironiquement, quand j’ai quitté le staff d’Hungcalf. Zéro drama sur mon départ, juste besoin de lâcher prise et j’ai reçu tellement de soutiens et amour que j’ai, je l’avoue, un peu chialé.
#5. Votre mise en page préférée pour un rp ?
J’aime bien avoir une mise en page, un code assez simple avec une ou deux icons, ou un gif. Je suis plutôt dans les moodboard en ce moment d’ailleurs même si je passe trop de temps à en choisir un sdjfskdjf. Sinon, pour les rps de groupe, je suis plus blockquote tout simple. Trop de codes différents fait fouillis je pense, même dans les rps classique à deux ou trois je préfère quand tout le monde a le même code ou le même style.
#6. La (les) musique(s) qui vous inspire(nt) le plus pour écrire ?
J’ai des playlists par personnage, donc un peu long à montrer mdrr. J’alterne parfois et j’ai jamais un style fixe. Sinon j’ai au moins toujours un bruit de fond : vidéo youtube style podcast, les conversations des gens autour de moi ou un film au pif.
#7. Votre moment favori lors de la découverte d’un nouveau rpg ?  
Trouver LA ligne dans les annexes qui te lance dans la conception du personnage. Souvent j’ai un style de perso en tête avant de lire le contexte, mais parfois je change du tout au tout en lisant les détails de l’univers et/ou des modalités de jeu. En revanche si je sens pas la communauté, c’est un très gros stop.
#8. Plutôt...création de personnage au fil de l’eau ou création quasi complète lors de la fiche ?
Ca dépend de l’univers et de pleins de chose haha. Mes fiches sont souvent longues et détaillées, mais mon personnage a toujours une très grande évolution malgré ça. Oui j’essaie, en tout cas la fiche est là pour lancer des pistes -j’essaie de plus les enfermer dans un boite comme je pouvais le faire avant.
#9. Votre réaction en un gif et quelques mots lors d’un rp plein de feels ?
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(C’est pas vraiment ça mais je voulais caser ce gif quelque part) (Izuku best boy je veux rien entendre) 
#10. Votre heure/moment d’écriture favori, là où l’inspiration vient sans se faire attendre ?
Au PIRE moment. Peu importe l’heure ou le lieu. 
#11. Si votre personnage actuel était un moodboard ?
Argh, euh... Bon celui-ci correspond bien à un type de perso que j’aime beaucoup jouer : https://madeyesaes.tumblr.com/post/189061826436/icons-200200-madeyes-like-or-reblog-if
Oui c’est émo, lâchez moi avec ça.
#12. Comment relancez-vous la machine à inspiration lorsqu’elle n’est pas là ?
Attention les mots magiques : ça dépend. Parfois je rajoute une couche de dramas, des fois je pose l’affaire et fait autre chose, des fois je me force même si c’est une réponse bateau (ofc je préviens la personne avec qui je joue), etc. J’ai pas de recette miracle.
#13. Team campeur sur un seul forum à la fois ou réparti sur plusieurs ? Un personnage par forum ou plusieurs à un seul endroit ?
En ce moment campeur, pas le temps de m’intégrer autre part et j’suis pas à l’aise dans la commu rp. Avant je variais plus, mais ça va surement revenir.
#14. Si là demain, vous deviez créer un forum, ça serait sur quel thème ou quel contexte ?
TIENS C’EST MARRANT J’AI UN PROJET OU J’AI BESOIN D’AIDE : https://madeyesaes.tumblr.com/tagged/les-chants-de-l%27atlantide
(Sinon un forum my hero academia ce serait grave cool mais flemme d’être encore solo).
#15. Quelques uns de vos plus beaux titres de rp ? (Et par beaux, ça peut vouloir aussi dire loufoques ;))
Je sais plus, mais à peu près sur d’avoir eu “hein” ou “aie pas l’seum” dans le lot.
#16. Votre/vos derniers faceclaim(s) coup(s) de coeur ?
Vous avez cinq heures ? Mdrr. Il y en a que j’ai envie de jouer depuis masse de temps, d’autres qui vont et viennent... En vrai c’est souvent les graphs qui me font choisir ksdqjfkqf.
#17. Votre signature favorite / que vous avez le plus utilisé ? (Que ce soit code ou citation)
Une très simple avec une ou deux icons avec une citation de base et quelques lignes éventuellement ! J’ai bien quand il y a un dégradé dans le lot.
#18. L’envie / idée de personnage qui te traverse l’esprit en ce moment ?
Too much and they live in my head rent free. On a un prof blasé mais super protecteur, un p’tit con chasseur de fantôme, un moussaillon qui a le mal de mer mais une barbe de viking...
#19. Plutôt RPs longs ou courts ?
Quand c’est de l’action, commun ou un rp de “transition”, court, sinon je suis autour des +700 mots à +1000 mots quand on est dans du gros drama.
#20. Ton petit rituel quand tu te mets en tête de te majer ?
Zéro rituel, je vis dans l’instant. J’aime bien avoir une boisson chaude et être posé dans être emmerdé. Mais au bout de cinq minutes je suis distrait donc...
#21. Un de tes avatars favoris (création pas faceclaim) que tu as “porté” 75 ans ou simplement qui t’a tapé dans l’oeil et qui te donne envie de créer un personnage là tout de suite
ARGH. Me faite pas choisir.
#22. Comment fermez-vous un rp ? Team départ ou team cliffhanger qui laissent vos fans en attente ?
Team on va pas ramer cent sept ans. Donc ça dépend.
#23. Votre lien le plus wtf trouvé avec un·e corpgiste.
Un stalker qui est lui-même stalker par la personne qu’il stalk.
Sinon j’en ai eu d’autres mais je les ai pas en tête.
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myyoucorp · 4 years ago
Text
promouvoir votre chaine youtube gratuitement : 12 moyens puissants
Plus de deux milliards d’utilisateurs se connectent à YouTube chaque mois.
Ces personnes regardent des milliards d’heures de vidéos sur la plateforme chaque jour.
Pour les créateurs de vidéos, YouTube est une mine d’or pour créer une audience. En 2018, cependant, plus de 23 millions de chaînes YouTube se battent pour attirer l’attention des téléspectateurs.
Comment pouvez-vous promouvoir votre chaine youtube gratuitement et vous assurer que chaque vidéo obtient le maximum de vues?
J’ai 12 stratégies de promotion pour tirer le meilleur parti de la plate-forme vidéo. Commençons par examiner les facteurs importants de l’algorithme YouTube, car son algorithme d’intelligence artificielle gère 70% de ce que les utilisateurs regardent.
Article connexe: Comment fonctionne algorithme youtube 2020?
Deux facteurs importants de l’algorithme YouTube sur lesquels vous devez vous concentrer….
Faire en sorte qu’un utilisateur clique sur votre vidéo et commence à regarder votre contenu vidéo n’est plus suffisant. Jusqu’en 2012, l’algorithme YouTube récompensait le nombre de vues sur les vidéos. Maintenant, cependant, il l’a remodelé dans le but de maximiser l’engagement et la satisfaction des téléspectateurs à long terme.
Les deux facteurs qui pèsent lourdement sont:
Durée de visionnage: durée de visionnage d’une vidéo.
Durée de la session: temps total passé sur YouTube.
L’algorithme «suit le public», ce qui signifie que vous devez maximiser l’engagement des utilisateurs et vous concentrer sur la rétention. Quelques autres paramètres importants sur lesquels l’algo s’appuie sont les goûts / dégoûts et les commentaires «non intéressés».
Les créateurs professionnels de YouTube établissent leurs analyses pour découvrir les modèles de leur comportement qui entraînent une forte baisse de leur audience. Par exemple, le client de Tim Schmoye a découvert que ses téléspectateurs chutaient chaque fois qu’il utilisait le mot “module”. Cela l’a conduit à cesser d’utiliser le mot dans ses vidéos et cela a entraîné un aplatissement de son graphique de rétention.
Et comment pouvez-vous augmenter votre temps de session?
Bien que vous verrez quelques tactiques plus loin dans l’article, une bonne stratégie consiste à publier régulièrement, chaque semaine. De cette façon, vous faites partie de la routine hebdomadaire de votre public et vos vidéos peuvent être transférées vers leur page d’accueil. Le résultat est que leurs sessions YouTube commencent avec votre vidéo. N’est-ce pas utile?
1. Investissez du temps sur le référencement YouTube
YouTube est le troisième moteur de recherche au monde. Si vous pouvez obtenir votre vidéo aux premières positions dans le SERP YouTube, vous pouvez obtenir des vues gratuitement tous les mois.
Comment pouvez-vous vous classer plus haut?
Eh bien, YouTube ne propose pas une liste des vidéos les plus vues pour une requête. Il fournit les vidéos et les chaînes les plus pertinentes à l’utilisateur. Voici quelques aspects dont vous devez prendre soin:
Incluez des mots clés pertinents dans le titre et la description de votre vidéo: l’algorithme YouTube peut directement analyser le texte. En incluant votre mot clé cible dans les métadonnées, vous indiquez à YouTube de le prendre en compte pour la requête.
Comment trouver une phrase pertinente décrivant le contenu de votre vidéo? Eh bien, c’est une bonne vieille recherche de mots clés et je recommande d’utiliser un outil comme Tubebuddy pour la même chose.
Inclure les sous-titres: en incluant des sous-titres, vous vous donnez la possibilité de vous connecter et d’atteindre un public international. Cela améliore également l’expérience utilisateur de vos téléspectateurs régionaux si votre discours devient flou à un moment donné.
Conception de miniatures personnalisées: votre miniature est la première interaction visuelle de votre vidéo avec un spectateur potentiel. Si vous attirez leur attention avec une vignette dynamique et que vous invoquez leur curiosité avec votre titre, ils sont plus susceptibles de cliquer. Une apparence cohérente aidera également les gens à reconnaître instantanément vos vidéos.
Article connexe: 6 choses à savoir sur la meilleure taille de vignette YouTube
Engagement: une fois qu’un spectateur clique sur votre vidéo, il est essentiel qu’il interagisse avec votre vidéo. La plupart des téléspectateurs regardent-ils au moins la moitié de votre vidéo? De plus, aiment-ils / n’aiment-ils pas / commentent-ils votre vidéo et s’abonnent-ils à votre chaîne? Plus il y a d’engagement, mieux c’est.
Conseil de pro: vous pouvez également utiliser des balises pertinentes utilisées par d’autres vidéos. Ces balises peuvent ne pas vous amener à vous classer directement dans la recherche YouTube. Cependant, vous pouvez capturer quelques globes oculaires sous l’onglet “Vidéos suggérées” et générer du trafic à partir de là.
2. Collaborez avec d’autres canaux
Vous voulez vous faire connaître d’un public qui n’a pas entendu parler de vous?
Ensuite, collaborez avec d’autres créateurs. La promotion croisée est un excellent moyen d’élargir rapidement votre audience. La mécanique est simple. Lorsqu’un créateur avec un public similaire (et probablement un contenu différent) se porte garant de votre contenu, il crée une preuve sociale instantanée. Cela persuade leur public de vous vérifier.
Pour trouver des collaborateurs potentiels, vous devez trouver des canaux qui ont un similaire:
Niveau d’influence: si vous contactez une chaîne avec 10 fois votre nombre d’abonnés, les chances de conversion en partenariat sont faibles. Sinon, vous devez leur offrir un autre type de valeur.
Type d’audience: vous pouvez vérifier les intérêts de votre public et les autres chaînes qu’il regarde. Votre section commentaires peut également vous prêter quelques créateurs intéressants avec lesquels collaborer.
Social Blade est un excellent outil pour découvrir des chaînes de taille et de données démographiques similaires.
3. Faire la promotion auprès d’autres canaux de médias sociaux
Avez-vous une audience existante sur une autre plateforme de médias sociaux?
Même si vous avez quelques centaines de followers et d’amis, vous pouvez générer du kilométrage pour vos nouvelles vidéos. J’ai coordonné les mises à jour avec mes amis et ma famille pour qu’elles aient lieu dans les 24 heures suivant la sortie d’une vidéo.
Les numéros d’engagement et de preuve sociale de ces premières heures après la publication déterminent le placement de la vidéo dans les SERPs.
En plus d’une stratégie à long terme, vous pouvez également envisager de contacter des sites Web qui ont intégré des vidéos similaires à vous dans leurs articles.
Même si un site Web a écrit sur un sujet, vous pouvez le contacter et partager comment votre vidéo ajoute un composant «média» à son article. Et contribue à augmenter leur temps sur la page.
Si vous disposez d’une liste de diffusion ou d’un site Web, partagez vos nouvelles vidéos avec eux. C’est un excellent moyen de susciter l’engagement et de générer des vues initiales. L’algorithme YouTube utilise ces mesures d’engagement initiales pour décider si la vidéo sera distribuée davantage sur sa plate-forme.
4. Demandez de l’aide à vos spectateurs
Par rapport aux autres plates-formes de médias sociaux, l’audience YouTube est à l’aise avec les appels à l’action. C’est grâce à la culture “J’aime, commenter et s’abonner” que les créateurs de vidéos ont infestée sur la plate-forme.
Vous pouvez demander l’aide de vos spectateurs directement pendant ces moments clés:
Début de la vidéo: vous pouvez demander aux téléspectateurs “d’appuyer sur l’icône en forme de cloche” pour qu’ils soient informés des mises à jour de votre chaîne.
Écrans de fin: à la fin de la vidéo, les téléspectateurs «s’attendent» à un appât d’engagement. Ainsi, la rétention diminue considérablement. Faites attention à ne pas changer de cadre et continuez à parler pendant que l’écran de fin apparaît.
Description de la vidéo: la plupart des spectateurs ne liront pas la description de votre vidéo. Cependant, vous pouvez toujours demander à partager des vidéos de votre chaîne ici.
5. Tirez parti de l’onglet Communauté et des histoires YouTube
Ces deux outils sont relativement nouveaux et ne sont pas disponibles pour tous les créateurs. Il s’agit de la tentative de YouTube de créer une expérience de médias sociaux à part entière pour ses utilisateurs.
Si vous avez un onglet de communauté, vous pouvez interagir avec votre public en publiant des questions. L’école de la vie l’utilise pour publier des essais écrits qui accompagnent leurs intrigantes esquisses vidéo.
Vous pouvez également utiliser l’onglet pour promouvoir votre chaine youtube gratuitement
YouTube a également lancé des histoires qui suivent un format similaire à d’autres plateformes de médias sociaux comme Instagram. La différence est que bien que ces courts messages vidéo soient également temporaires, ils durent 7 jours. À l’heure actuelle, les histoires ne sont disponibles que pour les chaînes comptant plus de 10 000 abonnés.
vidIQ interagit régulièrement avec ses abonnés et le publie sous forme d’histoire sur leur chaîne YouTube.
6. Suivez The Netflix Suite
Produire une excellente vidéo autonome peut vous coûter quelques heures de visionnage. Une meilleure façon, cependant, de renforcer la surveillance excessive est de créer une série.
La première étape consiste à choisir un sujet qui résonnera avec votre public. Vous pouvez trouver la même chose en consultant votre YouTube Analytics (si vous êtes un créateur depuis un certain temps et que vous avez collecté suffisamment de données). Sinon, vous pouvez utiliser des outils de recherche de mots clés.
Prévisualiser(ouvre un nouvel onglet)
Une fois que vous avez finalisé le sujet, vous pouvez créer un script convaincant pour une série. Après l’avoir répété et perfectionné, produisez la série. Avant de sortir, vous pouvez créer un buzz pour lui en sortant quelques bandes-annonces.
Enfin, vous pouvez publier la série de l’une des manières suivantes:
Tout à la fois: c’est la manière originale de Netflix qui offre une commodité et crée une expérience transparente pour vos téléspectateurs.
À intervalles réguliers: vous pouvez également créer des buzz pour chaque épisode et les publier chaque semaine. Chaque nouvelle vidéo peut également être placée sous une playlist. Cela crée de l’enthousiasme et crée une anticipation de votre audience pour vérifier régulièrement votre chaîne.
Les séries sont un outil sous-utilisé sur YouTube principalement parce qu’une série nécessite un budget élevé et des compétences de narration exemplaires. Cependant, lorsqu’il est bien exécuté, il s’agit de munitions pour promouvoir votre chaine youtube gratuitement.
Conseil de pro: vous pouvez ajouter toutes vos vidéos ci-dessus dans une liste de lecture de série. Bien qu’une vidéo puisse exister dans des listes de lecture illimitées, elle ne peut apparaître que dans une seule liste de lecture de série. Ces listes de lecture sont donc également utiles pour la classification de haut niveau de votre chaîne.
7. Regroupez vos vidéos dans des listes de lecture
Même si vous ne créez pas de série, chacune de vos vidéos doit figurer dans au moins trois listes de lecture. Lorsqu’elle est exécutée avec goût (en gardant à l’esprit l’expérience du public), une liste de lecture est un excellent outil pour augmenter le temps de session de vos utilisateurs.Comment promouvoir vos playlists? Ils ne sont généralement pas classés dans la recherche YouTube. Mais vous pouvez utiliser des écrans de fin dans vos vidéos pour diriger les spectateurs vers des vidéos associées sur votre chaîne. C’est un excellent moyen d’allonger la durée de la session.Vous pouvez même ajouter des vidéos d’autres chaînes dans vos listes de lecture, le cas échéant. Si un spectateur aime les regarder et a été dirigé vers votre vidéo, cela augmente la durée de la session de l’utilisateur. Cela aidera donc vos vidéos à être mieux classées.
8. Obtenez le trafic du papa Big Search
Souhaitez-vous un flux constant de trafic de Google sur vos vidéos?
La plupart des créateurs ne jouent pas en dehors de l’univers YouTube, alors qu’en fait, les SERP vidéo n’ont cessé d’augmenter dans Google.
En effet, pour certains mots-clés, Google privilégie le contenu vidéo ou du moins délivre du contenu multimédia. Si vous pouvez obtenir un extrait de code pour votre vidéo, sa miniature colorée créera un trafic régulier sur votre chaîne.
Pour optimiser votre vidéo, branchez le mot-clé dans Google et faites défiler vers le bas jusqu’au carrousel vidéo. Vous pouvez également trouver un SERP vidéo dédié, ce qui est encore mieux. Ensuite, ayez une idée de la durée de la vidéo, des titres et du type de contenu que Google préfère.
Avant de commencer à produire, veuillez noter que les SERP vidéo sont volatils. Assurez-vous que les résultats vidéo sont stables et génèrent un trafic organique depuis un certain temps. Ahrefs est un excellent outil pour la même chose.
Par exemple, voici les résultats de l’expression “comment faire un nœud”.
9. Organisez un concours ou un cadeau
Organiser un concours est un excellent moyen de mobiliser votre communauté et d’augmenter l’activité sur votre chaîne. En plus de susciter l’engagement, ils vous exposent également à une nouvelle audience pour votre chaîne, car les participants aiment partager leurs entrées avec leurs réseaux personnels.
Prenons un exemple. Rob Scallon, un guitariste, a invité ses abonnés à participer à un concours de reprises avec sa vidéo Fingerpicking 101. Il a collaboré avec Yousician pour le même.
Dans le concours d’un mois, il a fini par obtenir 116 entrées. Il a déclaré 20 prix en plus du gagnant, qui a remporté une guitare Rob Scallon Chapman.
Et devine quoi?
Si votre public est composé de collègues créateurs, vous pourriez vous retrouver avec BEAUCOUP de contenu captivant et divertissant financé par le crowdfunding.
À moins que vous ne souhaitiez offrir vos propres produits, c’est une excellente idée d’avoir une marque sponsorisant votre concours. Sinon, vous pouvez essayer de décerner un prix qui a une valeur perçue élevée. Par exemple, en 2010, Rob Scallon a lancé son premier concours sur la même chanson ci-dessus. Le gagnant du concours a reçu un CD de Rob Scallon.
10. Rejoignez les diffusions en direct et faites examiner votre chaîne
Avez-vous vu ces commentaires «Veuillez vous abonner à ma chaîne pour ma famille»? Ouais, je sais qu’ils sont ennuyeux. La raison pour laquelle je les ai évoqués est qu’il existe un moyen connexe, mais plus authentique, de faire connaître votre chaîne.
Vous pouvez participer aux critiques en direct d’une chaîne par une chaîne YouTube comme vidIQ. En plus d’obtenir des informations pour améliorer votre chaîne, il s’agit d’une exposition gratuite pour votre chaîne. Bien que cela ne fasse pas de brèche, cela est utile pour les créateurs qui commencent tout juste avec YouTube.
vidIQ partage le calendrier de ses audits sur sa chaîne. Allez et définissez un rappel pour vous-même d’être là sur le prochain: vidIQ YouTube.
11. Reverse engineering de sujets éprouvés et tendances à suivre
Jennelle Eliana a tracé un voyage de rêve sur YouTube en touchant un million d’abonnés avec deux vidéos. Qu’est-ce qu’elle a bien fait? Le premier aspect est qu’elle a sélectionné les sujets dont la demande était avérée. Il suffit de regarder le nombre de vidéos visionnées sur le thème de la «vie en camionnette».
Le deuxième aspect clé est qu’elle a choisi un sujet tendance. Cela signifie que la période de l’année et l’afflux de contenu sur “van life” montrent une tendance à la hausse sur YouTube. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, vidIQ montre que le terme de recherche «van life» commençait à augmenter.
Comment pouvez-vous découvrir de tels sujets susceptibles de gagner un plus grand nombre de téléspectateurs? Vous pouvez intégrer vos idées de vidéos dans un outil de recherche de mots clés. Vous voulez trouver une fenêtre d’opportunité – une forte demande associée à une faible concurrence.
Cela aidera à surveiller les tendances de la culture pop comme «Star Wars» en décembre. Vous pouvez également utiliser “Google Trends” pour vous tenir au courant des tendances.
12. N’oubliez pas les bases de la réalisation de films
Comme discuté, accumuler une quantité importante de temps de visionnage vous mettra sur la carte et obtiendra des récompenses de l’algorithme YouTube. Bien sûr, les tactiques comme un crochet intéressant et la création de longues vidéos sont cool.
Cependant, la stratégie globale qui détermine si un spectateur est émotionnellement engagé est votre histoire. Idéalement, vous voulez avoir une grande idée pour un croquis. Tous les éléments de votre vidéo devraient alors prendre en charge ce thème central. Si vous vous en écartez, c’est une distraction et cela entraînera une perte d’intérêt de votre public.
Comme l’a dit Casey Neistat, “Vous devez trouver quelque chose qui intéresse un public. Et ensuite le partager avec lui d’une manière qui l’intéresse également.”
Quelques autres aspects à prendre en compte:
Coupes de saut: lorsqu’elles sont utilisées judicieusement et avec goût, elles sont un excellent moyen d’attirer l’attention d’un spectateur qui tombe.
Tout est question d’audio: il ne s’agit pas d’acheter du matériel coûteux pour produire des images sexy. Cependant, le maintien d’une sortie audio de haute qualité est essentiel pour une excellente expérience d’écoute.
Dernières pensées
YouTube regorge d’un public affamé. C’est une excellente opportunité pour les créateurs de vidéos et les spécialistes du marketing. Cependant, il est également facile de se perdre dans les centaines d’heures de vidéos mises en ligne chaque jour. Il s’agit d’une meilleure stratégie pour planifier la manière dont vous allez promouvoir votre chaine youtube gratuitement vos vidéos et attirer une audience.
Dans cet article, vous avez vu douze moyens puissants de le faire. Ils prennentront du temps et des efforts pour se perfectionner, cependant, ils sont principalement accessibles à tous les créateurs (même ceux qui ont un budget marketing faible).
Y a-t-il des techniques que vous utilisez pour promouvoir votre chaine youtube gratuitement? Parlez-moi ont dans les commentaires ci-dessous.
L’article promouvoir votre chaine youtube gratuitement : 12 moyens puissants est apparu en premier sur myyoutubepartner.
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TRADUCTION FRANÇAISE (de moi)
NORDBAYERN 20/11/2019
https://www.nordbayern.de/kultur/konzert-in-nurnberg-conchita-wurst-im-gesprach-1.9535316
Concert à Nuremberg: Conversation avec Conchita Wurst
Le chanteur Tom Neuwirth sur son personnage artistique, ses processus d'apprentissage et ses images du monde -
NUREMBERG - Le 23 novembre, Tom Neuwirth, alias Conchita Wurst, donnera un concert avec l'orchestre symphonique de Nuremberg à la Meistersingerhalle; le directeur musical est le chef du big band et pianiste Thilo Wolf de Fürth. Avant ça, nous avons parlé au chanteur.
Conchita, vous êtes une personnalité multiple, je dois donc vous demander au début comment vous souhaitez être abordé.
En privé, tous mes amis disent Tom à propos de moi, professionnellement et en public, je m'en fiche, je réagis à Conchita, Tom, Wurst. J'aime être le centre d'attention, lorsqu'un des noms tombe, je me retourne immédiatement.
Depuis que vous avez changé radicalement d'image avec votre nouvel album, on peut supposer que le concert de Nuremberg est une sorte de tournée d'adieu pour Conchita?
C'était comme ça il y a quelque temps, mais j'ai retrouvé mon amour pour Conchita Wurst dans une production de ProSieben ("Queen of Drags") et je peux m'imaginer avec de tels concerts.
Comment est né le contact avec Thilo Wolf et l'Orchestre symphonique de Nuremberg?
Il y a deux ans, j'ai présenté un spectacle de minuit au bal de l'Opéra à Hanovre. Thilo y était avec son groupe à l'époque et je pense que c'était agréable de voir ce que je fais. Nous avons fait de la musique ensemble là-bas et avons décidé que nous pouvions en faire plus.
En plus des grandes voix féminines bien connues, vous pouvez également présenter des reprises d'hommes comme David Bowie, Prince ou Sam Smith en live.
Ce sera effectivement le programme de la soirée. J'aime évoluer dans différents domaines et j’aime le défi. Je trouve une chanson de Sam Smith plus facile à chanter vocalement, mais j'ose aussi chanter Celine Dion et Shirley Bassey.
Quels étaient vos préjugés lorsque vous travailliez avec un orchestre "classique"?
Le scepticisme des musiciens classiques envers les musiciens pop est connu et justifié pour moi. La musique classique est le berceau de la musique, je la respecte beaucoup - surtout en tant qu’Autrichien - et dis que ces musiciens sont presque des supermen pour moi.
Sur le CD "From Vienna With Love", vous révélez une proximité avec les thèmes des films de James Bond. Quel rapport y a-t-il avec le culte de masculinité du personnage principal?
C'est un concept très poussiéreux et il est temps d'avoir une James Bond femme. J'adore la musique, mais je trouve les films un peu ennuyeux.
La modification du personnage artistique "Wurst" est décrite dans le livret de votre nouveau CD comme un désir de vous retrouver. Le temps des ballades et des costumes épiques est-il révolu?
Conchita était la vérité il y a environ six ans, je pensais que c'était bien. Mais ensuite, j'ai pensé que je devrais faire quelque chose de complètement nouveau pour exprimer ce que je ressentais et ce que je ressens maintenant. Mais il ne s'agit que d'une nouvelle phase, d'un processus et non d'une réinitialisation irréversible.
Il y a aussi deux chansons très personnelles: "Trash All The Glam" et "Truth Over Magnitude". Comment traduiriez-vous ces premiers messages?
D'une part, il y est dit que l'on laisse la superficialité, le spectacle et le glamour derrière soi et que l'on est davantage soi-même; d'autre part, cela signifie que la vérité est plus importante que la grandeur. J'entends par là les gouffres de l'industrie du divertissement, mais aussi mon propre ego. J'ai commis des erreurs par le passé et je peux dire "désolé"; cela me donne une grande nouvelle liberté.
Quel concept se cache derrière la conception picturale du nouveau CD?
Nous, le photographe Niklas von Schwarzdorn et moi-même, avons compris lors de la séance photo du nouveau CD que je devais être nu, car c’est de cela dont il s’agit: la fin des illusions. C'était une journée d'été incroyablement chaude et moite, quand j'ai dû marcher à travers le paysage tel que Dieu m’avait créé.
Quelle est votre place dans un monde où la différence est de plus en plus menacée?
D'une part, je suis incroyablement ignorant et pourtant je découvre une tendance vers une plus grande compréhension, une génération inclusive, sensible et attentive. D'autre part, cependant, je constate également, en particulier en Autriche, des développements opposés. La solution pour moi est la pensée positive, la convivialité, l’humour; Je me concentre sur ça.
Vous sentez-vous plus comme un Autrichien, un Européen ou un citoyen du monde?
J'aime vivre à Vienne pour goûter cette crème fouettée au centre de l'Europe; J'aime aussi voyager et apprendre des autres.
Quelle est votre relation avec l'allemand en tant que chanteur?
L'anglais est un peu plus facile à chanter, mais je me rends compte que j'ai récemment développé un grand amour pour mon dialecte. Cela va si loin qu'au cours des entretiens, beaucoup de gens ne me comprennent pas.
À Nuremberg, vous devez remplir de votre présence la Meistersingerhalle lambrissée. Où se produira réellement la musique du nouvel album?
Je pense qu'un club de rock cool conviendrait, mais je ne suis pas non plus opposé à une version orchestrale de ma nouvelle musique. L'anticipation d'une grande salle de concert me fait me lever le matin plus concentré et avec une meilleure posture.
Tom Neuwirth (31 ans), artiste autrichien travesti, a été catapulté au Concours Eurovision de la chanson 2014 dans le rôle de Conchita Wurst et s'est depuis imposé comme représentant anti discrimination de la pop. Avec sa perruque et sa barbe, il joue dans la guerre des sexes d’une confusion aussi sophistiquée que dans la musique. Le chanteur se produit avec des groupes pop, parfois avec orchestre.
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sandrinedrouinlove · 6 years ago
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Ma définition de mon moi.
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La définition d’un individu est l’ensemble de ses traits, de ses héritages (culturel, génétique, etc.) et de son expérience de vie. En ce qui me concerne je suis une outsider: Comment ? Voici un mélange non exhaustif de qui je suis, attention, tout est balancé et mélangé: J’aime le champagne, mais c’est bien trop cher. J’adore la bière, mais elle est beaucoup trop calorifique. Le vin ? oui, mais blanc ou rosée. Pas d’alcool fort, je suis une autochtone, cela risquerait de réveiller en moi de vieux démons (Je plaisante). J’aime aussi le chocolat (même problème que la bière), porter de jolies robes, avoir des tonnes de paires de chaussures et de sacs.  J’aime être une princesse, porter de jolis vêtements, mais en même temps, j’adore courir dans la boue, performer sous la pluie. Je ne me plaint jamais lorsque je me fait mal, je déteste ma bague de mariage, j’aime les autos allemandes, j’adore écouter de la trance Goa ou bien de la psytrance, a l’opposé, je déteste le rap et ses textes sexiste, j’ai peur en moto, je ne roule presque jamais en VTT, je n’aime pas la betterave, je ne prend jamais de lait, je suis allergiques aux condescendants, etc ... contradiction, quand tu nous tiens ! 
Cela aussi est contradictoire : mon père est un autochtone de la nation mohawk, il a fui la réserve car il considérait qu’il valait mieux que cela, que d’être parqué dans une réserve comme un animal avec une étiquette sur la face. Il a rencontré une jolie juive, ma mère, une vraie anglophone de Montréal; Pas vraiment juive car mon grand-père est un cosaque d’Ukraine, c’est ma grand-mère qui était juive, une juive de Crimée, une longue histoire pour tout démêler n’est-ce pas ? J’ai la couleur de peau de mon père, les yeux de mon grand-père, les lèvres et les cheveux de ma mère, je suis une métisse, née entre trois continents. Au moment de leur rencontre les deux ne connaissaient pas un mot de français à ce moment-là. Speak english miss ? Yes Ken. Par la suite, grâce a mon père qui voulait apprendre la langue de Lévesque, ma mère finira aussi par la maîtriser, mais elle garde toujours un aussi fort accent anglais (je t’aime). 
Je suis la petite dernière de quatre enfants, la plus jolie aussi (je plaisante encore), l’enfant de l’amour comme ils aiment a le répéter, car ils m’ont eu sur le tard. Ils nous ont appris à vivre libre et à respecter nos valeurs. Les leurs : Travail, force, volonté, liberté, santé, respect, politesse. Chez nous, il n’y avait pas d’ordi, ni de cell, ni de TV, uniquement des livres, des tonnes de livres, comme si la bibliothèque du coin était chez nous. les fin de semaines se passaient en famille: jeux de sociétés, rami, poker (et oui), lecture a voie haute en français et en anglais, débats politique. Avec eux, j’ai appris que chaque idée est bonne a entendre, que la censure est la réponse des faibles et des idiots qui ne savent rien a l’éloquence et a l’élocution. Je passais des nuits entières a observer le ciel et a rêver au prince charmant. 
Pas d’ennuis chez nous donc, et pas seulement a cause des livres et des jeux, il y avait des masses d’activités sportive autour de notre éducation, entre un père marathonien et un oncle ex-militaire, pas de soucis de santé ! Beaucoup de voyages aussi: France, Italie, Japon, Maroc, Turquie, Inde ... pas de tout inclus a Cuba avec mes parents, que du tourisme sur place, une carte, des auberges de jeunesses, bref, voir l’identité des femmes et des hommes de tout ces lieux. Quelles découvertes !
Mais surtout ils nous ont donné le gout des études, nous avons tous étés a l’universités, tous diplômés de second cycle, minimum, mais dans des domaines de leur choix. Je voulais histoire, mes parents ont refusés. Peu de débouchés disaient-ils. Oh, rien de méchant, aucune pression, si j’avais voulu faire histoire, ils ne m’auraient tout simplement pas aidés (logement, frais d’étude, etc). Finalement j’ai opté pour la comptabilité. Une fierté pour eux ! Important aussi leur désire de nous apprendre le français, nous sommes parfaitement bilingues maintenant. Bon, il m’arrive encore de faire de nombreuses fautes à l’écriture, mais je me débrouille plutôt bien. 
C’est grâce a eu que je n’ai jamais fait attention au regard des autres, ni garder pour moi une remarque. J’avance dans la vie a vitesse grand V. Mariée a 21 ans après 3 ans de vie commune avec un homme qui pourrais être mon père (j’exagère, il n’est pas si vieux). Jeune maman d’une adorable petite fille. Jeune employé d’un grand cabinet. Sportive accomplie. Moralement je suis légèrement à l’opposé de mes parents : Je suis politiquement conservatrice, je me suis convertie au christianisme. Je suis autant à l’aise en talons haut, qu’avec des bottes de randonné. Je prends soin de mon physique, jolie cadeau de Dieu, mais il est souvent rempli de griffure et d’ecchymoses à cause de mes nombreuses chutes lors de mes runs à pied dans les beaux chemins de terre des Laurentides. 
Ma conversion au christianisme ? Un choix mûrement réfléchie. Sans doute une recherche d’explication sur qui je suis. Je vais a l’église, mais je suis en total opposition avec sa vison de l’homophobie et de la misogynie. Je suis un esprit libre après tout ! 
Bref, un être a part. Qui je suis ? Au final, une banlieusarde de 26 ans, marié avec un adorable vieux (pardon chéri), maman d’une jolie princesse, conduisant une belle auto allemande, vivant dans un beau bungalow, travaillant 10 heures par jour pour imposer ma marque dans un univers très masculin (j’adore mes collègues et mon boss). Mes racines ? Elles sont multiples: Juive, autochtone, ukrainienne, québécoise, canadienne. Car ce que je retiens, c’est que je suis cela avant tout, une québécoise, fière de sa province, de ses acquis, de sa beauté, de son étendu. Fière canadienne aussi, pas ce genre de canadienne qui ont fantasmée sur M. Trudeau, non. Celle qui aiment simplement vivre et ne pas être prise pour un clown (c’est méchant, désolé). C’est tout cela ma définition. Elle est différente pour chacun d’entre nous. Vive la diversité.
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santiagotrip · 6 years ago
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Étape 15 : Saint Jean de Froidmentel
J’ai donc repris la route vers 7h45 à Marboué pour une étape de 29,7 kms (ça, je ne le sais qu’après, grâce à mon outil magique !).j’ai en effet un sens de l’orientation qui frôle le néant absolu. Si je vais faire pipi la nuit, je me perds en retournant dans ma chambre (ou presque !) Ce voyage serait donc impossible sans le secours de l’électronique, sauf à envisager le tour de la terre. J’ai donc une application, sur mon téléphone, où sont stockées les cartes, depuis la carte de l’Europe jusqu’aux cartes IGN ultra-précises. Et sur ces cartes, est indiquée par un petit point bleu ma position exacte. Quand j’avance, le petit point bleu bouge, je sais donc exactement à quel endroit je me trouve et dans quelle direction de me dirige. En plus, l’appareil enregistre mon parcours exact, ainsi que diverses informations. Pour une buse comme moi, (en terme d’orientation, s’entend !) c’est une accessoire idéal.Et malgré ça, j’arrive encore à me tromper ! Donc régulièrement, je fais un ou deux kilomètres en trop à rattraper mes étourderies. Mais bon, sans l’appli, ce serait dix ou vingt kms à rattraper chaque jour ! Et je serai à Compostelle en Juin 2025 !!!Le chemin s’est déroulé sans problèmes. Simplement, ne sachant pas où j’allais dormir, j’étais un peu stressé, m’attendant à dérouler la tente dans le bois de Saint Claude, ce qui, en définitive, n’eût pas été dramatique, mais maintenant que je suis habitué au luxe ...Ca s’est arrangé, j’y viendrai.
Sur le chemin, un truc qui vous fera peut-être sourire :
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Je sais pas vous, mais moi, j’imagine le riverain qui sort, la bave aux lèvres, les yeux injectés de sang, avec un bâton à la main et qui vous tape sur la tête jusqu’à ce que vous partiez en courant.
Sinon, j’ai traversé Chateaudun, très jolie ville, avec aussi un caractère médiéval.
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A Chateaudun, miracle ; Agnès m’appelle, elle a trouvé un hébergement à Saint-Jean-Froidmentel. Exactement l’endroit où je voulais arriver. Elle a appelé partout, et en désespoir de cause, elle a appelé la Mairie. La secrétaire de Mairie, charmante au demeurant, lui dit qu’elle n’a rien à me proposer, mais qu’elle a peut-être une idée, elle rappelle. Une secrétaire de Mairie qui vous dit qu’elle rappelle, on n’y croit pas une seconde. Hé ben voilà ! La seule secrétaire de Mairie française qui rappelle quand elle dit qu’elle rappelle, elle se trouve à Saint-Jean-Froidmentel. Et avec une solution, en plus !!!
Agnès appelle au numéro qu’elle lui indique, et miracle, une dame lui répond qu’il n’y a aucun problème, et qu’elle m’hébergera cette nuit. Ouf ! On n’en menait quand même pas large.
J’ai traversé Cloyes sur le Loir, pareil, très jolie petite ville ... 
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Un joli truc croisé sur le chemin ...
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Un monsieur en vélo m’apostrophe. Il a fait le chemin, lui aussi. On a devisé un bon moment, je me rends compte qu’il repartirait volontiers.
Il me demande si j’ai fait tamponner mon Credential, et que si je veux, je l’attends tranquillement et il fait un aller et retour à l’église pour voir si quelqu’un peut le faire. Là, une remarque : Vous faites 2000 kms. C’est énorme. Et pourtant, vous n’imaginez pas à quel point 50 m gagnés - ou perdus - sont importants. Il n’y a qu’un pélerin qui puisse savoir cela !
Il revient, c’est bon. Je fais donc un détour par l’église, je sonne au presbytère, une dame m’accueille, tout sourire : “ Vous dormez chez moi ce soir !” Je suis un peu interloqué, jusqu’à réaliser que cette dame est l’hôtesse que j’ai eue au téléphone et qui a accepté de me loger.  Il est petit, le monde, en fait !
Elle m’indique le chemin, encore 7 ou 8 kms à faire jusqu’à Saint-Jean-Froidmentel. C’est toujours ça de gagné, demain l’étape est très longue.
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Mes hôtes n’arrivant que vers 18h, je suis a la maison (ou dans le jardin, plutôt !) une heure avant eux.
La maison, pour le coup, est une vraie “demeure”. Le jardin, ou plutôt “le parc” est de toute beauté, très bien entretenu ... j’ai hâte de saluer mes hôtes, et de voir à quoi ils ressemblent, même si j’ai croisé la dame sur le pas de la porte du presbytère ...
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Je m’installe sur un banc devant la maison et je repose mes pieds en attendant qu’ils arrivent.
Une voiture arrive et entre dans le parc. Vous aussi, vous vous attendez à une grosse BMW rutilante avec des sièges en cuir et des roues à rayons ... Ben non, c’est une petite voiture, du genre C3 ou similaire ... ça me rassure, ça, c’est mon monde ! Un jeune homme sort de la voiture, la démarche pas assurée et se dirige vers moi. Je me rends compte qu’il n’est pas dans les « standards ». Je pense à un trisomique ou quelque chose comme ça. Il me tend la main avec un sourire épanoui et me souhaite la bienvenue. Je m’incline, lui serre la main et le remercie. Il s’appelle Louis. Puis la dame que j’avais rencontrée au presbytère et son mari s’approchent de moi. Ils ont, je dirais, dans les 70 ans. Elle est très élégante, très distinguée et très souriante. Son mari a un regard bienveillant, un sourire franc, il porte un costume gris, simple et discret, juste comme il faut. Il parle doucement. J’apprendrai plus tard qu’il a subi un AVC, qui n’a altéré aucune des ses capacités physiques ni cognitives (ça, j’ai pu le constater !) à l’exception d’un affaiblissement de ses cordes vocales. Exactement comme s’il avait crié trop fort au match de la veille (c’est lui qui se décrit ainsi).
Nous entrons. L’intérieur est très chaleureux. Un peu bordélique, juste comme j’aime. Des livres partout, des bibelots sur tous les meubles ... on s’y sent bien. On monte dans ma chambre par un escalier au tapis un peu défraîchi, mais ma chambre est impeccable. Ils ont mis un point d’honneur à ce qu’elle soit accueillante et que les sanitaires soient au top.
J’imagine la quantité de travail nécessaire pour l’entretien d’une telle maison et le budget que nécessiterait sa « remise aux normes » actuelles. Moi je la préfère ainsi. Je ne voudrais pas risquer de perdre ce qui fait le charme particulier de cette maison.
Elle était infirmière, lui Saint Cyrien, général à la retraite. Ils ont en même temps l’élégance un peu désuète des grandes familles du siècle dernier et une ouverture au monde d’aujourd’hui, une tolérance tout à fait impressionnantes. Martine est très investie dans la paroisse, dans la commune ... Comme je marchais pour rejoindre l’étape suivante, elle m’a doublé en voiture. Elle allait collecter des lots pour un loto. Rien à voir avec Madame la Comtesse qui reçoit ses amies pour le thé en regrettant le temps passé où - au moins - on respectait ses aînés, alors qu’aujourd’hui, tout se perd !
Quant à Jean-François, le général, il est plein force tranquille. Peut-être sa voix faible et son élocution posée participent-ils de cette impression ...
Il n’a rien de l’attitude péremptoire, dominatrice et sans affect du chef militaire qu’on imagine. Je ne sais pas comment il était à 40 ans ... mais aujourd’hui, je trouve que ses petits enfants devraient l’appeler « Bon Papa ». Ça lui irait drôlement bien.
Et puis Louis. Il a eu une grosse saloperie de maladie à la naissance. Il a aujourd’hui 40 ans. Il travaille dans un centre pour adultes handicapés où il se sent bien. Il revient un week-end sur deux, ses parents l’entourent d’une affection inouïe et se décarcassent pour qu’il ait la vie la plus normale possible. Et c’est pas simple.
On dîne à la cuisine (Bon, dans une cuisine comme ça, à Paris, on fait un F3 !). Le repas est agréable, l’ambiance enjouée. On rigole beaucoup, on se raconte ... Louis m’offre de « son » Montbazillac, il n’aime que ce vin-là. Je suis flatté ! Je me promets de faire mon possible pour revenir un de ces jours, en apporter une bonne bouteille et trinquer avec lui.
On boit le café au salon, Louis parle de son chat, Jean-François parle de Louis, Martine des pèlerins (celui qui dort avec son chien, ceux qui oublient de se laver, ceux qui se font passer pour des pèlerins et ne le sont pas plus que moi couturière), et on se marre. On va se coucher.
Le lendemain matin, 7h, Martine est en bas, elle a tout préparé. On s’installe à table et on parle de trucs plus sensibles. Elle parle de Louis, je lui raconte Gabriel, elle parle de ses autres enfants, celui qui est militaire, en opération extérieure au Mali et de son épouse. Eux aussi ont un enfant « différent », comme elle dit. Elle parle d’autres trucs que je garde pour moi, tout cela avec une infinie pudeur.
Elle me dit «  Bon, j’ai de la chance, j’ai la foi ». Et je trouve ça beau.
Quand on se quitte, achevant une conversation, je lui fais part de mon aversion pour les hommes qui se barrent du foyer en laissant leur femme seule avec un gosse malade. Elle me répond « Il ne faut pas juger. Beaucoup d’hommes ne sont pas armés pour supporter des situations aussi difficiles. Ils font de qu’ils peuvent avec ce qu’ils sont. Pour les femmes, c’est différent. Elles l’ont porté ... »
Je sais pas si elle a raison, mais je sais qu’au niveau « bonté forme supérieure de l’intelligence », elle me met dix longueurs dans la vue !!!
Madame, mon Général, si vous le permettez, je vous fais une place dans mon sac à dos et je vous emmène à Santiago. Et on assied Louis sur le sac, ça le fera marrer !
Allez, encore un cadeau, une jolie photo de moi :
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navisseli · 6 years ago
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L’Aliéniste
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Auteurice : Caleb Carr
Maison d’édition : Pocket
Date de publication : 1995
Nombre de pages : 576
Genre : Policier, Thriller, Historique
Ce qu’en pense Seli :
Sans préambule, cette lecture n’a pas été très agréable. J’ai traîné le bouquin trois semaines, à lire trois pages par ci, trois pages par là... pour au final terminer le dernier tiers en quelques heures... Pourtant, une trame policière sur fond historique avait tout pour m’attirer, surtout que je connais mal la sphère spatio-temporelle traitée : le New York du fin du XIXème siècle. Alors pourquoi ?  La raison est très simple...
Dans tout roman policier ou thriller, quand la première mort survient, il y a toujours ce temps de latence où le personnage principal (un enquêteur) se rend compte que le meurtre est étrange et prend donc la décision de mener l’enquête... Soit parce que le meurtrier essaie de faire passer son acte pour un suicide ou un accident, soit parce que le meurtrier est un psychopathe, et donc il faut dresser un profil psychologique du serial killer. Nous sommes ici dans la seconde catégorie, car impossible de faire passer des meurtres gores pour des accidents. Nous avons affaire à l’un des premiers romans qui a sans doute voulu creuser la psyché du tueur, comprendre qui il est, ses motivations, quels événements dans sa vie l’ont mené à tuer, etc... Pour l’époque, ça devait donc être du neuf. Les deux tiers du roman consistent en les recherches des protagonistes pour dresser le profil psychologique du tueur alors que des membres de la police et des mafieux leur mettent des bâtons dans les roues. Même si les meurtres et leur exécution sont plutôt glauques, c’est très attendu et classique. Le but est de choquer le lecteur et donc l’intéresser au tueur. Moore (le narrateur) décrit alors à grand renfort de détails le cadavre des jeunes gens mutilés et humiliés par le tueur. C’est extrêmement gore, et les descriptions ont un côté très voyeuriste, Moore étant à la fois fasciné et dégoûté par tant de violence et de haine. 
Il y a une nette inspiration de Sherlock Holmes dans ce roman. John Moore, notre narrateur, raconte a posteriori les événements pour en tenir chronique, Lazlo Kreizler (le fameux aliéniste) est clairement un substrat de Holmes et le roman se passe peut ou prou à la même époque. Le soucis devient assez rapidement que si les personnages sont caractérisés, ils ont peu de saveur et d’intérêt, et il faut vraiment attendre d’être lancé dans l’intrigue pour commencer à les apprécier. Kreizler est presque un stéréotype du génie incompris : tout le monde le trouve bizarre, il a un passé deep dark, des soucis pour gérer ses relations affectives et une intelligence et une spontanéité très marquée. Il prend le temps (mais a posteriori) d’expliquer ses raisonnements, ce qui fait qu’on a souvent l’impression d’avoir compris une scène seulement bien après. Il nous laisse vraiment l’impression d’avoir sauté des lignes durant certains chapitres quand il récapitule ce qu’il a compris. De la même façon qu’il nous rappelle Holmes, Moore nous rappelle Watson : précisément le genre de type dont tu te demande ce qu’il fout là depuis le début car à part raconter il ne sert pas à grand chose. Moore est paumé presque en permanence, il faut tout lui expliquer, il traverse certains événements dans l’incompréhension la plus totale, même si ça s’arrange beaucoup par la suite. C’est clairement le vecteur du lecteur pour pénétrer l’univers du roman : un type lambda qui se retrouve embarqué dans l’histoire sans y être réellement connecté. Mais du coup, quand son vecteur est perdu en permanence, cela donne au lecteur parfois l’impression d’être largué aussi : Moore est le narrateur, il apporte son ressenti, si il ne comprend pas, nous ne pouvons pas comprendre, ou alors l’explication est tronquée. 
Du coup, le personnage qui ressort le plus dans toute cette histoire, car elle n’est pas inspirée d’un personnage existant, c’est Sarah. Sarah, c’est une femme en avance sur son temps : elle est forte, indépendante, déterminée, elle n’aime pas se laisser dicter sa conduite par les hommes, est une chasseuse et une tireuse accomplie et titulaire du premier poste féminin de la police de New York, secrétaire. Elle est a priori féministe, et dans le duo qu’elle forme parfois avec Moore, c’est elle qui dirige le plus. Et j’aime beaucoup Sarah. On nous raconte qu’elle a eu une éducation hors normes : fille unique, son père l’a alors élevée comme on éduquait un fils, et frustrée de voir toutes les portes se fermer, elle s’est jurée de devenir la première femme enquêtrice de police. C’est un modèle positif et stimulant, et pour un roman policier du début des années 90, voir une femme aussi inspirante qui n’a rien de la demoiselle en détresse, de la future amoureuse ou du faire valoir est agréable. A noter cependant qu’elle est la seule femme traitée ainsi. Mary est le love interrest de Kreizler (elle est en plus affligée d’un handicap qui l’empêche de parler malgré une grande intelligence, donc adieu test de Bechdel...) et Mrs. Roosevelt est... la femme de Roosevelt. Il y a bien les filles du couple, mais elles sont tertiaires et ne servent qu’à alléger un peu l’ambiance avant le dernier acte. Ajoutons à ça pas mal de propos essentialistes sur les femmes qui ont assez mal vieilli et voilà... C’est quand même mitigé...
{SPOILER}
Quand l’équipe s’interroge sur le genre du tueur, Kreizler affirme que ça ne peut être qu’un homme. Sarah, qui n’a pas vu les cadavres, argue que les femmes autant que les hommes sont capables de violence et s’interroge sur les preuves dont il dispose. Plus tard, un nouveau cadavre est découvert, et alors que Moore reprend l’avis de Sarah pour le défendre, cette dernière, très secouée, revient sur son avis :
“ Mais moi, je peux te le dire, John. C’est l’oeuvre d’un homme, cette chose, là-bas. Une femme n’aurait jamais... [...] Les mutilations, la corde... ”
Vous me direz qu’il s’agit de considérations de l’époque, que Sarah, bien que féministe, est encore conditionnée par les injonctions sociales faites aux femmes. C’est juste, mais le soucis c’est l’auteur cautionne ce discours. Durant tout le roman, les personnages visitent des malades mentaux ou des psychopathes qui s’en sont pris physiquement à des enfants avec violence : tous sont des hommes. Les femmes abusives le sont à un bien moindre niveau et surtout très rares : le roman refuse de dire que les femmes sont capables de blesser, voire de tuer leur progéniture. De la même façon, Kreizler déduit de l’extrême perversité du tueur qu’il n’a jamais eu de femme dans sa vie, car selon lui :
 “Si il avait croisé le chemin d’une femme, nous n’aurions pas cette conversation”
Non, ce roman n’est pas le premier à montrer des femmes incapables d’extrême violence et forcément plus douces que les hommes, mais le soucis c’est que même dans les années 90, il y a des faits divers de femmes qui assassinent ou mutilent, même si les procès ont peut être été peu médiatisés. La maternité est considérée comme salvatrice, ramène les femme à une idée de douceur et de protection et nie toute violence ou folie, alors que l’hystérie était un “mal” extrêmement commun qui valaient à de nombreuses femmes de finir en institution. 
Donc là j’ai sans doute hérissé pas mal de gens avec mon discours, mais je ne l’ai pas fait sans raison. Ces partis pris tronquent le récit : inutile de préciser que ces déductions sont exactes et que le tueur a un délire bizarre avec les figures de féminité alternatives qui le fait cibler des jeunes prostitués travestis ou des jeunes filles trans (n’ayant que peu de connaissances sur le sujet, j’ai du mal à déterminer si le traitement de ces thématiques est bien abordé par le roman, donc si quelqu’un de concerné l’a lu, j’aimerai avoir vos avis...). 
{FIN SPOILER}
Il faut attendre le dernier tiers du roman (le moment où tout commence à se dénouer) pour trouver un réel intérêt à tous ces rebondissements. On a enfin une idée de la direction que prend le moment, alors que les 350 premières pages donne l’impression d’une série de tâtonnements un peu au pif malgré la rigueur de l’auteur pour nous livrer la méthode de Kreizler. On “comprend” le tueur, on découvre son histoire, ses motivations (ou plutôt ses pulsions), et l’équipe peut enfin tenter de le stopper et d’arrêter les meurtres. Les différents antagonistes secondaires en profitent pour venir faire chier au passage, si bien que leur seul intérêt scénaristique est de ralentir l’action plutôt que d’accentuer la tension, et la résolution est assez intéressante en bénéficiant de quelques rebondissements plaisants qui relancent l’intérêt. Le soucis, c’est que comme on n’a pas été intéressé parce ce qui s’est passé avant, la tension a du mal à monter, et on ne s’en fait pas tellement pour les personnages, même si j’ai eu pour ma part une forte affection pour Sarah. De plus, “l’excuse” trouvée pour éloigner Kreizler de l’enquête un temps fait vraiment capillotractée et feignante.  Il n’en demeure pas moins que c’est prenant, rythmé et accrocheur. Oui, si je me suis fais chier comme un rat mort pendant les deux premiers tiers, j’ai beaucoup apprécié la fin. 
Il y a cependant un autre point que je tenais à aborder, le contexte de cette oeuvre. Les victimes étant des jeunes gens prostitués issus de l’immigration, c’est l’occasion pour l’auteur de dresser un portrait de la société new-yorkaise de l’époque. Nos héros sont issus de milieux sociaux plutôt aisés, donc on nous parle de dîner mondains, de soirées au club Delmonico, et de belles résidences (Kreizler étant fils d’immigrés hongrois, on se demande tout de même comment sa famille a pu accéder à ce milieu après seulement une génération). A contrario, les victimes sont issues de quartier insalubres, dangereux, menaçant de s’effondrer, rongés par la maladie et la misère. Le portrait de ces quartiers est assez cru, de même que les mentalités de l’époque, même si le roman tombe presque dans le travers de montrer le racisme comme un truc de pauvres pas éduqués, car a contrario les personnages des milieux aisés sont tous montrés comme très tolérants. Il y a un portrait très binaire de New York, entre richesse et pauvreté, liés entre eux par le cynisme, la corruption et le crime, qui brouille les pistes. On a l’impression que tout est sale, noir, crasseux, alors même qu’il n’y a pas tant de descriptions. Si il y a l’excuse de faire le portrait d’une société passée, ce roman montre exclusivement le revers du rêve américain pour toutes les populations immigrées, forcées de vivre dans des taudis, méprisés ou utilisés comme marchandises. Mis à part Kreizler, les quelques personnages issus de l’immigration sont soit pauvres, soit ont réussi dans le crime. La seule chose dont je ne sais que penser est le fait que le tueur cible des jeunes immigré.es, car je trouve l’explication du traumatisme qui l’aurait rendu xénophobe très très bancal...
Ce roman m’a énormément déçue, même si tout n’est pas à jeter, loin de là. Nombreux.ses sont celleux qui l’ont apprécié et vu qu’une adaptation sérielle existe, qui a eu aussi pas mal de succès, je pense être juste passée à côté du point qui rend le roman si populaire. Cependant, je suis curieuse de découvrir cette adaptation remise au goût du jour (le roman a quand même plus de vingt ans !), juste pour voir si les points qui m’ont dérangée ont été modifiés.
Ma note : 9/20
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chaglt · 6 years ago
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Ça continue!
En référence à mon premier titre du 18 septembre (nous sommes le 18 novembre, je vous laisse faire le calcul) :-)
Je n’ai pas grand chose à raconter, mais chose promise, chose due: Voici mon article bilan post 2 mois #expérience #nostalgie (en vrai comme je viens de le dire au Pulcino, alias ma belle-soeur wesh, j’ai un peu le temps long hihi)!
Au niveau de l’espagnol: compréhension, de mieux en mieux :) Je comprends énormément (sauf quand ça crie dans les bars, et encore, je m’habitue), donc ça c’est top! Pour parler c’est plus facile aussi (j’espère bien!), c’est toujours la grammaire qui me fait défaut. Mais j’ai acheté une grammaire et je m’y tiens, et je sens que quelques formes verbales rentrent tout de même dans ma cabeza. Je vais essayer d’avancer là-dedans (dans la grammaire, pas dans ma cabeza) d’ici le 23 décembre, date à laquelle je rentre en Belgique (vol à 6h du matin, et oui je n’ai pas réfléchi en prenant mon billet. Coïncidence? Je ne pense pas. --> Ceci n’a rien à voir avec ce qui précède, même si tout es lié dans l’univers, n’est-ce pas G? --> Je ne parle pas du point). Ce serait chouettos, chouette objectif :)
Au niveau du chinois: toujours pas de progrès, je ne comprends pas. (Pas contre au niveau des blagues de mieux en mieux, n’est-ce pas?)
Au niveau de la fatigue: il y a un mieux! Et oui mes amis, scoop de scoop: j’ai réussi à me reposer ce week-end! J’ai passé trois jours à lire, écrire et méditer (<3 Petit Bambou).. et dormir! Et cuisiner mes bons légumes au four :) (On dirait une petite vieille haha, mais j’en avais besoin). Et à faire mon sport également, beaucoup de marche, salle de sport.. ça aide pour le sommeil (non sans blague, disons que la théorie on la connaît tous, c’est mettre les choses en pratique qui s’avère parfois compliqué. Bref on s’en fout) Du coup je suis appaisée, c’est sympa :) Je compte bien continuer sur cette lancée :)
Au niveau des cours (que je donne): je m’habitue :) On a trouvé notre rythme avec Mercedes, et ça se passe bien. J’adore l’école, c’est un petit bonheur d’arriver le matin. Je m’attache aux élèves (qui sont juste trop mignons), les collègues sont super sympas.. Le 6 décembre on retourne au théâtre :) Franchement j’aime bien l’atmosphère, je me sens bien en classe.. Que demander de plus?
Au niveau de mon rythme: la règle “je prends le dernier métro grand max” a porté ses fruits :) je me sens plus reposée (la fatigue est toujours là, elle va pas partir du jour au lendemain, mais je peux faire les choses plus à mon rythme, c’est cool). Je ne sors plus jusqu’aux petites heures - hier j’étais au lit à 3h, oups, en tout cas beaucoup moins. Je m’adapte, je m’adapte. J’adapte mes repas aussi, je prends mes petits tupperwares à l’école pour ne pas revenir affamée comme jamais à l’appart’ vers 16h (diner à 16h c’est bofi). #adaptation
Au niveau de mes amis: Pri, Elise (qui s’en retourne en France cette semaine :(), et je commence à voir les gens du théâtre en dehors des cours :) J’ai passé la soirée de vendredi avec Blanca (une madrilène pure souche), on a parlé toute la soirée en espagnol (bien gossipé ouais!) et c’était ma foi bien cool, Jacob of course (<3), Elsa :), Josué (que je n’ai plus vu depuis 1000 ans, j’ai hésité à le mentionner). Disons que c’est mon cocon. Les autres personnes, je les croise de temps à autre à la danse (même si je n’y vais plus beaucoup), à l’école (j’adore Stephanie, l’auxiliaire de conversation d’anglais qui vient de New-York) et Sarah et Sandra, deux autres collègues de langue (espagnoles), trop trop sympas. Je n’ai pas vraiment fait de “grosse” rencontre ce mois-ci (la fatigue n’a pas aidé, c’est fatigant de rencontrer de nouvelles personnes mine de rien), même si je suis allée à l’anniversaire d’Alessandra il y a une ou deux semaines d’ici, une nana italienne de la danse ultra sympa.
Au niveau du moral: des hauts (très hauts) et des bas (qui sont tombés un peu bas dernièrement, mais tout va bien no worries), comme le commun des mortels :) Le sentiment général que j’ai en ce moment même? Je vais bien, mais ma famille et mes amis me manquent. Mon cocon belge <3 Mais je ne suis pas démoralisée pour la cause héhé, surtout avec mon adaptation rythmique (j’ai un rythme plus sain qui me correspond mieux --> Je suis plus reposée --> ça va mieux).
Au niveau du théâtre (et des mes hobbys en général): full love as usual. Hier j’ai rencontré une espagnole qui avait étudié pour être actrice et qui fait maintenant la psycho car c’est trop galère de vivre du théâtre. Elle a étudié 4 ans dans une école très connue (et très chère) de Madrid (Cristina Rota je pense), elle a même eu un agent qui lui proposait les castings.. tous pour des publicités. Et elle a même suivi des cours d’interprétation devant caméra. J’adore les artistes <3
- Je vais à la salle plus régulièrement, j’adore ça :) Ça m’aide à dormir et je m’y sens bien (mais qu’est-ce qu’on s’en fout Carlota - version espagnole - Carlotta - version italienne.. C’EST MON BLOG JE FAIS CE QUE JE VEUX, OK?! - beaucoup trop violent les majuscules). Par contre la danse, beaucoup moins. J’y retournerai à l’occasion (comme l’anniversaire d’Alessandra par exemple), mais ce n’est plus mon dada (pas le cheval, vous m’avez compris).
- Et je vais voir des expos, des pièces de théâtre.. et je lis énormément aussi. Ma culture va exploser ici! J’ai les musées Prado et Reina Sofia à 15 minutes de chez moi (je suis passée devant comme une reine seulement hier, après deux mois haha!) J’irai y faire un tour un de ces 4 :)
Au niveau de mon ouverture d’esprit: émancipation X2000. Tous les gens que j’ai rencontré jusqu’à présent m’ont ouvert l’esprit, avec leur vision du monde complètement différente de la mienne. C’est extrêmement enrichissant, du coup je me pose pas mal de questions sur pas mal de sujets. Je suis également de plus en plus sensibilisée aux problèmes du plastique, notamment grâce à Elise, Pri et Elsa. Le bio j’adhérais déjà, mais il y a un énorme travail à faire au niveau du plastique, j’en ai encore parlé avec Elise hier en me promenant à Casa de Campo.
Allez maintenant je blablate un peu sur ce que j’ai fait vendredi, samedi et aujourd’hui (si je compte bien) :-) J’ai même quelques photos, vous avez de la chance!
Mais j’ai déjà raconté jeudi et une partie de vendredi, non? Vendredi soir du coup, j’ai passé la soirée à Lavapies avec Blanca :) Trop trop chouette <3 On avait proposé (j’avais proposé) à tout le groupe de théâtre mais il n’y a qu’elle qui a répondu à l’appel haha, ça nous a bien fait rire!
Samediiiii qu’ai-je fait? C’était hier ça. Le matin j’avais envie de marcher, du coup je suis allée chez Veritas (supermarché bio) à pied, en passant devant tous les fameux musées, grand soleil.. Le pied :) J’adore Madrid <3 J’ai fait quelques photos sur le chemin, mira:
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Le musée du Prado si je ne m’abuse :)
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Une inconnue (je vous mets tout, comme dans mon billet précédent il n’y avait quasi aucune photo - COMPENSATION)
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Un monument dédiés aux morts du 2 mai pienso.
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Je ne sais pas ce que c’est, mais c’était joli (même pas honte, mais je vais tout de même me renseigner)
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Juste avant d’arriver au magasin bio :) Je trouvais la ruelle jolie (oui, vous aurez tout)
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Alors là.. Il y a une histoire trop drôle à raconter, il y a même eu un rebondissement à l’instant même où je vous parle (où je vous écris serait plus correct).. Ce magasin se trouve juste à côté du supermarché où je suis allée. Je l’avais déjà repéré (je vous laisse deviner pourquoi) et j’avais promis une photo à la copine de mon fratello (coucou Pulcino). Du coup cette fois-ci, ni une, ni deux, je prends la petite photo. Et petite comique que je suis, je la poste sur Facebook avec en légende “Ça y est, je me suis lancée à Madrid! Wish me luck!”
Croyez-le ou non, mais il y a des gens qui pensent vraiment que c’est vrai (au risque de répéter le mot “vrai”), ça me fait trop rire! C’est trop gentil en même temps, ils commentent cette fameuse photo (qui, à l’heure d’écrire ce billet, compte 57 “j’aime”) “Félicitations”, ce à quoi je réponds “Merci!”. Quelle marade, j’en ai encore parlé avec la famiglia il y a quelques minutes (skype  familial oblige, coucou Pulcino), qu’est-ce qu’on a ri. Et voilà ti pas que je raccroche mon skype et qu’une amie m’envoie la photo suivante avec le message suivant “Fallait que je te partage ça”:
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Le coup du siècle je vous dis! Qu’est-ce que je me marre! :D J’adore les gens <3
Alooors, après cette petite escapade, je suis retournée à l’appart’ tranquille faire une sieste je pense (et sans doute un peu méditer aussi, je vous mets une photo du logo de PetitBambou:)
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Promis, j’ai pas d’actions là bas.. Je devrais peut-être haha :-) Ah oui et j’ai appelé mon ancien colloc aussi (Coucou Gab!) :)
Ensuite j’ai rejoins Elise à Casa de Campo à 17h45 pour une promenade nocturne dans la forêt:
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J’ai enlacé longuement cet arbre.. C’était puissant, il s’est vraiment passé un truc :) (et NON JE NE SUIS PAS CINGLEE #PetitBambou #faitesdescalinsauxarbres #abasleplastique) Je suis sûre que les échanges d’énergie et autres existent, qu’il y a plein de choses dont on ne connait pas la force et la portée (bon allez, je me tais.)
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Après cette jolie promenade, je suis allée boire un verre avec l’ami Jacob, Amel (une des ses amies françaises rencontrée a Tenerife), Aurore et une espagnole (dont j’ai oublié le nom) qui a étudié pour faire actrice (j’ai l’impression que j’en ai déjà parlé plus haut, je me trompe?). On s’est retrouvés dans une boite de hip hop (totalement mon style de musique!) avec les deux françaises (trop sympas), Jacob (américain donc) et les deux collocs espagnols de Jacob, petit mélange cosmopolite des familles comme on aime :-) A las tres, estaba en mi cama.
Today, réveil à 10h30 pour aller au yoga de la risa, dont je vous ai déjà parlé ultérieurement (si je ne m’abuse encore, même si j’aime bien m’abuser. J’arrête.) Pri est venue avec, c’était chouette! Le thème était “Abrazo”, (pas sûre que ça s’écrive comme ça, mais soit, les câlins quoi!). Et bien mazette, c’est puissant ce truc! Un peu comme avec l’arbre hihi :-)
J’ai fait une petite photo d’une affiche de la Tabacalera avant de partir:
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Elle me faisait un peu penser à Cuba, je trouvais ça joli :)
Allez les petits lous, je vous laisse, que d’émotions que d’émotions tout ça! Et surtout, je dois appeler les fournisseurs de vin pour la commande de demain (mais quelle rigolade, je m’en remettrai jamais :P Les gens sont trop chou <3)
Grosses bètches!
Charloute!
PS: Je me rends compte, 30 minutes environ après avoir bouclé ce billet, que j’ai oublié un point essentiel: l’écriture. Au fil de mes lectures (dernièrement, “La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert” qui m’a fait pas mal réfléchir sur le sujet) et de mes billets ici même, je me rends compte qu’écrire peut devenir une passion. J’adore blablater par ici, et je pense que ça me plairait énormément d’écrire des choses plus sérieuses, plus structurées. Une piste à creuser? :) A ver! En tout cas, ça me fait un bien fou et ça m’éclate (comme disent les petits jeunes, dont je fais toujours partie oui oui!) (-:
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vraiesmeufs · 7 years ago
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Kawter : “Aspirer à être une Vraie Meuf c’est déjà être une Vraie Meuf”
Je ne sais même plus quand ni comment j’ai rencontré Kawter. Sûrement via les réseaux sociaux puis nous sommes devenues amies en vrai. On essaye de se voir à chaque fois qu’elle vient à la capitale. Depuis qu’on s’est rencontré, il y a plus d’un an de cela, je voulais faire son portrait, et il m’a par ailleurs été très demandé, même si on n’a jamais vraiment eu l’occasion. Vous comprendrez, je préférais profiter du peu de temps qu’on passait ensemble, mais aujourd’hui, je vais être moins égoïste et vous laisse donc vous immiscer entre nous, le temps d’une conversation. Ce portrait ne vient pas d’une rencontre en particulier, il est le mix de toutes les rencontres qu’on a pu avoir.
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La plus grosse passion de Kawter, c’est la mode. Sur Instagram, elle poste ses différents looks et parle de ses inspirations. “Je suis née au Maroc et j’ai l’habitude d’y retourner chaque année pendant les vacances d’été. Je devais avoir 6 ans lors de mon premier retour au bled et je n’arrêtais pas d’aller rendre visite à un tailleur-couturier dans la rue où habitait ma grand-mère. Je m’asseyais et je le regardais sans parler parce que je ne savais pas parler arabe à l’époque; il essayait de me faire la causette en français mais je n’étais pas très réactive car j’étais timide. Un jour, il m’a confié du fil, une aiguille et du tissu, je les ai pris dans mes mains puis je suis vite partie chez ma grand-mère pour coudre et je crois que tout est parti de là.” Elle m’explique qu’elle a toujours été pudique sur sa pratique de la couture jusqu’il y a quelques années. “Je n’aimais pas lorsqu’on me regardait coudre, c’était comme mon jardin secret. Ma mère savait que je cousais mais dés qu’elle venait dans ma chambre, je faisais semblant de lire ou de faire autre chose.”
C’est comme ça que Kawter a commencé à faire ses propres vêtements. Elle achetait des trucs chez Emmaüs avec des coupes qui n’allaient pas forcément pour retaper tout cela. “Ça m’a permis d’avoir les vêtements que je voulais à moindre prix et étant donné que je suis issue d’une famille à revenu modeste, c’était non négligeable. Une des premières pièces que j’ai vraiment cousue, je crois que c’est un pantalon vert Al malik comme on dit au Maroc, il est super ample et je l’ai cousu sans patron, juste en le modelant sur mon corps.”
S’en est suivi plusieurs projets textiles que la jeune fille a mené. “Le premier projet que j’ai réalisé c’est Basir, un projet textile que j’ai monté quand j’étais en Belgique, j’avais 17 ans. Je cousais toutes les pièces avec mes mains, sans utiliser de machine. Mon doigt était devenu une passoire, tellement l’aiguille avait planté ma peau ! Ça n'avançait pas comme je le souhaitais et je me mettais énormément de pression donc j’ai abandonné. Ont suivi deux autres projets textiles qui ont connu le même sort pour les mêmes raisons.”
“Aujourd’hui j’ai Abondance, ce n’est pas un projet textile pour le moment, c’est plutôt mon portfolio. On me demande souvent pourquoi cela s’appelle Abondance : c’est en fait la signification de mon prénom. Entre Basir et Abondance j’ai énormément évolué humainement et mentalement et aujourd’hui, notamment grâce à un super entourage, je deviens chaque jour un peu plus la femme que j’ai toujours voulu être au fond de moi. La gamine réservée et timide qui traînait chez le tailleur marocain a toujours voulu avoir confiance en elle, être quelqu’un de fort qui ne lâche jamais rien. C’est un peu à quoi j’aspire.”
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A son retour en France, elle a voulu ouvrir un blog avec son copain de l’époque, pour parler mode, beauté, lifestyle… C’est comme ça qu’est né OrangeBleue. “J’ai une attirance pour l’orange à l’époque du coup je voulais à tout prix qu’il y ait ce terme dans le nom, et lui s'identifiait plus au bleu donc ça a donné Orange Bleue. J’ai tenu ce blog pendant 1 an ou 2 avec une chaîne Youtube mais, comme pour mes projets textiles, je me mettais beaucoup de pression parce que je voyais d’autres personnes avancer plus rapidement. Finalement, j’ai été repérée pour être rédactrice mode pour Elevated. J’ai sauté sur l’occasion, j’allais avoir moins de responsabilités et plus de libertés.”
Une aventure qu’elle vit encore aujourd’hui, car Kawter revient la semaine prochaine pour la Fashion Week de Paris pour assister aux défilés et écrire pour le site. “Au début j’étais toute excitée ! J’avais des étoiles pleins les yeux. Mais en vrai, ça a rapidement été la désillusion je t’avoue. Le stress de ne pas être à l’heure à un défilé parce que l’autre a fini en retard, le temps passé à attendre les créateurs à la bourre, le brouhaha de la musique... le fait de ne pas pouvoir voir les pièces sous toutes leurs coutures est assez frustrant aussi. C’est pour ça que je préfère les présentations aux défilés, c’est plus posé. Mais ce que j’aime vraiment dans la Fashion Week ce sont quand même les styles que tu vois, les gens s’habillent vraiment comme bon leur semble et je trouve ça cool, ton style vestimentaire ouvre le dialogue avec de parfaits inconnus. C’est mon monde, je sens qu’on est tous là pour les mêmes raisons et quand tu viens de la province c’est vrai que ça fait un peu bizarre au premier abord.”
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Contrairement à ce que beaucoup pensent Kawter n’habite pas à Paris mais à Orléans. “Les freins de la province quand t’es une passionnée de mode sont réels mais ils ne sont pas insurmontables. Déjà si ta ville et ses habitants n’ont pas l’habitude d’entreprendre des projets et des événements, c’est un frein parce que tu ne peux pas évoluer toute seule. Dans mon cas, le second frein est le fait que ma mère m’empêche de bouger librement sur Paris notamment pour des raisons financières, ce que je comprends mais j’ai raté pleins d’opportunités. Nike m’avait contacté pour m’inviter à des événements et créer du contenu ensemble mais quand je leur ai dit que je venais d’Orléans, ils m’ont dit qu’ils cherchaient uniquement des parisiennes.”
Niveau études, Kawter me parle de sa frustration de ne pas étudier les choses qu’elle aimait au lycée. “J’ai fait filière littéraire alors que je voulais être en arts appliqués. J’ai toujours été une élève moyenne, bavarde mais sans problèmes tu vois. En terminale, ça a empiré à cause de mon prof de philo, on ne pouvait pas se supporter et si tu veux tout savoir, j’ai même failli me déscolariser et laisser tomber les études, mais je me suis dit que ma mère ne s’était pas sacrifiée pour que j’arrête tout maintenant donc j’ai continué. Je cumulais un contrat étudiant en parallèle et quelques semaines avant le bac j’ai fait un burn out : arrêt maladie, antidépresseurs prescrit (mais jamais pris), bref j’étais mal. Je me disais que je n’aurais jamais mon bac et la plupart des adultes de l’établissement me le disaient aussi. Dieu merci, j’avais mon copain de l’époque qui faisait tout pour que je réussisse et que je n’abandonne pas et en vrai c’est grâce à lui que j’ai réussi à avoir mon bac avec une mention.”
“Le plus dur, c’était l’affectation, j’ai reçu un coup dur d’APB : refusée par 11 établissements de MANAA. J’ai ressenti énormément de frustration et de solitude, parce que même si tu sais que tu n’es pas la seule dans ce cas, ça ne t’aide pas forcément à relativiser. Cette année j’ai donc été à la fac de mon secteur le temps d’un an et je me suis rendue compte que j’étais incapable d’étudier quelque chose qui me passionne réellement. L’an prochain, je commence un BTS Métiers de la mode et du vêtement en région parisienne. Ce n’est pas ouf comme formation mais ça m’apprendra ce que je veux apprendre et je verrais en fonction des expériences et contacts.”
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On parle ensuite goal et inspirations. Les VraiesMeufs de sa vie ? “J’ai peu de modèles. Pour son courage, sa bravoure et sa piété, ma mère m’inspire beaucoup. Pour son style et son aura, Aleali May est un modèle à suivre à mes yeux et je pense que ce sont mes 2 seules inspirations pour le moment. Enfin il y a toi, avec VraiesMeufs ! Vous êtes les 3 femmes pour qui je porte respect et admiration.”
“Je pense que mon goal ultime serait de réunir tout ce qui fait de moi ce que je suis, au sein d’un même bâtiment. Je voudrais ouvrir un complexe mêlant mode, art et culture, avec une exposition de créateurs à un étage, une exposition d’artistes à un autre, et une espèce de musée portant sur l’histoire des minorités ethniques, l’histoire que l’on nous apprend pas à l’école.” Kawter sait qu’elle n’est pas la seule à aimer l’art, l’histoire et la mode. “Notre génération paraît très superficielle parce que beaucoup d’entre nous sont très branchés “apparence” mais nous sommes surtout tous en quête d’identité.”
Elle me parle par ailleurs de la première fois qu’elle ne s’est pas sentie “chez elle”. Elle se souvient que le jour de l’inscription au bac, à côté de son prénom, il y avait écrit “étrangère”. “J’ai connu une grosse crise identitaire. La plupart des descendants d’immigrés sont juridiquement français, ce qui n’est pas mon cas. J’ai donc du mal à me reconnaître pleinement dans ce groupe. Des immigrés comme moi, il n’y en avait pas dans mon entourage pendant la primaire, le collège et le lycée. Pourtant je suis une enfant de la République, je m’exprime parfaitement dans la langue de Molière, j’ai reçu une éducation française et j’ai toujours vécu ici.”
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Au collège, elle n’avait pas d’amie arabe, et au sein de sa famille, on lui reprochait d’être francisée parce qu’elle ne parlait pas arabe et qu’elle avait un style qui sortait de l’ordinaire.“Ce genre de remarques peuvent te blesser. Du point de vue de la France et de ses institutions, tu es étrangère et au sein de ta famille tu es étrangère aussi. T’as l’impression d’être un alien et c’est difficile à porter pour une collégienne.” Cela fait en réalité peu de temps au final que Kawter a trouvé cet équilibre entre le Maroc et la France. “Il y a deux ans, j’ai véritablement repris lien avec mes origines et mon héritage, notamment avec mes racines berbères. C’est en partie grâce à des rencontres et des remises en questions, je dirais. Se retrouver parmi ses identités plurielles, c’est un long processus qui dure toute une vie.”
Et ses différentes identités, Kawter les défend corps et âme. “J’ai toujours été sensible aux injustices et aux inégalités. Il y a des choses que je n’ai jamais réussi à trouver normales, même si on a voulu me convaincre du contraire.” Elle m’explique que son féminisme se rapproche plus du féminisme islamique prônée par Zahra Ali que du white feminism. “Je n’en sais pas encore assez parce que j’étudie le sujet actuellement. Mais de ce que j’ai compris, le féminisme islamique auquel j’adhère se base sur le Coran et sur des hadith afin de bâtir ces principes en étant musulmane, c’est dans cette idéologie que je me retrouve le mieux. On garde à l’esprit que l’homme et la femme ne sont pas identiques mais complémentaires et ça n’empêche pas le fait qu’ils soient égaux et ça, beaucoup ont du mal à l’assimiler.” Parmi leurs revendications, les féministes islamiques exigent une réécriture des lois islamiques qui, selon certains savants musulmans contemporains, sont entachées par une vision patriarcale d’une autre époque. “Ce qui est à retenir c’est qu’aux yeux d’Allah hommes et femmes sont égaux, nos péchés comme nos bonnes actions sont traités de la même manière.”
“Une vraie meuf pour moi, ça ne se traduit pas par une quelconque apparence. L’essentiel, c’est ce qu’il y a dans sa tête et son cœur. Une vraie meuf c’est une femme qui s’assume entièrement dans les bons comme les mauvais côtés de sa personne, elle aspire à être meilleure qu’hier en se focalisant sur le dépassement de soi, que ce soit dans ses projets ou dans sa vie perso. En fait il n’y a pas de personnalité ou d’apparence qui limite et définit une vraie meuf, ça se reconnaît plus dans ses actions, ses valeurs et ses aspirations. Aspirer à être une Vraie Meuf c’est déjà être une Vraie Meuf.”
ENGLISH VERSION (translated by Lehna)
KAWTER : “Aspiring to be a "vraie meuf” is already being a "vraie meuf”.”
I don’t even know when and how I met Kawter. I guess it was via social media, then we became friends for real. We try to see each other each time she comes to the capital. Since the moment we met, more than a year ago, I wanted to do her portrait for the website, and even some people asked for it, but we didn’t have the chance. Guess you’ll understand, I would rather enjoy the little time we had together, but today I will be less selfish, and I’ll let you join us, the time for a chat. This portrait does not reflect a particular meeting, it is a combination of all the meetings we had.
Kawter’s biggest hobby is fashion. On Instagram, she posts her different looks, and speaks about her inspirations: “I was born in Morocco, and I usually come back every year during summer breaks. I was 6 years old when I first came back in Morocco, and I couldn’t stop going to a tailor in the street where my grandmother used to live. I sat there, and I looked at him in silent because I didn’t know any Arabic at this time; he tried to talk to me in French, but I wasn’t really reactive because I was shy. One day, he gave me threads, a needle, and some tissue, I took it in my hand, and then I left quickly for my grandmother’s house to sew. And I believe that it all began from this story. She explains to me that she always has been very shy on her practice of sewing until few years ago. “I didn’t like when people watched me sewing, it was like my private garden. My mother knew that I was sewing but when she was coming to my room, I was pretending to read or to do something else”.
At this moment, Kawter began to make her own clothes. She bought things from Emmaus with not super trendy cuts to fix them. “It allowed me to have cheap clothes that I wanted. And given the fact that I’m from a humble family, it was significant. One of the first pieces that I’ve really sewed was a green AL Malik trousers (as we say in Morocco). It was super wide, and I sewed it without any pattern, just by modeling on my body.”
Then, several textiles projects followed, led by the young girl. “The first one I’ve achieved was Basir, a textile project that I’ve created when I was in Belgium and 17 years old. I sewed all the pieces with my hand, without using a sewing machine. My finger was like a sieve, the needle kept cutting my skin. It didn’t go as I wanted, because I was putting in myself too much pressure, then I’ve dropped it. Then, two other projects have followed, that encountered the same issue for the same reasons.”
“Today I have Abondance, which is not a textile project for the moment but more a portfolio. People often ask me why it is called Abondance: it is in fact the meaning of my first name. Between Basir and Abondance, I have evolved humanely as well as mentally and today, particularly thanks to a great environment, I become each day a bit more the woman that I have always wished to be deep inside. The reserved and shy kid that hung around the Moroccan tailor has always wanted to trust herself, to be someone strong who never drops anything. It is what I aspire to be.”
After her return to France, she opened a blog with her ex-boyfriend, to speak about fashion, beauty, lifestyle… It is how OrangeBleue was born. “At this period, I had an attraction for orange, I wanted by all mean this term in the name, and he identified more himself with blue thus it gave OrangeBleue. I had this blog during one or two years with a Youtube channel but, as for my textile projects, I put on myself a lot of pressure because I saw other people making progress faster than me. Finally, I got spotted to become fashion editor for Elevated. I jumped on the opportunity, I was going to have less responsibilities and more freedom.”  
An adventure that she is still living right now, because Kawter comes back next week for the Paris’ Fashion Week to attend the fashion shows and write for the website. “In the beginning I was so excited! I had stars in the eyes. But in fact, it became quickly a disillusion I have to admit. The stress to not be on time to fashion shows because the other ones have finished late, the time spent to wait hurried creators, the hubbub of the music… the fact that you can not see the pieces under all their seams is quite frustrating too. That is why I prefer presentations to fashion shows, it is more calm. But what I really love in the Fashion Week is the clothing styles that you see, people get dressed like they want, and I think it is cool, your clothing style opens talks with perfect strangers. It is my world, I feel that we are all there for the same reasons et when you come from the countryside it is true that it is a little weird at first.”
Contrary to what people think, Kawter doesn’t live in Paris but in Orleans. “The brakes of the countryside when you are a fashion fanatic are real but not insuperable. If your city and its inhabitants are not used to undertake projects and events, it is a brake because you can not evolve alone. In my case, the second brake is the fact that my mother prevents me from moving freely to Paris in particular for financial reasons, what I understand but I’ve missed a lot of opportunities. Nike contacted me to invite me to events and to create new contents together but when I said that I came form Orleans, they replied that they were only looking for Parisians.”
On the educational level, Kawter tells me about her frustration of not studying things that she liked in high school. “I chose mostly literary subjects while I wanted to be in decorative arts. I have always been an average student, talkative but without problems. During the last year of high school, it got worth because of my philosophy teacher, we could not bear each other and if you want the whole story, I almost quit and dropped my studies, but I thought that my mother did not make sacrifices to watch me giving up, so I decided to continue. At the same time, I had a student job and few weeks before the high school diploma, I did a burn-out: sick leave, prescribed antidepressants (but never taken), in short, I was not feeling well. I thought that I would never get my high school diploma and most of the teachers said it too. Thanks God, I had my boyfriend, he helped me a lot, to not giving up and to motivate me. Thanks to him, I got my high school diploma with honours.”
“The hardest, was getting into schools. I received a hard blow from APB: turned away by eleven institutions of MANAA. I felt a lot of frustration and loneliness, because even if you know that you are not alone in that case, it doesn’t necessarily help you to put into perspective. This year I went to a university in my sector for one year and I realized that I was incapable to study something that I wasn’t passionate about. Next year, I’m going to begin a two-year technical degree of fashion and garment in Paris. This is not the best formation, but it will teach me what I want to learn.”
Then we spoke about goals and inspirations. The VraiesMeufs of her life? “I have a few models in my life. For her courage, her bravery and her piety, my mother inspires me a lot. For her style and her aura, Aleali May is a model to follow and I think that they are my two only inspirations at this moment. Well, there is you too, with VraiesMeufs! You are the three women for who I pay respect and admiration.”
“I think that my ultimate goal would be to combine all the things that define me, in the same place. I would like to open a complex mixing fashion, art and culture, with an exhibition of the creators in one floor, an exhibition of artists in another one, and a museum on the story of ethnic minorities, the part that schools do not teach us.” Kawter knows that she is not the only one to love art, history and fashion. “Our generation looks like very superficial because many of us think a lot about their appearances, but we are in search of an identity.”
She tells me about the first time that she did not feel at “home”. She remembers the registration’s day to the high school diploma, next to her name, there was written “foreigner”. “I experienced a big identity crisis. Most of the immigrant’s descendants are legally French, which is not my case. So, I have difficulty to recognize myself fully in this group. There was not a single one immigrant like me within my own circle during primary, middle, and high school. However, I am a child of the Republic, I express myself perfectly in Molière’s language, I have received a French education and I have always lived here.”
In middle school, she did not have Arabic friends, and within her family, they made her reproaches for being frenchified because she did not speak Arabic and because she had a style that was out of ordinary. “This kind of remarks can hurt you. From the point of view of France and its institutions, you are a foreigner and within your family you are a foreigner too. You have the impression of being an alien and it is hard to carry on for a schoolgirl.” It is in fact a little time ago in the end that Kawter found a balance between Morocco and France. “Two years ago, I really reconnected with my origins and my inheritance, in particular with my Berber roots. It is partially thanks to meetings and questionings, I would say. Find yourself among your plural identities, is a long process that lasts a lifetime.”
And her different identities, Kawter defends them heart and soul. “I have always been sensitive to injustices and inequalities. There are things that I have never managed to find normal, even if people wanted to convince me otherwise.” She explains to me that her feminism gets closer to Islamic feminism lauded by Zahra Ali than the white feminism. “I do not know enough on it because I am studying the subject right now. But what I have understood, the Islamic feminism to which I adhere, bases its argument on the Coran and on the Hadiths in order to build these principles while being Muslim. I am in complete agreement with this ideology. We need to keep in mind that the man and the woman are not identical but complementary and that does not prevent the fact that they are equal and that, a lot of people have trouble assimilating it.” Among their claiming, the Islamic feminists require a rewrite of the Islamic laws that, according to some contemporary Muslim scientists, are soiled by a patriarchal view of another period. “We need to remember that in Allah’s eyes, men and women are equal, our sins as our good deeds are treated in the same way”.
“A "vraie meuf” for me, cannot be translated by any appearance. The essential is in her brain and her heart. A “vraie meuf”, is a woman that assumes herself completely in the good as in the bad sides of her personality, she aspires to be better than yesterday by focusing on the self-surpassing, whether it is in her projects or in her personal life. In fact, there is no personality or appearance that can limit and define a “vraie meuf”, we can see it by her actions, her values and her inspirations. Aspiring to be a “vraie meuf” is already being a “vraie meuf”.”
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sylcoul · 5 years ago
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Pâques_tion de sortir
Je tire la porte qui résiste à l’ouverture, un merle s’envole et crie aux autres envolez vous aussi, ils secouent les feuilles en papier du bambou. Je descends une des deux marches en pierre et je tire la porte qui résiste à la fermeture, je claque et tourne la clef, je la dépose dans l’herbe sous la poubelle noire. Je descends trois autres marches inégales et chargées de déchets verts, je passe le portillon entre les bambous et le tamaris qui s’appuie tout tordu sur le muret dans l’idée de l’enjamber. Je prends à droite. J’hésite entre marcher et courir, je devrais courir car ça y est, ça démarre c’est maintenant mais j’ai les mollets qui tirent et puis ça monte, d’emblée. Il faudra bientôt que je coure mais je marche encore, disons que je commencerai à courir après la maison de Geo et Mar-L, sur la bordure herbeuse de l’ancien verger. Je longe la façade du n°18, la fenêtre aux volets clos, volets toujours clos d’une chambre qui ne sert plus, la chambre matrimoniale que le voisin a déserté quand sa femme a été malade de son premier cancer pour la laisser tranquille avec sa maladie, en fait parce qu’il avait peur qu’elle lui refile, le cancer. Il n’y a jamais plus dormi depuis, entre-temps elle est morte de son second cancer. L’autre paire de volets ocre est ouverte. Il est assis à sa table de salle à manger, ou bien déjà occupé dans le hangar au fond du terrain à ses vieilles machines à vapeur.
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Suit la plate-bande de Mar-L-la-main-verte, protégée du piétinement par une petite frise en ciment et fleurie en toutes saisons. Pâques ici présent, les fleurs sont myosotis bleus, primevères blanches et mauves et violettes, giroflées jaunes toutes pimpantes, toutes légitimes, pas de sauvagerie, pas de hasard. En face, le trottoir du n°19 est négligé mi terre battue et rebattue, caillasse et fouillis d’herbes comme si ça ne les regardait pas ce qui poussait hors limite. La limite c’est un portillon blanc qui ferme à clef, avec une sonnette bigben. Au-dessus du muret en parpaings une haie opaque déborde du grillage ; de la végétation danse derrière, une glycine mal ficelée, un noisetier à petites feuilles. Un lilas en grappes de boutons prend ses aises au dessus du portail, la mercedes est stationnée devant la porte du garage, une clématite au pied du mur est prête à le gravir. Six boîtes aux lettres sont aux piquets, l’ensemble à la gite. Mar-L est dans sa cour, dos courbé, toujours un brin de quelque chose à arracher et ses mains autour des poches de son tablier, toujours en tablier Mar-L, toute maigre et la voix criarde, « on va courir ? » « oui, ça fait du bien, comment allez-vous Mar-L ? » « ah pas bien, mal partout, tenez tout à l’heure j’ai voulu arracher une et …ouillouillouille ça m’a fait comme un coup de poignard ! » « et vos douleurs dans le ventre ? ». Elle se frotte le ventre « ah le ventre toujours, j’sais pas, ça va pas là-dedans » « mais aux examens ils n’ont rien trouvé ! », « oohla y’a peut-être rien mais ça va pas, aaah », et puis « et puis j’ai mal aux mains, au dos, r’gardez, je peux plus me baisser » mais elle se baisse encore, « c’est dans votre tête Marie-Louise, vous vous faites trop de souci », « oooh oui ça oui, ça tourne là-dedans sûrement, ça y est j’ai Thi qui divorce, sur cinq j’en ai trois qui sont séparés, c’est pas possible… », « ben qu’est-ce que vous pouvez y faire, ils sont adultes maintenant » « oh oui, ohlala, j’y peux rien je sais, vous avez raison mais c’est malheureux, et les enfants ? on sait plus se supporter aujourd’hui » « c’est malheureux aussi de rester ensemble quand on ne s’aime plus », « p’t’être bien, je sais pas », et elle pense au sien, son Geo, pas un cadeau, celui-là, qui veut toujours embrasser les femmes et les petites filles, il vaut mieux garder ses distances. Il sait tout ce qui se passe chez vous, combien de personnes, combien de voitures, d’où, à quelle heure. Désormais c’est réglé, réglementé, on n’embrasse plus les femmes des autres. « Il fait beau », je dis, « ça oui, trop chaud, qu’est-ce qui se passe, c’est juste le printemps pas normales ces températures, ohla j’aime pas ça », « vous préférez le froid », « ohoui, je connais mieux je sais quoi faire, j’aime pas quand il fait trop chaud ». Mar-L, l’hiver, passe par dessus son tablier son manteau beige à col de fausse fourrure qu’elle serre autour de son corps maigre et zou, elle fait soixante mètres pour rendre visite à son fils, lui apporte des œufs ou n’importe quoi d’autre, histoire de fréquenter la rue, descendre quelques maisons plus bas, ou bien c’est à Cor, la femme d’Hen juste en face qu’elle rend visite, Hen qui a toujours sa tête d’enfant à plus de cinquante ans. Corinne, aidée par l’alcool, a pris sur elle toutes les années qui sur lui ont glissé. Hen lui son truc, c’est le réglage de carbu. Il travaille à la chaîne, les trois-huit à l’usine à Cha. Leur numéro c’est le 15, parce qu’à la campagne les numéros ne sont pas contigus si les maisons ne se touchent pas. C’est un peu au pif, il doit y avoir quelqu’un aux mairies chargés de ça. Quel numéro on lui met à celle-là ? Je dépasse leur maison cabossée à coups de raccords en ciment gris, d'ouvertures fermées au parpaing, de fermetures ouvertes à la masse. Devant, des fleurs vives, seulement les jonquilles c’est fini, elles ont baissé la tête sous un coup de vent, ne la relèveront pas, du coup des myosotis et des tulipes se pointent. Ça fait des mois que la 205 grise s’ennuie sur les cailloux. La bonne place dans l’allée est occupée par la picasso violette du fils, le fils si je m’en souviens était bien taré, gamin.
Une pâture jouxte là, fermée à la chaîne avec un crochet au bout de quatre rangs de barbelés, trois neufs et un rouillé. Rien à voler, juste laisser le temps à l’herbe de pousser pour les foins, en juin. C’est le moment de passer dans la phase de suspension qui distingue la course de la marche. Ça tire ah, ça va chauffer je sais, ça ira mieux plus tard comment ça pourrait aller mieux, aujourd’hui je crois que je vais faire le tour en marchant mais non je m’arrache du sol à toutes petites bonds, je piétine le macadam en plein milieu. En diagonale je me rabats sur la gauche pour tâter de mes semelles caoutchouc la petite herbe toute neuve qui aime le ciel et sa vie d’herbe nouvelle bien verte. Respiration en 5/3, j’expire (j’expie) sur 5 foulées, j’inspire sur 3, en long sur la bande gazonnée côté pair qui grimpe méchamment, j’en mets un temps. Les jardiniers municipaux ont passé le fil à couper l’herbe autour des pieux de bois ancien de l’ancien clos de l’ancien verger dont la plupart des arbres ne sont plus représentés que par des tas de bois coupé – pourquoi « que » ? c’est utile du bois coupé.
En face, le n°11, maison sans grâce âgée d’une trentaine d’années construite sur deux niveaux, en bas mur d’enceinte et garage, au premier balcon et lampadaire de village, derrière logement et jardin avec escarpolette. La dame qui porte foulard noué dans la nuque et robe cache-sexe est courbée là-haut sur ses futures pivoines. Sous ses mains les touffes s’ébrouent à en faire des boutons, les fleurs seront pour plus tard, dixit l’ordre du monde. Son regard tombe sur moi, je lui lance mon bonjour, elle répond « on prend l’air », « oui, vous aussi », « oui », elle sourit. On se voit rarement. Les hommes sortent parfois fumer. Ce sont les arabes de la rue, les autres voisins n’en parlent jamais, comme s’ils n’existaient pas. Deux automobiles devant, sur les cailloux, 206 diesel à la peinture rouge cuite et golf noire immatriculée 93. TDI. Au coin c’est la maison du coin, sortie sous le n°3 d’un morceau de champ nu, d’abord sous forme de talus puis de chantier. Pas plus jolie que sa voisine ni plus laide, plus récente juste. Un talus ça permet deux entrées garage au rez-de-chaussée, puis pof, la maison au niveau +1 du terrain qui l’entoure, potagers, pelouses et jeux d’enfants. Les deux potagers ont été remués à temps fin mars, puis lissés, puis plantés. Présence d’un compost au fond. On voit tout, côté rue et côté route, aucun arbre n’a eu le temps de pousser pour l’intimité. Deux garages mais les véhicules sont quand même garés devant, renault pro blanc et c3 picasso mais une picasso différente, je crois que je ne comprends pas ce que c’est picasso pour citroën, picasso aurait-il compris ? Bref, on trouve toujours quoi faire d’un garage, à part y ranger sa voiture.
Me voici au bout de la rue Hus, un des deux bouts, le bout du début pour peu qu’on tienne compte de la numérotation. Suivrait-elle une logique nord-sud que le début de la rue serait orienté nord (!) ce qui serait une vache de coïncidence qui simplifierait le raisonnement et la vie en général. La logique eût été que, mais ici non, le haut de la rue pointe au sud-ouest et le soleil matinal tape sur ma joue gauche, hémisphère nord. Au carrefour regarder si on vient, on ne vient pas, on ne circule plus sauf, c’est la règle générale. Le toc répétitif c’est le ballon de basket qui frappe le sol, il vient de la cour de l’autre côté. C’est le jeune de la maison, adolescent et trisomique qui dribble, vise le panier accroché au mur du garage, rate, re-dribble, relance. Il ne me voit pas mais deux dames, l’une à sa fenêtre l’autre pied à terre, interrompent leur conversation pour me saluer, je lève ma main pour elles, « bonjour ! » elles se disent sans doute tiens, elle court, même si elles ne se le disent pas. Une c1 rouge garée en bataille.
Je traverse la D79 avec dignité, je feins dynamisme, légèreté, il faut ça, ne pas se taper la honte, buter et se vautrer. Au pied du liquidambar, a poussé une touffe de stellaires glauques, étoiles blanches et brillantes à étroits pétales doubles, fines, gaies, énergiques qui me réjouissent, les fleurs sauvages me réjouissent. Je m’engage, petite descente, dans la rue de Gen qui frime sur deux cents mètres avec son revêtement tout neuf puis se dégonfle entre deux champs laissant loin en arrière l’idée de Genève, pas du tout dans cette direction, la rue s’en tape, elle n’est pas à une contradiction près.
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Je double le pignon de la maison qui cicatrise de sa partie démolie, membre fantôme qui a adopté sa nouvelle forme de monceau de pierres meulières. Du nouveau pignon, on refait la peau, il y a du boulot, un échafaudage laissé en plan. Le défrichage de la jungle côté sud a dégagé une construction basse longue de cinq à six mètres, comme une cave voûtée plantée à l’extérieur de la maison.
Vis-à-vis, une chèvre bicolore, trois moutons laineux, quelques oies et un certain nombre de gallinacé.es blanc.he.s improvisent leur spectacle vivant. Ça et s’alimenter, n’ont que ça à faire dans leur petit paradis, un pré carré planté d’arbres fruitiers où se la couler tranquille sans batailler sauf un peu les poules qui veulent piquer ce que l’autre a vu avant, pardon c’est à moi. Une oie brune marche sur des œufs. Peu de cris, pourquoi crier aussi quand il fait beau, qu’il y a de la place pour tout le monde, que la bouffe est servie à heure fixe et qu’aucun prédateur ne se risque à franchir la clôture. Un prédat... où ça ??
Je fais la fière-à-bras mais cool, c’est leur rue, moitié sur le trottoir moitié sur la chaussée, pas idéal, le trottoir est en pente, la chaussée est dure. Une longue, haute, dense haie de thuyas protège le jardin voisin des regards de la rue et en interdit conséquemment l’entrée nord-ouest aux couchers de soleil les soirs d’été, malheureux ! J’emprunte son ombre, un chat effrayé file entre mes jambes, se glisse sous un portail rouillé et s’évanouit dans la friche, un bout de terrain ensauvagé, une pelote de ronces bien gardée sous cadenas que surveillent un arbre mort et deux vivants. La grosse baraque carrée en face rappelle une maison du nord de l’Italie, son toit à quatre pentes et ses persiennes accordéon. Y travaille penché sur la terre, un homme-chapeau. Une large femme-mains sur les hanches appelle un gosse qui pédale plus loin.  « Tu viens ? » Il fait semblant de ne pas l’entendre, elle fait semblant de ne pas me voir. Ils ont transformé leur rez-de-garage en salon porte-fenêtre, osé. L’entrée principale se perche côté sud en haut d’un escalier, marquise.
Mur nu, meulière, la bergerie se présente de dos, puis de profil. Enfin côté portes, je surprends deux moutons plus larges que hauts gonflés par la laine. L’un broute, l’autre pas, il me fixe, intéressé, envie de parler. Par politesse je dis « bêêêêê le mouton », ça devrait suffire. Avant qu’il me réponde et qu’on embraye sur une discussion à n’en plus finir, je suis déjà au niveau de l’appentis au toit de tôle où est abrité le foin, leur foin. Posé sur la meule, un tissu noir, couché sur le tissu noir un chat bicolore me mate d’un œil autorisé, pas mécontent de son sort.
Je piétine le trottoir sur quelques mètres, l’herbe est haute déjà. Le hameau ne pouvait pas se finir comme ça, sans dégâts : deux piètres pavillons ont poussé au bout de la jetée depuis laquelle la rue s’élançait jadis, non pas vers Gen, aucune chance, mais vers l’infini vert. Le premier (pavillon) est orienté rue. L’entrée principale est une large et raide rampe gravillonnaire qui conduit au sous-sol. Qashqai blanc, clio métallisée sont stationnées en bas. à mi-pente se greffe l’étroite allée cimentée qui serpente absurdement vers l’accès du logis aux humains, comme si on les avait oubliés sur le plan. Le second (pavillon) perpendiculaire, affiche quelques fleurettes de bordure, maigres tulipes, qashqai noir en position latérale de sécurité. La façade principale, baie vitrée et terrasse en teck, s’expose au midi et aux regards de la maison aux volets pervenche qui a longtemps régné seule côté pair, capitainerie sans sémaphore branchée sur le large, dernière station avant l’aventure.
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Ses poireaux font le poireau dans le potager et un buisson de romarin fleuri azur est accroché au mur. Sympathique maison aux volets bleus. Un assemblage de morceaux lui donne un caractère bien trempé de relais de poste allié au charme d’une maison de garde-barrière sans voie ferrée, ça fait beaucoup : elle a tout ça un peu mais rien complètement. Ford au garage. Coup d’œil navré au pâtre de plâtre qui joue du flutiau assis sur le puits maçonné, on dira que ça ne compte pas. Je remercie en douce ce blanc et ce bleu qui fêtent les jours qui s’allongent, le lilas qui s’imagine déjà fleuri. Je m’engage là où la rue devient chemin à la limite des récents travaux de voirie.
Changement d’ambiance, la voie s’exprime soudain en trois dimensions. Au mitan du revêtement original dont les bords effrangés laissent supposer que ce tronçon a été coulé jadis dans un esprit libertaire, des mottes de terres tombées, transportées, bref échouées là se sont végétalisées par touffes sur les cinquante premiers mètres, ensuite ça s’arrête exprès. Plus loin, entre le dur et le mou, des résidus de matériaux composites – gris moucheté du béton, blanc du placo, bleu émaillé du carrelage, orangé profond de la brique et de la tuile, ocre de la pierre meulière –, bouchent les trous.
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Ce qui n’est plus une rue mais pas encore un chemin sépare une étendue herbeuse proprement traitée qui promet l’épi, d’une terre presque nue délicatement rayée de vert tendre laissant ouvertes toutes les options sur le projet culturel. Lui succède un pré aux arbres fendus. Sur trois, deux poiriers sont déchirés, leurs moitiés fleuries couchées sur l’herbe respirent encore. Le pré – une herbe gourmande, un cabanon en tôle, un autre en parpaings avec tuyau de poêle –, se termine en bosquet d’arbres mélangés, de chênes probablement, trop éloigné pour m’en assurer.
Loin au nord-ouest pointe le phare. C’est la cheminée de l’ancienne briqueterie qui sous ses allures de monument historique, produit un chœur de volailles de basse cour.
Un papillon dont je connais le nom m’accompagne sur quelques mètres le temps pour lui de comprendre que je n’en vaux pas la peine. Sous mes pieds, les ornières sont marquées des empreintes en chevrons des pneus de tracteurs, c’est le moment d’adopter la posture vigilante du coureur avec un seul r de campagne, abandonner le regard prospectif sur l’horizontalité de l’horizon et le plonger sur le terrain, le présent, le pas suivant, poser chaque pied où il faut et pas dans un trou ou sur pierre qui roule.
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Les passereaux s’excitent dans le moindre buisson d’épineux poussé le long des clôtures, un refuge, peut-être un nid d’amour. Un prunier biscornu grandi par hasard autour des barbelés s’en est fait un espalier. Bras écartés, il termine de cracher les pétales de ses fleurs, car les pruniers ont ouvert la saison et méritent un hommage. Au virage, j’ignore la bifurcation qui file droit devant ; mon chemin vire à gauche, je serre sans ralentir.
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Le printemps poursuit son avancée, perceptible au jour le jour, ce matin les orties fleurissent blanc et jaune autour de l’engin mécanique planqué sous les arbres. Les stellaires frémissent à l’ombre du talus. Le calme dominerait si au loin un homme-tracteur…
Une fois doublé en apnée un de ces dépôts de matière organique décomposée dont les agriculteurs se plaisent à marquer leur territoire, le panoramique enivre le regard sur près d’un kilomètre alentour d’espèces nourricières à divers stades de croissance. Céréales, sûr, et autres plantes fourragères. Certaines parcelles sont à peine remuées griffées et enfin tassées, leur terre nue est grumeleuse et beige prête à produire tandis qu’autour des blés en herbe, le sol a été blanchi par le vent du nord. Rare, dans un pays de boue.
Question rythme, je suis passée de 5/3 à 4/2, plus économique quoi que pas de théorie là-dessus. Les pneus des engins agricoles ont frayé le passage et fait la trace ; c’est aussi sur leurs sillons durcis qu’on se tord les chevilles, stop ou encore ? Pas le choix sauf opter pour le talus central qui s’autorise tous les coups tordus sous ses touffes d’herbe.
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Mon regard dérive vers l’ouest où la verdure bleuit en durcissant, puis panote en rase motte à la surface d’un champ frisé qui à contrejour récolte les reflets du soleil matinal. Je scrute dans l’espoir d’une rencontre, d’un cou dressé, d’une paire d’oreilles, allez, étonnez-moi. Mise au point sur le lointain bosquet d’où, un jour bondira un chevreuil ou plus, je le sais. Rien aujourd’hui, nitchevo, niente, nada, nothing, nichts de bondissant, les cultures qui subissent l’action organicide et uniformisante des méthodes agricoles modernes, présentent peu d’attrait aux bêtes sauvages, pas d’insectes, pas de fouillis donc pas d’oiseaux, pas de cachettes donc pas de rongeurs, bref rien à becqueter constate la buse qui de là-haut tente un plongeon puis renonce, c’n’était qu’un vieux chiffon agité par le vent. En l’absence de clôtures et de haies d’épineux, les alouettes de plein champ assurent seules l’animation, décollent en panique, agitent leurs ailes frénétiquement en tirelirant leurs longues phrases sophistiquées, montent en flèche, s’arrêtent en vol stationnaire, plongent en piqué, rapides, inquiètes, bruyantes. La variété sélectionnée de blé aux brins tous semblables se soulève en vagues qui renvoient le soleil vers le ciel, mer verte. Je cours à plat sur deux cents mètres, uniquement occupée à choisir la meilleure voie, sorte de quête philosophique du pied.
A la clôture, je vire à droite sur un chemin secondaire rectiligne, un passage pour engins qui longe une pâture à peine sortie d’hibernation. J’opte pour le sillon de droite, surprise, le sol est souple comme un tapis de gym, je me sens légère sur dix mètres, les pneus monstrueux ont creusé des sinusoïdes profondes, je rebondis sur les chevrons élastiques, je ne sens plus mes mollets… ça va moins mal disons. Je me rapproche de l’homme-tracteur qui fait des longueurs en poussant ses chevaux vapeur ; il avance, recule, creuse ou tasse, je ne regarde pas. Le moelleux m’abandonne brusquement, c’était une anomalie du parcours, un filon de pâte à modeler. Le sol a durci, l’herbe envahi, les pistes se brouillent au point qu’on ne distingue plus les creux des bosses, je risque une cheville à chaque foulée. Je ressors indemne du passage à vide en virant à gauche le champ de petits pois que je reconnais aux délicates antennes recourbées comme des arabesques art nouveau. Je récupère une piste à la structure mixte, mignonnette, gravier, éclats de meulière, de tuiles, signe que bientôt la route, C2. 
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Matière reconstituée à partir d’atomes de milliers de non-véhicules ne roulant plus depuis quatre semaines sur des kilomètres de routes désertées, elle arrive, je l’entends, je la vois, elle est de couleur blanche, c’est une voiture. Moi qui ai théoriquement priorité, je lui cède bon gré, après tout c’est une curiosité et puis je ne voudrais pas casser son rêve publicitaire, la conduite en liberté sur route déserte. De mon côté je m’en voudrais de me faire écraser par l’unique véhicule ayant pris ce matin le départ de la course. Je n’applaudis pas à son passage. Pas du genre à courir sur place, je redémarre. Le C2 va de Beu à VsF et ne mesure que cinq foulées de large. Puis le chemin balisé jaune/rouge m’attire en sous bois, chasse gardée. Cette large trouée sous les houppiers des chênes est le point p local où l’autochtone déverse au besoin son trop plein de matières, c’est plus près ici et plus direct qu’à la déchetterie. Un panneau écrit à la main et planté dans un amas de matériaux compacts, prie de ne plus. De quand datent les tas, de quand date le panneau ?
D’habitude j’aime cette allée mal fréquentée, brouillonne mais confortable parce qu’elle m’autorise à ne pas regarder où je pose les pieds, enfin une fois j’ai buté mais je me suis rattrapée. Elle longe des tranchées séculaires ponctuées de cratères d’obus. 25 juillet 1918 / 4ème bataillon du 298°R.I. Dans certains trous d’eau baignent des troncs tombés au combat. Des dépôts plus ou moins ménagers de couleurs vives comblent d’autres trous.  Mais là dommage, un ford avec remorque est arrêté plus loin, un chien que je n’intéresse pas du tout tant mieux, part renifler la terre au pied des arbres. J’atteins ce conducteur et maître-chien, un viking roux et barbu qui attaque à coups de pelle le tas de sable couleur sucre de canne bio. Je reste au large, un bonjour, pas de quoi. Une allée orthogonale déboule à fond de train hors du bois, le feuillage s’éclaircit. J’arrive à La Lou, une dizaine de maisons, un bout de rue qui plonge en forêt. S’y jette mon allée. Sous les robiniers, un mobile-home vieilli regarde un carré d’herbe taillée, un rêve de résidence secondaire qui aurait viré au gris sale ? D’autre part, cinq véhicules s’ennuient sur une aire moyennement aménagée – twingo première génération, suv kia, chevrolet, saxo, range rover. Droit devant, entre deux murs rosés une seicento bleue attend que l’herbe pousse qui la recouvrira toute. Dans l’air, un bruit de moteur qui vient d’où. C’est le moment de reprendre le contrôle, redresser la tête, lancer haut les coudes, baisser les épaules et allonger la foulée au cas où le public se masserait aux fenêtres dans le respect des gestes et des barrières.
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Je braque à droite, obligée de freiner pour contourner la maison qui fait front fenêtre ouverte. Au niveau d’un ancien lavoir mais pas si ancien que ça jadis alimenté par une fontaine jadis coulante, je foule l’asphalte sur quelques mètres, chclac virage serré à gauche vers une cour carrée à trois côtés, presque une placette. Six maisons, dont l’une affiche son nom en fer forgé, « Ca’ » quelque chose, du sicilien ou du corse, dacias duster et stepway. Le bruit de moteur se présente : à deux, ils font tourner une bétonnière ou un moulin, non une scie… pas le temps de voir tellement je file parce que je fais semblant, on se salue vite, je ne veux pas avoir l’air de, je m’échappe par le sentier resserré entre les murs des jardins. Tiens, un pressoir à cidre rempli de primevères et autres pièces rustiques garnies. Tiens, une antique carriole à l’entrée du terrain où sont confinés ensemble l’utilitaire inutile du plombier zingueur, une polo presque noire, une fiesta bleue, une seat rouge, une fête mécanique en plein air. Un petit roquet gardien de parking m’aboie dessus tout le long.
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Trois prunus explosent en boules de neige rose. Ils secouent leurs branches au-dessus du sentier, je reçois l’averse de pétales sans en faire toute une histoire. Le même jardin rasé de près se prolonge en pente douce vers un bosquet élancé, mix de merisiers fleuris blanc. Au pied, des piles de bois bien coupé au gabarit, bien aligné, protégé et placé dans un angle où il pourra vieillir, et puis un vrac de rondins abattus en attente, attente qu’on les débite en bûches, leur destin tout tracé.
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Au bout, les prés s’étirent jusqu’au bois de la Tou qui habille l’arrière-plan de verts nuancés, les chênes sauvages de vert pistache, les peupliers d’élevage de vert argenté. Un virage et l’habitat disparait passé le cabanon amélioré qui a vue imprenable, un truc rafistolé tout simple, bien planqué, peinard, sans fard, qui donne envie de s’y installer. Le cri du faisan, deux notes éraillées comme le klaxon d’un tacot, me signale que je ne le verrai pas.
Je passe mon chemin sous une arche vert ombre de chênes et de charmes, ce qui reste d’une forêt dévorée mais digne, qui y croit encore. Les troncs déracinés s’appuient aux troncs valides, du taillis s’embrouille sur des miettes de feuilles 2019, le lierre grimpe à tout ce qui se dresse. Du houx aussi. J’évite les branches chues au dernier coup de vent et les ornières inondées. Sur cinquante mètres, sept secondes pour regarder les blanches sylvies à six pétales chatouiller les violettes violettes. Déjà leurs têtes flanchent, elles ne rigoleront plus longtemps. Le muguet bleu se déplie prêt à prendre le relais et les ronces n’ont pas poussé qu’elles mordent déjà. Passé le dernier chêne, la senteur d’humus est remplacée par celle, acide, du fumier.
En déboulant à découvert, je surprends dix chevaux qui bondissent de tous leurs membres, gracieux comme des artistes de cirque, brouillard de crins de robes et costards bai, alezan, palomino, pie, gris, noir et balzanes, taches blanches sur le front, curieux et naïfs, des enfants. Pour se reconnaitre, on hoche du col, on se comprend. Mince c’est tellement beau (cette lumière du matin, eux dedans), le pré dévale la pente, se courbe vers un taillis au fond, jusqu’où je n’irai pas. Un caillou plus tard, je sautille de pleins en déliés, le talus a poussé et fleuri.
Simple visite à Castor et Pollux, bien enclos sur leur domaine. Ce sont deux chênes jumeaux si voisins que leurs houppiers se confondent, géants innocents dont l’un est si en avance sur l’autre si en retard que j’ai craint qu’il soit mort mais non, il tire ses petites langues lobées vert clair, hâte de se mesurer mais fier de faire plus jeune. J’observe la règle : si vous aimez les arbres, ne les nourrissez pas. En face, derrière la silhouette décharnée de l’arbre mort, un pré à vaches a été fumé, ça dégage, l’odeur vient de là.
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Pente descendante… chaussée déformée, très déformée, vitesse limitée et remontée à pic, vitesse très très limitée – à ce point-là est-ce que ça compte encore comme course ? – vers une maison en rénovation, suspendue.
N’empêche, d’un genre de casse auto, elle a pris du galon, pierre apparentes, fenêtres sous linteaux, portes neuves avec sur la partie haute (faute éliminatoire) quatre parts de camembert en double vitrage retardateur d’effraction, c’est décoratif et ça fait rentrer un peu de lumière, je détourne les yeux. Des tas approximativement différenciés, ici ferrailles, là gravats, là-bas moellons, tuiles et en plus, des tas de tout venant. De gros sacs tissés remplis de matériaux à mélanger attendent les maçons qui reviendront on ne sait pas quand. On peut se demander ce que les voisins en pensent, du chantier. Leur domaine à eux est structuré de l’autre côté du chemin, derrière une jeune haie de thuyas encore ajourée. Le jardin pour grands – balancelles –, le jardin pour petits – balançoires –, le mini-potager, le trampoline transgénérationnel, le compost, la grange avec la botte de foin, le chat gris de race à poils longs en sentinelle sur le rebord de la fenêtre et tout au fond la piscine hors-sol avec pool-house. Je vire assez large l’annexe-garage en ciment dont le rideau est mi-levé, suv nissan noir apparent. Des gosses blonds à roulettes sont lâchés sur le chemin qui à ce point précis adopte un nom de rue et un revêtement bitumineux à l’état d’usage, craqué, troué, rebouché. La longue perspective vers l’ouest émeut encore, la forêt nappée sur plusieurs coteaux, les prés fleuris, les terres arables prédécoupées et plus près, le bazar des fermes, les toits dépareillés, les engins dispersés, les meules de foin plastifiées, les murailles de rondins sagement croisés. La saison se permet tous les excès. Les papillons blancs ne savent plus à quel coup de vent se fier. La rue s’étire rectiligne, un peu à flanc, entre deux prés.
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Au niveau de deux pommiers rabougris qui préparent avec beaucoup d’énergie leurs boutons à s’épanouir, je croise le garçon à vélo, huit ans, bonjour lance-je, il répond, sérieusement, mais pas sa petite sœur, cinq ans, coiffée d’un casque intégral trop grand. J’intercepte son regard buté au travers de la visière, trop concentrée. Elle vacille, d’où le casque intégral, sur un modèle à deux roues couleur rose à pneus blancs. Amont, quatre pommiers âgés magnifiquement étalés sont parasités par le gui au point qu’il pourraient ne plus fleurir mais tous les espoirs sont permis. Avec la classe des pommiers s’ouvrira le dernier acte de floraison des fruitiers. Aval, tout au fond du vallon, un chêne-roi plastronne, seigneur des prés qui a mis un siècle et toute sa sève à se développer symétriquement dessus dessous et propose sa rassurante silhouette, apparemment immortel.
Une puis deux puis trois maisons réparties sur la longueur de la rue en suite géométrique. D’abord éparses de part et d’autre de la voie – une carrée à droite, tout ciment, xsara anthracite, puis plus loin une en bord de rue, pickup mitsubishi avec pare bœufs et autocollants de chasseur d’élan. La densité des bâtiments augmente jusqu’à se laisser s’entrechoquer leurs jardins entretenus, la fierté de leurs occupants, parterres fleuris pour madame, tondeuse auto-porteuse pour monsieur et arbustes taillés. Un cerisier au tronc musclé étend en surplomb quelques branches gonflées de fleurs, commence un peu à verdir pour la bonne cause des fruits. Pâques. Ça va péter le printemps je vous le garantis ! Et puis il y a ce malheureux pavillon dont la porte d’entrée (ajourée elle aussi, malédiction) et la porte-fenêtre adjacente sont suspendues deux mètres au-dessus du sol sur la façade rue pas terminée déjà fissurée à plusieurs endroits, ça sent l’arnaque, le procès. A flanc, grosse renault rouge, petite polo. Le résident, un quarantenaire barbu, tond son talus l’air maussade, je n’appesantis pas mon regard, il sait que ça craint.
Vue plongeante sur un verger dont l’entretien a été confié à la famille mouton, mamans, papas, et jeunes générations. Les cerisiers surveillent les mâchoires des ovins de derrière leurs fortifications. La rue de Cha se jettera bientôt sur la place du village. Des bâtisses déglinguées s’intercalent, une à droite, une à gauche, ruines de dépendances dont il reste les ⎱, tirants des poutres maitresses présentement décrochées, dont les murs effondrés cèdent l’espace aux arbres. Derrière le transfo défense de pénétrer, un portail rafistolé en grillage et canisses en plastique serait l’entrée de cette maison à l’authentique façade couleur ocre rose prolongée d’une grange d’époque ; le foin lui sort des narines. La boite aux lettres numéro 3 est marquée au gros feutre indélébile. Au premier étage du petit bâtiment d’angle béant d’où pend un demi volet, un collier de cheval de trait est suspendu au mur. Pas sûr qu’il y ait encore un plancher là-haut donc peu de chances que quiconque grimpe pour le décrocher, le collier. Il en dégringolera probablement le jour où le mur. Le numéro 1 a presque disparu sous la végétation, le lierre tient la façade et le toit se cambre, les orties s’y reproduisent entre elles. Une bétonnière rouge lambine au soleil près de deux tas, sable et gravier, dans la cour du 2 bientôt ressuscité de ce côté.
La place de VsF, j’y accède par le coin sud-est ; petit village mais formidable place, spacieuse comme un zocalo mexicain, dimensionnée pour un carnaval. Les maisons la bordent toute, côté sud elles sont étroites, à un étage, aux toits dépareillés, aux enduits authentiques sauf celles qu’on a mal retouchées. à l’angle suivant une tourelle renaissance, puis côté ouest l’élégante mairie-école avec son horloge à l’heure d’hiver. Au centre, la fontaine obélisque à tête de sanglier et le monument aux morts, une boule posée sur une colonne. Je franchis le C2 à rebours ce qui suffit à insuffler à ma cavalcade le caractère d’une boucle, et puis la D79 aussi pendant que j’y suis. Un espace vert frangé de nombreux tilleuls et d’un marronnier énorme occupe l’autre partie de la place avec le terrain de boules municipal et le puits fissuré à toit pointu. Après le puits, l’église romane se pose au nord-ouest, elle a tout ce qu’il faut où il faut, son clocher de charpente couvert d’ardoise, le petit cimetière avec sa grille qui grince et derrière, le presbytère transformé en éco-musée à la gloire d’une fratrie célèbre qu’on ne voit pas d’ici. Le regretté bar tabac restaurant n’ouvre plus mais affiche encore carotte et enseigne au relais de Vil. Il s’aligne aux maisons cossues exposées sud. Je foule, côté est, le trottoir herbu qui longe les majestueuses grilles du château démonté et entoure feu son parc. La maison large basse et grise, jadis celle du gardien peut-être ou du fermier, est habitée. On a étouffé son cœur plus ancien sous un enduit ciment. Z’y ont même accolé, horreur, une véranda, et planté un genre de palmier.
En suivant l’angle du mur, je quitte la place par la rue St-Geo qui tournera bientôt. Au numéro 23 les rideaux d’un lot Afrique sauvage invitent au voyage : devant une fenêtre du rez-de-chaussée passent des éléphants, devant une autre un troupeau de gazelles pâture à la merci des lionnes en embuscade à l’étage au-dessus. Avoisinent un portail coulissant fermé depuis des années puis des autos au repos, modus A, tipo au chômage partiel, hyundai vert acide et 407 gris métallisé. Après les vestiges d’un pan de mur, la vue se dégage sur l’arrière du feu parc où un cheval, deux chevaux, arrachent tout ce qui pousse autour des pierres historiques déclassées entassées. La rue St-Geo pivote au nord, qu’est-ce que j’avais dit. Une maison grise à jardinières fait coin. Une 208 lustrée attend devant la maison jaune qui jouxte. Marquise. Derrière le rideau levé du garage, la table de ping-pong repliée attend aussi. En face, César l’âne broute, solitaire. Sur le cabanon à sa taille, ses maîtres ont peint son portrait gris sur blanc. Il ne parle pas cheval. Le mur de pierres de l’enclos supporte courageusement l’agression du lierre et des ronces en épousant la pente douce de la rue jusqu’au point de culbute où des hangars en tôle se posent en ordre dispersé, dépositaires de secrets agricoles. Entre deux, un cognassier en fleurs, amples pétales blanc pur ouverts à plat sur chaque rameau. Autour, de la ferraille et une multitude de piafs qui se dérouille les ailes en piaillant. Rive gauche des portails dépareillés privatisent les tranches de jardin. Si possible ne pas mater mais difficile de résister. L’aire de jeux plastique côtoie les autos de maman et papa, encombrants suv métallisés. Les poules voisines ont ravagé le bout de terrain à elles alloué pour cavaler en liberté autour d’un cerisier bas sur patte. Un enfant de dos, un long bâton à la main et le sweat de son père sur la tête qui lui descend jusqu’aux pieds, a la silhouette fantôme d’un gosse de jadis qu’on envoyait en cape garder les chèvres. La pente se raidit, je rejoins une multitude de cailloux en voyage d’affaires. Depuis les balbutiements de l’anthropocène ils migrent de quelques centimètres à chaque passage d’engin. Je freine l’élan qui me ferait succomber à la tentation d’un lâcher-prise au risque du gadin. Passé le sapin de noël géant, divers parallélépipèdes en tôle équipés pour élever la volaille, silos à grains et aérations sont disposés dans un chaos étudié, mais ça ne sent rien. Ils sont vides alors, sinon ça sent. Côté pile, c’est l’entrée véhicules d’une exploitation agricole sérieuse c’est à dire de la tôle, deux tracteurs garés entre trois bâtiments bringuebalants. Côté face, c’est l’entrée des artistes, canards veinards qui fument leur clope en plein air en compagnie de quelques oies blanches et de deux bernaches émigrées du Canada prêtes à tout pour s’intégrer. Un noyer décomplexé débourre ses feuilles neuves tandis que ses chatons tirent la langue, ils ne parlent plus chinois depuis longtemps. Un cerisier pimpant s’exprime en blanc. Entre les hangars de plein vent où s’empilent les meules de l’été dernier, toute une exposition d’accessoires grand format, gaines, citernes, palettes, bidons, remorques, réservoirs, obstruent le panorama amont. Mais passé le dernier bâtiment semi-cylindrique, le regard se hisse jusqu’au coteau boisé qui dégouline de prés à brouter. Une grande quantité de vaches noires et blanches à peine libérées restent groupées, étourdies par tant de lumière, tant d’espace, ne sachant pas comment on s’y prend pour en profiter ou ayant oublié, pattes ankylosées, je sais ce que c’est. Au virage sont empilées des caisses en bois carrées ajourées, d’autres en alu, des cages ? neuves peut-être, et quatre silos à grains dont deux réformés, verts de mousse. Deux bâtiments branlants en contreplaqué, les poules caquètent devant. Aucun son ne sort par les vasistas du troisième poulailler en tôle, climatisé.
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Sortie du village, je m’élance – formule exagérée – plein nord. A perte de vue, c’est comme ça qu’on dit, un horizon de bas reliefs et de non-reliefs. Les buissons de ronces poussés sur les clôtures frémissent des coups d’ailes des passereaux qui s’élancent et se rattrapent aux branches, mini tarzans de quelques grammes. En ma présence, ils décollent en groupe vers la haie suivante, l’entrée d’un parc à bestiaux tapissé de paille. J’ai beau serrer à gauche, la brise m’envoie à la figure la puanteur considérable du tas de fumier qui se décompose cinquante mètres plus loin. J’ai beau me dire c’est naturel, ça pue pareil. Quelques secondes en apnée et j’inspire l’air neuf face au tronçon qui se déroule devant moi. Il ondoie d’abord modérément puis se courbe et plonge franchement jusqu’à s’effacer pour réapparaitre en montée un bon kilomètre plus loin. Le décor est constitué de champs, de bois mangés par les cultures et d’horizon. Vais-je résister ou bien m’abandonner à la gravité en grandes enjambées ? Le chemin est blanc sec et accidenté, ne pas déraper, relax mais juste un peu.
J’accroche un souffle de frais vent d’est, une bouffée d’air et d’espace. Une perdrix s’envole en criant puis une autre, elles vont par deux, j’ai plus peur qu’elles. Au niveau d’une parcelle reboisée, je déchire l’ombre du sureau noir à vitesse exagérée puis mon élan meurt sur le plat. Mince, je n’ai fait que me laisser peser, je suis quand même essoufflée. Un fossé en eau glougloute, j’ai touché le fond de la dépression. Je sais ce que seront les prochaines minutes, cinq ou plus, six, sept, c’est long, à pousser (sur les cuisses) à tirer (sur les mollets) à respirer à transpirer sans distraction aucune qu’un coup d’œil sur une grille bombée, l’eau qui coule dessous puis un peu plus haut, sur la baignoire écaillée qui recueille le fort débit de Saint-Geo, une source parait-il. Sa bouche en o crache dans la baignoire verte de mousse, posée sur les restes d’une antique vasque en pierre. Le beau est fragile, le laid dure. Ça c’est juste avant que le chemin ne se cabre pour de bon jusqu’au replat du verger. Il a je ne sais quoi de renfrogné ce verger, les classiques sapins de noël replantés le protègent des vents et des regards. Seul un valeureux prunier en déborde, ses fleurs flapies ne parfument plus, fini. Par la brèche on voit le potager en friche, les salades montées en un parterre de fleurs violettes, pas très parterre en fait. Les derniers cent mètres de montée, je pourrais les faire en marchant, qui me verrait ? Personne justement, alors un effort, cent mètres, allez deux cents max, on s’arrache.
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Jusqu’au bosquet déjà. L’horizon est est marqué d’une ligne bleu-vert d’où émergent deux pylônes à trois fils. Côté sud le champ planté de vert plus clair. Les seuls accrocs à sa surface végétale sont les traces doubles du passage des engins. Il va s’encastrer là-haut dans des replis du bois de feuillus qui touche le chemin là-haut, le sus-dit bosquet. J’avais chaud déjà, je suis maintenant en nage, ça me coule dans les yeux, j’essuie du bras. Le plus dur est fait, c’est ce qu’on croit, mais ce faux-plat-ci est une vraie pente et les cailloux sont des pierres. Expire sur 4 inspire sur 2.
L’ombre enfin, merci bosquet, le bosquet enfin, merci ombre. A la distance de vingt mètres à peine un lièvre est arrêté de dos, je m’immobilise, j’oublie tout, de respirer, il ne m’a pas sentie. Tout le temps d’observer sa nature, son crâne, la pointe noire de ses oreilles mobiles. Il tourne la tête, pas assez pour me voir et j’ai son profil, il flaire du bout de son nez. Trois bonds, il se fige au milieu du chemin. Contrôle de la situation à 180°, il m’a vue, prédateur humain de haute taille ; sans considérer la bête que je suis il fuit, la meilleure, l’unique solution que lui a fournie l’évolution, sans hésiter choisit les bois, à fond, grand élan, grâce, en deux bonds il est déjà à 100, la carte 100 du mille bornes. Il stoppe, se retourne, me jauge, calcule, c’est comme si j’entendais son cœur agité, puis reprend sa course au large, plus pour me faire comprendre que nous resterons loin l’un de l’autre, qu’un monde de gènes nous sépare, il disparait définitivement, il est un point qui s’est fondu dans le décor.
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Je siffle à mes jambes la fin du temps mort, elles se croyaient arrivées, je dois donc les malmener, en avant ! Je double les troncs de jeunes arbres couchés en long, déracinés par une des dernières tempêtes. Le chemin culmine de pas grand chose le monde visible du nord-est au sud, les coteaux boisés et les plateaux plantés, les champs et la forêt de Nes en passant par le bourg de FeT, la flèche de l’église, les barres HLM et plus loin la forêt de Fèr. Une trouée pour les ruines du château, une trouée pour l’ancienne carrière de sable, un sillon pour la voie ferrée désaffectée, un autre pour la route départementale désertée, lundi de Pâques 2020 qui affiche comme décor ‘La campagne’, copie d’une planche pédagogique des années cinquante.
L’odeur forte et fade du colza précède la vue de l’à-plat jaune vif qui s’exprime à hauteur de taille sur la rive gauche du chemin, mon décor pour les x cents prochains mètres. Si, éblouie, je détourne le regard, c’est vers le vert tendre d’une graminée domestique qui grimpe la côte par le flanc sud en direction de la cheminée. Car tout là-haut, c’est le verso de la briqueterie : à 2h, le rideau d’arbres indique ma destination. Pour l’atteindre, reste à parcourir, simple formalité, ce chemin quasi rectiligne piqué d’un arbre unique et nu en forme de plumeau à quatre troncs, un frêne peut-être – il parait que les frênes ça pousse tout seul où ça veut. Sur la terre dure et sèche, des traces fossiles de sabots ferrés datent d’une époque révolue où les chevaux pouvaient sortir sans autorisation signée. L’arbre est équipé à sa base d’un des ces bidons plastiques où les chasseurs déposent du maïs pour piéger les animaux sauvages. Pas de chasse, pas de grains, tintin le tir à balles.
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Une formalité qui n’en finit pas de fatiguer. A petits bonds, je repense au lièvre – sa jolie tête, ses yeux boutons, ses longues oreilles pointes noires, sa vitesse –, et au jeu des mille bornes. Fonce, cours décampe, véhicule prioritaire, increvable. Le couloir central, celui des champions, est assez praticable, j’aimerais être arrivée, mes chaussures me semblent trop courtes, j’ai la pression sur le troisième orteil, je ne comprends pas, je remue dedans, ça m’agace. Léger virage à gauche et c’est le plat, rectiligne, la monotonie d’un canal malgré l’infini du panorama, la D967 qui ondoie plus bas, les champs toujours, devant, derrière, le bois de Vil, deux trois corneilles qui guettent à l’affut d’une opportunité, les alouettes. Je cherche des yeux le bout de mes peines, l’embranchement où je virerai, mais c’est trop tôt, manque encore une inflexion vers la droite puis la pente sera descendante. Je croise un bourdon particulièrement pressé. Passage délicat, le terreplein central a été défoncé par un véhicule, je dois chercher le bon passage, couloir numéro 2, couloir numéro 3 mais il n’y a pas de bon passage.
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Une hirondelle déboule par la droite de la carcanerie, vire sur la pointe de l’aile, une deuxième la suit à fond, cartes 200 dans mon jeu. La joie me revient avec les premières hirondelles de l’année, elles balaient un instant mes douleurs métatarsiennes et mon impatience. Le terrain s’assagit. Droit devant, le chemin poursuit vers un hangar à bestiaux, moi je tourne à angle droit en direction des maisons.
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A cent mètres, un premier verger gonflé de bombes blanches. C’est épais et bien vert sous mes pieds, ça soulage. Entre le chemin et les jardins, un fossé d’irrigation proprement creusé mais ici à sec, dut avoir son utilité. A travers les branches, voici la maison qui côtoie le verger et ses turgescents cerisiers, je m’étonne de la trouver belle, comme si je la voyais pour la première fois. Il s’est passé quelque chose, la maison ranimée a conservé son enduit d’origine beige rosé et son toit en tuiles plates, les arbres ont gagné une nouvelle jeunesse. Plus modestes que les cerisiers, une dizaine de poiriers portent leurs fleurs au-dessus des branches, un pêcher à fleurs roses termine la rangée. Je retrouve le style local, l’ineffable véranda a poussé sur la maison voisine dont le terrain a été retourné et laissé nu. Le jardin suivant m'offre l’ombre de son saule pleureur mais le roquet roux à poils longs qui habite le lieu n’est pas d’accord et se précipite de son côté du grillage pour le faire savoir. Depuis un moment je sens sur moi le regard de l’ancienne carcanerie.
Il faut le savoir, cet assemblage disparate de constructions périmées fut construite en plein vent pour l’odeur mais pas trop loin non plus pour que les paysans y amènent les carcasses de leurs chevaux tombés. La pente d’un toit exhibe un tatouage visible de loin, 1990 en tuiles plus claires, sans aucun doute le dernier raccord en date exécuté sur un bâti largement débâti. Car la vocation naguère agricole de sa silhouette de brique et de broc serait aujourd’hui de s’effondrer en totalité. En attendant elle garde à distance respectable l’œil sur le hameau. Dans quelques pas je rejoindrai l’asphalte. Dans le jardin qui fait le joint, un potager entretenu, une serre ondulée, un cerisier râblé pas peu fier. J’y suis, je pose le pied sur le revêtement bitumineux au mépris du danger.
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L’autre bout de la rue Hus qui monte en serpentant véritablement, serait ici, c’en serait le bas. Les routes vont toutes chez les Hommes, alors je redresse la tête, mieux vaut faire envie que pitié, on me l’a assez répété. Le bout-bas, comment le qualifier, serait ce virage où la rue prend son nom de Hus sur fond dégagé d’espèces végétales au stade indéterminé de pousses vertes. A ce point précis, je pourrais considérer que ça suffit comme ça, à cause de, à cause de tout, de la sueur qui coule de mon front, de mon orteil droit qui demande grâce, de mon rythme 4/2 qui bat de l’aile et s’effraie à la vue de l’effort à fournir, une dernière montée, ce serait trop bête. Et qu’est-ce que j’ai en tête ? Ontologie. Quelle impulsion électrique, à cette extrémité aval de la rue, impose à mon esprit le mot ontologie ? Ontologie, putain, c’est quoi ? j’ai encore oublié. Se concentrer sur ses sensations. Passager d’un véhicule motorisé, on pourra juger cette pente modérée, à condition de s’y intéresser. En bout de course à pied, à la limite du point de rupture, la réalité vous éclate à la figure : sur cent cinquante mètres elle est putain de raide. Je m’engage à 70% sur la pente à 15%.
Main droite, après le champ où, donc, pousse quelque chose mais quoi, s’intercale une haie de pruniers sauvages encore fleuris. Ci-dessus, la pâture a l’herbe dense, gourmande et bien peignée du bas vers le haut par les risées printanières. Deux buissons de poil à gratter piquent de vert et de rouge la clôture barbelée du pré, tendue. De leur posture ruminante, une famille de bovins à longues cornes se lève, individu par individu dans l’ordre hiérarchique, et se précipite vers la clôture pour m’attendre. Les grandes vaches et les jeunes veaux au pelage couleur chameau, regroupés, me fixent de leurs grands yeux, provoquant chez moi un accès de sensiblerie typique des mangeurs de steaks bleus. Il y a erreur sur la personne, je comprends leur déception. Grand portail métallique puis minuscule sentier qui sépare l’agricole du résidentiel.
Les numéros 35 et 44 de la rue s’agrippent à la pente, oui car la dernière maison sont deux, faces à faces, une un peu plus que l’autre. Le n°44 se laisse regarder mais n’a rien à montrer et c’est sûrement exprès. Vu d’en bas un forsythia planté à l’arrière de la maison éclate au soleil du matin. Côté rue, la façade est à l’ombre, en retrait derrière un grillage bien raide et une haie bi-composants alignée à distance réglementaire. Je cherche des images à partager, je trouve une peugeot break gris métallisé, coffre arrière ouvert. Un chien noir à grandes pattes et grande gueule décide que j’en ai assez vu, il me sauterait bien dessus mais n’en a pas le pouvoir. Je trotte, il aboie, je trotte, il contourne les obstacles, la haie, le portail, passe où il sait qu’il peut pour me montrer ses crocs, je trotte, il m’attend à la limite haute de son territoire, il m’aboie, je passe, libre, je le nargue.
Coïncidence, une dame âgée à la permanente mi-grise mi-rousse s’aventure jusqu’à sa boite aux lettres n°35 sans m’adresser un regard, méfiance générale, fin des salutations, bout du monde vivant. Sa maison a l’œil largement ouvert d’une loggia vitrée braqué sur la rue, la pelouse de trois jours, un séchoir à linge couvert sous lequel se balance un vestiaire bleu outremer. Aux avant-postes deux résineux bleutés veillent en sentinelles, tandis qu’à l’arrière se profile la silhouette de la véranda, terrible généralisation de la véranda. La maison se déplie sur toute sa largeur au rez-de-chaussée, disgracieuse et banale avec des barrières marron foncé et renfoncement au niveau du portail. Quelqu’un ici porte bleu.
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Le n°33 est la maison en trois dimensions de style campagnard, avec semblant de poutres apparentes mi-rustiques mi leroymerlin, de la femme du maçon italien et de ses filles. Le maçon italien s’est barré en 2004, opportuniste et sacrément futé, profitant de ce que sa légitime accouchait à l’hôpital de la deuxième – maçon dont on aperçoit le véhicule parfois garé en ville, son nom et son numéro de téléphone inscrits en gros. Quelqu’un a-t-il appelé le numéro pour dire juste t’es un beau salopard ? Le toit multipentes est percé de fenêtres à petits toits qui pointent eux aussi vers le ciel. Dans le jardin, des touffes de tiges donneront plus tard des massifs. Pour l’instant quelques fleurettes violettes et dans l’allée, la fiat. En face, le n°42 est un produit de l’audacieuse opération immobilière réalisée il y a une dizaine d’années dans la rue Hus, d’une amplitude de trois maisons, celle-ci plus deux autres sur le trottoir impair. Les parisiens chics du n°23 l’ont accueillie avec frayeur, l’opération, ils n’avaient pas tort. La maison n°42 a été construite en retrait d’une vingtaine de mètres, elle offre au passant sa façade nue et pâle. A ses heures de nouvelle née, elle semblait destinée à se peupler d’arbres fruitiers et d’enfants hurleurs prenant d’assaut les balançoires, bacs à sable, trampolines et filet de badminton. Derrière la sage haie qui propose à l’observateur une alternance algébrique de vert bouteille qui fleurit blanc avec du vert véronèse qui pousse rouge, un arbuste ornemental a bien été planté, dont on attend qu’il orne, ornera-t-il. Aucun filet à volant ne s’est tendu au dessus de l’herbe, aucune balançoire n’est venue se balancer de ce côté. L’esplanade en gravier qui encercle le bâti est occupée par un 20m3 rouge garé de profil, un utilitaire, long et rouge donc, face à un auvent en bois trop bas ou pas pour lui. Une table de jardin et quatre chaises métallotextiles ont été disposées sur l'herbe, collection été, c’est vrai il a fait beau. A courte distance de la clôture, une initiative de haie champêtre policée touche une pierre dressée, la tombe du chien ? Un ancien puits encore en veine porte beau. Les souches de trois peupliers récemment ratiboisés marquent leur intention de redémarrer. Qui tond, quand tond-on ?
Face à cette construction qui postula jadis à la mention passable dans la catégorie pavillon – un plan en L, du volume donc –, avant d’être rétrogradée à la catégorie peut mieux faire bref, en face, c’est le niveau zéro de l’architecture, au carré car décliné sur les numéros 31 et 31bis. Le manque de goût est partout, un tel déficit justifierait pour les responsables, maîtres d’œuvre et d’ouvrage, une peine d’enfermement longue et incompressible. Deux boites en ciment posés là, pas strictement identiques sans qu’on saisisse immédiatement la nuance, rivalisent à coups d’huisserie PVC et de tuiles mécaniques. Sans oublier les portes d’entrée à demi-camembert vitré, faute éliminatoire désormais, je l’ai assez répété. L’objet du scandale se cristallise sur le fait que le n°31 se trouve après son bis, contrevenant à toute logique, à toute loi mathématique et urbanistique : encore une erreur qui mériterait la prison. Les deux lots constructibles sont contigus mais fermement séparés par une haie compacte, thuyas et fusains. Depuis la rue – on regarde si on en a envie –, on peut comptabiliser quelques buissons plantés n’importe où et soignés n’importe comment. Une antenne télé biscornue dépasse du mur, elle n’a pas été montée jusqu’au toit. Les volets des trois fenêtres sont fermés aux quatre cinquièmes, comme si personne n’y habitait mais faisait comme si, le portail est grand ouvert. Deux véhicules stationnés, 207 rouge et utilitaire blanc. Pas de chien, ni d’enfant, sauf que pas sûr. Sur le portail du 31bis, le chien a droit à une plaque, Dogue argentin je monte la garde Attention ! et puis une autre plus petite, attention au chien. Il est en effet à son poste, retenu par une chaine à sa niche, en position de tapis brosse barrant l’entrée principale du logis. Il aboie peu finalement rapport à la taille de sa gueule, son maitre a dû lui payer du dressage. C’est un molosse blanc avec une tache noire sur le crâne qui lui dégouline jusqu’au museau, englobant l’œil ourlé de rose, une bête pour la fierté de ses maitres, qui s’ennuie : ce genre de monstre canin bien élevé ne ferait de mal à personne, la preuve il y a des jouets roulants abandonnés entre laguna noire et berlingo, c’est écrit sur la boîte aux lettres « et leurs enfants » donc des enfants. Le 31bis a trois chiens au total, le dogue argentin à sa niche et deux chiens assis sur le toit. Je sens une présence dans mon dos, je me retourne, un pittbull brun m’observe en silence derrière le grillage du n°42 il n’y était pas il y a dix secondes. Le dogue argentin en vis-à-vis ne réagit pas. Je suis troublée de leur silence. Le chien-fantôme j’imagine... je lance un gai bonjour en français à l’assemblée de têtes à poil ras. Je ne demande pas à entendre l’histoire du chien revenant, je m’éloigne aussi vite que je peux c’est à dire peu, si on me regardait, je n’y suis plus, courir ça sert à fuir.
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Je progresse, toujours en légère montée, vers le cœur historique du hameau. Côté pair, un alignement de constructions du XX° siècle comme ce n°40 tombé à l’aplomb de la rue, pas de bol, c’est chez Jea, mère de Car. Elle se présente (la maison) moitié en pierre meulière, moitié en ciment gris avec une triste entrée de garage, une extension i faut croire, car ce morceau n’a pas de numéro et le numéro suivant est tout de même le 38, restons calmes. Trois jardinières suspendues aux garde-corps des fenêtres restent muettes, il y eut une intention. On ne peut rien savoir de plus, l’envers est caché au passant, son passé, son présent. Immédiatement à sa suite, le n°38 comme annoncé est la maison de Car et Thi sauf que où est Car, pas vue depuis un moment. Aucun charme extérieur non plus mais un peu de honte tout de même de n’être pas plus belle, la preuve, un retrait de 5 mètres par rapport à la rue, marquise de rigueur. Car, Thi et leur deuxième fournée d’enfants, des pré-adolescents roux, occupent sauf erreur ou omission, y vivent théoriquement. Thi et Car seraient-ils séparés, on n’pose pas plus de questions, la maison est habitée cependant pas tout le temps. Ce que les garçons roux aiment faire le dimanche après-midi, c’est des allers-retours en quad dans la rue, sans s’éloigner trop de la maison c’est à dire en faisant chier. Personne ne râle, chacun supporte le bruit de l’autre et fait tranquillement le sien comme et quand il le décide, tondeuses, tronçonneuses, scies circulaires et réglages de carbu. On ne tond pas le dimanche après-midi, ça non.
Cette série de bâtisses mitoyennes sans style ou alors vaguement fifties, se détend brutalement vers un orgueilleux portail métallique à hallebardes prolongé par une clôture grillagée jusqu’au portail suivant, le petit de la même série vendu avec, ce qui laisserait présumer aux observateurs comme aux distraits que les jardins communiqueraient et c’est le cas, par le truchement d’une pelouse – socle naturel d’un peuplier à la cime duquel se balance un nid réformé, et d’un bouleau. Ces généreux dégagements paysagers propulsent le regard en direction de jardins verdoyants et la promesse d’une vue. A condition d’être indiscret, on y distingue la silhouette élancée d’un portique aux agrès, celle en plastique bleu d’une piscine hors sol bâchée et celle d’une dame âgée poussant son déambulateur, pas pratique sur l’herbe. Sans doute la grand-mère de Car, une dame plus toute jeune puisque Car, à cinquante ans à peine, est déjà deux ou trois fois grand-mère. Ses filles, les aînées, ont décampé. Cin, 29 ans, vit quelque part avec un conducteur de bm qui élève des paons et deux enfants car les gosses de Cin ont presque l’âge de ses jeunes frères et leur ressemblent effrontément. Cin est caissière au superu. Sa cadette est partie à la ville faire des études, on ne l’y reprendra plus. Une plate-bande pas très plate décore le trottoir côté rue d’une variété de fleurs de saison à l’attention des passants. La maison de la bisaïeule qui porte le n°30 est en U, comme un aimant de couturière ouvert face à la rue, à l’ouest. La branche sud est un ancien bâtiment agricole, avec un grenier à blé au volet vert jamais ouvert. La cour est coulée en macadam, protégée par une haie basse taillée net. Ces maisons-là font face à un talus herbeux surmonté de vingt mètres de haie à feuilles vernies, limite du jardin paysager des parisiens du n°23. De là-haut, un spectaculaire cerisier enneigé fait la nique au quartier. Derrière le joli portail de bois peint en blanc, le bon goût se distribue en buissons fleuris et, si la maison est vide, la nature livrée à la fantaisie de son imagination s’exprime harmonieusement, hormis un buisson fané, un accident. La couleur vert-amande des volets s’accorde avec la teinte délicatement rouillée de l’enduit extérieur. Je marche, jusqu’au carrefour pour apaiser la pompe, j’espère ne rencontrer personne ; je suis rouge écarlate, mon t-shirt s’est plaqué à plusieurs endroits et quand j’écarte les bras la brise respire mes aisselles. Mes systoles s’espacent, hâte d’arracher les chaussettes spéciales running qui pressent mes mollets en feu, hâte de libérer mon orteil droit et tous les autres, par solidarité. Je suis arrivée.
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PS : « Doctrine ou théorie de l’être » dit l’encyclopedia universalis qui a poussé très loin ses études. Elle développe sur un gros paragraphe que si ça s’appelle comme ça, Ontologie, nom féminin, on l’a naguère appelée autrement ou pas du tout, avant de lui donner ce nom-là mais c’est selon, tandis qu’on promet vingt-quatre pages de développement aux abonnés, les pauvres. Bref ce n’est pas non plus à ce niveau de la rue Hus que je vais caser facilement l’ontologie. On me suggère l’otologie, « branche de la médecine spécialisée dans le diagnostic et le traitement des troubles de l'oreille humaine. » J’essaierai de m’en souvenir.
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