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#Galerie des Modes et du Costume Français
pastlivesfinery · 7 days
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Galerie des Modes et du Costume Français, 1786 🩷
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basilejzsa473 · 3 years
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2 choses à savoir avant d’aller dans un club échangiste
Lieu échangiste : Idées de vacances pour couples échangistes
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pereubuactionfigure · 4 years
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Animal Crossing, une galerie d’art si riche et si pauvre
Une femme de profil, en buste surplombe l’entrée de la galerie d’art. Celui-ci est réminiscent des portraits de jeunes femmes de la Renaissance italienne, peints ou sculptés (Donatello, Civitalli, Botticelli, Paollaiuolo surtout, dont un des portraits est si iconique qu’il sert de logo, un peu comme ici, au musée Poldi Pezzoli qui l’héberge).
Il annonce bien ce qui nous attend comme idée d’une galerie d’art.
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Il faut immédiatement évacuer le premier point, l’évidence qui explique aussi tout ce qui va suivre. Il s’agit d’un musée imaginaire : plus précisément d’un imaginaire commun. Le choix est extrêmement restreint, une trentaine de “toiles” et une dizaine de “statues”. La logique est celle de tout ouvrage généraliste, de collection des incontournables, et cette logique est extrêmement biaisée.
Si l’on observe l’ensemble des œuvres graphiques, plusieurs éléments nous sautent aux yeux. La première chose est que ces créations sont très restreintes dans le temps : entre 1482 et 1899, à peine plus de quatre siècles. Mais elles sont aussi réduites dans l’espace : le Japon et l’Europe.
Cela est sans nul doute lié à la prépondérance du récit européano-centré dans l’histoire de l’art. Même la présence non négligeable d’art japonais peut dans une certaine mesure y être liée, ayant été un objet de fascination et de collection en Europe et aux USA depuis le 19e siècle. On n’oubliera évidemment pas qu’il s’agit d’un jeu d’origine japonaise, qui met en valeur cette culture, à travers la célébration d’événements (Hanami) ainsi que la variété de ses mobiliers intérieurs et urbains. On peut de même inverser le regard, celui d’un Japon marqué par l’occident, particulièrement la culture française, ce qui explique la prépondérance française dans la galerie d’art.
C’est donc une production qui s’articule en trois temps : la renaissance italienne tout d’abord (Botticelli, de Vinci), l’âge d’or néerlandais ensuite (Rembrandt, Vermeer), la peinture française du 19e enfin, du réalisme romantique de Delacroix à la modernité post-impressionniste de Cézanne. D’autres œuvres viennent diversifier un peu le parcours, tandis que 5 les œuvres japonaises (les deux paravents de Sotatsu comptent pour une ici) montrent différents pans de la création de la période d’Edo, (Bijin-ga, Bunjinga, Yakusha-e, Ukiyo-e). La tendance se renforce encore si l’on explore les autres peintures qui ont figuré dans les différents jeux de la série (Gauguin, Degas, Renoir) et que l’on peut imaginer retrouver plus tard suite à une autre mise à jour.
Un détail particulier me chiffonne, c’est le nom donné dans le jeu (et depuis le premier jeu) aux œuvres : “painting” en anglais, “toile” en français, alors que non seulement il n’y a pas que des peintures mais que même parmi les peintures, toutes ne sont pas sur toile. On retrouve deux gravures sur bois japonaises, un dessin avec l’homme de Vitruve. Si l’on se réfère aux anciens opus, on retrouve aussi des affiches de Mucha et Toulouse-Lautrec. Les peintures japonaises sont sur soie tandis que dans la tradition occidentale, les panneaux de bois étaient très utilisés avant la toile mais ne disparaissent pas avec l’avènement de l’huile sur toile. De plus, l’adjectif (qui n’est pas forcément une traduction) venant qualifier de manière unique ces œuvres est au mieux un jeu de mot simpliste (toile nacrée pour la jeune fille à la perle) au pire inapproprié ou absurde.
L’ensemble des “toiles” ignore donc l’art d’avant la renaissance et celui du 20e siècle (pour des raisons de droit peut-être, mais aussi peut-on imaginer d’une certaine désapprobation envisagée de ce qui dévierait trop fortement de ce qui est reconnu comme appartenant à la tradition picturale), mais aussi toutes les pratiques graphiques hors du grand art d’Europe et du Japon, alors même qu’il n’y a pas de réelle restriction sur la nature des “toiles”.
Les “statues” posent d’autres problèmes.
Une fois de plus, le terme lui-même est malvenu : si la plupart des œuvres sont en effet des statues, représentations de figures sculptées dans la pierre, modelées dans la terre, ou extraites d’un moule de plâtre, certaines sortent de ce que l’on catégorise habituellement comme sculpture dans les beaux-arts.
La pierre de rosette par exemple, est un artefact archéologique, d’importance et de rayonnement culturel majeur c’est certain, mais qu’il peut être difficile de considérer comme statue, et partant comme œuvre d’art.
Il en irait sans doute de même du Houmuwu Ding, un coffre de métal cérémoniel chinois. L’objet serait plus logiquement classé parmi les arts décoratifs s’il ce n’est parmi les artefacts archéologiques. 
Leur présence peut sembler désenclaver les classifications rigides que j’ai moi-même évoquées et qui sont à la base de l’organisation classique des salles de musées. On pourrait estimer qu’il s’agit de mettre au même niveau une variété de productions.
Mais l’impression que me donne cette catégorie, qui n’existe que par opposition à celle des “peintures”, est celle d’un fourre-tout pour tous ces objets mémorables de l’histoire humaine mais qui ne sont pas en deux dimensions (alors même que toute peinture n’est pas bidimensionnelle et que toute sculpture n’est pas forcément en haut-relief voire en ronde-bosse). On retrouve des statues antiques grecques, chinoises, japonaises, égyptiennes et olmèques : celles-ci permettent à la fois de couvrir un temps non existant dans la catégorie des peintures, mais aussi un espace à peine évoqué : la Mésoamérique, l’Égypte, la Chine. La statuaire gréco-romaine intègre la plus grande histoire de l’art européano-centrée, en lien avec l’Égypte qui, on peut imaginer, figure aussi du fait de sa présence importante dans les grandes collections européennes. Il ne s’agit pas de diminuer l’importance de l’art égyptien, mais de prendre en compte le cadre qui les a intégré à ce récit historique et a figuré ses pièces spécifiques à ce niveau de notoriété. L’Europe a longtemps colonisé les fouilles, la recherche et la mise en scène et muséification de ces objets. Sautant les productions de l’époque dite “médiévale” en Europe, une statue italienne de la Renaissance et une française du 19e semblent venir compléter les salles de peinture (la place du Penseur de Rodin, à l’extrémité de la salle où sont exposées les peintures françaises, souligne cette logique dans la mise en scène de la galerie). Une dernière statue du 19e, cette fois-ci américaine mais représentant Kamehameha Ier, permet de représenter la Polynésie et évoque l’histoire du royaume de Hawaï (une histoire très liée aux États-Unis et au Japon).
Si je m’appesantis sur ce point, c’est que d’autres éléments similaires ne peuvent pas intégrer le musée. Je pense aux objets rares fournis par Gulliver : ce drôle d’oiseau fait le tour du monde et en ramène des souvenirs fabuleux, simples bibelots, vêtements typiques ou bien de pièces archéologiques ou œuvres. Dans New Leaf, on pouvait ainsi obtenir une statue de Gaudi, ou un sarcophage : le sarcophage n’était visiblement qu’un design générique, mais peut-on en dire autant du lézard ? Dans New Horizons, on retrouve ainsi une statue Moai de l’île de Pâques (présente dans tous les opus). S’agit-il d’une réplique de monuments comme la statue de la liberté, le Sphinx de Gizeh ou de Stonehenge ? Pourquoi intégrer cette statue parmi les objets rares et non comme objet de musée, comme la Victoire de Samothrace ou la tête olmèque ? Ce n’est pas comme si on participait de toute façon avec Rounard à un trafic très légal d’objets et œuvres internationales.
La différenciation principale, avec le mobilier, les œuvres et vêtements que l’on peut acquérir en boutique serait le caractère éminemment “touristique” de ces objets, attractions d’extérieur (comme la Sirène de Copenhague, le Manekin Pis de Bruxelles, ainsi que les reproductions de monuments comme la Tour de Pise, le Sphinx, la Tour Eiffel), bibelots (figurine de femme hawaïenne, Matryoshka) ou objets et habits traditionnels. Ils seraient rares, mais pas “uniques” comme les œuvres d’art du musée. Ils ne s’agirait pas de “vrais”, mais de symboles.
Doit-on concevoir un musée en extérieur ou bien un mini Las Vegas avec nos reproductions à échelle réduite ? 
Quand on réfléchit au statut actuel des musées, l’action de “muséifier” paraît à la fois une reconnaissance et une privation. Dans Animal Crossing, cette privation est minimale, les objets pouvant exister hors du musée. Après tout, il existe aussi des musées de la mode et du costume, des musées témoignant de nos vies et celles de nos ancêtres ou contemporains d’autres traditions à travers des objets du quotidien, tant de choses qui ont perdu leur rôle mais continuent de porter une signification profonde sur nos comportements et notre appréciation du monde. 
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Cursed Mask (Kenya) dans AC : New Leaf ©Animal Crossing Wiki
Se pose aussi la question de comment les objets intègrent les musées, à qui les objets appartiennent en premier lieu : Rounard comme Gulliver ne s’épanchent pas là-dessus. Un masque tribal africain a-t-il vocation à finir entre les mains de Thibou, dans une pièce de notre maison ou revendu sur le marché du navet ?
Faut-il trouver dans Animal Crossing la classification ultime qui permettra d’assurer le plus grand respect de chaque objet ? Est-il possible de résoudre les interrogations contemporaines de nos institutions et de la nature de ces objets à partir d’un musée à la logique conservatrice et un marché de l’art confus sur la nature même des objets échangés ?
En bref. La nature des objets et leur sélection au sein du musée est un élément de discussion qui doit pouvoir pousser de nombreux·ses professionnel·les à s’interroger. Le jeu agit encore selon des règles et mécaniques fixées au tournant du siècle. L’inégale et maladroite représentation à travers les items à collecter dans le jeu doit ouvrir de réelles interrogations chez nous. Pourquoi ne pas reconstituer son propre musée avec les artefacts personnels qui nous touchent et nous intéressent, pourquoi ne pas apprendre à ne pas tout intégrer au musée, à recontextualiser ou à restituer ?
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eurfashion · 6 years
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'La belle et tendre Lyonnoise' in 'Galerie des Modes et du Costume Français', ca. 1781. Courtesy Anna Russ, Kunstbibliothek, Staatliche Museen zu Berlin, CC BY NC SA.
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laurent-bigot · 5 years
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Il y a quelque dix ans, Robert Chazal, dans un ouvrage de la collection “Cinéma d’aujourd’hui”, chez Seghers, portait ce jugement définitif sur un film maintenant vieux d’une trentaine d’années : « Les Enfants du Paradis, c’est en définitive un film de première grandeur, aux richesses inépuisables, et qui n’a pas fini d’être en avance sur son temps ». Eh bien oui. A l’heure où le modernisme du style cinématographique rend caduques bien des œuvres qui paraissaient marquées du sceau du chef-d’œuvre impérissable, le film de Carné-Prévert a gardé toute sa force et sa beauté. Certes les habitudes de perception des spectateurs ont changé. De même que les approches critiques. Or ce film a merveilleusement résisté à toutes ces mutations, il comble encore les partisans d’une lecture moderne de l’image, comme il comblait les cinéphiles de l’époque. [Raymond Lefèvre – Cinéma 74 (n°184) février 1974]
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Évitant délibérément les pièges de la fidélité historique, Carné et Prévert ont d’abord idéalisé un personnage authentique : le mime Baptiste Debureau, aux dimensions de la séduction qu’il avait exercée sur l’acteur Jean-Louis Barrault. On sait que Debureau, alors en pleine gloire artistique, fut jugé pour le meurtre d’un passant qui avait insulté sa maîtresse. L’affaire fit grand bruit. La salle des Assises fut l’occasion d’un spectacle inédit : pour la première fois, Debureau jouait en parlant. Ce personnage, Jean-Louis Barrault se le réservait, en le débarrassant de cette encombrante carapace du fait divers. Il ne retenait que l’hommage à un acteur de génie, replacé dans le contexte d’un théâtre d’époque que les couches populaires n’avaient pas encore déserté.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
  Alors, ce personnage, il tallait le recréer cinématographiquement, Marcel Carné devint le visiteur le plus assidu du Musée Carnavalet, consultant inlassablement estampes et croquis. Et Jacques Prévert, venu consulter les archives de la Bibliothèque nationale, rencontrait les ombres de Lemaître et de Lacenaire. Tous ces personnages, issus de milieux différents, avaient en commun le goût ou la passion du théâtre. Il convenait donc de les affronter, et d’axer la mise en scène, le décor, la figuration, les costumes, la musique et même le générique sur l’idée de spectacle. D’où l’extraordinaire unité du film.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Toutefois, il fallait éviter le hiatus qui ne manquerait pas d’opposer personnages authentiques et personnages de fiction. La difficulté fut génialement tournée par le scénariste et par le metteur en scène : l’authenticité des personnages réels était magnifiée par la poésie, et les personnages de fiction (Garance, Jericho, Fil de soie, Madame Hermine… ) naissaient des silhouettes venues d’estampes d’époque.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
L’adéquation parfaite entre personnages authentiques et personnages de fiction était alors une question d’atmosphère. Il suffisait donc de les plonger dans le vaste décor du Boulevard du crime, de reconstituer l’ambiance du Théâtre des Funambules. Dès lors, dans ce microcosme du monde du spectacle, les personnages se rencontrent, incidemment ou non, et manifestent leurs sentiments d’amour, de haine, de répulsion, d’amitié, de jalousie… C’est ainsi que se crée l’intrigue et qu’elle progresse sans recours aux poncifs mélodramatiques qui dénaturent maintenant le charme de bien des films de cette période du cinéma réaliste français.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Peut-être pourrait-on contester, et je pense que c’est la seule petite ride que porte ce film admirable, le personnage du Destin, qu’incarne Pierre Renoir dans un rôle préalablement conçu pour Le Vigan. Ce genre de silhouette mystérieuse, déambulant le long de l’intrigue, précipitant les rencontres, hâtant les coups de théâtre mélodramatiques, invitant les personnages à l’introspection, correspond à une mode de l’époque. Mais ce qui sauve ce, personnage-symbole que Pierre Renoir, c’est qu’il est ressenti physiquement, à l’image de ce dégoût qu’il inspire a Baptiste, et non pas intellectuellement. Ce n’est pus un personnage venu un autre monde, mais une individualité qui préserve son mystère par une multitude de masques qui justifient ses nombreux surnoms. Et finalement, inséré dans la foule bigarrée du Boulevard, son personnage devient plus crédible, même si ses apparitions aux moments cruciaux du film donnent l’impression d’une construction systématique.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Chacun des gestes, chacune des intonations, chacune des merveilleuses répliques de Prévert, participent à ce tout qu’est la reconstitution inspirée d’une atmosphère. La caméra, avec l’aisance que lui permet la construction d’un décor de superproduction (cinq millions de francs à l’époque, somme fabuleuse), peut se permettre les mouvements les plus audacieux (comme cette magnifique ouverture sur la fête du Boulevard, l’ancien faubourg du Temple), les plus élégants et les plus efficaces. Tout en restant quasi inaperçue, tant ses déplacements collent parfaitement au regard de la description. Cela permettrait à Carné d’échapper à certaines constantes esthétiques d’époque, singulièrement vieillies aujourd’hui. Carné a renoncé aux effets d’éclairages qui lui étaient chers, aux symboliques contrastes de lumière, à la poésie de la nuit et des pavés mouillés. Ici, la lumière crue des scènes d’extérieur (tournées dans les studios de Nice) s’harmonise parfaitement, dans le meilleur des styles réalistes, avec la lumière des intérieurs de théâtre. La foule dense qui déambule le long du Boulevard correspond à la foule bruyante du parterre et du paradis qui anime les salles de théâtre.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Alors, le film échappe à toute mode, exprimant parfaitement, et avec un immense amour, l’obsession du théâtre. Le théâtre est partout. Dans la rue, sur les estrades des bateleurs, sur la scène des Funambules, dans les loges du Grand théâtre, dans une modeste chambre d’hôtel, au bain turc ou dans les salons bourgeois. Baptiste Debureau mime avec génie le vol d’une montre, il assassine en mimodrame le marchand d’habits détesté. Frédérick Lemaître massacre avec humour un mauvais mélodrame qu’on lui infligeait, Garance (Arletty) se compose un personnage de femme du monde, Madame Hermine se souvient des minauderies de la Partie de Campagne de Renoir, et, dans une séquence admirable, Lacenaire, aristocrate du crime, donne à son arrestation volontaire toute la signification d’un salut aux spectateurs.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Pris dans cette extraordinaire unité d’inspiration, les personnages expriment leurs émotions et leurs sentiments en les jouant. Et autour du personnage de Garance se tisse un réseau complexe de comportements, également fondus dans un thème unique : celui de la jalousie. C’est alors que se succèdent ces séquences-modèles dont je parlais tout à l’heure : le mime de la corde, détruit par le cri de détresse de Nathalie ; la pantomime de Diane, Arlequin et Pierrot résumant les situations amoureuses qui viennent de se créer ; l’interprétation d’Othello par un Brasseur enfin révélé aux tourments d’un amour malheureux ; le thème de la pièce “Marchand d’habits”, etc. On peut multiplier les exemples tant le film est riche de signification au sein de chacune de ses unités. [Raymond Lefèvre – Cinéma 74 (n°184) février 1974]
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“Son visage bouge à peine, la bouche s’ouvre à peine quand elle parle, ses éclats de rire, brefs, ironiques, semblent sortir du nez, ce sont les yeux noirs, un regard insistant, qui expriment tout. On demeure longtemps sous le charme, après avoir vu le film, on est poursuivi par l’image de cette femme dont le cinéma français aurait dû faire une Garbo ou une MarIene Dietrich et qui est restée trop souvent sans emploi.” [Michel Mohrt – Carrefour]
Marcel Carné déclarait un jour que son film constituait un hommage au théâtre du siècle dernier. A cet égard, le titre est révélateur, le “paradis” désignant, dans la savoureuse langue populaire, la galerie supérieure de la salle de spectacle (que l’on surnommera plus prosaïquement “poulailler”). Et par “enfants du paradis”, il faut entendre aussi bien le public souvent impécunieux de ces étages élevés que les acteurs, non moins soumis aux caprices de la fortune.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Fresque grandiose et grouillante de vie, Les Enfants du paradis font ainsi revivre le fameux “Boulevard du Crime” – ainsi appelait-on, au temps de Louis-Philippe, le boulevard du Temple, bordé de théâtres affichant des mélodrames sanglants. Hommage au théâtre donc, mais aussi au peuple de Paris, gouailleur et industrieux, avec ses bateleurs et ses petits métiers pittoresques.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
L’idée initiale du film revient à Jean- Louis Barrault. Carné et Prévert, désireux de se renouveler après Les Visiteurs du soir, étaient à la recherche d’un sujet inédit. Ils rencontrent alors à Nice l’acteur, qui se passionne pour la vie de Jean-Baptiste Deburau, l’un des plus grands mimes français (qui se produisait aux Funambules, où il créa un inoubliable Pierrot). Carné entreprend aussitôt des recherches sur cette époque et entrevoit très vite la richesse d’un tel sujet. Prévert commence à écrire un scénario romancé sur le Boulevard du Crime et Deburau, y introduisant également d’autres personnages réels hauts en couleur, comme le grand acteur Frédérick Lemaître (dit Le Talma du Boulevard) et Lacenaire, assassin crapuleux et dandy cynique, parfait héros romantique.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Carné, Prévert et le décorateur Alexandre Trauner travaillent fiévreusement, en parfaite harmonie. Mais la matière dramatique est si riche qu’il apparaît bientôt impossible de réduire le film à une durée normale, d’où de premières difficultés avec les futurs distributeurs. Enfin, après six mois de préparation, Carné est prêt à donner le premier tour de manivelle. En dépit des restrictions draconiennes qui sévissent (de nombreux matériaux indispensables font défaut), on est parvenu à reconstituer tant bien que mal une partie du boulevard du Temple et la façade des Funambules (un décor de plus de 150 mètres !). Par ailleurs, 25 000 figurants sont engagés afin de donner plus d’ampleur et d’authenticité aux scènes de foule (qu’on se souvienne de l’intérieur du théâtre, des badauds massés devant les attractions foraines ou des masques de carnaval se pressant sur le boulevard). Étant donné sa longueur inusitée (trois heures), le film sera projeté en deux parties : Le Boulevard du Crime et L’Homme blanc. Il s’agit certainement de la plus coûteuse production française de cette époque.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Réalisation de prestige, considérée comme le chef-d’œuvre de Marcel Carné, Les Enfants du paradis vont connaître un succès immédiat. Les performances des acteurs ont contribué pour une bonne part à cette réussite. Qu’il s’agisse de célébrités confirmées, comme Louis Salou, Marcel Herrand, Pierre Brasseur et surtout Arletty, inoubliable Garance, ou de débutants, comme Maria Casarès. Jean-Louis Barrault, qui s’était imposé comme vedette dans La Symphonie fantastique (1942), démontrait ses prodigieux dons de mime. Les Enfants du paradis prouvaient l’incomparable vitalité du cinéma Français au sortir de ces années tragiques.
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
L’histoire
Sur le célèbre Boulevard du Crime, aux environs de 1840, les badauds, auxquels se mêlent les mauvais garçons, admirent la parade des Funambules. La belle Garance (Arletty) est accusée d’un vol commis par son ami Lacenaire (Marcel Herrand). Grâce à ses talents de mime, Baptiste (Jean-Louis Barrault) démontre son innocence et lui procure un emploi au théâtre. Les deux jeunes gens sont épris l’un de l’autre, mais Garance, se méprenant sur le silence de Baptiste, devient la maîtresse de son ami Frédérick (Pierre Brasseur). La police recherche Lacenaire qui a commis un crime et suspecte Garance. Celle-ci accepte alors la protection d’un admirateur, le riche comte de Montray (Louis Salou) et quitte Paris. Quelques années plus tard, Frédérick Lemaître est devenu un acteur célèbre, ainsi que Baptiste, qui a épousé Nathalie (Maria Casarès) qui l’aime depuis toujours. Garance retrouve Baptiste. Ils s’aiment encore. Le comte croit avoir Frédérick pour rival , mais Lacenaire, par jalousie, lui révèle la vérité puis l’assassine dans un bain turc. Par pitié pour Nathalie, Garance disparaît, tandis que Baptiste la cherche en vain parmi la foule des masques de carnaval qui envahit le boulevard.
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Photo de tournage – LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945)
Les extraits
Lacenaire emmène Garance faire un tour, sur le Boulevard du Crime, évidemment. Et l’on s’arrête devant la parade des Funambules. Si Garance n’a plus de travail, Lacenaire, lui, ne chôme pas. Il escamote la montre en or d’un badaud et disparaît. Garance est la coupable toute désignée et la main de la loi va s’abattre sur elle. Mais Baptiste Deburau, qui, depuis qu’il l’a aperçue, s’est perdu, dans la contemplation de la beauté, intervient. Il ne sait pas manier les mots convaincants, mais ses gestes se révèlent plus éloquents encore… Il mime ingénieusement tout ce qui s’est passé, à la grande joie de la foule… L’innocence de Garance éclate et la jeune femme reconnaissante, lance au mime une fleur rouge qui sera pour lui l’appel du destin. Baptiste aime Garance…  Cet amour a révélé Baptiste à lui-même, à la foule… Il est comme réveillé et il va pouvoir passer des tréteaux de la parade à la scène des Funambules, malgré l’opposition sceptique de son père. Mais pour cela, il faudra au moins une catastrophe. [Marcel Carné « Le môme du cinéma français » – David Chanteranne – Ed. Soteca (2012)]
Tout s’arrange n’est-ce pas ? Baptiste, avec la complicité de la nuit, de la pluie, ose avouer son amour à Garance et cette grande passion, à la fois pudique et ardente, semble toucher l’étrange femme… Elle accompagne Baptiste jusqu’au “Grand-Relais” et s’apprête tout naturellement à le garder dans sa chambre. Non, rien ne s’arrange. Baptiste se fait sans doute de l’amour une idée moins simple, puisqu’il s’enfuit devant celle qui s’offre. Bien entendu, le hasard met à ce moment Garance en présence de son voisin Frédérick, ce charmant Frédérick Lemaître qui n’a pas peur des réalités, lui ! Garance ne couchera pas seule pour sa première nuit au “Grand-Relais”… ni cette nuit-là, ni les autres. Mais si son corps est dans le lit de Frédérick, où est son cœur ?.. [Marcel Carné « Le môme du cinéma français » – David Chanteranne – Ed. Soteca (2012)]
Baptiste est devenu l’Etoile de la troupe des Funambules, où la beauté de Garance fait maintenant sensation. Cette beauté a frappé le cœur du comte Édouard de Montray qui vient lui offrir, avec sa fortune, une évasion vers une vie toute nouvelle. Mais Garance n’est pas à vendre… Frédérick Lemaître, lui aussi, joue la pantomime, mais à contre-cœur. Son génie l’attire vers d’autres moyens d’expressions. En attendant, il mène avec Garance des amours sans conviction. Frédérick est vaguement jaloux de Baptiste, à qui Garance pense trop à son gré. Et Baptiste aussi pense trop à Garance; et Nathalie souffre. [Marcel Carné « Le môme du cinéma français » – David Chanteranne – Ed. Soteca (2012)]
Garance est est retournée mélancoliquement dans son luxueux hôtel, où l’attend une nouvelle ombre du passé… “Monsieur” Lacenaire, à tout hasard, est venu lui rendre visite. Il trouve Garance toujours semblable à elle-même. Ce serait plutôt lui qui aurait changé. Lacenaire s’occupe un peu trop maintenant de ce qu’on pense de lui, et il a pris un sens aigu de son honneur particulier… Il rencontre en partant le comte de Montray et de ces deux mondes qui se croisent, jaillit un éclair de haine qui ne sera profitable ni à l’un, ni à l’autre. En tout cas, ce n’est pas auprès d’une Garance, incessible, qu’il a achetée, mais qui ne s’est pas vendue, que M. de Montray trouvera la paix dans l’âme. La jalousie le tourmente, lui aussi, et ses soupçons, ô ironie, s’égarent sur Frédérick Lemaître… [Marcel Carné « Le môme du cinéma français » – David Chanteranne – Ed. Soteca (2012)]
Baptiste croit avoir réalisé sa destinée, chose qu’il aurait été plus facile de faire quand Garance s’offrit à lui pour la première fois. Mais cette nuit, à l’hôtel du Grand Relais, dans la chambre de jadis, où ils sont revenus tous les deux, il la tient solidement entre ses bras. Au petit jour Baptiste ne lâchera pas son bonheur retrouvé… Hélas, il est trop tard… Une intervention de Nathalie qui lutte, elle aussi, pour son amour, le fera comprendre à Garance. Et Garance ne se trouve plus le droit, ni la possibilité peut -être, d’être heureuse auprès de celui qu’elle aime. Elle s’en va, seule, vers on ne sait quel destin, par le Boulevard du Crime qui, envahi de masques en ce jour de Carnaval, semble grouiller d’une folie collective… [Marcel Carné « Le môme du cinéma français » – David Chanteranne – Ed. Soteca (2012)]
Fiche technique du film
A lire également : Zoom sur Les Enfants du paradis, du dessin à l’écran / “Un film aventureux” [Carole Aurouet – Editions en ligne, Cinémathèque française, 2012]
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LES ENFANTS DU PARADIS – Marcel Carné (1945) – Arletty Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès, Marcel Herrand, Louis Salou
Il y a quelque dix ans, Robert Chazal, dans un ouvrage de la collection "Cinéma d'aujourd'hui", chez Seghers, portait ce jugement définitif sur un film maintenant vieux d'une trentaine d'années : « Les Enfants du Paradis, c'est en définitive un film de première grandeur, aux richesses inépuisables, et qui n'a pas fini d'être en avance sur son temps ». Eh bien oui. A l'heure où le modernisme du style cinématographique rend caduques bien des œuvres qui paraissaient marquées du sceau du chef-d'œuvre impérissable, le film de Carné-Prévert a gardé toute sa force et sa beauté. Certes les habitudes de perception des spectateurs ont changé. De même que les approches critiques. Or ce film a merveilleusement résisté à toutes ces mutations, il comble encore les partisans d'une lecture moderne de l'image, comme il comblait les cinéphiles de l'époque. [Raymond Lefèvre - Cinéma 74 (n°184) février 1974] Il y a quelque dix ans, Robert Chazal, dans un ouvrage de la collection "Cinéma d'aujourd'hui", chez Seghers, portait ce jugement définitif sur un film maintenant vieux d'une trentaine d'années : …
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rp2a2019 · 5 years
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La maison du roi et son architecture de conte de fée
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                                                                        Photo Maison du roi: Myrabella
La maison du roi est l’un des édifices les plus emblématiques du centre de Bruxelles. Ce bâtiment au style architectural néogothique situé sur la grande place de Bruxelles est inscrit au même titre que les autres monuments du lieu au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il abrite aujourd'hui le musée de la ville de Bruxelles consacré au patrimoine de la capitale et à son développement urbanistique.
La Maison du Roi est à l'origine une halle au pain, nom qu'elle a conservé en néerlandais (Broodhuis). La date de sa première construction est du 13ème siècle mais c’est de 1321 que date la première mention de son existence. Elle fait partie d'un groupe de trois constructions à destination économique, la halle au pain, la halle aux draps et la halle à la viande ayant été détruis au cours de l’histoire. Elle a été remplacé au 15ème siècle par un bâtiment qui a abrité les services administratifs du Duc de Brabant qui devint Roi d’Espagne raison pour laquelle on l'appelle « Maison du Roi ». En raison des dégâts subis au cours de l’histoire dont notamment lors des bombardements Français de 1695, la ville le fait reconstruire milieu du 19ème siècle dans le style « néogothique ».
La Maison du Roi est un édifice à l’architecture néogothique, remanié en 1873 par l’architecte belge Pierre-Victor Jamaer. Au début du 19e siècle l’édifice tombe presque en ruine et c’est à ce moment que la ville décide de le démolir et de le reconstruire. Le bâtiment symbolise la culture du style "néo" tel qu'il est cultivé au 19ème siècle. Il s’inspire de son ancienne architecture classique de 1515 et de la Renaissance pour reconstruire un monument à la manière des styles gothiques. La Ville de Bruxelles étant propriétaire du bâtiment, elle fait le choix de le reconstruire dans un état idéal tel que ses architectes l'auraient voulu au début du 16ème siècle. Des analyses archéologiques ont été effectuées sur les murs de la vieille Maison et les spécialistes remarquent que le bâtiment est incomplet avec des nervures de voûtes sur la façade sans utilité. Ces traces témoignent de galeries et de balcons qui n’ont jamais été construits. Le projet de reconstruction s’inspire donc de ces témoignages et la volonté de perfection des architectes à redonner le passé idéalisé de l’édifice donne à la Maison du Roi l’apparence d’un château de conte de fée.Le délai de reconstruction aura duré 22 ans ce qui est un temps record pour un chantier de cette époque et aura couté la somme 1 800 000 francs belges
La Maison du Roi est aujourd’hui utilisée comme musée de la ville de Bruxelles consacré au patrimoine et à l’histoire des bruxellois. Il présente une collection diversifiée de maquettes, d’objets nationaux comme des drapeaux, des rampes d’escalier, des objets en ferronnerie, des sculptures, des peintures, des porcelaines, des plans de la ville, des collections archéologiques. Le musée met en avant les témoignages de l’évolution sociale, économique, intellectuelle, artistique et urbanistique de la Ville et de ses habitants. S’y trouve également la garde-robe de Manneken-Pis avec plus de 900 costumes.
Infos pratiques:
Musée de la Ville de Bruxelles - Maison du Roi
Grand-Place
1000 Bruxelles
+32 2 279 43 50
http://www.museedelavilledebruxelles.brussels
Heures et jours d’ouvertures de la Maison du Roi:
Du mardi au dimanche de 10h à 17h
Fermé le lundi et les 1/1, 1/5, 1/11, 11/11, 25/12
Tarifs :
Entrée
Billet combiné donnant accès au Musée de la Ville de Bruxelles (Maison du Roi) et à la GardeRobe MannekenPis.
Adulte : € 8,00
Senior, groupe : € 6,00
Etudiant, demandeur d'emploi, bénéficiaire de l'intervention majorée ou du revenu d'intégration sociale : € 4,00
Article 27: € 1,25
Visitez 3 musées pour le prix de 2 : Musée de la Ville de Bruxelles, Musée Mode & Dentelle, Musée des Egouts
Gratuit
Moins de 18 ans
Habitants et personnel de la Ville de Bruxelles, enseignants et presse (sur présentation d'un document officiel)
I.C.O.M, I.C.O.M.O.S
Amis du Musée historique de la Région de Bruxelles
Membre de la Commission "International Police Association"
Premier dimanche du mois
Se rendre au musée
Tram (Bourse): 3-4
Bus: 48- 95
Metro: Gare Centrale/ De Brouckère: 1-5
Train: Gare Centrale
#bruxelles #brussels #grande-place #maisonduroi #muséedelavilledebruxelles
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a2sparis · 5 years
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YOU
EXPOSITION. «You»
Au MAM (Musée d’art moderne de Paris). Commissaire : Anne Dressen. Scénographe : Maciej Fiszer.
C’est une des collections d’art contemporain «les plus intéressantes de France», souligne Anne Dressen, commissaire de «You», belle exposition du MAM regroupant une cinquantaine d’œuvres, sélectionnées par les 330 de la collection de la fondation Lafayette Anticipations. Cette fondation est liée aux grands magasins français Galeries Lafayette et a ouvert dernièrement à Paris, dans le quartier du Marais, un «centre de création, d'innovation et de recherche» dédié à l’art, au design et à la mode. C’est une installation artistique de Mélanie Matranga (née en 1985 à Marseille), «You», qui donne son titre à l’exposition. Dans cette installation, qui parle du désir amoureux, hétérosexuel ou homosexuel, et du voyeurisme, le visiteur s’assied sur des tatamis, recouverts de couettes et de draps froissés, pour regarder un film de fiction, d’une durée de dix-neuf minutes, dans lequel des jeunes gens flirtent, se font des confidences intimes, s’embrassent et font l’amour.
Une installation artistique dans laquelle on entend les cris d’animaux préhistoriques
Parmi les autres artistes de l’exposition, nous avons remarqué : # Saâdane Afif (né en 1970 à Vendôme), pour une reproduction en acier d’une statue romaine représentant un jeune homme nu, les différents éléments du corps - soigneusement coupés à la scie et montés en mobile - donnant l’impression de flotter en l’air. # Camille Blatrix (née en 1984 à Paris), pour une machine électronique qui, «douée d’affects», confie à l’utilisateur ses illusions perdues et sa vision désabusée du monde. # Michel Blazy (né en 1966 à Monaco), pour une installation faisant penser à une pluie noire et réalisée au moyen d’innombrables gouttes de colle, effilées et solidifiées dans leur chute et qui, à différentes hauteurs, sont suspendues au plafond. # Katinka Bock (née en 1976 en Allemagne), pour une installation composée de fragments d’une dalle de grès brisée. # Abraham Cruzvillegas (né en 1968 au Mexique), pour une carte du monde inversée, les continents - qui ne comportent aucune frontière - découpés dans des feuilles de cuivre, tandis que les océans sont représentés par une plaque de plâtre. # Pauline Curnier Jardin (née en 1980 à Marseille), pour une installation réalisée à partir d’une performance artistique sur le thème de la Renaissance et qui comporte une vidéo de cette performance, d’une durée de trente minutes, ainsi que des décors, costumes et accessoires (masques, fruits, etc.) ayant servi à cette performance. # Vava Dudu (née en 1970 à Paris), pour deux blousons de type «bomber», l’un noir, l’autre rouge, sur lesquels étaient inscrits, respectivement, le mot «security» et la phrase «Vous n’avez pas répondu à mon regard», et qui ont été coupés en deux, puis cousus, ce qui donne deux blousons désormais à la fois noirs et rouges. # Marguerite Humeau (née en 1986 à Cholet), pour une installation composée de trois sculptures intégrant des organes (supposés) - larynx, cordes vocales, trachée, etc. - d’animaux préhistoriques, organes qui produisent et diffusent des cris de ces animaux. # Guillaume Leblon (né en 1971 à Lille), pour une machine produisant une fumée qui s’écoule au ras du sol. # Tatiana Trouvé (née en 1968 en Italie), pour des découpes de cuir noir suspendues à une barre horizontale.
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raynalmarion · 8 years
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Bonjour guys ! Chacun de nous est un créateur, qu’il s’agisse de créations de vêtements, de livres, d’inventions diverses et variées, mais aussi tout simplement dans notre vie de tous les jours. Il suffit de garder les yeux et l’esprit ouvert, d’être curieux, et d’être soi-même. Chaque création est unique et porte la marque du créateur, ce qui lui confère son identité et sa préciosité. C’est à propos de mode que je voulais vous parler aujourd’hui, déjà car c’est un domaine qui me passionne, mais également car elle nous influence malgré nous. On l’aime ou on la déteste, mais nous portons des vêtements, donc nous portons la mode. Il y a des centaines de designers et directeurs artistiques, et à l’heure du ‘fast fashion’ et des grandes enseignes de consommation de masse ( H&M, Zara…) tout le monde s’habille plus ou moins de la même façon. Néanmoins, la mode est avant tout un moyen de s’approprier soi-même par le biais du vêtement. En fonction d e ce que l’on porte, on laisse entrevoir notre personnalité et le rapport que l’on entretien avec notre propre personne. Est-ce que je me sers de mes vêtements pour me cacher derrière eux ou au contraire est-ce que je veux être décalé et me faire remarquer ? Parmi le flots de créations dans lequel il est facile de se noyer, il y a des créateurs intemporels qui, des décennies après leur mort, continuent de nous influencer. Ils ont réalisé des pièces inédites, remarquables et reconnaissables entre mille. Gabrielle Chanel et Christian Dior sont les deux créateurs français du 20ème siècle qui me fascinent le plus. Bien-sûr, quantité d’autres talentueux créateurs mériteraient d’être cités, mais ils sont tellement nombreux que j’en ai choisis deux pour commencer. Voyons à présent dans quelles mesures ces êtres passionnés ont bouleversés notre façon de nous vêtir.
-Coco Chanel :
Elle a commencé comme modiste, c’est-à-dire la confection de chapeaux. En 1913, elle ouvre sa première boutique à Deauville dans laquelle elle vendra des tailleurs en jersey. Les tailleurs étaient à l’époque réservés aux hommes. Chanel voulait émanciper la femme, et s’inspira donc du vestiaire masculin afin de réaliser ses pièces. En 1918, elle ouvre une boutique au 31 Rue Cambon, 75001 Paris, près de la Place Vendôme, qui devient la boutique mère de la marque. En 1921 sort l’icône parfum N°5, suivi par du maquillage et des produits de beauté en 1924 et une ligne de soin en 1927.
C’est en 1926 que la fameuse petite robe noire fait sa première apparition lors d’un défilé. Les deux ‘C’ entrelacés forment le monogramme de la Maison Chanel. Cette dernière est également reconnaissable grâce à la fleur de camélia qui devient l’emblème de la maison en 1923. Il s’agissait de la fleur préférée de Mademoiselle Chanel car elle est blanche, simple, belle et élégante, comme la femme qu’elle voulait représenter par ses créations. La dentelle était également beaucoup utilisée. Le lion était l’animal fétiche de la créatrice car elle est née le 19 août (1883), il s’agit donc de son signe astrologique. Il y a quelques années, lors d’un défilé au Grand Parlais, Karl Lagerfeld a fait installé un énorme lion au centre de la pièce.
Sous la direction de Coco, il n’y eu qu’une seule collection de joaillerie. Elle se nommait “Bijoux de diamants” et fut présentée en 1932. Parmi les bijoux présentés, un collier de diamants représentant une comète. Ce collier existe encore, il est aussi mythique que le sautoir de perles. Le sac noir matelassé “2.55” à la chaine dorée qui fait toujours fureur est inspiré des couvertures de chevaux, la créatrice aimant le milieu équestre. L’art la passionnait aussi, elle réalisa des costumes pour le ballet, le cinéma et le théâtre.
La boutique de la Rue Cambon à Paris a fermé de 1939 à 1954 à cause de la guerre. En 1957, le soulier bicolore beige au bout noir montre son pied. L’effet d’optique du bout noir donnait l’impression que le pied était plus petit et plus allongé, ce qui selon la créatrice était plus esthétique.
Gabrielle Chanel s’est éteinte le 10 janvier 1971 à l’âge de 87 ans, un dimanche, “le seul jour durant lequel on ne travaille pas.”Karl Lagerfeld sera nommé directeur artistique de la Maison en 1987, plus de 30 ans après il occupe toujours ce poste. La Maison est restée indépendante et est présente sur les 5 continents. Elle a une identité forte, fait partie du patrimoine français, et participe à l’entretien d’un savoir-faire précieux, notamment en faisant travailler des artisans talentueux tels que le parurier Desrues, le plumassier Lemarié, le chapelier Maison Michel, ou encore le brodeur Maison Lesage.
Coco Chanel est connue pour son franc-parler. C’était une femme libérée qui s’assumait et qui continue de nous inspirer. En tout cas, elle m’inspire car elle faisait preuve de clairvoyance, de talent et d’indépendance, autant de qualités dont je souhaiterais être pourvue.
“Si une femme est mal habillée, on remarque sa robe, mais si elle est impeccablement vêtue, c’est elle que l’on remarque.”
“La mode se démode, le style jamais.”
“Le luxe, ce n’est pas le contraire de la pauvreté mais celui de la vulgarité.”
-Christian Dior :
Tout commence en 1928 lorsqu’il ouvre une galerie d’art. Christian Dior dessinait beaucoup, et la crise de 1929 l’oblige à vendre ses dessins de mode. En 1938 il devient modéliste chez Robert Piguet, puis oeuvre auprès de Lucien Lelong de 1941 à 1946. L’année suivante, le 12 février 1947, il inaugure la Maison Dior à la prestigieuse adresse du 30 Avenue Montaigne à Paris. Lors de cette inauguration, il présente sa première collection de mode composées de 95 modèles et comprenant deux lignes : “Huit” et “Corolle”. Cette même année, il reçu un Oscar de la mode.
Ses créations représenteront le New Look d’après-guerre. En effet, durant la seconde guerre mondiale, les femmes portaient des vêtements pratiques afin de travailler. La féminité et l’élégance avaient disparues, et M. Dior souhaitait rendre aux femmes leur grâce et leur beauté par le biais du vêtement, de robes notamment. Il dessinait ” des femmes-fleurs“, souhaitant les faire éclore dans ses tenues. C. Dior est connu pour ses robes à la taille serrée, notamment ses robes de cocktails. Elles étaient faites de mousseline de soie, de satin et brocart, parfois de coton. Le bustier était balcon afin de remonter la poitrine, la jupe gonflée par du tulle, le tout brodé par la Maison Rebé. Ces robes sublimes étaient néanmoins lourdes et encombrantes.
En 1955, le jeune Yves Saint-Laurent devient l’assistant de Christian Dior. La marque va progressivement se diffuser dans le monde entier. En plus des vêtements et accessoires, la Maison commercialisera des parfums. C. Dior était passionné par les fleurs, en partie car il a grandit dans La villa Les Rhumbs en Provence. Cette Villa doit son nom au terme de marine désignant les trente-deux divisions de la rose des vents , les parents de Christian Dior l’acquièrent en 1905. Il affectionne particulièrement ce lieu. Il écrira : « La maison de mon enfance… j’en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture ». Le parfum apport la “finishing touch” à une robe.
Ses fleurs fétiches sont la rose et le muguets qui inspireront toutes ses collections ainsi que le jus de ses parfums, notamment celui de “Miss Dior”, qui sortira en 1947. Deux ans plus tard, Diorama fera son apparition, puis “Diorissimo” en 1956, “Diorling” en 1963, et l’iconique “J’adore” en 1999.
Le noeud sur la bouteille de parfum “Miss Dior” apparait dans une publicité datant de 1949. Elle met en scène un cygne portant un ruban autour du cou. Le noeud devient l’emblème non seulement du parfum, mais aussi de la cartouche ovale qui orne la boutique dès 1955.
Les couleurs fétiches de la Maison sont le gris et le rose. Le rose représente la féminité et les fleurs. Le gris, d’abord perle puis décliné en une multitude de tons, est un clin d’oeil à sa maison d’enfance de Granville autour de laquelle étaient des falaises et des rocailles. Sa muse était Mitzah Bricard. Cette dernière portait souvent le motif léopard, ce qui inspira M. Dior. Le motif “jungle” deviendra un des codes de la Maison. Le cannage est le signe distinctif de la marque, on le retrouve sur les sacs, les bijoux, les packaging des cosmétiques et autres accessoires.
Le 23 octobre 1957, Christian Dior est foudroyé par une crise cardiaque. C’est YSL qui achèvera la collection en cours, puis quittera son poste en 1960. Marc Bohan le remplacera jusqu’en 1989. Il utilisera les imprimés d’ordinaire utilisés pour les costumes masculins dans ses créations féminines, notamment le pied-de-poule et le Prince-de-Galles.
Le sac Lady Dior fera son apparition en 1995. L’année suivante, le sulfureux John Galliano prendra la direction artistique de la Maison, jusqu’à ce qu’il soit remercié à cause de ses propos antisémite. Raf Simons lui succédera, puis sera remplacé en 2016 par Maria Grazia Chiuri, anciennement chez Valentino. C’est la première femme a occuper ce poste chez Dior. Sa première collection fut présentée à la Fashion Week de Paris en octobre, et déjà sa forte identité est reconnaissable. Par exemple, ses t-shirts sur lesquels étaient inscrits “We should all be feminists”. Cette femme forte et différente laisse présager un avenir encore radieux pour cette Maison iconique, synonyme de la haute couture française.
  “On est impardonnable d’ avoir fait ce qu’ on n’ aime pas, surtout si on réussit.”
Christian Dior n’est resté que dix ans à la tête de sa Maison éponyme, pourtant une décennie lui a suffit pour créer plus qu’une marque, un symbole. Le mot “Dior” est connu dans le monde entier pour son raffinement, sa qualité et son prestige.
J’espère qu’à travers cet article vous aurez appris quelques petites choses  sur ces deux créateurs, ces génies de la mode, qui ont renversé les codes esthétiques mais aussi de production. L’inspiration se puise partout, il suffit de la laisser nous remplir, nous guider. Nous sommes tous des créateurs alors créons, laissons notre emprunte, la marque de notre passage sur cette Terre, pour la postérité et pour un avenir plus beau.
Bisous, Marion. 
Un homme, une femme, une passion Bonjour guys ! Chacun de nous est un créateur, qu'il s'agisse de créations de vêtements, de livres, d'inventions diverses et variées, mais aussi tout simplement dans notre vie de tous les jours.
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a2sparis · 5 years
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COUP DE FOUDRE
EXPOSITION. «Coup de foudre»
À la Fondation Groupe EDF.
Sur 800 mètres carrés, cette exposition, ludique, pleine de fantaisie, est une sorte de vaste installation d’art contemporain, foisonnante, comprenant des peintures, des dessins, des projections vidéo, des costumes (avec lesquels le visiteur peut se déguiser) et du mobilier (notamment des sièges où il est impossible... de s’asseoir !), le tout ayant été conçu et réalisé en commun par deux artistes plasticiens français renommés, Fabrice Hyber et Nathalie Talec. Parmi les œuvres exposées, nous avons particulièrement remarqué une collection de manteaux en vinyle imaginés par Talec pour les climats polaires et que l’artiste qualifie d’«abris émotionnels» - on nous a précisé qu’il était possible d’y voir aussi une «métaphore de l’Artiste comme explorateur en quête de territoires inconnus». Pour sa part, Hyber présente dans cette exposition les vêtements de divers personnages de son invention, notamment un «Homme-Eponge», personnages qu’ils appellent «Hyberhéros» et qui correspondent à des émotions ressenties par Hyber, nous a-t-on expliqué. Entre autres vêtements proposés à l’essayage lors de l’exposition, nous signalerons également une soutane et... une camisole de force ! Par ailleurs, nous avons bien aimé un immense bouquet de fleurs qui pend à l’envers, au plafond, en tournant sur lui-même.
«À mi-chemin entre le babil et la bouillie du premier âge»
Dans une des salles de l’exposition, deux sculptures se font face, l’une de Talec, l’autre de Hyber : la première, en porcelaine, représente une fillette vêtue d’une sorte de blouse émaillée à l’or ; la seconde, un homme nu, entièrement recouvert de rouge à lèvres. Nous avons également apprécié les escaliers de l’exposition qui sont recouverts, façon graffitis, d’innombrables adjectifs : «exaltée», «repu», «ensorcelée», etc. Cité par les organisateurs de l’exposition, qui a lieu dans une galerie d’art parisienne appartenant à l’électricien EDF, José Alvarez, prestigieux auteur et éditeur parisien de livres d’art, juge que Hyber et Talec - dont les facéties, dit-il, sont «à mi-chemin entre le babil et la bouillie du premier âge» - «n’ont pas la pareille pour révéler le non-dit, traquer l’inconscient». Lion d'or pour son Pavillon français de la 47e Biennale d’art contemporain de Venise en 1997, Hyber, né en 1961 en Vendée et formé à l’École des Beaux-Arts de Nantes, est l’auteur d’une œuvre multiforme, investissant de multiples modes d'expression. Hyber s’intéresse plus particulièrement aux notions de mutation, de transformation et de rhizome. Chacun de ses projets artistiques se présente comme une étape dans une sorte de «work in progress» de très longue durée. Pour sa part, Talec, née à Paris en 1960 et qui enseigne à l’École des Beaux-Arts de Paris, est attachée aux «processus d’expérimentation, d’agrégation, de tri, comme de réappropriation et d’hybridation», nous a-t-on indiqué. < Elle inscrit son travail dans des formes infimes et fragmentaires, dans le disparate et le quotidien >, ajoute-t-on.
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