Tumgik
#Irie-l’un
anatmantv · 9 months
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Commentaires de l'atelier "L'Odyssée Anatman" et de Dialogue avec l'être du 24-12-2023.
Pour vivre cette méditation guidée, Cliquez ICI. Un essai gratuit de 2 semaines à ANATMAN TV ? Cliquez ICI. Commentaires : De Natacha Gerard à tout le monde 12:01 PMGratitude à l’UN ❤️‍🔥De pascal bezy à tout le monde 12:01 PMle retourDe Anatmé chantal iris à tout le monde 12:02 PMSuper nous revoilàDe Anh NGUYEN à tout le monde 12:02 PM❤️De pascal bezy à tout le monde 12:02 PM❤️De Marie Laure…
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machinn · 1 year
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Pour regarder l’eau couler, les deux amis s’étaient installés sur les rives de la rivière. Au creux de l’un de ses méandres, là où elle ralentit parmi les roseaux et les iris d’eau. Assis sur deux sièges rouillés, ils parlaient peu, souriaient beaucoup en égrenant des vers en grec ancien appris par coeur depuis l’enfance et d’une beauté que n’égalait aucune autre poésie. Les yeux brillaient à…
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my--wonderland · 1 year
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Convictions - 1 - Promesse.
1982.
Sur la colline bordant le village de Hidehill, loin de la ville et de ses agitations, se trouvait un manoir. Un somptueux manoir, quoique d'apparence un peu sombre. Un panneau, écrit en lettres gothiques, annonçait : Rimeshire. Une diligence, comme on en faisait au dix-neuvième siècle, s'était arrêtée devant le perron. Un homme aux cheveux blond vénitien et au regard de glace en descendit. Il s'agissait de Perseus Nott. Il tendit la main à sa femme pour l'aider à descendre. Son geste aurait pu paraître courtois, ou même tendre, s'il n'était pas tant guindé et hypocrite.
Une petite fille sortit à son tour de la voiture. Elle avait seulement dix ans, mais ses manières avaient déjà toute la noblesse d'une grande dame. Elle était vêtue d'un manteau immaculé bordé de fourrure, et ses boucles d'or retombaient parfaitement dans son dos. La petite dépassa son père et grimpa une à une les marches du perron.
- Gaïa, la rappela froidement à l'ordre Perseus.
Mais la blondinette ne l’écouta pas, et saisit elle-même le heurtoir pour toquer à la porte. Elle ne s'autorisa pas une marque de satisfaction, conservant un visage neutre alors que ses parents la rejoignaient sur le perron. Aeryn Nott considéra sa fille avec un air sévère, mais Gaïa soutint son regard. Elles avaient les mêmes yeux : un noisette aux reflets d’or qui contrastait avec le bleu glacial des iris de Perseus. Gaïa avait aussi hérité de la peau très pâle de sa mère.
La porte s'ouvrit sur un elfe de maison, petit et rabougri, vêtu d’un tissu déchiré, très sale, qui avait dû être blanc autrefois, mais était à présent couvert de poussière, de taches de nourriture, graisse, peinture, produits ménagers… et de sang.
La créature considéra la famille avec des yeux écarquillés. Il s'inclina, les saluant d'une voix aiguë qui irrita l’enfant :
- Bonjour Mr, Mrs et Miss Nott. Harvey va prévenir ses maîtres. Puis-je vous débarrasser ?
- Non merci, refusa Aeryn, que le contact de la créature dégoûtait par avance.
Perseus s’aligna sur le choix de sa femme. Gaïa, elle, balança sa veste à l'elfe et le gratifia d'un regard méprisant. Harvey baissa la tête, rangea le manteau de la fillette avec soin et alla appeler ses maîtres. Perseus et Aeryn se mirent à l'aise, s'installant dans le premier salon venu, où les propriétaires des lieux les rejoignirent quelques minutes plus tard.
Hypérion Nott, le petit frère de Perseus, lui ressemblait sur le plan physique comme mental. En commun, ils avaient leur chevelure blond vénitien, leurs yeux pâles, leur détermination, leur orgueil et leurs valeurs. Des valeurs de Sang-Pur, inflexibles et idéalisées.
Aux côtés d'Hypérion, Elladora Nott s'enquit sur la santé de leurs invités. C'était une femme plutôt grande, si bien que son époux mettait d'invisibles talonnettes. C'était un peu ridicule, mais personne ne le savait et Hypérion préférait cela plutôt que d'être plus petit que sa femme.
- Nous nous portons bien, affirma Perseus au nom de tous.
- Moi, j'ai froid, intervint Gaïa.
- Tais-toi, lui intima son père.
- Tu n'avais qu'à garder ton manteau, commenta sa mère.
Une lueur inquiétante d'amertume anima le regard noisette de la petite fille. Personne ne le remarqua, et Hypérion lança une discussion à propos de la nouvelle loi permettant aux Cracmols de voter.
- Vous rendez-vous compte de l’absurdité de cette décision ! Bientôt, l’avenir de notre monde sera entre les mains des Moldus ! ricana l’hôte.
- Nous partageons votre inquiétude et votre dégoût, assura Perseus. Déjà que les Sang-de-Bourbe ont les mêmes droits que nous autres sorciers, et que l’un de leur espèce a déjà été Ministre de la Magie, il est sûr que la prochaine étape sera un Impur de Cracmol à la tête de notre pays !
- Quelle honte ! approuva Elladora.
Son commentaire fut accueilli par des regards hostiles et railleurs de la part des deux frères. Les femmes n’étaient pas autorisées à parler lors des discussions entretenues par des hommes, même si leur avis était le même qu’eux. Elladora, se rendant compte de son erreur, baissa la tête. Gaïa fronça les sourcils, le regard fixé sur sa tante.
C’était une enfant observatrice, qui comprenait très rapidement les choses. Elle avait remarqué que dans sa famille, les femmes étaient considérées comme inférieures aux hommes. C’était également ce que le comportement des amis de ses parents, à savoir les Vingt-Huit Sacrés, laissait entendre. Gaïa avait toujours eu une naturellement haute estime d’elle-même, aussi n’avait-elle jamais compris cette hiérarchie implicite, qui semblait dater de l’aube de la société. Ce qui définissait la valeur d’un individu, aux yeux de la fillette, c’était la pureté de son sang, la richesse et la puissance de sa famille, son rôle dans la société, ses qualités personnelles – elle privilégiait l’intelligence, la ruse, le courage et l’ambition. Son sexe n’était pas un critère valable. Il arrivait à Gaïa de douter, car aucune personne autour d’elle n’était d’accord, et les lois du monde dans lequel elle évoluait allaient à l’encontre de son avis. Fort heureusement, lors de ces moments, ceux où une femme de sa famille était rabaissée, moquée, ignorée, réduite au silence, voire violentée, son esprit reconnaissait la vérité, et ravivait sa conviction.
- C’est la décadence, assurément, regretta Perseus. C’est bien simple, nous n’avons pas eu de Ministre compétent depuis Hector Fawley, l’arrière-grand-père de ma chère femme.
Aeryn, qui se tenait droite et immobile telle une poupée de cire, se ranima le temps de hocher brièvement la tête, y ayant été implicitement autorisée par son époux.
- Avec tout le respect que j’ai pour la famille Fawley, commença prudemment Hypérion, Hector a échoué à protéger notre nation en ne prenant pas la menace de Gellert Grindelwald au sérieux. Il a perdu son poste pour cela, d’ailleurs.
- Ma foi, je ne pense pas qu’il ait été aveugle aux desseins de Grindelwald. Au contraire, m’est avis qu’il les approuvait, et qu’il aurait été heureux de le soutenir s’il n’avait pas été forcé de démissionner.
- Il est vrai que briser le Code International du Secret Magique était un projet grandiose et, bien que dangereux, aurait pu apporter à notre monde, une fois la tempête calmée, la stabilité dont nous avons besoin.
- En effet ! Les Moldus, découvrant notre existence, auraient dû avoir la sagesse de consentir à devenir nos esclaves, afin d’obéir à la loi universelle les marquant comme nos inférieurs. Quant aux résistants – car il y en aurait eu à coup sûr, vu l’arrogance de cette sous-race, ils n’auraient pas fait long feu.
- Les conséquences auraient pu être une guerre…
- Les conséquences ? Plutôt les dommages collatéraux. Parfois, lorsque quelque chose est vraiment abîmé, il faut détruire jusqu’à sa base pour le reconstruire dans une meilleure version. N’êtes-vous pas d’accord ?
Question rhétorique. Hypérion n’avait pas le droit de ne pas être d’accord avec son frère aîné. Il hocha donc la tête, et revint au sujet de base :
- Depuis Fawley, les Ministres sont consternants. Leonard Spencer-Moon, bien trop proche du Premier Ministre moldu, Wilhelmina Tuft, cette stupide idéaliste, Ignatius Tuft, qui voulait mettre en place un dangereux projet de reproduction des Détraqueurs…
Il grimaça, comme se refusant à poursuivre, ce que Perseus fit pour lui.
- Nobby Leach. Premier Sang-de-Bourbe à accéder à ce titre.
Gaïa se permit une expression dégoûtée. Alors que la conversation se recentrait sur l’atroce stupidité de la nouvelle loi, et la folle inquiétude qu’elle faisait naître chez les Nott comme chez beaucoup de leurs amis de Sang-Pur, elle réfléchit. Puis, elle profita d’un instant de silence pour poser une question :
- Que pouvons-nous faire ?
Surpris, trois Nott se tournèrent vers elle. Aeryn fusilla sa fille du regard pour lui intimer de se taire, une étincelle de peur dans les yeux. Elladora n’avait pas bougé, comme une machine qu’on n’aurait pas allumée. Quant aux deux hommes, ils étaient trop stupéfaits pour répondre quoi que ce soit. Gaïa en profita pour rapidement expliquer son point de vue avec des faits :
- Lorsque cet Impur de Leach a été nommé Ministre, une grande partie des fonctionnaires nobles a démissionné en signe de protestation. Puis, un complot a été brillamment organisé pour l’empoisonner, ce qui a conduit à sa maladie, puis à sa propre démission, en 68, six ans à peine après son élection. Je me targue que notre famille ait participé à l’élimination de cet Indigne. Ne pouvons-nous pas, à nouveau, agir et s’opposer à cette loi ?
Un silence s’abattit. Une colère glacée anima le regard pâle de Perseus, mais Gaïa ne cilla pas, sachant son raisonnement brillant. Puis, Hypérion entonna un rire froid et pas du tout spontané, que son épouse imita par réflexe. A leur tour, l’autre couple Nott joignit leur hilarité surfaite, comme si Gaïa avait dit une blague tordante. La jeune fille sentit la colère l’envahir, mais elle resta digne.
- Votre fille est réellement amusante, Perseus, ricana Hypérion, retirant ses lunettes pour essuyer une fausse larme de rire.
- N’est-il pas ?
- Son éducation est cependant à durcir. Jamais je ne permettrai à ma fille de parler de cette façon lorsqu’elle aura l’âge de participer à nos discussions.
- Je vous remercie, mais je ne lui permets pas non plus. Gaïa, puisque tu n’es pas encore assez mature pour t’asseoir à nos côtés, je te prierai de quitter la table.
- Je n’ai fait que donner mon avis ! Et il était, je le crois, pertinent.
Un nouveau rire agita les Nott. Mais le regard de Perseus, fixé sur sa fille, était de glace.
- Il suffit. Nous en reparlons ce soir.
Son ton ferme avait donné des sueurs froides à Gaïa pendant des années, mais à présent, elle ne ressentait que de la colère. Une colère aussi froide, discrète et dévorante que du poison. La fillette se leva avec grâce, et ne put résister à une dernière provocation.
- Merci, père. Je suis ravie que nous reprenions cet échange ce soir. J’aurai de tous nouveaux arguments afin de débattre avec vous. Cette fois, j’espère que vous les écouterez.
Cette fois-ci, personne ne rit. Perseus était coincé, il ne pouvait sanctionner sa fille devant son frère, sa belle-sœur et sa femme, car bien qu’ils approuvent ses méthodes, cela n’aurait pas été poli. Gaïa savait néanmoins que ce soir, des éclairs rouges fuseraient. Elle s’efforça de ne pas y penser, tourna les talons et sortit du salon. Alors qu’elle montait les escaliers, elle entendit Hypérion appeler son elfe.
- Harvey ! Dois-je te le répéter à chaque fois ? Demande donc aux invités s’ils souhaitent quelque chose à boire ou à manger. Es-tu amnésique, en plus d’être sourd, laid et stupide ?!
La façon dont les elfes étaient traités ne faisait ni chaud ni froid à Gaïa. C’était dans l’ordre des choses – ces créatures étaient, comme les Moldus, naturellement inférieures aux sorciers.
Gaïa n’aimait pas sa famille. Ils étaient stupides, incapables de reconnaître sa valeur. Ils privilégiaient tous son petit-cousin, Theodore. Bien que plus jeune que sa cousine Gemma et elle, il était l’héritier, étant un garçon. Gaïa le détestait. Il était bien moins intelligent et talentueux qu’elle et pourtant, tous les Nott avaient le regard rivé sur lui.
Elle n’avait aucun lien avec ses grand-parents, son grand-oncle et les descendants de celui-ci, bien qu’elle les connaisse. Elle ne ressentait juste rien envers eux. Elle méprisait sa tante Elladora, entièrement soumise à son mari, sa mère Aeryn, une poupée de glace sans émotions et son oncle Hypérion, qui parlait, parlait, parlait, mais n’avait jamais le cran d’agir. Quant à son père, impitoyable et cruel, avec ses Doloris en guise de punition, elle le haïssait.
Gemma Nott, sa cousine de six ans sa cadette, était la seule personne dans cette famille qu’elle aimait. Son seul rayon de soleil. En voyant l’enfant, assise sur un tapis, en train d’écrire, un sourire vint instantanément chatouiller ses lèvres. Les yeux vert d'eau de sa cousine, qu’elle posa sur elle, étaient vifs, expressifs, loin des regards froids et vides des autres Nott. Ses boucles blondes, les mêmes que les siennes, lui arrivaient aux épaules, et étaient soigneusement coiffées. Elle était vêtue d'une robe de sorcière blanche, ajustée à la perfection. Elle avait l’air du parfait petite ange, de la marionnette parfaitement maniable. Mais Gaïa faisait en sorte qu’elle connaisse ses droits, qu’elle sache que son sexe ne l’empêchait pas de prendre part aux conversations, avoir un avis, avoir une personnalité, faire ses propres choix, agir au nom de sa famille, défendre ses convictions. Au-delà de ça, passer du temps avec Gemma lui faisait du bien, c’est pourquoi elle se rendit dans la chambre de la fillette. Étant une enfant, elle était naturellement vive, spontanée et naturelle, du moins lorsqu’elle était seule avec Gaïa. Avec elle, elle pourrait parler normalement, être elle-même, loin des principes et conventions centenaires des Sang-Pur. Sa cousine était déterminée à ce qu’elle garde cette innocence et se forge sa propre personnalité. Les filles de sa génération ne seraient pas des poupées de verre silencieuses et obéissantes, sans cerveau et sans âme.
- Salut Gaïa ! lança joyeusement Gemma en posant son crayon.
- Bonjour. Qu’est-ce-que tu fais ?
- Je m’entraîne à écrire. Père va m’interroger ce soir.
- Oh, très bien. Tu arrives ?
- J’arrive bien, regarde !
Gemma montra à Gaïa ses feuilles. Elle avait recopié la page du livre qu’elle lisait, un roman d’un ancêtre des Nott.
- Excellent ! Tu es super intelligente, continue comme ça.
La petite de cinq ans lança un sourire rayonnant à sa cousine. Gaïa était la seule qui l’encourageait, avec Harvey. Ses parents déléguaient son éducation aux elfes de maison, échangeant rarement avec leur fille.
- J’ai appris à Harvey aussi !
Gaïa fronça les sourcils sans comprendre.
- Tu as quoi ?
Sa voix plus grave ne constitua pas un indice de son mécontentement aux yeux de Gemma, qui expliqua :
- J’ai appris à écrire et à lire à Harvey ! Ça fait un mois, il arrive plutôt bien.
- Tu es folle ? Qu’est-ce-qui t’a pris ? C’était stupide de faire ça !
La fillette baissa les yeux, sans comprendre.
- Pourquoi ?
- Harvey est un elfe de maison, une créature inférieure à nous. Il est ton domestique, ton esclave. C’est comme si tu apprenais le piano à ton chat, tu comprends ce que je veux dire ?
Gemma hocha la tête. Gaïa craignait de l’avoir blessée, aussi ouvrit-elle ses bras. Sa cousine s’y blottit, et son aînée referma ses bras, berçant celle qu’elle considérait comme sa petite sœur.
- Je suis désolée, c’est comme ça. Et maintenant, qu’est-ce-qu’on fait ? Tu écris déjà à la perfection, autant s’amuser un peu ! Où as-tu rangé ton jeu d’échecs ?
Les deux fillettes jouèrent un temps, entamant une longue partie où Gaïa avait l’avantage, ce qui l’enorgueillissait bien que son adversaire ait cinq petites années.  Plus elles jouaient, moins Gemma semblait concentrée, les yeux posés sur sa cousine plutôt que sur le plateau.
- C’est à toi ! l’informa Gaïa après avoir mis en danger la reine blanche de sa cousine.
- Mmmh… fut la réponse indistincte de l’enfant, qui se contenta de mettre sa reine hors de portée du fou noir alors qu’une autre de ses pièces aurait pu supprimer la menace sans représailles.
Remarquant cela, Gaïa s’apprêta à lui expliquer comment elle aurait pu déjouer son coup, mais elle aperçut l’air triste de Gemma.
- Qu’est-ce-qui se passe ?
Visiblement, la fillette n’attendait que cette question pour se confier. Elle leva ses grands yeux vert pâle vers Gaïa, et expliqua :
- L’année prochaine, tu vas aller à Poudlard.
La petite fille de dix ans hocha la tête avec un sourire. Elle avait tellement hâte de s’y rendre, afin de parfaire ses connaissances en tous les domaines, d’enfin pratiquer la magie, d’enfin grandir ! Gaïa n’avait jamais réellement goûté à l’innocence et au bonheur de l’enfance, qui ne représentait qu’un carcan à ses yeux, aussi avait-elle désespérément hâte d’être adulte, pour pouvoir dire et faire ce qu’elle voulait, agir pour le monde des sorciers, repousser la menace des Indignes. Briller.
- Mais moi pas, ajouta Gemma, bien que ce soit évident. Et tu vas me manquer. Beaucoup.
Sa déclaration perturba Gaïa. Elle n’avait pas l’habitude qu’on lui dise des choses pareilles, des phrases dans lesquelles on pouvait déceler un véritable amour. Dans sa famille, Gemma était la seule à exprimer ses sentiments aussi bien. La seule à ne pas les craindre, à les considérer comme une faiblesse. C’était sans doute lié à son jeune âge, et Gaïa pariait déjà que ses parents s’empresseraient d’effacer ce défaut d’ici quelques années. En attendant, c’était une bouffée d’air frais, mais cela inquiétait sa cousine. Elle ignorait si Hypérion Nott réservait les mêmes châtiments corporels à sa fille que Perseus. Si c’était le cas, il devrait commencer à la punir de cette façon dès l’âge de sept ans, comme ce fut le cas pour Gaïa. La petite fille voulait absolument protéger sa cousine, mais ignorait comment le faire sans, malgré elle, lui apprendre à ravaler ses convictions et effacer sa personnalité.
Sa réflexion avait duré une longue minute, pendant laquelle Gemma la fixait, hésitante, timide, triste.
- Tu vas pas m’oublier hein ? Tu m’écriras ? Je peux lire maintenant. Tu n’oublieras pas ?
Touchée, Gaïa prit les mains de sa cousine par-dessus le plateau d’échecs. Puis, elle le contourna et s’assit à côté de Gemma, sur le lit à baldaquin sur lequel elles jouaient.
- Je t’écrirai. Toutes les semaines. Jamais je ne pourrai t’oublier, Gemma. Tu es ma cousine. Je…
Des mots rares, des mots précieux, se précipitèrent sur la langue de Gaïa. Des mots qu’elle n’avait jamais entendus prononcés, qu’elle avait à peine lus dans un livre. Ces mots restèrent prisonniers de sa gorge, ses lèvres refusant de les esquisser.
- Je serai toujours là pour toi, dit-elle à la place. Tu pourras toujours compter sur moi pour te guider et te protéger. Où que tu sois, où que je sois. Toujours. N’en doute jamais. Retiens-le.
Gemma serra les mains de sa cousine, les larmes aux yeux. Son amour voulait dire tant de choses pour elle. Gaïa était la seule personne qui l’aimait. Elle s’entendait bien avec Harvey, bien sûr, son elfe préféré, son compagnon de jeu depuis toujours, mais ce n’était pas pareil. C’était un ami. Gaïa était de sa famille. L’enfant avait tellement envie de croire sa cousine, aussi demanda-t-elle avec espoir, tendant son petit doigt :
- Tu le promets ?
Gaïa considéra l’auriculaire de Gemma avec curiosité, puis comprit. Elle enroula son propre petit doigt autour du sien, et le serra doucement comme lors d’une poignée de main. D’un pacte. C’était leur Serment Inviolable.
- Je te le promets.
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pinojangany-38 · 1 year
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RISPOSTA N. 09 – Per Iris
Chère amie Iris,
Je vais très bien merci, je pense que tu l’es aussi. Je suis dans mon lycée qui est Sainte Marie depuis 12 ans et demi. Maintenant, je suis en classe de 1ère. C’est un très joli lycée, il est grand et vaste et il a beaucoup d’arbres et des fleurs. Nous y plaisons beaucoup, nous nous amusons beaucoup dans la cour. Nous sommes 29 en classe, on est bavard mais très gentils.
J’ai un frère aîné et une petite sœur qui est notre dernière. En général, on s’entend bien quand on ne se chamaille pas surtout moi et mon frère. En fait, on ne se voit toujours car mon frère étudie à l’université qui se trouve à Andrainjato Fianarantsoa, c’est un endroit qui se trouve très loin de Jangany. Alors, c’est pendant les vacances qu’on peut passer du temps ensemble. Tandis que ma petite sœur ne va pas encore à l’école, elle passe la journée avec notre nounou à la maison quand nos parents travaillent.
En classe, notre âge moyenne est de 16ans.Et nos camarades de classe sont très calme, cool et un peu sympa, en plus on aime se soutenir l’un à l’autre et on aide nos enseignants. Nos matières préférées en classe sont histoire et géographie, sciences de la vie et de la terre, le français et les mathématiques. Nous sommes un peu faibles en physique-chimie et en anglais mais on ne se capitule pas pour autant.
Je t’embrasse,
L’élève de classe de premièrement.
 Cara amica Iris, io sto bene, grazie, e credo anche tu. Frequento la mia scuola, la Sainte Marie, da 12 anni e mezzo. Ora sono in terza liceo. È una scuola molto bella, grande e spaziosa, con tanti alberi e fiori. Ci piace molto, ci divertiamo molto nel cortile. In classe siamo in 29, siamo chiacchieroni ma molto simpatici. Ho un fratello maggiore e una sorella minore che è l'ultima. In generale, andiamo d'accordo quando non litighiamo, soprattutto io e mio fratello. In realtà, non ci vediamo sempre perché mio fratello studia all'università di Andrainjato Fianarantsoa, un posto molto lontano da Jangany. Solo durante le vacanze possiamo passare del tempo insieme. La mia sorellina non va ancora a scuola, ma passa la giornata con la nostra tata a casa quando i nostri genitori lavorano. In classe la nostra età media è di 16 anni e i nostri compagni sono molto calmi, tranquilli e simpatici, inoltre ci piace sostenerci a vicenda e aiutare i nostri insegnanti. Le nostre materie preferite in classe sono storia e geografia, scienze, francese e matematica. Siamo un po' deboli in fisica, chimica e inglese, ma non ci arrendiamo. Con affetto, Studente di terza liceo
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babeth511 · 1 year
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Bains de bleus et de verts fondus
Monet Mitchell Fondation Vuitton 2022/2023
On baigne dans l’eau et les couleurs, le soleil et la lumière et tout à coup tout près, en regard ou à côté arrive le mouvement, l’énergie, le tourbillon ; le vert en majesté ou parfois le bleu, le noir ou le blanc en appui.
Plonger dans les iris jaunes de Monet, sentir le soleil et la fin d’après midi poussée par la petite brise du soir. Puis tourner d’un quart de tour et prendre en pleine face la force du trait Mitchell et son envolée lyrique, portée par ses jaunes qui s’infiltrent dans ses croisements de bleus appuyés sur ses verts, tantôt lumineux tantôt presque noirs. Le soleil est là et à nouveau l’eau et un grand mouvement s’en empare comme un vent d’avril !
On voudrait se rouler dans les toiles. Dans ces peintures d’enveloppement, en méditation pour l’un, et vers l’horizon pour l’autre, comme une danse jubilatoire.
Ici les jaunes en explosion. Monet donne à sa touche un air de Van Gogh, poésie et boule de bleu de son paysage, le ciel en rond. Comme une belle véranda un jour d’été, on devine les chaises et la table de jardin.
Et là on est porté par le mouvement de l’eau. L’eau vous emmène ; un tableau répond à l’autre et ils finissent par vous éclabousser … une eau douce et profonde face à une eau puissante virevoltante, éclatante, une eau de rivière de pleine été. Bains de bleus et de verts fondus.
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frasimangaanime · 3 years
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Irie: Kotomi, fra papà e Yoshiya-kun, chi ti piace di più?
Kotomi: Papà! In fondo Mi-chan sposerà papà!
Kotoko: Non puoi! papà è solo della mamma!
~ Itazura Na Kiss
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monperephotographe · 3 years
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Pourquoi mon père a-t-il pris cette photo, la première ? Elle n’est pas réussie. Je vois très bien cependant ce qu’il a voulu faire. Il a vu des œufs ; il a admiré le grain fin, calcaire et laiteux de leur peau. Il a vu une table en bois ; il en a caressé le fil patiné par la cire, opalin comme un iris. Et puis il a vu cet objet que je peine à identifier : un sèche-cheveux ? Sa modernité de plastique et sa forme cocasse – on dirait un crustacé en céramique de Vallauris – l’ont amusé. Il s’est dit que ce serait intéressant de réunir tout cela dans une image. Le bois et les œufs pour leur jeu poétique et sensuel, le bidule à pince pour la touche de surréalisme iconoclaste. Je reconnais bien là son esprit espiègle.
Où était-ce ? Je n’en ai pas la moindre idée. Pas chez lui, en tout cas. Peu importe. Il y avait des œufs, une table ronde à rabats, une tourniquette à pince de homard et l’un de ces éclairs de fantaisie dont il avait le secret. Alors il a tenté une composition. Elle n’est pas très heureuse, mais reconnaissons à sa décharge qu’elle était difficile. Mon père prend, à cette époque, beaucoup de photos. Nous sommes à la fin de 1967 ou au début de 1968. Il a depuis peu un Rolleiflex, qu’il a racheté à un photographe professionnel de Lunéville, dont c’était l’appareil personnel. Il expérimente toutes sortes de choses, fixe sur la pellicule des pierres, des arbres, des chevaux, des machines, des fleurs, des poules, des pots à lait et tout ce qui charme ou divertit son regard.
Il avait une formidable imagination teintée de subversion. Il disait souvent qu’il aurait aimé être un artiste. Il en avait l’âme et l’esprit, dans le sillage de ces mouvements dada et surréaliste qu’il admirait tant. Mais il ne s’est jamais engagé dans cette voie. Il y a peut-être songé, dans sa jeunesse. On lui a sûrement dit que ça n’était pas sérieux. Alors il s'est fait voyageur de commerce et vendait les choses les plus frivoles qui soient : des bonbons et des chocolats. Un comble pour un homme qui n’aimait rien tant que l’essentiel. Il représentait notamment une importante manufacture de rubans, dont il écoulait des kilomètres auprès des pâtissiers pour leurs œufs de Pâques. (Il en reste aujourd'hui quelques échantillons qui vont être donnés à la bibliothèque Forney.)
L’œuf de la poule, épure de vie à la forme parfaite, et celui du chocolatier, caprice de la civilisation inutile mais tout aussi nourricier, puisqu'il le faisait vivre, lui : peut-être est-ce aussi pour cela qu’il a pris cette photo. Le cadrage n'est pas heureux, la mise au point n’est pas très bonne, mais je trouve cette première photo plus intéressante que la suivante, un peu meilleure techniquement et dont il a lui-même rangé l’épreuve avec quelques autres dans une enveloppe blanche où il a écrit au stylo bille : « Qualité, à voir. »
Lieu non identifié, 1967-1968. Film 6 × 6. © JM
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inblogue · 4 years
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LA TRANSDISCIPLINARITÉ COMME VACCIN DE NOTRE ÉPOQUE
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En ces temps troubles de confinements obligés, nous sommes tous appelés à réfléchir non seulement à notre propre pertinence par rapport au travail, mais aussi aux relations que nous voulons. Qu’est-ce que la famille, les amis, la cité, la nation, le pays ? 
Au temps de la distanciation sociale au Québec, le printemps devient moins érable. La civilisation, confinée, cherche à travers les dérives possibles, la manière de vivre dans ce nouveau au jour le jour brutal. Télétravail, pour ceux qui l’ont gardé, apprentissage à distance, augmentation de notre temps d’écrans, talents culinaires en explosion, parents-chômeurs et jeunesse buissonnière, nous sommes tous au bord de la crise de nerfs. Surtout pour ceux qui sont plus extravertis, dont les créateurs. Quoi faire en ces temps incertains et contagieux? La transmission n’est plus un thème de recherche ou un mode de passage de la connaissance, elle est devenue dangereuse.
Le discours actuel semble prôner un retour aux systèmes qui prévalait avant la crise, sans laisser de place à repenser nos nouveaux échanges, peut-être mieux adaptés à notre nature humaine et à notre époque de changements climatiques. L’économie, pour ne pas la nommer, est pourtant un simple mode d’échange, comme la parole et l’art le sont. Elle met en relations les individus, véhicule des valeurs individuelles et collectives et structure notre horaire et notre plan de vie. Frappé d’une épiphanie soudaine, notre «Colomb» intérieur découvre les vertus d’un Nouveau Monde où le nationalisme se réaffirmerait de façon économique avant d’être politique. Le panier bleu ou la musique bleue, telle que proposée par Philémon Cimon, en serait des esquisses idéologiques nouvelles.
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Émergence d’une lueur d’espoir
Ce temps de réflexion obligée calme l’action d’aujourd’hui, mais prépare celle qui se déploiera demain. En tant que créateur, je me sens stimulé par ses potentialités. Les artistes-citoyens dont je fais partie se remettent en question et se demandent comment et pourquoi créer. Satisfaire son égo ou améliorer sa société? Exposer des œuvres numériques en ligne ou dans des lieux physiques d’exposition? Aussi, des initiatives inspirantes d’entrepreneur-créateur pointent le bout du nez, que le numérique rend possible. Commencées calmement et à la miette, des initiatives comme #VoixRésilientes, mise de l’avant par Prologue AI, facilitent l’achat local et propulsent une carte numérique encourageant les liens entre des humains et des besoins. Cette initiative, additionnée au panier bleu, aux expositions interactives et aux spectacles à distance, fait le pont entre une réalité contextuelle, une technologie qui permet l’application d’une solution nouvelle à une problématique réelle.
Quelle société pour la suite du monde ?
Alors que les banques et les compagnies d’assurances se montrent, malgré les apparences, plus voyous que jamais dans la situation actuelle (le loup est déguisé en mouton), nous sommes plusieurs à penser que le retour à l’état pré-Covid n’est plus satisfaisant et que nous avons besoin de changer de paradigmes. Il nous faut trouver une façon de renforcer nos liens sociaux tout en imaginant un monde plus conscient des enjeux environnementaux, économiques et politiques. Que les bottines suivent les babines. Il est temps plus que jamais de se questionner sur ce que nous voulons pour la suite. Les pistes de solutions de plusieurs organismes indépendants comme l’IRIS en sont de bons exemples. Les défis à venir ne s’annoncent pas légers. Il faut se donner la priorité de réfléchir et de développer des projets et des idées nouvelles.
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La transdisciplinarité comme remède aujourd’hui ?
Dans le livre Sapiens, l’auteur Yuval Noah Harari, y nomme l’organisation sociale d’alors (-10 000 ans) sous le vocable Fourrageurs. La structure du clan comprenait moins d’individus, mais une formation plus impliquée et tissée serrée où chacun est un super-humain avec plus de connaissances et d’habiletés. Des individus athlètes et savants à la fois. Leurs cerveaux étaient tous plus volumineux que le nôtre. Capables de savoir quel champignon manger sans s’empoisonner et de reconnaître le bruissement d’un serpent dans l’herbe qui s’approche à 500m de distance. Des individus aux compétences multiples et redevables les uns aux autres et qui tissent des liens avec d’autres clans pour leur survie, leur mélange et leur évolution.
Les créateurs et les penseurs de toute discipline (danse, philosophie, théâtre, poésie, arts visuels, cinéastes, musiciens) peuvent s’inspirer du modèle des fourrageurs et chercher des modes d’expression et de production à la fois plus simples (être moins dépendant de l’argent), en prenant aussi conscience qu’en formant de petits groupes avec plus de savoirs on devient plus autonomes, agiles et résilients. La transdisciplinarité, qui favorise le mélange et l’apprentissage de plus d’expertises, s’impose comme une des postures à adopter pour y arriver.
Inventé en 1970 par Jean Piaget, le terme transdisciplinarité concerne ce qui est à la fois entre les disciplines et au-delà de celles-ci. L’un de ses impératifs serait l'unité de la connaissance et au final elle aiderait la compréhension du monde présent. En art, par exemple, si l’on est désormais habitué au terme multidisciplinaire (acquérir plusieurs disciplines) et de plus en plus familier avec le terme interdisciplinaire (échanges entre les disciplines), le terme transdisciplinaire, lui, renvoie plutôt à la notion porteuse de «l’un dans l’autre», c’est-à-dire le mélange des genres et des disciplines pour en arriver à un résultat nouveau. Selon l'Institut canadien de recherches avancées (ICRA), le principe de la transdisciplinarité consisterait même en un refus d'aborder le monde et ses problèmes par les catégories que sont les disciplines. À partir des problèmes du monde réel, la transdisciplinarité tenterait de construire ses propres contenus en offrant une nouvelle vision de la réalité émergente qui «confronte» les disciplines, plutôt que de seulement les «étaler» côte à côte.
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«L’air »numérique
Pourquoi ne pas profiter de cette période pour changer d’air, véritablement. Se permettre d’inventer la suite du monde et que la création ne soit pas seulement attribuée à la création dite artistique, mais à la société elle-même? Dans cette optique, le numérique sert déjà de territoire catalyseur. Il est la plateforme de base qui laisse libre cours aux créations et aux idées hybrides faisant autant appel au réseautage possible qu’à la production de nouvelles oeuvres sans catégorie prédéfinie. Sur ce territoire encore sauvage, nous avons en main les outils pour le défricher et le cultiver. Le mobile, la tablette, le portable sont déjà nos outils de création et de communication parmi les plus utilisés. Avec un simple téléphone, on peut maintenant filmer, enregistrer du son, partager un propos. Avec l’aide d’un savoir acquis et transmis plus facilement et celle de quelques individus qui nous complètent, on peut concevoir des oeuvres. Les modes de diffusion artistiques s’adaptent rapidement à cette réalité galopante. Accepter cette adaptation c’est accepter de se transformer.
Le numérique, loin de nous isoler, se révèle finalement au cœur d’un nouveau rapprochement universel. Utilisons ce moment charnière pour se rapprocher et créer.  Fabriquons des images, des vidéos. Libérons un propos. Dansons. Proposons des idées aux maisons de production, aux «start-up» d’intelligence artificielle, aux marques, aux entreprises. N’attendons personne : frappons aux portes et défonçons-les. Profitons de cette période pour devenir transdisciplinaires et transformer notre époque. La transdisciplinarité comme vaccin de notre époque Ou comment utiliser la crise pour se réinventer
par Simon Beaudry, artiste visuel et cofondateur de l’atelier de création Insubordination Conception et direction artistique en quarantaine : Simon Beaudry Photographe en isolation : Philippe Richelet Mannequins à distance : Marie-Ève Bissonnette (iPhone vert), Kae Sun (Nokia rose),Ariane Lamontagne (Galaxie crème), Louis-Philippe Gingras (iPad mini chrome)
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Patience Portefeux est interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans les écoutes téléphonique pour la brigade des Stups. Travail précaire, payé au noir. Un jour, Patience met le doigt dans l’engrenage d’un réseau et devient la Daronne, en plein cœur de Belleville.
Sortie: 2020-09-09 Durée: 104 minutes Genre: Drame, Crime, Comédie Etoiles: Isabelle Huppert, Liliane Rovère, Hippolyte Girardot, Iris Bry, Pierre Rousselet Directeur: Julien Hirsch, Bruno Coulais, Jean-Baptiste Dupont, Jean-Paul Salomé, Jean-Paul Salomé
« La Daronne » Ray Garrison est un soldat tué en mission, et ramené à la vie par RST Corporations, l'entreprise qui l’a transformé en super-humain. Des nanotechnologies coulent désormais dans ses veines, ce qui le rend invincible. Il est plus fort que jamais et capable de guérir instantanément de ses blessures. Mais RST Corporation ne contrôle pas que son corps… Ils ont également la main sur son esprit et ses souvenirs. Ray ne peut distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas – mais sa mission est désormais de le découvrir.
Combien de temps as-tu dormi pendant le film Regarder La Daronne? La mRegarder ique, l’histoire et le message étaient phénoménaux chez Regarder La Daronne. Je ne pourrais jais voir un autre film cinq fois comme je l’ai fait celui-ci. Retournez voir une seconde fois et faites attention. Regarder Regarder La Daronne Movie WEB-DL Il s’agit d’un fichier extrait sans erreur d’un serveur telRegarder La Daronne, tel que Netflix, Azon Video, Hulu, Crunchyroll, DiscoveryGO, BBC iPlayer, etc. Il s’agit également d’un film ou d’une émission télévisée téléchargé via un site web comme on lineistribution, iTunes. La qualité est assez bonne car ils ne sont pas ré-encodés. Les flux vidéo (H.264 ou H.265) et audio (AC3 / Regarder La Daronne C) sont généralement extraits de iTunes ou d’Azon Video, puis redistribués dans un conteneur MKV sans sacrifier la qualité. DownloadMovie Regarder La Daronne L’un des impacts les plRegarder La Daronne importants de l’indRegarder trie du streaming vidéo L’indRegarder trie du DVD a connu un véritable succès grâce à la vulgarisation en sse du contenu en
En ligne. La montée en puissance de la diffRegarder ion multimédia a provoqué Regarder es sociétés de location de DVD telles que BlockbRegarder ter. En juillet 2015, un article du New York Times a publié un article sur les SerRegarder s de DVD-Video de Netflix. Il a déclaré que Netflix continue ses DVD serRegarder s avec 5,3 millions d’abonnés, ce qui représente une baisse importante par rapport à l’année précédente. D’autre part, leurs serRegarder s en streaming comptent 65 millions de membres. Dans une étude de rs 2016 évaluant «l’impact de la lecture de film en continu sur un DVD traditionnel MovieRental», il a été constaté que les répondants n’achetaient pas des films sur DVD aRegarder si gros que le mien, voire jais, comme la diffRegarder ion en continu a conquis le rché. Regarder le film Regarder La Daronne, les téléspectateurs n’ont pas trouvé la qualité du film très différente entre le DVD et le streaming en ligne. Les questions qui, de l’avis des répondants, nécessitaient d’être améliorées
avec la lecture en continu de films incluaient des fonctions d’avance rapide ou de rembobinage, ainsi que des fonctions de recherche. L’article souligne que la qualité de la diffRegarder ion de films en continu en tant que secteur ne fera qu’augmenter avec le temps, alors que les revenRegarder La Daronne publicitaires augmentent chaque année dans l’ensemble du secteur, ce qui incite à la production de contenRegarder La Daronne de qualité.
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helshades · 4 years
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Hola Hel! Je t'avais il y a longtemps demandé ton avis pour un parfum "hors niche", après que mes proches m'eurent offert une carte cadeau Sephora; tes excellents conseils m'avaient conduit à découvrir L'air de temps de Nina Ricci, dont je ne me passe plus. Eh bien je me trouve dans la même situation aujourd'hui et je voulais savoir si tu avais d'autres recommandations inspirées! J'avais envisager de tester Jardins de Bagatelle, mais la politique de Guerlain me déplaît et les flacons sont laids.
Je ne me fais pas entièrement l’avocate du Diable en faisant charitablement remarquer que Guerlain n’est pas, au fond, responsable de son propre sort, dans la mesure où c’est l’acquisition de la maison par LVMH en 1994 qui a signé la déchéance artistique d’un monument patrimonial. Je partage le rêve de bien des parfumeurs de voir au moins les parfums historiques inscrits au patrimoine français – ce qui permettrait par exemple de sauvegarder des recettes et des matières premières, face au rouleau-compresseur européen.
Pierre-François-Pascal Guerlain, 1853 : l’Eau de Cologne impériale. Aimé, son fils : Cuir de Russie (1872), Jicky (1889), Eau de Cologne du Coq (1892), Jacques, petit-neveu d’Aimé :  Après l’Ondée (1906), L'Heure Bleue (1912), Mitsouko (1919), Shalimar (1925), Vol de nuit (1933). Jean-Paul, petit-fils de Jacques : Habit Rouge (1965), Chamade (1969), Eau de Guerlain (1974), Nahéma (1979), Jardin de Bagatelle (1983), Samsara (1989). Et encore, j’ai opéré des coupes franches.
Thierry Wasser & Delphine Jelk : La Petite Robe noire (2012, puis environ un million de flankers), dans le flacon historique de L’Heure bleue (!!!), horreur bonbonnesque fétichisée par toutes les jeunes filles en fleur qui aiment tant se sentir unique en portant le même parfum que 73% de leurs copines (les autres porteront un machin à la vanille et au caramel).
Bon, bref, les parfums chez Sephora. Avec une carte cadeau. Euh... elle est généreuse, cette carde cadeau ? Pas au point, j’imagine, de pouvoir te conseiller la collection « Hermessences » de chez, et oui, Hermès, c’est-à-dire le « laboratoire d’idées » de Jean-Claude Ellena qui s’était fait drôlement plaisir avant la retraite, et qui m’oblige à arpenter EBay et Vinted comme une âme en peine pour dénicher des flacons de la collecque à moitié prix, au moins (235€ les 100ml, 359€ les 200ml, je vendrais mon âme pour Cèdre Sambac, j’irais même jusqu’à faire le repassage). Quoique je viens de vérifier : aucune n’est vendue chez Sephora. J’imagine qu’ils connaissent leur public, qui doit être moins désaxé que celui du Printemps – et arrête de me regarder comme ça, je n’achète rien au Printemps, je vais juste sentir, en espérant qu’une vendeuse me prendra en pitié et me glissera une pièce et des échantillons.
Donc, pas d’Hermessence. En revanche, je te somme d’aller respirer Rouge Hermès, l’extravagant floriental d’Akiko Kamei (autrefois Parfum d’Hermès, 1983, jusqu’à sa refondation en 2000, le cas excessivement rare d’un parfum amélioré par une reformulation !) qui est... Et bien, c’est un Jardin de Bagatelle sous stéroïdes, tiens, où le côté « tralala promenons-nous dans des champs totalement réalistes mais zéro bouse de vache » tout en exubérance juvénile s’est changé en sensualité tapageuse façon grande bourgeoise croqueuse d’amants mais grande classe jusqu’au bout de ses longs ongles laqués de rouge. Rouge, c’est la rencontre explosive, exponentiellement florale, de la rose (Damas, pas turque, jamais rose mais rouge, rouge), du santal (laiteux à souhait, épicé, hypnotique), de l’ylang (moins été-à-la-plage, ici, que nuit torride en forêt tropicale avec risques de venin) et de l’iris, qui apporte la poudre, une poudre de riz Art Nouveau qui aurait donné des vapeurs à Zola. Le tout souligné par des épices, du cèdre, et surtout – donnant un aspect fabuleusement ténébreux au fond – de la myrte (arbuste cousin du giroflier et de l’eucalyptus).
Comme tu as parfaitement le droit d’être terrifiée par la perspective, je m’en vais également te conseiller le grand classique 24, Faubourg (créé par le grand Maurice Roucel en 1995, complètement à contre-courant de la mode gel douche & crustacés de l’époque), qui finalement est aussi un concurrent de Jardins de Bagatelle en plus classieux : naturaliste, lumineux, floral blanc et jaune, dans l’esprit il me fait beaucoup penser à L’Air du temps, justement, à la fois délicat, sensuel, joyeux, intemporel et plein de caractère. Fleur d’oranger, jasmin, iris, ylang, gardénia, jacinthe, orange et pêche, sur un lit très doux d’ambre, c’est un parfum tout en retenue mais plein de sensibilité, élégant sans affection ni hauteur, naturel sans être simpliste, un vrai bouquet savamment composé, beau et agréable. Quant à la tenue : remarquable ! Rouge Hermès est un monstre, bien entendu, mais 24, Faubourg est suffisamment opulent pour se défendre, et son évolution est passionnante. Côté popularité, il est très célèbre mais le Jeune® ne porte pas souvent Hermès. C’est dommage, parce qu’en termes de rapport qualité-prix, on reste ici dans l’abordable.
Je ne te recommanderai les Serge Lutens qu’à sentir chez Sephora : on trouve à acheter facilement d’occasion au moins à moitié prix, alors que les tarifs en boutique grimpent pathologiquement. Tom Ford et Armani sont hors de prix, et pas nécessairement supérieurs au reste. Jo Malone aussi c’est un peu cher pour ce que c’est, l’étage en-dessous : très à la mode, un peu cheap dans la confection, personnellement je ne suis pas convaincue mais c’est à voir (à sniffer) par soi-même. J’ai vu aussi que Sephora vend maintenant des Goutal (ses titres les plus populaires en tout cas, comme L’Eau d’Hadrien, très joli mais célèbre pour son évanescence, Petite Chérie le fruité dans l’air du temps, et le magnifique L’Heure Exquise, lequel fait en revanche très mature) et des Comme Des Garçons, qui sont très intéressants dans le genre conceptuel, ce qui peut être assez rebutant suivant les sensibilités, tout le monde n’aimant pas les notes d’encre ou de bitume – personnellement je crains l’aspect parfois un peu industriel de leurs compositions mais je conseille volontiers d’aller s’y pencher dessus pour s’en faire une idée, c’est probablement plus « niche » que ce qu’on sent en grande surface parfumistique d’habitude. À découvrir.
Moins générique comme recommandation, un Chanel, ou plutôt deux Chanel, mais deux facettes d’un même parfum : N°19 et N°19 Poudré. Ce dernier étant l’un de mes jus les plus chéris, tant il est vrai que dès que l’on m’ajoute de la poudre à quelque chose, je ne réponds plus de rien. N°19, c’est un peu le parfum de la résurrection pour la maison Chanel, « Coco » s’étant retirée des affaires quelque temps, puis étant revenue accompagnée de ce concurrent à l’historique N°5, portant cette fois le nombre de sa date d’anniversaire, le 19 août. Gabrielle Chanel mourut quelques semaines après le lancement de ce parfum, ce qui lui confère un rien de nostalgie vintage encore accentué par ses célèbres notes poudrées, très vertes, en fait une alliance de galbanum (le vert) et d’iris (la poudre) extrêmement élégante et sophistiquée. Le vert absolu, bien sûr, c’est l’ancien Vent Vert de Balmain (Germaine Cellier, 1947), et N°19 en est un successeur transparent, mais plus sage. Malgré tout, sa tête où les belles fleurs blanches sont précédées par la férule gommeuse (le galbanum est une gomme-résine longtemps utilisée dans des thériaques pour ses propriétés médicinales, adorée en parfumerie pour ses notes puissantes, balsamiques et herbacées) caractéristique et un peu dérangeante, et les fleurs sont posées sur un fond cuiré, boisé de cèdre, lié de vétiver et de mousse de chêne qui leur confère une espèce de fraîcheur ténébreuse envoûtante. La version véritable est bien l’eau de toilette et non l’eau de parfum, mais la déclinaison N°19 Poudré est une eau de parfum arrondie de muscs blancs, plus douce sans doute, peut-être plus sensuelle encore.
Oh ! ça me fait penser: Mémoire d’une odeur, chez Gucci. Étonnant objet d’Alberto Morillas, à la fois léger et complexe, c’est une étrangeté fascinante dont l’amertume herbeuse surprend beaucoup. En gros, c’est une camomille, très réaliste d’ailleurs, mais c’est bien plus que cela, Morillas s’étant complu à mettre avant des notes habituellement réservées au bruit de fond en parfumerie, comme l’hédione et le salicylate, de sorte que la composition est incroyablement aérienne, moelleuse comme un nuage, impressionniste. Un parti pris vraiment différent des fragrances ci-dessus évoquées, à sentir pour se faire une autre idée du parfum.
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lily-yvonne · 4 years
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SUITE DU LUNDI MATIN
         A l’extérieur, plans de jour - le même lundi matin à l’aube
Fondu enchaîné sur Judas précédent Jésus et qui avancent à la limite du camp des Galiléens, où les apôtres viennent à leur rencontre. Pierre demande : — Où as-tu été Rabbi ? Et toi Iehouda ? Vous étiez ensemble ?
Jésus devance la réponse de Judas : — J’avais quelque chose à dire à des cœurs. Iehouda est allé chez les lépreux… Mais ils sont tous guéris, sauf sept.
Simon le Zélote dit en regardant Judas : — Oh ! Pourquoi y es-tu allé ? Je voulais venir moi aussi !
Jésus ne laisse pas à Juda le temps de répondre : — Pour être libre maintenant de venir avec nous… Allons ! Nous entrerons dans la ville par la Porte des Troupeaux. Faisons vite !
Il va en avant, en passant par les oliveraies qui conduisent du camp, à moitié route entre Béthanie et Jérusalem, à l’autre petit pont qui passe le Cédron près de la Porte du Troupeau. Des maisons de paysans sont éparses sur les pentes, et tout en bas, près des eaux du torrent, un figuier ébouriffé se penche sur la rivière. Jésus se dirige vers lui et il cherche si dans le feuillage fourni et gras il y a quelque figue mûre. Mais le figuier est tout en feuilles, nombreuses, inutiles, sans un seul fruit sur ses branches.
Jésus l’invective : — Tu es comme beaucoup de cœurs en Israël. Tu n’as pas de douceurs pour le Fils de l’homme, et pas de pitié. Qu’il ne puisse plus jamais naître de toi un seul fruit et que personne ne se rassasie de toi à l’avenir.
Les apôtres se regardent. La colère de Jésus pour la plante stérile, peut-être sauvage, les étonne. Mais ils ne disent rien. Ce n’est qu’après avoir passé le Cédron que Pierre Lui demande : — Où as-tu mangé ?
Jésus : — Nulle part 
Pierre : — Oh ! Alors tu as faim ! Voici là-bas un berger avec quelques chèvres qui paissent. Je vais demander du lait pour Toi. Je fais vite !
Il s’en va à grands pas et revient doucement avec une vieille écuelle pleine de lait. Jésus boit et il rend le bol au pastoureau qui a accompagné Pierre, en le caressant … Ils entrent dans la ville et montent au Temple, et après avoir adoré le Seigneur, Jésus revient dans la cour où les rabbis donnent leurs leçons. Les gens l’entourent et une mère, venue de loin, présente son enfant de trois ans qu’un mal a rendu aveugle. Il a les yeux blancs comme s’il avait une vaste cataracte sur la pupille ou un albugo.
Cette mère le prie : — Je suis venue exprès depuis Cintlum dans l’espoir de te rencontrer, ô Rabbi, pour que tu guérisses les yeux éteints de mon fils. Jésus le guérit en effleurant les orbites avec les doigts. 
La femme voyant le miracle s’accomplir s’agenouille humblement en serrant le garçon dans ses bras et dit : — Merci Rabbi.
Jésus la regarde en souriant. La femme heureuse se relève, pose son enfant à terre, le tient par la main et repartent tranquillement.
Aussitôt après ce miracle, Jésus ne sourit plus et commence à parler à l’assistance : — Un homme acheta un terrain. Il y planta des vignes, construisit une maison pour les fermiers, une tour pour la surveillance, des celliers et des endroits pour presser le raisin, et en confia l’entretien à des fermiers en qui il avait confiance. Puis, il s’en alla au loin. Quand arriva le temps où les vignes purent donner des fruits, les vignes ayant poussé au point de donner des fruits, le maître de la vigne envoya ses serviteurs chez les fermiers pour retirer le revenu de la récolte. Mais les fermiers entourèrent ces serviteurs, ils en frappèrent une partie à coups de bâtons, en lapidèrent une partie avec de lourdes pierres en les blessant grièvement, et en tuèrent une partie. Ceux qui purent revenir vivants chez le maître, racontèrent ce qui leur était arrivé. Le maître les soigna et les consola, et il envoya d’autres serviteurs encore plus nombreux. Les fermiers les traitèrent comme ils avaient traité les premiers. Alors le maître de la vigne dit : « Je vais leur envoyer mon cher fils. Certainement ils respecteront mon héritier ». Mais les fermiers, l’ayant vu venir et ayant su que c’était l’héritier, s’appelèrent l’un l’autre en disant : « Venez, réunissons-nous pour être nombreux. Entraînons-le dehors, dans un endroit écarté, et tuons-le. Son héritage nous restera ! ». Ils l’accueillirent avec des honneurs hypocrites, l’entourèrent comme pour lui faire fête. Ensuite, ils le ligotèrent après l’avoir embrassé, le frappèrent fortement et avec mille moqueries, ils l’amenèrent au lieu du supplice et le tuèrent. Maintenant, vous, dites-moi. Ce père et maître s’apercevra un jour que son fils et héritier ne revient pas, et découvrira que ses fermiers, auxquels il avait donné la terre fertile pour qu’ils la cultivent en son nom, en jouissant de ce qui était juste et en donnant à leur adôn1 ce qui était juste, ont tué son fils. Alors que fera-t-il ?
Jésus darde ses iris de saphir, enflammés comme par un soleil, sur ceux qui sont venus et spécialement sur les groupes des Juifs les plus influents, pharisiens et scribes répandus dans la foule. Personne ne parle. Alors il poursuit : — Dites donc ! Vous au moins, rabbis d’Israël. Dites une parole de justice qui persuade le peuple de la justice. Moi, je pourrais dire une parole qui ne serait pas bonne, d’après votre pensée. Parlez donc vous, pour que le peuple ne soit pas induit en erreur.
Les scribes, contraints, répondent ainsi : — Il punira les scélérats en les faisant périr d’une manière atroce, et il donnera sa vigne à d’autres fermiers pour qu’ils lui la cultivent honnêtement, en lui donnant le revenu de la terre qui leur est confiée.
Jésus : — Vous avez bien parlé. Il est écrit dans l’Écriture : « La pierre que les constructeurs ont rejetée est devenue pierre angulaire. C’est une œuvre faite par l’Adonaï2 et c’est une chose admirable à nos yeux ». Puisque donc ceci est écrit, et vous le savez, et vous estimez juste que soient punis atrocement ces fermiers meurtriers du fils héritier du maître de la vigne, et qu’elle soit donnée à d’autres fermiers qui la cultivent honnêtement, voilà que pour ce motif, je vous dis : « Le Royaume d’Elohîm vous sera enlevé et il sera donné à des gens qui en produisent des fruits. Et celui qui tombera contre cette pierre se brisera, et celui sur lequel la pierre tombera sera écrasé ».
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1 Leur seigneur et maître. 2 Le Seigneur.
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Les chefs des prêtres, les pharisiens et les scribes ne réagissent pas. Ils se bornent à s’approcher de Lui qui a repris sa marche en avant et en arrière en écoutant tel et tel des nombreux pèlerins qui sont rassemblés dans la vaste cour, et desquels beaucoup Lui demandent conseil pour des questions qui intéressent l’âme ou pour des situations familiales ou sociales. Mais durant cet instant où Jésus est questionné, il y a travelling de grue arrière en hauteur et la musique couvre les voix. La réponse de Jésus aux questions se fait avec des plans rapprochés.
Ainsi il répond à celui qui l’interroge au nom des trois autres frères : — Sacrifiez tous une parcelle de terre pour la vendre de façon à réunir une somme d’argent équivalente au cinquième de la fortune totale et donnez-la au fils illégitime en lui disant : « Voilà ta part. Tu n’es pas frustré de ce qui t’appartient et on n’a pas fait tort à la volonté de notre père. Va et qu’Elohîm soit avec toi ». Et soyez généreux en lui donnant même davantage que la valeur stricte de sa part. Faites-le avec des témoins qui soient justes et personne ne pourra sur la Terre, ni au-delà de la Terre, élever une voix de reproche et de scandale. Et vous aurez la paix entre vous et en vous, n’ayant pas le remords d’avoir désobéi à votre père et n’ayant pas parmi vous celui qui, vraiment innocent, a été pour vous une cause de trouble plus que si on avait mis un voleur parmi vous.
L’homme contrarié : — Ce bâtard, en vérité, a enlevé la paix à notre famille, santé à notre mère qui est morte de chagrin et une place qui ne lui appartient pas.
Jésus : — Ce n’est pas lui le coupable, homme. C’est celui qui l’a engendré. Lui n’a pas demandé à naître pour porter la marque de bâtard. Ce fut la convoitise de votre père qui l’engendra pour lui donner la douleur et pour vous donner la douleur. Soyez donc justes envers l’innocent qui paie déjà durement une faute qui n’est pas la sienne. N’ayez pas d’anathème pour l’esprit de votre père. Eloah l’a jugé. Il n’est pas besoin des foudres de vos malédictions. Honorez le père, toujours, même s’il est coupable, non pour lui-même, mais parce qu’il a représenté sur la Terre votre Elohîm, vous ayant créé par ordre d’Elohîm et étant le maître de votre maison. Les parents viennent immédiatement après Eloah. Rappelle-toi le Décalogue, et ne pèche pas. Va en paix.
Les prêtres et les scribes s’approchent alors de Lui pour l’interroger : — Nous t’avons entendu. Tu as dit ce qui était juste. Un conseil plus sage, même Shelomo n’aurait pu le donner. Mais dis-nous, Toi qui opères des prodiges et donnes des jugements tels que seul le sage roi pouvait en donner, par quelle autorité fais-tu ces choses ? D’où te vient un tel pouvoir ?
Jésus les regarde fixement. Il n’est ni agressif ni méprisant, mais très imposant et répond : — Moi aussi, j’ai à vous poser une question, et si vous me répondez, je vous dirai par quelle autorité, Moi, homme sans autorité de charges et pauvre – car c’est cela que vous voulez dire – je fais ces choses. Dites : le baptême de Iohanân1 , d’où venait-il ? Du Ciel ou de l’homme qui le donnait ? Répondez-moi. Par quelle autorité Iohanân le donnait-il comme rite purificateur et pour vous préparer à la venue du Mashi’ah2 , puisque Iohanân était encore plus pauvre, plus ignorant que Moi, et sans charge d’aucun sorte, ayant passé sa vie dans le désert depuis son enfance.
Les scribes et les prêtres se consultent entre eux. Les gens, les yeux grands ouverts et les oreilles attentives, sont prêts à protester et à acclamer si les scribes disqualifient le Baptiste et offensent le Maître, ou s’ils paraissent déconfits par la question du Rabbi de Nazareth, divinement sage, se serrent autour d’eux. Il est frappant le silence absolu de cette foule qui attend la réponse. Il est si profond que l’on entend la respiration et les chuchotements des prêtres ou des scribes qui communiquent entre eux quasi sans parler, et observent pendant ce temps le peuple dont ils devinent les sentiments prêts à exploser. Enfin, ils se décident. Ils se tournent vers le Christ qui, appuyé à une colonne, les bras croisés, les scrute sans jamais les perdre de vue.
L’un d’entre eux répond :  — Rabbi, nous ne savons par quelle autorité Iohanân faisait cela ni d’où venait son baptême. Personne n’a pensé à le demander à l’Immergeur3 pendant qu’il était vivant, et lui ne l’a jamais dit spontanément.
Jésus : — Et moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais de telles choses.
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1 Jean. 2 Messie. 3 Le Baptiste.
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Il leur tourne le dos en appelant à Lui les douze et, fendant la foule qui l’acclame, il sort du Temple. 
Quand ils sont déjà dehors, au-delà de la Porte Probatique, Barthélemy Lui dit : — Ils sont devenus très prudents tes adversaires. Peut-être vont-ils se convertir à Adonaï qui t’a envoyé et te reconnaître pour le Mashi’ah sacré.
Matthieu : — C’est vrai. Ils n’ont pas discuté ta question ni ta réponse …
Barthélemy : — Qu’il en soit ainsi. C’est beau que Ieroushalaîm se convertisse à Adonaï, son Eloah.
Jésus : — Ne vous faites pas des illusions ! Cette partie de Ieroushalaîm ne se convertira jamais. Ils n’ont pas répondu autrement parce qu’ils ont craint la foule. Je lisais leur pensée bien que n’entendant pas leurs paroles dites à voix basse.
Pierre demande : — Et que disaient-ils ?
Jésus : — Je vais vous le dire. Je désire que vous le sachiez pour les connaître vraiment et que vous puissiez donner une exacte description à ceux qui viendront plus tard... S’ils ne m’ont pas répondu, ce n’est pas qu’ils se convertissent à Adonaï, mais parce qu’ils disaient entre eux : « Si nous répondons : ‘Le baptême de Iohanân venait du Ciel’, le Rabbi répondra : ‘Et alors pourquoi n’avez-vous pas cru à ce qui venait du Ciel et enseignait la préparation au temps messianique ?’, et si nous disons : ‘De l’homme’ alors ce sera la foule qui se rebellera en disant : ‘Et alors pourquoi ne croyez-vous pas à ce que Iohanân, notre prophète, a dit de Yeshouah de Nasèrèt ?’ Il vaut donc mieux dire : ‘Nous ne savons pas’ ». Voilà ce qu’ils disaient. Ce n’était pas parce qu’ils étaient revenus à Elohîm, mais par un lâche calcul, et pour ne pas avoir à reconnaître par leurs bouches que je suis le Christos et que je fais toutes ces choses parce que je suis l’Agneau d’Elohîm dont a parlé le Précurseur. Et Moi non plus, je n’ai pas voulu dire par quelle autorité je fais les choses que je dois faire. Déjà, de nombreuses fois, je l’ai dit dans ces murs et dans toute la Pelishtîm, et mes prodiges parlent encore plus que mes paroles. Maintenant, je ne le dirai plus par mes paroles. Je laisserai parler les Prophètes et mon Père, et les signes du Ciel, car le moment est venu où tous ces signes vont être donnés. Ceux qui ont été dits par les Prophètes et marqués des symboles de notre histoire, et ceux que j’ai dits : le signe de Iona1 ; vous vous souvenez de ce jour à Cédès ? C’est le signe qu’attend Gamliél2 . Toi, Stephanos3 , toi, Hermas, et toi, Bar-Naba4 qui a quitté tes compagnons aujourd’hui pour me suivre, certainement plusieurs fois vous avez entendu le Rabbi parler de ce signe. Eh bien, bientôt le signe sera donné.
Il s’éloigne en montant à travers les oliviers de la montagne, suivi des siens et de nombreux disciples (des soixante-douze) en plus d’autres, comme Joseph Barnabé qui le suit pour l’entendre parler encore. Mais la caméra reste sur place en les laissant s’éloigner durant quelques secondes.
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1 Jonas. 2 Gamaliel. 3 Etienne. 4 Barnabé.
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EXTRAIT DE L’OUVRAGE  “SCÉNARIO - L’ULTIME ALLIANCE” : http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/scenario-l_ultime-alliance.pdf
http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/ https://www.youtube.com/watch?v=1qI8FeNbFsM&t=621s https://www.change.org/p/emmanuel-macron-dieu-ne-veut-pas-de-fl%C3%A8che-sur-notre-dame-098097a0-f72c-4021-9b66-cc9c78ecb8a8?lang=fr-FR
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annsom · 5 years
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Le jean : une pièce à chipper à son homme
Ce mois-ci le thème du “Défis Looks” était : Réinterpréter ton défi favori. Du coup je suis reparti sur le fait de se faire un look avec une pièce chippée dans le dressing de son homme.
La dernière fois, j’avais emprunté sa chemise blanche et cette fois, mon choix s’est porté sur l’un de ses jeans. L’idée m’est venue lors d’un tournage. On  me demandait de venir habillée avec un jean non slim. J’ai ouvert ma penderie et je me suis rendue compte que je n’avais absolument que des slims et surtout des slims noirs. Panique à bord car je ne me voyais pas racheter un jean pour une journée de tournage. Ni une, ni deux, je me suis mise à fureter dans le dressing de l’amoureux et c’est alors que je vois ce jean. Je me dis, qui ne tente rien, n’a rien, j’essaie pour voir. Evidemment, à la taille, ça flotte vraiment! Je saisis ma ceinture préférée et hop, le tour est joué. Finalement, je trouve que ça passe très bien. Pour finir l’anecdote, l’habilleuse, le jour du tournage, me demande si je n’ai pas un pantalon plus large. Là évidemment, j’ai eu un fou rire et je lui ai expliqué la situation. Elle a bien ri.
J’ai associé ce jean à un body près du corps pour garder une touche plus féminine. Enfin, j’ai coiffé mes cheveux avec un bandana rouge. Je trouve ce look très street, j’en ai d’ailleurs profité pour le shooter devant du street art.
  Pour voir le look des copines, c’est par là :
△ Les blogs des copines:
Joséphine, de Mode elle : Sa touche vintage
Amélie, de The mam’s show : http://www.themamsshow.com/
Charlotte, de InitialsCB : http://www.initialscb.fr/
Camille, de Jeny Chooz : http://jenychooz.com/
Ingrid du blog Sienna Lou : Retrouvez son look
Aurélie des petites Bulles de ma vie : Voir son défi
Iris du blog Les caprices d’Iris : http://www.lescapricesdiris.com
△ Le lien du site Défis looks: ➸ https://defislooks.wordpress.com/
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Une fille spéciale.
Pour la première fois de leurs vies, ils voyaient une fille hors du commun. On ne savait pas trop ce qu’elle dégageait, quelle aura l’entourait, on ne savait rien d’elle, mais on voyait déjà qu’elle n’était pas ordinaire. Elle était différente dans sa manière de s’habiller, dans ses expressions faciales, dans sa manière d’être et d’agir. Elle était différente et ici deux sentiments bien distinct suivaient; non craignait ou on aimait. Ou oit les gens avaient légèrement peur d’elle, ou soit les gens étaient curieux de savoir ce qu’elle cachait. Du point de vue de la jeune fille, elle préférait qu’on la craigne et qu’on ne l’approche pas. Elle n’aimait pas les gens, elle n’aimait pas le monde, et son voeu le plus cher était que tout le monde reste au plus loin d’elle.
C’était la pré-rentrée des classes de secondes, la blonde, après avoir entendu son nom au micro, s’était précipitée dans la classe pour saisir une place du fond. Elle aimait être isolée, peu importe l’endroit, elle n’aimait se mêler à personne. À côté d’elle se trouait une jeune fille aux cheveux châtain, grande, souriante et qui puait le bonheur d’être rentrée en classe. Rien qui ne pouvait plus énerver la jeune fille. Vint le moment où le professeur principal, un grand homme d’une trentaine d’années qui enseignait les mathématiques, demanda à chaque élève de venir se présenter devant la classe. Malgré les autres qui se levaient les uns en même temps que les autres, personne n’y prêta attention. Non, la moitié des regards se tournaient vers la jolie blonde isolée au fond de la classe. Se sentant visée, la jeune fille releva son regard vers le reste et se leva à son tour pour se diriger lentement vers le tableau comme si elle allait se faire crucifier. Elle détestait se faire remarquer, elle détestait que tout le monde la regarde, elle détestait être le centre de l’attention. Et en faisant tout pour ne pas qu’on la remarque, elle ne se rendait pas compte que son attitude distante poussait le monde à se diriger vers elle. Chacun parla, et juste avant que la jeune fille passe pour se présenter, une autre fille, brune aux yeux gris-bleu se présenta, hypnotisant la blonde.
« Bonjour, je m’appelle Iris Vrone, j’ai 15 ans et je viens de Paris. Je suis venue ici parce que j’ai du suivre ma mère et mon beau-père.
-Bienvenue Iris, j’espère que tout se passera bien pour toi et si tu as le moindre problème n’hésite pas à venir me voir. »
Le professeur lui sourit et lui demanda d’aller s’asseoir. C’était maintenant le tour de notre chère petite blonde, seule face à cette grande classe de 32 personnes. Gênée, la blonde s’avança jusqu’au bureau en lançant un regard furtif aux autres jeunes. Elle s’éclaircit la voix comme elle le faisait tout le temps avant de parler, sa voix s’étant cassée au fil des années et se mit à parler doucement et timidement. 
« Hem… Bonjour, je m’appelle Effy Black et je viens de Guadeloupe.
-Oh, la Guadeloupe! Pourquoi as-tu quitté la chaleur pour venir au froid?
-Ma mère est morte et je n’avais pas envie d’aller en France. »
Elle donna cette information d’une voix totalement normale, sans que son regard ne se baisse ni rien d’autre. Elle donna cette information comme si c’était la chose la plus normale du monde, comme si ça ne la dérangeait pas, comme si c’était tout à fait basique. Un grand silence suivit, un silence qui ne dura que quelques secondes mais qui paraissait durer une éternité dans l’esprit de chacun, sauf d’elle. Elle était en paix avec ça, et elle n’avait jamais compris comment la mort pouvait gêner autant de monde. Mais elle oubliait toujours que les gens pensaient rarement comme elle. Elle s’empressa d’ajouter.
« Ce silence est gênant, je peux retourner m’asseoir? »
Elle fit son premier sourire, ce matin là à 9h43 et la moitié de la classe la regarda émerveillé. Même le professeur ne sut réagir directement et bloqua sur ce visage si doux et si beau et pourtant si sombre. Le sourire qu’elle lança eu le pouvoir de tout détendre, éclaircissant son visage.
« Je suis désolé pour votre mère, allez-y. »
Elle arrêta doucement de sourire et se dirigea rapidement vers son siège. Une jeune fille entreprit de commencer la conversation.
« Salut, moi c’est Caroline, je suis désolée pour ta mère.
-Pourquoi désolée?
-Pour son décès.
-Ça n’explique pas pourquoi tu t’excuses mais d’accord. »
Caroline détourna la tête pour lancer une grimace à deux de ses amis un peu plus loin dans la classe, l’un était noir, tout petit avec une tête fatiguée et l’autre était assez grand, blanc et brun, des petits yeux et qui donnait l’air très narcissique. Après la grimace de leur amie, ils se mirent tout deux à rire en regardant Effy. La jeune fille releva la tête vers eux et ils arrêtèrent directement de rire. Elle venait de leur jeter l’un des regards qu’elle distribuait à tout le monde, un regard noir et meurtrier, un regard qui avait le don de faire peur. en faisant peur, personne n’aurait l’idée de l’embêter ou de l’approcher. Elle voulait être seule.
Pourtant, si la jeune fille n’avait pas eu ce caractère, elle aurait pu être l’une de ces magnifiques filles populaire d’une école, l’une de ces filles que tout le monde jalouse et envie, l’une de ces filles que tout le monde aime et veut. Elle arborait de longs cheveux blonds vénitiens, quelques couleurs auburn dans ses cheveux, d’autres blonds platines. De plus, elle avait un regard à en faire tomber plus d’un, des yeux ronds aux pupilles constamment dilatés et des iris vert émeraude. Elle avait un nez fin et légèrement en trompette, des lèvres pulpeuses et bien formées, un sourire magnifique, un visage rond, un corps un peu rond mais tout à fait normal, une poitrine généreuse et un petit fessier. Elle était la parfaite jeune fille pour plus d’un, et pourtant elle ne voulait personne. Et au fond, personne ne la voulait. Ils la voulaient tous pour son physique, mais son caractère repoussait le monde entier. Et c’était son but: que des relations charnelles.
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cequilaimait · 6 years
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Knut – 6. Vendredi – L’anniversaire de Knut – 6.3 Tout raconter (3/3)
Prétendre que l’ambiance était « lourde » autour de cette table ronde était un sacré euphémisme. Personne n’avait eu le temps de courir après Knut. Le temps que les jeunes arrivent dehors il avait déjà disparu au coin d’une rue. De retour à l’intérieur, Lillemor chialait en disant qu’elle allait perdre son petit frère, qu’il allait faire une bêtise et qu’elle ne savait même pas où il était. Sabina essayait de réconforter sa meilleure amie sans y croire elle-même. Viktor, paniqué, était accroché à son téléphone, essayant coute que coute de joindre le fugitif ou n’importe qui d’autre qui aurait pu savoir où il prévoyait d’aller, pour l’arrêter avant qu’il ne commette l’irréparable. Dévasté, Hakon se tenait le visage de ses gros doigts boudinés aux ongles coupés trop courts.
Seul Justin était dans son état normal. Pas une larme, une respiration calme et maîtrisée et les idées bien en place. Suffisamment pour se lever et tranquillement attraper son sac eastpak et enfiler son blouson, devant le regard médusé de toute l’assistance.
« Putain, tu fais quoi, Justin ? », demanda Lillemor, à deux doigts de le tuer à cause de son absence totale d’empathie.
Sans le moindre stress, le jeune chaton répondit, accompagnant sa voix fluette d’un léger sourire :
« Le chercher, pourquoi ? Je sais où il est ! Il l’a dit ! Faites-moi confiance, j’vous envoie un SMS dès que je l’ai retrouvé ! Bon, bah bonne soirée tout le monde ! »
Immédiatement, Viktor l’attrapa par le bras et le bloqua dans ses mouvements. Un fugitif, c’était déjà grave, ils n’en avaient certainement pas besoin d’un deuxième, qui en plus ne parlait que trois mots de Suédois. Dont un miaulement.
« Putain, mais t’es complètement bourré ! C’est pas possible ! Tu restes-là et on appelle les adultes ! On n’aurait jamais dû te laisser boire ! »
Celle-là, elle était trop drôle. Justin en explosa même de rire. Son seul souhait avait été de provoquer des explications entre tous ces cons qui se faisaient du mal en refusant de se parler. Il avait plus qu’accompli son but. Il n’avait plus aucune raison de rester dans ce rôle.
« Bourré ? Sérieusement ? », lâcha-t-il d’un air moqueur et provoquant. « Au Virgin Mojito et à la Virgin Pina Colada ? J’veux bien être un chaton, mais y a des limites. J’ai fait semblant. Avant votre arrivée, j’ai demandé à la serveuse de ne pas me mettre d’alcool dans mes commandes. J’lui ai dit que je n’avais pas le droit de boire, mais que je voulais me donner un air cool devant vous. C’est fou comment les serveuses aiment aider les chatons mignons à se la jouer cool ! Même pour la table, j’lui ai demandé si je pouvais monter dessus ! Sinon, j’me serais contenté de la chaise ! C’est dingue comment vous n’avez rien capté ! Ok, j’suis doué pour faire semblant, mais quand même… »
Bouches grandes ouvertes, les quatre jeunes Suédois dévisagèrent le chaton qui, de son côté, continuait à se préparer comme si de rien n’était, pensant même à attraper au passage la parka de Knut qui traînait sur la banquette. La scène était à proprement parler surréaliste. À leurs yeux, en tout cas. Car lorsqu’Hakon se jeta de rage sur Justin avec la ferme envie de faire disparaitre son sourire narquois de son visage, avec la bénédiction des autres, l’adolescent grogna et leur renvoya avec une certaine méchanceté toute leur connerie à la gueule.
« Comme vous n’êtes pas foutus d’agir de manière responsable, j’ai juste crevé l’abcès pour le soulager. Vous étiez tous tellement pris dans vos mensonges et vos silences que vous en avez oublié de penser à ce que lui ressentait. Je suis sûr que, tous pétés de certitudes, aucun d’entre vous ne s’est vraiment demandé pourquoi il souffrait. J’ai fait ça pour qu’il trouve le courage de parler. Parce qu’il n’y avait que en le confrontant à votre connerie qu’il y arriverait. Après ce qu’avait balancé Hakon hier, la seule solution, c’était que tout le monde dise tout. Une fois la machine enclanchée, il fallait aller jusqu’au bout pour enfin passer à autre chose, ce que vous n’étiez pas capable de faire sans moi. Et maintenant, vous m’excusez, mais j’ai du boulot, j’ai un travail à terminer et un chaton à sauver. »
Sec, net, sans bavure. Personne ne trouva rien à redire. Soit Justin était fou à lier, et il n’y avait plus rien à faire pour lui si ce n’était le laisser partir. Soit il était le plus grand connard manipulateur de la terre – sous ses cheveux roses, il était brun, et il fallait bien avouer qu’en matière de foutage de gueule, il avait eu un maître pas piqué des hannetons –, et la meilleure solution restait encore de le laisser faire. Toujours est-il que personne n’essaya plus de le retenir. L’urgence, pour les membres du club, était de s’organiser pour rechercher Knut. Et tant pis pour ce jeune Français complètement cinglé. De lui, ils n’en avaient plus rien à foutre.
Seul dehors, Justin regarda le ciel. La nuit s’était installée depuis longtemps, même si l’heure restait parfaitement raisonnable. Les nuages étaient de retour. Il commençait à neiger, d’épais flocons destinés à tenir au moins jusqu’au petit matin. S’orientant sans mal, il monta dans le premier bus qui passait, direction l’île de Djurgården. Son téléphone vibra. Les autres avaient prévenu Claude Duvanel. Il ne répondit pas. Pas besoin pour le moment.
Enfin, après de longues minutes de trajet et alors qu’il s’approchait de sa destination, Justin laissa un sourire recouvrir son visage, puis pianota rapidement deux textos. Un à destination de la Suisse, pour prévenir que quelque chose allait sans doute se passer, et un autre à sa professeure, pour la rassurer :
« Je l’ai en visuel. Faites-moi confiance pour le ramener. Pas de nouvelles = bonnes nouvelles. »
Son mobile sur mode avion pour ne plus être dérangé, il descendit tranquillement du bus, puis alla s’assoir sur le banc, à côté d’un magnifique petit blondinet frigorifié qui gémissait, recroquevillé sur lui-même. Sans même qu’il ne lève la tête, Justin lui déposa son veston sur les épaules, lui passa la main autour de la taille, puis admira la majesté des immenses toboggans en ferrailles de Gröna Lund qui se dressaient dans le noir devant lui.
« Je vais là où m’attend mamie… C’est chou comme manière de donner rendez-vous à un copain chaton, je trouve ! Par contre, fais gaffe la prochaine fois ! Vu ton passif, les autres ont balisé grave ! »
Sa voix était calme et douce, comme un miaulement. Ce qui déclencha un minuscule rire gêné de la part de son pauvre camarade, qui le reconnut aussitôt.
« Justin ? »
L’adolescent acquiesça d’un léger oui, puis se serra contre son compère. La neige commençait à tomber assez fortement. Le sol était blanc. L’un et l’autre étaient condamnés à rester là un moment dans l’attente du bus qui voudrait bien les ramener à la maison. Ou du suivant. Cela dépendait de ce qu’ils avaient à se dire. Ils n’étaient pas pressés. Partager un peu de chaleur avant les mots avait déjà énormément de sens.
Enfin, Knut osa poser la question qui lui brulait les lèvres. À la différence des autres, il n’était pas du tout dupe. Lui avait goûté dans le verre de Justin. Il avait immédiatement compris.
« Pourquoi t’as fait ça, aujourd’hui ? Pourquoi t’as fait sembler de boire ? Pour les provoquer sans qu’ils comprennent ? »
Justin ne cherchait pas à nier. C’était exactement ça. Son seul but était de les faire parler et de les pousser à être honnête.
La tête posée sur les genoux du jeune Français, Knut grogna en laissant ses petits doigts se balader sur le dos frigorifié de la main droite son camarade. Tout cela n’était pas très juste.
« Tu veux que les autres soient honnêtes avec moi, mais toi, tu ne veux toujours pas l’être… Tu m’as pas répondu quand je t’ai demandé pourquoi tu portais toujours un bracelet éponge… »
Pour la première fois de cette folle soirée, Justin pleura. Une simple larme orpheline qui partit de sa paupière pour rejoindre ses lèvres, détournée sur son chemin par la fossette creusée au sein de sa joue. Il s’attendait à cette question. Il avait prévu d’y répondre, même si c’était difficile. Il lui devait bien ça.
Après quelques secondes d’hésitation, et une profonde inspiration, il attrapa sa protection du bout des doigts et la fit glisser sur sa paume jusqu’à ce qu’elle découvre complètement son poignet. Quelques gouttes tombèrent pile à l’endroit où se dessinait sa cicatrice, que Knut caressa, avec un certain effroi, du bout de ses coussinets maquillés de verni noir. Justin gémissait. Plutôt que d’improviser avec des mots qui ne venaient pas, il préféra réciter un de ses poèmes. Un des plus difficiles, mais aussi explicites. Il se nommait « Baignoire ». Il l’avait écrit en seconde, quelques jours avant de se mutiler.
En l’homme, je pense avoir perdu toute foi C’est normal que toutes ces choses me dérangent On m’a outragé, on m’a privé de ma voix Je veux crier et hurler, voilà donc pourquoi            J’ai teint mes cheveux en orange
 Je me sens mal, mes larmes glissent sur mes joues Et l’eau coule, je m’enfonce dans ma baignoire J’ai chaud. J’étouffe. J’ai putain de mal au cou Tout cela m’a bien réellement rendu fou            Ce soir, je suis seul dans le noir
 Je me savonne. Je frissonne. J’ai si froid C’est vrai, ces derniers temps, je me suis amaigri Je me recroqueville, je vis dans l’effroi Pour moi, plus de justice, pas plus que de lois            La nuit, tous les chatons sont gris
 Je me shampoigne, ça brule, mes iris fondent Je craque, plus jamais je ne serai heureux Comme si brisé par le souffle d’une bombe Je le trouvais immonde, ce bien triste monde            Que je vois de mes yeux vert-bleu
 Enfin, elle se vide, je le suis autant Cette baignoire, immobile, jamais ne bouge Je le sais, elle sera là, elle m’attend Je veux couper et y déverser tout mon sang            Un beau jour, mon bain sera rouge
 Les doigts caressant tendrement le poignet humide de son homologue, Knut avait bu ses paroles. Il trouvait cela beau. Il trouvait cela triste. Il ne pleurait plus pour lui-même, mais pour le garçon dont la peine s’écoulait à présent sur ses cheveux. Penché au-dessus de sa nuque, Justin lui murmura son histoire à l’oreille.
« Cette marque, t’es la troisième personne à qui je la montre de mon plein gré. La première, c’était Aaron. Pendant très longtemps, il a été le seul à avoir le droit de la voir. J’suis comme toi, Kisse. Tout comme toi. Aussi fragile. Aussi morbide. J’me suis fait ça le jour où j’ai décidé de mourir. J’l’ai fait parce qu’un homme, un professeur, m’avait violé, et que je n’avais pas le courage ni la force de me battre. J’l’ai fait parce que je n’arrivais plus à vivre… »
Tellement cru. La boule au ventre, Knut refusait d’y croire. Justin ? Ce garçon si mignon, gentil et câlin ? Subir… « ça » ? Et pourtant, la voix de l’adolescent aux cheveux roses ne trompait pas. Il pensait chacun de ses mots. Chacun des détails qu’il murmura et détailla, expliquant comment cet adulte l’avait manipulé, forcé à des choses indignes, abusé, humilié et vidé. Comment son âme souillée avait voulu en finir. Comment il s’était décidé et comment il avait fait. Comment un garçon, Aaron, l’avait refusé et l’avait tiré de son bain avant qu’il ne soit trop tard, le condamnant à vivre bien malgré lui. Comment il avait accepté cette deuxième vie, comment son bourreau était tombé et comment sa chevelure était devenue la toile de ses émotions. Comment, enfin, il avait essayé de se reconstruire en allant vers les autres, en acceptant toutes les pulsions que son frêle corps pouvait connaitre et en donnant autant qu’il le pouvait, comme là il avait envie de donner.
Apaisé, Knut se redressa et posa sa tête dans le creux de l’épaule de son camarade. Il comprenait. Cette confession lui faisait du bien. Il y avait quelque chose de rassurant à apprendre qu’il n’était pas le seul chaton à souffrir. Il se sentait moins seul. Presque chanceux de son propre désespoir à côté de celui qu’avait vécu Justin. Et pourtant, sa douleur avait été si vive. Elle l’était toujours. Il avait besoin de réconfort. Il le quémanda.
« Si tu me sers fort dans tes bras, j’te raconte tout. Depuis le début. Tu sauras tout sur moi. Okay ? Ça sera notre secret à tous les deux… »
Forcément, le jeune Français ne pouvait pas refuser et l’invita à se blottir contre sa poitrine. Même si la position n’était pas la plus confortable, Knut s’y sentait bien. Il souriait, avant de très rapidement grimacer. Serré et protégé comme ça par un garçon pourtant aussi frêle que lui, il pouvait pleurer à loisir sans que rien ne l’arrête où le perturbe. Il n’avait plus qu’à se lancer dans son monologue. Enfin. Et toujours dans un français riche et exemplaire, avec toujours la même voix douce un peu roque et légèrement aiguë, bercée d’un subtil accent suédois. Il pouvait enfin dire ce qu’il était. Ou plutôt, qui il était.
« Je m’appelle Knut Eklund. On me surnomme Kisse, car je suis un chaton. J’ai seize ans aujourd’hui et j’ai essayé de me tuer il y a un mois et demi. Et depuis, même si je respire, c’est comme si mon cœur était vraiment mort. Comme si m’a vie s’était arrêtée à ce moment-là. Même si mon sang coule dans mes veines, même si mon front me brule de mon feu intérieur, si mes sourires sont toujours aussi charmeurs, je suis mort. Ou en sursit. J’ai peur… J’ai tellement peur. J’aimerais tellement mourir pour de vrai. Et en même temps, j’ai tellement besoin qu’on me sauve… Sauve-moi Justin… Sauve-moi… »
Alors que la neige tombait délicatement, sans un bruit, sur le sol, ses gémissements tonnaient comme un orage. La tempête des sentiments dura de longues minutes, avec des éclairs de peines et des giboulées de larmes qui s’échouèrent sur le pull du garçon aux cheveux roses. Enfin, calmé par les caresses dans son dos et les picorements sur ses cheveux, le chaton du froid se remit à parler. Timidement, mais surement, n’omettant aucun détail de ce qui l’avait conduit à sa propre déchéance. Sa voix était douce, lente, parfois humide et légèrement souriante.
« Ça a commencé quand j’étais petit. Je n’étais pas un enfant désiré. L’accouchement de Lilly s’était mal passé. Maman ne voulait plus repasser par là. Sauf qu’ils n’ont pas fait attention avec mon père. Quand les résultats du test sont tombés, mes parents ont hésité. Beaucoup. J’ai failli y passer. Et puis mamie s’en est mêlée. Elle était croyante. Follement croyante. Ça avait été la source de beaucoup de tensions entre elles, quand maman était adolescente et qu’elle a commencé à sortir avec des garçons, puis papa. Quand mamie a appris que maman m’attendait, elle l’a suppliée de me garder. Elle lui a dit que, si elle évitait l’avortement, alors elle serait toujours là pour moi. Qu’elle serait la meilleure grand-mère du monde. Qu’elle ne ferait plus les mêmes erreurs qu’avec maman quand elle était jeune et qu’elles se disputaient. Mais que je méritais de vivre, qu’il fallait me laisser cette chance. Et ça a convaincu maman qui s’est mise à pleurer et a accepté d’endurer la souffrance et de me laisser naître. Et ma mamie est devenue la meilleure mamie du monde. À ses yeux, j’étais presque la réincarnation de l’enfant Jésus. Son petit miracle à elle. Elle me le disait tout le temps, ça et qu’elle m’aimait… »
Knut n’avait cessé d’admirer cette femme aux cheveux grisonnants. S’il était tout pour elle, la réciproque avait été tout aussi vrai. Grace à elle, le jeune Suédois avait connu une enfance douce et heureuse. Pour mieux veiller sur le garçon et sa sœur, elle avait accueilli toute la famille dans son appartement du vieux Gamla Stan et s’occupait des enfants comme une seconde mère, leur chantant des chansons le soir, leur parlant en des termes élogieux du bon Dieu, les promenant dans Stockholm et les couvrant de cadeaux. Là où Lillemor avait grandi en se montrant aventureuse et indépendante, son petit frère, bien plus timide, chétif et fragile, avait pris l’habitude de ne jamais lâcher la chaude main qui le protégeait. Pendante toute son enfance et le début de son collège, Knut n’avait ainsi eu d’yeux que pour sa grand-mère. Quand il priait le seigneur, c’était elle qu’il adorait. Elle était son phare. Sa lumière. Sa raison d’être heureux. Knut n’avait pour ainsi dire connu que trois femmes dans sa vie : sa mère qui l’élevait et lui enseignait le français et la poésie, sa grande sœur qu’il admirait et sa grand-mère, qu’il vénérait.
« Un jour, elle est soudainement tombée malade. Gravement malade. Elle a dû quitter la maison pour rejoindre un centre spécialisé, à plus d’une heure trente de la maison. J’pouvais presque plus la voir. Lilly et moi, on s’est vachement rapprochés à cette époque. C’est là où on a commencé à s’intéresser à la mode. Enfin, c’est surtout que Lilly a tout fait pour combler le vide et s’occuper de moi, donc une passion commune, ça aidait. Elle est géniale ma sœur pour ça. C’est pour ça que je la respecte et que je lui obéis. Parce que je sais qu’elle sera toujours là pour moi… »
« Et ta grand-mère, du coup ? », osa l’interrompre Justin, toujours en lui caressant les cheveux.
Un peu bloqué dans son élan, Knut dut prendre une grande inspiration pour oser répondre. Quant à ses yeux, il ne chercha même pas à contrôler le flot qui s’écoulait de son éclat bleuté. Chaque mot était le théâtre d’un nouveau gémissement aigue et incontrôlé.
« J’ai prié pendant ma huitième année[1] tous les jours pour qu’elle s’en sorte. Et je n’étais même pas là, avec elle, quand elle est partie… Putain Juju… J’étais pas là parce que je croyais qu’elle ne mourrait jamais, que Dieu la sauverait, et que le supplier de la sauver serait suffisant… J’ai été si con… Si seulement j’étais allé la voir… Si seulement je lui avais dit aurevoir… »
C’était le 30 octobre 2015. À l’époque, Knut venait d’entrer en troisième. Cette perte l’avait dévasté. Avant, il avait tout. D’un coup, il ne lui restait presque plus rien. Ses parents travaillaient énormément. Sa mère accusait le coup. Sa sœur était au lycée et ne le couvait plus dans la cour de récréation. Tout ce qu’il avait encore, c’était la mode, la poésie et Dieu. Le déni et le refus des réalités débouchèrent rapidement sur une profonde dépression. Du fait de son air taciturne, la plupart de ses copains avaient fini par se détourner de lui. Pendant un an, plutôt que de jouer avec eux, plutôt que de grandir et plutôt que de s’intéresser aux choses de son âge et que son corps adolescent lui dictait pourtant, il avait préféré se plonger dans la lecture, son look et la piété, et surtout prier, matin, midi et soir pour que sa grand-mère obtienne le salut qu’elle méritait. Sauf que dans ses prières, à travers Dieu, c’était avant tout à elle qu’il s’adressait. En vain. Car jamais elle ne répondait, ni à ses supplications, ni à ses larmes.
Tout en parlant, Knut avait réussi à légèrement reprendre son calme. Son ton trahissait à présent une certaine colère.
« Je savais bien au fond de moi que ça ne servait à rien. Je ne suis pas stupide. Du jour où elle est morte, j’ai compris. J’ai compris que Dieu était un assassin. Le pire de tous. Coupable de tous les maux. Le criminel parfait. Ouais, le crime parfait, c’est quand la victime existe bien mais que le criminel n’est qu’un mensonge. Tu ne peux pas mettre des menottes à un mensonge. Tu ne peux pas l’emprisonner. Tu ne peux même pas lui parler. Il n’existe pas. C’est même ce qui le définit. Mais je n’étais pas capable de l’accepter. Je le refusais. Alors je priais encore plus. Parce que je n’avais plus que ça à faire. Jusqu’à ce qu’à mon entrée au lycée… »
Alors que les deux garçons se tenaient toujours sur le banc, blottis l’un contre l’autre, un bus passa et s’arrêta, puis repartit, comme il était arrivé. Même si leurs mains étaient sur le point d’exploser à cause de la rencontre entre la morsure du froid et la chaleur de leur sang qui les gorgeait, ils ne bougèrent pas. D’autres bus suivraient forcément. Ils avaient le temps.
En seconde, l’adolescent avait naturellement rejoint le club de sa sœur et de Viktor, qu’il considérait comme un grand frère. Sabina lui avait naturellement tapé dans l’œil, même s’il se refusait à toute pensée qu’il jugeait aussi impure. Quant à Hakon…
« J’ai tout de suite vu qu’il me trouvait mignon. Il me regardait tout le temps. Ça serait mentir que de prétendre que je n’avais conscience de rien et que je n’en ai pas joué. Je crois que ça me faisait simplement plaisir, en fait, qu’il s’intéresse à moi. Alors je l’ai laissé se rapprocher de moi. Je ne sais plus comment ni pourquoi, mais on a fini par parler de religion. Il était vif. Il voulait débattre. Il m’a balancé mes contradictions à la figure. Sur le fond, il avait complètement raison. Sur le timing, par contre… Une semaine avant l’anniversaire de la mort de mamie… C’était sincère, il voulait m’aider à me libérer pour que j’aille mieux. Il m’a arraché des aveux sur ce que je croyais. Il n’y est pour rien. Mais m’enlever mes mensonges, c’était exposer le seul fil qui me retenait à la vie. Derrière, il n’y avait plus qu’à le couper… »
La vie est un ciseau de merde.
Ce n’est pas son apostasie contrainte, le fait de se faire virer de chez lui le samedi et engueuler le dimanche, ni même l’anniversaire douloureux qui avaient fait craquer l’adolescent. Toutes ces choses-là n’avaient fait que le fragiliser. Tout comme sa dépression chronique, sa solitude, ses mensonges et ses désillusions. Pris indépendamment, chaque élément était supportable. Pris ensemble, ils devenaient la scène sur laquelle allait se jouer une triste pièce de théâtre.
Knut était un brasier prêt à s’enflammer, une bombe dont le compte à rebours s’approchait de zéro, une faille sismique sous tension à deux doigts de craquer. Il ne lui fallait rien pour qu’il explose. Une allumette pour mettre le feu aux poudres. Une goutte d’eau pour faire déborder le vase. Un mot de trop. Un déclic. Un tilt. Un regard perdu. Le déni s’en était allé pour laisser sa place au vide. C’était pire.
Tremblant la tête sur les genoux de Justin, le jeune Suédois craqua :
« Après l’engueulade, j’me suis enfermé dans ma chambre, celle de mamie à la base, pour pleurer. Et là, je l’ai vue. Cette grande croix fixée au mur qui me narguait. Qui me renvoyait ma débilité à la tronche. Elle se moquait de moi. De mon hypocrisie. Elle riait. Plus je pleurais, plus elle m’écrasait… Plus j’essayais de luter, plus j’avais envie de crier. Et là… là… j’ai compris. J’ai compris que mamie était morte. Ce que je niais depuis un an dans ma tête… Et que la seule façon de la revoir moi aussi, c’était de la rejoindre… Alors je suis allé dans le tiroir à pharmacie. J’ai pris tout ce qui traînait sans faire attention. J’ai tout foutu dans un verre d’eau. J’ai avalé. Je suis retourné me coucher sur mon lit. Et j’suis mort. »
Le souffle coupé, Justin avait écouté chaque mot de cette confession. Les souffrances et blessures de Knut et les siennes n’avaient pas grand-chose à voir, mais leurs motivations et sentiments étaient bien les mêmes. Le vide. Insupportable. Qu’ils avaient chacun fait le choix de ne plus avoir à supporter.
Et comme pour Justin, Knut fut privé malgré lui de la fin qu’il s’était offerte. Dans le cas du petit Suédois, le responsable se nommait Hakon. Ce Hakon fou amoureux qui, ne le voyant pas arriver alors qu’ils s’étaient donnés rendez-vous l’après-midi après le temps du shopping dans un bar pour une leçon de français – en réalité une nouvelle tentative de charme condamnée à l’infructuosité – s’était rué jusqu’à son appartement, avait défoncé la porte de sa chambre et l’avait trouvé inconscient, déjà parmi les anges. Un passage aux urgences, un lavage d’estomac et une hospitalisation plus tard, Knut se réveillait, bien malgré lui. Son corps était toujours là. Le reste était déjà un peu parti. Et là, moins de deux mois après cet accident, après toutes ces semaines passées à faire semblant, il ne lui restait plus que quelques larmes qui coulaient encore ainsi qu’une question existentielle à laquelle il n’avait jamais trouvé de réponse.
« Justin… C’est quoi le sens de la vie ? »
Cette question, le garçon aux cheveux roses se l’était posée lui aussi. Forcément. Et presque deux ans jour pour jour après son propre geste désespéré, il n’en était arrivé qu’à une seule conclusion, qu’il offrit d’un sourire tendre à l’adolescent dont il caressait la joue du dos de la main :
« Le sens de la vie ? La vie a le sens qu’on lui donne. Et c’est ça qui est merveilleux. Car rien n’est jamais écrit. Miaou ! »
Ce simple petit cri amusé fit rire Knut. Enfin. Étrangement, après toute cette démonstration de peine, il se sentait enfin bien. C’était la première fois depuis ce foutu dimanche qu’il parlait aussi librement. Non, peut-être la première fois de sa vie. Un poids venait de s’envoler.
Ne voyant plus de raisons de rester à moitié allongé, le jeune blond se redressa, secoua la tête et bailla. Combien de temps avait passé ? Un moment sans doute. Les bus s’étaient succédé sur cette route neigeuse, sans que jamais ils ne montent. Mais même le prochain, les deux garçons n’avaient pas envie de le prendre. Knut voulait encore discuter. Son sourire charmeur et taquin lui était revenu. Ses larmes s’étaient taries. Il voulait rêver un peu avant que son corps ne rentre affronter une engueulade bien méritée. Il quémanda un poème. Un de ceux que Justin cachait, car trop intimes, comme celui sur la baignoire plus tôt. Compréhensif, le chaton des Alpes sortit son carnet usé de son sac. Son texte le plus intime se nommait « Malpropre » et traitait de son viol, a posteriori. De la pure catharsis pour aller mieux un soir de déprime. Personne ne l’avait jamais lu. Lui-même n’y était jamais retourné jusqu’à cette nuit-là, de peur d’affronter ses sentiments les plus sombres. Une petite reprise d’Apollinaire, à la sauce dépressive, fit grogner Knut :
« J’attends que vienne la nuit, que sonne l’heure. Les jours s’en vont ? Je me meurs. »
 Mais cela ne fut rien à côté des quelques passages explicites ou de cette simple fin, écho à la souffrance sans nom. Elle concluait et voulait tout dire.
« Bien que ne soit pas encore venu mon heure, je ressens la même peine, vis le même cérémonial. J’ai peur, j’ai la haine, je suis sale »
 Mais avant même que le petit Suédois ne puisse réagir, Justin était déjà passé à autre chose. À un petit poème qu’il aimait beaucoup et qui parlait de sa propre construction sexuelle. Le viol, les filles, les garçons. La dernière strophe était un aveu assez particulier, qui fit rougir Knut jusqu’au bout des oreilles :
Je ne comprends pas la chose Symbole pour moi d’interdit Quand deux garçons, ensemble l’osent Mon cœur étrangement frémit Ah, viles hormones traitresses ! Devant ce sexe-là, je doute Lorsqu’il me couvre de tendresse Il se pourrait qu’un jour, j’y goute
 « Quand-même, Juju… »
Du Knut cent pourcent craché. Même s’il ne croyait plus en rien, il n’avait pu se débarrasser de ses réflexes et de sa vision assez personnelle de la société. Il y avait des choses qu’un gentleman qui tenait à ses couilles – Justin était censé comprendre – ne pouvait pas dire devant un chaton encore vierge et innocent. À ces mots, Justin éclata de rire et se colla bien contre son camarade, de manière assez équivoque. Tout en ricanant, il lui chuchota quelques mots provocants à l’oreille.
« Tu sais que j’avais prévu deux cadeaux pour ton anniversaire, et qu’un est un poème écrit rien que pour toi ? Je l’ai appelé « chaton du froid », tu veux l’entendre ? »
Surpris, Knut se figea sur place et écarquilla les yeux. D’un côté, la surprise lui faisait incroyablement plaisir. De l’autre, l’air taquin de Justin avait de quoi l’effrayer un peu. Quand un petit félin de seize ans se comportait comme ça, c’était forcément qu’il avait une idée coquine derrière la tête. Mais le jeune Français ne fit même pas attention à l’état de son spectateur. Déjà, après avoir rangé son carnet dans son sac, il s’était lancé d’une voix douce et tendre dans la déclamation de ses vers. C’était une ballade. Il lui offrait trois strophes, et un envoi.
Dans ce pays de neige et bruine J’ai rencontré un petit roi Son rire et sa joie me fascinent Tout comme son joli minois Ses beaux cheveux blonds me foudroient Mignon aux airs de jouvencelle Tu fais bruler mon étincelle Toi, mon petit chaton du froid
 « Mjauuu »
Une fois encore, Knut n’avait pu retenir un de ces cris automatique qu’il lâchait dès qu’il était attendri. Plus ils étaient aigus, plus il était content. Celui-là était tellement haut qu’il était à peine perceptible. À part ce « Jouvencelle » un peu exagéré, tout était adorable. La façon dont en plus Justin se collait à lui et utilisait ses petits coussinets pour lui caresser les cuisses… Grrrr, cette douceur était à grogner de plaisir.
Ton cœur est ainsi champ de ruine Tous les jours, tu portes ta croix T’abandonnant à ta doctrine Elle te manque, je le vois Ta grand-mère veille sur toi Toujours ce son de violoncelle Vibre, et tes larmes en ruissellent Toi, mon petit chaton du froid
 La main de Justin s’était déplacée vers le cou et la joue du jeune Suédois, pour mieux récupérer du bout des doigts cette dernière petite larme qui avait oublié de couler plus tôt et qui s’échappait à peine de sa prison. Knut s’en mordilla la lèvre. Son doux camarade avait visé particulièrement juste dans ses rimes et ses vers. Sûr de lui, et le souffle de plus en plus proche de visage du jeune Suédois, Justin continua :
Comme moi, brule ta poitrine Ta peur te rend maladroit Je ne veux que ta joie décline Embrasse-moi, tu as ce choix Je sais ce que tu vis, crois-moi L’envie de partir, je décèle Non, pas question que tu chancelles Toi, mon petit chaton du froid
 Avalant d’un coup sa salive, Knut se sentit paniquer. Il tremblait de toutes parts, tel un agneau sur le point de se faire bouffer. Le garçon au cheveux roses lui tenait doucement les poignets d’une main. Il n’y mettait aucune force, mais le geste était assez assuré pour que son compère se laisse faire, tout comme il n’eut aucune réaction de rejet lorsque l’autre paume s’approcha pour lui caresser la joue. Il était fait. Il n’avait pas la force, et encore moins le désir de résister. Tournant légèrement le regard, entrouvrant la bouche, il se laissa faire. L’invitation était trop forte. L’envie aussi. Justin embrassait bien. Avec douceur, sans violence, sans vulgarité et sans égoïsme. C’était la première fois que Knut se laissait bouffer les lèvres. L’échange n’était censé durer que quelque seconde, pour ne pas couper le poème avant sa fin. Il se prolongea bien au-delà de la minute, tant l’adolescent sentait son âme à nouveau prisonnière de son corps, un corps dont le cœur battait à tout rompre, dont le sang s’écoulant à grand flot réchauffait chaque parcelle de son corps, de ses entrailles au bout de ses doigts en passant par son innocence qu’il ne contrôlait plus, et dont les larmes, pourtant censées être taries, continuaient de s’écouler en suivant le rythme de ses tremblements et les saccades violentes de sa respiration.
D’après Justin, de ce qu’on lui avait enseigné, c’était de cette manière qu’on soignait le cœur des chatons. Toujours calme et souriant, il se recula légèrement et plongea son regard vert bleu dans les iris océan du héros du jour. Enfin, l’envoi :
Knut, adorable p’tit Suédois Aux yeux si bleus qui m’ensorcèlent Veux-tu que je te dépucelle ? Toi, mon petit chaton du froid
 Complètement rigide, comme bloqué entre le réel et un ailleurs, Knut encaissait à peine le baiser et le texte. Ce poème qui lui avait été composé et offert, rien qu’à lui, rien que pour lui. Ces mots qui le définissaient si bien, dans toute sa fragilité. En une semaine à peine, Justin l’avait compris mieux que quiconque. Ce petit Français que Knut n’avait pas voulu voir débarquer dans sa vie l’avait emporté de force par sa fougue, son rire, son naturel et son intelligence, si mature et profonde coincée dans un physique si innocent.
En réponse à ce cadeau, il ne miaula pas mais se blottit juste profondément contre la poitrine de son camarade, en attendant le prochain bus pour enfin rentrer à la maison. Il ne répondit quasiment rien, se contentant de lâcher un simple tout petit son. Trois petites lettres à peine murmurées et audibles, mais porteuses d’un sens infini. La neige s’était enfin arrêtée de tomber. C’était une évidence.
« Oui… »
[1] Equivalent de la quatrième
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gfagnoni-blog-blog · 2 years
Photo
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Tipaza
Achevé le 20-06-2022
Huile sur toile
73cm x 60cm (20F)
Camus exalte ici les Noces de l’homme avec la nature et cette joie parfaite, toute païenne, qu’il éprouve dans l’univers de soleil et de mer, où il tente « d’accorder sa respiration aux soupirs tumultueux du monde… et son corps à la grandeur insoutenable d’un ciel gorgé de chaleur ». Soit l’un des plus beaux textes consacrés à la magie méditerranéenne qui provoque à tout âge une émotion intacte, à éprouver la plénitude solaire « d’un immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu ». (P Lismonde)
 Au printemps, Tipaza est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures, la campagne est noire de soleil.
Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L’odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. A peine, au fond du paysage, puis-je voir la masse noire du Chenoua qui prend racine dans les collines autour du village, et s’ébranle d’un rythme sûr et pesant pour aller s’accroupir dans la mer.
 Nous arrivons par le village, qui s’ouvre déjà sur la baie. Nous entrons dans un monde jaune et bleu où nous accueille le soupir odorant et âcre de la terre d’été en Algérie. Partout, des bougainvillées rosat dépassent les murs des villas ; dans les jardins, des hibiscus au rouge encore pâle, une profusion de roses thé, épaisses comme de la crème et de délicates bordures de longs iris bleus. Toutes les pierres sont chaudes. […]
 A gauche du port, un escalier de pierres sèches mène aux ruines, parmi les lentisques et les genêts. Le chemin passe devant un petit phare pour plonger ensuite en pleine campagne. Déjà, au pied de ce phare, de grosses plantes grasses au fleurs violettes, jaunes et rouges, descendent vers les premiers rochers que la mer suce avec un bruit de baisers. Debout dans le vent léger, sous le soleil qui nous chauffe un seul côté du visage, nous regardons la lumière descendre du ciel, la mer sans une ride, et le sourire de ses dents éclatantes. Avant d’entrer dans le royaume des ruines, pour la dernière fois nous sommes spectateurs.
 Au bout de quelques pas, les absinthes nous prennent à la gorge. Leur laine grise couvre les ruines à perte de vue. Leur essence fermente sous la chaleur, et de la terre au soleil monte sur toute l’étendue du monde un alcool généreux qui fait vaciller le ciel. Nous marchons à la rencontre de l’amour et du désir. Nous ne cherchons pas de leçon, ni l’amère philosophie qu’on demande à la grandeur. Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, tout nous paraît futile. Pour moi, je ne cherche pas à y être seul. J’y suis souvent allé avec ceux que j’aimais et je lisais sur leurs traits le clair sourire qui prenait le visage de l’amour.
Ici, je laisse à d’autres l’ordre et la mesure. C’est le grand libertinage de la nature et de la mer qui m’accapare tout entier.
Albert Camus (Noces 1939)
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nuit-pourpre · 3 years
Text
Perséphone [ch.02]
[Soft-SF]
*
Il y a des jours où on aurait préféré ne pas être téléporté en orbite à son insu. Besp le moustachu ouvrit les yeux sans la moindre idée d’où il se trouvait.
D’accord, c’était assez courant pour un ancien porte-flingue devenu mercenaire. On pourrait même dire qu’il y était habitué.
Le problème, c’est que cette fois, il avait dans sa mémoire des informations dont pourrait dépendre le futur de toute son espèce. Cette fois, il n’avait pas perdu les jours d’avant à planer dans une capsule orbitale, défoncé par un cocktail de texisone, d’asylum 701 et de Mirador. Cette fois, c’était différent.
Cette fois, l’ambiance de gueule de bois, c’était plutôt “pardon, y’a quelqu’un ? je me souviens juste que j’étais dans un désert au tropique de la Lune 23, en train de crever de soif après qu’une expédition surarmée et à la technologie avancée, envoyée par les agents endoctrinés du Rêve, m’a traquenardé au fond d’une grotte où je venais de découvrir le vestige d’une civilisation disparue probablement ignorée de tous et dont un programme informatique m’a imprimé une suite de 1182 chiffres dans la cervelle avant de s’autodétruire en me disant d’aller sauver l’univers… ensuite je suis devenu une sorte d’entité symbiotique capable de détraquer les machines à distance par la pensée, je les ai tous tués et j’ai pu me sortir de là, mais comme ma bécane avait été démantelée, j’ai dû traverser le désert à pied et maintenant que je le dis, c’est un nomade avec une vadrouilleuse en pire état encore, qui m’a trouvé par miracle pendant que j’agonisais… où sont vos chiottes ? la perfusion, c’est obligé ? ça me tenterait bien d’avaler un truc consistant. Doc ?”
Il mit les mots sur l’odeur de propreté douceâtre qui lui filait la nausée depuis son réveil. Il était dans un module de soin. Circulaire. Ou plutôt en octogone. Les murs étaient couverts d’une mousse argentée, un maillage de picots et de trous, dont la texture évoquait une grille. Des poignées étaient alignées sur chacun des huit pans qui se rejoignaient en cloche autour d’un gros plafond à néons blancs. Comme si des tiroirs se cachaient dans les murs. Le reste de la pièce était vide, à l’exception de la chaise longue, froide comme une morgue, où il était entravé par des menottes et perfusé à la tempe. Sa tête engourdie et la mollesse de ses doigts lui évoquaient une gravité plus faible que sur la Lune 23. Typique de la centrifuge des stations orbitales. Il tonitrua :
Eh, je suis où ? Y’a quelqu’un ?
La pièce n’avait pas le moindre écho. Il entendit la coulisse d’une cloison, derrière le repose-tête. Il ne put voir qui marchait derrière lui.
Oh bordel, y’a quelqu’un en vie ici ! Eh, je suis où, là ?
On ne lui répondit pas. Il entendit simplement qu’on ouvrait deux, puis trois compartiments. L’inconnu en sortit du petit matériel qui carillonnait, puis les referma dans un roulement à billes. Des bips résonnèrent. Et on sortit du module à nouveau.
EH ! Je veux parler à un responsable, espèce de branle-couille !
Une heure s’écoula. Ou seulement cinq minutes. Puis la porte s’ouvrit dans son dos une seconde fois. Un type s’esclaffa :
Ah… Notre invité a donc survécu au sérum !
Le bonhomme avait une voix fluette, et un accent profondément aristocratique. Besp crut reconnaître les manies des officiers des Compagnies interstellaires. Restait à déterminer laquelle…
Quand l’un de nos explorateurs vous a charrié au spatioport de la 23, il a eu de la chance d’y trouver une navette opérationnelle… Vous étiez salement déshydraté. On vous aurait déclaré cliniquement mort, sans mes soins ! Vous devez la vie à Amæthon™.
Le mercenaire eut un hoquet. Amæthon™ était l’une des trois grandes Compagnies. Jamais eu affaire à eux. Mais ils possédaient la moitié des Bulles de la Lune 23, et quantité d’autres stations dans tout le système libre.
Super. Pourquoi ne pas venir face à moi, pour me parler ? Je suis un peu court, niveau champ de vision.
Pardonnez-moi… minauda le scientifique en s’approchant du lit. On en oublie ses manières, après tant de temps passé en orbite.
C’est pas sur la 23 que vous les auriez entretenues, vos bonnes manières, vous en faites pas…
Le médecin portait la combinaison pourpre et blanche des élites Méthines. Une impeccable brosse de cheveux roses étincelants couronnait son visage. Sa peau était sombre, imberbe, juvénile malgré un air qui trahissait le poids de l’expérience. Ses yeux brillaient comme des diodes, dans un bleu de supernova. Besp reconnut des implants. Il avait un cyborg devant lui.
Elle en jette, votre teinture… Et vos mirettes ont dû coûter bonbon, nan ?
Et pourtant… Elles pourraient bien être moins intéressantes sur le marché que vos propres pupilles, monsieur…?
B… Besp ? On m’appelle juste Besp. Des filles m’ont déjà dit que j’avais de beaux yeux, mais je les avais payées… Qu’est-ce que vous me chantez là ?
Le docteur lui tendit un miroir sur l’écran de la tablette qu’il portait à la main. Besp crut délirer. Son souffle se coupa. Il voyait un monstre. Sur ses traits fatigués, ses yeux, toujours bien en place, étaient comme tatoués à l’encre noire. Ni blanc, ni iris. Sans motif. Impénétrables. Deux globes arachnéens, luisants comme de l’obsidienne. Terrifiants, en un mot.
Je ne saurais expliquer mieux que vous ce phénomène… Ce qui remplissait vos orbites semble avoir été… transmuté ? Comme remplacé par un néo-tissu comparable à une structure en polymères.
Je… Je suis aveugle ?
De toute évidence, non ! C’est là ce qui m’intrigue le plus… Y a-t-il le moindre changement dans vos perceptions ?
Besp se tut. Il fit tomber la tablette sur ses genoux, que le docteur ramassa délicatement, en grimaçant. Il pesait ses mots. Comme quand on annonce à une famille de mineurs d’Odigo que leur enfant est mort dans un effondrement.
Vous avez sans doute vécu des choses éprouvantes. J’ai trouvé dans votre mémoire traumatique des réflexes qui indiquent que vous avez survécu à une fusillade. Notre agent nous a indiqué, de plus, avoir surpris le décollage d’un engin de pointe, une technologie alien qui a disparu en flash au-dessus du désert. C’est dans la direction du phénomène qu’il est tombé sur vous. À quoi correspondent les chiffres que vous avez notés sur votre calepin ?
Ce… Vous avez pas d’autres questions à me poser ? Ou trois à la fois c’est déjà pas mal ?
Prenez votre temps, Besp. Et racontez-moi donc votre histoire.
Après des réserves auxquelles le médecin d’Amæthon™ opposa de rassurantes garanties sur le respect du secret médical, Besp se laissa convaincre par l’argument-massue : la promesse d’un petit remontant et d’un repas solide, au chaud dans des quartiers de plaisance aux frais de la Compagnie.
C’était… Le Rêve. Un commando du Rêve. Je m’en suis sorti avec un vieux flingue, mais j’étais fait comme un rat. Ils ont eu le temps de s’enfuir le temps que je sorte de ces… ces ruines.
Loin de moi l’idée de vous insulter, mais s’il s’agissait bien d’aponteurs venus du Système Extérieur, il est difficile de croire que vous en soyez sorti indemne.
Il faut que vous sachiez… Que tout le monde sache ! Ils ont des Relais portatifs. Ils ont assemblé une antenne au dernier moment et ont tenté de m’endoctriner !
Mm… fit distraitement le Méthine en fixant le moniteur du brancard. Vos variables sont normales. Probablement de faux souvenirs ou un reste de confusion dû au sérum pendant votre sommeil paradoxal. Vous avez mentionné des ruines ? Vous pouvez m’en dire plus ?
Attendez, je sais que ça a l’air complètement débile, dit comme ça, mais il faut vraiment me croire ! Le Rêve a les moyens de ses ambitions et nos stations de surveillance n’y résisteront pas, cette fois !
Dans l’improbabilité extrême où vous diriez vrai, Besp, il vous faut tout de même du repos. Les 20 gestionnaires de notre Cellule d’Archives réunissent leurs votes en ce moment même, concernant votre cas. Ce qui est arrivé à vos yeux… C’est remarquable, mais également inquiétant. Votre système nerveux réagit d’une manière qui fait échouer mon expertise médicale. Mais je ne suis pas maître des budgets communs, hélas ! Nous saurons dans deux heures, maximum.
Savoir quoi ?
Si nous vous transférons au centre d’études de la compagnie, ou si nous vous extrayons.
Comment ça, m’extraire ? Bordel, vous pouvez pas parler comme tout le monde ?
Le docteur, impassible, activa quelque chose, du bout des doigts, sur sa tablette. Les menottes aux poignets de Besp s’étendirent. Des anneaux supplémentaires emprisonnèrent ses coudes. Ses chevilles furent entravées à leur tour et un dernier cerceau de métal vint maintenir sa tête. Il secoua tant bien que mal, pris de panique. Une décharge anesthésia sa gorge et paralysa les muscles de son visage. Il voulait hurler, mais seul un gémissement put escalader sa trachée.
Je suis désolé, Besp, ce que j’ai à vous dire pourrait provoquer chez vous une réaction compréhensible, mais peu pertinente. Votre IDI cérébral confirme que vous n’existez pas. Aux yeux des accords interstellaires, vous êtes déjà décédé. De plus, vous avez peut-être été en contact avec une forme de vie non-identifiée. La loi d’Amæthon™ est formelle, et elle est fondée sur le bon sens moral le plus élémentaire : nous ne pouvons risquer de déclencher une épidémie de souches xénobiotiques inconnues en vous relâchant sur n’importe quelle planète, et si les gestionnaires estiment que vous n’êtes pas un sujet de recherche pertinent, nous n’avons clairement pas le budget pour une détention. L’évacuation se fera donc conformément à notre charte éthique : vos derniers instants de conscience dureront pour vous une éternité et vous pourrez choisir votre simulation de sortie comme bon vous semblera. Je me permets néanmoins de vous rassurer. Mon rapport enthousiaste convaincra sûrement lesdits gestionnaires que vous représentez un sujet d’étude de la première importance pour l’avenir de la Compagnie ! Il ne saurait en aller autrement. Je ne pense pas mentir en vous disant qu’il y a 98% de chances que l’on vote en faveur de votre transfert. Nous pourrons alors commencer une étroite collaboration, pour le bien de la science et du cosmos. Une occasion porteuse et lucrative, pour quelqu’un comme vous !
Il s’éloigna vers la sortie, avec une gêne mal dissimulée. Le mercenaire trouva la force de hurler :
Merde, sérieusement ? Je vais crever ?
Je vous l’ai dit, probablement que non ! Reposez-vous, Besp, tout ira bien…
Il laissa passer quelques minutes. Il ne pensa pas à grand chose. Il y avait trop d’informations à gérer en même temps. Son instinct de survie, anesthésié, mit le temps d’une rotation de l’hôpital sur son axe, pour se souvenir que son sort allait se jouer à la décision d’un conseil budgétaire. Si on l’épargnait, quelle vie l’attendait ? Un cobaye pour Amæthon™ ? On racontait toutes sortes de choses sur les scientifiques des Grandes Compagnies.
Le module de soin tournait toujours dans le silence du vide spatial. Quelque chose de froid et primitif prit le contrôle de Besp. Il sentit ses neurones branchés aux circuits de son fauteuil - il n’avait rien de mieux pour le décrire. Le moniteur derrière sa tête émit un grésillement et les entraves métalliques se replièrent en libérant ses membres. Son corps roula.
Ses muscles finirent de s’éveiller. Il rampa jusqu’aux armoires murales en face de lui et les ouvrit une à une avant de tomber sur une grande toile qui dégageait une odeur âcre. Le parfum de la liberté. Son veston en cuir rapiécé. À l’intérieur, son arme avait été mise en pièces. Il assembla le revolver. Il tremblait plus qu’un asylomane en désintox. La porte s’ouvrit dans son dos.
Ce commando-là était moins impressionnant que les agents du Rêve. Les deux gars de la sécurité n’étaient même pas en armure.
Il entendit le verrou de leurs chambres de tir et une impulsion lui traversa la jambe. L’impact le jeta à terre. La douleur prit toute sa jambe. Il aligna son bras et écrasa deux fois la détente.
Il aurait aimé se trouver à quelques mètres derrière la paroi du vaisseau, dans le vide spatial. L’écho finit de percer les tympans du mercenaire. La gravité disparut.
Les néopyres, les armes à impulsion statique qu’utilisaient les gardes des stations orbitales, n’avaient pas l’inconvénient de percuter les parois après avoir traversé leur cible.
Ses propres balles avaient déclenché une alarme stridente et, d’une manière ou d’une autre, interrompu la rotation de tout l’hôpital. Son dos heurta un casier. Il vit fuir de son mollet une couleuvre de sang, noire et grasse. Des bulles flottaient dans l’air. Des morceaux de cervelle également. Il prit appui sur les deux cadavres pour se jeter hors de la cellule.
Son coude fut écrasé sur plusieurs virages. Un troisième garde, sur sa route, fut criblé de balles. Les douilles sautèrent comme des fusées à chaque tir, se perdant en ligne droite dans les couloirs labyrinthiques de la station, carillonnant à chaque impact avec une étrange coordination de boîte à musique.
Besp prit appui sur une travée, se propulsa vers le Méthine à l’agonie. Les deux hommes en apesanteur dérivèrent dans une vaste cantine. Besp lui mit l’arme sur la tempe :
Où sont les modules de secours ?
**
Les rails sifflèrent. Le propulseur embrasa le carburant de la capsule dans une longue accélération qui manqua de lui briser les os.
Besp nageait au milieu de son propre sang. La vie, globuleuse, s’échappait de sa blessure. Il avait garrotté sa jambe avec la ceinture de maintien de son cercueil volant. Dans le rétroviseur, s’éloignait à son regard l’hexagone high-tech portant le logo d’Amæthon™, il réalisa qu’il venait de s’élancer dans le vide spatial. Inertie. Trajectoire indéfinie.
Les minutes passèrent. Lui passa de la crise de larmes aux cris de rage, du fou rire à la morosité. Plusieurs heures. Il se retourna, depuis sa position fœtale. Il observa la Lune 23. Les nappes grises de son atmosphère léchaient comme des vagues une terre ocre. Des cyclones opaques voilaient toute la ceinture équatoriale, cachant au regard les jungles où couvaient Coramine et Ranfaris. Au-dessus de sa tête planait l’ombre titanesque d’Odigo, le tyran de plomb, que la géante orange faisait de loin étinceler comme un tison ardent. Il ne les voyait pas comme des astres. C’étaient trois dieux terribles, moqueurs, sadiques. Qui le regardaient passer, infiniment petit, avec leur sens de l’humour qui se comptait en milliards d’années. Ils avaient dû en voir, des absurdités…
Cher foutu journal de mon cul, murmura-t-il, déshydraté et engourdi. Aujourd’hui, j’ai pris la décision la plus débile de ma courte vie. Je me suis jeté dans l’espace comme d’une voiture en marche. Comme si j’allais pouvoir faire du stop pour rentrer chez moi ensuite… Mais en inertie dans le vide interstellaire, le stop, c’est pas top. J’ai même pas de journal pour écrire ça. Je m’en fous, de toute manière.
Son souffle et son esprit s’endormirent. Il dérivait en silence à 46 kilomètres par seconde. Un témoin sentient aurait pu continuer à entendre le son solitaire de la console, dans le sarcophage vitré, biper à un rythme constant. Le radar imperturbable. À la recherche de quelque chose. Même la douce alerte du niveau critique d’oxygène ne réveilla pas le mercenaire.
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